de Pierre Assouline

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La République des livres
Cet été, bovarysez !

Cet été, bovarysez !

On va finir par croire que Madame Bovary, en vérité, c’était lui ! Car vingt ans après sa propre édition du roman de Gustave Flaubert, Jacques Neefs en donne une nouvelle à nouveau au Livre de poche (672 p., 3,90 €). Ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées. Il en est l’éditeur, le commentateur et le préfacier. Mais comment s’y prend-on pour renouveler  le classique des classiques afin de l’actualiser ? L’universitaire s’en est expliqué sur le site En attendant Nadeau :

«  Il s’agit non pas d’arrêter une interprétation « contemporaine » de ce qui serait son sens, mais plutôt de faire apparaître ce qui en elle demeure activement problématique, ce qui est sa puissance de suspens esthétique.

Dans le fol espoir d’appréhender l’intensité d’une insaisissable présence, de pénétrer cette prose lente dans son inaccessible quête de la « splendeur du vrai », il a fait profiter son édition des vingt dernières années de recherches génétiques sur l’œuvre de Flaubert menées à l’université de Rouen ainsi qu’à Lyon notamment. De quoi interroger et renvoyer à d’autres livres de Flaubert bien sûr mais aussi autour de lui.  Celui de Pierre-Marc de Biasi par exemple Gustave Flaubert, une manière spéciale de vivre (494 pages, 21,50 euros, Grasset) qui se veut une enquête biographique du troisième type. Non  pas la vie seule, ni même saviesonoeuvre, mais une biographie génétique, fondée sur l’étude des manuscrits et des carnets, laquelle est la spécialité de l’auteur puisqu’il en fut jadis le pionnier éditeur.

Son domaine, c’est l’entre-deux de l’existence et de la littérature, ce no man’s land incertain mais fascinant dissimulé dans les manuscrits. C’est si riche et si fécond qu’il est impossible d’aborder, fût-ce en passant, toutes les facettes de la main à plume creusées par Pierre-Marc de Biasi. Arrêtons-nous donc sur le chapitre 7 puisqu’il permet de pulvériser un poncif et une légende une fois pour toutes qui ont la vie dure. Gustave Flaubert n’a jamais écrit « Madame Bovary, c’est moi ! ». Il ne l’a même pas dit. Mais par quels chemins cette idée reçue s’est-elle si bien installée dans les esprits jusqu’à acquérir force de vérité ?

En fait, c’est un ouï-dire. Suivez la chaîne : 1. René Descharmes lance la chose dans Flaubert, sa vie son caractère et ses idées en 1857 que Ferroud publia il y a très exactement cent ans. En rapportant le mot, ce premier biographe donne tout de même une source : une femme  de ses relations le tenait de la bouche même d’Amélie Bosquet, correspondante de Flaubert, qui dit l’avoir plusieurs fois interrogé sur le personnage à l’origine de son héroïne et l’avoir entendu plusieurs fois répondre : »Madame Bovary, c’est moi !… D’après moi ! » 2. Albert Thibaudet rapporte le mot comme « certain » et l’authentifie au passage en 1935 3. Un an après, René Dumesnil, éminent flaubertien, enfonce le clou, aussitôt suivi par J. Nathan qui prétend même que cela se trouve dans la Correspondance, mais sans aller jusqu’à fournir la référence, et pour cause ! 4. Hubert Juin le prend au mot en 1965. Il est suivi un an après par André Maurois.

Bien entendu, nombreux sont ceux qui savent que la formule n’est pas de Flaubert. Ou du moins que rien ne permet sérieusement de la lui attribuer. Mais beaucoup plus nombreux sont ceux qui l’ignorent, et continuent à la citer avec autant d’assurance que le « Je est un autre » placé dans la bouche ou sous la plume de Rimbaud. Destin des formules. Pour autant, Biasi n’est pas de ces fols qui irait jusqu’à nier toute dimension autobiographique dans cette entreprise fictionnelle:

« Indiscutablement, Flaubert avec Madame Bovary fait une plongée dans son propre passé littéraire (…) L’érotisme de Madame Bovary, très atténué, il est vrai, des brouillons au texte définitif, paraît profondément inspiré par les expériences amoureuses (réelles et fantasmatiques, difficile de distinguer en ce domaine) de l’homme Gustave Flaubert. »

Reste à savoir si, de la dérision universelle à l’ironie dépassionnée, on a affaire à la marque d’une personnalité rebelle ou à l’effet généralisé d’un style ? C’est tout le sujet de cet essai qu’il vaut mieux aborder en possédant déjà quelques lettres en flaubertisme mais qui , dès lors, ouvre des perspectives enchantées à celui se sera aventuré dans cette traversée. Le plus extraordinaire est encore qu’en le refermant, on se fiche bien de savoir qui était Madame Bovary. Lui ou une autre. C’est la preuve éclatante de la réussite de cette « vie d’écrivain » semblable à peu d’autres. On sait juste que ce n’était ni Jennifer Jones, ni Valentine Tessier, ni Isabelle Huppert. Et moins encore une femme de la vraie vie. L’authentique Madame Bovary existe et elle est innombrable : toute lectrice troublée, voire chavirée, par ce roman

Depuis le bovarysme a fait du chemin. Rappelons que cet état d’âme a été effectivement défini comme « la capacité qu’a l’être humain de se concevoir et de se vouloir autre qu’il n’est » par Jules de Gaultier dans Le bovarysme (Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2006). Ce « délire du coeur », qui consiste à s’enivrer en rêvant à un avenir radieux mais fantasmé, avait été esquissé par Flaubert dans Passion et vertu, Novembre ainsi que dans la première Education sentimentale (« Il souffrait toujours de quelque chose qui lui manquait ; il attendait sans cesse je ne sais quoi qui n’arrivait jamais ») avant de devenir si central dans Madame Bovary que cela le ferait bientôt accéder au rang de concept et consacrer en néologisme :

« Mais, en écrivant, elle percevait un autre homme, un fantôme fait de ses plus ardents souvenirs, de ses lectures les plus belles, de ses convoitises les plus fortes; et il devenait à la fin si véritable, et accessible, qu’elle en palpitait émerveillée, sans pouvoir le nettement imaginer, tant il se perdait, comme un dieu, sous l’abondance de ses attributs. Il habitait la contrée bleuâtre où les échelles de soie se balancent à des balcons, sous le souffle des fleurs, dans la clarté de la lune. Elle le sentait près d’elle, il allait venir et l’enlever tout entière dans un baiser. Ensuite, elle retombait à plat, brisée; car ces élans d’amour vague la fatiguaient plus que de grandes débauches. » (III, 6)

N’allez pas croire que j’ai trouvé cela tout seul. J’ai puisé dans l’indispensable Dictionnaire Flaubert (780 pages, 39 euros, CNRS éditions) de Jean-Benoît Guinot, somme pratique et complète.

Et si l’on est flaubertien canal historique, on peut toujours savourer l’édition très originale de Madame Bovary (515 pages, 32 euros, Droz). Rien moins que la reproduction au trait de l’original de 1857 annoté par Gustave Flaubert en personne. C’est l’exemplaire tel que tinrent entre leurs mains de Maxime du Camp et Léon Laurent-Pichat, poète et rédacteur-propriétaire de la Revue de Paris qui publia le roman du 1eroctobre au 15 décembre 1856. On oublie souvent qu’ils l’ont censuré « pour son bien et en toute affection » ( !) avant le procureur impérial Pinard, lequel était au fond dans son rôle de gardien de la morale publique. Alors qu’eux étaient censés n’être guidés que par un souci esthétique.

Ce sont eux qui, les premiers, exigèrent de l’auteur des coupes, ce qu’il ne leur pardonna pas, dussent-ils se retrouver ensuite in solidum devant le tribunal. Raturés au crayon ou biffés à la plume, parfois encadrés, souvent commentés dans la marge, ces passages sont censés purger le livre de son immoralité. Flaubert n’hésitait pas à exhiber son exemplaire (aujourd’hui conservé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris) devant ses amis afin de les édifier sur l’état de la chose littéraire. Parfois drôle, d’autre fois pathétique, toujours instructif sur les mœurs littéraires, et les mœurs en littérature (ne pas oublier le sous-titre sur la couverture : « Mœurs de province »).

Dans une postface aussi éclairée qu’éclairante, Yvan Leclerc rappelle que les censeurs s’en sont pris principalement aux morceaux les plus fameux : la noce (banquet provincial), les comices (une foire de bêtes de gens), le pied-bot (une opération chirurgicale), toutes choses qui mettaient en cause des valeurs sociales. Petite anthologie de ces retouches à 71 reprises. Parfois un mot (« concupiscence », « ta concubine ! », « bandages ») ou un groupe de mots (« la première grossesse de sa femme », « couvert de scrofules au visage », « suant sous ces couvertures », « leurs jambes entraient l’une dans l’autre », « Napoléon représentait la gloire ») parfois deux pages (la scène du fiacre) dont le choix souvent déconcerte tant il paraît anodin, même en se replaçant dans l’époque ; enfin, pas toujours :

« Auprès d’une parisienne en dentelles, dans le salon de quelque docteur illustre, personnage à décorations et à voiture, le pauvre clerc, sans doute, eût tremblé comme un enfant ; mais ici, à Rouen, sur le port, devant la femme de ce petit médecin, il se sentait à l’aise sûr d’avance qu’il éblouirait. L’aplomb dépend des milieux où il se pose : on ne parle pas à l’entre-sol comme au quatrième étage, et la femme riche semble avoir autour d’elle, pour garder sa vertu, tous ses billets de banque, comme une cuirasse, dans la doublure de son corset ».

Ou encore :

« On le vit pendant une semaine entrer le soir à l’église. M. Bournisien lui fit même deux ou trois visites, puis l’abandonna. D’ailleurs, le bonhomme tournait à l’intolérance, au fanatisme, disait Homais ; il fulminait contre l’esprit du siècle et ne manquait pas, tous les quinze jours, au sermon, de raconter l’agonie de Voltaire, lequel mourut en dévorant ses excréments, comme chacun sait »

Quelle logique à l’œuvre ? Celle qui consiste à anticiper sur l’application de la loi de 1819 par la Justice (outrage à la morale publique ou religieuse ou aux bonnes mœurs). On dirait aujourd’hui qu’ils ont agi en vertu du principe de précaution. Le procureur Pinard approuvera d’ailleurs l’essentiel de ces censures. En conservant précieusement cet exemplaire pour la postérité, Flaubert voulait se venger. C’est réussi tant cette lecture demeure éloquente et émouvante plus d’un siècle et demi après. On n’entre jamais autant en empathie avec Gustave qu’en suivant sa main à plume courir contre son gré sur ces pages pour témoigner avec éclat de l’étroitesse d’esprit et la bêtise de la police des Lettres, l’officielle et l’autre, tout près et pire encore car si amicale et si confraternelle…

Il y a peut-être d’autres urgences, encore que, rien de moins évident. Il est grand temps de rouvrir le dossier du bovarysme. Après tout, il s’agit rien moins que penser notre rapport au réel en libérant « un moi situé au-dessus de soi ». Madame Bovary, c’est nous. (

( » Il Ballo, Festa di Capodanno a Villa Airoldi, 1985, photo © letizia battaglia ; « Audrey Hepburn à NY » photo D.R. ; photo Toni Frissell ; « California 1955 photo Elliott  Erwitt/courtesy agence Magnum)

 

 

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

1 745 Réponses pour Cet été, bovarysez !

et alii dit: à

14 août 2019 à 23 h 10 min
c’est ce qui est écrit
e moi dans le sens du Madame Bovary-c’est-Moi à perdre au pied de la lettre.
it: 14 août 2019 à 20 h 24 min
est-ce codé?
Je l’ignore

Jean Langoncet dit: à

@Et vue ma dénonciation

Mais comment manifester autrement votre présence ici, car elle doit l’être, cela va sans dire ?

(Clapton s’est émancipé de Mayall au point d’en oublier toute forme de convenance ; let it grow : https://www.youtube.com/watch?v=eShwTTYcqMg )

Pat V dit: à

Gros éclat de rire !!!

Content que vous ayez compris l’illusion comique bien cher Pablo! 😉

Petit Rappel dit: à

Un beau roman, cette Fille Elisa, meme si elle n’égale pas Germinie Lacerteux, des deux, ou la Faustin, du meme Edmond…

Soleil vert dit: à

Pablo75 dit: 13 août 2019 à 23 h 25 min
Là j’aime bien

MC dit: à

En effet, Delaporte, mais vous insistez tellement à longueur de blog sur votre coté grand catholique qu’on se prend à penser que vous auriez pu écrire, entre autres, cette énormité là!
Le doute me point. en quoi une yourte, soit une tente russo-tartare, serait-elle antisémite? Un anagramme douteux n’est pas un argument.
MC

Jazzi dit: à

« Je répète: « à perdre :ce moi à perdre:bienheureux lapsus ». »

Je crois que et alii est indéchiffrable même par ses camarades de réseau, Pablo75 !
Elle doit être déconnectée et en roue libre…
Mais elle n’est pas méchante, elle aboie parfois des : « JE VOUS EMMERDE! », mais elle ne mord pas. Il n’est pas nécessaire de demander à ta fille de la piquer !

Soleil vert dit: à

quelle

Delaporte dit: à

MC dit: 14 août 2019 à 23 h 44 min

En effet, mon accusation d’antisémitisme ne repose que sur une anagramme. (Ce mot, je viens de vérifier, est féminin.)
Est-ce que j’insiste sur ma conviction religieuse ? De manière naturelle. J’aime en parler – ce qui me vaut la haine de beaucoup. La religion, qui pouvait passer pour normale jadis, apparaît aujourd’hui comme une bizarrerie. Cela me semble être le fruit d’une intelligence réduite, en perte de vitesse, en décroissance caractérisée. Notre société est devenue limitée dans ce qu’elle peut offrir à l’homme, et la religion est à mon sens un bienfait suprême dont elle se prive. Comme si essayer de s’élever spirituellement était une mauvaise chose. Au moins me semble-t-il positif de m’élever contre cette déficience moderne trop répandue.

