de Pierre Assouline

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La République des livres
Cette fouine si proustienne

Cette fouine si proustienne

Jacques Perret refusait de tenir un Journal au motif qu’il y voyait avant tout « une discipline de flic et d’indicateur ». En quoi on ne saurait lui donner tout à fait tort. A la lecture de certaines notes à leurs dates, parfois la nausée nous envahit ; et même si c’est une nausée de qualité quand le diariste a du talent (songez aux frères Goncourt ou à Léautaud pour ne citer qu’eux), l’abjection n’est jamais loin. Pourtant nous serions les derniers à réclamer une quelconque censure, qu’elle soit le fait de l’auteur même ou de son éditeur. Un Journal est un bloc, c’est donc en bloc qu’il faut le publier. A une époque où le principe de précaution n’avait pas encore fait les ravages que l’on sait, la direction des établissements Grasset en décida autrement.

jean le point 3Publié en deux tomes en 1987 et 1989, le Journal de Matthieu Galey (1934-1986) fut attaqué à Apostrophes par sa sœur, la journaliste Geneviève Galey, qui reprochait aux gens de Grasset de l’avoir émondé. Lui qui siégea à son comité durant un quart de siècle, il aurait pu se douter du mauvais coup. Il faut savoir gré à Jean-Luc Barré, rééditeur et préfacier de ce Journal 1953-1986, (981 pages, 30 euros, Bouquins/ Robert Laffont), de lui avoir donné une seconde chance en le publiant enfin dans sa version non expurgée. Un récit de l’intérieur de la comédie littéraire autrement plus fiable et plus écrit que celui de Jacques Brenner.

Les passages censurés figurent en italiques. Pour l’essentiel l’inventaire de ses amants (un prénom se substitue désormais à une initiale), des récits de drague gay, les grenouillages d’Yves Berger, directeur littéraire de Grasset, afin d’influencer les jurés des prix d’automne dans un sens qui ne fut pas défavorable à sa maison, et ses grandes manœuvres pour faire siéger ses auteurs autour de la table du 1er étage chez Drouant. Des corrupteurs ou des corrompus, on ne sait trop lesquels sont à sauver de ce marigot. C’était donc ça et cette fois, tous les noms y sont. Tout ça pour ça ?

jean le pointIl avait successivement posé sa plume aux Cahiers des saisons, à Arts, à Combat avant de faire profiter durablement les lecteurs de L’Express de ses dons éclatants. Matthieu Galey avait de l’esprit à revendre ; étant revenu de tout avant même d’être parti, cette fouine si proustienne promena son désenchantement de cocktails en dîners, et ses désillusions de salles de rédaction en comités de lecture.

Teinté d’amertume de bout en bout, mais de l’esprit à revendre, son épatant Journal n’en est pas moins aussi croustillant que coruscant. « Je suis obsédé par l’âge :  je fais une vieillesse nerveuse » note-t-il. Il contient ce qu’il faut de traits cruels, de bons mots, de confidences à ne surtout pas répéter, de méchantes saillies, de manifestations d’affections, d’exercices d’autodérision et même d’indulgence pour une société qu’il méprise au fond, pour s’attacher la curiosité des lecteurs les moins complaisants. Certains récits d’obsèques, où la veuve reçoit en l’église au sens mondain du terme, sont des morceaux d’anthologie. On voit défiler sous son œil de gérontophile ironique les fantômes de Chardonne, Morand, Aragon, Jouhandeau, Cocteau, Bastide, Yourcenar, Sarraute et alli sans oublier les salonnardes, la Noailles, la Gould, la Rochefoucauld… Que d’épaves d’une Atlantide littéraire qui survivra tant qu’il y aura des bouquinistes ! L’index des noms cités est un bottin de la république des lettres aux allures d’obituaire. Il est leur empailleur mélancolique, mais même pas déçu car on n’imagine pas qu’un esprit aussi aigu se soit jamais bercé d’illusions sur l’humanité de ces personnages.

Le diariste ne dit pas la vérité : il dit ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il pense, ce qui est bien plus intéressant. Mais les pages les plus vibrantes et les plus vraies, c’est avant tout à la maladie de la mort qu’il les consacre : la sienne (maladie de Charcot) et celle de ses amis les plus proches (ce qu’on commençait à peine à nommer sida). Alors qu’il était déjà diminué (On dit « mourir à petit feu ». « A l’étouffée » serait plus juste »), Matthieu Galey se vit proposer par son éditeur un contrat pour son Journal ; il se retint de lui demander plutôt une concession. Ses derniers mots à la veille de s’éteindre seront pour son Journal:

«Dernière vision. Il neige. Immaculée assomption ».

Il arrive que les meilleurs critiques littéraires soient des écrivains ratés. Le cas de Renaud Matignon jadis au Figaro comme de Matthieu Galey. Son Journal aura été sa grande œuvre souterraine. Ce sera sa trace dans notre dérisoire postérité littéraire. Elle s’offre désormais aux lecteurs dans son intégrité. C’est le moment où jamais d’en profiter, pleinement cette fois. A picorer mais sans modération.

(« Matthieu Galey » photo Louis Monier ; « Jean d’Ormesson en action » illustrations de Jean)

 

 

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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419 Réponses pour Cette fouine si proustienne

Chaloux dit: à

« Que d’épaves d’une Atlantide littéraire qui survivra tant qu’il y aura des bouquinistes !  »

« Ce sera sa trace dans notre dérisoire postérité littéraire. »

Tout va bien, Pierre Assouline?

Dagobert dit: à

notre dérisoire postérité littéraire.

Ne pas oublier que dans postérité il y a postérieur. Bottons.

Janssen J-J dit: à

Je me souviens d’avoir lu ce journal aux débuts du temps du sida. Au delà de la langue de p… et des ragots mondains qui m’avaient rapidement dégoûté (déjà…, ce grmnprtsm à vomir), j’ai gardé le souvenir d’un passage de ce journal, qui attestait du désarroi dans l’autodérision du diariste. Je le raconte de mémoire, je n’ai plus le journal. Au cours d’une soirée mondaine, un mec, apparemment hétéro, demande à Galey s’il a jamais été fou amoureux. Et Galey de lui répondre du tac au tac quelque chose comme : « oh, vous savez, moi, je suis homosexuel » (sous-entendu, c’est déjà assez de b.aiser dans tous les coins, l’amour fou ça n’existe pas). « Oui, d’accord, mais quand même, avez-vous jamais été fou amoureux ? parce que moi je le suis »… Et le Galey, presque touchant dans son écœurement, de conclure dans son journal : « Qu’est-ce qu’il faut pas dire aux gens aujourd’hui pour leur paraître intéressants ? »… Ce fragment, dont je n’avais pas perçu l’humour et l’autodérision possible, me libéra de cette croyance provinciale absurde que les homos parisiens étaient culturellement ‘supérieurs’ aux hétéros beaufs de la France profonde. Un autre préjugé venait pour moi de tomber : il y avait sans doute autant de crétins chez les uns que chez les autres, car pour moi, ce bout de journal de Galey montrait sa propre crétinerie plutôt que son humanité, à l’inverse de son interlocuteur.
Un souvenir rafraichissant de la lecture de ce nouveau papier passoulinien. Cela dit, j’irais point me replonger dans Galey, ni dans cette époque douloureuse, naufragée à jamais.

bouguereau dit: à

« une discipline de flic et d’indicateur »

ça m’rappelle quelquun..ses mains courantes..ses recommandés

bouguereau dit: à

diariste..y’a des mots qui font surtout friser les poils du nez lassouline

D. dit: à

Ah la Noailles ! Si nous avons vraiment plusieurs vie, j’ai forcément été son amant.
La femme la plus charmante, élégante, fine et drôle qui ait jamais existé. Redoutable aussi pour ceux qu’elle éconduisait.
La première fois que je l’ai vue sur une photographie j’ai su que je l’avais toujours connue et, étonnement, la même impression vint en moi quand j’entendis sa voix, déclamant sur un très vieil enregistrement.
http://1.bp.blogspot.com/-yNdlesfH1XI/UnSxWKra9aI/AAAAAAAAIDA/3uloqMpWJOw/s1600/Noailles_montage+V01.jpg

D. dit: à

…et, pardon, quelle amoureuse de la France, la vraie !!

bouguereau dit: à

hévidemment hon fait mine d’en faire fi..de ne pas en croquer..du coprolite

bouguereau dit: à

la France, la vraie !!

celle à qui c’est pas l’genre a sprende un baton dflic dans l’cul dédé

Dagobert dit: à

Voilà un article utile, qui incitera sans doute quelques curieux à aller fouiner dans ce Journal, en rappelant que ce Matthieu Galey, qui, par ailleurs, eut la décence de la faire courte, eut du talent. Ce ne sera sans doute qu’une infime minorité (les « happy few » ?) car ce plumitif, qui tira sa révérence voici trente ans, était bien oublié … jusqu’à cet article ?

