de Pierre Assouline

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La République des livres
Lire Rilke, c’est d’abord prêter l’oreille

Lire Rilke, c’est d’abord prêter l’oreille

Etant entendu que la fonction de la poésie est selon Yves Bonnefoy « d’inquiéter le langage », et que sa traduction reflète d’après Paul Valéry la nécessité de « créer de la grâce au plus près de la gêne », on n’en continuera pas moins à ses demander si un poète est le mieux placé pour traduire un poète. Le problème se pose avec moins d’acuité s’agissant d’un romancier pour un romancier, à supposer que cela fasse vraiment problème. Avec les poètes, il en va autrement. Le linguiste Roman Jakobson ayant décrété que par définition, la poésie était intraduisible, et que seule la transposition créatrice était envisageable dans le meilleur des cas, beaucoup se sont fort heureusement employés à le démentir. Rainer Maria Rilke, parfait francophone, traduisait dans notre langue ses propres Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910).

Lorsqu’un poète traduit un poète, le rayonnement s’effectue à double sens. Le poème nous éclaire alors sur ses deux auteurs : celui du départ et celui de l’arrivée. La lecture des Elégies de Duino, écrites en vers libres, renseigne presque autant sur Philippe Jaccottet que sur Rilke pour qui veut bien en prendre conscience ; l’imprégnation de Rilke et de Holderlin sur sa propre œuvre, tant en prose qu’en poésie, est évidente. Boris Pasternak allait jusqu’à revendiquer cette influence car il n’envisageait pas de traduire Kleist, Rilke, Shakespeare sans faire corps avec eux. Ce qui provoqua en Vladimir Vissotski une réflexion qui ne manque pas de piquant après avoir mis en scène « leur » Hamlet : « Comment jouer deux génies ? ». Ce qui est effectivement beaucoup pour un seul texte…

Autant dire qu’il y a une certaine prétention à se hisser au niveau du plus haut quand on ne s’y trouve pas déjà soi-même. Mais le domaine public ne permet-il pas à chacun de s’emparer des classiques à charge pour les lecteurs de juger ? Je ne connaissais Claude Neuman que par son travail sur Hölderlin auquel j’avais fait écho en lui donnant la parole sur la RDL. Il avait alors fait paraître en éditions trilingues ses traductions des Sonnets à Rilke-et-Paul-ValeryOrphée de Rilke, ainsi que desSonnets de Shakespeare. Or il vient de publier Rimes, Rythmes (trilingue français/anglais/allemand, 150 pages, 26 euros, éditions Ressouvenances), un recueil de cinquante poèmes écrits entre 1897 et 1926 choisis dans l’œuvre de Rainer Maria Rilke. Un fil d’Ariane l’a guidé dans son travail sur les errances énigmatiques du poète : l’être-ici, la présence au monde (Dasein). Et la conviction que le langage est un dérivé de la musique, que la poésie est et demeure objet sonore avant tout. Le rythme gouverne la prosodie, son mouvement intérieur, certitude qui devrait suffire à condamner toute tentative de mot à mot s’agissant de poésie. Mais il n’est pas sûr que l’analogie que dresse le traducteur dans sa postface soit convaincante :

“De mon point de vue, traduire ces poèmes sans se préoccuper de leurs rimes et de leurs rythmes équivaudrait à reproduire en noir et blanc les oeuvres d’un peintre et prétendre donner par un aperçu de ses qualités de coloriste.”

Cela dit, inutile de se précipiter sur une calculette pour apprécier la traduction de ces poèmes et de compter les accents toniques, les trochées, les assonances, les allitérations, les échos de mots, le nombre de pieds par vers, de syllabes dans les pentamètres iambiques, ou de se reporter à la Table d’analyse rythmique reproduite en fin de volume. Foin de la technique ! La musique se juge à l’oreille. Alors écoutons Rilke tel qu’il le transpose et jugeons :

DIE ARMEN WORTE

Die armen Worte, die im Alltag darben,

die unscheinbaren Worte, lieb ich so.

Aus meinen Festen schenk ich ihnen Farben,

da lächeln sie und werden langsam froh.

Ihr Wesen, das sie bang in sich bezwangen,

erneut sich deutlich, dass es jeder sieht ;

sie sind noch niemals im Gesang gegangen

und schauernd schreiten sie in meinem Lied.

 

LES PAUVRES MOTS

Les pauvres mots qu’affament les mornes heures,

les ternes mots, oh, je les aime tant !

Avec mes fêtes je leur prodigue couleurs,

là ils sourient et se font gais, lentement.

Leur être, qu’en eux, craintifs, ils avaient dompté,

se renouvelle, si clair que le voit chacun ;

jamais encore ils n’ont été chantés,

et frémissants, ils courent dans mes quatrains.

 

THE HUMBLE WORDS

The humble words that starve through bland hours,

the unpretentious words, I love them so.

With my revels I offer them colours,

and there they smile, and slowly gay they grow.

Their nature, that they tamed within in fear,

renews itself, so clear that all see it ;

they never yet have gone singing, and here

they now proceed, trembling, out of my lied.

Alors, qu’entend-on lorsqu’on écoute un poème de Rilke dans une autre langue, et donc d’autres mots, que les siens propres ?

(« Château de Duino. La table où Rainer Maria Rilke a écrit les Élégies » photo Hannah Assouline ; « Rainer Maria Rilke et Paul Valéry » photo Fondation Rilke)

Cette entrée a été publiée dans Poésie.

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commentaires

791 Réponses pour Lire Rilke, c’est d’abord prêter l’oreille

Jazzi dit: à

13 + 18 = 31, Bloom. Mais des versions plus courtes ont été montées depuis…

Delaporte dit: à

« À moins de nier tout l’apport de la critique universitaire et de vouloir revenir au bon vieux temps de la critique impressionniste des collectionneurs et du talent supposé inné des « gens de goût »… »

Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas faire la juste part des choses ? La vraie culture n’est pas les connaissances universitaires, qu’on empile les unes sur les autres, mais celle du coeur, du goût et de la sensibilité. Tout le reste n’est qu’une vaste escroquerie.

Chaloux dit: à

« dont les aperçus littéraires sont à cent coudées au-dessus ».

Évidemment pour une cervelle de dinde farcie avec un seul pruneau comme celle de Jazzi, c’était certainement extraordinaire.
Les copier-coller ont été démontrés, ce qui a forcé ce pauvre Blabla à changer de technique (c’est à dire à réécrire ce qu’il venait de lire).

Delaporte dit: à

On ne peut évaluer un auteur aussi prestigieux que Claudel seulement par les statistiques de ses pièces, si elles sont montées souvent ou non. Il se trouve que c’est plutôt le cas.

Delaporte dit: à

« Heureusement qu’il n’y avait pas la paire » – Sacha Guitry (Wikipédia)

Pour Wikipédia, l’auteur du bon mont est Guitry, jamais avare de grossièretés.

Pablo75 dit: à

@ Jazzi

Tu es d’une naïveté (pour ne pas dire un autre mot plus dur) ahurissante (aussi grande que celle de Christiane-la Femme-qui-aimait-tout): Blabla n’était que le roi du copier-coller. (Paul Edel, lui, n’est pas naïf, il est tordu, intéressé et très sensible aux éloges, y compris ceux venant des tarés).

Quant aux opinions littéraires (ou musicales) de Chaloux, elles ont le mérite d’être de première main, directes, vraies. On peut les discuter, mais on sait qu’elles sont à lui et qui sont le résultat d’une vraie expérience de lecteur cultivé ou de musicien, qu’il ne dit pas n’importe quoi pour se la péter, comme l’and_ouille de Blabla qui ne faisait que plagier et se contredire. Il y a très peu de monde ici qui donne des conseils de lecture ou d’écoute que je marque. Chaloux est l’un d’eux.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

« x c’est la Gigi. »

Giovanni Sant’Angelo ou JJJ? Et comment tu le sais?

William Legrand dit: à

Le théâtre de Claudel faisait un tabac grâce aux acteurs, surtout ceux de la Compagnie Renaud-Barrault avec des pointures comme notamment Jacques Dacqmine, Pierre Brasseur, Edwige Feuillère, Marie Bell ou LaurentTerzief (Tête d’or)…

Pablo75 dit: à

Pour faire le lien entre Rilke et Claudel, on a Jouhandeau:

« J’ai connu Rilke. Après Claudel, c’est certainement l’être – au moins apparemment – le plus fermé que j’ai rencontré. Claudel, les bras croisés sur le dossier d’un fauteuil, Rilke, ses yeux bleus boulus, exorbités, le regard perdu au loin comme celui d’une vache qui regarde passer un train, vous pouviez mourir à leurs pieds. Ils n’en auraient rien su. Leurs deux images ressemblent pour moi à ce que j’ai humé sur la terre de plus inhumain, de plus décidé à une sorte d’indifférence absolue, d’indifférence à tout ce qui ne les concernait pas eux-mêmes personnellement, exclusivement et leurs partis pris. » (Journaliers, X).

Entre parenthèses, personne a lu ici les 28 volumes du Journal de celui que E.Junger disait être le meilleur styliste français du XXe siècle? Et personne a eu l’idée chez Gallimard d’en faire une anthologie comme celle du Journal de Léautaud à publier chez Folio? (Même en France le métier d’éditeur paraît consister à être souvent à côté de la plaque).

Chaloux dit: à

D’ailleurs, je n’ai jamais prétendu à une culture universelle qui n’aurait aucun intérêt pour moi. Autant que lecteur, je suis relecteur, et c’est de plus en plus vrai. Je crois qu’en plus de trente ans, j’ai fait ma moisson et que ma culture, à moins de rencontres extraordinaires qui arrivent de temps à autres, ne changera plus beaucoup. Reste à approfondir ce qui m’a intéressé, dont il est rarement question ici, ou dans des termes qui me dissuadent souvent d’intervenir.
Quant à farfouiller pendant une heure sur Internet pour venir faire l’animal de cirque ici, à prétendre que j’ai sous les yeux des livres que je n’ai jamais ouverts (le cas récent des chiffonniers de Compagnon) ou à décider qu’un écrivain n’a pas écrit ce qu’il a écrit, je laisse tout cela à ceux qui se sentent faits pour le rôle.

Chaloux dit: à

Pablo, x l’a admis il y a quelques jours. On l’avait trop embêté avec son Janssen JJ.

William Legrand dit: à

Je préfère Léotard le comédien à Léautaud le rigolo

Chaloux dit: à

Normal, Legrand, Léautaud n’écrivait pas pour les cré.tins de ton acabit.

christiane dit: à

@Jazzi dit: 19 août 2018 à 17 h 38 min
Oui, quelle culture !

Petit Rappel dit: à

C’est bien facile, c’est même devenu un sport national après un mauvais film de Nuytten, (Lequel n’est pas soit dit en passant,  » les cinéastes « , de condamner Paul à cause de Camille, reste à savoir si, vers 1900, il y avait des solutions alternatives à l’asile. Je crains que non.
De cette affaire, il a gardé, c’est à son crédit, une haine implacable pour Rodin, dont il se refuse à prononcer le nom.
Et puis, au nom du parti-pris qui soutient ces lignes, on doit penser que le St Genest de Rotrou est injouable, que Polyeucte ne vaut guère mieux, et qu’Athalie a certes été jouée par Rachel, mais que ce n’est que du Racine, et Racine, ma foi, c’était bien sous Louis XIV.
Je veux bien que Claudel soit baroque, que tout ne se vaut pas (ah, la trilogie Lyonnaise!) J’accorde meme que le poids du dogme a pesé lourd dans son jugement sur les écrivains et sa propre dramaturgie. Je lis que c’est un auteur franco-français, Mais Shakespeare, le vrai, n’ est-il pas à ce compte là anglais-anglais? Et Tchékov doublement russe??? Claudel ne suscite guère l’intérêt des foules que vous enseignez, mais en quoi est-ce un critère valable?
Et en quoi cela diminue-t-il la grandeur de l’Otage, de Tete d’Or, de la trilogie Eschylienne, ou du génial (et bref !)Christophe Colomb, avec la musique de Darius Milhaud?
Bien à vous.
MC
Bien à vous.
MC

Chaloux dit: à

Manque plus que Paimpopol, la moule des côtes d’Armor, et le trio sera complet.

Petit Rappel dit: à

Les gens du Di-neuvième siècle prisaient un autre Léotard, le trapéziste. J’ignore s’il était de la famille de François L…

Bloom dit: à

on en parle partout dans le monde

Spécieux. Ce bulletin est un fanzine pour messieurs au col empesé (look années 1912 suranné à souhaits).
Je voudrais bien savoir où se lit Claudel en public et où il est joué cette année en France et hors de France. Aucun spectacle prévu ou en en tournée à ma connaissance. Claudel est inconnu hors de France, sauf au Japon (IF du Kansaï) et un peu en Chine (Fuzhou, Tianjin); Un obscur colloque en 2015, depuis le monstre ne frémit plus…
En revanche, je note un spectacle consacré à Camille Claudel dans le off d’Avignon cette année.