Pablo75 dit: à

Je crois que et alii est indéchiffrable même par ses camarades de réseau
Jazzi dit: 14 août 2019 à 23 h 44 min

Moi je crois que derrière le pseudo « et alii » (qui signifie, comme par hasard, « et autres ») se cache un groupe de cryptologues de la NSA américaine. D’où la quantité ahurissante de messages et la difficulté insurmontable à les déchiffrer.

Mais je crois aussi que Rose est une cryptanalyste de haut niveau qui utilise, non seulement une méthode de codage très performante, mais en plus une nouvelle logique vraiment étrange, qui rappelle parfois celle des Ummites. Je me demande souvent si elle n’est pas une extraterrestre infiltrée dans le réseau d’espionnes de la NSA opérant dans ce blog.

Je me pose aussi beaucoup de questions sur le rôle du patron du blog dans toute cette histoire.

Sous l’apparence d’un blog littéraire, n’est-ce pas l’endroit où l’avenir de l’humanité est en train de se jouer en ce moment? Une piste: le titre de ce blog pourrait aussi se lire comme « La République des LIBRES »? Est-ce un hasard?

Hummmmm…

renato dit: à

Tiens ! je découvre ici le Bach avec filtre ! et… est-il dangereux pour la santé ?

Delaporte dit: à

Mes convictions catholiques sont très modérées. C’est-à-dire que j’y crois, pour ce qui me concerne, mais j’admets très bien qu’on n’y soit pas sensible. J’admire beaucoup les autres religions, notamment monothéistes, y compris l’islam. Je respecte en outre l’athéisme, que je ne crois pas néanmoins si répandu qu’on le prétend : être vraiment athée est un tour de force, dont peu sont capables. Sartre était athée. Pourquoi pas ? J’admire également les religions asiatiques comme le bouddhisme. Cependant, plus j’étudie la religion du Christ, et plus je suis convaincu qu’elle est exceptionnelle. Pour moi, c’est la meilleure, et je suis heureux d’être né en son sein. Et ce d’autant plus que Vatican II a eu lieu, et que l’évolution du catholicisme me paraît idéale et parfaite, avec un pape extraordinaire, aujourd’hui, qui prône l’écologie et le retour aux idées d’Ulrike Meinhof. Je baigne dans la joie terrestre !

rose dit: à

Pablo

Je rentre du pub, lis votre analyse, et peut vous dire que vous extrapolez.
Pablo75 dit: 15 août 2019 à 0 h 10 min

Je crois que et alii est indéchiffrable même par ses camarades de réseau
Jazzi dit: 14 août 2019 à 23 h 44 min

Moi je crois que derrière le pseudo « et alii » (qui signifie, comme par hasard, « et autres ») se cache un groupe de cryptologues de la NSA américaine. D’où la quantité ahurissante de messages et la difficulté insurmontable à les déchiffrer.

Mais je crois aussi que Rose est une cryptanalyste de haut niveau qui utilise, non seulement une méthode de codage très performante, mais en plus une nouvelle logique vraiment étrange, qui rappelle parfois celle des Ummites. Je me demande souvent si elle n’est pas une extraterrestre infiltrée dans le réseau d’espionnes de la NSA opérant dans ce blog.

Et alii signifie et les autres. Ce qu’il dit est passionnant tout le temps.
Suis une femme basique B-A = BA.

Le prix n°3 de la compétition a été gagné par un groupe d’enfants déguisés en robots de la NASA, avec chacun un panneau dans le dos « il y a 50 ans on a marché sur la lune ». La plus petite, une fille était déguisée en la lune.

Pablo75 dit: à

En tout cas, quand on sait qu’il y a un réseau d’espionnage opérant sur ce blog, on comprend beaucoup mieux certains conversations. Un exemple:

Aujourd’hui à 15 h 59 min Et alii sonne l’alerte:

« Jetez tout à la mer, puisque le navire sombre. »

À 16 h 04 min Delaporte lui répond:

« Elle aurait aussi pu choisir un navire de grande croisière, plus écologique à mon sens qu’un navire de course. »

À 18 h 55 min Rose intervient en donnant des ordres précis:

« Jetez tout à la mer, puisque le navire sombre. prenez une bouée et alii, et nagez si le bateau sombre à Syracuse. Si c’est en mer arctique, bougez de surcroît. »

À 19 h 31 min Et alii demande des précisions:

« la bouée : en forme de canard? et la nage, du crawl? »
(« bouée » nom de code pour « arme », « celle en forme de canard » nom de code pour « la kalachnikov », « nage » nom de code pour « la fuite », « crawl » nom de code pour « voiture »)

À 19 h 49 min Delaporte s’étonne du prix demandé par l’un des intervenants dans la mission:

« c’est quoi cette histoire de plage à 30 000 avec Chantal ? »

À 20 h 41 min Rose envoie un message angoissant:

« Delaporte est une fille. Non et alii laissez les canards à leurs lacs. De sauvetage. Et la brasse. Le crawl sert à épater les filles. Ds le cas précis qui vous occupe pensez à sauver votre peau. Évitez la brasse coulée puisque vous cherchez à ne pas. »

À 21 h 23 min Et alii répond enfin avec un message particulièrement obscur:

« le crawl est une nage indienne et vous, vous êtes à l’ouest, far west! »

Et à 21 h 41 min, elle envoie un autre:

« 14 août 2019 à 20 h 51 min nous étions sur la même longueur d’onde »

Et à 0 h 18 min, enfin, Delaporte (celui qui ouvre La Porte, c’est-à-dire celui qui donne les ordres pour lancer les opérations, autrement dit le chef) informe enfin que l’opération s’est bien déroulée:

« Je baigne dans la joie terrestre ! »

On voit bien le lien sémantique commun, c’est-à-dire la clé de codage, entre tous ces messages codés: : l’EAU. Mer, navire, navire de grande croisière, navire de course, bouée, mer arctique, bouée en forme de canard, crawl, plage, brasse, lacs, brasse coulée, nage, onde, je baigne.

On a donc appris qu’une opération s’était déroulée aujourd’hui, mais on ne connaît pas sa nature.

Les investigations du contre-espionnage continuent.

Delaporte dit: à

Pablo75 dit: 15 août 2019 à 1 h 14 min

Il y a chez Pablito un amusant délire d’interprétation. Cela me rappelle la question du meurtre de Roger Ackroyd : qui finalement est l’assassin ? Le docteur, sa soeur, le secrétaire ? Agatha Christie écrit ici un échec de Poirot, qui interprète à sa façon qui est le meurtrier, mais qui peut se tromper. On sait désormais, après avoir étudié le texte avec Umberto Eco et surtout Bayard, que ce n’est pas le médecin le meurtrier. Seul Poirot, après avoir fait travailler ses petites cellules grises du cerveau, élabore une thèse à propos de ce meurtre. Agatha Christie y souscrit, manquant ainsi de se faire inculper pour dénonciation calomnieuse. Car ce serait à la justice de trancher (comme dans le cas de Polanski). Mais parfois, la justice ne tranche pas, car on ne connaît pas la vérité. Ou bien on tombe sur une erreur judiciaire. Tel est le résultat des courses avec l’être humain. Misère de l’homme sans Dieu…

christiane dit: à

@Rose
Vous savez, Rose, les écrivains sont des sales types.
Je lis dans mon Bovary : « Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. ELLE N’EXISTAIT PLUS. » Et voilà comment Flaubert, après l’avoir fait souffrir pendant des pages, raye Emma d’un trait de plume.
Il se passe les mêmes horreurs ici. Regardez pour Dexter/hamlet. Après l’avoir envoyé au casse-pipe avec Pablo, l’avoir usé jusqu’à la corde, rendu insupportable, l’écrivain l’a rayé d’un trait de plume avec cynisme.
Les lecteurs sont leurs proies. Ils créent des personnages. Les lecteurs finissent par oublier que ce sont des êtres de papier, ils s’y attachent, oubliant que les écrivains peuvent reprendre leur bien quand ils veulent, les jeter à la mer sans bouée, juste avec une petite tache d’encre au bout de l’index ! Leur scenario nous laissent un goût amer dans la bouche et de l’encre dans les yeux. Les personnages ne sont rien. Quelques lettres périssables…

rose dit: à

Et à 21 h 41 min, elle envoie un autre:

« 14 août 2019 à 20 h 51 min nous étions sur la même longueur d’onde »

Une erreur d’encodage : là, ce n’est pas moi Pablo. Remontez le fil.
Pour le sujet, comme d’habitude vous comprenez tout, l’eau, matricielle et source de vie.

Sur le navire sombre, je vous explique.
Sortais de voir le Titanic, l’expédition. Appelais cela l’exhibition, cela convient mieux. Comme M-B, à Ry, avec ses automates, et sa muséographie, bien analysée et racontée par cette chercheuse du Cairn, autour d’Emma Bovary, ai vu dans ce musée le navire sombrer.
Traumatisant.
Peu de canots de sauvetage, et ils n’étaient pas pleins. Sur 65 places, parfois 44 seulement étaient occupées.
À Cobh, (où Antonin Artaud est venu se réfugier) lors de ses séjours en Irlande, les 123 derniers passagers du Titanic ont embarqué. Il y eut 44 rescapés. Sur la famille de 14, amis et voisins compris d’un village donné, 11 ont coulé.
Le pire, Pablo est que, pour sauver leur peau, coyeertains ont tapé à coups de rame sur ceux qui voulaient embarquer dans les canots de manière à que ceux-ci ne charrient pas sous un poids inconsidéré.
Je ne suis pas une extra-terrestre.
Lorsque le capitaine du Titanic a envoyé un message codé en morse, le radio prolongeait son service.
Normalement, à minuit, il s’arrêtait.
Là, il était minuit 25.
Ils se sont déroutés et sont arrivés -machines à bloc- sur les lieux deux heures après je crois.
Seuls les gens qui avaient trouvé place dans les canots survécurent.
Les autres coulèrent saisis par le froid.
Je n’aurai pas voulu être de ceux qui, à coups de rame, tapèrent violemment sur des êtres humains pour ne pas qu’ils se hissent à leur tour dans leur canot.

Voilà, et alii et pablo 75, pourquoi je suis intervenue sur le bateau sombre. C’est à cause du Titanic. Le tout a été d’une rapidité effrayante.

Delaporte dit: à

christiane, le suicide et l’agonie d’Emma sont des moments d’intense horreur humaine. On le lit, et cela entre dans le cerveau, comme si ç’avait été réel. Comme est réel le meurtre de Roger Ackroyd, et l’existence d’un – ou plusieurs assassins, peut-être de complices. Agatha Christie nous a livré un coupable qui n’est sans doute pas le bon. Elle a été dépassé par sa propre fiction. L’effet de réel est saisissant. Agatha Christie a été trahie par son propre texte. Bien sûr, chez un romancier aussi maître de lui que Flaubert, rien n’est laissé au hasard, tout entre dans une conception absolument contrôlée. Aucun meurtrier ne se balade dans la nature (pas de Polanski chez Flaubert !), et puis on n’est pas dans un roman policier. Mais l’effet de réel agit pareillement, de manière époustouflante. christiane, votre lien avec l’entretien de Chabrol m’a beaucoup intéressé et donné envie de relire à nouveau ce roman dans cette nouvelle édition de Neefs. Je n’aime pas Chabrol, je le trouve vantard, arrogant, ne maîtrisant pas son sujet : mais sa conversation avec Biasi est très motivante. Décevante mais motivante. Je n’avais pas été voir le résultat au cinéma, car adapter Flaubert me semble une hérésie, lui qui détestait être illustré. Chabrol se prétend un admirateur de Flaubert, de Mme Bovary, mais en en faisant une version pour le cinéma, il chie littéralement sur la gueule de Flaubert comme une infâme zézette mégalomane. Chabrol pour moi n’a jamais rien été de plus. Le cinéma n’ajoute rien, il n’est pas fait pour illustrer des mots. Le cinéma est un art majeur qui possède son propre langage. Il n’a pas à être prostitué par des faiseurs incompétents comme cette sous-merde de Chabrol, dont tout les films montrent l’amateurisme effrayant.

rose dit: à

certains ont tapé à coups de rame sur ceux qui voulaient embarquer dans les canots de manière à que ceux-ci ne chavirent pas

Dslée

rose dit: à

Titanic a envoyé un message codé en morse, le radio prolongeait son service.
Cela aurait pu être un message modé (ré) en corse, me rétorqueriez-vous, et vous n’auriez pas tort.

Nota : que et alii soit le chef, je n’en doute, mais pas du type tyran domestique, sinon, je les aurais prises mes cliques et mes claques. Ah ça, depuis longtemps.

rose dit: à

christiane dit: 15 août 2019 à 4 h 52 min

@Rose
Vous savez, Rose, les écrivains sont des sales types.
Je lis dans mon Bovary : « Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. ELLE N’EXISTAIT PLUS. » Et voilà comment Flaubert, après l’avoir fait souffrir pendant des pages, raye Emma d’un trait de plume.
Il se passe les mêmes horreurs ici. Regardez pour Dexter/hamlet. Après l’avoir envoyé au casse-pipe avec Pablo, l’avoir usé jusqu’à la corde, rendu insupportable, l’écrivain l’a rayé d’un trait de plume avec cynisme.
Les lecteurs sont leurs proies. Ils créent des personnages. Les lecteurs finissent par oublier que ce sont des êtres de papier, ils s’y attachent, oubliant que les écrivains peuvent reprendre leur bien quand ils veulent, les jeter à la mer sans bouée, juste avec une petite tache d’encre au bout de l’index ! Leur scenario nous laissent un goût amer dans la bouche et de l’encre dans les yeux. Les personnages ne sont rien. Quelques lettres périssables…

Christiane
Mauvaise nouvelle : je vous crois.
Et Sergio ?

