de Pierre Assouline

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La République des livres
Lire, le cas échéant, mais écrire, pitié…

Lire, le cas échéant, mais écrire, pitié…

Que lire en temps de crise ? Difficile de ne pas se poser une question qui nous assaille de toutes parts depuis que l’Europe est confinée. Et tant pis si cela résonne comme le fameux « A quoi bon des poètes en temps de détresse ? » du poète Hölderlin dans son élégie Pain et vin. Même son et (presque) même sens. Lire pour comprendre ou lire pour oublier ? Mais lire ! C’est devenu une injonction comme si seule la lecture pouvait nous extraire du marasme ambiant à défaut de nous sauver. Comme si il n’existait pas d’autres moyens à la disposition de l’humanité pour affronter les catastrophes. A-t-on jamais pensé à celles et ceux pour qui la lecture n’a jamais été d’aucun secours dans le plus heureux des quotidiens comme dans les plus tragiques aléas de la vie et qui s’en sont sorti ? La conversation, la musique, l’amour, le téléphonage aux amis, la cuisine, les applaudissements aux balcons, France Culture, le chant, les séries, la méditation, la visite d’un musée en ligne, la prière, mon Dieu, ça ne manque pas, tout ce qu’on peut faire dès lors que le destin nous accorde à notre insu une fibre pascalienne et que nous apprenions à demeurer en repos dans une chambre…

Mais non et c’est un paradoxe : plus le livre se dématérialise, plus on en fait un totem, un absolu, une vache sacrée. Les éditeurs multiplient les initiatives en ce sens : abonnements réduits, ouvrages accessibles en ligne gratuitement etc.  Amazon est naturellement diabolisé comme le grand profiteur de la situation, nonobstant le fait que le livre ne représente ces temps-ci qu’une infime partie de ses livraisons et que, outre la Fnac, nombre de grandes librairies françaises (Le Furet du Nord, Mollat, Decitre, Ombres blanches, Sauramps etc) entretiennent depuis des années leur propre réseau de vente en ligne- bien que ces temps-ci ce soit de plus en plus difficile comme en témoigne le patron des librairies Payot qui y a mis un terme (les livraisons notamment étant de plus en plus aléatoires). Mais d’un côté, jamais depuis la Libération les Français n’ont été aussi disponibles pour la lecture et de l’autre jamais un tel obstacle ne leur a été mis dans l’accès direct aux librairies.

C’est un révélateur paradoxal : il a suffi que les gens portent un masque pour que les masques tombent. A les écouter tous, il faudrait lire « quoi qu’il en coûte », nouveau mantra qui pourrait presque pousser l’exécutif à instaurer un tour de rôle entre libraires de garde comme il en est des pharmaciens. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, lui-même auteur à ses heures, considère les librairies comme « un commerce de première nécessité ». Il va donc proposer au premier ministre de leur permettre d’ouvrir dans le respect « des règles sanitaires ». Ce qui se traduirait dans les faits par une situation assez ubuesque, les lecteurs étant tenus de pénétrer dans le cloitre désert rendu à son silence (enfin, plus de cette musique qui mène à la haine de la musique !), mais d’y pénétrer un par un, de prendre leur livre sans hésiter, de payer et de déguerpir ! De plus, et ce n’est pas mineur, les libraires indépendants n’y semblent guère favorables sinon hostiles, si l’on en croit Amanda Speigel de « Folies d’encre » à Montreuil :

« Bruno Le Maire a allumé une mèche folle !… Nous demandions qu’il n’y ait pas de concurrence déloyale des vendeurs en ligne, et donc que le livre ne soit pas considéré comme un produit de première nécessité. Nous ne demandions pas la réouverture de nos librairies. Nous ne voulons pas être des vecteurs de propagation du virus…. Le gouvernement a-t-il voulu, en laissant miroiter une possible autorisation d’ouverture des librairies, nous sortir des dispositifs de chômage partiel et d’exonération de charges ? »

 

 

 

Lire entre quatre murs, donc. Encore faut-il avoir une chambre à soi, comme eût dit Virginia Woolf. Lire, mais quoi ? Ces jours-ci, les gazettes et surtout leurs sites (Le Monde, Libération et autres etc) regorgent de conseils. Par un réflexe bien naturel, beaucoup ont sollicité les écrivains, supposés être de grands lecteurs avisés, ce qui est parfois le cas. Encore faudrait-il savoir s’il convient de suggérer de la littérature des épidémies, maladies & catastrophes ou à l’inverse des fictions qui nous entretiennent de tout autre chose. Le tour d’horizon des propositions est édifiant et fécond par les pistes, souvent inédites, qu’il ouvre. Ecartons d’emblée l’omniprésent La Peste d’Albert Camus, non seulement parce que c’est l’un de ses romans les moins réussis mais encore parce que son projet allégorique de la peste brune lui retire la vertu de modèle explicatif dont on voudrait l’investir ces jours-ci, bien longtemps après l’Occupation de la France par l’armée allemande. Encore que Martin Winckler, romancier et médecin, ne sera pas entièrement d’accord :

« En dehors de sa dimension proprement philosophique, c’est peut-être aussi un aperçu de ce qu’il ne faut pas faire. Dans la ville d’Oran en quarantaine décrite par Camus, l’épidémie fait rage et tue sans prévenir ; certains personnages aspirent à s’enfuir, d’autres décident de rester pour soigner les malades au péril de leur vie ; d’autres tentent d’exploiter toute la misère humaine. Les choix individuels sont toujours source de conflits, alors ça se termine mal. »

Pas très convaincant (il est vrai qu’il s’exprime depuis le Québec où il enseigne). Je le suis davantage par la romancière italienne Francesca Melandri :

«Vous sortirez de vos étagères la Peste de Camus, mais découvrirez que vous n’avez pas vraiment envie de le lire ».

Bien vu, même si en Italie la Peste enthousiasme semble-t-il les lecteurs de même qu’en Espagne. Mais que reste-t-il dès lors qu’on ne veut pas en sortir : L’amour au temps du choléra de Garcia Marquez ? Pour l’écrivain François Sureau, ni l’un ni l’autre mais un grand Giono hélas absent du volume de ses romans qui doit (devait ?) sortir au printemps dans la Pléiade :

« Plutôt Le Hussard sur le toit, cette cavalcade joyeuse à travers l’épidémie. Avec, à la fin, l’extraordinaire figure de Pauline de Théus. Qui sait ? Chacun de nous peut rêver que ce temps lui donnera l’occasion de la rencontrer, ou de la redécouvrir ».

Pour Michel Crépu, il n’y a pas à hésiter, ce moment en suspens se prêtant plus que tout autre à la relecture, ce sera donc Le rouge et le noir de Stendhal. Fouad Laroui en tient pour les Pensées de Pascal (il n’est pas le seul). Quant à lui, Pierre-Louis Basse est tombé par hasard sur L’épidémie d’Agota Kristof, une pièce de théâtre qu’il n’avait jamais lue et à propos de laquelle il ne tarit pas d’éloges (par texto) : « Une merveille ! ». On pourrait en dire autant de l’inoubliable L’Aveuglement de José Sarramago (Points/Seuil) où l’on voit (si je puis dire) toute la population d’un pays succomber à une épidémie provoquant la cécité malgré la quarantaine et les mesures prophylactiques. Un roman puissant mais si enténébré, si sombre, si pessimiste que franchement, en ce moment…

En Italie, on se tourne plus volontiers vers le Décaméron de Boccace où il est conté que vers l’an 1350, fuyant le méchant virus de l’époque, sept jeunes femmes et trois jeunes hommes se réfugièrent hors les murs de Florence, et se racontèrent des histoires, la fiction en majesté valant tellement mieux que le réel en déliquescence. Les Français seraient bien inspirés de lire le chef d’œuvre d’Alessandro Manzoni Les Fiancés (I promessi sposi mais dont la dernière édition fut appelée la Quarantana, c’est dire !)), du moins les chapitres dans lesquels l’aristocratie privilégiée fuyant Milan empestée en 1630 emportait et importait avec elle le Mal là où elle s’installait; un roman historique datant de 1821 devenu archétypal, mais en rien daté tant il est actuel : les vrais habitants de l’île de Ré, de Belle-île et autres devraient le distribuer aux parisiens qui viennent d’y ouvrir leurs résidences secondaires sans se préoccuper du sort de ceux à qui ils vont peut-être amener l’infection…

 On ignore au juste à quelles lectures les gens se vouaient aux temps de la peste, durant les années de la grippe espagnole,  ou celles du sida. A la recherche du temps perdu est l’océan idéal dans lequel plonger et se plonger au cours des semaines à venir. Encore que, dans une lettre, pressé par un correspondant de dire en quoi sa conception de la littérature était tout sauf réaliste et qu’elle n’essayait pas de contrefaire la vie, Marcel Proust assurait :

«  Pas une seule fois un de mes personnages ne se lave les mains… ».

Et dire que pendant ce temps, le nôtre, des chercheurs chinois mettent au point des outils d’intelligence artificielle permettant de désigner et sélectionner lesquels parmi les malades du covid-19 ont le plus de chances de survivre… Au vrai, rien ne vaut les classiques tous azimuts. Etrange cette nécessité, que nous ressentons de nous tourner vers eux, vers ce passé qui heureusement ne passe pas et ne passera jamais car il n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire, pour réfléchir à notre situation de crise. Une attente jamais déçue. Preuve si besoin est qu’un chef d’œuvre est ce qui nous explique ce qui nous arrive mieux que nous ne saurions le faire. Alors oui, lisons dès lors que la lecture nous nourrit, nous enrichit, nous guide en temps normal -et que nul nous y contraint lorsque nous sommes en temps de crise.

Mais de grâce, n’écrivons pas ! N’allons pas grossir le rang de la littérature de pandémie que nous ne manquerons pas de subir dès que le méchant virus sera terrassé. Sans attendre, on nous inflige déjà sa sous-catégorie sous forme de « Journal de confinement ». On en voit partout fleurir, chacun se croyant unique dans sa petite montagne magique. Sauf que Thomas Mann ne risque pas de sortir de ce corps. Et encore moins le Dostoïevski des Carnets du sous-sol. Un genre est né que tout auteur devrait récuser tant il contient par définition, dans son principe même, son lot de lieux communs, de poncifs, de niaiseries d’un égocentrisme naturel et d’un narcissisme pathétique. Où l’on se rend compte que, placé dans la même situation, l’écrivain réagit comme tout le monde. Non, vraiment, le seul « Journal » de ces semaines de cauchemar que l’on voudra lire, ce sera celui des urgentistes, réanimateurs, épidémiologistes, médecins hospitaliers, infirmières et aide-soignantes.

(photo D.R.)

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commentaires

1 951 Réponses pour Lire, le cas échéant, mais écrire, pitié…

B dit: à

Il en est d’autres modestes et prudents qui ont vu sortir de réa quelques patients traites par anti rétroviraux et qui ne se prononcent pas catégoriquement sur les raisons des guérisons. Les chinois ont tout essayé et tout quantifié, les transfusions de plasma ont donné quelques résultats mais sans règle. Il est vrai qu’en deux mois vus les enjeux politiques et économiques , humains, ils ont laissé les choses au hasard. Je trouve que nous sommes sales, aucune image de désinfection massive des lieux, des machines utilisées alors que partout on pulvérise habillé en cosmonaute. Est ce que le P Raoult n’est pas un peu trop rapide et péremptoire à la manoeuvre, j’ai lu les mêmes choses que Nicolas. Il y a peut être aussi des facteurs de resistances differentes, on a bien empoisonné les peuples primitifs avec des maladies qui pour nous étaient quasi bénignes. Ces virus ne devraient rencontrer que des système autoritaires, ils savent gérer. Voyez l’Espagne qui d’un cas récolte la plus grosse mortalité européenne en quelques semaines, manque de moyens actuellement.

et alii dit: à

L’écrivain norvégien Ari Behn s’est suicidé à l’âge de 47 ans

Marie Sasseur dit: à

« L’écrivain norvégien Ari Behn s’est suicidé à l’âge de 47 ans »

Il n’entrera pas dans les stat »
…Ok, c’est pas bon.

rose dit: à

Moi je n’arrive pas à l’ouvrir Clopine. Je n’accepte pas les cookies et ne parvient pas à paramétrer. Je l’aurai lu volontiers pourtant.

et alii dit: à

e le gouvernement est revenu sur sa prescription. Vingt personnes peuvent donc participer à un enterrement.

Janssen J-J dit: à

… d’après qu’il souffrait d’un grave conflit psychique. C’est pourquoi. Je n’ai lu aucune des deux versions pour l’instant.

Clopine dit: à

D’accord, Petit Rappel, vous avez gagné. Les vies minuscules sont derrière ce texte, à chaque ligne.

Mais c’est quand même du Clopine, hein.

Clopine dit: à

… Car je vous ferai remarquer qu’entre chaque paragraphe, on ne me voit pas me décrivant en train de m’alcooliser à qui mieux mieux…

Bon d’accord, je suis méchante, là, pour ce pauvre Michon.

Qui m’a remplie d’une telle exaspération, quand je l’ai lu, au fait.

En fait, je suis emplie d’un sentiment qui m’est d’habitude tout-à-fait étranger. Je suis fière de témoigner de la vie de Jim. L’impression, plus que persistante, que j’étais la seule à pouvoir le faire, et qu’il fallait, en plus, le faire.

Une drôle d’histoire, qui flirte avec la biographie.

Et l’émotion.

Car je la revendique, nom de zeus.

rose dit: à

Clopine

Je l’ai ouvert. Et lu.
Bartleby.
Qui est Ombreux Pompeux ?
Qui est la seconde personne ?

Comment savez-vous que, dans le monde dans lequel il vit désormais il n’entend pas ce que vous dites, ne ressent pas, ne raisonne pas ?

Pourquoi votre texte s’arrêe-t’il ainsi ?

Est-ce que ce récit fait état de votre point de vue sur les choses et les gens ou fait preuve d’objectivité (récit antérieur de Jim et retranscription de votre part) ?

Clopine dit: à

Rose, vous pouvez aller le voir sur facebook, je crois.

Faut peut-être fouiller : chercher « Clopine Trouillefou », avec comme photo d’identité une cheville opérée de vis et de prothèses (soupir !) et cliquer sur le lien.

Merci de votre intérêt, Rose, il m’honore.

Clopine dit: à

Hélas, Rose, je crois bien que je n’ai aucune réponse à vos si nombreuses questions…

IL m’a semblé que je devais le faire, c’est tout.

