de Pierre Assouline

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La République des livres

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Pierre Birnbaum, fils reconnaissant de la République

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« Ca, il vaut mieux ne pas l’écrire… » Prudent, Pierre Birnbaum. On ne se refait pas. Il ne va pas être facile de mettre à nu son rosebud, ce détail invisible et profondément ancré qui le révèle mieux que tout aveu. Né à Lourdes en 1940, il est en quelque sorte un fils du miracle. Pas seulement en raison de la proximité de la grotte de Massabielle : un père juif venu de Varsovie, une mère juive venue de Dresde, des parents maroquiniers arrivés en France en 1933 et qui parlaient allemand à la maison… Pierre Birnbaum est un fils de la République […]

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M. Gallot nous fait encore marcher

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Vous croyez que vous savez marcher : c’est une illusion. Il ne suffit pas de mettre un pied devant l’autre. En vérité, l’opération s’avère bien plus compliquée. Ce n’est pas une science exacte mais elle relève certainement des sciences humaines. L’air de rien, nonobstant son caractère anodin, certains diraient même : trivial, l’affaire vaut qu’on s’y arrête ; car outre que la marche est la plus complète des activités physiques (je n’ose dire : sportives, pour ne pas provoquer la fuite des lecteurs) avec la natation et l’aviron, elle est sans aucun doute un art de vivre ; de ceux, rares, qui provoquent une sensation […]

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Et vous, en quelle langue lisez-vous ?

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Dès qu’un écrivain porte un nom à consonance étrangère et qu’il est censé être d’origine sinon de formation multiculturelle, il n’y coupe pas : « En quelle langue écrivez-vous ? ». La question est le plus souvent suivie d’autres de la même encre sur le pourquoi et le comment du vécu de son déchirement entre deux langues, deux mondes, deux imaginaires ect Air trop connu. C’est même devenu une scie de toute rencontre intellectuelle francophone ou anglophone. Une tarte à la crème. Un poncif. Bref, basta ! Abdelfattah Kilito y revient dans la toute dernière ligne de son essai Je parle toutes les langues, mais […]

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L’utopie meurtrière des Khmers rouges

L’utopie meurtrière des Khmers rouges

FRANCOIS HAUTER

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Dans le cortège des siècles derniers, les dictateurs et autres idéologues sanguinaires se sont bousculés. Qu’ils soient religieux, les  Savonarole, John Knox , Calvin, Khomeiny ou Ben Laden  ont voulu tuer la beauté sur terre  et transformer le monde en une institution de morale.  Lorsqu’ils étaient laïcs, les Robespierre, Lénine, Hitler, Mao ou la dynastie des Kim en Corée du Nord ont, par leurs persécutions et exécutions, déshonorés l’humanité. Entre le 17 avril 1975 et décembre 1979, Pol Pot a torturé un peuple, le sien, réputé tellement paisible que ce massacre frappe encore les esprits. Le Cambodge, jusqu’à ce jour, […]

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Du vain gadget de l’uchronie

Du vain gadget de l’uchronie

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Et si… Que peut bien donner un tel présupposé ? Chez des écrivains, un exercice de style ; chez des intellectuels, un jeu de l’esprit ; chez des psychanalystes, un symptôme prometteur ; chez des communicants, un gadget profitable ; et chez des historiens, un master de plus. On sait que l’uchronie, terme inventé par Charles Renouvier qui associa la notion à l’utopie dans l’Histoire, s’est employée avec méthode à la réécrire en modifiant un événement du passé ; elle s’enseigne, s’étudie, s’analyse, surtout aux Etats-Unis (alternate history) ; mais elle a beau s’entourer d’un apparat scientifique pour imaginer les conséquences possibles de cette modification, elle a […]

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Les intellectuels anéantis par la puissance des médias ?

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Et d’abord, qu’est-ce qu’un intellectuel ? L’air de rien, une vraie colle eu égard au galvaudage de la notion. Passé l’instant de la stupeur face à l’incongruité de la question tellement la réponse paraît aller de soi, il n’y a rien de tel pour animer un débat ou réanimer une conversation. Malentendus et empoignades garantis dès les prémices, les uns s’employant à définir l’adjectif et les autres, le substantif. Où sont passés les intellectuels ? (17 euros, 110 pages textuel) vient à point nous guider dans le maquis des interprétations. L’auteur, Enzo Traverso, historien italien (Piémont, 1957) qui a enseigné les idées […]

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Biographie avec fourchette et bazooka

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Rien n’est précisé sous le titre très bianciottien du nouveau livre d’Alix de Saint-André Garde tes larmes pour plus tard (287 pages, 20 euros, Gallimard). Aucun genre. Ni bon ni mauvais. Disons genre libre. C’est ce qui convient le mieux à cette biographie de Françoise Giroud qui a le mérite de renouveler le genre endormi en lui filant un bon coup de pied au cul. Ce qui est tout à fait le genre de l’auteur. Christine Ockrent et Laure Adler étaient déjà passées par là, donnant chacune leur « Françoise ». En repassant par là, la nouvelle venue s’y prend tout autrement. […]

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Régis Debray veut être avec Chateaubriand ou rien

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Tout écrivain engagé dans les affaires de la Cité devrait un jour ou l’autre sacrifier à cet exercice : le recueil de ses textes  divers et variés. C’est un genre en soi ; il vaut ce que vaut la curiosité de l’auteur, sa disposition à l’autocritique lorsque ses anciens écrits exhumés laissent apparaître des contradictions par rapport à son évolution, et la capacité de résistance de ses textes à l’érosion du temps. Au-delà de l’intérêt que présentent pour eux-mêmes ces articles, conférences, préfaces dispersés en des lieux les plus improbables, ils offrent en supplément le plus subtil des autoportraits. Inutile de creuser […]

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Coup de grâce de Patrick Rambaud à Sa Piaffante Majesté

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Maurice Thorez n’a jamais dit : « Il faut savoir finir une saga », mais il aurait pu car Patrick Rambaud l’a pensé très fort. Il est le seul Français que l’échec du candidat-président Nicolas Sarkozy à sa réélection a délivré d’une tragédie intérieure. Car ce qu’il avait lancé comme une boutade, une farce, lui était devenu un fardeau, un boulet. D’ailleurs, sa dédicace aux copains est d’une éloquente brièveté : « Ouf, c’est fini ! ». On partage son soulagement. Manifestement, des centaines de milliers de lecteurs itou, non parce qu’ils en avaient marre de lire sa savoureuse chronique du règne de Nicolas 1er mais parce qu’ils […]

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L’édition est-elle l’avenir du reportage ?

380

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Peut-on encore dire, comme Hegel autrefois, que la lecture du journal est la prière du matin de l’homme moderne ? S’il a tendance à changer de forme et de support, l’esprit demeure tel un vieux réflexe dont on ne saurait se débarrasser. On verra bien pour la prochaine génération de citoyens-lecteurs. En attendant, les réflexions de fond sur l’avenir du journalisme sont suffisamment rares pour être remarquées. Raison de plus pour faire une place à part  au Manifeste XXI, brochure de 20 pages encartée dans la dernière livraison de la revue du même nom à l’occasion de son cinquième anniversaire (No21, […]

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