de Pierre Assouline

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La République des livres
Le traître est parfois juste un peu en avance sur son temps

Le traître est parfois juste un peu en avance sur son temps

Franchement, que peut-on attendre d’un roman intitulé Judas (traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, 352 pages, 21 euros, Gallimard) qu’une histoire de trahison, une réflexion sur la chose, ses avatars et ses variantes ? On n’aime pas trop que l’intention s’affiche dès le titre. Ca tue le mystère. Et pourtant… C’est compter sans le métier d’Amos Oz, sa maîtrise de tous les registres narratifs, sa formidable faculté d’empathie, sa capacité à faire dire à une histoire autre chose que ce qu’elle dit. Et si Judas avait été, contrairement aux interpretations communément admises, jusqu’à en faire le paradigme absolu de la figure du traître, le plus fidèle et le plus dévoué des disciples de Jésus ?

Jérusalem en hiver entre 1959 et 1960, une ville qui porte encore les stigmates de la guerre d’indépendance dix ans après. Schmuel Asch, un étudiant qui poursuit une thèse sur « Jésus dans la tradition juive », doit interrompre ses recherches quand son père, qui subvient à ses besoins, est forcé de mettre la clé sous la porte de sa société. Son abandon est un renoncement définitif. Dès lors ce garçon d’un naturel apathique, asthmatique et cyclothymique, que sa petite amie vient de larguer, se met en quête d’un travail et trouve par petites annonces un boulot chez un vieil homme sur ses béquilles, Gershom Wald, lequel lui offre le gîte et le couvert en échange de quelques heures de conversation par jour. Au mur de la maison, des reproductions de Van Gogh, sur les tables de chevet, le Docteur Jivago de Pasternak traduit en hébreu six mois après l’édition originale russe, par nostalgie de l’Europe.

Le jeune homme timide et mal dans sa peau s’installe donc dans une petite chambre dans les combles de la maison et vit entre ce misanthrope passionnant mais revenu de tout, plus désenchanté qu’amer, qui l’entretient en permanence de questions politiques et de controverses théologiques, et l’étrange et froide Atalia Abravanel, une femme d’une quarantaine d’années murée dans son mutisme, sa bru au charme ravageur, triste et belle, veuve de son fils, un soldat sauvagement assassiné, et elle-même fille du défunt Shlatiel Abravanel, pionnier du sionisme historique qualifié de traitre pour avoir évolué vers la solution utopique d’un Moyen-Orient sans Etats ni frontières (faut-il préciser que ce personnage est purement imaginaire ?)

D’un côté un jeune homme pas si naïf qu’il en a l’air mais qui veut croire à une force qui sauvera le monde ; de l’autre un homme las qui ne croit pas en sa rédemption, que les bons sentiments exaltés par les trois religions monothéistes révulsent. Quand l’un veut croire qu’il n’y aurait pas eu de christianisme sans crucifixion, l’autre se dit persuadé que la trahison de Judas l’Iscariote est à l’origine des persécutions antisémites dans le monde, que c’est le mensonge fondateur, que c’est à cause de cela que pendant des siècles les chrétiens se sont persuadés que les Juifs avaient tué le fils de Dieu. Judas, synonyme de traitre, est devenu synonyme de juif.

A un moment du récit, le vieux Gershom Wald raconte que dans sa jeunesse polonaise, voyageant dans un train, il lisait un journal en hébreu. Una dame assise en face de lui l’interpella : « Comment se fait-il que vous lisiez un journal juif, monsieur ? » Il expliqua qu’il comptait bientôt émigrer en Palestine pour s’établir à Jérusalem. Alors la dame, le regard mouillé de larmes :

«  Il était si bon, si bon, comment avez-vous pu Lui faire cela ? »

Emu par son émotion, Wald se retint finalement de lui confier qu’au moment de la crucifixion, il avait justement rendez-vous chez le dentiste et il ravala ses paroles. On croit qu’on va verser dans du Woody Allen mais non. On se croirait plutôt du côté de Tchékhov et pas seulement en raison de l’ atmosphère de huis clos hivernal, ce qui n’est pas tout à fait un hasard : bien qu’il ne possède pas de table de chevet, Oz a des auteurs de chevet, ceux vers lesquels il revient tout le temps, Tchékhov en premier lieu avec Cervantès mais aussi Bialik, Amichai, le Lampedusa du Guépard, Kafka et Borges, parfois Thomas Mann et parfois Elsa Morante ou Natalia Ginzburg.

Ce n’est pas un roman cultivé abreuvé de sources érudites. C’est à peine si Oz a consulté quelques livres, trois notamment qu’il cite à la toute fin sur Jésus dans le regard juif et qui remontent aux années 50. Le fait est que, croyant ou pas, juif ou chrétien, on est emporté par ce huis clos (il faut lire à ce sujet les forums de discussions sur cette… discussion notamment sur les sites de langue anglaise) même si la figure de Judas l’Iscariot, l’un des douze apôtres de Jésus de Nazareth, demeure évanescente et son historicité, douteuse. Amos Oz a du mal à croire qu’un homme comme lui, un homme riche qui avait du bien et jouissait d’une grande domesticité, aurait trahi pour trente deniers (équivalent de 600 euros), d’autant que l’identité de Jésus, qu’il est censé avoir vendue, était connue de tous à Jérusalem, ce n’était pas un scoop. Le baiser de Judas à Jésus n’a rien révélé du tout à ses géôliers. Au fond, en livrant Jésus à ses tortionnaires, Judas n’a fait que lui être fidèle, il lui a obéi puisque Celui qui prétend être le messie et le roi des Juifs veut mourir sur la croix.

Ca discute, qu’est-ce que ca discute dans ce roman qui n’est pourtant jamais bavard, Jérusalem sous la neige dominant en arrière-plan en personnage principal et silencieux, comme si la ville surveillait les faits et dits de chacun. Un vrai pilpoul que cette célébration de l’art de la conversation : beaucoup de conversation, un peu de thé, encore de la conversation, un peu… Parler dans le fol espoir de faire baisser le niveau d’angoisse et d’hystérie nationales. C’est une pièce de théâtre, on sort peu dans les rues car il pleut tout le temps ; cela donne un roman écrit comme un trio pour piano et cordes, allez, disons l’opus 67 en mi mineur, de Chostakovitch !

Parfois le traître est celui qui est en avance sur son temps, comme le général de Gaulle, qui est revenu au pouvoir là-bas en France grâce aux voix des partisans de l’Algérie française et qui ne va pas tarder à les tromper en accordant l’indépendance aux Algériens. Mais après tout, le prophète Jérémie n’était-il pas tenu pour traitre par la populace ? N’a-t-il pas connu la prison et l’exil pour avoir annoncé l’arrivée des Chaldéens, prédit la destruction de Jérusalem et l’exil des Judéens à Babylone à cause de leur manque de foi et la destruction de nombreux peuples étrangers, royaumes et cités ? Traitre, même Herzl le fut un temps aux yeux de ceux qui ne le pardonnaient pas de se décourager en envisageant la résurrection d’Israël loin de la Palestine historique. Et Ben Gourion, favorable à la solution des deux Etats ? Tous des traitres !

Oz a de la compassion, de l’empathie mais s’il croit en une certaine justice, il ne croit pas en l’amour universel. Ses personnages nous laissent dans l’irrésolution même si par la vertu de la conversation, ils donnent l’impression d’avoir fait un pas l’un vers l’autre, surtout le jeune thésard Shmuel Asch que l’expérience a déniaisé et dessalé. Militant de gauche et sioniste cela va sans dire, Amos Oz n’a cessé depuis des années d’œuvrer pour la paix et la coexistence de deux Etats, israélien et palestinien. Il n’a jamais trahi ses convictions politiques, et moins encore la littérature. A toujours creusé le même sillon dans ces deux registres. Pourtant, c’est peu dire que le qualificatif de « traitre » lui colle à la peau. Il ne se passe guère de semaine sans que dans une émission, un tract ou un journal, des extrémistes le lui accolent pour avoir osé dénoncer leur conception du Grand Israël. D’ailleurs son père et son fils s’appellent Yehuda. “Je suis donc le fils et le père de Judas!” s’amuse-t-il dans les interviews. Et puis quoi, il serait incroyable que le baiser le plus célèbre de l’histoire ne soit pas un acte d’amour mais de trahison, de déloyauté, d’infidélité…

(Photo Louis Stettner)

Cette entrée a été publiée dans Littérature étrangères.

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commentaires

1 850 Réponses pour Le traître est parfois juste un peu en avance sur son temps

bouguereau dit: à

sapré rose..c’est dla chromo gueularde..dlart de la rue dirait polo..

rose dit: à

Diogene 19h22
c’est là que tu vas en baver et que ta vie sera un enfer. C’est quand sa séduction ce sera fini. Comme tu le sais bien, pour toi, ce poème que tu m’envoies Diogène.
Alors pourquoi ce choix du cocu ?

bouguereau dit: à

pourquoi pourquoi..pasque keupu
ça rime..

bouguereau dit: à

ha pardon la rue mainant c’est pus la poissonnière c’est ‘couleur ciment’..poli..brossé..ciré..smart figaro

rose dit: à

Ce que j’aime bien chez Houellebecq c’est sa distanciation parfaite d’avec l’amour. Je trouve cela très fort et très contemporain. Le sexe par nécessité virale mais l’amour macache.

Et encore, le sexe hygiénique. Pas plus. Une desérotisation du sujet. J’adore ça.

rose dit: à

Ouaip je l’aime beaucoup ce type. A distance. J’aimerai pas le rencontrer ni lui parler. Un minde à part.

bouguereau dit: à

Ce que j’aime bien chez Houellebecq c’est sa distanciation

lui haussi comme félicie

rose dit: à

Un monde à part.
Un regard lucide cruel et pertinent.

Chaloux dit: à

Blabla :  » Est-ce qu’il y a des idées chez Flaubert ? Non.  »

Ceci fait ma joie.

bouguereau dit: à

bon houelbèque y’est ptête pas trés bon mais en tout cas il a un look..c’est dson look que polo qu’il est jaloux..passe pour la parka..hon en trouve a emmausse pour pas cher..et hau moment dpayer les 3 euro cinquante polo y mate le vendeur..et y voit tout l’boulot qui reste a faire..jouer havec sa santé..c’est ptête ça l’courage suprème qu’il pense polo

bouguereau dit: à

tiens polo..smoquer des hindigents..mon larbin il a des joies simpes

Chaloux dit: à

Blabla : « Au reste, les femmes juives ont toujours été de grandes pu.tains ravies de la crèche ! Et c’est ça qu’est bon ! »

On se demande où cette phrase immonde a pu être énoncée pour la première fois.

bouguereau dit: à

les hindigents c’est l’art de la rue mon larbin..hévidemment toi tu lorgnes le jambon sans nitrate et la margarine tartinable..qu’est ce tu peux comprende a ces fins draces

bouguereau dit: à

polo mouille pour la mode grunge 20 ans haprés et dracul pour le club de l’horlogé 40 ans haprés..hévidemment y sont en rtard d’un train..mais toi c’est l’ancien régime mon larbin..t’es ma poignée vilaine l’oublie pas

rose dit: à

Par nécessité vitale.
virale Bruce Chatwin en a su un morceau le pauvret.

C’est comme cela que je vous vois les deux d’ici.

Chaloux dit: à

Blabla pousse
et tout aussitôt
boumou, alias petit-tête-rond,
Nous montre sa frimousse.

Que c’est poétique.

Chaloux dit: à

Le couplet de Blabla sur la Bounine d’Odessa n’est pas trop mal, mais j’ai l’impression d’avoir déjà lu ça quelque part (Butor ou autre). Sans doute davantage une réminiscence qu’une page originale.-Je ne dis pas un copier-coller, hein!-.

Diogène dit: à

Tu te crois séduisante
Avec ta jupe en skaï
Et tu fais la méchante
Comme dans une pub Koookaï

(Du même auteur !)

bérénice dit: à

Comme dans une pub Koookaï

C’est naf naf le grand méchant look.

bérénice dit: à

1219 , the end.

Diogène dit: à

Pauvre fille,
Cheveux plats vilain corps
Travaillant à l’aéroport
Regardant sous la pluie
Les avions décoller.

Petit visage de cochon
Tout aplati par la détresse,
Les seins qui tombent à dix-sept ans
Et la triste pâleur des fesses.

