de Pierre Assouline

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La République des livres
De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

Le trio classique : le mari, la femme, l’amant. A partir de là, qu’en fait-on d’autre que tout ce qui a été fait, refait, défait depuis des lustres ? Une poignante histoire d’amour. C’est l’exploit de Patrick Lapeyre dans Paula ou personne (416 pages, 22 euros, Pol), dont on n’a pas oublié dix ans après La vie est brève et le désir sans fin (Prix Femina). Il y parvient avec une sensibilité, un tremblé, un humour et in fine une mélancolie qui emballent le lecteur grâce à l’indéfinissable charme qui s’en dégage, même quand c’est triste. Douceur de la narration quand tant d’autres ailleurs sont si crispées, un certain détachement des choses d’ici-bas, à l’image de ce personnage qui se rend régulièrement au Louvre pour y lire son journal assis sur une grande banquette de cuir face à des chefs d’œuvre. Tendresse qui déborde de tant de pages. Tant les hommes que les femmes donnent l’impression de vivre en mode avion. Cela se ressent dans la forme même qui est celle de Lapeyre, sa signature dans son maniement des généralités, drôles tant elles sont absurdes :

« Toutes les sœurs s’appellent Fabienne (…) Toutes les filles ont un exemplaire de Rimbaud, avec son portrait en couverture (…)

Ou encore dans sa manière de brosser un portrait décalé :

« Martino, un postier dont aimerait bien connaitre les compétences exactes, à part qu’il sait lire et écrire (…)

C’est à se demander s’il n’est pas dans l’autoportrait lorsque, décrivant Jean en individu parfois coupé du monde, il écrit :

« Si l’Allemagne reprenait par surprise l’Alsace et la Lorraine, il ne s’en serait même pas aperçu ».

Certains ne lui pardonneront pas de tourner en dérision Gilets jaunes et syndicalistes mais qu’importe. Cette histoire pourtant stéréotypée donne le sentiment d‘être traitée pour le première fois, ou plutôt la deuxième tant elle procure un plaisir similaire à celui de Betrayal (1978), la pièce de Harold Pinter, à ceci près que celle-ci était construite à l’envers et que l’action s’y déroulait à rebours, de la fin d’une liaison à son origine. Là, ça se passe à Paris VIIème entre l’avenue Bosquet et la rue Saint-Dominique mais aussi à Nice entre le cours Saleya et la place Masséna et enfin à Strasbourg. Jean Cosmo, plutôt fauché, travaille de nuit au tri postal. Paula, 28 ans, une bourgeoise bien charpentée de la cervelle notamment en histoire de l’art, catho pratiquante mais débarrassée de la culpabilité jusqu’à ce que le sens du pêché ne la rattrape. En attendant, elle s’accommode de l’adultère vécu selon les règles de la clandestinité avec une solide pensée pour boussole :

« Tout ce qui se fait en amour se fait en Dieu parce que Dieu est amour »

Et hop, au pieu ! Lui, c’est un féru de philo. Son dada ? l’Etre. Il en pince pour Heidegger. Elle, moins. Ca l’intéresse, ça la fait rire, ça l’étonne et à la fin, comme nous aussi un peu, ça la saoule, d’autant qu’il a toutes les indulgences pour l’ancien recteur nazi-sans-l’être (il est vrai qu’il s’est plus documenté auprès de l’excellent mais incomplet Dictionnaire Heideggerplutôt que dans les récents et accablants Carnets noirs). Leur passion n’est pas que physique même si la chair prend une très grande place dans leur complicité. Le fait est qu’ils n’arrêtent pas de baiser mais cela reste assez poétique, démentant au passage le principe de Cioran : « Le propre d’un amant est de commencer en poète et de finir en gynécologue ».

L’auteur évite les clichés mais parfois, tout à la fixation de Jean sur la magnifique poitrine de Paula, il s’autorise certaines images que l’on a du mal à visualiser telles « des seins de mésange » ( ?…). Quand leur liaison se délite, il s’enfonce dans un (trop) long parallèle avec la relation qu’Heidegger entretenait avec son élève devenue sa maitresse Hannah Arendt. Paula ou personne est une forte méditation sur le mensonge : 

« Peut-on croire celui qui se présente comme un menteur ? ».

Ce qu’en dit l’(anti)héros dans les pages où est évoquée la recherche de l’authenticité dans Chronique de Anna Magdalena Bach des Straub/Huillet au-delà des instruments d’époque, et l’obligation pour les musiciens de porter du linge de corps d’époque sous leurs vêtements d’époque, donne envie de revoir le film. A la fin, on croirait entendre la douce voix de la narratrice Mme Jouve, elle aussi rescapée d’une grande histoire d’amour, dans La Femme d’à côté de Truffaut : ni avec toi, ni sans toi…

Tout autre est le récit d’Irène Frain Un crime sans importance (256 pages, 18 euros, Seuil), l’une des plus fortes surprises de la rentrée (on peut l’écouter lire ici). Le côté « fait divers vécu » donne envie d’y aller voir : le meurtre de sa sœur, 79 ans, toujours inexpliqué quatorze mois après. Etrange crime dont on ne sait pratiquement rien : circonstances, mobile, coupable… On sait juste qu’il a eu lieu. La victime vivait seule dans une impasse, bipolaire, secrète et jalouse de sa solitude. Elle confectionnait des sachets de lavande.

Elle s’appelait Denise. La sœur ainée vénérée par toute la famille car elle avait fait entrer la culture dans la misère noire de la Bretagne d’après-guerre. Personne n’a rien vu ni entendu dans les alentours du pavillon situé à 25 kms de Paris, près de la rocade, non-lieu entre l’autoroute, le Décathlon et le bois. Beaucoup de sang sur la scène de crime. Des traces de coups sur le cadavre plongé dans le coma après un traumatisme crânien. Tabassée et laissée pour morte. Un massacre. Elle mourra à l’hôpital. La maison a été mise à sac. Pourtant, pas de vol, pas de cambriolage. Alors, juste Orange mécanique ? On est plutôt chez Simenon. Juste un meurtre de retraitée, sans sexe ni argent. «

 Il n’était pas glamour, le meurtre de ma sœur. Aucune prise pour l’imaginaire. Rien que de la réalité à l’état brut. Du pas beau à voir, comme avait dit un des flics le dimanche où on l’avait trouvée ».

Juste une « male mort », ainsi que l’on désignait au Moyen Age les mauvaises morts, atroces, moches. Passant de l’accablement à la colère, Irène Frain a voulu savoir ; elle a enquêté, restitué une biographie à la disparue, dévoilé l’énigme de leurs rapports : elles ne s’étaient pas vues ni parlées depuis de nombreuses années alors que cette soeur ainée adulée était celle qui lui avait ouvert la voie en l’aidant à s’extraire d’une famille et d’un milieu résignés à leur médiocrité ; mais sur l’affaire, elle n’a rencontré qu’une informelle conjuration de mutisme : famille, police, justice. Un bloc d’indifférence aussi violent que le crime. Son livre est la chronique de ce silence infracassable. Sans pathos, sans effets. Juste ce qu’il faut de dignité dans la colère. Impressionnant.

(Photos D.R.)

 

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 449 Réponses pour De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

rose dit: à

Jibé

Merci d’écrire que vous voyez parfaitement ce que je veux dire.
Sans doute que le romantisme est désenchanté.

rose dit: à

Berthe Morizot, renato.
Je cherchais Manet. Ceux-ci sont superbes.

rose dit: à

En attendant, qu’ils reviennent avec du biscuit.
Du nanan ?

Phil dit: à

Drôle d’idée indeed de coffrer Verlaine avec la Rimbe, va-t-on y coller une citation gay. c’était une idée du ministre préBachelot.

Jibé dit: à

@rose
le romantisme est un idéalisme. Désenchanté, je crois qu’il cesse de l’être.
Bien à vous, rose

Jibé dit: à

Quand la ministre de la cuculture Filipetti, avait voulu donner la légion d’honneur à Tardi, j’avais fait un bond, et lui aussi d’ailleurs
Là, Rimbaud dans la grande maison ronde, aux grands hommes, la patrie, etc etc, j’ai envie de mordre quelque chose.
Le patouillotisme, il disait, Rimbaud… C’est pas que sa tombe est bien agréable à Charlestown, mais enfin, avec sa petite sœur Vitalie, l’unijambiste, il a retrouvé son enfance.
Enfin, tout ça, c’est du fantasme, ce que j’en dis.
Pas de la realpolitik de culture à deux sous.
Récupérez, récupérez…l’en restera tjs quelque chose.

John B dit: à

Dominique le romantique et Nafitassou chez Paris Match! 😉

Cela vaut bien un Panthéon!

Jibé dit: à

le patRouillotisme
scusi

Au fait, c’est vrai, cette panthéonisation, ou c’est un fake? Sont capables de tout.
Mieux vaut en rire
personne ne peut s’approprier leur poésie, qu’ils prennent leurs squelettes!

et alii dit: à

nanan (rose)
Les lexicographes ne sont pas d’accord sur la date d’apparition de cette expression avec son sens actuel. Pour certains, elle date de 1727, pour d’autres du milieu du XIXe siècle. Mais sommes-nous à un siècle près ?
Par contre, ils s’accordent parfaitement pour convenir que le vieux mot ‘nanan’ qui, lui, date de 1640, vient de la racine ‘nann-‘ ou ‘nam-‘ qui, paraît-il, a donné naissance à de nombreux mots enfantins dans différents dialectes régionaux.
‘Nanan’, avec une majuscule, a d’abord désigné de la viande. Par la suite, dans le monde des enfants, le ‘nanan’ a très vite servi à désigner une friandise, puis, par extension, quelque chose de délicieux.
Par extension toujours, l’expression a aussi pris le sens de « c’est facile » qui est à rapprocher de « c’est du gâteau », une tarte tatin bien réussie ne pouvant qu’être exquise, comme chacun sait !
Compléments
Au Canada, le mot ‘nanan’ a donné ‘nanane’ qui désigne d’abord une friandise, mais aussi un délice ou une chose recherchée.
Exemples
« Elles attendaient chaque matin ces mignonnes, le moment de se réjouir des manifestations de sa haute gentillesse, c’était du nanan. »Louis-Ferdinand Céline – Voyage au bout de la nuit
et une pub:
https://nananpatisserie.fr/

et alii dit: à

nanan l’histoire:
L’histoire : « on s‘est rencontrées dans les cuisines de Pierre Gagnaire et on s’est vite prise d’amitié.
On a mis nos histoires en miroir : la japonaise à Paris et la traductrice de retour de Chine et on se soutenait mutuellement : les deux seules femmes de la brigade ».
Aujourd’hui, nous vous accueillons dans notre monde de douceurs petite, une toute de transparence éclairée oùnous réalisons nos oeuvres éphémères.
Nous cherchons le raffinement, la précision, un équilibre dans nos allers-retours franco-nippons.Mais notre satisfaction tient surtout au plaisir que nous apportons…

On parle de nous… Revue de presse

x dit: à

Eh bien moi, pour la petite (ego)histoire, je suis seulement intervenu parce que je me souvenais du passage reliant Alain-Fournier à Francis Jammes, qui ne figurait pas parmi ceux que Paul Edel citait.
L’évocation gracquienne de ce type (très précisément situé) de jeunes filles de province est d’une telle beauté !
On peut même penser qu’elle pourrait séduire des lecteurs du blogue (ipodés ou non) qui n’auraient jamais lu Jammes ou Alain-Fournier ou Proust et leur donner envie d’y aller voir (sauf si l’on commence par les insulter ou les mépriser).

L’impression que l’on retire de l’ensemble de ces citations n’étant pas celle d’une franche dépréciation, il fallait rechercher dans les Entretiens. Les deux passages que j’y ai repérés m’ont paru éclairants.
(Si « pacotille » apparaissait ailleurs, cela m’intéresserait de savoir où, à quelle époque et dans quelles circonstances Gracq l’aurait écrit. Il ne s’agit pas de vouloir contredire l’autre à tout prix, le prendre en défaut, mais d’approfondir la connaissance de ces auteurs.)

« Règlements de comptes »: à l’évidence entre les commentateurs, non vis-à-vis des auteurs en question.
Quand un commentateur insulte, donne des ordres, commence une intervention en déformant le pseudonyme de son interlocuteur, aboie tout en accusant ce dernier d’être agressif et vindicatif, renverse constamment les rôles, annonce qu’il ne se trompe jamais, conviendrait-il de parler d’échanges policés ?

et alii dit: à

je n’ai pas mis l’adresse:et je veux qu’on sache que je m’intéresse à la patisserie et aux japonais-es

38 Rue Keller, 75011 Paris France
09 83 41 38 49
patisserie.nanan@gmail.co

et alii dit: à

x« Règlements de comptes »: à l’évidence entre les commentateurs, non vis-à-vis des auteurs en question.
Quand un commentateur insulte, donne des ordres, commence une intervention en déformant le pseudonyme de son interlocuteur, aboie tout en accusant ce dernier d’être agressif et vindicatif, renverse constamment les rôles, annonce qu’il ne se trompe jamais, conviendrait-il de parler d’échanges policés ?
je ne sais plus , vraiment , de quoi il s’agit;peut-être ne devons nous pas trop idéaliser les auteurs;je remarquais, hier, ce que j’avais oublié, en évoquant le « dry » de Derrida, qu’il avait surnommé SEARLE Sarl
« ——-

Le texte intitulé « Limited Inc abc… » est organisé en 23 chapitres titrés de « d » à « z ». Cette structure est étrange.

– les trois lettres « a », « b » et « c » ne sont pas omises, car elles font partie du titre (dans une position limite entre le texte et le hors-texte – sachant que, selon la formulation derridienne, Il n’y a pas de hors-texte). Ces trois lettres renvoient aux présupposés de la métaphysique (cf l’a b c de la philosophie classique, p186), voire à la façon dont Searle (ou Sarl) s’y réfère involontairement, et les méconnait.

– les huit lettres qui vont de « d » à « k » donnent leur nom à huit chapitres qui forment une sorte d’introduction polémique et ironique à la Reply de Searle, dans laquelle le thème de la signature est déployé sous différents angles. Que la signature soit un artefact, un simulacre, ne l’empêche pas de produire des « effets de performatif », explique Derrida, appliquant ce principe à ses propres signatures et aussi à celles de son interlocuteur anonyme, qu’il distingue de Searle et baptise Sarl. Description rapide de ces chapitres : (d) les signatures de Sarl et le copyright (e) la démultiplication des signatures de Jacques Derrida dans Sec (f) pourquoi Searle est rebaptisé sarl (g) quelle confrontation dans la philosophie? (h) le plaisir d’une analyse interminable (i) l’abus du préfixe « mis » (défaillance, erreur) chez Sarl (j) sur la légitimité des héritiers (k) un défi aux limites oppositionnelles.
https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0802222226.html

Soleil vert dit: à

Gracq explique que « un siècle plus tard, [Verne] n’aurait pas pu faire ses livres ; il fallait que le monde fût « encore assez impénétrable, assez mal connu, assez hostile pour résister malgré tout à cette démystification [par l’étude scientifique] »

Juste pour le Verne géographique. Il eut néanmoins des successeurs français (et belges !) passionnés par le merveilleux scientifique. Mais tout fut cassé par la premiere guerre mondiale.

et alii dit: à

nota bene pour la famille erdélienne que j’ai dû facher en rappelant le nom de Derrida:
Qu’est-ce qu’une SARL de famille ?
Vous pouvez opter pour une SARL de famille si tous les associés sont membres de la même famille c’est-à-dire : être parents en ligne directe (enfants, parents, grands-parents), être frères et sœurs, être conjoints ou liés par un Pacs.