Chaloux dit: à

Petit-tête-rond a toujours sur le bout de la langue le goût de ma semelle. Je compatis.

bouguereau dit: à

Il arrive que les meilleurs critiques littéraires soient des écrivains ratés

quelquefois y se lisent plus facilement que les ‘réussis’..ou serait hencore une espression toute d’antimatière à l’esclu?

bouguereau dit: à

le bout de la langue le goût de ma semelle

elles ont toute le même gout..hoù ça va sloger la prétention des ptites frappes mon larbin

Chaloux dit: à

Certes, avoir laissé toute sa crédibilité dans un combat perdu doit laisser un goût amer…
Je peux comprendre.

Phil dit: à

Comme dit Chaloux dans l’incipit à ce rouleau, beaucoup d’ellipses dans cet hommage à Galey, dear..
Un beau Matthieu qui éclipsera sans effort le temps d’une meeting macronique son illettré homonyme qui officie par la f.esse bordée de nouilles à la tête de radiofrance.
Affilié à Joxe et adoubé par un des meilleurs écrivains de son temps, Galey eut grand et bon goût en littérature, d’autant plus surprenant qu’aucune de ses chroniques du Nouvel Observateur n’a trouvé éditeur alors qu’il faut se farcir plsuieurs volumes de Frank, grâce à Sagan qui ne fréquentait pas Chardonne.
Un de ses meilleurs mots: « on peut devenir célèbre en s’appelant Lamartine ».

Widergänger dit: à

Ce sont les chroniques de notre bon Passou qui laisseront une trace dans la dérisoire postérité, c’est moi qui vous le dis ! Je ne sais pas si les intervenautes se rendent bien compte du style éblouissant de ce billet ? C’est un petit chef d’œuvre tout simplement. Non, je ne plaisante pas, je suis sincère. On ne mesure pas notre chance ! Il est absolument unique au monde, notre Passou ! Rien que la phrase, non mais relisez-la un peu, s’il vous plaît : « Le diariste ne dit pas la vérité : il dit ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il pense, ce qui est bien plus intéressant. », mais quelle merveille ! Tiens je vais même vous faire mon pédant et la commenter, rien que pour en faire bisquer certains ici… D’abord elle pose un postulat à valeur déceptive (hein, faut le trouver, ça !) : « Le diariste ne dit pas la vérité », on se dit, ben mince alors ! moi qui veux lire un Journal justement pour savoir les potins mondains, c’est raté. Et c’est alors que notre Passou il vous place sa petite séquence ternaire dont il a le secret, quelque chose qui vient de loin, du plus lointain de Flaubert et de Tite-live ou son César carrément : « il dit ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il pense », une série ternaire du genre venu, vidi, vici, vous voyez, et quel balancement de la phrase ! avec ses jeux sonores qui ne font que mieux ressortir le mot de la fin « pense ». Et c’est là justement le fin du fin, parce que c’est précisémnt une phrase qui pense et qui nous dit que contrairement à nos préjugés sur le genre du journal, eh bien il a pour but de dire les pensées subjectives, le point de vue d’un individu très subjectif parce que c’est celui de la passion et la passion c’est ce qui nous tient en éveil. Ah ! oui, il est fort notre Passou. C’est sans nul doute le meilleur chroniqueur de la planète terre et même de notre Atlantide avant naufrage… Bravo Passou ! Vous méritez bien touts nos chaleureuses acclamations.

Clopine, définitivement un cas à part... dit: à

Le diariste ne dit pas la vérité : il dit ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il pense, ce qui est bien plus intéressant ;

Je n’en suis pas si sûre.

Reçu un coup au coeur, ce matin : Clopin a fait publier et relier tous les textes de mon ancien blog, de 2011 à 2015 ; ça fait plus de 1 000 pages, en trois tomes.

Et cela m’a fait exactement l’effet d’un coup de poignard.

Clopin m’a avoué qu’il ne m’en avait pas parlé avant, parce qu’il avait parié avec lui-même que cela aurait deux effets possibles : soit je lui sautais au cou, soit je fondais en larmes en réclamant la destruction immédiate du cadeau monstrueux.

C’est évidemment la deuxième option qui s’est produite.

Une horreur sans nom.

Et encore ! Je n’habite pas dans le marigot évoqué par notre hôte, et je n’ai donc écrit ces plus de mille pages (je n’en reviens toujours pas !) qu’en illustration d’une toute petite vie. N’empêche qu’il est extrêmement difficile de supporter cette sorte d’aberration : qu’une écriture éphéméride devienne un objet, je n’ose qualifier ça de « littéraire » mais quel terme employer alors ? permanent.

La permanence de l’éphémère : voilà ce qu’est pour moi la publication d’un journal intime (ou, dorénavant, d’un blog).

C’est oxymorique et monstrueux. Je ne le savais pas avant aujourd’hui !

Chaloux dit: à

Phil j’ai lu le Journal de M. Galey en son temps. Je me souviens surtout d’une certaine chaleur, un peu vacharde, un peu en dehors, d’une certaine candeur même, d’une bohème, qui me rappelleraient assez notre Jibé. La question est de savoir si j’aurai envie d’y revenir, même en intégrale. J’aimerais mieux avoir en main l’intégralité -ou un choix plus vaste-, du Journal de l’abbé Mugnier.

Quant à « la nausée », je ne vois pas très bien en quoi elle peut entrer dans la lecture du Journal des Goncourt ou de celui de Léautaud, malgré les l’infamie partielle des uns et l’autre sur certains points. Autre temps, autres mœurs. Étant donné l’horizon qui monte devant nous, je me demande ce qui restera de la vertu des moralistes d’aujourd’hui. Probable qu’elle donnera parfois la nausée aux lecteurs à venir, s’il en reste.

Widergänger dit: à

Clopine, « c’est pas si sûr » qu’elle ose dire ! Ah bah ça c’est pas mal, tiens ! La phrase la plus géniale, la plus étonnante, la plus intéressante, la plus intelligente de la chronique, c’est pas si sûr ! Mais ma petite chérie, va donc te rhabiller. Quand t’en pondra des comme ça, des phrases, on ira lire ton blog…

etudiant sérieux dit: à

Le pauvre gnome varois redouble d’imbécilité, plus contrit et desespéré que jamais , au bord du suicide à cause des escroqueries de sa madone il s’use à s’impatienter de la voir sur le trône
(quant à closet, il prie pour le maintien et la victoire de son champion affligé au point d’en avoir perdu son triple menton d’homme honnête et fou amoureux de sa légitime !)

Widergänger dit: à

« La permanence de l’éphémère », mais ma grande Clopine, ce n’est qu’un point de vue sur le genre Journal ! Un point de vue parmi tant d’autres ! Barthes a le sien, Clopine un autre… Ça se discute, ma grande, ça se discute ! Les passions ont beau être éphémère, qui ne dira la valeur anthropologique des grands mentaux qui les génèrent… Ah bah oui, c’est ça aussi un journal, comme les mémoires du roi pétaud…

Jibé dit: à

« Il arrive que les meilleurs critiques littéraires soient des écrivains ratés »

Angelo Rinaldi ?

Il arrive aussi que les meilleurs diaristes soient des romanciers ratés : Renaud Camus.

Jibé dit: à

« Pourtant nous serions les derniers à réclamer une quelconque censure »

ça c’est bien vrai pour Passou, moins pour Paul Edel…

Widergänger dit: à

…schémas mentaux… mais aussi des mentaux par grand froid…

Jibé dit: à

De Clopine à Clopin. « La permanence de l’éphémère » c’est la définition même de la photographie. Le photographe ne disant pas ce qu’il pense mais montrant ce qu’il voit.

Widergänger dit: à

Le genre du Journal est à mon avis un genre qui ne s’improvise pas…

C’est un genre très difficile. On croit comme ça que c’est à la portée de tous, sous prétexte qu’il s’agit de chroniquer le quotidien. En réalité il est très facile d’être ennuyeux sous prétexte de chroniques ! Parler du monde dans son opacité, quoi de plus difficile ? Ce n’est pas à la portée de tout le monde. Il faut avoir une certaine tournure d’esprit, avoir le don de l’improvisation très certainement alors qu’un romancier a tout loisir de revenir sur ce qu’il a écrit. Là, c’est l’instant qui tranche.

Jibé dit: à

Nostalgie nostalgie !

J’avais rendu compte de ce Journal dans le Gai Pied, Chaloux…

Chaloux dit: à

A bien des égards, le diariste est aussi un reflet inconscient de son époque. En se situant, par ses prises de positions, par des réflexes de pensée dont souvent il est peine conscient, dans le champs de la doxa, il énonce son temps, parfois bien plus vivement, plus véridiquement, et en un sens plus objectivement (ce fonds d’objectivité qui gît parfois au fond de ce qu’on nomme subjectivité, même si tout cela demande à manié avec prudence) que le récit historique rétrospectif,- ce qui, évidemment, n’est pas toujours une excuse.
Il est donc à peine vrai d’affirmer : « il dit ce qu’il voit, ce qu’il vit, ce qu’il pense ». Ce qui rend passionnante la lecture d’un Journal à forte résonance historique, comme celui des Goncourt et de Léautaud, c’est justement qu’à chaque remarque faisant question, il faut se demander si ce que le diariste prétend voir est vraiment ce qu’il voit, si ce qu’il croit vivre est vraiment ce qu’il vit, et surtout si ce qu’il pense est vraiment pensé ou s’il s’agit de quelque chose de dicté par des conditions, des pressions, des habitudes extérieures. Toutes réflexions qui ne peuvent qu’échapper à certains fins lecteurs. Voir ci-dessous.