Chaloux dit: à

Claudel, je ne sais pas, trop longtemps que je l’ai lu ou vu, mais Maeterlinck m’a beaucoup étonné. D’une modernité incroyable. Denis Podalydès a fait un travail fantastique sur Pélleas et Mélisande.

https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-theatre-et-cie/cycle-maurice-maeterlinck-22-pelleas-et-melisande

Merci à Podalydès pour cette résurrection d’un auteur qu’on croyait définitivement perdu.
Dans les parages, La mort de Tintagiles, étrange pièce, et surtout un Intérieur avec Michael Lonsdale vraiment extra.
En prime si l’on ose dire, le poème écrit après la mort de son fils.

William Legrand dit: à

Chaloux ? comme feu Jicé : verbeux, niais, nul

Chaloux dit: à

… après la mort de son fils par Mallarmé.

Il manque la fin de la phrase…

Bloom dit: à

Mais Shakespeare, le vrai, n’ est-il pas à ce compte là anglais-anglais?

La réponse est non. Shakespeare est universel, il parle aujourd’hui peut-être encore davantage aux lecteurs/spectateurs qu’à son époque. Claudel dans 400 ans?
Les personnages shakespeariens sont des mythes, Roméo, Juliette, Hamlet, Macbeth, Lady Macbeth, Othello, Iago, Lear, Cordelia, Puck, Richard III font partie intégrante de la culture mondiale. J’en veux pour preuve la reprise du merveilleux spectacle d’Annette Leday Kathakali – King Lear » prévu en avril 2019 avant une tournée des Alliances françaises en Inde. Richard II avait été passé au filtre du Kabuki par Ariane Mnouchkine.
Claudel n’est pas de taille à lutter avec les géants du drame.

Chaloux dit: à

Legrand, venant de toi tous les adjectifs sont les bienvenus.

Bloom dit: à

En 2013, excellent film de Bruno Dumont « Camille Claudel 1915 » avec une Juliette Binoche habitée dans le rôle titre. Avec Rodin, l’élève avait dépassé le maître, aujourd’hui la soeur a éclipsé le frère.

Chaloux dit: à

Shakespeare est universel avec des éclipses. On l’a longtemps oublié à ce qu’il me semble.

Pablo75 dit: à

@ Chaloux

Alors Janssen JJ. était aussi hamlet, ce qui n’a rien d’étonnant (même co.nnerie).

Chaloux dit: à

Non, je ne crois pas, Pablo. Il y a une différence de viscosité entre les deux.

Bloom dit: à

Shakespeare est universel avec des éclipses. On l’a longtemps oublié à ce qu’il me semble.

Surtout dans la France des 17e & 18e où son non-respect des règles classiques d’unité de temps, de lieu & d’action a irrité les petits marquis aimant à se promener dans les roides allées tracées par Le Nôtre. Ces temps de répression dogmatique de l’élan créateur & du génie foisonnant cessèrent au 19e, avec Dumas & les Hugo.

Chaloux dit: à

Bloom, en Angleterre on l’a joué sans discontinuer?

christiane dit: à

« La femme qui aime tout n’aime vraiment pas, mais alors vraiment pas au moins deux commentateurs qui étalent ici leur suffisance, leur vulgarité ou leur agressivité. (Et ce n’est ni M.Court, ni hamlet, ni x, ni P.Edel, ni WGG, ni Phil, ni Jazzi, ni F.Delpa, ni xLew, ni Rose, ni Annelise, ni Ed, ni Bérénice, ni Clopine, ni Bloom, ni bouguereau, ni Closer, ni Puck, ni DHH, ni Lavande, ni Delaporte, ni D, ni Renato, ni Et Alii, ni Soleil vert, ni GSA, ni P comme…, ni CP, ni Anna, ni Lacenaire, ni Jean, ni JJJ, ni J.Ch…)

christiane dit: à

Ni Raymond qui se fait trop rare.

Chaloux dit: à

Il y a un sketch musical de Raymond Devos dans lequel il dit :
« je ne veux dénoncer personne mais il y a ici quelqu’un qui joue très mal de la clarinette ».

Évidemment, il n’y a qu’un seul clarinettiste.

Christiane, vous avez des lettres.

Hurkhurkhurk!

Pablo75 dit: à

« Guitry, jamais avare de grossièretés. »
Delaporte dit: 19 août 2018 à 18 h 01 min

Je te l’ai déjà dit: tu devrais te cantonner à tes « spécialités » : Polanski, la fin du travail, Ulrike Meinof. En dehors de ces thèmes, tu ne sais que dire des énormités.

Il y a en France peu d’écrivains aussi fins que Sacha Guitry. Pour essayer d’être un peu moins c.on, tu devrais t’acheter le pavé « Cinquante ans d’occupations » et dédier ton temps à lire ses 1300 pages remplies de choses comme celles-ci, :

– Ce qui ne me passionne pas m’ennuie.

– Il y a des gens qui augmentent votre solitude en venant la troubler.

– Les critiques sont des eunuques. Ils savent comment ça se fait mais ils ne peuvent pas le faire.

– Avant le mariage, c’est les petits mots. Pendant le mariage, c’est les grands mots. Après le mariage, c’est les gros mots.

– Si tous ceux qui disent du mal de moi savaient ce que je pense d’eux, ils en diraient encore bien plus !

– Ce qui, probablement, fausse tout dans la vie, c’est qu’on est convaincu qu’on dit la vérité parce qu’on dit ce qu’on pense.

– Si les femmes savaient à quel point ont les regrette quand elles partent, elles partiraient beaucoup plus vite.

– Ne faites pas l’amour le samedi soir car, s’il pleut le dimanche, vous ne saurez plus quoi faire.

– Ma femme et moi avons été heureux vingt-cinq ans ; et puis, nous nous sommes rencontrés.

Bételgeuse dit: à

Pablo, quand vous aurez fini de traiter les autres de con, pensez à vous faire vacciner contre la rage.

Pablo75 dit: à

Pauvre Christiane, la femme qui aime tout parce qu’elle ne sait pas encore à son âge que « l’aimable » en art est très rare, la femme Télérama, la femme France-Cul, la femme Libé, la femme obéissante qui avale tout, la femme cliente idéale des supermarchés de la culture, la femme à la page de toutes les modes, la femme sans le moindre sens critique. C’est rare, mais ça existe. Et on a la chance de l’avoir parmi nous.

Chaloux dit: à

Sans compter que la vulgarité se mesure diversement et que la douce Christiane excelle à n’en être pas exempte. A ses heures.

Delaporte dit: à

« Il y a en France peu d’écrivains aussi fins que Sacha Guitry. »

Malgré ses défauts, je l’apprécie, bien sûr. Surtout ses films. Mais je n’aime pas les bons mots, sa spécialité débile.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…Pablo75,…18 h 07 min,…

…Non, faut pas déconner,!…Giovanni Sant’Angelo, c’est, lui, tout seul,…il vit, à 500 mètre, ou plus, de la maison d’Erasme, à Anderlecht, à Bruxelles,…cool, tranquille,…

…li déborde, d’imaginations,…etc,…
…c’est, bien floue,…

Jean Langoncet dit: à

@Ces temps de répression dogmatique

Prodigieux ; j’épingle

Delaporte dit: à

Dans la Pléiade, il y a aussi le Journal de Claudel, en deux tomes. C’est passionnant. Cela aurait été pour beaucoup une bonne lecture d’été, plutôt que de venir raconter des fariboles sur ce blog. Comparer Shakespeare à Claudel n’a pas vraiment de sens. C’est même absurde. C’est pour ceux qui cherchent une mauvaise querelle. Aller plutôt dîner. Au fait, aujourd’hui, on ne sait pas ce que D va manger. Quelqu’un en a-t-il une idée, par hasard ?

Delaporte dit: à

« Ma femme et moi avons été heureux vingt-cinq ans ; et puis, nous nous sommes rencontrés. »

Tous ces aphorismes de Guitry sont évidemment affligeants. Dire qu’il y en a qui s’en gargarise à longueur de journées ou de spectacles, comme ce pauvre Jean Piat ! Claudel, je vois tout de suite où est la grandeur. Chez Guitry, je vois plutôt la petitesse du bonhomme. Sa mesquinerie. Son manque de grandeur. Sa réputation est surévaluée, atrocement surévaluée…

Delaporte dit: à

« Ce qui, probablement, fausse tout dans la vie, c’est qu’on est convaincu qu’on dit la vérité parce qu’on dit ce qu’on pense. »

C’est vraiment une remarque d’imbécile heureux. Il a oublié de se l’appliquer à lui-même…

Delaporte dit: à

« Ce qui ne me passionne pas m’ennuie. »

Et il s’est levé tôt pour trouver cette ineptie ? Son verbe fastueux a arrêté de faire des miracles, à la Libération. Qu’a-t-il trouvé comme saillies désastreuses lors de ses interrogatoires ? Cela ne lui a pas évité la prison, en tout cas !

gisèle dit: à

Rilke ou Claudel ?? Bizarre, j’étais déjà plongée dans mes souvenirs de Rilke,lumineux;la vallée du Rhône; je m’arrêtais toujours à Rarogne, la tombe de Rilke, au pied de l’église, avant de manger du chocolat à Brig et de descendre vers Domodossola,et Pallanza.Mais je suis tombée sur l’image qu’offre Bloom de Claudel.
Manifestement Bloom n’aime pas Claudel.Seule Camille est la seule grande artiste etc etc.Image banale, convenue, qui traîne un peu partout. J’ai vu le film de Bruno Nuytten,plusieurs fois, mélo pathétique qui s’appuie sur des poncifs.J’ai vu l’expo Camille Claudel, remarquable; quels furent les rapports entre Rodin et Camille ? entre Camille et son frère ? Avec Rodin, on sait plus de choses exactes qu’avec son frère. Bloom dit que les comptes rendus économiques de Claudel étaient plus intéressants que ses pièces de théâtre ou sa poésie. Claudel était diplomate,une carrière éblouissante. Bloom, par le métier qu’il exerce doit savoir quel est le rôle d’un diplomate ( voir sur Wiki les postes que P.Cl a occupés)Ses comptes rendus ,dit-on au Quai, sont de véritables modèles de précision, de concision. OK !Un qui connaît son boulot ! Quant au rôle qu’il a joué auprès de sa soeur,peut-être, un jour, en saura-t-on le vrai. L’image caricaturale qu’on en fait, par tradition, n’est-elle pas trop facile?
Claudel l’écrivain. Au TNP, 1955/60, Vilar a monté et joué « La ville » que j’ai vu jouer 2 fois; un peu jeune, je n’y avais pas compris grand chose. C’est Barrault qui a monté « le soulier » au Français ds les années 40,dans une version longue 4h ou 5h. Par la suite au Marigny. J’y ai vu « le soulier » 4 fois,5 fois, sans jamais m’en lasser, ce qui ne veut rien dire, sauf que les salles étaient pleines. J’ai vu les autres pièces,l’Otage, l’Echange, Partage de Midi et « Tête d’Or » 3 fois. Un souvenir de Théâtre, inoubliable, A.Cuny,Laurent Terzieff.J’avais un peu vieilli , je lisais les Cahiers Renaud-Barrault, remarquables, j’avais lu la poésie de ce minable rimailleur (comme dit Bloom), j’avais lu les entretiens avec Jean Amrouche, d’autres babioles aussi; pas pour un exam, ou un Concours, par plaisir (je dois être un peu parano…) et pour comprendre un peu mieux l’oeuvre de Claudel; si touffue. L’image du pilier de Notre Dame est une image d’Epinal, que l’on peut mettre à toutes les sauces.Claudel franco-français, joué uniquement en France ? jugement curieux de la part d’un conseiller culturel.Des preuves, ce sera pour une autre fois, trop long mon post. J’ajouterai que Barrault a la réputation d’être un metteur en scène et un comédien exécrable. Je sais.
Comment en est-on arrivé,ici, à parler de Claudel? je ne sais pas.J’avais sorti les 2 vol. du Seuil, reliés en toile verte, prose/ poésie. Ce sera pour plus tard.

x dit: à

Chaloux, on le jouait au besoin (au 18ème siècle) avec des variantes ; à côté du travail des érudits, à la scène le désir de plaire ou de ne pas choquer (y compris les sensibilités) pouvait fort bien l’emporter. Le même auteur, Samuel Johnson, est représentatif des deux tendances : l’auteur d’une édition savante du théâtre de Shakespeare ne supportait pas la mort de Cordelia (à la fois en raison de sa très vive sensibilité et par principe : si la vertu n’est pas récompensée, où va-t-on ?)

D’autre part, vous allez voir comme cela tombe bien, ayant mentionné dans ses notes à la tragédie King Lear que Shakespeare se livrait aussi dans chacune de ses pièces à la satire d’un ridicule particulier, voici celui qui y est dénoncé selon le Dr. Johnson :
« In like manner, in his play of Lear, the dotages of judicial astrology are severly ridiculed…
So blasphemous a delusion, therefore, it became the honesty of our poet to expose. But it was a tender point, and required managing. For this impious juggle had in his time a kind of religious reverence paid to it. It was therefore to be done obliquely; and the circumstances of the scene furnished him with as good an opportunity as he couls wish. The persons in the drama are all pagans, so that as, in compliance to custom, his good characters were not to speak ill of judicial Asstrology, they could on account of their religion give no reputation to it. But in order to expose it the more, he, with great judgment, makes thes pagans Fatalists; as appears by these words of Lear.

