de Pierre Assouline

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La République des livres
Malaparte du mauvais côté

Malaparte du mauvais côté

Que faire de Curzio Malaparte ((1898-1957) passé l’état de sidération dans lequel laisse la lecture de ses chefs d’œuvre Kaputt (1944) et La Peau (1949) ? Ces deux romans ont été durablement porté aux nues mais étrangement, cela n’a pas suscité une curiosité pour leur auteur. On les dirait sans écho ni descendance. A l’occasion du 120èmeanniversaire de sa naissance, une soirée lui est consacrée le13 septembre à 19h, à l’Institut culturel italien à Paris, avec débat et projection de son unique film Le Christ interdit (1951)) ; parallèlement,  Maria Pia de Paulis, maîtresse d’œuvre d’un Cahier de l’Herne « Malaparte » (365 pages, 33 euros) fait de contributions de spécialistes italiens et français et de textes de l’écrivain dont bon nombre sont inédits dans les deux langues, a formé le projet de l’y révéler. Rien moins que le débarrasser de ce qui empêchait de le connaître : sa réputation.

Or le problème avec les clichés qui lui collent aux basques, c’est qu’ils ne sont pas tous dénués de fondement , qu’il s’agisse du cabotinage, de l’égocentrisme, de l’exhibitionnisme, des bons mots assassins, du cynisme, de sa puissance de travail, du culte du moi, du goût de la manipulation et de la polémique, de l’opportunisme tour à tour fasciste, antifasciste, maoïste, du correspondant de guerre qui romançait, du rhéteur aux emballements boursouflés. Simplement, ces lieux communs ont fait écran devant l’essentiel.Car cet auteur-là sut comme nul autre restituer le tremblement et l’effroi des hommes face à la guerre, ce paysage qui vous tire dessus.

C’est peu dire qu’il fut l’artisan et la victime d’une réception ambivalente et polémique de son œuvre et qu’il le paya longtemps. A trop l’essentialiser comme italien, on est passé à côté de l’universalité de ses grands romans, et même de son essai si européen Technique du coup d’Etat(1931). Il émerge de ce Cahier de l’Herne le portrait d’un homme saisi à contre-jour, plus isolé et solitaire qu’il n’y parut. Le jeune engagé volontaire de 1914, soldat d’infanterie de la Légion garibaldienne intégrée au 4èmeRégiment de marche de la Légion étrangère, promu officier dans une brigade de chasseurs alpins lorsque l’Italie renonça à la neutralité et qu’il put continuer à se battre sous son propre drapeau, ce jeune homme est demeuré intact en lui toute sa vie.ITALIE - CURZIO MALAPARTE

Malaparte, commandant d’une section d’assaut lance-flammes, aura vu l’horreur et vécu la barbarie durant ces quatre années et ne s’en sera jamais remis. On pourrait le dire né en 1914 et mort en 1918, comme tant d’autres (Céline, Hemingway). La guerre, impossible d’en sortir. D’ailleurs,La Révolte des saints maudits (1921), son premier livre et le moins connu, est selon lui le plus important car il est la matrice de l’œuvre. Il y est tout entier en sa blessure originelle.

Ce Cahier de l’Herne reproduit entre autres un article terrible dans lequel Malaparte évoque une manifestation d’anciens combattants contre la vie chère à laquelle il a participé le 1ermai 1919 place de la Concorde à Paris. Pour les disperser, les agents de police matraquèrent les vétérans encore dans leurs oripeaux bleu horizon : « C’est ce jour-là que je sentis obscurément que ma génération avait perdu la guerre ». Mais Malaparte, c’est aussi un compagnon de route du fascisme jusqu’à la rupture en 1933, emprisonné, assigné à résidence, exilé de l’intérieur malgré sa fidélité au Duce, un enthousiaste de la colonisation de l’Ethiopie.

Il a toujours été au cœur de l’Histoire en marche, acteur de l’histoire immédiate à commencer par celle des deux guerres qui ont secoué le siècle européen. Sauf que lui la raconte dans un genre à part, à mi-chemin du reportage en première ligne et de la fiction du réel : la narration de témoignage.

Il était né Suckert à Prato (Toscane). Mais pourquoi passe-t-on de Kurt Suckert à Curzio Malaparte ? Non parce que Bonaparte était déjà pris, ça c’est pour les journalistes, mais parce que Suckert, quoique autrichien, fleure bon le pangermanisme, alors que Malaparte, nom de l’oncle, sonne si bien italien, et en plus, ça signifie «  »du mauvais côté » », ce qui est délicieusement prémonitoire. La démocratie parlementaire lui répugnait à proportion de son attachement aux valeurs de l’esprit républicain. Peut-être parce que la première offrait le spectacle mou de sa faiblesse et de sa médiocrité, comme si tous les idéaux de fer dont elle était porteuse s’étaient réfugiés dans le second.

Il y a plusieurs années, Maurizio Serra lui a consacré une biographie remarquée Malaparte, vies et légendes (608 pages, 22,50 euros, Grasset) pour l’élégance de l’écriture, la richesse de l’enquête et la finesse des analyses. Ce qui n’allait pas de soi avec un animal tel que Malaparte. On ne fait pas plus piégeux tant le mensonge épouse si naturellement le mouvement de son âme et la plupart de ses attitudes ; il persuadait d’autant plus aisément son entourage de la véracité de ses inventions qu’il en paraissait lui-même si convaincu ; mais un mensonge qui, dès ses plus jeunes années, s’ennoblit par la littérature, sa mythomanie romanesque s’enracinant dans une mythologie poétique. Ce qui est bien le moins pour qui ne sera jamais fidèle qu’à Chateaubriand, et préfèrera les chiens aux humains.

Fabulateur mais pas mystificateur, il n’a cessé de malaxer l’Histoire pour en faire la matière première de son œuvre, manière de signifier son mépris à ce paquet d’événements qui s’avance pompeusement précédé d’un grand « H », quand la littérature doit s’affirmer avec une grande hache. De ce portrait critique, modèle de ce que devrait être l’exercice d’admiration, il émerge comme un amoureux de la force dans toutes ses expressions, fussent-elles les plus totalitaires en politique, du fascisme au communisme de guerre. Là se trouve le nœud de sa cohérence et de sa constance.

La force, l’ordre, le protocole, l’épure, les masques : il y a du Mishima en lui. Il a pareillement le culte du corps et de la forme, et à l’intérieur, une puissante névrose d’échec. L’empathie de Maurizio Serra pour son personnage est sans indulgence car elle se déploie en permanence sur la crête de ses contradictions :

« Il aura réussi à donner l’impression de la spontanéité, du trop-plein d’émotion et d’indignation, là où il fut le plus froid et le plus sinueux des auteurs » écrit-il.

Au fond, le paradoxe de Malaparte s’inscrit dans sa fascinante maison de Capri. Tout sauf une villa : cet « autoportrait en pierre » était un bunker à la beauté sévère, à l’allure austère, au confort ascétique, mais dont la cave regorgeait de grands crus.

(« Curzio Malaparte en 1948 » ; « Casa come me » Photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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599 Réponses pour Malaparte du mauvais côté

Jazzi dit: à

« La force, l’ordre, le protocole, l’épure, les masques : il y a du Mishima en lui. »

Oui, et aussi un peu du Louis Aragon, Passou, dans son art du mensonge ou mentir-vrai ?

Jazzi dit: à

J’achève la lecture de « Théâtre-roman » d’Aragon. L’un de ses livres les plus importants, de sa dernière période…

Clopine dit: à

Je ne connais pas Malaparte, sauf sa sulfureuse réputation et sa villa, cette folie, vue chez Godard, mais plus j’avançais dans l’article de notre hôte, plus je sentais un recul, un refus chez moi, comme une répugnance. Jusqu’à la référence au japon, incluse. Faudra quand même qu’un jour je m’interroge sur ces refus de curiosité que je m’accorde ainsi (comme pour Conrad, et sans doute pour les mêmes obscures raisons); pourtant, je ne me reconnais pas d' »ennemis » dans la littérature ?

Bref.

Petit extrait de la discussion entre Clopinou et son grand frère, hier au soir, autour de la table…

Ca discutait philo.

Ou plutôt pratique philosophique, ce qui n’est pas tout-à-fait la même chose et qui, d’après le grand frère « n’a jamais empêché personne de devenir un gros facho »…

« Certes », a répondu le Clopinou, « mais comme disait Gide qui répondait « Victor Hugo, hélas ! » à ceux qui voulaient connaître le plus grand poète français, eh bien, c’est « Heidegger, hélas !  » qui est le plus grand philosophe du vingtième siècle… »

Je crois franchement qu’il a bien résumé la chose…

hamlet dit: à

« du mauvais côté » ? et si c’était parfois le bon ?

le « monde de la culture », en Italie ou en France ou ailleurs… un monde pas très sympatoche, beaucoup d’hypocrisies, de ronds de jambe, de faux semblants etc…

comment ne pas comprendre, ou ne pas trouver complètement justifié que certains comme Malaparte, Gary, Bernhard etc…. aient eu quelques réticences à jouer le jeu selon les codes en vigueur.

à faut-il donner raison ?

qui est du bon côté ? lui ou les autres ?

alors aujourd’hui, bien sûr, on ne trouve plus beaucoup ce genre de vilains petits canards, j’imagine que le système a réussi faire entrer tout le monde dans les rails, les écrivains comme les critiques.

du coup ces histoires de bons et de mauvais côté…

Lavande dit: à

Impressionnante cette maison, à son image, popularisée par Godart dans « le Mépris ». L’accès ne doit pas en être facile … comme la personnalité de l’écrivain.

William Legrand dit: à

Malaparte chez Passou, Morselli chez Popol, ya de la concurrence italienne

christiane dit: à

C’est bon ce chemin de lecture différent de l’essaimage de la rentrée littéraire. De Malaparte, cette photo me ramène à sa ville et bien sûr à partir d’elle du film « Le mépris », un des films les plus marquants (sans oublier « A bout de souffle ») de Jean Luc Godard. Bardot lascive (filmée avec passion par JLG), Piccoli, Fritz Lang dans son propre rôle, Jack Palance, les marches de l’escalier monumental, la mer, l’horizon, un amour qui s’effrite… la musique de Delerue d’une tristesse infinie…
Qui était-il pour se construire une telle maison ce Curzio Malaparte, (Kurt Suckert) ? Bunker ou vaisseau spatial construit sur un pic rocheux entre le golfe de Naples et la côte amalfitaine, battu par le vent et la mer. Il avait dit à son architecte : « Faites-moi une maison comme moi. » (la «casa come me»)
Je me souviens de l’affiche du festival de Cannes éclatante de jaune en 1969 : les marches de l’immense escalier en trapèze qui s’élargit en montant vers le ciel et Piccoli les gravissant.
«Silenzio! » (Silence!), le dernier mot du Mépris, prononcé par Jean-Luc Godard… mais pas celui de Passou !

christiane dit: à

à sa villa

Jazzi dit: à

Toute l’ambiguïté de l’homme, résumée par René de Ceccaty :

« Le parcours de Curzio Malaparte, né Kurt Erich Suckert, de père allemand et de mère italienne, le 9 juin 1898, donne le vertige. Aucune carrière ne fut plus accidentée, aucune oeuvre ne fut plus contradictoire. Et les textes autobiographiques sont trop fantasques ou trop carrément mensongers pour permettre d’y voir clair. Fasciste ? Communiste ? Salaud ? Généreux ? Séducteur de femmes ? Homosexuel refoulé ? Aventurier ? Embusqué ? Frimeur ? Talentueux ? Sa mort, en 1957, n’apportera certes pas la réponse.
Comme lui, originaire de Prato, près de Florence, le romancier Sandro Veronesi (né deux ans après la mort de Malaparte), oppose la figure de Pier Paolo Pasolini, homme de gauche inclassable et critiqué par les siens, à celle de Malaparte, homme de droite imprévisible que la droite réprouve. Son pseudonyme était, nous dit-il, bien trouvé : « du mauvais côté ». Toujours du mauvais côté. »

Clopine dit: à

Et Alii, j’ai toujours cru que c’était une « université juive » qui était à la base du palais de justice de Rouen. (entre parenthèses, ce bâtiment est un vrai joyau, le plus ancien bâtiment civil de France dans le style gothique flamboyant…). J’ai toujours voulu aller visiter les vestiges, mais c’est impossible…

Paul Edel dit: à

« Cet homme qui semblait vivre pur la galerie, cherchait le silence pour s’y retrouver (..) Même pour les critères de la société du spectacle, un tel concentré de narcissisme défie l’imagination. On a dit de lui que « à tout banquet de noces, il voulait être la jeune mariée ; à toutes les funérailles, le cher défunt. »
Portrait de Malaparte par l’humoriste Elio Longanesi.