(Encore ! Encore ! Quel talent !)

et alii dit: à

Rabbi Juda (Yehouda) ben Shmouel ibn Alhassan haLévi, rabbin, philosophe, médecin et poète séfarade, né à Tudela dans l’émirat de Saragosse vers 1075, surnommé le Chantre de Sion. Auteur du Kuzari, Il laisse huit cent poèmes, dont les Odes à Sion.

et alii dit: à

le vitrai de judah par chagall
http://images.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Flh6.googleusercontent.com%2F-GGivVeiaw00%2FTW_Mn_TrmAI%2FAAAAAAAACWc%2FRj28oiJl1Qs%2Fs1600%2FTimbre%2BIsra%2525C3%2525ABl%2BChagall%2BVitrail%2BJudah%2B2.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.veroniquechemla.info%2F2011%2F03%2Fle-peintre-verrier-marc-chagall.html&h=405&w=314&tbnid=-8vJE4EG2rJobM%3A&vet=1&docid=6InC4Y5nexDeHM&ei=kOJ7WMmCIMLfaryrgdgP&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=3862&page=21&start=311&ndsp=14&ved=0ahUKEwjJiueuhcXRAhXCrxoKHbxVAPs4rAIQMwgXKBUwFQ&bih=507&biw=1021

christiane dit: à

« La chanson d’amour de Judas Iscariote » (Cerf) Le plus beau livre que Juan Asensio a écrit.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…des nouvelles fraîches,!…

…dès, que j’ai le pouvoir, de faire danser, le monde Doxa, en Belgique,…

…la politique du monde  » juif « , tout terrains,!…la panzer division,…de la classe moyenne,!…sur  » or-bite « ,!….

…et, j’en passe de tout les ripoux, dans les engrenages pour vivre, ou survivre,!…

…faite comme il vous plait,!…
…l’orfèvrerie et les arts en photo et autres arts de la décoration et peintures ,!…me suffit,!…
…et, les maquettes et autres  » colonies  » dans l’imaginaire collectif des sciences,!…

…la science pour cracher, sur le monde diplomatique des lèches-culs,!…

…Oui,!…je maintiendrait le monde dans sa me.de d’héritiers  » plus cons tu meurt « ,!…

…etc,!…un exemple de discourt fondateur pour président de tout, sur ses états-unis et divisés pour honoris causa,!…
…Ah,!Ah,!…& diversions à leurres,!…
…et ta sœur,!…elle bat le beurre,!…
…à mes Goths,!…Go,!…

rose dit: à

Clopine 20h54
oui je le conçois aussi. Mais je ne ressens ni haine ni mépris de sa part à lui envers les femmes. Faudrait lui demander. Je le pige comme à côté -sans lien- et je peux me tromper.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…alors, mon baroque  » rococo « , on d’ennuis,!…
…c’est la boissons….l’eau au jus de citron, légèrement sucrée,!…
…vive Alexandre le Grand et Guillaume Tell,!…
…et me.de,…pour les Louis le Gland, usurpateurs des français,!…là,!…
…à mort toute les sociétés juives du profit à l’Optimum à Pareto « ,!…

…et les sciences pour les soumissions des peuples trop confiants et trahis,!…dans leurs états de confiance à leurs dirigeants persécuteurs,!…Ah,!Ah,!…
…Mister Goth, diamants, dur dur,!…
…à faire soi-même,!…etc,!…la force molle,!…etc,!…envoyez,!…

Widergänger dit: à

« Je mets au défi quiconque de trouver dans mes posts quoi que ce soit qui tende à affaiblir les moyens de la lutte contre le terrorisme. C’est bien plutôt de les concentrer sur leur objet qu’il s’agit. De s’assurer par exemple que des petits malins hélas élus n’en profitent pas pour assouvir des vengeances » (Delpla)
__________
Oui, on la connaît la musique des « belles âmes » comme Delpla, malheureusement. C’était déjà celle qu’ils nous servaient quand Israël a flingué le chef du Hamas Ahmed Yassin. « De purs et simples assassinats », hurlaient-ils à toutes les manchettes de gauche. Avec des gens comme Delpla, Israël serait à la mer depuis longtemps. Des gens qui se préoccupent plus des ordures que flinguent les services secrets que des citoyens qu’ils assassinent dans leurs attentats. Le suicide français !

Widergänger dit: à

Chaloux dit: 15 janvier 2017 à 20 h 06 min
Le couplet de Blabla sur la Bounine d’Odessa n’est pas trop mal, mais j’ai l’impression d’avoir déjà lu ça quelque part (Butor ou autre). Sans doute davantage une réminiscence qu’une page originale.-Je ne dis pas un copier-coller, hein!-.
________
Ce que j’ai écrit là est le simple compte rendu de ce qui m’est arrivé. Ça n’a aucune valeur littéraire. Je le raconte tout autrement dans mon roman. Faut arrêter l’enfumage de la moquette, ma Cloclo chérie ! Et ça n’a aucun rapport avec aucun écrivain d’aucune époque. C’est ma vie, c’est tout.

Chaloux dit: à

« C’est ma vie, c’est tout. »

Comme tu es naïf, Blabla.

Widergänger dit: à

Houllebecq ne m’a jamais intéressé comme écrivain. Uniquement comme polichinelle qui agite la foule et la société. Sa poésie est nulle à chi.er, et ses romans promis à une mort rapide comme de gigantesques éclats de rire qu’ils sont et qui retombent aussi vite. D’ailleurs on sent que la veine s’épuise, de La Carte et le territoire à Soumission, c’est de plus en plus fadasse. Ecrire de la littérature banale, c’est pas si facile que ça à faire. Il y a forcément un phénomène de compensation du gris ciment dans l’attrait des idées, qui finissent par tuer l’art. C’est le grand dilemme de ce genre de style. Restera peut-être de lui Ses Particules élémentaires. Mais le reste…?

Widergänger dit: à

Si je suis naïf, chaloux est aussi kon que Cloclo ! C’est pas peu dire.

Chaloux dit: à

Borgès disait à peu près « si je l’avais vécu, je ne l’aurais pas écrit ». Il ne disait pas : « c’est ma vie ». Et jusqu’à preuve du contraire il n’était pas plus kon (comme tu dis) que toi. Je ne vois pas comment tu vas mener à bien un « roman » alors que tu n’as pas encore commencé à t’interroger sur la littérature et que tu ne penses qu’à toi.

Bonne nuit!

Chaloux dit: à

Quant à ce pauvre Delpla, hors ceux qui combattent, qui prient et qui travaillent, il y a ceux qui braillent et ceux qui gouvernent. Ce n’est pas le même métier.

Chaloux dit: à

Blabla, j’ai encore une question. Est-ce vrai que lorsque les rdliens s’étaient réunis au Wepler tu te cachais derrière les plantes vertes?

Claudio Bahia dit: à

Celui qui me fait marrer, c’est Chaloux, le chaloupé; il a tout lu, mais à cause du tangage, il sait plus très bien où c’est-il qu’il a bien pu avoir lu ça!.Ach! ces trous de mémoire; chez Butor? peut-être pas, enfin, c’est pas sûr. Chez Canetti,alors? ou était-ce dans un kaffeehaus?, chez Zweig? chez Dölblin? parce que si c’est pas chez Butor, ça doit venir de la Mittel-Europa, c’est sûr. Odessa…,vous pensez…
Bref, il a tout vu, tout lu, et il me fait marrer. Mais ne vous excitez pas, Chaloux, je ne fait que passer, je vous laisse mes erreurs de syntaxe, et je ne craint pas trop votre juste colère, à cause de l’espace-temps comme dirait Widergänger.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…au jour d’aujourd’hui,!…tout le monde peut gouverner,!…
…à tout relier, à un logiciel adapté,!…
…tourner les manettes, pour du blé, à ne pas redistribuer,!…à reporter sur ton site offshore, à paradis-fiscal,!…

…et les restes, à se jouer en ripoux débiles,!en sociétés  » sacrifiés « ,!…

…et ta sœur, au jaune d’œuf,!…l’étoile au jambon,!…
…sandwich au peuple,!…fresh care only of course,!…Ah,!Ah,!…
…du marquis de Sade, pour tout le monde,!…etc,!…Goths,!…

Widergänger dit: à

Cher Maître,

C’est bien ce que je disais : la nuance entre Paxton, ou Klarsfeld, et vous, n’est pas bien grande, puisque vous partez du même postulat. Celui d’un Vichy plus libre qu’il n’était. (Fr. Delpla, en réponse à Alain Michel à propos de l’autonomie de Vichy dans la déportation des Juifs en zone nord)
________
Si, la différence est essentielle, parce que mon père n’a pas été déporté (né à Paris de parents étrangers et naturalisé Français par la loi de 1927. Sinon, je ne serais pas là pour en parler. Non seulement mon père n’a pas été « dénaturalisé » pendant la guerre mais il n’a pas été déporté alors que sa mère l’a été et qu’il vivait avec sa mère dans le même appartement. Ça change aussi beaucoup de choses dans l’après-guerre parce qu’une cousine juive l’a accusé fin des années 50 ou début des années 60 de ne pas avoir tout fait pour sauvé sa mère alors qu’il n’avait pas été déporté. Ce qui a entraîné une rupture avec le reste de sa famille, ce qui ne serait sans doute pas passé si les responsabilités de Vichy avaient été plus clairement définies alors. L’oncle de mon père, juif d’origine russe, né à Odessa, mais devenu Français par mariage avec une Française, n’a pas été déporté non plus alors que sa sœur, ma grand-mère, restée Russe, l’a été, en octobre 1942 de même que son autre sœur, restée Russe. La différence entre Paxton et Alain Michel, c’est la différence qui existe entre mon père et son oncle vivants et sa mère et son tante mortes. À par ça, la nuance est mince !

Widergänger dit: à

La préoccupation stratégique dominante, qui peut expliquer la « pédale douce » sur la prétendue question juive, est là. (Fr. Delpla)
__________
Tout cela me semble très contestable. Comme si la question juive était pour Hitler une question secondaire…! C’est complètement erroné. à Odessa, il n’y a plus aucun Juif. À part quelques Juifs américains nouvellement implantés.

Zemmour a bien fait de reprendre le débat en citant Raoul Hilberg contre Paxton et Alain Michel contre Paxton (débat ici entre Alain Michel et Delpla), parce que ça m’a permis de comprendre ce qui s’est passé notamment pour mon père pendant la guerre et les causes de son silence et toutes les questions que nous nous posions dans notre enfance, mes frères et moi.

Widergänger dit: à

En résumé, s’il faut rendre la France (et il le faudra de toute façon), il faudra qu’elle soit au maximum intacte tout en étant définitivement plus faible que l’Allemagne. D’où par exemple le trompe l’oeil de « Paris brûle-t-il ? » en août 44, fort analogue à celui de la « bataille d’Angleterre » de l’automne 40. Il n’a jamais été question, du moins dans le for intérieur de Hitler, d’envahir ce pays ni de détruire cette capitale, mais il a bien fait semblant, dans la logique de chantage qui fait partie, tout comme l’antisémitisme et l’exaltation « aryenne », du noyau central du nazisme.(Delpla)
________
Ça me paraît complètement délirant ! Comme son projet supposé d’alliance avec l’Angleterre.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…W,!…tu m’emmerde avec tes  » juifs  » idiots et victimes ?,…du matin au soir,!…

…va faire tes comptes des misérables,!…
…tu l’a ton bénéfice-net,!… …

…t’en veut encore,!…prépare les scénarios,!…o’clock des vertueux,!…,!…
…etc,!…

renato dit: à

« Peut-on encore se parler ? » (Mag littéraire)

Un brin de désenchantement : il est évident que si l’on s’appuie sur une veine conceptuelle proche des barbantes opinions chères aux représentants plus ou moins éminents de ce monde d’avant que l’on est fatigués de voir, on se trouve confrontés à la force des préjugés et la conversation part en vrille. Heureusement ce n’est pas la seule possibilité car les lieux d’identité (lieu où l’expérience signifie) restent parce que, avant toute autre chose, les arts créent « les lieux constituants où vivra l’âme collective autour de laquelle se tissent les liens profonds entre ceux qui vivent au cours de la même période historique » (Pasolini cité de mémoire), et si l’on se tient à ce qui réellement advient en ces lieux, on peut encore se parler… réticence bien à part, on peut même se parler entre cercles divers, mais cela importe peu.

Cela dit, on trouve parfois dans les sédimentations de la mémoire la possibilité de construire des micro-pièces de théâtre où on fait parler des objets animés sur un sujet quelconque, un incident p. ex — réalisme versus superstitions.

