de Pierre Assouline

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La République des livres

Résultat pour : houellebecq

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Quelle étrange entreprise collective que ce Réprouvés, bannis, infréquentables (350 pages, 20 euros, Léo Scheer) dans lequel Angie David a recueilli une quinzaine de portraits desdits proscrits. A priori, on se dit qu’il doit s’agir d’écrivains français de la fin du XIXème siècle. Quelque chose de ce goût-là. Mais dès qu’on y pénètre, la fausse route s’impose à la lecture du sommaire : Maurice Dantec, Pierre Boutang, Cristina Campo, Pier Paolo Pasolini, Dominique de Roux, Simon Leys, Guy Debord, Michel Houellebecq, Renaud Camus, Jean-Claude Michéa, Baudoin de Bodinat, Marc-Edouard Nabe, Philipe Muray, Peter Handke. Ce n’est plus un rassemblement : c’est une rafle. […]

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Un écrivain est d’abord un lecteur. Ainsi formulé cela paraît évident. On connaît peu de cas de vocations innées qui n’aient pas été d’abord enracinée dans un commerce ancien, dès le plus jeune âge, avec la littérature romanesque. Mémoires, biographies et journaux intimes nous ont suffisamment renseigné sur l’infini compagnonnage de tout écrivain bien né avec les livres des autres pour qu’on en doute. Encore faut il distinguer les classiques des contemporains. Certains ne lisent que les premiers, d’autres n’en ont que pour les seconds, plus rares sont ceux qui vont des uns aux autres. On en connaît même tels […]

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Des textes classiques pour éclairer notre lecture actuelle de l’islam, il n’en manque pas. Privilégier le grand livre de Claude Lévi-Strauss Tristes tropiques (Pocket) pour en isoler quelques pages, ce n’est pas seulement surprenant car inattendu : c’est aussi passer pour provocateur, surtout un demi-siècle après sa publication, à une époque rongée par le principe de précaution, la bien-pensance et le politiquement correct. Ces fameux passages ne sont pas inconnus mais méconnus. Régulièrement évoqués, rarement commentés. On sent comme une gêne chez ses admirateurs. Bien qu’il fut totem, il n’est pas devenu tabou. L’intellectuel a maintes fois été dénoncé pour son […]

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Et dire qu’on en est là : évoquer le génie de Baudelaire en contrepoint de celui de Houellebecq, parler de l’un pour établir des analogies avec l’autre, convoquer à son corps défendant l’ombre tutélaire de l’incontestable poète qui continue à dominer les lettres françaises depuis un siècle et demi pour consolider la réputation de celui que les medias veulent à tout prix nous vendre comme le Grand-Poète-de-son-époque… Quelle misère intellectuelle et quel triste signe des temps ! Il suffirait pourtant d’expédier la chose, et l’Autre autoconsacré par son propre pavé de l’Herne, d’une citation de Baudelaire échappée du Peintre de la vie moderne : […]

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Bonsoir tout le monde !

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I’m not there ? En effet. Comme prévu, Bob Dylan aura donc brillé par son absence samedi aux cérémonies de remise du prix Nobel de littérature à Stockholm. Il avait un autre engagement au même moment (la twittosphère a persiflé qu’il avait piscine). Son attitude est dans le droit fil de la désinvolture avec laquelle il n’avait pas daigné décrocher son téléphone pendant deux semaines à l’appel du comité Nobel chargé de lui annoncer la nouvelle, puis entretenu le suspens sur sa venue en Suède. Samedi, c’était donc le grand jour. Point de récipiendaire. Point de discours non plus. Les Suédois […]

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Une étrange impression nous gagne à l’issue de la lecture du Monde libre (230 pages, 19 euros, Les liens qui libèrent) d’Aude Lancelin. Etrange car paradoxale : on ne sait s’il faut la recommander absolument aux étudiants des écoles de journalisme afin de les mettre au parfum ou s’il faut au contraire les en dissuader absolument de crainte qu’ils n’aient une image déformée de leur futur activité. Car au-delà du règlement de compte personnel de l’auteur, qui se joue désormais devant les prudhommes, et de la dimension strictement politique de l’affaire, c’est bien de la conception du métier, de l’éthique des […]

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Quelques temps après l’attribution du prix Goncourt 2016 à Mathias Enard, un écrivain de mes amis mais que je me garderais bien de nommer, déçu de n’avoir pas été lui-même couronné cette année-là, me prit à part au hasard d’une rencontre en province et me tint ce discours : « J’ai crû comprendre que Boussole avait été choisi en raison de son exigence littéraire. Le mot revient dans tous les articles et la plupart des commentaires. Mais ça ne veut strictement rien dire, une littérature exigeante ; ce n’est ni un critère, ni un paradigme, encore moins une catégorie ou même une qualité ; […]

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Une phrase me pose problème dans le nouveau livre que consacre Alain Cresciucci à l’un de mes écrivains de chevet Le monde (imaginaire) d’Antoine Blondin (204 pages, 21 euros, Pierre-Guillaume de Roux) douze ans après sa biographie du même. Une seule phrase car pour le reste, c’est du solide dans l’ordre de l’essai littéraire, mais … essai transformé ! commenterait l’ancienne plume de L’Equipe. C’est précis, documenté, argumenté. Chacun des cinq romans, toutes les nouvelles et préfaces, et le moindre de ses articles, sont habilement décortiqués sans jargon universitaire. Pas une citation qui ne soit contextualisée. Les rapprochements ne sont jamais […]

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Apologie du point-virgule

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« Cette phrase-là, ça ne va pas : supprime le point-virgule ! » vient de me dire mon rédacteur en chef pour l’un des journaux où je travaille. Le fait est là : il disparaît de la circulation et vous n’en voyez presque plus quand vous lisez vos quotidiens. Ok, je vais passer pour une réac : oui, je fais partie des journalistes qui résistent et défendent le point-virgule, à l’instar d’écrivains comme Michel Houellebecq, Erik Orsenna ou le regretté Léopold Sédar Senghor. Pourquoi ? Parce que le point-virgule, c’est une demi-pause qui garantit l’unité de la phrase. Si je le remplace par un point, je […]

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Ca va, du calme, ce n’est pas écrit : chef d’œuvre ! Ces choses-là, on n’en voit passer qu’un par génération, et encore ; il lui faut résister à l’épreuve du temps pour que l’on puisse décréter rétroactivement que cela en était un. Alors qu’un grand livre saute aux yeux, prend à la gorge et parfois aux tripes, s’impose, domine et fane ce qui se pousse du col à côté. Surtout quand après l’avoir refermé, vous allumez machinalement la télévision du samedi soir et vous tombez sur Michel Houellebecq qui, pendant une heure de temps, masque d’Artaud mais sans son génie habité, un […]

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