Jibé dit: à

On est passé du journal extime au journal intime, il a de la suite dans les idées notre Passou !

bouguereau dit: à

dans le champs de la doxa

le feldgendarm aime les kartofelns

Jibé dit: à

Oui, ça va bien au-delà de ce que pense le diariste. Ce qu’il dit est surtout un choix, conscient ou inconscient, et qui sous-entend, cache, ce qu’il ne dit pas !

bouguereau dit: à

Reçu un coup au coeur, ce matin : Clopin a fait publier et relier tous les textes de mon ancien blog

pas publié mais livré a compte d’auteur..circuit court..zéro stock bonne clopine

Chaloux dit: à

« il a de la suite dans les idées notre Passou ! ».

Il doit avoir une publication en tête. C’est toujours ainsi qu’il procède. Il annonce d’abord par articles interposés.

Chaloux dit: à

Clopine, il ne faut rien détruire. A mon avis c’est une faute commise contre vous-même.

bouguereau dit: à

et qui sous-entend, cache, ce qu’il ne dit pas !

a c’compte là t’es hun diariss de choc baroz..tout ça c’est dla doxa macain et spangéhro de larbin

Widergänger dit: à

Faudrait reprendre un jour les commentaires éphémères de notre chialoux, ça ferait une bonne commédie de boulevard… Une sorte d’Homais des blogs en passe de satellisation…

Chaloux dit: à

Petit-tête-rond : »tout ça c’est dla doxa macain et spangéhro de larbin ».

Parole de viande hachée menue comme chair à pâté!

Widergänger dit: à

cache, ce qu’il ne dit pas ! (Jibé)
_________
Bien en progrès, Jibé… Tu peux y arriver, surtout ne désespère pas…

bouguereau dit: à

Et cela m’a fait exactement l’effet d’un coup de poignard

m’a tuer la pure playeuse..tu fouts ça dans l’godin bonne clopine..ça va te renumériser tout ça vite fait et te rfaire une taille de guêpe

Jibé dit: à

Oui, le boug, moi je parle plus volontiers de mon c.ul que de mon coeur. Où la pudeur va t-elle se nicher !

Chaloux dit: à

Widergänger dit: 5 février 2017 à 11 h 35 min

Pas tous les jours, Blabla. Moi aussi, ça me fatigue.

Widergänger dit: à

Chaloux dit: 5 février 2017 à 11 h 33 min
Clopine, il ne faut rien détruire. A mon avis c’est une faute commise contre vous-même.
_________
On croirait un sermon de Bossuet en chaire devant la reine…!

Widergänger dit: à

Qui se fera un jour le chroniqueur de la Rdl… là, ce sera vraiment la cour du roi pétaud…

Chaloux dit: à

Blabla « Faudrait reprendre un jour les commentaires éphémères de notre chialoux ».

Quoiqu’avec tes commentaires, on pourrait publier un hilarant Almanach Blabla, ou pas une sottise ne manquerait.

Widergänger dit: à

Oui, enfin, Jibé, c’est pas la peine de te cacher derrière ton c.ul. Chacun a bien compris ici que tu avais aussi un cœur. Ton c.ul a bon dos si je puis dire…!

Widergänger dit: à

C’est chialoux qui le dit, et il est bien le seul…!

bouguereau dit: à

grands mentaux

havec les phantomes ça sonne hun peu ronubarte dracul..dédé doit ête jaloux à rater son diner

Phil dit: à

Chaloux, « nausée, nauséabond », cache-sexe de la pensée bréhaigne d’une génération trumpétisée sans le savoir.
Oui, peu de choses à retenir du Journal de Galey, sinon les moqueries anti-Green (la tolérance folle s’arrête avant le catholique), Yourcenar lui ouvrira enfin les yeux, admiration constante pour Chardonne (mais oui ma bonne dame) et la chronique des enfilades de tous les moustachus à portée de son stylo, douce ironie de ne pas mourir du sida, sort partagée par Renaud Camus qui diarise en rond depuis qu’il est marié pour tous. Donc mieux vaut lire ses chroniques littéraires.

Chaloux dit: à

« il est bien le seul…! »

Petit stalinien, va!

bouguereau dit: à

Mais ma petite chérie, va donc te rhabiller

bonne clopine t’es comme jean d’o..on ne transmet pas que la pensée

bouguereau dit: à

chronique des enfilades de tous les moustachus à portée de son stylo

t’es pas haussi dla polisse phil..

Chaloux dit: à

Blabla : »Mais ma petite chérie, va donc te rhabiller. Quand t’en pondra des comme ça, des phrases, on ira lire ton blog… ».

Le mépris généralisé et insupportable de Blabla, ce raté intégral qui suit les gens dans le cimetières. Et ensuite, DHH, Bérénice viendront me faire la morale. Dégout.

Chaloux dit: à

« enfilades de tous les moustachus à portée de son stylo »

Moustachu enf/ilé. Phil, merci de ne pas dévoiler publiquement la vie privée de bouguereau. Comme vous voyez, ça l’émeut. Jusqu’aux larmes.

Widergänger dit: à

Chialoux voit des Blabla dans les cimetières maintenant… On aura tout vu, tout lu sur la Rdl ! Vivre le Chialoux ! ouhouh…

Jibé dit: à

La phrase de Passou, génialement mise en exergue par WGG, est juste dans le fond (il ne prétend pas dire la vérité mais ce qu’il pense, nous laissant toute latitude d’être ou de ne pas être d’accord avec lui) et , non pas originale, mais pure dans sa forme. Avec celle que j’ai citée sur la censure, elle résume parfaitement l’esprit de son blog.
Je me demande Chaloux si le prochain livre de « notre hôte », comme dirait Clopine, ne porte pas là-dessus. Tout autre chose que les « Brèves de blog » ?
« La république des livres », tout à la fois archaïque et résolument moderne, comme le voulait Rimbaud, n’est-elle pas son oeuvre majeure ? Une oeuvre ouverte, interactive, enrichie du pire et du meilleur de ses divers et inénarrables commentateurs…

Widergänger dit: à

Le mépris, oui, généralisé, non ! Ah bah oui… quand même !

Chaloux dit: à

N’est-ce pas Blabla qui a suivi le petit groupe de la RDL lors de sa visite au cimetière Montmartre, sans se présenter? Bien dans sa nature.

Jibé dit: à

« t’es pas haussi dla polisse phil.. »

Il est juste un peu coincé du c.ul, le boug !

Chaloux dit: à

Non, boumou est complètement décoincé, et même parfaitement élargi du fon.dement, mais il ne veut pas que ça se sache!

Widergänger dit: à

Non, c’est pas ça, Jibé. La phrase de Passou prend partie dans une problématique générale de l’art littéraire. Le rapport de la littérature avec la vérité. Passou ne dit pas qu’il n’y a pas de vérité dans un Journal, il dit que la vérité y est subjective et plus profondément qu’on épuise ainsi ce qu’il en est de la vérité en littérature, ce qui est d’une autre teneur ! Ça se discute aussi. Passou n’a pas entièrement raison, mais sa phrase est admirablement bien tournée, c’est ce que je voulais souligner. Mais on pourrait en discuter sans fin évidemment. Mais au fond on s’en fout. Ce qui compte c’est la jouissance littéraire pour en parler et des phrases comme celle-ci qui valent pour ainsi dire toutes les vérités du monde, au fond.

Jibé dit: à

« Un récit de l’intérieur de la comédie littéraire autrement plus fiable et plus écrit que celui de Jacques Brenner. »

Faut toujours qu’au passage Passou glisse une petite vacherie !

Widergänger dit: à

Un vrai fada bon à enfrmer, le chialons ! Non, je ne fréquente pas les cimetières et encore moins pour m’y cacher. Mais quel cinglé, ce type ! Quel pervers ! Faut le lire pour le croire.

JC..... dit: à

Homosexuel ?
Diariste ?
Double-con de misère à miroir…, infatué de lui-même ! A éviter à jamais la lecture de ces vieilleries.

PS : Question au noble Messire de Passouline. Comment avez vous fait pour vous retrouver dans cette sinistre pizzeria de DROUANT, sans débander littérairement et moralement parlant, cad en conservant un peu d’éthique ?

Jibé dit: à

Je parlais de Phil pas du boug, Chaloux.

C’est exactement ce que j’ai dit, WGG.

Widergänger dit: à

Ben, Jibé, c’est pas forcément une vacherie. C’est aussi que Passou a quand même le droit d’établir des hiérarchies dans ses appréciations littéraires et ses goûts, tout simplement, sans pour autant la ramener. Je ne paux pas enjuguer, je n’ai lu ni l’un ni l’autre…!

