de Pierre Assouline

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La République des livres
Léon Bloy, le mendiant ingrat, nous écrit

Léon Bloy, le mendiant ingrat, nous écrit

Etrange réflexe en vérité celui qui nous fait parfois nous précipiter sur des catalogues de ventes tout en sachant que l’on n’y achètera jamais le moindre bout de papier faute d’avoir l’esprit ou la monomanie d’un collectionneur. Il m’arrive d’en recevoir, le plus souvent liés à un événement littéraire ou artistique. J’en ignore les évaluations, encore pénétré de la répartie du jeune Jean Genet pris en flagrant délit de vol de livre rare et amené devant les juges : « Non, monsieur le Président, je n’en connais pas le prix mais j’en sais la valeur ». Certains de ces catalogues sont si bien faits, composés, mis en pages, illustrés, imprimés, qu’ils valent bien des beaux-livres ; d’ailleurs, ils se conservent d’eux-mêmes ; mais ils sont nettement mieux documentés car les notices, établies par des spécialistes de l’homme ou de l’œuvre, sont une mine d’informations.

Dans ces moments-là, ce n’est plus à Jean Genet mais à Michel Leiris que je pense. Il m’avait dit un jour : « Certains catalogues d’expositions de peinture sont tellement beaux et complets que c’est à se demander si elles ne furent pas un simple prétexte, comme un alibi, pour les mettre en œuvre ». C’est tellement vrai et de plus en plus, en regard de la marchandisation de ces grands raouts grâce auxquels la population fait la queue en nombre deux ou trois heures durant pour passer en moyenne une poigné de secondes devant chaque tableau entraperçu.

Cette semaine, j’ai reçu le catalogue d’une vente qui se doit se tenir à l’hôtel Drouot le mercredi 15 mai à 14h. Première partie : plein de papiers de François 1er et de Louise de Savoie issus de la collection du magistrat et diplomate Jean de Selve (1475-1529), premier président du Parlement de Paris. Passons. Deuxième partie : Léon Bloy (1846-1917), lui-même, le mendiant ingrat, le pèlerin de l’absolu…. Que du Bloy en veux-tu en-voilà. Un festival ! une farandole ! Ca fulmine sur soixante de pages de catalogues et une centaine de numéros. Et pas des lettres anodines ou des notes de blanchisserie (encore que le petit feuillet où il dresse la liste de « Ceux qui m’ont lâché » soit assez piquant) : que des manuscrits originaux et des carnets de notes.

Du lourd : Le Désespéré, La Femme pauvre, Les Funérailles du naturalisme, Les dernières colonnes de l’Eglise, Sueur de sang, Histoires désobligeantes, Léon Bloy devant les cochons, Le Sang du pauvre, la Résurrection de Villiers de l’Isle-Adam sans oublier bien sûr de larges morceaux de son Journal, l’un des plus fascinants et des moins connus des journaux d’écrivains ; comme s’il était écrit que l’insuccès rencontré par son oeuvre de son vivant devait se perpétuer à titre posthume. Ne manquent à l’appel pour l’essentiel que Belluaires et porchers, les Propos d’un entrepreneur de démolition et le Salut par les Juifs (ici ce qu’en a dit Remy de Gourmont) écrit en réponse au best-seller antisémite de Drumont.

Qui possédait une telle réunion d’originaux chez lui ? Un amateur éclairé ? Une famille ? Une institution ? Ne comptez pas sur Thierry Bodin, l’expert de la vente, pour vous le confier, il est lié par le secret professionnel. Qu’importe au fond puisque grâce aux fiches de M. Bodin, nous disposons de larges extraits qui suffisent déjà à notre bonheur, nous qui n’éprouvons pas le besoin impérieux, irrépressible de posséder pour aimer.

Bloy, grand exalté du symbolisme universel, se reconnaît à la lecture d’une seule de ses lignes, même dans ses lettres. On sait ses excès de langage, son goût de l’hyperbole, ses visions mystiques, son intransigeance religieuse, la puissance de son verbe, son style tellurique, son tempérament apocalyptique, ses injures aux confrères, ses éclats et son sens du comique, ses injonctions et son chantage à la misère (« Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes »). Mais quel torrent sous la plume de ce visionnaire, que ce soit celle de l’essayiste, du diariste ou de l’épistolier ! Par la qualité de sa violence et la sincérité de son exigence , il parvenait donner ses lettres de noblesse à l’abjection. Qui écrit comme cela de nos jours , Personne. Wikipédia cite Marc-Édouard Nabe… Et pourquoi pas Stalker-le-vivisecteur tant qu’on y est ! Comme s’il suffisait de manier l’injure permanente pour être Bloy, ce qui est aussi primaire que de distinguer Céline pour ses points d’exclamation. Il est d’ailleurs remarquable que le pape François l’ait cité dans sa première homélie (« Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, me vient la phrase de Léon Bloy : ‘Celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable.’ Quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon. » ) sans que cela suscite davantage de commentaire. La lettre ci-dessous, qui témoigne en passant que l’absolu le gouvernait en toutes choses, et pas seulement dans sa foi catholique (Bernanos, pour ne citer que lui, en conserva longtemps l’empreinte) m’a particulièrement frappé par, disons, son actualité permanente dans le monde des lettres, des idées, des revues et des gazettes. Longue de trois pages et datée probablement de mars 1885, cette requête à Edmond de Goncourt, un ennemi littéraire, par le rédacteur du Pal, pamphlet hebdomadaire qui n’aura que cinq numéros, ne semble pas avoir été finalement envoyée à son destinataire. Mais rien ne nous empêche de la recevoir :

« Je suis votre ennemi. Du moins, j’ai été votre ennemi jusqu’à ce jour, peut-être même l’ennemi le plus violent que vous ayez eu. – Le meilleur ami que je me connaisse dans l’étable à pourceaux qu’on appelle la littérature contemporaine, Huysmans, m’a assuré vingt fois que j’étais injuste. M. Barbey d’Aurevilly me l’a dit aussi. N’importe. J’ai continué de foncer sur vous, en taureau spiritualiste que j’étais (…) Il est vrai que la récente lecture d’Henriette Maréchal a quelque peu diminué ma rage (…)

Je suis un désespéré, vomi par toute la presse. J’ai passé dix ans de famine à poursuivre le merle blanc de la Vérité et de l’Equité littéraire absolues. J’ai déjeuné quelquefois de croûtes de pain ramassées dans des ordures. Quand une feuille quelconque m’était ouverte, j’ai dit ce que je croyais être juste et vrai, sans jamais recourir à la salauderie du pseudonyme, offrant toute ma personne à tous les coups. Ces derniers jours, aidé d’un ami presque aussi pauvre que moi, j’ai créé Le Pal (…)

En attendant le succès qui, par miracle, semble me venir, malgré l’hostilité silencieuse de la presse entière, que je contemne de toute la force de mon désespoir, je suis affamé, expirant, en danger et l’idée m’est venue d’aller à vous, précisément parce que j’ai toujours été votre ennemi et que vous ne me devez rien (…)

J’ai besoin de 50 fr. que je vous rendrai si je peux ou que je ne vous rendrai pas, mais alors, il faudra crever, désagrément ultime qui du moins ne sera pas accompagné pour moi de l’horreur infinie d’avoir pollué ma plume, ni mon cœur en me prostituant pour les quatre sous que vaut la célébrité à la vomitive camaraderie du Journalisme contemporain… »

( » Carte postale annotée par Léon Bloy dans une série sur « Nos contemporains chez eux » ; « Réédition à l’identique du Pal, préfacée par Patirck Kéchichian, L’Obsidiane, 2002)

P.S. du 24 mai : le montant des adjudications des principaux manuscrits

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

707 Réponses pour Léon Bloy, le mendiant ingrat, nous écrit

JC dit: à

Mon ami Abdel ! Que c’est bon d’avoir de vos nouvelles ! Avec de l’humour en plus … comme cela nous manquait ! Il faut que je vous dise : je vous apprécie énormément. Si ! Si ! Ce n’est pas de la littérature …

Pourquoi nous disputerions nous éternellement ? nous avons tant de choses en commun : nous sommes vieillissants, petits, gros, malades, seuls, sans pépettes, sans amis sûrs, sans épouses aimantes, sans fils bien établis, nous n’aimons ni jazz, ni musique sérieuse, ni les sports, ni la méditerranée et ses rives, son soleil et ses oliviers, ni les bouquins, ni les drôlesses hypathiennes aux charmes dodus et charnus, inventives diablesses…

Alors, pourquoi guerroyer ? N’y a t il pas assez de guerres autour de nous ? je n’ai qu’une envie, c’est que vous passiez un bon week-end ! Qu’on foute en taule tous les méchants de gauche et de droite, djihadistes de tous bords : cela fera repartir le batiment, et quand il va le bâtiment, n’est-ce pas ?…

Ici, en Thélème dévoyée, nous sommes dans un lieu de réjouissance à composantes littéraires, je devrais dire alibis littéraires, cénacle de pseudo-humanoïdes : rien de réel, que du jeu de rôle, sérieux et fats, s’abstenir.

Allez, bonjour chez vous ! et soyons bons amis, nous sommes brins d’herbes du même gazon sans échappatoire à la faucheuse ni espoir de paradis. Le paradis, il est ici, chez Saint Passouline le Bienheureux ! Jouissons de ce bel endroit …!

Chaloux dit: à

Sur Zola, le pire et le plus amusant que je connaisse, ce sont les innombrables portraits dans les souvenirs géniaux de Léon Daudet, avec défaut de prononciation en prime: « Je suis faste, je suis faste » (jusqu’à la rencontre avec la mère de ses enfants).

DHH dit: à

@chaloux
vous avez probablement raison sur l’attitude qu’aurait adoptée Leon bloy si le Goncourt survivant lui avait apporté l’aide qu’il demandait.
A mon age je sais par experience qu’il y adeux categories de gens qui vous en voudront toute leur vie: ceux que vous avez aidés et qui vous doivent beaucoup et ceux qui vous ont fait du mal et ne vous pardonnent pas le poids que vous faites peser sur leur conscience

Chaloux dit: à

Jacques, Pélagie a dû rendre la lettre en disant: « il n’y a pas de réponse ».