La SARL de famille doit relever d’une activité industrielle, commerciale ou artisanale et ne peut pas être une activité libérale.

C’est une option fiscale qui permet à tous les associés d’être imposés au titre de l’impôt sur le revenu.

En savoir plus sur la SARL de famille

Pablo75 dit: à

Ajoutons deux pièces au dossier Gracq-Le Grand Meaulnes, qui vont dans le sens de Chaloux (quand on lit toutes « les pièces du dossier » on sent bien que Gracq n’a pas une grande opinion de ce livre… Une chose est reconnaître qu’il a des points intéressants et une autre penser que c’est un grand roman. Si on avait demandé à Gracq la liste des 20 ou 30 meilleurs romans français du XXe siècle, il n’aurait jamais donné celui-là):

« Gide me dissuadait donc de poursuivre la lecture par-delà les derniers mots de la première partie – « dansant au-dessus des clôtures… ». A Gide s’ajoutait Gracq. De celui-ci je tenais à propos du Grand Meaulnes deux remarques. Évoquant la
Sologne il y voit un « pays […] qui rend moins invraisemblable, à le visiter, l’équipée du Grand Meaulnes vers le château perdu : la lumière qui disparaît derrière les arbres, la bergère aperçue de loin dans une clairière, et sur laquelle les fourrés se referment avant qu’on ne l’atteigne ». Où l’on attendrait de la part de l’auteur du Château d’Argol un aveu d’émerveillement et un enrôlement de lecteur sans réserve dans «l’aventure » on ne trouve qu’un intérêt pour le « pays » et une concession –« moins invraisemblable » – pour qualifier l’« équipée » – ce terme (qu’on se reporte au Littré) ne recueillant dans sa signifiance que fort peu ou pas de mystère. Ailleurs Gracq fait l’éloge non de la première partie du roman mais d’ »une notation », écrit-il, « qui me plaît beaucoup : quand Meaulnes s’échappe avec la carriole pour aller chercher les parents à la gare. » Il cite alors : « A deux heures, il traversa le bourg de La Motte. Il n’était jamais passé dans un petit pays aux heures de classe et s’amusa de voir celui-là aussi désert, aussi endormi. C’est à peine si, de loin en loin, un rideau se leva, montrant une tête curieuse de bonne femme ». (Laquelle pourrait être si l’on se déporte vers Combray la tante Léonie). S’ensuit une phrase exquise de commentaire qui laisse paraître que le vrai intérêt de Gracq n’est point ici pour Le Grand Meaulnes ni pour le grand Meaulnes mais pour des notations comme celle-ci, dont son œuvre est prodigue et qui, si j’ose en juger par l’entretien que j’eus avec lui, sustentent sa conversation. Meaulnes n’est ici qu’un œil substitué, en un moment singulier, à son œil. Peut-être Michel Autrand, qui fit naguère une conférence sur « la postérité littéraire du Grand Meaulnes », nuancerait-il, voire corrigerait-il mon appréciation. N’est-ce pas cela, des « notations », toutes cueillies dans la première partie du roman, réalistes ou même – car je ne me priverais pas de quelques incursions du côté de chez « les petites filles au chapeau à plumes » et la demoiselle au « chapeau de roses » – fantaisistes.
(Jean Sarocchi. Au Grand Meaulnes les grands remèdes. 2014)

À la recherche du «Grand Meaulnes»
Mathieu Lindon – Libération
30 juillet 2020

« […]En bien ou en mal (la première partie est mieux considérée que les suivantes), des flopées d’écrivains se sont exprimées sur le texte et Philippe Berthier en recense un bon nombre dans sa préface [à la Pléiade] : André Gide qui est de ceux estimant que « l’intérêt se dilue » et que « le reste du livre court après cette première émotion virginale » ; Jean-Paul Sartre qui évoque « l’âge où l’on fait volontiers son Alain-Fournier » ; ou Julien Gracq, très critique, mais admettant que le surréalisme a trouvé là « un gisement poétique jusque-là inexploité ». »

https://www.ledevoir.com/lire/583267/litterature-a-la-recherche-du-i-grand-meaulnes-i

renato dit: à

Ma « zone de confort » ! qu’il est rigolo Chaloux. Étant donné la nature du Romantisme, peu importe que cette opinion de Daudet vienne d’une « théorie de Maurras, très argumentée, très documentée, qui court sur plusieurs livres ». D’ailleurs, le fait que cette théorie « garde aujourd’hui un certain intérêt’ au moins de questionnement » peut en partie expliquer le pourquoi de la dégradation de tout un pan de la culture française actuelle. Non, parce que si cette aproximation que l’on entrevoit par le biais de la cit. de Daudet est une « zone de questionnement », on ne peu, décemment, même pas compatir car on pardonne aux Inconsistents.

Plus banalement, il vaut mieux laisser Maurras dans son Purgatoire et se référer au romantiques en choisissant lesquelles, quel moment de la parabole du mouvement, quelle origine — anglais, allemand, français, italien —. Après éventuellement on cause.

christiane dit: à

x,
vous posez une bonne question : « Quand un commentateur insulte, donne des ordres, commence une intervention en déformant le pseudonyme de son interlocuteur, aboie tout en accusant ce dernier d’être agressif et vindicatif, renverse constamment les rôles, annonce qu’il ne se trompe jamais, conviendrait-il de parler d’échanges policés ? »
Dans l’extrait du livre, Antimatière, donné judicieusement par hamlet, ci-dessous, cette scène est parfaitement décrite.
« Les autres commencent alors à s’en mêler, immanquablement le ton monte, il monte d’un ton et souvent de bien plus, il monte en puissance, il monte en injures et en insultes, il monte tellement qu’il déborde du sujet. […] Cette banale discussion littéraire devient alors soudain un véritable champ de bataille, chaque camp se retranche derrière ses lignes, […] Comme si, en ce monde, tout se résume à un combat entre les pro et les anti, les obus se mettent à pleuvoir, les balles sifflent au-dessus des têtes, des tirs à l’arme lourde, le premier qui a le malheur de pointer le bout de son nez risque de recevoir un projectile mortel, pendant que la guerre fait rage, Ophélie et Clarissa continuent tranquillement leur conversation sur Philip Roth. »
(J’aime beaucoup la fin de cette scène : « Samuel prend ses trois livres, les deux tomes et l’autre, Antimatière, monte dans sa chambre, s’allonge sur son lit tout habillé, commence à lire, « on signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique, elle se déplaçait d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie…, il lit jusqu’à la fin du premier chapitre, autrement dit, si l’on ne craint pas de recourir à une formule démodée, mais parfaitement judicieuse : c’était une belle journée du mois d’août 1913, puis il s’endort.»
Ah, encore « L’homme sans qualités », soupirerait M.Court…)
Je crois que le héros de ce roman, Samuel, a scruté non sans humour, un certain blog…

Relisant les commentaires de cette nuit, j’apprécie vos interventions comme celles d’hamlet et de Paul Edel.
Mais j’avoue ne pas y trouver le charme paisible de la longue conversation avec DHH à propos du roman d’Edith Wharton…

Pablo75 dit: à

Ah, Pablo, que d’amitiés indéfectibles nous générons entre ces hyènes qui se s’entre-dévoreront à la première occasion!
Chaloux dit:

C’est le phénomène décrit par Swift – à l’échelle de ce blog:

« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. »

Cela a toujours été un excellent signe que les chiens aboient quand la caravane passe… (et ici il y a une belle brochette de roquets nains enragés).

christiane dit: à

Relisant les commentaires de cette nuit, j’apprécie vos interventions comme celles d’hamlet et de Paul Edel.
Et de Jibé, bien sûr !

Pablo75 dit: à

Madame Lèchecul-pètesec en pleine action…

christiane dit: à

Dans la mythologie, Cerbère, le monstre gardien de la porte des Enfers était un chien à trois têtes mais avec…un seul corps… deux têtes tournées à dextre, la troisième contournée, chacune la gueule béante. Des serpents hérissaient son dos et son cou, et il pouvait posséder une queue de dragon. Il était doté de dents terribles, et de venin à la place de la salive ; effrayait par ses aboiements, ceux qui oseraient l’affronter, interdisant l’entrée des Enfers aux vivants, et empêchant les morts d’en sortir.
Parfois…

renato dit: à

male mort. Je me souviens avoir parcurru en 2005 la Malavia — ou Mala via du Rumantsch via Mala — piste muletière déjà fréquentée en epoque pré-romoine qui relie Thusi à Zillis-Reischen. Sa gorge — Viamala-Schlucht — est l’une de plus impressionnantes de la Suisse et fut l’un des obstacles sur la route qui reliait la Lombardie à l’Allemagne.

J’avais conseillé cette promenade à Mauvaise Langue — qui nous narrait ses séjours dans le Canton Grisons —, mais je crois qu’en bon intellectuel il ait préféré éviter.

Ed dit: à

« Si l’Allemagne reprenait par surprise l’Alsace et la Lorraine, il ne s’en serait même pas aperçu »

C’est vexant.

hamlet dit: à

Pablo : « Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. »
 »

pablitoooo faites gaffe ! à force de gonfler votre égo à l’hélium vous risquez d’exploser ou de vous envoler vers une constellation !

vous imaginez la tronche des martiens s’ils vous voient débarquer sur leur planète ? c’est un coup à déclencher une guerre inter galactique !

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…jeudi 10 septembre 2020 à 12 h 26 min.

…mais bien sûr,; les écrivains, se font attachés et n’existent plus, que par les évènements qu’ils subissent, en y accordant un paradoxe de moralité, suivant leurs états d’âmes et leurs sensibilités aux prodiges stratifiés,!…

…Céline, c’est fait connaître, par l’opportunisme,…grâce aux allemands de 1940-45,…de la revanche à Belzébuth,!…

…ces haines mises à nues par les misères du capitalisme des suites de 1914-18,…

…donc, grands écrivains,…du gâteaux sur un plat d’argent d’opportunismes comparés,…

…un grand écrivain, c’est tout de même, celui,…qui englobe tout les évènements passés et à venir, et qui explique mieux, par des exemples, les réussites et erreurs des stratégies des comportements,!…

…en regardant devant, sur les côtés, et derrière soi,…les danger communs, à suivre un chemin ou des doctrines trop dépassées, par les sciences exactes,!…
…pas encore comparatives, en logiques universelles,!…
…à part des profits à très court termes, quoi de neuf docteur,!…
…des virus à la gomme,!…
…du romantisme pourquoi faire,…encore,…
…se crever pour de l’or en barre,!…pour les autres,!…
…des idéologies nombrilistes de tout poils.

renato dit: à

Nous — pluralis majestatis — en avons assez des métaphores du confinnement. C’est comme à l’époque où tous les crètins travaillent sur le 9.11 : sans épaisseur, sans idées, sans un minimum de dignité.

Cela dit, P.S. au precedent post : Viamala-Schlucht :
http://www.montagnavissuta.it/viaspluga-viamalaschlucht.htm

Pablo75 dit: à

Pétomane, il n’y a rien de plus pathétique qu’un crétin volant être drôle avec de la mauvaise foi.

Ta grande spécialité.

Brinqueballe dit: à

Il pleut des hallebardes entre les commentateurs de Gracq et le Grand Meaulne.
Mais qu’est-ce que l’on apprend de tous les côtés!
Cela nous change des roucoulades à la C.
Bravo à tous! 😉

Brinqueballe dit: à

un crétin volant

C’est le top universel!
😉

Pablo75 dit: à

voulant…

Patrice Charoulet dit: à

SEXE / SEXUALITE

Qu’a fait l ‘action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire et si juste, pour n’en oser parler sans vergogne, et pour l ‘exclure des propos sérieux et réglés ? (Montaigne)
*
Et ne croyez qu’on employât au somme De tels moments. (La Fontaine)
*
Vit. La partie de l’ homme qui fait la garce et le cocu. (Richelet, 1680)
*
Il est plus difficile de bien faire l’amour que de bien faire la guerre. (Ninon de Lenclos)
*
Les eunuques haïssent les jouissants. (Voltaire)
*
Il y a un peu de testicule au fond de nos sentiments les plus sublimes et de notre tendresse la plus épurée. (Diderot, 1760)
*
Le besoin de foutre n’ est pas d’ une moindre importance que celui de boire et de manger. (Sade)
*
Sexes. L un a l air d une plaie, l autre a l air d un écorché. (Joubert)
*
Ce brave organe génital est le fond des tendresses humaines. (Flaubert)
*
(Maupassant) Il m a écrit récemment qu’ en trois jours il avait tiré dix-neuf coups ! C’ est beau ! Mais j’ ai peur qu il ne finisse par s en aller en sperme. (Flaubert, 1877)

*
Plus l’ homme cultive les arts, moins il bande. (Baudelaire)
*
La brute seule bande bien et la fouterie est le lyrisme du peuple. (Baudelaire, 1867)
*
Nous ne pouvons faire l’amour qu’ avec des organes excrémentiels. (Baudelaire)
*
Le lit, c’ est comme en chirurgie : il ne faut pas étaler les instruments d’ avance. (Feydeau)
*
Comme un poupon chéri mon sexe est innocent. (Apollinaire)
*
Sainte mère de Dieu, vous qui avez conçu sans pécher, accordez-moi la grâce de pécher sans concevoir. (Anatole France)
*
Quelquefois une femme naissait pendant mon sommeil d’une fausse position de ma cuisse. (Proust)
*
– Je la baiserais bien. (Aristide Briand)
– Dites « volontiers ». (Léon Bérard)
*
Pour lire Freud, mettez des testicules en guise de lunettes.(André Breton)
*
Songez qu’il ya des femmes qui se trouveraient presque déshonorées si elles touchaient la verge de leur mari ou la regardaient. (Léautaud, 1922)
*
Le cul est la petite mine d’ or du pauvre. (Céline, 1932)
*
Le fruit d’ Eve fendu. (Cocteau)
*
Il n’ y a pas d’ unisexuelles. (Colette)
*
La sexualité ne mène à rien. (Camus, 1942)
*
Rien n’ assomme comme les aventures sexuelles des autres. (Jean-Louis Bory)
*
Que nous ont-ils fait ces organes, pour qu’ on n en puisse parler simplement. (Paulhan)
*
La volupté singe la mort. (Mauriac)
*
Dans « masculin », il y a « masque » et « cul ». (Jean-Luc Godard, 1965)
*
Le grand refoulé du monde contemporain n est pas le sexe, mais l Esprit.
(Maurice Clavel)
*
J’ai la queue faible. (Morand, 1969)
*
Le jeu des sens s’ est désencombré du faux excitant du péché. (Abellio, 1971)
*
Ma famille, ce sont les personnes avec qui je couche. (Montherlant)
*
Le monde est racheté par cet instant où une créature humaine, désirable, consent. (Montherlant, 1973)
*
Après avoir fait l ‘amour, le premier qui parle dit une bêtise. (Montherlant)
*
J ‘ai assez d expérience des hommes pour avoir su remarquer que pour presque la moitié des mâles leur sexe n’ est qu’ une espèce de loque. (Jouhandeau, 1974)