« Les femmes succombaient l’une après l’autre au charme sûr, lisse, inerte et félin, d’un être qui leur concédait peu, comme ce Drieu la Rochelle qui lui ressemble tant(..) Gianni Agnelli, qui n’aimait pas cet amant de sa mère, se souvient « d’un type gominé , parfumé, huileux, qui proférait des calembours idiots d’un air entendu. » Or si Malaparte a souvent fabulé et volontiers menti, il n’a jamais mystifié derrière les ombres goguenardes de Chateaubriand, Byron et d’Annunzio, qui resteront ses modèles, surtout le premier. »
Extrait de la biographie de Maurizio Serra

Clopine dit: à

Bah, l’affiche de Cannes fait immédiatement penser à un temple Maya, non ? L’ego de celui qui a fait bâtir ça devait effectivement être parfaitement surdimensionné.

Non, ce Malaparte n’est pas attirant. Mais notre hôte a l’habitude d’aimer avant tout l’ambiguïté, alors pas étonnant qu’il vienne ainsi nous en parler…

Jazzi dit: à

Pour une bonne introduction plus en douceur, si l’on peut dire, à l’oeuvre de Malaparte, Clopine, on peut voir l’excellent film de Liliana Cavani. Moi, j’ai pris dans la gueule « Kaputt » et « La Peau » à l’adolescence. Fasciné et agacé par les effets d’esbroufe de l’auteur.
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=1802.html

Jazzi dit: à

« à tout banquet de noces, il voulait être la jeune mariée ; à toutes les funérailles, le cher défunt. »

Un peu comme l’empereur César avec les hommes et les femmes !

Pablo75 dit: à

Et de la gloire de Passou, tout le monde d’en fout?

« Collection Bouquins.
‏Sous le titre « Occupation », l’écrivain, membre de l’académie Goncourt, publie en effet en cette rentrée, la somme de ses romans, essais et biographies écrits dans l’ombre portée de ce moment historique glaçant. »

Pablo75 dit: à

….s’en fout…

Janssen J-J dit: à

Mauvais appartement.
Laissez-moi plutôt vous expliquer pourquoi le dernier livre de J-M. Coetzee m’a une fois encore bouleversé, du moins son personnage fétiche et double, Elizabeth Costello. Vous savez que je ne me laisse guider que par mes sympathies de lectures, et en aucune manière par un statut de critique littéraire. Ce pour quoi, je vous demande d’avance pardon pour la place que je m’octroie chez vous. Je sais qu’il devient de plus en plus mal aisé de s’exprimer sur un blog qui menace de devenir le blog musical de la rdl, mais il faut encore gager que d’aucuns persistent à y tolérer la faiblesse des amateurs. Je voulais évoquer pour le fun « L’abattoir de verre » (Seuil, 2018, traduit par Georges Lory), qui clôt une série de 7 nouvelles écrites depuis une quinzaine d’années.
Ce sont des fragments de la vie quotidienne d’Elizabeth, le personnage du roman éponyme de 2005, cette femme éblouissante et presque terrifiante dans la robustesse de ses combats et de ses principes de survie (dont un célèbre festival du Sud avait mis en scène la figure, inoubliable à jamais). Elle vieillit insensiblement, et les nouvelles qui en rendent compte par petites touches en campent différents éclats.
D’abord (I), elle s’indigne de ce qu’un chien aboie sur son passage quotidien, et s’exaspère de ne point parvenir à convaincre ses propriétaires de mettre un terme à son agressivité. Cette nouvelle fait pendant à un autre texte plus long, et d’une rare lucidité (IV). Ce texte montre comment les signes patents de son déclin psychique produisent insensiblement sur Costello d’irrépressibles manifestations d’irritation voire de colère. Cet état d’irritablité la conduit à transformer en idéologie décliniste un mode qui lui parait foutre le camp sur lequel plus personne n’aurait plus de prise, alors que ce qui l’insupporterait le plus, en réalité…, seraient les manifestations d’incivilités et d’impudences des gens de son entourage. Etant enfermés dans leurs égoïsmes, il ne serait plus possible de leur adresser la parole au moins pour discuter, sans se faire instantanément agresser. Elle se révolte surtout contre la disjonction de cette représentation du monde et des manifestations affectives qui s’en suivent en elle, admettant difficilement que cette disjonction puisse être un invariant propre au troisième âge de la vie… Ce qu’elle put constater et contester jadis en observant la génération de ses parents, un sentiment dont elle se serait crue prémunie. Entre temps (III), ses propres enfants, s’inquiétant de voir sa santé mentale se dégrader, essaient de se rassurer en trouvant de bonnes raisons à ses comportements bizarres. Elisabeth fut toujours une femme extravagante, quant eux cherchaient à retrouver un conformisme de bon aloi face aux « qu’en dira-t-on ». Elle continuerait donc à vouloir jouer à un personnage de roman. Mais lequel, au juste ? (Quand on n’est pas trop branché littérature, Tchekov n’est peut-être pas la meilleure ressource, et on a là toute l’auto-ironie du grand romancier). Pressée par les mêmes d’en dire plus sur sa vie passée et son rapport particulier à la condition faite aux animaux, Elisabeth leur raconte comment, sur un coup de tête, elle décida un jour de veiller sur Pablo, le simplet d’un village espagnol où elle vit une vieillesse sereine et qui veille sur elle désormais, entourée d’une floppée de chats envahissants. Elle objecte que leur castration ne saurait être une solution à la prolifération exponentielle de ces animaux. Car elle estime encore n’avoir aucun droit moral à attenter à leur dignité de vie. Elle s’en avisa le jour où elle comprit, dans le regard d’une chatte agressive en train de mettre bas, ce qui la plaçait elle-même en absolue égalité de condition avec cet animal (IV) –un passage magnifique !-. Son fils et sa fille, trop « adultes », pris dans la pitié suscitée par la déchéance progressive de leur mère ont beau tout entreprendre pour vouloir en prévenir les affres (et ils en ont les moyens matériels), elle se refuse à toutes leurs propositions. Elle préfère pousser son fils dans ses rettranchements en le sommant d’avouer ce qu’il pense véritablement. La réponse, logique et différée, tombe comme alors un couperet… dans la lettre qu’il adresse à son épouse Norma : « la vérité vraie, c’est que tu es en train de mourir (…). Quand la mort dit Viens, il te faut courber la tête et partir. Alors accepte, apprends à dire oui… » (p. 127)… Voilà qui aurait l’insigne mérite de mettre un terme au supplice des survivants, avant que de les voir souffrir au spectacle d’une mère perdue dans la démesur de sa démence sénile (VI)… Mais, John ( !!!) -ce fils pâle copie d’Elisabeth qui parle pour lui-même-, est-il seulement à même de comprendre les raisons pour lesquelles les anciens projets de défense des animaux souffrant le martyr ne constitueraient même plus un objectif de combat soutenable ? (notamment ce projet de construction d’abattoirs de verre un temps envisagé de façon à en écoeurer les spectateurs) ? (VII). Cette Costello, femme forte et comblée, estime lumineusement Coetzee, tel endossant un statut d’amant de passage et de mari fidèle à son personnage, ne saurait avoir jamais été jalouse. Sans culpabilité aucune, voici comme elle nous apparaît dans son expérience amoureuse et jubilatoire de la vie, une vie d’écri-vain-e voué-e au silence et à la finitude, celle d’un-e passager-e enfin apaisé-e (II).

christiane dit: à

Jazzi dit: 9 septembre 2018 à 10 h 20 min
Merci ! heureuse de la revoir .

Bételgeuse dit: à

Jazzi, du mauvais côté , qu’en aurait il été de cet homme s’il avait choisi l’Allemagne. Il penche du côté où il choisit de s’installer, la mère. Son premier roman publié à la fin d’une guerre à laquelle il participa en chasseur alpin et lance flamme, cela laisse supposer de l’horreur vécue, de la résistance physique de l’homme . Avec de l’indulgence on pourrait croire à ce qu’il se soit situé du mauvais côté de l’Histoire. Quoiqu’il en fut, il aura choisi de n’être pas dérangé par le voisinage quand il décidait de s’éloigner des cérémonies. Belle écriture pour un billet de présentation, Passou

Pablo75 dit: à

« …face à la guerre, ce paysage qui vous tire dessus. »

Il manque les guillemets qu’il y avait dans le « Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature »:

« Maurice Genevoix qui, s’agissant de celle de 1914, ressentit cette vision inoubliable : « La guerre, c’est le paysage qui vous tire dessus »). »
(P. Assouline. Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature. Article « Kapput »)

Et la bonne attribution:

[La guerre] « Un paysage qui vous tire dessus. »
Guy de Pourtalès. Journal de la guerre. 1914-1919.

Pablo75 dit: à

« Mais pourquoi passe-t-on de Kurt Suckert à Curzio Malaparte ? Non parce que Bonaparte était déjà pris, ça c’est pour les journalistes, mais parce que Suckert, quoique autrichien, fleure bon le pangermanisme, alors que Malaparte, nom de l’oncle, sonne si bien italien, et en plus, ça signifie « du mauvais côté », ce qui est délicieusement prémonitoire. »
(Passou)

« Il justifiait d’ailleurs ainsi le choix de son pseudonyme : « Napoléon s’appelait Bonaparte et il a mal fini, je m’appelle Malaparte et finirai bien.». »
(P. Assouline. Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature. Article « Kapput »)

Pablo75 dit: à

« Il aura réussi à donner l’impression de la spontanéité, du trop-plein d’émotion et d’indignation, là où il fut le plus froid et le plus sinueux des auteurs ».
(Maurizio Serra)

Rien d’étonnant: il était Gémeaux ascendant Verseau avec un Uranus fort.

Pablo75 dit: à

@ Clopine

« « Certes », a répondu le Clopinou, « mais comme disait Gide qui répondait « Victor Hugo, hélas ! » à ceux qui voulaient connaître le plus grand poète français, eh bien, c’est « Heidegger, hélas ! » qui est le plus grand philosophe du vingtième siècle… »

Je crois franchement qu’il a bien résumé la chose… »

Un type qui a cru que le nazisme était l’avenir radieux de l’Humanité et Hitler le type qui allait sauver le monde « le plus grand philosophe du vingtième siècle »?

Il faut pas déc.onner…

hamlet dit: à

Lavande dit: 9 septembre 2018 à 10 h 13 min

je crois qu’il faut bien voir la façon dont tous les discours critiques se placent d’un point de vue « moral ».

En procédant ainsi, et plus que jamais, ce discours critiques sert à fabriquer de la normalité et de l’orthodoxe.

Alors qu’il est évident que ce « mauvais côté » ne renvoie pas seulement à une interprétation « morale » mais doit se comprendre vis à vis de ce discours critique : le mauvais côté est celui des « perdants » – le normal et l’orthodoxe est destiné à toujours l’emporter.

Où en est-on rendus aujourd’hui ? On le voit dans les livres de la rentrée littéraire, ce discours critique a fini par engendrer ce qu’il était destiné à engendrer : du soporifique.

Et Malaparte était bien du mauvais côté, à savoir celui des perdants : le soporifique l’a définitivement emporté !

Bételgeuse dit: à

Hamlet, en 14, puisqu’il a combattu dans l’armée française il fut du côté des victorieux mais dans le fond ,qu’elle soit perdue ou gagnée à moins d’être un salaud les soldats n’en reviennent ils pas toujours perdants, ils se sont perdus la guerre faisant . La chose est compliquée mais comment se survivre après ce genre dont nous avons été pour le moment épargnés .

Lucien Bergeret dit: à

@ Betelgeuse

En réponse à la question que vous m’avez posé (commentaires de l’article précédent) sur mon évocation du Lys dans la vallée.

Je pensais à la première rencontre de Félix et de Mme de Mortsauf; elle est en robe de bal, il regarde son dos.

Je viens de me replonger dans le texte et ce que je lis aujourd’hui ne ressemble que de très lin au souvenir que j’en avais gardé. En ce temps-là, 1960 ou 1961, nous l’avions au programme des concours des écoles d’ingénieur. Contrairement aux autres titres de la Comédie Humaine, je n’avais jamais eu le courage de le relire.

