de Pierre Assouline

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La République des livres
Prescrire, dit-elle…

Prescrire, dit-elle…

Pour une fois qu’on parle de nous, on ne va pas se gêner ! « Nous », c’est cet informelle société de lecteurs qui consulte régulièrement des blogs et des sites littéraires et, de fait, constitue une improbable communauté. Que cet agrégat aux contours invisibles fasse l’objet d’une thèse universitaire m’a toujours paru aussi loufoque qu’excitant. L’universitaire polonaise Aneta Bassa ne s’est pas découragée pour autant : elle s’est immergée depuis des années dans les plis et replis de la Toile littéraire française, ce qui vaut déjà un coup de chapeau dès lors que l’on prend la mesure de l’épreuve subie. Elle en a donc tiré une thèse de doctorat en littérature française  sur « Les mutations de la critique littéraire en France à l’ère du numérique : sites et blogs littéraires, nouvelles formes de prescription et de débat ».

La soutenance, sous la double tutelle de la Sorbonne (Littératures française et comparée) et de l’Université de Varsovie (Institut d’études romanes), s’est déroulée le 12 juin dernier à la Maison de la recherche à Paris. Envoyé spécial permanent de la « République des livres » sur le front de la nouveauté, je ne pouvais décemment manquer ce rendez-vous avec nous-mêmes. Quatre heures passionnantes, instructives, édifiantes à analyser une quinzaine de blogs d’écrivains (notamment Près, loin de Paul Edel, Stalker de Juan Ascensio, Confitures de culture de Pierre Jourde, Le Bateau livre de Frédéric Ferney, Lettres ouvertes de Raphaël Sorin, la République des livres…), des blogs de lecteurs (Sur la route de Jostein, Sandrine en promenade, Actu du noir, Livres et merveilles, Fin de partie, Clara et les mots, Dans la bibliothèque de Noukette…) des sites d’information littéraire (notamment Onlalu de Pascale Frey) et même, curieusement, des sites marchands (notamment Babelio). Puisque tout texte ne peut s’étudier en dehors de son support, comment se construit de la valeur littéraire sur le Web ?

De son propre aveu, « prescription » est le terme le plus récurrent de son enquête fondée sur des entretiens individuels et une observation du web littéraire- même s’il fleure bon le marketing médical, raison de plus pour l’arrimer à un imaginaire durassien. Il faut l’entendre comme une opinion exprimée sur la qualité d’un livre qui ne soit ni de l’auteur ni de l’éditeur, une opinion qui sélectionne et évalue. Or jusqu’à des temps récents, quel était le grand prescripteur, outre le libraire ? Le critique, dès lors que l’on ne balaie pas son honnêteté d’un revers de main et d’une formule à la Bourdieu (« La publicité et le critique sont autant de cas particuliers -du discours de célébration– séparés seulement par le degré de dissimulation de la fonction »). Au commencement était Albert Thibaudet. C’est lui qui dans Physiologie de la critique (éditions de la Nrf, 1930) a fixé les trois états de la chose : la critique des journalistes ; la critique des professeurs ; enfin la critique des écrivains. A cette « Triade de Thibaudet », ce qui ne manque pas d’allure, certains se demandent depuis l’émergence de l’interactivité en ligne, s’il ne conviendrait pas d’en ajouter une quatrième : la critique des lecteurs. Il y avait pensé dès 1930 en la définissant ainsi :

« Un libre faubourg, une banlieue, des maisons dans la forêt pour les formes de critique qui paraitront rentrer mal dans notre ville à trois quartiers »

 Bien vu, Albert ! et avec un sacré temps d’avance. On se prend alors à rêver à la connexion de tours d’voire entre elles. Dans les articles savants et les thèses sur la question, car ce champ commence à être déjà bien labouré (dès l’émergence du phénomène des blogs il y a près de vingt ans, les sociologues du Laboratoire de recherche de France télécom s’y sont penchés), on parle de volontiers de « lecteurs profanes » ou de « critique profane ». Pourquoi pas, même si cela sonne étrangement étant donné la polysémie du mot. Il n’en demeure pas moins que l’interactivité a contribué à construire un discours critique du Web en libérant leurs voix. Elles tirent leur force de leur caractère collectif. Une donnée nouvelle, suramplifiée par un medium à la portée mondialisée, dont Aneta Bassa résume ainsi les effets :