Chaloux dit: à

DHH dit: 4 mai 2013 à 7 h 03 min

Oui, mais il y a aussi tant de gens à qui on doit moins qu’ils ne croient…

Bloom dit: à

Exégèse des lieux d’aisance:

Qui pourrait contester qu’au regard des pâles et étiques plumitifs que sont Flaubert, Hugo et Zola, Bloy ne fasse figure d’un géant juché sur les épaules finissante de son siècle? Sa gloire intersidérale en fait le paradigme de l’insondable génie.

Ignatz Mouse dit: à

Voilà que le robot recommence à m’emmerder…

Cela dit :

« A mon age je sais par experience… », C’est beau comme un champ fleuri de narcisses… seulement, là d’où je viens, on apprend ça aux enfants de le plus jeune âge… question de leur éviter l’expérience… enfin, si on est bons parents on apprend ça aux enfants de le plus jeune âge…

Certes, c’est toute une tranche de littérature qui ne verra pas le jour… cependant, étant donné l’ennuie que toute pleurnichage représente, c’est tant mieux ainsi…

En mots plus simples : si tu aide quelqu’un, qu’il ne sache jamais que la mains qui l’a aidé était la tienne… etc., etc.

Jacques Barozzi dit: à

Oui, Chaloux, c’est amusant de pouvoir suivre l’histoire de cette lettre à travers les Journaux de nos journaleux littéraires. Et dire que celle-ci est estimée aujourd’hui entre 800 et 1 000 euros, plus que les 50 F. demandé à l’époque ?!
Le papier lettre a plus de valeur que le papier monnaie…

Jacques Barozzi dit: à

En d’autres termes, les mots ont plus de valeur que l’argent, ce qui nous renvoie directement à la réponse de Jean Genet au Président du tribunal qui va l’envoyer en prison… où il pourra enfin devenir un écrivain !

Chaloux dit: à

Pour ma part, je n’achèterais pas cette lettre. Pour le prix, j’aimerais mieux un petit Saint-Jean Baptiste XVIIe (j’ai l’intention de consacrer tout un mur à Saint Jean-Baptiste, – je vieillis mal). Je n’ai jamais très bien compris ce qu’on trouvait à Bloy, bien que j’aie lu le Journal presque entièrement, Le Désespéré, et quelques autres petites choses (est-ce qu’il n’y a pas quelque chose sur Napoléon? Louis XVII?). Dans le genre négligé ou à demi-négligé par la postérité, je préfère Suarès, et de loin. Les Vues sur Napoléon de Suarès, comme aurait dit Léautaud, « c’est quelque chose ».

Ignatz Mouse dit: à

Là on peut renvoyer à Gallimard levant des fonds pour publier des mots que sans l’argent mis à disposition par les actionnaires ne verraient jamais le jour … la réalité est faite de moments différents ayant tous la même valeur … toute vision qui privilégierait un moment particulier n’est que le produit d’un moralisme de bas étage…

Jacques Barozzi dit: à

Le livre de bibliophile volé par Genet était un recueil des poèmes de Paul Verlaine, autre mendiant flamboyant de notre littérature héxagonale !

Les écrivains et l’argent, beau sujet de thèse, inépuisable DHH !
Il y a ceux qui en gagnent beaucoup et ceux qui n’en gagnent pas du tout, pas toujours selon leur mérite…
Qui a vu l’interview de Houellebecq, diffusée sur F2 il y a quelques jours, pathétique !

Jacques Barozzi dit: à

« Gallimard levant des fonds pour publier des mots que sans l’argent mis à disposition par les actionnaires ne verraient jamais le jour … »

Moyennant quoi le groupe Gallimard est aujourd’hui côté en bourse, renato !

Chaloux dit: à

Jacques, je ne l’ai pas vu sur France 2 mais je viens de regarder deux minutes d’une prestation sur France 5. Est-ce que vous ne croyez pas qu’il aurait les moyens de s’offrir des dents ?

de nota dit: à

le mendiant ingrat est le dernier livre que Borges,selon ses propres dires,(entretien avec Bianciotti)a lu avant de devenir aveugle;plus tard,il choisira pour l’éditeur Franco Maria Ricci douze histoires parmi les trente-quatre qui composent « histoires désobligeantes » de Bloy.

Ignatz Mouse dit: à

Bon, vous n’avez pas compris la question des synergies, Jacques : pas d’argent pas de livres.

Jacques Barozzi dit: à

Oui, c’est ça qui m’a paru le plus pathétique, Chaloux, l’aspiration dans sa bouche de la lèvre supérieure disparue !

Les éditeurs ont compris, eux, la question synergétique inverse, renato : pas de livres pas d’argent. » Question qu’il va falloir réviser en fonction de la disparition progressive du livre papier ?

Jacques Barozzi dit: à

Il y a mythes et mites, renato !

des journées entières dans les arbres dit: à

Voyez-vous, Philippe Régniez, la densité de la réponse de M. Court, que je remercie, va me prendre un peu de temps d’analyse et de recherche.
D’ores et déjà il n’y a pas grand risque intellectuel à s’accorder avec cette phrase de M. Court, à laquelle je souscris:
« je demeure persuadé que c’est la conduite et la ferveur bloyenne qui ont entrainé les conversions que l’on sait , davantage que le message prophétique lui-même. »

Cette ferveur bloyenne, peut-être inspirée aussi par la fréquentation de Barbey d’Aurevilly ou de Veuillot, ferveur catholique qui peut être étendue à Claudel, Peguy, nouveaux convertis sur le tard, pourrait être dûe à une réaction au laïcisme naissant à l’époque.

Mais Philippe Régniez, je comprends votre agacement, en Mission, comme vous semblez l’être.
A vous lire, je pense à un sketche des Inconnus: ‘ Tournez manège’
Là dans l’équipe il y en a un , pas jésuite pour deux sous pourtant, qui pense sans arrêt à  » quand est-ce qu’on … »
convertit ?

Finalement, vous voyez, Philippe, je peux vous appeler Philippe ? cette chronique mondaine est très houellebecquienne, car très XIX ème.

christiane dit: à

En passant…
Chaloux et M.Court : quel plaisir de vous lire.
J.Brown (2:09) : commentaire superfétatoire et erroné. Ils sont passionnants !
Jacques B. : gouleyant comme un vin frais
de nota et u. : profonds
DHH (7:03): intéressante pensée
JC : canaille !
Passou : attentif

Bloy ? « Communard catholique… mendiant ingrat…insensé, insociable et perpétuellement rugissant… ». Son Journal révèle sa solitude.
Qu’en est-il de son mariage avec Jeanne Molbech, fille du poète danois et de ses fils ?
Quant à la lettre évoquée, ici, n’a-t-il pas écrit dans « Exégèse des lieux communs » :
« Respecter les convenances…
Quoi de plus irrespectueux pour les Convenances qu’une main tendue ? »

Paul Edel dit: à

Chaloux,
Léon Bloy a au moins appris à Bernanos ces saintes colères à faire trembler les murs et les tièdes , il lui a appris cette manière de secouer le lecteur et en même temps de le prendre à témoin comme un ami, de prendre le grand ton grondant du pamphlétaire-prophète et de rabâcher et remâcher d’une manière hautaine les colères d’un accusateur paroxystique.Moale du dégout.
Bloy c’est une rhétorique du postillon et l’écume aux lèvres. Un bouledogue aboie face à l’Apocalypse. Mais ce qui sauvait Bernanos c’était la figure d’une Mouchette, par exemple ,d’une fille de salle dans un misérable troquet plein d’alcooliques et de désespérés , l’entaille de personnages parfois illuminés par la charité , peuple d’humiliés à la Dostoïevski ou bien n un pauvre jeune curé dans sa lumière fragile d’espérance et son clair- obscur, son errance spirituelle si magnifique , sa manière de regarder chacun en face à face dans sa nudité..Bernanos donnait à chaque scène un arrière-plan, un dépouillement, une dimension, des lueurs de grâce , des fissures sur la sainteté surgissant d’un point obscur du texte. ça , Léon Bloy ne l’avait pas.

Chaloux dit: à

Jacques, j’ai regardé deux minutes du France 2. Finalement, je trouve Houellebecq assez amusant, quoique très conventionnel. Il me semble qu’il y a chez lui, avant tout autre chose, l’impératif de tout salir. Il n’est pas le seul. L’art de nos pères est beaucoup trop difficile à continuer ou à renouveler (il faudrait faire soi-même sa propre rhétorique, puisque l’école a renoncé à l’enseigner et en serait d’ailleurs aujourd’hui bien incapable, forger d’abord ses propres instruments de travail, – vingt ans au bas mot). Donc, jetons aux orties, salissons, ridiculisons autant qu’il est possible le roman, la poésie, le savoir etc. Mettons en scène un carnaval de facilité, de médiocrité, de dérision. L’homme rendu minable par le peu d’éducation qu’on lui octroie d’en-haut devient un artiste raté qui se venge, et qui d’ailleurs vend, ce qui donne une certaine force à sa démonstration. Il y a tout de même dans tout cela une logique qui mériterait qu’on s’y penche davantage. Une sorte de logique historique.

Chaloux dit: à

Paul Edel, j’aime toujours beaucoup vos réponses. Dans mon cas, quoique j’ai lu pas mal l’un et l’autre, je crois que Bloy, auquel je reviendrai certainement (ma critique n’est pas une mise à l’index, et je suis beaucoup moins catégorique que mon premier mouvement n’en donne l’impression) et Bernanos ne seront vraiment abordés que plus tardivement, si tardivement il y a. Il y a un monde entre lire quelques livres d’un écrivain et l’aborder vraiment. « J’ai lu », en définitive, ne signifie pas grand-chose.