La sexualité est un problème politique. (Michel Foucault, 1974)
*
“Histoire d ‘O”, c’ est la Gestapo dans le boudoir. (François Chalais, 1975)
*
Il n’y a pas de rapports sexuels. (Jacques Lacan)
*
Le meilleur préservatif, Madame, c’ est la laideur. (Hervé Bazin, 1976)
*
Il a toujours eu la galipette maudite ! (Michel Audiard)
*
(Le pénis), le canari des Iles sous le ventre. (Frédéric Dard)
*
L’ orgasme transformerait un saint en loup. (Cioran)
*
Il y a une telle ressemblance entre l’amour physique et nos plus bas besoins qu’ elle devrait nous en détourner. (Jouhandeau, 1979)
*
Autrefois, je m’ endormais après. Maintenant, je m’ endors pendant. (Michel Audiard, 1980)
‘ *
Certains hommes sont des godemichés à deux pattes. (Yourcenar, 1980)
*
L’ homme est le seul animal qui prend sur son sommeil pour se reproduire
(François Cavanna)
*
Testis unus, testis nullius. On ne va pas bien loin avec une seule couille. (Desproges)
*
Impuissance. Panne des sens. (Léo Campion, 1982)
*
– Va te faire foutre !
– J’ en viens. (Micheline Dax)
*
Dans la volupté, comme dans les paniques, nous réintégrons nos origines ; le chimpanzé, relégué injustement, atteint enfin à la gloire, l ‘espace d’ un cri. (Cioran)
*
On a toujours été faux cul avec le derrière. (Bernard Pivot)
*
En déplacement, il ne faut jamais perdre une occasion de pisser, de bouffer et de baiser. (Chirac)
*
L avantage de la masturbation est que ça évite les préliminaires. (Jean Yanne)
*
Les cathares refusent la procréation. (Marie-Madeleine Davy, 1989)
*
L amour physique est une impasse. D où un perpétuel va-et-vient. (Gainsbourg)
*
Mon couilliculum vitae est excellent. (Jean-Edern Hallier, 1991)
*
La sexualité est totalement périphérique dans ma vie. (Alexis Philonenko, 1992)
*
La sexualité me lasse. (Alexis Philonenko, 1995)
*
Le sexe masculin est ce qu il y a de plus léger au monde : une simple pensée le soulève. (Frédéric Dard, 1996)
*
Donner de l argent à un (e) partenaire sexuel (le) est le geste le plus naturel et sans doute le plus archaïque du monde. (Michel Tournier, 1999)
*
Le désir sexuel est une faim d’autrui, et ressemble par bien des côtés à une pulsion cannibalesque. (Michel Tournier)
*
On plongeait sa queue dans les frichtis les plus nauséeux. (Nourissier, 2000)
*
Le sexe et la santé sont devenus nos despotes. (Pascal Bruckner, 2000)

Ce sera chair. (Catherine Breillat, 2001)
*
J aime le cul. (Michel Field)
*
Il est plus facile de réveiller un sexe qu une intelligence. (Philippe Bouvard)
*
No zob in job. (Pascal Nègre)
*
L orgasme est devenu comme l école : laïque, gratuit et obligatoire. (Dominique Folscheid, 2003)
*
Le sexe est devenu social-démocrate. (Dominique Folschield, 2003)
*
(Comme on l interrogeait sur sa sexualité) Il y a longtemps que le canari ne chante plus. (Michel Galabru, 2003)
*
Je suis le plus gros sucé de l’ année. (Carlos, chanteur, 2004)
*
L’homme est le seul animal de la création qui a sa queue devant lui et qui lui court derrière. (Franz-Olivier Giesbert)
*
Les préliminaires sont de gauche et la pénétration est de droite. (X, 2009)
*
L’homme a deux cerveaux : un petit et un gland. (Bernard Mabille, 2010)
*
C’ est rigolo, un sexe d enfant sur un corps d homme ! (Amanda Lear, 2011)
*
(De nos jours) … L’ obligation sexuelle jusqu au bord du cercueil… (Robert Redeker, 2010)
*
(Mon sexe) Cela fait déjà un petit moment qu il regarde les chaussures.
(Bernard Mabille, 2011)
*
Il est bisexuel ? C est-à-dire qu’ il en a deux ? (Bernard Mabille, 2012)
*
Il vivait maritalement avec un rouleau de Sopalin. (Philippe Bouvard, 2012)
*
Le Sopalin, c est l’ ami du marin. (Antoine, chanteur de variétés et navigateur, 2013)
*
Il est fou de sa bite. (Fabrice Luchini, 2013)

christiane dit: à

@hamlet,
votre citation, hier (« on signalait une dépression au-dessus de l’Atlantique, elle se déplaçait d’ouest en est en direction d’un anticyclone situé au-dessus de la Russie…, il lit jusqu’à la fin du premier chapitre, autrement dit, si l’on ne craint pas de recourir à une formule démodée, mais parfaitement judicieuse : c’était une belle journée du mois d’août 1913, puis il s’endort.») m’évoquait le début inoubliable de L’Homme sans qualités de Musil.
Elle oriente, ce matin, mes pensées vers Vienne. La Vienne qui étouffe Musil, celle de Wittgenstein, Freud, Schnitzler, Zweig, et plus tard, T.Bernhard, celle des peintres de la Sécession, de Klimt à Schiele, des musées, celle de Mozart, de Strauss et de Schubert. La Vienne des cafés pour intellectuels désespérés et noctambules. La Vienne de l’architecte Loos qui considérait l’ornement comme un crime et qui aimait les façades nues, la Vienne des dorures et des clinquants. Vienne et ses fiacres et leurs cochers imperturbables au chapeau melon. Vienne et ses valses. Vienne entre insouciance et tragédie.
Mais aussi, Vienne et la grande roue du Prater qui tourne, tourne comme un manège et sur elle-même, comme la musiquette à la cithare du Troisième Homme de Carol Reed adapté du roman de Graham Greene,
comme cet espace-commentaires de la Rdl, inchangé au fil des années, si bien croqué dans cette page du roman Antimatière de Maurice Desborels.
Jeu de l’être et du paraître, tourniquet de l’apparence, espace d’illusions avec des rideaux de théâtre peints en trompe-l’œil.

Pat V dit: à

Portrait dans le magazine Idéat d’une grande artiste du désign qui nous a quittés en mai dernier ,qui a travaillé avec Lucio Fontana et Manzoni et Gio Ponti
Portrait : Nanda Vigo (1936-2020), la designer qui sculptait la lumière
LE 28 AOÛT 2020
Artiste, designer et architecte, Nanda Vigo fut tout au long de sa carrière obsédée par la lumière et sa dynamique. En la plaçant au centre de ses créations, elle l’a mise en valeur grâce à des matériaux industriels comme le verre, le miroir ou le néon.
artistique. Elle fréquente dès son plus jeune âge le poète et peintre italien Filippo de Pisis (1896-1956) et le pionnier de l’art abstrait Mario Radice (1898-1987). Ce dernier réalise les fresques de la Casa Del Fascio de l’architecte rationaliste Guiseppe Terragni à Côme. Dans cet édifice en forme de parallélépipède, il joue avec l’ombre et la lumière. A l’âge de 7 ans, la visite de cette bâtisse subjugue Nanda car la perception de sa structure est modifiée par la lumière. Une véritable révélation pour la jeune fille…
Après le Lycée Artistique de Milan, elle intègre l’Ecole Polytechnique de Lausanne. Une fois diplômée, Nanda clôture ses études par un stage de l’autre côté de l’Atlantique aux côtés de Franck Lloyd Wright dans son fief de Taliesin West. L’étudiante admire son architecture mais déclare plus tard avoir regretté ce choix alors qu’elle aurait pu intégrer le studio de Ludwig Mies van der Rohe. L’Américain lui laisse une mauvaise impression en raison de son caractère « irascible » et « arrogant ».
Nanda finit donc par rentrer à Milan en 1959 pour ouvrir son propre studio. Elle se rapproche alors d’artistes tel que Piero Manzoni, avec qui elle forme un couple d’artistes engagés, ou l’immense designer et architecte Gio Ponti, dont elle admire la vision holistique. Nanda rencontre également l’artiste Lucio Fontana et collabore avec lui ainsi qu’avec le peintre italien Enrico Castellani pour la « Casa Pelligrini » (1959).
La Zero House fusionne architecture, art et design
Rebaptisée ensuite « Zero House », cette demeure intègre tous les éléments classiques du travail de Nanda Vigo, figure de Zero. Ce mouvement d’avant-garde prône les expérience perceptive et sensorielle. Ses outils ? La lumière et le mouvement, immatériaux par excellence. Passionnée par la lumière, Nanda Vigo la place au centre de ses créations. Un éclairage de néons blancs est diffusé dans des environnements essentiels et immaculés. L’utilisation de métaux comme l’acier ou l’aluminium, de verres et de miroirs démultiplie et fragmente les images pour déconstruire et reconstruire l’espace. « Zero House » est une fusion entre architecture, art et design
La même année, Nanda remporte un concours public pour un cimetière de Rozzano. Les « tours cimetières » d’une hauteur de vingt étages possèdent un ascenseur en leur centre. Les tombes avec un belvédère sont entourées d’éléments brise-soleil. Ce projet lui apporte l’intérêt de magazines anglo-saxons comme Life ou le Times mais le projet, trop audacieux ne verra jamais le jour…
Passionnée par la lumière
Sa collaboration avec Lucio Fontana continue en 1962. Ensemble, ils créent un environnement pour le centre de recherches esthétique. Lucio Fontana l’invite à réaliser « Utopie » à la Triennale de Milan en 1964, un environnement dans lequel le visiteur déambule sur un sol ondulé recouvert de moquette rouge encadré de murs en aluminium rouge. Le duo choisit des néons rosés pour diffuser la lumière. Pour l’élément sonore, les deux artistes font appel à Umberto Eco pour lire ses propres textes.
Suite à ce succès, Gio Ponti l’invite également à concevoir des environnements pour la Quadriennale de Rome la même année. Il publie également le projet d’une habitation de Nanda Vigo dans la revue Domus qu’il offre à celui qui s’engage à la construire. Nanda complète le chantier pour Giobatta Meneguzzo : ce sera La casa sotto la foglia (1969), l’unique projet que Gio Ponti ait jamais co-signé avec un autre architecte
Murs vitrés, sols moquettés, néons, vernis et longs canapés en fausse fourrure
A cette période et jusqu’à la fin des années 70, Nanda Vigo réalise bien d’autres espaces d’habitations comme la Casa Gialla (la maison jaune), la Casa Blu (la maison bleue) et la Casa Che Non c’e (la maison qui n’existe pas). Elle conçoit également la Casa Nera (la maison noire) pour un collectionneur qui désire contempler les œuvres de sa collection à l’unique lueur d’une bougie. Ces créations réunissent murs vitrés, sols moquettés, néons, vernis et longs canapés en fausse fourrure. Nanda lance finalement sa propre ligne de mobilier baptisée « Chronotopy » en 1970. Elle y utilise la lumière comme élément principal ainsi que des matériaux industriels qui la reflètent.
Son lampadaire Goldengate reçoit le New York Award for International Design en 1974. La designer reçoit également le prix Saint-Gobain deux ans plus tard pour son utilisation innovante du verre. Naviguant entre art et design, Nanda participe en 1982 à la 40e Biennale de Venise et assure la commission de l’exposition Piero Manzoni au Palazzo Reale de Milan. Ses œuvres sont exposées en 2014 au Musée Guggenheim de New York lors d’une rétrospective consacrée au mouvement Zero. A la fin de sa vie, Nanda Vigo partageait sa vie entre Milan et le Kenya. Elle est décédée le 20 mai 2020
( From Ludovic Factori fb.)

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DHH dit: à

@Patrice Charoulet

la constitution d’un tel florilège indiquerait-elle que vous ne pensez « qu’à ça « ?

lmd dit: à

@ Bloom, effectivement je peux entendre les cloches de Saint-Victor. Mais je n’ai jamais entendu parler du fémur de Saint-Victor. Je suis étonné.

@ Hamlet, envisagez-vous un partage des droits d’auteur?

Copier des citations pour les coller au bon endroit.

Chaloux dit: à

« Pacotille » n’était pas entre guillemets, il y avait donc peu de chances qu’il s’agisse d’une citation.

hot pepper dit: à

” Los quijotes del café miran extasiados los ventiladores de techo como si fuesen molinos de
viento.”
” Les Don Quichotte de café regardent les ventilateurs du plafond avec autant d’extase que s’ils étaient des moulins à vent.”
Ramon De la Serna.

closer dit: à

Vexant pour les lorrains Ed. Bien d’accord avec vous.

l’ombelle des talus dit: à

« Calcutta et Bombay »

closer dit: à

Soyez bref Charoulet!

Pablo75 dit: à

Portrait dans le magazine Idéat d’une grande artiste du désign qui nous a quittés en mai dernier, qui a travaillé avec Lucio Fontana et Manzoni…
Pat V dit:

C’est un exploit de « travailler » avec deux escrocs? (Elle a travaillé avec la merde en boîte de Manzoni? C’est elle qui l’a malaxée?)

C’est ahurissant tout ce que les Moutons Obéissant avalent comme arnaque à partir du moment où il est institutionnalisé par le fric.

John B dit: à

Soyez bref Charoulet!

Plus c’est long, plus c’est bon.

Pat V dit: à

C’est elle qui l’a malaxée?

Geste originaire et originel de l’art de la sculpture.
 » J’ai pris de la boue et j’en ai fait de l’or »
De la préhistoire à Giacometti, le liquide et le solide.
C’est vrai qu’après on y a mis un peu moins les mains…
😉

Ed dit: à

Mais je SUIS Lorraine, closer.

Pat V dit: à

C’est vrai qu’après on y a mis un peu moins les mains…

Un certain puritanisme de l’art contemporain.

Chaloux dit: à

Rototo, votre attitude intellectuelle est indéfendable, surtout de la part d’un monsieur je sais tout tel que vous. Si le savoir, contrairement à ce que vous tentez de faire croire n’est pas toujours au rendez-vous, l’hystérie, elle, n’est jamais très éloignée.
Laissons donc Maurras à son purgatoire et Toto à ses purgations.

closer dit: à

J’aurais du écrire « pour nous lorrains »!

hamlet dit: à

Christiane, oui c’est première phrase de l’HSQ contient tout ce qui va suivre.
Vienne est la ville d’Europe qui a connu la transition la plus courte entre le monde ancien, celui de Sissi, les valses, l’Empire Austro-hongrois etc. à celui de Freud, Wittgenstein et le Cercle de vienne, Musil a vu très tôt le danger politique que cela représentait.
Entre la formule météorologique moderne, technique, « dévitalisée » et l’ancienne plus poétique le plus important c’est la transition : « si l’on ne craint pas de recourir à une formule démodée, mais parfaitement judicieuse » : tout y est : « ne pas craindre » et réconcilier le démodé avec le judicieux.
C’est une position très anti-nietzschéenne, qui voyait dans l’acceptation du moderne de la décadence (cf Spengler) de l’hypocrisie, de la bassesse du mensonge et du double langage : Musil va démontrer que Nietzsche (on pourrait dire la même choses de tous les autres anti modernes de toutes les époques) se trompe, que cette contradiction entre les mondes n’entraine pas forcément de la décadence et du mensonge, mais représente une richesse et une équation à résoudre pour l’esprit et c’est la position que va adopter Ulrich quand il se retrouve face à des personnages comme Clarisse, Walter et d’autres « anti-modernes ».