« Il en résulte des formes de sociabilités littéraires numériques, dont les membres, par leur activité critique, créent non seulement une nouvelle force de prescription sur le marché du livre, mais ils contribuent également à la fabrication d’un canon littéraire alternatif. Le changement le plus significatif se traduit notamment par ces manifestations collectives de la critique contemporaine. Nourries d’échanges de lecteurs passionnés et renforcées par des résultats d’agrégations de données, pouvant être ainsi considérées comme le fruit d’une alliance de la subjectivité individuelle et de l’objectivité produite par la machine, elles transforment fondamentalement le mode de fabrication du discours critique actuel. “

C’est là que cette thèse apporte le plus à l’intelligence du phénomène. Moins sur la typologie des blogueurs eux-mêmes, qui tirent le plus souvent leur légitimité intellectuelle ou critique d’une longue pratique née en dehors du numérique dans les medias traditionnels, que sur le nouveau statut critique des internautes, des lecteurs, des commentateurs (même s’ils ne se définissent pas comme critiques). On ne s’étonnera pas de découvrir dans la bibliographie la présence d’une prochaine étude de l’auteure sur « Le commentaire, élément clé de la critique du web ? » (tout est dans le point d’interrogation).

Non sans avoir auparavant classé l’objet de son enquête en journal extime collectif (La République des livres, Prés, loin…), magazine littéraire en ligne (Onlalu) et bibliothèque de partage social (Babelio), Aneta Bassa analyse la nature de la conversation en ligne sous les blogs littéraires, de l’échange à propos du sujet du jour à la digression généralisée. Etant donné la richesse et la densité de l’enquête, conçue sous l’influence revendiquée des travaux de la sociologue Nathalie Heinich sur l’identité de l’écrivain, on comprendra que nous nous focalisions sur ses commentaires du commentarium de la RDL. A ses yeux, il ne fait aucun doute que leurs auteurs constituent une communauté, que l’étude de leur activité dans l’ordre du savoir profane depuis bientôt quinze ans « ne manque guère d’images de fraternité et de convivialité » et qu’ils se retrouvent quotidiennement pour le bonheur partagé de la conversation. Comment la qualifier cette communauté ? « Un cercle littéraire » plutôt qu’un forum démocratique en dépit du nom de baptême du blog.

« L’existence d’un groupe important de contributeurs fidélisés, au statut extradiscursif connu, produit une certaine hiérarchisation des voix instaurée de manière quasi naturelle. Contrairement à nos attentes, les liens entre les membres de cette communauté ne se construisent pas sur leur rapport au livre ou à la lecture, ni même sur leurs affinités en termes de goûts littéraires, mais c’est la conversation en continu qui crée et scelle leur communauté, celle de la famille virtuelle de La République des livres. »

Le partage crée une sociabilité. Quand on ne s’y engueule pas, on y recommande des livres, on y plaide le génie d’un auteur. On vient autant pour s’exprimer que pour apprendre, connaître, découvrir. L’originalité vient de ce que la recommandation est collective dès lors qu’elle s’inscrit dans l’espace des commentaires, celui où la proximité relationnelle est la plus forte et, on peut en témoigner à la « République des livres »,  la plus… intense, disons. Car contrairement à une idée reçue, notamment par ceux qui n’y mettent jamais les pieds, ce lieu n’est pas exclusivement gouverné par le hors-sujet, la haine de l’Autre, la volonté d’exclusion, le règlement de compte, l’insinuation gratuite, le harcèlement permanent, la délation à tous les étages, bref la violence sous toutes ses formes (sauf physique, et pour cause). Ils y sévissent bien sûr, mais comme dans la vie, seulement un peu plus car l’expression y est désinhibée grâce au pseudonymat. Si je défends ce chaos d’idées et d’émotions, c’est parce qu’il contient aussi des pépites, des fusées, des pistes, des analyses ; les bons jours, elles sont plus nombreuses que l’universel bavardage où les jugements au parfum de remugles. Aneta Bassa distingue parmi eux ceux, qui se targuant d’être de gros lecteurs, ce qui suffirait à se construire une compétence critique, prétendent au statut d’expert.`

« Nous avons pu observer à plusieurs reprises dans la République des livres que l’ethos d’expert s’affirme avec force et conviction notamment au niveau des énoncés.