Ce sont précisément les détails absents du texte, probablement fruits de mon imagination (comparaison avec des racines ou des sarments, je ne sais plus) qui justifiaient mon rapprochement de la photographie avec le roman de Balzac.

La mémoire est une drôle de chose…

hamlet dit: à

Bételgeuse dit: 9 septembre 2018 à 13 h 27 min

je ne parle pas de la guerre entre pays, mais des sociétés, et à l’intérieur de ces sociétés des activités humaines, et à l’intérieur de ces activités humaines celles qui touchent le monde des arts et de la culture.

le discours critique dominant est un discours qui vise à produire de la normalité !

il suffit de prendre un magazine ou bien de lire toutes les critiques que vous pouvez lire autour de vous : elles parlent toutes d’une position que est celle d’un discours dominant visant à produire de la normalité.

et en ce sens Malaparte était du mauvais côté de la barrière.

hamlet dit: à

ce n’est tout de même pas un scoop.

nous arrivons après Foucault, Deleuze, Agamben etc…

donc tout ça a été dit et redit, c’est tout sauf un scoop.

et le fait de prendre ce « mauvais côté » uniquement dans un sens « moral » (comme on le peut le lire partout) ne fait que confirmer que cela entre dnas le cadre de ce discours dominant visant à produire de la norme et de l’orthodoxie !

vous me suivez ? sinon je peux essayer de vous l’expliquer autrement.

le problème est qu’on a tellement le nez dans le guidon qu’on ne voit même plus ces choses tellement évidentes qu’un gamin de six ans les verrait !

christiane dit: à

@Jazzi dit: 9 septembre 2018 à 10 h 20 min
Ah, c’est aussi pour la date. 1969 ? Qu’est-ce que ça vient faire là ? Les affiches des années 60 n’avaient pas cette apparence. Tu as raison : 2016 pour la 69e édition du festival de Cannes.
1969 ? A part la naissance de mon fils et quelques jours avant les premiers pas de Neil Armstrong sur la lune, je ne vois pas ce que cette date vient faire dans mon commentaire… Capture involontaire d’un espace temps que je n’ai pas remarqué à la relecture de mon commentaire. Cécité d’inattention ? Mémoire involontaire ?
Cela ressemble à mon impression d’avoir lu que Passou avait rencontré Bérenson.
Mon temps est très aléatoire. J’aime les rencontres impossibles dans le temps. Comme des empreintes d’un temps autre… Étourderie ou désir inconscient ?

Delaporte dit: à

« le projet de l’y révéler. Rien moins que le débarrasser de ce qui empêchait de le connaître : sa réputation. »

Malaparte était un personnage très ambigu. Sa personnalité comportait le meilleur et le pire. C’était aussi un opportuniste, comme tous les Italiens. « Déjà caméléon perçait sous Malaparte. » Les Italiens ont aimé le fascisme, furieusement, à tel point qu’après 1945 ils le voyaient partout. Et le fascisme a continué, bon an, mal an, avec une police politique et secrète dont les états de fait sont parmi les plus impressionnants d’Europe (dont l’assassinat de Moro dans les années 70). Les années de plomb ont plombé une société particulièrement réactionnaire, que les Brigades rouges ont eu raison de dénoncer et de combattre, comme sinistre réminiscence des années sordides. Il a manqué alors en Italie le soleil fulgurant d’une Ulrike Meinhof pour rendre palpable cette tragédie.

christiane dit: à

Lucien Bergeret – 13h44
Ah vous revoivi ! Voilà longtemps que je ne vous avais lu sur la RDL. Vous écrivez : « Ce sont précisément les détails absents du texte, probablement fruits de mon imagination (…) qui justifiaient mon rapprochement de la photographie avec le roman de Balzac.
La mémoire est une drôle de chose… »
Je viens juste d’y réfléchir en répondant à Jazzi.
Oui, la mémoire involontaire est une drôle de chose…

christiane dit: à

@Hamlet – 12h47
Vous écrivez : « Où en est-on rendus aujourd’hui ? On le voit dans les livres de la rentrée littéraire, ce discours critique a fini par engendrer ce qu’il était destiné à engendrer : du soporifique. »
Que voulez-vous dire ?

Delaporte dit: à

Il y a eu beaucoup de crétins en Italie, comme Aldo Moro le dindon de la farce. Cela perdure encore aujourd’hui . Pour Malaparte, l’ambivalence était une nécessité, une question de survie. Il a montré cette voie négative à toute une frange de la population. Dès lors, le « système » arrive en bout de course… Mais heureusement, à Rome, il y a le pape…

x dit: à

Ce sont plutôt les commentaires et l’article qui sont « du mauvais côté », du côté du blabla, du folklore, de tout sauf de l’écriture.*
Or ce qui est remarquable c’est avant tout (et beaucoup plus que sa vie, certes peu ordinaire, beaucoup plus que ses fréquentations, beaucoup plus que le « personnage » Malaparte) l’œuvre et l’écriture.
Sinon on trivialise et pis encore, on prend le risque de barrer l’accès aux textes à un certain nombre de lecteurs potentiels en interposant entre ceux-ci et les textes une représentation de l’auteur (« sa sulfureuse réputation ») qui risque d’en détourner plus d’un.
Il n’y a pas que Kaputt et La Pelle. Lisez les nouvelles de Fughe in prigione (traduit en français sous le titre « La Tête en fuite ») ou Maledetti Toscani (Ces sacrés Toscans), découvrez ses superbes descriptions, parmi les plus belles qu’il m’ait été donné de lire.
On peut aussi parler de la guerre en racontant « La mort d’Hector » (dans Fughe in prigione) : c’est un texte de toute beauté qui revivifie l’épisode de la guerre de Troie que vous croyiez connaître.
Vous y serez, au crépuscule, dans cette lumière dorée qui s’attarde sur les pierres, sur les murs, sur les troncs des arbres, cette lumière tendre et veloutée comme peau de pêche. Vous entendrez les troupeaux rentrer, les enfants qui jouent encore à se poursuivre dans les prés hors les murs, à la porte de la ville. Vous verrez briller dans l’ombre qui gagne les feux des charbonniers sur le mont Ida. Vous serez seul avec Hector, la porte de la ville fermée derrière lui, Hector qui rêve à la paix retrouvée, à une cité où après une journée de labeur règnerait une odeur de lait et de pain frais.
Ensuite, quand vous serez apprivoisés, vous pourrez peut-être lire Kaputt et la Peau sans instruire le procès de l’auteur (accusation ou défense).

* Précisons que ce n’est pas la recherche, l’approfondissement une fois l’œuvre lue et relue qui sont visés, mais le fait de mettre la charrue avant les bœufs.

Jazzi dit: à

« Oui, la mémoire involontaire est une drôle de chose… »

Pour Aragon, dans « Théâtre-Roman », nos pseudos souvenirs font partie de l’imaginaire et tous les Mémoires d’écrivains devraient être dénommés « romans »…

DHH dit: à

@clopine
un conseil pour vous sous le fil précedent

Delaporte dit: à

Si les papes étaient restés en Avignon, notamment entre 1939 net 1940, il y aurait eu beaucoup moins de collaborateurs en France. Et cela aurait été plus facile pour de Gaulle, qui n’aurait plus eu qu’à tirer les marrons du feu et envoyer foutre Russes et Américains. C’est moi qui vous le dis !

Jazzi dit: à

« C’était aussi un opportuniste, comme tous les Italiens »

Quelle finesse d’analyse, Delaporte !

Delaporte dit: à

D’ailleurs, les papes devraient revenir en Avignon. Il n’est pas trop tard. A Rome, ils perdent leur temps. Désormais, ils auraient un rôle essentiel à jouer sur la scène mondial, il faut en profiter !

gisèle dit: à

Pour DHH et Clopine, sur le fil précédent. Merci d’y aller voir.

Jazzi dit: à

« D’ailleurs, les papes devraient revenir en Avignon »

Ils pourraient faire l’ouverture du « in » à chaque saison. Spectacles et costumes garantis !

Delaporte dit: à

« Quelle finesse d’analyse, Delaporte ! »

Mon analyse historique s’appuie sur des faits, Jacuzzi. Qu’avez-vous à y redire ?

Delaporte dit: à

« Ils pourraient faire l’ouverture du « in » à chaque saison. Spectacles et costumes garantis ! »

Vous ne croyez pas si bien dire, Jacuzzi. Bientôt, vous le cinéphile, vous pourrez voir le film de Wim Wenders sur le pape François. Ce n’est pas rien ! La religion catholique est une religion de la Lumière. Elle est dans son élément avec le cinéma, vous le savez sans doute.

christiane dit: à

@Janssen J-J dit: 9 septembre 2018 à 11 h 14 min
Avez-vous lu, JJJ, sur le Monde des livres du vendredi 7 septembre (Cahier du « Monde » N°22909) ce très bel article, pleine page, de Camille Laurens à propos de ce livre ? Elle y écrit que dans L’abattoir de verre J.M. Coetzee « retrouve dans Elizabeth Costello son double féminin fictif » qui refuse d’être réduite à « une identité figée ». Elle note les mêmes questions moqueuses et absurdes que vous.
Camille Laurens pense que J.M.C. « convie le lecteur à abandonner la morale usuelle pour s’interroger sur sa propre humanité. »
Elle donne aussi la clé du titre « L’abattoir de verre » avec l’évocation de la dernière nouvelle sur le massacre des animaux.
Elle note le mouvement oscillant du livre entre le rire et la tristesse et termine sur le don fait au lecteur : « la confiance en la littérature ».

Jazzi dit: à

« Elle est dans son élément avec le cinéma, vous le savez sans doute. »

Surtout depuis Fellini, Delaporte. Et Jean Genet pour le livret : « Elle » (sous entendue Sa Divine Sainteté !)

Delaporte dit: à

« Surtout depuis Fellini, Delaporte.  »

Bien avant Fellini, Jacuzzi. Depuis le cinéma muet, on fait des films sur Jésus. Le cinéma donne à voir tous les miracles, les rend réalisables. Cet art est celui de la Foi.

Jazzi dit: à

« C’était aussi un opportuniste, comme tous les Italiens »

Même Jean XXIII ou Paul VI, Delaporte ?

christiane dit: à

@Jazzi dit: 9 septembre 2018 à 14 h 32 min
Alors l’imaginaire est la doublure de la vie, de l’univers ? Qui n’a ce désir de traverser les apparences, cette distance normalement infranchissable ? « La fiction n’est-elle pas la seule vérité possible d’un réel qui doit ses dimensions à une coupure fondamentale que la fiction réussit à recoudre dans le présent de son récit ? » écrivait Bernard Noël dans La place de l’autre (P.O.L)
Qui sommes-nous, Jazzi, si nous disposons à l’intérieur de nous cette doublure du monde ? Comment traquer cet invisible autrement que par nos lapsus, nos actes manqués, nos étourderies ?

DHH dit: à

Malaparte est un écrivain puissant ;
Qu’il ait un peu,même beaucoup , inventé pour faire plus vrai, et que moralement il soit ambigu on s’en fiche .
Mais quelle fascination nous saisit devant certains chapitres de Kaputt ou la Peau :
Pas seulemnt les chevaux pris dans la glace du lac Ladoga, mais aussi cette soirée chez Hans Franck à Varsovie reprise presque mot pour mot par Littel dans les Bienveillantes ,le pogrom de Jaci ,dont il est un des rares à avoir parlé et dont il nous fait mesurer l’horreur ,les gamins napolitains qui se revendent entre eux à son insu le militaire américain noir dispensateur de gâteries diverses qu’il se sont approprié , le diner officiel où devant la pénurie de poisson on s’est resigné a sacrifier les spécimens du musée océanographique et où devant les convives revulsés on sert sur un grand plat ce qui a l’air du cadavre d’une petite fille

Jazzi dit: à

Oui, DHH, Malaparte a un génie de la démesure !

Passou dit: à

Pablo75, On n’invente jamais rien ; aussi, le jeu des bonnes ou mauvaises attributions est assez vain. La phrase « La guerre, ce paysage qui vous tire dessus » (avec des variantes), que je croyais être de Genevoix dans « Ceux de 14 », se trouve dans le « Journal de guerre » de Denis de Rougemont, merci de nous le révéler. Mais ce serait abusif de l’attribuer au diariste Rougemont étant donné qu’il n’a jamais pu voir le paysage lui tirer dessus puisqu’il n’a pas mis les pieds dans les tranchées. Elle est de son ami Valdo Barbey qui, lui, y fut. Robert Graves, dont je suis en train de lire « Good bye to all that » aurait pu tout aussi bien l’écrire car son terrible livre le hurle à chaque page.