Pablo75 dit: à

” Los quijotes del café miran extasiados los ventiladores de techo como si fuesen molinos de
viento.”
” Les Don Quichotte de café regardent les ventilateurs du plafond avec autant d’extase que s’ils étaient des moulins à vent.”
Ramon De la Serna.
hot pepper dit:

Excellente « greguería » de Ramón Gómez de la Serna. « Les quichottes de café regardent en extase les ventilateurs de plafond comme s’ils étaient des moulins à vent. »

Sur mon tas de livres « À lire d’urgence », j’ai depuis des années las greguerías completas de R.G. de la S. (« Total de greguerías (1927-1960) » (Galaxia Gutenberg, 2014), qui est le vol. VIII de ses « Obras completas », un livre au tirage très
limité presque impossible de trouver d’occasion que j’ai payé à sa sortie 75 € (presque 1500 pages, plus de 10 000 greguerías). Quand on le trouve d’occasion il est maintenant entre 600 et 800 €.

Je ne sais pas s’il existe une bonne anthologie en français des greguerías de Ramón (comme on l’appelle), qui est le meilleur aphoriste espagnol depuis Gracián (et qui était très francophile – c’est en France qu’il a appris l’art de l’aphorisme, en lisant, entre autres, Pascal, Rivarol, Chamfort, Baudelaire et surtout Jules Renard).

Beaucoup de ses greguerías (mot qu’il a inventé) sont intraduisibles, mais bien d’autres passent très bien en traduction.

R.G. de la S. est l’un de ses auteurs (comme Eugenio d’Ors) que s’ils avaient été français au lieu d’espagnols, ils seraient beaucoup plus connus comme des grands écrivains dans le monde entier.

Ed dit: à

Mince closer. Vous venez d’où ?
Moi j’ai fait presque toute ma scolarité en Lorraine : Vosges, Metz et enfin Nancy. Et donc lorsqu’on me demande de quelle région je viens, je réponds de Lorraine, même si je n’y ai pas mis les pieds depuis des lustres. Il faut bien donner satisfaction aux gens qui vous posent des questions.

Pablo75 dit: à

…connus comme grands écrivains…

Chaloux dit: à

Rappelons à Cricri gobe tout que l’anthrax est un furoncle à plusieurs têtes. Une vraie photo de famille d’elle-même et de ses « amis ».

(Paimpopol s’est-il perdu en mer en allant à la pêche aux moules?)

rose dit: à

Hamlet

« Christiane, oui c’est première phrase de l’HSQ contient tout ce qui va suivre.
Vienne est la ville d’Europe qui a connu la transition la plus courte entre le monde ancien, celui de Sissi, les valses, l’Empire Austro-hongrois etc. »

Etc.
La forêt noire 🥮 dslée pas les bonnes lunettes

renato dit: à

Voilà la reaction niveau maternelle du troisième couteau Chaloux, je l’attendais : il se prend pour un Ancien et il n’est qu’une pauvre chose inconsistente. J’attends impatiemment un autre vomi du petit.

hot pepper dit: à

R.G. de la S. est l’un de ses auteurs (comme Eugenio d’Ors) que s’ils avaient été français au lieu d’espagnols, ils seraient beaucoup plus connus comme des grands écrivains dans le monde entier.
C’est vraisemblable Pablo 75.
Voyez le compte fb de Patrick Ducray, ancien professeur de philosophie au lycée français de Barcelone qui publie quotidiennement une  » gregaria » de G. de la Serna.
Certaines sont effectivement intraduisibles, voire énigmatiques.
Il s’agit d’un groupe  » privé « .
https://www.facebook.com/groups/214688856468885/

x dit: à

et alii : pas « idéaliser les auteurs », non (j’ai retrouvé un article du Rambler où Samuel Johnson analyse la différence sur le plan moral entre l’auteur dans l’œuvre et l’homme ou la femme dans le siècle ; si ça intéresse quelqu’un…).
S’occuper des textes avant et plus que leurs auteurs.
Et ici, ne pas refuser une information (solide et référencée, vérifiable) sous prétexte que je n’aimerais pas, par ailleurs, les comportements du commentateur qui l’apporte.

Les deux « pièces ajoutées au dossier » ont donc été lues sans prévention. Ce que j’en dis les concerne et non le canal par lequel elles me parviennent. (Merci pour le lien qui donne accès à l’intégralité de l’article.)
Elles apportent des informations quant à l’opinion de GIDE ou celle de Sartre, intéressantes pour ceux que passionne Alain-Fournier (même si ceux-là les connaissaient certainement déjà. Je ne fais pas partie du lot, n’ayant pas rouvert Le Grand Meaulnes depuis l’adolescence).

En ce qui concerne l’opinion de Gracq à propos du Grand Meaulnes, dommage qu’aux citations faites par J. Sarocchi ne correspondent pas les références (ouvrage, numéro de page), d’autant plus nécessaires que les Lettrines, Carnets, etc. ne comportent pas d’index. (À part celui que l’on se bricole soi-même, où apparaîtront surtout les auteurs ou les lieux qui intéressent CE lecteur particulier de Gracq : on ne s’étonnera donc pas (voir plus haut) que mes exemplaires soient dépourvus d’indexations-maison concernant Alain-Fournier).
Pablo, une question : cette absence est-elle du fait de J. Sarocchi ou bien n’avez-vous pas recopié le contenu des notes (de bas de page ou de fin) ? Si vous avez préféré ne pas alourdir « les pièces du dossier », vous serait-il possible de les rétablir ?
(On peut se moquer des thèses, mais on voit là que les principes de bonne méthode enseignés à cette occasion ont une utilité certaine.)

• J. Sarocchi cite le passage de Gracq signalé d’emblée par Paul Edel (Lettrines 2, 52-53), donc très en amont dans la discussion.
N’étant pas de ceux qui lisent en diagonale, vous l’aviez certainement remarqué, pourquoi ne pas le dire ? La probité intellectuelle aurait voulu que la chose fût signalée à l’attention de ceux qui survolent ces échanges.

• Je n’arrive pas (pour l’instant) à retrouver l’autre passage qu’il mentionne (Sologne, « équipée ») ; logiquement ce devrait être dans les Carnets du grand chemin. Modifiera-t-il mon interprétation, je ne le saurai qu’une fois ce passage identifié et lu.

Que les extrapolations qui suivent vous agréent et qu’elles vous paraissent mieux dignes de foi que les miennes (avec J.Sarocchi vous savez à qui vous avez affaire, et il s’agit d’un livre publié et non d’un commentaire de blogue) ne me choque pas spécialement.
Mon « dossier » qui comporte d’autres citations ne m’amène pas tout à fait aux mêmes conclusions, voilà tout.

Mais que des citations de seconde main, non référencées, vous semblent automatiquement plus probantes que celles que l’on prend la peine de donner ici (le poids de la signature, « l’autorité » l’emportant sur la précision) ne facilite pas la discussion (a priori, l’objectif d’un forum).

Ajout.
un autre passage de Lettrines 2 relie à nouveau Jammes et Alain-Fournier :

« J’ai vécu encore en familiarité avec les choses dont [Jammes] parle : l’eau de puits bleue, la caverne fraîche et ténébreuse des maisons bourgeoises de l’été, les fleurs de jardin de curé […] les petits métiers exigus et pittoresques […] Une campagne encore toute d’intelligence avec la plante et la bête, artisanale et ingénieuse, vivotant parcimonieusement, mais sur le produit pur […]
Oui, tout cela, je le retrouve chez lui […] Mais, dans ses vers, je ne l’aime pas, alors que j’aime encore la poésie des préaux d’école vides d’Alain-Fournier. » (Lettrines 2, 107-109

P.S. L’avis de Paulhan sur la difficulté des romans d’Audiberti, adressé à l’auteur dans leur correspondance vous intéresse-t-il ?
(Mentionné cette nuit, à propos d’une « troisième voie » entre d’une part la préservation d’une forme romanesque inchangée, au risque de la « fabrication » afin de préserver un merveilleux qui a déserté l’époque (Alain-Fournier vu par Gracq, selon moi) et d’autre part le rejet, la condamnation radicale du genre « roman » par l’orthodoxie surréaliste pour mieux accueillir le merveilleux ?
Troisième voie recherchée et pratiquée, de manière différente, par Gracq romancier.)

de nota dit: à

Les « greguerias » ont été publiées en janvier 2019 par les éditions Classiques Garnier, la traductrice est Laurie-Anne Laget, maîtresse de conférences à Paris III, son sujet de thèse: » les premières greguerias dans le creuset artistique des années 1910, formation littéraire et réception de Ramon Gomez de La Serna, dit assez sa légitimité…Larbaud fut le premier à donner une traduction en français des greguerias dans les années 20, enfin, la Table Ronde publiera prochainement l’autobiographie de Ramon « Automoribundia »

Chaloux dit: à

On pose la question de savoir si l’orgueil de Toto, notre fameux garçon d’étage, qui a tout appris -dit-il- mais a passé son existence à recurer les bidets dun hotel de passe, est en crème fouettée ou en nougat.

closer dit: à

Je viens de « l’intérieur » Ed, comme disent ou disaient les alsaciens, autrement dit de la Lorraine qui n’a pas été annexée par « les boches », « les fridolins », deux termes que vous n’avez sans doute jamais entendus, étant de la génération suivant la mienne… »Ils nous envahissent tous les vingt ans »…Un peu vrai tout de même… »Ils » ont bu la cave de mon grand père et saccagé méthodiquement toute la maison…tout à fait vrai. Il y a d’autres souvenirs plus agréables, la Saint Nicolas, le pain d’épice, les sapins, Jeanne d’Arc, la Colline inspirée…

Mais je l’ai quittée très jeune et n’y ai pas fait du tout de scolarité. Il reste un halo de souvenirs, de légendes familiales…

Je n’ai pas de haine contre les allemands, rassurez-vous. J’ai toujours refusé l’idée de culpabilité collective. Au contraire, j’ai essayé d’apprendre l’allemand pour acquérir la langue de certains de mes ancêtres. Mon niveau est très moyen, ayant commencé à l’âge adulte et ayant travaillé essentiellement en anglais, comme tout le monde (en dehors du français bien sûr).

Pablo75 dit: à

Voyez le compte fb de Patrick Ducray…
hot pepper dit

Je n’ai pas Facebook.

« Certaines sont effectivement intraduisibles, voire énigmatiques. »

Intraduisibles, oui; énigmatiques, j’en connais pas (peut-être elles le deviennent en français, à cause de la traduction – il y en a aussi de très « espagnoles », que les étrangers ont du mal à comprendre – surtout entre les humoristiques). Ramón G. de la S. est un écrivain très clair et ses « greguerías » se publiaient dans la presse et étaient très populaires.

Un exemple de greguería énigmatique?

Pat V dit: à

…plutôt présenter le travail de Nanda Vigo elle-même:

Certainement que vous vous adressez à mon commentaire, lmd, mais il se termine par un lien avec une œuvre de Nanda Vigo.
Que signifient donc vos trois petits points et votre « plutôt »?
Autre que ses œuvres de design, ici :

https://scontent.fcdg1-1.fna.fbcdn.net/v/t1.0-9/119093250_850628982427345_5501497857904270386_n.jpg?_nc_cat=109&_nc_sid=8bfeb9&_nc_ohc=KpiwT_bWAb8AX9Uoc_8&_nc_ht=scontent.fcdg1-1.fna&oh=abe6560989e0f273ceed40efc214147e&oe=5F7E0942

Pablo75 dit: à

Merci de nota. Je vois qu’il est aussi cher le kg de greguerías en français qu’en espagnol (quoique en espagnol il y a des anthologies en poche à moins de 10 €)…

« Ramón Gómez de la Serna est probablement l’un des écrivains en langue espagnole les plus en vue du XXe siècle. Son oeuvre au long cours, les Greguerías (Brouhahas), a influencé toute la poésie d’avant-garde hispanique, au point que l’auteur les considérait comme son « sésame universel ». Ce volume en constitue la première édition critique bilingue. Il vise à rendre en français l’originale vision du monde et la singulière poésie du quotidien de Ramón Gómez de la Serna, ainsi que la richesse des images et jeux de mots présents dans ses Brouhahas. Il offre également un essai de l’auteur sur la genèse et la portée de cette forme brève qui a fait son succès, ainsi que deux séries de textes inédits trouvés parmi ses derniers manuscrits. »

https://www.amazon.fr/Greguer%C3%ADas-Brouhahas-Ramon-Serna-Gomez/dp/2406083888/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=de+Ramon+Gomez+de+La+Serna+Classiques+Garnier&qid=1599744786&sr=8-1

Je vais voir si je trouve cela dans une bibliothèque municipale, pour regarder la traduction de près. Mais cela commence mal, parce que le titre français c’est du n’importe quoi: « Brouhahas ». Je ne vois vraiment pas la relation entre un « brouhaha » et un aphorisme. C’est même le contraire, un aphorisme étant une phrase claire et nette. Je ne comprends pas d’où ça sort ce titre (peut-être c’est Ramón lui-même qui l’a suggéré, mais même dans ce cas-là cela continue d’être une mauvaise idée).

hot pepper dit: à

Un exemple de greguería énigmatique?

Il faudrait que je reprenne le fb de P. Ducray dans le détail et je pratique plusieurs activités à la fois en ce moment précis.
Mais cet auteur me passionne absolument, Pablo75!

Chaloux dit: à

Je suis aussi en partie lorrain, de Toul. Ma trisaieule touloise detestait que l’on dise du mal des prussiens mais ses parents avaient été décoré après la guerre de 70 pour faits de résistance.

Ed dit: à

« deux termes que vous n’avez sans doute jamais entendus »

Ben didons, faut pas pousser hein. Même mon neveu de 17 ans parle ainsi (la honte).

Moi aussi je viens de la Lorraine jamais annexée (plaine des Vosges). Enfin mes ancêtres plutôt. Je suis plus culturellement marquée par la Lorraine que vous en revanche : St Nicolas oui (et le père Fouettard alias la maman – non ce n’est pas une blague – d’un gamin de l’école ahah), mais aussi pâté lorrain, quiche lorraine (beurk), tarte à la mirabelle et liqueur de ce même fruit distillée dans le jardin.

Bref. J’arrête de raconter ma vie et retourne à mes papiers.

et alii dit: à

« les boches », « les fridolins », deux termes que vous n’avez sans doute jamais entendus, étant de la génération suivant la mienne…
non seulement j’ai entendu les deux termes, mais j’ai lu « boche » sur une plaque commémorative à PARIS près du siège du PC

christiane dit: à

@hamlet,
vous écrivez : « […]Musil va démontrer que Nietzsche se trompe, que cette contradiction entre les mondes n’entraîne pas forcément de la décadence et du mensonge, mais représente une richesse et une équation à résoudre pour l’esprit et c’est la position que va adopter Ulrich quand il se retrouve face à des personnages comme Clarisse […] ».

J’ai retrouvé dans ses journaux – non destinés à la publication – (Seuil) – traduction Philippe Jaccottet d’après l’édition allemande d’Adolf Frisé – en date du 20/11/1902, (il avait 21 ans…) un poème de Baudelaire suivie d’une réflexion qui va déjà dans le sens de sa pensée :
« L’étranger
« Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! »
Charles Baudelaire
————————————————————————————————
Je n’ai pas lu Kant jusqu’au bout, cela ne m’empêche pas de continuer à vivre, et je ne risque pas de mourir de honte parce qu’un autre aurait compris le monde intégralement avant moi.
Il y a des vérités, mais pas une vérité. Je puis parfaitement soutenir deux affirmations absolument opposées et avoir raison dans les deux cas. Il ne faut pas comparer le poids de deux pensées : chacune est un monde en soi. Voir Nietzsche. dès qu’on veut trouver chez lui un système, hors celui de la liberté intellectuelle du sage, quel fiasco. » (pp.34/35 – cahier 4 (1899 ? – 1904) – tome 1).

