de Pierre Assouline

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Prendre le temps d’écouter ce bruit-là

Prendre le temps d’écouter ce bruit-là

Si tout autre maison que le Bruit du temps (avec La Dogana) avait publié ce coffret (1200 pages, 59 euros) habité par un cri et par la grâce, on aurait été en droit de dénoncer une injustice. Quel plus bel hommage que cette édition techniquement si soignée (typographie, papier, mise en page, finition) de ces deux volumes rassemblés, Œuvres poétiques ( en bilingue, 784 pages) et Œuvres en prose (736 pages) d’Ossip Mandelstam (1891-1938) ! On dira familièrement que c’est un petit éditeur. Comme quoi la taille ne préjuge pas de l’envergure. C’est pourtant un des plus discrets, exigeants, ambitieux, obstinés que celui qui se plaça dès sa naissance en 2009 sous l’autorité du poète en se donnant pour nom de baptême le titre d’un de ses livres : le Bruit du temps. Manière de rappeler la puissance et la fragilité de la parole poétique, c’est dire sa puissance symbolique.

Ossip Mandelstam a été traduit pour la première en français en 1925 par les soins de la revue Commerce (on ne louera jamais assez le rôle précurseur, pionnier, défricheur des revues tant en littérature qu’en poésie) mais il a fallu deux exceptionnels intercesseurs pour que les lecteurs non russophones soient en mesure d’en mesurer le génie : une première fois en 1959 lorsque le poète Paul Celan le traduisit en allemand dans un esprit d’une remarquable fraternité, en n’oubliant jamais que sa poésie lui donnait le sentiment de cheminer « aux côtés de l’irréfutable et du vrai » ; une seconde fois en 1972 lorsque Gallimard publia Contre tout espoir, le grand livre de souvenirs de sa veuve Nadejda Mandelstam.

Nombre de ces textes de ce coffret nous sont déjà connus : des poèmes, Le Timbre égyptien, le Voyage en Arménie etc Mais ici rassemblés, doublement préfacés avec une érudition sans faille par le traducteur Jean-Claude Schneider et l’auteure des notes et commentaires Anastasia de la Fortelle, augmentés de variantes, premiers jets et autres textes inédits, ils donnent le rare sentiment d’être enfin en présence de la totalité de l’œuvre. N’y manque désormais que la correspondance dont on sait à quel point elle permet parfois de déchiffrer l’indéchiffrable d’un écrivain, et les poètes n’y échappent pas. En attendant de l’y voir adjoindre, on ne se bercera pas d’illusion : il est aussi vain de tenter d’expliquer la vibration qui anime secrètement sa poésie que de vouloir le faire avec celle qui gouverne un tableau de Rothko.220px-Osip_Mandelstam_Russian_writer

Il disait être en Russie le seul poète à travailler à la voix, et il est vrai que dans ses derniers temps, confrontés aux interdictions et aux censures, il le sera comme jamais, ruminant clandestinement ses mots, les libérant pour leur permettre de retourner à leur musique intérieure. On dit de lui qu’il énervait l’écriture, autant qu’il pouvait parfois exaspérer ses plus proches. Pourquoi au cours de ses cinq dernières années, Ossip Mandelstam a-t-il pris le risque d’être dénoncé, arrêté, torturé, emprisonné et enfin déporté à mort en lisant devant son petit cercle d’amis réuni un soir de 1934 sa fameuse épigramme de seize lignes contre Staline ? Aucun de ses biographes, pas même Ralph Dutli, n’a réussi à élucider ce mystère de manière convaincante.

« Nous vivons sourds à la terre sous nos pieds/ A dix pas personne ne discerne nos paroles.
 On entend seulement le montagnard du Kremlin,/ Le bourreau et l’assassin de moujiks.
 Ses doigts sont gras comme des vers,/ Des mots de plomb tombent de ses lèvres.
 Sa moustache de cafard nargue,/ Et la peau de ses bottes luit. 
Autour, une cohue de chefs aux cous de poulet,/ Les sous-hommes zélés dont il joue.
Ils hennissent, miaulent, gémissent,/ Lui seul tempête et désigne.
 Comme des fers à cheval, il forge ses décrets,/ Qu’il jette à la tête, à l’oeil, à l’aine.
Chaque mise à mort est une fête,/ Et vaste est l’appétit de l’Ossète. » »

Ces lignes ont beaucoup fait pour son mythe de martyr-de-la-poésie-victime-de-persécutions-politiques. Mais ce serait injuste pour son génie de l’y réduire. Heureusement que les plus grands poètes en Russie comme ailleurs ont su lui rendre un hommage à sa mesure. Le cas du traducteur Jean-Claude Schneider qui juge que « aux informations à caractère biographique, aux commentaires sur les circonstances à l’origine de toute écriture, on peut privilégier l’abrupt du poème et sa gangue d’obscurité, sachant qu’une glose obscurcit ou éclaire » ; mais n’est-ce pas contradictoire avec le travail de l’éditrice Anastasia de La Fortelle qui se livre justement à l’indispensable travail savant sur les réminiscences historiques et les références mythologiques de sa poésie ?

Mandelstam connaissait Staline en qui il voyait un monstre fascinant. Ces lignes l’envoyèrent à la mort. Il en savait les conséquences. Alors pourquoi : le courage mêlé d’inconscience ? l’idéalisme et la conviction intangible que la vocation d’un poète est de dire la vérité ? Le poète, c’est celui qui dit la vérité, celui qui fait exploser un poème à la barbe d’un dictateur en hurlant que le roi est nu. Pour ses amis, la poétesse Anna Akhmatova et l’écrivain Boris Pasternak, Mandelstam était un phare. Eux-mêmes ont peiné à comprendre comment Mandelstam, du fond de sa nuit, effrayé par l’ombre de son ombre, désespéré, halluciné et guetté par le suicide, lâcha in fine une ode à Staline de sinistre mémoire dans le fol espoir d’en sortir enfin.

Là-bas, un poète, c’est quelqu’un. Et un poème, une chose qui compte. Vieille tradition qu’on peut leur envier.  Mais comment un grand poète peut-il être un homme petit ? Vaste question à laquelle celle qui la pose, en mars 1926, avoue ne pouvoir apporter de réponse. Seuls les attendus importent. Un livre écrit entre 1922 et 1925 est à l’origine de cette affaire : Le Bruit du temps, recueil d’esquisses autobiographiques. Po&sie, la précieuse revue animée par Michel Deguy, y a consacré un article en mai 2011 (No 135, 142 pages, 20 euros, Belin) : « Ma réponse à Ossip Mandelstam » de Marina Tsvetaeva. C’est l’histoire d’un mal-entendu entre deux des plus grandes voix poétiques de leur temps, l’une aussi pétersbourgeoise que l’autre est moscovite. Ils se sont rencontrés, se sont aimés, se sont quittés. Classique. Sauf que les poètes laissent des traces, à commencer par leur œuvre. Il leur arrive même de régler leurs comptes par articles interposés. Ce qui est le cas. Mandelstam, homme de ruptures, est alors au proie à une sévère dépression ; il vit une période d’angoisse, de désarroi et de détresse qui ne teinte pas seulement d’amertume sa vision du monde : elle tarit l’inspiration du poète qui se consacre dès lors à la prose, fût-elle violente, excessive, révoltée, voire haineuse et teintée de mauvaise foi, comme c’est le cas dans Le Bruit du temps, publié en mars 1926 avant d’être réuni deux ans plus tard à un autre ensemble de textes sous le titre Le Timbre égyptien.

8cc53f147ee6fc23259276e18dae1e7bMarina Tsvetaeva n’ignore pas son état, mais son exigence de vérité et d’absolu est telle qu’elle ne peut laisser passer ce texte sans réagir. Qu’elle réagisse en ancienne compagne, ou en ancienne partisane de l’Armée blanche et de la famille impériale, sa réponse s’adresse, avant tout et directement, à Mandelstam ; on ne sait s’il en a eu connaissance car ses amis devant lesquels elle l’avait lu, effrayés par sa férocité et l’ayant convaincue de surseoir à sa publication, la réponse n’est parue qu’en 1992. Elle vaut d’être lue et méditée car elle pose entre autres toute la question de la critique poétique, une critique qui, selon elle, ne peut être que passionnelle, le critique étant à la fois « un juge qui instruit et un être qui aime ». S’appuyant sur des citations de son livre « ignoble », elle n’a de cesse de reprocher à l’homme d’être davantage épris de pouvoir que de grandeur, et de se croire né en 1917 au point d’avoir rayé tout ce qui était advenu avant. Mais elle finira par sauver le poète, demeuré intègre pendant la Révolution, pour mieux accabler l’homme incarné en prosateur. Elle le schizophrénise malgré lui et le sauve par la seule grâce de son Verbe. Sous son regard, et sous ses traits assassins, le grand poète et l’homme petit coexistent. Ils se retrouveront bientôt, en 1934, dans la fameuse épigramme contre Staline, scandale qui le mènera au bord du suicide. La « Réponse » de Tsvetaieva pourrait ne relever que de l’anecdote polémique au sein de l’histoire littéraire, si elle ne posait pas des problèmes qui dépassent cette seule affaire. Elle donne envie de creuser et creuser encore dans la chair de leurs poèmes, ce privilège ne serait-il accordé qu’à ceux qui peuvent accéder àla langue dans laquelle ils ont été composés.

 Entretien sur Dante est un autre morceau de choix de ce coffret. Dans cet essai critique de 1933, Ossip Mandelstam, qui n’a jamais cessé de s’interroger sur la poésie et la langue, explore la Commedia en démontant sa structure de polyèdre à treize mille facettes ; il avance dans cette œuvre minéralogique, d’une couche à l’autre, dans le but de rendre palpable le grain des choses, armé de son seul marteau de géologue « pour parvenir jusqu’à la texture cristalline de sa roche, pour étudier ses impuretés, ses fumées, sa limpidité, pour en estimer la valeur en tant que cristal de roche exposé aux accidents les plus disparates ». En un peu moins de cent pages denses, rigoureuses, aiguës mais d’une luminosité sans égale, il dialogue de poète à poète par-delà les siècles, met l’accent comme nul autre sur la chimie à l’œuvre dans tel chant, sur le timbre de violoncelle de tel autre, sur des métaphores qui ont gardé le charme des choses jamais dites jusqu’à nos jours. En entraînant le lecteur dans leur commun laboratoire, là où cela pulse en plein milieu du mot, il rend justice au génie de la langue de Dante et donc de toutes les langues lorsque le souffle poétique les irrigue sans jamais se dégrader en récit. Vertigineux.

« N’a pas mugi, ce soir, l’ogivale forêt de l’orgue./ On nous chantait du Schubert- c’est notre berceau natal./ Le moulin murmurait et dans les voix de la tempête/ l’ivresse de la musique rirait de ses yeux bleus.

Ces lieder venus du passé, leur monde est brun et vert,/ mais éternelle demeure leur jeunesse,/ et le Roi des Aulnes dans sa rage insensée agite/ les tilleuls-rossignols aux feuilles grondeuses.

