de Pierre Assouline

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La République des livres
Des personnages en état limite

Des personnages en état limite

Il y a quelque chose de plus doux, en tout cas de moins violent, dans la désignation d’une personne comme étant limite plutôt qu’en état limite, et plus encore si on la dit borderline. Lorsqu’elle est simplement limite, on a l’impression qu’elle n’a pas encore basculé de l’autre côté, qu’on peut encore la rattraper, voire l’aider. Au-delà, c’est la pathologie, la camisole chimique. Ces gens qui seront peut-être nous un jour, mais qui sont un autre en attendant, sont au cœur d’un roman et d’une enquête.

Le deuxième roman de Sylvie Le Bihan Là où s’arrête la terre (288 pages, 18,50 euros, Seuil) a les mêmes qualités que L’Autre, le précédent qui explorait la descente aux enfers d’une femme déstabilisée par un mari pervers narcissique. Cruauté, violence, cynisme. Le tout dans un style sec, sans compromis ni métaphore, oppressant, dur. La trame est aussi banale, ce qui n’en est que plus effrayant : le trio infernal. Le mari, la femme, l’amant. Air connu. Qu’en faire d’autre que ce qui a déjà été fait tant de fois ?

Tout aurait pu commencer par un verbe : partir, assorti d’un mot de Paul Morand : partir, ce rêve de bon projectile. Sauf que là c’est de fuir qu’il s’agit. Un couple est marié depuis six ans. A la faveur d’une crise, elle lui avoue qu’elle le trompe depuis trois ans, un danois pilote automobile ; désabusée, elle rejoint son amant au grand hôtel de la Porte Maillot mais là, perdue, au lieu de monter les étages, elle s’arrête au bar boire une verre et engager la conversation avec un type qui paraît aussi paumé qu’elle. Il est aussi provincial et VRP qu’elle ne l’est pas. C’est peu dire qu’ils ne sont pas du même monde. Que faire alors ?

Fuir ensemble une vie que l’on vit pas mais que l’on bâille. Ne dit-on pas que l’amitié, c’est deux solitaires ensemble ? Ils roulent dans la nuit de novembre. Direction : le Finistère. Quelque chose de Thelma et Louis sauf qu’ils ne sont vraiment pas complices. Une semaine durant, ils vont apprendre à se connaître. Non pour faire l’amour, et encore moins pour baiser. Pour se découvrir fût-ce en s’agressant et en s’écorchant. « Il ne lui veut ni mal ni bien, il ne lui veut rien. Elle non plus ».

Un hôtel de Douardenez est le théâtre de leur huis clos. C’est là qu’ils s’avouent, lui homo honteux, elle égoïste, inconsciente et névrosée jusqu’à l’ennui. Il arrive que les M&M’s ne suffisent plus à combler la frustration. L’un et l’autre souffrent d’un mal de mère : perverse vis à vis de lui, abandonneuse avec elle. Ils se sont construits avec ça, persuadés, avec Erri de Luca, que certaines erreurs peuvent contenir une autre vérité. La beauté y est ardente est triste, les rires d’un enfant cruels,

Le récit de cette femme, qui cherche à mettre  un semblant d’ordre dans sa vie, est d’une précision chirurgicale. Il n’épargne personne, à commencer par l’auteur/narratrice, implacable dans ses jugements. Les hommes lui sont un danger ; elle les quitte pour n’être pas quittée, en proie au sentiment abandonnique. C’est d’une telle âpreté que l’on n’y cherche pas la moindre empathie pour l’un ou l’autre de ces personnages au bout du rouleau, jusqu’au dénouement du côté de Belle- Île où « il prend le silence de la plage pour une inhalation ».

Quelle illusion de croire qu’il suffit de tout plaquer pour fuir l’ennui quand on le porte en soi ! Elle s’est enfuie parce qu’elle sentait incapable de choisir entre deux hommes. Un coup de tête, au fond. Et au bout de la route, le point de non-retour : l’horizon des événements. Et si cette équipée n’était qu’un incident de parcours ?pablo delcan

L’autre livre consacré à un personnage limite s’intitule Richie (280 pages, 18 euros, Grasset). C’est une biographie de celui qui fut jusqu’à sa mort le patron de SciencesPo à Paris, Richard Descoings. Quelqu’un de fascinant pour ceux qui ont eu à le connaître, envoûtant : même. Raphaëlle Bacqué, grand reporter, enquêtrice et portraitiste hors pair au Monde, ne lui aurait probablement pas consacré tout un livre si sa mort à 53 ans n’avait été tragique : on a retrouvé son cadavre un matin dans une chambre d’un hôtel de New York où il était venu participer à une conférence. Il avait avalé un certain nombre de substances au cours d’une soirée de partouze homo particulièrement déchainée.

Et peu après, une fois son corps rapatrié à Paris, on a pu assister à ce spectacle hallucinant s’agissant, rappelons-le, d’un responsable d’établissement supérieur, pas tout à fait une université ou une faculté mais presque : des centaines d’étudiants spontanément rassemblés dans le campus une bougie à la main pour le pleurer (ils l’appelaient « Richie »), le visage du défunt couvrant la façade de l’église Saint-Sulpice, une messe de funérailles le 11 avril 2012 rassemblant le gratin politique, la nomenklatura de l’Administration, les ministres (anciens, actuels, futurs) assis au premier rang où auraient dû se trouver les gays, lesbiennes, bis, queers, trans, queer de l’association Plug’n Play de SciencePo renvoyés au fond, cérémonie présidée et organisée tant par sa récente femme Nadia que par son compagnon de toujours Guillaume Pepy, président de la SNCF.

Avec un vrai talent dans la description, Bacqué a pris un plaisir non dissimulé à mettre ses pas dans ceux d’un Rastignac de bonne famille, fils d’un couple de médecins, qui rêve de conquérir les lieux de pouvoir. Là où ça se passe. Là où on prend les décisions, où on agit, où on infléchit le cours des événements. Du moins le croit-on. Descoings a fait naturellement ses classes aux lycées Louis-le-Grand et Henri IV puis SciencesPo et l’Ena avant d’entrer au Conseil d’Etat surnommé par des réseaux, assez sociaux dans leur genre, le  « Conseil des tatas » comme les Affaires étrangères sont dit « le Gay d’Orsay ». Il sera naturellement membre du Siècle, cercle de rencontres et d’influence auquel l’auteur semble prêter une puissance exagérée.

Dès lors, le profil du bonhomme est tracé : haut fonctionnaire le jour, fêtard la nuit. Et quel ! Toutes ses soirées à faire des folies de son corps dans les boites gays avant de se présenter au boulot. Son carburant ? Vodka, coke, ectasy et cigarettes à l’infini. De quoi lui donner l’illusion de vaincre le sommeil, même si on le repêche souvent ivre mort au petit matin.

Devenu jeune patron de SciencesPo, il a fait le tour du monde pour « vendre » aux recteurs des universités étrangères son école qui n’avait alors de réputation, d’envergure, d’ambition, d’horizon qu’hexagonaux. Il a bluffé, et l’a emporté, en leur proposant un échange d’excellence, aidé en cela par le ministre Hubert Védrine et l’avocate du cabinet Baker & MacKenzie, Christine Lagarde. Et ça a marché, avec les universités de l’Ivy League et d’autres d’Asie et d’Amérique latine. Là-bas, on se moque bien qu’il ne soit pas professeur, qu’il n’ait pas trois pages de publications scientifiques dans son CV, lacune qui suscite le mépris dans le milieu universitaire français. Descoings ? Un maître de requêtes au Conseil d’Etat qui s’est emparé de SciencesPo. Ca s’est dit au début, mais très vite, ca ne se murmure presque plus.

SciencesPo, il l’a bousculée, secouée puis révolutionnée même si elle n’est pas devenue « une Harvard à la française » telle que l’a rêvée cet obsédé de la modernisation des élites. Il en a fait une grande Ecole en la réformant à la hussarde : ouverture au monde, renouvellement social des étudiants, redoublement permis en année préparatoire, doubles diplômes franco-étrangers, ouverture d’un concours d’entrée spécial aux lycéens des zones d’éducation prioritaires, multiplication de masters spécialisés, année à l’étranger obligatoire pour tous, droits d’inscription indexés sur la feuille d’impôt des parents…

Ce qui ne va pas sans heurts à l’intérieur de l’Ecole, notamment du côté du département d’histoire « l’un des bastions de la critique contre lui et son épouse ». Car, non seulement le gay flamboyant s’est marié sur le tard à la surprise générale (elle s’était imposée en le sauvant alors qu’il s’enfonçait dans une grave dépression) mais il a nommé sa femme à un poste de responsabilité à ses côtés. Ce sera la début de sa fuite en avant. Une enquête de Mediapart paraît qui accable ses pratiques : népotisme mais aussi rémunérations et bonus disporportionnés dont il est le bénéficiaire ainsi que ses proches etc

Richard Descoings fascinait parce qu’il avançait sans cesse sur un fil, conscient de son absence de limites. Désorganisé, obéissant dans la seconde à ses plus fulgurantes intuitions,  il aimait les précipices. Seule sa folie, matrice de son charisme, explique le culte de rock star que nombre d’étudiants lui vouaient. Ils étaient nombreux à l’adorer, phénomène atypique dans une faculté, et plus encore dans le SciencesPo de René Rémond… Quand on lui présentait un ambitieux projet, il vous écoutait sans dire un mot, attentif, prenant des notes, penchant bizarrement la tête, les yeux prêts à tourner sur eux-mêmes, de plus en plus inquiétant, avant de clore l’entretien : « On commence à la rentrée ? ».

L’enquête de Raphaëlle Bacqué, nécessairement people & name-dropping, est davantage un portrait, fouillé, souvent passionnant, toublant, qu’une biographie. Car on referme le livre en ignorant toujours le secret de cet homme. Ce qui le faisait avancer. Tant la famille de Richard Descoings que l’homme qui le connaissait le mieux (Guillaume Pepy) ayant refusé de recevoir l’auteur, on ne saura pas quel était la clé de l’autodestruction qui  le minait et lui faisait repousser toujours les limites jusqu’au point de non-retour. Ne reste plus alors qu’à s’en remettre aux quelques lignes lues à son enterrement par le politologue Jean-Claude Casanova qui voyait en lui un oublié de Dieu en quête de redemption :

« Nous arriverons un jour aux portes du Royaume de Dieu… Notre vie est déjà pleine de morts, et pour chacun le plus mort des morts est le petit garçon qu’il fut. Et pourtant l’heure venue, c’est lui qui reprendra sa place à la tête de ma vie, rassemblera mes pauvres années jusqu’à la dernière, et comme un jeune chef ses vétérans, ralliant la troupe en désordre entrera le premier dans la maison du Père » (Georges Bernanos, Les grands cimetières sous la lune)

Obsédé par la nécessité de garder le lien avec la jeune génération, Richard Descoings confiait parfois à certains étudiants le soin d’alimenter son compte Facebook. Son mot de passe ? Un totem. Les premiers temps, « Lafcadio » ; à la fin, « Dies Irae ».

(Illustrations Victo Ngai et Pablo Delcan)

Cette entrée a été publiée dans documents, Littérature de langue française.

704

commentaires

704 Réponses pour Des personnages en état limite

Montaigne à cheval dit: à

Est-ce que le clou du Christ en était un?

Phil dit: à

Merci Déashash de remettre les pendules à l’heure. Mais il est probable que l’explication de texte avait quelques lacunes pour que les gamines finissent par larmoyer en lisant « la porte étroite ». Ce roman reste une contribution qui permit à un Descoings de se décoincer, si l’on ose dire.

bérénice dit: à

14h11 le temps et l’endroit où nous sommes posés m’ont vraisemblablement disposée à l’aimer. J’en garde effectivement un souvenir vidé du fond mais de plaisir. Je n’exprimerai rien de l’œuvre non visitée.

bérénice dit: à

Ceci dit années 70 et héritée d’une de mes sœurs qui avait du le lire dans les années 60.

bernadette dit: à

« « La France est vraiment devenue une république bananière. » (WG)
Les socialistes auront tout pourri la France… »

A qui le dites-vous ! tout allait mieuxdu temps de jacques et de talonnettes le sauveur (prions pour son retour)

bérénice dit: à

« pseudo-intellectuel ».
Les pseudopodes étiquettent. Un film comique.

bérénice dit: à

14h25 Enfin tout de même quelque soient les chaînes ou les stations hormis celles qui sont spécialisées quand ce n’est pas d’Islam c’est du FN qu’il est question. Il faudrait manifester contre la paupérisation des éditoriaux, contre une info en entonnoir, en boucle concentrique. Nous avons perdu l’art du ricochet.

laurent dit: à

u. dit: 14 mai 2015 à 9 h 56 min

Balzacien? Plutôt sordide comme personnage. Après avoir en vain avait inondé la gauche de sollicitations insistantes (harcèlements)
elle a finalement eu madame s au forcing (et sans doute le reste aussi)

faut tout leur rabâcher dit: à

14 h 31 min

là c’est un lien vers le blog (sur le site du monde.fr) d’un prof d’histoire

Bloom dit: à

libineux

Libineux, libidineux..? Tout entier, le nœud, oui!
Je zors…

cqfd dit: à

« Elle va enfoncer la France dans la m.rde »

l’essentiel est de râler gémir et pleurer

D. dit: à

Vous ne devriez pas commenter le jour de l’Ascension.