Ed dit: à

Bah Chaloux ca n’a pas d’importance à ce niveau. Ce qui compte, c’est la culture dans laquelle on a baigné et/ou les lieux où l’on a vécu. Par exemple, j’ai grandi dans la Beauce, mais culturellement il m’en reste peu. Donc je viens un peu de la Beauce aussi, mais pas trop.

(Tin j’ai dit que j’arrêtais).

lmd dit: à

Pat V, les … figurent ce qu’on pourrait dire du commentaire automatique de Pablo75.
________
Un excellent éditeur marseillais, André Dimanche, a publié dans les années 90 une belle série de livres de Ramón Gómez de la Serna.

renato dit: à

Organisé avec Tommaso Trini l’inauguration de Scarabeo sotto la foglia résidence secondaire du collectionneur Giobatta Meneguzzo, transformation par Nanda Vigo d’un projet de Gio Ponti. Souvenir du Castellani doublé par un miroir.

et alii dit: à

« Boche » vient-il de « alboche » ?

« Alboche » désignait à l’époque une personne à fort caractère et à l’esprit un peu obtus, une « tête de bois ». Il s’agissait très vraisemblablement d’un terme de formation argotique forgé à partir d’al(lemand) et de (ca)boche. Ce surnom désignait nos voisins germaniques,… plutôt têtus et obstinés. Ce terme serait d’abord apparu dans l’est de la France et se serait étendu ensuite à l’ensemble du territoire. L’aphérèse « boche » pour alboche (comme « pitaine » pour capitaine) vient aussi peut-être de bosse, « tête » que l’on retrouve dans caboche (cap, « tête »).
http://www.histoire-passy-montblanc.fr/histoire-de-passy/de-la-prehistoire-au-xxie-s/la-guerre-de-1914-1918/a-la-recherche-des-poilus-de-passy/origine-et-sens-du-mot-boche/

D. dit: à

Pourtant je te trouve culturellement très beauceronne, Edwige. Ne va surtout pas le prendre comme un reproche.

D. dit: à

Moi je suis du Cantal. Et à vrai dire il n’existe guère mieux comme pays et comme habitants. Preuve en est que tout le monde se bousculait pour grimper au Puy Mary cet été.

Marie Sasseur dit: à

Probablement Et Al.
A Passy sont passées des célébrités , dans cette montagne magique, on y a vu H.Barbusse…

D. dit: à

C’est vrai, renato, ces histoires de bidets ?! Remarquez moi je ne m’arrête pas à ça. Sachez-le.

D. dit: à

Vous êtes d’où, Marie Sasseur ?

renato dit: à

Ce sont, D., les projections que Chaloux le Troisième Couteau fait sur les autres de son quotidien — le temps passant c’est même amusant car il se definit pas sa propre narration, donc je laisse piser.

Phil dit: à

joli, dear Renato, de laisser piser sans tour-mente.
pris la quiche au vol et lu un « beurk » de Ed La Lorraine, lard ou fromage, il faut choisir.

Pablo75 dit: à

@ de nota

Merci pour ce lien, très complet. J’avais oublié que Ramón G. de la S. avait pris un vieux mot espagnol que personne n’utilisait depuis des siècles et lui a inventé une nouvelle signification. D’où l’histoire du « brouhaha ».

Dans l’article on cite quelques excellentes « greguerías·:

Quand l’aspirateur du voisin du dessus est en marche, il avale toutes les idées que nous avons.

Le cyprès, c’est un puits devenu arbre.

Les cendres des fumeurs aseptisent la blessure du vent

Agonie : mot très court, qui parfois s’éternise.

On dirait que le L balance un coup de pied à la lettre qui le suit.

Si en parlant avec elle au téléphone vous sentez son parfum, c’est que vous êtes amoureux.

Lorsqu’on observe les étoiles, on navigue toujours.

Le souffleur, c’est l’écho avant la voix.

Chaloux dit: à

Toto est le type de l’homme superieur à toute la Création qui n’a strictement aucune preuve à fournir, si ce n’est une biographie artistique qui n’est certainement aux trois-quarts qu’un doux rêve, et qui ne laissera tout au plus derrière lui qu’une épitaphe hyperbolique, composée dans un summum dépité d’amour de soi proche du delire. Je préfère que ce premier balai de garde-robe à tendance hyper narcissique me considère comme un troisième couteau : ce sera toujours plus propre.
(En douze ans, je n’ai pas lu une phrase intelligente de prince de l’esprit. Personne non plus ne lui en fait la remarque). Génie en circuit fermé.

renato dit: à

Ah, le Chaloux ! Toujours dans l’autoportrait.

Marie Sasseur dit: à

Vous êtes d’où, Marie Sasseur ?

Si on te le demande, tu diras comme dans la chanson: d’un pays qui n’existe plus.

Chaloux dit: à

Trop facile.

gisèle dit: à

Généralités désordonnées. Il est difficile de faire une remarque précise, la faute à l’absence de dates,qui oblige à archiver des posts entiers.
J’ai lu avec intérêt le long commentaire de x à propos de Gracq/ Fournier.Une seule petite précision ,la correspondance Rivière-Fournier est en 2 volumes,il y eut une 1° édition (2 vol)qui avait été expurgée; il y eut ensuite une 2°édition non expurgée, procurée par Alain Rivière, le fils de J.Rivière et qui rétablit des vérités « oubliées ».J’essaierai de retrouver les textes de Gracq.
Que Ramon Gomez de la Serna apparaisse ici est tout-à-fait excellent; j’ai lu « la femme d’ambre » traduit par jenesaispluski, mais publié par André Dimanche,éditeur hors pair;consulter son catalogue est un vrai bonheur, et lire les livres qu’il contient,un bonheur tout aussi grand, par la qualité des auteurs et la qualité du travail d’édition. J’ai « la collection des peintures de Joë Bousquet » (chez Harmonia Mundi) livre étonnant car il raconte la manière dont Joë Bousquet (que ts connaissent sur ce blog) qui n’était pas très argenté, réussissait à acquérir les toiles qu’il convoitait,dévouement énergique de ses amis, et sa passion acharnée. C’est tout un monde artistique qui revit. [j’ignore si le catalogue de A.Dimanche est intégralement repris par Harmonia Mundi]

gisèle dit: à

@ christiane. Pourriez-vous me redonner avec plus de précision, la référence que vous avez citée dans un post récent après le petit poème de Baudelaire :
pages34-35 cahier 4 tome 1. Quel est le titre du livre, l’auteur? Le sujet m’intéresse, mais je me suis perdue.
Si c’est possible, bien sùr, merci.

hamlet dit: à

merci Pablo, j’aime bien celle-là :

« Si en parlant avec elle vous sentez son parfum, c’est que vous n’avez pas encore chopé le Covid. »

renato dit: à

De Ramon Gomez de la Serna lu Sghiribizzi — traduit par Gesualdo Bufalino —, et La donna d’ambra. J’ai d’autres titre dans la pile à lire en cas de désamour de la litterature — ce qui n’est pas rare —.

hamlet dit: à

christiane « Je n’ai pas lu Kant jusqu’au bout, cela ne m’empêche pas de continuer à vivre… »

merci ! 1902 il a 22 ans, 4 ans plus tard il écrit Törless où il finit de régler ses comptes avec Kant.

Il incarne cette Vienne qui s’est détournée de la philosophie allemande dons laquelle il ne peut pas exister plusieurs vérités, mais une seule (Absolue) Vérité avec un immense V hégélien.

Nous continuons de croiser, encore, de nos jours, des Types qui, incongrument, continuent de nous pondre des Majuscules à tous leurs Gros Mots, comme si ces Majuscules continuaient de nous impressionner.

Musil est le seul écrivain ayant participer à ce mouvement ayant pour objectif de virer ces p.tains de Majuscules à la C.n qui n’ont eu de cesse d’alourdir le monde.

hamlet dit: à

désolé : ayant particypé

Bloom dit: à

Mais je n’ai jamais entendu parler du fémur de Saint-Victor. Je suis étonné.

C’est un fémur plus un tibia ou un péroné…Ils sont sur la droite du choeur, pieusement préservés dans un écrin en bois transparent, surmonté d’une légende, St. Victoris Mart.Massillien. En fin de journée, la lumière qui filtre par les vitraux lave de couleurs somptueuses le sol de pierre…Si vous avez le temps…

christiane dit: à

Bonsoir, Gisèle,
il s’agit du premier tome des journaux de Robert Musil traduit par Philippe Jaccottet et paru aux éditions du Seuil.
Une longue histoire… Ces journaux (« cahiers ») de Robert Musil ont été publiés, en allemand, en 1976 par Adolf Frisé sous le titre Tagebücher (Journaux). Frisé expliquait dans sa préface que, le 14 janvier 1951, Anne Rosenthal, la fille de Martha Musil lui écrivit de Philadelphie à propos des papiers posthumes de Robert Musil, restés depuis la mort d sa mère en août 1949, sous la garde de son frère, à Rome, contenant les chapitres inachevés de « L’Homme sans qualités », des manuscrits inédits (dont les proses brèves des « Œuvres pré-posthumes »), la conférence de Vienne, des poèmes… (Ces cahiers qui n’étant pas destinés à la publication, elle pensait qu’il ne fallait pas les inclure dans ce désir d’une édition complète de son œuvre, leur valeur ne paraissait pas très grande aux yeux de la famille…)
Or, Martha Musil, s’y était intéressée, les classant par thèmes. Mais tout était resté au stade préparatoire… Frisé décida de publier avant la nouvelle édition de « L’Homme sans qualités », un premier choix, de plus de vingt pages, du cahier de journal 33 commencé en 1937, sous le titre « Esquisse pour une biographie ». Anne Rosenthal en découvrant ces pages fut impressionnée. Ainsi les cahiers se retrouvaient au centre de l’attention. Là, commença la transcription d’un bon millier de pages. L’éditeur allemand évoqua la grande difficulté de ce travail. Adolf Frisé poursuivit ce travail, relisant, complétant. Les premières notes des cahiers remontent à 1899, les dernières datent de septembre 1941, quelques mois avant sa mort. Ils sont le complément indispensable à la lecture du roman (LSQ) et sur sa vie, sa façon de penser et d’écrire.

Quant à leur publication en français : 40 cahiers dont 32 seulement ont été retrouvés. 25 constituent le volume I des Journaux. Philippe Jaccottet a fait un travail extraordinaire, scrupuleux. Le dernier cahier de ce volume est le cahier 10 ( contenant des notes de 1918- 1921- 1929- 1939 et des pages non datées. Il y parle de Thomas Mann, de Nietzsche, de l’écriture, de la loi des grands nombres, de la jeunesse allemande, du bolchévisme, de l’expressionnisme, des astrologues, du Pôle Sud., du transport des blessés venus de Pologne, de la guerre… mais aussi des esquisses des « écrits pré-posthumes », de LSQ. Tout est mélangé comme cela devait l’être dans ses cahiers ! 700pages…

rose dit: à

Exemples
« Elles attendaient chaque matin ces mignonnes, le moment de se réjouir des manifestations de sa haute gentillesse, c’était du nanan. »Louis-Ferdinand Céline – Voyage au bout de la nuit
et une pub:
https://nananpatisserie.fr/

Elles sont superbes et alii.
Envie de bosser chez elles six mois, en stage.

Chaloux dit: à

@Pablo. J’ai aussi acheté l’édition Folio de l’homme de cour, qui contient un essai de Marc Fumaroli de près de 250 pages. Est-ce que tu l’as lu? Pour moi novice en Gracian, un enchantement.

rose dit: à

Elles sont superbes et alii leurs pâtisseries.
Mais y a pas le mont Fuji.

rose dit: à

Nafitassou

Nafissatou non ?

renato dit: à

« Ses gestes surtout le distinguaient. Il prenait des mots à même sa bouche et, les enlevant, les faisait miroiter un moment entre ses doigts, comme des bagues. »

C’est comme si Jules Renard avait lu Greguerías, il est vrai que selon Borges, Renard aurait inventé la chose et Gómez de la Serna le nom de la chose.

Jibé dit: à

« C’est un fémur plus un tibia ou un péroné…Ils sont sur la droite du choeur, pieusement préservés dans un écrin en bois transparent, surmonté d’une légende, St. Victoris Mart.Massillien. En fin de journée, la lumière qui filtre par les vitraux lave de couleurs somptueuses le sol de pierre…Si vous avez le temps… »
quand on lit ça hors contexte, ça vous a un petit côté gothique/vampire… du nanan!
Sans rire, j’imagine les couleurs jouant sur le reliquaire, j’ai tjs adoré ces choses-là, et la foi baroque vaguement recyclée du paganisme que ces pratiques révèlent.
Les vanités m’ont aussi toujours beaucoup ému, tout cet art du XVIIème siècle notamment. Merci de me mettre ça en tête!

Chaloux dit: à

Amusante, la petite anthologie de M. Charoulet. Mais d’où vient la phrase de Yourcenar qui paraît si improbable? J’aimerais le savoir.

Avant de d’aller chez G. Joseph Sorbonne, passé chez Delamain. Vide, en travaux, rouvre dans deux mois. Bouleversant. Une de mes premières librairies, avec Vendredi, rue des martyrs. Je ne m’y savais pas si attaché. Là j’ai acheté « le rivage des syrtes », (le regard si clair, si perçant de Corti qui vous inspectait à travers la vitrine m’impressionnait trop pour que j’entre rue de Medicis,- on ne dérange pas les demi-dieux),- et mon premier Montaigne, il y a pres de quarante ans. Le samedi soir, je rentrais dans ma campagne avec soulagement : la ville me faisait mal, un peu comme dans Malte Laurid Bridge. Je ne verifie pas, les noms propres n’ont pas d’orthographe me disait-on autrefois.

Jibé dit: à

« Il y parle de Thomas Mann, de Nietzsche, de l’écriture, de la loi des grands nombres, de la jeunesse allemande, du bolchévisme, de l’expressionnisme, des astrologues, du Pôle Sud., du transport des blessés venus de Pologne, de la guerre… mais aussi des esquisses des « écrits pré-posthumes », de LSQ. Tout est mélangé comme cela devait l’être dans ses cahiers ! 700pages… »
alors ça, il me les faut! Très content d’avoir à découvrir! merci merci Gisèle & Christiane

D. dit: à

Eh oui la sublime Diana Rigg s’en est aller.

Jibé dit: à

C’est Malte Laurids Brigge, je crois
mais ça n’est pas si important, c’est vrai

rose dit: à

Nafissatou Diallo non ? De mémoire.

rose dit: à

Jibé dit: à
« C’est un fémur plus un tibia ou un péroné…Ils sont sur la droite du choeur, pieusement préservés dans un écrin en bois transparent, surmonté d’une légende, St. Victoris Mart.Massillien.

Il y a un morceau de Marie Madeleine aussi ds la merveilleuse basilique de Saint Maximin ; mais je ne sais pas quel bout d’os dans le reliquaire.

renato dit: à

Franco Maria Ricci est rentré dans le chaos.

hamlet dit: à

Jaccotet a effectivement fait un travail incroyable, en plus de l’HSQ, des Journaux il s’est aussi occupé des « Essais, conférences, aphorismes et réflexions » d’après l’édition de Frisé (Seuil 1978) et aussi des « Lettres choisies » (Seuil 87).