Et la force terrible de ce revenant nocturne,/ ce chant sauvage comme un vin noir,/ c’est, à la fenêtre glacée, le regard/ fixe et vide d’un spectre inhabité, le double ! » (Tristia, 1922)

Comme il le dit dans l’incipit du chapitre « La Komissarjevskaïa » du Bruit du temps, l’écriture autobiographique l’intéressait moins que d’épier « les pas du siècle, le bruit et la germination du temps ». Cela nous vaut des pépites comme ce « Scriabine et le christianisme » publié en 1916, soit un an à peine après la mort du compositeur. Il la met en parallèle avec celle de Pouchkine, l’un et l’autre ayant vécu des vies pleines à l’issue desquelles même leur mort faisait partie de leur œuvre jusqu’en être l’acte suprême. Cela permet à Mandelstam d’approfondir plus encore un thème auquel il ne cesse de revenir : la nature hellénistique de l’esprit russe. Les deux artistes lui paraissent témoigner mieux que d’autres de la soif russe de salut tout en devant à l’antique « la folie »avec laquelle elle s’exprime.

Plus loin, un autre bref essai datant également de 1916, lui permet d’aborder l’étrange question du progrès en poésie. « Aujourd’hui, on écrit mal d’une façon nouvelle : toute la différence est là ! » clame-t-il, réflexion qui n’a jamais cessé d’être, disons, actuelle. Six ans après, il la complète mais cette fois reproche au goût de Moscou de mépriser une double vérité (en poésie, l’invention et la réminiscence marchent la main dans la main) pour privilégier exclusivement l’inventivité. Et de chanter les vertus de l’imitation, du classicisme et encore de l’hellénisme. Et d’enjoindre l’Etat à s’occuper un peu plus de l’éducation de l’oreille à la poésie en enseignant le rythme. Mandelstam, qui plaide en 1924 dans Rossia, pour une science de la poésie si objective qu’elle balaierait l’arbitraire des interprétations, aimerait remettre le lecteur à sa place en balayant son esprit critique. Alors, quel progrès en poésie et en littérature ? Fumisterie ! Ce ne sont pas des machines, la notion de perfectionnement n’a donc aucun sens. En 1922, il commente ce qu’il considère la fin du roman à l’aune de… la biographie, son unité de mesure selon lui ; très admiratif du Jean-Christophe de Romain Rolland, qu’il place aussi haut que le Wilhelm Meister de Goethe, il ne voit pas moins dans ce fameux grand cycle romanesque « le chant du cygne des biographies en Europe »…

On aura compris qu’un pari risqué se niche dans toute entreprise d’édition d’Œuvres complètes. Celle de Mandelstam ne déroge pas à la règle. Malgré la contextualisation et les notes si éclairantes, et malgré l’heureux tour de force par lequel un unique traducteur en la personne de Jean-Claude Schneider restitue toutes ses voix de prose en poésie, on est souvent amené à se gratter la tête en se demandant ce qu’il a bien voulu dire, et c’est tant mieux car ces détours inattendus obligent à se poser de nouvelles questions. A commencer par sa définition même d’une parole de poésie :

« Ce qui distingue la poésie d’une parole machinale, c’est que la poésie nous réveille en plein milieu du mot »

Quant à ce qui nous échappe encore et encore, ce qui nous paraît impossible à soustraire à l’obscurité, on s’en consolera auprès de son passeur Paul Celan lorsqu’il écrivait :

« Qui parle ombre parle vrai »

(« Cimetière » photo Passou ; « Ossip Mandelstam », Nadjeda Mandelstam » photos D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Poésie.

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commentaires

576 Réponses pour Prendre le temps d’écouter ce bruit-là

closer dit: à

La conclusion du témoignage de la prof (voir la note précédente) sur le blog de Brighelli:

« Je suis fatiguée de l’énergie déployée cette année à avoir essayé de tirer quelque chose de ces gamins perdus, sans aucune discipline, sans cadre, sans aucun respect pour rien ni personne, fatiguée d’avoir lutté toute l’année pour instaurer rigueur et respect… mais heureuse d’avoir passé les quelques derniers mois à vivre le fruit de ce dur labeur : faire cours à peu près correctement, avec des élèves qui participent, comprennent des points de langue rigoureux, et obéissent à leur professeur.
Deux heures avec Monsieur Bisounours auront suffi à anéantir mon sentiment de victoire. Je ne suis qu’une marâtre malveillante, avec qui il n’est pas amusant de faire cours. Echec mission. »

Delaporte dit: à

« On aura compris qu’un pari risqué se niche dans toute entreprise d’édition d’Œuvres complètes. Celle de Mandelstam ne déroge pas à la règle. »

Très beau papier, qui met fort bien en perspective le « risque » humain de la poésie, la vraie, celle qui nous parle de notre fugitive place dans le cosmos assassin.

zerbinette dit: à

« En me persécutant, Monde, que retires-tu ?
Où est l’offense puisque j’essaie seulement
De mettre des beautés dans mon intelligence
Plutôt que mon intelligence dans les beautés. »

(Mandelstam)

Delaporte dit: à

Faire de la littérature, en l’occurrence ici de la poésie, c’est risquer sa vie à chaque mot :

« Si l’on veut vivre, on regarde en souriant
Ce mélange de lait et de bleu bouddhique… »

Je ne suis jamais étonné quand je lis que Celan vénérait Mandelstam, à qui il a dédié tel recueil de poèmes (la Rose de personne).

Delaporte dit: à

Ecrire de la poésie, c’est se remettre à chaque instant entre les mains du Dieu tout-puissant.

Delaporte dit: à

Hamon, dans son meeting de Grenoble, revendique le christianisme social :

« Se lançant dans une longue anaphore, Benoît Hamon a dit sa « honte » lorsque « certains sont obsédés par les racines chrétiennes de la France, mais oublient soigneusement l’héritage du christianisme social »… »

gisèle dit: à

closer 12h19. Vous vous êtes trompé de Porte.Ici, c’est la RdL, sur la porte est affiché « ossip Mandelstam ». Et l’écrivain est passionnant.
Tout le monde peut se tromper, vous n’avez qu’à suivre le couloir jusqu’au bout, puis tourner à droite, puis..Bon voyage!

closer dit: à

Allons Gisèle ne faites pas l’innocente…vous savez bien que la RdL est devenue aussi un forum de commentaires de l’actualité, sur quand elle a trait à l’enseignement du français…

Si j’ai péché, c’est en compagnie. Pas une excuse me direz-vous!

D. dit: à

Delaporte, est-ce que par hasard il ne pensait pas au sinistre Macron sans toutefois le nommer ?

closer dit: à

« surTOUT quand elle a trait à l’enseignement du français… »
pardon

D. dit: à

Closer, je n’ai pas trouvé ce blog, auriez-vous son url,svp ?

D. dit: à

Le prénom Gisèle est très ancien. On en trouvait déjà sous les mérovingiens. Je suis heureux de le rencontrer parce que je ne vous cacherait pas que j’aime beaucoup les mérovingiens dont je suis issu, soit-dit en passant.
Ca change des Camille, Emma, Inès, Chloé et Léa à la guimauve. Le pire étant sans doute Chloé.

D. dit: à

Donc, Gisèle, vous avez toute ma sympathie.

Janssen J-J dit: à

(une trad. approxim. du touite signalé il y a 5 heures). Moins poétique qu’O M…

Dans un poème de Monte de goce (1991), Enrique Verástegui aborde le désir en mots à travers ce qu’il appelle la sodomisation de l’écriture. Une écriture « formalisée », dit-il, ne peut aboutir qu’à une littérature « réprimée et frustrée dans son état orgiaque ». Sodomiser l’écriture serait donc le seul moyen d’accéder au mot désiré : le seul moyen d’accéder à la vérité qui réside dans l’expérience de l’intense dans le langage.
Verástegui n’est pas le premier écrivain à lier l’impulsion poético-scripturale à l’érotique – Bataille l’a déjà fait dans plusieurs de ses textes – mais il est l’un des rares écrivains à le lier à la pornographie : pour lui, sodomiser l’écriture implique un engagement au plaisir et au tabou, à l’abject et à l’obscène. « En dehors du sacré, l’abject est écrit », dit Julia Kristeva dans Powers of Perversion (1988), mais ce n’est pas ce que la sodomie de l’écriture propose, mais la profanation ; et pour profaner, il faut entrer dans le sacré avec violence. La profanation implique donc une éthique littéraire : celle d’être prêt à se salir.
« La transgression naît du sacré. Et le sacré a son origine dans l’instinct », écrit Angelica Liddell dans Trilogy of Infinity (2016) parce que son écriture se nourrit de l’interdit et de la destruction. « Toute civilisation, dans la mesure où elle résiste à la barbarie, basée sur le rationalisme, a besoin d’un chant qui nous redonne notre intimité avec l’instinct, avec l’incompréhensible, avec les nerfs, qui nous redonne la peur de l’existence pure, et la révélation par la peur, et l’amour pour la peur.
Pour Verástegui et Liddell, laisser l’écriture être instinctive et préserver sa profondeur non domestiquée, c’est comme approcher la poésie. Cette façon d’écrire nous demande de colorer les idées avec le corps, de les rendre importantes et de faire des sensations et des émotions une façon de penser – María Negroni a dit à juste titre que « les grandes idées sont les émotions de la pensée ». La littérature qui secoue est celle qui comprend le caractère tellurique du mot : celle qui produit et révèle l’expérience de l’écriture. Parce que, oui, écrire, c’est construire une expérience. Mais qu’est-ce que des écrivains comme Verástegui ou Liddell veulent en faire un acte extrême, et qu’est-ce qu’une littérature extrême mais qui fonctionne avec l’instinct indomptable du mot ? Les poétiques qui plongent dans la pornographie – la barbarie du désir – et non l’érotisme – la civilisation du désir – appartiennent à ce type d’art : ils ne font pas l’amour à l’écriture, mais le sodomisent, c’est-à-dire qu’ils désacralise le mot et le profanent afin d’en extraire les vrais sens.
La littérature qui secoue est celle qui comprend le caractère tellurique du mot.
« Parfois, l’artiste et le criminel coïncident chez la même personne. C’est la seule façon de résoudre le dilemme entre l’art et l’action, le dilemme entre la plume et l’épée, le dilemme entre la poésie et la vie, la vraie vie. Quand l’artiste et le meurtrier fusionnent, alors vous atteignez le sommet », écrit Liddell. Raúl Zurita conclut la même chose dans une interview : « Celui qui n’est pas capable de tuer un homme n’est pas un poète ». C’est pourquoi l’écriture extrême est toujours limitative : une écriture dans laquelle l’écrivain est sur le point de faire quelque chose de terrible, comme découvrir une horreur privée ou atavique ou s’enfoncer les mains au milieu d’un tabou. Non seulement la poésie est capable d’atteindre cette liminalité, mais aussi la narration. Je pense à des romans comme The Tribulations of the Student Törless de Robert Musil (1906), ou Lolita de Vladimir Nabokov (1955), ou 2666 de Roberto Bolaño (2004), ou Desgracia de Coetzee (1999), ou Blood Meridian (1985) de Cormac McCarthy, ou Heart of Darkness de Joseph Conrad (1899), ou Moby Dick de Herman Melville (1851), ou l’un des contes du Marquis de Sade ou d’Osvaldo Lamborghini ; mais aussi dans La mujer desnuda (1966) d’Armonía Somers, ou dans Matate, amor (2012), La débile mentale (2014) et Precoz (2015) d’Ariana Harwicz, ou dans Se temporada de huracanes (2017) de Fernanda Melchor, ou dans Chicos que vuelven (2010) de Mariana Enríquez, ou dans Distancia de rescate (2014) de Samantha Schweblin ou dans Yoro (2015) de Marina Perezagua.
Sodomiser l’écriture signifie transgresser dans le mot le mot, non pas comme un simple acte de rébellion, mais comme une étude des zones les plus opaques de l’humain. Zurita l’explique précisément dans Knowing how to die (2014) : « L’écriture est comme les cendres qui restent d’un corps brûlé. Pour écrire, il faut se brûler jusqu’au sol, se brûler jusqu’à ce qu’il ne reste plus de muscle, d’os ou de chair.
Pour que cette transgression se produise – celle de l’écrivain étant un criminel dans sa littérature, c’est-à-dire un sujet qui profane, qui prend le discours et la pensée de certains sujets à la limite et même marche contre lui-même – le mot ne peut pas être un simple instrument, mais une fin. La littérature n’est extrême que lorsque, dès le début du processus créatif, on a supposé que la peur et l’instinct, la violence et le mal, la barbarie et le désir nu, habitent le langage ; qu’il ne suffit pas de compter, mais qu’il faut respirer, intuition et élargir ce qui est en dessous de ce qui est compté : une impulsion marécageuse qui nous confronte à ce meurtrier dont Liddell et Zurita ont parlé et qui fait de l’écriture un exercice dangereux.
Mais sans ce danger, il n’y a pas d’orgasme.
Mónica Ojeda (Guayaquil, Equateur, 1988) est l’auteur du roman Mandíbula (Candaya).