Bloom dit: à

Vous ne devriez pas commenter le jour de l’Ascension.

Commenta boko haram?

40 jours dit: à

Le chiffre 40 est riche – symboles mythologie mésopotamienne, séjour dans désert de divers personnages de religions, le cac 40 lui-même symbole d’une nouvelle religion de la modernité

Donald Duc dit: à

hihihi, 40 n’est pas un chiffre mais un nombre, non ?

le Jocrisse et l'intubé dit: à

Je voulais faire un cadeau à notre hôte, ce matin, mais … Bon, je réitère, mais autrement : faut allez sur daily motion, taper dans la barre de recherche « ma soeur âne », monter le son et regarder. Ca dure une minute, c’est comme une carte postale. Voilà, voili. C’est une sorte de cadeau non empoisonné, mais encore faut-il dénouer le ruban. Pas grave si vous ne le faites pas, mon hôte…

cac40 dit: à

« 40 n’est pas un chiffre mais un nombre, non ? »

rien à f…

Daaphnée dit: à

C’est une sorte de cadeau non empoisonné,

Ah, vous aimeriez que l’on parle de vous.
Quel « cadeau » !
Décidément rien n’existe pour vous, en dehors de votre nombril sans intérêt .

Sergio dit: à

Phil dit: 14 mai 2015 à 13 h 41 min
Les caves du Vatican donnent un bel écho.

Elles sont pleines d’or tassé en vrac ! Il est tout petit, l’écho… On glisserait pas rien dans rien nullement ! Celles du Lutetia, oui : elles ont un double fond…

___

jem dit: à

« Banc d’essai : quelle est la meilleure traduction en anglais de « La Métamorphose » de Kafka ? »

Normalement, la langue de Kafka devrait être facile à traduire, et ce dans toutes les langues, car c’est, sur le plan du style, l’une des plus simples qui soient. Dixit Marthe Robert.

Sergio dit: à

Bon il faut changer l’adresse mail tous les jours, maintenant ! L’enquête s’épaissit, comme dirait l’inspecteur Palmer…

DHH dit: à

Reflexe pavlovien habituel de Daphnée
Dès que Clopine apparaît elle sort ses griffes

Daaphnée dit: à

Réflexe bêbète et malsain de Hacheucheu, dès que l’ombre de l’aile d’un conflit apparaît – alors que ce n’est l’expression d’une exaspération largement partagée, ici – il faut qu’elle l’alimente.
Ah, la vieux corbeau !

Daaphnée dit: à

Bon, je cherchais l’article de Terra Nova .. si qq a le lien ..

Phil dit: à

tout de même un petit côté terre cuite

julien dit: à

« Reflexe pavlovien habituel de Daphnée »
Et ce pauvre Û qui n’est pas la pour la rassurer ! Elle devrait consulter

« ce n’est l’expression d’une exaspération largement partagée, ici  »

Partagée par les buses

Widergänger dit: à

Clio dit: 14 mai 2015 à 13 h 13 min
Louis Massignon, c’est pas nouveau WGG
__________
Louis Massignon…! Mon pauvre ami, tu connais bien rien ! S’agit pas du tout de Louis Massignon.

Lis plutôt s’André Chastel : Le Sacre de Rome, 1527 : une réflexion magistrale sur le XVIè siècle. Ça t’ouvriras l’esprit, t’en as grand besoin.

Widergänger dit: à

Erratum, Le Sac de Rome, 1527 !

Widergänger dit: à

Édité chez Gallimard, mon petit chéri. Profite et engrange.

bérénice dit: à

Je zors… Bloom.

L’Ascension ici rappelée par l’éminent D en boxer Hom vous fait zézailler comme tous les allemands du monde ou c’est que vous avez trop bu. Soufflez.

Daaphnée dit: à

Peut-être, Phil, ils avaient été abondamment critiqués sur leurs préconisations en matière d’immigration, à ce que j’ai compris ..
Mais autant lire d’abord pour juger sur pied et autant savoir sur quelles analyses se fondent ces incessantes « nouvelles » réformes des politiques publiques .
Parce qu’à part la volonté de l’Etat- et cela ne date pas d’hier- de se désengager financièrement, je n’ai jamais vu d’autre motif ..

bérénice dit: à

en dehors de votre nombril sans intérêt

La parle est au tiers état ce que l’écrit est à l’aristocratie, chaque brin d’herbe porte sa part de rosée encore faut-il ne pas être myope pour le constater.

Phil dit: à

L’histoire de terra nova est encore à écrire, Daaphnée. en particulier, celle de son fondateur auvergnat de souche, trop tôt disparu, et de son rapport ambivalent avec l’identité française, qu’il voulait récréer (un peu comme M. Todd).

Widergänger dit: à

Ce n’est pas parce qu’une langue est simple qu’elle est facile à traduire. Inversement, ce n’est pas parce qu’une langue est recherchée qu’elle est difficile à traduire.

Kafka n’est pas facile à traduire précisément parce que sa langue est simple.

Eh oui, mon petit chéri ! Pratique un peu la traduction, et tu mettras toutes les idées reçues qui encombrent ton pauvre cerveau à la poubelle, crois-moi.

JC..... dit: à

bérénice dit: 14 mai 2015 à 17 h 23 min
« en dehors de votre nombril sans intérêt »

En dehors de son nombril, qu’est ce qui peut bien présenter un intérêt, ici bas …? Rien.

Widergänger dit: à

Cette imbécile d’Akkari raconte en plus n’importe quoi !

Elle écrit notamment (article de Libé) :
« L’une, le petit lycée, était réservée aux enfants des élites sociales et débouchait sur le lycée général ; l’autre, le cours complémentaire, était destiné aux enfants du peuple et menait vers les formations professionnelles. »

Le cours complémentaire, c’était à l’époque de ma pauvre mère quand elle y était dans les années 1920…!!

Avant 1975, c’était le CEG (collège d’enseignement général), où la plupart des professeurs enseignaient deux matières, parfois agrégé, comme l’un de mes profs de français de l’époque mais qui n’y est pas resté très longtemps. Ces profs étaient d’excellents profs. La preuve en est que lorsque, sortant d’un CEG de la rue Molière, à côté de la place du Palais-Royal, je suis rentré en Seconde au lycée Chaptal, j’étais premier de la classe. La formation que j’avais reçue était en réalité bien meilleure qu’au petit lycée Chaptal ! Parce qu’on y était mieux encadré et mieux suivi. Il est vrai que j’y étais déjà premier de la classe.

La mère Akkari se trompe d’époque et brasse des préjugés de classe (préjugés de gauche).

Widergänger dit: à

Dans le CEG de la rue Molière, il y avait des études le soir, comme dans Madame Bovary (« Nous étions à l’étude… »). C’est ce qui faisait aussi la valeur de cette filière de l’enseignement niveau collège. Un professeur nous surveillait et éventuellement nous aidait à faire nos devoirs. Nous pouvions aussi nous entraider mutuellement. C’est comme ça que j’apprenais mes leçons de mathématiques notamment en expliquant aux copains comment il fallait faire les problèmes d’algèbre et de géométrie que nous avions à résoudre. C’est ce qui manque aujourd’hui dans la structure de nos collèges.

Evidemment, il faut trouver le personnel pour assurer ces heures, qui ne peuvent pas l’être par des profs certifiés ou agrégés. Mais on pourrait les confier à des étudiants de licence compétents et rémunérés par les Rectorat. Les élèves sortiraient à 18 h comme à mon époque. Et le soir en plus je faisais mes autres devoirs. C’est une méthode qui a prouvé son efficacité. Mais aujourd’hui, les parents la refuseraient. Contre tout bon sens. Ma génération a bénéficié aussi de beaucoup plus d’heures de français et à l’école primaire et au collège. Je suis rentré en 6ème en sachant faire des analyses logiques de phrase, ce que ne savent plus faire bien souvent les élèves qui sortent du collège aujourd’hui, qui ont souvent un niveau de français déplorable.

Sergio dit: à

Le problème de l’enseignement, c’est qu’on y apprend des choses qu’on sait pas ! Et si c’était pendant une seconde, encore ? Non, des journées entières ! Dans les arbres des beaux séquoias comme ceux de Zornhof…

Widergänger dit: à

On lisait aussi beaucoup de pièces de Racine notamment en 3ème. Des pièces de Racine que les élèves d’aujourd’hui ne connaissent même plus, comme Bajazet ou Andromaque. Bien sûr, je me rends compte aujourd’hui que je n’y comprenais pas grand-chose à ces pièces, mais au moins, on nous les faisait étudier au collège. La petite graine qu’on y a plantée a germé par la suite… tandis qu’aujourd’hui ce n’est plus qu’un immense désert.

idem dit: à

« Je suis rentré en 6ème en sachant faire des analyses logiques de phrase, ce que ne savent plus faire bien souvent les élèves qui sortent du collège aujourd’hui, qui ont souvent un niveau de français déplorable. »

C’est vrai. Beaucoup de dictées (dont des passages de textes de Proust!) et d’analyses grammaticales dès le primaire et jusqu’en 4ème

exact dit: à

« On lisait aussi beaucoup de pièces de Racine notamment en 3ème. »

Et des récitations obligatoires – il fallait apprendre et réciter par coeur ces beaux poèmes et tirades

Widergänger dit: à

Les enfants des CEG n’étaient pas tous comme le prétends cette pauvre Akkari, issus de la classe ouvrière. C’était mon cas comme de nombre de mes copains de classe qui habitaient dans le quartier des Halles à Paris. Mais d’autres étaient des fils de bons bourgeois qui habitaient tout près. Et d’autres encore étaient issus de la classe moyenne, fils ou filles d’employés.

Mais il est vrai qu’au sortir de l’école primaire de la rue Cambon, je suis allés au CEG de la rue Molière et pas au petit lycée Condorcet (où mon père avait pourtant été élèves pendant la Grande Guerre et tout au début des années 1920) parce qu’au lycée il fallait payer ses livres scolaires. Les fils Prochianz, eux, par exemple, sont allés à Condorcet. L’aînée est aujourd’hui un ponte de la biologie, professeur au Collège de France. Mais quand j’étais gosse, j’allais avec le frère cadet faire les quatre cents coups aux Tuileries ou jouer des après-midi entiers chez lui, rue Volney. C’était une famille charmante qui m’avait adopté, des Arméniens, le père était médecins et tenait absolument à ce que leurs enfants fréquentent des fils d’ouvrier.

bérénice dit: à

La mère Akkari se trompe d’époque et brasse des préjugés de classe (préjugés de gauche).

Peut-être qu’aussi les problèmes sont antérieurs au second cycle et ne font que s’amplifier. Beaucoup d’enfants ne disposent pas des bases à l’entrée au collège.

bérénice dit: à

L’utilisation du temps scolaire avec une perte affolante quand on a connu d’autres décennies, actuellement après un mois de mai tout en fériés , l’année s’achève officieusement début juin après avoir débuté laborieusement quelques semaines après la rentrée, l’année parsemée de prof non remplacés.

Widergänger dit: à

Evidemment, bérénice ! depuis trente ans, on a complètement détruit le primaire. Je le constate avec des collègues qui ont leurs enfants encore à l’école primaire. Ils n’apprennent plus rien. Les élèves dans mon collège, en plus grand nombre chaque année, arrivent en 6ème sans savoir leurs tables de multiplication, sans savoir faire une division ni même une multiplication, sans savoir ce que ça veut dire « tracer un trait entre deux deux points » ! C’est dire la régression intellectuelle engendrée par tous ces hauts fonctionnaires qui ont détruit l’école de la République depuis trente ans !

pathos dit: à

Widangeur après correction, j’espère que vous êtes indulgent avec vos élèves!:

Widergänger dit: 14 mai 2015 à 18 h 03 min
……….pas au petit lycée Condorcet (où mon père avait pourtant été élève(s) pendant la Grande Guerre et tout au début des années 1920) parce qu’au lycée il fallait payer ses livres scolaires. Les fils Prochianz, eux, par exemple, sont allés à Condorcet. L’aîné(e) est aujourd’hui un ponte de la biologie, professeur au Collège de France. Mais quand j’étais gosse, j’allais avec le frère cadet faire les quatre cents coups aux Tuileries ou jouer des après-midi[S] entiers chez lui, rue Volney. C’était une famille charmante qui m’avait adopté, des Arméniens, le père était médecin(s) et tenait absolument à ce que (leurs) [ses] enfants fréquentent des fils d’ouvrier(s).

no comment dit: à

Au collège Montaigne, certains élèves, dotés de smartphone « regardent à la récré des vidéos sur YouPorn »…

Widergänger dit: à

Oui, ça ne m’étonnerait nullement !