Nous, lecteurs, nous sommes ballottés et les lectrices, n’en parlons pas, nous avons le coeur chaviré, des palpitations cardiaques, vibrons, etc.
Puis schplaf. On referme le bouquin, et eux continuent tranquilles, qui leur grappa avec leur mer, qui son gin tonic avec sa mère, qui leur bière Guiness avec Molly.

Alors que, hagardes dans la cuisine, on se demande bien, alors que nous, aux comices agricoles jamais n’aurions jeté un œil sur Rodolphe, ce sombre crétin avide de chair fraîche, si une tarte tatin ou un gratin de chou-fleur (les pdt.grands dieux, on en a soupé) feraient qu’ils jettent l’ombre d’une paupière sur nous. Alors qu’ils sont -eux- dans leurs personnages. Qu’ils rayent d’un trait de plume.
Et parfois, christiane, d’une fluxion de poitrine (in La dame aux camélias) ou pire décapitée sur une voie de chemin de fer (in Anna Karénine).

Ah, sommes-nous bien sottes de faire si grand cas de tant d’histoires farfelues.
Enfin, je vous le signale pour information, lorsque Elsa est morte, douze ans avant Aragon, [patronyme choisi par Louis Andrieux en hommage à une maîtresse espagnole (alors qu’il baisait marguerite, la mère du futur poète)], Aragon quitta Saint Arnould en Yvelines et laissa le moulin en l’état qu’il légua à l’État.
En l’état, à l’État.
Les polars d’Elsa dans le placard. Son bureau tel quel avec la photo des funérailles de Maiakovski au mur, etc.

Nous sommes des objets périssables destinées à ce que les hommes se réalisent, eux.
Je les aime cependant et garde l’oeil sur les bouées de sauvetage. Je crois qu’on tiendrait à trois sur une.
[{(Et les migrants, hein en Méditerranée ?)}]

Enfin, nous avons autant tort qu’Emma de nous laisser embarquer.

Et celui de la city de Londres, hein ? Rayé d’un coup de plume.
Je me demande si vous n’auriez pas raison.
Enfin, Bérénice, Lavande, Clopine, DHH en tête, vous et moi sommes bien des femmes qui n’avons rien, mais alors rien pour bovaryser.
À d’autres crétines les rodolphes.

rose dit: à

Delaporte à 6h02

Le cinéma est un art majeur qui possède son propre langage.
Je plussoie.
Il est invention. C’est un genre à lui seul.
Dans l’adaptation, il est casse-pipe.
Lorsque les écrivains avaient du caractère, ce qui arrive parfois (une fois mort, pas la peine de rêver), ils ont pu s’insurger.
Je ne suis pas allée voir l’Amant de JJAnnaud, mais ce ne pouvait être qu’une bouse et il a eu l’immense vertu, suite à la rage exprimée de Marguerite de pousser celle-ci à une réécriture, ses yeux plus aboutie qui est l’Amant de la Chine du nord.
Mais Barrage contre le Pacifique, misère du ciel.
Avec Huppert dans la mère.
Mais, a’t’on besoin de la voir la mère de Marguerite, alors que nous avons chacun la nôtre ? Je vous le demande. Mais crois bien que non.

C’est comme si un plouc donné, parisien de surcroît, friqué comme pas deux se mettait en-tête de filmer Fortune de mer de Joseph Kessel avec le côtre qui court sous le vent.
[{(rose, deux baffes, tu le sais que Les Cavaliers, l’adaptation filmique du roman de Kessel est une grande réussite, autre chose que des acteurs qui chevauchent bêtement des tabourets en guise de purs sangs en Avignon, un été caniculaire)}].

rose dit: à

, à mes yeux plus aboutie qui est l’Amant de la Chine du nord.

renato dit: à

Un lecteur ne devait pas permettre qu’un personnage le traîne dans ses vicissitudes ni les vivre à son compte.

Delaporte dit: à

« Un lecteur ne devait pas permettre qu’un personnage le traîne dans ses vicissitudes ni les vivre à son compte. »

Au contraire. Le personnage a beaucoup à apprendre au lecteur. Le lecteur vit les vicissitudes du personnage par procuration pour le bien de son âme et pour accroître son expérience. Sinon, lire ne sert à rien. Cela ne m’étonne pas de vous, mon pauvre renato…

renato dit: à

Je comprends que certains se perdent dans les méandres des survivances : analyse 0. Et jamais un conditionnel, car il prennent leurs opinions pour des vérités.

et alii dit: à

Paris, 15 août, Paris, 15 août,
Nous aurions pu l’avoir tout à nous.
Paris est désert en ce moi d’août,
Mais tu es parti, en Espagne.
Je le sais bien, tu n’y peux rien:
Tes enfants ont besoin de vacances
Et chaque mois d’août, ça recommence.
Tu pars avec eux, en Espagne.
Je t’imagine et je devine
Que pour moi, mon amour, tu t’inquiètes.
Je sais bien que, parfois, tu t’embêtes
Avec ta famille, en Espagne.
Il n’y a pas, il n’y a pas
Que ceux qui s’aiment et qui s’émerveillent,
Que…
https://www.google.com/search?q=paris+15+aout+barbara&oq=paris+15+1OUT&aqs=chrome.2.69i57j0l5.17708j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8

Lavande dit: à

rose dit: 15 août 2019 à 6 h 51 min
… autre chose que des acteurs qui chevauchent bêtement des tabourets en guise de purs sangs en Avignon, un été caniculaire)}].

rose, un grand principe : on s’abstient de commenter, surtout de façon péremptoire et caricaturale, un spectacle (remarquable) qu’on n’a pas vu.

rose dit: à

Lavande
Je n’ai pas de grand principe.
Je suis capable d’aller voir ce spectacle et j’y
ai d’ailleurs songé.
Et puis j’ai vu ces deux comédiens chevaucher leurs tabourets.
J’ai trouvé cela ridicule. Vu de mon canapé.

renato dit: à

Il y a souvent du ouï-dire dans les histoires de culture…

Lavande dit: à

Dommage, c’était superbe. Un spectacle très fort et très poétique, d’une grande beauté. Certes pas de purs-sang ni de chevauchées hollywoodiennes mais beaucoup d’émotion et d’enthousiasme de la part des spectateurs.

Janssen J-J dit: à

15 août 1970…, une odeur de craquement brûlé, il va se passer quelque chose…
{à fout’le bourdon à ste-marie soeur de dieu}
https://www.youtube.com/watch?v=L4qISlG9T8g

Restons couchés fériés dans la mer océane.

@ « Bérénice, Lavande, Clopine, DHH en tête, vous et moi sommes bien des femmes qui n’avons rien, mais alors rien pour bovaryser ».
Je reste avec vous, à l’écoute en passant, attentif. Ne bavaryse point, ne sais pas faire. Mettez-moi dans votre groupe, r.

Mon jardin d’été, devenu un Parc mouillé. Il a fait l’admiration d’Elisabeth, d’Elodie et de Mathilde. Fier de la diversité de mes essences (de gauche à droite) : olivier, figuier, noyer, cytise, lagerstroemia, prunier, sapin, sumac, lilas, tamaris, pommier du Japon, arbre de Judée, bouleau, rosier arborescent, prunus, cognassier, à l’extrême gauche… une haie de ronces couverte de grappes mûres attendant leur heure confiturière. Ce matin au réveil, sur le tapis vert, deux merlettes, des moineaux, trois tourterelles, et une jeune huppe fasciée inquiète. Voilà. L’été en pente douce. Une bonne fatigue physique. Plus aucune lecture, malgré les 12 livres prévus… Comme une libération. Un peu de vélo et beaucoup de marche.

christiane dit: à

@Lavande dit: 15 août 2019 à 9 h 28 min
Merci Lavande. Entretien intéressant. Oui, on peut jouer avec un minimum de décors et d’objets.
Rose a parlé trop vite… mais à partir de quoi puisqu’elle n’a pas vu le spectacle ?

D. dit: à

B-A = BA

…ben tiens.
Et pis B+A=BA aussi tant qu’on y est, et aussi B/A

P. comme Paris dit: à

Pon, Pon, Pon, Pom…
Pon, Pon, Pon, Pom…
Les carottes sont cuites,
Les Pingouins déraillent.

MC dit: à

« Elle n’existait plus ».
La phrase qu’Hugo n’aurait jamais écrite pour Valjean. la finitude, très peu pour un chantre de l’Infini…
MC

Janssen J-J dit: à

…et pour une fois n’est pas coutume, Emmanuel Bove a ri (B/A-bayaga). N’attardons pas.

et alii dit: à

renato:vous ne nous prédisez pas la peste,au moins;il ne nous manquerait plus que ça

et alii dit: à

il parait que César n’a pas dit le « tu quoqu »
Tu quoque mi fili ou bien Tu quoque fili ou encore Tu quoque fili mi (« Toi aussi, mon fils ! ») est une célèbre locution latine, que la tradition attribue à Jules César : ce dernier l’aurait adressée, au moment de sa mort, à Brutus. La tradition a retenu la forme latine de cette phrase, mais il est plus vraisemblable qu’elle a été prononcée en grec (« Καὶ σὺ τέκνον »).

Bloom dit: à

À Cobh, (où Antonin Artaud est venu se réfugier) lors de ses séjours en Irlande, les 123 derniers passagers du Titanic ont embarqué. Il y eut 44 rescapés. Sur la famille de 14, amis et voisins compris d’un village donné, 11 ont coulé.

Yes, Rose, et à l’époque Cobh s’appelait Queenstown, en mémoire du passage de la reine Victoria au milieu des années 1840, pendant la Grande Famine. Si je me souviens bien, 9 passagers sont descendus en provenance de Portsmouth et le Titanic a fait le plein de…glace (!)
Le ‘Heritage Centre’ de Cobh (prononcer Cove – crique en anglais) est principalement consacré à l’émigration irlandaise. entre 1848 et 1950, ce sont plus de 2 millions et demie d’Irlandais qui quittèrent leur île pour les États-Unis de ce port avec ses rues en pente drue. Dans les années 1840 et 1850, nombre d’entre eux ne virent jamais l’Amérique tant étiaent effroyables les conditions d’hygiène qui prévalaient dans ces  » coffin ships » (bateaux-cerceuils »).
Ce musée de l’immigration possède une banque de données de tous les immigrants arrivés en Grande Bretagne ou aux États-Unis à partir du milieu du 19e siècle. Quand un des mes fils a tapé notre nom, ce sont 7 pages qui sont apparues…
En ce qui concerne le tourisme de catastrophe et le Titanic Experience de Belfast, je laisse la parole à un des personnages du roman de Stuart Neville The Twelve/Les fantômes de Belfast, qui se déroule à la fin des années 2000:
« They’re calling it the Titanic Quarter now(…)But, Jesus, they’re naming it after a fucking boat that sank first time it hit the water. Isn’t that a laugh? This city gave the world the biggest disaster ever to sail the sea and we’re proud of it. Only in Belfast, eh? »

christiane dit: à

@rose dit: 15 août 2019 à 6 h 34 min
Sergio n’était pas un romancier. Il tenait un blog original, passionné de fractales, d’aphorismes (« Plus con que le lecteur, il y a l’auteur, parce que le lecteur lui au moins il peut sauter des paragraphes… » – 28/01/2014) . Ses lecteurs ont su tardivement la superposition de cet écrit qui paraissait en vagues inégales et de son hospitalisation. Vous évoquiez des bouées de sauvetage. Cet écrit a été la sienne.

Tout au début, en 2006, il écrivait des textes subtils et drôles (un peu le style d’hamlet) :
« Or donc il fait toujours nuit, mais moins. Moins que quoi ? Eh bien, moins qu’avant. Enfin, cela dépend. Au total, il fait plus nuit, mais le soir, moins. Et le matin, bien sur, plus. Et même plus que le soir moins. Après évidemment ce sera l’inverse. Au total ce sera moins et le soir moins aussi, et même aussi le matin, mais moins que le soir. Mais avant pour le matin ce sera toujours plus mais moins que le soir c’est moins. Donc le 21 cela aura été pareil, avec moins le soir et plus le matin, mais moins que moins le soir.
Pourquoi ? Je n’en ai pas la moindre idée. Parce que la Terre est penchée, ça c’est sur. Enfin, je ne vois que ça. Donc dans l’autre hémisphère normalement ça doit être le contraire. Eventuellement je peux me renseigner et je ferai un post pour l’expliquer… »

Quant à ma remarque à 5 heures du mat, elle visait plus internet et ses pseudos que les grands romans dont Madame Bovary. La disparition de Dexter/hamlet et surtout la façon dont elle s’est passée m’a bien sûr plus peinée que celle d’Emma. (Un roman ouvert à nouveau à cause du billet de Passou et de cet entretien entre de Biasi et Chabrol.)
Tant d’œuvres nous ont d’abord atteints par un film… ou par une radio allumée dans la nuit. (Le Guépard – Mort à Venise – Les Hauts du Hurlevent _ La série des Maigret – Les enquêtes de Sherlock Holmes – Les Misérables – La guerre des boutons – La ferme africaine – Sur la route de Madison – Jeux interdits – Le Pianiste – La Belle et la Bête – Le Silence de la mer – Le Nom de la rose – Les oiseaux…).
Exprimer une œuvre dans une autre langue… Faire des choix et adapter une seule partie du livre, donc sacrifier…
On quitte le monde de l’écrivain pour découvrir celui du réalisateur. (Visconti, Wyler, Carné, Annaud, Clément, Lean, Fellini, Chabrol, Dreyer, Huston…)

et alii dit: à

sous « la vierge aux rochersé,de Léonard ,des images différentes!
The National Gallery of London has released revelatory new images of one of its most beloved masterpieces, Leonardo da Vinci’s The Virgin of the Rocks (1491–99, 1506–08), showing underdrawings beneath the surface of the work that depict an entirely different composition.