JC dit: à

Christiane, une question qui me saute à la figure. Plus je vois la face bouffie, hagarde, de ce gros Léon Bloy, plus je me dis : « Voilà la gueule épouvantable que Joel Dickert aura dans 40 ans « … ne trouvez-vous pas ?!
Sans rancune pour votre canaille.

Chaloux dit: à

D’ailleurs l’approfondissement peut-être un signe de distance. La façon dont je lis et relis Quignard, par intermittences mais très intensément, tient certainement au fait qu’il me dérange. Je cherche la faille et je ne l’ai pas encore trouvée, mais ça viendra.
Toutes proportions gardées, du moins pour ce qui me concerne, Léon Daudet a montré Zola répétant sans cesse à propos de Hugo vivant encore: « il me dérange, il me dérange ». Il se pourrait que pour certains lecteurs il y ait de ça. L’admiration, les liens tissés du lecteur à l’écrivain ne peuvent pas être sans mélange. Pas plus que le contraire, s’il existe.

Chaloux dit: à

Je cherche la faille pour comprendre comment c’est fait, pas d’autre faille.

Ignatz Mouse dit: à

« Il y a mythes et mites… »

Étant donnée la qualité moyenne de la production littéraire récente, le livre électronique est une chance qu’il serait irresponsable de laisser passer… déjà pour sauver un tas d’arbres d’un inutile sacrifice en nom d’une divinité désormais déchue… on se demande donc qui sont le mites…

court dit: à

Des Journées Entières dans les arbres,On pourrait ajouter dans les arguments de conversion la manière de se mettre en scène. on sait aujourd’hui, à la grande horreur de certains Bloyens, que le Journal a été copieusement caviardé. lire, de préférence à toute autre édition, celle de l’Age d’Homme.
Je ne sais pourquoi, je me demande si ces documents n’ont pas servi à Joseph Bollery pour son colossal Leon Bloy que certains ici feraient bien de fréquenter un peu plus, plutôt que de reprendre de vieilles éditions libres de droits….
Sur le parallèle Bloy Bernanos, je suis assez d’accord avec Paul Edel pour les romans. J’ajouterais que Bernanos s’est démarqué assez vite du Kitsch Salettin, et n’avait pas dans son entourage l’équivalent d’une Anne Marie Rouillé, dont la mystique relève davantage de la psychiatrie que d’autre chose.
Bien à vous
M.Court

Bien à vous.
MCourt

Ignatz Mouse dit: à

« Donc, jetons aux orties, salissons, ridiculisons autant qu’il est possible le roman, la poésie, le savoir etc. Mettons en scène un carnaval de facilité, de médiocrité, de dérision. »

Ce sont des phases sans lesquelles la créativité se meurt. Je trouve beaucoup plus destructifs ceux qui publient leurs niaiseries comme s’il s’agissait de ce qu’il y a de plus sérieux au monde : voilà les vrais ennemis. Houellebecq vous rends encore un service…

hamlet dit: à

la plus grosse plaisanterie de Genet est d’avoir réussi à faire croire qu’il était un écrivain de gauche et un défenseur des opprimés.

Chaloux dit: à

Ignatz Mouse dit: 4 mai 2013 à 9 h 21 min

Certes, il y a un aspect, « je donne exactement à mon époque ce qu’elle mérite » qui n’est pas anodin, mais une fois qu’on a compris on passe.

Il y a en a d’autres qui vous servent, et vous serviront ad vitam aeternam , j’en ai bien peur, des bribes de journaux, souvenirs qu’ils prennent ou veulent faire passer pour de la littérature et qui n’en est pas, et quêteront vainement toute leur vie l’appellation d’écrivain. Ils demeurent perpétuellement « à-côté » et le savent si bien qu’ils finissent par aller s’installer chez les autres, par traduire. C’est la même chose.

hamlet dit: à

Paul Edel,j’aime toujours lire vos commentaires, ce soin que vous prenez dans vos comparaisons à ne pas trop se rapprocher de notre époque.
ce passage de Bloy à Bernanos…
c’est vrai, pourquoi vous arrêter à Bernanos ?
vous auriez dû continuer la transmission jusqu’à aujourd’hui, Houellebecq.. Quignard…
j’imagine que pour vous le premier est le successeur de Bloy et le second de Bernanos.

christiane dit: à

Pour remercier P.Edel de ce si beau commentaire, un fragment de la « Nouvelle histoire de Mouchette », l’œuvre de Bernanos le plus bouleversante. (Le braconnier, Arsène, qu’elle a secouru, vient de la violer. Elle se sauve.)
« Elle s’est roulée en boule dans une touffe de genêts où elle ne tient guère plus de place qu’un lièvre. Le sable, raviné par la pluie, se creuse sous son poids, en sorte qu’elle disparaît presque tout entière. La fraîcheur qui monte du sol lui semble douce. Retenant son haleine, elle sonde les ténèbres, avec un extraordinaire sang-froid.
(…)
Un mouvement même, il a dû passer tout près, derrière elle. Mais elle n’a pas tourné la tête, son cœur n’a pas battu plus vite.
Enfin, après un long silence, il s’est mis à l’appeler, d’une voix d’abord humble, presque honteuse, et soudain pleine de colère.
(…)
La douleur l’occupe, une douleur qui retentit dans ses os, semble plonger à la racine de la vie. Dans le village, elle passe volontiers pour une « dure ». Mais cette souffrance-là ne peut se comparer à aucune autre. Si peu accoutumée à s’examiner elle-même(…) elle endure patiemment sans la comprendre, une douleur si parfaitement, si également répandue dans chacune de ses fibres qu’arrivée à son paroxysme, elle paraît se dissoudre, se fondre en un horrible écœurement. »

Ignatz Mouse dit: à

Enfin, hamlet ! popol ne songe qu’à sa survie… car ce n’est pas parce que on a décroché un Goncourt qui on vaut quelque chose… donc, quand il dit du bien de Houellebecq c’est plus pour être dans le vent (ou sur la vague) qu’autre chose… Les Romains (modernes, mais les anciens aussi) diraient qu’il ne vise qu’à échapper à l’oubli… ce qui est le sort de beaucoup de lauréats du Goncourt…

Chaloux dit: à

Ignatz vous êtes ignoble. Quoiqu’il en soit de l’intention, le contenu vaut d’être lu, c’est l’essentiel.

Ignatz Mouse dit: à

qui on vaut quelque chose > que l’on vaut quelque chose

Ignatz Mouse dit: à

Mais ce ne sont que des contenus de journaleux, Chaloux : du PQ de récupération.

Chaloux dit: à

Non. Mais je ne polémique plus avec les petits insulteurs.

christiane dit: à

Pour vous, JC,
ce poème de Valérie Rouzeau (« Vrouz »):

« L’époque est médiatique on rit avec les mots
Dans les services publics et c’est jaune à la poste
Les petites boîtes privées petits boîtes à astuces
La poétique fonction du langage sert partout
Le barbier visionhair la brasserie très musclée
Avec son Hell’s Bielles Club les garages les troquets
Marchands de glycérine qui bullent nous savons tout
Myriapodes restaurants italiens aux mille pâtes
Mais pour ce qui concerne la banque et la banqueroute
On ne rigole pas on prête à taux zéro
Car nous sommes en période de monétaire désordre
A qui parler une relation durable ça change la vie
Quand une grande volatilité des taux de change
Menacent ceux et celles qui ont entrepris un truc. »

JC dit: à

« Mais je ne polémique plus avec les petits insulteurs. »

Bien vu ! Seuls les grands insulteurs méritent nos efforts…

Ignatz Mouse dit: à

Vous n’avez pas à polémiquer, Chaloux, d’autant plus que votre opinion ne vaut pas une vieille paire de godasses d’Hemingway ; mais il faudrait commencer par comprendre que la conception est antécédente à la rédaction — ce qui reste pour vous encore un mystère. Parlez de contenus et de formes, si vous voulez que l’on vous croie sur parole, pour le moment vous n’êtes qu’un vieux trombone qui barbotte des vieux motifs d’insatisfaction.

Chaloux dit: à

Ignatz, je vois très bien qui vous êtes, le p…rs de service, mais je n’ai pas et n’aurai pas de temps à consacrer à vous répondre. Vous ne m’intéressez pas. Une fois Rose, une fois je ne sais qui d’autre. Peu importe. Je vous laisse.

Ignatz Mouse dit: à

Ah ! Chaloux, et pour ce qui est de votre, très civilisée, approche de l’autre : Houellebecq fait avec ses dents ce que bon lui semble. Votre observations relative aux moyens qu’il aurait (ou pas) de s’offrir des dents est une observation de goujat.

hamlet dit: à

la logique historique n’est pas que welbec cherche à rendre minable son époque (Muray le faisait avec plus de talent) c’est qu’il est un prétexte pour ceux qui le louent pour rendre minable notre époque.
avec welbec le talent n’est plus celui de l’écrivain mais mais celui des lecteurs et des critiques.
la raison vient probablement du soupçon porté sur les intellectuels, sur les penseurs, la politique… ces « penseurs » ont été incapables d’améliorer nos conditions de vie, donc non seulement il n’y a plus de raisons de les admirer mais en plus nous avons toutes les raisons de les trainer dans la boue, toutes les raisons de préférer la vulgarité à leur « intelligence ».

j’aime bien welbec pour ce qu’il représente, cette passation de pouvoirs actuelle qui passe par l’éloge de la nullité, welbec est l’écrivain du grand journal de canal+, et de la pensée « Beigbeder ».
il marque une période de transition. il est certain que des écrivains enfileurs de perles comme Quignard n’ont plus rien à dire sur ce monde, à part pour quelques hallucinés accrochés à ses paroles, welbec est le seul qui essaie encore d’avoir une vue d’ensemble.
sûr que quand on lit ses échanges avec bhl on se rend compte au bout de trois phrases de son indigence intellectuelle, ça ne plane pas très haut, mais son idiotie est presque un atout, là encore il est le moyen de se venger des vieilles idéologies mensongères.

la littérature entretient des liens étroits avec l’anthropologie, welbec marque une transition, en occident le taux fertilisation a baisse presque de moitié en quelques décennies, il deviendra nul d’ici quelques décennies.
la place du médical dans les naissances augmente, elle occupera bientôt la totalité des processus de venue au monde, welbec est le premier d’une génération de la vie médicalisée.