Chaloux dit: à

Brenner est ce qu’il est, mais son Journal est historiquement autrement décisif que celui de Galey. Tout ce qu’Assouline désigne comme impasse à oublier est bon à inventorier. Une habitude chez lui. Il suffit de le savoir.

Chaloux dit: à

« Un vrai fada bon à enfrmer, le chialons ! »

Meuh non, Blabla, tu sais bien que cette histoire, discrètement racontée par Clopine, est tout ce qu’il y a de véridique.

Jibé dit: à

« Comment avez vous fait pour vous retrouver dans cette sinistre pizzeria de DROUANT »

Passou c’est Tintin, JC, un reporter de l’intérieur, en reportage permanent à Saint-Germain-des-près et ses alentours.

Widergänger dit: à

On la voit bien en effet l’impasse… avec le mur du fond…

Widergänger dit: à

Quel rapport, Jibé, entre Drouant et Saint-Germain-des-Prés ? J’ai jamais compris la blague…

Chaloux dit: à

Pauvre Blabla, ta réalité doit être bien insupportable, même à toi-même pour qu’il te soit à ce point impossible d’en rien assumer.

Jibé dit: à

Il est vrai aussi, comme la noté Chaloux, que l’on sent un certain désenchantement dans cette chronique de Passou.

« Que d’épaves d’une Atlantide littéraire qui survivra tant qu’il y aura des bouquinistes ! »

« Ce sera sa trace dans notre dérisoire postérité littéraire. »

On attend la réaction de M. Court !

Phil dit: à

Dear Baroz, expert en décoinçage livrez-nous vos impressions de gaypiediseur quand vous avez interviouwé Galey. vous avez pris l’after-tea ensemble ?

Jibé dit: à

Et celle, en direct de sa pizzeria préférée, de Paul Edel !

Widergänger dit: à

Jibé, déjà la phrase est formidable pour en parler ! Les épaves, c’est le lot de toutes les époques, hélas ! L’histoire ne retient que la crète des vagues. Mais pour que les grands noms subsistent, ne faut-il pas que les galets roulent au creux des vagues ? On prend mieux la mesure d’une époque ainsi.

Jibé dit: à

Le journal de Matthieu Galey est posthume, Phil. Quand je l’ai reçu et en ai parlé il était déjà raide mort ! Et aujourd’hui, n’ayant conservé aucune archive, je ne sais plus ce que j’en ai pensé et dit à l’époque…

Widergänger dit: à

Qui sait quels grands noms retiendra l’histoire dans un siècle ? Le monde sera devenu tellement trumpisé que le seul grand nom à subsister sera celui de Chialoux…!

Widergänger dit: à

En tout cas, je me souviens très bien de l’émission de Pivot avec la sœur qui parlait des parties de jambes en l’air jusqu’à perdre haleine de son divin frère. Faut s’occuper dans la vie.

Chaloux dit: à

Blabla : »L’histoire ne retient que la crète des vagues. »

Jugement d’amateur. Un fin lecteur dirait exactement le contraire. Rien n’est aussi passionnant que le second rayon.

« Que d’épaves d’une Atlantide littéraire qui survivra tant qu’il y aura des bouquinistes ! »
« Ce sera sa trace dans notre dérisoire postérité littéraire. »

Ces phrases ne désignent-elles pas plutôt la littérature française du XXe siècle comme quelque chose de dérisoire, comparée à d’autres littératures? Jugement d’époque.

Widergänger dit: à

30 € pour tous ces commérages, ça fait quand même beaucoup.

Jibé dit: à

Voilà ce que disent les archives du centre LGBT

« in GAI PIED n° 301 (Du 2 au 8 janvier 1988) . pages 44-45
Titre : « Un dandy mélancolique et gai : Parution de « Journal (1953-1973) », de Matthieu Galey par Jacques Barozzi »

Widergänger dit: à

Te fatigue pas chialoux, tout le monde a compris depuis longtemps que t’étais nul en littérature…

Phil dit: à

dommage, Baroz, en ne rien archivant vous endommagez votre postérité..
Galey est l’auteur d’un seul livre, « Miettes de vinaigre » (à peu près si bon souvenir, vu une unique fois chez un libraire alors que je lisais son Journal). Parmi le peu de commandes reçues par son éditeur, l’une venait d’un vinaigrier.

Jibé dit: à

« 30 € pour tous ces commérages, ça fait quand même beaucoup. »

Plus intéressant pour moi que les derniers ouvrages de Zemmour, Attali ou Onfray, et autres têtes de gondole de la pensée mort-née en vigueur, WGG !

Delaporte dit: à

Galey a écrit là un panorama général de détestation du petit monde littéraire de son époque, tel un misanthrope qui prend enfin la parole, mais une parole semi-secrète qui ne pourra être que posthume. A l’époque, il n’y avait pas de blogs pour se défouler.

Jibé dit: à

La postérité c’est l’affaire des autres, Phil, je me charge plutôt de mon postérieur !

Chaloux dit: à

Delaporte, c’est plus compliqué que ça. M. Galey était à la fois dedans et dehors. Le plus attachant, c’est son côté Lazarillo de Tormès.

OZYMANDIAS dit: à

Je préfère le Journal de Jules Renard autrement plus mordant et plus croustillant.
Son Journal est un essaim de perles historiques.

Chaloux dit: à

Jibé: »La postérité c’est l’affaire des autres, Phil, je me charge plutôt de mon postérieur ! »

la postérité de Blabla se trouvant fort compromise, peut-être serait-il temps pour toi de faire un petit tour rue R…

Hurkhurkhurk!

Delaporte dit: à

Je me souviens par exemple de ce qu’il écrivait de Bernard Frank. C’était vraiment vachard et tellement vrai. Galey avait trouvé le point sensible, pour blesser au maximum et être le plus exact possible.

Jibé dit: à

Il faut vivre aussi avec son temps, OZY.
Dans le même genre, le Journal de Marc-Édouard Nabe n’est pas mal non plus. Mais on en parle jamais !

Jibé dit: à

« Jean d’Ormesson veillait à rester incognito sur internet »

Je ne savais pas qu’il était mort !

Chaloux dit: à

J’en reste au Journal de Léautaud. Malgré les énormes défauts du personnage, je ne peux pas m’empêcher de l’aimer passionnément. Quand je serai vieux, je raconterai les propos de la vieille Mme Simone, une ancienne des services secrets français, qui m’obligeait, sous la menace, à manger des religieuses au café. J’avais onze ou douze ans.

bouguereau dit: à

il chasse de race mon fin lettré

Phil dit: à

Que racontait Galey sur Frank, Delaporte ?
du vachard, oui, mais quelques belles réflexions sur l’oeuvre à faire qui passe sans s’arrêter.
Léautaud a vu défiler devant son bureau de damné grouillot exploité par les Valette et Dumur (et Rachilde, fausse lesbienne) tous le Paris littéraire du siècle passé. Avec un fléau sexuel pour ruminer son mauvais sort, le journal est une oeuvre. Valette lui en donnait cent mille francs en 1930 et c’est un prix d’arnaqueur.

Chaloux dit: à

Oui Phil , le Journal de Léautaud est une très grande œuvre, totalement négligée par notre époque. Quand on verra où nous mène le politiquement correct en vogue (et dont il faut subir les attaques de plus en plus violentes, ces temps-ci), tout un pan de la littérature reprendra la place qui est la sienne.

Phil dit: à

oui Chaloux, dommage simplement que l’édition du Mercure en trois volumes ne donne aucune note. De nombreux auteurs sont aujourd’hui disparus des libraires et des mémoires. Vanité, leur activisme de l’époque n’y aura rien fait. Aurel, Rebel, vous avez lu ? Même Portoriche est dans les choux.
Les années 30 sont aussi bien vues, Léautaud n’avait pas sa langue dans sa poche (si l’on ose dire..)

Chaloux dit: à

Oui, Phil, mais on a maintenant Internet, qui sert de notes -à manier avec prufence, parfois-..

JC..... dit: à

« tout un pan de la littérature reprendra la place qui est la sienne. »

On peut rêver …. !

Paul Edel dit: à

Le patron du site pense qu’ il n y a que les biographes pour dire la vérité. à vérifier .

Chaloux dit: à

Bien vu, Paul Edel. Ils la canalisent, tout au plus. Pour un temps. Amusant comme après avoir plus ou moins sanctifié Proust, on en vient maintenant à des aspects beaucoup plus troubles. On attend avec intérêt le futur Tadié capable de faire la synthèse de ces nouvelles lectures. Comme Gueniffey renouvelle notre lecture de l’épopée napoléonienne.

(Le rapprochement Mann-Proust est tout à fait juste.)

Paul Edel dit: à

La publication de vos textes clopine objective vos humeurs du moment. et ça fait un choc mais n ayez jamais honte.ça permettra à vos enfants et petits-enfants de savoir qui vous étiez. C est un cadeau.

JC..... dit: à

LE PERE NOEL EST UNE DORURE

Cauchemerda ! J’angoisse ! Un saloth, une salothe, envisagera til/telle de m’offrir le chef d’œuvre de Clopine d’Ours pour Noel ?!