Pour faire vivre Jim d’une autre manière que celle qu’il vit aujourd’hui.

Je comprends que cela puisse vous blesser, mais pourtant… Je vous assure qu’il ne s’agit surtout pas, chez moi, d’un quelconque geste archéologique entrant dans une tombe égyptienne et déroulant les bandelettes d’un sarcophage. Plutôt l’inverse, en fait.

Mais bon. Je vous accorde le droit de vous en détourner, hein. Surtout compte tenu de ce que vous vivez…

Bonne soirée, sincèrement, Rose !

rose dit: à

Je ne peux lire que les facebook ouverts parce que je n’ai pas de compte. J’ai réussi à paramétrer.
J’ai cliqué quitter dix fois puis refuser cinq fois.

Faut pas être honorée. Suis une citoyenne lambda.

de nota dit: à

Paul Valery, par Francis Ponge.

 » Je regrette d’être mal voyant en ce moment( Ponge venait de subir une opération de la cataracte) et de ne pouvoir aller vérifier au Littré, comme j’en ai l’habitude, le bon emploi des mots qui se proposent à moi.
Il est sûr que Valery, pour les auteurs de ma génération- et cela vaut pour la génération précédente( celle,disons de Paulhan) comme pour la ou les suivantes( celle, par exemple, du groupe Tel quel)-, fut un personnage, une personnalité, une figure fascinante. De ces trois mots, tous justifiables, je préfère celui de « figure », qui me permet d’évoquer son beau visage, émacié, ascétique, si marqué par le souci intellectuel qui le caractérisait.
Grâce à lui, nous pouvions nous dispenser d’être(trop) intelligent: il l’était pour nous, bien qu’à l’évidence il le fût trop, absolument trop, quant à lui-même. Il avait, dieu merci, la qualité qui distingue les esprits vraiment supérieurs: la modestie. Une modestie d’ailleurs sans excès, sans le moindre coefficient de contrition( rien à voir avec celle du Sartre des mots ou celle de Camus de La Chute)mais uen modestie face à laquelle la manie de la grandeur, celle de Saint-Léger Léger, par exemple, apparaît comme une mômerie ridicule.
Quand je dis qu’il fut un personnage, cela est vrai car il en fut un de la comédie intellectuelle; je pourrais dire aussi qu’il fut une personnalité au sens où Littré considère ce mot, en 1867, un néologisme, c’est-à-dire une personne d’une grande importance sociale, comme une personne très célèbre, très glorieuse.
Valéry était tout à la fois pour nous l’aventure, le parcours intellectuel, les apparitions physiques du personnage, le fantôme, le phénomène et ses écrits, ses silences, ses apparitions, disparitions et réapparitions.
Il est remarquable que la fascination que nous imposait cette « figure » et qui pouvait faire penser à des relations avec lui passionnelles, faites tout à la fois d’amour, de quasi-adoration et de jalousie, d’envie, presque de haine parfois se marque(ou se remarque) à très courts intervalles dans l’attitude ou les écrits de ceux qui la subissent.
Pour ma part, alors que je faisais partie,en raison de ma camaraderie nouée avec Jean Hytier et Gabriel Audisio lors de notre participation commune à la préparation du concours Normale Lettres, du groupe du Mouton blanc, organe du classicisme moderne fondé par eux sous l’égide de Jules Romains, dont ils avaient été les élèves au collège Rollin, et que je subissais en quelque manière l’influence de ce dernier, tout à fait hostile à Valéry, je n’en fit pas moins l’achat relativement onéreux, dès sa parution, en 1922, du superbe volume de Charmes dont la réalisation typographique par l’imprimeur Coulouma m’enthousiasma. Quelques mois plus tard, au cours de la sorte d’interrogatoire ou d’examen de passage que me firent subir dans les bureaux de la N.R.F. Jacques Rivière, Jean Paulhan et Roger Allard- à la question qu’ils me posèrent sur le poète contemporain que je préférais- je répondis à leur grande surprise que c’était Jules Romain dont je venais de lire Europe et Amour, couleur de Paris. « Mais Pau Valéry? » me dirent-ils;à quoi je répondis « trop tourné vers le passé, trop pasticheur des classiques du XVII ».
Quelques semaines plus tard, engagé comme secrétaire à la fabrication par Gaston Gallimard, il me souvient d’avoir pour la première fois aperçu Paul Valéry, lequel, accompagné des autorités de la maison, venait de pénétrer dans le bureau de Gaston: tout ce monde était visiblement ravi car Valéry venait d’obtenir le prix des Peintres offert par Ambroise Vollard et décerné à lui pour la première fois.
J’ai dit que des gens comme Jean Paulhan subissaient tout autant que moi-même ou les surréalistes de ma génération( André Breton en particulier) la fascination de Valéry. On sait que Paulhan n’a nommément dédié que trois de ses écrits: l’un à Paul Valery, un autre à André Gide et le troisième à moi-même. L’un donc à Paul Valéry. Ce qui ne l’empêchera pas, alors qu’en 1926 devnu directeur directeur de la N.R.F. après la mort de Jacques Rivière, publiant un numéro spécial sur Stéphane Mallarmé auquel il me demanda de collaborer, d’y insérer mon article très violemment polémique, dans lequel, ironisant sur les poètes-penseurs, j’écrivais: A brandir Mallarmé le premier qui se brise est un disciple soufflé de verre. Il est vrai qu’à l’époque Valéry venait d’être élu à l’académie française et il me souvient fort bien, passant volontairement le jour de la réception devant le monument, d’y avoir aperçu, adossé à un de ses murs et pleurant d’émotion, Paul Léautaud.
A peine étais-je entré en grande intimité avec Jean Paulhan, celui-ci, très soucieux de me faire revenir sur ma préfeérence pour Jules Romain( il n’en était d’ailleurs nullement besoin car je compris très vite le souci de gloire de ce dernier, « flatteur dans son désir d’avoir des disciples ») qu’il me parla souvent de Valéry et par exemple de sa belle préface à l’Adonis de La Fontaîne(« il faut changer d’heure et de jour comme on changerait d’outil »). Peu de temps ensuite, alors que nous étions tout à fait démunis d’argent l’un et l’autre, il me proposa d’aller avec lui de bonne heure, avant le passage des boueux, fouiller dans les poubelles de la rue de Villejust où habitait alors Paul Valéry afin d’en extraire quelques brouillons ou pages manuscrites du poète dont la cote bibliophilique était alors très élevée.
Il s’agit là d’un indice très sûr de la célébrité d’un écrivain comme déjà la justification du tirage de Charmes avec sa cascade de grands papiers, de tirages hors commerce, etc., dès 1922, m’avait paru le signe d’une réussite exceptionnelle dans la carrière d’un auteur. Il va sans dire que la situation de Valéry ne fit que devenir de plus en plus éclatante et qu’on put le considérer bientôt comme le poète officiel de la République. Je n’en veux pour preuve que le choix de certaines phrases de lui pour être gravées en lettres d’or au fronton du nouveau palais de Chaillot, quand celui-ci fut construit à la place de l’ancien Trocadéro.
Peu de temps avant la mort du grand écrivain, je le vis pour la dernière fois au cours d’une séance donnée dans une salle des Champs-Elysées en l’honneur de T.S. Eliot dont furent récités en anglais certains des Four Quartets et d’autres fragments par un très grand comédien britannique. Cette promotion de poète officiel ne semblait nullement provoquer chez Paul Valéry un comportement si peu que ce soit vaniteux. Il est probable qu’il en souffrait autant qu’il en jouissait.
Ce que je veux dire surtout, comme j’en ai eu l’occasion déjà à plusieurs reprises, c’est que les écrits en prose de Valéry sont de très loin supérieurs à ses oeuvres poétiques.Depuis La soirée avec monsieur Teste et les pages magnifiques de L’introduction à la méthode de Léonard de Vinci, jusqu’au Degas,Danse,Dessin, à L’Ame et la Danse, et encore jusqu’à l’Idée fixe et les autres écrits de Variété et de Regards sur le monde actuel, pour finir par les carnets et Mauvaises pensées révélées après la mort de leur auteur, l’intelligence hors de pair de ce personnage justifie la séduction et la fascination qu’il provoqua et provoque encore.
Mais je veux terminer en me référant à un de mes ouvrages parfois considéré- et aussi bien par moi-même- comme, pour employer l’expression de François Villon, mon « grand Testament ». On peut y lire à quelques pages de distance des appréciations très critiques à l’égard de Paul valéry( par exemple celle-ci ironisant sur l’éloge de la rime qui fournirait des idées « des idées: quelle pitié! ») et plus loin page 293, faisant à elles seules chapitres, dans mon ouvrage, chapitre ou du moins sous-chapitre, seules datées de l’année 1956 une page entière de citations de l’auteur de l’Introduction à la méthode de Léonard de Vinci et données évidemment par moi comme des préceptes essentiels de l’Ars poetica.
Ah! ceci encore qui me revient à l’instant en mémoire et que je m’en serais voulu d’avoir négligé. Comme après la Libération je résistais encore aux sollicitations insistantes de Paulhan pour que je collabore aux Cahiers de la Pleiade, parce que je ne voulais pas y paraître à côté de certains écrivains figurant sur la liste des collaborateurs puisque j’avais signé un manifeste les condamnant et contenant la promesse de ne jamais apparaître à leur côté dans aucune publication, voici ce que m’apprit, en guise d’argument capable de l’emporter dans mon esprit, ledit Jean Paulhan.
Paul Valéry, au moment de l’affaire Dreyfus, employé d’ailleurs au ministère de la Guerre avait fait profession d’antidreyfusisme et avait signé ce que l’on appelait les listes Henry; or Paulhan lui-même était farouchement dreyfusard et il vait juré de ne jamais se compromettre avec un signataire avec un signataire desdites listes. Eh bien, grâce à Dieu, il n’avait pas tenu parole car cela l’aurait empêché de jamais serré la main de M.Teste.

rose dit: à

Je ne suis pas blessée un iota.

J’aime bien comprendre les choses.

Cet homme semble attachant.

Jazzi dit: à

« L’impression, plus que persistante, que j’étais la seule à pouvoir le faire, et qu’il fallait, en plus, le faire. »

Oui, Clopine, mais tu n’as pas été au bout.
Lâchant le lecteur en plein suspens, tu lui fais une queue de poisson…
On te sent trop impatiente de mettre le mot FIN !

rose dit: à

D

J’aime bcp votre projet. Étant contre la royauté, je pourrai néanmoins voter pour vous en tant que président.

D. dit: à
Je vais être très clair, il faut retourner à une situation plus normale dès debut mai. Il reste 1 mois pour organiser cela au mieux. Cela se base sur l’axiome selon lequel il est impossible de ne pas être exposé à ce virus, les mesures préventives ne servant qu’à déphaser les pics et les écrêter. C’est désormais indiscutable.
Déjà tous les élèves devront retourner dans leur établissement, même si le fonctionnement s’y fait en mode dégradé fu fait d’absences des enseignants.
Ensuite il faudrait s’efforcer de définir des grands secteurs géographique où les activités professionnelles pourront reprendre. Car tous les secteurs ne seront pas à égalité. L’interdiction de voyage d’agrément entre secteurs devra se poursuivre partout jusqu’à fin juin. Seuls les déplacements professionnels, de marchandises, et les cas spéciaux seraient autorisés. Ainsi que les déjà dépistés.
Le dépistage devra se mettre en place pour l’ensemble de la population. Il faut bien prendre conscience que cela sera le sésame pour etre ensuite de nouveau admis dans un pays etranger : avoir été dépisté positif aux anticirps + ne présenter aucun symptômes + 7 jours écoulés depuis le prélèvement.
Il faut dès à présent démarrer ces tests à grande echelle. L’objectif serait 2 millions / mois en priorisant en fonction des métiers.

Pendant ce temps dans les hôpitaux : renfort maximal du SSA, se déplaçant au fur et à mesure des besoins dans les secteurs difficiles. Embauches rapides de médecins et d’infirmier, contrats de 5 ans, primes.
Poursuivre l’utilisation de la réserve sanitaire. L’auto-immunisation de population sera atteinte cet été. Arrivera ensuite un vaccin. Utilisation de la chloroquine à chaque fois que possible.

Petit Rappel dit: à

Je reprends St Martin via Amadou, qui, dans sa Préface du Crocodile (1792?, publication 1799), me parait résumer très bien les choses:

« L’ouvrage a pour thème « La Guerre du Bien et du Mal arrivée sous le regne de Louis XV » Cette guerre annonce, elle préfigure selon la convention de l’Auteur et dans une certaine mesure la Revolution Française et ses affres. IL serait très faux cependant, et très contraire à la pensée Saint Martinienne, de verser dans un manichéisme sommaire en identifiant les méchants du Crocodile 5ceux que la bête inspire)avec les Révolutionnaires, et les bons avec les aristocrates. La lutte ne se déroule pas au seul plan politique. Le renversement et le remplacement de l4Ancien Régime ne sont pas son enjeu véritable. Ce sont deux idées, deux doctrines, on dirait presque deux religions qui s’affrontent.
la Revolution apparait à St Martin comme un évènement providentiel et capital dans l’Histoire de l’humanité. Ce qui ne veut pas dire que Robespierre et Fouquier-Tinville avaient raison,ni que Cazotte ( nb autre auteur frotté d’occultisme et guillotiné) était coupable. La vertu de la Révolution ne pouvait être tout à fait innocente, mais les maux qu’elle apportait étaient utiles et nécessaires: les hommes devaient, fut-ce par une chirurgie terrible, être arrachés à la séduction du Crocodile dont l’Empire allait devenir souverain. (nb On croirait du De Maistre!)
Quelle était donc la faute, quel était le péché des contemporains de St Martin dont la Révolution les punissait à la fois et les lavait?Ce fut au premier chef d’engendrer et de suivre des doctrines impies: le philosophisme et l’encyclopédisme, l’athéisme, le sensualisme (nb Condillac, plusieurs fois pris pour cible) un scientisme matérialiste, un occultisme pervers. ».
ET l’on vient en faire un philosophe de la Révolution???? « Mais le St Martin qui écrit en 1792 le Crocodile est opposé à tout ce qui se pense à Paris ». Cette dernière phrase citée de mémoire.
L’explication la plus plausible est que Sollers se soit projeté sans y regarder de trop près dans la défroque du Philosophe Inconnu sous la Révolution, quitte à le sollersiser. L’avenir dira si cela donnera ou non une grande oeuvre…
Bien à vous.
MC
PS
Biblio/ Amadou préface du Crocodile, éditions Triades, 1979

rose dit: à

Celle de Saint Léger Léger

😂

C’est un poids lourd lourd 🙄

christiane dit: à

de nota dit: « Paul Valery, par Francis Ponge. »
Comment vous remercier pour la profondeur de ce témoignage.
J’ai eu la chance de passer à côté de la célébrité de Paul Valéry, de l’ignorer. Il ne m’est venu que par ses livres (surtout en prose) et j’aime retrouver mes impressions de lectrice dans l’analyse de Francis Ponge.
Vraiment c’est un beau cadeau.
Dire que je ne me souviens plus du premier livre de Valéry que j’ai ouvert, du premier texte que j’ai lu de lui ! Mais immédiatement quelque chose m’a troublée : la profondeur de sa pensée, sa finesse et la beauté de son écriture.
Me voilà heureuse grâce à vous. Un bonheur de l’esprit qui sème en chemin, pour un temps, les angoisses de ce temps de pandémie.
Et même cette phrase en lettres dorées sur le fronton du Palais de Chaillot que je récitais , heureuse, avant de rejoindre pour l’écouter, la regarder, au TNP, la troupe de Jean Vilar. J’avais 14 ans et c’était de beaux rendez-vous…
« Il dépend de celui qui passe que je sois tombe ou trésor. Ami n’entre pas sans désir. »

DHH dit: à

@Rose
comment avez vous fait pour ouvrir le lien de clopine?
le site me balade mais je ne trouve pas

Petit Rappel dit: à

Clopine
Je n’ai pas dit que vous plagiez Michon, je faisais écho à votre remarque sur votre titre et regrettait que celui-ci fut déjà pris. Je n’ai donc rien gagné du tout§
Je vois que Jacques Barozzi partage mon avis quant à votre fin . Nous sommes au moins deux.
Bien à vous.
MC
Bien à vous.