Ignatz Mouse dit: à

« Vous ne m’intéressez pas »… ça ce n’est pas mal, comme si faire l’intérêt d’un Chaloux quelconque était une gratification extraordinaire !

John Brown dit: à

il est certain que des écrivains enfileurs de perles comme Quignard n’ont plus rien à dire sur ce monde ( rédigé par Hamlet)

Très juste, surtout quand — comme c’est le cas chez Quignard — les perles sont en toc.

Keuplon dit: à

‘ publier des mots ‘

Je l’aurais bien fait, mais j’ai décidé de ne plus publier les pensées des autres.

En bonne logique dit: à

Ignatz, il semble pourtant que ce le serait, « une gratification extraordinaire ». Dans le cas contraire, tu lui lâcherais la grappe.

Keuplon dit: à

4 mai 2013 à 10 h 14 min

Je savais que tu allais dire cela, pour t’en convaincre il te suffit de soulever le couvercle sous lequel j’ai collé tes paroles.

Keuplon dit: à

Alors ? Bug ?

Ignatz Mouse dit: à

« ce le serait, une gratification extraordinaire »

OK, mais t’as quand même compris… ou pas ?

Chaloux dit: à

M. Court, si vous avez le Journal de Bloy dans l’édition dont vous parlez (ou quelqu’un d’autre), pouvez-vous nous dire ce qu’il écrit au moment de la mort d’Edmond de Goncourt (16 juillet 1896)? Ce serait bien intéressant de le savoir. Merci à vous.

u. dit: à

Ignatz Mouse dit: 4 mai 2013 à 10 h 05 min
Ah ! Chaloux, et pour ce qui est de votre, très civilisée, approche de l’autre : Houellebecq fait avec ses dents ce que bon lui semble.

D’autant qu’avec ce pseudo de rongeur, Ignace, vous avez sans aucun route un ratelier respectable.

bouguereau dit: à

le « muffle » c’etait je crois ce qui le désignait pour ne pas avoir a prononcer son nom parmi la clique, c’est à dire presque tous les autres, mirbeau récite un peu son beaucoup son cathéchisme, ce qui m’étonne c’est qu’il était lui vraiment plein aux as, l’entretenir n’aurait pas été un gros effort pour lui

Chaloux dit: à

@u.

Ah!Ah!Ah!… Rires.

John Brown dit: à

« Vous ne m’intéressez pas »… ça ce n’est pas mal, comme si faire l’intérêt d’un Chaloux quelconque était une gratification extraordinaire ! ( rédigé par Ignatz Mouse)

Il faut avoir de l’indulgence pour Chaloux, Ignatz Mouse : il n’a pas demandé à naître, pas plus qu’un Paul Edel ou qu’une Mauvaise Langue, pas plus d’ailleurs que vous et moi. Chacun, en ce monde, roule où sa pente le conduit. Ne succombons pas à l’inutile manie de démêler les mérites ou les insuffisances des uns et des autres. Fumée que tout cela.

bouguereau dit: à

Ah ben ça sent vraiment le bonheur par ici ! Quel plaisir ! Quelle légèreté !!!

« ça pue dieu »..il a passablement boosté lautréamont

bouguereau dit: à

Zola, c’est aut’chose que Bloy

ho j’ai rien contre zola..mais il y a des lignes de bloy qui tutoies les plus grands, et quand je dis les plus grands, c’est 3 ou 4

L'horreur aux doigts de Rose dit: à

Les gens bien élevés se lèvent de bonne heure. Ensuite, apparaissent les glands, les pinces à vélo, les tire-bouchon, les siphons, les bétonneuses, les sacs de plâtre. Bonne journée à chacun selon ses mérites !

Ignatz Mouse dit: à

« … un ratelier respectable. »

« Je dirais même plus… »

bouguereau dit: à

Très juste, surtout quand — comme c’est le cas chez Quignard — les perles sont en toc.

c’est coco je crois qui disait qu’une belle femme ne devait porter que du faux et que les moches quand elle portait du vrai..on jurait que c’était du faux

bouguereau dit: à

Ah!Ah!Ah!… Rires

lol?

Ignatz Mouse dit: à

« … welbec est le premier d’une génération de la vie médicalisée. »

C’est assez intéressant ce qui se passe en Turquie maintenant. Une femme nait sans utérus. Elle se fait implanter un utérus le temps d’une grossesse. Lorsque la grossesse arrivera à terme, on lui enlèvera l’utérus implanté pour éviter un éventuel rejet… Dans quel espace littéraire pourrait-on faire agir cette histoire ?

christiane dit: à

@ MàC

« Ignorant
que l’endroit fut illustre
un homme sarcle le champ »
Shiki

« Sur le crottin de cheval
les fleurs du prunier rouge
on les dirait embrasées »
Buson

« Remets au saule
tout le dégoût
tout le désir de ton cœur »
Bashô

« L’épouvantail au loin –
il allait avec moi
tandis que j’allais »
Sanin

« Les feuilles qui tombent
s’amassent l’une sur l’autre
la pluie bat sur la pluie »
Gyôdai

John Brown dit: à

Les empoignades si fréquentes sur ce blog, les incessantes parades d’égos en mal de légitimation, me font penser à ce si beau film de Woody Allen (j’ai oublié le titre) où les affrontements des uns et des autres sont décrits comme agitation de moucherons virevoltant dans un rayon de soleil. Se prendre au sérieux, se prendre au jeu, prendre le jeu au sérieux, le microcosme des commentaires de la RdL est une bonne image en réduction du macrocosme (si on peut dire) social et humain. Se regarder s’agiter au sein de l’universelle agitation, et en rire, grande vertu.

L'horreur aux doigts de John dit: à

John Brown dit: 4 mai 2013 à 11 h 15 min

Où celui-ci demande l’absolution pour ses nombreux péchés !

L'horreur aux doigts de John dit: à

« de » ses nombreux péchés.

xlew.m dit: à

@ 10hvingt-et-une.
À la mort d’Edmond, Bloy écrit dans son journal : « Enfin raide ! »
Ce n’était pas qu’un vilain jeu de mot mêlant la vie, la mort, l’argent, l’amour et la foi ; la mort, qui possédait Goncourt tout entier, l’argent qui le fuyait pour toujours vers d’autres rentiers, c’était aussi un cri du coeur manifestant l’amour spontané du prochain (ça y’est il sait ce que sait que d’être pauvre, il est des miens, il a bu à mon calice comme si c’était le sien), et la prophétie d’une rédemption certaine au royaume des cieux (Dieu aime que les morts se présentent à lui en nu-propriétaire de leur âme, ce bien indivis qui meuble si bien la chambre de raideur de leur esprit. Sois raide et le ciel t’aidera.) Yvonne Printemps saura se souvenir de ce cri bloyien lors du décès de son ex-mari.

Ignatz Mouse dit: à

Hé ! John Brown ! il n’y a qu’ici que l’on peut encore se prendre au sérieux comme dans un feuilleton XIXe ! vous n’allez pas, du haut de vos vécés, moraliser sur ce petit plaisir, maintenant !

Ignatz Mouse dit: à

« Où celui-ci demande l’absolution pour ses nombreux péchés ! »

Faut le comprendre, c’est le gars qui réserve sa grosse commission pour un champs d’orties — voilà pourquoi il est toujours en train de se gratter…

L'horreur aux doigts de Rose dit: à

Il y a tout de même une différence en Jhon Brown et Rose-Ignatz. JB est un type intelligent qui n’a pas assez lu mais peut aller assez loin dans la réflexion sur le langage, ses provocations en font foi. Ignatz ne sait rien d’autre que son natif isolement. Il ne vient ici que pour se purger de ses maux. Le « haut des vécés » de JB est un second Versailles à côté de ce champ d’épandage que rien ne peut sauver.

christiane dit: à

@John Brown dit: 4 mai 2013 à 11 h 15
Oui, mais :

« On écoute les insectes
Et les voix humaines
d’une oreille différente »
Wafû

« Le serpent s’esquiva
mais le regard qu’il me lança
resta dans l’herbe »
Kyoshi

« Tuant les mouches
j’en viens à désirer
les anéantir toutes »
Seibi

Polémikoeur. dit: à

« Comédie érotique d’une nuit d’été » ?
Woodyallent.

Ignatz Mouse dit: à

Les champs d’épandage vous donnent le pain sur lequel vous crachez… ne sachant rien faire de mieux…

christiane dit: à

@ xlew.m dit: 4 mai 2013 à 11 h 19
merci

S..cryme dit: à

Entre égos en mal de légitimation, alibis, sérieux, fats et cie, il est surtout flagrant de voir qui (ah oui qui ?) se pose en juge de quoi et chez qui… A chacun ses moyens et bonnes détentes…

John Brown dit: à

« Comédie érotique d’une nuit d’été » ? (rédigé par Polémikoeur)

Oui, c’est ça, je crois.

Chaloux dit: à

Vous avez raison, Christiane, faisons assaut de haîku, c’est mieux que tout.

« A l’indistincte clarté de la lune, passé le vingtième jour, dans l’obscurité le long de la racine des monts, bercé par le bruit monotone des sabots de ma monture, au risque de faire une chute, je vais plusieurs lieues, avant que ne chante le coq. Perdu dans le rêve du Départ à L’Aube de To Boku, parvenu au Sayo-no-Nakayama, en sursaut je me réveille:

A cheval je dors
restant de rêve au loin la lune
et fumée de thé ».

Le haïkaï selon Basho, pof, P. 126.

Ignatz Mouse dit: à

« A Midsummer Night’s Sex Comedy », pour faire dans le précis…

On aura tout lu dit: à

Avis, aux amateurs de mouillettes, Ignace donne du pain !