« Cinq années de disgrâce pour celui qui me renverse », dit le pot à sel. « Et moi, celui qui me casse subira sept années de disgrâce », dit le miroir. Sur quoi on entend un petit rire ; puis, après un court silence, le préservatif invite l’assistance à imaginer les conséquences d’un petit défaut de fabrication dont il pourrait être porteur… Comment ça quelles conséquences ?! Il n’est pas si difficile d’imaginer 20 à 25 ans de stress, d’états d’anxiété, d’accumulation de toutes ces choses qui agissent négativement sur le système nerveux. Et puis il y a les frais et là l’on n’a point de raisons d’être optimistes — voir à ce propos le joli inventaire dressé par Karl Valentin dans une lettre adressée à sa fille âgée de 21 ans. Lettre où le comique préféré de Bertold Brecht et d’Hermann Hesse, entre en argument comme ça : « Excellente fille, en référence à notre dernière rencontre à Munich le 5 août 1931, je me permet maintenant de t’envoyer courtoisement l’addition de ton existence, en espérant que tu sois d’accord sur les prix ». Par ces quelques lignes on comprend pourquoi Alfred Polgar a dit de lui : « Il nous fait beaucoup rire même s’il n’est pas du tout joyeux »

renato dit: à

« Cette époque de transition… »

Quelle époque n’est pas de transition ?

renato dit: à

Houellebecq assume la démocratisation des arts, ce qui dans un Pays où « dépasser le périph’ » semble problématique, n’est pas du tout banale.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…et va te faire foutre,!…

…v’là des clous, pour tes en croix de ta renaissance à lamentations sur tes murs,!…
…fait tes caca littéraires dessus,!…
…avec tes amis,!…etc,!…sur oppressions net d’avenir,!…

Chaloux dit: à

M. Bahia, la littérature, bonne ou mauvaise, est bourrée de réminiscences, et la mémoire humaine pleine d’incertitudes. Quant à l’ironie, l’usage que j’en fais suppose que j’accepte celle des autres. Il n’y a pas de quoi se fâcher.

JC..... dit: à

« Peut-on encore se parler ? » (Mag littéraire)

Bien sûr, on peut encore se parler. On peut tous se parler. Même entre sourd-dingues !

(Cependant, par une canicule de 0° ce matin, il vaut mieux se chauffer….)

Chaloux dit: à

Néanmoins, je croyais me souvenir que Blabla sait le russe… Mais sans savoir déchiffrer une plaque de rue. Encore un mystère.

Bloom dit: à

The sun rises and grows, falls back on the city,
We have passed through the night without deliverance
I hear the buses and the subtle murmur
Of social exchanges. I reach presence.

Today will take place. The invisible surface
Marking the air with our suffering beings
Forms and hardens at a terrible speed;
The body, the body however, grants belonging.

We have passed through weariness and desires
Without finding the taste of childhood dreams,
There is nothing left behind our smiles,
We are prisoners of our transparency.

– Michael Thomas

la vie dans les bois dit: à

« « La chanson d’amour de Judas Iscariote » (Cerf) Le plus beau livre que Juan Asensio a écrit. »

« le plus beau », c’est que le Judas revu et corrigé par P.E. Dauzat participe de cette même veine molle d’enfumage. Et de tentative de réhabilitation que dézingue parfaitement le S.talker.

Mais ce n’est rien face à ces tentatives de réhabilitation rampante du régime de Vichy, que pratiquent zemmour, et le poltergeist à sa suite, de manière absolument monstrueuse (pour les siens).

Chaloux dit: à

Titre pour son roman : « Un poltergeist dans les plantes vertes ».

la vie dans les bois dit: à

la rosse et la trouillefou, devraient aller au taureau un peu plus souvent, comme on dit au pays.

JC..... dit: à

Bloomie, t’es un Froggie… !

Tu ne peux pas t’exprimer dans un langage clair, le français ? Au lieu de frapper sur tes casseroles pleines de mots anglais ?

Les Anglais ! cette bande de brexiteux nécessiteux !

JC..... dit: à

La vie dans ses doigts, vous pensez possible d’amener la Rose et la Fouillautrou … au taureau de Jérusalem, notre cher Wiwi ?!

Lacenaire dit: à

Il y a plusieurs façons de se distinguer ici : écrire des propos intelligents ou dire des conneries ; JC n’a pas choisi le deuxième solution, elle s’est imposée directement à lui ; comme le dit William Legrand : les gens rigolent, enfin pas tous…

bouguereau dit: à

(Cependant, par une canicule de 0° ce matin, il vaut mieux se chauffer….)

..ça harete pas le sportif avec chaussette a pompon

bérénice dit: à

There is nothing left behind our smiles,
We are prisoners of our transparency.

poème de dépressif solitaire et quoiqu’on puisse trouver mille raisons de ne plus croire. Cela veut bien dire: il ne reste rien derrière nos sourires, nous sommes prisonniers de notre transparence? Cela fait penser aussi à ce film diffusé il y a peu sur Arte, une femme pour des raisons inexpliquées se retrouve coincée, isolée, ne lui reste que sont chien dans les Alpes Autrichienne?, plus aucune possibilité de rejoindre le monde , la route est bloquée par une vitre ou une force transparente qui empêche tout passage et la pousse à inventer pour survivre un mode de vie autarcique, le chien seul référent affectif, elle écrit et s’équilibre dans ce désert total avec pour seul lien cet animal. Un autre vendredi, version féminine .

bérénice dit: à

son chien, pour finir, une brute masculine affamée vient ravager sa vie.

bouguereau dit: à

Cela dit, j’ai apprécié l’absence de scènes de sexe : si l’on n’arrive pas à faire mieux que Gaddis in « Carpenter’s Gothic » on se passe de cet exercice.

sapré rénateau..’the pléjure is momentary..the expense damnable and the position ridicoulous’ tu me pardonneras que je cite ce brexiteur de chesterfild dans l’texte jicé..juste pour montrer qui sont pas comme nous

bouguereau dit: à

There is nothing left behind our smiles,
We are prisoners of our transparency

sapré béré..sans culotte sans pantalon comme à jéruzalème

bérénice dit: à

, je croyais me souvenir que Blabla sait le russe…

vous n’en avez pas marre ou est-ce que vous éprouvez constamment la nécessité de tenter d’humilier , faire souffrir, mettre en doute, rabaisser, avec lv vous faites une bonne aire, vous vous êtes logiquement et heureusement appareillés mais vous ne ciblez pas les mêmes, elle c’est les femmes vous inutilement WGG qui comme vous ne changera pas en dépit des reproches fondés ou non que vous lui adressez.

bérénice dit: à

9h31 excusez mais je ne vous comprends pas et je ne suis pas Annie Cordy. Fallait-il lire ce qui a précédé pour saisir la pertinence de l’ajout de cette poésie, je ne l’ai pas fait aussi veuillez excuser ma bêtise à ne pas savoir su tisser les fils de la tapisserie.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…la pensée  » unique « , depuis 1945,!…

…forcément plein le cul,!…

…laisser les gens revivre,!…

…des martyrs pleins des sacs, depuis l’éternité,!…et même avant,!…

…voir devant, toujours le jour et la nuit,!…toujours devant,!…

…derrière tout est passé,!…que çà serve de leçon au moins,!…
…etc,!…
…la molle force dure,!…Ah,!Ah,!…

Mohawk dit: à

Tu ne peux pas t’exprimer dans un langage clair, le français ?

« Aucune langue sans exception n’est plus sujette à l’obscurité que la nôtre. Ainsi la clarté est l’apanage de notre langue en ce seul sens qu’un écrivain français ne doit jamais perdre la clarté de vue comme étant prêtre à lui échapper sans cesse ».
D’Alembert.

C’est clair, non, la buse des pinèdes?

JC..... dit: à

Bagarre à l’Institut Géopolitique Bartabacs, ce matin ! Entre nous ! Entre Frères ! Entre intellectuels… Misère !…

Le responsable de nos relations avec l’Australie – entre îliens, il faut s’entraider – déclare tout de go devant les membres assemblés, stupéfaits :
« Ouais ! Donald Trump est sympa, il en a marre de payer 70% du budget du NATO qui ne fait rien contre les islamistes, il est content que l’Europe se délite par le Brexit GB pour échapper à la toute puissance germanique, il déteste Merkel cette ckronne qui a introduit des migrants en les faisant passer pour réfugiés, ces fanatiques du camionnage… »
et horreur, il ajoute
« … en plus, c’est sympa, Trump il est blond, blanc, ça nous change du macaque d’Hawaï… ! »

C’est ce qui a déclenché la bagarre ! On n’est pas racistes au sud d’Hyères les Palmiers ! Pas le moins du monde ! Chacun à sa place, c’est tout … On a échangé quelques horions, pas d’armes blanches, on est pas des sauvages d’Afrique ! En plus tout le monde sait que ce raciste, il est avec une Antillaise qu’est pas une rousse à peau de lavabo, c’est le moins que l’on puisse dire…

Où on va là ? Où on va !…

JC..... dit: à

Mohawk ? La puce des pinailles …

D. dit: à

Widergänger dit: 15 janvier 2017 à 12 h 52 min
Mais détrompez-vous Lavande. Dieu me téléphone aussi ! Une ou deux fois après sa mort, ma mère m’a appelé au téléphone. Ça peut vous paraître bizarre, pourtant je suis convaincu que c’était ma mère. Mystère du téléphone…!

Je confirme la réalité de ces phénomènes. A la campagne, dans le Cantal, je reçois moi aussi de fréquents coup de téléphones d’ancêtres. Des fois ils laissent des messages. Dans presque tous les cas ils appellent de maisons fermées où avaient résidés leurs amis ou cousins.
J’ai aussi de nombreux autres phénomènes : chutes de tension secteur sans raison, objets tombant la nuit, déplacés y compris en journée et parfois sous mes yeux. Le plus spectaculaire fut une lecture de DVD en pleine nuit : le DVD choisi et sorti de sa boîte, mis dans le lecteur et démarré. Il s’agissait de Pouic-Pouic, un film avec De Funès inspiré d’une pièce de Théâtre. J’ai su que ça ne pouvait pas être ma Grand-Mère qui n’aimait pas De Funès.

bérénice dit: à

Roi léger, toi fou biais, acharnée
reine, tour directe et pion malin
sur le noir et blanc du chemin
cherchent et livrent leur lutte armée

Ils ne savent pas que la main signalée
du joueur gouverne leur destin,
ne savent pas qu´un excès diamantin
fixe leur libre guise et leur journée

Le joueur également est prisonnier
(la sentence est d´Omar)d´un autre échiquier
de nuits noires et de blanches infamies

Dieu meut le joueur et celui-ci la pièce
quel Dieu derrière Dieu la trame acquiesce
de poussière et temps et rêve et agonies ?
——————

Borges.

bérénice dit: à

Aucune langue sans exception n’est plus sujette à l’obscurité que la nôtre.

Les dés sont pipés?

Mohawk dit: à

J’espère que ça te démange grave, le pitre du blog.
Reviens quand tu seras plus présentable qu’avec ta scie de beauf au front bas. Clown triste.

JC..... dit: à

Mohawk ? l’anglophone aphone, l’anglophile qui horripile, l’irlandais hébété, le néflier étêté …

Nicolas dit: à

Comme dans ce roman de Boulle, Les jeux de l’esprit. Les politiques étant incompétents (ça change un peu…) les Nobel prennent le pouvoir via un grand concours, tout est hiérarchisé du plus objectif au plus subjectif. La Raison devient le parangon de la vertu, le Nobel de physique Président, la physique étant considérée comme la science dure la plus objective qui soit. Les lettres sont reléguées bonnes dernières. Sauf qu’à force d’utiliser le langage le plus objectif du monde il se réduit à peau de chagrin et il devient impossible de communiquer une pensée complexe… Je vous ferai une petite citation si j’ai toujours ce livre chez moi.
Bonne journée

Clopine, définitivement un cas à part... dit: à

Euh, Chaloux, « les redliens réunis au Wepler.. » Nous étions 4 redeliens, dont une qui n’écrit plus n seul mot ici depuis belle lurette… peut-on vraiment parler d’une « réunion » ???
Par contre, nous avons bel et bien été épiés par un inconnu rdelien lors de notre déambulation (guidée si plaisamment – ah ! La tombe kitchissime de Dalida !!! – par Jibé) au cimetière Montmartre; quand j’y repense, c’est assez déplaisant. Une sorte de lâcheté (une de plus).