Jean dit: à

Sur le chemin du restaurant, lorsqu’il nous fit l’honneur de nous rencontrer, mes élèves et moi, André Markowicz nous lut quelques poèmes de Mandelstam qu’il était en train de traduire. Ils étaient d’une beauté poignante, et ses traductions me parurent à la fois justes et subtiles. J’ai consulté sa bibliographie sur Wikipedia ; il semble qu’il n’ait pas donné suite à ce projet, même si par ailleurs il a traduit la « Quatrième prose » de cet auteur. Mais peut-être est-ce que je me trompe.

Jean-Claude Goering dit: à

Je passe…..

D. dit: à

Bravo pour la photo du cimetière que je trouve très bonne.

Janssen J-J dit: à

Hélas, il n’arrive jamais à vibrer à quelle que poésie que ce soit, surtout s’il s’agit d’en dire l’indicible. Comme dirait Mustafa,… il est bien à plaindre, inch’allah. N’en faites rien pour lui. Livres de cuisine et de mécanique lui suffisent bien : l’est devenu grand garçon.

Jean-Claude Goering dit: à

La poésie ravit certains bolos qui tentent de renouer avec le ventre de leur mère, préférant perdre leur temps en fadaises balblateuses, que de travailler avec les glorieuses équipes d’En Marche.

Tant mieux pour eux !

Pour moi ? Perte de temps, la poésie…. Foutaises ! Des éjaculations nobles de mecs ou nanas à la dérive, désemparés, démâtés. Plutôt un Stalin, qu’un Mandelstamm, cornecul ! ….

Jean-Claude Goering dit: à

Je passe ….

Soleil vert dit: à

Photo qui renvoie à » la victoire contre les herbes de l’oubli »

http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/mandelstam/mandelstam.html

Intéressante nouvelle traduction : comparons

Nous vivons sourds à la terre sous nos pieds/ A dix pas personne ne discerne nos paroles. On entend seulement le montagnard du Kremlin,/ Le bourreau et l’assassin de moujiks. Ses doigts sont gras comme des vers,/ Des mots de plomb tombent de ses lèvres. Sa moustache de cafard nargue,/ Et la peau de ses bottes luit. Autour, une cohue de chefs aux cous de poulet,/ Les sous-hommes zélés dont il joue. Ils hennissent, miaulent, gémissent,/ Lui seul tempête et désigne. Comme des fers à cheval, il forge ses décrets,/ Qu’il jette à la tête, à l’oeil, à l’aine. Chaque mise à mort est une fête,/ Et vaste est l’appétit de l’Ossète. »

à

Nous vivons sans sentir sous nos pieds de pays,
Et l’on ne parle plus que dans un chuchotis,
Si jamais l’on rencontre l’ombre d’un bavard
On parle du Kremlin et du fier montagnard,
Il a les doigts épais et gras comme des vers
Et des mots d’un quintal précis: ce sont des fers!
Quand sa moustache rit, on dirait des cafards,
Ses grosses bottes sont pareilles à des phares.
Les chefs grouillent autour de lui, la nuque frêle.
Lui, parmi ces nabots, se joue de tant de zèle.
L’un siffle, un autre miaule, un autre encore geint…
Lui seul pointe l’index, lui seul tape du poing.
Il forge des chaînes, décret après décret!
Dans les yeux, dans le front, le ventre et le portrait.
De tout supplice sa lippe se régale.
Le Géorgien a le torse martial.

Je n’aime pas les traductions rimées. Rien de tel pour casser le texte original.

Delaporte dit: à

Pour revenir sur le sujet des obsèques, et du mot du prêtre, voici ce qu’en dit le concile Vatican (Sacrosanctum Concilium, § 81) :

« Le rite des funérailles devra exprimer de façon plus claire le caractère pascal de la mort chrétienne, et devra répondre mieux aux situations et aux traditions de chaque région, même en ce qui concerne la couleur liturgique. »

On voit donc bien que le défi à relever, notamment au cours de l’homélie, est de bien montrer le « caractère pascal de la mort chrétienne », c’est-à-dire la résurrection. Cela demande certes du doigté, de l’intelligence, que n’ont pas toujours certains prêtres. Mais enfin, voilà la direction à tenir, et la difficulté pleinement surhumaine du travail à accomplir. Ah ! ce n’est pas facile d’être prêtre… N’est pas saint Paul qui veut !

Delaporte dit: à

Il s’agit du concile « Vatican II ».

Delaporte dit: à

« Delaporte, est-ce que par hasard il ne pensait pas au sinistre Macron sans toutefois le nommer ? »

Ce se pourrait, mais l’important est surtout sa propre référence aux « racines chrétiennes », qu’il ne remet donc pas en cause, et le fait qu’il insiste sur la doctrine sociale de l’Eglise.

D. dit: à

Je ne vous cacherais pas non plus que je souhaite la restauration de la royauté et qu’en tant que descendant de Merovée (mais aussi d’autres grand monarques antérieurs), je suis me tiens prêt.

Jean dit: à

Pour qui n’a pas une connaissance suffisante de la langue russe et n’est pas sensible à sa musique spécifique, telle que le poète l’exploite et l’orchestre, il est à peu près impossible de savoir si un texte comme la fameuse épigramme contre Staline, qui valut à son auteur d’être expédié en Sibérie, vaut, poétiquement parlant, plus qu’un clou. C’est vrai, d’ailleurs, pour toutes les langues. Traduire de la poésie est, pratiquement toujours, un pari perdu d’avance, le talent du traducteur fût-il exceptionnel. J’ai eu la chance, un jour, de « sentir » la poésie de textes de Mandelstam, grâce à la lecture que nous en fit un brillant traducteur, et à ses commentaires éclairant les équivalents qu’il proposait de l’original. Mais, autrement, je serais resté à la porte. Le poète Mandelstam n’est célèbre en France que parce qu’il fût aussi le « petit homme » , mêlé de près aux vicissitudes politiques de son pays, qu’évoque le papier d’Assouline. Sinon, personne ne s’intéresserait à des textes que personne — ou presque, n’entendrait.

Jean-Claude Goering dit: à

Le billet est très savant, ce qui fait que le gorille, enfermé dans sa cage, pense que c’est le critique littéraire qui est prisonnier de l’autre côté de la grille….

Jean dit: à

Il est probable que, quelle que soit sa langue maternelle, un poète n’accédera à la notoriété en dehors du territoire linguistique dont il relève que si des faits étrangers à son talent proprement poétique le font connaître. Par exemple, s’agissant des poètes d’expression française, le cas d’un Victor Hugo ou celui d’un Aragon.

Pat V dit: à

Excellent papier de Passou qui donne envie de lire plus amplement l’ œuvre de ce poète.

Prendre le temps d’ écouter ce bruit-là fait par ailleurs bougrement penser à la poésie Zaoum… 😉

Pat V dit: à

 » il est aussi vain de tenter d’expliquer la vibration qui anime secrètement sa poésie que de vouloir le faire avec celle qui gouverne un tableau de Rothko.  »

Mais si Passou, cela peut se faire, et pour l’ un et pour l’ autre.

Jean-Claude Goering dit: à

Quittons nous sur ce dramatique constat : il est vain, désespéré, ambitieusement fou, de tenter de traduire de la poésie …

Alors, puisque : circulons, y a rien à vibrer !

Pat V dit: à

 » d’expliquer la vibration qui anime secrètement sa poésie  »
Il semblerait que si ça vibre en secret, on ne doit pas s’ en apercevoir.
Chez Rothko, pareil, mais quand même la vibration nous délecte les pupilles, non?
Cela rappelle bougrement  » A bruit secret  » de Marcel Duchamp… ( Mais qu’ est-ce qui bouge là-dedans!)

D. dit: à

Pourquoi les grandes poétesse se prenomment-elles toutes Anna ?

——-

Du rendez-vous manqué
Tous les feux sont éteints
Les paroles non dites
Les mots sans voix
Les regards non croisés
Ne savent où se poser
Seules les larmes peuvent jouir
De couler longuement
L’Eglantier de Moscou
Hélas y est pour quelque chose
Et tout cela on l’appelle
Amour éternel

D. dit: à

Et en plus elles étaient belles toutes les deux, chacune à sa manière, chacune avec un nez, et quels nez !
Cléopâtre devait écrire des poèmes en secret…

Anna Fort dit: à

Comme moi, D.
une amie du p’tit Court

D. dit: à

Oui, Anna. On peut en lire un ?
Et côté nez ? Fort aussi ?

Delaporte dit: à

Il paraît que Béatrice Dalle a apprécié. Ayant dépassé la cinquantaine, l’actrice de 37° 2 a su garder son tempérament de petite fille amoureuse du prince charmant. A défaut de jouer la comédie, cette évasion en hélicoptère l’a mise dans tous ses états :

« Le braqueur multirécidiviste Redoine Faïd, condamné à de multiples reprises, s’est évadé dimanche par hélicoptère de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, dans laquelle il était incarcéré. »

Delaporte dit: à

J’ai regardé une partie de l’interview dans ONPC de Marlène Schiappa. C’était passionnant, et quel tempérament politique. Mais que venait faire Jean-Claude Van Damme dans cette galère ? Ses répliques immondes venaient d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent connaître ! :

« Décidément, les propos de Jean-Claude Van Damme dans l’émission On n’est pas couché ne cessent de créer la polémique. Après des propos rétrogrades voire machistes sur le rôle des femmes dans la société, l’acteur a balancé une réplique jugée homophobe sur France 2 samedi 30 juin au soir. »

gisèle dit: à

Closer, sur la RdL on a vécu toute l’année en compagnie de Jeanson, alors, ça suffit. Non seulement vous avez recopié-collé tout le texte de la malheureuse qui geint tout à loisir sur un blog apparemment fait pour ça, mais aujourd’hui, vous jouez un bis. Les éclopés de l’enseignement ,on a déjà donné.Essayez un autre escalator ,et pleurez tant que vous voulez.

Delaporte dit: à

Cléopâtre n’a pas autant fait pour la condition féminine et l’avancée des mentalités que Marlène Schiappa. C’est évident, D !

Delaporte dit: à

De même, à quoi bon comparer Eva Braun et Ulrike Meinhof ? Le progrès est dans un camp, pas dans l’autre. C’est ce qu’a reproché la jeunesse de la bande à Baader-Meinhof à ses parents décatis et lessivés par plus d’une décennie de nazisme.