Ignatz Mouse dit: à

Après sa vulgaire observation relative aux dents de Houellebecq, le haîku — ou la kulture comme PQ…

L'horreur aux doigts de Rose dit: à

Ignace gravasse, pour touasse:

« Jusque dans la bauge
du sanglier est entré
le grillon chanteur »

Ignatz Mouse dit: à

Ignace lance des briques, ce sont les champs d’épandage qui donnent du pain… (est-ce que vous savez exactement ce qui se passe lorsque vous touchez à l’interrupteur d’une lampe ? mis à par le fait que vous avez de la lumière, bien sûr…)

L'horreur aux doigts de Rose dit: à

 » ou la kulture comme PQ »

Signé Ignace JAMAIS VULGAIRE !…

Ignatz Mouse dit: à

« JAMAIS VULGAIRE »

à la vulgarité d’un Chaloux on ne peut que répondre qu’avec la vulgarité… BàV , Ignatz Mouse

John Brown dit: à

« On écoute les insectes
Et les voix humaines
d’une oreille différente »
Wafû (cité par Christiane)

C’est bien dommage. Ainsi les hommes passent à travers des forêts de messages, sans les écouter, et encore moins les entendre.

L'horreur aux doigts de (si) Rose dit: à

Garde ta bave.

L'horreur aux doigts de (si) Rose dit: à

On t’as donné suffisamment d’aliment pour aujourd’hui. Estime-toi heureux. Maintenant va dodo.

engrenages dit: à

Rose peut juste soigner son antisémitisme, pour le reste elle ne fait que de la mauvaise littérature.

Dégrenage dit: à

Malheureusement, l’expérience nous enseigne que l’antisémitisme est un mal qui ne se soigne pas et d’où découlent beaucoup d’autres incurables maux, Rose en est le pitoyable exemple.

JC dit: à

« Se regarder s’agiter au sein de l’universelle agitation, et en rire, grande vertu. »

Ris donc, Paillasse !…

Polémikoeur. dit: à

Un robot-mouche est en développement.
Il lui manque encore l’autonomie.
Il y aura aussi des fourmis ;
en plastoc et fer blanc ?
Dans les scènes agrestes de son film,
Woody-à-lunettes a joué à merveille
avec le pollen qui danse parfois
dans la lumière rasante.
Sauf erreur, Eastwood aussi
dans ses ponts de Madison.
Une ambiance rendue peut-être
dans un autre film, un truc épique,
avec Julia Ormond.
Cinémapermanent.

christiane dit: à

Oui, Chaloux, Bashô est comme un surgissement de silence dans ce brouhaha. La beauté, il la saisit là où on ne l’attend pas :
« Qu’il est beau
le corbeau d’ordinaire haïssable
ce matin de neige »
ou dans ces photos rares, qui sont un autre silence, de Miya Ando, offertes par oeeo à 11 h 46

Polémikoeur. dit: à

Sur le tard,
il est arrivé qu’une haine congénitale,
cultivée sur une terre primitive
mais réceptrice, évolue en curiosité
puis en indifférence, à défaut de regret.
Hantirassismiquement.

Clopine Trouillefou dit: à

Parfois, on se dit que tout de même, notre hôte a de drôles de fréquentations littéraires : Léon Bloy (adoubé par un pape, en plus !) après Céline, Simenon, Hergé, Gastounet… Et puis on lit certains de ses commentateurs habituels : Régniez, JC, Daaphnée ou Renato.. Et on se dit que, décidément, il faudrait sauver le soldat Passou (de lui-même ça se trouve), mais par où commencer ? Il a bien le droit, cet homme, de faire cohabiter sous son crâne Quignard et Bernanos, d’avoir des admirations compliquées et des élans spirituels (tandis que Bougereau et Henri connaissent à fond le rayon des élans spiritueux) qui l’emportent près des gouffres de l’intolérance religieuse…

J’ai envie de lui conseiller la lecture de Fabvre. L’entomologie comme antidote, ça marche, et au moins, à scruter la terre pour y étudier les insectes, on a moins tendance à lever le nez vers un azur qu’on croit (à tort) habité. Ou bien encore il pourrait venir filmer avec Clopin le triton crêté des zones humides du Pays de Bray (même si certaines zones humides sont à tout jamais réservées au-dit Clopin, qui sait admirablemen, lui, caresser les jolies petites crêtes batraciennes… hum, hum, reprenons), et de laisser Bloy a ses emportements.

Si j’étais, ce qu’à dieu ne plaise, sa maman, et qu’il en soit encore à l’âge où l’on subit des influences, je lui autoriserais Bernanos mais lui retirerais les vieux machos aigris : le père Montherlant par exemple. Mais je crains bien qu’il ne soit trop tard, et que notre hôte entende exercer une totale liberté, ça se trouve chèrement acquise. Soupir. C’est que j’attends ses conseils pour dépenser mes sous, moi !

La Tritonne Crêtée, pcc Clopine Trouillefou…

Chaloux dit: à

« Il faut savoir que la guerre est universelle, et la joute justice, et que, engendrées, toutes choses le sont par la joute, et par elles nécessitées ».
Héraclite, fragment 128, texte établi par Marcel Conche PUF P. 437.

Les jours de rangement ont du bon.

court dit: à

Chaloux
L’édition intégrale du Journal, que je n’ai pas ici est assurée par l’Age d’Homme. Merci à Lew pour son complement d’information.
A vous.
MC

engrenages dit: à

Et Issa, à son aise :

En un grand Bouddha
sur le nez perché il piaille
petit de moineau

(Daibutsu no
hana de naku nari
suzume no ko)

Chaloux dit: à

Clopine, est-ce que vous croyez qu’Assouline aime Montherlant? Reste qu’il y a tout de même des choses à lire, La Reine Morte (mais il faudrait lire la pièce d’origine), Malatesta, Le Cardinal d’Espagne, La Guerre Civile (ma préférée), les essais du Treizième César où l’on sent un Montherlant poussé au rouge, et surtout les derniers Carnets, La Marée du Soir, Tous Feux Eteints, qui sont saisissants.

Chaloux dit: à

Et les poèmes, le fameux « Chant des Lamels », entre autres (« Frappons le sol de nos queues »).

Clopine Trouillefou dit: à

Il en est bien capable, Chaloux, tout comme vous à ce que je comprends… Perso, (mais ça doit être ma jeunesse libertaire qui prend le dessus), la lecture des « jeunes filles » m’a donné une grande énergie : d’un seul coup d’un seul, je suis devenue féministe !!!

Chaloux dit: à

Merci M. Court, je vais voir ce qu’il y a dans l’édition Bouquins.

Chaloux dit: à

Clopine, les Jeunes Filles sont un livre supposé écrit « sur les femmes » (il n’y a pas plus périlleux sujet) par un homme qui ne les aimait pas. J’ai lu mais je n’y ai pas cru une seconde. C’est de la provocation éditoriale, sans plus, Montherlant visait le chaland féminin. Je ne sais plus qui a dit « Ou on aime les femmes, ou on les comprend », peut-être lui-même ; il y aura cru, il s’est trompé.

Chaloux dit: à

est un livre…

L'horreur aux doigts de (si) Rose dit: à

Le croyez-vous pas, qu’on a réussi à faire taire le croassant Rose-Ignatz?
Ceci n’est pas une petite victoire !!!!!!!!!!!!!!

Polémikoeur. dit: à

Loin des pollens dans la lumière rasante,
le cliché contrasté de l’oiseau noir
sur la neige.
Sans la moindre certitude de voir en lui
un bon présage dans le calme de l’hiver glacial,
risquons un accueillant et neutre :
Reçue en paix,
corneille
sur la neige du matin.
(Pour passer de Trenet
à quelque chose de Brel,
période Marquises).
Venividiversicotement.

L'horreur aux doigts de John dit: à

… Pour la jeune fille, un livre que je ne te conseille pas de feuilleter…A ton âge…

christiane dit: à

@ Polémikoeur. dit: 4 mai 2013 à 12 h 46
Superbe ! (je me sauve , rendez-vous avec « Verlaine emprisonné »…)

Polémikoeur. dit: à

Tritouillé des crêtes,
le triton
en zone humide.
S.P.A.ttentivement.

renato dit: à

Voilà, il ne faut vraiment pas chercher à comprendre…

Multiplions les pseudos il en restera toujours quelque chose dit: à

Jean Marron fait joujou.
Tristesse méditerrannéenne.

Culinairement dit: à

Est-ce qu’Ignatz aime les tripes ?

bouguereau dit: à

« Frappons le sol de nos queues »

..chaloux sait causer aux femmes sacrénom..

L'horreur aux doigts de John dit: à

Dans Falicon désert quel ne fut mon ennui…

Polémikoeur. dit: à

Bonne expo !;> ).
Salustationnairement.

Multiplions les pseudos il en restera toujours quelque chose dit: à

renato fait joujou.
Tristesse alsacienne.

renato dit: à

Faut voir comment elles sont arrangées… les tripes, j’entends… pour ce qui est des entrailles de l’humain, lorsque les trippes entrent en jeu on peut parier que l’acteur est un escroc…

Culinairement dit: à

Cestuy jour, furent à la mode de Caen.

JC dit: à

« Chaloux dit: 4 mai 2013 à 11 h 36 min
Vous avez raison, Christiane, faisons assaut de haîku, c’est mieux que tout. »

Excellente idée, plongeons nous dans l’haïku, jusqu’au cou, érotictoctakement, comme dirait notre ami… :

« Faites donc votre coup
Au lieu de vous amuser,
Bougonne la novice »

Senryu, 1757

Philippe Régniez dit: à

Quel plaisir renouvelé que de voir la tête de Léon Bloy en ouvrant la page de la RDL. C’est comme si le monde était redevenu normal.

Chaloux dit: à

En effet, JC,

« Cette grosse courge,
que j’ai l’oeil,
L’as-tu cueillie
dans ton jardin? »

Empapa-outé

(1669)

Chaloux dit: à

Que j’ai DANS l’oeil, les connaisseurs auront corrigé d’eux-mêmes.