The museum has known since 2005 that Leonardo reworked the nearly six-foot tall, oil-on-panel painting, having examined it using infrared reflectography. Now, thanks to newer technology, these underdrawings can be seen more clearly.

There are actually two distinct underdrawings in the work. One hews fairly closely to the final composition, but does not show the baby Jesus in profile, as he appears in the final painting; the other is a completely different design and depicts the Virgin Mary kneeling over the baby Jesus as an angel looks over his shoulder.

Leonardo used a zinc-based pigment in his sketches, which was detected using macro x-ray fluorescence maps. The painting was also analyzed with hyperspectral imaging. The work underwent an 18-month restoration beginning in 2008, returning to view in 2010.
https://news.artnet.com/art-world/leonardo-da-vinci-virgin-rocks-immersive-experience-1625230?utm_content=from_artnetnews&utm_source=Sailthru&utm_medium=email&utm_campaign=Europe%20August%2015&utm_term=New%20Euro%20%2B%20Newsletter%20List

Clopine dit: à

Avant de mourir, je voudrais retrouver mon livre perdu.

Aussi perdu que l’enfance pendant laquelle je l’ai lu.

Si ce livre m’a tant marquée, et me hante encore, s’il a durablement laissé son empreinte dans mon souvenir, c’est que j’ai dû avoir de grandes difficultés à le lire. Enfin, je l’imagine.

C’était un livre qui se passait en Russie (ou en URSS ? Première incertitude !), et donc qui comprenait ces fichus noms russes qui sont des monstres à déchiffrer, pour une lectrice de 10 ans d’âge, d’autant que chacun d’entre eux se décline en diminutifs qui n’ont parfois que de très lointains rapports avec ce qu’ils diminuent !

A posteriori, je peux avancer qu’il s’agissait peut-être d’un livre pour enfants soviétiques, retraçant de manière romancée l’histoire d’un « héros du peuple », un petit garçon pauvre, sur fonds de lutte antitsariste (ou antistalienne, allez savoir !),appelé, du moins la fin du livre le laissait supposer, à devenir un artiste, un comédien.

Je ne sais à qui m’adresser pour retrouver mon livre perdu. Quelqu’un comme André Markowicz, peut-être ?

rose dit: à

Bloom, merci. Reviendrai sur cette ligne transatlantique.
Christiane
À partir de quoi ? À partir du roman de Kessel, les Cavaliers et de la poussière qui gicle sous les pas des chevaux.
Et de ce jeu, fou et cruel, dans cette compétition inouïe.
J’irai le voir ce spectacle..
Espère réviser mon jugement péremptoire.

Sergio
Hamlet.
Etc.
Nombre de traces sur le papier.
Il est quand même écrivain Sergio in work in progress.

Jazzi dit: à

« Je ne sais à qui m’adresser pour retrouver mon livre perdu. »

Quelqu’un comme M. Court, peut-être ?

rose dit: à

D’accord JJJ avec bonheur marin.

Clopine dit: à

Jazzi, j’aurais pu rire de ta dernière remarque, mais bon ! La personne que tu cites, à mon sens, est sans doute la dernière à y connaître quoi que ce soit en littérature soviétique traduite en français, pour les enfants, des années 60-70 (ou un peu avant !)

Tant un méfait de l’érudition est le cloisonnement… Et la spécialisation. Si tu y joins l’arrogance… (au fait, as-tu remarqué le début de la conférence mise en ligne de notre aimable compagnon de commentaires de blog ? Pas un « bonjour » à l’auditoire, pas un mot de présentation, pas de mise en perspective de son intervention dans le cadre du congrès, pas de « merci d’avance » : une sorte d’attitude raide et cassante, pour commencer à asséner ses sources, en négligeant complètement son auditoire… Je ne sais pas si ça s’améliore par la suite : j’ai bâillé à la troisième phrase, et suis partie.)

Bloom dit: à

Reviendrai sur cette ligne transatlantique.

Pour ce faire, Rose, rien de tel que le roman de Colum McCann, « Transatlantique », dont une des trois parties se déroule dans le Comté de Cork.

Nancy Pelosi, qui dirige la majorité démocrate à la Chambre des représentants, a déclaré hier que le partenariat très privilégié que BoJo fait miroiter aux Brits entre la GB & les US sera rejeté si l’accord du vendredi saint (dont les EU sont parmi les garants) était remis en question, notamment par la création d’une frontière tangible en Irlande du nord et République d’Irlande.
Le mauvais feuilleton continue. Et la tension monte à Derry & Belfast, dans une province sans gouvernement depuis 2 ans et demie. Les femmes politiques (Arlene Foster & Mary Lou McDonald) prouvent qu’elles sont largement aussi nulles que les hommes.

William Legrand dit: à

Que penser de Court en Short ? toujours aussi bedeau breton

Laura Delair dit: à

Que penser de MCourt en MShort ? toujours aussi bedeau breton !

Bloom dit: à

Perso, je trouve Joyce déjà suffisamment ardu à lire en ses versions imprimées sans avoir à se coller les manuscrits raturés…
Le fétichisme (snobisme?)littéraire a ses limites.
‘The sea, the snotgreen sea, the scrotumtightening sea’ m’appelle.

Pat V dit: à

et alii dit: 15 août 2019 à 10 h 59 min

ratures de Joyce

Magnifique! 😉 😉 😉

et alii dit: à

une mise en perspective pour ceux et celles qui réclament:
Tradition tells us that the greatest calamities to befall the Jews have happened on (or near) the ninth of Av: the destruction of the two Temples in Jerusalem; the expulsions from England (1290), France (1306), and Spain (1492); even the largest mass murder of Jews in the Americas, the bombing of the AMIA center in Buenos Aires, Argentina (1994). All of these tragedies (and more) have found their way into the ritualized Tisha B’Av mourning.

What you’ll never find in any martyrology service is another infamous date of mass murder: August 12, 1952. On that date 13 members of the Soviet Jewish Anti-Fascist Committee were executed for invented crimes against the state. Subsequently, August 12 became a kind of secular Tisha B’Av for a small but vibrant sector of Yiddish-speaking, socialist but anti-Communist, American Jews. Many of the participants had known the murdered, or been a part of their larger literary circles.

This year August 12 and Tisha B’Av fell within a day of each other. Even in their periodic proximity, a chasm lies between the two dates of mourning. In 1952, the executions fell on the 21st of Av. Perhaps if the global Jewish narrative had been able to claim the executed as martyrs, then another, slightly earlier, moment of significance might have been chosen to bring them into the penumbra of Tisha B’Av. But, of course, that never happened. The executed were too tainted by their participation in the Soviet project.
https://www.tabletmag.com/jewish-life-and-religion/289530/night-of-the-murdered-poets?utm_source=tabletmagazinelist&utm_campaign=da6af0e49a-EMAIL_CAMPAIGN_2019_08_14_01_28&utm_medium=email&utm_term=0_c308bf8edb-da6af0e49a-207086749

Pat V dit: à

Bloom dit: 15 août 2019 à 11 h 37 min

Bloom, vous n’écrivez jamais sans rature?
La rature, c’est le commencement du dessin, non?
😉

Jazzi dit: à

Etait-ce un livre illustré, Clopine ?

Clopine dit: à

je suis d’accord avec Bloom. La littérature, pas la raturelittée.

Clopine dit: à

Jazzi, non, et ne me pousse pas trop là-dessus, sinon je balance ici, par le menu, tout ce que j’ai retenu du livre…

Qui commençait (les toutes premières lignes) par le petit héros qui revenait d’une pêche au chabot (première fois que cet animal croisait ma vie !) et qui trouvait un livre à demi-enfoui dans le sable, avant de regagner son échoppe de petit cordonnier orphelin. Le livre était bleu.

Clopine dit: à

… Le héros revenait donc dans son échoppe. On comprenait qu’il venait de perdre son père cordonnier et que tout ce qui lui restait au monde était ça : quelques mètres carrés de boutique, un billot pour réparer les chaussures, et une grande malle en cuir, pourvue de fermetures mais qui n’avait plus de fond : elle était posée ainsi, à même le sol.

Un homme entrait dans l’échoppe, à la recherche du livre qu’avait trouvé le héros dans le sable, et entamait la conversation avec le héros cordonnier. A la suite de cette conversation, l’homme remarquait la grande malle et demandait au petit cordonnier la permission de l’utiliser. Le cordonnier acceptait : l’homme plaçait des livres dans la malle, sans remarquer l’absence de fonds, fermait soigneusement la malle et s’en allait, en emportant la clé. Le petit cordonnier n’avait plus qu’à soulever la malle pour avoir accès aux livres « interdits » !!! Et il les lisait tous…

L’homme revenait quelques jours après, récupérait ses livres, riait bien du tour joué par l’enfant, et pour le remercier, lui donnait un ticket pour aller voir une représentation au cirque qui passait dans la Ville (et auquel il appartenait, et grâce à qui il colportait les théories issues des livres interdits ?. Suppositions a posteriori…)

Pendant cette soirée au cirque, le petit garçon était envoûté : il se passait une pantomime (je ne savais pas trop ce que c’était, j’ai déduit que c’était une sorte de pièce de théâtre mais sans dialogues) où était racontée une histoire policière américaine, avec le célèbre détective Pinkerton (pas célèbre pour la petite lectrice que j’étais, mais..;) et aussi des « tableaux » retraçant l’histoire de Tarass Boulba.

Il y avait aussi une petite ballerine qui faisait un numéro d’écuyère, et dont le petit héros cordonner tombait éperdument amoureux. Le jeune héros faisait bientôt connaissance de tous les artistes du cirque : il y avait un noir (américain ?) qui se désolait qu’on lui fasse toujours jouer le rôle des méchants, alors qu’il était bon. Un soir, lors d’une des représentations de la pantomime, ce noir rompt le code et se met à parler, en s’adressant au public pour lui dire qu’il n’est pas méchant. Et au lieu de se faire lyncher, le public l’applaudit !

Mais un jour le cirque quitte la ville… Le héros cordonnier ne peut plus se contenter de sa vie de petit commerçant, au beau milieu du marché. Il s’en va écouter une pièce de théâtre jouée par les étudiants de la ville. Première surprise : la scène n’est pas une piste ronde comme au cirque, mais une estrade de planches. Deuxième surprise : les étudiants parlent, et fort bien, et sont grimés comme leurs personnages, les hommes imitant les femmes… Le petit cordonnier connaît une mésaventure : pour ne pas payer son billet d’entrée, il était monté sur un acacia (première rencontre avec cet arbre pour moi !) mais… en tombe, au risque de perturber l représentation ! mais par ce biais, il va rencontrer la bande d’étudiants, et surtout le jeune et triste Aliocha,et faire leur connaissance.

Aliocha et ses amis vont monter une pièce et ils vont embaucher le petit cordonnier pour jouer le rôle de la « marieuse ». Le héros va s’inspirer d’une vendeuse de poisson qu’il connaît quotidiennement, sur son marché, pour interpréter la marieuse. Ce sera un succès ! (a posteriori, je me demande si ce n’est pas une pièce de Tchékhov ?)

Les rapports entre le petit cordonnier et ses nouveaux amis étudiants sont très bien décrits. Certains des étudiants s’attachent vraiment au héros. D’autres le méprisent un peu. Ainsi, lors d’une répétition de la pièce, le cordonnier sera envoyé pour chercher du kvas (par déduction, j’ai supposé que c’était de la bière ou de la limonade), mais personne ne pensera à lui en offrir…

Le drame va se resserrer quand la bande d’étudiants va monter une pièce « interdite », qu’ils seront dénoncés et que la police va intervenir. Le cordonnier sera celui qui court les plus grands dangers, car il n’a personne pour le protéger, alors que les étudiants ont leurs parents qui vont défendre leur cause devant les tribunaux. le cordonnier sera alors « caché » par Aliocha et une amie de celui-ci, qui en profiteront pour lui apprendre un peu de mathématiques (le héros sera réfractaire à l’algèbre ‘moins par moins donne plus », je ne peux pas l’admettre, dira-t-il. C’était très obscur pour moi !) des cours d’histoire, etc.

Mais bientôt, les deux amis ne pourront plus soutenir le héros. celui-ci va se retrouver seul…

Il décide alors de partir de la ville pour retrouver la ballerine dont il était tombé amoureux, au cirque. IL a réussi à se procurer une étoffe de brocart (je ne savais pas ce que c’était), et il veut lui confectionner la plus jolie paire de chaussures jamais réalisée…

Il part (pour Moscou ?), mais tombe gravement malade arrivé à la gare. Le livre se termine sur une scène formidable, à la gare, parmi l’agitation, la confrontation des riches et des pauvres, et le jeune héros échoué sur un banc, grelottant de fièvre et serrant son étoffe de brocart contre sa poitrine, plus que jamais déterminé à gagner Moscou et à retrouver sa belle, tout en entrevoyant un avenir fait de théâtre et de succès.

renato dit: à

Éventuellement : Samuel Beckett, Bing, dix versions.

On le trouve, si ma mémoire est bonne, dans Cahier de L Herne, 1976.

Pour les apprentis écrivains et les écrivains manqués.

christiane dit: à

10h17
La mort de Fantine dans Les Misérables – Victor Hugo.
« Fantine se dressa en sursaut, appuyée sur ses bras roides et sur ses deux mains, elle regarda Jean Valjean, elle regarda Javert, elle regarda la religieuse, elle ouvrit la bouche comme pour parler, un râle sortit du fond de sa gorge, ses dents claquèrent, elle étendit les bras avec angoisse, ouvrant convulsivement les mains, et cherchant autour d’elle comme quelqu’un qui se noie, puis elle s’affaissa subitement sur l’oreiller.
sa tête heurta le chevet du lit et vint retomber sur sa poitrine, la bouche béante, les yeux ouverts et éteints. Elle était morte. »

La mort d’Emma – Emma Bovary – Gustave Flaubert.
« Emma se releva comme un cadavre que l’on galvanise, les cheveux dénoués, la prunelle fixe, béante.
[…] Et Emma se mit à rire, d’un rire atroce, frénétique, désespéré, croyant voir la face hideuse du misérable, qui se dressait dans les ténèbres éternelles comme un épouvantement.
[…] Une convulsion la rabattit sur le matelas. Tous s’approchèrent. Elle n’existait plus. »

Bérénice dit: à

La VO est dispo en anglais.