D. dit: à

J’arrive à comprendre ces gens-là, Delaporte. Je ne les aprouve pas mais je les comprends. Ce ne sont pas des gens méchants mais inconséquents. Il existe des gens méchants, véritablement. Ou simplement très durs, intransigeants, avec souvent un maquillage hypocrite. Des gens très bien très bon navigateurs que l’on retrouve à la tête de grosses entreprises de banques. Certains ont été ministres. Beaucoup d’autres sont des scientifiques. Etc…
Il faut se souvenir de l’Évangile du bon larron. Et se souvenir aussi de qui étaient Pilate, Caiphe, Hérode…

Jean-Claude Goering dit: à

Entre deux personnalités politique d’envergure nationale, camarade Delaporte du Confessionnal Suprême, une seule chose intéresse : est ce Hamon qui a culbuté Schiappa, ou l’inverse ?

Le reste….leur poids politique …euh …. vous voyez ce que je veux dire !

gisèle dit: à

Soleil Vert, j’ai plusieurs éditions de Mandelstam. Pas eu le temps de les ouvrir;la traduction vaut ce que vaut le traducteur.La Dogana donne des versions bilingues, c’est un must. J’ai commandé le coffret en 2 vol, à mon libraire, dans peu, je pourrai le feuilleter.Pour l’instant, je me contente du billet de PA.Heureuse idée.

Jean-Claude Goering dit: à

Delaporte vous n’êtes pas dans le coup !

Les gentils émigrants invités à bouffer au râtelier teuton par Frau Merkel ont donné un brin de jeunesse aux amis de notre illustre Confrérie !

On en reparle ?….

Petit Rappel dit: à

D descend des Mérovingiens?
Le fantôme de Pierre Plantard a encore fait des siennes…
Quant à savoir si ma chère Anna Fort vaut Anna Akhmatova,ou toute autre Anna, la chose est possible, mais ses dons jusqu’à présent demeurent bien cachés…

Delaporte dit: à

Le meeting de Hamon a été un succès. Bien sûr que nous sommes « dans le coup » ! Comme le pape François ! :

« Benoît Hamon répète à plusieurs reprises le mot «honte». L’opinion publique est contre l’accueil des migrants ? «Et alors ?» répond-il avant de se replonger dans le passé et l’abolition de la peine de mort qui n’avait pas les faveurs des foules. La salle se lève. Applaudissements. » Libération

gisèle dit: à

D. (14h14 ?) Il faut admirer votre intuition..deviner que j’avais un côté Mérovingien,c’est très fort.De plus, vous le savez, les Gisèle sont vintage de la tête aux pieds, d’une douceur, d’une gentillesse ,à toute épreuve,à faire fondre les coeurs.
Pourrais-je vous conseiller de vous concocter des dîners plus appétissants et plus légers que ceux qui constituent vos menus ordinaires.Ménagez-vous. Ce soir, le thé blanc glacé s’impose…

gisèle dit: à

Petit Rappel 18h29. Ho Là comme vous y allez ! C’est moi,Gisèle qui descends des Mérovingiens. D a daigné descendre de sa soucoupe pour célébrer l’authentique douceur des Gisèle. Pas d’erreur possible !
Maintenant la voie est libre de droits pour que vous célébriez le charme de Anna…

gisèle dit: à

Pour les amoureux d’ANNA Karina, ce soir ,à la fraîche, 22h30,sur Arte, « Bande à part » de JL Godard, suivi d’un « documentaire » sur la même Anna à 00h05 (55 mn) Souvenir, souvenir…

Paul Edel dit: à

On ne parle plus beaucoup de Pierre Bourgeade. C est dommage.Les immortelles et L Armoire sont deux très beaux livres .

Delaporte dit: à

« On ne parle plus beaucoup de Pierre Bourgeade. »

Déjà, de son vivant on n’en parlait pas beaucoup. Mais c’était un bon écrivain, intéressé par sainte Thérèse (un peu), et Sade (trop).

Janssen J-J dit: à

En effet, PE, vous semblez avoir été un fan de l’auteur des Serpents, le seul livre don tje me souvienne et qui m’avait fort impressionné dans les années 80, c’était à l’époque l’un des meilleurs récits sur la guerre d’Algérie…
Faut bien reconnaître que Mandelstam n’est pas un des billets des plus inspirants en ce début de juillet… Va pas faire un carton. Autant se souvenir de l’un de vos confrères injustement oubliés. Bien à vous, fait-il frais dans les côtes d’armor ?

Phil dit: à

Me souviens d’un livre de Bourgeade rempli de cochoncetés mais oublié le titre.
Voir « Bande à part » pour la séquence du Louvre , Brasseur bien trop potelé pour la nouvelle vague. Wiazemsky a donné des vapeurs à son grand-père qui n’en avait que pour les jeunes hommes.

Paul Edel dit: à

Janssen temps doux et brumeux fabuleux ce soir pour les peintres impressionnistes et du bleu violet nuageux qui s installe vers Saint Lunaire Temps suspendu sans vent mer huileuse

Paul Edel dit: à

Delaporte je peux vous dire qu’ entre écrivains on parlait bcp de Bourgeade évidemment le grand public c est autre chose

Delaporte dit: à

Je me souviens qu’en été on croisait souvent Bougeade sur les terrasses de Saint-germain-des-Prés, lisant les journaux. Il était muni d’une grosse sacoche qu’il portait en bandoulière. Il avait une physionomie de vieil obsédé sexuel.

Delaporte dit: à

Bourgeade racontait qu’il votait communiste au premier tour, et qu’il s’abstenait au second. Donc, on ne le croisait pas à la messe, sauf peut-être à certaines messes noires, dans la clandestinité de la ville.

Petit Rappel dit: à

Gisèle
Voyez 16h 18
« En tant que descendant de Mérovée, je me tiens prêt. »
Je garde de Pierre Bourgeade, rencontré plusieurs fois lors d’une exposition, le souvenir ‘un homme discret, souriant,et courtois. Mais je n’avais guère été conquis par son Evangile Selon Judas , ou quelque chose comme ça. Je ne connais d’Immortelles que l’album d’I Ionesco portant une préface de lui.
Bien à vous.
MC

Petit Rappel dit: à

Messes noires? Accusation purement gratuite. Pierre Bourgeade n’était pas Gabrielle Witkopf et ne se prenait pas pour un personnage de Là-Bas.

Delaporte dit: à

Sa notice Wikipédia note une chose intéressante sur Bourgeade, qui fut surtout un homme de théâtre :

« Descendant de Jean Racine, il est aussi le beau-frère de l’écrivaine Paule Constant. »

Delaporte dit: à

Il y avait quelque chose de janséniste dans le style de Bourgeade.

closer dit: à

Pour D:

« https://blog.causeur.fr/bonnetdane/on-acheve-bien-les-profs-de-francais-002241.html#ligne »

Clopine Trouillefou dit: à

Donc, destin christique que celui d’Ossip Mandelstam. Une réunion en présence de ses amis, des paroles émises qui l’envoient vers la mort : donc un judas parmi ceux qui étaient là ce soir-là (étaient-ils douze ?), puis l’exil, la torture, et l’équivalent, si j’ai bien compris du « pourquoi m’as-tu abandonné ? » (= ici, l’appel au recours en grâce auprès de Satan-Staline). Je n’ai pas accès à la langue russe, donc, comme le dit justement je ne sais plus quel commentateur, ici, je ne peux apprécier la valeur et l’éventuelle beauté des poèmes d’Ossip (faudrait demander à André Markowitz ?) mais le côté christique, donc, de cette vie, le côté dostoïevskien, aurait dû intéresser un cinéaste à mon sens.

Lars Von Triers serait tout indiqué pour un biopic, non ?

Jean Langoncet dit: à

@Brasseur bien trop potelé

des faux airs de Debord parachuté là par hasard, c’est dire l’anachronisme de la prestation de Brasseur

D. dit: à

J’ai regardé cette saloperie de film de Godard sur Arte. 5 minutes en me forçant. Et puis je suis revenu sur C8 où passait La petit monde de Don Camillo, autrement plus intéressant. Et sain.
Gisèle, nous ne pourrons pas nous entendre sur ce point. Désolé. Anna Karina est mignonne et plutôt bonne actrice. Dommage qu’elle se soit laisser embarquer au cinéma de Jean-Luc.

Jean Langoncet dit: à

Tiens, des contemporains ; 1964

Delaporte dit: à

D, vous vous plantez méchamment sur Godard. C’est lui qui a inventé le cinéma moderne. C’est un génie.

D. dit: à

Pas pour moi, Delaporte. Je ne supporte pas Godard, je suis désolé. Je trouve tout mauvais chez lui. Je n’y peux rien. Affreusement prétentieux et alambiqué. Imbuvable.

Delaporte dit: à

En juillet, c’est la saison des mariages. Si vous allez vous marier (encore faut-il en avoir envie), voici quelques conseils du magazine putride GQ :

“C’est toujours mieux de garder la totale pour aller à l’église: le frac noir, la chemise blanche, la cravate grise, le pantalon et le gilet gris et les chaussures noires. Si vous voulez changer quelque chose, préférez une cravate ou un noeud papillon noir à la lavallière. La fleur à la boutonnière est un plus dont on aurait du mal à se passer.”

gisèle dit: à

Petit Rappel, merci, j’avais raté le 16h18.Je remets mes archives à jour..

gisèle dit: à

D 23h33. « le petit monde de Don Camillo » ? étonnant pour qui dit préférer la Royauté et la Monarchie. Il me semble,mais ai-je bien vu le film? que c’est l’histoire de l’alliance réussie de Fernandel, curé de la paroisse avec le maire, communiste, du village.
C8 est une bonne adresse, à retenir.
*************************************
Quant à « bande à part » où ne joue pas Wiazemski, il a le parfum des jours anciens.Tout Godard s’y trouve, dans les bruits, les cadrages, les poursuites, les faux/vrais bandits, tout est dérisoire ;sauf Anna Karina. En jupe plissée et ballerines,elle est aussi sexy et dansante que les Américaines,plus fragile que Audrey Hepburn,,lancée ds une aventure sans queue ni tête qui finit, en queue de poison, de poisson! Godard n’avait peut-être plus de pellicule.. La voix off, celle de Godard, détimbrée, donne à l’histoire trop louf un double sens.
Le « docu » qui suivait est un travail d’orfèvre, à l’inverse des biopics ordinaires,riches en papotages et potineries.Sobre,il fait comprendre d’où vient la prodigieuse justesse de Karina.

gisèle dit: à

Jean 16h25, tout à fait d’accord avec vous.Que la poésie ou ce qu’on appelle poésie soit intraduisible,c’est ce qu’on dit.Mais qu’on laisse tomber les poètes étrangers, sous prétexte que la traduction est une trahison, quelle stupidité.
Le billet de PA sur Mandelstam ne va pas faire un carton ??!! Mandelstam est l’un des grands écrivains russes, et pas seulement par la musicalité… Le billet devrait donner une envie folle de se précipiter sur , même, une seule oeuvre de Mandelstam.N’y aurait-il que qqs happy few ??? ceux qui lisent le russe ?

Delaporte dit: à

J’ai apprécié aussi le documentaire sur Karina. On constate que la période avec Godard est la plus belle, une naissance (Godard a toujours eu le chic pour découvrir de nouveaux talents). C’est dommage qu’on la voyait trop souvent vieille, avec cet horrible chapeau. Sa voix off aurait suffi.