Widergänger dit: à

Tout ce qu’on peut dire c’est que Borges est un mauvais poète. Ses poèmes ne valent pas un pet de lapin.

Mohawk dit: à

Yes, Campa, ta production de longs étrons verbeux est classée et archivée.

Widergänger dit: à

Non, il ne s’agit nullement de réhabiliter Vichy (condamnable de toute façon), il s’agit de savoir la vérité. Or, la vérité c’est que ma grand-mère (Russe) et sa sœur (Russe) furent déportée et pas mon père (Français par la loi de 1927) ni son oncle (Français par mariage, pourtant frère de ma grand-mère, né comme elle à Odessa, Russe d’origine comme elle).

Et tout les problèmes que ce refus de la vérité a engendré comme chagrin inutile dans ma famille tant dans ses membres de la génération de mon père que dans ma génération dans la fratrie. C’est important, ça compte. Tout le merdrier familial, on le doit aux mensonges d’après-guerre et on le doit aux mensonges qui ont suivi. Et pour courronner le tout, la France d’aujourd’hui vient nous dire qu’on est pétainiste ! C’est le bouquet. Ce pays est vraiment pourri. Et plus encore que je ne peux le dire ici.

Nicolas dit: à

Wgg va faire son ayala! Hi hou, dans un kibboutz dans le désert avec ses livres et sans internet !!! Va penser à ses ancêtres de jour comme de nuit, spiritualité matin midi et soir. Quoi rêver de mieux ?

Sant'Angelo Giovanni dit: à

… …
…je m’en fou,!…nous somme en 2017,…alors, vous penser,…14_18,…40_45,…

…et d’autres qui on célébrer Waterloo,!…
…pourquoi pas l’édit de Nantes,!…
…ou 1515,Magellan,!…

…faite votre messe,!…j’ai rien à donner,!…et aucun trafic d’influence,!…
…c’est clair,!…Nom de Dieu,!…
…quelles saloperies d’existences,!…
…etc,!…mes Goths,!…
…coupons court,!…Ollé,!…la bastide,!…

Widergänger dit: à

Pourtant, on aurait pu le dire et le savoir publiquement puisque l’édition originale en anglais de Raoul Hilberg date de 1961. Il y déclare, et lui on ne peut pas le soupçonner de vouloir réhabiliter Vichy :

« Dans ses réactions aux pressions allemandes, le gouvernement de Vichy tenta de maintenir le processus de destruction À L’INTÉRIEUR DE CERTAINES LIMITES […]. Quand la pression allemande s’intensifia en 1942, le gouvernement de Vichy se retrancha derrière une une seconde ligne de défense. Les Juifs étrangers et les immigrants furent abandonnés à leur sort, et l’on s’efforça de PROTÉGER LES JUIFS NATIONAUX. DANS UNE CERTAINE MESURE, CETTE STRATÉGIE RÉUSSIT. EN RENONÇANT À ÉPARGNER UNE FRACTION, ON SAUVA UNE GRANDE PARTIE DE LA TOTALITÉ. » (Raoul Hilberg)
________
Toute la doxa française des années 1970 a menti. Aux mensonges de De Gaulle fabriquant le mythe de la Résistance française qui niait Vichy comme expression de la France, s’ajoutèrent les mensonges de la bien pensance de gauche des années 1970 qui niait ce qui s’est passé dans ma famille. Et au milieu de ces deux formes de mensonges, une famille déchirée. Une parmi tant d’autres à coup sûr.

Ce qui n’empêcha nullement la France de De Gaulle, lors des accords d’indemnisation des ayants droit comme mon père de s’en voir exclu, sous prétexte que sa mère et sa tante, qui vivaient pourtant en France depuis 1905 !, étaient étrangères au moment de leur déportation. Ce qui traumatisa une nouvelle fois mon père, qui se sentit exclu de la nation qu’il chérissait tant pourtant, et il pleurait en entendant la Marseillaise à chaque 14 Juillet, je le verrai toute ma vie assis dans le salon de la rue Godot de Mauroy, là même où la police française est venue l’arrêter et sur le tapis que les pas de ces deux policiers français ont foulé, pleurer devant la télévision quand les premières notes de la Marseillaise retentirent, et j’étais au lycée alors !

bouguereau dit: à

mes Goths,!

pas de gauloises mais de marlboro dirait donald

Widergänger dit: à

Je comprends que je puisse en énerver certains. Et je m’en réjouis !

bouguereau dit: à

Toute la doxa française des années 1970 a menti

sapré dracul il peut se tirer des balles dans les piedbots..se couper les main de manchot..se crever le noeils de verre comme jean marie..c’est pas djeux

bouguereau dit: à

Je comprends que je puisse en énerver certains. Et je m’en réjouis !

la est tout ton profit dracul..papa manman..tu passes dessus en 4×4 fastoche..

bouguereau dit: à

Wgg va faire son ayala! Hi hou

tayo isséo..ha nico y s’y entend a piquer l’cul des boeufs..bon chacun prend son plaisir

christiane dit: à

Widergänger dit: 16 janvier 2017 à 11 h 13 min
Pas faux sous cette forme (cf citation) mais sa prose dans ses nouvelles est éblouissantes. Son inquiétude, sa quête impossible de l’origine, ses topographies imaginaires, ses méditations sur l’aleph, le labyrinthe infini de sa bibliothèque virtuelle (Babel), ses ruines circulaires, ses biographies impossibles. Tout cela dans une langue tâtonnante, lumineuse et obscure. là est sa poésie. le poète de l’éternité… de l’éternel retour, nouant le possible et l’impossible. Retour amont inscrit dans les répétitions du temps. Il est proche de votre imaginaire, W.
« Fictions – Bifurcations – L’Aleph – L’Auteur et autres textes – Le livre de sable …) ». Des heures de lecture enchantée.

bouguereau dit: à

production de longs étrons verbeux

pfiou..c’est numérisé heureuzment

bouguereau dit: à

Une sorte de lâcheté (une de plus)

garez les serviettes les torchons y brulent

Widergänger dit: à

Paxton lui-même reconnaît sur le tard qu’il s’est trompé lors de la réédition de son livre :

« Je relis aujourd’hui certains jugements prononcés par moi à l’époque, je concède qu’ils sont bien trop totalisants et PARFOIS FÉROCES. ILS ÉTAIENT INFLUENCÉS, JE LE RECONNAIS, PAR MA RÉPULSION DEVANT LA GUERRE MENÉE AU VIETNAM PAR MON PROPRE PAYS. Mais à mes yeux, il est toujours légitime de dire que le régime de Vichy aura été de bout en bout souillé par son péché originel de juin 1940… »
______
Souillé oui, mais épargnant quand même une bonne partie des Juifs français et même devenus Français par la loi de 1927 et même des Juifs étrangers devenus Français par mariage !

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…1515, Marignan,!…et pas Magellan,!…of course,!…etc,!…

bouguereau dit: à

9h31 excusez

de rien 9h36

Widergänger dit: à

Bien sûr, christiane, je ne parlais que de ses poèmes. Je n’ai jamais adhéré à l’admiration que certains leur portent. Borges est poète dans ses nouvelles, pas dans ses poèmes.

bouguereau dit: à

je concède qu’ils sont bien trop totalisants et PARFOIS FÉROCES. ILS ÉTAIENT INFLUENCÉS, JE LE RECONNAIS

kabloom aurait laissé havec l’axent d’oxfeurd…

Widergänger dit: à

On n’en a pas fini avec Vichy.

bouguereau dit: à

c’est un sacré pactole dracul..mais hon peut pas sbarrer a jéruzalème havec

bouguereau dit: à

Ce pays est vraiment pourri. Et plus encore que je ne peux le dire ici

tu sais en picardie y’a un adage formidabe..traduit ça donne rien..mais en substance c’est ‘la merde c’est de l’or’

Widergänger dit: à

Mais je ne tiens pas à partir pour Jérusalem, mais pour Sitges, où il fait bon vivre. Même en ce moment où le ciel est bleu et la température douce. Mais je fou.trai le camp de ce pays maudit !

Pablo75 dit: à

@ Bloom

« The Noise of Time, le dernier roman en date de Julian Barnes, sur Chosta, qui dormait sur une paillasse près de l’ascenseur tout habillé avec une valise à ses côtés, dans l’attente des Chekistes. »

Il exagère, Barnes, ce qui montre qu’il n’est pas un bon romancier. Chostakovitch, comme il le raconte lui-mème dans le livre de conversations avec Solomon Volkov, dormait dans son lit. La seule chose qu’il faisait c’était laisser à côté de la porte d’entrée de son appartement sa valise prête pour partir aux camps.

Pablo75 dit: à

« Rassurez-vous, je ne suis jamais énervé ici. »

« Quand tu liras mon roman qui avance à grands pas, ce sera autre chose ! Ça va être une vrai bombe ce roman. »

« Moi, je dialogue avec Dieu tous les jours que le bon Dieu fait. Et en plus il me répond ! »

Blabla Widergänger a franchi un nouveau pallier et est en trait de « décoller ». Sa destination finale approche à grands pas: Saint-Anne.

bouguereau dit: à

putain l’afrenchésado y s’y entend pour torturer polo

bouguereau dit: à

‘terminus charenton’ pédro

bouguereau dit: à

y’a que moi qu’est pas un sadique ici a faire mal a un prochain particulier..zêtes des ordures

Nicolas dit: à

Wgg, je suis très déçu. À Stiges vous allez vous ennuyer. La bas ils s’en foutent de conflit Israélo Palestinien!

Pablo75 dit: à

« Tout ce qu’on peut dire c’est que Borges est un mauvais poète. Ses poèmes ne valent pas un pet de lapin. »
(Blabla Widergänger)

Il est analphabète, il ne sait pas un mot d’espagnol, il n’a jamais ouvert un livre de Borges, mais il ose, du haut de sa nullité la plus crasse et de sa folie la plus pathétique, juger l’un des meilleurs poètes en espagnol du XXe siècle (dont j’ai la « Poesía completa » depuis des années sur mon bureau en compagnie d’une douzaine d’autres livres essentiels).

Widergänger dit: à

Ben justement, comme ça je serai tranquille !

Je conseille au dupont la Joie qui se fait appeler Pablo75, tellement il est lâche, de fermer sa grande gueule konnard parfait.

Nicolas dit: à

Et pourquoi ne pas commencer tout de suite? En v’la une idée qu’elle est bonne!

Pablo75 dit: à

J’aime bien le ON dans: « Tout ce qu’ON peut dire c’est que Borges est un mauvais poète. »

C’est qui ce « on » pour Blabla Widergänger? Nous les gens cultivés, nous les polyglottes, nous les érudits, nous les amateurs de Grande Poésie, nous les vrais Grands Écrivains, nous les spécialistes lucides de Borges, nous les voyants qui n’avons pas besoin de le lire pour deviner que les 650 pages de sa Poésie Complète ne valent même pas un pet de lapin.

Et une fois de plus la question qui me taraude depuis que je lis ici Blabla Widergänger: peut-on être encore plus c.on que lui? Avec lui l’évolution de l’espèce humaine est arrivé à une limite indépassable?

zerbinette dit: à

Michel Houellebecq a au moins une qualité : il ne craint pas le ridicule.

Pablo75 dit: à

@ gardel

« Au poétique « Le caía una hebra de sol, desnudándole el delicioso vello de almendra de su nuca », je préfère, sans vacillation, le journalistique « Caen señoritas en paracaídas », de Roque Dalton. Ou le Cortázar de (paragraphe entier) : « Mi única culpa es no haber sido lo bastante combustible para que a ella se le calentaran a gusto las manos y los pies. Me eligió como una zarza ardiente y he aquí que le resulto un jarrito de agua el pescuezo. Pobrecita, carajo ». (Rayuela). »

Tu n’es pas clair, Gardel. C’est ton droit de ne pas aimer la prose poétique, et même la poésie tout court. Ce n’est pas grave. Tu peux
l’avouer sans avoir besoin de me sortir Dalton ou Cortázar et d’argumenter de façon obscure.