Et ailleurs que sur la RDL, dans la blogosphère littéraire en général (827 blogs de lecteurs francophones recensés 2011) ? A la différence des autres réseaux en ligne, la recommandation collective n’a pas pour première finalité « de recommander des biens de consommation et des marques » lorsqu’elle s’exerce dans l’univers littéraire. Sauf exception, il s’agit de partager un enthousiasme pour un livre ou un écrivain, parfois de convaincre, non de vendre quoi que ce soit. Cette prise de parole, qui s’apparente à une prise de pouvoir par les lecteurs, joue aussi sur la méfiance envers la parole institutionnalisée ; il est vrai que la porosité éprouvée entre des médias et le pouvoir politique a glissé vers le mythe obsidional d’une collusion de toute parole médiatique avec tous les pouvoirs. Mais cette parole une fois prétendument « libérée » par les lecteurs même, qu’en font-ils ? D’après la thèse d’Aneta Bassa, ils marginalisent toute critique esthétique, formelle, stylistique au profit d’un résumé de l’histoire, du lien avec l’actualité et de la personnalité de l’auteur, faisant le plus souvent porter la prescription moins sur la valeur du livre que sur l’émotion provoquée sur le lecteur dans un mode d’analyse binaire J’aime/ ou J’aime pas. Est-ce la raison pour laquelle les chercheurs universitaires déplorent la réticence des maisons d’édition à l’égard des critiques amateurs et privilégient les critiques parues dans la presse papier ? d’ailleurs, c’est à peine si quelques éditeurs sollicités ont daigné répondre au questionnaire qu’elle leur avait adressé.

Et de citer un échange entre le lecteur profane Phil et le critique Jacques-Pierre Amette (Paul Edel de Près, loin) à propos de Hermann Broch et Thomas Mann, qui se poursuit sur l’art d’accommoder l’osso bucco puis la manière de traiter l’escalope viennoise. A l’appui de son analyse, elle cite par exemple les posts de Pablo 75 jugeant Ortega y Gasset « l’auteur le plus surévalué du XXème siècle en Espagne » (2013). Mais aussi ceux de Clopine, Azerty, DHH, Christiane, Janssen, ainsi que ceux des disparus Lazarillo, Maniatis, Widergänger, Sœur Marie des roses, La Vie dans les bois, une place à part étant assurée à Montaigne à cheval non seulement en raison de sa forte personnalité mais de l’effet produit dans la communauté par l’annonce de sa mort :

« Par cette note émouvante, l’auteur se joint à une communauté endeuillée. De fait, en tant que lecteurs, c’est la peine forte et réelle d’une famille en deuil que nous ressentons à la lecture des billets de tous les commentateurs. C’est d’ailleurs l’une des notes rarissimes où les posts qui vont lui succéder se rapporteront quasi unanimement à un seul et même thème, celui de la mort de l’ami perdu ».

Faut-il abandonner cette zone aux profanes et aux quelques experts qui interviennent de temps à autre ou au contraire plonger dans le bain et se laisser « emporter par un dynamique qui échappe au contrôle de l’auteur tant sur le plan relationnel que discursif » ? L’auteure cite souvent à raison le cas de Paul Edel, intervenant en permanence dans le commentarium de son blog, comme l’exception qui confirme la règle ; mais elle le fait à chaque fois en observant que ma pratique est contraire puisque je n’y interviens quant à moi que très rarement. Il se trouve que je me suis entretenu à plusieurs reprises avec elle lorsqu’elle travaillait à sa thèse, tant à Paris qu’à Varsovie. Et je regrette de n’avoir pas été plus disert sur ce point précis. Plusieurs raisons justifient mon absence volontaire : la « République des livres » me prend en moyenne trois heures par jour 360 jours par an, ce qui me paraît déjà bien assez ; il est plus facile de participer à une conversation en ligne quand un billet suscite 40 commentaires que lorsqu’il en entraine 1500 ; bien des questions qui me sont adressées sont si fantaisistes et loufoques qu’elles n’appellent pas de réponses ; eu égard au nombre de contre-vérités et d’infoxs qui y sont diffusés, on serait découragé à moins ; enfin, il me semble extravagant de répondre publiquement sous mon propre nom à partir de ma propre adresse sur mon propre blog à des interpellations souvent malveillantes, insinuantes, voire insultantes lancées sous forme d’injonction à répondre dans l’immédiat par des commentateurs assez lâches pour ne s’exprimer que sous un pseudonyme à partir d’une fausse adresse.