Jean-Claude Goering dit: à

Anna Karina est oubliée, le temps remet les choses à leur place, Godard compris.

Celle qui est amusante, ces derniers jours, c’est la mémére Dalle Béatrice… Quelle couche, elle tient la malheureuse ! plus bête tu meurs.

Elle jouait de son cul, désormais elle pense avec….

renato dit: à

« C’est lui qui a inventé le cinéma moderne. »

C’est une affirmation insensée : personne n’a inventé le cinéma moderne ! ou alors : Welles, Fellini, et ainsi de suite… et puis, déjà l’expression « cinéma moderne » est absurde.

Anna Fort dit: à

à Petit Rappel (du p’tit Court) le 2 à 18 heures 29 : « dons cachés » ? : Apoèmes (Editions Fortitudes, 2014)
par contre pour MC, cherchez bien sur le net : néant

Phil dit: à

Le cinéaste vénitien Gianikian, de passage à Paris le mois passé, racontait ses dernières rencontres avec des amis en Russie:
 »
– vous avez un écrivain qui a donné un excellent livre sur l’Arménie.
– Qui ?
– Mandelstam
– Il n’est pas russe, il est juif.

Jean-Claude Goering dit: à

Quand vas-tu cesser, crapulet Renato, de nous infliger tes images obscènes comme ces lèvres féminines gonflées de bon matin, photographies qui nous détournent du droit chemin : faire régner l’égalité, la fraternité, la liberté, dans ce pays de vieillards lubriques littéraires, assoifés de poésie russe/juive ?!

renato dit: à

Lorsque le tôlier me dira d’arrêter j’arrêterai.

renato dit: à

PS — et vous tutoyez votre soeur, votre chien, éventuellement wwg, mais pas moi. D’accord ?

christiane dit: à

Cette photo de Passou est terrible car Ossip Mandelstam n’a pas eu de sépulture. Fosse commune dans un goulag, au loin là-bas dont « Les récits de la Kolyma » de Varlam Chalamov et « Le météorologue » d’Olivier Rolin (écrit à la mémoire d’Alexeï Vangengheim qui connu le même sort) nous transmettent l’horreur glacée. Dans « Les cahiers de Voronej », son œuvre ultime (1937) ces lignes donnent une impression de son état d’esprit : « Des monceaux de têtes s’effacent à l’horizon / là-bas je me réduis, nul ne me remarque plus/ Mais en de tendres livres, et dans les jeux d’enfants / Je ressusciterai pour dire : le soleil brille ». Il est donc mort dans les geôles de la Kolyma le 27 décembre 1938 à 47 ans. La sinistre comédie des registres du goulag l’atteste, un « certificat de mort » sera délivré et envoyé à sa veuve. L’œuvre de ce poète irréductible face à la terreur stalinienne aurait pu disparaître. Cet insoumis a pourtant aujourd’hui une stature mythique.
Tout avait commencé bien avant par l’ancrage européen de ce fin jeune homme élégant,issu d’un milieu aisé, traversant Sorbonne et Collège de France, découvrant avec passion la culture française, allemande, italienne à travers les musées, la littérature, les voyages. Comme on est loin alors de ce visage de bagnard au regard perdu. Entre deux il y a eu ces années de misère, de faim pour ce couple qui vivait mal de cette unique passion : la poésie. Paul Celan, René Char, Philippe Jaccottet l’ont donné à découvrir, qui en français, qui en allemand. Langues souvent trop mélodieuses pour traduire cette voix qui « criait » la poésie partout, jusque dans la rue. Dire, dicter des poèmes. Sans sa femme, Nadjeda, et quelques amis qui ont appris ses poèmes et se les récitaient pour les garder éviter tout en évitant une trace écrite qui les aurait mis en danger d’être arrêtés et déportés à leur tour, seraient-ils venus jusqu’à nous ?
Aujourd’hui ce coffret magnifique ( La Dogana / Le Bruit du temps). Incroyable destin pour ces poèmes si longtemps intraduisibles, ces feuilles éparses maculées d’empreintes de bottes lors de son arrestation. C’est émouvant. Une belle victoire sur le silence pour la poésie et pour l’homme qui s’est dressé contre les horreurs staliniennes jusqu’à, par deux fois, connaître l’emprisonnement, qui a fait basculer sa vie dans la longue épreuve de la déportation jusqu’à en mourir, seul, épuisé, affamé, épouvanté comme tant d’autres.
« De tout ce que nous avons connu, le plus fondamental et le plus fort, c’est la peur (…) La peur a brouillé tout ce qui fait d’ordinaire une vis humaine. » Nadiejda Mandelstam ( cité p. 202, dans « Le Météorologue » d’Olivier Rolin qui ajoute : « Et l’histoire de tous ces regards assassinés est notre histoire dans un autre sens encore : c’est que nous nous sommes désintéressés (nos parents, ceux qui nous ont précédés) . « Les convois se suivaient dans les forêts d’Onéga… »)

Paul Edel dit: à

La banlieue vue par Jean-Luc Godard, avec ses pavillons, ses jardinets à arbres nus, ses entrepôts,ses impasses,les voies raoides le long de la Seine ou la Marne,ou la manière de filmer le visage d’anna karina dans le métro ou bien Paris dans la nuit charbonneuse et plein de néons parfois tachés de pluie….. enfin le madison dansé sur un carrelage de brasserie parisienne(ah,les cafés de paris chez Godard!..) entre billard et escalier pour les toilettes.. il y a un paris-banlieue godardien de grisaille, aussi reconnaissable que le Paris de Baudelaire,le Paris de Simenon ou le Paris de Modiano.. Enfin sa créativité à l’époque laisse rêveur: ce film fut tourné en février- mars 1964,un an après « Le Mépris », 3 mois avant de tourner « Une femme mariée »( en juin-juillet 64).. En Janvier-février 1965,il tournait « Alphaville »..

Jean-Claude Goering dit: à

– Soeur Christiane pense que la poésie a vaincu le stalinien Stalin…Euh …il faut voir ailleurs : la poésie ne sert à rien, géopolitiquement parlant !

– Renato tu as raison ! Pas question de te tutoyer ! « Je vous emmerde, très cher ! »….

Jean dit: à

Il disait être en Russie le seul poète à travailler à la voix

En quoi il était bien le seul à être dans le vrai, conscient qu’il était que la poésie, c’est d’abord la musique, le chant particulier d’une langue, qu’il appartient au poète d’exploiter et d’orchestrer.

Tout texte est fait pour être dit.

Jean dit: à

Camps de la mort, Goulag : l’Europe n’en aura fini (peut-être) avec l’esclavage que longtemps après l’abolition officielle de l’esclavage.

Jean-Claude Goering dit: à

Enfin Jean, non !

Ce n’était pas des « Camps de la mort », mais des camps de « rééducation » socialement nécessaire d’un point de vue marxiste léniniste courant stalinien !

Je ne peux qu’approuver cette force politique que tenait Dougatchvili, au service de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques.

Simplement, les « rééduqués » n’avaient pas la résistance suffisante, ces limaces ! D’ailleurs, c’est connu : dans les camps de rééducation, les premiers à mourir sont les intellos fragiles délaissés de Dieu, les derniers, ce sont les cons robustes qui bouffaient la gamelle des mourants.

Petit Rappel dit: à

Chère Anna
Il nous semblait à nous, pauvres naïfs, que le terme d’Apoèmes n’était point de vous mais d’Henri Pichette. Souhaitons que cette postérité tardive, plus de soixante ans après les originaux, soit de la même encre que les premiers. Hélas, leur tirage sur liseuse -on a les vrais faux tirages restreints qu’on mérite- ne me permet pas pour l’instant d’en juger. Rassurez-vous, ça viendra.

Je ne suis pas de ceux qui encombrent le net de leur biographie de leurs pompes et de leurs œuvres. C’est un choix, semble-t-il à l’opposé du votre.

Dans l’attente de prendre contact avec une œuvre si variée,allant de la chanson la plus confidentielle jusqu’ à la poétesse autoproclamée, je demeure, chère Anna Fort, vote très humble exégète.
MC

Jean-Claude Goering dit: à

Quelle vipère ce Marc …. ! Quel exemple pour nous, pauvres orvets bons à rien.

Pablo75 dit: à

« Où commence la 5e de Beethoven ? […] faire « entendre » la pause initiale est un problème à résoudre. Évidemment, puisqu’en musique la pause est la cessation temporaire du son et il n’y a ici aucun antécédent sonore, la question de son exécution peut sembler accessoire aux moins regardants, ceux qui sentent vaguement le pipi de chat et tiennent l’expression festina lente pour insignifiante, lisent la partition
à la hâte et se « jettent dans l’exécution » sans tenir compte de cet instant d’arrêt — et si je tombe ? « .
(renato)

Mais c’est quoi ce charabia? Ce que tu dis là est une belle co.nnerie, doublée d’une monumentale lapalissade, qu’on peut appliquer à toutes les oeuvres musicales.Tu n’avais jamais remarqué qu’avant le début de toutes les oeuvres il y avait un silence, une « pause initiale » de la musique, et qu’elle commençait à sonner après cette « pause »? D’ailleurs, ça peut paraître étonnant, mais ça arrive dans toutes les activités humaines: avant de les exécuter, il y a un moment où on ne les exécute pas encore. Étonnant, non?

Mais bon, quoi de plus normal qu’une telle « réflexion », venant d’un type qui a écrit des pensées aussi foudroyantes que: « Et si Dieu ce n’était qu’un Dildo bien placé ? » (renato dit: 29 juin 2018 à 8 h 26 min)

Petit Rappel dit: à

Mieux vaut passer charitablement sur Alphaville qui a atrocement vieilli, me semble-t-il.

Jean dit: à

Lu récemment une étude d’Yvon THébert sur l’esclavage à Rome (in « L’Homme romain », au Seuil). Il apparaît que les formes qu’y prit l’esclavage sont infiniment plus humaines et moins barbares que l’esclavage réinventé par l’Europe dans ses colonies. Le plus hénaurme, dans cette histoire, est que les esclavagistes se réclamaient d’une religion de fraternité à laquelle ils n’hésitaient pas à convertir leurs victimes ! Quant aux formes les plus récentes d’esclavage inventés par les nazis et les staliniens, elles tiennent le record absolu en matière de barbarie. Le progrès à l’envers…

Jean-Claude Goering dit: à

Peut être ma vision est simpliste, je n’en sais rien, mais il me semble que tout s’est dégradé lorsque l’on a refusé de maintenir ce ciment social et humaniste que l’esclavage apportait !

Jean-Claude Goering dit: à

Est ce que Béatrice Que Dalle est accusée, finalement, d’apologie de meurtre ou la Justice ferme les yeux ?

Je l’aime ! Normal de s’inquiéter pour sa santé…

Jean-Claude Goering dit: à

Le lien étroit du nazisme avec les autorités religieuses du Livre se comprend : des bons aryens, main dans la main.

D. dit: à

Pablo, vous venez de me faire prendre conscience du caractère syndical de la 5ème, laquelle commence par une pause.

Phil dit: à

Ne pas oublier, dear Pauledel, le regard critique de l’époque sur « A bout de souffle » considéré par certains critiques qui tiennent la route et la durée (les macmahoniens, Lourcelles..) comme un film bâclé

D. dit: à

Manifestement Jean-Claude ça fait longtemps que tu l’as pas vu pour l’aimer.