By all the operations of the orbs,
From whom we do exist and cease to be,

For the doctrine of fate is the true foundation of judicial Astrology. Having thus discredited it by the very commendations given to it, he was in no danger of having his direct satire against it mistaken, by its being put (as he was obliged, both in paying regard to custom, and in following nature) into the mouth of the villain and atheist, especailly when he has added such force of reason to his ridicule, in the words referred to in the beginning of the note. »

Edmund
I ii 58
This is the excellent foppery of the world, that, when we are sick in fortune, often the surfeit of our own behaviour, we make guilty of our disasters the sun, the moon, and the stars; as if we were villains on necessity; fools by heavenly compulsion; knaves, thieves, and treachers by spherical pre-dominance; drunkards, liars, and adulterers by an enforc’d obedience of planetary influence; and all that we are evil in, by a divine thrusting on. An admirable evasion of whore-master man, to lay his goatish disposition to the charge of a star! My father compounded with my mother under the Dragon’s Tail, and my nativity was under Ursa Major, so that it follows I am rough and lecherous. Fut! I should have been that I am, had the maidenliest star in the firmament twinkled on my bastardizing.

Petit Rappel dit: à

Pour Shakesperare en Angleterre, trois périodes.
Le vivant et les dernières années de l’auteur. On trouve au moins le moyen d’égarer entre autres une pièce, Cardénio, à laquelle Roger Chartier s’est intéressé dans un beau livre. Je passe sur la constitution des éditions.
Le passage au dix-septième siècle, qui ne comprend plus la poésie élisabéthaine, et exige une poésie compréhensible (sic) On assiste alors, et elles auront la vie dure, aux réécritures de Macbeth et autres par Sir William Davenant. Il faut rendre Shakespeare clair et multiplier les effets scéniques pour que le spectateur en ait pour son argent. les sorcières de Macbeth entrent ainsi par la fenêtre sur leurs balais.
C’est encore ce Shakespeare « rajeuni » que jouent Kean et Garrick, lesquels ne se privent pas d’ajouter, de retrancher, voire de compléter: réécriture du dénouement de Roméo et Juliette par le second, que Berlioz, tout Shakespearomane q’il est, jugera plus dramatique que celui du grand Will.
Ce n’est vraiment qu’avec Macready puis Irving qu’on revient aux textes originaux, soit en pleine ére victorienne.
En comparaison, la première traduction qui vaille, celle de Le Tourneur , fin XVIIIème, est plus fidèle que ce qui se joue à Londres.
La correspondance de Garrick avec Ducis, deux Shakespearolatres à condition de modifier les textes, est aussi fort instructive.
Il est donc inexact de dire que Shakespeare n’a connu d’éclipse qu’en France. On jouait ses pièces, certes, mais pas tout à fait comme il les avait écrites!
Bien à vous.
MC

Delaporte dit: à

Ceci étant, on peut aimer à la fois Paul et Camille, ce qui est mon cas. Par contre, le film avec Adjani ne valait rien.

Chaloux dit: à

Ce qui est commode avec de la porte qui ouvre sur un désastre (sur ces restes sacrés ne jetons pas les yeux!), c’est qu’il suffit d’en lire trois lignes pour le classer définitivement.
Une vertu que n’ont pas, à l’évidence, tous ces fo.utus Claudel, Rilke, Guitry et autres Maeterlinck. Comme ces gens-là sont fatigants! Au contraire du doux Delaporte, promesse d’un long repos, d’un repos éternel.

x dit: à

M. Court (qui devez maintenant savoir à quoi vous en tenir sur mon identité !), nos envois se sont croisés.
Ré-ouverture des théâtres en 1660 ; en attendant que les dramaturges fournissent de nouvelles pièces, on se tourne vers Shakespeare, quitte à modifier radicalement ses pièces. C’est ainsi que l’on joue Le Roi Lear avec un « happy ending », Troilus and Cressida devenue une tragédie, Roméo et Juliette située à la période de la république romaine, Mesure pour mesure et Beaucoup de bruit pour rien fondus en une seule et unique pièce, Richard II transformée en L’Usurpateur sicilien et Macbeth sous la forme d’un semi-opéra (avec les sorcières dans des machines volantes). Ces adaptations au goût du jour constituent un chapitre bien particulier de l’histoire culturelle.

Chaloux dit: à

Merci à M. Court et à X.
X, je vous lirai demain.
J’ai suis depuis longtemps intrigué par Samuel Johnson.

Chaloux dit: à

Je suis. Correction incomplète.

x dit: à

Ce non-respect des textes eut au moins l’avantage d’éviter l’éclipse que le théâtre shakespearien aurait fort probablement subi faute de correspondre aux critères de « sophistication » et de raffinement qui s’imposaient si l’on en croit la réaction d’un John Evelyn après avoir assisté à une version trop fidèle de Hamlet : « Now the old playe began to disgust this refined age; since his Majestie being so long abroad. »
Plus tard, autre péril, autres raisons de retoucher le texte pour obtenir un Shakespeare revu et corrigé : les éléments jugés trop « bas » ou « corrompus » (ambiguïté entre l’acception morale et le sens textuel) sont enlevés dans les éditions de N. Towe (1709) et, plus encore, d’Alexander Pope (1723-1725)

closer dit: à

Je reconnais que Shakespeare écrase à peu près l’ensemble de la littérature mondiale par son génie. Soit…mais j’adore aussi Sacha Guitry (l’histoire de la paire de souliers de satin lui va tellement bien qu’elle ne peut être que de lui). Quant à Claudel, je l’ai découvert vers 15 ans dans un volume de la collection « Poètes d’aujourd’hui » chez Seghers. Ce fut une révélation. Pas Shakespeare bien sûr, mais un génie de toute évidence…

Suis-je normal, docteur?

closer dit: à

En revanche:

« Les pauvres mots qu’affament les mornes heures,
les ternes mots, oh, je les aime tant !
Avec mes fêtes je leur prodigue couleurs,
là ils sourient et se font gais, lentement. »

me font hurler de rire tellement ils sont ridicules!

Bloom dit: à

On jouait ses pièces, certes, mais pas tout à fait comme il les avait écrites!

Vous savez aussi qu’entre le Folio & le Quarto il est des variations que l’on trouve les bonnes éditions anglaises et américaines.
On ne joue jamais Hamlet en entier, d’ailleurs, ce qui est dommage.
Qu’importe, on le joue, on l’adapte, au cinéma, avec brio comme Orson Welles (Chimes at Midnight), Kenneth Branagh (il fallait oser faire de Love Labour’s Lost une comédie musicale!), Al Pacino (Looking For Richard) et moins connu, car plus latéral, My Own Private Idaho, de Gus Van Sant, qui reprend de nombreux passages de Henry IV, parts 1 & 2.
« L’Avare » a subi une transmutation incroyable au Bangladesh, où, sous le titre de « Kanjush » et avec une action sise dans un quartier de la vieille ville de Dacca, Farajganj (la ville des français), l’adaptation a été jouée plus de 700 fois nationalement et a été représentée aux EU en 2015. Elle fut crée au début des année 80 grâce au soutien de l’Alliance française de Dacca.

Bloom dit: à

on le joue, on l’adapte > on joue Shakespeare, on l’adapte, etc.

Claudio Bahia dit: à

Pablo75 dit: 19 août 2018 à 16 h 47 min
@ Claudio Bahia

« Si Hamlet s’en va véritablement il ne va bientôt plus rester grand monde d’intéressant sur ce blog. Que Hamlet soit X, ou l’inverse […] ils apportaient ici des choses intéressantes, qui induisaient à la réflexion… »
Si c’est ça ton niveau de réflexion, tu peux les remplacer avantageusement en t’achetant « La Philosophie pour les nuls ».
@ Pablo 75
tout d’abord, si vous étiez si grand seigneur, comme vous voulez nous le faire penser à tous, vous m’auriez offert de m’envoyer l’exemplaire qui traîne sur votre bureau, car tout écorné qu’il soit à force d’avoir été consulté, il aurait encore pu me servir, car en effet je suis nul en philosophie. En échange, je vous aurait certainement trouvé un « La Politesse pour les Nuls ».
Serait-ce que l’on n’ose plus rien dire sur ce blog, Monsieur Pablo 75? tout doit-il être démoli par vos réflexions violentes sur tout ce qui bouge?
Je vais tranquillement sur mes 76 ans, je ne suis pas un littéraire, je ne peux rien vous apporter, mais j’aime la littérature et aussi la musique dite classique (que l’on nomme ici « erudita »; si vous saviez comme me manquent les concerts, le bon théâtre, les opéras). Je lis donc avec bénéfice vos commentaires musicaux, quand ils ne sont pas trop pédants; par exemple sur la différence Rubinstein-Horowitz, j’ai lu tout cela avec grand intérêt.
Alors, svp laissez les petites gents tranquilles, nous ne méritons pas votre attention, ni votre amical tutoiement.

Bloom dit: à

« Now the old playe began to disgust this refined age; since his Majestie being so long abroad. »

Rien d’étonnant à cela puisque « this Majestie », fait référence à Charles II, qui passa une grande partie de son exil en France avant de reprendre la filiation Stuart du trône d’Angleterre. « The French taste » can’t but have rubbed off on the man.

rose dit: à

où va-t’on ?

moi je le sais.

nulle part (et je ris andouille quate A que je suis).

rose dit: à

quatre A. AAAA.

Bloom dit: à

Plusieurs pièces de Claudel à l’affiche actuellement à Paris, Bloom !
https://www.billetreduc.com/spectacle-paul-claudel.htm

En effet, 2 pièces, une à Paris (à la Cartoucherie) & une en province + 1 événement le 15 août (bien sûr).
Peut-être y aura-t-il un regain d’intérêt pour ce qui, à mes yeux, n’en a que très peu…Nous avons planché sur « L’échange » au concours Normale sup – St Cloud. Pas vrament mon truc.

rose dit: à

L’image caricaturale qu’on en fait, par tradition, n’est-elle pas trop facile?

Ce peut être.
Toutefois, il a fallu des années. Avant que les sculptures de Camille ne soient reconnues à leur juste valeur,elles furent tout d’abord exhumées des caves et montrées timidement dans l’orangeraie bâtiment d’entrée du musée Rodin collées les unes contre les autres. Il m’a été douloureux d’apprendre -outre son internement- que súrement sa mort est dûe à la faim durant la seconde guerre mondiale.
Et vous voudriez que l’on ne soit pas malheureux de la destinée tragique d’une femme si exceptionnelle ?

Dslée, hein. Moi je le suis, malheureuse.

Jazzi dit: à

« gisèle dit: 19 août 2018 à 20 h 13 min »

Belle mise au point sur l’imbécilité de Bloom et Chaloux !
Pour eux Claudel c’est le catho de droite, gros bourgeois profiteur et sensuel, juste un ennuyeux rimailleur. Pour le premier, ambassadeur culturel français, c’est quasiment une faute professionnelle !
Vous avez eue le bonheur, de voir le Casque d’Or avec Cluny et Terzief, veinarde, un grand moment de théâtre, je crois ! Mais ça ne vous avait pas paru étrange ce dialogue amoureux entre les deux hommes ?

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…c’est bien, tout çà, sophistiquer,…
…voilà,!…

…ce qui, m’intéresse, c’est les pièces de théâtres,…hautes, en vaudevilles, qui, aujourd’hui, est le quotidien,…
…en, tout sens,…

…avec, des acteurs, de métier, qui dès, l’ouverture, de la pièce, préfigure, les ébats d’esprits, en cour de maturation, sans se retenir, de rire,!…c’est facile,

…faut, savoir, tout, mettre à jours, pour en faire, des pamphlets mirobolant,…
…rire, de tout,…
…difficile, pour les endoctrinés, coincés,…s’ils en restent,…tout azimut,…
…avec, des lapsus, pour les gens du futur, à l’éducation de crise  » Waterloo »,…
…etc,…

Jazzi dit: à

« Avec Rodin, l’élève avait dépassé le maître, aujourd’hui la soeur a éclipsé le frère. »

Tu prends tes rêves pour la réalité, Bloom !
Tu perds la mesure…

x dit: à

Erratum dans mon 20 h 53 min (les shakespeariens et anglicistes auront rectifié d’office la faute de frappe) : il s’agit bien sûr de Nicholas Rowe (et non Towe !)

Jazzi dit: à

T’as pas reçu ce programme, Bloom ?

2018- Cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Paul Claudel

Programme du cent cinquantenaire téléchargeable.