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…enfin, il doit bien exister,…
…des logiciels traduction latin-grec,!…
…sans se couper en quatre,!…

…ou plus direct,!…un Google de traduction latin-grec,!…

…je crois, que çà à déjà du être fait,!…
…à mon avis,!…
…on discute sur des cacas de mouches,!…

…le latin-grec,!…une tradition familiale,!…quelques enfants prodigues de retour,!…

…Dalida -Ya Mustapha Live -inédit,’…
…sucer l’argent là ou il est,!…
…ces voyageurs du spectacle commercial, en filles prodigues,!…à la sauce des tomates, raisins, olives,!…fruits,!…
…conclusions poulets aux hormones,!…
…façons graisses de recyclages,!…
…contrôles des fiefs seigneurs industriels à Boni-faces,!…Ah,!Ah,!…etc,!…

…en passant, sur son latin-grec,!…du jus d’orphelines livrées en Cléopâtre,!…en disgrâce,!…
…sur tapis rose,!…rien qu’une dizaine,!…Alors,!…
…soirées des Ambassadeurs aux Rochers,!…
…etc,!…

bérénice dit: à

conclusions poulets aux hormones,!…

très Gainsbourg for ever aujourd’hui.

Widergänger dit: à

De toute façon, il faut bien se rendre à une évidence, c’est que l’école pourra de moins en moins réparer les inégalités sociales qui s’accroissent. On demande à l’école de la République ce qu’elle n’est plus capable de faire tellement les écarts sont devenus importants entre ceux qui possèdent le savoir, les valeurs qui permettent d’apprendre, les compétences, et les autres qui s’ennuient à l’école et ne comprennent rien au fonctionnement du système scolaire lui-même.

Il y a encore une vingtaine d’années, on pouvait entrer à Polytechnique en venant d’un lycée du 93. Aujourd’hui, c’est quasiment impossible. En dépit de tout l’effort fourni par les profs et le système scolaire. L’école ne sera jamais que le reflet de l’inégalité scandaleuse entre les pauvres et les riches. Et une réforme ne sera jamais qu’un emplâtre sur une jambe de bois, hélas.

Il faut se rendre à une évidence, c’est que l’Etat est de moins en moins capable de produire de l’égalité dans la société.

bérénice dit: à

WGG Les choses se sont dégradées, je ne pense pas que ce soit le fruit d’une indifférence mais les solutions mises en place ont manqué d’efficacité. Pour commencer la notion d’autorité ne peut plus fonctionner comme avant. Je pensais qu’à la campagne l’école ne rencontrait pas de problème et puis non, beaucoup de parents sinistrés, au chômage , en difficulté sociale et économique peinent à prendre en charge l’éducation de leurs enfants, laissent aller parce que déstabilisés par leur précarité.

Widergänger dit: à

Tout à fait, bérénice. Ce n’est guère mieux à la campagne. Les classes sont aussi « perturbées » par les élèves indisciplinés qu’en ville. Des collègues qui enseignaient à Drancy, ayant muté en province, s’en sont malheureusement rendu compte.

Sergio dit: à

Widergänger dit: 14 mai 2015 à 18 h 35 min
De toute façon, il faut bien se rendre à une évidence, c’est que l’école pourra de moins en moins réparer les inégalités sociales qui s’accroissent.

Oui mais c’est ricain, comme schéma ; les inégalités culturelles elles peuvent pas s’accroître, puisque personne sait plus rien ! Donc c’est un epsilon qui se rapetisse… Le pognon lui ça c’est sûr lui il pogne…

Avant avant avant, être mettons bachelier c’était une très grande richesse, même si c’était pour devenir curé, professeur, conservateur, n’importe quoi de bien mais pauvre. Ca compensait ! Largement… Là maintenant que ce truc-là est vide, bof…

Donald Duc dit: à

les problèmes à/de l’école, c’est la faute à Benito JC dit le Fourbe épicétou

Jean-Gérard dit: à

Le cours complémentaire, c’était à l’époque de ma pauvre mère quand elle y était dans les années 1920…!! (Widergänger)

Les cours complémentaires n’ont été supprimés qu’en 1959. (décret du 6/01/1959) pour laisser la place aux Collèges d’enseignement général (CEG).

B comme BERLIN dit: à

C’est vrai :
Mon Père, 88 ans aux prunes,
ancien d’Henri IV,
se récitait tout Andromaque
lors de ses promenades solitaires à cheval,
ou sur la fin,
le tour du Champs de Mars.

Depuis deux mois,
sa mémoire a disjoncté.
Je le regarde,
rabougri dans son lit d’hôpital,
marmonner :

serait-ce Andromaque !.

DHH dit: à

Je suis allée voir le brûlot de Terra nova et j’en ai eté consternée
Ce texte traduit de manière caricaturale les dégâts causés par l’idéologie bourdieusienne
Dans la lignée de Bourdieu , on y voit ,que pour les auteurs du texte le souci d’égalité devant la culture ne doit pas déboucher sur la volonté d’assurer à chacun, quelle que soit son origine sociale, des chances d’accès à la culture de l’élite ;Non pour eux le nivellement souhaité doit procéder d’une dévaluation de cette culture, qui doit être ramenée à son statut trivial d’attribut dont se pare l’élite pour légitimer sa domination .
La conséquence c’est qu’au nom de l’égalitarisme on va créer plus d’inégalité ;Seuls en effet avec cette reforme bénéficieront de l’accès à un enseignement exigeant ,où les versions et thèmes latins et grecs leur apporteront une agilité intellectuelle efficace dans tous les domaines du savoir, ceux qui viennent de ces familles où depuis de générations on étudie chez les « Jezes », ou ceux qui paient d’autres écoles privées prestigieuses
Et les autres, ceux des pauvres qui seront plus talentueux que ces héritiers, resteront dans l’enseignement public ,où ils ne pourront valoriser leurs talents ,étouffés par le parti pris de médiocrité égalisatrice à base de d’EPI qui servira de phare au collège
J’ai le souvenir il y a quelques années d’un diner entre amis qui réunissait 8 personnes .
Sur les 8 il y avait deux agrégées, deux énarques, deux polytechniciens dont un mineur. Tous nés à la fin des années 30 ou au début des années 40 venaient de famille sans capital culturel , et leurs parents étaient tous nés hors de France .
Mais ils avaient eté de bons élèves dans les années 50 dans des établissements publics où on ne craignait pas de donner aux enfants une formation élitiste et exigeante
De tels destins seront-ils encore possibles pour des enfants de parents modestes ou venus d’ailleurs ?

bérénice dit: à

DHH les enfants exceptionnellement brillants sont une minorité et je crois que quelles que seront les conditions s’en sortiront.

Widergänger dit: à

Oui, 1959 ! Donc en 1975, on était très très loin du cours complémentaire, contrairement à ce qu’affirme cette imbécile d’Akkari !

Widergänger dit: à

Non, ils ne s’en sortiront pas parce qu’ils ne bénéficieront plus d’un environnement scolaire favorable au développement de leurs capacités.

Jean-Gérard dit: à

Widergänger dit: 14 mai 2015 à 18 h 35 min

Ce tableau sinistre et désespérant, s’il contient une part de vérité, demande certainement à être considérablement nuancé pour échapper à un systématisme simplificateur. Widergänger nous trace là le tableau d’une situation complètement bloquée, un peu comme si un Baudelot et un Establet, un Bourdieu et un Passeron d’aujourd’hui, nous disaient, graphiques à l’appui : l’école ne fait que reproduire et perpétuer les inégalités sociales, et croire qu’il pourra un jour en être autrement relève de l’utopie la plus irréaliste. Mais la réalité de l’école française dans la société telle qu’elle est, ce n’est pas cela. L’histoire de l’école en France depuis la Libération, c’est celle d’un incessant effort d’adaptation de l’école à une société en mutation permanente, une société qui a changé et continue de changer à un rythme beaucoup plus rapide que celui de la société française de l’entre-deux guerres, par exemple. A lire Widergänger, on pourrait croire qu’aucune réforme ne réussira jamais, et qu’en définitive il vaut mieux laisser les choses en l’état. Ce catastrophisme dissimule mal une vision ultra-conservatrice. Que des erreurs aient été commises dans le passé qui le niera ? Il ne s’ensuit pas qu’il faille rester les bras croisés en attendant le déluge. Ce n’est pas parce que des aménagements concernant les langues anciennes ou l’histoire peuvent être envisagés que la réforme des collèges actuellement en chantier ne va pas dans le bon sens. Elle a d’ailleurs été largement approuvée par la communauté éducative.

Jean-Gérard dit: à

Je suis allée voir le brûlot de Terra nova (DHH)

Pouvez-vous fournir un lien vers ce « brûlot », que je n’ai pas lu ?

bérénice dit: à

des chances d’accès à la culture de l’élite

Quand on pense à ce vieux schnok scandalisé par l’invention du livre de poche qui allait tomber aux mains de gens qui ne les méritaient pas… Maintenant le reproche irait à ceux qui ne lisent pas et consomment toutes sortes de produits qui d’ailleurs font tourner la machine.

Daaphnée dit: à

De toutes les façons, le problème est bien plus grave et il concerne également les « élites » ..
J’ai l’exemple d’un très proche, mention très bien au bac, reçu à l’Ena à 22 ans cette année et en stage dans une ambassade qui, néanmoins, ne possède pas une orthographe irréprochable ni une compétence de calcul sans le secours d’une calculette ..
Bref, heureusement qu’il est intelligent et qu’il possède une grande curiosité intellectuelle par nature parce que, de mon point de vue, ce n’est pas le cursus pluridisciplinaire de sciences po qui lui aura donné une grande culture ..
Autrement dit, ce système n’est pas des plus performants .. même pour les meilleurs, disons les plus « adaptés ».
Et 6 heures de Français, idem en math dans les petites classes de collège.. c’est pour tous que ce serait utile.

Widergänger dit: à

Jean-Gérard dit: 14 mai 2015 à 19 h 20 min
Un peu plus bas, où j’ai donné le lien…

Daaphnée dit: à

la réforme des collèges actuellement en chantier ne va pas dans le bon sens. Elle a d’ailleurs été largement approuvée par la communauté éducative.

Heu … Quand ?
Où ?

Widergänger dit: à

Ils ont 4h en français et 4h en maths. Si on leur donne 6h pour chaque discipline, au lieu de 8h ça fait 12H. Là, vous allez avoir sur le dos tous les chronobiologistes de la terre qui vont vous traiter de bourreaux d’enfants…!

Entre les chronobiologistes et les pédagogos, ça risque pas d’évoluer dans le bon sens… De toute façon, quand on voit comment des gens comme cette idiote d’Akkari fonctionne, je peux vous assurer qu’on va droit à l’abîme…

Widergänger dit: à

Non, la communauté éducative la désapprouve largement. La grève du 19 le montrera. Nombre de mes collègues qui ne se mettent jamais en grève ont prévu de la faire. Cette réforme révolte une majorité des profs, et les responsables de la formation des profs aussi, que je connais.

Daaphnée dit: à

Ils ont 4h en français et 4h en maths. Si on leur donne 6h pour chaque discipline, au lieu de 8h ça fait 12H. Là, vous allez avoir sur le dos tous les chronobiologistes de la terre qui vont vous traiter de bourreaux d’enfants…!

Peut-être, néanmoins cela permettrait que les plus en difficulté ne sortent pas du collège en situation d’illettrisme après 4 années d’échec et, au meilleurs, de ne pas s’y ennuyer .

bérénice dit: à

19h25 peut-être, on n’exige plus des  » cerveaux » d’être irréprochablement cultivés, d’autres catégories que les précédentes sont appréciées pour leur inventivité, leur capacité à produire de nouveaux logiciels, à perfectionner les robots … L’intelligence supérieure emprunte de nouveaux chemins où l’orthographe et la grammaire ne sont pas indispensables. En revanche il me semble qu’aucun de ceux là n’a fait d’impasse sur les math.

Widergänger dit: à

Oui, je suis aussi assez de l’avis de Daaphnée, pour une fois. Je ne crois pas en effet que la formation des élites soient très brillante non plus. L’ENA ne produit que des abrutis. Attali a dit qu’il n’y avait rien appris, c’est dire…! Sciences Po idem. Seules des écoles comme Polytechnique restent valables dans les domaines scientifiques. Et Normale Sup.

Widergänger dit: à

Il y a bien des heures de soutien pour les plus faible à raison d’une heure en plus par semaine. Mais ça n’a jamais servi à rien, les heures de soutien, ça ne fonctionne pas avec les plus faibles.

En vérité, personne ne sait au juste ce qu’il faudrait faire. C’est surtout ça le problème.