J’imagine même pas le boulot que ça doit représenter.

C’est pour ça que je suis un fan absolu d’une personne comme Mr Court, je l’imagine bien se lancer dans des boulots de ce genre, ou des commentaires de x qui sont d’une précision nanométrique.

Sinon nous vivons dans un monde de l’approximation, même la critique est devenue approximative. Comme Pablo qui arrive à coller une étiquette sur un type après 2 commentaires.
Du coup ça me peine un peu de voir Mr Court se prendre le chou avec des types comme Pablo ou Chaloux, moi encore, mais pas lui : les énergies actuelles tendent à tirer le précis vers l’approximatif, c’est une forme de pollution.

hamlet dit: à

sinon l’HSQ est un bouquin incroyable, depusi le temps il me fait toujours autant marrer.

Maintenant je l’ouvre au hasard en prononçant une phrase magique, la dernière fois je suis tombé sur une phrase, quand Ulrich dit :

« la science commençait à se démoder, et le type d’homme indéfini qui dominait notre époque avait fini par s’imposer ».

c’était juste après regardé une vidéo de Raoult.

Chaloux dit: à

Dernière chose, sortant de GJ pour récupérer ma voiture très éloignée de là, je m’aperçois que j’ai oublié le Quignard, que je lirai tout de même car il y a du vieux couple dans chaque pacte de lecture lecteur- auteur. Je m’avise, marchant sans doute les yeux à terre, (on me dit que c’est ainsi que je marche, ce dont je ne crois rien), alors que lisant cet ecrivain depuis trente ans je ne m’en suis jamais fait la réflexion, que dans « Quignard » il y a « ignard », donc presque et totalement « ignare ». Ce que j’aimerais savoir c’est s’il s’est jamais fait la réflexion, s’il s’est jamais demandé si ce mot dissimulé dans son patronyme (il m’a fallu trente ans pour l’y débusquer ) avait, de quelque manière, influencé sa vie. Car il est évident que cette volonté implacable d’avoir tout lu, d’épuiser tous les sujets de la littérature, de se les approprier pour en interdire l’accès à ceux qui viendront apres lui et voudraient eux-mêmes ecrire, procéde d’une rêverie, peut-être d’une souffrance, du délirant fantasme de pouvoir d’un enfant se croyant Attila, poussés au rouge par un jeune homme contrefaisant l’organiste, puis par un homme fait,- et en eux-même beaucoup plus importants que cette pretendue obsession pour la nuit de la procréation, à moins pourtant que ces deux folies souterraines se rejoignent quelque part.
Quelqu’un a-t-il eu le courage de lui poser cette question?

hamlet dit: à

le fémur est un os ayant une fonction essentielle dans la vie de l’homme moderne : c’est lui permet de repérer une table basse dans le noir.

renato dit: à

C’est le tibia qui repérer la table basse dans le noir, hamlet, ou alors votre table basse est plutôt haute.

renato dit: à

repérer sans r finale…

Chaloux dit: à

« mais je sais plus quel bout dans le reliquaire ».
Hilarant.
Il faut aller ouvrir ce truc des demain matin. Munissez-vous d’une pince à sucre.

Cela me rappelle le choc de la rencontre, à Bari,juste avant l’embarquement par ferry pour Céphalonie, avec sainte Colombe de Sens, qui a tout de la fiancée perdue ou de l’infante défunte de Ravel. Car en Italie, contrairement à l’usage français, on peut s’approcher des châsses presque jusqu’à les toucher. Celle de sainte Colombe n’est d’ailleurs qu’un simple rempart de verre.
Bari contient aussi saint Nicolas mais il est débité.
Je me suis toujours demandé si cette jeune fille qu’on dit morte en 273 n’était pas plus simplement une pucelle enlevée et assassinée par de vendeurs de reliques du Moyen âge.(Je dis « Moyen âge » mais j’ignore la date d’invention de cette momie).
A part un ouvrage chez Imago, jamais trouvé de livre traitant de cette question, (Sans oublier cependant Bronislaw Geremek qui traite des montreurs de reliques itinérants dans ses livres).

o dit: à

Chaloux dit: à

« ignare ».
Quelqu’un a-t-il eu le courage de lui poser cette question?

pas plus l’envie de savoir pourquoi on lit « shallow » dans la première partie ton faux nez de blaze cheulou

Jibé dit: à

@rose
un morceau de son front ou un lambeau de chair de ce front, où le Christ a posé ses doigts.
Je ne sais pas vous, mais moi ça me révulse chouia…

Jibé dit: à

« Les Fils de Caïn. L’image des pauvres et des vagabonds dans la littérature européenne », (Flammarion, 1991) Geremek, ça c’était bien! Un magnifique médiéviste.

renato dit: à

À propos de reliques, Boccaccio conclut la 6e journée du Décaméron avec l’histoire de la plume de l’archange Gabriel !

rose dit: à

Quelqu’un a-t-il eu le courage de lui poser cette question?
Sa femme sans doute.

Nous, les autres, sommes maintenues à distance par un regard glacial et une attitude monacale qui nous voue aux gémonies.

Jamais oser.

rose dit: à

jibé

J’irai voir.
Et vous dirai.
Néanmoins, la visite d’une exposition de paperolles en imagineant toutes ces moniales enfermées à rouler ces petits papiers m’a bien plus révulsée que la vue des reliques de Marie Madeleine à Saint Maximin. Somme toute une sainte femme, tout à a fois pécheresse et aimante.

x dit: à

@renato
Éphémère.
Dommage que cela n’ait pas de sens de parler de chaos labyrinthique.

@hamlet
Paradoxalement, Charles Du Bos, critique scrupuleux (et grand citateur devant l’Éternel) a publié sous le titre d’ « Approximations » les recueils de ses articles, cours, etc.
Un extrait pour faire le lien.

« Et d’abord qu’est-ce que la littérature, la littérature digne du nom, la seule qui nous concerne ici […] ? »
« Depuis 1910 environ, et en tout cas depuis 1914, un préjugé devenu bien vite un lieu commun s’est installé, incrusté dans l’opinion courante : le préjugé visant certaine opposition et même certaine contradiction fondamentale entre la vie et la littérature. Il y aurait d’une part la vie telle qu’on se la représente aujourd’hui, c’est-à-dire la Vie pourvue de la plus grande des majuscules, et d’une majuscule qui n’a rien à voir avec celle de la parole évangélique : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. » Vous vous rappelez le Minotaure […] La vie telle que tant d’êtres se la représentent aujourd’hui est à la lettre un Minotaure, mais le monstre s’est mué en une idole, une idole sincèrement adorée, et c’est spontanément, avec un maximum d’élan, d’ardeur et de passion, que garçons et jeunes filles, se précipitant dans son labyrinthe, s’offrent à l’idole de la vie pour être par elle dévorés. Il y aurait d’autre part la littérature, et, pour tous ceux qui conçoivent la vie de la sorte, à quoi voulez-vous que puisse correspondre la littérature sinon à la mort même, tout au plus, et en mettant les choses au mieux, à un jeu, à un jeu qu’hier, tout en le déclarant frivole et vain, on consentait encore à tenir pour innocent, qu’aujourd’hui l’on répute coupable […] Cette soi-disant opposition ou contradiction entre la vie et la littérature ne repose sur rien ».
[Du Bos cite Keats : « Call the world if you Please “The vale of Soul-making” (la vallée où se façonnent les âmes)]
« c’est cela même qu’est la vie, — et la littérature, elle, n’est rien d’autre que cette vie même lorsque, dans l’âme d’un homme de génie, elle joint sa plénitude d’expression. […] le temps vital, rien que vital, est un temps irréparable, et c’est grâce à la littérature — à la littérature entendue dans la seule acception digne du nom — que ce temps irréparable accède à l’intemporel. »
(« Vie et Littérature », novembre 1935, Approximations, Septième série)

Ou cet autre, que vous apprécierez peut-être davantage :
« Sans doute le style de Pascal est un, en ce sens que tout dans les Pensées reçoit, subit le sceau d’une même personne, et de la plus impérieuse ; mais cette personne — irréductible en son noyau, — sous combien d’aspects ne se manifeste-t-elle pas dont chacun entraîne à sa suite son langage propre. […]
Artiste sans rival, Pascal est perpétuellement en réaction contre toute attitude artistique vis-à-vis de la pensée. […] Oui, “Pascal est l’homme de la terre qui savait mettre la vérité dans un plus beau jour”, ce n’est pas moi qui contredirai Vauvenargues quand il trouve une formule digne de Pascal lui-même ; mais Pascal l’y met pour l’éclairer en tant que vérité, non pas pour l’éclairer en tant qu’œuvre d’art. »
(« Le langage de Pascal », Approximations Deuxième Série)

Il faudrait citer ses articles sur Goethe (mais Paul Edel s’est absenté ?), sur Shakespeare ou Thomas Hardy (Bloom aussi ?), la préface au livre de Marcelle Sauvageot (3J êtes-vous là ?)

Jean Calvin
AVERTISSEMENT SUR LES RELIQUES
AVERTISSEMENT TRÈS UTILE
du grand profit qui reviendrait
à la chrétienté
s’il se faisait
INVENTAIRE DE TOUS LES CORPS SAINTS,
ET RELIQUES,
qui sont tant en Italie,
qu’en France, Allemagne, Espagne, et autres
Royaumes et Pays.

« Saint Augustin, au livre qu’il a intitulé Du labeur des moines, se complaignant d’aucuns porteurs de rogatons qui déjà de son temps exerçaient foire vilaine et déshonnête, portant çà et là des reliques de Martyrs, ajoute : “Voire si ce sont reliques de Martyrs;” […]
Or, le premier vice, et comme la racine du mal, a été qu’au lieu de chercher Jésus-Christ en sa Parole, en ses sacrements, et en ses grâces spirituelles, le monde, selon sa coutume, s’est amusé à ses robes, chemises, et drapeaux ; et en ce faisant a laissé le principal, pour suivre l’accessoire. »
« Car il serait besoin d’avoir registres de toutes parts, pour savoir quelles reliques on dit qu’il y a en chacun lieu, afin d’en faire comparaison. Et lors on connaîtrait que chacun Apôtre aurait plus de quatre corps, et chacun Saint pour le moins deux ou trois. »
« Mais encore le principal serait de les visiter, et non pas nommer seulement. […] Il y avait un grand autel de la cervelle de saint Pierre. Pendant qu’elle était enchâssée, on n’en faisait nulle doute. Car c’eût été un blasphème, de ne s’en fier au billet. Mais quand on éplucha le nid, et on y regarda de plus près, on trouva que c’était une pierre d’éponge. »

rose dit: à

chacun Saint pour le moins deux ou trois. »
« Mais encore le principal serait de les visiter, et non pas nommer seulement. […] Il y avait un grand autel de la cervelle de saint Pierre. Pendant qu’elle était enchâssée, on n’en faisait nulle doute. Car c’eût été un blasphème, de ne s’en fier au billet. Mais quand on éplucha le nid, et on y regarda de plus près, on trouva que c’était une pierre d’éponge. »

Ce que bous omettez, x, est le besoin de chacun de prendre.courage.
Ceci expliquant cela.
Telle Rosalie aux cata.combes de Palerme.
Tels ces étudiants en Art qui tâtaient du cràne de Raphaël, exhumé à grand tort de sa sépulture dernière.
Ainsi vont les païens, avides aux idoles et aux manifestations concrètes de gestuelle sacrée.
Comme pour s’imprégner si ce n’est prendre modèle.
Le procédé semblable consiste à toucher le sein de Juliette à Vérone. Bronze patiné.
Un culte voué à ce qui nous fait rêver. Une vie exemplaire, un don inouï, un talent extraordinaire kous tirant de notre fangue d’homme de peu.

Bonsoir

rose dit: à

ce que vous semblez omettre, x

rose dit: à

nous tirant de notre gangue de femme de peu. La femme étant part de l’homme.

Jean Langoncet dit: à

Julien G. fut indubitablement un homme à l’antique, comme il ne s’en trouve plus guère qu’ici, entre deux lignes et une tremblotante quiche Lorraine cuite selon l’usage : se laisser pousser un pois-chiche sur le pif, à l’image du vénérable Cicéron, mais n’en rien laisser paraître et se présenter son profil le plus lisse. À quoi ça tient, la grandeur.

Jean Langoncet dit: à

1:49 am the 9/11 of 2020

MC dit: à

sottisier
« Le geignard qui ne tient pas plus qu’un paragraphe de note en dehors de l’hexagone. »
(Pablo l’Omniscient)
Comment expliquer alors que des universités américaines, dont Austin, se soient jetées sur ses manuscrits?
Léon Daudet, Hugo, le Stupide XIXeme siècle. Se souvenir que le mariage Jeanne Hugo Léon Daudet fut une catastrophe. De là à penser que quelques comptes étaient à régler. Très juste aussi de rappeler l’influence de Maurras,dont on oublie qu’à l’image de certains de nos contributeurs, il était sourd comme un pot.
Daudet, au demeurant, est moins violent et plus équitable dans « La Vie Tragique de Victor Hugo. »
Enfin, citer un paragraphe qui parle du « dur Sainte Beuve », lui qui est tout en nuances, et du « grand Veuillot », dont je ne souhaite la lecture à personne, c’est bien mal commencer. D’autant qu’on apprend la carence d’un Molière, ce qui amène la question: Mais à quoi a servi Musset?!
Le sauvage de Bloy tire souvent à la ligne: Dans Christophe Colomb devant les taureaux, rarement égal.
Quant à la prétendue l’inculture américaine, de quelle Amérique parle-t-on? Pas de celle que je fréquente en tous cas.
tout de meme, le plus beau reste cette déclaration de Bouvard à Pécuchet : « si toi et moi on partait ce serait la mort du blog »
Vous avez dit surestimation?
Et l’ensemble prétend légiférer sur Gracq et trancher de la sexualité d’Alain Fournier????

———————————————-PS
Closer
aux éloges brucknériens invoqués par Pablo dudit Rebatet, j’aisimplement noté que l’Allemagne n’avait pas été sans l’attirer. Si vous me dites que ces éloges n’existent pas, adressez-vous à la maison Pablo, qui fait très fort ces temps-ci dans le passage du mur du çon. Au vrai, ceci confirmerait plutôt ma these sur la réception tardive de Bruckner.
Pour le passage, il y a pluriel, car c’est Meyerbeer et Halévy qu’il traite « d’énormes sagouins ». Donc regardez à Halévy également, sauf adoucissement du texte de votre édition

Petit Rappel dit: à

Sainte Colombe de Sens…
C’est un monastère en faux Moyen Age d’avant guerre. Piliers gothiques sonnant fâcheusement creux dans le Réfectoire, Bas relief monumental (hélas!) d’un Christ auréolé sur sa croix. Une auréole qui ressemble fâcheusement à un sombrero.
Et plus que tout, la saisissante opposition rhétorique qui clot la Vie vendue par le Monastère:
« Qui se souvient aujourd’hui d’Aurélien? Mais le nom de Ste Colombe vivra éternellement! »
on a pas toujours l’occasion de rire dans un Monastère, mais là…

MC dit: à

S’Il y a une belle préface de Fumaroli à Gracian, c’est celle du « Génie ou de l’Art de la Pointe »,naguère au Catalogue de L’ Age d’Homme, Pierre Laurens et Michèle Gendraux-Massaloux pour la traduction;
MC

JiCé..... dit: à

Vendredi 11 septembre 2020,

Jour d’anniversaire, ce 11 septembre …
Ah ! les beaux jours !
J’en garde un souvenir merveilleux. Quelle date !
Inoubliable…
Ce jour là, on me livre le Livre commandé à cette magnifique entreprise Amazon, un ouvrage saint qui a fait de moi un être éclairé, n’ayant plus rien à voir avec le détritus diplômé fabriqué par l’Education Nationale, ce lobby d’incapables notoires, gardiens d’un temple vide.