Pablo75 dit: à

« Ce qui me fait véritablement peur, c’est… la mort ! »
Jazzi dit: 28 juin 2018 à 13 h 24 min

Mais la mort n’existe pas, Jazzi ! Ce n’est qu’un petit voyage, comme tu en as déjà des centaines, sinon des milliers. En mourant on ne fait que changer de monde… Si tu n’as pas fait de saloperies dans cette vie, tu peux être tranquille.

Au lieu d’en avoir peur, tu ferais mieux de t’informer. Lis par exemple, et entre beaucoup d’autres livres très sérieux sur le thème, « La source noire » de Patrice Van Eersel (Livre de poche) ou « Les morts nous parlent » (Livre de poche, 2 vols) de François Brune, l’un des meilleurs spécialistes français en TCI(ou Transcommunication instrumentale).

Tu peux lire aussi les livres de la psychiatre helvético-américaine, Elisabeth Kübler-Ross, « pionnière de l’approche des soins palliatifs pour les personnes en fin de vie », et qu’après 30 ans de travail avec des mourants, a écrit: « La mort est le grand passage. Notre corps physique n’est que le cocon, notre vrai moi, le papillon, est immortel et indestructible, et il est libéré à cet instant que nous appelons mort. »

Tu peux aussi lire « 20 cas suggérant le phénomène de réincarnation », du très sérieux psychiatre canadien Ian Stevenson, professeur à l’Université de Virginie ou les presque 800 pages de « Le Livre de la réincarnation : le phénix et le mystère de sa renaissance » de Joseph Head et Sylvia Cranston (Livre de poche).

D. dit: à

Ah ben merci Dear Phil, je me sens moins seul sur À bout de souffle.

Pablo75 dit: à

« Stalker de Tarkovski »
rose dit: 29 juin 2018 à 2 h 15 min

Si A.Tarkovski t’intéresse, il faut lire son passionnant « Journal 1970-1986 » (où il parle, d’ailleurs, de ses expériences de transcommunication avec une Anna Akhmatova morte depuis longtemps):

[Après des gros problèmes avec les autorités soviétiques] « Que faire? Il n’y a plus qu’à prier. Et croire. C’est le plus important – ce symbole
qu’il n’est pas donné de comprendre, mais seulement de sentir…Croire, envers et contre tout – croire. Nous sommes crucifiés dans une seule dimension, quand l’univers, lui, est multi-dimensionnel. Nous le sentons et souffrons de ne pouvoir connaître la vérité. Mais connaître n’est pas nécessaire. Ce qu’il faut, c’est aimer. Et croire. Car la foi, c’est la connaissance par l’amour. »
(A.Tarkovski. Journal 1970-1986)

« Le plus difficile et le plus important: avoir la foi. Car si tu as la foi tout se réalise. Mais croire sincèrement est terriblement difficile. Rien n’est plus difficile. Croire passionnément, sincèrement, avec sérénité. »
(A.Tarkovski. Journal 1970-1986)

« L’art et la religion sont les deux faces d’une même médaille. »
(A.Tarkovski. Journal 1970-1986)

Jean-Claude Goering dit: à

D. dit: 3 juillet 2018 à 10 h 38 min
« Manifestement Jean-Claude ça fait longtemps que tu l’as pas vu pour l’aimer. »

Gérontophile pervers, archéologue du sexe, cinéphile engagé, j’adore Béatrice Que Dalle car je sens en moi cette pulsion nécrophile ô combien respectable depuis la loi sur le mariagepourtous…

Jean-Claude Goering dit: à

Tu es gentil, Pablito, mais s’il y a une chose qui n’est pas discutable c’est la mort. Aucune paperasse reliée n’y changera jamais rien !

Pat V dit: à

Il disait être en Russie le seul poète à travailler à la voix.

Il est dans le mouvement de toute une tradition d’ une poétique de la voix…de la phonétique, même.
Voir Zaoum etc…

Pablo75 dit: à

… le contenu des liens que je confie à ceux qui comme moi seront à même d’en entendre la beauté.
Bérénice dit: 1 juillet 2018 à 15 h 04 min

En revanche j’ aime beaucoup Gustave Malher
Bérénice dit: 1 juillet 2018 à 15 h 14 min

Ces 2 phrases sont incompatibles. Il faut choisir entre la beauté et Mahler.

Pablo75 dit: à

« une dépendance absolue qui nous rend malheureuses nous les femmes de ce que les hommes sont incapables de nous donner et que nous attendons en vain. »
rose dit: 29 juin 2018 à 2 h 33 min

On imagine la réaction des femmes si un homme écrivait: « une dépendance absolue qui nous rend malheureux nous les hommes de ce que les femmes sont incapables de nous donner et que nous attendons en vain. »

C’est curieux comme les femmes sont convaincues dans leur for intérieur qu’elles sont dans la vie pour recevoir quelque chose qui leur est
dû. Elles croient que les hommes existent pour leur donner ce qu’elles désirent. Elles croient que la vie et les hommes sont là à leur service, uniquement pour les satisfaire, elles. D’où le fait qu’il y ait si peu de femmes heureuses (mais il y en a vraiment?).

Les femmes mettent un temps fou à comprendre que l’amour ne se donne pas, ni se prend, et encore moins s’exige, mais que c’est quelque chose qui se bâtit, se fabrique, s’élabore difficilement. Elles croient que parce qu’elles aiment un homme, l’homme leur doit, automatiquement, le bonheur (« ce que les hommes sont incapables de nous donner et que nous attendons en vain »).

Un jour je disais cela à une ex, prof de philosophie politique à l’université, auteur de plusieurs livres illisibles, très cultivée et très intelligente, et qui avait échoué dans toutes ses relations avec les hommes parce qu’elle était une analphabète de l’affectivité, et elle m’a répondu: « C’est normal, nous n’avons pas votre pénis ».

Pablo75 dit: à

@ D.

« Le prénom Gisèle est très ancien. On en trouvait déjà sous les mérovingiens. […] Ca change des Camille, Emma, Inès, Chloé et Léa à la guimauve. Le pire étant sans doute Chloé. »

Mais le prénom Chloé est beaucoup plus vieux que Giselle !

« Chloé est un prénom féminin d’origine grecque (Khloê) qui signifie littéralement l’« Herbe verte », la « Verdure naissante » ou encore la « jeune pousse ».

« Chloé dans le roman grec antique Amours Pastorales de Daphnis et Chloé, attribué à Longus (IIIe siècle) … »

« Chloe, ce nom se retrouve dans les Odes I.23, III.7 et III.26 d’Horace ».

Si j’avais le culot d’acier du Porc du Blog je te recommanderais de lire sur le thème « Déméter Chloê. Bref retour sur une question ouverte », Stella Georgoudi, dans Pallas. Revue d’études antiques, no 85,1er mars 2011, p. 101-107. Et je te citerais Horace en latin sans rien comprendre:

« Vitas inuleo me similis, Chloe,
quaerenti pavidam montibus aviis
matrem non sine vano
aurarum et silvae metu.

Nam seu mobilibus veris inhorruit
adventus folliis, seu virides rubum
dimovere lacertae,
et corde et genibus tremit.

Atqui non ego te, tigris ut aspera
Gaetulusue leo, frangere persequor:
tandem desine matrem
tempestiva sequi viro. »

(Horace : A Chloé. Vitas inuleo me similis, Chloe, in Odes, I, 23)

En évitant la traduction de, par exemple, Lionel-Édouard Martin, ou, mieux, en la plagiant:

« Tu m’évites, Chloé, pareille au faon
qui sur les monts sans laies cherche sa mère
inquiète – et il craint
en vain brise et forêt

car, au printemps venant : que s’échevèle
la mouvante ramure ou que les verts
lézards remuent les ronces,
cœur et genoux lui tremblent.

Je ne te veux pas pour, tigre terrible,
lion de Gétulie, te mettre à mal :
laisse un peu ta maman,
tu es en âge d’homme. »

Pablo75 dit: à

vous venez de me faire prendre conscience du caractère syndical de la 5ème, laquelle commence par une pause.
D. dit: 3 juillet 2018 à 10 h 36 min

:-)))))

D. dit: à

Oui bon…Chloé…ces prénoms choisis parce qu’ils sont courts et aqueux/sucrés.
Résultat il n’y aura bientôt plus que des Chloé sur terre. Dans certaines classes il y en a 6.

gisèle dit: à

Paul Edel ,à propos de « Bande à part ».Ouf, qq’un qui aime Godard et « bande à part ».En fait, tout est maîtrisé,façon Godard.Les courses poursuites en bagnole,les malfrats à la mie de pain,les courses invraisemblables de Karina à travers des escaliers qui débouchent sur d’autres escaliers ,dans des vacarmes infernaux de marteau piqueurs; calques déjantés des films de Douglas Sirk; c’est très fort.La mélancolie suinte de partout, de l’image et de la fragilité de Karina.

Pat V dit: à

très cultivée et très intelligente, et qui avait échoué dans toutes ses relations avec les hommes parce qu’elle était une analphabète de l’affectivité,

Pablo, on comprend enfin votre échec face à la compréhension de l’ art moderne, c’ est existentiel chez vous… 😉 🙂

gisèle dit: à

Ce matin sur France Culture 10h11h,une émission exceptionnelle: Oblomov l’homme couché » Exceptionnelle par le roman qui est exploré et par la qualité de l’explorateur: Pierre Cahné.
Impossible à résumer.La meneuse de jeu connaît parfaitement le roman et l’explorateur ,avec une aisance et une simplicité extrêmes entraîne l’auditeur (moi) à la fois dans l’histoire, le personnage, l »âme russe ». Un vrai choc.J’avais prévu de relire « oblomov »,il faut pour cela de longues plages de temps libre. De multiples lectures du texte. Un rapprochement avec les héros de Beckett (pas comparaison),pas d’égarements ,rien que le texte.Plonger dans le roman russe,plonger dans Mandelstam, sans chipoter; seul moyen de comprendre de « co-naître » .

Pablo75 dit: à

@ D

Moi j’aime bien le prénom Chloé. Toi tu préfères Frédégonde, Galswinthe, Lanthilde, Gunefrene, Brunehaut, Hildebrande, Chrodlindis ou Aldegonde?

Pat V dit: à

Pour le contexte  » futuriste  » d’ Ossip.
Le numéro d’ avril 1975 de la revue Europe, intitulé  » Les futurismes « , l’ article de Serge Fauchereau ( page 30) où il est question de notre auteur.
Bon appétit! 🙂

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…quand, tout le monde, est déçus,…on veux changer de camp,…
…mais, quel camp, avec, qu’elles autres traîtrises d’idées, non, préparées,…

…l’autre jour, on m’invite, à une congrégation de témoins de Jéhovah,…mais, je n’irais pas,…
…je préfère de loin, les protestants,…comme je me sens, impuissant,…si, avec un grand jardin, et un comité d’honneurs tous nudistes, me changeras l’esprit, des; à fleurs, hé hé,…aux abbayes,…de novices encadrées, à ses vices,…

…il y a du boulot,…à s’enterrer dans ses livres,…la croix, comme un périscope,…
…sœur Anne, ne voit tu rien venir,…
…non, c’est plus haut, si vous vous mettez au travail,!…etc,…
…on tombe, de haut,…

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…j’entends, d’ici, les éclats de rires,…

…c’est sérieux, votre job,…tout est, dans la prise d’effets,…bien, mimer, son job, c’est déjà, montrer, sa bonne volonté,…

…vous êtes toujours la plus belle pour aller danser,…

…mère nature à ses clowns,…etc,…
…of course,…

Delaporte dit: à

« Mieux vaut passer charitablement sur Alphaville qui a atrocement vieilli, me semble-t-il. »

Mais non, voilà encore un film qui a conservé toutes ses qualités poétiques. Comment ne pas y être sensible, aujourd’hui où, dans le cinéma, toute poésie a quasiment disparu ?

rose dit: à

Hildegarde
😇

Delaporte dit: à

A regarder une nouvelle fois Bande à part, hier soir, on se dit qu’on se laisse à nouveau prendre par le cinéma de Godard qui, du plus improbable, fait une symphonie somptueuse. Pour voir le nouvel opus du maître, qui a illuminé le Festival de Cannes, il va falloir attendre la rentrée. J’irai bien sûr le voir, dans une vraie salle de cinéma.