Jazzi dit: à

« Cet homme semble attachant. »

Oui, rose, mais après les années de formations, il nous manque toute la période de sa vie active.
Clopine a bien dit qu’il s’agissait d’une sorte de biographie ?

Petit Rappel dit: à

« Trop pasticheur des classiques du Dix-Septième siècle »
il ne vient pas à l’esprit de Ponge, poète mignonN et mignard, que ces classiques là ont une force qu’il n’aura jamais, qu’à tout prendre,il est possible, comme Larbaud qui connaissait sa langue, de »traverser des « crises d’enthousiasme malherbien » ou valeryen, mais jamais de pongesques? Le choix de Jules Romains poète est d’ailleurs aux limites du grotesque. MC

christiane dit: à

X.,
Ce mur d’enceinte qui ne cesse de grossir dans ce roman (nouvelle ?) de Mircea Cărtărescu, Solénoïde, me rappelle certaines histoires érudites, mystérieuses, envoûtantes, oppressantes de Borges de Fictions L’Aleph – L’immortel – Le livre de sable – Le jardin aux sentiers qui bifurquent – la bibliothèque de Babel… Une imagination expansive… sur le thème du labyrinthe, du temps, de l’infini.

Merci.

et alii dit: à

rappelé par Lucchini (tweet)
la fontaine
la raison d’ordinaire
N’habite pas longtemps chez les gens séquestrés :
– L’Ours et l’Amateur des Jardins

Soleil vert dit: à

« à la question qu’ils me posèrent sur le poète contemporain que je préférais- je répondis à leur grande surprise que c’était Jules Romain dont je venais de lire Europe et Amour, couleur de Paris. »

Je ne sais plus qui avait dit (méchamment) que Caillois avait trop fréquenté les cailloux. Quitte à les aimer il aurait pu citer Ponge plutôt que Jules Romain.

Soleil vert dit: à

Mea maxima culpa, Ponge c’était pas la même génération. Restait Apollinaire tout de même

et alii dit: à

la fontaine
l’ours et l’amateur de jardins
http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/oursamat.htm
pour les indiens
Cette fable et Les deux Amis, sont d’origine indienne. La Fontaine les a empruntées à Pilpay, sage indien (traduction de Gaulmin en 1644 sous le titre Le Livre des Lumières, d’une version arabe du Pantchatantra.)

Jean Langoncet dit: à

@l’huître

L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l’ouvrir : il faut alors la tenir au creux d’un torchon, se servir d’un couteau ébréché et peu franc, s’y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s’y coupent, s’y cassent les ongles : c’est un travail grossier. Les coups qu’on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d’une sorte de halos.
A l’intérieur l’on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous, pour ne plus former qu’une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l’odeur et à la vue, frangé d’une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner.

[occupez-vous de la mise en page comme il vous plaira mais respectez ce mot d’ordre clair : restez chez vous]

Clopine dit: à

En tout cas, merci de votre intérêt pour la vie de Jim. Les compliments de Jazzi, les remarques de Marc Court, les lectures de qui s’intéresse, me donnent l’envie de continuer.

Marie Sasseur dit: à

Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ; Mieux vaudrait un sage ennemi

Voilà qui est bon et bien, et fort à propos, Et Al.

et alii dit: à

on répond à P.Assouline (tweet)

Editions L’Escalier
@EdlEscalier
·
25 mars
En réponse à
@Passouline
Tous vos amis ne sont pas bons à suivre monsieur.

DHH dit: à

@clopine
premier jet… et premier chapitre j’espère
On attend de savoir comment mai 68 a reconcilié avec lui-même un être à la fois si talentueux et si empêtré dans son mal-être

et alii dit: à

26 mars 1832: partie du sous-continent indien vers 1826, la seconde pandémie mondiale de choléra a atteint la France et un premier cas est attesté à Paris #CeJourLà.
On recensera environ 20 000 victimes de l’épidémie dans la capitale qui comptait alors 650 000 âmes.
#Histoire tweet

rose dit: à

DHH

On demande accepter ou paramètres en bas à droite.
J’ai cliqué sur Paramètres.
Ensuite on d3mande d’acczpter ou refuser. J’ai gout refusé puis enregistré.
Puis on demande une dernière chose où j’ai aussi répondu par la négative.
Entegistrez et hop le site s’ouvre.

DHH j’y suis arrivée c’est que c’est faisable.

rose dit: à

B. et Christiane

Je suis de près ce qui se passe dans les EHPAD. Les chiffres sont cachés pour éviter qq. scandale.

Christiane
Ma mère dit « je veux rentrer chez moi ». C’est son domicile.
Le toubib dit « vous rentrez à votre domicile ». C’est l’EHPAD.

J’essaie -tant que je peux- vous montrer comment sont traitées les personnes âgées.

Je pense que je vais devenir une militante. Pour le maintien des personnes âgées à leur domicile, dans le respect et la bienveillance.
Je pense aussi que je vais faire pondre des lois.
La première serait pour l’interdiction d’imposer à une personne âgée une décision contraire à sa volonté.

Écrire soi-même ce que l’on désire et comment et où l’on choisit de vieillir.
Prendre une personne de confiance qui le soit.

et alii dit: à

caillois et valéry
Ce qui n’empêchera pas une visée identique quant à la genèse de l’œuvre, aux règles de maniement de la langue ; et sans doute, aux termes du parcours, la même conscience aiguë que la littérature n’est qu’une parenthèse. Valéry, on le sait, l’a très jeune reniée ; puis peu à peu, il s’est laissé faire, répondant aux sollicitations qui augmentaient le poids de ses ouvrages publiés, qu’il considérait comme déchets, rebuts. Caillois, lorsqu’il dresse le bilan de son œuvre, la voit comme une bulle où l’on s’enferme et qui déréalise. Aussi sa poétique ultime s’achemine-t-elle vers cette parole muette qui est celle des pierres.
https://cheminstraverse-philo.fr/philosophes/paul-valery/caillois-et-valery-2/

et alii dit: à

des erdéliens intellocked down, je m’évade à présent dans mer rêves!

et alii dit: à

mes rêves

et alii dit: à

un médecin sur lemonde
médecins généralistes se posent la question du télétravail pour limiter au maximum les contacts, sinon on va tous tomber malades »

Je me replie sur moi pour essayer de lutter. Je déconnecte mon téléphone, je m’isole un peu dans la musique, je fais pas mal d’autohypnose et je prends du paracétamol. Je me sens un peu déprimé, pourtant ce n’est pas dans ma nature. Je pense à tous ces gens qui continuent à bosser, notamment dans les magasins, sans protection. Au décès très perturbant d’un copain médecin s’ajoute un autre confrère que je connais bien, qui est sous ventilation en réanimation et un autre qui est dans le même état que moi. Heureusement, ma femme, Claire, va mieux.

Jazzi dit: à

C’est laid, JJJ !
Mais au prix du bronze, pas sûr que vous soyez gagnant ?

Petit Rappel dit: à

Marie Sasseur
Au temps ou je passais encore des concours, la première chose qu’on m’a apprise est que Les jurys sont ordinairement là pour tendre des perches. Sauf à être une parfaite peau de vache, naturellement. Ce qui peut-être est votre cas…
MC

D. dit: à

Clopine, sachez d’abord que j’ai souvent lu avec plaisir les billets de votre blog désormais fermé.
J’ai plutôt apprécié votre vie de Jim, qui par certains aspects m’a rappelé l’écriture de Richard Millet (ce qui ne devrait pas vous plaire) sans en atteindre la qualité.
Ce que vous produisez est très honorable mais j’y décèle à chaque fois une contrainte. Il manque le lâcher-prise qui pourrait rendre exceptionnelle votre écriture.
Enfin j’ai été surpris que vous n’évoquiez pas l’origine du prénom -ou sobriquet ? – Jim qui n’a rien d’ordinaire.
Voilà, moi je ne suis pas un grand connaisseur de la Littérature, prenez cela comme l’avis d’un lecteur Lambda. Je ne me suis jamais ennuyé à vous lire mais souvent interrogé sur ce formatage dommageable à vos textes. Qui pourrait se nommer plus désagréablement s’il fallait respecter une sémantique rigoureuse.

rose dit: à

D

Clopine nous l’a expliqué ceci.
Cela vient du film Jules et Jim l’histoire d’un trio amoureux dont la femme est la mère de Stéphane Hessel.

Dans le cas de Clopine, elle a choisi Jules qui est Clopin.
Eh, faut suivre un peu, vous là-bas au fond d’la classe, nom d’là, dans vos rêves insensés 😇

rose dit: à

Sommes vendredi 27 mars. L’est 4h12.
Ai dormi un peu.
Bataille.
Certains ne donnent jamais de leurs nouvelles, comme s’ils n’existaient pas : CP, Annelise, Lavande. C’est totalement stupéfiant : comme si le groupe que nous formons n’avait de corps que virtuel. La situation actuelle où ces liens dévoilent leur importance prouve bien que non. Nous existons reliés.
J’espère que vous allez bien CP, Annelise, Lavande : prenez grand soin de vous.

rose dit: à

Didier Raoult

@raoult_didier
Dans le cadre de l’urgence sanitaire, l’hydroxychloroquine peut être prescrite en traitement du COVID-19. Merci à @olivierveran pour son écoute.https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=DFB679D8DF43FC756CD6CDB0C00449CD.tplgfr30s_3?cidTexte=JORFTEXT000041755775&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000041755510

3:55 PM – Mar 26, 2020

Ma maman : le temps joue pour moi.
Oui ma maman, accroche-toi aux branches. Je t’aime.❤

Docteur Raoult, aux brancges du baobab de Dakar accroché, le temps joue pour lui. 🙂

C.P. dit: à

rose, il est 4h 40, je ne dors pas et je tombe sur votre message…
Je ne participe plus guère aux discussions de ce blog, mais je suis en contacts constants avec Annelise, si proche de notre famille qu’elle nous rejoint dans notre « souci », pour le dire discrètement : notre fils est en réanimation dans un hôpital parisien (pour une tout autre raison que le virus) et nous doutons qu’il revienne d’un choc septique consécutif aux traitements d’une très grave maladie… qui paraissait guérie. Annelise se « protège », mais je ne suis pas indiscret non plus en disant qu’accablée de deuils récents elle a besoin de se reposer et de retrouver le goût de l’activité, notamment littéraire, que je lui souhaite. Et vous savez bien que son blog est fermé.
Merci pour votre attention, je pense bien sincèrement à vos propres soucis touchant votre maman.

JiCé..... dit: à

Vendredi 27 mars 2020,5h13
Après avoir hésité un temps devant un exercice de familiarité lequel peut vite devenir indécent, j’ai tranché entre parler et me taire : avec vous, CP, de tout coeur.

rose dit: à

Amonbofils hier, cueillant des fraises gariguette d’une main, a animé de l’autre deux sessions de classe virtuelle à sa classe de CE2.
Les enfants étaient ravis.
Et les parents ont soufflé.

Hastag les profs au front, com’les journalistes ❤🧡💛💚💙💜❣

Ma boulangère hier « on a d’la trésorerie, on n’a licencié aucun de nos employés, tant qu’ on peut continuer, on continue ». Et elle s’occupe de la mémé de 95 ans en face, qui vit seule CHEZ ELLE.

La factrice hier, dans sa tournée, « la semaine prochaine on tournera mercredi jeudi vendredi
seulement ». Merci à vous de maintenir le lien. C’est tellement bien d’avoir le courrier qui arrive.
Sourires.
Le jardinier « je viendrai jeudi toute la journée. J’ai licencié mes employés mais j’ai pris mon frère, il revient d’Honolulu, est au chômage ». Tiens des frères « normaux », des pas issus de Caïn et Abel. En lien avec Honolulu sur son portable quand même.
Le plombier, « bon ben c’est le moment ou jamais de me faire des couilles en or ». 600 euros l’intervention, robinet en bronze & manchon en vison. L’a pété un boulon, lui. Le confinement avec sa chérie ne lui fait aucun bien.
Heureusement, un des inconnus cherche le boulon par terre et va lui donner dès qu’il l’a retrouvé. Qu’il revienne à une facturation normale.
Samedi 28, j’irai faire mes courses, en live, et prendre des oeufs chez mon paysan qui a mis une chaîne pour ne pas qu’on approche. Ils seront sous le mûrier. M’en va faire des gâteaux.
Et Jeannot, désespéré. « J’ai le hoquet. Ils m’apportent plus les repas ». Bois un verre d’eau. T’as des provisions ? Oui ça va. J’ai des boîtes.
Et un des voisins marchant. « Faut qu’je marche ».
Ben oui, moi aussi dimanche, je marcherai une heure.
On s’organise.
Si le froid repartait à l’hiver, ce s’rait presque chouette.
Au téléphone, j’voudrai que ça change et ça aussi. Que les gens se parlent, se disent bonjour. Que les inégalités disparaissent.
J’ai peur, j’étais assesseur, j’ai fait passer 284 personnes. Une telle, ça y est, elle est contaminée. J’y crois pas tu rigoles. Mais non je ne rigole pas du tout. Elle est contaminée.
Et les bidonvilles ? Comment vont faire ceux qui vivent dans les bidonvilles ? Des milliers de gens à Mayotte. Un hôpital, quinze lits. L’armée arrive en porte-avions. Ne vous en faites pas.