Ah ! ce Livre… A lire pour ne pas rester demeuré sur sa croix sans bannière.
Tout y est.
Bonne journée, mécréants !

Marie Sasseur dit: à

petitix ,avec ses textes sacres, plus fort que dr Courtaud, pour chanter la messe .

Marie Sasseur dit: à

@J’en garde un souvenir merveilleux. Quelle date !
Inoubliable…

Tout le monde en âge de l’avoir vécu se souvient du 11 septembre, ce siècle avait un an.
Ce mardi n’était pas spécialement un jour remarquable, ou qui devait le rester. J’ai passé la journée avec des jeunes, préservés du bruit de la déflagration mondiale au moment où elle s’est produite avec le décalage horaire, sur toutes les ondes:
Ils étaient tous sourds. Et nous étions tous, pour le coup, en  » mode avion ».

Marie Sasseur dit: à

J. Drillon:
« L’espèce de mystique qui entoure certaines pratiques culinaires. Une recette de fondue savoyarde vous dit : « Faites de lents 8 avec une cuiller en bois, en ajoutant peu à peu les lamelles de fromage. » Alors que vous pouvez tourner avec une fourchette, avec un couteau, en faisant ce que vous voulez, des 3,1416 si cela vous chante, mettre tout le fromage en une seule fois, et personne n’y verra la différence. »

Alors là, Jacques, c’est même pas la peine de penser la faire ainsi pour un diner presque parfait.

En effet, le sens du tourner de la spatule en bois, dépend grandement de votre position
au moment où vous la realiser: que vous soyez dans l’ hémisphère nord, ou sud, il vaut mieux accompagner l’effet Coriolis et tourner dans le bon sens.

Tourner en faisant des pi?
N’avez vous pas oublié le rayon du poêlon ?

Cette puree de fromage du Chef Drillon, d’ici a qu’elle tourne fondue AOC, il va falloir brasser mieux, vite et bien.

Marie Sasseur dit: à

Au cas où ça marche pas, tout mettre dans le Thermomix. 😁

Chaloux dit: à

La cathédrale de San Sabino de Bari date du XIIe-XIIIe siècle. D’après ce que je lis, sa momie de Bari est une reconstitution. A creuser.

Chaloux dit: à

La momie de Sainte Colombe..

Chaloux dit: à

Jacques Drillon, la lecture de vos exploits du vendredi n’est pas fatiguante mais vous devez extrêmement vous fatiger en les écrivant. Pas comme Pierre Assouline. En voila un qui ne se fatige pas, lui, jamais!

hot pepper dit: à

Une gregaria de G. de la Serna assez énigmatique, qui peut nous l’expliquer?

 » El más terrible y sutil ruido es el que producen las alas del ángel cuando se aleja del pecador. »
 » Le bruit le plus terrible et le plus subtil est celui que font les ailes de l’ange quand il s’éloigne du pécheur. »

Chaloux dit: à

Les petits pâtés de Crétinix sont soporifiques, il faut les garder pour le soir. Ce sont d’excellents somnifères.
J’avais il y a quelques mois conseillé à Jazzi la lecture du traité des reliques de Calvin qui en effet est à lire.

Chaloux dit: à

MC dit: à
sottisier
 » Le geignard ».

Coucourbitacé, je ne crois pas que ce qualificatif soit de Pablo. On frémit, constatant vos erreurs sur des textes simples, et même simplets, en pensant aux billevesées, fausses références, lectures de guingois, songes creux, que doivent contenir vos travaux dits « scientifique »s. Sans doute, quelles ripopées inutiles et vérolées!

Chaloux dit: à

Toujours pas de nouvelles de Paul Edel! (Deux, trois, quatre jours?). Quelle inquiétude! Envoyons-lui, dans un seul élan, tous nos vœux de prompt rétablissement!
Et s’il veut revenir parler de Gracq, qu’il n’hésite pas: nous l’accueillerons à bras ouverts.

Hurkhurkhurk!

closer dit: à

Toujours pas de « sagouin » dans l’Histoire de la Musique, M Court…Ce terme ne me paraît pas appartenir au registre de Rebatet dans ce livre, même s’il est souvent caustique. Il l’a peut-être lâché dans un entretien, je ne sais pas. En tout cas, ce petit débat (sur un point non stratégique vous en conviendrez) m’a permis de remettre le nez dans cette passionnante Histoire que je recommande à tous…

et alii dit: à

excellent, ce Dubout!
plaisir du matin de rire , bien que triste aujourd’hui;

Clopine dit: à

Jacques Drillon n’avait pas, ce vendredi-ci, de féministe sous la main pour la fustiger. Alors il a pris un dessin féroce de Dubout, pour compenser. C’est déjà un peu mieux que ce qu’il nous sort d’habitude, car chez Dubout, les deux sexes sont ridiculisés, mais enfin, quelque soit le degré, c’est toujours le même escalier (et son esprit, of course).

Jibé dit: à

@rose
en quelque sorte, le scalp de Marie Madeleine.

C’est vrai que c’est un personnage attachant, aimante. Elle méritait mieux que cette émiettement trans-Méditerranéen, même si tout cela est largement du fantasme. C’est fou que ça fonctionne encore d’ailleurs. Les mythes sont inscrits ds la longue durée et dans le profond. Représentations horizontale ds le temps, verticale, racinaire, dans l’intime des sociétés,
L’histoire des reliques et des corps sacrés (des rois et des saints) révèle ainsi les structures les plus profonde de notre rapport au monde, à la mort, à la peur et à leur sublimation (tentative de sublimation).

Je suis d’accord, rose, qu’imaginer Marie Madeleine vivante est bien plus enthousiasmant que de se figurer des moniales parcheminées enfermées, toutes ces femmes vouées et dévouées à fermer leur gueule, amen et depuis si longtemps, trop.
Osez.

Jibé dit: à

profondeS
scusi

Brinqueballe dit: à

Osez.

Joséphine! 😉

Osez Joséphine

A l’arrière des berlines
On devine
Des monarques et leurs figurines
Juste une paire de demi-dieux
Livrés à eux
Ils font des p’tits
Il font des envieux
A l’arrière des dauphines
Je suis le roi des scélérats
A qui sourit la vie
Marcher sur l’eau
Éviter les péages
Jamais souffrir
Juste faire hennir
Les chevaux do plaisir
Osez osez Joséphine
Osez osez Joséphine
Plus rien n’s’oppose à la nuit
Rien ne justifie
Usez vos souliers
Usez l’usurier
Soyez ma muse
Et que ne durent que les moments doux
Durent que les moments doux
Et que ne doux
Osez osez Joséphine
Osez osez Joséphine
Plus rien n’s’oppose à la nuit
Rien ne justifie
Osez osez
Osez osez
Osez osez Joséphine
Osez osez Joséphine
Plus rien n’s’oppose à la nuit
Rien ne justifie

Paroliers : Alain Bashung / Jean Marie Fauque

JiCé..... dit: à

Point n’est besoin de se moquer des féministes… Comme tout intégrisme, le ridicule tue, dans ce cas les idiotes qui parlent d’égalité sans voir l’impasse totale !

x dit: à

Osons l’humour protestant.

« Une foule hystérique s’apprête à lapider la femme adultère. Jésus intervient : « Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre. » Tout le monde s’arrête, sauf une autre femme, plus très jeune, mais très digne, qui s’avance avec un gros pavé, et écrabouille sauvagement la tête de la pécheresse. Alors Jésus : “Maman, tu fais chier !”
[…]
Il s’en faut de peu que cette “histoire drôle” n’illustre, après tant d’autres, le schéma bien connu de la précaution fatale […]
Double abaissement de registre doublement désacralisant, et qui suggère en outre quelque arriéré de grief de Jésus à l’égard de sa sainte mère ».

« Bossuet prétend quelque part que Jésus, lui, n’a jamais ri. C’est remplir étrangement les vides du récit évangélique : selon le même principe, on pourrait dire qu’il (Jésus) n’a jamais éternué, toussé, ni même respiré. En tout cas, et sur ce point Matthieu est formel, il ne répugnait pas au calembour : “Tu es Pierre, et sur cette pierre, etc.” »

(Gérard Genette, Figure V, 134-135)
(Je me demande s’il n’avait pas repris « l’histoire drôle » dans Bardabrac ou l’un des suivants ?)

Et prions pour que la narcothérapie fonctionne, cela nous ferait des vacances.

et alii dit: à

jésus et le rire:c’est une histoire belge:
« Jésus riait-il ?

« Le rire est le propre de l’homme », argumente le franciscain Guillaume de Baskerville dans le roman d’Umberto Eco, « Le nom de la rose ». « Comme le péché », lui rétorque Jorge de Burgos, qui, pour être fidèle à saint Benoît, dont la règle interdit aux moines les divertissements, a empoisonné les pages d’un ouvrage d’Aristote traitant de la comédie. « D’ailleurs , ajoute-t-il, le Christ n’a jamais ri ! »

Cette question du rire de Jésus n’a rien d’anecdotique, car elle pose en réalité la question de l’humanité du Christ et de la nôtre. Une problématique si profonde, comme le rappelle Jacques Le Goff dans un article consacré au rire au Moyen Age, qu’un quod libet consacré à cette question était au XIIIe siècle organisé chaque année à l’Université de Paris. « Car », explique le grand historien catholique français, « si Jésus n’a pas ri une seule fois dans sa vie humaine, lui qui est le grand modèle humain proposé à l’imitation, le rire devient étranger à l’homme, à l’homme chrétien en tout cas. Inversement, si l’on dit que le rire fait partie de la nature humaine, Jésus, qui l’a pleinement épousée hormis le péché, doit l’avoir expérimenté. »

Certes, dans les premiers siècles du christianisme, certains théologiens condamnèrent le rire au prétexte de son absence objective dans les Evangiles. Un argument réfuté aujourd’hui par la plupart d’entre eux. Nous ne possédons en effet aucun document faisant explicitement mention d’un rire pour un grand nombre de personnages historiques mais il serait cependant absurde d’en conclure qu’ils ne l’ont jamais fait. Les Ecritures nous font voir Jésus mangeant avec des amis comme avec des étrangers, se rendant à des fêtes et à des noces dès le début de son ministère. Difficile d’imaginer qu’il y ait affiché, si l’on peut utiliser cette expression à son propos, une perpétuelle face de Carême !
https://www.lalibre.be/debats/opinions/pour-l-humour-de-dieu-55fc1fd83570b0f19eb83503

John B dit: à

Et Alii qui nous en rajoute une couche.
Celle qui bouche le tuyau des toilettes!
Où donc est passé le psy?

Pablo75 dit: à

Quand je dis que Court est gravement malade et que je suis sérieux en disant cela, tout le monde à l’air de croire que je me fous de sa gueule. Or, les signes de son alzheimer sont de plus en plus gros. Il lit, par exemple, ces lignes de Bloom (que j’ai contredites, d’ailleurs):

« Céline est quasiment inexistant hors les limites de la France métropolitaine […] Bref, hors l’hexagone, l’œuvre’ de l’éternel géniard se résume au mieux à un petit paragraphe, au pire à une notule de bas de page dans le grand livre de la littérature universelle au 20e s. »

Et il écrit:

« « Le geignard qui ne tient pas plus qu’un paragraphe de note en dehors de l’hexagone. »
(Pablo l’Omniscient) »

Ensuite il lit ces lignes de Closer:

« Non, Rebatet n’encense pas Bruckner parce qu’il serait un pur allemand. Il le ridiculise plutôt en tant que personne (un balourd à la limite de la niaiserie) tout en reconnaissant ses talents de symphoniste. »

Et il écrit:

« Closer aux éloges brucknériens invoqués par Pablo dudit Rebatet, j’ai simplement noté que l’Allemagne n’avait pas été sans l’attirer. Si vous me dites que ces éloges n’existent pas, adressez-vous à la maison Pablo, qui fait très fort ces temps-ci dans le passage du mur du çon. Au vrai, ceci confirmerait plutôt ma these sur la réception tardive de Bruckner. »

Un soi-disant érudit qui ne sait plus lire, qui comprend ce qu’il lit à l’envers, cela s’appelle un malade d’alzheimer. Ou alors, si son cerveau est sain, c’est un escroc absolu, qui n’a fait que tricher toute sa vie en lisant à l’envers volontairement.

Comme dit Chaloux:

« On frémit, constatant vos erreurs sur des textes simples, et même simplets, en pensant aux billevesées, fausses références, lectures de guingois, songes creux, que doivent contenir vos travaux dits « scientifiques ». »

Il y a une autre hypothèse: à force de recevoir de coups ici, Court est devenu fou.

En tout cas, sa façon de comprendre le contraire de ce qu’il lit est inquiétante, que cela soit dû à une maladie cérébrale, à la folie, à son esprit profondément escroc ou à l’alcoolisme (hypothèse que j’avais évoquée la dernière fois).

christiane dit: à

Oui, hamlet, ces journaux sont un trésor pour qui s’intéresse à ses romans et nouvelles.
Ainsi, entre la page 267 et la page 365, beaucoup d’indications, dans ce cahier 5 (8/8/1910è 14/10/1911), sur l’écriture de Törless.
20/01/1911 :
« Dans Törless, le facteur unifiant est le désir de raconter une certaine histoire, imaginée d’avance. C’est l’épine dorsale le long de laquelle tout le reste – mon interprétation, ma conception de cette histoire – s’organise.
Là aussi, le sentiment que j’ai du personnage Törless est d’abord secondaire. »
Puis, il compare avec Ingeborg de Kellermann (roman de 1894 (L’Harmattan) et La Faim de Hamsun, pour les qualités de construction.
« Dans Törless, on dirait : Peut-être n’était-ce que l’angoisse, mais il arrive que l’angoisse, dans un être, soit comme un objet autonome, devienne une image, quelque chose qui l’accompagne presque physiquement, étant lié à lui par des connexions indéfinissables, car, etc. » (note sur page opposée, comme plusieurs des commentaires précédents entre deux).