Il y a des gens très cultivés à qui la poésie laisse de marbre. Mon père, qui était un type très sérieux (DRH d’une entreprise de 5.000 employés le matin et avocat laboral pour son compte l’après-midi), qui avait, grâce aux Jésuites, une très bonne culture classique (il avait été prof de latin pour se payer ses études) et qui était un fou de Bach, il était par ailleurs totalement insensible à la poésie. Le jour où on a donné le prix Nobel de littérature à Vicente Aleixandre, sachant qu’à l’époque je ne jurais que par lui, il m’a demandé le meilleur de ses livres selon moi, pour comprendre en quoi il était un si bon poète. Pour rigoler un peu, je lui ai passé « Pasión de la tierra », le livre le plus surréaliste et obscur d’Aleixandre. Il a lu quelques pages et m’a demandé, éffaré, de lui expliquer ce que voulait dire tout ça et où était la poésie là-dedans. Je lui ai lu:

« Tu compañía es un abecedario. Me acabaré sin oírte. Las nubes no salen de tu cabeza, pero hay peces que no respiran. No lloran tus pelos caídos porque yo los recojo sobre tu nuca. Te estremeces de tristeza porque las alegrías van en volandas. Un niño sobre mi brazo cabalga secretamente. En tu cintura no hay nada más que mi tacto quieto. Se te saldrá el corazón por la boca mientras la tormenta se hace morada. Este paisaje está muerto. Una piedra caída indica que la desnudez se va haciendo. Reclínate clandestinamente. En tu frente hay
dibujos ya muy gastados. Las pulseras de oro ciñen el agua y tus brazos son limpios, limpios de referencia. No me ciñas el cuello, que creeré que se va a hacer de noche. Los truenos están bajo tierra. El plomo no puede verse. Hay una asfixia que me sale de la boca. Tus dientes blancos están en el centro de la tierra. Pájaros amarillos bordean tus pestañas. No llores. Si yo te amo. Tu pecho no es de albahaca; pero esa flor, caliente. Me ahogo. El mundo se está derrumbando cuesta abajo. Cuando yo me muera. »

Et lui ai dit: – Voilà. C’est une merveille. Il n’y a rien d’autre à dire. Toi, quand les gens te disent que la musique de Bach n’est pas belle ou qu’elle est terriblement ennuyeuse, tu dis quoi? Tu n’essaies pas de leur expliquer sa beauté, tu les plains. Eh bien, pour la poésie c’est pareil…

Bref, si tu trouves la prose poétique « éblouissante » de Gabriel Miró pas belle, ce n’est pas grave du tout.

Pablo75 dit: à

@ gardel

« Au poétique « Le caía una hebra de sol, desnudándole el delicioso vello de almendra de su nuca », je préfère, sans vacillation, le journalistique « Caen señoritas en paracaídas », de Roque Dalton. Ou le Cortázar de (paragraphe entier) : « Mi única culpa es no haber sido lo bastante combustible para que a ella se le calentaran a gusto las manos y los pies. Me eligió como una zarza ardiente y he aquí que le resulto un jarrito de agua el pescuezo. Pobrecita, carajo ». (Rayuela). »

Tu n’es pas clair, Gardel. C’est ton droit de ne pas aimer la prose poétique, et même la poésie tout court. Ce n’est pas grave. Tu peux
l’avouer sans avoir besoin de me sortir Dalton ou Cortázar et d’argumenter de façon obscure.

Il y a des gens très cultivés à qui la poésie laisse de marbre. Mon père, qui était un type très sérieux (DRH d’une entreprise de 5.000 employés le matin et avocat spécialisé dans les problèmes de travail pour son compte l’après-midi), qui avait, grâce aux Jésuites, une très bonne culture classique (il avait été prof de latin pour se payer ses études) et qui était un fou de Bach, il était par ailleurs totalement insensible à la poésie. Le jour où on a donné le prix Nobel de littérature à Vicente Aleixandre, sachant qu’à l’époque je ne jurais que par lui, il m’a demandé le meilleur de ses livres selon moi, pour comprendre en quoi il était un si bon poète. Pour rigoler un peu, je lui ai passé « Pasión de la tierra », le livre le plus surréaliste et obscur d’Aleixandre. Il a lu quelques pages et m’a demandé, effaré, de lui expliquer ce que voulait dire tout ça et où était la poésie là-dedans. Je lui ai lu:

« Tu compañía es un abecedario. Me acabaré sin oírte. Las nubes no salen de tu cabeza, pero hay peces que no respiran. No lloran tus pelos caídos porque yo los recojo sobre tu nuca. Te estremeces de tristeza porque las alegrías van en volandas. Un niño sobre mi brazo cabalga secretamente. En tu cintura no hay nada más que mi tacto quieto. Se te saldrá el corazón por la boca mientras la tormenta se hace morada. Este paisaje está muerto. Una piedra caída indica que la desnudez se va haciendo. Reclínate clandestinamente. En tu frente hay
dibujos ya muy gastados. Las pulseras de oro ciñen el agua y tus brazos son limpios, limpios de referencia. No me ciñas el cuello, que creeré que se va a hacer de noche. Los truenos están bajo tierra. El plomo no puede verse. Hay una asfixia que me sale de la boca. Tus dientes blancos están en el centro de la tierra. Pájaros amarillos bordean tus pestañas. No llores. Si yo te amo. Tu pecho no es de al.bahaca; pero esa flor, caliente. Me ahogo. El mundo se está derrumbando cuesta abajo. Cuando yo me muera. »

Et lui ai dit: – Voilà. C’est une merveille. Il n’y a rien d’autre à dire. Toi, quand les gens te disent que la musique de Bach n’est pas belle ou qu’elle est terriblement ennuyeuse, tu dis quoi? Tu n’essaies pas de leur expliquer sa beauté, tu les plains. Eh bien, pour la poésie c’est pareil…

Bref, si tu trouves la prose poétique « éblouissante » de Gabriel Miró pas belle, ce n’est pas grave du tout.

Widergänger dit: à

C’est une poésie très banale, très scolaire, qui n’a aucun intérêt. Sauf que son auteur s’appelle Borges.

La grande poésie, c’est Hauteurs de Machu-Pichu, de Pablo Neruda. Un des plus beaux et des plus grands poèmes du XXè siècle ! En espagnol comme dans la traduction de Roger Caillois, qui est géniale. Borges, c’est simplement gnan gnan.

Widergänger dit: à

Hollande soutient Macron en sous-main. On ne rit pas !

bérénice dit: à

Je conseille au dupont la Joie qui se fait appeler Pablo75, tellement il est lâche, de fermer sa grande gueule konnard parfait.

WGG, grande gueule pour grande gueule, vous devriez tenter le concours.; pour le reste cela relève de l’appréciation de chacun, en deçà d’un seuil la con.erie est certes parfaitement identifiable mais comme tout est relatif et dépend de la normativité des différents milieux on ne pourra guère fixer de valeur absolue, en ces temps troublés toutefois je placerais haut en repère l’humanité et la capacité de rester à l’écoute tout en conservant un droit au débat contradictoire mais constructif et courtois, c’est la guerre tous azimuts et vous ne donnez pas la preuve d’avoir envie de pacifier la course.

bérénice dit: à

qui n’a aucun intérêt.

A chacun sa sensibilité aux mots, son goût pour le mystère, je vous trouve péremptoire.

bérénice dit: à

12h01 y’a pas de quoi.

Pablo75 dit: à

Message de Blabla Widergänger: « C’est une poésie très banale, très scolaire, qui n’a aucun intérêt. Sauf que son auteur s’appelle Borges. La grande poésie, c’est Hauteurs de Machu-Pichu (sic), de Pablo Neruda. Un des plus beaux et des plus grands poèmes du XXè siècle ! En espagnol comme dans la traduction de Roger Caillois, qui est géniale. Borges, c’est simplement gnan gnan. »

Traduction: je n’ai lu qu’un poème espagnol dans ma vie, « Hauteurs de Machu-Picchu, de Neruda traduit par Caillois, en classe et expliqué par le prof. Ça m’a beaucoup plu. Le reste de la poésie en espagnol doit être une mer.de à côté.

etudiant sérieux dit: à

WG 13 h 16 min
A través de la tierra juntad todos
los silenciosos labios derramados
y desde el fondo habladme toda esta larga noche
como si yo estuviera con vosotros anclado,
contadme todo, cadena a cadena,
eslabón a eslabón, y paso a paso,…

Widergänger dit: à

C’est une naïveté, bérénice, de croire que tout soit une question de goût. Non ! Tout n’est pas une question de goût.

Houllebecq est nul comme poète et comme prosateur.

Borges est un génie de la nouvelle, un inventeur de forme. Mais en poésie, il est nul. C’est objectif, ça n’a rien de subjectif. Simplement on n’a pas assez de recul pour que cette évidence soit partagée par l’immense majorité des lecteurs. Dieu reconnaîtra les siens de toute façon. Mais comparé aux grands poètes de langue espagnole comme d’autres langues, Borges ne tient pas la comparaison. Les grands prosateurs sont rarement de grands poètes. Et inversement. Sauf exceptions qui confirment la règle comme J. Supervielle par exemple mais c’est très très rare. Et d’ailleurs J. Supervielle écrit plutôt des contes que des nouvelles ou de la prose romanesque. C’est-à-dire des textes en prose quand même très proche du style de ses poèmes où la prose joue un grand rôle comme une hésitation très subtile et calculée entre le vers et la prose. On n’imagine pas par exemple Paul Celan écrivant des romans.

Pablo75 dit: à

Bientôt Blabla Widergänger va nous dire: « C’est une poésie très banale, très scolaire, qui n’a aucun intérêt. Sauf que son auteur s’appelle Baudelaire. »

Son degré de folie est tel qu’il confond son opinion sur quelque chose dont il ignore tout, avec la réalité.

Blabla Widergänger n’émet pas des opinions: il les pète. Et ça se sent.

la fille à la voilette dit: à

Bérénice 13h09 . Excellent lien, annie mavrakis;j’y ai lu le billet consacré à Mia Hansen Love »un amour de jeunesse » ; avec pertinence, bon sens, elle en montre le côté nunuche et menthe à l’eau, et les détails qui tuent…J’ai revu le film il y a peu,affligeant de nullité..J’ai lu les billets sur Bacon, le peintre,sur Pierre Michon, documentés, fins ,écrits d’une plume alerte.Intéressante découverte, merci.

bérénice dit: à

WGG je ne parlais pas de goût mais de sensibilité, les deux s’éduquent bien qu’une partie de ce qui pourrait en expliquer l’origine nous échappe et se présente soit en une restriction une liberté un déterminisme, les épreuves et expériences qui posent les jalons d’un chemin propre à chacun de nous.

Widergänger dit: à

Grâce à Zemmour j’ai aussi compris les raisons de la réalisation de plusieurs films sur Madame Bovary. De celui de Minnelli en 1949 au dernier de Sophie Barthes en passant par le Chabrol.

Il y a au fond deux grands courants d’interprétation de cette histoire et qui sont à l’opposée l’une de l’autre. Celle originelle de Flaubert, très probablement, mais toujours ambiguë quand même, qui exécrait le sentimentalisme féminin et stigmatise en Emma, comme il le dit à Louise Collet dans une lettre, celles « qui confondent leur cœur avec leur cul(te) et croient que la lune a été inventée pour éclairer leur boudoir. » Et puis, il y a l’autre interprétation, celle plutôt de Chabrol — et qui est typique de l’époque de Chabrol — qui voit en Emma une fille émancipée qui fait que, comme le dit si bien Zemmour, « le bovarysme n’est plus une tare mais un devoir ; plus un ridicule mais une fierté. » Je trouve que c’est très bien vu de la part de Zemmour.

bérénice dit: à

C’est objectif

si c’est objectif vous devriez pouvoir en faire un objet d’étude et expliquer en autant d’éléments prompts à infirmer la beauté ou le mystère qui élisent résidence au travers de ses vers , y-a-t-il une objectivité possible dans la critique qui plus est se passe d’explications, de démonstrations. A part dire qu’en le comparant à tel ou tel autre il vous apparaît comme nul ce qui est un peu faiblard pour un homme rompu à la lecture, vous donnez quoi comme arguments qui ne seraient de valeurs personnels et encore c’est d’un jugement arbitraire qu’il s’agit, écrivez je n’aime pas ou j’y suis insensible, ce sera plus juste.

bérénice dit: à

personnelles, sorry.

Widergänger dit: à

Mais il n’y a guère d’émotion dans les poèmes de Borges. Ils sont froids comme le marbre, mécaniques même. Ils me rappellent en plus savants les poèmes que je pouvais écrire dans mon adolescence. J’en ai pourtant publié dans la revue Action poétique qui étaient cent fois plus sensibles que ceux de Borges, et cent fois meilleurs, à 17 ans.