Tout à l’heure, quatre mails à expédier, puis je fais le repassage et range la planche et le fer.

Bonne journée à vous R des liens.

Bonne journée, D.

rose dit: à

CP

Merci.
Le lien existe.
Annelise est très aimée et elle manque à bien d’autres que dirfiloo. Si vous pouviez lui transmettre. Nous respectons son besoin de solitude.
Vous êtes également très estimé CP et vos échanges manquent à bien d’autres que bouguereau.
Mes pensées vers votre famille et vers votre fils pour qu’il lutte vers la vie. Tant que…y a de l’espoir. Vous ne devez pas avoir le droit de le visiter, ce qui en ces circonstances frôle l’impensable.
Le lien est fort et la vie continue avec la virtualité qui dévoile son importance insoupçonnée.
Ma maman a accepté de regarder la télé hier. Je pense que cela va l’aider à comprendre ce qui se passe dehors. Et moi, j’ai pour tache de la sortir de là. Je bataille.

Merci CP de vos nouvelles données, et de celles d’Annelise, dans le coeur un baume et à vous nous unissons de nos forces.

Marie Sasseur dit: à

Non Court, inutile de supputer, je ne suis pas dans un jury d’examen, ou plus exactement: je refuse de l’être. Inutile de me chanter la messe sur les jurys.

JiCé..... dit: à

Curieux de nature, je m’interroge sur les raisons de ce refus, car n’est ce pas normal de jouer ce rôle d’examinateur lorsqu’on en a la compétence ? Laissons (tomber, si elles sont trop personnelles)

Marie Sasseur dit: à

« car n’est ce pas normal de jouer ce rôle d’examinateur lorsqu’on en a la compétence ? Laissons (tomber, si elles sont trop personnelles) »
Oui, ce serait dans l’ordre des choses, la question s’est posée. Comme celle de consacrer une partie de son temps à l’enseignement, dans la structure d’où l’on est sorti. Ce système clanique perdure néanmoins, sans intention péjorative, dans la vie active. Et il s’agit bien de milieu pro, et économique, il n’y a pas d’ambiguïté à ce sujet. Alors cet « accompagnement  » des plus jeunes, se fait aussi tous les jours…

Giovanni Sant'Angelo dit: à

…vendredi 27 mars 2020 à 7 h 14 min.

…proportions et disproportions,!…

…sans  » états d’âmes « ,…mon fric, ou va mon fric,!…la part des anges,!…Ah,!Ah,!…

…le capitalisme pur et dur, ou çà,!…

…tout les chercheurs qualifiés en médecine, pris de court, face à une famille de virus,!…

…il faut que çà rapporte,!…alors allez y à votre aise,!…pas trop vite, beaucoup de discipline et méthodes à la  » Einstein « , le futur s’il en reste,!…Ah,!Ah,!…

…une bonne guerre  » bactériologique « ,!…
…restez riche, la priorité absolue,…

…les valeurs, avec les planches à billets,!…en veux-tu,! en voilà,!…Amen,!…

…religions et high-bourgeoisie,!…

…et Dieu ?, reconnaitra les siens, ou ce qu’il en reste, de civilités confinés,!…
…Ah,!Ah,!…etc,!…
…des scénarios Walt-Disney, sans plus,!…
…c’est la lutte finale?!…Ah,!Ah,!…
…envoyez,!…

B dit: à

Le trafic asphyxié par l’épidémie. ( voir article dans Le Monde en continu) mais,aussi:

Cannabis, cocaïne et autres drogues génèrent en France une activité économique estimée à 2,7 milliards d’euros par an, soit 0,1 point de produit intérieur brut, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques. Pour la première fois, l’Insee a intégré le trafic de drogue, illégal, dans la mesure de la croissance, après des années de discussion.

Je n’aimerais pas être toxicomane en ce moment. J’imagine que la méthadone va voir accroître sa production et des prescriptions, la France est elle autosuffisante? Quant aux autres consommateurs et consommations , celles qui ne relèvent pas des substitutions, j’imagine que là aussi les mieux installes socialement seront relativement protégés du manque et de l’oubli. Pas glop, un bonjour aux collègues s’ils sont autorisés à fonctionner .

B dit: à

Sasseur, le jury, pour le concours des Miss France?

JiCé..... dit: à

Quel bonheur de rentrer de la petite marche journalière et de tomber sur le digne successeur de notre maître à tous François Rabelais, le célinien Giovanni Sant’Angelo !

B dit: à

En conséquence, on peut espérer une asphyxie des réseaux terroristes financés par le produit de ces ventes illégales. Au moins un effet positif à cette catastrophe sanitaire globale.

B dit: à

Hausse significative des violences infligées aux femmes.

JiCé..... dit: à

Ma voisine m’interpelle : « je crois que je suis atteinte par le Calinovirus »…Docteur, que dois-je faire ?

rose dit: à

Des câlins.

32% d’augmentation des violences faites aux femmes liées au confinement.
(Un voisin hier « faut qu’je marche » l’air hagard ; mais pt’être qu’il vit seul).

x dit: à

CP, toutes mes pensées (malheureusement sans utilité pratique) pour votre fils et toute votre famille.
Bien cordialement à vous, c’est-à-dire avec le cœur.
petit x

B dit: à

Giovanni, entre trois semaines (Israël )et six mois (Pasteur), pour le moment aucune annonce sérieuse et fiable à 100%. Rappelez vous quand même que le sida à laissé les scientifiques en échec un bon bout de temps.

rose dit: à

Christiane

Peut-être est-ce cela qui vous a laissée coite ?
L’expression « je suis sur le tarmac ».
Liée aux soignants et tous ceux qui font en sorte qu’il y ait pérennité ds certains services s’applique à comment je fonctionne par rapport à ma mère.
Feux de signalement, garez-vous là, non on n’atterit pas, tournez dix minutes. Faites gonfler les pneus. Videz les valises en soute. Merde deux migrants dans le train d’atterrissage. Rechargez en fuel. Équipe de propreté.
Etc.
Je vous laisse imaginer.
On peut êre sur le tarmac par souci personnel ou collectif ou sociétal.

Sinon, (si on n’est pas sur le tarmac) on est dans l’avion, dans cinq heures on sera au Diamant, une des plus belles plages de Martinique où Onfray s’est acheté une maison. Pas fou le philosophe.

Bien cordialement, Christiane

Marie Sasseur dit: à

Au jury pour examiner Mister 💪, plutôt, gnaaark gnaaark.

rose dit: à

B
Pasteur qui, de son temps, aurait été mis en cabane lorsqu’il a vacciné l’enfant hors toites conenions établies.
Pasteur dans sa chambre close.
On tiendra trois mois, on tiendra six mois.
Mais pas d’amendes par pitié : du dialogue.

rose dit: à

Pasteur qui, de son temps, aurait été mis en cabane lorsqu’il a vacciné l’enfant hors toutes conventions établies. Et décret publié au journal officiel.
Pasteur, reclus à chercher tout seul.

Marie Sasseur dit: à

#La puissance transformatrice des virus a évidemment quelque chose d’angoissant à un moment où le Covid-19 est en train de changer profondément notre monde.

S’il faut revenir sur cette phrase, à la lecture d’un témoignage poignant ici, et d’un autre très personnel, c’est surtout cette nouvelle façon de mourir qui est inhumaine à envisager. Sans se revoir, sans un mot…

Giovanni Sant'Angelo dit: à

…vendredi 27 mars 2020 à 9 h 04 min.

…une pincée d’humour, dans la soupe littéraire,!…mais aucune prétention aux pieds de Rabelais,!…

…les places sont vidées, par le maintien du consortium à  » l’académie dite française « , plutôt, les lèche-culs  » royaliste  » de substitutions à Louis XIV,…etc,!…

…tout reste à refaire, même sans orthographe  » doxa « ,…Jean de la Fontaine depuis Esope,!…les mouvements, les contournements, à table, entre con-vives,!…céliniens?,…
…of course,!…JiCé,!…etc,!…

christiane dit: à

rose dit: « Peut-être est-ce cela qui vous a laissée coite ?
L’expression « je suis sur le tarmac ». »

Oui, Rose, mais pas dans le sens que vous supposez. Je pensais que ce médecin vous annonçait réellement que votre maman pouvait rentrer avec vous à la maison, la sienne, la vôtre et que vous l’attendiez.
Ce n’était donc, hélas, que de l’ironie méchante. Maison signifiait EHPAD…
Bon courage, Rose, et merci d’avoir permis à C.P. cette parole nue en plein cœur de la nuit.

B dit: à

Sasseur, c’est amusant. Je n’attendais pas cette franchis de votre part. Vous les aimez à point, al dente, bien monté? Je précise que j’ai capté le dernier terme du lexique sur un de mes lieux de travail, ce n’était pas exactement un trottoir ni un boudoir. Les bourgeoises sont parfois très explicites. Je ne sais plus dans quel film vu la cinéaste rejoint cette idée d’une franchise sans fausse pudeur. Le scénario retraçant une histoire  » d’amitié » pathologique, une femme d’age mûr s’éprend sans désir sexuel d’une jeune femme , jolie, racée
Cette dernière finit par s’extraire du lien prenant conscience du caractère vampirique de cette amie nouvelle .

Marie Sasseur dit: à

la pitbull, vieille marginale érotomane, avec ses sasseur par ci, sasseur par là, est toujours grave en chaleur on dirait. beeurrk !

B dit: à

Il pleut des mauvaises nouvelles, je n’ose m’associer. Je ne connais pas personnellement MC.

christiane dit: à

C.P.
Je vous ai lu… Seule Rose pouvait libérer les mots en vous car quel silence pour ceux qui ne vous lisaient pas sur la RDC…
Là-bas, chez Annelise, c’était une fête virevoltante de l’intelligence où cinéma et littérature allaient à l’amble.
Maintenant, cette bulle est invisible, et nous avons compris que Annelise vit quelque chose de très difficile…
Et vous, C.P ? vous et votre famille (le tout Pouillon comme écrivait certain), vous voici unis, autour du fils, du frère. Déchirure de l’intime dans ce temps de banalisation terrible de ceux qui tombent, foudroyés par ce virus. Vous, c’est l’histoire du fils, différente…
Rose a su vous parler. Quelle puissance d’amour, quelle présence sur les chemins de chacun… On connaît presque son visage, sa voix, la présence proche de sa « maman ». Elle inspire la confiance. et laisse l’autre s’exprimer, être, car elle respecte l’autre dans ses différences, sans esprit de domination, sans désirer être le centre du monde, sans le nier, sans l’écarter, sans l’assimiler.
Je ne veux pas vous consoler. Le chagrin, c’est parfois ce qui nous reste. Il est notre chemin vers celui qui part. Notre pauvreté, notre intime.
Hier, je peignais la chute d’Icare. Me suis endormie dans l’odeur de la térébenthine et de l’huile de lin…

B dit: à

Un peu de décence, Marie, et si vous le pouvez, variez les plaisirs . En ces temps de tristesse et de repli nous éprouverions presqu’une joie à vous lire renouvelée.

B dit: à

Marie, vieille, j’ai dépassé depuis longtemps le retour et sans bouffée délirante non plus. Je rapporte le mot d’une femme médecin au sujet de son nouvel amant. Il en est qui n’aime pas les cachotteries, les chichis. Par ailleurs plutôt compétente.

et alii dit: à

grace à DRILLON? JE RETROUVE CETTE ANECDOTE/
En septembre 1909, Freud est invité à donner une série de conférences aux États-Unis d’Amérique, à la Clark University. C’est à cette occasion qu’il aurait fait à Jung et à Ferenczi la confidence devenue célèbre : «Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste.»

et alii dit: à

. Mais est-il vrai que, le bateau qui l’amenait aux USA en compagnie de Jung et de Ferenczi entrant dans le port de New York, Freud a prononcé la fameuse phrase : « Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste » ? Tous, nous le croyons et c’est devenu un fait historique que l’on aime à répéter. Cependant, n’est-ce pas plutôt une invention de Lacan, affirmant tenir l’histoire de Jung en personne, qu’il n’a jamais rencontré et qui ne l’a jamais ni dit ni écrit ? Pourtant, il est vraisemblable que Freud aurait pu le dire. Entre le vrai et le mensonge, le vraisemblable fait qu’une parole inventée peut être plus réelle que la réalité historique. N’est-ce pas ce qui se vérifie sans cesse dans l’analyse où la réalité psychique tient lieu de vérité du sujet et se joue de la réalité des faits ?
https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2015-1-page-192.htm

OZYMANDIAS dit: à

Malade, je ne m’ennuie pas, ma maladie m’occupe.
Sain, je m’ennuie, ma santé ne m’occupe plus.
( C.P : Prompt et bon rétablissement pour votre fils. Inchallah ! ).
Espérons toujours dans notre souffrance pour ne plus désespérer quand nous serons guéris.

et alii dit: à

FIGURE ET FIGURANTE :suite du lien
. Mais il le fait à la manière d’une succession de saynètes, comme dans une comédie, auxquelles il donne chaque fois un titre évocateur : « Où Sigmund Freud propose à Carl Jung de l’adopter », « Où Sigmund Freud interprète son transfert sur Carl Jung », « Où Jacques Lacan théorise l’illusion », « Où Sigmund Freud perd connaissance », « Où Jacques Lacan rend visite à Salvador Dali à Cadaqués », « Où Carl Jung entretient Sigmund Freud de ses démêlés sentimentaux », « Où Jacques Lacan expose sa conception du moi », etc., accompagné chaque fois d’un sous-titre faisant référence à un point de la théorie du narcissisme. Car c’est cela qu’il s’agit de tisser au fil du texte comme au fil des propos échangés. Cependant, ce qui sourd aussi de ces échanges « entre hommes », de leurs joutes oratoires aussi brillantes soient-elles, outre quelques écorchures au narcissisme, c’est le transfert très fort qui les lie, à caractère éminemment homosexuel.