HORREUR !!! Ah… ces Koufars normands sont incorrigibles !

bouguereau dit: à

faudra payer comme pour le reinhart jicé..essaie pas dlavoir gratos

bouguereau dit: à

polo y compte peser de quelques quintal de paperasse sur sa descendance..des ptites cariatides

bouguereau dit: à

haprés ces oui oui oui entre phil et mon larbin..partis se peser sous les bosquets

bouguereau dit: à

Son Journal est un essaim de perles historiques

dla chevrotine au douze a pompe..sapré ozy

bouguereau dit: à

on a maintenant Internet, qui sert de notes -à manier avec prufence, parfois-..

fest fertain qu’il dit mon larbin..

D. dit: à

Voix d’Anna de Noailles en 1921

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k129048j/f1.media

J’écris pour que le jour où je ne serai plus
On sache comme l’air et le plaisir m’ont plu
Et que mon livre porte à la foule future
Combien j’aimais la vie et l’heureuse Nature.

Attentive aux travaux des champs et des maisons
J’ai marqué chaque jour la forme des saisons,
Parce que l’eau, la terre, et la montante flamme
En nul endroit ne sont si belles qu’en mon âme !

J’ai dit ce que j’ai vu et ce que j’ai senti
D’un coeur pour qui le vrai ne fut point trop hardi
Et j’ai eu cette ardeur, par l’amour intimée,
Pour être après la mort, parfois encore aimée,

Et qu’un jeune homme, alors, lisant ce que j’écris
Sentant par moi son cœur ému, troublé, surpris,
Ayant tout oublié des épouses réelles,
M’accueille dans son âme et me préfère à elles…

Anna de Noailles, tiré de l’Offrande (Orphée / La Différence)

radioscopie dit: à

Il y a à redire sur le choix de la « fouine ». La fouine est un animal solitaire [exit donc les mondanités]. Elle évite ses congénères en dehors des périodes de reproduction [on en est loin ici, apparemment]. Il s’agit d’un animal territorial qui marque son territoire avec des secrétions [sous forme métaphorique, ça peut passer] et le défend au moins contre d’autres fouines de même sexe [le doute est permis s’agissant du cas évoqué]. Leur activité est surtout nocturne [ici, rien à redire].

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…Bons dieux,!…facilité les transhumances d’esprits,!…le plan et son territoire, les chemins , les raccourcis incognito, pour éviter à s’embarrasser d’être vus,se choisir sa pub,…

…l’algèbre à ses comportements, qui suit-je,!…en Amont,…pour mes suffrages en aval,!…par ici, l’irrigation des détournements des voleurs à leurs promesses girondines,!…le vent aux affaires personnelles,!…

…vous gagner, des voyages autour du monde,!…rapports d’influences,!…
…aux services des mandats en dépouilles,!…c’est encore gay, du bristol,!…etc,!…
…la Lune of course,!…pour hameçonné libre les démocraties,!…
…ouste,…en contrepassant,!…son bambino au sucre,…

Sergio dit: à

« A une époque où le principe de précaution n’avait pas encore fait les ravages que l’on sait »

On ne le répétera jamais assez ; ils en ont plein le groin !

Widergänger dit: à

Le journal se présente comme un genre de l’intime mais il ressemble à une satire sociale, et par l’admiration il prend le ton des mondanités. Il ne se conçoit pas sans un public pour en gouter les finesses alors que la vie intime est au contraire le domaine des petits secrets. Le journal cherche au contraire à les révéler. Pas si intime que ça ! Et il dit que la vérité sera théâtrale ou ne sera pas.

Widergänger dit: à

Anna de Noailles est parfaitement désuète. Sa poésie mondaine de Trissotin ingénu prête aujourd’hui à sourire. Une belle épave !

Dagobert dit: à

étant revenu de tout avant même d’être parti

ça, c’est bien. Voilà un exemple à suivre. C’est sans doute à cela que la presse devrait nous aider : à revenir de tout. D’où la rage d’un Fillon (parmi bien d’autres)criant au complot. Des gens de son espèce comptent en effet sur notre pente coupable à nous bercer d’illusions. « Perdons nos illusions » : ce mot d’ordre devrait figurer au fronton de toutes nos écoles. Quel programme éducatif vaut celui-là ?

Widergänger dit: à

La vérité n’est ni dans les biographes ni ailleurs. La vérité est un mythe. Nous avons l’art pour ne pas mourir de la vérité, a écrit Nietzsche. Il voulait bien dire que si la vérité se trouvait dans l’art, elle nous tuerait.

La vérité est simplement immangeable…

Quoi qu’on en dise, l’art, c’est toujours pour faire joli, même les pires vacheries contre ses confrères. Un miroir aux alouettes en fin de compte pour éviter de penser surtout.

Chaloux dit: à

« Une belle épave ! ».

Mon champ lexical, bien utile à certain. Impossible d’utiliser un mot sans que le cacatoès le reprenne immédiatement.

Widergänger dit: à

Le problème, mon jeanjean, c’est qu’il n’y a rien d’autres que des illusions. Ils s’avère donc impossible de les perdre. La vérité est une illusion, un effet du langage. Rien d’autre. Un charme qui nous plaît et nous envoûte. C’est tout.

Widergänger dit: à

Un écrivain ne sera jamais qu’un magicien qui sait de bons tours qu’il n’a jamais appris nulle part et qu’il serait bien en peine d’enseigner à qui que ce soit.

D. dit: à

Regardez Jeanne d’Arc, qui est une immense Sainte, elle peut paraitre désuète mais n’est-ce pas grâce à elle que nous vivons dans la France où nous sommes telle qu’elle est ?

DHH dit: à

j’ai en tête sur Anna de Noailles cette phrase tirée d’un portrait dressé par un des se familiers. Qui?
Cherchant à traduire la rapidité et la force de son torrentueux débit que nul ne pouvait interrompre lorsqu’elle prenait la parole,et en même temps le brio de son expression, cet auteur écrit, que,des qu’elle prenait la parole c’était pour les auditeurs comme s’ils se trouvaient lapidés de pierres précieuses .
De qui est-ce ? merci à ceux qui le savent de m’aider à rafraîchir ma mémoire

D. dit: à

Ahhh… merci DHH.

Phil dit: à

Radioscopie, le prestigieux passou dans sa période à moustache a dû cotoyer cette « fouine ». Le grade proustien lui tombe sur le poil comme la publication tardive des oeuvres de dame Clopine.

Widergänger dit: à

Mais contrairement à Anna de Noailles, Jeanne d’Arc n’est pas désuète ! Jeanne d’Arc ne sera jamais une épave. Vous n’avez simplement pas compris, mon cher D., ce que j’avais écrit à propos d’Anna. Les voix du Seigneur ont beau être impénétrables, même D. ne comprend pas tout.

Widergänger dit: à

Mon cher D., tu retardes à l’allumage…! Il s’en passe des choses sans que D., trop préoccupé de sa saucisse du soir, s’en aperçoive…

Widergänger dit: à

Anna de Noailles devait être née pour tenir un salon avec brio et toutes les qualités requises appropriées. Simplement son rôle lui est monté à la tête et elle s’est prise pour ce qu’elle n’était pas, un écrivain. Elle était juste une écrivaine…

Phil dit: à

Cocteau ou l’abbé Mugnier, dhh.
aux oubliettes Anna de Noailles…sauf en Roumanie où un collège en bordure de la route défoncée qui conduit à l’aéroport de Bucarest porte son nom.
Voilà où mènent les déclamations poétiques parisiennes.

Widergänger dit: à

Absolument fascinant, Phil ! Faudrait le prendre en photo.

Widergänger dit: à

En tout cas, la photo du bonhomme est très juste. Bien typé, le personnage ; rien qu’à le voir, on imagine tout un monde. Avec une tête pareille, son destin était tout tracé.

Chaloux dit: à

Anna de Noailles : Les frères Tharaud, secrétaires de Barrès, ont écrit qu’on ne savait trop ce qui se passait entre sa tête et ses pieds.
Figure plutôt touchante, au demeurant.

bouguereau dit: à

la cheutron c’est trés chrétien dracul..de partout ça frisote de vices..sauf celle de jésus atation

Widergänger dit: à

Mais quand on lit le poème d’Anna de Noailles, on se demande ce qu’elle a bien pu comprendre des écrivains qu’elle a côtoyés. Sans doute pas grand chose.

bouguereau dit: à

ce qu’elle n’était pas, un écrivain. Elle était juste une écrivaine…

fais toi des accroches coeur plus sesque dracul

bouguereau dit: à

..sauf celle de jésus atation

c’est tout un estrordinaire boulot..ha c’est ote chose que lévinas faut rconnaite

Widergänger dit: à

La sienne n’a pas l’air très orthodoxe en tout cas, c’est le moins qu’on puisse dire… En même temps, on a l’impression de l’avoir vu mille fois sur d’autres corps… Il y a des gens comme ça qui sont reproductibles, on a l’impression de les avoir déjà vus quand on les découvre la première fois. Très étrange comme sentiment.

bouguereau dit: à

albha ça passe pas
mais dracul..c’est pas luberisation dla taxinomie

radioscopie dit: à

Phil, vos « Miettes de vinaigre » sont en réalité en vente en pharmacie sous l’appellation « Les Vitamines du vinaigre », une question de littérature et d’estomac… sans doute. A la « fouine » passoulinienne, je préfère « le chevalier du fiel » de Jérôme Garcin (in Obs 2228).

bouguereau dit: à

Il y a des gens comme ça qui sont reproductibles

l’col roulé..la moustache..manque pus que le papier peint 70’s..halors qu’il pourrait faire un trés honnéte jésus peut être..faut voir

Dagobert dit: à

Widergänger dit: 5 février 2017 à 16 h 31 min

Le problème, mon jeanjean, c’est qu’il n’y a rien d’autres que des illusions.