Bérénice dit: à

Un cheval pur sang espagnol à ma porte ce matin accompagné d’un cheval français, cette fete donne au moins cette chance de contempler ces chevaux , superbes animaux, un peu caractériels; celui là tentait de mordre son voisin un peu craintif mais enfin si la troupe est ainsi constituée de dominants mordeurs et d’autres pas tout à fait convaincus de se laisser attaquer on peut comprendre la reserve du cheval français. Les memes que sur les tableaux de Velasquez, Pablo, vous ratez ça !

Delaporte dit: à

Dans l’interview de Chabrol avec Biasi, on sent que le cinéaste est face à une impasse : que va-t-il ajouter au livre en le portant à l’écran ? Que va-t-il comprendre de plus ? Au fond, l’adaptation, plus qu’un progrès, est une régression. On lit cela dans les propos stupides et impuissants de Chabrol. Il ne pouvait rivaliser avec le bouquin, qui était trop bien et trop beau pour lui. Alors, il s’est laissé débordé par le roman, par le sujet, par les personnages, par la dramaturgie. Dans les paroles creuses de Chabrol, on voit l’échec d’un processus auto-suicidaire, qui n’a pas de sens, sinon celui d’ajouter une ineptie supplémentaire dans la nature. Chabrol aura vraiment gâché de la pellicule dans sa vie !

Bérénice dit: à

Christiane, Charles a quand même réussi à convoquer à son chevet le meilleur praticien de la region, l’agonie prend un peu plus de place qu’une phrase mais vous savez pour mourir il faut finir, et cela fini ici par une dernière convulsion souvent par un ultime souffle après que le rythme respiratoire s’espace , devient irrégulier avec des pauses pour reprendre , cela dure un peu, c’est avant ces derniers moments que c’est affreux quand le corps, le coeur tiennent et que chacun sait que la partie est perdue.

Paul Edel dit: à

Christiane,pourquoi, dans l’extrait de la mort de Madame Bovary que vous citez avoir supprimé et coupé tout ce qui est le génie de flaubert, le contrepoint!!! magnifique ce bruit des gros sabots dans la rue,pendant qu’elle expire, le frôlement d’un bâton et « une voix rauque qui chante  »
« Souvent la chaleur d’un beau jour
Fait rêver fillette à l’amour ».. etc.etc.Vous ôtez toute l’originalité de Flaubert.. car il atteint là exactement ce qu’il voulait « le grotesque triste » : quelqu’un meurt dans la chambre tandis qu’en même temps une chanson assez rigolote s’élève dans la rue.

Paul Edel dit: à

Delaporte, bien d’accord avec vous, Chabrol essaie de frimer face à de Biasi mais n’apporte pas grand chose dans sa lecture de Flaubert…

Marie Sasseur dit: à

Si ce n’était que cela Edel, qui émoustillait cette folle dingo sur vos remparts de saint Malo, pour faire croire en nombre vos groupies. Non, cette marteau se pense légitime à refaire la bio d’un Saint-Cyrien, spécialiste des technologues embarquées…

Marie Sasseur dit: à

Technologies embarquées.

DHH dit: à

@MC hier 15 h15
Merci d’ avoir rebondi sur mon post ,en apportant comme Christiane plus tôt, une vague nouvelle de reactions ,enrichissant de vos analyses la conversation .qui s’est installée ici autour de cet inépuisable chef-d’œuvre
Lorsque j’ai lu sous votre plume « on dépense pour accéder à un monde de rêve qui se révèle au bout du compte décevant et sans issue ;une forme d’addiction qui paraît tres moderne » je n’ai pu m’empêcher de penser aux « choses » de Perec dont les héros accumulent les objets non pour ce qu’ils sont ou pour leur usage , mais pour ce qu’ils signifient par rapport à l’idée qu’ils se font de la réussite et du bonheur
Pour Emma comme pour eux les objets possédés, et, surtout pour elle, les expériences vécues valent uniquement par leur signification mythique au sens que Roland Barthes donne à ce concept dans ses « Mythologies «
Sa relation avec Leon qui l’a fascinée par ses laborieuses évocations rousseauistes, c’est la communion de deux âmes sœurs pétries de culture romantique ; la première étreinte de de Rodolphe trouve la plénitude de son sens pour cette lectrice d’Ivanohé parce qu’elle est le point d’orgue d’une chevauchée à deux ; se faire sauter dans un fiacre c’est moins un moment erotique et salace qu’une expérience chic ,parce que cela » se fait à Paris » , et un joyeux moment de canotage est vécu par Emma comme la scène d’amour du Lac
Elle tombe évidemment de haut quand elle est confrontée à la réalité , qu’elle prend conscience de sa place réelle dans le tableau de chasse d’un viveur au cœur sec, ou quand avec Leon elle retrouve dans l’adultère » les platitudes du mariage »

Bérénice dit: à

La vie continue, est ce que vous ne pensez pas à cela quand vous envisagez de mourir, Paul, avant ou à la fin du programme? C’est prendre la mesure de notre infinie petitesse face au néant posé à cote de l’éternité. Les choses les plus triviales ne sont troublées en rien par la mort, que ce soit une mort ou celle de milliers d’êtres. Un vertige qui retient malgré tout, puisque la mort ne sert à rien , pourquoi mourir? ce n’est qu’une soustraction banale .

Marie Sasseur dit: à

cet inépuisable chef-d’œuvre.
Résumé: j’ai un amant, j’ai un amant !

et alii dit: à

je crois qu’on a inventé un terme pour cette façon d’acheter:
L’oniomanie ou trouble lié à l’achat compulsif, ou familièrement fièvre acheteuse, est la manie compulsive des achats, généralement peu ou pas nécessaires à l’individu. Cette manie a été découverte en Allemagne à la fin du xixe siècle par Emil Kraepelin. En grec ancien, le terme signifie la folie des prix (ὤνιος onios « à vendre » et μανία mania « folie »)

Janssen J-J dit: à

en résumé : ‘j’ai un aimant, suis aimantée’.
Bonne blaise à Syraguse, Emma soeur, etc.

Paul Edel dit: à

Berenice, c’est exactement ça qu’écrit Flaubert « la vie continue dans la rue tandis qu’emma meurt » en faisant écouter une chanson .. il y a des petits détails qui m’enchantent chez Flaubert, par exemple, les rideaux « jaunes »:il les note avec insistance curieuse dans « Novembre »en 1842 quand il décrit un jeune homme,lui, initié à l’amour physique par cette Eulalie de Marseille qu’il n’oubliera jamais. Or ces rideaux » jaunes » on les retrouve pendus dans la chambre d’emma bovary ..14 ans plus tard..

et alii dit: à

ce que dit wiki
Dans un premier temps, le comportement propre à l’oniomanie est sans doute provoqué par le besoin de se sentir un peu moins seul et se donner l’illusion d’être quelqu’un de particulier. Toutefois, les achats compulsifs ne parviennent pas à combler ce sentiment de manque, ce qui peut entraîner un cercle vicieux qui mène à toujours plus d’achats11, les personnes atteintes connaissant alors les hauts et les bas communément associés à l’addiction12. L’euphorie suivant immédiatement l’achat sera aussitôt suivie de la déception et d’un sentiment de culpabilité13, ce qui provoquera un nouveau cycle d’achats impulsifs, dans une vaine recherche de reconnaissance sociale14. La personne souffrant de cette addiction se sent alors de plus en plus mal et ressent des émotions négatives15, telles que la colère et le stress. Elle tentera alors d’atténuer son mal-être en retournant dans les magasins16 et ressentira à nouveau des regrets ou encore une dépression une fois de retour à la maison17. Les achats resteront souvent dans leurs sacs, intouchés pendant des mois, voire des années.

Lorsque la victime de ce trouble commence à s’endetter, un comportement de dissimulation se mettra en place12. Les achats seront cachés ou détruits, car l’acheteur/l’acheteuse compulsif a honte de son addiction. Le poids mental, financier et émotionnel de ce trouble du comportement devient alors de plus en plus lourd18. Les jeunes sont plus touchés que les autres classes d’âge et cette addiction est utilisée par les producteurs pour créer l’envie15.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Oniomanie

DHH dit: à

@et alii
vous accumulez les citations en anglais comme si c’était une évidence que tout le monde ici les comprend ;pire cela peut générer pour les gens dans mon genre qui ne lisent pas l’anglais un sentiment d’exclusion , comme si on leur disait :je ne parle qu’a ceux qui comprennent l’anglais ,les autres,c’est une évidence, ne sont évidemment pas en mesure d’accéder à ma pensée.
Mais cahin caha j’ai fait l’effort de décrypter votre post sur le 9 ab et j’ai du mal a croire que tant de malheurs juifs prennent place à cette date :pour les deux destructions du temple et l’expulsion d’Espagne c’est connu , mais pour l’expulsion de France, pour l’attentat en Argentine je ne l’ai jamais entendu dire
ce qui est sur c’est que les juifs d’aujourd’hui craignent tous cette date et redoutent les malheurs qu’elle va leur apporter
Ainsi lorsque j’étais enfant ,nos familles nous interdisaient formellement la plage ce jour là, pour prévenir les noyades, car ce moment ne pouvait que leur être propice

et alii dit: à

@ je ne l’ai jamais entendu dire
ce n’est pas parce que vous ne l’avez jamais entendu dire que ce n’est pas bien connu! et pas une idée reçue (recherches de spécialistes)
quant à l’anglais, tous les jeunes du monde ont conscience que c’est une langue « de communication » indispensable;les ordis aident pour la traduction, mais il y a des cours d’anglais sur internet

et alii dit: à

il y a une page 9 Av dans wiki

Janssen J-J dit: à

[15.8.19]

@ à la « fièvre acheteuse », qui confine à la « fièvre aphteuse ». Affreuse kleptomanie des bove-idées.

@ N’ai pas lu ce roman russe des années 60. Ne peut donc pas aider. Mais quelle mémoire !
(peut-être le voyage d’un enfant dans les steppes d’asie centrale ?). Et le général Dourakine ?

@ Le moment de la mort, b. « Si la mort n’est pensable ni avant, ni pendant, ni après, écrit Jankélévitch, quand pourrons-nous la penser ? » Or, il entreprit en vain cette tâche périlleuse, de vous conter l’inénarrable, de vous décrire l’indescriptible.

@ Dit « à la 6-4-2 », nous sommes tous appelés à faire de la psychologie à cent deux balles. Faut-il s’en priver pour autant ?

@ Toujours trouvé préférable de détourner les lieux communs plutôt que d’en faire l’exégèse, CT. (On n’apprend pas à faire des grimaces à de vieilles cruches à vinaigre).

et alii dit: à

DHH dit: 15 août 2019 à 14 h 28 min
il est possible que vous soyez convaincue d’être la dépositaire de toute la pensée juive et que rien ne vous manque ;c’est votre question

et alii dit: à

un cours d’anglais sur internet:
« En ce qui me concerne, j’ai testé Gymglish pendant un an lorsque j’ai repris mes études à l’université. J’utilisais alors leur site internet. »
https://bougetonq.com/test-et-avis-gymglish/

Paul Edel dit: à

Ce sont les notes dans les marges du manuscrit de « madame Bovary » qui donnent une image bcp plus crue et exacerbée de la vie d’Emma que la retenue de ses ébats qu’on lit dans le manuscrit définitif.
On découvre par exemple que Flaubert commente : « « départs de Rouen noyée de foutre, de larmes de cheveux et de champagne » » ou bien « la manière féroce dont elle se déshabillait jetant tout à bas. » Ou bien quand Flaubert note que Léon (ce couillon, selon Flaubert) est bien plus ému qu’Emma car elle, « elle rentre à Yonville dans un état physique de foutrerie normale » « et c’est aussi dans les marges que l’écrivain note : « des excitations de cul qu’elle prenait au coït journalier de Charles ».. et on se prend à rêver à une Bovary moins corsetée par les ellipses et l’auto censure de Flaubert . Mais lors quel charivari au procès s’il s’était laissé aller..

P. comme Paris dit: à

En revanche, la ben alii est dépositaire de WiKI !

et alii dit: à

P. comme Paris dit: 15 août 2019 à 14 h 59 min
peut-être ne savez-vous pas lire les liens ;ne désespérez pas ; je ne suis pas ben machin non plus

et alii dit: à

les psychiatres Jean Adès et Michel Lejoyeux, dans La Fièvre des achats :

et alii dit: à

un souvenir:
Derrida, losqu’il lui était proposé certeines interprétations ,s’exclamait:j’achète!

Bérénice dit: à

Flaubert règle aussi ses comptes avec le romantisme.

MC, est-ce qu’il ne règle pas aussi ses compte avec l’amour, de ce que j’ai lu de lui, il avait renoncé assez tôt à ce sentiment, et puisque vous mentionnez l’ addiction d’Emma, Flaubert quant à lui ne vivait que pour la beauté de ses écrits. Toute son énergie, son intelligence, son temps en dehors de quelques excursions y étaient consacrés, on dirait aujourd’hui qu’il sublimait.

et alii dit: à

La Nièce de Flaubert
Willa Cather
Inédit en français • Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne-Sylvie Homassel

Willa Cather (1873-1947) a déjà solidement établi sa réputation de grand écrivain américain avec, entre autres romans, Mon Antonia et Pionniers ! lorsque, au cours de l’un de ses voyages en France, en 1930, elle rencontre, dans un hôtel d’Aix-les-Bains, une fascinante vieille dame qui n’est autre que Caroline Grout, la nièce de Gustave Flaubert. La petite Caroline, dont la mère est morte en couches, a été élevée par son fameux oncle dont elle est l’exécutrice testamentaire.
La Nièce de Flaubert dresse le portrait d’une femme surprenante, lien vivant entre un vingtième siècle déjà éprouvé par la guerre et l’âge d’or de la lit­térature française, dont Flaubert est l’un des plus grands représentants. Ce texte est avant tout un éloge ardent de la littérature et de la lecture, non comme passe-temps mais comme raison de vivre.