Ce qui est sûr, c’est :
1°) Il faut des heures d’étude de 17h à 18h tous les jours de la semaine sauf le mercredi.
2°) Il faut un suivi des élèves les plus faibles par les profs qui doivent bénéficier d’un bureau dans l’établissement avec des outils de travail et des heures en plus, et une rémunération plus conséquente. Le niveau des profs n’a cessé de se dégrader depuis vingt ans. Il manque 1000€/mois au salaire des profs !
3°) Il faut redonner de l’autorité à la fonction de prof. Evincer en partie les parents qui font parfois la pluie et le beau temps dans les établissements.
4°) ne pas avoir des classes de 30 élèves mais au maximum de 25 et, en ZEP, pas plus de 18 par classe.
5°) Refaire les programmes qui sont trop lourds et pensés uniquement pour l’élite qui intègre les Grandes Ecoles.
6°) Il faut, comme en Allemagne, créer un collège de l’élite, les Gymnasium, et un collège pour une orientation plus professionnelle, en créant des formations professionnelles dans les entreprises et des passerelles avec l’enseignement supérieur pour permettre à ceux qui ont commencé à travailler tôt de reprendre des études sur le tard s’il le souhaite comme en Allemagne, où une majorité de grands patrons vient de la base et non des grandes écoles, comme Polytechnique en France.

Le grand défaut de la France, c’est d’une part un élitisme mal pensé et d’autre part une mentalité de mépris des filières professionnelles qui empêchent des orientations où les élèves pourraient bien mieux s’épanouir s’ils ne se sentaient pas humiliés de suivre une filière pro.

Jean-Gérard dit: à

Lu sur le site de « Terra Nova » le texte intitulé « Halte à l’élitisme conservateur », signé de Maya Akkari(Terra Nova), Christian Baudelot (sociologue), Laurent Bigorgne (Institut Montaigne), Anne-Marie Chartier (historienne), Roger Establet(sociologue),François Dubet (sociologue), Dominique Julia (historien), Marc-Olivier Padis (revue « Esprit ») Antoine Prost (historien), Thierry Pech (Terra Nova), Benjamin Stora (historien); je note la présence, parmi les signataires, de sociologues aussi réputés que Christian Baudelot et Roger Establet, et d’historiens aussi connus que Dominique Julia ou Benjamin Stora.

Je suppose qu’il s’agit du texte que DHH qualifie de brûlot consternant. Il faut être sérieux. Ce texte clair et mesuré est avant tout une réponse aux exagérations et aux contre-vérités ressassées par la droite conservatrice (voir par exemple les propos récemment tenus par Nicolas Sarkozy). En tout cas, avant de dire n’importe quoi sur le projet de réforme du collège et sur ses enjeux (notamment la lutte contre l’échec scolaire et contre les inégalités), il convient de le lire attentivement. C’est, à ma connaissance — outre un certain nombre de prises de position publiées ces derniers jours par « Le Monde » et par « Libération », une des meilleurs et des plus éclairantes contributions au débat.

Jean-Gérard dit: à

Widergänger dit: 14 mai 2015 à 19 h 50 min

J’aime mieux ça. Ces propositions peuvent être discutées, certes, mais au moins ce sont des propositions.

Jean-Gérard dit: à

Widergänger dit: 14 mai 2015 à 19 h 50 min

Il y a en somme, deux Widergänger : celui qui vous tient des discours dogmatiques à désespérer, non seulement Billancourt, mais tout un chacun, et le professionnel qui, s’appuyant sur son expérience, formule des observations vérifiables et des propositions sensées. Faut-il choisir ? En tout cas, moi, j’ai choisi.

Chaloux dit: à

Retour d’un beau voyage, je vois que le zoo est toujours ouvert, et plus piaillant que jamais. Bravo.

Si loin qu’on pousse ses études, on n’y apprend guère, dans le meilleur des cas, qu’à apprendre. Ce n’est qu’après que la partie commence vraiment, si elle commence jamais. Tout homme porte en lui un érudit mort à vingt ans.

Widergänger dit: à

Mais mon brave Gérard, il y a ce que j’écris et ce que t’en comprends…Tu piges, mon petit chéri ?

boccalupo dit: à

Ce n’est guère mieux à la campagne.WGG

C’est même pire, on ferme les écoles dans les campagnes!

Daaphnée dit: à

une des meilleurs et des plus éclairantes contributions au débat.

Elle développe surtout l’idée selon laquelle différentes options permettraient de mettre en place des stratégie d’évitement des classes les pires … et que cela revient à un mode de sélection, en définitive.
Mais cette louable préoccupation ne dit rien du problème majeur que l’école désormais finit de complexifier, à savoir qu’on n’y apprend plus – et cette réforme n’y changera rien – ni à lire, ni à écrire, ni à compter .

louis-ernest modéré dit: à

Sur la réforme du secondaire, je me méfie un peu de mes souvenirs, ne connaissant pas de première main la situation dans les collèges aujourd’hui. J’en vois malgré tout clairement les effets, ce qui autorise à s’interroger.

Je lis toujours avec attention ce que dit notre ami WGG sur ce sujet parce que, à bon droit ou non, on sent l’expérience. De même les questions posées par Daaphnée et DHH (deux bonnes copines, en fait).

J’ai regardé l’article de Maya Akkari avec perplexité.
J’ai au moins appris un concept.
Je connaissais l’unique, j’ai appris le « plus unique ».

« La loi Haby a donc été une loi d’égalité, puisqu’elle a officiellement aboli les filières de l’entre-soi social à l’entrée du collège ».
Spontanément on est d’accord, ensuite on réfléchit.

« Elle a marqué un pas important vers une modernisation du collège en France, une amélioration de la qualification de la population nécessaire économiquement. »
Est-ce que c’est vrai? Le produit a été une amélioration globale de la « qualification »? Je n’en sais rien, j’ai des doutes.

« Or, toutes les études, tant nationales qu’internationales, convergent pour nous dire que dans un système scolaire, plus le collège est unique, plus il l’est longtemps, plus il est globalement performant : l’élite s’élargit, le nombre d’élèves en grande difficulté se réduit et les résultats d’ensemble augmentent. »
Quand j’entends ‘toutes les études’, j’ai un recul et je grogne.

« Cette réforme du collège est donc indéniablement un pas de plus vers un collège plus unique, plus juste et plus performant. »
C’est pas là que ça déconne?
Tous les « plus » sont orientés dans la même direction.
La justice donne la main à la connaissance, l’uniformité à l’efficacité.
Ça me fait grogner encore plus.

« Nous regrettons cependant qu’il n’ait pas été mis fin dans le cadre de cette réforme à la 3e prépa professionnelle, elle aussi une filière cachée. »
Le chômage des jeunes, le retard de l’artisanat, la dévalorisation du ‘manuel’…
Ça me mérite pas un peu de nuance, plutôt que de traquer la sélection cachée? La sélection ouverte sur des critères publics, c’est pas plus simple?

Même dans son enthousiasme pour la réforme, cette principale de collège s’inquiète:
« Qu’est-ce qui nous garanti (sic) que le choix des EPI ne sera pas l’occasion d’une nouvelle filiarisation «cachée» ? »

Qu’est-ce qui nous garantit?…
Peut-être un comité de vigilance révolutionnaire.

u. dit: à

Sur la réforme éducative, je me méfie un peu de mes souvenirs, ne connaissant pas de première main la situation dans les collèges aujourd’hui. J’en vois malgré tout les effets, ce qui autorise à s’interroger.

Je lis toujours avec attention ce que dit notre ami WGG sur ce sujet parce que, à bon droit ou non, on sent l’expérience. De même les questions posées par Daaphnée et DHH (deux bonnes copines, en fait).

J’ai regardé l’article de Maya Akkari avec perplexité.
J’ai au moins appris un concept.
Je connaissais l’unique, j’ai appris le « plus unique ».

« La loi Haby a donc été une loi d’égalité, puisqu’elle a officiellement aboli les filières de l’entre-soi social à l’entrée du collège ».
Spontanément on est d’accord, ensuite on réfléchit.

« Elle a marqué un pas important vers une modernisation du collège en France, une amélioration de la qualification de la population nécessaire économiquement. »
Est-ce que c’est vrai? Le produit a été une amélioration globale de la « qualification »? Je n’en sais rien, j’ai des doutes.

« Or, toutes les études, tant nationales qu’internationales, convergent pour nous dire que dans un système scolaire, plus le collège est unique, plus il l’est longtemps, plus il est globalement performant : l’élite s’élargit, le nombre d’élèves en grande difficulté se réduit et les résultats d’ensemble augmentent. »
Quand j’entends ‘toutes les études’, j’ai un recul et je grogne…

DHH dit: à

@berenice 19 h 09
vous avez raison pour les enfants exceptionnellement brillants
ls réussiront toujours brillamment ;mais ils sont tres rares
Mais les très bons, s’ils sont issus de milieux modestes,sans capital culturel , ne trouveront plus à l’école ce qu’apportent les collèges privés élitistes aux autres très bons au talent comparable mais issus des familles nanties,
Ils n’auront pas le même destin culturel et professionnel qu’’eux ;
Des six personnes auxquelles je faisais allusion dans mon post precedent ,aucune n’est exceptionnellement brillante.
Mais tous étaient des très bons élèves auxquels l’école publiique avait permis de tirer le maximum de leur potentiel intellectuel

U. dit: à

….
« Cette réforme du collège est donc indéniablement un pas de plus vers un collège plus unique, plus juste et plus performant. »
C’est pas là que ça déconne?
Tous les « plus » sont orientés dans la même direction.
La justice donne la main à la connaissance, l’uniformité à l’efficacité.
Ça me fait grogner encore plus.

« Nous regrettons cependant qu’il n’ait pas été mis fin dans le cadre de cette réforme à la 3e prépa professionnelle, elle aussi une filière cachée. »
Le chômage des jeunes, le retard de l’artisanat, la dévalorisation du ‘manuel’…
Ça me mérite pas un peu de nuance, plutôt que de traquer la sélection cachée? La sélection ouverte sur des critères publics, c’est pas plus simple?

Même dans son enthousiasme pour la réforme, cette principale de collège s’inquiète:
« Qu’est-ce qui nous garanti (sic) que le choix des EPI ne sera pas l’occasion d’une nouvelle filiarisation «cachée» ? »

Qu’est-ce qui nous garantit?…
Peut-être un comité de vigilance révolutionnaire.

bab dit: à

….

« Cette réforme du collège est donc indéniablement un pas de plus vers un collège plus unique, plus juste et plus performant. »
C’est pas là que ça déconne?
Tous les « plus » sont orientés dans la même direction.
La justice donne la main à la connaissance, l’uniformité à l’efficacité.
Ça me fait grogner encore plus.

ueda dit: à

Bon, j’en ai marre, et je repasse mon post en entier, la modération fera ce qu’elle voudra/pourra

Sur la réforme éducative, je me méfie un peu de mes souvenirs, ne connaissant pas de première main la situation dans les collèges aujourd’hui. J’en vois malgré tout les effets, ce qui autorise à s’interroger.
Je lis toujours avec attention ce que dit notre ami WGG sur ce sujet parce que, à bon droit ou non, on sent l’expérience. De même les questions posées par Daaphnée et DHH (deux bonnes copines, en fait).
J’ai regardé l’article de Maya Akkari avec perplexité.
J’ai au moins appris un concept.
Je connaissais l’unique, j’ai appris le « plus unique ».
« La loi Haby a donc été une loi d’égalité, puisqu’elle a officiellement aboli les filières de l’entre-soi social à l’entrée du collège ».
Spontanément on est d’accord, ensuite on réfléchit.
« Elle a marqué un pas important vers une modernisation du collège en France, une amélioration de la qualification de la population nécessaire économiquement. »
Est-ce que c’est vrai? Le produit a été une amélioration globale de la « qualification »? Je n’en sais rien, j’ai des doutes.
« Or, toutes les études, tant nationales qu’internationales, convergent pour nous dire que dans un système scolaire, plus le collège est unique, plus il l’est longtemps, plus il est globalement performant : l’élite s’élargit, le nombre d’élèves en grande difficulté se réduit et les résultats d’ensemble augmentent. »
Quand j’entends ‘toutes les études’, j’ai un recul et je grogne.
« Cette réforme du collège est donc indéniablement un pas de plus vers un collège plus unique, plus juste et plus performant. »
C’est pas là que ça déconne?
Tous les « plus » sont orientés dans la même direction.
La justice donne la main à la connaissance, l’uniformité à l’efficacité.
Ça me fait grogner encore plus.
« Nous regrettons cependant qu’il n’ait pas été mis fin dans le cadre de cette réforme à la 3e prépa professionnelle, elle aussi une filière cachée. »
Le chômage des jeunes, le retard de l’artisanat, la dévalorisation du ‘manuel’…
Ça me mérite pas un peu de nuance, plutôt que de traquer la sélection cachée? La sélection ouverte sur des critères publics, c’est pas plus simple?
Même dans son enthousiasme pour la réforme, cette principale de collège s’inquiète:
« Qu’est-ce qui nous garanti (sic) que le choix des EPI ne sera pas l’occasion d’une nouvelle filiarisation «cachée» ? »
Qu’est-ce qui nous garantit?…
Peut-être un comité de vigilance révolutionnaire.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…déjà, que dans les campus, il y a les filières ( privées, ou des ambassades à l’affût ),!…

…et, que d’autres parts, les stencils ou cours, sont sur internet, avec des noms de codes,!…pour chaque unif,!…

…en plus de certain détails,…sur les brochures médicale,!…etc,!…

…il existe une volonté du statut corporatiste des médecins,!…par celui, d’administrer en affaires la listes des impondérables, suites des amonts de la vie, en aval d’abrutis,!…

…( les habitudes tronqués avant les examens,!…),!…
…éliminés les adversaires à d’autres conceptions d’états,!…en connivences,…

…l’Utopie,!…( économique et sociale ),!..
…tout est joint,!…la boucle,!…
…c’est votre taille,!…d’abrutis,!…
…à la mode,!…des jeux de pailles,!…
…encore un,!…Ah,!Ah,!…etc,!…
…les pièges à leurres,!…aux pots,!…

Daaphnée dit: à

un incessant effort d’adaptation de l’école à une société en mutation permanente, une société qui a changé et continue de changer à un rythme beaucoup plus rapide que celui de la société française de l’entre-deux guerres, par exemple.