Sans doute, sans doute. Mais si l’on parvient à en dissiper quelques unes, parmi les plus grossières, c’est toujours ça de pris. Soyons modestes.

( Je suppose que vous vous adressez à moi, mais pourquoi m’appelez-vous « Jeanjean » ? Drôle d’idée. )

JC..... dit: à

Les Gallois ont filé une branlée sérieuse aux Italiens, à Roma, tout à l’heure, correction bien solide, incontestable, méritée.

Rien à voir avec les Irlandais qui se sont battu hier comme des lions, pour perdre de peu contre de magnifiques Ecossais.

Quant à Anna de Noailles….uhuhu !….

bouguereau dit: à

quand qu’aux animaux..mère galène..ce n’est pas le naturalisme qui fait l’himage..c’est la si drolatique d’havant..du temps hou les animaux étoyent responsabe devant les hommes

Widergänger dit: à

Mais non, le bougre, t’y es pas du tout ! Sa tête fait 1900. Sur les photos des années 1900, on en trouve plusieurs exemplaires. Je l’aurais bien vu dans le film Les Cracks avec Robert Hirsch et Bourvil, sur son vélo en train de pédaler…

Marc LAUDELOUT dit: à

Matthieu Galey était hanté par l’obsession de laisser une trace. Au micro de Jacques Chancel, il imaginait qu’après sa mort des chercheurs liraient (en bibliothèque !) ses articles pour prendre le pouls (artistique) d’une époque (il était critique littéraire et dramatique). On a déjà oublié son recueil de nouvelles et ses entretiens avec Yourcenar. Mais son Journal restera, superbement écrit, contrairement à celui de Jacques Brenner,lettré homosexuel comme lui et comme Kanters, Bory et tant d’autres. Je me souviens, pour ma part, de ses propos vachards sur Aragon et d’autres pontes du Paris littéraire. Pas du génie mais du talent assurément, ce qui n’est déjà pas si mal.
On peut le voir jeune ici, dissertant sur « Les parapluies de Cherbourg » (1964) :
http://www.ina.fr/video/CPF86654821/les-parapluies-de-cherbourg-video.html

bouguereau dit: à

tu tfabules une armée de bear a tes trousses jicé..t’as plus d’hambition que baroz

Phil dit: à

Widergänger, c’est subliminal, Galey tient un petit air de Freddy Mercury, à écouter sur votre balcon de Sitges.
indeed Radioscopie, vitamines..

bouguereau dit: à

Sa tête fait 1900

c’était un fantasme français viril trés 70’s dracul..aujourdhui c’est plutôt les années 30..à l’américaine

boudegras dit: à

Trumpète, la JCette, fait profil bas, il a mit la pédale douce, normal pour une fiotte camouflée (camouflet)

radioscopie dit: à

Et une 4ème de couv. pour Phil :
Les vitamines du vinaigre
Matthieu Galey
Les Vitamines du vinaigre est un recueil de chroniques placé sous les auspices de Marcel Jouhandeau et de Claude Chabrol : mœurs provinciales passées au regard acide d’un portraitiste acide et moqueur. La ville de Fonfurs, dont les habitants s’appellent, comme chacun sait, les Fonfursitains, a son avenue Gambetta et sa rue Paul-Bert. Et il y a parmi eux beaucoup d’« Atrides du pauvre », comme le dit l’auteur. Ils ourdissent des complots et des vengeances à l’échelle de leur petite patrie. Des Morin aux Dames Prunelle en passant par les sœurs Bûche, nous découvrons les énormes drames de ces minuscules monstres. La jeune Désirée, qu’une mère autoritaire impose à un fils polytechnicien et timide, prend froid en rentrant du bal : elle qui n’a jamais été malade tousse, tousse, tousse. Qu’a-t-elle ? Mais qu’a-t-elle ? Les médecins auscultent, les médecins enquêtent, les médecins diagnostiquent : elle n’a pas de cœur. « Je veux l’épouser quand même ! », décide le polytechnicien timide ; mais la mère autoritaire oppose son veto. Il se suicide. Désirée fuit Fonfurs. Pour où ? Mystère. Certains l’auraient vue brahmane au bord du Gange, d’autres prostituée à Hambourg. Quel est le destin des filles sans cœur ? Vingt histoires, presque fables, toujours satires, d’un jeune homme de 23 ans qui savait déjà beaucoup des mœurs de notre petit monde…

Phil dit: à

Marc Laudelout, « on » n’a pas oublié les entretiens de Galey avec Yourcenar, « Les yeux ouverts »..bitte sehr. A son époque, rare interview bien tournée de la solitaire du mont désert. Pivot l’a apostrophée de travers.

radioscopie dit: à

« 25 février 1967. [X] retour d’Olivet où il a passé 15 jours ou davantage. Un homme amaigri, affamé (de chair fraîche)comme ahuri. Une chouette à la lumière, regardant passer les garçons (au Flore), fasciné, hébété, hors de lui, au bord de la crise de nerfs après ces semaines de frustration ».
Qui est X ?
1er indice ? Il ne faisait pas de vélo électrique en Sologne.
2ème indice ? Ses initiales : J-L. C.
3ème indice ? Albert Laffitte.

Bloom dit: à

Le diariste ne dit pas la vérité

L’homme politique non plus.

Chaloux dit: à

D’ailleurs, Phil, Yourcenar pas contente après-coup, se disant « déshabillée ». Galey lui répondant « c’est loin du Streap-tease », elle se disant « décolletée », puis refusant de corriger les épreuves.

Les quelques mots sur Alain-Fournier et Mme Simone le « sauvant » d’autres ébats.

Delaporte dit: à

Le journal intime, c’est un genre très fastidieux, en général. D’ailleurs, à l’origine, c’était un truc inventé pour les jeunes filles (au XIXe), et qui a été dévoyé pour la bonne cause par tant d’écrivains du XXe siècle. Il y a eu une période de vogue, pour le journal intime, notamment grâce à Gide, mais c’est presque terminé. A part l’inénarrable Marc Lambron, rares sont les écrivains actuels qui reprennent le flambeau.

Phil dit: à

Radioscopie, Galey a versé dans la satire assez jeune, je crois que sa généalogie l’y aidait, un atout pour sa future carrière de critique.
Son rapprochement avec les hussards est plus intéressant vu d’aujourd’hui, Chardonne le chérissant autant que Nimier. L’époque n’était pas au mariage pour tous et Galey prend plaisir à naviguer en délicatesse aux viriles agapes des écrivains bannis. Sur l’entremise de Morand, il ira jusqu’à jouer le secrétaire de Josette Day, passée dans le lit de plupart des hommes à poigne de l’époque.

Jibé dit: à

Un autre indice, radioscopie : « Le romancier Michel Houellebecq lui rend hommage dans un long passage de La Carte et le Territoire (prix Goncourt 2010). »

Chaloux dit: à

Bloom, votre remarque me fait penser à Montherlant.
« je suis la guerre civile, la bonne guerre ».

Paul Edel dit: à

Sur la photo le même regard velouté que Proust

Jibé dit: à

Ou bien Paul Morand, DHH ?

Chaloux dit: à

« Il avait composé son épitaphe avant de mourir… Ici repose Matthieu Galey, homme de livres« .
Geneviève Galey.

Chaloux dit: à

Est-ce que ce n’est pas Cocteau dans le portrait-souvenir consacré à Proust par Roger Stéphane?

Dagobert dit: à

Marc LAUDELOUT dit: 5 février 2017 à 17 h 16 min

Matthieu Galey était hanté par l’obsession de laisser une trace.

C’est extraordinaire, cette obsession, chez tant d’humains, de « laisser une trace », fût-ce quelque chose d’aussi ténu et dérisoire qu’un filet de bave d’escargot. J’ai lu récemment un article sur « l’amas local » dont fait partie notre galaxie ; il compte des milliers, dizaines ou centaines de milliers, millions de galaxies ; ses dimensions dépassent quelques centaines de millions d’années-lumière. Voltaire s’amusait déjà à faire dialoguer des « mites philosophiques ». Mais dans l’espace temps des astrophysiciens d’aujourd’hui, nous sommes infiniment moins que des mites ! Laisser une trace !

Jibé dit: à

ça pourrait être Proust lui même ?