7Et les femmes ? Elles sont présentes dans le récit, mais comme des figurantes. Elles y sont seulement comme épouse, maîtresse ou amie de ces grands hommes. C’est dire qu’on ne les entend guère. Marie-Thérèse ne fait que passer dans l’atelier et sert le thé aux amis de Picasso ;

et alii dit: à

Où l’on voit Dora Maar entrer dans le cabinet de Lacan pour une séance d’analyse au cours de laquelle elle va l’enseigner. Alors que ce dernier attend qu’elle lui parle de Picasso qui le fascine, elle lui donne une leçon de ce qu’est le ravage du lien mère-fille. Lacan en fera son miel.

9Comme dans un thriller, il ne faut pas dévoiler la fin de l’histoire, qui se termine par une scène étonnante et émouvante.

10Au fil des pages, bribes par bribes, dans ce théâtre du narcissisme, on voit la toile de la théorie se tisser, les liens transférentiels se nouer et l’histoire, somme toute, se faire. Un livre intelligent et désidéalisant de la bonne façon. Une bouffée d’air par les temps qui courent.

Clopine dit: à

Je me joins aux erdéliens de ce blog pour partager les soucis et les peines de C.P.

Sachez, C. P. que nous avons tous ici, une pensée pour votre fils.

Clopine dit: à

J’ouvre ma fenêtre : le soleil est radieux, les chants d’oiseaux vont de l’alouette au chardonneret.

Pourquoi faut-il que ces journées si fraîches et débarrassées du vacarme humain soient tellement trompeuses ? La clarté transparente de l’air qui circule entre nous est en réalité mortelle… Nous devons nous tenir si loin les uns des autres que nos sourires en deviennent presque ironiques… Et l’urgence de la situation ne peut se traiter autrement, nous dit-on, que par l’immobilité et le renfermement.

Loin de nous ce printemps.

Clopine dit: à

D;, merci de votre lecture et de votre avis, d’autant que ce dernier est atténué par votre auto-appréciation « peu éclairée » (mais alors, si vraiment vous êtes un piètre lecteur, qu’est-ce que vous pouvez bien avoir à fiche d’un blog comme celui-ci, dont le titre est déjà un programme ? Excusez ma curiosité, mais enfin ???)

Jazzi dit: à

Oui, de tout coeur avec vous, C. P.

et alii dit: à

r. Sans doute fallait-il la force du réel, en connexion
directe avec le discours, pour me porter à le lire, seule et confinée, c’est-à-dire prisonniè re.
Les temps du virus par Marie-Hélène Brousse
À chacun sa pandémie par François Ansermet
Pour une in>mité hospitalière ? par Florent Cadet
https://www.lacanquotidien.fr/blog/wp-content/uploads/2020/03/LQ-876.pdf

et alii dit: à

lacansuite du lien
nous ne sommes pas de ces récents philosophes pour qui la contrainte de quatre murs n’est
qu’une faveur de plus pour le fin du fin de la liberté humaine. Mais pratiquée dans les
conditions innocentes de la fiction, l’expérience ne décevra pas […] ceux qui gardent
quelque goût de s’étonner. » (3) Les dernières lignes du texte mentionnent, comme limite à
toute assimilation « humaine » – « en tant précisément qu’elle se pose comme assimilatrice
d’une barbarie » – la détermination du “je” » (4). Dans le droit fil de Freud, Lacan rejette
l’antinomie factice entre civilisation et barbarie soutenue par certains courants
philosophiques et pose leur identité. C’est donc grâce à cette fiction qu’est le temps logique
que Lacan dégage la détermination du « je » par l’acte. C’est une logique du raisonnement
en tant qu’acte.
Je ne développerai pas l’émerveillement qui m’a enfin saisie devant ce texte

JiCé..... dit: à

CONFINES ET CON.FINIS : LA CGT
« Certains ont manifestement le confinement mauvais. La fédération des services publics de la CGT a déposé trente préavis de grève pour le mois d’avril, soit un par jour. Et nous ne sommes pas encore le premier avril, ceci n’est donc pas un « poisson »…
Ce n’est malheureusement pas la première fois que la centrale de Montreuil démontre sa capacité à ruiner la France, nous l’avons écrit et documenté. Cette fois-ci, l’irresponsabilité, l’égoïsme, l’indifférence au sort des autres atteint un sommet. » (Le Point)

…rien de nouveau sous l’étron syndical….!

D. dit: à

Je ne sais pas ce qu’est un piètre lecteur.

et alii dit: à

apollinaire est mort de la grippe espagnole

JiCé..... dit: à

Un piètre lecteur est un lecteur qui n’a pas appris à causer en termes choisis de ses lectures …

Chaloux dit: à

Clopinailleries : peut-on se servir du malheur d’autrui pour se faire valoir?

X

Toute ma sympathie à C.P. et à sa famille.

OZYMANDIAS dit: à

Le piètre lecteur : Il cite toujours sans jamais les lire, les livres toujours cités mais jamais lus.

JiCé..... dit: à

Un terrifiant virus ?
Le Drouanovirus !

Lequel a déjà contraint plusieurs personnes faibles, à l’isolement d’immeuble. Avant celui, définitif, de caveau….

Jazzi dit: à

Fédal le rêveur 8

« Outre l’humidité, son cachot était si sombre, qu’au bout de quelque temps, Fédal ne parvenait plus à distinguer le jour de la nuit. N’importe ! Il avait vécu tant d’aventures extravagantes, qu’il avait à sa disposition une réserve considérable de matière propice à la méditation et à la rêverie.

Au cours de ces interminables semaines d’incarcération, il ne souffrit donc ni du froid, ni de la faim, et moins encore de l’ennui.
Au début, en revanche, il dut lutter contre la terreur que lui inspiraient d’énormes rats qui lui disputaient son quignon de pain quotidien.
Lui que la vue de la plus inoffensive souris remplissait d’effroi !
Mais la nature humaine est ainsi faite qu’elle s’adapte à toutes les situations.
Au bout de quelques jours, les rongeurs étaient devenus ses compagnons d’adoption. Compagnons auxquels il narrait dans le détail ses dernières pérégrinations et le fruit de ses réflexions.
Un beau matin, on l’extirpa de sa cellule pour le conduire devant ses juges.
Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir alors, malgré le vêtement hautement comique dont il était affublé – robe cramoisie bordée d’hermine et perruque poudrée -, que le président du tribunal ressemblait trait pour trait au marquis des Orties : même visage bouffi et congestionné, agrémenté du même monumental nez !
Très vite, Fédal sut ce qu’on lui reprochait. N’avait-il pas, à force de rêveries intempestives, attenté à la propriété d’autrui : une bicyclette rouge et un pantagruélique repas, dévoré à la barbe d’une honorable famille ? Mais tout cela n’était rien par rapport aux souffrances endurées par la pauvre femme qui s’était saignées aux quatre veines pour l’élever. Un fils ingrat, voilà ce qu’il était !
Et d’un revers de manche magnanime, le marquis des Orties désigna l’endroit où se tenait le jury. Entourant sa mère qui pleurait, Fédal reconnut les commerçants de son quartier : le boulanger et la boulangère, le boucher et la bouchère, le cafetier et la cafetière, l’épicier et l’épicière, le libraire et la libraire, le marchand de cycles et son épouse. Ces derniers lui lancèrent un regard particulièrement lourd de reproches.
Fédal fut ému jusqu’aux larmes par ces retrouvailles. Il aurait voulu aller embrasser sa mère, mais les deux hommes en uniformes (policiers ou militaires ?) l’en empêchèrent.
Pour sa défense, le bon monsieur Truchon, son instituteur – devenu son avocat en la circonstance -, plaida l’indulgence : « Etait-ce sa faute s’il ne savait que rêver ? »
Enfin, le verdict tomba.
Fédal fut condamné à trois ans de relégation dans le grand Nord. Pour éponger les frais de ses délits, du procès et de son internat, sa mère devait débourser 862, 04 écus or de la C.M.V. (Communauté de la Mer Verte). Comme elle n’avait pas le moindre sou, le marquis, toujours magnanime, avança l’argent. En échange, celle-ci devait effectuer 7 351 937 591 375 913 heures de ménage au château des Orties.
Fédal, gigotant comme un ébouillanté sous la poigne des hommes en uniformes qui l’emmenaient hors de la salle, eut juste le temps de crier à sa mère qu’il regrettait, qu’il serait désormais un brave garçon, qu’il travaillerait dur afin de la délivrer de sa dette. Celle-ci semblait résignée à son sort. Se tournant vers sa voisine, elle déclara tristement : « Lui, travailler ? Hélas, je ne le connais que trop bien. Jamais il ne pourra s’arrêter de rêver ! » »

et alii dit: à

Hantavirus :puissiez vous être hantés par toutes vos
âneries

Chaloux dit: à

« Entourant sa mère qui pleurait »

????

Chaloux dit: à

En fait, Jazzi tu te racontes l’histoire à toi-même mais tu ne passes pas en phase IV, celle où l’on raconte l’histoire à autrui.Le problème de ton récit est là.

Petit Rappel dit: à

CP
Soyez assurés de nos pensées dans l’épreuve que vous traversez.
Bien cordialement.
Marc Court

Jazzi dit: à

Tu veux dire que l’on ne passe pas du singulier à l’universel, Chaloux ?

rose dit: à

Chaloux
(Louxor)

Entourant sa mère qui pleurait […]les commerçants.

Le sujet du gérondif « En entourant sa mère qui pleurait » est postposé : les commerçants.

C’est vrai que le sujet Fédal… de l1.proposition principale Fédal reconnut est en incise et que « les commerçants » est le COD de la proposition principale : Fédal reconnut les commerçants.
Bon c’est un peu alambiqué comme structure de phrase, d’accord.
En fait, j’vous traduis : cela signifie que sa mère ne se présente pas seule au tribunal, mais qu’elle y vient entourée par toute la rue commerçante.

Marie Sasseur dit: à

27/03
Coronavirus. Le Premier ministre britannique Boris Johnson testé positif au Covid-19

et alii dit: à

La Pitié dangereuse (Ungeduld des Herzens) est un roman achevé de Stefan Zweig, paru en 1939.

Pablo75 dit: à

Vendredi 27 mars 2020 13h31

@ C.P.

Pour des parents il y a rien de pire que ce qui vous arrive. Mais sachez que tout cela a un sens.

Bon courage à vous et aux vôtres.

Chaloux dit: à

Jazzi, tu transmets les informations comme elles te viennent, sans jamais te plier aux impératifs de la narration. Ces impératifs personne ne peut s’en dispenser, qu’on soit Kafka, Faulkner ou Troyat. Cette absence fonctionne très bien avec tes textes autobiographique parce que tu es l’objet d’un grâce particulière dans ce registre, mais plus du tout avec ta fiction. Dans toute fiction, il faut ordonner l’espace, le temps -très important le temps, le plus profond du métier consiste à faire entrer le temps dans un récit. C’est la grande, l’immense leçon de Flaubert. Je me suis usé sur cette question). Il n’est pas question que la fiction accepte le chaos de l’imagination. Et tout est basé sur ce que la fiction accepte ou refuse, il faut apprendre l’écouter.

Le début du bouquin sur Kipling d’Assouline est croquignolesque de ce point de vue : la grand-mère, piquée à Proust à laquelle on ne croit pas un instant (c’est même elle qui reconnait Kipling) l’apparition dudit Kipling comme s’il s’agissait d’une fiche du chocolat Poulain, tout cela est d’un amateurisme qui fait qu’on se demande comment l’auteur de pages aussi approximatives peut est crédible en matière de critique et remise d’un prix littéraire.

Chaloux dit: à

… autobiographiques…

Chaloux dit: à

à l’écouter…

Chaloux dit: à

« Entourant sa mère qui pleurait », je l’ai pointé parce que ça ne veut rien dire.

Chaloux dit: à

peut est

peut être

Je dois être en phase de corona (virus).

D. dit: à

Je suis en train d’écrire un poème intitulé « Aux confins de la RdL ».

rose dit: à

Tu ne peux pas couper un lambeau de phrase de sa suite.

JiCé..... dit: à

Dédé
Je suis en train d’écrire, moi aussi, un poème intitulé : « Aux cons fins de la RdL « … Sois sympa, change de titre, tu as de l’imagination : j’en suis privé ! Que Dieu te garde ! Merci …

Soleil vert dit: à

Cher Raymond, pas de slam svp.
Faisons court

En Avril
Ne déconfines pas d’un cil
En Mai
Reposes en paix

Jazzi dit: à

Ce « conte métaphysique » fonctionne comme un rêve, avec toutes ses incohérences, que le narrateur aurait fait et retranscrit, Chaloux. Il en est le premier lecteur et devrait donc pouvoir, à travers le travail de la transposition ou de l’imaginaire, l’analyser et retrouver la part de réalité autobiographique qui le constitue. C’est ainsi que cela fonctionne pour moi, mais pour les lecteurs extérieurs à l’histoire, je ne sais pas vraiment ce que ça donne ? Identification, distanciation et voyeurisme ? Ici, la critique ne peut faire l’économie, me semble-t-il, d’une explication d’ordre psychanalytique ?

Jazzi dit: à

« En Avril
Ne déconfines pas d’un cil
En Mai
Reposes en paix »

En Juin
Raymond ira slamer sur vos tombes !