Lavande dit: à

15h06: incroyable de loufoquerie ! Je ne connaissais pas. C’est vrai que l’armée de costumiers et costumières (je vous dit pas le nombre nécessaire) a dû s’en donner à coeur joie !
J’ai fait un costume (classique et sobre!) de religieuse pour une représentation de « la Nuit de Valogne », dans un cours de théâtre. Les apprentis comédiens étant plus nombreux que les rôles, la deuxième partie de la pièce était jouée par des comédiens différents ceux de la première partie, avec le même costume bien sûr, ce qui aidait le spectateur à s’y retrouver. Ça ne posait pas trop de problèmes d’adaptation des costumes sauf pour la religieuse justement qui faisait 1m80 dans la première partie et 1m55 dans la deuxième ! J’avais prévu un système de repli de 20cm de tissu en bas, en le fixant à l’intérieur avec des scratchs.

Jacques R. dit: à

Je conclus de la lecture de ce billet qu’il est bien difficile de faire le départ entre les mauvais côtés de Malaparte et les bons, tant les uns sont étroitement liés aux autres. C’est cela, l’expérience du tragique ?

gisèle dit: à

@Christiane. Le mépris » de Godard n’a rien à voir avec Malaparte, sauf la villa.Dans « Le Mépris’  » (d’après Moravia, et vous le savez) JLG aurait filmé Bardot avec passion, dites-vous.Les scènes »lascives » furent toutes, tournées par une doublure de Bardot, qui refusa tout net,d’accéder à la requête des producteurs américains qui trouvaient, après avoir vu les rushes, que ça manquait de C….

hamlet dit: à

christiane dit: 9 septembre 2018 à 14 h 28 min

j’ai le sentiment que tout est lisse, le monde des livres est lisse, aucune aspérité, si nous passons la main dessus on aurait l’impression de toucher du velours, plutôt la peau d’une pêche.

Ce qui est dit de Malaparte me fait penser à ce qui est de Thomas Bernhard.

Nous essayons de les apprivoiser, de les rendre lisses eux aussi.

Pourtant il me semble qu’il y a de sérieux règlements de compte chez Malaparte, ses discussions avec les élites, les aristocrates bien à l’abri, j’ai l’impression qu’on pourrait les ressortir aujourd’hui que ça pourrait fonctionner encore exactement de la même manière.

Comme Bernhard, Gombrowicz etc…

hamlet dit: à

je veux dire qu’il faut parfois savoir écouter les misanthropes parce qu’ils ont des choses à nous dire !

Claudio Bahia dit: à

9 sDHH dit: 9 septembre 2018 à 15 h 20 min
Malaparte est un écrivain puissant
Et les os de cette main coupée, cuite dans la soupe qu’il dispose tranquillement sur le bord de son assiette tout en poursuivant son bavardage mondain…

hamlet dit: à

x dit: 9 septembre 2018 à 14 h 30 min

l’écriture, mais à condition à ne pas la cantonner aux livres.

c’est un peu le problème de la lecture, et aussi des lecteurs : ils lisent seulement le livre, et ce qu’ils lisent dans le livre ne concernent que le livre qu’ils lisent.

il me semble que la lecture ne se limite à ce qu’on lit dans les livres.

ce que dit Malaparte dans Kapputt ne se réduit pas à une écriture et à un livre.

comme disait W. Benjamin : « la vie du texte ».

qu’est-ce qu’il entendait pas « la vie du texte », pas la seule écriture du texte, ni la lecture du texte, mais la lecture du texte dans la vie.

Claudio Bahia dit: à

@Jazzi, 09h55
À moi il me fait plutôt penser à Albert Camus et à »Lettres à un ami allemand », même si cela n’a rien à voir avec Kaputt(lu la première fois en 1960)

hamlet dit: à

« Ah ! Le métier de garde champêtre littéraire ! Précisons d’emblée que je n’y entends rien et au surplus, pour illustrer ma compétence, que je n’aime pas la lecture »

que signifie cette phrase de Musil ?

« je n’aime pas la lecture »

Musil reproche justement aux lecteurs de lire les livres, comme il dit ceux qui « lisent avec un crayon à la main ».

et là il faut revenir à son ironie dans les dialogues de l’hsq, les lecteurs qui adorent un livre qui critique ce qu’ils sont et ce qu’ils font, en trouvant que le livre est si bien écrit, et que son auteur a tellement de talent.

oui, d’accord, mais ce livre parle de toi, il dit dans ce livre que les gens comme toi sont des crétins et des hypocrites !

ah bon ? vous croyez ? pourtant ce livre est tellement bien écrit.

voilà une lecture qui se limite au seul livre, une lecture qui trouve « génial » des idées ou des propos qui, si c’est quelqu’un qui nous les dit on lui collerait son poing dans la figure !

c’est ça la lecture ? si quelqu’un me traite d’hypocrite je vais mal le prendre, et si Flaubert écrit que les gens comme moi sont tous des hypocrites je vais trouver ça sublimissime ?

non ! la lecture c’est pas ça.

et c’est pour cette raison que Musil dit « je n’aime pas la lecture ».

hamlet dit: à

justement parce que cette lecture, ces lecteurs, ces discours critiques etc… ne visent qu’à une chose : apprivoiser des auteurs qui ne sont pas apprivoisables !!!

christiane dit: à

@gisèle dit: 9 septembre 2018 à 16 h 00 min
« Rien à voir avec « Le mépris » de Godard ». Oui, je le sais ! « Mais avec la villa ». Oui, évidemment. Vous me prenez pour une demeurée ?
Mais faute d’avoir lu ces deux romans de Malaparte, j’écris ce qu’il m’évoque : par l’intermédiaire de la villa : le film.
Ce que je lis de ces deux romans (DHH, Claudio Bahia… Babelio…) ne me donne pas trop envie de m’immerger dans cet enfer, dans cette horreur même si le style ironique, cynique et détaché vaut le détour. Reste l’humour glacé et cruel. Kaputt plus horrible que La Peau, semble-t-il…. Par contre, DHH semble suggérer que J.Littel n’a rien inventé… L’homme semble un mystificateur permanent ayant le culte de la force. Un tempérament littéraire qui ne m’attire pas…
Qui lit encore ces livres même si hamlet suggère que dans ces livres il y a plus que le livre ?
Quant à Bardot, doublure ou pas, elle est incroyable dans ce film. Et Godard semble la caresser du bout de sa caméra.

christiane dit: à

hamlet dit: 9 septembre 2018 à 17 h 19 min

« justement parce que cette lecture, ces lecteurs, ces discours critiques etc… ne visent qu’à une chose : apprivoiser des auteurs qui ne sont pas apprivoisables !!! »
Tout à fait d’accord et pas du tout envie de l’apprivoiser !

christiane dit: à

hamlet dit: 9 septembre 2018 à 17 h 02 min

« c’est un peu le problème de la lecture, et aussi des lecteurs : ils lisent seulement le livre, et ce qu’ils lisent dans le livre ne concernent que le livre qu’ils lisent. »
Pas toujours ! on m’a assez reproché d’extrapoler, et conseillé de m’en tenir au livre !

christiane dit: à

hamlet dit: 9 septembre 2018 à 16 h 56 min

« j’ai le sentiment que tout est lisse, le monde des livres est lisse, aucune aspérité, si nous passons la main dessus on aurait l’impression de toucher du velours, plutôt la peau d’une pêche. »

N’est-ce pas le fait des éditeurs, critiques littéraires, des journalistes, des animateurs d’émissions dites littéraires plus que celui des écrivains ?

Pablo75 dit: à

@ Passou

« le jeu des bonnes ou mauvaises attributions est assez vain. »

Pas d’accord du tout. Surtout venant d’un essayiste sérieux et le disant à un autre qui a passé beaucoup de temps dans les bibliothèques à une époque, pour vérifier des citations.

Moi j’ai horreur de bonnes citations mal citées et mal attribuées, ce qui est le sport préféré des mauvais journalistes et quelques écrivains (par exemple, François Xavier Testu, l’auteur de « Le Bouquin des méchancetés » – coll. Bouquins – , un livre que je ne recommanderai jamais à cause de l’inexactitude de beaucoup de ses citations et que je n’aurais pas acheté si je l’avais su).

« se trouve dans le « Journal de guerre » de Denis de Rougemont, merci de nous le révéler. Mais ce serait abusif de l’attribuer au diariste Rougemont étant donné qu’il n’a jamais pu voir le paysage lui tirer dessus puisqu’il n’a pas mis les pieds dans les tranchées. »

Denis de Rougemont avait 12 ans quand la Première Guerre mondiale est finie. Donc, cela m’étonnerait que j’ai pu vous révéler qu’il ait écrit un « Journal de la guerre. 1914-1919 ». Lui non plus n’était pas dans les tranchées. Son seul fait militaire fut d’être mobilisé en septembre 1939 dans l’armée suisse, ce qui, comme exploit, à côté des tranchées, est mince.

Moi je parlais de Guy de Pourtalès, un autre suisse, comme Valdo Barbey et Rougemont, d’ailleurs…

Pablo75 dit: à

« Si les papes étaient restés en Avignon, notamment entre 1939 net 1940, il y aurait eu beaucoup moins de collaborateurs en France. Et cela aurait été plus facile pour de Gaulle, qui n’aurait plus eu qu’à tirer les marrons du feu et envoyer foutre Russes et Américains. C’est moi qui vous le dis ! »

On sent derrière les délires historiques de Delaporte, tout le « génie » des analyses stratégiques de D.

christiane dit: à

Cette chronique de Grégoire Leménger (Nouvelobs) évoque la biographie de Malaparte qui a eu le prix Goncourt en 2011 (rayon biographie) Malaparte – vies et légendes (Grasset). Maurizio Serra semble avoir bien cerné l’homme et l’écrivain. (On peut d’ailleurs lire les premières pages (denses) sur le site de son éditeur Grasset) :
https://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20110727.OBS7727/malaparte-le-maudit.html

Paul Edel dit: à

Malaparte est par bonheur, » inapprivoisable » comme Arno Schmidt, Thomas Bernhard,ou Gombrowicz.et c’est une joie que certains ne veulent même pas les ouvrir car ces auteurs mettraient en péril leurs oeilleres morales.
A propos de la Villa Malaparte ,c’est curieux comme l’escalier ressemble à une élévation de ciment , une piste de décollage et un tremplin pour des Dieux absents, le néant,il mène au ciel, à la mer, au Rien, au Néant calme . La mer d’un bleu inaltérable en contrebas doit recevoir la chute d’Icare dans l’abime..Ce bunker est aussi un autel-offrande au soleil,au Pur, au Rien. Jean-Luc Godard l’a bien senti dans le dernier plan du film « le Mépris » : on voit Ulysse,fragile,dérisoire, épée brandie face au monde des choses visibles et invisibles de l’eau et du ciel se jette dans l’éblouissment de la mer.. Il y a un dans cette villa un côté « autel à sacrifice », pyramide Inca avec le rouge sang-de-bœuf,le brun écaillé des murs… c’est un endroit pour sacrifier Iphigénie, avec l’immensité de la mer, une eau qui devient vite songe ou sang.Eau encre bleue vertige.

hamlet dit: à

christiane dit: 9 septembre 2018 à 17 h 40 min

des éditeurs certainement – les écrivains forcément, pas plus de six métiers différents (journaliste, prof etc..). – et surtout les lecteurs : même lire une biographie de Malaparte est rassurante dans la mesure où ce genre d’énergumène appartient au passé.

en fait tout ce qui pose problème appartient au passé.

même le mal appartient au passé.

en fait aujourd’hui il n’y a plus de problèmes, nous vivons dans un monde cool.

tout baigne…

Passou dit: à

Mille excuses Pablo, ma plume a fourché: Guy de Poutalès, naturellement (ma pêche n’a pas été miraculeuse…)

hamlet dit: à

« Paul Edel dit: 9 septembre 2018 à 18 h 44 min
Malaparte est par bonheur, » inapprivoisable » comme Arno Schmidt, Thomas Bernhard,ou Gombrowicz.et c’est une joie que certains ne veulent même pas les ouvrir car ces auteurs mettraient en péril leurs oeilleres morales. »

alors ça ! ça m’intéresse !

vous pourriez approfondir, préciser votre pensée ?

qu’est-ce qui aujourd’hui pourrait venir d’eux et subvertir, transgresser notre monde ?

hamlet dit: à

en fait ce n’est même pas qu’aujourd’hui tout baigne c’est qu’aujourd’hui, sans doute pour la première fois dans l’histoire de l’occident moderne nous passons notre temps à distribuer des points, des mauvais points, des bons points, comme des maitresse d’école, au bout de dix bons point on refile une image…

voilà ça c’est une chose qui pose un énorme problème dans l’édition française, ce regard perpétuellement tourné vers le passé.

avant on disait encore que le passé pouvait nourrir l’avenir, maintenant il n’en est même plus question, c’est le passé par plaisir du passé.

le passé comme religion !

sans nous en rendre compte nous sommes tous devenus des historiens !!!

c’est-y pas merveilleux ?

christiane dit: à

Edel,
« certains ne veulent même pas les ouvrir car ces auteurs mettraient en péril leurs oeilleres morales. »
Un peu facile, non ?