Delaporte dit: à

Quand on dit, comme MC, que tel film de Godard a « vieilli », attention ! Ce n’est pas le film qui a vieilli, mais celui qui le dit !

Pat V dit: à

😇 Maïakovski écrivait en 1914 : C’ est pour la vie que nous avons besoin du langage. ‘…)
😇

D. dit: à

Oui je préfère en effet ces prénoms francs pleins de force aux mièvres Emma et Chloé sans oublier les Pauline.

D. dit: à

Gisèle est très bien, ça sent bon la Francie.

Ed dit: à

Il va falloir m’expliquer tout ce boxon autour de QUE Dalle, oui.

Que cherche-t-on au juste ? Cette actrice (qui a toujours été subversive) dit une con.nerie, efface ses écrits et s’excuse. Mais non. La populace a faim et continue à la lyncher. Pourquoi au juste ? Ca ramènera pas l’autre en zonzon.

Ed dit: à

J’ai un problème de prénom. Si un jour je tombe sur la tête/deviens débile et décide donc de me reproduire, le rejeton devra être un garcon car je n’ai que les prénoms de mes idôles en tête. Or je n’ai pas d’idôle féminine.

D. dit: à

J’aime bien aussi les prénoms romains tels que Claude ou Lucilia. J’ai un faible pour l’Empire. Tout ne m’y est pas plaisant mais en règle générale la virilité impériale me sied.

Ed dit: à

Pourquoi cet accent circonflexe d’ailleurs ?

Anna Fort dit: à

« Alphaville qui a atrocement vieilli » déclare le p’tit Court qui joue au critique de cinéma façon Racan

D. dit: à

Patricia est très bien. Vous tombez à pic et à point, Patricia.

D. dit: à

Claude c’est bien mais Jean ça fait un peu JeanJean, Jeannot-lapin.

D. dit: à

Bonjour Ed,
Il y a assez de gens très intelligents sur terre donc je ne peux qu’approuver votre décision qui par ailleurs témoigne de votre intelligence que je continue d’admirer ainsi qu’une fraction conséquente de votre personne.
Nous avons aujourd’hui besoin de simples crétins voués à obéir que vous n’êtes pas en capacité d’engendrer.

D. dit: à

Que cette langue latine est belle, Pablo. Je ne m’en lasserait jamais. Le Grec ancien n’est pas mal non plus mais moins élégant.
L’Égyptien ancien est peu connu sans doute à tort parce qu’il est très beau et souvent plein de poésie

Soleil vert dit: à

« « une dépendance absolue qui nous rend malheureuses nous les femmes de ce que les hommes sont incapables de nous donner et que nous attendons en vain. »
rose dit: 29 juin 2018 à 2 h 33 min »

Ce qui renvoie à une intuition de l’acteur américain Anthony Queen : « Toute femme a un désir secret. » Le connaitre et le satisfaire, voilà le secret de la séduction

Ed dit: à

« Le connaitre et le satisfaire, voilà le secret de la séduction »

Non. Non et non. Les hommes doivent absolument renoncer à leur volonté de comprendre les femmes. Il faut les aimer, pas les comprendre. Or, les deux dynamiques s’excluent mutuellement.

gisèle dit: à

D 13h55 . Que Gisèle fleure bon La Francie…c’est- t-assurément flatteur.. J’avais pensé à Frédégonde. mais Gisèle outre son côté douceur naïve ,évoque, immanquablement le tutu blanc de la danseuse, immortelle !
A défaut de vous désespérer avec Anna (karina) vous auriez pu admirer « le Faune en ses après midi » sur Mezzo HD, accompagné de « la chute d’Icare », en non-direct du Bolchoï. Deux sublimes danseurs ,dans de sublimes décors et une musique ,,,sublime.
Je vous souhaite une après-midi aussi torride qu’il est permis ,à un descendant de Mérovée.

gisèle dit: à

7Ed 14h57 « les hommes doivent absolument renoncer à leur volonté de comprendre les femmes ». Applause ++++

Jean-Claude Goering dit: à

Je comprend parfaitement les raisons profondes des joyeux lurons subtils et pimpants qui ont foutu le feu à une Médiathèque à la Courneuve :

« De quoi se mêlent ces mécréants avec leur culture à la con ? »

Jean-Claude Goering dit: à

« Les hommes doivent absolument renoncer à leur volonté de comprendre les femmes. Il faut les aimer, pas les comprendre. » (Ed)

Absolument exact ! Les intellos sont incapables d’abandonner leur désir de « comprendre »…. d’où leurs problèmes.

Aimer.
Point barre.

Next ?

Pablo75 dit: à

Le plus beau prénom féminin est « Alma » (âme en espagnol)- et accessoirement l’un de plus beaux mots espagnols.

Ed dit: à

Tous les hommes qui cherchent à comprendre les femmes à tout prix sont loin d’être des intellos. On voit que vous n’avez pas connu mon ex : à la fois obsédé par les femmes et son appréhension de celles-ci ET parfait débile profond.

Jean-Claude Goering dit: à

Il y a trois sortes d’intellos, ceux qui le sont, ceux qui ne le sont pas, ceux qui s’en secouent le bambou…

Ed dit: à

Quelque chose me dit que JC penche pour la 3e catégorie.

Jean-Claude Goering dit: à

Non ! le plus beau prénom féminin n’est pas, ne peu pas être espagnol, langue de sauvages à peine christianisés.

Il est allemand : Brunehilde….

Jean-Claude Goering dit: à

Ed, vous avez du génie …. et de bien mauvaises fréquentations affectives !

Delaporte dit: à

Les meilleurs noms sont les plus traditionnels : Pierre, Françoise… Les pires sont les prénoms américains, ou ceux qui ressemblent à une marque de voiture. Meghan, par exemple, est un flop continuel.

Delaporte dit: à

J’aime aussi les prénoms féminins qui viennent de l’est. Natacha, par exemple.

Jean-Claude Goering dit: à

Des potes m’ont affirmé que rien n’est meilleur qu’une Meghan bien entretenue …

Pablo75 dit: à

« Les hommes doivent absolument renoncer à leur volonté de comprendre les femmes. Il faut les aimer, pas les comprendre. Or, les deux dynamiques s’excluent mutuellement. »
Ed dit: 3 juillet 2018 à 14 h 57 min

Totalement d’accord. Les femmes sont incompréhensibles, y compris pour elles mêmes. Et cela est un piège génial de La Vie pour se reproduire (sans mystère pas de désir, pas de fascination).

Rappelons-nous la phrase de Cocteau qui a vécu entouré de femmes toute sa vie, qui a été le confident de beaucoup d’entre elles et qui comme le raconte plusieurs fois dans son Journal a été l’amant de certaines et a failli même se marier avec l’une de ses meilleures amies: « Il y a trois mystères que je ne suis jamais parvenu à percer : le flux et le reflux des marées, le mécanisme social des abeilles, et la logique des femmes ».

Delaporte dit: à

Les prénoms allemands ont un gros impact. Dans la bande à Baader-Meinhof, on trouvait des pépites comme Ulrike (Meinhof) ou Gudrun (Ensslin).

Delaporte dit: à

En Russie, la femme féminise son nom de famille, ce qui accroît encore son impact individuel.

Delaporte dit: à

Le nom a son importance. Un fait divers dont je me souviens raconte que des parents avaient nommé leur fils Adolf. Eh bien, l’enfant, devenu adolescent, s’est converti au nazisme de pacotille et a agressé des juifs à l’arme blanche dans la rue. Il a été condamné, mais les véritables coupables étaient évidemment les parents.

Jean-Claude Goering dit: à

Moins tu connais les femmes, plus tu les aimes.

Plus tu les aimes, plus elles t’adorent, ce qu’elles adorent !

Evidemment, tu agis dans leur logique : tu ne poses pas de questions idiotes comme tant de locuteurs qui intuitent qu’il est nécessaire de le faire.

Parler pour se comprendre au lieu de se taire.

Pablo75 dit: à

Dans son intéressant article, Passou écrit:

« Pourquoi au cours de ses cinq dernières années, Ossip Mandelstam a-t-il pris le risque d’être dénoncé, arrêté, torturé, emprisonné et enfin déporté à mort en lisant devant son petit cercle d’amis réuni un soir de 1934 sa fameuse épigramme de seize lignes contre Staline ? Aucun de ses biographes, pas même Ralph Dutli, n’a réussi à élucider ce mystère de manière convaincante. »

Et il répond lui-même, apparemment sans se rendre compte:

« Cela nous vaut des pépites comme ce « Scriabine et le christianisme » publié en 1916, soit un an à peine après la mort du compositeur. Il la met en parallèle avec celle de Pouchkine, l’un et l’autre ayant vécu des vies pleines à l’issue desquelles même leur mort faisait partie de leur œuvre jusqu’en être l’acte suprême. »

Jean-Claude Goering dit: à

Bien vu, Delaporte du Dispensaire !

J’ai commencé à me shooter à la morphine à l’âge de 8 ans pour faire comme Papa… Je suis depuis morphinomane, je vote France Insoumise, je plane comme un drône, c’est la phaute à Papa Hermann.

Delaporte dit: à

Je n’aime pas la plupart des prénoms féminins français : Gisèle, Anne, Ginette, Claudie, Andrée, Marcelle, Sandrine, etc., c’est affreux !

Ed dit: à

Après le « Delaporte du fond qu’il vaut mieux ne pas ouvrir » de Chaloux, voici « Delaporte du Dispensaire » de JC.

Vous êtes d’incorrigibles gamins !

Jean-Claude Goering dit: à

Quittons nous sur cette interrogation cruelle :

Comment peut on s’intéresser à ces tarés de poètes refuzniks qui ne collaborent pas, comme il se doit en dictature, avec le pouvoir soviétiqueben place ?

Ah, les cons !….Qu’ils paient le prix de leur aveuglement.

Delaporte dit: à

Marlène, c’est également hideux. Heureusement que la ministre Marlène Schiappa a un beau nom de famille, et qu’accolé à son prénom ça passe.

Jean-Claude Goering dit: à

« Vous êtes d’incorrigibles gamins ! »

Jamais je n’ai été honoré d’un jugement aussi élogieux…. Merci Ed !

Pablo75 dit: à

« Pourquoi les grandes poétesses se prenomment-elles toutes Anna ? »
D. dit: 2 juillet 2018 à 17 h 24 min

Décidément tu as un problème avec les prénoms féminins. À part Akhmatova, tu connais une grande poétesse prénommée Anna? (Ne me parles pas de la Noailles, qui était aussi nulle qu’elle se croyait géniale).

Delaporte dit: à

Même, Marlene Dietrich portait un nom horrible. Elle avait beau chanter des choses sublimes comme Lili Marlene, rien n’y faisait. Par contre, Greta Garbo, voilà un nom divin ! Qui promet et qui tient sa promesse.