Comité d’Honneur

Monsieur Pierre Brunel, de l’Institut, Académie des Sciences Morales et Politiques

Sir Michael Edwards, de l’Académie française

Madame Laurence Engel, Présidente de la Bibliothèque nationale de France

Monsieur Jon Fosse, écrivain

Monsieur Marc Fumaroli, de l’Académie française

Monsieur Antoine Gallimard, éditeur

Madame Sylvie Germain, écrivain

Madame Marie-France Ionesco

Monsieur Jacques Julliard, historien

Monsieur Yannis Kokkos, metteur en scène

Monsieur Stéphane Lissner, Directeur de l’Opéra national de Paris

Monsieur Michael Lonsdale, comédien

Monsieur Jean-Luc Marion, de l’Académie française

Madame Ludmilla Mikael, de la Comédie-Française

Monsieur Pierre Morel, ancien Ambassadeur

Madame Renée Nantet Claudel

Monsieur Valère Novarina, écrivain

Madame Geneviève Page, comédienne

Monsieur Thomas Pavel, Professeur de littérature, Université de Chicago

Monsieur Olivier Py, Directeur du festival d’Avignon

Monsieur Eric Ruf, Administrateur général de la Comédie-Française

Monsieur Didier Sandre, de la Comédie-Française

Monsieur Christian Schiaretti, Directeur du Théâtre National Populaire

Monsieur Tsutomu Sugiura, Président de la Maison de la culture du Japon à Paris

Monsieur Moriaki Watanabe, Professeur émérite de l’Université de Tokyo, professeur associé de l’université des Arts et du design de Tokyo, metteur en scène

Madame Antoinette Weber-Caflisch, éditrice du Soulier de satin, Université de Genève

Patronage

L’Académie française, par la voix de son Secrétaire perpétuel, Madame Carrère d’Encausse, accorde son haut patronage à l’ensemble des manifestations que la Société Paul Claudel organise pour commémorer le cent cinquantième anniversaire de la naissance du poète.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…ce qui, brule, l’esprit  » théâtral « ,…

…c’est,les intermittences, aux genres  » french-cancan « ,…en somme, les facilités  » chocolat « ,…ou autres glace-vanille,…
…etc,…

Chaloux dit: à

Jazzi dit: 19 août 2018 à 23 h 45 min
Belle mise au point sur l’imbécilité de Blom et Chaloux !

Mais quelle grosse mouche à merde…

gisèle dit: à

Chaloux 1h30. Réponse indirecte à Jazzi: mon post sur Claudel n’était pas une mise au point sur l’imbécillité de Bloom et Chaloux. J’indiquais simplement, à partir de mon expérience personnelle et de ma connaissance de l’oeuvre de Claudel,qu’il serait bon de sortir des clichés véhiculés sur l’homme, l’auteur et sa soeur.
Guitry ,jamais avare d’une férocité,avait dù assister à la (ou aux) représentation donnée au Français pendant la guerre (JL B en parle comme d’un désastre).
Je ne fais pas de mon point de vue une généralité,mais on peut ne pas apprécier un auteur et son oeuvre sans le descendre en flèche .
Pour Jazzi, à propos de « Tête d’Or » (et non de Casque d’or) Simon Agnel et Cébès sont en scène ,à peu près tout le temps pendant 2 actes entiers,toute l’action se déroule en »paroles » et il fallait pour cela 2 acteurs à « la hauteur », hors du commun, ce que furent Cuny et Terzieff,que tout opposait, la corpulence,la stature, la voix. Une mise en scène sobre. La mort de Cebès est l’un des grands moments de théâtre que j’ai vécu.J’avais varié l’heure des représentations,matinée,soirée, la même écoute dans la salle (odeon),les innombrables rappels, Cuny esquissant juste un sourire. A l’époque, j’allais toutes les semaines au théâtre.

Ed dit: à

Ah Chaloux enfin de retour ! Plus en forme que jamais, il m’a encore bien fait rire avec sa dernière trouvaille « mouche à merde ». Arrêtez de nous quitter si longtemps d’ailleurs, même si vous revenez encore plus délicieusement odieux !

Ed dit: à

Tiens. Sylvie Germain est de la partie. Logique.

Ed dit: à

Ceci dit, « grosse mouche à merde » sied très bien à jazzi qui n’a pas pu s’empêcher d’insister pour que Hamlet donne son avis sur mon blog, espérant que lui aussi flingue mon travail. Excité par ce qui pue, c’est bien notre jazzi.

Chaloux dit: à

Gisèle, vous n’êtes pas en cause, j’ai lu votre post avec intérêt. Je ne juge absolument pas Claudel dont j’ai presque tout oublié et que je connais d’ailleurs assez mal, sur ses propres jugements littéraires qui n’en ratent pas une, il faut le dire, mais non sans talent, il faut le dire aussi. Egratigner avec talent est un talent que je peux apprécier. Que ce pauvre Jazzi essaie de me discréditer en déformant mes propos est bien dans sa nature, nous en avons l’habitude, mais on attend toujours de la part de cette tête de linotte une phrase de bon sens sur Claudel.
@Ed, j’avais pourtant changé le ruban t.ue-mouches.

gisèle dit: à

Rose 23h07. » l’image caricaturale qu’on en fait par tradition, n’est-elle pas un peu trop facile? »
Vous commettez une erreur de lecture, et vous ne me comprenez pas.
Par ailleurs si vous avez tous les renseignements précis et avérés sur les rapports Rodin- Camille- Paul Cl, vous êtes une fine chercheuse.

D. dit: à

JE em touve en cmolment ) 5673100059417742121 annnée slumières de la terrees:

Paul Edel dit: à

Paul Claudel et la Shoah..Le 13 décembre 1945,Claudel écrivit à Jacques Maritain, alors ambassadeur de France auprès du Saint-Siège – ce document et ses commentaires furent publié par les Cahiers Jacques Maritain, n° 52, 2006. « Je pense souvent à vous et à la mission si importante et si difficile que vous remplissez auprès de Sa Sainteté. Rien actuellement n’empêche plus la voix du pape de se faire entendre. Il me semble que les horreurs sans nom et sans précédent dans l’Histoire commises par l’Allemagne nazie auraient mérité une protestation solennelle du vicaire du Christ. Il semble qu’une cérémonie expiatoire quelconque, se renouvelant chaque année, aurait été une satisfaction donnée à la conscience publique… Nous avons eu beau prêter l’oreille, nous n’avons entendu que de faibles et vagues gémissements. »
Puis, faisant référence à l’Apocalypse, il parle du sang des « 6 millions (de juifs) massacrés » et conclut par ces mots : « C’est ce sang dans l’affreux silence du Vatican qui étouffe tous les chrétiens. La voix d’Abel ne finira-t-elle pas par se faire entendre ? » Peut-on imaginer plus claire prise de position ?

rose dit: à

>Gisèle

je vous prie de bien vouloir m’excuser : lecture et réponses trop rapides.
Ai apprécié pourtant dans vos propos votre introduction de nuances dans un jugement général hâtif.
Et oui je crois que la jeune femme a supplanté les deux géants -post mortem.

x dit: à

Bloom 19 août 2018 à 22 h 44 min
Merci de l’annotation ! J’avais négligé de le préciser pensant que cela allait sans dire ou qu’en cas de perplexité la réponse était à portée de clic, mais ici ce n’est pas évident.

Jazzi dit: à

Je suis le mouche (du coche) et tu es la merde, Chaloux ?

Jazzi dit: à

Terribles ces portraits, ces instantanées, de Claudel sur Rilke puis de Léautaud sur les deux !

ribouldingue dit: à

Même Barozzi devient agressif…Et pourtant, d’habitude, il supporte bien les lazzis Zizzi!

christiane dit: à

@gisèle dit: 19 août 2018 à 20 h 13 min

« Rilke ou Claudel ?? Bizarre, j’étais déjà plongée dans mes souvenirs de Rilke,lumineux;la vallée du Rhône; je m’arrêtais toujours à Rarogne, la tombe de Rilke, au pied de l’église, avant de manger du chocolat à Brig et de descendre vers Domodossola,et Pallanza. (…)
J’avais sorti les 2 vol. du Seuil, reliés en toile verte, prose/ poésie. Ce sera pour plus tard. »
Dommage !
http://fondationrilke.ch/rainer-maria-rilke/rilke-et-le-valais/
(Mais mémoire enchantée du théâtre de Claudel. Le partage de midi… Tête d’Or…)

Jazzi dit: à

Et Ed qui se réfugie derrière Chaloux pour me dire ce qu’elle pense de moi !

Jazzi dit: à

« La mort de Cebès est l’un des grands moments de théâtre que j’ai vécu. »

Je veux bien vous croire, Gisèle ! Mais vous ne me dites rien sur votre perception de ce dialogue amoureux entre deux hommes ?

Jazzi dit: à

rose, que l’on se réjouisse du déferlement médiatique qui a permit à Camille Claudel de sortir du purgatoire et de la nuit de la folie dans laquelle elle avait sombrée, c’est une chose, mais de là à dire que son oeuvre dépasse celle de Rodin et de Paul Claudel, c’est une autre chose ! Un tel jugement mériterait quelques arguments…

closer dit: à

Claudio, vous n’allez pas de temps en temps à São Paulo pour assister à des concerts dans la magnifique « Sala » du même nom?

closer dit: à

Oui Annibal, Camille est un grand sculpteur, mais elle n’a jamais atteint la grandeur tragique de Rodin dans les Bourgeois de Calais par exemple, qui restent pour moi un des ensembles sculptés les plus impressionnant de toute l’histoire de la sculpture. Chaque bourgeois a une « gueule », une posture, qui en fait un personnage unique plongé dans le malheur. L’ensemble constitue une véritable symphonie tragique. Il faut tourner autour lentement pour en prendre la mesure. Rodin a du lutter pour imposer sa vision aux commanditaires…

Clin d’œil à Claudio: ces bourgeois font-ils écho aux prophètes de l’Aleijadinho. Se pourrait-il que Rodin les aient connus par des photos ou des gravures?

closer dit: à

Un écho lointain certes…

closer dit: à

 » Un tel jugement mériterait quelques arguments… »

Il n’y a pas besoin d’arguments Jacounet… »Gloomy Bloom dixit », ça devrait suffire.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…rien, de nouveau, dans, les actualités,…

…une certaine stabilité de tous, à leurs profits, ainsi, va le monde,…

…bien, sur, les nouveautés, peuvent exister, surtout, ne laisser, aucune, trace tangible, de vos constructions,…

…les limites, dans, les industries du passé existent,…les rudiments, des époques,…
…et, notre high-tech, de nos jours,…comme des soins médicaux haut de gammes,…

…tout, reste, en applications conviviales, pour le chiffre, a ses spéculations du rendement à chiffres,…

…sciences et techniques du pognon,…etc,…sur nos têtes, innocentes,…

…pour, en rire, je t’aime, moi, non, plus,!…
…à nos réserves d’esprits,…Go,!…
…disparités des richesses pour, mieux s’isoler,…de qui, de quoi,!…
…des pièges de paradis,…en chantant,…

closer dit: à

Matteo Salvini envoie « des bisous » aux « bien-pensants » français, après avoir été qualifié de « xénophobes » par L’Express » (Huff post)

« xénophobes » avec un « s ». Salvini sont donc plusieurs? De plus en plus de fautes à peine croyables partout, y compris dans des titres très visibles…

Delaporte dit: à

A noter que cet été 2018 est le 70e anniversaire de la mort de Bernanos.

Jacques R. dit: à

Quelqu’un a trouvé la poésie de Claudel « amphigourique ». Je lui conseille de lire les « Cinq Grandes Odes » et, pour le reste — entre autre chefs-d’oeuvre — « Connaissance de l’Est » et « le Livre de Christophe Colomb ». On peut aimer à la fois Rilke et Claudel.

Jacques R. dit: à

Puisque la littérature n’a pas vocation aux règlements de compte

Vocation, sans doute pas, mais à l’occasion, pourquoi pas. Relire, par exemple, « les Confessions » de Jean-Jacques Rousseau.

closer dit: à

En effet Jacques R, c’est par les « Cinq grandes Odes » que j’ai été convaincu que Claudel était un très grand poète. Je n’ai pas lu les deux autres titres mais il me semble qu’ils font l’unanimité en leur faveur, notamment « Connaissance de l’Est ».

La liste des « to read » n’arrête pas de s’allonger, et le temps de se raccourcir.

Bételgeuse dit: à

Délicieusement odieux, Chaloux si les circonstances ne vous y pas porté, il n’est jamais trop tard pour prouver à ED que vous pouvez mieux encore, les mots me manquent pour tenter une définition de vos exploits. Hors intellectualité à moins que celle ci vous complique au point d’être en mesure de tout justifier ou vous autoriser, ce qui n’étonnerait pas. C’est souvent une question de théorie dans la vie , mieux vaut en posséder de nombreuses à sortir comme des cartes de visite au gré du mouvement.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…le progrès, c’est, aussi,…
…ne pas, se battre, contre les moulins,…les institutions,…
…il existe, plusieurs strates de sociétés, dans la même,…
…ne se fier, à rien, à personne,…
…tout reste à faire, en chacun, de nous,…en cela, de retrouver, les déterminants chiffrés communs,…

…ou rester, plantés, et supplanter, par, les technologies, du tiers – monde, et autres asiatiques,…trop fascistes, à vivre,…

…l’occident, une société malade, avec, ses voisins, légumes, parasites, à ses frontières,…etc,…

…générosités, impossibles pour tous,…
…chacun, pour soit, contre le monde entier, à ses bottes,…
…paradis, inutiles,…et, grossiers,…
…etc,…pauvres cons d’héritiers,…
…l’espace, nous est offerte,..Ah,!Ah,!…

Bételgeuse dit: à

J’ai attrapé la manie de Pablo mais qui ne m’assure pas plus qu’il ne l’est de qui se cache derrière tel ou tel pseudo. En Gisèle j’avais suspecté un Chaloux travesti et voilà que me hante le spectre de la vie dans les bois mais elle vit en province et ne pourrait alors que mentir en affirmant fréquenter ou avoir frequenté les théâtres parisiens assidûment. Toujours rien de plus pour ma part sur le sujet et ses satellites.