Claudio Bahia dit: à

@janssen
OK Janssen, pas de problème je respecte entièrement votre discrétion.
Oui le Brésil sombre dans la déchéance et le discrédit. Je dit à mes amis que le symbole des musées brésiliens, c’est le seau à eau : il sert à la fois à recueillir l’eau qui goutte des plafonds, et, lorsqu’il est plein à éteindre les incendies des musées.
Quant aux hommes politiques, ils sont tous pourris à des degrés divers, TOUS !!
C’est corruption, prévarication, népotisme, lavagem de dinheiro, a tous les étages de l’Etat. Bien sûr, ce n’est pas nouveau, c’est même vieux comme le Brésil ; mais aujourd’hui ça ne passe plus, c’est pourquoi une large part de la société aurait aimé que le juge Sergio Moro se présente comme candidat à l’élection présidentielle d’octobre.
En ce moment ce ne sont que promesse fallacieuses qui partiront en fumée, dès l’élection passée, comme la forêt.

christiane dit: à

La complaisance dans l’horreur et la cruauté surtout quand elle est écrite avec cynisme peut révulser et ce n’est pas une question morale mais un choix de lectures différentes.

christiane dit: à

Paul Edel dit: 9 septembre 2018 à 18 h 44 min
Pour le reste, vous l’avez déjà écrit.

x dit: à

Hamlet et Christiane : si vous me lisez à 14h 30 vous verrez que dans mon commentaire c’était au lecteur de se laisser apprivoiser par le texte et non l’inverse.
L’idée était de ne pas projeter ce que l’on croit savoir de monsieur Truc ou de madame Bidule, sa vie, ses ascendants, ses opinions politiques, ses petites mesquineries privées ou ses mérites, sur l’auteur du livre qu’on est en train de lire.
(Si c’est sur l’auteur du livre qu’on refuse de lire, parce que monsieur Truc n’était pas un type bien dans « la vraie vie », il n’y a pas de remède, on n’aura à jamais que cette image de lui).

Vu l’axe de la discussion, cela me paraissait le plus urgent à rappeler. Il y a des messages qui ne passent pas, alors on recommence, une fois, deux fois, dix fois.

Mais pourquoi supposer que ces précautions de méthode conduisent seulement à des jeux formalistes stériles, snobs et égoïstes (si je vous suis bien) ? Pourquoi tomber de Charybde en Scylla ?
Dire qu’un texte littéraire n’est pas un « document » comme un autre ne signifie pas que les textes littéraires ne nous disent rien, sur le monde ou sur nous (de te fabula narratur) ou sur nous dans le monde.
Non seulement ils ont des choses à nous dire mais ils nous changent : nous devenons celui qui a lu telle et telle œuvre, qui a fait virtuellement l’expérience de telle situation, qui a adopté le temps de la lecture tel point de vue dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Nous ne sommes pas passifs dans notre lecture et c’est dans cette mesure que nous nous approprions le texte.
Hamlet, pourriez-vous me donner l’endroit (essai ou bien ds l’HSQ ?) où Musil écrit cela, me préciser le contexte ? Parce qu’il me semble qu’il ne parle que des mauvais lecteurs, à qui l’étape de « l’actualisation » est impossible.
Pour en revenir au pôle de l’auteur, là aussi il y a des différences que l’on efface, que l’on gomme complètement lorsqu’on envisage un texte du seul point de vue de ses thèmes ou de son anecdote. Tout est dans le COMMENT ces thèmes sont abordés, l’histoire est racontée. Qu’il s’agisse d’histoires de guerre ou de la plus usée, boy meets girl (ou boy meets boy ou girl meets girl), qu’on y mette ou non de « bons sentiments », ce n’est pas la liste des ingrédients qui détermine la réussite : cela peut donner Roméo et Juliette ou Marc Lévy (à moins que ce ne soit Guillaume Musso ?) ou Love Story ou ce roman de la rentrée « littéraire » qui semble s’en inspirer (sans Ali McGraw).
Si on lit en pilote automatique, si l’on réagit à des stimuli thématiques et émotionnels (oh, des petits enfants qui souffrent, une femme aimée qui meurt d’une longue maladie, comme c’est triste ; oh, de vilains industriels vieux et moches, beurk, beurk ; oh, un gentil médecin qui sauve les pauvres Africains, comme c’est beau, comme c’est grand ; oh, une femme abusée par un pervers narcissique, etc.), et notamment si l’on réagit déjà AVANT d’avoir lu, au simple énoncé de ces horreurs ou de ces merveilles, on ne se soucie pas de savoir si « c’est bien écrit », si « l’auteur a du talent » mais on ne lit pas vraiment (et on ne risque donc pas d’être remis en cause par ce qu’on lit).
En revanche si on lit vraiment (y compris « un crayon à la main »), oui c’est la qualité de l’écriture, de la composition, la « manière » qui feront que cette histoire mille fois déjà racontée ou cette situation que nous côtoyons tous les jours sans nous y intéresser nous « transporteront » et nous modifieront au lieu de glisser sur nous comme l’eau sur les plumes d’un canard. C’est le talent ou le génie de l’artiste qui feront que la représentation de choses horribles à contempler en réalité nous sera supportable et nous permettra peut-être de ne plus fermer les yeux dans la vraie vie, après.
Le « style » ou la manière ce n’est pas du décoratif, de « vains ornements », c’est ce qui fait qu’un texte peut (ou non) nous dire quelque chose et laisser des traces.
La forme-récit également et dans cette mesure un roman peut aller plus loin, « frapper plus fort », toucher davantage, et même aider plus efficacement à se remettre en cause que le nième essai, le nième reportage : voyez le prophète Nathan et le récit de « la brebis du pauvre » (2 Samuel 12 :1-13. Parce qu’il ne sait pas qu’il s’agit de lui, David réagit selon la justice. (Mais si Nathan avait commis un quelconque roman à clefs pointant vers le roi, David lui aurait fait un procès ; mutatis mutandis…)

Chaloux dit: à

Tout à fait de l’avis de DHH, Malaparte est un immense écrivain et c’est tout ce qui compte. Quant à le notion de bon côté, elle me semble à manier avec des pincettes,- électorales.

(Est-ce qu’il n’importe pas qu’un homme plutôt qu’un autre ait écrit telle ou telle chose? Je ne comprends rien à la réponse d’Assouline).

Quoiqu’il en soit, vais me précipiter sur ce cahier dès qu’il sera paru.

christiane dit: à

X
tout cela est évident mais en matière de choix des livres, le lecteur est libre de choisir l’univers qu’il veut explorer, l’auteur qu’il a envie de suivre ou de découvrir.
Je trouve malsain de lui coller « des œillères » surtout « morales » parce qu’il n’aura pas envie de lire tel ou tel livre. C’est d’ailleurs une réaction que l’on rencontre souvent sur ce blog.
Heureux le lecteur qui ne fait pas profession de critique littéraire ou qui ne participe pas à un jury. Il est libre d’aller vers les livres qu’il a choisis et qu’on n’a pas choisis pour lui.

Chaloux dit: à

Il faut apprendre à lire contre soi. Sans cette volonté, sans cette liberté exercée d’abord envers et presque contre soi-même, on peut croire lire mais on ne lit pas.

hamlet dit: à

x dit: 9 septembre 2018 à 19 h 51 min

merci pour votre réponse, oui vous avez raison et je suis d’accord sur cette relation (transformation) d’ordre « individuel » avec la lecture.

Il me semble qu’on trouve chez Malaparte (on le trouve aussi chez Gary) une autre attente qui débouche inévitablement sur une déception.

Que pensez-vous de ces discussions mondaines dans « Kaputt » où il est question des horreurs de la guerre, les gens écoutent, oui c’est ça, ils sont attentifs, ils écoutent, c’est une marque de politesse et de bonne éducation, je me demande si cette politesse ne l’agace pas ?

Jazzi dit: à

Tu n’as pas répondu à la question de x, hamlet. N’essaie pas de noyer le poisson…

hamlet dit: à

Jazzi je cherche ! pour trouver une citation dans l’hsq il faut du temps.

mais cette question de la séparation entre le livre et la vie y est tout au long du livre

exemple Clarisse la véritable nietzschéenne – véritable = qui finit folle comme Nietzsche.

Elle n’a pas lu Nietzsche comme on lit un livre, elle l’a lu comme on vit sa vie, c’est ça la lecture active.

je me demande même si l’hsq dans son entier ne vise pas à gommer la séparation entre le roman et la vie (le monde), et réciproquement, d’où la volonté de passer par la forme « essai » pour échapper à l’inutilité du roman.

hamlet dit: à

dire c’est un immense écrivain ça sert surtout à prévoir la place à lui faire dans sa bibliothèque, s’il est vraiment immense il risque de ne pas passer par la porte ce qui oblige à faire des travaux.

sérieux il faut mettre un accent sur « immense » dire c’est un immeeeeeence écrivain…

et ajouter mon Dieu avant (ça donne de la verticalité) :

mon Dieu c’est un immeeeense écrivain….

christiane dit: à

@Jazzi dit: 9 septembre 2018 à 20 h 55 min
Heureuse de lire ce commentaire.

closer dit: à

« C’est corruption, prévarication, népotisme, lavagem de dinheiro, a tous les étages de l’Etat. Bien sûr, ce n’est pas nouveau, c’est même vieux comme le Brésil »

NON CLAUDIO, c’est vieux comme la République. Je me souviens avec émotion, une semaine où la Veja titrait sur le dernier empereur, Dom Pedro, je me souviens de ma marchande de journaux me parlant avec émotion de « nosso querido dom Pedro »…

Le bon peuple savait que Dom Pedro était d’une parfaite honnêteté et dévoué à son pays…

Jazzi dit: à

« cette question de la séparation entre le livre et la vie »

On la trouve chez nombre d’écrivains, hamlet, c’est une tarte à la crème littéraire !

Jazzi dit: à

Bergman pensait que le cinéma était une superbe usine à fabriquer du rêve, destiné aux rêveurs. Je suis d’accord avec lui, hamlet.Il aimait aussi le cinéma commercial, même si pour sa part il pratiquait un cinéma d’auteur. Et pourtant ne dit-on pas que le cinéma c’est la vie ?

Jazzi dit: à

« Mais faute d’avoir lu ces deux romans de Malaparte, j’écris ce qu’il m’évoque »

On peut aussi s’abstenir d’en parler, Christiane, c’est pas mal non plus…

Jazzi dit: à

Les revers de veste et manteau de Malaparte, Lavande, à l’époque c’était de vraies pelles à tarte !

Jean Langoncet dit: à

Du camel hair vieux chameau

Chaloux dit: à

Vous me prenez pour une demeurée ?
Mais faute d’avoir lu ces deux romans de Malaparte, j’écris ce qu’il m’évoque : par l’intermédiaire de la villa : le film.

Là, je dois dire, c’est vraiment limite.