Ce raisonnement me fait rire.
Ce sont les enfants qui deviendront citoyens et qui formeront une société, éventuellement meilleure, riche des ses diverses « mutations »,etc .. Si l’on part de l’idée que l’école doit s’adapter à la société, c’est poser le problème à l’envers et limiter l’ambition de l’école à ne répondre qu’à des besoins déjà dépassés.
C’est l’achèvement de la sclérose !
L’école n’est pas là pour s’adapter à la société mais pour la construire.

erreur de casting dit: à

sous le titre Un abîme de science
sur la règle du jeu, une conclusion à vos conversations

Widergänger dit: à

Les problèmes au collège sont d’abord et avant tout extrêmement terre à terre ; deux problèmes majeurs :

1°) Faire en sorte que les élèves apportent leurs affaires en classe. Même dans le bon établissement où je sévis aujourd’hui, il y a toujours, même dans de très bonnes classes, cinq ou six élèves qui n’apportent pas leurs affaires, qui son cahier pour prendre les cours, qui le livre qu’on étudie. Résultat des courses : une heure sans rien faire. Cinq ou six sur trente, c’est beaucoup, beaucoup trop !

2°) Faire en sorte que les élèves ne bavardent pas mais participent à la construction du cours. Même dans les bonnes classes, à partir du niveau de 4ème, il s’avère très difficile d’obtenir de la part des élèves concentration et participation au cours pour construire le sens d’une explication de texte. Ça marche encore en 5ème. Mais, avec l’adolescence, à partir de la 4ème ça ne marche plus.

La perte d’informations chez les élèves est énorme. La paraphrase est en conséquence leur mode d’explication favori, le plus commun et encore le plus fréquent. Ils ne comprennent pas ou quasiment pas ce que veut dire étudier des formes (narratives, prosodiques, etc.) pour produire du sens. Ils n’ont pas conscience que le sens est produit dans un texte à partir de formes. Ils croient naïvement à 80% des élèves que le langage est transparent. Ils ne comprennent donc quasiment jamais les consignes du type : Quel est l’effet produit par telle ou telle forme ? On a beau leur expliquer un milliard de fois, ça ne rentre pas. Parce qu’ils bavassent et ne s’intéressent pas au problème.

Widergänger dit: à

Là, c’est à nouveau Daaphnée qui a raison. L’école n’est pas là en effet pour s’adapter à la société, ce qui est absolument impossible, comme elle le souligne fort justement !. L’école est là pour transmettre le passé et avec les lumières du passé construire l’avenir. Faut bien avoir présent à l’esprit que l’Ecole c’est le culte des morts.

Daaphnée dit: à

les consignes du type : Quel est l’effet produit par telle ou telle forme ?

mmm .. Le fait est que c’est une consigne absurde.
Il y a bien quelques procédés, en revanche, qui vont produire des effets attendus ..

Widergänger dit: à

Non, Daaphnée, vous ne comprenez pas ce que j’écris.

DHH dit: à

je suis a peu pres sure que le fils de daphnée qui vient d’integrer l’ENA a 22 ans n’a pas fait ses etudes dans un college de ZEP

Widergänger dit: à

Par exemple dans les Misérable de V. Hugo, il écrit à propos de la durée du martyre de Cosette chez les Thénardier :

« Une année s’écoula, puis une autre. »

Par cette formulation et sa forme (deux proposition indépendante juxtaposée avec une ellipse du verbe), il fait bien mieux sentir au lecteur la souffrance du martyre de Cosette et sa durée infernale, plutôt que s’il avait simplement écrit : « Deux années s’écoulèrent ».

C’est ça un effet. Et il a fallu au moins cinq minutes pour qu’un élève réfléchisse à la forme grammaticale de la phrase et la mette en rapport avec l’effet que veut produire le narrateur à cet endroit du texte.

erreur de casting dit: à

sur Quel est l’effet produit par telle ou telle forme ?
vr n’est pas une consigne

Daaphnée dit: à

Et voilà, Hacheucheu avec ses élucubrations .
Allez donc raconter vos dinettes à vos « copines » !

Widergänger dit: à

De toute façon, pour intégrer l’ENA faut être formaté. Sinon, on ne rentre pas.

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…les lignages de toutes sortes à préserver,!…
…et enseigner, retord,…pour l’obscurantisme transparent de passer du coq à l’âne,..
…pour toucher plus son enseignement,!…
…Oui,!…des cours sur internet,!…quand,!…etc,!…à la boucle élastique mondialiste,…

…mon chauffeur, à la sortie des cours,!…
…un plus,!…

ueda dit: à

« Si l’Etat Islamique entre à Palmyre, ce sera une catastrophe internationale »

Faut-il mourir pour Palmyre?

Spontanément je dis oui.
Après on voit.

Jean-Gérard dit: à

Faut-il mourir pour Palmyre?

Le problème, c’est de trouver des gens qui accepteront de mourir pour Palmyre. Et si l’Etat français payait aux gens de l’EI une rançon pour racheter les ruines de Palmyre ? Après, on les démonterait et on les réinstallerait dans le Limousin.

ueda dit: à

Terra Nova, ça peut être perçu comme une déception.

Les fées se penchaient sur le berceau de ce bébé.
L’ouverture, l’expertise, l’internationalisme, le ‘progressisme’ éclairé…
Et le sympathique Michel Rocard!
(Toujours été pour Rocard, contre Tonton).
Alors?

Un lobby intellectuellement suranné et devenu politiquement aveugle.
Un obstacle.

Lulu dit: à

« Par cette formulation et sa forme (deux proposition indépendante juxtaposée avec une ellipse du verbe), il fait bien mieux sentir au lecteur la souffrance du martyre de Cosette et sa durée infernale, plutôt que s’il avait simplement écrit : « Deux années s’écoulèrent ». »

Vous êtes particulièrement à même d’inventer et ressentir ce genre de subtilité insignifiante autant que pédante, sorte d’onanisme professoral, parce que vous êtes la petite Cosette du blog de Passou. Bon courage !

Jean-Gérard dit: à

« Une année s’écoula, puis une autre. »

C’est ça un effet. (Widergänger)

Ce n’est un effet que si on envisage Hugo comme un romancier soucieux de ménager ses effets. La formulation banale « deux années s’écoulèrent » n’exprime qu’une mesure chronologique. La formulation hugolienne prend en compte la composante affective. Si Hugo la choisit, ce n’est pas pour ménager un effet mais parce qu’il ne fait qu’un avec son personnage. Cosette, c’est lui. On ne peut pas décrire les émotions d’un enfant de l’extérieur. il faut devenir cet enfant. Si l’écrivain n’accomplit pas ce transfert, alors, en effet, il est tout juste capable de tenter des effets.

Widergänger dit: à

Mes pauvres enfants, on voit déjà les effets de la réforme Belkacem avant même qu’elle ait été mise en place…

Lulu dit: à

Si la réforme Belkacem c’est de supprimer la sottise, alors je suis pour. Mais vous risquez de vous retrouver au chomdu.

bérénice dit: à

L’école n’est pas là pour s’adapter à la société mais pour la construire.

Pour construire un avenir à la société composée d’êtres vivants, il faut aussi s’adapter aux besoins qui naissent de la situation présente. sinon l’enseignement public ne transmettra plus rien .

Jean-Gérard dit: à

Pour bien saisir la différence entre un écrivain qui ménage ses effets et un écrivain qui n’y a jamais recours, on peut lire « Une semaine de vacances » de Christine Angot. Evidemment, c’est sans doute plus facile pour elle que pour Hugo, d’abord parce qu’il s’agit d’une adolescente et non d’une enfant; ensuite, et surtout, parce que cette adolescente dont elle raconte le malheur, c’est elle, ce sont ses propres émotions qu’elle revit. Le tout dans une absence de tout effet. L’émotion nue . Cela donne un livre de la force des « Misérables » : un livre dont on ne se remet pas.

bérénice dit: à

Quel monde ne découvre-t-on pas! Après Madame Bovary c’est moi apprenons qu’Hugo en un retour miraculeux s’identifie à Cosette; je lis de l’ennui, de la monotonie, une absence de lumière, d’éclat, du temps que rien ne ponctue.

bérénice dit: à

Cela donne un livre de la force des « Misérables » : un livre dont on ne se remet pas.

Dans quel état êtes-vous donc?

Sergio dit: à

Bon on refait le blog à Brighelli alorsse…

Il a une horreur qu’on oublie de dire, c’est que les grands chefs, les politiques, les grands commis et tutti quanti, ça fait une paire de décennies qu’on les pêche plus à l’ENA, a fortiori à l’X, mais à… HEC ! Des keummerciaux comme disait MàC… Berk berk berk !

Lulu dit: à

Le génie de Hugo, c’est d’avoir créé des personnages universels, comme Cosette, avec quasi rien. Qui se retrouvent dans la réalité, parfois, hélas, comme sur ce blog.

bérénice dit: à

Des Thénardier aucune trace?

Au delà de cette limite... dit: à

A tous vous lire, ce sont les élèves qui se trouvent être en état limite, non?

Lulu dit: à

« Des Thénardier aucune trace? »

Pour un Widergänger, la servitude est désormais volontaire, depuis qu’il est né.

Sergio dit: à

Jean-Gérard dit: 14 mai 2015 à 22 h 13 min
Si Hugo la choisit, ce n’est pas pour ménager un effet mais parce qu’il ne fait qu’un avec son personnage.

Ou qu’il veut que son lecteur ne fasse qu’un avec son personnage.

ueda dit: à

Allez, pour la route.
Une p’tite ‘invocation’, une du’â, une prière comme on dit ici, pour les shuhada, les martyrs qui se sont battus en Palestine, en Afghanistan, en Tunisie, au Cachemire… et ceux qui poursuivent le combat (3’30)

« Allah, frappe leurs ennemis, les ennemis du dîn (loi), etc. »

Docteur Ramadan and Mister Tariq.
Le prédicateur est l’alpha et l’omega de l’ ‘intellectuel suisse’.

https://www.youtube.com/watch?v=onuEStqTk20

Lulu dit: à

Alors, elle cause plus, la petite Cosette du blog à Passou ?

ueda dit: à

Pauvre, pauvre vieux Edgar…

Un livre en commun en apesanteur avec le roublard Tariq.
« Comprendre l’Autre », probablement.

Trop de respect pour le passé de Morin pour appeler ça un ‘abus de faiblesse’.
Même la mère Bettancourt a le droit de foutre en l’air les bijoux de famille.

Lili dit: à

ueda vous filez un mauvais coton depuis quelques semaines, cessez de vous inquiéter, ayez des lectures saines et divertissantes, vous perdez votre temps et vous ne trouverez ici que des convaincus du danger potentiel. Calmez-vous nous ne pouvons rien, rien pour vous aider pourtant nous sommes tous canadiens.

Lulu dit: à

Les vociférations diverses ne découragent pas la charmante ministre :

« La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a une nouvelle fois ce jeudi défendu sa réforme du collège en affirmant qu’elle ne la menait pas «au petit doigt mouillé». » (Le Parisien)

D. dit: à

L’école n’est que très indirectement là pour construire la société.
La société se construit d’abord au sein des familles où se sont les vertus et la bonne moralité qui doivent être mises en avant.
L’école est là pour enseigner aux élèves des disciplines telles que la lecture, l’écriture, le calcul, puis l’orthographe, la grammaire et les lettres, ensuite l’arithmétique puis les mathématiques, l’Histoire, la physique, la biologie, les sciences naturelles et enfin la philosophie et les lettres anciennes.

D . dit: à

Si jamais Daaphnée a un fils, ce que je ne crois pas, et qu’il a 22 ans, et qu’il est à l’ENA, ce dont je le félicite parce que les énarques sont des gens très bien en général, cela nous la met à plus de cinquante. C’est un simple petit calcul.