Chaloux dit: à

Jazzi dit: 20 août 2018 à 8 h 00 min
Terribles ces portraits, ces instantanées, de Claudel sur Rilke puis de Léautaud sur les deux !

Leautaud, Jouhandeau, c’est kif-kif bourricot?

Ah, ces jazzouillis…

Avant de m’atteler à un travail qui n’a rien d’intellectuel, je viens de jeter un coup d’œil sur les grandes odes et Connaissance de l’Est. C’est évidemment à lire.

Eh, bonjour!

Chaloux dit: à

Depuis, le début, Bérénice, je n’ai eu qu’un seul pseudo qui, me rappelle un bien bel endroit des Alpes de haute Provence, – sauf pour la blague, évidemment. Mais il y a beau temps que je ne m’amuse plus de la sorte. Donc, inutile de me chercher ailleurs.

rose dit: à

Pas envie de les opposer et encore moims de les classer.
Mais deux ont fait ombre à la troisième.
Ai toujours aimè Rodin. Ses groupes. Le baiser. La jeuen femme à la chevelure. La dimension gigantesque de son travail qui poir moi ouvre sur sa puissance tellurique.

Et puis un jour, c’est comme une histoire d’amour, cela te tombe dessus enndekors de toute raison, ai découvert Camille dans l’Orangeraie.
Je n’ai pas envie que l’on assassine Rodin et loin de là.
Mais, dans le travail de Camille face à la matière, ai vu une émotion et une sensibilité qui me vont droit au coeur.
Sa manière à elle d’aller incliner ses personnages à la renverse jusqu’à la rupture de la chute.
Dw faire du bronze de la dentelle.
Dans la valse.

De nous montrer les enfants chuchoter graves et occupés.
De tracer la douleur immense de la femme à geloux rattrapant l’homme qui part, debout et lui tournant le dos.

Et puis toutes ses études ses sujets ses tous petits trucs qui marquent ses projets.

En terme d’espace,il est évident qu’ils n’ont pas la même occupation de l’espace. Mais faut-il que les choses soient grandes pour être belles ?

rose dit: à

la femme à genoux

pas la femme à chaloux

christiane dit: à

J.R -10h
Pourquoi Lâla me rappelle Ysé du « Partage de midi » ? Empreinte brûlante…
Le retour de Chine, le pont d’un paquebot, la renonciation à un engagement monastique, la rencontre avec Rosalie Vetch…
« le chemin de Dieu se trouve barré par un obstacle irréductible », écrira Claudel dans sa préface. L’œuvre du désir…
Les cinq grandes odes…
Et claquent les vagues des mots comme « L’esprit de l’eau », à perdre souffle :
« Soudain l’Esprit de nouveau, soudain le souffle de nouveau,
Soudain le coup sourd au cœur, soudain le mot donné, soudain le souffle de l’Esprit, le rapt sec, soudain la possession de l’Esprit!
Comme dans le ciel plein de nuit avant que ne claque le premier feu de foudre.
Soudain le vent de Zeus dans un tourbillon plein de pailles et de poussières avec la lessive de tout le village! »

Clopine dit: à

Les « jazzouillis », c’est joli, Chaloux !

Jazzi dit: à

« Leautaud, Jouhandeau, c’est kif-kif bourricot ? »

Non, Chaloux. Si j’ai confondu, au temps pour moi.

christiane dit: à

@et alii dit: 20 août 2018 à 10 h 53 min
Quelle puissance dans ces études de mains ! Le corps en mouvement plutôt qu’une pose académique et figée.

Jazzi dit: à

« Les « jazzouillis », c’est joli, Chaloux ! »

On sent que monsieur est musicien, Clopine !
Mais est-ce que ça swingue ou est-ce que ça chatouille ?

Paul Edel dit: à

la modération à libéré mon post de 5 h du matin sur Claudel et le pape

Jazzi dit: à

« Peut-on imaginer plus claire prise de position ? »

Non, Paul.

ed dit: à

@Chaloux

« le ruban t.ue-mouches » existe-t-il encore ?

Clopine dit: à

Ca fait les deux, c’est ça qui est ravissant ; moi tout ce que je peux associer à mon pseudo ce sont les « clopineries », c’est ach’ment moins élégant !

Bloom dit: à

Peut-on imaginer plus claire prise de position ?

Certes…
Mais contrition quelque peu tardive, quand on la met en regard des propos racistes & antisémites qu’il a tenus, puis sa soudaine conversion au gaullisme, comble du grand guignol.

1. Dans son Journal, à la date du 10 juillet 1940

« La France est délivrée après 60 ans de joug du parti radical et anti-catholique (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons). Le nouveau gouvernement invoque Dieu et rend la Grande-Chartreuse aux religieux. Espérance d’être délivré du suffrage universel et du parlementarisme. »

Le 24 septembre de la même année:

 » Ma consolation est de voir la fin de cet immonde régime parlementaire qui, depuis des années, dévorait la France comme un cancer généralisé. C’est fini… de l’immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des métèques, des pions et des instituteurs… »

La France enfin débarrassée des « juifs » & « métèques ». Et de ses professeurs et instituteurs. Difficile d’être plus clair.

2. Ensuite, il se fendra d’une ‘Ode à Pétain’ dans le Figaro pour fêter le 1er anniversaire du régime.

3. Enfin, lorsque le vent tournera, fin 1944, il couchera une ridicule ode à de Gaulle.
Claudel était un opportuniste : comme tous les pleutres, il s’est rangé du bon côté, du côté des plus forts.
Attitude parfaitement méprisable.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…comme çà,!…il, ne faut pas, rester coincés, sur, toutes les sculptures, de nos jours, déjà, c’est encombrant,…plus, que les tableaux,…

…et, aujourd’hui, il y a les moules, et moulages comme, aux silicones,…
…sans, parler, des reproductions, par les machinerie, à genres  » médailles « ,…

…s’extasier, pour rien,…il y a, le respect, du travail,…
…mais, travaillez, pour rien,…laisse, la place, aux médisances hors, normes, sur l’habilité,…
…copier/coller,…ou un plâtre, d’un artiste grec,…etc,…

…sans, payer, le prix fort, l’art, ne sert, à rien,…questions artistes et standing,…
…les Médicis, l »avait, bien compris,…
…au dessus, de la renaissance,…etc,…

closer dit: à

Pour compléter le texte de Paul Edel, ci-dessous un extrait d’un livre de Yehuda Moraly de l’Université Hébraïque de Jérusalem « Paul Claudel et les juifs ». Après une jeunesse très antisémite à la Drumont, Claudel vire complètement sa cuti dans les années trente, bien avant de connaître la réalité de l’extermination.
Je ne cite qu’une phrase, extraite d’une lettre écrite par Claudel au Congrès juif mondial en 1936 (il y a visiblement un « truc » pour empêcher les copiés/collés du texte):

« La législation abominable et stupide dirigée contre vos coreligionnaires en A1llemagne me remplit d’indignation et d’horreur. »

Chaloux dit: à

Ed, là où il y a du bétail il y a de la mouche. Le papier tue-mouches est une industrie florissante.

Petit Rappel dit: à

Clopineries c’est joli. Attention à ne pas tomber dans les clopinailleries! Là, c’est moins convaincant…
MC

Petit Rappel dit: à

Euh,La tragédie néo-sénèquienne apparait au XVIème siècle, bien avant la prétendue « répression dogmatique. » dont Bloom se fait l’écho.
Par ailleurs, la seule répression théâtrale dont on ait trace dans ces années-là, c’est l’édit d’Henri II s’attaquant au Privilège des Confrères de la Passion qui louaient leur salle pour un répertoire mi-sacré mi-profane dont n’a émergé, il faut le dire aucun chef d’œuvre impérissable.
Cela ne veut pas dire, voyez Jacques Schérer ou René Bray, , qu’il n’ait pas existé un théâtre baroque en France, au contraire, les scènes de choc du répertoire des Confrères n’étant pas sans point commun avec la Tragi-Comédie, et un théâtre étendu sur plusieurs années ne leur étant pas non plus inconnu.
Mais quoi? ni Jean de Schélandre et son Tyr et Sidon, ni Scudéry ou même Rotrou, n’ont produit de chefs d’œuvre dans l’absence de contraintes. Le Cid est la seule tragi-comédie qu’on joue encore. Puis la lassitude est venue devant ces pièces interminables et à rebondissements, telle la Belle Alphrède de Rotrou, et il a fallu inventer autre chose. Le choix d’une dramaturgie classique s’opère chez les grands Auteurs vers l’époque de Richelieu. On y voit la main du politique, à tort, et on oublie qu’elles ont eu du succès. Elles correspondaient donc à un besoin. Cela n’empêchait pas concurremment la tragi-comédie de connaitre ses dernières belles années. Mais le genre s’épuisait, sans un Shakespeare pour le relever.
L’Histoire du théâtre est un peu plus compliquée qu’on ne la résume d’ordinaire. Mais parler de répression dogmatique est carrément un non-sens.
MC

Paul Edel dit: à

dés 1941 Claudel avertit w.d Ormesson au Vatican de l épouvantable sort fait aux juifs et s indigne des grands prélats français qui
cautionnent le régime de Pétain.

closer dit: à

Rose, si vous passez en Touraine, vous devriez visiter le très joli Château de l’Islette, ou Camille Claudel et Rodin ont passé plusieurs étés. Ça vaut la peine:

http://www.chateaudelislette.fr/

Jazzi dit: à

« Mais le genre s’épuisait, sans un Shakespeare pour le relever. »

Quand Molière vint, MC !

rose dit: à

christiane
pour vous, avec mes excuses sincères si je vous ai heurtée

Un journaliste suisse m’a dit que mon oeuvre établissait un lien original entre âme et sexe. Je cherche, en effet, l’alliance de la joie des sens et de l’espérance de l’âme que tant de siècles et tant de théologiens ont séparées. Je heurte à la fois les chrétiens puritains et les matérialistes. Tant pis. Le sexe aiguise l’espérance de l’âme. L’étreinte appelle le sacré.

Dans son livre Ces maîtres que Dieu m’a donnés qui paraît dans la collection des éditions du Cerf où j’ai publié La Différence créatrice mon très cher confrère le Père Carré cite cette étonnante phrase de Thomas d’Aquin : « Pardonner aux hommes, les prendre en pitié, c’est oeuvre plus grande que la création du monde. » Et il ajoute lui-même : « La miséricorde est le propre de Dieu. Elle apparaît en toutes ses œuvres  » comme la première racine « . Toutefois chacun de nous la reçoit en même temps que la vie divine; elle est la plus haute des vertus. »

Le christianisme n’est pas une morale mais une mystique. C’est à partir de la mystique de l’amour que le feu chrétien reprendra. Sinon le christianisme se diluera dans une morale sociale que rien ne distinguera plus de la morale laïque des instituteurs de la belle époque. Et la mystique, on ira la chercher dans l’Orient extrême. C’est déjà commencé.

Le Diable est l’être pur par excellence. Lucifer, horrifié Par le projet divin de l’Incarnation, se révolta au nom de la Pureté. Les cathares ont senti cela, mais sont tombés dans le Piège. Le Mal, ce n’est pas la chute dans la matière, c’est le refus de la chair. L’angélisme est l’autre nom du satanisme. Qui méprise le corps cherche à l’avilir. Le puritain est un sadique, un bourreau en puissance. Le vrai mystique sait que le sexe rejoint le sacré comme le fleuve la mer.

J. Bourbon Busset, Bien plus qu’au premier jour.

tome x de son journal ; si j’ai bien compris publié in lettres à laurence

rose dit: à

oui closer ; elle y a fait la petite châtelaine

https://goo.gl/images/4yt3uM

et lui a fait poser un homme du pays, son sosie pour son Balzac, étonamment ressemblant.

christiane dit: à

Dans ce billet, cette phrase : « La lecture des Elégies de Duino, écrites en vers libres, renseigne presque autant sur Philippe Jaccottet que sur Rilke… »
Si je reste fidèle à la traduction de Lorand Gaspar pour Le Seuil, j’aime infiniment m’imprégner des pages de mon Pleiade : Philippe Jaccottet. Ses poésies, La Semaison (Carnets), Le bol du Pélerin (Morandi), Truinas (André du Bouchet), Les Notes du ravin, Ce peu de bruits…), autant de pages profondes et mémorables.
Je reviens à votre Dictionnaire amoureux des écrivains, mais cette fois aux pages réservées à Philippe Jaccottet. Ce que vous dites de sa poésie est très juste et de cette violence, cette âpreté qui cède peu à peu du terrain à la sérénité, aussi.
Oui, « sa poésie tend vers l’invisibilité, jusqu’à dissiper le tremblé de sa ligne d’horizon. ». A travers le verger, l’heureux brouillard des amandiers d’avril, est ainsi.
Et bien sûr les pages que vous réservez à Rilke. <Les élégies de Duino mais surtout Chant de l’amour et de la mort du Cornette Christoph Rilke et ces fragments :Notes sur la mélodie des choses (des textes inconnus si non par ouï-dire…). Vous terminez cet article par ces mots : « Tout le texte de cet évadé permanent est tendu vers l’ample chœur de l’arrière-fond, sa généreuse mélodie, ce paysage que les personnes, leurs mots et leurs gestes dissimulent derrière le rideau de l’atmosphère (…) Ainsi la vérité des hommes n’est pas en eux mais derrière eux. Mais qui se retourne pour chercher le paysage ? »
Vos billets cachent bien souvent ce paysage que l’on trouve dans vos livres.

christiane dit: à

@rose dit: 20 août 2018 à 13 h 06 min
Vous écrivez : « christiane, pour vous, avec mes excuses sincères si je vous ai heurtée »
Où ça ? quand ? Je n’ai souvenir d’aucun carambolage ni de tôle froissée !

rose dit: à

il y a qq jours ds le débat homme-femme.
pck vous êtes très pudique et que je ne voudrais pas avoir froissé votre sensibilité.