DHH dit: à

La sœur d’Edmonde Charles-Roux Cyprienne apparaît dans La Peau de Malaparte , dans un chapitre où il la croque sans indulgence avec des amis aristo-facho, comme elle et son mari,le comte del Drago dans un moment de bavardage mondain décontracté au bord d’une piscine romaine chic . Et je crois me souvenir que le comte Ciano était du groupe

christiane dit: à

@Jazzi dit: 9 septembre 2018 à 21 h 45 min
Non, Jazzi,
le commentaire de DHH m’a intriguée. J’ai donc passé un peu de temps sur internet pour lire des extraits de ces deux romans et les critiques littéraires qui accompagnaient ces citations; j’ai cherché aussi plus de détails sur sa vie (j’ai même mis en ligne un extrait de la biographie « Malaparte vies et légendes » de Maurizio Serra ainsi qu’un article du Nouvel’obs qui évoquait cette biographie qui a eu deux prix en 2011.
Après ce voyage, j’ai choisi de ne pas aller vers ces deux livres de Malaparte, non à cause « d’oeillères morales ». J’ai affronté bien des livres dont celui de P.Guyotat (« Tombeau pour cinq cent mille soldats » – Gallimard) qui allaient au-delà de ce que je pouvais imaginer supporter, simplement j’en ai assez des fictions sur les horreurs de la guerre, les tortures, les bassesses, les délires anthropophages, fut-ils remarquablement écrits. J’ai perdu assez de temps avec ces livres qui laissent un goût nauséeux dans la tête. Tu as dû voir sur ces fils que je ne manque pas de lectures et j’aime évoquer les livres que je lis et justifier mes choix. Il ne me suffit pas d’écrire « DHH a raison » et de ne rien avoir à dire sur aucun livre…
bonne soirée

x dit: à

Chaloux 20:20 et Christiane 20:14
Lire contre sa « pente », ses habitudes, ses réflexes, ses préjugés ; parce qu’il me semble qu’en dernier ressort cela se révèle un lire pour soi/ vers soi (je fais allusion au « lekh lekha »). Une forme d’élargissement, au sens de « libération » aussi, car on peut se restreindre ou s’enfermer soi-même.

Ce n’est pas la même chose que lire sous la contrainte (à 12 ans comme à 40 ou à 75 on se braque et on n’accorde pas au texte l’attention bienveillante nécessaire).

Quels que soient les mots ou les expressions qu’on emploie on prend déjà parti. Christiane je comprends le refus d’un certain « terrorisme » de la prescription des lectures, pas toujours bien intentionné d’ailleurs.
MAIS
— peut-on pour autant supposer que tout se vaut ? *
— peut-on être certain de sa « liberté » à une époque où information et publicité se mélangent allègrement ? Où les ouvrages font trois petits tours en librairie puis disparaissent ? Où les best-sellers et les productions calibrées prennent toute la place ? Où les livres qui se situent entre la zone des programmes scolaires et les cinq ou 10 dernières années disparaissent plus ou moins des radars et sont considérés comme ringards ?
Les diktats de « l’actualité littéraire », du « vient de sortir », de la course aux prix ne sont pas toujours perçus comme tels ; ils ont pour eux d’être (relativement) impersonnels, on ne se sent pas visé, ni blessé (mépris, condescendance) mais on peut être « ciblé » et si l’on passe ne serait-ce que la moitié de son temps de lecture avec des ouvrages quelconques (mais dont on parle), avec du déjà-vu, déjà-dit, déjà-écrit gentillet, des livres rédigés en quelques mois, il me semble que l’on subit une autre forme de condescendance, celle du « c’est bien assez bon pour eux » (puisque ça se vend).
— peut-on jurer que l’on a toujours raison contre l’avis de tous (et ici je ne parle pas d’une unanimité horizontale, à un moment donné, qui peut être une simple mode, un emballement, et à laquelle on a bien raison d’opposer le « Etiamsi omnes, ego non », mais d’un statut de classique, d’une solide réputation établie sur plus de quelques saisons, plus d’une génération)
— aura-t-on le temps ? Peut-on être certain que nos envies (sont-elles vraiment nôtres ou ont-elles été implantées, voir plus haut) ne prennent pas la place d’une œuvre qui, une fois le dépaysement dépassé, nous aurait apporté davantage ? (C’est une constatation, cela vaut en tout cas pour moi : c’est certes une joie de découvrir, et peu importe quand, mais un crève-cœur de se dire que l’on a tant tardé avant de vaincre ses résistances et de s’intéresser à un tel, dont on nous avait pourtant dit, assuré que…) D’où la nécessité d’établir des hiérarchies (on revient à ma première rubrique).

* Si l’on admet que tout ne se vaut pas, comment signaler ce qui est important, Hamlet ? Je crois comprendre votre réaction (je crois même entendre l’inflexion que vous dénoncez), mais il me semble qu’elle vise un « faire-semblant », une singerie, une contrefaçon, un mauvais usage de ces distinctions (pour se distinguer soi, se hausser sur une grande réputation comme on planterait un drapeau sur un sommet) sans toutefois supprimer le besoin de hiérarchiser (parce que nous n’avons pas l’éternité devant nous, parce que l’habitude de se contenter de lectures médiocres nous rend de plus en plus inaptes à en faire d’autres)

Bételgeuse dit: à

22h25 pas lu le livre ni aucun autre de Malaparte mais c’est sûrement le fruit d’une observation un situ, de plus DHH votre façon de la rapporter est si juste qu’on vous soupçonne tait presque d’avoir été l’une des invités au bord de la piscine mais vous êtes bien trop jeune. Malaparte a 120 ans.

Chaloux dit: à

Il est dommage, vraiment, que nous n’ayons pas en français d’édition disponible du livre que Maurizio Serra dans sa biographie appelle Maman pourrie (chapitre « Éloge de la pourriture », p.461 dans l’édition Tempus) et qui semble tout à fait indispensable à la lecture du reste, et un troisième grand livre.

L’Acmé très brutale de La Peau et Kaputt pour l’un et de La Mer de la Fertilité pour l’autre par rapport au reste des deux œuvres, rend le parallèle Malaparte-Mishima d’autant plus pertinent.

Je crois que ce qui m’impressionne le plus chez Malaparte, c’est que le XIXe siècle littéraire -évidemment Chateaubriand, c’est très sensible à la lecture- ne lui fait pas peur, comme il semble avoir effrayé la quasi totalité de ses contemporains. Il le prend à bras le corps et le dépose brutalement sur la table du XXe. Ce qui était cru mort est vivant, ô combien.

Bételgeuse dit: à

soupçonnerait.

Delaporte dit: à

j’ai choisi de ne pas aller vers ces deux livres de Malaparte, non à cause « d’oeillères morales »
___________

Drôle de « choix », ce sont alors d’oeillères intellectuelles dont il faut parler, ce qui est peut-être pire.

Chaloux dit: à

X, en principe les études supérieures, ou les bonnes rencontres, ou la lecture de grands livres, commencent par nous apprendre une chose, c’est que nous pensons rarement ce que nous croyons penser, d’autant plus que nous pensons rarement quand nous croyons penser. Lire contre soi, c’est lire contre ce que nous croyons penser, pas forcément pour s’en éloigner absolument (je passe en ce moment par une phase de retour qui m’étonne moi-même), mais au moins pour comprendre de quoi il retourne et d’abord le phénomène même. Et peut-être en partie pour l’accepter.

Delaporte dit: à

« Même Jean XXIII ou Paul VI, Delaporte ? »

Peut-être, insolent Jacuzzi !

Chaloux dit: à

Les pages de M. Serra sur l’attitude de Malaparte envers les femmes ne sont pas non plus piquées des vers (p.61 et suivantes).

Delaporte dit: à

Kaputt ou La Peau figurent parmi les quelques oeuvres dont nous sommes issus aujourd’hui. Leur cynisme ? Certes. christiane, âme délicate, devrait se faire bonne soeur.

Chaloux dit: à

C’est plutôt de lire certains des commentaires d’ici qui laisserait un goût nauséeux dans la bouche.

Chaloux dit: à

Mauvaise sœur serait plus juste.

hamlet dit: à

x dit: 9 septembre 2018 à 23 h 04 min

la lecture est un processus individuel.
chacun se comporte à sa façon, comme Clarisse qui, crucifiée par l’actualité, lit son journal les bras en croix (ne me demandez pas de retrouver où svp).

la littérature est un processus collectifs.
En évaluant les livres en regard d’une interprétation de la vie, la critique procède à un jugement éthique autant qu’esthétique.

qui dit éthique dit « violence ».
Délivrer la lecture d’une forme de rite mystique ou sacré (la lecture est toujours une profanation) c’est donner à la parole critique toute sa violence.

Dans la relation entre les « jumeaux » la lecture occupe une palce importante, Musil oppose la lecture « active » et la lecture « contemplative », pour conclure qu’un monde de contemplation est destiné à s’effondrer, il faut donc que la lecture active puisse reprendre sa place prédominant en accordant à la parole critique la place qui lui revient, et cette place ne s’obtient qu’au prix de la violence.

il me semble que cette vision des choses (à laquelle je crois) est très présente chez Benjamin.

Pablo75 dit: à

Quand il était à l’agonie, quelques heures avant de mourir d’un cancer de poumon, notre ami Curzio a dit qu’il était sûr de récupérer la santé « parce que Dieu ne pouvait être si stupide de laisser mourir Malaparte ».

Chaloux dit: à

Roman attirant et également écrit dans une langue précise et sûre.

Quant à n’avoir rien à dire des livres, peut-être vaut-il mieux s’abstenir plutôt que de s’exprimer dans un style qui relève évidemment du commerce de la toile à matelas.

Chaloux dit: à

Dans la bio de Serra -qui est vraiment magnifique, c’est davantage qu’une biographie, parcourant à nouveau- il y a des pages magnifiques (621 et suivantes en Tempus) sur le mystère des séjours de Malaparte à Capri, entre son chien, sa gouvernante et sa vieille radio : »sa vie n’a pas été bien longue, mais même en y faisant rentrer toutes les aventures réelles et imaginaires qui furent les siennes, on est frappé du décalage qui existe entre le caractère ramassé de ces expériences (quelques mois en Russie, en Éthiopie ou en Finlande, une ou deux années en moyenne pour ses amours) et tout ce qu’il en tira. le secret est en bonne partie gardé par ces murs ». P.623.

Chaloux dit: à

Un bout sauté

je m’en rends compte en la parcourant à nouveau (la biographie).

Ed dit: à

Chaloux,

Je vous fais confiance pour lire contre les autres, mais contre vous, êtes-vous certain d’en avoir envie ?

Chaloux dit: à

Pablo, c’est un grand jour pour moi. Je viens de retrouver après des années la Missa Dolorès de Pierre de la Rue, une messe absolument somptueuse que j’écoutais autrefois, il y a trente ans, sur un vieux disque (Philips, je crois de 1960 ou 1961).
Pour moi un des sommets de la musique occidentale.

Est-ce que tu connais?

https://www.youtube.com/watch?v=g02W9YiNWpc

Ed dit: à

Aujourd’hui, j’ai passé un temps indécent à nettoyer mon minuscule studio et que fait ma chattoune ? Elle vomit partout après avoir repeint les sols de son caca la veille. Évidemment, je l’ai une fois de plus menacée de la vendre au Vietnamien du coin. Évidemment, je l’ai aussitôt noyée dans une pluie de bisous. Je ne suis qu’une misérable esclave. Seigneur, pardonnez-moi ma faiblesse.

Chaloux dit: à

Ed, je crois que tout apprentissage de la pensée – ou d’approche de la pensée, car est-ce que tout humain pense? Je n’en suis pas persuadé-, est d’abord une vive contrariété. Quelqu’un vient vous révéler qu’il va falloir vous extirper de vous-même. Ensuite, c’est une gymnastique.
Contre les autres? Pourquoi? Reste qu’un choix s’impose. Comme pour le reste.

Ed dit: à

Chaloux,

Penser contre moi-même, je sais faire. Trop même. J’aimerais tellement être une tête de c.on pétrie de certitudes que personne ne fait douter. Il y en a tellement.

Lire contre soi, no capisco.

Chaloux dit: à

Lutter contre soi, contre ses préjugés, son propre aveuglement, sa nuit, son ignorance, sa répugnance? Tu ne connais pas?

Chaloux dit: à

Lire, entamer cette lutte.

Jean Langoncet dit: à

Why was Narcissus turned into a flower?

christiane dit: à

@Pablo75 dit: 10 septembre 2018 à 0 h 20 min
Merci, Pablo, pour ce cadeau.