Bérénice dit: à

15h11, drôle car ces idées pouvaient lui servir sans qu’il soit possible de les oublier une fois enregistrées et il n’avait pas à dépenser un cent.Les idées sont des produits comme les autres , peut être aussi se moquait il de lui même ou bien de cette société oú beaucoup ont le sentiment que pour être il faut avoir et ainsi souvent acheter. Mais de quelles interpretations était il question au juste?

C.P. dit: à

Clopine, ce que vous dites de votre « livre perdu » ressemble fort (le petit cordonnier orphelin, le cirque, la ballerine Gita…) au roman célèbre de l’écrivain(e) croate Ivana Brlic-Mazuranik, paru en 1913 et qui a connu de nombreuses traductions et certainement des variations.
Je n’en connais que deux traductions en anglais (1970 et 1973) sous les titres proches « The marvellous Adventures and Misadventures of Hlapic the Apprentice » et  » The fabulous Adventures of the Apprentice Hlapich ». Mais ces aventures se développent bien au-delà de ce que vous signalez comme la fin de votre livre. Il se peut qu’une version-adaptation française (que j’ignore et dont je ne trouve pas trace) de ce roman existe, et que ce soit elle que vous avez lue. Je peux bien sûr me tromper.
Tapez tout de même, si vous le voulez, Ivana Brlic-Mazuranik (1874-1938). Elle a été très connue dans le genre des « romans pour enfants ».

Pat V dit: à

Bérénice dit: 15 août 2019 à 15 h 12 min

Flaubert règle aussi ses comptes avec le romantisme.

MC, est-ce qu’il ne règle pas aussi ses compte avec l’amour,

Pas faux! 😉
 » Les émotions et la sensibilité, qui un -court- temps célébré, en particulier au cours de la 2e moitié du XVIIIe siècle (rebaptisé « Age de la sensibilité », avec entre autre influence dominante « La Nouvelle Héloïse » de Rousseau) ont ensuite subi les « foudres viriles » inquiets de cette ascension de « valeurs féminines » qui commençait à dominer un peu trop à leur goût les arts, d’où la répression, la calomnie et autres techniques pour éradiquer la place des femmes et tout ce qui pouvait leur être associé. On retrouve donc toute cette idéologie malsaine sous-jaçente dans « Madame Bovary », additionnée aux croyances en une « hystérie » typiquement féminine, scrutée dans les amphis de l’École de la Salpêtrière, par le Dr Charcot, comme des bêtes curieuses, à la fin du XIXe siècle.

En résumé, un homme rêveur est un idéaliste, une femme rêveuse est une abrutie de première ! Le premier induisant une idée de pureté et de grandeur et la deuxième, une faiblesse et une stupidité…

Le ton entier du roman est d’ailleurs insupportable de suffisance paternaliste, cette fameuse « ironie » suintante de mépris (dont parlait Annie Ernaux au sujet de son « écriture plate ») et de misogynie teintée de cynisme dont Flaubert ne se dépare jamais pour dépeindre son personnage.
Exemple parmi tant d’autres, un de ses commentaires sur le caractère d’Emma, parfait écho de ses préjugés sexistes personnels (cf. « [les femmes] n’ont pas un appétit désintéressé du Beau. Il faut toujours pour elles, qu’ils se rattachent à quelque chose, à un but, à une question pratique ») : « Il fallait qu’elle pût retirer des choses une sorte de profit personnel; et elle rejetait comme inutile tout ce qui ne contribuait pas à la consommation immédiate de son cœur, étant par tempérament plus sentimentale qu’artiste, cherchant des émotions et non des paysages. »
Ce qui explique probablement l’engouement jamais démenti du lectorat masculin (on a eu même droit à un remake par Claro il y a quelques années) pour ce roman mettant pourtant en scène une femme quand on sait la réticence des hommes en général à se projeter dans un « livre de femme ».(…)

http://www.buzz-litteraire.com/emma-bovary-flaubert-misogynie-sophie-divry-leila-slimani/

DHH dit: à

@paul Edel
je me souviens d’avoir lu, dans un recueil publié , dont j’ai oublié les références et l’éditeur la scène du fiacre initialement écrite par Flaubert et dont il d’est autocensuré dans l’édition définitive
Du porno flamboyant qui n’a pas peur des mots

DHH dit: à

la « fievre acheteuse  » est un des symptômes de l’hypomanie caractéristique de la phase « haute « de la maladie bipolaire .
peut-etre se manifeste t-elle aussi associée à d’autres pathologies mentales

Bloom dit: à

La mort la plus rigolote de la littérature est probablement celle de Quilty, sauvagement buté par le jaloux Humbert Humbert, dans le Lolita de Nabokov. Magistralement mise en scène par un Kubrick déjà au sommet de son art.
On ne pourra pas reprocher à Nabokov d’avoir jamais succombé à l’esprit de sérieux.

Bérénice dit: à

PatV, ce roman regroupe des choix de personnages, les hommes ne sont pas non plus au meilleur de l’espèce. Si l’on vous suit et l’on pourrait, il était misanthrope, pas de quartier.

et alii dit: à

sans qu’il soit possible de les oublier une fois enregistrées
c’étaient les auditeurs-trices du séminaire qui enregistraient avec un magnéto qu’ils oubliaient parfois sur le bureau( on leur restituait évidemment au plus vite, non sans des rires sincères)-j’ai connu des « maîtres » qui in terdisaient d’enregistrer leurs leçons;
J.Derrida prenait bien sur des notes pour « la discussion »

C.P. dit: à

Jacques, oui, un dessin animé également et une ou plusieurs adaptations théâtrales.

Bérénice dit: à

Narcissique ou compulsif , les deux, une catastrophe limitée par un budget encore plus limité, je suis épargnée de cette pulsion d’achat recompense ou representative de mon moi.

Pat V dit: à

Si l’on vous suit et l’on pourrait, il était misanthrope, pas de quartier.Bérénice.

Non pas aussi simple, je crois, que ce que vous énoncez bérénice.

Je reprends un passage de Barbey D’ Aurevilly

: » Chaque siècle a ses mots, qui sont des rengaines… Le XVIIIe siècle avait celui de « sensibilité », et vous savez comme il fut sensible, ce siècle qui inventa la guillotine, par sensibilité! Nous, plus mâles, nous avons : civilisation, et nous sommes civilisés à peu près comme les gens du XVIIIe siècle furent sensibles. »
(Le Constitutionnel, 22 juin 1874,XXI, p.249.)
(Passage trouvé in Barbey d’ Aurevilly, Le XIXe siècle des œuvres et des hommes. Choix de textes établi par Jacques Petit Tome premier, Mercure de France 1964, acheter en brocante hier après-midi avec l’édition originale de TRYPTIQUE de Claude Simon E. de Minuit 1973 ainsi que de Francis Haskell, La norme et le caprice Redécouvertes en art Flammarion 1986, les trois livres pour 5 euros -je suis les conseils de Pablo!-)

Pat V dit: à

acheter/ acheté.

Bérénice dit: à

PatV, je crois qu’ils n’étaient pas tres copains, pouvez vous m’expliquer le rapport avec le portrait de femme auquel Flaubert s’est attaché ? Entre autres figures d’une société. Il ne détestait pas les femmes , je n’ai pas ressenti à la lecture l’ironie caustique et misogyne. La version non censurée dont un passage est donné laisse à penser. Était il dégoûté de la chair, du foutre, du sperme, tous ces sentiments réduits, en fond de sauce pour finir, à ça, avec une rage pour se venger de l’amour quand il n’est que cela?

Bérénice dit: à

Il dénonce aussi la concupiscence des hommes, leur égoïsme, leur lâcheté leur cupidité, l’acceptation des conventions sociales, le mariage arrangé et l’ambition d’une femme imbibée d’une certaine littérature. On pourrait accuser Flaubert de tendre un miroir à tous ces gens qui s’y retrouvent mais nous sommes un peu malhonnêtes pour consentir à avouer . Quant à Claro, il me semble avoir compris qu’il se voyait en Emma Bovary à la suite d’une passion amoureuse échouée, rien de miso dans sa démarche .

et alii dit: à

je vois que c’est une epression déposée!
grâce à son accent québécois, mais surtout ses expressions, comme le culte « J’achète », repris en chœur par le public lors que chaque prime time.

Et cette expression est aujourd’hui devenu une signature pour le chorégraphe, qui confie lors d’une interview accordée à Figaro.tv, dans On ne parle que de ça, en avoir fait une marque : « C’est déposé. Il y a toutes sortes de formes déposées sur douze niveaux. C’était assez incroyable de voir que les gens retenaient ça à travers cinquante millions de mots que tu dis dans une journée ». Il revient aussi sur la première fois qu’il a utilisé cette phrase : « C’est arrivé lors de la première saison quand je me suis levé face à M. Pokora. J’ai crié ‘ça, j’achète !’. Je ne me suis jamais dit que ça allait faire un impact ».

Pat V dit: à

Si l’on vous suit et l’on pourrait, il était misanthrope,

Bérénice, je lis dans la foulée du livre cité concernant Barbey, son avis critique sur Madame Bovary! Pratiquement huit pages imprimées 😉
(..) « Mais Madame Bovary est un roman de mœurs, et de mœurs actuelles, et, bien que le sentiment s’y montre horriblement abaissé sous les corruptions qui envahissent une âme faible et qui finissent par la putréfier, c’est du cœur d’une femme qu’il y est question, et l’imagination s’attend à autre chose qu’à une main de chirurgien, impassible et hardie, qui rappelle celle de Dupuytren, fouillant le cœur de son Polonais, quand il lui eut rejeté la tablette de la poitrine sur la figure, dans la plus étonnante de ses opérations. »
Il y a froideur, distance stylistique méthodique et Barbey prononce la fameuse phrase quelques lignes après :  » La Madame Bovary du roman manque du sentiment maternel, et c’est un des caractères de son type. Eh bien! M. Gustave Flaubert est la Mme Bovary de son livre. Il est à sa singulière héroïne ce qu’elle-même est à son enfant. Dira-t-on que c’est là une puissance? Nous croyons que c’est une pauvreté. » opus cité p. 207.

et alii dit: à

l’anglais n’est pas une lan
gue pour exclure:au contraire!
Aujourd’hui, l’anglais est devenue LA langue la plus utilisée dans le monde du travail et pour la communication internationale. Elle est la langue officielle dans plus de 75 pays pour plus de 2 milliards de personnes et elle est parlée comme langue étrangère par 750 millions de personnes ! Pourquoi est-ce si important de parler anglais ?

Pour réussir dans son travail
L’anglais est la langue n°1 dans de nombreux secteurs comme le commerce, les technologies, la science, la communication et bien d’autres encore.
Savoir parler anglais est l’une des compétences les plus demandées par les employeurs (même en France). Elle permet d’accéder à des postes à plus haute responsabilité, de développer sa carrière et son entreprise. En amont, il est bien souvent nécessaire de rédiger un CV en anglais, mais aussi une lettre de motivation dans la langue de Michael Jackson
L’anglais est la langue la plus utilisée sur Internet, ce qui représente plus de 80 % des données ! Et Internet est aujourd’hui le moyen de communication le plus utilisé dans le monde du travail. En comprenant l’anglais, on peut avoir accès à un nombre illimité de ressources.
Pour pouvoir communiquer internationalement
Savoir parler anglais permet de voyager plus sereinement et de se sentir plus en sécurité. Il y aura toujours une personne qui saura parler ou comprendre la langue de Shakespeare. Une personne qui sait parler anglais n’est pas perdue quand elle se balade, qu’elle prend les transports ou quand elle arrive à l’hôtel. Au restaurant, elle comprend ce qu’elle commande et n’a pas peur de voir ce qui arrive dans l’assiette.
Parler une langue si développée permet de rencontrer beaucoup de monde, de se faire des amis, de pouvoir partager des moments avec des personnes étrangères et appartenant à une autre culture.
Pour tous les rêveurs d’une autre vie ailleurs, étudiants ou tout simplement amoureux de voyage, parler anglais permet d’oser franchir le pas avec bien plus de facilité !
Pour développer son cerveau (et ça ne fonctionne pas uniquement avec l’anglais !)
C’est prouvé, savoir parler une langue étrangère augmente les capacités du cerveau : la substance grise (c’est-à-dire les zones du système nerveux qui contiennent les corps des neurones) des personnes bilingues est plus dense que celle des personnes ne parlant qu’une seule langue.
La mémoire des personnes parlant plusieurs langues est stimulée et leur mode de raisonnement est développé. Les risques de maladie d’Alzheimer diminuent (ou du moins sont retardés).
https://www.journaldunet.com/management/expert/59297/pourquoi-parler-anglais-est-il-important.shtml

et alii dit: à

l’anglais pour toutes
Paroles
You are the one for me, for me, formi, formidable
You are my love, very, very, véri, véritable
Et je voudrais un jour enfin pouvoir te le dire
Te l’écrire
Dans la langue de Shakespeare
My daisy, daisy, dési, désirable
Je suis malheureux
D’avoir si peu de mots à t’offrir en cadeau
Darling I love you, love you, darling, I want you
Et puis c’est à peu pres tout
You are the one for me, for me, formi, formidable
You are the one for me, for me, formi, formidable
But how can you see me, see me, si mi, si minable
Je ferais mieux d’aller choisir mon vocabulaire
Pour te plaire
Dans la langue de Molière
Toi, tes eyes, ton nose, tes lips adorables
Tu n’as pas compris
Tant pis, ne t’en fais pas et
Viens-t’en dans mes bras
Darling I love you, love you, darling, I want you
Et puis le reste, on s’en fout
You are the one for me, formi, formidable
Je me demande même pourquoi je t’aime
Toi qui te moque de moi et de tout
Avec ton air canaille, canaille, canaille
How can I love you?
aznavour

Bérénice dit: à

PatV, le livre a été accueilli et critiqué à sa sortie, 50/50. Il vous faudrait aller voir du cote des critiques élogieuses. Que dit Barbey, que Flaubert est un père froid et sans sentiment, qu’il s’occupe mal de son personnage, le délaisse, le laisse en nourrice ? Peut être à t il été choqué en bon catholique que puisse cette livré un tel portrait de femme.