Jazzi dit: à

Avant sa rencontre avec Dieu derrière un pilier de Notre-Dame, le jeune Paul Claudel de dix-huit ans connut un premier éblouissement : « Rimbaud a exercé sur moi une influence séminale, et je ne vois pas ce que j’aurais pu être si la rencontre de Rimbaud ne m’avait pas donné une impulsion absolument essentielle. (…) Ah ! c’est au mois de mai 86, au Luxembourg. Je venais d’acheter la livraison de La Vogue où paraissait la première série des « Illuminations ». Je ne peux l’appeler autrement qu’une illumination. Ma vie a été complètement changée par ces quelques fragments parus dans cette petite revue… » (« Mémoires improvisés »).
En 1911, il confie à Paterne Berrichon, devenu le biographe officiel de Rimbaud et le mari de sa sœur Isabelle : « Il n’y a pas d’homme en effet dont la mémoire me soit plus chère, à qui j’aie plus d’obligations et à qui j’aie voué un culte plus respectueux qu’à Arthur Rimbaud. D’autres écrivains ont été pour moi des éducateurs et des précepteurs, mais seul Rimbaud a été pour moi, un révélateur, un illuminateur de tous les chemins de l’art, de la religion et de la vie, de sorte qu’il m’est impossible d’imaginer ce que j’aurais pu être sans la rencontre de ce prodigieux esprit certainement éclairé d’un rayon d’en haut. »
Plus tard, dans la préface aux « Œuvres » d’Arthur Rimbaud (Mercure de France, 1912) Paul Claudel écrit : « Si courte qu’ait été la vie littéraire de Rimbaud, il est cependant possible d’y reconnaître trois périodes, trois manières. La première est celle de la violence, du mâle tout pur, du génie aveugle qui se fait jour comme un jet de sang, comme un cri qu’on ne peut retenir en vers d’une force et d’une roideur inouïes (…)La seconde période est celle du voyant. Dans une lettre du 15 mai 1871, avec une maladresse pathétique, et dans les quelques pages de la « Saison en Enfer » – intitulées « Alchimie du Verbe ». Rimbaud a essayé de nous faire comprendre « la méthode » de cet art nouveau qu’il inaugure et qui est vraiment une alchimie, une espèce de transmutation, une décantation spirituelle des éléments de ce monde. (…)Troisième période. (…) Là Rimbaud, arrivé à la pleine maîtrise de son art, va nous faire entendre cette prose merveilleuse tout imprégnée jusqu’en ses dernières fibres, comme le bois moelleux et sec d’un Stradivarius, par le son intelligible. »
Enfin, dans un texte de 1940, adressant « Un dernier salut à Arthur Rimbaud », Claudel va encore plus loin : « Arthur Rimbaud n’est pas un poète, il n’est pas un homme de lettres. C’est un prophète sur qui l’esprit est tombé, non pas comme sur David, mais comme sur Saül. »

christiane dit: à

@rose dit: 20 août 2018 à 13 h 51 min
Rose, j’ai déjà écrit ici que j’aime vous lire. Vos fictions sont comme une vie réellement vécue. Vous pensez souvent en dehors de vous pour l’écrire. Pour vous, donc, ces lignes des Carnets du Grand chemin de Julien Gracq :
« Estuaire de la Somme, pays du miroitement et de la brume, où les linéaments de la terre à vau-l’eau se réduisent dans le paysage à quelques pures et minces lignes horizontales, mangées par les reflets de la lumière, et dont la légèreté irréelle fait songer à un lavis chinois. »

Petit Rappel dit: à

Rose
Fort intéressant, ce « Lucifer horrifié par l’incarnation » chez Bourbon-Busset parce que c’est totalement anachronique dans le texte de Genèse, et ne figure dans aucune tradition patristique ou conciliaire (Trente).
Pourtant, dans ses Pensées chrétiennes, éditées par Jacques Barchilon et Catherine Vellay-Valentin relues ces jours-ci pour un travail, un type comme Charles Perrault emploie la même image, dont le principal Traité d’Angélologie de l’époque, La Dévotion aux Saints anges, de Boudon, ne souffle mot
non plus que les sermonnaires du temps.
Les préfaciers, très justement, en signalent l’incongruité théologique (et ce ne sont pas des grenouilles de bénitier!)
Il faut donc que le mythe ait couru, de Perrault à Bourbon-Busset, peut-être sous la forme d’une légende, peut-être suite à une image augustinienne mal comprise, peut être sous cette double forme.
« La tradition fable errante qu’on recueille » disait déjà Hugo dans sa Fin de Satan.
Mais de Perrault à Bourbon-Busset, quel voyage, et quels drôles de paroissiens!
Ce sont les plus attachants.
Bien à vous.
MC

Delaporte dit: à

Bourbon-Busset était un peu trop amoureux de sa femme, il a voulu en faire un cinquième évangile, un christianisme à sa sauce personnelle, qui peut amuser certains lecteurs, mais être une perte de temps pour d’autres…

Bloom dit: à

Peut-on imaginer plus claire prise de position ?

Certes…

Mais cette contrition quelque peu tardive, quand on la met en regard des propos racistes & antisémites qu’il a tenus, puis sa soudaine conversion au gaullisme, comble du grand guignol.

1. Dans son Journal, à la date du 10 juillet 1940

« La France est délivrée après 60 ans de joug du parti radical et anti-catholique (professeurs, avocats, j.u.i.f.s, francs-maçons). Le nouveau gouvernement invoque Dieu et rend la Grande-Chartreuse aux religieux. Espérance d’être délivré du suffrage universel et du parlementarisme. »

Le 24 septembre de la même année:

» Ma consolation est de voir la fin de cet immonde régime parlementaire qui, depuis des années, dévorait la France comme un cancer généralisé. C’est fini… de l’immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des mét.èques, des pions et des instituteurs… »

La France enfin débarrassée des « j.u.i.f.s » & « mét.èques ». Et de ses professeurs et instituteurs. Difficile d’être plus clair.

2. Ensuite, il se fendra d’une ‘Ode à Pétain’ dans le Figaro pour fêter le 1er anniversaire du régime.

3. Enfin, lorsque le vent tournera, fin 1944, il couchera une ridicule ode à de Gaulle.
Claudel était un opportuniste : comme tous les pleutres, il s’est rangé du bon côté, du côté des plus forts.
Attitude parfaitement méprisable.

Chaloux dit: à

Bloom, à force de simplification, il y a des moments où vous devenez dangereux. L’histoire ne se fait pas avec des émotions, fussent-elles vertueuses, et on ne doute pas de votre vertu.

Ici, un récit beaucoup plus nuancé.

http://www.paul-claudel.net/homme/politique

rose dit: à

Christiane

merci pour la Somme que j’aime bcp…

Chaloux et Bloom

pardon mais quand même : et sa soeur ?

je veux bien la terre entière mais, et sa soeur ?

christiane dit: à

@Pat V dit: 20 août 2018 à 11 h 15 min
Formidable document ! Merci
A partir de la page 76, (« Le mouvement est la transmission d’une attitude à une autre »), une démonstration qui me laisse admirative jusqu’à sa rencontre avec la photographie.
Les expos actuelles montrent comme les artistes-photographes ou sculpteurs ont contourné cette image figée par superposition. La perception visuelle ne s’y oppose plus à l’expérience de la réalité. Ce que l’œil capte, ces éléments fragmentaires de la réalité sont corrigés par le cerveau et trompent le système visuel d’une façon étonnante.
https://www.youtube.com/watch?v=-pu2i3sf2hI
Je me suis passionnée pour les zootropes et la fabrication des folioscopes et toutes les illusions ‘optique avec les enfants.

Mais « l’homme qui marche » de Rodin, c’est du génie sans trucage !

Vous passez rarement mais avec de précieux documents.

Delaporte dit: à

Dans une lettre, le pape François fait le mea culpa de toute l’Eglise pour les affaires de pédophilie. Espérons qu’après cette dernière alerte, en Amérique, des mesures rigoureuses vont être prises, enfin. La papauté, depuis Jean-Paul II, n’a pas été assez réactive sur ce scandale, qui crée par la force des choses une extraordinaire répulsion anticatholique. Comment ne pas le comprendre ? Espérons que les paroles du pape ne resteront pas de vains mots :

«Avec honte et repentir, en tant que communauté ecclésiale, nous reconnaissons que nous n’avons pas su être là où nous le devions, que nous n’avons pas agi en temps voulu en reconnaissant l’ampleur et la gravité du dommage qui était infligé à tant de vies. Nous avons négligé et abandonné les petits.» Pape François

Chaloux dit: à

Sa sœur,Rose, c’est une épine dans le pied du lecteur : peu de visites, et il ne s’est pas déplacé pour l’enterrement. Avant-guerre (la seconde), il a piqué une crise en apprenant qu’allait avoir lieu une première rétrospective de l’œuvre de Camille. Il ne tenait pas à ce qu’on sache qu’il avait une sœur folle.
La première fois que j’ai vu les sculptures de Camille Claudel, c’était dans la chapelle du musée Rodin, j’avais dix-sept ans. Il a fallu ensuite que j’aille m’assoir dans le jardin pendant une bonne demi-heure. « Tout ce que l’homme a de plus profond à dire, il l’a gravé dans la pierre », Victor Hugo. Là, c’était une femme. Aucun souvenir des sculptures de Rodin ce jour-là. Camille avait tout éclipsé.

Jazzi dit: à

Avez-vous eu à connaitre la folie de l’un de vos proches, Chaloux et rose ?
Le cas de quelqu’un qui est passé de l’autre côté de la raison, qui a littéralement et irrémédiablement perdu la raison. C’est une situation déchirante et ingérable pour les parents, les conjoints ou les enfants.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…c’est, pas, les nuages, qui manquent, à l’horizon,…

…les vents, sociaux et politiques,…
…trouver, des abris,…des héritiers, pour quelles maturités,…

…l’indépendance civile et économique,…
…la santé, vers l’immortalité,…à nos propriétés privés,…etc,…

…et, la concurrence,…les banquiers et, systèmes de marchants, à souhaiter, votre mort,…
…le business, redéployer, les filets,de pêches, à St-Pierre,…Go,!…
…la paille et la poutre,…Ah,!Ah,!…
…à nos Cyclopes,…

christiane dit: à

Rose,
je n’ai pas répondu à votre citation car je ne me sens pas concernée par cette répression des religions. J’ai toujours vécu librement que ce soit sur le plan du corps ou de l’esprit.
La pudeur est exquise. Écoutez-la chantée par Gainsbourg et Birkin :
https://www.youtube.com/watch?v=Yje-kFrhwjQ

et alii dit: à

dans le cas de camille claudel,sa mère ne pouvait pas gérer la vocation de sa fille;question d’époque? de milieu social?IL n’y a rien de raisonnable à raconter sa vie intime sur un blog ;quant à le gérer !!!

Delaporte dit: à

Je voulais signaler à D (qui est actuellement sur Mars) que ce soir, en ce jour très chaud d’été, je vais pourtant manger des tripes. C’est un plat de passionnés.

gisèle dit: à

Que Rilke ait pris le virage Claudel me semble passionnant. Je rentrais chez moi,hier, découvrais le Billet Rilke,complexité annoncée. Mais Claudel frère & soeur, plus Rodin me semble encore plus complexe.Je ne suis spécialiste de rien du tout, j’ai vu jouer, j’ai lu Claudel; je connais l’histoire de Camille et Rodin. Deux réponses seulement 1) Jazzi,à propos de Cébès/ S.Agnel. Impossible de mener une analyse en 3,4 lignes,il faudrait raconter tte la pièce; hors de propos,ici,d’autant que j’ai lu les posts (extra) qui traitent de Claudel et la politique.Ce qui m’avait frappée c’était l’extraordinaire jeu théâtral sur une scène quasi vide où la mort est présente du début à la fin, mort de femmes, femme aimée; femme de pouvoir.Et le duo, le duel Cuny/Terzieff,puissance,pudeur.
*** Pour Rose. En fait, vous avez vite rectifié. Je voudrais essayer de dire 2 mots sur le château de L’islette , que j’ai visité plusieurs fois,à un moment où le tourisme était moins développé que maintenant; c’était un autre propriétaire,et il suggérait,avec précision, que Camille se réfugiait au château pour rencontrer une faiseuse d’anges.Et ce à plusieurs reprises.Et il semble que ce n’était pas une légende.Beaucoup moins romantique,le séjour au château. Par ailleurs,il y a 3,4 ans,je visitais une expo ,d’une sculptrice,dans un hôpital, à Paris.La sculptrice avait découvert ds les archives de l’hôpital,des registres du 19°S qui donnaient avec précision des informations sur le nombre incroyable de femmes qui s’y étaient trouvées enfermées sous des prétextes abusifs et sur la dénonciation de….voisins ou..et y étaient mortes dans un abandon complet sans que leurs familles puissent les voir. Considérées comme folles. Il faudrait que je retrouve mes notes, précises.Quand j’aurai un moment. Très belle expo,pour honorer ces femmes.