Soleil vert dit: à

avec la bonne orthographe

En Avril
Ne déconfine pas d’un cil
En Mai
Repose en paix

Jazzi dit: à

Sigmund Freud

« Dans les rêves compliqués et confus dont nous allons nous occuper, il n’est pas possible de ramener à la condensation et à la dramatisation la totalité du sentiment de non-analogie entre contenu du rêve et pensées du rêve. Il existe des témoignages de l’action d’un troisième facteur qui méritent d’être soigneusement rassemblés.
Lorsque je suis parvenu grâce à l’analyse à connaître les pensées du rêve, je remarque avant tout que le contenu manifeste du rêve traite de tout autres matériaux que le contenu latent. Ce n’est à vrai dire qu’une apparence qui s’évanouit après un examen attentif, car à la fin je constate que tout le contenu du rêve est mis en oeuvre dans les pensées du rêve et que presque toutes les pensées du rêve sont remplacées par le contenu du rêve. Cependant, il subsiste quand même quelque chose de cette différence. Ce qui, dans le rêve, était posé fortement et clairement comme son contenu essentiel doit se contenter, après l’analyse, d’un rôle tout à fait subalterne parmi les pensées du rêve; le matériel de représentation qui, d’après ce que je ressens, peut prétendre à être reconnu d’importance majeure parmi les pensées du rêve, n’est soit pas du tout remplacé dans le contenu du rêve, soit seulement par une allusion lointaine dans une région insignifiante du rêve. Je peux décrire ce fait de la manière suivante : pendant le travail du rêve, l’intensité psychique passe des pensées et représentations auxquelles elle convient légitimement à d’autres pensées et représentations qui, à mon sens, ne peuvent prétendre à une telle mise en valeur. Nul autre processus ne contribue autant à cacher le sens du rêve et à me rendre méconnaissable la corrélation qui lie contenu du rêve et pensées du rêve. Au cours de ce processus que je nommerai déplacement du rêve, je constate aussi que l’intensité psychique, l’importance ou le potentiel d’affect de certaines pensées, se transpose en vivacité sensorielle. Ce qu’il y a de plus net dans le contenu du rêve m’apparaît toujours comme le plus important; mais c’est justement dans un élément indistinct du rêve que je peux souvent reconnaître le rejeton le plus direct de la pensée du rêve.
Ce que j’ai nommé déplacement du rêve, je pourrais aussi le désigner du nom de transvaluation des valeurs psychiques. Mais je n’aurai pas donné une caractérisation exhaustive du phénomène si je n’ajoute que ce travail de déplacement ou de transvaluation se réalise à des degrés très variables dans les différents rêves. Il existe des rêves qui sont à la fois sensés et intelligibles, comme par exemple les rêves de désir non déguisés dont nous avons déjà parlé. dans d’autres rêves, pas un élément des pensées du rêve n’a conservé sa valeur psychique propre, ou l’essentiel de ce qui vient des pensées du rêve se montre entièrement remplacé par des éléments accessoires. Et entre ces deux extrêmes nous pouvons reconnaître toute une série de transitions. Plus un rêve est obscur et confus, plus on est en droit d’attribuer un grand rôle au facteur déplacement dans sa formation. »
(« Sur le rêve », traduit de l’allemand par Cornélius Heim, Editions Gallimard, 1988)

Clopine dit: à

Jazzi, serait-ce possible de lire ton texte d’un seul jet, en entier ? Tu as mon mail…

Jazzi dit: à

Il suffit de remplacer le mot « rêve » par « conte ».

A côté des rêves simples, parfaitement intelligibles, que Freud qualifie d’infantiles, parce que ce sont ceux-là même que font généralement les enfants, et qui expriment la réalisation d’un désir contrarié (la petite fille qui rêve, par exemple, qu’elle a dévoré l’énorme gâteau au chocolat auquel ses parents ne lui ont autorisé qu’à en déguster une infime part la veille au dîner), il existe toute une série de rêves plus ou moins complexes, étranges et cocasses. Pour ces derniers, les plus intéressants, il convient de distinguer entre « le contenu du rêve », ce que l’on a rêvé, et « les pensées du rêve », ces pensées latentes de la veille ou des jours précédents qui ont donné corps au rêve et que l’on peut retrouver après analyse du contenu lui-même. C’est entre ces deux éléments constitutifs du rêve que s’opère le « travail du rêve », le processus de déplacement du rêve et de transvaluation des valeurs psychiques, qui va aboutir à cet objet étrange à identifier : notre rêve (mon conte), la voie royale qui conduit à notre inconscient…
Parmi les nombreux rêves de Freud lui-même, mêlés à ceux de ses patients, que le père de la psychanalyse nous donne à étudier dans ses écrits du tout début du XXe siècle, il en est un des plus savoureux : « Je suis assis dans un wagon et tient sur mes genoux un objet qui a la forme d’un chapeau haut de forme, mais qui est en verre transparent. La situation me fait penser tout de suite au dicton : « Mit dem Hute in der Hand kommt man durchs ganze Land. » (Le chapeau à la main, on traverse le pays.) Le haut-de-forme de verre me rappelle, par un bref détour, le bec Auer, et je sais bientôt que j’aimerais faire une découverte qui me rendrait aussi riche et indépendant que mon compatriote, le Dr Auer von Welsbach, l’est devenu par la sienne, et qu’alors je voyagerais au lieu de demeurer à Vienne. Dans le rêve, je voyage avec mon invention – le haut-de-forme de verre, qui n’est certes pas encore d’usage courant. » Un rêve simple, infantile, qui exprime un désir de réussite sociale et d’enrichissement personnel. Quand on sait que ce sont ces premiers travaux sur le rêve qui permettront à Freud d’accéder à la notoriété, on peut légitimement se demander si l’on n’est pas en présence, ici, d’un rêve prémonitoire ? Certes, la psychanalyse n’a pas rapporté la fortune à son inventeur, mais les becs Auer de son compatriote autrichien ont disparu depuis belle lurette, tandis que la discipline scientifique freudienne, qui permet d’ausculter les replis du cerveau, à la lumière d’un chapeau haut-de-forme en verre transparent, nous interroge encore !

Est-ce plus clair ?
J.Barozzi

Janssen J-J dit: à

Bonjour CP… Je prends le train d’Angoulème avec retard. Et me joins à mes confrères d’Erdélie pour vous donner la force des pierres vives dont vous avez besoin aujourd’hui.

Janssen J-J dit: à

@ JB.jzmn / on peut légitimement se demander si l’on n’est pas en présence, ici, d’un rêve prémonitoire ?

J’ai toujours pensé que les rêves prémonitoires n’existaient pas… Ceux que l’on désigne tels sont toujours une reconstruction des autres admiratifs, le plus souvent à l’issue heureuse.
Or si Freud était resté un total inconnu, qui se serait demandé si ses rêves allaient être prémonitoires ? Quand il fit le rêve du wagon (qui donc a décidé du caractère emblématique de ce rêve ?), savait-il lui-même qu’il signalait une prémonition de sa célébrité et richesse futures ?
Non, décidément, tout cela n’est qu’une consolation épistémique inaugurant une ère désenchantée après l’âge de la métaphysique et de la religion… Or, s’il s’agissait de nous réenchanter le monde puéril à jamais perdu, nous n’avions nullement besoin des rêves de Freud et de leurs interprétations tout aussi flatteuses que fumeuses…

Combien de fois ai-je pu constater que la célébrité ne m’était jamais advenue dans la réalité, alors qu’elle était toujours annoncée dans chacun de mes rêves infantiles, où je battais toujours Freud à plate couture dans la course aux interprétations délirantes ou rationnelles du monde ?
Freud et moi, pourtant, ce n’était qu’un hasard de l’histoire, pas la peine d’en faire un plat.
Je sais, je sais… comparaison n’est ps raison, inutile de m’accabler, jzmn ! N’ai pas voulu offenser votre « goût des rêves »…
Peut-être auriez-vous pu juste citer un brin, WS Burroughs, et son problème de forme avec les transitions oniriques…
« … les transitions qui s’opèrent dans les rêves ne ressemblent absolument pas aux effets de cinéma, fondus et autres couillonnades. Ils se rapprochent plutôt d’un changement de point de vue. — Dans un rêve, la mort est toujours équivoque. En rêve, j’ai souvent tenté de me tuer pour éviter d’être capturé par la police ; mais je ne semblais jamais être mort pour de bon. Le rêve s’estompe tandis que je regarde. Quelqu’un en efface délibérément les traces. — Je savais qu’il me faudrait au moins une demi-heure pour faire mes bagages, et qu’il ne restait guère de temps, comme toujours dans ce genre de rêves. — Il arrive souvent en rêve que deux fils narratifs (ou plus) se déroulent en même temps, mais l’un tend à imposer une structure dominante, si bien que l’autre doit suivre — En changeant de contexte, on se retrouve dans les lieux. — Il prétend que mes rêves, où je trouve mes meilleurs décors et mes meilleurs personnages, n’ont aucun sens. Aucun sens, pour qui exactement ? Ces gens-là ne sont pas capables de penser correctement. Comme si le sens flottait dans le vide absolu, et n’était pas lié au temps, aux lieux ou à l’individu —- Selon l’un des dogmes les mieux établis, la volonté des hommes ne pourrait produire d’effet physique (…) Ah non ? (…) le dogme susmentionné aboutit à invalider la perception extra sensorielle (la télépathie) — Mais les mots ne peuvent pas sortir.

Bien à vous, et bonne chance à votre saga pittoresque. Est-ce plus clair ?

.

Ross dit: à

@C.P.

Je fus contributeur de la RDC d’Anne-Lise Roux et son lecteur fidèle.Quel grand talent!Plume admirable au service d’un esprit rare.

Merci pour les nouvelles la concernant.vous dites qu’elles ont été échangées en direct.Si vous la connaissez ,dites lui que sa voix manque!

Courage pour votre enfant.Tous les pères se représentent cet enfer.amitiés.

S.R

Jazzi dit: à

Il semble que WS Burroughs ne soit pas allé souvent au cinéma, JJJ.
Dès sa naissance, le cinéma muet a bien rendu tout ça !

Je me permets de citer ici l’incipit de mon « Goût du cinéma » :

Le 28 décembre 1895, les frères Lumière, au nom prédestiné, présentent au public français le film qu’ils ont tourné sur la sortie des ouvriers de leur usine : ce jour-là, le cinématographe, en noir et blanc, et muet, est né !
La même année, à Vienne, le docteur Sigmund Freud publie ses Etudes sur l’hystérie, où sont exposés les principes fondamentaux de la psychanalyse, suivies, quelques temps après, de L’interprétation des rêves.
Le rapport entre ces deux évènements ?
Aucun, si ce n’est que, dès lors, à l’aube du vingtième siècle, les hommes disposeront de deux outils fondamentaux de connaissance leur permettant d’investiguer des zones d’ombres ressortissant jusqu’alors de l’ancien domaine réservé aux dieux : tout un chacun disposera désormais d’un arsenal nouveau pour donner libre corps à ses propres rêves et fantasmes ! »
(on dirait que le niveau du commentarium monte !)

et alii dit: à

le rêve est quelque chose de neuf, certes construit sur des bases existantes, mais tourné vers l’avenir. Il constitue en fait le «brouillon des lendemains»

Jazzi dit: à

Petit extrait de mon « Goût du rêve » :

PAUL ELUARD
Poèmes en forme de rêves

« Ils sont, pour un esprit préoccupé du merveilleux, la réalité vivante », écrivit Paul Eluard, à propos des rêves. « Autant rêver d’ouvrir les portes de la mer », ajoutait le poète, pour qui : «Un rêve sans étoiles est un rêve oublié.» Aussi, ses plus beaux poèmes ne sont-ils pas des rêves d’amour ? « Je me suis enfermé dans mon amour, je rêve/Qui de nous deux inventa l’autre ? » déclama-t-il à Gala, son premier amour. Dans La dame de carreau, un poème tiré du recueil Les dessous d’une vie, daté de 1926, Eluard reprend des fragments précédemment publiés dans diverses publications d’obédience surréaliste, sous le titre éloquent de Rêves. Des récits de rêves dont ce poème reproduit étonnamment la forme ! Extraits…

« Au lieu d’une fille, j’ai un fils. Il s’est tiré une balle dans la tête, on l’a pansé, mais on a oublié de lui enlever le révolver. Il a recommencé. Je suis à table avec tous les gens que je connais. Soudain, quelqu’un que je ne vois pas arrive et me dit : « Ton fils s’est tiré sept balles dans la tête et il n’est pas mort. » Alors seulement, un immense désespoir m’envahit et je me détourne pour qu’on ne me voie pas pleurer. »

*

« Je vois ses mains retrouver leur lumière et se soulever comme des fleurs après la pluie. Les flammes de ses doigts cherchent celles des cieux et l’amour qu’elles engendrent sous les feuilles, sous la terre, dans le bec des oiseaux, me rend à moi-même ce que j’ai été.
Quel est ce portrait que je me compose ? La vie dont je l’anime, n’est-ce pas ma mémoire reconquise, tous mes désirs anciens, mes rêves inconnus, toute une véritable force blanche que j’ignorais, que j’avais oubliée ?
Je croyais bien ne plus l’aimer et je me mêlais à la nuit. Elle était libre et pouvait errer. Mais voici que je la retrouve, voici que, de nouveau, je borne mon horizon. »

*

« G… a été coquette avec son voisin ; elle a même été jusqu’à lui proposer sa photographie et son adresse – sur un ton méprisant il est vrai. Nous sommes alors devant la gare du Nord. Je tiens un pot de colle et, furieux, j’en barbouille le visage de G…, puis je lui enfonce le pinceau dans la bouche. Sa passivité augmente ma colère, je la jette en bas des escaliers, sa tête résonne sur la pierre. Je me précipite et constate qu’elle est morte. Je la prends alors dans mes bras et pars à la recherche d’une pharmacie. Mais je ne trouve qu’un bar qui est à la fois bar, boulangerie et pharmacie. Cet endroit est complètement désert. Je dépose G… sur un lit de camp et m’aperçois qu’elle est devenue toute petite. Elle sourit… Ma douleur ne vient pas de sa mort, mais de l’impossibilité de pouvoir la rendre à sa taille normale, idée qui m’affole complètement. »
(« Les dessous d’une vie » In Bibliothèque de la Pléiade : Œuvres complètes I, Editions Gallimard, 1968)

A défaut d’interprétation, contentons-nous de rappeler ici quelques détails à caractère biographique ? D’origine Russe, l’impétueuse Gala, rencontra Paul Eluard en 1913, au sanatorium de Clavadel, en Suisse, où ils furent soignés tout deux contre la tuberculose. C’est le début d’une passion amoureuse entre les jeunes gens, âgés respectivement de 18 et 17 ans. Ils se marièrent en 1917 et eurent, l’année suivante, une fille, Cécile. Commence alors l’aventure surréaliste. En octobre 1921, Eluard et Gala se rendirent à Cologne pour rencontrer le peintre Max Ernst. Elle posa pour lui et devint sa maîtresse. L’année suivante, Ernst s’installa dans leur maison d’Eaubonne et poursuivit avec eux une relation triangulaire connue de tous. En 1929, le couple rendit visite à Salvador Dali à Figueras. C’est le coup de foudre réciproque entre Gala et le jeune peintre catalan, de dix ans son cadet, qu’elle épousera en 1932, et dont elle deviendra l’égérie et l’unique modèle féminin.

Pablo75 dit: à

@ de nota

Merci pour ce texte de Ponge sur Valéry. Il vient d’où?