Delaporte dit: à

Benoît Hamon est optimiste, il n’a pas renoncé à ses idéaux d’homme politique de gauche. Plus que jamais, il est d’attaque. Il a l’impression que ses idées sont de plus en plus dans le cours des choses et l’évolution du monde, avec rien moins que l’abolition légale du travail comme perspective pour les mille ans à venir :

« Benoît Hamon n’a pas renoncé à ses ambitions, et il espère toujours reprendre le leadershipà gauche. Cela pourrait passer par les européennes de 2019, où il n’exclut pas de conduire la liste de «Génération.s»… Mais aussi par la présidentielle de 2022. «Les idées que j’ai développées sont en train d’éclore un peu partout. Et je me sens une crédibilité et une légitimité à continuer à les défendre», admet-il lui-même. » Figaro

L’aventure ne fait que commencer, qu’on se le dise…

rose dit: à

Pablo à 0h07
mon père hier et avant hier cite Pascal
pourquoi ne pas croire en Dieu parce que cela ne coûte ríen de croire. (Cela ressemble à ne mange pas de pain).
(à retrouver)

Et puis, hier, dans le récit de avant ma mère, de l’Algérie et de son concours de la P-O, où il fut reçu second avec 19,5 en français, ses mots « Je n’ ai jamais pensé que j’étais mortel ».

Et ce qu’il nous répète tous les jours « on naît, on grandit, on meurt ». C’est la vie.
Ma mère, debout à côté de lui parce qu’il dort beaucoup, pleure.

C’est Denis de Tillinac, estimé par mon frère, école supérieure de journalisme de Lille, ds un article du Point de 2016, qui a emporté le morceau après l’expression de mon refus violent, le crémation est la négation de toute résurrection de la chato et la négation de la foi en l’ espérance de la vie.
Son choix réfléchi et moi, choquée encore, qu’ à l’ hôpital, on fasse changer d’ avis un jeune homme de 94 ans.

rose dit: à

la crémation négation de la résurrection de la chair.

( pour toi : Les chats dans leur grande lucidité).

rose dit: à

voilà, je l’ ai trouvé : ce n’a pas été de la tarte et mon chat m’ a griffée.
Cela s’ appelle le pari de Pascal.

Paul Edel dit: à

« Le soleil est aveugle » est un récit de Malaparte, à découvrir en priorité. . Ecœuré devant l’infamie de Mussolini qui attaque la France en 1940 alors que l’armée française est déjà écrasée par la Wehrmacht l’écrivain , alors correspondant de guerre, se rend dans les Alpes et témoigne à chaud contre cette attaque tardive des restes de l’armée française et de ses chasseurs alpins ; le texte est magnifique. On voit l’œil précis de Malaparte, sa fièvre, son énergie, son baroquisme, une hardiesse exceptionnelle dans les images, et aussi une passion morale :cette insolence vis-à-vis du régime fasciste. Evidement sûr le texte fut censuré, Malaparte envoyé sur le front de la Grèce. N’oublions pas que Malaparte avait déjà, en 1933, été condamné par le régime de Mussolini à 5 ans de résidence forcée aux Iles Lipari. C’est le comte Ciano qui sauva Malaparte » d’un deuxième exil(un « confino »).

Bételgeuse dit: à

13h44 Lucien Bergeret, je vous ai imité et j’ai relu les premières pages du Lys dans la vallée, les détails genre racines et végétaux y sont présents dans le tableau de l’enfance, quand ,seul ,et après avoir réintégré la maison familiale ,il joue dans le jardin . Le bal qui va occasionner la rencontre n’intervient que plus tard.

Jazzi dit: à

« Ecœuré devant l’infamie de Mussolini qui attaque la France en 1940 »

A la suite de quoi l’Italie occupe le Sud-Est de la France, jusqu’en septembre 1943. A Cannes, où mes grands-parents paternels, se sont exilés à la fin du XIXe siècle, un drame privé va alors se jouer : mon grand-père quitte sa femme et ses enfants et retourne, seul, en Italie…
https://journals.openedition.org/cdlm/6903

renato dit: à

Pas encore lu le billet, on verra ça. Incidemment et indépendamment du billet, Malaparte est un bon révélateur de l’hypocrisie des intellectuels et de leurs coutumes, préjugés, intolérance, compromis.

On oublie Sa WWI, il faudrait cependant en parler : encore mineur, volontaire en France.

On oublie sans peine que l’on ne lui pardonne pas un segment de sa vie, qui fut pourtant oublié pour Ungaretti dont la foi fasciste n’a point endommagé la fortune, pour ne rien dire de Missiroli, Piovene, Montanelli. Si je trouve le temps je vais développer ça.

https://blogfigures.blogspot.com/2011/02/curzio-malaparte.html

Jazzi dit: à

« Si je trouve le temps je vais développer ça. »

Oui, mais comment la famille Maestri a traversé la période du fascisme triomphant, renato, celle du Jardin des Finzi Contini ?

renato dit: à

Un brin de légèreté :

https://youtu.be/TvqVRzQkqkg

Antonio Vivaldi
Sonetti per le Quattro Stagioni

PRIMAVERA
(Allegro)
Giunt’ è la Primavera e festosetti
La Salutan gl’ Augei con lieto canto,
E i fonti allo Spirar de’ Zeffiretti
Con dolce mormorio Scorrono intanto:
Vengon’ coprendo l’aer di nero amanto
E Lampi, e tuoni ad annuntiarla eletti
Indi tacendo questi, gl’ Augelletti;
di nuovo al lor canoro incanto:
(Largo)
E quindi sul fiorito ameno prato
Al caro mormorio di fronde e piante
Dorme ‘l Caprar col fido can’ à lato.
(Allegro)
Di pastoral Zampogna al suon festante
Danzan Ninfe e Pastor nel tetto amato
Di primavera all’ apparir brillante.

ESTATE
(Allegro non molto)
Sotto dura stagion dal sole accesa
Langue l’huom, langue ‘l gregge, ed arde ‘l pino,
Scioglie il cucco la voce, e tosto intesa
Canta la tortorella e ‘l gardellino.
Zeffiro dolce spira, ma contesa
Muove Borea improvviso al suo vicino;
E piange il Pastorel, perché sospesa
Teme fiera borasca, e ‘l suo destino;
(Adagio)
Toglie alle membra lasse il suo riposo
Il timore de’ lampi, e tuoni fieri
E de mosche, e mosconi il stuol furioso:
(Presto)
Ah che pur troppo i suoi timor sono veri
Tuona e fulmina il cielo grandinoso
Tronca il capo alle spiche e a’ grani alteri.

AUTUNNO
(Allegro)
Celebra il Vilanel con balli e Canti
Del felice raccolto il bel piacere
E del liquor di Bacco accesi tanti
Finiscono col Sonno il lor godere
(Adagio molto)
Fa’ ch’ ogn’ uno tralasci e balli e canti
L’ aria che temperata dà piacere,
E la Staggion ch’ invita tanti e tanti
D’ un dolcissimo sonno al ben godere.
(Allegro)
I cacciator alla nov’alba à caccia
Con corni, Schioppi, e cani escono fuore
Fugge la belva, e Seguono la traccia;
Già Sbigottita, e lassa al gran rumore
De’ Schioppi e cani, ferita minaccia
Languida di fuggir, mà oppressa muore.

INVERNO
(Allegro non molto)
Agghiacciato tremar tra nevi algenti
Al Severo Spirar d’ orrido Vento,
Correr battendo i piedi ogni momento;
E pel Soverchio gel batter i denti;
(Largo)
Passar al foco i dì quieti e contenti
Mentre la pioggia fuor bagna ben cento
(Allegro)
Caminar Sopra il ghiaccio, e a passo lento
Per timor di cader girsene intenti;
Gir forte Sdruzziolar, cader a terra
Di nuovo ir Sopra ‘l giaccio e correr forte
Sin ch’ il giaccio si rompe, e si disserra;
Sentir uscir dalle ferrate porte
Scirocco, Borea, e tutti i Venti in guerra
Quest’ è ‘l verno, ma tal, che gioja apporte.

Bételgeuse dit: à

ED, sur le billet précédent, excusez si je n’ai pas su lire votre humour. J’ai eu des amis de toutes origines par le passé, c’était avant les flux migratoires , j’avais encore une vie sociale. Je réaffirmerai que tout est une question d’individualité et d’affinité. Une de mes sœurs tient un discours dangereux à l’égard des gens aux origines étrangères et je lui répondais que peu importait l’origine , qu’il nous fallait faire preuve dé circonspection dans nos attachements et qu’il était impossible d’accorder une confiance aveugle aux personnes rencontrées sous prétexte qu’elles seraient non étrangères et que par consequent ,estampillées fiables.

renato dit: à

Mon père n’a jamais renoncé à sa chemise blanche, Jacques ; ma mère, évoquée dans sa maison de campagne cachait des gens, ce qui n’était pas de tout repos, car il fallait les nourrir et déjà seulement le boulanger se demandait pourquoi acheter tant de pain…

Jazzi dit: à

Mon grand-père Erminio Barozzi avait-il choisi le mauvais côté ? Malgré mes questions, je n’ai jamais obtenu de réponses. Et désormais, tous les témoins sont morts, emportant ce secret dans la tombe. La seule chose que je sais, c’est que mon grand-père est mort à Cannes en juin 1942. Je possède une copie de son acte de décès. Peu de temps auparavant, ma tante Iraide avait récupéré son père à la frontière italienne. Il est mort chez elle, ma grand-mère Julia ayant refusée d’accueillir celui qu’elle n’appelait plus que « Judas » ! De quelle trahison s’était-il rendu coupable ? Ma grand-mère est morte à son tour juste avant ma naissance, en 1952, et nous nous sommes alors installés dans leur appartement de la Maison des Arcades, où j’ai passé mon enfance. Dans le quartier des Broussailles, près du cimetière de Cannes, où ma grand-mère Julia Bertachini repose sous son nom de jeune fille et où l’a rejoint, plus tard, son fils ainé, Annibal Barozzi. De mon grand-père Erminio Barozzi il ne reste plus aucune trace…

renato dit: à

« … « Heidegger, hélas ! » qui est le plus grand philosophe du vingtième siècle… »… »

Heidegger fut plutôt un critique de la philosophie… Largement pardonné par Char…

Bételgeuse dit: à

C’était à des années lumière du religieux, également. Les jeunes femmes étaient absolument satisfaites de pouvoir déambuler librement, non contraintes. J’ai connu l’une d’entre elle soumise à la loi du père qui à leur arrivée en France avait interdit à sa mère de sortir et ce durant plusieurs années. N’était toléré aucun retard de sa part. Il est d’ailleurs plus souvent facilement admis qu’un couple se forme si l’homme est européen et ceci quelle que soit l’origine.

Bételgeuse dit: à

Du retour du fait religieux.

Jazzi dit: à

Bételgeuse, il est clair qu’ed est raciste…

Bételgeuse dit: à

Non, Jazzi, je ne crois pas cela. Son humour est maladroit ou c’est une outrance de ce qui est communément entendu. Un peu à la Coluche.

Jazzi dit: à

Quand ed dit « tous sauf les Arabes », je ne vois pas où est l’humour, Bételgeuse ?

Bételgeuse dit: à

Pensez vous réellement qu’ED les prennent tous? Après examen des propositions étant admis que l’homme propose et la femme dispose.

Bételgeuse dit: à

Attaque au couteau à Paris hier, sept blessés dont quatre gravement. Il faudrait passer au tamis de la psychiatrie l’ensemble de la population, il y a du travail.

Jazzi dit: à

La citation exacte, Bételgeuse :

« Ed dit: 9 septembre 2018 à 11 h 48 min
…Et non je ne suis pas particulièrement branchée asiatiques. Je prends tout, sauf les Arabes faut pas pousser non plus. »

Jazzi dit: à

« Attaque au couteau à Paris hier »

Devant un cinéma où il m’arrive d’aller, Bételgeuse ! Mais généralement pas à cette heure-là, 22h45…

Bételgeuse dit: à

Pour la photo qu’offre Passou de la villa Malaparte, j’y vois si je regarde rapidement la tête d’un TGV plantée dans la roche, un symbole phallique à l’horizontale modifiant l’horizon, un site qui me fait pester rager de ne pouvoir le visiter. 3/4 d’heure de marché depuis la place pour y arriver, Malaparte disposait du service de domestiques pour remplir sa cave et son garde-manger? Il ne fallait pas oublier le sel. D’où a t il produit les moyens nécessaires à cette construction qvant gardiste? Si c’est de sa littérature , quel bénéfice.

ed dit: à

 » il est clair qu’ed est raciste »

L’anathème, quand on n’a rien à dire sur le fond.

Bételgeuse dit: à

Jazzi, quelque soit l’heure du jour et de la nuit, cela devient compliqué et de plus zones rurales et urbaines sont concernées de façon aléatoire, imprevisible.

Jazzi dit: à

Un rendez-vous à ne pas manquer !