D . dit: à

Ce qui veut dire que même il y a dix ans, ça nous la faisait à + 40.

D . dit: à

Ce qui est quand même un joli kilométrage.

D . dit: à

Bon je vais faire dodo.

B comme BERLIN dit: à

Bizarre ou non ?.
Je fais parti de ces gens qui ont suivi les pérégrinations pas à pas de Jean Valgent, lors de sa quête une nuit de Noël à la recherche de Cosette.
Le plaisir ?,
« marcher dans ses pas » peut-être !.

rose dit: à

>DHH le fils de daaphnée à l’ENA c’est comme rose au prieuré de Ganagobie, en tongs.
Paroles, paroles.

notules :
Voir l’effet de la réforme avant la réforme, c’est comme voir des petits bonhommes verts partout.

Bonne journée nous sommes le 15 05 2015 cela n’arrivera pas souvent.
Moi je rêverai pensive, d’une petite fontaine verte sur un mur qui dégouline sur une pub chanel au volant de ma porsche 1812 aux fauteuils recouverts de cuir vert…

Ce qui est dur à corriger ce sont les mains mouates, les acolittes et puis j’ai était, nous avons rencontrer, il a presque pensé

Je suis jsute pour des apprentissages savants qui permettent à chacun de s’en sortir honorablement dans la vie mais quand je vois combien ils sont romantiques…ahlala

« -dis toi keskit’intéresse dans la vie ?

-Moi, j’aime bien être assis à côté de Chloé. »

Merci alain l.

juste que l’on puisse enseigner sans que l’on nous fasse iech.
Que l’on soit payé lorsque l’on travaille.
Et que l’on ne nous colle pas des réunions insipides lorsque c’est notre jour de congé.
Et que de déclassés nous soyons surclassés, pour compenser parès on reviendra à la normale.

Et puis que quand quelqu’un demande une participation de l’état du ministère de la défense, on ne nous réponde pas « vous demandez trop on vous donne rien ».

Serrez vous la ceinture, bande de ploucs hastel. Nous on marne. Vous glandez, bande de culs terreux. Et aboulez le fric à mon collègue. Si on est deux à être dépressifs on n’ira nulle part. Han han vous demandez trop. Réduisez vos dépenses. Vous vous êtes vus kekpart ?

aujourd’hui 5/05/2015 bonne journée à tous

rose dit: à

non 15 c pas grave à dix jours près.

après c’est parès et l’inverse aussi

rose dit: à

Jean-Gérard dit: 14 mai 2015 à 22 h 13 min

« Une année s’écoula, puis une autre. »

C’est ça un effet. (Widergänger)

Ce n’est un effet que si on envisage Hugo comme un romancier soucieux de ménager ses effets. La formulation banale « deux années s’écoulèrent » n’exprime qu’une mesure chronologique. La formulation hugolienne prend en compte la composante affective. Si Hugo la choisit, ce n’est pas pour ménager un effet mais parce qu’il ne fait qu’un avec son personnage. Cosette, c’est lui. On ne peut pas décrire les émotions d’un enfant de l’extérieur. il faut devenir cet enfant. Si l’écrivain n’accomplit pas ce transfert, alors, en effet, il est tout juste capable de tenter des effets.

appliquez cela à La classe de neige d’emmanuel carrère et vous avez tout compris ; han han vous demandez trop alors on vous donnera rien. Bande de ploucs et kicékileféle taf hein ?

rose dit: à

je vais vous l’écrire que vous soyez témoins :

« gnagnagni gnagna gna
en effet cette commission bilatérale de coopération pédagogique Défense-Education nationale a estimé que l’aide financière demandée au ministère de la défense est d’un montant trop élevé »

je vous dirai le montant ultérieurement. Mais quand on sait, dans les ministères les sommes brassées pour des foulards hermès et autres franfreluches, à l’INA les frais de taxi de madame et son fiston, le prix pour restaurer des bois précieux et des moquettes pour euh ? quel intérêt d’avoir des moquettes à ce point luxueuses, et bien, je vous avoue que le montant trop élevé pour des gosses dont les parents vivent au niveau du seuil de pauvreté, ce n’est pas engageant pour accepter des réformes qui vont accentuer le clivage qui se creuse – non pas depuis dix ans eh la ministre de tutelle, depuis trente ans.

Et accentué gravement chaque fois qu’un gouvernement socialiste est au pouvoir.

C’est à se demander.

rose dit: à

Daaphnée dit: 14 mai 2015 à 19 h 37 min

Ils ont 4h en français et 4h en maths.

je vais pas tout vous dire : avant, et pas il y a cent ans il y avait neuf heures de français en sixième contre quatre et demie aujourd’hui. Entre les deux il y a eu six heures.

Cela fait moitié.

Plus de concours de profs de techno. On embauche des chômeurs plus ou moins qualifiés.

Depuis les ordinateurs et leurs immenses bienfaits, une personne au CDI au lieu de deux à quatre. Au secrétariat une secrétaire et demie au lieu de trois ou quatre.

Je ne débattrai pas.
Notre tâche est harassante.
Si on se bat pour que paul joseph entre au lycée, élève brillant, peu prêt aucunement épaulé il n’a aucune chance de réussir.

C’est pas un problème de moyens ni de pognon et encore moins de compétences.

Ce n’est pas un problème de conservatisme ni de pré carré.
C’est beaucoup plus grave que cela : c’est un problème de grands argentiers comme la tête pensante du Monde. Friquée incompétente.

Nos supérieurs hiérarchiques auront tout pouvoir pour distribuer l’argent au prorata de leurs humeurs changeantes et avec parti-pris.

Tu lècheras pas le c. ? tu n’obtiendras rien.
Tu ne te feras pas s. sans vaseline ?
Tu n’obtiendras rien non plus.

C’est ouvrir le règne du capital là où régnait le savoir.
Et cela a commencé à déraper depuis longtemps.

Nous ne sommes pas des privilégies nous sommes des travailleurs de la terre.

Nombre d’entre nous aimons notre travail le faisons passionnément avec intérêt et compétence. Aujourd’hui nous sommes maltraités, traités comme des pions, et ce qui se profile est d’un noir sinistre.

Et pourtant, quel beau métier que celui de prof !

rose dit: à

Ce n’est parce qu’on est friqué que l’on est incompétent. Mais ce n’est pas parce qu’on est friqué qu’on est compétent.

En tout cas, indépendance de pensée, liberté d’esprit, esprit critique en éveil : tout cela on ne peut nous le retirer.

rose dit: à

Dans les moments hyper décourageants comme celui raconté ici, avant hier, et la lumière fut.
Elle reste à la fin du cours, elle tâtonne hésite elle zigzague entre les rangs, elle se rapproche de moi elle hésite elle tremble. Pour de bon.
Puis elle me dit

madame moi j’ai trouvé pour mon œuvre personnelle. Elle m’explique manga rimbaud je sais pas trop de quoi elle parle mais elle elle le sait.
Alors, lasse, mais lasse je lui demande et les quatre autres pour l’histoire des arts tu en es où ?
Et elle me raconte :
elle a le premier sujet en arts plastiques, le second en musique, le troisième en littérature et ce sera Kessel, arrghhh, et le quatrième en HG elle l’a aussi mais elle veut vérifier ; ses quatre sujets sont en lien. Nous avons travaillé en interdisciplinarité, elle a saisi elle a compris elle a eu le choix elle a conçu un truc génial qui lui appartient.

Un sur cinquante gosses est prêt. Presque.
Ben c’est génial non une gosse pareille ?
Soledad.

Mon rai de lumière à moi.

Je suis juste fatiguée. La CPA c’est aussi fini. Les privilèges c’est pour ceusses du ministère. Un recteur il déménage il a 10OOO € de prime. Nous on fait ciné club on a dix heures pour trente heures de boulot. Et encore on aime ça on devrait le faire sans être payé nanmého.

t’em ça et tu veux être payé ?
Nanmého t’as pas tout compris toi.
Retourne à l’école.

Y en a juste ras le Q.

rose dit: à

Daaphnée dit: 14 mai 2015 à 20 h 41 min

L’école n’est pas là pour s’adapter à la société mais pour la construire.

On ne peut pas tout dire en deux temps trois mouvements : l’école c’est comme les fondations.
Regardez le Népal et l’Algérie il y a quelques années.

Toute construction demande des fondations.

Tout ce que dit Wider c’est jsute. Dans les zones en grande dificultés on fait des coopératives d’achat pour les gosses? pour que leyr famile achète le matériel ; on jongle pour avoir les livres les cahiers les stylos les crayons gris.

Tout es dû, rien n’est su.

Faut arrêter aussi d’incriminer la société et arrêter de réduire drastiquement les programmes.

Ce qu’il faut c’est que l’élève apprenne et qu’il se constitue un bagage intellectuel commun avec ses congénères. Pas plus pas moins.

Apprenne.
Et que chacun se sente concerné par ce dit bagage intellectuel commun, culture commune.

Bloom dit: à

Et si l’Etat français payait aux gens de l’EI une rançon pour racheter les ruines de Palmyre ? Après, on les démonterait et on les réinstallerait dans le Limousin.

Excellent!
Les Américains l’ont fait avec la moitié du cloître de St Guilhem le Désert qui tombait en ruines.

JC..... dit: à

Les pédagogues, désespérés, épuisés, se retrouvent face à la nullité des familles constituant une société parfaitement c.nne pour tous, ravissante pour quelques milliers de privilégiés.

Ce mensonge dure depuis la Révolution Française où tout a changé pour que rien ne change.

Dépossédés de toute autorité, parents et enseignants travaillent main dans la main à faire de leurs enfants pire qu’eux …

Ils y parviennent, globalement, à merveille ! C’est ainsi que les civilisations meurent…Bonne journée !

JC..... dit: à

Et n’oubliez pas !

La Liberté, c’est l’esclavage
L’Egalité, c’est la disparité
La Fraternité, c’est la discorde

JC..... dit: à

Ayant visité Palmyre, au temps heureux où le bienfaisant Hafez el Assad régnait à Damas, je peux vous dire que ce tas de ruines est merveilleux.

Bien entendu, il peut disparaître comme Babylone et ses jardins sans que cela change quoi que ce soit à la course de la planète …

Le problème n’est pas là.

Bloom dit: à

Tel l’islamo-fascisme, l’hindouo-fascime
Article du Monde 14.05.2015

« A quoi peut ressembler un suicide sur Facebook ? Le romancier indien Perumal Murugan en a donné un aperçu en choisissant la troisième personne du singulier, le 13 janvier, pour annoncer, dans son tamoul maternel, son renoncement définitif à l’écriture. « L’auteur Perumal Murugan est mort. Comme il n’est pas Dieu, il ne va pas ressusciter. Il ne croit pas non plus à la réincarnation. A partir de maintenant, il va simplement vivre comme l’enseignant qu’il a toujours été. Laissez-le tranquille. »

C’est parce qu’il était traqué par les fondamentalistes de l’« hindutva », idéologie revendiquant le caractère intrinsèquement hindou de l’Inde, que Perumal Murugan a été acculé à une décision aussi extrême. Mais il était aussi menacé par les « gounders », qui réunissent la plupart des paysans de sa ville natale, Tiruchengode, quelque part entre Coimbatore et Pondichéry. Autrement dit par sa propre caste, marquée par de fortes traditions patriarcales. Quelle « ironie », ce « suicide » qui intervient au moment où des gens du monde entier défilent à Paris pour défendre la liberté d’expression, en mémoire des victimes de l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo, s’exclamera le lendemain le quotidien The Hindu, dans son éditorial.

Ce qui est en cause, c’est Madhorubhagan. Un roman publié en 2010 chez Kalachuvadu, dont l’intrigue se déroule au début du XXe siècle. Après douze ans de mariage, Kali et Ponna sont éperdument amoureux l’un de l’autre mais n’arrivent pas à avoir de descendance. Conspuée par le voisinage et sous la pression de sa famille, Ponna finit par se rendre au temple d’Ardhanareeswara, à Tiruchengode. Là-bas, une fois par an, les femmes sans enfant ont le droit de choisir un inconnu avec lequel s’accoupler. Si, par chance, elles sont fécondées, leur enfant est accueilli tel un cadeau divin, au prix de l’abnégation des époux dont l’infertilité est ainsi démontrée. L’amour de Kali pour Ponna n’y survivra pas.
« Certains nationalistes hindous sont désireux de manifester leur présence  »

« N’importe quel anthropologue pourrait attester de pratiques similaires dans les sociétés prémodernes qui n’avaient pas accès à la fécondation artificielle », explique l’historien et écrivain tamoul A. R. Venkatachalapathy. Dans ces conditions, s’interroge celui-ci, comment ne pas s’étonner de la colère des fondamentalistes qui ont soudain cloué Murugan au pilori, pour avoir remis en cause le patriarcat et prétendument insulté les femmes de Tiruchengode en dévoilant le dessous des cartes ? « Les paysans gounders ont un problème avec l’infécondité et l’absence d’héritier mâle. Ils considèrent qu’en l’absence de fils à qui transmettre le fruit de leur travail, la vie d’un homme n’a aucun sens. Résultat, la stérilité est stigmatisée avec brutalité au sein de leur communauté », précise N. Kalyan Raman, écrivain et traducteur d’ouvrages de littérature tamoule.

