de Pierre Assouline

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La République des livres

Littérature de langue française

Un SMS pour lettre d’@dieu

Un SMS pour lettre d’@dieu

Bernard Morlino

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On avait quitté Pierre-Louis Basse quand il jouait à l’écrivain fantôme auprès de François Hollande (Le flâneur de l’Elysée, Stock 2017). On le retrouve avec Je t’ai oubliée en chemin, (Cherche Midi, 125 p., 17 €) en proie à une peine de cœur qu’il a transcendée dans un récit sur la corde raide. Une mise à nu. Un  livre confession qui se lit comme un roman puisque les lecteurs ne connaissent ni l’auteur ni les autres protagonistes. Un texte aussi personnel ne se trouve pas au coin d’une rue même si Pierre-Louis Basse aime les sillonner en long en large, […]

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Nicolas Mathieu en proie à l’effroyable douceur d’appartenir

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Donner un titre énigmatique à son roman, il faut oser. Un risque autant qu’un pari. Car l’introuvable « grand public » risque de passer à côté pour n’y avoir rien compris, voir même rien perçu, au premier coup d’œil. A quoi pense-t-on et que déchiffre-t-on en apercevant au milieu de la couverture du livre de Nicolas Mathieu, lauréat du prix Goncourt 2018, le titre : leurs enfants après eux (425 pages, 21,80 euros, Actes sud) ? Rien de moins évident. On peut toujours traduire la pensée de l’auteur, lui-même donne sa clé dès l’épigraphe, tirée du Siracide (44, 9), l’un des livres sapientiaux de l’Ancien Testament : […]

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Mais malgré tout, ce monde était beau

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Sur 14-18, voyez Barbusse et Giono, voyez Dorgelès et Genevoix ! Ce conseil sous forme d’injonction, des générations de collégiens et de lycéens français l’ont entendu dans la bouche de leurs professeurs chaque fois qu’ils ont eu à plancher sur ladite Grande Guerre. Il est vrai que Le Feu, et Le Grand troupeau, Les Croix-de-bois et Ceux de 14 sont des livres puissants, des témoignages si incontestablement frappés du sceau de l’authenticité –et pour cause ! qu’on n’ose rappeler qu’ils se présentent comme des romans. Seuls les élèves les plus curieux osaient aller voir aussi ailleurs, du côté de La Comédie de Charleroi […]

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De l’obscénité à représenter la violence

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« Bien sûr, les choses tournent mal… ». Six ans après l’attribution du Goncourt à son Sermon sur la chute de Rome, cette phrase récurrente rythme non seulement A son image (220 pages, 19 euros, Actes sud)  mais aussi les précédents romans de Jérôme Ferrari. A l’examen moins un tic d’écriture qu’un mot de passe d’un livre à l’autre. Connue avant tout comme « la femme de Pascal B. », un militant nationaliste qui avait accédé au prestigieux statut de prisonnier politique, l’héroïne est une jeune Corse qui avait commencé au mitan des années 80 à travailler comme photoreporter dans une agence locale du journal de […]

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Bob Morane a 100 ans !

Bob Morane a 100 ans !

François-Xavier Lavenne

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Henri Vernes a 100 ans, mais son œuvre est à jamais associée à la jeunesse. La série des Bob Morane brosse, en creux, un portrait de l’évolution des goûts et des aspirations des adolescents des années 50, 60 et 70, une génération à laquelle Bob Morane a fait découvrir à la fois le monde et le plaisir de la lecture. Avec un héros pilote d’avion et grand reporter pour le magazine Reflet, les premiers Bob Morane s’inscrivent dans la veine des aventures exotiques. De la Papouasie à l’Égypte, des jungles brésiliennes aux savanes du Centre-Afrique, des Antilles à l’Arabie ou au […]

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Pascal Quignard en lambeaux

Pascal Quignard en lambeaux

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Il l’avoue sans détour : il cherche une autre façon de penser à la limite du rêve considéré comme « une vue fascinée enfouie au fond de chaque corps », au bout du songe tenu pour la « séquence d’images involontaires projetées sur la paroi interne », à la frontière incertaine de l’hallucination. C’est même écrit explicitement dès la page 19 de L’enfant d’Ingolstadt (268 pages, 20 euros, Grasset) qui vient de paraître : « Je consacre ce Xème tome à l’ « attrait » de tout ce qui est faux dans l’art et dans le rêve ». Quelques dizaines de pages plus loin, il précise son projet : « Je cherche à méditer cette allergie humaine […]

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Familles, je vous haime !

Familles, je vous haime !

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Certains titres de romans donnent immédiatement le vertige avant même d’ouvrir le livre, ou de se renseigner sur « ce que ça raconte » en le retournant, comme on se précipiterait intrigué vers le cartouche sous le tableau d’une exposition pour savoir « de quoi il s’agit ». Le cas de Je voudrais que la nuit me prenne (18 euros, 208 pages, Belfond) d’Isabelle Desesquelles. La mort d’une enfant vue du point de vue de l’enfant. Elle dit « je » de son vivant et continue d’outre-tombe d’un point de vue omniscient. Le parti pris narratif  est original, audacieux, risqué car il n’est pas sans créer un […]

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A chacun sa montagne magique

A chacun sa montagne magique

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Il arrive qu’un grand roman occupe une telle place dans l’imaginaire collectif que son titre devienne un totem. Surtout pour les écrivains qu’il a durablement hantés. Quel romancier américain n’a pas dès ses débuts eut l’ambition de réussir son Moby Dick ? Ce statut particulier, seules les grandes œuvres intemporelles et universelles peuvent y prétendre. Il y a autant de listes que de lecteurs ; mais il est rare que La Montagne magique (1924) de Thomas Mann ne se retrouve pas dans la plupart, d’autant qu’il s’agit d’un roman de formation et le titre même se prête bien à l’appropriation.  Rome ou Jérusalem ? […]

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Ces romans, quel cinéma !

Ces romans, quel cinéma !

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Nul besoin d’être gardnerologue pour savourer Les nuits d’Ava (304 pages, 20 euros, Actes sud) de Thierry Froger puisque ce n’est ni un biopic ni une biographie. Ava Gardner n’est qu’un prétexte pour exprimer bien d’autres choses. C’était un peu la démarche de Laurent Binet avec HhHhh dans lequel le narrateur parlait autant de son passion pour Prague, pour sa petite amie etc que de l’assassinat du gauleiter Heydrich par deux résistants tchèques venus de Londres, le « sujet ». Bref rappel du détail de l’existence de Gardner qui sert de fil d’Ava : un jour à Rome en août 1958, en marge du […]

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Des violences faites aux femmes et aux hommes

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Encore deux premiers romans ! Il est vrai qu’ils donnent le la de cette rentrée. D’abord celui d’Inès Bayard Le Malheur du bas (266 pages, 18,50 euros, Albin Michel). Au départ, l’image trop lisse d’une certaine conception du bonheur conjugal. Un couple de trentenaires lié par un amour réciproque dans son intensité. Issus d’une bourgeoisie aux valeurs traditionnelles, choyés par des leurs belles-familles, protégés par un milieu d’amis qui leur ressemblent, ce sont des vivants heureux. Lui travaille dans un grand cabinet d’avocats spécialisé dans les divorces et les successions. Elle est conseillère en patrimoine financier dans une banque. Ils partent tôt […]

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