(Il a du courage, l’ami Francis, d’avouer que pour lui le grand poète des années 20 était Jules Romains !!)

Pablo75 dit: à

Dans le blog d’à côté, un intello tout ce qu’il y a de plus cultivé et raffiné, après des remarques aussi « pointues » que celle-ci « L’amphibraque : une syllabe longue entre deux brèves ; l’amphimacre : une brève entre deux longues. Il est permis de les confondre, mais pas de les ignorer », éprouve le besoin irrépressible de se lâcher, encore une fois: « Si vous êtes en couple, limez le jeudi, déchargez le vendredi. »

Étrange, je trouve.

Jazzi dit: à

« limez le jeudi, déchargez le vendredi. »

Ce qui pourrait se traduire par : « baisez toute une nuit (du soir au matin) » ?

JiCé..... dit: à

Arrêtons de rêver sur les rêves ! Ce ne sont que délires techniques, connectiques cérébrales, amusements électriques, délassements hasardeux, et ceci, durant le sommeil !!!

Faut être con comme Freddie le Viennois pour s’y intéresser.

Clopine dit: à

J’ai lu le premier des contes, Jazzi, je te remercie et te félicite.

J’aurais voulu avoir 10 ans, l’âge de ton petit héros métaphysique, pour les lire. Sans rire. Tu devrais les proposer à une dessinatrice, ou un dessinateur, et les lire à des enfants… La portée morale de chaque épisode les imbiberait sans qu’ils s’en rendent compte !

Bon, le mélange onirisme-réalisme fonctionne, mais internet est curieusement absent de ton texte ?

Ces textes te ressemblent, Jazzi : sous leur bonhomie se cache une vraie sensibilité. Mais je persiste à croire qu’ils feraient le bonheur d’une édition pour enfants…

Jazzi dit: à

« Faut être con comme Freddie le Viennois pour s’y intéresser. »

C’est toi le con, JC, c’est une affaire juteuse !
Et d’antique tradition.

« Du plus loin que l’on s’en souvienne, l’homme a toujours rêvé, ainsi qu’en témoignent les anciens textes, qui voyaient dans nos songes rien moins que des présages divins. Du fait de leur expéditeur et des informations capitales qu’ils contenaient, il parut toujours primordial de décoder ces singuliers messages aux allures de rébus. Les principales civilisations du monde antique, en Mésopotamie, autour du bassin Méditerranéen et jusqu’en Inde et en Chine, nous ont légué de nombreux ouvrages répertoriant les diverses catégories de rêves, leurs significations, ainsi que les rituels de purification permettant de déjouer les mauvais présages et autres prophéties.
Autant de «  clefs des songes » parmi lesquelles se distingue tout particulièrement le Oneirocritica d’Artémidore. Un Grec du IIe siècle de l’ère chrétienne dont l’œuvre constitue une véritable encyclopédie des rêves. Les classant selon l’importance donnée aux différentes parties du corps, aux activités physiques, à la nature, aux animaux, etc. Artémidore, bien avant Freud, interprétait les rêves en tenant compte des réactions du rêveur, de ses émotions et de l’association qu’il pouvait faire avec les événements courants. Fort de son expérience et des nombreux témoignages recueillis, il parvint à définir des archétypes. Ainsi, rêver de dormir dans le temple (pratique alors en usage pour bénéficier de la protection d’Esculape, la divinité médicale en vogue à l’époque), signifiait, selon lui, la guérison pour le malade, mais la maladie pour le bien-portant.
Ces façons d’interprétation se perpétuèrent en Occident tout au long du Moyen Age et de la Renaissance, en intégrant toutefois la composante chrétienne. Ce fut le cas du médecin, mathématicien et astrologue italien du XVIe siècle Jérôme Cardan, qui passa sa vie à noter ses rêves et à les interpréter à la manière d’Artémidore. Trouvant dans ses songes les médicaments qu’il prescrivait à ses patients et l’inspiration pour la rédaction de ses livres, notamment son De Subtilitate (1550), où est répertorié l’ « ensemble des causes occultes, et raisons d’icelles ».
Au-delà des préoccupations des théologiens et des savants, le rêve a nourrit les textes fondateurs de la littérature universelle. Ils figurent en bonne place dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament inclus. Du Joseph des Juifs au Joseph des Evangiles, notamment, les rêves bibliques sont toujours la voie privilégiée par laquelle Dieu établit une connexion directe avec l’humanité. Cette manière unilatérale de faire passer les messages se retrouve également chez Homère. A la différence près que dans les songes prophétiques de l’Odyssée on fait une distinction entre ceux en provenance de la porte de corne, dont la transparence symbolise l’air, et ceux qui passent par la porte d’ivoire, plus opaque et évoquant la terre. Les premiers émanaient des dieux de l’Olympe tandis que les seconds étaient envoyés par les âmes des défunts, dont Hermès était le médiateur.
Au fil du temps et sous diverses latitudes, la littérature s’enrichira d’une abondante production de livres de songes. Depuis le Songe de Scipion de Cicéron (un siècle avant l’ère chrétienne) au Songe de Poliphile de Francisco Colonna, paru en 1499, ou encore les Songes de l’Espagnol Francesco de Quevedo, au XVIIe siècle. Mais là, le rêve ne revêt plus qu’un rôle épisodique, accessoire. Plus que sa valeur intrinsèque et sa caractéristique sacrée, il devient prétexte à un imaginaire empreint de fantastique et de merveilleux.
Au point qu’au siècle des Lumières, les Encyclopédistes, marqués par un rationalisme ardent, considèreront les songes avec un certain dédain. A l’exception de Jean-Jacques Rousseaux, qui, lui, privilégiera toujours la rêverie, une forme de déclinaison diurne du rêve nocturne, ainsi que le marquis de Sade, qui puisera de même dans ses rêves éveillés le moyen de conceptualiser ses plus fantastiques fantasmes !
C’est avec le romantisme, que l’on assistera véritablement à une entrée en force du rêve dans la littérature. De Musset à Nerval et jusqu’à Lautréamont, sous forme de récits romanesques, de poèmes, de pièces de théâtre, le rêve y occupe généralement une place prépondérante.
Mais dès le début du XXe siècle, grâce à l’apport de la psychanalyse, d’une part, et à la multitude des productions artistiques des membres du mouvement surréaliste, de l’autre, le rêve, qui avait conservé sa dimension métaphysique chez les romantiques, deviendra la voie royale qui conduit à notre inconscient. La connaissance dans ses moindres replis secrets du monde onirique devient l’outil privilégié, non plus pour communiquer avec une quelconque divinité, mais plutôt pour entrer en adéquation, en symbiose, avec les propres forces créatrices de l’homme. Renouvelant ainsi de fond en comble l’imaginaire des poètes et des écrivains, mais aussi des peintres et des cinéastes, qui, de fait, inventeront de nouvelles formes.

«Par la pensée les hommes quelquefois s’accouplent, par le rêve l’homme trouve toujours le moyen de s’isoler », écrivit le poète Pierre Reverdy. C’est dans cet isolement que l’artiste, selon sa discipline, puisera la matière et la réflexion qui lui permettra de confronter son imaginaire au réel, pour le transmuer en œuvre d’art.
Déjà, dans une lettre à Louise Colet, datée du 26 août 1853, Gustave Flaubert, avouait : « Ce qui me semble, à moi, le plus beau dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. » C’est ainsi que, s’inspirant d’un fait divers et s’en tenant à une description minutieuse du milieu où se meuvent ses personnages, Flaubert, avec Madame Bovary, perfectionna son style inimitable tout en ouvrant la voie au naturalisme.
Mais se référant à une quelconque école où s’y opposant, se réclamant d’un imaginaire pur ou même de la plus réelle autofiction, romans ou récits d’aujourd’hui, comme ceux d’hier, ne sont-ils pas toujours de perpétuelles rêveries, confessions, méditations, fantasmagories, folles illusions, mémoires perdues ou retrouvées, projections anticipatives… que l’auteur offre en partage au lecteur ? »

JACQUES BAROZZI

JiCé..... dit: à

Un peu plus de jus, dans des affaires juteuses ? moi pas comprendre le pourquoi !

et alii dit: à

RÉALITÉ. Prendre conscience de son rêve au moment même où il se déroule et le contrôler : c’est la prouesse que réussissait Dom Cobb, personnage principal du film Inception (sorti en 2010) et interprété par Leonardo DiCaprio. Mais cette aptitude à faire des rêves dits « lucides » ne relève pas seulement de la fiction. Elle a été prouvée scientifiquement dans les années 1970 grâce à l’enregistrement de signaux envoyés volontairement par les sujets depuis l’état de rêve : les mouvements des yeux. Pourtant, on ignore encore les phénomènes cérébraux à l’origine de cette aptitude.

Le cortex préfrontal anormalement développé chez les « rêveurs lucides »
Ce mystère pourrait être en partie résolu grâce aux travaux de neurologues de l’Institut Max Planck, en Allemagne, publiés dans The Journal of Neuroscience. Ils viennent de découvrir l’existence, chez les « rêveurs lucides », d’une zone du cerveau anormalement développée : il s’agit du cortex préfrontal antérieur, une petite zone située sur le devant du crâne et au-dessus des yeux (voir image ci-dessous). Or cette région du cerveau est particulièrement impliquée dans notre aptitude à avoir conscience de nous-même (de nos pensées, de nos émotions…) et à contrôler nos impulsions.
ttps://www.sciencesetavenir.fr/sante/pourquoi-certains-arrivent-a-controler-leurs-reves-et-d-autres-non_28480

JiCé..... dit: à

La question n’est pas de savoir qui est le plus con, de celui qui s’appelle Freddie, Jazzi ou…la question c’est que la psychanalyse fut une mode d’époque -Marie Bonaparte(!)- comme le romantisme et des tas d’autres trucs à la con.
Tout ce bidonnage est mort !
Incohérence suicidaire ! Assister à un débat « d’idées » durant un dejeuner entre lacaniens et freudiens…ah, quelle connerie chez des gens si intelligents !

et alii dit: à

Anecdotal evidence indicates that supplementation with vitamin B6 (pyridoxine) before bed can enhance dream vividness and recall. In a single pilot study, Ebben, Lequerica, and Spielman (2002) found that vitamin B6 had a dose-dependent effect of increasing scores on a composite measure of dream vividness, bizarreness, emotionality, and color. The present research replicated this study using a larger and more diverse sample of 100 participants from across Australia. We conducted a randomized, double-blind, placebo-controlled investigation of the effects on dreaming and sleep of ingesting 240 mg vitamin B6 (pyridoxine hydrochloride) before bed for five consecutive days. We also included an exploratory condition involving a B complex preparation containing a range of B vitamins. We found that vitamin B6 significantly increased the amount of dream content participants recalled but did not significantly affect dream vividness, bizarreness, or color, nor did it significantly affect other sleep-related variables. In contrast, participants in the B complex group showed significantly lower self-rated sleep quality and significantly higher tiredness on waking. We discuss the potential for using vitamin B6 in research on lucid dreaming.
vor Aspy psychologue

D. dit: à

JiCé….. dit: à

Dédé
Je suis en train d’écrire, moi aussi, un poème intitulé : « Aux cons fins de la RdL 

Quelle surprise !

D. dit: à

Riester est guéri

christiane dit: à

Bonjour Jazzi,
je viens de relire ton conte en entier (pas facile car il est caché dans ces centaines de commentaires !)

Javier Marías écrit dans un roman Un cœur si blanc (folio) :

« J’ai parfois la sensation que rien de ce qui arrive n’arrive, que tout a eu lieu et en même temps n’a jamais eu lieu, parce que rien n’arrive sans interruption, rien ne perdure, ne persiste, ne se rappelle constamment, et même la plus monotone et routinière des existences s’annule et se nie elle-même dans son apparente répétition au point que rien ni personne n’a jamais été le même auparavant, et la faible roue du monde est mue par des sans-mémoire qui entendent et voient et savent ce qui n’est pas dit et n’a pas lieu, est inconnaissable et invérifiable. J’ai parfois la sensation que ce qui se fait est identique à ce qui ne se fait pas, ce que nous écartons ou laissons passer, identique à ce que nous prenons ou saisissons, ce que nous ressentons, identique à ce que nous n’avons pas éprouvé, et pourtant notre vie dépend de nos choix, et nous la passons à choisir, rejeter et sélectionner, à tracer une ligne qui sépare ces choses équivalentes, faisant de notre histoire quelque chose d’unique qui puisse être raconté et remémoré, soit sur-le-champ soit plus tard, pour pouvoir ainsi être effacé ou estompé, l’annulation de ce que nous sommes et de ce que nous faisons. »

Je trouve que cette réflexion sur le temps et le sens de la vie colle bien à ton conte.
Faut-il tout comprendre ? Tes mots font naître ce qui n’est pas et la voix qui raconte se plaît dans les méandres d’un langage descriptif, dans un logos intarissable suivant une forme d’ordre paradoxal qui pourrait effectivement être celui d’un rêve.
Ton langage ne déclenche pas d’action comme si Fédal, ton jeune personnage était englué dans un demi sommeil où seules ses paupières s’agitent. Autour de lui, tout se métamorphose mais lui ne change pas. A peine bouge-t-il.
Chaloux n’a pas tout à fait tort, bien qu’il le dise cruellement. Ta fiction est renvoyée au narrateur. Une parole qui retourne à sa bouche enfantine.
Javier Marías écrit : « Le monde dépend de ses narrateurs, mais aussi de ceux qui écoutent l’histoire. »
Qui écoute l’histoire de Fédal si ce n’est toi te penchant sur tes chagrins d’enfance ? Au début, la maison est vide, la ville est déserte. Fédal est un marcheur clandestin que plus personne ne protège, cherchant seul une issue à ce vide.
As-tu été un jour cet enfant étranger qui pense qu’il va mourir dans cette obscurité et ce silence ?
Ce conte, c’est un noyau d’enfance, un bouquet de possibles.
Un enfant est toujours seul avec ce qui lui arrive… violence et injustice.
Et cette enfance te permet d’habiter un pays qui n’existe que par le pouvoir de tes mots…

William Legrand dit: à

pour INFO
Afin de préserver sa personnalité, JC….. nous et vous informe que désormais son logo s’écrit :
AnTo….. (Andouille Totale) plus Facilement reconnaissable

Chaloux dit: à

Jazzi, tu files tout de suite au sens du texte. Je te parle de travail. Pour jouer une sonate de Schubert, il faut savoir jouer du piano. De la même façon, le travail d’écriture est soumis à un certain nombre de règles avec lesquelles les plus géniaux peuvent jouer, qu’ils peuvent déformer, concasser etc. tout ce que tu veux, mais dont ils ne peuvent s’affranchir. Toute réussite littéraire se joue en grande partie sur cette question. De ce travail, tu sembles vouloir faire fi. Mais en réalité, on donne, on livre ce qu’on écrit à la littérature (on essaie de donner, de livrer…) et c’est elle qui produit le texte. Lui livrer un texte, c’est s’en déposséder.