Dagobert dit: à

J’ai un peu exagéré. Le Groupe Local, dont fait partie notre Voie lactée, compte plus de 60 galaxies. Diamètre de l’ensemble : 10 millions d’année-lumière. Combien d’étoiles en tout ? Au fin fond de tout ça, vers la fin du siècle dernier, un animalcule nommé Matthieu Galey rêvait de « laisser une trace » ! Non, mais je rêve !

Dagobert dit: à

L’amas local fait partie d’un superamas baptisé Laniakea, qui compterait plus de 100 000 galaxies et s’étendrait sur 500 millions d’année-lumière. A la fin du siècle dernier, au fin-fond du trou du cul du monde baptisé Terre, un infra-ciron étiqueté Matthieu Galey travaillait à laisser une trace. Manman, qué rire !

D. dit: à

Les frères Tharaud, secrétaires de Barrès, ont écrit qu’on ne savait trop ce qui se passait entre sa tête et ses pieds.

Qu’est-ce que ça veut dire, ça encore ?

Chaloux dit: à

D, demandez au truc d’Albe.

D. dit: à

Bon ce soir je mange du magret de canard sauce aigre-douce miel-vinaigre balsamique, avec des galettes pommes-de-terre – échalotes, le tout bio sauf le vinaigre.
Je pense qu’Anna de Noailles aurait apprécié. Je sais pas si elle mangeait couchée comme les Romains. Je lui aurait demandé de au moins pas faire de miettes.

Widergänger dit: à

On a l’impression que Dagobert se parle à lui-même et essaie de se persuader que son point de vue de Sirius est le bon…

Mais non, c’est pas le bon !

Vue de Sirius, une vie n’est rien. Mais pour celui qui la vit, elle est tout. Et puis, laisser une trace c’est beau, c’est stimulant pour l’esprit. Qui c’est si celui qui a inventé le feu ne rêvait pas lui aussi de laisser une trace ? On voit ce qu’elle est devenue aujourd’hui.

hamlet dit: à

« Bloom dit: 5 février 2017 à 17 h 39 min

Le diariste ne dit pas la vérité

L’homme politique non plus. »

ça c’est une pensée intelligente !

et ça je l’ai dit le premier, avant paul edel !

sérieux y’en a marre de toujours se faire chourer la première place pour dire de reconnaitre les pensées intelligentes !

hamlet dit: à

« Il arrive que les meilleurs critiques littéraires soient des écrivains ratés. »

ce qui entre parenthèses est tout de même moins dramatiques que les bons écrivains qui ont été des critiques littéraires ratés.

combien, en effet, aujourd’hui, de mauvais critiques littéraires qui finissent écrivains en désespoir de cause.

vous voulez la liste ?

hamlet dit: à

c’est d’ailleurs sans doute ce qui a marqué le tournant dans la littérature : quand les plus mauvais critiques littéraires ont fini par résigner à devenir écrivains, incapables qu’ils étaient, d’accomplir ce difficile travail de critique littéraire, quand, le plus souvent par lâcheté, ils ont voulu en finir avec ce difficile travail d’analyse littéraire, pour terminer en racontant leur petite vie, leurs tocs et autres manies, leur sexualité, leur maladie, leur vie de couple ou leurs voyages dans un bouquin à la noix.

Dagobert dit: à

Widergänger dit: 5 février 2017 à 18 h 45 min

Vue de Sirius, une vie n’est rien. Mais pour celui qui la vit, elle est tout.

L’ennui, c’est que, grâce aux progrès de l’astrophysique, Sirius, c’est ici. Regarder de temps en temps le ciel étoilé devrait nous aider à lutter contre notre récurrente immodestie, en nous rappelant à notre insignifiance. Moi, il me fait rire, ce Matthieu Galey qui rêvait de laisser une trace. Tu penses si, dans moins de 50 ans, il s’en trouvera pour se souvenir qu’il exista sur cette terre un éphémère du nom de Matthieu Galey. C’est sûr que, pour celui qui vit cette existence dérisoire, elle est tout. Malraux a dit quelque chose dans ce genre. Philosophique ou pas, la mite jouit du peu d’instants que la nature lui a accordés. Elle a intérêt à s’y accrocher : ça risque de ne pas durer longtemps. EZt puis, d’ailleurs, viva la muerte ! Si vous voulez savoir pourquoi, lisez Schopenhauer.

Widergänger dit: à

Comme dit Schopenhauer : « Die Welt ist meine Vorstellung » (Le monde est ma représentation).

Il y a donc bin une part de vérité indéniable dans la vérité du diariste. Mais comme dit Zola, c’est la vérité vue à travers un tempérament.

hamlet dit: à

trouver un écrivain aujourd’hui, bon ou mauvais, n’est pas difficile, il en pousse comme la mauvaise herbe, mais réussir à trouver un bon critique littéraire ça c’est pas un truc évident.

Widergänger dit: à

Dagobert, puisque tu fais vœu de modestie, grâce t’en soit rendue. Mais pense justement que sans les petites bactéries du début, tu ne serais pas là à te pavaner comme un pacha dans ton grand corps malade…sur la Rdl !

On a toujours besoin d’un plus petit que soi… Qui te dit que les grandes galaxies n’ont pas besoin d’un petit Galey, hein ? Moi je suis persuadé que si. Comme dit Einstein, l’essentiel c’est de trouver sa place dans le grand Tout. Et ne méprisons pas les petits Galey qui roulent sur la plage de l’univers…

Widergänger dit: à

Ça dépend quel type de critique, hamlet !

Des bons critiques journalistiques ne manquent pas tout de même.

Des bons critiques universitaires sont légions.

Des bons critiques de blog aussi. Regardez, vous, hamlet, par exemple, vous êtes un excellent critique de critiques de blog !

Widergänger dit: à

Imaginons un seul instant (expérience de pensée) qu’il y ait eu l’équivalent de Mathieu Galey à l’époque de Socrate ou à l’époque de Cicéron. Nous nous précipiterions dessus pour le dévorer ! Il en sera certainement de même de Mathieu Galey dans cent ans, dans cinq cents ans !

Le poète ne laisse qu’une trace, écrit quelque part René Char. Et c’est déjà beaucoup.

Si nous débarquions sur une planète inconnue anéantie par une guerre nucléaire et que nous retrouvions dans les décombres un livre de la teneur de Mathieu Galey, nous nous précipiterions aussi dessus pour le dévorer.

La vie est un tel miracle dans l’univers qu’une seule trace de vie est déjà en soi quelque chose de considérable.

Dagobert dit: à

Et ne méprisons pas les petits Galey qui roulent sur la plage de l’univers…

Le mot est joli. Je ne les méprise pas. Je me sens leur frère. Mais le petit Galey a cessé de rouler au bout d’un peu plus de cinquante ans de vie. c’est cruel et absurde au-delà de tout. On a beau adhérer au mot de Caligula, « Je suis encore vivant ! » et se dire que cela seul compte, on n’en est pas moins terrifié. J’envie ton optimisme mais je ne le partage pas. Mais baste ! le journal de Galey est sûrement plein d’intérêt. Mais comment parvenir à le lire (à lire quoi que ce soit ?) du point de vue de Sirius ?

Janssen J-J dit: à

Tout le monde laisse une trace ici, et vous le premier. Alors, pourquoi cracher dans la soup(lin)e, jean dagobert ? Y. de Galey, on dit pas, elle est morte avec AF, mais pas vous, et c’est en ce moment que toutes les baves comptent.

hamlet dit: à

passou, vous venez de battre un record : celui du plus grand nombre de noms et prénoms cités (j’en ai compté 43 différents) en quelques lignes.

preuve que la littérature est surtout devenu un truc de famille, un truc de cercle fermé, genre un truc un peu sicilien, on comprend à peu près qui sont les parrains, les seconds couteaux et les tueurs à gage.

la seule différence avec la mafia sicilienne c’est que cette grande saga familiale n’intéresse à peu près personne en dehors de ceux qui en font partie, ce qui entre parenthèses a marqué le tournant de la littérature, quand elle devenue une mafia qui n’intéressait plus que ses membres.

Widergänger dit: à

Non, je ne partage pas votre façon de voir les choses, Dagobert. Son bouquin rend compte d’une époque avec ses gloires et ses déchets. Ne voir que les gloires, c’est se priver de quelque chose, c’est ne pas comprendre l’époque où précisément vivaient ces gloires. La comparaison permet aussi de mieux comprendre en quoi ces grands noms de la littérature sont précisément grands et pas les autres. La comparaison aide tout de même un peu, non ? Quand je lis Anna de Noailles, je comprends mieux en quoi il arrive à René Char d’être un grand poète, en quoi Celan est un très grand poète.

Widergänger dit: à

hamlet, ayez tout de même la modestie de ne pas généraliser votre cas ! Vos acointances douteuses avec le néant ne fait pas de vous le porte-parole de la République des lettres.

Widergänger dit: à

Le Journal de Kafka est-il vraiment intéressant ? On a parfois des doutes. Il vaut surtout parce qu’il est celui d’un grand romancier qui a renouvelé le genre. Mais autrement toutes ses histoires de fesses ratées, qui s’y intéresserait ?