C’est après la traduction de Madhorubhagan en anglais chez Penguin Books India, sous le titre One Part Woman, que tout a dégénéré. En 2014, Murugan reçoit d’abord des appels anonymes. Puis en décembre, un rassemblement est organisé contre lui. Plusieurs exemplaires du livre sont brûlés, les manifestants appellent à l’arrestation de l’auteur. Dans les milieux intellectuels, c’est la stupeur car Madhorubhagan est un best-seller et a même fait l’objet de rééditions. « Quelque chose aurait-il changé sur le plan politique, pour que cet ouvrage soit tout à coup considéré comme une infraction ? », demande G. Sampath, éditorialiste au quotidien Mint, en référence à l’arrivée du nationaliste hindou Narendra Modi au poste de premier ministre, il y a maintenant un an. En 2016, ajoute-t-il, des élections régionales sont prévues au Tamil Nadu, un Etat du sud de l’Inde, et dans cette perspective, « certains nationalistes hindous sont désireux de manifester leur présence ».

Il est vrai qu’en tête du défilé organisé contre Murugan figuraient des membres du Rashtriya Swayamsevak Sangh (Corps des volontaires nationaux). Ce groupe paramilitaire est considéré comme la matrice idéologique du parti désormais au pouvoir, le BJP, chez qui Sanjay Subrahmanyam, professeur invité au Collège de France, décèle une tendance « fascisante » dans son livre Leçons indiennes. Itinéraires d’un historien. Début janvier, le romancier et sa famille prennent la fuite, sur les conseils de la police. Murugan a beau proposer de retirer certains passages de son roman, la situation devient dangereuse. Au bout de quelques jours, les autorités du Namakkal, le district de Tiruchengode, finissent par le convoquer et là, surprise : il lui est demandé de présenter des excuses ! On lui fait signer une déclaration dans laquelle il est écrit que Madhorubhagan n’est que le fruit de son imagination et que tous les exemplaires en circulation vont être détruits.
« La police et les représentants de l’Etat ne se soucient que du maintien de l’ordre public, pas de la protection de la liberté d’expression »
Kannan Sundaram, éditeur

Avec le recul, l’éditeur du texte, Kannan Sundaram, ne se montre guère surpris : « La police et les représentants de l’Etat ne se soucient que du maintien de l’ordre public, pas de la protection de la liberté d’expression. Un écrivain ne fait pas le poids devant une foule en colère. » La séance est particulièrement pénible pour l’écrivain. Fils unique de petits cultivateurs, Murugan est né tout près de là, en 1966. C’est dans cette campagne de Tiruchengode que, très tôt, il a composé les paroles de chansons pour enfants, avant d’entreprendre des études de littérature tamoule. Puis il a passé un doctorat à Madras, fréquenté le Communist Party of India et publié des nouvelles dans un journal marxiste-léniniste. Reconnu comme l’un des romanciers les plus accomplis de sa génération, il est l’auteur de plusieurs livres, de Eru Veyyil (Rising Heat, 1991), jusqu’à Aalandap Patchi (The Misanthropic Bird, 2013), en passant par le fameux Madhorubhagan.

Si le « suicide » lui est apparu comme la seule issue possible, c’est que « sa position était intenable », estime son ami A. R. Venkatachalapathy. « L’exil est un luxe que seuls certains peuvent se permettre. Murugan ne parle que le tamoul, il écrivait sur sa communauté, sa littérature était empreinte de ses mythes, de son histoire, de ses difficultés aussi. Comment pourrait-il écrire ailleurs ? On ne fait pas vivre un arbre déraciné. » Des lectures publiques seront bien organisées par des artistes, au festival de Madras, puis à la Biennale de Kochi. Elles sonneront en réalité comme des funérailles.
Cocktail explosif que forment la religion et les castes

L’un des points les plus surprenants de cette affaire est le silence opposé par les responsables politiques du Tamil Nadu. Manifestement, les partis régionaux, qui ne sont habituellement pas en reste pour défendre la culture tamoule, ont été tétanisés par le cocktail explosif que forment la religion et les castes. D’après C. Lakshmanan, professeur au Madras Institute of Development Studies, Murugan dérangeait parce que, en plus du patriarcat et des croyances religieuses, il dénonçait le système éducatif privé du Namakkal, « une industrie pilotée par des chefs de caste puissants ». En dépolitisant les masses dans une région pourtant connue pour ses avancées dans le domaine social, dit-il, « les partis régionaux produisent un terrain fertile pour le communautarisme ».

« La liberté d’expression est inscrite dans la Constitution indienne mais, semaine après semaine, elle est bafouée par de prétendus “groupes marginaux” », déplore l’historienne Romila Thapar, dans une allusion à l’euphémisme employé par Modi pour minimiser l’activisme résurgent des militants les plus radicaux de l’hindutva. « En quoi le roman de Perumal Murugan a-t-il pu heurter ? Portait-il atteinte à la religion ou est-ce que la religion a été instrumentalisée pour masquer d’autres préoccupations liées à notre système social ? » Le « suicide » de Murugan semble en tout cas confirmer la « crise intellectuelle du “sécularisme” à l’indienne » qu’annonçait la chercheuse Ananya Vajpeyi (Le Monde du 23 mai 2014). L’éditeur Kannan Sundaram, lui, est amer : « La montée d’un fanatisme hindou au Tamil Nadu est récente. Je crains que les écrivains cessent désormais d’envoyer des manuscrits, par peur des représailles. »
« Une mort réelle »

Aussi symbolique soit-elle, c’est « une mort réelle », estime G. Sampath, éditorialiste au quotidien Mint. « Murugan a rejoint la liste des victimes de la liberté d’expression, au même titre que le docteur Narendra Dabholkar », assassiné en 2013 pour avoir cherché à éradiquer la superstition en Inde. Depuis l’affaire Murugan, deux autres noms sont d’ailleurs venus s’y ajouter : celui de Govind Pansare, écrivain et ancien dirigeant communiste, et celui d’Avijit Roy, fondateur d’un site d’intellectuels athées. En février, le premier a été abattu par un motocycliste près de chez lui, à Kolhapur (Maharashtra), tandis que le second a été tué à l’arme blanche, dans une rue de Dacca, capitale du Bangladesh. »

JC..... dit: à

Je m’envole, sous l’effet du mistral, pour une journée légère, rafraichi que je suis par les conclusions à tirer du commentaire de Bloom : sur la Terre ô combien fertile, la c.nnerie pousse partout de magnifique et diverse façon ! Etrange animal, l’homme …

JC..... dit: à

Sur le blog de John Brown que je visite souvent car il illustre parfaitement ce que les mots ‘déchéance humaine d’un grand bourgeois’ signifient, le tenancier Thénardier cause en ce moment Grand Remplacement camusien en insistant sur les faits qui angoissent et font peur au « petit-bourgeois franzouès » …

En illustration, une horrible image de type concentrationnaire abject : un wagon de train rempli de nègres miséreux, peut être banlieusards ! Sordide spectacle…

Je vous rassure : il existe des nègres aisés, riches, splendidement sapés, souvent francophones, toujours plus intelligents que d’autres … à l’UNESCO, vivier du bon goût africain, par exemple, on en trouve des dizaines.

Cette image me choque. Comment les petits bourgeois pourraient ils avoir peur de ces braves nègres ferroviaires ?! Nous sommes tous frères, non ?

Qu’en pensent des grands bourgeois ?….

bérénice dit: à

6h53 L’Inde est aussi au-delà de l’idée première d’une grande spiritualité, une terre où l’hystérisation des foules couve et n’attend que prétextes. Difficile d’assurer la fermeture des portes de ce train surpeuplé de pauvres illettrés.

bérénice dit: à

C’est un simple petit calcul. D.

Quelle habileté quasi scientifique, vous m’épatez. Laissez-moi vos coordonnées et je vous promets un avenir chargé de fractales et de raviolis.

JC..... dit: à

DIVINE NOUVELLE

On songe d’abord à un piratage. Mais, contacté au téléphone par plusieurs médias, Robert Chardon, le maire UMP de Venelles, une petite bourgade de 8 200 habitants dans les Bouches-du-Rhône, assure qu’il est bien l’auteur de ces tweets radicaux au sujet de l’islam : « Il faut interdire le culte musulman ».

Notre rêve à tous, nous autres agnostiques enfin formulé clairement : interdire l’innommable propagande de tous les monothéistes fous, bruler leurs fadaises, raser leurs temples, Descoingser leurs membres rigidifiés par le dogme.

Cela m’étonnerait que les archanges de leurs dieux viennent les défendre !

« Ecrasons les infâmes », comme dirait Arouet, et j’ajoute « et nikrons leurs femmes ! »

JC..... dit: à

EDUCATION ET SEXUALITE LYCEENNE

«Les violences s’invitent au sein de l’école, donc il faut bien que les professionnels de l’Éducation nationale puissent répondre à ce défi, qu’ils puissent apprendre aux élèves à grandir dans le respect, dans l’égalité entre les sexes, loin des stéréotypes et des images pornographiques qui circulent sur Internet» a souligné notre gentil colibri aux yeux de gazelle qui fait office de Ministre de l’EN…

Ces débordements, «qui ne sont pas des problèmes isolés», selon Valérie Marty, la présidente de la PEEP, «doivent occasionner une réflexion sur la banalisation du porno chez les ados, la prévention des risques liés à Internet, la formation à la sexualité et au respect entre filles et garçons».

En tant qu’humaniste résolu, père de trois garçons turbulents, citoyen responsable et dévoué, je partage tout à fait l’opinion de ces dames et me tient à la disposition de la Belle Kacem pour aller, en couple avec Elle, œuvrer dans les classes de 6ème d’IdF en montrant aux classes curieuses, ce qu’il NE FAUT PAS faire entre garçon et fille, avant la sanctification d’un mariage d’amour !

On est borderline, là …

JC..... dit: à

Par chez nous, souffle un mistral terrible. Comme on dit ici : « un mistral à décorner les cocus ». Personne dehors . On ne sait jamais… soyons prudents, l’adultère rôde partout dans l’île.

Daaphnée dit: à

Ce qui est quand même un joli kilométrage.- D.

Doit-on en déduire que bien qu’ayant longtemps roulé, D. est toujours puceau ?
Ah, la disgrâce du pou .. !

Daaphnée dit: à

occasionner une réflexion sur la banalisation

C’est certain, il faudrait commencer par apprendre à réfléchir .
Cela étant, avec de tels parents débiles, soyons optimistes. Tous les espoirs sont permis pour les générations suivantes .

JC..... dit: à

Quittons nous, définitivement, sur une image typiquement britannique : les femmes, à l’âge de cinquante ans, sont comme des Horse Guards de Buckingham Palace qui soudain poseraient leur bonnet à poils longs par terre, quitteraient leur guérite en courant, jetant cul par dessus tête leurs uniformes lassants, et chanteraient leur joie d’aller batifoler aux pâquerettes dans les parcs londoniens, enfin …

A demain !

Daaphnée dit: à

« La montée d’un fanatisme hindou au Tamil Nadu est récente. Je crains que les écrivains cessent désormais d’envoyer des manuscrits, par peur des représailles. etc …»

D’où la nécessité que la Loi où la liberté d’expression est inscrite, soit appliquée avec la plus grande fermeté.

bérénice dit: à

D’où la nécessité que la Loi où la liberté d’expression est inscrite,

D’où la nécessité qu’une loi garantissant la liberté d’expression soit appliquée avec une plus grande fermeté.

lire et relire dit: à

« La liberté d’expression est inscrite dans la Constitution indienne mais, semaine après semaine, elle est bafouée par de prétendus “groupes marginaux” », déplore l’historienne Romila Thapar, dans une allusion à l’euphémisme employé par Modi pour minimiser l’activisme résurgent des militants les plus radicaux de l’hindutva.

bérénice dit: à

Oui,compris, quel serait le problème?

Bloom dit: à

La démographie est une donnée fondamentale en Inde, certes, mais pas la seule (l’Inde attend son E. Todd). L’idéologie, les forces conservatrices et négatrices de l’autre (l’hindouisme brahmanique se fonde sur le rejet de l’autre, articulé sur des structures castiques) y sont d’autant plus fortes que les politiciens libéraux traditionnels (Congrès, Janata) ont complètement échoué à juguler la corruption…
L’islamo-fascime, la menace chinoise & la perception d’un occident corrupteur des bonnes mœurs (hypocrisie caractérisée quand on connait les frasques dépravées des caïds de villages), bref, tous les ressorts du nationalisme étroit sont habilement mis à profit par des millions de petits potentats locaux au service de l’hindutva qui usent du clientélisme le plus abject pour servir leur nouveaux maitres.
Ce ne sont pas nécessairement les damnés de la terre qui sont les plus intolérants. Beaucoup d’entre eux n’ont d’autre choix que de se tourner vers les rebelles maoïstes, très actifs dans l’est du pays (là encore, à boire et à manger, au propre comme au figuré).
Gouverner un pays de 65 millions de personnes semble assez malaisé, on frémit à l’idée d’être à la tête d’un milliard et demie de personnes…

Variation dit: à

S’impose que la Loi où la liberté d’expression s’inscrit soit appliquée avec la plus grande fermeté.