Jibé dit: à

à 17 ans, Rimbaud avait déjà écrit Le dormeur du val, Ma bohème et le Bateau ivre ! Ensuite, point final avant 20 ans, Les Illuminations et Une saison en enfer plus tard…

Comparer Houellebecq à Baudelaire, il faut le faire !

Widergänger dit: à

Zemmour parle aussi du film « Elle court, elle court, la banlieue », de Gérard Pirès, de 1973, l’année du bac pour moi. Je n’étais pas allé le voir à l’époque. Mais c’est vraiment un film intéressant à voir aujourd’hui, surtout aujourd’hui, quand on a enseigné plus de dix ans dans le 93 ! On voit ce qu’était la banlieue au départ et ce qu’elle est devenue aujourd’hui. C’est effrayant. On voit vraiment la catastrophe qu’est devenue la France. Je trouve que Zemmour dresse des quarante dernières années qu’il fait défiler sous nos yeux un portrait vraiment très éclairant. Un livre important sans conteste. Je comprends beaucoup de choses de ma propre existence en le lisant.

etudiant sérieux dit: à

« Comparer Houellebecq à Baudelaire, il faut le faire ! »

lequel est le plus beau au même âge

Widergänger dit: à

Une saison en enfer avant les Illuminations. C’est l’histoire de ses amours avec Verlaine, auxquelles il donne une dimension mythique, qui en fait la valeur et la beauté et la grandeur éternelle.

Zemmour parle aussi de l’invasion de la problématique homosexuelle dans notre pays. Et il a rudement raison. Il a d’ailleurs raison sur presque tout. Ses analyses sont pertinentes et c’est écrit de main de maître. Heureusement qu’il a échoué à l’ENA, il avait toutes les clés pour comprendre notre époque si bien. Mais en le lisant, on se dit que l’avenir est vraiment très sombre.

Pablo75 dit: à

Invocación a Joyce

Dispersos en dispersas capitales,
solitarios y muchos,
jugábamos a ser el primer Adán
que dio nombre a las cosas.
Por los vastos declives de la noche
que lindan con la aurora,
buscamos (lo recuerdo aún) las palabras
de la luna, de la muerte, de la mañana
y de los otros hábitos del hombre.
Fuimos el imagismo, el cubismo,
los conventículos y sectas
que las crédulas universidades veneran.
Inventamos la falta de puntuación,
la omisión de mayúsculas,
las estrofas en forma de paloma
de los bibliotecarios de Alejandría.
Ceniza, la labor de nuestras manos
y un fuego ardiente nuestra fe.
Tú, mientras tanto, forjabas
en las ciudades del destierro,
en aquel destierro que fue
tu aborrecido y elegido instrumento,
el arma de tu arte,
erigías tus arduos laberintos,
infinitesimales e infinitos,
admirablemente mezquinos,
más populoso que la historia.
Habremos muerto sin haber divisado
la biforme fiera o la rosa
que son el centro de tu dédalo,
pero la memoria tiene sus talismanes,
sus ecos de Virgilio,
y así en las calles de la noche perduran
tus infiernos espléndidos,
tantas cadencias y metáforas tuyas,
los oros de tu sombra.
Qué importa nuestra cobardía si hay en la tierra
un sólo hombre valiente,
qué importa la tristeza si hubo en el tiempo
alguien que se dijo feliz,
que importa mi perdida generación,
ese vago espejo,
si tus libros la justifican.
Yo soy los otros. Yo soy todos aquellos
que ha rescatado tu obstinado rigor.
Soy los que no conoces y los que salvas.

« Borges […] en poésie, il est nul. »
(Blabla Widergänger, futur Prix Nobel)

Widergänger dit: à

Son analyse des Valseuses, de B. Blier, est tout à fait remarquable. En quelques mots il a tout dit, l’essentiel, et la mise en perspective avec la pensée de Foucault avec Surveiller et punir (qui aboutira aux loi Taubira) et ses bouquins sur l’Histoire de la sexualité dans une perspective constructiviste qui expliquait que la sexualité était une construction de la société et de l’histoire, qui aboutit aujourd’hui à la déconstruction des genres, c’est très pertinent, très éclairant. Et toute la déconstruction du père et de l’autorité, on le voit fonctionner aujourd’hui à plein régime dans l’EN.

Pablo75 dit: à

1964

(I)

Ya no es mágico el mundo. Te han dejado.
Ya no compartirás la clara luna
ni los lentos jardines. Ya no hay una
luna que no sea espejo del pasado,

cristal de soledad, sol de agonías.
Adiós las mutuas manos y las sienes
que acercaba el amor. Hoy sólo tienes
la fiel memoria y los desiertos días.

Nadie pierde (repites vanamente)
sino lo que no tiene y no ha tenido
nunca, pero no basta ser valiente

para aprender el arte del olvido.
Un símbolo, una rosa, te desgarra
y te puede matar una guitarra.

« Borges […] en poésie, il est nul. »
(Blabla Widergänger, futur Prix Nobel)

bérénice dit: à

Zemmour parle aussi de l’invasion de la problématique homosexuelle dans notre pays.

La Rome décadente, tant que vous y êtes! La liberté accordée au choix de l’orientation sexuelle a permis de lever la chape qui pesait sur les hommes et les femmes attirés par le même sexe, n’est pas très lointain le temps où on cassait du  » PD », on ne va pas le regretter, en outre il s’agit d’un phénomène mondial de libération des mœurs qui, excepté comme en Russie, en Egypte ou dans d’autres états où c’est encore un délit et où on enferme des gens pour crime d’homosexualité, est accepté sans qu’il y soit perçu une perversité ou une conduite criminelle. Les sociologues qui se sont penchés sur la question de l’homosexualité augmentant pense qu’elle s’origine aussi dans la position de la femme occidentale de plus en plus indépendante, libres et libérées, cultivée, exigeante, égale en droit et fonction aux hommes qui pour certains s’en écartent parce qu’ils ne se sentent pas à l’aise avec une telle femme soit qu’il ne se sentent pas de taille à relever le défi de l’égalité. Vous n’allez pas prôner le retour de l’inquisition ou de la chasse aux sorcières, WGG, si? De plus on note également un nombre croissant de bi-sexuels qui se déclarent sans autres formes de complexe.

Pablo75 dit: à

– Pourquoi Blabla Widergänger, futur Prix Nobel, pense que « Borges […] en poésie, il est nul » ?

– Parce que Zemmour et Attali ne lui pas encore dit qu’il était un grand poète.

bérénice dit: à

Pablo, vous êtes doué, je le sais aussi si vous aviez l’amabilité d’en donnerune traduction, désolée après quelques années de vie commune avec un natif, je n’en connais pas un mot.

Widergänger dit: à

On comprend aussi beaucoup mieux d’où vient Trump aux États-Unis. JF Kennedy a été élu avec les bourrages d’urnes opérés par la mafia pour le compte de son père, et c’est la mafia qui l’a flingué à Dallas pour finir, parce qu’il était devenu à leur yeux un Judas justement !

Qui fera l’histoire à la Zemmour des cinquante dernières années des États-Unis ? Je me souviens que quand JFK a été assassiné, j’étais en CM1 avec Mme Chérer, mon institutrice ; j’écrivais « toi » « toua » et ma mère en était ravagée ; j’avais un copain, Vladimir Novak, dont le père était un riche immigré yougoslave, qui avait pleuré en classe le jour de sa mort. En jouant avec lui dans la cour, il m’a cassé une dent de devant en me faisant tourner en l’air et retombé sur cette dent, stigmate que je porte toujours.

bérénice dit: à

Hormis paëlla, calamar a la plancha, buenos dias buenos noches, carambar, te quiero, me agrada , soy aqui, bueno,

Pablo75 dit: à

OTRO POEMA DE LOS DONES

Gracias quiero dar al divino
laberinto de los efectos y de las causas
por la diversidad de las criaturas
que forman este singular universo,
por la razón, que no cesará de soñar
con un plano del laberinto,
por el rostro de Elena y la perseverancia de Ulises,
por el amor, que nos deja ver a los otros
como los ve la divinidad,
por el firme diamante y el agua suelta,
por el álgebra, palacio de precisos cristales,
por las místicas monedas de Angel Silesio,
por Schopenhauer,
que acaso descifró el universo,
por el fulgor del fuego
que ningún ser humano puede mirar sin un asombro antiguo,
por la caoba, el cedro y el sándalo,
por el pan y la sal,
por el misterio de la rosa
que prodiga color y que no lo ve,
por ciertas vísperas y días de 1955,
por los duros troperos que en la llanura
arrean los animales y el alba,
por la mañana en Montevideo,
por el arte de la amistad,
por el último día de Sócrates,
por las palabras que en un crepúsculo se dijeron
de una cruz a otra cruz,
por aquel sueño del Islam que abarco
mil noches y una noche,
por aquel otro sueño del infierno,
de la torre del fuego que purifica
y de las esferas gloriosas,
por Swedenborg,
que conversaba con los ángeles en las calles de Londres,
por los ríos secretos e inmemoriales
que convergen en mí,
por el idioma que, hace siglos, hablé en Nortumbria,
por la espada y el arpa de los sajones,
por el mar, que es un desierto resplandeciente
yuna cifra de cosas que no sabemos
y un epitafio de los vikings,
por la música verbal de Inglaterra,
por la música verbal de Alemania,
por el oro, que relumbra en los versos,
por el épico invierno,
por el nombre de un libro que no he leído:
gesta Dei per Francos,
por Verlaine, inocente como los pájaros,
por el prisma de cristal y la pesa de bronce,
por las rayas del tigre,
por las altas torres de San Francisco y de la isla de Manhattan,
por la mañana en Texas,
por aquel sevillano que redactó la Epístola Moral
y cuyo nombre, como él hubiera preferido, ignoramos,
por Séneca y Lucano, de Córdoba,
que antes del español escribieron
toda la literatura española,
por el geométrico y bizarro ajedrez,
por la tortuga de Zenón y el mapa de Royce,
por el olor medicinal de los eucaliptos,
por el lenguaje, que puede simular la sabiduría,
por el olvido, que anula o modifica el pasado,
por la costumbre,
que nos repite y nos confirma como un espejo,
por la mañana, que nos depara la ilusión de un principio,
por la noche, su tiniebla y su astronomía.
por el valor y la felicidad de los otros,
por la patria, sentida en los jazmines
o en una vieja espada,
por Whitman y Francisco de Asís, que ya escribieron el poema,
por el hecho de que el poema es inagotable
y se confunde con la suma de las criaturas
y no llegará jamás al último verso
y varía según los hombres,
por Frances Haslam, que pidió perdón a sus hijos
por morir tan despacio,
por los minutos que preceden al sueño,
por el sueño y la muerte,
esos dos tesoros ocultos,
por los íntimos dones que no enumero,
por la música, misteriosa forma del tiempo.

« Borges […] en poésie, il est nul. »
(Blabla Widergänger, futur Prix Nobel)

DHH dit: à

@ WGG 14 h04
Sur Madame Bovary je ne suis pas d’accord avec vous et Zemmour .
Faire d’Emma une femme émancipée me semble trahir gravement Flaubert et les œuvres inspirées de ce roman qui retiennent cette interprétation ne sauraient beneficier de sa caution; Emma n’est en rien une fille émancipée ,mais la dupe d’une mythification, sur ce que serait le « véritable « amour .
Elles existenrt à toutes les époques et dans tous les milieux ces femmes qui se sentent enfermées dans le couple mais ne s’en arrachent que pour une relation adultère pauvre . Elle s’imaginent un temps y rencontrer ce véritable amour ,celui sur le quel elle et fantasment par ignorance et naîveté et dont la pensée alimente leurs déceptions ,Mais dans ces aventures, vécues à partir d’un malentendu, elle ne font que retrouver, « les platitudes du mariage »
S’emanciper pour une femme c’est autre chose que de fantasmer en forme de rêve de midinettes, c’est avoir la volonté d’échapper a un système qui vous enferme et dont on a suffisamment bien compris le fonctionnement pour vouloir s’en détacher en toute lucidité

Widergänger dit: à

Non, il ne s’agit pas de ça, bérénice, mais de la féminisation de l’homme dans notre société. Là encore Zemmour a… bougrement raison ! Il cite la chanson d’Aznavour qui en est l’emblème, « homme comme ils disent ». C’est très éclairant. Ses analyses rejoignent d’ailleurs celles de Pierre Chaunu dans son bouquin sur la décadence publié au début des années 1980. Convergence de vue. Même constat tragique sur la décadence de la France. Décadence de l’Occident. Lire le dernier Onfray.