Bérénice dit: à

Être pour cette.

Delaporte dit: à

« La mort la plus rigolote de la littérature est probablement celle de Quilty, sauvagement buté par le jaloux Humbert Humbert, dans le Lolita de Nabokov. »

Chez Nabokov, grand lettré, la parodie fait souvent signe. Ada est un roman parodique. Je préfère des opus comme La Méprise, qui sont plus prosaïquement tragiques. Au moins, on sait qui a tué qui. Pas comme dans Roger Ackroyd !

hamlet dit: à

Christiane ? Non malheureuse ! Il ne faut surtout pas voir les choses sous cet angle ! Personne ne m’a effacé du roman, c’est juste que je n’aime plus l’ambiance de ce blog, ni la compagnie de certain(e)s personnes ; du coup je m’efface moi-même.

Non, surtout pas d’un type qui, dans un commentaire, après avoir affiché tout son mépris pour le genre humain, nous pousse un pathétique « ah mes frères humains », on voit là tout l’hypocrisie, la lâcheté et le charlatanisme d’un individu qui n’assume même pas son mépris, non Christiane, certainement pas ce genre de bonhomme aussi bas de plafond qui m’effacera.

Dans ce roman, le personnage qui ressemble le plus à Emma c’est Homais, l’une fait avec les romans ce que l’autre fait avec la science, les deux prennent les choses au pied de la lettre, à coup de raccourcis, de mécompréhensions, fausses généralités.

Leur ressemblance est telle que quand Flaubert dit « Bovary c’est moi » il faut en comprendre un « Homais c’est moi », et comme l’une meure lamentablement, l’autre finit médaillé, on bien comprend duquel Flaubert se sent le plus proche.

Si on prend par exemple l’extrait de cette lettre écrite par Flaubert sur Bovary, on se rend compte qu’on pourrait entendre les mêmes paroles sortir de la bouche de Homais : « Un homme aimera sa lingère, et il saura qu’elle est bête qu’il n’en jouira pas moins. Mais si une femme aime un goujat, c’est un génie méconnu, une âme d’élite, etc., si bien que, par cette disposition naturelle à loucher, elle ne voit pas le vrai quand il se rencontre, ni la beauté là où elle se trouve. Cette infériorité, (qui est au point de vue de l’amour en soi une supériorité) est la cause des déceptions dont elles se plaignent tant ! Demander des oranges aux pommiers leur est une maladie commune. »

Des raccourcis rapides et autres généralités à l’emporte-pièce sur la femme et autres, on n’en trouve des foultitudes dans la correspondance de Flaubert.

Il suffit de comparer Emma à une autre héroïne vivant dans la confusion de ses sentiments : Nastassia Filippovna dans l’Idiot.

Bien sûr on ne demande pas à Flaubert d’être un auteur russe, même si la Normandie fait partie de ces endroits privilégiés qui, comme l’Athènes antique ou Katmandou, est une terre de prédilection pour l’intelligence supérieure et la sagesse d’esprit.

Mais tout de même, il suffit de lire ces deux romans à la suite pour se rendre compte de l’incroyable pauvreté d’esprit simplificateur et caricatural de Flaubert. Est-ce cela l’esprit français ? cette impossibilité de s’élever ? D’aller chercher dans le coeur des êtres pour trouver les raisons qui les poussent à agir comme ils agissent, de croire que la maladie commune des femmes est simplement de demander des oranges aux pommiers ? De prendre les lecteurs pour des imbéciles au point en ajouter une couche en faisant louper à Charles son opération du genou d’Hyppolite comme si cela ne suffisait pas et que le lecteur avait compris que ce mari était un raté ? Pourquoi n’a-t-il pas plutôt fait en sorte que Charles sauve un enfant de la mort ? La réponse est simple : parce que cela aurait mis un doute, non pas dans l’esprit d’Emma, mais dans celui de Flaubert qui n’aime pas la complexité, tout chez lui n’est que caricature, et ce n’est pas Homais qui pousse Hyppolite à subir cette opération, mais bien Flaubert qui a besoin de trouver là des raisons de poursuivre dans le même sens. Toujours le même sens, les amants d’Emma ne sont que des petites variations sur le même thème, parce que Flaubert est simplement incapable, à l’inverse d’un Tchekhov ou d’un Dostoïevski, de changer en cours de route le thème de la pièce musicale qu’il nous joue.

Reste pour satisfaire l’oeil des critiques la couleur jaune des rideaux, mais comme les « ahhhh mes frères humains » cela ne suffit certainement pas à rattraper le coup.

Le plus drôle c’est la raison trouvée par Flaubert : les livres, les romans d’aventure…
Quand aux USA un gamin dégomme 50 autres gamins dans son école aucun créateur de jeu vidéo viendra se vanter le fait que l’addiction aux jeux vidéos peut faire perdre les pédales à un gamin. Mais par les écrivains, si Emma a perdu les pédales c’est à cause du pouvoir des livres ! Là encore on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre Flaubert et Homais, ce dernier serait bien capable de nous pondre des raccourcis approximatifs pour arriver à des raisons aussi débiles. Comme si notre humanité était une chose aussi simple.

Ciao !

MCourt dit: à

DHH je crois que la gloire de Walter Scott, reçu comme un Prince sous la Restauration à Paris et, on l’oublie, tiré à des centaines d’exemplaires, est en elle-meme un cas de bovarysme collectif. De meme que les élites ont vu et encouragé dans les dernières années du Dix-Huitième siècle l’équivalent d’une « glorious revolution » qui n’aurait donc pas du être sanglante (Furet a bien vu une partie du problème), de meme on les voit ici accepter un univers romanesque qui met à distance l’Histoire anglaise en en faisant des sujets de roman. Mais la mécanique se grippe dés que les textes de Scott relatifs à la France napoléonienne sortent. Les Lettres de Paul à sa Famille, parfait exemple de propagande anti-française et l’Histoire de Napoléon, qui, elle, n’est pas romanesque et vaut beaucoup mieux, ne seront édités que dans ces années là (1824-1830).
Ce qu’Emma cherche à travers Scott, c’est surtout le style Troubadour: « rêva bahut, salle des gardes, et ménestrel ». Je ne me souviens pas qu’elle ait lu Ivanohe, mais, vu l’article d’Augustin Thierry et le succès du livre, c’est tout à fait possible.
Oui, vous soulignez bien l’inadéquation au monde dans la mesure ou elle se voit dans des situations romanesques . Mais Rodolphe ne se pense pas comme un personnage de Walter Scott, et Léon est un phraseur rousseauiste dont on peut se demander s’il n’en utilise pas le style comme technique de séduction.
Je crois que le fiacre apparait dans la Double Méprise de Mérimée, joliment cité par l’Avocat de Flaubert, qui ne manque ni de lettres, ni d’esprit.
Bien à vous.
MCourt

MCourt dit: à

Hamlet, votre perception de la Bovary est celle de Nietzsche. « Ce petit décadent français que l’on appelle Gustave Flaubert ».
Ce n’est pas une surprise.
Maintenant, « un livre c’est un style » .Ce paramètre là semble manquer à votre analyse.
Bien à vous.
MC

hamlet dit: à

ps : comme le procès de Flaubert n’est que la preuve que les gens ne savent pas lire, tant il est évident que dans ce livre Flaubert punit Emma pour ses fautes, dans le but de se conformer à sa morale de petit bourgeois.

hamlet dit: à

MC : Maintenant, « un livre c’est un style »

non, parce que j’essaie de ne jamais mettre la forme au dessus du fond !

sortir des banalités même avec de la joliesse ne fera jamais que ces banalités resteront toujours des banalités.

je préfère laisser la couleur des rideaux à nos excellents critiques à qui l’on doit, grâce à leur excellent travail et lerus excellents articles dans leurs excellent journaux, ce que la littérature est devenue aujourd’hui.

Pat V dit: à

Bérénice dit: 15 août 2019 à 16 h 54 min

Non pas, Barbey analyse avec subtilité « le style » de Flaubert ( trop long de le transcrire ici) et son roman, Barbey commence son long article par cette phrase :  » Ce livre de M. Gustave Flaubert a eu un succès éclatant et rapide et ce succès n’est pas épuisé. »
Et cela ne s’est pas arrêté depuis! 😉

MC dit: à

nous parlons d’écrivains, Hamlet. Donc de style. cette réponse est un enfumage.
A bientôt. MC

renato dit: à

Depuis le paléolithique — c’est-à-dire depuis que nous avons des témoignages — les arts sont une question de style et d’idée, mais hamlet semble imperméable à cette simple réalité.

MC dit: à

Jacques Barozzi
Je m’adresse à vous parce qu’il est lassant de devoir répéter à une personne têtue et bornée ce que c’est que l’érudition. (C’est elle qui a sorti ce terme,ce n’est pas moi.)
J’ai effectué une recherche sur cet auteur. Le texte existe en plusieurs versions, anglaises, néerlandaises, et sous les deux tires signalés par CP;
Pour le cas ou elle voudrait y mettre le prix,si c’est, comme elle le dit, pour « une dernière joie avant de mourir », je signale l’existence à paris d’une Librairie qui, avec le temps, s’est tournée vers l’Enfantina, les Libraires Associés.
On peut aussi trouver rive droite après le Chatelet et la cale remontant de Paris Plage une boite de cette littérature, qui en vaut bien une autre, à des prix plus doux. Il faudrait voir aussi rive gauche, en contrebas de la Monnaie presque immédiatement après le Pont-Neuf en allant vers l’Académie.
Il m’amuserait de mener cette recherche, mais je ne suis pas à Paris pour l’instant.

PS
En fait de cloisonnement, je signale que ma bibliothèque contient,venant de la très marxiste URSS, le charmant Aelia, classique russe de SF pour les Jeunes, et, plus sérieusement, le Du Sens des Evangiles d’Igor Kryvelev, plaquette illustrée par le très sérieux Musée de l’Histoire des religions et de l’athéisme de l’Académie des Sciences de l’URSS, remarquable par sa couverture post constructiviste…
Qui l’eut cru?
Bien à vous.
MC

MC dit: à

Maintenant, penser que le style fonctionne séparé de la forme, évidemment pas, mais de là à jouer l’un contre l’autre, ce dont votre résumé donne entous cas l’impression, il y a une marge.
Bonne soirée.
MC

christiane dit: à

@hamlet dit: 15 août 2019 à 17 h 16 min

« Personne ne m’a effacé du roman, c’est juste que je n’aime plus l’ambiance de ce blog, ni la compagnie de certain(e)s personnes ; du coup je m’efface moi-même. »

Merci de ce signe.
Plus envie de parler du roman de Flaubert. Moi aussi, je n’aime plus l’ambiance de ce blog…

Ed dit: à

Désolée pour la question PAS littéraire du tout (mais ce n’est pas la première fois ici) :

Qui connaît bien la ville de Nantes ? Je comptais y passer un weekend pour me balader et faire la fête.

PS : dédé, je ne veux pas t’entendre 😀

hamlet dit: à

passou : « L’authentique Madame Bovary existe et elle est innombrable : toute lectrice troublée, voire chavirée, par ce roman »

j’espère que la nouvelle génération qui arrive en finira une fois pour toute avec cette vision masculine débile et stéréotypée de la femme.

Paul Edel dit: à

Specialement pour hamlet qui s’efface de ce blog en y revenant.On notera aussi que ces rideaux jaunes qui hantent Flaubert depuis ses débuts littéraires reviennent également dans la scène si célèbre du fiacre tournant dans Rouen. le détail érotique le plus explicite du passage est « une main nue passa sous les petits rideaux de toile jaune, et jeta des déchirures de papier qui se dispersèrent au vent ».

Ed dit: à

« nouvelle génération qui arrive »

Mes neveux, 16 et 10 ans, cousins, pas frères, estiment qu’une femme sert à faire le ménage et la vaisselle. Ils ne communiquent pas avec les femmes en dehors de leur mère, me détestent (alors que mes nièces m’adorent et que globalement, j’adore les mioches) et trouvent généralement les femmes sans intérêt. Alors la nouvelle génération…

Bérénice dit: à

La mémoire de MC n’a pas imprimé la lecture d’Ivanohe, la mienne non plus. DHH ou Bloom aurait confondu. Il faut douter de tous même des plus sérieux.

Paul Edel dit: à

Or, ces « rideaux jaunes » ne viennent pas de nulle art,mais d’un souvenir tres précis et tres précieux d’un moment amoureux intense entre Flaubert et Louise Colet.Il l’exprime tres bien dans une lettre du deux décembre 1846, faisant allusion à un épisode de la veille: »je repense sans cesse à la voiture et au soleil passant à travers les rideaux jaunes tu avais les lèvres et les paupières d’un rose vif… -« 

Clopine dit: à

CP ! De retour sur ce blog, je remonte les fils, tombe sur vos indications…

Si jamais c’est cela, si c’est bien le livre perdu, je crois que je vais être aussi bouleversée qu’Augustin Meaulnes retrouvant la trace du château perdu !

Et franchement, je voudrais vous remercier. Pourriez-vous m’indiquer une adresse où vous envoyer le témoignage de ce remerciement ? (si c’est bien le bon livre, évidemment. J’ai toujours cru que ce livre était suivi d’un autre, qu’on allait continuer à vivre les aventures du petit cordonnier ailleurs… ).