 » une soirée lui est consacrée le13 septembre à 19h, à l’Institut culturel italien à Paris, avec débat et projection de son unique film Le Christ interdit (1951) »

Phil dit: à

Dear Bételgeuse, pour visiter la villa Malaparte il faut y aller comme BB, fesses à l’air. Tout finit à Capri, bonnes et mauvaises manières s’échouent, Krups, Adelsward et Wilde y ont contemplé leur soleil couchant sans conscience.

Jazzi dit: à

Que dire sur le fond, ed ?

Je vis avec un franco-tunisien. Mon frère ainé a épousé une algérienne et l’une de mes nièces a épousé un tunisien et j’ai deux petits-neveux et une petite-nièce portant des prénoms arabes…

x dit: à

hamlet 10 septembre 2018 à 0 h 05 min
Il y a collectif et collectif, celui de la littérature qui n’existerait que dans l’après-coup en quelque sorte, comme un terreau nourricier où les apports se mélangent, se combinent (je repense à ce que dit Romain Gary dans son Pour Sganarelle, même s’il n’emploie pas cette image) et le collectif de l’industrie culturelle, et en vous lisant je ne sais plus trop duquel vous parlez.
La lecture personnelle dont le comble serait la « médiation littéraire » (R. Girard, Mensonge romantique…), celle de Don Quichotte, de Paolo et Francesca, d’Emma Bovary ?
Il faudrait que je retrouve aussi les distinctions entre le « lu », le « lisant » et le « lectant ».
Qui dit éthique dit violence ?
Je ne comprends plus (ou alors c’est une parodie d’éthique comme il y a des parodies d’écologie ? ou bien des considérations sur l’éthique qui n’ont pas elles-mêmes un caractère éthique ? J’en reste pour ma part à la distinction de Ricœur, qui n’est pas d’un usage universel, entre morale déontologique et éthique).

ed dit: à

jazzi,

tant mieux pour vous tous. En attendant, la masse diffère de ces jolis cas particuliers. Mais ne vous inquiétez pas, je compte sortir avec personne de toutes facons.

ed dit: à

jazzi,

?? Pas compris. Vous savez très bien que j’en ai déjà deux, dont l’une m’a bien saoulée ce matin, soit dit en passant.

Bételgeuse dit: à

Jazzi, savez vous que le chat Mai n’est pas un chameau mais un 🐈 egyptiens dont la race décimée en Europe a été boostée par l’amour d’une princesse russe qui demanda l’autorisation d’importer un mâle pour sa femelle ou inversement, tous les chats Mau vivants actuellement descendrait de ce couple d’aristocrates.

Bételgeuse dit: à

Mau, descendraient. Il me faudrait m’auto-flageller, pouah!!!ces fautes sont irrémédiables et pire que la poudre d’Ajax.

Jazzi dit: à

« l’une m’a bien saoulée ce matin »

Ce n’est pas de sa faute, si elle est malade, ed !

Bételgeuse dit: à

X j’ai retourné dans tous les sens les deux termes violence éthique, éthique de la violence , violence de l’éthique. Il n’est rien sorti du shaker, je vais chercher encore .

Bételgeuse dit: à

Phil, après réflexion , si vous disposez des moyens du voyage et si vous estimez que mes fesses valent le voyage, je veux bien vous les montrer. Après tout seule l’intrusion dévoile l’intimité et non pas la monstration.

P. comme Paris dit: à

A vous lire, étoilée ci mâtin
En ce miroir chuinte le chihuahua :
« Cherchez, S.V.P, Cherchez ».

christiane dit: à

D. 23h34
Pour compléter votre florilège :
Matthieu 7
« Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.
Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil?… »

Bételgeuse dit: à

P comme Paris, c’est un chien minuscule qui ne pourrait s’il cherchait que ramener des preuves à sa mesure. L’ordre n’y changera rien. je pourriez vous ajouter au questionnement de x sur éthique et violence puisque vous semblez un peu plus de taille à relever le défi, la capitale de votre pseudo et la comparaison servies en publicité prometteuse?

Bételgeuse dit: à

Que pour je.

Bételgeuse dit: à

Peut être après tout , D voulait dire que l’éthique entre en scène dès que la violence est de mise. Resterait à déterminer ce qui peut entrer malgré des apparences contraires dans le périmètre des violences, et savoir si l’on considère que les violences ne sont pas dirigées uniquement en direction de l’Homme mais envers tout ce que contient son monde.

vedo dit: à

Ça alors! Quel est l’âge de Clopinou?

Delaporte dit: à

» il est clair qu’ed est raciste »
L’anathème, quand on n’a rien à dire sur le fond.
_______________
Est-ce un « anathème » (tout de suite les grands mots) ou une constatation exacte ? Et puis, « sur le fond », quel « fond ? A part qu’elle manque de charité chrétienne, rien à ajouter. Le message est clair et nul. Comme dirait Nietzsche : quel fond ? Elle n’est même pas plate !

Delaporte dit: à

« Ed dit: 9 septembre 2018 à 11 h 48 min
…Et non je ne suis pas particulièrement branchée asiatiques. Je prends tout, sauf les Arabes faut pas pousser non plus. »
________

Pas très gentil pour nos frères humains, qui, quelle que soit la couleur de leur peau, sont des hommes aussi égaux que nous.

Clopine dit: à

Bah, la « blague » d’Ed, si elle l’avait proférée devant nous avec l’intonation idoine et la voix bien artificielle, aurait pu passer pour une de ces réflexions qu’on se fait, au second degré, quand on est bien sûr que tout le monde se comprend et tout le monde se connaît assez pour voir tout de suite le second degré…

Mais comme nous n’avons eu ni les mimiques, ni le haussement d’épaules, ni le coup de coude, ni le clin d’oeil appuyé, et que notre « communauté » ne pratique certes pas le partage des mêmes ressentis ni des mêmes présupposés, ben ça tombe comme l’a dit Jazzi : comme une vanne raciste.

Je crois, enfin j’espère, qu’Ed n’est pas raciste. Il lui reste dans ce cas à plaider la maladresse, ou bien la naïveté de se croire, ici, comprise jusque dans un second degré scabreux.

Mais sinon, c’est effectivement plus que maladroit : juste insupportable, en fait.

Phil dit: à

bien expliqué, dear dame Clopine. mais comme vous savez, le beau monde est antisémite et raciste manière « salonfähig » disait le prestigieux TKT. L’important est de ne pas ennuyer.

Lavande dit: à

Clopine, que devient Clopinou ? A-t-il terminé ses études?

Personnellement, même à titre soi-disant humoristique je n’apprécie pas les remarques anti quelque chose : antisémite, anti-arabe, homophobe, sexiste… et elles pointent leur nez de temps en temps ici.
Ceci dit évidemment l’ironie ou l’autodérision ne sont pas toujours perceptibles à l’écrit.

Laudelout Marc dit: à

Dans Le Bulletin célinien de septembre, on lira comment Malaparte s’est manifesté pour venir en aide à Céline exilé au Danemark. Fait de l’histoire littéraire peu connu :
http://bulletincelinien.com/

DHH dit: à

@ clopine
vous avez surement raison ;le propos d’Ed est trop caricaturalement raciste pour être vrai , maisavec c genre de propos on prend le risque d’être mal compris.
cela me rappelle le tollé soulevé par un propos de philippe noiret à l’emission 7/7
interrogé sur l’ouvrage de tahar Benjelloun qui venait d’avoir le prix Goncourt il a dit ;on avait déjà donné le prix à des youpins ,il était temps de le donner à un bicot.
indignation de ceux qui sont restés imperméables au sens réel de la formulation

Lavande dit: à

DHH, quel est le sens réel de la formulation?
Je dois raisonner au ras des pâquerettes parce que moi ça me choque. Peut-être que le contexte éclairait cette phrase d’un jour différent de sa première acception.

Janssen J-J dit: à

Et non je ne suis pas particulièrement branchée asiatiques… Ce qui n’exclut pas de rester alors branchée sur les frelons musulmans.

Janssen J-J dit: à

l’ironie ou l’autodérision ne sont pas toujours perceptibles à l’écrit.

yes, et c’est le pb n° 1 de ce blog

Janssen J-J dit: à

Il lui reste dans ce cas à plaider la maladresse, ou bien la naïveté de se croire, ici, comprise jusque dans un second degré scabreux.

Trés juste, voilà ce qu’on se dit aussi. Mais led lumière ne répondra pas, vu qu’elle n’aime point les leçons de morale, refusant jusqu’à l’idée même de se sentir flattée que d’aucune ait pu voler à son secours. Moi, je vous trouve toujours élégante et passionnée dans votre qualité d’écoute aux autres, y compris jsqu’en vos maladresses. Peu vous égalent (du moins ches les internautes masculins).

Au fait, merci pour la référence à C Laurens, non je ne l’avais pas lue, je ne lis plus les journaux papier depuis bien longtemps, surtout celui-ci. Non, moi je saute chez un libraire quand je sais qu’un Coetzee vient de paraître : pour moi, il reste un grand bonhomme, malgré ses deux derniers romans sur « la vie de jésus », une entreprise trop incompréhensible. Peut-être ne suis-je pas prêt à comprendre le sens de son message de transmission.
Bon, on s’en fiche à vrai dire, il paraît que c’est pas le sujet du jour. Donc, Malaparte. Eh bien, je dirais : comment peut-on encore s’intéresser à la vie d’un mec pareil ? (je sais, je sais… Donc, inutile d’accabler la beaufitude de cette remarque, j’en suis moi-même accablé par avance).

x dit: à

Bételgeuse, je n’avais pas donné de précisions parce que je croyais me souvenir que nous avions déjà échangé à ce propos avec Hamlet. Je n’avais pas supposé que d’autres lecteurs seraient intéressés.
Le site que vous mettez en lien a le mérite de donner des textes et non des résumés-commentaires à sa sauce.
Cet article fait parfaitement l’affaire, même si ce n’est pas à ce texte-là (qui figure assez logiquement dans le 1er recueil de ses Lectures, « Autour du politique », pp. 258-270 dans l’édition de poche) que je pensais, mais à un chapitre du livre Soi-même comme un autre (de 1990 lui aussi) où ces préoccupations s’articulent quand même à des considérations sur le récit (dans le prolongement de Temps et Récit mais surtout autour de la notion d’ « identité narrative ».
Pour Hamlet s’il repasse par ici je citerai les passages sur « le récit comme laboratoire du jugement moral » permettant des expériences de pensée sur les variations de l’identité narrative, mais aussi le « cas déroutant » de l’HSQ, « au pôle extrême de variation où le personnage a cessé d’être un caractère »: « à la perte d’identité du personnage correspond la perte de la configuration du récit et en particulier une crise de la clôture ». « La décomposition de la forme narrative, parallèle à la perte d’identité du personnage, fait franchir les bornes du récit et attire l’œuvre littéraire dans le voisinage de l’essai ».
(Si P. Ricœur fait figure de suspect parce qu’il affirme en effet qu’un récit « n’est jamais éthiquement neutre », il entraîne W. Benjamin avec lui, en invoquant son essai « Der Erzähler », « Le Narrateur »: l’art de raconter comme art d’échanger des expériences de sagesse pratique, qui comportent des évaluations: approbation ou désapprobation, éloge ou blâme des agents).
Mais croyant connaître un peu les préoccupations d’Hamlet, je lui signale l’intérêt de la catégorie du personnage en tant qu’il est lui-même mis en intrigue comme « agent » ou « patient » (ce qui n’exclut évidemment pas qu’il soit tantôt l’un tantôt l’autre) pour la « reconnaissance de cette dissymétrie essentielle entre celui qui fait et celui qui subit.

D’autre part, j’ai été encore plus cryptique en omettant la référence à Michel Picard, La Lecture comme jeu (il s’agit de lecture littéraire), et surtout j’ai trouvé le moyen d’estropier un des termes désignant les différentes instances lectrices : le « lu » et le « lectant », d’accord, mais la 3ème c’est « le liseur ».
Comme je suppose que les détails ne passionneraient personne, je me limite à recopier une citation de R. Jauss en rapport avec le « lire contre soi » :
« L’expérience de la lecture peut le libérer [le lecteur] de l’adaptation sociale, des préjugés et des contraintes de sa vie réelle, en le contraignant à renouveler sa perception des choses. L’horizon d’attente propre à la littérature se distingue de celui de la praxis historique de la vie en ce que non seulement il conserve la trace des expériences faites, mais encore il anticipe des possibilités non encore réalisées ».

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