Pablo75 dit: à

OTRO POEMA DE LOS DONES

Gracias quiero dar al divino
laberinto de los efectos y de las causas
por la diversidad de las criaturas
que forman este singular universo,
por la razón, que no cesará de soñar
con un plano del laberinto,
por el rostro de Elena y la perseverancia de Ulises,
por el amor, que nos deja ver a los otros
como los ve la divinidad,
por el firme diamante y el agua suelta,
por el álgebra, palacio de precisos cristales,
por las místicas monedas de Angel Silesio,
por Schopenhauer,
que acaso descifró el universo,
por el fulgor del fuego
que ningún ser humano puede mirar sin un asombro antiguo,
por la caoba, el cedro y el sándalo,
por el pan y la sal,
por el misterio de la rosa
que prodiga color y que no lo ve,
por ciertas vísperas y días de 1955,
por los duros troperos que en la llanura
arrean los animales y el al.ba,
por la mañana en Montevideo,
por el arte de la amistad,
por el último día de Sócrates,
por las palabras que en un crepúsculo se dijeron
de una cruz a otra cruz,
por aquel sueño del Islam que abarco
mil noches y una noche,
por aquel otro sueño del infierno,
de la torre del fuego que purifica
y de las esferas gloriosas,
por Swedenborg,
que conversaba con los ángeles en las calles de Londres,
por los ríos secretos e inmemoriales
que convergen en mí,
por el idioma que, hace siglos, hablé en Nortumbria,
por la espada y el arpa de los sajones,
por el mar, que es un desierto resplandeciente
yuna cifra de cosas que no sabemos
y un epitafio de los vikings,
por la música verbal de Inglaterra,
por la música verbal de Alemania,
por el oro, que relumbra en los versos,
por el épico invierno,
por el nombre de un libro que no he leído:
gesta Dei per Francos,
por Verlaine, inocente como los pájaros,
por el prisma de cristal y la pesa de bronce,
por las rayas del tigre,
por las altas torres de San Francisco y de la isla de Manhattan,
por la mañana en Texas,
por aquel sevillano que redactó la Epístola Moral
y cuyo nombre, como él hubiera preferido, ignoramos,
por Séneca y Lucano, de Córdoba,
que antes del español escribieron
toda la literatura española,
por el geométrico y bizarro ajedrez,
por la tortuga de Zenón y el mapa de Royce,
por el olor medicinal de los eucaliptos,
por el lenguaje, que puede simular la sabiduría,
por el olvido, que anula o modifica el pasado,
por la costumbre,
que nos repite y nos confirma como un espejo,
por la mañana, que nos depara la ilusión de un principio,
por la noche, su tiniebla y su astronomía.
por el valor y la felicidad de los otros,
por la patria, sentida en los jazmines
o en una vieja espada,
por Whitman y Francisco de Asís, que ya escribieron el poema,
por el hecho de que el poema es inagotable
y se confunde con la suma de las criaturas
y no llegará jamás al último verso
y varía según los hombres,
por Frances Haslam, que pidió perdón a sus hijos
por morir tan despacio,
por los minutos que preceden al sueño,
por el sueño y la muerte,
esos dos tesoros ocultos,
por los íntimos dones que no enumero,
por la música, misteriosa forma del tiempo.

« Borges […] en poésie, il est nul. »
(Blabla Widergänger, futur Prix Nobel)

Nicolas dit: à

Quand je pense que je suis en train de lire du Velbecq sur mon ordi au boulot. Magistral : « Un poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de rester vivant. » C’est très rigolo.

Widergänger dit: à

Oui, tout à fait, DHH!
Mais c’est ainsi qu’on a vu le film de Chabrol. Lire les critiques de l’époque et même ce qu’en disait Isabelle Huppert elle-même d’ailleurs. C’est tout le climat de cette époque qui se projette dans cette vision d’Emma.

bouguereau dit: à

une relation adultère pauvre

..sapré drh

bouguereau dit: à

il m’a cassé une dent de devant en me faisant tourner en l’air et retombé sur cette dent, stigmate que je porte toujours

sapré dracul..et depuis y fait des copeaux

Velbecq dit: à

Un poète mort vaut mieux qu’une famelette mélancolique.

bouguereau dit: à

« Un poète mort n’écrit plus. D’où l’importance de rester vivant. »

en espaniol ça donne vachement bien..t’es vraiment nul

bouguereau dit: à

après quelques années de vie commune avec un natif, je n’en connais pas un mot

sapré béré..

Delaporte dit: à

Un ouvrage recueille les réponses d’écrivains au fameux questionnaire de Proust. Parfois intéressant : à la question « Les héroïnes dans la vie réelle », le cher Paul Léautaud répond :

« La duchesse du Devonshire, l’amie de Pitt. J’ai un goût très vif pour la littérature anglaise du XVIIIe siècle ».

bérénice dit: à

Bouguereau, crotte de bique!

bouguereau dit: à

Bref, si tu trouves la prose poétique « éblouissante » de Gabriel Miró pas belle, ce n’est pas grave du tout

..papa dracul..il a du dérouiller petit..sapré pédro

Bihoreau, duc de Bellerente dit: à

Aujourd’hui comme hier, on trouve de tout ou presque en France et ailleurs. Nous n’avons qu’à choisir. Mais quelque soit notre choix, nous demeurons bien imparfaits, ce qui nous désole car nous refusons de nous voir tel. Râler en soulage certains, sans rien changer. On peut se réfugier dans l’Art. Ou dans le dandysme. Parfois, les deux se rencontrent et nous offrent des perles de dérision. Ou de sagesse. Il faudrait bien que je songe à déjeuner. Il resterait du pain perdu dans la cuisine. Je vais demander à Ali de m’en monter un peu. Lorsqu’il aura terminé ses téléphonages avec le Pakistan, ou sa famille lui reproche son manque d’ambition: imaginez, il veut devenir prof d’économie au lieu de trader.

bouguereau dit: à

à 17 ans, Rimbaud

je vois d’ici le figaro ‘détournement dmineur au fond dun caveau au père lachaise’ baroz

Jean dit: à

Faudrait savoir : Houellebecq est-il l’égal de Schopenhauer capable de dialoguer avec lui ou notre nouveau Balzac ?

On dira que, si Houellebecq est capable de commenter intelligemment quelques pages du génial Schopi-Schopo, c’est déjà pas mal. Quant à Balzac, Houellebecq est encore très loin d’avoir égalé sa géniale productivité. En attendant, Houellebecq se contente d’être Houellebecq. Ce qui n’est déjà pas si mal.

Bloom dit: à

Il exagère, Barnes, ce qui montre qu’il n’est pas un bon romancier. Chostakovitch, comme il le raconte lui-mème dans le livre de conversations avec Solomon Volkov, dormait dans son lit.
Pablo7-5
===
« They always came for you in the middle of the night. And so rather than be dragged from the apartment in his pyjamas, or forced to to dress in front of some contemptuously impassive NKVD man, he would go to bed fully clothes, lying on top of the blankets, a small case already packed on the floor beside him. (…)His restlessness in turn prevented Nita from sleeping. (…) He had therefore proposed that he spend those inevitably sleepless hours out on the landing by the lift. Nita was adamant that she wanted to spend what might prove their last night together side by side. But this was a rare argument he won ».
– J.Barnes The Noise of Time, pp.15-6

Bon, vous savez maintenant pourquoi le Chosta de Barnes dort à côté de l’ascenseur : afin de ne pas gêner sa femme, en fait par amour, par désespoir & amor fati.

Vous trouvez que Barnes est mauvais écrivain parce que son Chosta n’est pas celui de l’Histoire? Etrange argument quand il est question de littérature, laquelle, comme le style, se caractérise justement par une certaine déviation de la norme…L’illusion mimétique est généralement dépassée à l’âge de 16 ans, chez les gens sensibles à la littérature, non? Le Koutouzov de Lev Tolstoï n’est pas celui de Orlando Figgis, so what ? Qu’est-ce que ça prouve sinon qu’il devient matière à fiction, comme le Chosta de Julian B., qui aime trop sa femme pour accepter d’en être séparé au coeur des ténèbres.
Et puis je ne vois pas en quoi l’exagération serait le stigmate du mauvais écrivain : vous vous rendez compte qu’en écrivant ça vous balayez d’un revers de main toute la littérature baroque ou le réalisme magique basées sur l’hyperbole, ainsi que toute la littérature satirique…Franchement, je ne comprends pas les critères d’appréciation esthétiques aussi étroitement normés.

Lucy dit: à

Plus que du sentimentalisme, je trouve surtout de la bêtise chez Madame Bovary. Je déteste ce roman. « Mme Bovary c’est moi », fou.taise ! cela prouve seulement la piètre opinion que Flaubert avait réellement des femmes, comme les hommes de son temps. Heureusement que cette chère George Sand est arrivée (oui comme Zorro! pour balayer tout cela)

« Tu as trop de savoir et d’intelligence, mon Cruchard, tu oublies qu’il y a quelque chose au-dessus de l’art, à savoir la sagesse, dont l’art à son apogée, n’est jamais que l’expression. La sagesse comprend tout, le beau, le vrai, le bien, l’enthousiasme par conséquent. Elle nous apprend à voir hors de nous quelque chose de plus élevé que ce qui est en nous, et à nous de l’assimiler peu à peu par la contemplation et l’admiration. »

Lettre de George Sand à Flaubert

bouguereau dit: à

En attendant, Houellebecq se contente d’être Houellebecq. Ce qui n’est déjà pas si mal

en attendant quoi exactement jean marron..un adultère pauvre..qu’il se casse une dent..que le papa a pédro dise qu’il aime pas du tout ?

Nicolas dit: à

Le summum du sophisme best ever de tous les temps : « « Sur ma gauche causaient quelques amis chimistes :
Nouvelles perspectives en synthèse organique !
La chimie rend heureux, la poésie rend triste,
Il faudrait arriver à une science unique. »
La poésie rend elle triste? Vous avez quatre heures.

bouguereau dit: à

tu sais grosse lulu..y’a surement une clef porno dans la lettre..elle havait pas les dents cassé..sagesse ça rime avec sa fesse

Widergänger dit: à

Franchement, je ne comprends pas les critères d’appréciation esthétiques aussi étroitement normés. (Bloom s’adressant à Pablo75)
________
Mais t’as pas vu à quelle buse hypernormée tu t’adresses ?! Un type qui considère que Hauteurs de Machu-Pichu est un poème nul et qui lui préfère la poésie hyperscolaire de Borges est forcément un crétin d’eau douce ! Aucun échange possible avec un taré pareil.

bérénice dit: à

DHH, il y aussi ds vies parallèles qui sauvent le couple où sans l’homme ou la femme se sentirait justement enfermé. L’adultère peut être salutaire, personnellement je trouve que la fidélité qu’on attend et imposée moralement pour ainsi dire aux couples est anti-naturelle, impossible de conserver un désir intact durant trente ans surtout quand il devient obligatoirement exclusif; après il est vrai qu’il reste à chaque personne d’organiser des sentiments de jalousie et de possessivité qui souvent sont inhérents ou irrépressibles ceci afin de conserver la structure couple vivante, vivre deux sentiments amour conjugal et passion nouvelle n’est pas nécessairement aisé, cela plus les quolibets d’usage ayant trait au prétendu cocuage considéré depuis toujours comme une trahison qui ridiculise ou qui se doit d’être utilisé pour ridiculiser alors que si le regard du corps social sur un lien multiple s’allégeait de cet état d’esprit nombre de couples qui vivent cette situation vraisemblablement y trouveraient un point d’équilibre. On rompt toujours beaucoup avec pour motif l’adultère.

Widergänger dit: à

Bihoreau, duc de Bellerente dit: 16 janvier 2017 à 15 h 22 min
Je lui déconseille vivement prof d’économie. C’est sa famille qui a raison, tarder, c’est mille fois mieux ! Il ne sait pas où il met les pieds avec prof.