Ku Haï dit: à

13h14 13h17

Supériorité évidente de JC.
Petit Chaloux ne deviendra jamais grand.

renato dit: à

Culinairement, mes dernières à la florentine…

Wouarf ! dit: à

Chaloux dit: 4 mai 2013 à 13 h 20 min
les connaisseurs auront corrigé d’eux-mêmes.

форель разбивает лед dit: à

Sans contester la qualité de ses insultes, le meilleur de son oeuvre à mon avis, est-on autorisé à trouver Bloy trés lourd…
…à trouver que ses métaphores (voir Mirbeau plus haut) semblent dessinées à la truelle et que sa passion christique l’aurait mené, venu plus tard, à se réfugier dans les plis du Bouddha ?

Coup ! Aye ! dit: à

Infériorité évidente de Ku Haï qui n’atteindra jamais forme humaine.

Bloom dit: à

A l’époque où Bloy impréquait sous l’éteignoir de l’âme du catholicisme provincial, grand-papa Walt avait la rotondité terrestre pour terrain de jeu et l’humanité multiple comme compagnon:

« Passage to India!
Cooling airs from Caucasus far, soothing cradle of man,
The river Euphrates flowing, the past lit up again.

Lo, soul, the retrospect, brought forward;
The old, most populous, wealthiest of Earth’s lands,
The streams of the Indus and the Ganges, and their many affluents;
(I, my shores of America walking to-day, behold, resuming all,)
The tale of Alexander, on his warlike marches, suddenly dying,
On one side China, and on the other side Persia and Arabia,
To the south the great seas, and the Bay of Bengal;
The flowing literatures, tremendous epics, religions, castes,
Old occult Brahma, interminably far back—the tender and junior Buddha,
Central and southern empires, and all their belongings, possessors,
The wars of Tamerlane, the reign of Aurungzebe,
The traders, rulers, explorers, Moslems, Venetians, Byzantium, the Arabs, Portuguese,
The first travelers, famous yet, Marco Polo, Batouta the Moor,
Doubts to be solv’d, the map incognita, blanks to be fill’d,
The foot of man unstay’d, the hands never at rest,
Thyself, O soul, that will not brook a challenge.

(…)
Passage to more than India!
O secret of the earth and sky!
Of you, O waters of the sea! O winding creeks and rivers!
Of you, O woods and fields! Of you, strong mountains of my land!
Of you, O prairies! Of you, gray rocks!
O morning red! O clouds! O rain and snows!
O day and night, passage to you! (…/…) »

Philippe Régniez dit: à

Une contributrice a eu la bonne idée de suggérer une lecture à notre hôte. Elle ne pouvait pas mieux choisir.

La processionnaire du pin ; Jean-Henri FABRE.
160 pages ; 14,5 x 20 ; deux illustrations ;

Une étude claire et detaillée de la possibilite du communisme chez les insectes – reedition de l’une des sources de l’anticommunisme.

Il n’est que de bien regarder la photo en tête de cet ouvrage pour entrer dans l’atmosphère du monde de Jean-Henri Fabre. Pas de télévision, pas de téléphone cellulaire ou d’ordinateur, pas de rapide voiture, pas de relevé bancaire, peu de bruit, ou alors des bruits naturels… bref, l’homme se retrouvait seul face à ses pensées, à ses réflexions et il devait être bien difficile de les fuir.
Oui, une atmosphère bien statique, où l’on peut voir dans la lumière du soleil qui tranche la pénombre les grains de poussière flotter, comme ses idées. Mais il y avait déjà les livres, et, grand livre entre tous, le livre de la nature ; mais il n’est pas donné à tout un chacun de pouvoir le lire.
Quelques pins dans le jardin, que ce soit de jour comme de nuit, une lanterne à la main, J.H. Fabre fait ses observations, et ses descriptions du Tout Petit valent largement celles d’un poète dont on ne parle plus aujourd’hui, Francis Ponge ; elles ont en outre le mérite additionnel, selon nous, d’avoir pour genèse une quête quasi mystique et non pas un simple exercice personnel de recherche littéraire.

« Est-il quelque chose sans but ? » Fabre est un contemplateur et un admirateur de la nature, et de ses processus. Avec un pinceau, une aiguille, le souffle de sa bouche, un rebord de fenêtre, un verre d’eau, il nous révèle des merveilles.
Admirateur d’un ordre qu’il veut universel et qu’il retrouve dans la diversité des formes et des structures ; il le cherche aussi dans l’organisation du monde qu’il observe.

Si Fabre sait bien que comparaison n’est pas raison, il utilise souvent ce moyen pour renforcer ses images : « Grignotées jusqu’aux nervures, les feuilles d’appui se dessèchent aisément se détachent des rameaux, et le globe de soie devient masure qui croule sous un coup de vent. La famille alors déménage et va dresser ailleurs nouvelle tente, de peu de durée comme la première. Ainsi déménage l’Arabe à mesure que sont épuisés les pacages autour de sa demeure en poil de chameau. »
Ce sont les balbutiements de la photographie, et nous sommes encore loin du reportage documentaire, mais l’esprit est déjà là, et la plume suffit à notre auteur pour nous emmener là où nous ne pouvons aller : « A l’intérieur du nid ouvert par mes ciseaux, je vois donc une dense colonnade de feuilles vertes, plus ou moins enveloppées d’un fourreau soyeux où pendillent les loques de peaux dépouillées et les chapelets de crottins secs. A la fois dépotoir et friperie, cet intérieur est fort déplaisant, en somme, et ne répond en rien à la superbe enceinte. Tout autour, épaisse muraille de molleton et de feuilles emmêlées. Pas de chambres, pas de compartiments limités par des cloisons. La pièce est unique, rendue labyrinthe par la colonnade de feuilles vertes étagées à toutes les hauteurs de l’ovoïde. Là se tiennent les chenilles au repos, assemblées sur les piliers, groupées en amas confus. » Car c’est bien chez une manière de peuple antique qu’il nous entraîne.

Dans ses expérimentations, Fabre se permet même de jouer au « créateur », en déplaçant d’entières populations – dans quel but ?… Eh bien, pour se livrer à des considérations sur le communisme.
Alors, comme il le fait si patiemment pour ses observations ou lorsqu’il démantibule un insecte, Fabre ausculte les sociétés animales pour y déceler des pratiques communistes. Las ! il semblerait que ce qu’il rapporte de ses études et que les lois de la nature, qu’il rencontre sans cesse à l’œuvre, soient bien peu favorables à cette lubie, et que seul, l’orgueil insensé de l’homme sans Dieu, puisse concevoir de s’affranchir de ces lois pour établir un nouvel ordre.

« S’il nous convenait de prendre leçon chez elle, la Processionnaire du pin nous montrerait l’inanité de nos théories égalitaires et communistes. Egalité, magnifique étiquette politique, mais guère plus ! Où est-elle, cette égalité ? Dans nos sociétés trouverions-nous seulement deux personnes exactement pareilles de vigueur, de santé, d’intelligence, d’aptitude au travail, de prévoyance et de tant d’autres dons qui sont les grands facteurs de la prospérité ? Où verrions-nous l’analogue de l’exacte parité entre chenilles ? Nulle part. L’inégalité est notre lot. Et c’est fort heureux.
Un son, toujours le même, si multiplié qu’il soit, ne constitue pas une harmonie. Il en faut de dissemblables, de faibles et de forts, de graves et d’aigus ; il faut même des discordances qui par leur rudesse font valoir la douceur des accords. Les sociétés humaines ne sont pareillement harmonieuses que par le concours de dissemblances. Si les rêves égalitaires pouvaient se réaliser, nous descendrions à la monotonie des sociétés de chenilles ; arts, sciences, progrès, hautes envolées, sommeilleraient indéfiniment dans le calme plat du médiocre.

D’ailleurs, ce nivellement général effectué, nous serions encore fort loin du communisme. Pour y parvenir, il faudrait supprimer la famille, ainsi que nous l’enseignent les chenilles et Platon ; il faudrait pâtée abondante, obtenue sans effort aucun. Tant qu’une bouchée de pain sera acquisition difficultueuse, exigeant industrie, travail dont nous ne sommes pas tous également capables ; tant que la famille sera le mobile sacré de notre prévoyance, la généreuse théorie de tous pour chacun et de chacun pour tous est absolument impraticable.

Et puis, gagnerions-nous à supprimer l’effort du pain quotidien pour nous et pour les nôtres ? C’est fort douteux. Nous abolirions les deux grandes joies de ce monde, le travail et la famille, les seules joies qui donnent quelque valeur à la vie ; nous étoufferions ce qui fait précisément notre grandeur. Et le résultat de ce sacrilège bestial serait un phalanstère de chenilles humaines. Ainsi nous parle, par son exemple, la Processionnaire du pin. »

Il n’y a pas grand-chose à ajouter ; et Maurras dans La politique naturelle n’a pas fait mieux.
Et encore, cette leçon qui nous rappelle à notre propre misère : « Que ne puis-je lire ce qui se passe sous son crâne noir et luisant, pareil à une goutte de goudron ! D’après les actes, il y a là une petite dose de discernement qui sait reconnaître, après épreuve, les aspérités trop rudes, les surfaces trop glissantes, les points poudreux sans résistance, et surtout les fils laissés par d’autres excursionnistes. Là se borne, ou peu s’en faut, ce que ma longue fréquentation des Processionnaires m’a appris sur leur psychique. Pauvres cervelles en vérité ; pauvres bêtes dont la république a pour sauvegarde un fil ! »
Ces lignes sont extraites du chapitre intitulé La procession. Chapitre passionnant, véritable miroir sur la conduite des sociétés humaines, et d’une haute teneur poétique : « La chenille en tête de la procession par le hasard des événements bave son fil sans discontinuer et le fixe sur la voie que lui font prendre ses mobiles velléités. C’est si menu que le regard armé d’une loupe le soupçonne plutôt qu’il ne le voit.