Variation dit: à

Bloom, vraisemblablement est-ce comme le Sanskrit, la gestion et l’organisation du pays difficilement maîtrisable.

bérénice dit: à

« occasionner une réflexion sur la banalisation »

C’est où? j’ai pas vu.

D. dit: à

Qu’est-ce qu’il y a, encore, Bérénice, vous avez un fils énarque vous aussi ? Les énarques sont des gens très bien et j’en ai connais plusieurs, mais tout le monde ne peut pas non plus. Il faut une certaine diversité sur cette terre. L’inspection des finances n’est pas inscrite génétiquement.

D. dit: à

Il est vrai qu’en contradiction avec ce que j’ai écrit hier soir, l’ENA enseigne à ces élèves un haut sens moral de l’État et de l’Administration, ce que ne fait spécialement out Sciences-Po.

D. dit: à

Bon je vais me recoucher. Je fais le pont aujourd’hui.

D. dit: à

Et généralement ça dure la journée entière, autant que vous soyiez prévenus.

bérénice dit: à

Cela étant, avec de tels parents débiles, soyons optimistes.

Eugénisme en creux, avez-vous vu les rivières pourpres d’un certain Mathieu Kassovitz?.

bérénice dit: à

D comme vous savez il existe plusieurs continents, des infra-monde, des nowhere .

D. dit: à

Pourquoi vous me dites ça, Bérénice ? Vous n’êtes pas satisfaire de votre Hypermarché Continent ?

D. dit: à

Oh là là je crève pas la couche ce patin.

closer dit: à

Le sort de ces victimes de l’intolérance hindoue est bien triste mon cher Bloom, mais, outre que ce sont des cas isolés dans un pays de 1.3 milliard d’habitants qui reste malgré tout une démocratie (le parti au pouvoir peut-être éjecté aux prochaines élections), il ne nous menace pas.

L’hindouisme, que je sache, n’a aucune prétention à s’étendre à la planète entière.

Prenez et mangez... dit: à

Mais qui est borderline?

Ces millions de françaises et de français qui ont adopté la mal-bouffe, pourquoi n’ accepteraient-ils pas la mal scolarisation?
C’ est déjà fait, en fait.
Après le français -pizza,
le français-chorizo,
le français bacalà,
le français loukoum,
le français couscous,
( Tout ça, comme la suite logique, post-colonialiste du français petit-nègre.)

Africa News dit: à

Contrairement à ce qui a été affirmé récemment, Godefroid Niyombare, leader de la tentative de coup d’Etat avortée contre le président Pierre Nkurunziza, n’a pas échappé aux forces restées loyales au chef de l’Etat.

Servi sur un plat d’argent, entouré des rognons braisés de ses gardes du corps, il sera le clou du dîner de gala offert par la Présidence, aujourd’hui.

ZEUS..... dit: à

Il nous semble, vus d’ici, que tous les politiques et/ou décideurs terriens sont des « personnages en état limite », comme dirait votre hôte.

Pour vous en convaincre, pensez à quelques uns d’entre eux : Fidel et ses yeux d’agonisant épuisé, Benoit Hamon et sa gueule figée de classeur fermé, Juppé en croque mort, Philipot de chambre, Poutine le cinglé en congre froid, Obama le liftier nobélisé impotent, Sarkozy le mort-vivant qui bouge encore, Marine la tueuse de cancrelat d’époque, Cambadélis en prostituée devenue mère maquerelle ….

Avec le temps… tout est possible. Entropique !

Bloom dit: à

L’hindouisme, que je sache, n’a aucune prétention à s’étendre à la planète entière.

Juste. Heureusement pour le vaste monde. Ceux qui l’ont contesté ont fondé d’autres religions plus paisibles, dont une, le bouddhisme, s’est d’ailleurs très bien exportée vers l’est.

En cela, l’hindouisme se démarque effectivement du christianisme & de l’islam prosélytes.

Le changement est-il la marque de la démocratie? En 20 ans, j’ai connu 3 présidents chinois différents, autant que de présidents français.

J’ai bien peur que la « démocratie » indienne ne soit que de pure forme. Mais vous en savez certainement beaucoup plus que moi la-dessus.

Donald Duc dit: à

11:17 et voilà Benito JC dit le Fourbe est déjà revenu définitivement, quelle plaie

closer dit: à

« J’ai bien peur que la « démocratie » indienne ne soit que de pure forme. Mais vous en savez certainement beaucoup plus que moi la-dessus. »

J’en connais moins que vous mais je constate qu’il y a pluripartisme, que tous les Etats ne sont pas de la même couleur politique et que l’alternance existe tant au niveau des Etats qu’au niveau central.

C’est tout de même une certaine garantie contre une dérive totalitaire de quelque nature que ce soit.

ZEUS..... dit: à

Ne niez pas l’évidence, votre civilisation occidentale est judéo-chrétienne. Exclusivement.

Le Christ est un Juif qui a réussi à lancer un nouveau produit sensationnel, Dieu en sa trinité, succès immédiat, supplices ou pas, bref les Juifs sont des proto-chrétiens.

L’Occident est judéo-chrétien, et ça nous va, parce qu’ils sont sympas, finalement les Judéo-chrétiens… !

Pape François, Roma dit: à

Bonjour, mes enfants ! Si vous interdisez le culte musulman en France, une idée originale à creuser, pourriez vous le faire discrètement ? BàV

Clio dit: à

« succès immédiat »

Trois siècles !

Bloom dit: à

C’est tout de même une certaine garantie contre une dérive totalitaire de quelque nature que ce soit.

C’est à souhaiter. Je ne pense pas qu’il faille craindre une dérive « totalitaire » à l’occidentale (nazime, fascisme, stalinisme et tous leurs avatars). En revanche, la corruption est un terrible facteur de délitement. Il y a des risques de voir se vider de sa substance le jeu politique. Le corps social indien est conscientisé parce qu’il a accès à des modèles de lectures exogènes (voir l’élection de Kerjiwal à Delhi). Or depuis son élection, le parti au pouvoir encourage un repli sur l’hindouité, sur l’Inde en général, qui se manifeste de diverses sortes: campagnes de ré-hindouisation des chrétiens, méfiance à l’égard des étrangers et singulièrement des ONG qui se voient une à une retirer leurs accréditations, rejet de l’occident, etc.
Dans un tel contexte, les extrémistes « safran » ont le vent en poupe et savent qu’ils peuvent jouer la carte de l’intimidation. Un des membres historiques du Congrès rencontré récemment nous confiait ses inquiétudes, dans un anglais et un français qu’aucun leader du BJP ou de ses alliés ne lui envierait d’ailleurs, tant ils mettent un point d’honneur à être strictement monolingues).
Pour en revenir à l’article, quand on connait l’histoire des relations ouvertes entre le Tamil Nadu l’Asie du sud-est, notamment sous les Cholas, il n’est pas illégitime d’être inquiets de ce mouvement de clôture, peut-être prélude à un surgissement ultérieur, qui sait?

Bloom dit: à

entre le Tamil Nadu ET l’Asie du sud-est…

Jean-Gérard dit: à

Banc d’essai : quelle est la meilleure traduction en anglais de « La Métamorphose » de Kafka ?

Et la meilleure traduction en français ?

JC..... dit: à

« Un nonagénaire de 93 ans tue sa sœur de 90 ans, et se suicide »

Mieux vaut tard que jamais….

D. dit: à

Donald Duc, nous n’avons pas encore agréé votre pseudonyme.

JC..... dit: à

Ce Duc là, on lui couperait la tête qu’il continuerait à courir et personne ne s’apercevrait de la différence entre avant et après …

Crépuscule des Vieux..... dit: à

« Si vous interdisez l’Islam en France, soyez discrets ! », nous ont demandé le Pape de Roma et le Rabbi de Jérusalem…

forcément dit: à

« Personne dehors  »

Evidemment. Un serial-satire est signalé dans le coin. Les gens et le bétail, les boucs et chèvres surtout, exigent des mesures

JC..... dit: à

Disons un serial satYre et on n’en parle plus ! Venez prendre un verre à la villa un soir, okay ?

Bloom dit: à

Banc d’essai : quelle est la meilleure traduction en anglais de « La Métamorphose » de Kafka ?

De son incipit, plutôt.
« Als Gregor Samsa eines Morgens aus unruhigen Träumen erwachte, fand er sich in seinem Bett zu einem ungeheueren Ungeziefer verwandelt”

Banc d’essai perso:

1. Les moins bonnes traductions:

« One morning Gregor Samsa woke in his bed from uneasy dreams and found he had turned into a large verminous insect”

– Ne marque pas la concomitance temporelle « Als…/ fand sich » (subordonnée circonstancielle de temps/ Principale), l’horrible découverte, au réveil, passe à la trappe.
– ‘verminous insect’ est quasi-redondant

« When Gregor Samsa awoke one morning from troubled dreams, he found himself changed into a monstrous cockroach in his bed.”

– ‘in his bed’ à la fin est maladroit et déséquilibre la phrase.
– ‘cockroach’ est discutable, surtraduit.

« When Gregor Samsa woke one morning from troubled dreams, he found himself transformed right there in his bed into some sort of monstrous insect.”

Le traducteur se permet d’ajouter un « right there » & un « some sort of » qui ne sont pas dans l’original. Péché capital (sauf chez Baudelaire traduisant Poe).

“One morning, as Gregor Samsa woke from a fitful, dream-filled sleep, he found that he had changed into an enormous bedbug.”

– «fitful, dream-filled sleep » est inutilement lourd & à la limite du faux sens: c’est le rêve qui est agité, pas le sommeil.
– «bedbug » condense de façon peu satisfaisante insecte & lit.

« As Gregor Samsa awoke one morning from uneasy dreams he found himself transformed in his bed into a gigantic insect.”

Évacuation pure et simple du lit…théâtre où se joue le drame kafkaïen…

2. Les moins mauvaises:

« As Gregor Samsa awoke one morning from uneasy dreams he found himself transformed in his bed into a gigantic insect.”

« When Gregor Samsa woke up one morning from unsettling dreams, he found himself changed in his bed into a monstrous vermin.”

3. Ma préférée:

« One morning, upon awakening from agitated dreams, Gregor Samsa found himself, in his bed, transformed into a monstrous vermin.”

Quand on traduit de l’anglais au français, notamment de la poésie, on se donne généralement pour règle de rester aussi fidèle que possible à l’ordre des mots de l’original. L’agencement syntaxique de l’allemand étant plus éloigné du français, on peut peut-être se dispenser de cette contrainte librement consentie.

On perd peut-être le surgissement du personnage en 2e position, mais on conserve la concomitance « upon +V-ing); « agitated », mot latin, a une connotation plus « métaphysique » que les adjectifs saxons « unsettled/uneasy/fitful », et parce qu’il me semble qu’il suggère une transformation d’une nature plus radicale, « transformed into » est préférable à « changed into » ou « turned into » .

La phrase est bien balancée & bien rythmée.

Suggestion « patchwork »:

As Gregor Samsa awoke one morning from agitated dreams, he found himself, in his bed, transformed into a monstrous vermin.

(Sa/m/sa est un presque palindrome…)

ueda dit: à

« La greffe qui marche le moins bien, c’est la greffe de couilles. »

Jeannette Bougrab

Attila dit: à

ça roule plutôt, Sergio !

Sergio dit: à

Jean-Gérard dit: 15 mai 2015 à 12 h 19 min
Banc d’essai : quelle est la meilleure traduction en anglais de « La Métamorphose » de Kafka ?

Et la meilleure traduction en français ?

Auf deutsch ist es alles klar Kommissar…
Mais cela donne une idée : c’est plus ni en l’un ni en l’autre ni en le troisième qu’il faut traduire les trucs, c’est en globisch !

C’est vrai, quoi, le globisch c’est typiquement une langue qui peut être non pas construite, puisque c’est en cours, mais formalisée non point plus par des académies, mais par ceux qui sont au charbon, les traducteurs… L’arabe il y est déjà dedans un peu via le français, du côté du chinois ça risque de plus coincer…

saint guillaume dit: à

ce livre exagère
Descoings était bonne pâte

mauvais rêve dit: à

Comme je m’éveillais un jour dans mon lit, je découvris que j’avais le cafard.

lolo dit: à

Ma préférée:
« One morning, upon awakening from agitated dreams, Gregor Samsa found himself, in his bed, transformed into a monstrous vermin.

c’est la mieux indeed (« vermin » coince mais bon on peut pas tout avoir)

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