Delaporte dit: à

Eva Braun est un nom fabuleux. Il contient en lui-même toute la destinée discrète de celle qui le porte, jusqu’à sa fin tragique. Mais tout est tragique dans ce destin, qui fut anonyme, et qui éclata au grand jour longtemps après.

Jean-Claude Goering dit: à

Pour saluer RIBES, génial aphoriste :

« Il faut remplir ce qui est vide et vider ce qui est plein »

Phil dit: à

Marlene Dietrich
« …commence comme une caresse, finit par un coup de trique » (Cocteau)

Delaporte dit: à

Autre nom féminin horrible, qui me vient à l’esprit pour sa dimension incurable : Fanny Ardant. D’ailleurs, on ne la voit plus au cinéma. Rien que le prénom « Fanny » est à vomir.

Pablo75 dit: à

« Je n’aime pas la plupart des prénoms féminins français : Gisèle, Anne, Ginette, Claudie, Andrée, Marcelle, Sandrine, etc., c’est affreux !
Marlène, c’est également hideux.
Rien que le prénom « Fanny » est à vomir. »
(Delaporte)

Il est vraiment étrange ce Delaporte, il a des étranges manies, des opinions très bizarres, des convictions souvent saugrenues. Je ne sais pas pourquoi je l’imagine en prêtre à la retraite, en curé à la sexualité douteuse (pléonasme), en abbé tordu détestant les femmes (sa façon pathologique de poursuivre Ed pour une lettre est un signe qui ne trompe pas). Il ne parle jamais de sa famille, et pour cause: il doit habiter une maison pour ecclésiastiques rétirés du quartier de la rue du Bac…

Jean-Claude Goering dit: à

Pour un type comme moi, né en exil car en fuite, recueilli par une famille juive en Provence, plus juste que les Justes, FANNY est un prénom magnifique !

Jean-Claude Goering dit: à

Je n’ai eu que des garçons, hélas, mais une de mes chattes s’appelle Fanny Goering !

Jean-Claude Goering dit: à

Un vétérinaire de mes amis me confirme, à la vue du nez de Marlène Schiappa, qu’elle devrait être, en cas de changement de gouvernement, une excellente truffière….

Quel cap ! Quelle pénin…. etc, etc, ….

Ed dit: à

JC est en forme. Arrêtez de me faire rire. Je suis au bureau et si je ris sans raison apparente, on va trouver ca louche.

Jean-Claude Goering dit: à

Je dégage, Ed !

J’ai un rendez-vous amoureux qui n’attend pas et un passage au garage pour l’entretien mensuel de mon fauteuil roulant inox Rolls & Royce, qui vieillit, lui…

Bérénice dit: à

Pablo, la citation fait bien joli mais c’était avant qu’elles aient obtenu le droit de vote et qu’elles se soient illustrées dans les allées de Marie Curie et bien qu’avant elle de beaux et grands esprits féminins . Pourquoi vouloir une logique à tout et bien qu’on puisse avec les progrès de l’analyse, e la psychologie comportementale expliquer ou comprendre si l’on s’y attache. Certains aspects cependant qu ils appartiennent à l’un des trois sexes demeurent des énigmes , pourquoi Mozart, pourquoi Bach, je dois dire que cela me passionne un peu plus sur le mystère de la séduction ou des réactions imprévisibles des une ou des autres.

Delaporte dit: à

« Je suis au bureau »

C’est très bien, Ed, d’être au bureau et de glander devant le blog à Passou. C’est ce qu’on pourrait appeler une grève du zèle. En tout cas, voilà qui doit faire baisser le rendement. Vous voyez, quand l’abolition légale du travail sera effective, vous n’aurez plus besoin de vous dissimuler au bureau derrière votre écran pour ne pas rire. Vous pourrez le faire au grand jour, en toute transparence. Cela n’en sera que meilleur et plus moral – car la moralité, soit dit en passant, ne semble pas vous étouffer !

Bérénice dit: à

Des unes, je vous prie d’excuser les autres que je n’aurai pas pris soin de relever. Merci.

Ed dit: à

« sa façon pathologique de poursuivre Ed »

Tout est dit. Un grand malade ce type. Qu’il me lâche. Je ne lui parle plus et il continue à m’em.merder. Espèce de vieux taré.

Ed dit: à

JC,

En vous taxant d’incorrigible gamin, je savais que j’allais vous faire plaisir. Mais conformément (oui j’ai traduit trop de contrats) à notre dernière conversation à ce sujet, votre immaturité est la preuve même que vous vieillissez.

Jean-Claude Goering dit: à

C’est un bonheur de vieillir, depuis tout petit, en bonne santé !

Ed dit: à

Je pense aussi. Je ne fais pas partie de ces – à vue de nez – 98% de personnes qui chialent au passage du cap des 30 ans. Tant qu’on me donne la santé, je suis contente de vieillir. Plus je vieillis, plus ma vie me plaît.

Jean-Claude Goering dit: à

A cause vous, Ed, une amie de coeur me tance !
A demain ….

Jean dit: à

Quel que soit l’intérêt (il est grand) du billet d’Assouline, quel que soit par ailleurs l’intérêt de la personnalité de Mandelstam et des péripéties de sa vie, je reste sur ma faim. C’est qu’en matière de littérature comme en matière d’art, une chose et une seule compte au fond pour moi : c’est que ça me fasse jouir. J’entends : que l’émotion, quelle qu’elle soit, que me procure un texte littéraire soit doublée (comme la doublure d’un vêtement) d’un satin de jouissance. Et ce qui m’intéresse (et que je ne trouve presque jamais) dans le compte-rendu d’un texte littéraire, c’est qu’il me dise pourquoi ça me fait jouir ou pourquoi ça pourrait me faire jouir. Et qu’il me le dise en détail. C’est le bonheur que m’avait procuré Markowicz quand, nous lisant en russe puis en nous traduisant des poèmes de Mandelstam tout en commentant ses choix de traduction, il avait cerné l’émotion particulière qu’ils communiquaient et la jouissance dont elle était sertie, et qu’il nous l’avait fait vivre. Je me souviens de l’émotion intense que m’avaient fait éprouver, étant encore adolescent, les dernières pages du « Dernier des justes » d’André Schwarz-Bart, et que je tiens pour quelques unes des pages les plus remarquables qu’on ait écrites sur la Shoah : il est clair que, quel que fût le caractère épouvantable des événements évoqués, l’émotion que me donna ce texte et que je revis quand j’y pense était une source de jouissance, parce que tout grand texte littéraire, étant un travail d’art, est une source de jouissance. Exactement comme l’adagio final de la 9e de Mahler est une source d’intense jouissance. Car, quel que soit son sujet, un texte littéraire, en tant que travail d’art, est un divertissement de la plus haute qualité quand il atteint ces sommets-là. Et j’avoue que c’est la seule chose qui m’intéresse en littérature.

Jean dit: à

Et j’avoue que c’est la seule chose qui m’intéresse en littérature. (moi)

La jouissance de la Beauté, en somme.

Delaporte dit: à

« Je ne lui parle plus et il continue à m’em.merder. Espèce de vieux taré. »

Mais si, Ed, vous me parlez encore, pour m’insulter. Vos instincts agressifs ressortent en beauté, vous vous révélez à tous. L’écriture, même de courts posts, est démoniaque, dangereuse. Un jour, vous connaîtrez le silence. C’est ce que je voudrais vous apprendre.

christiane dit: à

JJJ,
merci pour le récit de Yôko Ogawa. On s’attache à ce trio, surtout ce vieux mathématicien qui a une mémoire si fragile et qui remplace bien des mots envolés par des formules mathématiques. La jeune femme, aide-ménagère qui est envoyée chez lui, d’abord perplexe devient émouvante quand elle cherche à comprendre quelle recherche meut encore ce cet homme singulier. Quant à l’enfant qui apparait là où j’en suis de ma lecture, je pense à une histoire à construire de transmission , de filiation.
On peut s’effacer ainsi. Ça ne fait pas de bruit. Les cellules du cerveau s’éteignent une à une et tout devient sans repère, obscur, en dehors du temps et des autres.
C’est un récit apaisant, original, atypique, limpide. Les mathématiques s’ouvrent et tissent dans le roman, une énigme, une sensation d’inconnu.
J’apprends que Yoko Ogawa a obtenu pour ce livre (publié en 2004 au Japon) le prix littéraire du Yomiuri, le premier grand prix des Libraires et, tout récemment, le prix de la Société des mathématiques « pour avoir révélé au lecteur la beauté de cette discipline ».

christiane dit: à

@Jean dit: 3 juillet 2018 à 17 h 21 et avant
Vos commentaires sur l’écriture de Mandelstam sont cohérents. Oui, il manque quelque chose dans la transmission. La voix peut-être…

Delaporte dit: à

« Je ne lui parle plus et il continue à m’em.merder. »

J’ai le droit au moins de commenter vos messages, Ed. Ils sont tellement rafraîchissants. Quand il y en aura beaucoup, je suis sûr que Passou va les réunir pour les éditer en un fort volume intitulé peut-être « l’Eternel féminin ». Cela ferait un carton en librairie.

Delaporte dit: à

Après tout, on a bien en librairie les lettres de Marlène Schiappa à ses deux filles, qui cartonnent, alors pourquoi les petites élucubrations de Ed sur le blog à Passou ?

Petit Rappel dit: à

Alphaville a atrocement vieilli
Par son personnage, Lemmy Caution, reliquat des Années 1960;
Par son parti-pris de SF en décor réel. Un hall de HLM fut-il années 60 échoue à suggérer la moindre dimension mythologique.
Par un scénario aussi pâteux et fumeux que certaine Possibilité d’une Ile de triste mémoire.
Le fait même qu’il n’ ait suscité comme défenseurs qu ‘Anna Fort la glorieuse et Delaporte le magnifique devrait rendre prudent le moindre spectateur…
Bien à vous.
MC

Delaporte dit: à

Ce qui intéresse le public aujourd’hui, voyez-vous, Ed, ce n’est pas tant les choses sérieuses, du type cogitations politiques d’Ulrike Meinhof ou Gudrun Ensslin, qui ne font plus recettes (hélas !) et qui d’ailleurs ne sont plus disponibles aux éditions des Femmes. Le public se tourne désormais vers des choses plus légères. L’humanité a muté, même si l’on peut espérer que la religion chrétienne va faire son grand retour d’ici peu. Car les gens sont sur le point de comprendre la gravité de la situation. Quand je vais à la messe le dimanche, je puis vous certifier que la petite chapelle est bourrée à craquer. Il y a une demande intellectuelle et religieuse ; les gens, à force d’y réfléchir, y reviennent. Je suis optimiste pour l’avenir, en ces temps eschatologiques…

Janssen J-J dit: à

Déjà lu, CH. ?… Incroyab’… Heureux que cela vous palsie. J’essaierai de dire à quel point le dernier traduit (Instantanés d’Ambre) me plonge dans la stupéfaction : cette écrivaine habite un univers imaginaire de plus en plus étrange, difficile d’accès mais de plus en plus fascinant. On enrage de ne pouvoir pénétrer directement dans sa langue maternelle niponne.

Delaporte dit: à

Eh non ! J’ai revu Alphaville il y a quelques années, et j’avais trouvé ce film à nouveau, formidable. D’une grande poésie, comme je le disais plus haut. Godard ne vieillit pas, il est toujours aussi jeune, et son cinéma a continué à grandir avec lui en ces temps eschatologiques.

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