N’écoute pas la Sordidoclopine qui va pavoiser sur la base d’un texte qui n’a rien de littéraire et qu’elle aurait mieux fait de garder pour elle.

et alii dit: à

voilà qui est destinée aux erdéliens:
Comprendre n’est pas prévoir
Nous commençons seulement à faire face à la crise du Covid-19, et il est trop tôt, bien sûr, pour en tirer des leçons. Si cette rapide description de quelques biais cognitifs peut nous en inspirer une, c’est une leçon de modestie, qui peut se résumer ainsi : pour savoir si l’opinion publique se trompe dans son évaluation d’un risque, il faut une bonne évaluation de ce risque. Avec des faits, des chiffres, et des modèles épidémiologiques, plutôt que des analyses psychologiques.

“La seule chose que l’on peut conclure de la présence de biais cognitifs, c’est… qu’il faut se garder de conclure trop vite”

et alii dit: à

voilà qui est destinée : destiné

et alii dit: à

En ces temps de confinement, peut-être êtes-vous seul ? Enfin, pas vraiment puisque, pour Hannah Arendt, la solitude permet d’expérimenter un dialogue fécond avec nous-mêmes, le “deux-en-un” de la pensée. Dans cet extrait de la leçon inaugurale de son séminaire à la New School of Social Research de New York en 1965, la philosophe distingue les différents modes d’être seul – solitude, esseulement ou isolement. Extraits.
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Hannah Arendt, Solitude, Isolement, Confinement, Covid-19, Extrait

« La solitude implique que, bien que seul, je sois avec quelqu’un (c’est-à-dire moi-même). Elle signifie que je suis deux en un, alors que l’isolement ainsi que l’esseulement ne connaissent pas cette forme de schisme, cette dichotomie intérieure dans laquelle je peux me poser des questions et recevoir une réponse. La solitude et l’activité qui lui correspond, qui est la pensée, peuvent être interrompues par quelqu’un d’autre qui s’adresse à moi ou, comme toute autre activité, lorsqu’on fait quelque chose d’autre, ou encore par la simple fatigue. Dans tous ces cas, les deux que j’étais dans la pensée redeviennent un. Si quelqu’un s’adresse à moi, je dois maintenant lui parler à lui, et non plus à moi-même ; quand je lui parle, je change. Je deviens un : je suis bien sûr conscient de moi-même, mais je ne suis plus pleinement et explicitement en possession de moi-même. Si une seule personne s’adresse à moi et si, comme cela arrive parfois, nous commençons à parler sous forme de dialogue des mêmes choses qui préoccupaient l’un d’entre nous tandis qu’il était encore dans la solitude, alors tout se passe comme si je m’adressais à un autre soi. Et cet autre soi, allos authos, Aristote le définissait à juste titre comme l’ami. Si, d’un autre côté, mon processus de pensée dans
https://www.philomag.com/lactu/a-relire/moins-seuls-avec-hannah-arendt-42902?utm_source=Philosophie+magazine&utm_campaign=35b5d6ab35-pmfr20190915nl28_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_dee8ebacdf-35b5d6ab35-217926025&ct=t(pmfr20190915nl28_COPY_01)

de nota dit: à

@Pablo, le texte de Ponge sur Valéry a été publié dans la pleiade…et oui! Ponge avoue ce qui fut son goût pour la poésie de Jules Romain et voici ce que Ponge a pu écrire sur le goût (extrait de la « pratique de la littérature » conférence donnée à la Technische Horschule de Stuttgart, le 12 juillet 1956, in Méthodes, Gallimard 1960)

« C’est ça: sans honte choisir son goût, mais être terriblement net avec ça. Le goût nous l’avons quand…on sait très bien au fond si on est honnête. On sait ce qu’on aime, il faut le choisir,il faut avoir le courage de son goût et pas seulement de ses opinions, parce que je crois que le goût est une chose plus vitale encore que les idées. Il y a des choses qui ne peuvent pas passer. C’est un sens vital.C’est une chose qu’on ne peut pas faire, qu’on ne peut pas dire, il s’agit d’attendre de n’être pas dégoûté par un mot. Il y a des artistes qui se classent la qualité pour cette, comment dirais-je, intransigeance quant à leur goût. Si un mot leur vient qui est assez bien, mais ce n’est pas tout à fait ça qu’ils veulent dire, ils ne le laisseront pas. Les moins bons artistes auront des mots assez bien, ils les laisseront, parce que c’est assez bien. »

Mimi Pinson dit: à

Qu’est-ce que c’est que ce truc?
27 mars 2020 à 17h44.

et alii dit: à

de nota,il faut avoir le courage de son goût et pas seulement de ses opinions,
merci;je suis tout à fait d’accord avec ça

AnTo..... dit: à

Test
next ?

de nota dit: à

« Il y a des artistes qui se classent la qualité pour cette, comment dirais-je, intransigeance quant à leur goût.

il faut lire: « il y a des artistes qui se classent dans la qualité…

bouguereau dit: à

Les mots qui surgissent savent de nous des choses que nous ignorons d’eux

..un aussi qui prenait valéry coum grano salis..d’otes

christiane dit: à

et alii dit: « En ces temps de confinement, peut-être êtes-vous seul ? Enfin, pas vraiment puisque, pour Hannah Arendt, la solitude permet d’expérimenter un dialogue fécond avec nous-mêmes, le “deux-en-un” de la pensée. »

Quelle profonde méditation ! Merci.

bouguereau dit: à

il faut avoir le courage de son goût et pas seulement de ses opinions, parce que je crois que le goût est une chose plus vitale encore que les idées

c’est plus chouette hencore de s’en souvnir alors qu’on en a changé..c’est ça la puissance du ricard et du porc

bouguereau dit: à

Je suis en train d’écrire, moi aussi, un poème intitulé : « Aux cons fins de la RdL

tu drais livrer les ‘estrafins’ à la littérature dédé!..jicé srait fait aux pattes et dvrait se rabate sur le gros keupu..son best sélère

bouguereau dit: à

Riester est guéri

‘tout bien portant est un estrafin’..en voila de l’incipit de la mort dédé

OZYMANDIAS dit: à

« Ce que tu cherches te cherche aussi » disait Rûmi, en souriant, à l’un de ses disciples.

x dit: à

L’un des étonnants personnages historiques apparaissant dans le roman-monde de Mircea Cărtărescu est le « maître des rêves » roumain Nicolae Vaschide, élève de Binet :

https://www.cairn.info/revue-bulletin-de-psychologie-2008-2-page-173.htm

Ce transfuge du monde « réel » y conserve seulement les traits qui s’accordent avec les thèmes du roman (et il semble que certaines modifications aient été apportées à sa biographie pour l’intégrer pleinement à l’univers halluciné du roman).

bouguereau dit: à

Or cette région du cerveau est particulièrement impliquée dans notre aptitude à avoir conscience de nous-même (de nos pensées, de nos émotions…) et à contrôler nos impulsions

bouffer des blattes au kilo c’est une question de gout renfield..et en trembler de plaisir pour en faire tomber la moitié par terre pour les poursuive à 4 pattes c’est un vache de boulot..chapeau

Pablo75 dit: à

@ de nota

Pléiade, tome 1 ou 2? (Si tu peux avoir la page facilement…).

bouguereau dit: à

toi ozzy à tout prende c’est tout lacher et t’faire hanculer..c’est une opinion que je ne partage pas qu’il dirait renfield..c’est son droit..c’est mathématique

et alii dit: à

estrafin’.
je ne comprends rien à ces histoires de haricots

bouguereau dit: à

..dédé trouve pédro exigeant..il a pas faux non plus

Pablo75 dit: à

« Ce que tu cherches te cherche aussi » disait Rûmi, en souriant, à l’un de ses disciples.
OZYMANDIAS dit

Qui a dit « Tu es ce que tu cherches »?

Dans un autre ordre de choses:

« C’est drôle, ce besoin que j’ai de croire que tu es ce que je cherche. »
(Roland Dubillard. Carnets en marge).

de nota dit: à

@Pablo, tome II, page 1325

et alii dit: à

et maintenant , des « centres de desserrement » ouverts.
sur mediapartPaniers repas, «centres de desserrement»…: branle-bas de combat tardif pour les précaires

bouguereau dit: à

Qui a dit « Tu es ce que tu cherches »?

pédro y va s’siliconer dédé !..bonnet çé ça srait plus raisonnabe pédro..sinon tu vas faire afrenchézado de rio de djanéro..ça va faire jazer baroz

bouguereau dit: à

« centres de desserrement » ouverts

note dédé..sinon bonne clopine elle va en faire ses choux gras

OZYMANDIAS dit: à

Une nuit, j’ai rêvé d’une banque, vaste et silencieuse, comme un temple. Mais elle était vide. Même pas un kopeck !
Pas besoin de lire Artémidore, Ibn Sîrîne ou Freud pour saisir la bonne interprétation de ce rêve fauché comme les blés.
J’aurais préféré un cauchemar.
Merde à mon rêve !

Pablo75 dit: à

@ de nota

Merci.

« Je ne suis pas un homme de spectacle. La façon de faire des surréalistes, c’est-à-dire d’être constamment sur les tréteaux à manifester, ça ne me concerne pas. J’aime mieux faire les choses, même si ce sont des choses subversives, j’aime mieux les faire dans le calme, un peu comme un anarchiste prépare sa bombe, un petit peu à l’écart… »

(Francis Ponge. Entretien)

bouguereau dit: à

tu dvrais tfaire hanculer pour de l’hargent ozzy…et tu révrais comme alibaba..

OZYMANDIAS dit: à

@ bouguereau

toi bougou, à tout donner… tu préfères te pendre….hénaurme comme un rat radin qui s’fait henculer comm’ une pute pour deux sous…

William Legrand dit: à

bouguereau super gaga est déchaîné… pour ne rien dire… comme dab’ qu’il dit bougros… ah si, je vais avoir droit à « ta gueule raclure de keupu » comme dab’ qu’il dit

Janssen J-J dit: à

@ Jzmn : « Il semble que WS Burroughs ne soit pas allé souvent au cinéma, JJJ ».

Moins que vous sans aucun doute qui établissez un parallèle purement circonstanciel, et plutôt gratuit, entre Freud et les Lumière brothers… Entendez toujours retomber sur vos jambes avec vos « goûts », vous me semblez avoir tout exploré, un peu comme etalii dans un autre genre. Cela finit par exaspérer, car en dehors de ça, point de salut. Hélas, WS B. ne parlait pas tellement de cinéma… Il évoquait la façon dont il est si difficile et laborieux de consigner ses rêves, car le rêveur change constamment de point de vue au cours d’une séquence onirique, la narration relèverait somme toute d’un challenge quasi impossible.
Je me demandais si vous aviez cité un fragment de son « livre des rêves » dans votre « goût des rêves » (au mercure)… et si ce n’était la cas, vous enjoignais implicitement de lire ce livre initiatique plutôt que de porter ce jugement un peu bébête…
Merci de reconnaître que le niveau de l’erdélie augmente

Avec votre récit et celui de CT, plus les fragments de vos « gouts »…certes, mais voulez-vous parler du contenu général plus profond qu’à l’accoutumée, ou d’un niveau général de politesse rehaussé en raison d’une solidarité communautaire implicite qui s’instaurerait à cause des circonstances ? Faisons néanmoins quelque place à l’inénarrab’ nihilisse Jissé, et à lhumour non-sense des uns et des autres, outre les vacheries habituelles des incorrigibles sataniques qui manqueraient si elles venaient à se transformer en sucreries.
Ne remettons pas trop les pendules à l’heure, dussent leurs gongs toujours nous blesser à l’ergo, Avons tous appris à nous respecter derrière nos cuirasses anti-postillons, non ?
Bien à vous, né confit.

OZYMANDIAS dit: à

TA GUEUEUEUEUEUEUEUEUEUEUEUEULE LE BOUGOU !

Jazzi dit: à

« mais voulez-vous parler du contenu général plus profond qu’à l’accoutumée, ou d’un niveau général de politesse rehaussé en raison d’une solidarité communautaire implicite qui s’instaurerait à cause des circonstances ? »

Les deux, JJJ.
Des ennemis mortels se parlent et un dialogue général s’instaure…

et alii dit: à

Georges-Arthur Goldschmidt
Celui qu’on cherche habite juste à côté
Lecture de Kafka
bonsoir

Marie Sasseur dit: à

C’est ça, bonsoir Et Al.

Et sinon vous lisez Dr Franz, sans filtre?

Petit Rappel dit: à

Burroughs n’en parlait pas, de cinéma, non , mais ses romans reposent sur un montage permanent. Obsessionnelle aussi, mais c’est un autre probléme.
MC

D. dit: à

Je suis un peu inquiet de l’absence de renato. Donnez de vos nouvelles svp.

Marie Sasseur dit: à

Et Al, des boîtes spécialisées dans le désamiantage, ont fait don de leurs stocks de masques, tout ou partie.
Vous conviendrez comme moi, que Herr Doktor Franz, s’il avait su, ( hélas.. ) aurait tout fait en ce sens.

Passou a évoqué , de mémoire – suis trop loin de ma bibli-, dans son roman  » retour à Sefarad » le rôle du fouteur de merde. Vous concourez pour le titre ?
Je ne suis pas dans le jury, mais vous méritez une place sur le podium!

Marie Sasseur dit: à

Bon, avec tout ça, comme l’a annoncé le prime, ( il y a distribution des rôles entre le gouvernement et le komitee scientifique: le bon, la brute et le truand) ce sera Pâques au balcon…

Nicolas dit: à

En ces temps de confinement, peut-être êtes-vous seul ?

Et vous et alii ?

et alii dit: à

nicolas, merci;évidemment, je ne suis pas « en famille »,mais j’ai de celle-ci des nouvelles régulières et tranquillisantes;nous sommes « disciplinés »!soyez prudent!

et alii dit: à

ce confinement aide à prendre aussi des distances virtuelles avec tel ou telle erdélienne qui nous pompe l’air

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