Delaporte dit: à

Dans une manchette spécialement consacrée au scandale de la pédophilie dans l’Eglise, Libération annonce qu’avec sa Lettre publiée aujourd’hui, le pape hausse le ton. C’est en effet une Lettre qui mérite la lecture, et vous pouvez en prendre connaissance sur le site du « Saint siège », gratuitement. Le Vatican s’est creusé la cervelle pour répondre aux victimes, désormais, et non plus aux coupables. Les actes de pédophilie sont considérés comme des « crimes », par le Vatican, et non plus seulement comme des péchés. Un grand pas a été selon moi franchi, encore faudrait-il qu’il soit compris et admis jusqu’à la base. Nous verrons.

Bloom dit: à

Chaloux, si citer les propos d’un écrivain verbatim rend quelqu’un dangereux, où va-t-on?
En revanche, le plaidoyer pro domo de la « confrérie » Claudel est d’une partialité tout à fait attendue. Toutes les couleuvres ne sont pas bonnes à avaler…

christiane dit: à

Rose,
un petit livre d’entretiens, à quatre mains, très fin, intelligent : La pudeur – Questions de caractère de Adèle Van Reeth et Eric Fiat Rien à voir avec la pruderie ou la coquetterie mais plutôt avec les piments !
https://www.lisez.com/livre-grand-format/la-pudeur/9782259249188
Nombreux auteurs cités, références abondantes.

gisèle dit: à

Suite à 10h10. En fait,internet m’a tiré le fil précis.
L’exposition avait lieu à la Chapelle de la Pitié-Salpêtriere. La sculptrice était Mâkhi Xenakis ( la fille de…)Elle avait donc trouvé dans les archives de l’Hôpital la trace de ces femmes. Depuis Louis XIV … et jusqu’à Charcot et au-delà, plus de 8000 femmes y ont été enfermées, mendiantes, épileptiques, adultérines, juives, protestantes…donc des folles! dont ON voulait se débarrasser.
L’expo – des silhouettes de toutes sortes- avait pour nom « les folles d’Enfer de la Salpêtrière ». Le site de Mâkhi Xenakis ( née en 1956) est remarquablement fait.
Nul désir de faire l’amalgame entre Camille et Les Folles d’Enfer…..quoique..il faut parfois se garder d’aller trop vite.
Mâkhi a publié un livre.

Chaloux dit: à

Bloom, ne me dites tout de même pas que c’est à l’ENS de Saint-Cloud qu’on vous a appris à empiler les citations hors contexte, je ne vous croirai pas. c’est la méthode des petits journaux de chantage. Vous valez mieux que ça.

Petit Rappel dit: à

Gisèle
Avez-vous pu consulter ces registres? Ce sont peut-être les archives les plus difficiles à consulter, même lorsqu’elles datent d’un bon siècle.
Les deux seuls registres nominaux que j’ai pu consulter étaient à la Bibliothèque des Hôpitaux de Paris, sans qu’on puisse dire de quel fonds il venaient.
Autrement, il manque toujours les registres Blanche sur Nerval. Je pense à Blanche parce que là, il subsiste des traces de la mort d’Esther Halévy, fille de Fromenthal ou de Léon, je ne sais plus. Mort consécutive à une thérapie musclée.
Ce qui prouve qu’il n’y avait pas que les Claudel à envoyer à l’asile une femme déséquilibrée. On pourrait aussi, tout compte fait, intenter un procès aux Hugo pour avoir enfermé Eugène, un peu vite sacré génie.
Ce qui est intéressant, ici, ce n’est ni le diagnostic, ni le traitement, mais l’ubris d’un Claudel ou d’un Hugo, qui à travers leurs créations, côtoient souvent ces abimes-là. On faisait allusion tout à l’heure à Tete d’Or.
Bien à vous.
MC

Pat V dit: à

christiane dit: 20 août 2018 à 15 h 46 min

Excusez-moi christiane de vous répondre en décalé, mais occupé par la vie, etc…etc…
C’ est justement votre précédente remarque sur le mouvement chez Rodin qui m’ a fait cherché ce document qui est un classique et que j’ avais lu, il y a fort longtemps dans la collection idées/arts chez Gallimard. Je crois d’ ailleurs que ces entretiens furent les premiers à être publiés dans cette collection.
J’ ai gardé dans cette même collection le Paul Claudel, la peinture hollandaise et autres écrits sur l’ art Gallimard 1967.
L’ histoire de la folie et son rapport avec la création artistique était un sujet d’ époque. On internait Camille Claudel en 1910 et en 1920 on notait la génialité des travaux dans les asiles psychiatriques avec la thèse de Prinzhorn introduite chez les surréalistes par Max Ernst auprès de Breton notamment.
Il existe tout un champs mal élucidé sur les fous et les hommes avant l’ art brut. C’ est tout le travail de recherche de Marc Décimo en ce moment.
Par ailleurs, l’ univers très mal connu de la folie interrogeait des critiques d’ art, notamment François Lehel qui parle d’ art démentiel à partir des impressionnistes, état diffus de pensée qui aboutira à sa pointe extrême par l’ exposition sur  » l’ art dégénéré  » par les nazis. Camille Claudel était  » démente  » du fait de sa maladie et aussi par sa forte personnalité créatrice. Cela a du doublement inquiéter le frère!
A +.

Pat V dit: à

Cela va dans le sens de  » l’ ubris  » signalé par Petit Rappel…

Bloom dit: à

empiler les citations hors contexte,

Chaloux, les dates auxquelles M. Paul Claudel a consigné ses propos dans son « Journal » suffisent amplement à la mise en contexte de ceux-ci. Pourquoi nier l’évidence? Ne me dites tout de même pas que vous avez besoin d’un dessin!

x dit: à

« C’est la méthode des petits journaux de chantage » : je n’en connaissais pas l’existence avant de lire « Faillite », le roman (que je trouve tout à fait remarquable) de Pierre Bost.
Ça existe encore ?

Chaloux dit: à

Bloom, un homme de soixante-dix ans, grand bourgeois, né sous le Second-Empire, ne pouvait pas avoir la même perception de la république que vous.
Dates? Vos raccourcis ne sont pas non plus sans poser problème. 40… 44. Je ne cherche pas défendre Claudel, mais vos méthodes… vraiment…me choquent.
Qu’en pense notre ami Pierre Assouline? J’aimerais bien le savoir, lui grand spécialiste de la période.

christiane dit: à

@Pat V dit: 20 août 2018 à 19 h 15 min
Merci pour votre réponse qui soulève tant de questions. j’ai eu grand plaisir à lire ce livre entretiens avec Gsell que vous avez mis en lien.

Paul Edel dit: à

Ah Claude… oui, je sais, Claudel- le- bigot, Claudel et son ode aux paras au temps de Dien bien Phu, Claudel le soi-disant « pétainiste »(alors que ,comme Gide, il s’est très vite repris, écoeuré,.. dressé contre Pétain et il a condamné les cardinaux ralliant Pétain) , Claudel cracheur de phrases baroques, Claudel brutal dans ses jugements, Claudel pas raffiné, Claudel et son symbolisme démodé, Claudel et son verset qui broie tout, vertigineuse machine à images qui brassent le temps, l’espace, le dessous et le dessus du cIel.. Il est un artificier qui re-illumine les certitudes catholiques, triomphe , Magnificat du catho farouche.. Claudel qui parle direct à Dieu avoue : »Quant à moi, je suis exilé sur la terre, ne me laisse pas tout seul »..
Une sorte d’irruption lyrique, de cataclysme,de volcan de la langue francaise. ;claudel ose être lyrique, Claudel ose des éclairs farouches à la Rimbaud.. quel manque de gout, de finesse, de décence dans les salons parisiens…. , mais Claudel est à la fois cosmique, énorme, rigolard et tonitruant, il jette une grande semence verbale sur son siècle, c’est un génial emmerdeur avec sa lecture biblique pythique. Oui, chez Claudel tout est abrupt, vertical, sauvage, familier ou solennel en même temps.. Il asphyxie et déborde dans son ahurissant mouvement océanique de son verbe.. le lecteur pas prévenu ,. Oui, ca demande effort, un temps d’accommodation pour le lire et le comprendre…. . il est un écrivain de haute mer… il faut connaitre un peu la Bible..il faut aussi un amour – connaissance du Moyen âge pour apprécier la fresque naïve, fruste, si épurée ,dans ses teintes franches de « l’annonce faite à Marie ».. Claudel décale tout, aspire tout. : passion brulée, énormité+ faste, Eschyléen parfois, cocasse réaliste boulevardier à d’autres moments (le début du » Partage de Midi ») Il marche vers Dieu comme un vieux paysan têtu sous la grêle des quolibets de certains de ses amis la NRF..et soudain il confesse : »Ma vraie patrie :le fouillis et le tohubohu, la sinuosité et le détour ».. quel immense bonhomme !.. comme Hugo, Claudel se prend pour une bouche d’ombre sacrée. Un prophète soudain en lévitation.. Il est un marteau- pilon dans sa bataille de la religion.. et soudain -surprise- émerge un paysagiste raffiné dans « Connaissance de l’Est » . Son côté grandes orgues et Liturgie pour temps de Couronnement le fait avancer , chamarré de sa foi de Dieu. Il est presque comique de somptuosité face à un Bernanos ,nu, pauvre, intime, démuni, inquiet, avec son curé de campagne et sa soutane déchirée, son mauvais vin dans un verre à moutarde dans un patelin d’alcooliques et de braconniers. Quelle antithèse mais..ces deux là ils sont tout ce qu’on peut respecter. Quand j ‘entends les premières répliques du « partage de midi », toujours le même choc.

Delaporte dit: à

« Quelle antithèse mais..ces deux là ils sont tout ce qu’on peut respecter. »

Je suis entièrement de votre avis, PaulEdel. Hélas, notre triste époque manque de respect envers ses phares ; étonnons-nous si après on se dirige vers le néant. Etonnons-nous si sur ce blog on lit ces quelques commentaires de mauvaise foi (Bloomm, Ed…) qui me font bel et bien penser que je vis entouré de punks nihilistes ! Claudel et Bernanos sont des contre-poisons magnifiques, si proches de nous et de nos apories universelles.

Chaloux dit: à

Prologue de L’annonce faite à Marie.

C’est vrai que ça ne manque pas de puissance.

https://www.youtube.com/watch?v=TXUxrVrY8dE

(Par Alain Cuny, probablement celui que Jazzi dénomme Cluny dans ses jazzouillages).