Mon dieu, vous croyez que c’est possible ?

Ah là là !!! Cela fait quarante ans que je cherche ce livre !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Paul Edel dit: à

Rien ne se perd dans la mémoire de Flaubert qui cherche un art « impersonnel » et en méfiance du subjectif. Cependant entre sa théorie affirmée et les effets réels de son dispositif romanesque, il y a une fracture évidente. son écriture romanesque puise dans sa mémoire et rameute des moments culminants de son passé sentimental.

Clopine dit: à

Et en plus, il aurait été écrit par une femme ! Je n’y crois carrément pas : j’en ai les larmes aux yeux !!!

Clopine dit: à

par contre, ça ne correspond en rien au dessin animé avec animaux anthropomorphisés. Et où est l’arrière-plan politique, Aliocha, la pièce de Tchékhov, etc. ?

Non, ce ne doit pas être cela. C’était trop beau. Faut que j’apprenne à mieux contrôler mon enthousiasme, parce qu’après, bonjour les déceptions…

En tout cas MERCI CP. (je suis tout-à-fait sincère !)

et alii dit: à

hmlet, mais cen’est pas Flaubert qui « n’aime pas la complexité »;il s’est fendu d’écrire sur la bêtise et de faire un dictionnaire des idées reçues:il sait bien plutôt ce qui se dit; et se dit contre les livres comme il se dit contre l’anglais ou contre l’érudition dont il s’est régalé pour écrire Salambo, et dans les moindres détails de « végétation » même comme il s’est intéressé à la médecine pour Bovary;
bien sur que moquer l’érudition, c’est idiot, comme la singer quand on y est étranger, par exemple en donnant pour interprétation psy des choses controuvées :aujourd’hui! je lisais encore un article sur les recherches surl’épigénétique et les symptomes post traumatiques (qui sont déjà avancées-les recherches) il serait ridicule de juger Flaubert comme certain-e-s jasent sur la RDL? lui refuser les sentiments d’amour-et que ressent-il pour sa soeur qu’il fait rire puis pour sa nièce, si ce n’est de l’amour, ?
et quand il écrit ma pauvre Bovary , n’est-il pas affecté par son personnage, à s’en rendre, lui,malade?
Non,n’en faites pas un monstre, Hamlet,et un monstre qui ne voudrait,pire, ne pourrait rien comprendre de la société et des humains

Bérénice dit: à

Et alii, je soumettais l’ idée de sublimation en regard de l’ addiction prêtée plus tôt. Flaubert après avoir vécu tous types d’expériences s’est mis en retrait, a accompagné sa mère et a vécu avec ainsi qu’avec sa niece. C’est pourquoi en plus d’amities liées je me risquais à penser qu’il ne pouvait être misogyne , que son énergie avait entièrement été consacré à l’art d’écrire, passé un cap.

Bérénice dit: à

ée. mes excuses.

Bérénice dit: à

ED, les nantais ont des disais au beurre comme des galettes. Vous verrez c’est cool.

Bérénice dit: à

Zizzis au beurre, mon correcteur censure!

Bérénice dit: à

je ne sais trop s’il faut un ou deux z à ce mot , bref deux ou trois z en tout.

D. dit: à

Comment se passe ce 15 août, Bérénice.

Bérénice dit: à

Comme tous les autres jours. Pourquoi?

Lavande dit: à

Clopine : et M. Court qui vous donne deux endroits où vous pourriez éventuellement le trouver ?

Bérénice dit: à

Et de votre côté, D, des événements joyeux ou malheureux? Où est comme ici, pas de courant, la barque derive lentement mais surement sans but.

D. dit: à

Je n’en ai pas le sentiment.

Lavande dit: à

Allez, Hamlet revenez !

et alii dit: à

ce qui est plus que prbable c’est que la RDL est suivie par des lecteurs trices anglophones

D. dit: à

Ma nef ne dérive pas. Elle navigue dans les cieux. Quel privilège, moi qui n’existait pas il y a quelques décennies sinon dans le coeur de mon créateur.

D. dit: à

Bon, Clopine. Vous mourrez donc à présent.
C’est bien cela ?

et alii dit: à

j’ai visité-vite-Nantes mais ne saurais vous en parler comme vous l’attendez(faire la fête);je suppose que le moment idéal pour s’y égayer, ce sont « les folles journées »

DHH dit: à

@MC
Ici en vacances je n’ai pas le livre sous la main pour vérifier , mais je pense que je n’aurais pas pensé à Ivanohé s’il n’y enavait pas eu une mention dans le roman
Dans mon souvenir Flaubert nous disait que cette lectrice de Walter Scott fantasmait sur une scène d’amour imaginée au clair de lune avec un gentillhomme en bottes molles (les mêmes qui frappent son regard aux pieds de Rodolphe et l’identifient au soupirant fantasmé)

Paul Edel dit: à

Bérenice, vous avez raison, Flaubert n ‘a jamais été misogyne.ses correspondances avec ses lectrices et son long echange avec Sand le prouvent. Il a ecouté et suivi à la lettre les conseils de Sand aprés l’echec épouvantable de « l’education sentimentale ».
Sentimental? il le fut toujours et le confie sur papier à lettres..Il s’en méfiait dans son job d écrivain..Trop? c’est la question.mais ses épanchements épistolaires avec ses correspondantes sont à lire et relire.Christiane, pas de désespoir (acceptez qu’on vous conteste un tout petit peu..) à propos de ce blog,allons allons!! je vous annonce qu Olivier Rolin publie un roman chez Gallimard, « Exterieur monde » pour la Rentrée.

C.P. dit: à

Clopine, oui, le dessin animé (on en trouve des extraits facilement) est une transposition lointaine dans le monde animal. La souris Lapitch est cordonnière, mais la suite a peu à voir avec l’oeuvre écrite par Ivana Brlic, bien que celle-ci y soit créditée. Le FILM cité par Jacques, en revanche, est bien l’adaptation du roman.

Je suis maintenant quasiment convaincu que c’est bien CE roman que vous avez lu. Vous souvenez-vous d’une mère demeurée tristement seule et d’un sombre personnage qui poursuit Hlapic ? Or, il y a en effet une seconde partie (après le débarquement à la gare), avec nombre d’aventures encore à l’issue desquelles Hlapic épouse enfin sa ballerine. Voilà pour mes souvenirs.

Ne me remerciez pas : il se trouve simplement que j’ai lu, il y a bien longtemps, le roman en anglais. Une de mes filles, bilingue elle aussi, l’a eu entre les mains avec plaisir quant elle avait onze ou douze ans et notre édition doit être quelque part…Votre version française était peut-être une re-traduction (de l’anglais, d’une autre langue ?) pour une maison d’édition et une collection disparues. Quant à la retrouver, après tout les conseils de recherche de Marc Court peuvent s’avérer utiles.

Delaporte dit: à

J’ai assisté à une très belle messe du 15 août aujourd’hui. Dite par trois curés très motivés, très concentrés, qui avaient l’air d’y croire vraiment. La cérémonie était conduite par le plus jeune, en grand habit d’apparat. Et en majesté. Ce jeune prêtre, qui a l’air de sortir du sein maternel, ira loin. Le sermon, dit par un autre, était remarquable. Une grande spiritualité. La Vierge Marie était donc à l’honneur, en ce creux de l’été. Dès demain, c’est la rentrée, du moins sa préparation, et ma joie est époustouflante !

Ed dit: à

Les héroïnes fortement atteintes par leur lecture de Walter Scott sont un grand classique de la littérature du XIXe siècle. À part Emma, on trouve Jeanne d’Une vie ou encore Tatjana d’Eugene Oneguine. Ça fait déjà beaucoup.

et alii dit: à

Flaubert et ses recherches sur la médecine
https://journals.openedition.org/flaubert/392
on remarque déjà
études de philosophie médicale, traités sur la femme (qui constituent un genre spécifique dans la littérature médicale de l’époque),

et alii dit: à

Le 7 juillet 1853 le créateur de Bovary Emma écrit à Louise Collet :

« Les médecins sont des imbéciles d’une espèce comme les philosophes le sont d’une autre. Les matérialistes et les spiritualistes empêchent également de connaître la matière et l’esprit, parce qu’ils scindent l’un et l’autre. Les uns font de l’homme un ange et les autres un porc. .

Puis le 9 décembre de la même année, toujours à Louise Collet :

« Je ne crois nullement à la médecine, mais à de certains médecins, à des innéités 1 spéciales, de même que je ne crois pas aux poétiques mais aux poètes. »

Et six ans plus tard, à Ernest Feydeau :

« C’est une chose étrange comme je suis attiré par les études médicales (…) J’aie envie de disséquer. Si j’étais plus jeune de dix ans, je m’y mettrais. »

et alii dit: à

Cependant par toute l’Europe, en Australie et dans les Indes, des millions de mortels passaient leur vie à faire tourner des tables ; – et on découvrait la manière de rendre les serins prophètes, de donner des concerts sans instruments, de correspondre au moyen des escargots. La presse offrant avec sérieux ces bourdes au public, le renforçait dans sa crédulité. (p. 265)Flaubert

et alii dit: à

: « Il faudrait tout connaître pour écrire », affirme-t-il dans une lettre à Louise Colet, au moment où il rédige l’épisode du pied bot dans Madame Bovary[9]. L’écrivain et le médecin sont donc proches par leur quête obstinée du savoir, mais cela n’empêche pas Flaubert de porter un regard critique sur les thérapeutes.
L’un des tout premiers textes écrits par le gamin Flaubert (en 1831-1832) est une pochade scatologique dans laquelle il s’amuse à parodier le style médical, « La Belle explication de la « fameuse » constipation »[10], ce qui révèle déjà un caractère irrévérencieux. Et à la fin de sa vie, il confiera à une correspondante des sentiments peu amènes envers le corps médical :
MM. les médecins sont d’un comique lugubre ! – et quel aplomb ! Je n’ai pas pour la gent de lettres une grande estime. Mais j’en ai encore moins pour la caste médicale.
« Nourri dans le sérail, j’en connais les détours[11] ».

C.P. dit: à

christiane, puisque j’y suis et que Paul Edel vous signale le livre récent d’Olivier Rolin : je viens de lire cet « Extérieur Monde » (Gallimard). En épigraphe, une citation -éclairante pour le projet- de Borges » dans « El Hacedor ». Ce n’est pas une autobiographie organisée, mais des souvenirs vivement enchaînés. Traits, de temps en temps nostalgiques, de civilisation de notre « jeune âge » (si vous le permettez). Mais surtout évocation de lieux multiples (que de voyages aventureux !), de femmes entrevues ou fréquentées. De livres aimés également, dont ceux, au passage, de Flaubert ! Ce visage animé du monde, qui est aussi celui de l’auteur, est aussi passionnant qu’étourdissant.

et alii dit: à

[…] j’ai, à mes dépens, acquis beaucoup d’expérience en fait de névroses. Tous les traitements qu’on leur applique ne font qu’exaspérer le mal. – Je n’ai pas encore rencontré, en ces matières, un médecin intelligent. – Non ! Pas un ! C’est consolant ![1

D. dit: à

Delaporte dit: 15 août 2019 à 20 h 12 min

…très concentrés …

… comme Edwige 🍅…
(oui je sais je suis drôle et con)

Janssen J-J dit: à

Vous en savez un brin sur flaubert, toute la sainte journée fériée, avons-nous été abreuvés de découvertes époustoufliantes !
Avez le temps de lire tous vos liens mis on line ? – Formidable, toute cette culture prédigérée pour nous autres ! vu la pauvreté de l’apport de passoul, ça compense grave…, sans compter l’importance du grain d’orange défendu par un autre amateur.
Qu’est-ce qu’on en apprend, icite. Un puits de science et d’érudition stratosphérique sans fonds.
merci. Bonsoir.

Janssen J-J dit: à

1) (nécro) Raymonde Moulin, avant-hier.

2) aujourd »hui, l’usage du monde encore et toujours, etstalii…

« Bigarré, vertigineux, toujours surprenant, tel demeure le monde aux yeux de qui en est curieux : pas mondialisé, en dépit de tout. Venu du profond de l’enfance, le désir de le voir me tient toujours, écrire naît de là. Chacun des noms qui constellent les cartes m’adresse une invitation personnelle. Ce livre est un voyage à travers mes voyages. Digressions, zigzags, la mémoire vagabonde. Visages, voix, paysages composent un atlas subjectif, désordonné, passionné. Le tragique, guerres, catastrophes, voisine avec des anecdotes minuscules. Des
femmes passent, des lectures. Si j’apparais au fil de cette géographie rêveuse, c’est parce que l’usage du monde ne cesse de me former, que ma vie est tressée de toutes celles que j’ai rencontrées.» autopromo d’ Olivier Rolin.

Delayourte dit: à

Ed, je serai moi-même bientôt à Nantes et croyez-moi, cette ville étrange vaut le détour, ne serait-ce que pour croiser les célèbres machines de l’Ile. Ma chère Ed, quel heureux hasard! Nous allons enfin nous rencontrer et faire l’amour sur les plages de Pornic. Et puis ma chère Ed, grâce à vous j’économise 3000€ nets.

Jazzi dit: à

« Un trésor »

Les couleurs sont magnifiques ! J’aime tout particulièrement l’orange de la statuette centrale…

Jazzi dit: à

« j’ai, à mes dépens, acquis beaucoup d’expérience en fait de névroses. Tous les traitements qu’on leur applique ne font qu’exaspérer le mal. – Je n’ai pas encore rencontré, en ces matières, un médecin intelligent. – Non ! Pas un ! C’est consolant ! »

Cet aveu vous honore, et alii !

Jazzi dit: à

« Et en plus, il aurait été écrit par une femme ! »

Qui s’est suicidée comme Virginia Woolf, Clopine !

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