Chaloux dit: à

Une petite annonce parmi d’autres.

« Ex-professeur de collège, étr.anglé par le besoin de faire la leçon au premier venu, cherche cob.aye à sermonner! URGENT! »

Chaloux dit: à

Widergänger dit: 5 février 2017 à 19 h 33 min

On se disait : il n’osera pas! Mais si… Incroyable….Hénaurme…. et en un sens inespéré

Widergänger dit: à

Et les fresques de la grotte de Lascaux, c’est pas une trace ? Elles avaient sans doute d’autres fonctions à l’époque. Mais on est quand même bien content de les voir aujourd’hui même si on ne les comprend pas très bien.

Qui étaient-ils les auteurs de génie qui les ont peintes ? On aimerait bien le savoir, avec tous les autres qui vivaient à leur côté et qui ont eux aussi contribué d’une manière ou d’une autre à leur réalisation. Une époque c’est un tout. C’est même ce qui poussent les écrivains comme les historiens à nous conter des vies minuscules. Le défi est toujours le même : l’opacité d’une vie, comme dit très bien Paul Edel.

hamlet dit: à

WGG je vous aime bien parce que vous faites comme s’il ne s’était rien passé, vous vivez dans une espèce de grande temporalité océanique ininterrompue, un truc genre héraclitéen.

si paul edel est obsédé par l’opacité de la vie des auteurs c’est pour pouvoir faire l’impasse sur l’opacité des oeuvres elles-mêmes…

c’est la grande tragédie nietzschéenne du « deviens ce que tu es » et du « fais de ta vie une oeuvre d’art ».

c’est tout de l’enfumage parce que pendant ce temps tu regardes ton nombril dans ton petit miroir WGG et bien le monde continue d’avancer sans sse soucier de toi.

hamlet dit: à

tout est dans le titre de l’article de passou : la fouine proustienne.

« proustienne » !!! la magnifique affaire.

hé t’as vu le type ? tu trouves pas qu’il est un peu proustien ?

la question est de savoir s’il était proustien à temps plein ou à temps partiel, parce qu’être proustien 7 jours sur 7, 24h sur 24 c’est tellement épuisant qu’on ne le souhaiterait pas à son pire ennemi.

mais ça c’est ce qu’on appelle de l’accroche journalistique : c’est le mot « proustien » qui fait dresser l’oreille !

alors qu’en vérité, à lire l’article de passou il était plus nietzschéen que proustien, mais un titre « une fouine si nietzschéenne » c’est nul, du coup on balance du Proust en veux-tu en voilà !

emballez c’est pesé et en plus ça tombe bien c’est les soldes !

Pat V dit: à

WGG en est encore à confondre trace et empreinte…;)

hamlet dit: à

c’est comme la « grande opacité de la vie »

où vous allez chercher tout ça WGG ?
l’opacité de la vie….

vous vous foutez de la tronche de qui ?

le problème est que vous êtes comme Fillon : vous ne vous rendez même pas compte des bêtises que vous nous pondez !

Chaloux dit: à

« trace et empreinte ».

Superbe.

Widergänger dit: à

Et l’opacité des bœufs, hamlet ?

hamlet dit: à

paul edel était déjà super pour reconnaitre les pensées intelligentes et voilà-t-y pas que maintenant, grâce à notre WGG il est promu au rang de spécialiste de l’opacité de la vie….

vous savez quoi WGG, vous et edel vous devriez monter un numéro de duettiste genre Francis Blanche et Pierre Dac :

– et la dame assise au troisième rang, vous la voyez ?

– voui je la vois

– que voyez-vous ?

– je vois une vie d’une grande opacité…

– vous voulez une vie opaque ?

– non j’ai pas dit opaque j’ai dit d’une grande opacité !

– vous voulez une opacité qui n’est pas opaque puisque vous la voyez ?

– voui son opacité m’apparait très clairement !

– et voilà mesdames messieurs, pour notre yogi paul edel l’opacité de la vie est une chose qui est très claire !

hamlet dit: à

WGG je plaisante, et je comprends tout à fait votre intérêt pour les vies opaques, il faut déjà atteindre un niveau très élevé dans la hiérarchie des idées pour s’occuper de l’opacité de la vie.

les vies claires c’est pour les nuls, vous ne pouvez qu’évoluer qu’au niveau de la plus grande opacité.

hamlet dit: à

« Ce sera sa trace dans notre dérisoire postérité littéraire. »

correction, si je peux me permettre : ce sera sa trace dans SA dérisoire postérité…

à moins, passou, que ce soit la vôtre de postérité ? auquel il faudrait ré écrire tout le début.

hamlet dit: à

WGG ce qui est le plus gonflant à vous lire, c’est votre façon de réinventer le fil à couper le beurre.

l’opacité du sujet (et non pas de la vie) : tout est chez Descartes, dans ses Méditations, et lui-même a tout repris chez Montaigne, qui avait tout pris chez les pré socratiques.

et là en 2017 vous nous sortez des sornettes sur la grande opacité de la vie.

vous savez quoi WGG, vous me faites penser à ces pub où ils prennent le Requiem de Mozart pour vendre des parfums.

vous êtes un capitaliste des idées, vous n’avez aucun respect pour elles, vous les bradez, vous les soldez pour pouvoir vendre votre petit égo de chiotte !

vous n’imaginez pas le mal que les gens comme vous font à notre monde !

Widergänger dit: à

Mais non, hamlet, l’opacité c’est celle aussi des vies simples.

Vous voyez, je vais vous faire une confidence, parce que vous m’êtes au fond sympathique.

En écrivant mon roman, je viens de faire une découverte qui compte pour moi parce qu’elle concerne justement ces vies minuscules si opaques. Dans la première des deux cartes que ma grand-mère envoie du camp de Drancy à mon père, elle mentionne une certaine Mme Auzello, qui est une de ses clientes du 35 rue Godot de Mauroy, où elle exerce le métier de couturière. Elle écrit dans cette carte : « Tu verras Mme Auzello si elle peut faire quelque chose pour moi car elle m’a promis. » Dans les lettres que j’avais retrouvées par hasard chez ma mère au fond d’une armoire rue Godot, des lettres échangées durant la drôle de guerre entre mon père et sa mère, ma grand-mère parle aussi de Mme Auzello dans une lettre à mon père en date du lundi 8 avril 1940; elle écrit à mon père : « Les clientes sont venues essayer. (…) Mme Auzello est très difficile et c’est très long avec elle. En plus elle veut un autre ensemble. » Or, je savais déjà par ma mère qui était allée lui rendre visite après la guerre sans doute au début des années 1950 ou à la toute fin des années 1940, que cette Mme Auzello travaillait au Ritz pendant la guerre et que ma mère lui avait rendu visite pour information au sujet de la déportation de ma grand-mère, information qui se sont révélées vides au final. Je savais juste que Mme Auzello était une ancienne cliente de ma grand-mère, du temps de la maison de haute-couture et fourures du boulevard Haussmann qu’elle avait fondée avec mon grand-père en 1910 et qui se trouvait au 63 boulevard Haussmann.

Mais cet après-midi je viens d’apprendre en cherchant qui la toile qui était cette mystérieuse Mme Auzello. C’était en fait la femme du directeur du Ritz, Claude Auzello. C’était une juive américaine originaire de l’East side de New York, le quartier juif, qui s’appelait en réalité Rubenstein et dont les parents étaient originaires d’Allemagne. Elle n’a rien pu faire pour ma grand-mère en novembre 1942 mais des juifs sur le point d’être internés à Drcny ont été protégés par le directeur du Ritz ou par sa femme, Mme Auzello née Rubinstein. Cette femme a été résistante pendant la guerre. Elle a été arrêtée par la Gestapo en juin 1944 et torturée sauvagement pendant des semaines et est passée aux aveux sous la torture. Finalement la Gestapo l’a relâchée en août 1944, à moitié folle, errante dans les rues de Paris et invectivant les officiers allemands. Elle a survécu à la guerre. Elle s’appelait Blanche Auzello, née Rubinstein, dans le quartier juif de New York, pauvre à l’origine, de parents émigrés allemands et pendant la drôle de guerre elle se faisait habiller par ma grand-mère au 35 de la rue Godot de Mauroy, là où avait vécu le cousin de Stendhal, son héritier testamentaire, et ma grand-mère faisait ses essayage dans le salon devant lemiroir Bro à trois faces où j’aimais m’enfermer dans j’étais petit pour voir mon image se refléter à l’infini et où j’aperçus un soir, à la tombée du jour, mon père presque nu se lever et ouvrir la porte de l’appartement pour faire entrer le fantôme d’Auschwitz.

Widergänger dit: à

Ces vies opaques, hamlet, ce sont ces vies comme celle de Mme Auzello, celle de ma grand-mère, celle de Dora Bruder, patiemment reconstituée par Modiano, qu’il tente de restituer dans tout son mystère si bouleversant.

Chaloux dit: à

La fin du deuxième paragraphe m’impressionne. Tu devrais te mettre au travail une bonne fois.

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