Clopine dit: à

cHALOUx,c’est quo l’ENS de Saint-Cloud ? Je croyais que l’ENS, c’était la rue d’Ulm ?

christiane dit: à

@Et Alii – 19h30
Dans cet article, ces lignes :  » Honoré de Balzac et Virginia Woolf ont probablement présenté une psychose maniaco-dépressive (maladie nommée aujourd’hui trouble bipolaire), John Nash, génie mathématicien était atteint de schizophrénie, Paul Verlaine était alcoolique, Antonin Artaud souffrait d’hallucinations, Vincent Van Gogh aurait souffert d’accès psychotiques, etc. La folie fascine, d’autant plus qu’elle est une composante du génie créatif. »

Lire ces lignes m’a rappelé un souvenir. Lors d’une visite à l’hôpital Sainte-Anne (Paris XIVe) au musée d’art et d’histoire de l’hôpital où l’on découvre des œuvres appartenant la catégorie de l’Art Brut (telles celles de Guillaume Pujolle, Aloïse Corbaz, Albino Braz) d’autres réalisées au sein d’ateliers thérapeutiques , je me promenais entre les pavillons, découvrant les arbres (une soixantaine d’espèces), les allées couvertes, (même un sentier botanique), les jardins, des abeilles et leurs ruches, des sculptures dont le lion couché de l’exposition universelle et lisant le nom des allées : Antonin Artaud, Guillaume Apollinaire, Camille Claudel, Henri Michaux, Franz Kakka, Paul Verlaine, Charles Baudelaire… Cet hôpital a été un haut lieu de rencontre entre surréalistes, psychanalystes et écrivains.
Mais je n’oubliais pas les six pavillons dédiés aux hommes et six dédiés aux femmes… où des gens souffrent même si la parole remplace souvent les doses massives de neuroleptiques qui étaient avant le seul remède apporté à ces malades.

et alii dit: à

Artaud fut hospitalisé à Rodez à la demande de Robert Desnos. Nous apprenons que Ferdière l’aura non seulement sauvé d’une mort provoquée par la famine, mais aussi extrait de la maladie dans laquelle l’écrivain s’enlisait, lui permettant ainsi de renouer avec l’écritoire. La suite sera moins idyllique. Lorsque la famille et les amis d’Artaud chercheront à lever l’hospitalisation d’office, Ferdière s’y opposera en « jouant le psychiatre jusqu’à la caricature », écrit Emmanuel Venet qui, néanmoins, lui donne « médicalement, humainement et littérairement » raison.
Venet nous montre comment sous l’occupation, responsable d’un hôpital psychiatrique, Ferdière désobéit fermement à l’ordre vichyste d’affamer les malades mentaux. Celui-ci recherche les poètes publiés et lus : nous croisons ainsi les figures de Crevel, Desnos, Breton et Michaux pour qui Marie-Louise, son épouse, va quitter Ferdière. En revisitant ce « cas », Emmanuel Venet explore la relation entre médecine et littérature et met souvent en tension l’écriture d’Artaud et l’impossible à écrire de Ferdière. Et l’auteur de conclure sur le nouage entre psychiatrie et lettre : « Coupable Ferdière ? Oui, si c’est pécher que de laisser la langue intacte et de mourir sans œuvre, non pas recroquevillé sur son énigme mais s’offrant en pâture à tous ceux que la poésie brûle ou nourrit. Coupable d’être resté à hauteur d’homme malgré la tentation de se faire plus grand que soi et la volupté de se faire haïr [5]. »

closer dit: à

Le 11h51 du commissaire politique est entièrement pompé sur Wikipédia, une notice à 90% à charge qui réussit l’exploit de ne pas parler des prises de position de Claudel en faveur des ju.ifs dès les années trente…

Elle mentionne tout de même au détour d’un paragraphe que « À partir d’août 1941, le Journal ne parle plus de Pétain qu’avec mépris. »

Comme opportunisme on fait mieux car en août 41, la défaite de Hitler était loin d’être acquise.

Je reprends la citation donnée par Yehuda Moraly de l’université hébraïque de Jérusalem:
extraite d’une lettre écrite par Claudel au Congrès jui.f mondial en 1936:

« La législation abominable et stupide dirigée contre vos coreligionnaires en A1llemagne me remplit d’indignation et d’horreur. »

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’était pas non plus très « opportuniste » d’écrire cela au Congrès j.uif mondial EN 1936 quand on appartient au camps catholique conservateur.

Un autre extrait du livre de Yehuda Moraly:

« En 1941 (1941!) Claudel écrira la fameuse lettre
au Grand Rab.bin de France, la lettre à Erwin Maria Landau publiée par Hélène de Saint Haubert. Et de nombreux passages du Journal le montrent sincèrement bouleversé par les souffrances endurées par les J.ui.fs.
Rappelons qu’à la même époque la plupart des intellectuels français ne montrait pas
la même compassion. »

Mais le commissaire politique a ses fiches bien à jour. Elles sont sans appel: « Claudel, Paul, catholique conservateur, à bannir. »

gisèle dit: à

Petit Rappel.19h07 .Je n’avais aucun titre qui me donnait l’autorisation d’avoir accès aux « archives de l’assistance publique ».Les registres donnent-ils des précisions? Le site de Mâkhi Xenakis est très bien fait,elle donne même son adresse mail. Il y a une video et l’image du livre qu’elle a écrit.Intéressant. L’exposition était passée de la chapelle St-Louis de la Salpêtrière,au jardin. Peut-être y est-elle encore ?
Cela m’avait intéressée, c’est peu dire.Que « personne » n’ait eu l’idée de mettre le nez dans ces archives…il est vrai que la Salpêtrière est un « hôpital »…sans plus.
Je me garde d’en tirer des conclusions sur le cas de Camille Cl. En tout cas, qui que ce soit qui l’ait fait enfermer,ce fut pour elle la fin de tout. Le sujet est très vaste ,il touche de près à l’art et à la création, à la vie tout simplement .
Enfermait-on les hommes aussi facilement ? Voir le cas de la famille hugo, que vous citez.

closer dit: à

J’ai posté mon dernier commentaire avant de voir le 20h23 de Paul Edel qui écrase les nains qui ont parlé de Claudel sans en rien connaître ou à peu près.

Irremplaçable Popaul, quand il veut…

closer dit: à

Bon, parlons d’autre chose…J’ai vu « Danse dans les allées ». D’accord avec Annibal et Christiane sur cet excellent film, émouvant, bien joué, fin, sur l’amour difficile entre un jeune manutentionnaire qui vient d’être embauché dans un supermarché et une collègue mariée. L’action se déroule dans une ambiance très particulière, avec d’autres personnages très attachants . Cela se passe en ex-RDA et ça se voit très vite. C’est un autre aspect intéressant du film.

Je n’ai pas recherché vos commentaires, mais je ne me souviens pas que vous évoquiez Kaurismaki. Beaucoup de critiques le font et, « sans vouloir me vanter » (hé, hé!), je ne les ai pas attendus pour faire le rapprochement. C’est un cousinage dont Thomas Stuber n’a pas à rougir, d’autant moins que son film a sa propre et forte personnalité.

closer dit: à

« Une valse dans les allées », pardon…

Chaloux dit: à

Oui, mais Paimpopol, on lui avait dit : un seul petit bonbon rose.

Petit Rappel dit: à

Non, les registres consultés donnaient les noms, mais aucune précision symptomatique,
ni d’état-civil. Ceux qui ne le furent pas, et ils auraient du dater d’après 1870 étaient encore couverts par le secret médical! Des fois qu’on irait fouiller dans leur descendance, je présume.
Pour les hommes, à partir du moment ou ils perdaient tout contact avec les normes sociales et comportementales, oui. Le cas Eugène Hugo a été traité par Esquirol qui a interdit les visites du frère pour sauvegarder ce qui restait d’espoir de voir son patient retrouver une lucidité.
Quand les accès étaient intermittents, il pouvait il y avoir retour dans le monde réel. Le cas le plus connu étant Nerval.
Quand c’est irrémissible, c’est l’enfermement. Maupassant enfermé est moins que l’ombre de lui-même. Il est vrai que selon les Mémoires de son Valet, François Tassart, on l’a empêché de se suicider à Nice. Goncourt écrit « on dit que Maupassant commence à s’animaliser »
la rivalité née des tréfonds de la personnalité peut détruire un etre. Folie d’Eugène face à Victor qu’après 1820 il n’a pas réussi à surpasser. Paranoia de Camille Claudel envers Rodin qui détruira la sculptrice. à la décharge de ce dernier, c’était un sacré cavaleur qui ne visitait pas que les Cathédrales de France. Rose Beuret, l’officielle, qui devint bien tard Madame Rodin, était bien placée pour le savoir. De ce coté là, égalité avec Hugo, Victor.
Bien à vous et à Closer.
MC

Petit Rappel dit: à

Christiane, je pense que nous serons d’accord, ce n’est pas la maladie qui explique le génie. Sinon on tombe dans Les Indiscrétions de l’Histoire du bon Docteur Cabanès. Je ne nie pas le role de la pathologie parfois, mais la force créatrice fait toute la différence.
Bien à vous.
MC

Jazzi dit: à

C’est « Valse dans les allées », closer ! Moi j’y ai surtout vu l’unité classique de temps, de lieu et d’action dans ce film. Une théâtralité en hangar sans lumière du jour. Et, fort heureusement, peu bavard ! Il faut dire à Delaporte, qui m’en a fait le reproche, que ce film n’est pas un éloge du travail. Un film réaliste sur un hypermarché où même les professions subalternes demandent une grande dextérité. Plus qu’à Kaurismaki, moins j’ai pensé au ticket Handke-Wenders des débuts, closer…

Pat V dit: à

et alii dit: 20 août 2018 à 20 h 50 min

Qui est ce Vernet?
Peut-être vaut-il mieux se référer au Artaud et l’ asile en deux tomes.
Le premier par André Roumieux – au-delà des murs, – la mémoire où il est question de la récupération des dossiers psychiatriques concernant directement Artaud.
Le second par Laurent danchin- le cabinet du docteur Ferdière – chez Séguier en 1996 qui est un dossier très solide pour la réhabilitation de Ferdière quand à la sauvegarde de la bonne santé d’ Artaud. On sait désormais que le laudanum procuré par ses « amis » parisiens aura mis une touche finale à ses pérégrinations verbales…

Jazzi dit: à

C’est-à-dire que nous sommes tous un peu plus ou moins fous, MC, mais les artistes plutôt plus. Ce n’est pas à Nice, mais à Cannes, que Maupassant à tenté de se suicider avant son dernier enferment.

christiane dit: à

@Petit Rappel dit: 20 août 2018 à 21 h 34 min
Oui, M.Court, nous sommes d’accord !

Pat V dit: à

ce n’est pas la maladie qui explique le génie. Petit Rappel.
C’ est déjà ce qu’ affirmait Prinzhorn dans son fameux livre ( seulement traduit chez Gallimard en 1984 ! ) que l’ on ne pouvait tirer une nosologie pathologique des dessins des internés psychiatriques. Que les dessins décrivaient une personnalité créatrice en soi.
Ce qui ne va pas sans ambiguïté dans le sens on l’ on accepterait alors la folie comme génialité. Or, tous les dessins de fous ne sont pas géniaux et loin de là, même!

Pat V dit: à

C’est-à-dire que nous sommes tous un peu plus ou moins fous, MC

Non Jazzi ( je réponds car la question est publique 😉 )
La démence, c’ est l’ affaire de l’ art 😉
J’ avais lu un livre très (?) sérieux (?) sur la paranoïa et la création où il était dit que Aragon n’ aurait pas pu écrire sans une certaine dose de personnalité paranoïde…( Textes à l’ appui.)

closer dit: à

« Lettre de Paul Claudel au grand rabbin de France. Document communiqué aux internés du camp de Drancy par JVJrae Annette Monod-Leiris, déléguée de la Croix-Rouge, en 1942. »

L’admirable lettre de Paul Claudel au grand rabbin de France date du 24 décembre 1941. En voici l’essentiel:

« Je tiens à vous écrire pour vous dire le dégoût, l’horreur, l’indignation, qu’éprouvent à l’égard des Iniquités, des spoliations, des mauvais traitements de toutes sortes dont sont actuellement victimes nos compatriotes Israélites, tous les bons français et spécialement les catholiques. J’ai toujours trouvé en eux non seulement des esprits ouverts mais des coeurs généreux et délicats. Je suis fier d’avoir parmi eux beaucoup d’amis. Un catholique ne peut oublier qu’Israël est toujours le fils aîné de la promesse, comme il est aujourd’hui le fils ainé de la douleur. Mais « Bienheureux sont ceux qui souffrent persécutions pour le justice».* Que Dieu protège Israël dans cette voie rédemptrice. « Je ne serai pas toujours irrité, » a dit le Seigneur par la voix de son prophète.
Agréez l’expression de mes sentiments les plus distingués.
Paul Claudel Ambassadeur de France »

Comme opportuniste, on fait mieux!

christiane dit: à

@closer dit: 20 août 2018 à 21 h 22 min
Oui, Closer un film qui revient en mémoire, longtemps après l’avoir vu. Ainsi le bruit de la mer écouté dans la descente du chariot-élévateur, ainsi le biscuit au chocolat pioché dans la poubelle des denrées périmées qui deviendra le minuscule gâteau-anniversaire, ainsi ce silence têtu quand Bruno pose des questions à Christian, ainsi les pauses-café où Marion et Christian s’apprivoisent, et ces prises de vue plongeantes dans le magasin, les allées, toujours glauques, sombres, et ce bruit de vagues quand Christian regarde Marion… C’est un film sobre… On pense au cinéma de Kaurismäki (Le Havre – Au loin s’en vont les nuages…). Un drame social et du merveilleux. Film émouvant, tendre et humaniste de Thomas Stuber.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…si, les fous, n’existaient, plus,…( difficile à concevoir ),…

…il faudrait, en concevoir, par tout, les truchements possibles, et imaginables, déjà, par une haute – autorité, de diplômés, lier, aux industries pharmaceutiques,…
…avec, des provocations appropriées, pour déclenchés, les humeurs compatibles, aux formes de maladies associées,…désirées,…
…Ah,!Ah,!…
…des malades imaginaires, pour remplir, le rôles de fous, à distribuer,…

…qu’est ce qu’il n’y a, pas, comme personnel, qui s’en lèche, les babines,!…

…et, maintenant, au bain,…etc,…

Jazzi dit: à

Aragon est un personnage de fiction créé par un romancier préfet de police, qui n’a pas hésité à trafiquer l’état-civil pour cela, Pat V. Ne portant ni le nom de son père ni celui de sa mère, on lui a fait croire que ses parents étaient morts à Madrid dans un accident, que sa grand-mère était sa mère adoptive, que sa vraie mère était sa soeur…. La vérité lui sera révélée à vingt ans, à l’occasion de son départ pour le Front. Là dessus, allez donc vous construire votre propre identité ! Au bout du compte, je le trouve très équilibré, moi, le Louis Aragon…

Jazzi dit: à

Aragon-Claudel, celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas…

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