Mais la seconde arrive sur la subtile passerelle et la double de son fil ; la suivante la triple ; toutes les autres, tant qu’il y en a, engluent le jet de leurs filières, si bien que, lorsque la procession a défilé, il reste, comme trace de son passage, un étroit ruban dont l’éclatante blancheur miroite au soleil. Bien plus somptueux que le nôtre, leur système de voirie consiste à tapisser de soie au lieu de macadamiser. Nous cailloutons nos routes, nous leur donnons surface égale sous la pression d’un pesant rouleau ; elles déposent sur leurs voies un doux rail de satin, ouvrage d’intérêt général où chacune apporte sa contribution d’un fil. »
Après nous avoir entraînés dans l’espace avec ses descriptions, il nous entraîne, enquêteur et toujours pédagogue, dans le temps avec sa longue quête sur les capacités météorologiques de l’insecte étudié. Et quelle richesse que ce temps qu’il nous fait savourer, avec sa patience, ses attentes, et ses moments forts de découverte.

Et, pour terminer, cette citation salutaire : « Etes-vous satisfait, maître [Réaumur] ? Voyez-vous maintenant la haute utilité des gradins écailleux ? Ne seriez-vous pas d’avis qu’il y a là un magnifique exemple d’un outillage supérieurement agencé en vue d’un travail déterminé ? Cet avis, je le partage, car je pense comme vous qu’une Raison souveraine a coordonné en toutes choses les buts et les moyens.

Mais laissez-moi vous le dire : on nous qualifie d’arriérés ; avec notre conception d’un monde régi par une Intelligence, nous ne sommes plus dans le train. Ordre, pondération, harmonie, billevesées que tout cela. L’univers est un arrangement fortuit dans le chaos du possible. Le blanc pourrait être le noir, le rond l’anguleux, le régulier l’informe, l’harmonieux le discordant. Le hasard a décidé de tout.

Oui, nous sommes de vieilles perruques lorsque nous nous arrêtons avec quelque complaisance sur des merveilles de perfection. Qui s’occupe aujourd’hui de ces futilités ? La science dite sérieuse, celle qui vaut honneurs, profit, renom, consiste à tailler sa bête en menues rondelles avec des instruments très coûteux. Ma ménagère en fait autant d’un paquet de carottes, sans autre prétention qu’un modeste plat, non toujours réussi. Dans le problème de la vie, réussit-on mieux quand on a fendu la fibre en quatre et débité la cellule par tranches ? On ne s’en n’aperçoit guère. Autant que jamais l’énigme est ténébreuse. Ah ! que votre méthode est préférable, cher maître ; que votre philosophie surtout est plus élevée, plus vivifiante, plus salutaire ! »
Oui, c’est un ouvrage bien étonnant que nous publions là ; un ouvrage qui s’adresse aux lecteurs de tous âges, et qui demeurait jusqu’à présent bien oublié.

Disponible aux Editions de La Reconquête

Simple calcul dit: à

Rose-Ignatz-Ku-Haï-Wouarf.

Multiplication du Néant.

JC dit: à

Chaloux, vous manquez de sérieux : Senryu, né KARAi Masamichi à Edo en 1718 fut surnommé Senryu le Vieux en 1757…
Votre empapa-outé me parait contestable. De quelle province est-il natif ?

Pour votre peine, un haiku sublime, fabiusien dirais-je ! :
« Fils de fonctionnaire,
très vite et très bien apprend
à fermer le poing »

renato dit: à

Simple calcul,

calculez mieux, Ignatz n’a rien à voir avec Rose-Ku-Haï-Wouarf.

Complément bibliophilique dit: à

Pour en savoir davantage sur l’existence de l’éditeur, on pourra se reporter utilement à La Vie des A-Reigniez du même Fabre.

JC dit: à

« Un Régniez à chenilles, pour mille Clopine en terre, cuite ! »

Simple calcul dit: à

Même ménagerie refoulée.

renato dit: à

« Même ménagerie refoulée. »

Et simple calcul en tas de fumier pourri par manque d’entretient

Kuku Pamou dit: à

« Cette aumône
que tu accordes au pauvre,
pourquoi la jeter
dans le fleuve? »

Simple calcul dit: à

renato, l’alcoolisme chronique n’est pas toujours une excuse.

JC dit: à

Un dernier, le mari rentre trop tôt :

« Surprise du mari
découvrant que sa femme a
soudain quatre jambes »

Yanagidaru (1765-1838)

abdelkader dit: à

JC dit: 4 mai 2013 à 6 h 52 min
parles pour toi-meme, dugland…j’aime tout ce que tu n’aimes pas…et vice-versa…

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…que me manque t’il donc,…
…à avoir un grosse tête,…je m’ennuis de tout,…que ne suis je pas né c.on,…con d’histoires, de techniques , de fables et de poésies,…
…l’humour champêtre bien rangée même sans culotte pour les dards et langues en manque de gaieté offshore,…

…vous avez fait le mur et l’école buissonnière,…avec votre tante à moustache,…comme chaque semaine,…
…les mains pleines de gâteries, queue je vous dis,…c’est jamais trop tôt, pour prendre son pied de communiante,…c’est un cycle vivant d’apprentissage,…encore élever à l’embrayage,…j’arrive à des sommets plein gaz,…tout ces dancing que je me tape,…
…Oui,…déjà manager queue me dis tonton,…avec ses twists hand gays,…

…son Pierre Louïs qui remonte en surface en long play,…çà trompe un éléphant de ses préjugés,..¨
…le soleil brille Hèllo,…à mes narrations,…of course,…l’ Ö de vit,…
…etc,…si, là tu pousse,…à peine, un vent,…

Interloquée dit: à

Puis-je le croire? renato, cet esprit ailé aux semelles de vent serait l’auteur du tas d’ordures signé Ignatz? Même les plus grands empires finissent par s’effondrer…RIP, renato.

renato dit: à

« … l’alcoolisme chronique n’est pas toujours une excuse. »

Là vous faites dans la conjecture, mais sans éléments probants, ce qui fait de vous un simple crétin. Bonne continuation…

Simple calcul dit: à

renato, Descartes, un crétin parmi d’autres, vous répondrait que l’intuition prime sur l’expérience.

renato dit: à

Interloquée,

pourriez-vous copier-coller le tas d’ordures dont vous causez ?

renato dit: à

Faudrait perfectionner la methode, Simple calcul, sans quoi l’intuition ne vaut pas grand choses…

Conseil a renato en forme de haïku dit: à

S’il te reste deux doigts
Fais le toi-même

Bloom dit: à

Dangerosité double:

Le processionnaire du pin – un animal dangereux:
Ces chenilles projettent dans l’air de minuscules poil à fort caractère urticant qui peut provoquer d’importantes réactions allergiques : démangeaisons, œdèmes (au niveau des mains, du cou, du visage) mais aussi des troubles oculaires ou respiratoires2 (asthme). Les atteintes de l’œil peuvent avoir des conséquences graves …

Les Editions de la Reconquête, appelées « le processionnaire de la réimpression », sont elles aussi d’une forte dangerosité:
leur fréquentation peut entraîner de graves pathologies régressives:
prurit fascisant, tuméfaction intégriste, stase superstitieuse, atrophie de l’intelligence, etc.

Simple calcul dit: à

renato, il faut savoir perdre… Quand on est con on est con…

renato dit: à

Vous dites par là que vous avez perdu, Simple calcul ? mais il n’y avait pas de compétition !

Chaloux dit: à

Simple calcul, laissez renato tranquille, je saurai bien m’en dépatouiller tout seul. Quant à son discours-sur-la-création-pour-épater-les-filles, s’il s’imagine qu’il peut nous suffire, c’est son affaire.
Bonne fin de journée,

JC dit: à

Voulez-vous éviter le prurit des chenilles de Régniez ? Plongez la tête dans le sable comme tout les Bloom socialo-compatibles. Vous sauverez votre tête …et vous gratterez le cul toute votre vie.

JC dit: à

Allon, Abdel, allons !…. tu n’aimes pas le soleil ?

renato dit: à

« … la-création-pour-épater-les-filles… » ?!

C’est quoi ça ? C’est vrai que Chaloux peut dire n’importe quoi, mais là il ne faudrait pas qu’il prenne l’image qu’il reflète pour la réalité de l’autre…

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…témoins des vent le vit en l’air,…
…même l’innocence qui dore avec vous se réveille plein de projets à caser,…

…encore,…le vent du  » milieu  » offshore,…
…de la reconquête,…des bords de chemins par les feuilles mortes,…et entassées,…là,…inéluctablement,…etc,…
…se sort prendre l’air du vent,…

Bloom dit: à

14 h 07 min

????????
Il a bu.

Chaloux dit: à

J’aimerais bien jouer avec vous, renato, mais pour le moment je n’en ai pas le temps. Une autre fois peut-être. Quant à épater qui ce soit, vous parlez à un pauvre père de quatre enfants dont deux sont inscrits dans des écoles supérieures ruineuses, marié depuis plus de vingt ans à la même femme, et qui n’a jamais mis un coup de canif dans le contrat. Vraiment, je ne vois pas… Et vraiment je m’en fous.

renato dit: à

Vous n’êtes vraiment pas quelqu’un avec qui on peut jouer, Chaloux, pas assez sérieux pour ça ; seulement il faudrait me l’explique ce machin de « la-création-pour-épater-les-filles » — ou, du moins, me dire d’où vous la déduisez…

Sergio dit: à

La dangerosité ça peut pas exister, un truc pareil ?

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…je sort prendre l’air du milieu,…ensoleillé,…etc,…

Chaloux dit: à

renato, je suis bien sérieux au contraire, c’est votre intuition qui est là en défaut. L’idée que vous vous faites de la création (pour autant qu’elle existe) sent la conversation de café-tabac, le mouton retourné et l’anisette, mais pas le travail.

renato dit: à

Si vous le dites Caloux ça doit être vrai, assez amusant mais bon, « mouton retourné », « anisette », « café-tabac »… je me demande dans quel monde vous vivez… mais bon, si c’est votre experience c’est bien…

Chaloux dit: à

Dans un monde sans mouton retourné, ni café-tabac ni anisette…
Bonne fin de journée, je suis appelé à de plus nobles tâches.