Jean dit: à

Faire d’Emma une femme émancipée me semble trahir gravement Flaubert (DHH)

Emma est une femme qui, dans un monde dominé par les hommes, tente de s’émanciper, ce qui n’est déjà pas si mal. Il faut avouer que, vu l’envergure du minable Charles Bovary, on ne peut que l’approuver d’aller voir ailleurs. La question que tout lecteur de « Madame Bovary » devrait se poser, c’est de savoir comment, compte tenu de la situation dans laquelle elle était prise et des possibilités qui lui étaient offertes, Emma aurait pu aller plus loin sur le chemin d’une véritable émancipation. Il est clair que la solution n’était pas à chercher du côté de la passion amoureuse, magnifiée par un romantisme à la noix de coco. Perso, j’aurais conseillé à Emma de choisir plutôt la voie du cynisme à tout va et de la malhonnêteté la plus débridée. J’imagine une Emma, devenue la maîtresse adorée d’un Lheureux physiquement un peu moins répugnant, opposant à un Rodolphe acculé à la ruine venu lui mendier vingt mille francs pour survivre, un superbe et froid « Je ne les ai pas » (alors qu’elle a un bas de laine de deux cent mille francs), sur quoi le Rodolphe s’en va piquer une fiole d’arsenic chez Homais.

Widergänger dit: à

Zemmour donne les chiffres : 49, 2% des mariages aboutissent à un divorce. Quasiment la moitié. Résultats : des gamins complètement déglingués qui ne respectent aucune autorité et que les profs ont le plus grand mal à gérer, et qui fou.tent une merbe du diable dans les classes.

Sergio dit: à

Justement Haznavour i précise « C’est bien la nature si », et pas mal de fois, même ; i dit pas que c’est la faute à Voltaire et à Rousseau… Sinon il le dirait, puisqu’il le sait !

bérénice dit: à

Lucy, certains des thèmes sont immortels, la perfidie, le calcul de Homais coupable de manipulation et non puni, la naîveté la légèreté d’Emma abreuvée d’une littérature au prince charmant, la bonté de Charles qui l’aime et ne voit rien, le lâchage du noble amant qui profita d’Emma pourtant avec tant de conviction amoureuse… l’ambition.

Widergänger dit: à

L’intention de Flaubert était, je pense, de s’en prendre à ce bovarysme de son époque, dans lequel plus d’une femme de l’époque s’est reconnue. Mais Flaubert restera toujours ambigu. Si le constat est objectif, et au scalpel, il n’empêche que le narrateur garde malgré tout une certaine empathie avec son héroïne. D’où les deux lectures contradictoires que j’ai relevées et qui traduisent/trahissent les préjugés de leur époque. La vision d’une Emma émancipée ou qui cherche à s’émanciper va de pair avec l’époque où le féminisme semble l’emporter dans la société en cassant les couilles des hommes qui se féminisent. Zemmour voit parfaitement bien la situation du milieu et de la seconde moitié des années 1970.

DHH dit: à

@berenice
je ne suis pas en désaccord avec vous .
l’adultère peut être effectivement une expérience enrichissante, même si ses séquelles sont inconfortables, mais à condition qu’il procède d’un engagement lucide .
Et c’est précisément ce qu’il ‘est pas pour les nombreuses Bovary qui s’y abandonnent par aveuglement et par bêtise et n’y trouvent pas évidement ce qu’elles cherchent

bérénice dit: à

Zemmour voit parfaitement bien la situation du milieu et de la seconde moitié des années 1970.

nous sommes en 2017.

DHH dit: à

@jean
vous écrivez :
l’envergure du minable Charles Bovary »,
Soit.
mais les deux amants d’Emma ne valent pas mieux
il faut son aveuglement a base de clichés romantiques mal digérés pour succomber à ce qu’elle prend pour des éléments de séduction :des bottes molles à la manière d’Ivanhoé pour Rodolphe et un cousin rousseauiste qui joue du piano au devant le précipices pour Léon .
votre hypothèse Lheureux pour une Emma réellement émancipée me plaît

ma

bérénice dit: à

DHH, adultère sous entend trahison ou au moins liaison cachée, si l’on posait au départ qu’un couple s’autorise à développer un autre lien que le lien conjugal sans pour autant s’en servir pour en faire un instrument de torture, un accord tacite permissif en quelque sorte . On peut aimer deux personnes en ne souhaitant pas renoncer à l’une au profit de l’autre, cela arrive sans qu’il ne soit d’ailleurs question que d’histoires à la petite semaine.

et alii dit: à

n’y trouvent pas évidement ce qu’elles cherchent
savent-elles sait-on bien ce qu’on cherche et n’est ce pas seulement ce qu’on s’imagine chercher, ;comme d’ailleurs ce qu’on s’imagine trouver !
bien fort qui peut dire ce qu’on cherche dans l’adultère comme dans la littérature et ce qu’on y trouve

Patte-mouille dit: à

Ce que je sais bien, c’est qu’on confond souvent annie cordy, rika zaraï et nana mouskouri, toutes trois grandes connaisseuses discrètes de l’œuvre de Shopenhauer, mais ça, on le sait beaucoup moins, sûr que ça déstabiliserait trop l’establishment.

Jibé dit: à

Il faudra un jour réhabiliter Charles Bovary, le seul qui aime absolument, sincèrement, définitivement dans cette histoire, et qui, à ce titre, mérite donc d’être sauvé.

Widergänger dit: à

Oui, mais ce qui montre bien que l’amour, le vrai, est fadasse et sans intérêt…! Très grave méditation de Flaubert ! Mais oh combien profonde !

Widergänger dit: à

Charles Bovary, c’est déjà la mort du père. La date de la mort du père c’est en fait 1848 et non pas 1968. Tout Baudelaire en découle. Mais il remplace le père mort par le diable, seconde figure paternelle il est vrai chez Baudelaire. 68 c’est la mort du diable en personne…

Widergänger dit: à

Jibé, tu l’as vu le film de Barthes sur Emma ?

Jibé dit: à

« 68 c’est la mort du diable en personne… »

Charles… de Gaulle !
Mais qui donc l’a tué ?
Ce juif allemand de Dany le rouge ?

Delaporte dit: à

« Charles Bovary, le seul qui aime absolument »

Je ne partage pas vraiment cet avis. Pour moi, Charles est plutôt le « bon père de famille », un peu fadasse, à la limite idiot, qui travaille, qui ne comprend pas sa femme même s’il en est amoureux plus par usage que par sentiment vrai. Elle est trop bien pour lui. Il aurait été plus heureux, qui sait, avec une moins jolie et moins folle. C’est même certain.

Jibé dit: à

Oui, WGG. Et l’héroïne y est plus sensuelle, plus belle, que celui de Chabrol. Huppert en Bovary, on y croit pas une seconde !

Jean dit: à

@ DHH

Emma aura assez correctement jaugé la médiocrité de son mari; il est dommage en effet qu’aveuglée par quelques miroirs aux alouettes, elle n’en ait pas fait autant pour Rodolphe et pour Léon. Je tire personnellement (un peu tard, comme la plupart d’entre nous) une leçon majeure de la lecture de « Madame Bovary ». On ne remerciera jamais assez Sartre d’avoir si souvent et si fortement mis l’accent sur la notion de situation. Je ne me rappelle pas si, dans « l’Idiot de la famille », il l’applique à l’art de Flaubert et au personnage d’Emma Bovary. De fait, nous sommes tous, à l’instar de l’anti-héroïne de Gustave (elle me fait penser à une pub pour Krisproll!), pris dans des situations qui, d’un individu à l’autre, sont toujours évidemment différentes. Le degré de réussite, toujours relative, d’une vie, est fonction du degré de liberté, toujours relative, conquise sur les contraintes induites par la situation. La conquête de cette fragile, modeste mais vitale liberté suppose l’intelligence, aussi aiguë (vise le tréma),aussi poussée que possible, des éléments de la situation. On devrait entraîner les enfants, le plus tôt possible, à cet examen lucide, à froid, de leur situation (cela inclurait une évaluation, parfaitement dépouillée d’affects, du rôle des parents, ce qui ne manquerait pas d’être assez rigolo). Sartre s’est livré, sur son cas personnel, à un semblable examen dans « Les Mots », jurant, mais un peu tard (comme la plupart d’entre nous), qu’on ne l’y reprendrait plus. Je rêve d’une Emma de dix-huit ans inventant, toute seule et comme une grande, de chic, quelques concepts marxistes et, pourquoi pas, freudiens. Ce qui est cruel, dans la destinée d’Emma telle que Flaubert la peint, c’est de ne pas avoir été capable d’arriver toute seule à l’intelligence des choses. L’intelligence des choses ! Elle vaut tellement mieux que nos stupides affects, nos irréalistes désirs et nos rêves dérisoires.

Jibé dit: à

La mort d’Emma, écrite de main de maître, sans un mot manquant ni de trop !

« Sa poitrine aussitôt se mit à haleter rapidement. La langue tout entière lui sortit hors de la bouche ; ses yeux, en roulant, pâlissaient comme deux globes de lampe qui s’éteignent, à la croire déjà morte, sans l’effrayante accélération de ses côtes, secouées par un souffle furieux, comme si l’âme eût fait des bonds pour se détacher. Félicité s’agenouilla devant le crucifix, et le pharmacien lui-même fléchit un peu les jarrets, tandis que M. Canivet regardait vaguement sur la place. Bournisien s’était remis en prière, la figure inclinée contre le bord de la couche, avec sa longue soutane noire qui traînait derrière lui dans l’appartement. Charles était de l’autre côté, à genoux, les bras étendus vers Emma. Il avait pris ses mains et il les serrait, tressaillant à chaque battement de son cœur, comme au contrecoup d’une ruine qui tombe. À mesure que le râle devenait plus fort, l’ecclésiastique précipitait ses oraisons ; elles se mêlaient aux sanglots étouffés de Bovary, et quelquefois tout semblait disparaître dans le sourd murmure des syllabes latines, qui tintaient comme un glas de cloche.

Tout à coup, on entendit sur le trottoir un bruit de gros sabots, avec le frôlement d’un bâton ; et une voix s’éleva, une voix rauque, qui chantait :

« Souvent la chaleur d’un beau jour
Fait rêver fillette à l’amour. »

Emma se releva comme un cadavre que l’on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante.

« Pour amasser diligemment
Les épis que la faux moissonne,
Ma Nanette va s’inclinant
Vers le sillon qui nous les donne. »

— L’Aveugle s’écria-t-elle.

Et Emma se mit à rire, d’un rire atroce, frénétique, désespéré, croyant voir la face hideuse du misérable, qui se dressait dans les ténèbres éternelles comme un épouvantement.

« Il souffla bien fort ce jour-là,
Et le jupon court s’envola ! »

Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus. »

Jean dit: à

Si on ne met pas toute la compassion dont on est capable dans l’effort pour comprendre la destinée d’Emma Bovary, si on n’est pas capable de s’avouer et de dire, à l’instar de Flaubert,  » Madame Bovary, c’est moi « , je crains qu’on ne passe à côté de la plus grande et salutaire leçon de ce grand roman.

JC..... dit: à

La Madame, la Bovary, la mémère devrait on dire tant elle vieillit dans son compost d’amour qui ne mène nulle part, je l’ai immédiatement jugé comme une vraie »conne ».

Ainsi, Madame Bovary, c’est moi … aussi !

Petit Rappel dit: à

Charles Bovary,ce sont les funérailles caustiques de l’amour romantique transposé chez les petit-bourgeois
Après les deux répliques à Rodolphe, « Je ne vous en veux pas » « je ne vous en veux plus », intervient « le seul grand mot qu’il ait jamais prononcé: C’est la faute de la fatalité! », tout droit sorti du Boulevard du crime et totalement en décalage face à Rodolphe… Et comme si cela ne suffisait pas, deuxième mise à mort du personnage: « On l’ouvrit, on ne trouva rien. »
Charles Bovary ou l’inconsistance faite homme, avec le pathos de son temps. Il y a du Daumier, du Cham ou du Gavarni, dans la plume de Flaubert.

JC..... dit: à

La Madame, la Bovary, la Mémère Bovary devrait-on dire tant elle vieillit dans son jus de compost d’amour qui ne mène nulle part, je l’ai immédiatement jugé comme une vraie co.nne au cerveau lent !

Ainsi, tout bien pesé, Madame Bovary, c’est moi … aussi !

DHH dit: à

@berenice
vous avez raison
évitons le mot adultere avec ses relents de cocu ridiculisé et de placard à la Feydeau et disons comme Beauvoir « amours nécessaires »et « amours contingentes »

Lucy dit: à

Widergänger 15 h 55

S’émanciper c’est prendre un amant ??? !!! Eh bien alors il y a très,très, très longtemps que les femmes se sont émancipées.

Nicolas dit: à

Je me demande bien pourquoi Bovary n’a pas divorcé.

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