« Dans Törless, on dirait : comment se fait-il que les rêves aient une tonalité plus tendre que la veille ne nous en a jamais offert ? Ce qu’il faudrait expliquer à son tour par un évènement vécu.
Je veux savoir si la partie centrale peut être modifiée sans trop de mal. »

Puis on revient en arrière : 5/09/1910 :
Relu l’article de Kerr sur Törless : m’a donné un choc. Il y est écrit : « Le récit de Musil est sans mollesse. Il est absolument exempt de ce qu’on appelle le lyrisme. C’est un homme qui sonde les faits ; seule leur mise en forme objective produit la juste mesure de lyrisme qui est peut-être dans les choses… libre de toute sensiblerie. représentation des faits. L’atmosphère n’est pas « peinte », c’est une projection des faits représentés. »

16 janvier (?)
 » Aujourd’hui, en retouchant Törless, j’ai compris que le bon branchement était là. Par exemple le récit des rapports de Törless avec le prince – on ne construit pas un récit avec ces choses-là, mais on tend la main vers elles à l’occasion, sans même regarder, comme dans un sac bien rempli. »
Et plein d’autres notes…

Il parle aussi de ses cahiers :
« … charme des fragments qui vont sans bruit à la dérive… sur un fond de demi-teintes, de pénombre… on cherche à compléter sa pensée… je suis fatigué, j’ai parfois des vertiges. Surtout, peu de confiance en mon travail. »

Pablo75 dit: à

Les petits pâtés de Crétinix sont soporifiques, il faut les garder pour le soir. Ce sont d’excellents somnifères.
Chaloux dit:

Tu les lis encore? Moi cela fait très longtemps que je ne les lis plus. J’ai le souvenir qu’ils étaient très confus et sans aucun intérêt.

christiane dit: à

@Jibé
« Je suis d’accord, rose, qu’imaginer Marie Madeleine vivante est bien plus enthousiasmant que de se figurer des moniales parcheminées enfermées, toutes ces femmes vouées et dévouées à fermer leur gueule, amen et depuis si longtemps, trop.
Osez. »

Vivante, oui…
Pour les moniales, c’est plus complexe…

Pablo75 dit: à

J’ai aussi acheté l’édition Folio de l’homme de cour, qui contient un essai de Marc Fumaroli de près de 250 pages. Est-ce que tu l’as lu? Pour moi novice en Gracian, un enchantement.
Chaloux dit:

J’ai ce livre (que j’ai acheté pour le texte de Fumaroli) dans mes tas de livres « À lire vite » (qui n’est pas le même que le tas « À lire d’urgence » – à ne pas confondre avec les livres que j’ai sur mon bureau -3 tas- et sur ma table de nuit -2 tas en haut et 2 en bas, qui sont les livres que je lis actuellement, ou plutôt les tas dans lesquels je pioche pour lire quand j’ai envie de lire – étant incapable de lire un seul livre à la fois).

Pablo75 dit: à

je ne m’en suis jamais fait la réflexion, que dans « Quignard » il y a « ignard », donc presque et totalement « ignare ». Ce que j’aimerais savoir c’est s’il s’est jamais fait la réflexion, s’il s’est jamais demandé si ce mot dissimulé dans son patronyme (il m’a fallu trente ans pour l’y débusquer )
Chaloux dit:

La même chose m’est arrivée moi avec « Cortázar », qui contient le mot « azar » (hasard), un concept si important dans son oeuvre.

et alii dit: à

John B dit: à
comme par hasard, la première chose que distingue l’historien, c’est rire et sourire ; mais vous n êtes pas forcé de comprendre les évocations de la peinture;je m’en fiche, c’est votre question

et alii dit: à

en ouvrant le lien de l’historien, j’ai trouvé le nom de votre compagnie:

Un Régiment de la Calotte rassemblant « tous
les gens dont la cervelle est détraquée » ?
Le Régiment de la Calotte désigne une société joyeuse et burlesque formée au commencement du XVIIIe siècle, et dont le point de départ se trouve, d’après ce qu’a ra­conté le général Ambert, dans les petites circonstances que voici
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article3239

christiane dit: à

De Paul Edel, un billet passionnant qui évoque « le DVD du film «Au fil du temps» de Wim Wenders (né en 1945). C’est un film contemplatif sorti en 1975 mais qui ressemble diablement au un manifeste générationnel. » (lire le développement sur son blog).
Puis un questionnement plus large sur d’autres écrivains de cette année 1975. Le Clézio, publie «Voyages de l’autre côté» récit de voyage initiatique… Handke publie «Faux mouvement» et «l’heure de la sensation vraie»… Avec «le malheur indifférent» Handke reconstruit une image en mosaïque et douleurs de sa mère et de sa famille d’une étonnante authenticité… Avec «Couples, passants», Strauss affirme : « Nous ne vieillissons qu’en décrivant des cercles toujours plus larges de mémoire autour de notre lieu unique de naissance… »

Paul Edel ajoute à cette mémoire cette réflexion : « Chez ces écrivains, on suit un apprentissage lent et méthodique de la sensation vraie dans la marche, la déambulation, le parcours, la quête solitaire dans sa version plus ou moins hippie. […] Ce retour sur le passé au mitan de leur âge s’accompagne dans cette génération d’une méfiance évidentes envers les clichés littéraires et une suspicion toujours aussi grande envers les formes traditionnelles du récit, comme si le Nouveau Roman avait laissé profondément en eux sa trace de modernité […] L’autrichien Handke, l’allemand Strauss et le français Le Clézio réinventent en tâtonnant-comme en écrivant sur un cahier d’écolier avec des ratures- l’authenticité d’une présence humaine individualiste –même égotiste- au sein du monde »

La suite et le développement de ces notes sur son blog.

Un immense travail de relecture et de réflexion.
Merci Paul Edel.

et alii dit: à

 » la société se mit à enrôler, bon gré mal gré, en leur décochant des brevets de membres du Régiment de la Calotte, tous ceux qui se signalaient par quelque sottise ou quelque ridicule. Ces petites satires commençaient presque toujours par les vers :

De par le dieu portant marotte,
Nous, généraux de la calotte…

D’abord, elles furent mordantes sans être grossières ; mais dans les attaques personnelles, on ne garde pas longtemps la mesure ; le ton s’accentua et le bon goût disparut.

Sous la Régence, la plupart des brevets étaient licencieux. Bientôt il n’y eut plus rien dans la vie publique, dans la vie privée ou dans les livres qui fût à l’abri des quolibets de la joyeuse milice ; personne ne fut épargné, et les enrôlements involontaires s’étendirent à tous les hommes qui jouaient un rôle ou occu­paient une grande position : Villars, le Régent, Louis XV, Dubois, Law, le cardinal Fleury, Fontenelle, Lamothe, Voltaire, Destouches, furent enrégimentés dans la Calotte. Le roi ne se fâcha pas : on dit même qu’il demanda à Ayamon s’il ne ferait pas un jour défiler son régiment devant lui, et que le général de la Calotte répondit : « J’y avais pensé, sire, mais il n’y aurait plus personne pour le voir passer. »

Les poètes, rédacteurs ordinaires des brevets, étaient Aymon, les abbés Des Fontaines et Gacon, Piron, Grécourt, et surtout Roy, qui échauffait singulièrement la bile de Voltaire : « Que dites-vous d’une infâme Calotte qu’on a faite contre M. et Mme de La Popelinière, pour prix des fêtes qu’ils ont données ? Ne faudrait-il pas pendre les coquins qui infectent le public de ces poisons ? Mais le poète Roy aura quelque pen­sion, s’il ne meurt pas de la lèpre, dont son âme est plus attaquée que son corps. »

Voltaire nourrissait une vieille ran­cune contre le Régiment de la Calotte, qui l’appelait cher Calottin de première classe, et qui l’avait élu grosse caisse, détaché au service du roi de Prusse en qualité de trompette. »
c’est tout à fait les erdéliens

Pablo75 dit: à

Du coup ça me peine un peu de voir Mr Court se prendre le chou avec des types comme Pablo ou Chaloux, moi encore, mais pas lui : les énergies actuelles tendent à tirer le précis vers l’approximatif, c’est une forme de pollution.
hamlet dit:

Où on voit le complexe d’infériorité monumental du Pétomane, qui ne connaît pas le milieu académique ni de la littérature et l’édition (à part celui de Finlande), et qui les idéalise comme un ado naïf.

Comparer le boulot d’éditeur et traducteur de Jaccottet avec l’érudition bidon de Court est tout simplement insulter Jaccottet, en exhibant au passage sa propre inculture gigantesque. typique de tous les pétomanes, d’ailleurs.

C’est dommage que le Pétomane n’ait pas eu une soeur attachée de presse dans le milieu de l’édition qui lui raconte toutes les saloperies et les turpitudes qu’on peut y voir (en connivence avec le milieu académique souvent, un autre milieu aussi pourri, sinon plus, que celui de l’édition). S’il avait connu, même indirectement, ces deux mondes il n’écrirait les conneries qu’il écrit ici sur le thème.

Il n’y a qu’un pétomane, naïf et complexé, qui puisse admirer à ce point un professionnel de la lecture à l’envers comme Court.

jorge Rodriguez dit: à

Chaloux et Pablito, « CULO Y CALZÓN »

anthime natalys dit: à

Un bel exemple de diffamation plus bas. De quoi redonner du boulot aux avocats en ces temps difficiles.

DHH dit: à

Une de ces « fermes de bébés ,où on envoyait jusqu’a leur accouchement suivi l’abandon de leur bebé, les filles de la bourgeoisie qui avaient « fauté », afin de dissimuler leur faute et d’espérer les marier, a été il y a quelques années au centre d’un feuilleton télévisé ;
J’en ai oublié le titre et la teneur , mais je me souviens qu’il m’avait appris l’existence de ces institutions, dont les extraits cités en lien montrent que leur modele economique reposait sur la revente des bebés et qu’elles flirtaient parfois avec le crime
Je ne suis pas allée vérifier mais je crois que c’est dans un établissement de ce genre qu’on envoie la jeune Renée , engrossée par le père d’une amie , avant que la sœur de Saccard mette en place la combine, juteuse pour son frère, de la lui faire épouser

Pablo75 dit: à

Mais cet auteur me passionne absolument
hot pepper dit

Ramón G. de la S. est l’écrivain espagnol le plus original du XXe siècle. Il a écrit une centaine de livres, malheureusement beaucoup d’entre eux très vite, trop vite, ayant souvent des problèmes d’argent (et alors son style est catastrophique, puisque, à mon avis, il ne se relisait pas du tout). Mais quand il ne se presse pas il écrit très bien, avec un style unique, qu’on reconnaît vite. Cela fait penser (je n’avais jamais fait le rapprochement), à Audiberti, c’est de l’invention
verbale constante, loufoque, très originale toujours, jamais ennuyeuse, imprévisible, avec un côté irrationnel très naturel (pas du tout intéllo comme celui les surréalistes par exemple).

Il a écrit sur tout et n’importe quoi, tout l’intéressait et il était au courant de tout. C’est « l’importateur officiel » des avant-gardes de Paris en Espagne, qu’il adaptait à sa sauce. Il voulait être un écrivain ultramoderne et européen mais il était un pur espagnol, un « castizo », comme on dit, le genre d’esprits qui ne peuvent être qu’espagnols, comme Unamuno, D’Ors, Buñuel, Pla, Valle-Inclán ou Lorca (affirmation celle-là très difficile à expliquer à un étranger mais évidente pour un espagnol).

Par contre, ses romans sont médiocres. Malgré ses 18 romans, ce n’était pas du tout un romancier (encore une fois comme Audiberti – il a écrit aussi du théâtre, d’ailleurs). Personne en Espagne pense à lui comme un romancier ou le cite quand on parle de bons romanciers espagnols. À mon avis il a écrit des romans pour des raisons pécuniaires.

Une gregaria [pas « gregaria » = « grégaire », mais « greguerÍa » – en prononçant fort le i, puisqu’il y a l’accent sur cette lettre] de G. de la Serna assez énigmatique, qui peut nous l’expliquer?
» El más terrible y sutil ruido es el que producen las alas del ángel cuando se aleja del pecador. »
» Le bruit le plus terrible et le plus subtil est celui que font les ailes de l’ange quand il s’éloigne du pécheur. »
hot pepper dit:

Il n’y a pas grand chose à expliquer, dans cette greguería typique de R.G. de la S. Le bruit le plus subtil, cela se comprend, puisque personne l’entend; le « terrible » vient du fait que si notre ange gardien nous abandonne, on est mal barrés.

C’est vrai que pour la comprendre il faut penser à l’idée qu’on a tous un Ange et que pécher c’est s’en éloigner (chose qu’on comprenait mieux dans l’Espagne de l’époque de R.G. de la S. que dans la France d’aujourd’hui).

Pablo75 dit: à

C’est comme si Jules Renard avait lu Greguerías, il est vrai que selon Borges, Renard aurait inventé la chose et Gómez de la Serna le nom de la chose.
renato dit:

Borges ne fait là que plagier Gómez de la Serna lui-même, puisqu’il l’a dit et répété dans tous ses prologues aux « Greguerías ». Dans ses prologues, il cite aussi des exemples de greguerías trouvées dans la littérature universelle, depuis l’antiquité jusqu’au XXe siècle.

Borges, d’ailleurs, admirait R.G. de la S.: « Ramón hade estar entre los mejores escritores españoles de este siglo. »

Phil dit: à

M. Drillon préfère sans doute la quiche lorraine à la fondue savoyarde, tous ces moulinets du poignet ne donneront jamais une bonne migaine barrèsienne.

renato dit: à

Il y en a qui vantent les « racines chrétiennes de l’Europe ».

Il y aurait en Grece 4000 mineurs non accompagnés et les Européens, dans leur immense générosité, ils disent vouloir s’en partager 400. Dans l’attente d’informations plus détaillées : il y en a qui vantent les « racine chrétiennes de l’Europe ».

renato dit: à

Pour la fondue le mieux c’est le restaurant. Bonnes adresses pour la valesaine à Brigue ; pour la fribourgeoise à Bulle — toujours dans le Canton Fribourg, à Villavolard ; toutefois, vu l’age de la patronne il y a une dizaine, c’est peut-être fermé —.

Paul Edel dit: à

Un grand merci Christiane

Petit Rappel dit: à

désolé, Closer, la source -citation de L R- m’avait parue digne de foi. Je me réserve d’y aller voir.
Les projections mentales pablitesques (alcoolique, Alzheimer, etc) en disent long sur le personnage, qui ne cherche ni la culture, ni la discussion argumentée, mais simplement le rapport de force. Par ailleurs D’un nombrilisme exacerbé, ne supportant pas qu’on ne cite pas in extenso ses impérissables phrases, et se gardant bien de répondre sur ce qui est ridicule ( L’idée que ce blog puisse mourir si le tandem Paloux Chabo n’était plus là. Des oublis opportuns, une présentation sophistique et injurieuse des arguments d’autrui,x pour ne pas le nommer, une joie malsaine de s’en prendre à un écrivain qui sait lire, complète cette édifiant tableau.
Il serait trop facile de retourner le compliment sur l’existence de leurs éminents travaux littéraires, dont ils semblent nous réserver l’accablante exclusivité.
Question si on doit assassiner Golea parce qu’il a été pro-Boulez,alors selon l’inénarrable logique pablotesque,faut-il également assassiner Francis Poulenc, qui l’était tout autant dans ses dernières années, quoique sa musique en fut fort différente???

D. dit: à

Ai mangé ce midi dans mon petit chinois, patron et patronne extrêmement inquiets de la fermeture qui leur pend au nez. Ce soir à minuit disent-ils. Cette fois on met la clé sous la p8rte ont-ils ajoutés. Je ne sais pas et j’espère que non, disais-je.
Ces gens-là ont fait de leur côté tout ce qui fallait côté sanitaire. Exemplaire. Si c’est avéré ils vont payer pour les salauds qui ont fait, eux, semblant et notamment beaucoup d’établissements à dominante nocturne. Et dépravée bien souvent.

Chantal dit: à

Tristesse post – prandiale D ?

D. dit: à

Chaloux dit: à

Toujours pas de nouvelles de Paul Edel! (Deux, trois, quatre jours?). Quelle inquiétude!

…les huîtres ?

D. dit: à

Oui Chantal parce que mes petits chinois je les aime bien, comme tous les hommes et femmes de bonne volonté.

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