JC dit: à

« et qui n’a jamais mis un coup de canif dans le contrat. »

Redoutable renoncement, mon pauvre chaloux ! A moins d’une laideur extrême, même pas grandiose, comment ne pas répondre aux volontés d’échange de l’Autre ? Pourquoi n’assumez vous pas votre remarquable pouvoir de séduction ? pourquoi croyez vous que Dieu vous a fait comme vous êtes ….!

Dernier détail : savez vous que votre épouse ne se rendait pas chez sa mère à Niort, mais prenait le train pour Colmar…en secret !

DHH dit: à

Satisfaction de voir Clopine se réinstaller sur ce blog, et avec un post leger bien tourné et impertinent, qui augure de son retour à la santé ,à la serenité ,et à la créativité .
J’ai lu il y a très longtemps les ouvrages dont elle parle , du temps où ils étaient a la mode . S’il m’en reste quelques impressions d’ensemble je n’en garde pour chacun d’eux qu’un souvenir precis .
chez Pierre Fabre , dont la lecture m’avait passionnée ,ce que j’ai encore en tête c’est l’astuce de certaines fourmis (peut-etre s’agit-il d’un autre insecte, je ne sais plus) pour conserver sur longue periode une proie sous forme de viande fraiche
Elle consiste à ne pas la tuer, ce qui la rendrait très vite non comestible , mais à la paralyser avec un venin ad hoc, afin de pouvoir s’approvisionner pendant plusieurs jours en prélevant sur sa chair vivante .
Sur la série de jeunes filles, bien que sensible à la misogynie fielleuse qui s’y exprimait,la gamine que j’etais avait aimé ces romans , qui me paraîtraient sans doute aujourd’hui médiocres artificiels et démodés .
Une scene m’a marquée et si je m’en souviens ,c’est peut-etre pour son caractere si emblematique de cette crispation haineuse de misogyne qui habite l’auteur
C’est la scène où cette Andrée,qui lui a manifesté son amour ,cette fille terne un peu montée en graine , dont il détaille avec malveillance les défauts physiques ,dont il ne manque pas de noter qu’elle est un peu sale, perd sa virginité dans le lit du narrateur;et celui-ci souligne l’indifférence mêlée d’ennui avec laquelle il a vécu ce moment, dont il fera effacer la trace à la blanchisserie

renato dit: à

« Dans un monde sans mouton retourné, ni café-tabac ni anisette… »

Moi, qui vis dans un monde sans mouton retourné, ni café-tabac, ni anisette, je n’aurais jamais eu idée d’en rappeler l’existence, vous par contre, vous citez sans peine ces éléments constitutifs d’une identité vaguement datable, j’en déduit un voisinage troublant et je ne peux que compatir : tant de vaine gloire et vous voilà réduit à chercher une image dans une iconographie qui ne vous honore point.

JC dit: à

« Elle consiste à ne pas la tuer, ce qui la rendrait très vite non comestible , mais à la paralyser avec un venin ad hoc, afin de pouvoir s’approvisionner pendant plusieurs jours en prélevant sur sa chair vivante »

Excellente technique : elle distingue les serial lovers des serial killers.

Nicéphore dit: à

Ça ne s’invente pas :
« La folie des Croisades est ce qui a le plus honoré la raison humaine .Antérieurement au Crétinisme scientifique, les enfants savaient qu le Sépulcre du Sauveur est le centre de l’univers , le pivot et le coeur des mondes » .
La Femme pauvre , I, 33 .

Chaloux dit: à

Oui, je le sais, JC, jusqu’au jour où elle m’a dit « Colmar j’en ai marre ! il est toujours devant son ordinateur à donner des baffes dont la plupart lui reviennent sans qu’il s’en aperçoive. C’est juré, maintenant quand je dirai que je vais man-man, j’irai vraiment ».
J’ai répondu « pas de problème, ma chérie », tu fais comme tu sens, je suis ton mari, pas ton geôlier ».

N’oubliez pas tout de même JC que ce que j’écris ici Mme Chaloux peut le lire (elle est même en train lire à l’instant par-dessus mon épaule). Prenez-en, laissez-en. En fait (elle vient de sortir) je me demande si je ne suis pas en train de tomber amoureux…Ailleurs…(Oui, de toi mon coeur, je sais que tu viens souvent lire mes élucubrations d’ici).

Sergio dit: à

Simple calcul dit: 4 mai 2013 à 13 h 44 min
l’alcoolisme chronique n’est pas toujours une excuse.

Non mais ça donne du coeur au ventre…

JC dit: à

Judith, je suis si content du retour de Clopine d’ours, moi aussi !

Elle et Abdel je les adore ! Et Bloom, aussi ! Ah les braves plantigrades … J’ai même rêvé d’un enlèvement de Clopine par Abdel, venu la retirer de cette petite fermette sans intérêt, lui tout en blanc sur son chameau.

Et les voilà partis tous les deux vers un destin de rechange… Vous me direz, quand on a déjà un chameau, pourquoi en vouloir un autre ?… « Capitalisme ! » dirait mélenchonfray, cet hybride sans avenir !

Simple calcul dit: à

Jusqu’au jour où on n’a plus de ventre.

JC dit: à

Chaloux : votre humanité me touche !

renato dit: à

Mon pauvre Chaloux, rien ne me revient car je me fous complètement de toute opinion qui passe par l’anonymat, disons plutôt que je m’amuse…

renato dit: à

JC, laissez les plantigrades tranquilles… enfin, trouvez S.V.P. un autre animal… que sais-je le canard de Barbarie…

Chaloux dit: à

JC, mon humanité me touche aussi d’autant que c’est moi qui payais l’essence et les péages. Si elle prend un nouvel amant, j’espère qu’il sera parisien… Moi je me promets de ne pas dépasser les communes limitrophes …Ah Ah Ah…

Mon pauvre renato, je ne suis pas votre pauvre Chaloux. Oh que non, vous ne vous amusez pas. Mais si vous étiez vraiment un créateur vous ne passeriez pas votre temps ici, vous auriez mieux à faire…

renato dit: à

« … si vous étiez vraiment un créateur… »

Le concept de « experience » ne vous dit rien ?

Pour le reste, ce n’est pas de ma faute si votre information fait défaut…

JC dit: à

J’ai compris Chaloux !
Ce qui me plait dans votre humanité c’est ce souci du détail : essence, péage, bref ce que moi j’appelle l’humanisme carte Visa.
Dans mes bras, frère humain !
PS : un créateur, c’est éphémère : ça va de jamais à un mois, un an, deux parfois, dix par miracle ? Il ne faut pas en vouloir à renato !

Chaloux dit: à

Hélas non, renato, je ne serai pas toujours anonyme. Ce n’est pas dans mes moyens.

Chaloux dit: à

JC, je pense souvent à vous, je me demande si je ne suis pas en train de devenir libéral.

Philippe Régniez dit: à

Pour ceux qui aiment à s’indigner du plus profond de leur fauteuil, et à penser du mal de Léon Bloy, la lecture du chapitre III de Byzance et Constantinople intitulé « Basile II, le Tueur de Bulgares. »

renato dit: à

Ici, maintenant, vous l’êtes, Chaloux. Quand vous ne le serez plus on verra.

Chaloux dit: à

renato, on peut barbouiller toute sa vie sans être un créateur. Moi qui achète de temps en temps un peu de peinture, j’ai l’impression que c’est même la majorité des cas.

oeeo dit: à

marié depuis plus de vingt ans à la même femme, et qui n’a jamais mis un coup de canif dans le contrat.
même si c’est vrai, cet argument est détestable et de plus foncièrement malhonnête « intellectuellement » parlant , surtout en « littérature »

Début de rumeur dit: à

(Oui, de toi mon coeur, je sais que tu viens souvent lire mes élucubrations d’ici).

Chaloux a une maîtresse!

Chaloux dit: à

Non, pas encore, ne précipitons rien.

Philippe Régniez dit: à

Pour ceux qui ont l’âme poétique, un très beau texte sur la Tour Eiffel ; pour ceux que les choses de la religion intéresse Nous voulons des prêtres ; pour ceux qui aiment la chose vécue et historique Sueur de Sang ; pour ceux qui ont des pensers sombres Dans les ténèbres ; …

renato dit: à

« Moi qui achète de temps en temps un peu de peinture, j’ai l’impression que c’est même la majorité des cas. »

Pourquoi donc acheter si vous avez cette impression ?

JC dit: à

Chaloux dit: 4 mai 2013 à 14 h 57 min
JC, je pense souvent à vous, je me demande si je ne suis pas en train de devenir libéral.

C’est un pas important : sortir de l’imbécilité collectiviste. Après, il faut interpréter intelligemment le libéralisme, et c’est une autre affaire : je n’y suis jamais arrivé.

Sergio dit: à

Début de rumeur dit: 4 mai 2013 à 15 h 07 min
une maîtresse

Ben quand on n’a pas beaucoup d’argent faut commencer par là, seulement après évidemment on la réutilise…

Chaloux dit: à

J’achète les autres.(Pas trop mal d’après les restaurateurs – de peinture).

Shôto dit: à

je n’ai jamais trop cru à cette histoire de Volvo de « marmaille qui piaille » de foyer d’épouse le jeune châloux je le verrais plutôt seul avec grand-maman dans un très grand appartement caressant une longue chatte noire au corps interminable dont l’appendice caudal électrise l’air ambiant par quelques spasmes invisibles qui vont vibrionner de délices jusqu’à l’intérieur du cou du jeune pianiste dont la gorge délicate est protégée par un foulard Hermès violet en soie sauvage de Turquie et le font ainsi ronronner d’aise toute la journée des livres légèrement anémiés par le manque de sommeil gisent jusque sur le capot du quart de queue Pleyel car le jeune châloux lit beaucoup parfois même toute la nuit

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