Pour autant, ce n’est parce que l’on assiste à une authentique réorganisation de l’espace critique en plein devenir sur la Toile que cela suscite une révolution dans les manières de faire de la critique. Après avoir analysé les interactions sur la blogosphère littéraire des experts, Aneta Bassa conclue au caractère toujours aussi « conservateur et élitiste » de la critique des livres. Autrement dit : cela n’a rien changé chez les professionnels de la profession. Et pourtant , une nouvelle force de prescription est apparue et le lecteur lambda a contribué par ses interventions, via l’agrégation de données, à la fabrication du canon littéraire.  Ce qui n’est pas rien, non ?

On apprend au passage que l’expression « Journal extime » n’est pas née sous la plume de Michel Tournier (on s’en doutait un peu) mais sous celle d’Albert Thibaudet dans un texte de 1923 (on ne s’en doutait pas). Que sur feu le blog de Pierre Jourde, les commentateurs adoptaient volontiers une format épistolaire, avec ce que cela suppose de formules de courtoisie, ce qui ne manquait pas d’apparaître comme anachronique. Que les éditeurs ont été assez réticents à répondre à son questionnaire, renforçant ainsi l’idée qu’ils font peu cas de la valeur critique des commentateurs profanes dont la parole demeure perçue comme une masse confuse. Qu’il faut toutefois nuancer en précisant que les éditeurs de littérature populaire y sont sensibles car ils savent le rôle majeur joué par les réseaux d’amateurs dans la reconnaissance de genres littéraires tenus pour marginaux, donc méprisables. Toutes choses qui continuent, qu’on le veuille ou non, à la fabrique du goût.

Il est rassurant de constater à la lecture de cette thèse qu’au fond, s’agissant de ce qui fait le succès d’un livre, rien n’a changé depuis les années Thibaudet, il y a un siècle : la rumeur fait tout, avec son accumulation d’opinions, de jugements et d’évaluations émanant de différents supports. La rumeur ou encore le bouche à oreille rebaptisé buzz. On regrettera à ce sujet que des blogs d’écrivains tels ceux de François Bon (Le Tiers livre), Claro (Le clavier cannibale), Eric Chevillard (L’autofictif), d’Alain Mabanckou (Le crédit a voyagé), deJean-Louis Kuffer (Carnets de JLK), Pierre Maury (Journal d’un lecteur) et Michel Crépu (La Nouvelle revue française) aient été négligés, à peine évoqués ici ou là.

Cela dit, que l’on se rassure : Twitter, les blogs et bientôt Facebook, appartiennent déjà au passé. D’ailleurs, BibliObs a récemment supprimé l’espace qu’il consacrait depuis des années aux blogs invités (ce qui a permis à la RDL d’offrir l’hospitalité à l’un d’entre eux parmi les plus originaux, celui de Jacques Drillon). La génération qui vient, et déjà celle qui vient d’arriver sur la Toile, les ignorent superbement. Elles n’en ont que pour Instagram. Autrement dit la néantisation de la parole, du verbe, de l’entretien que nous sommes au profit exclusif de l’image de soi. En ce sens, il était temps que la thèse d’Aneta Bassa soit soutenue. Elle dégage déjà un doux parfum nostalgique, surtout lorsqu’elle se demande si le blog ne serait pas une résurgence du romantisme. Car nous avançons dans un monde où il y aura de moins en moins de gens avec qui évoquer la blogosphère littéraire. Un jour, nous pourrons dire que nous en étions. O tempo ô mores !

(« Le réchauffement climatique vu ces jours-ci du fjord de Inglefield Bredning, Groenland, photo Steffen Olsen ; « Oeuvre d’Anselm Kiefer » photo D.R. ; « Mer d’Aral » photo Carolyn Drake »)

Cette entrée a été publiée dans vie littéraire, web/tech.

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commentaires

1 495 Réponses pour Prescrire, dit-elle…

Pablo75 dit: à

Au Pétomane Tonitruant de la Pensée Creuse

Tu es vraiment maso. C’est ça ton secret, avoue. En étant manchot de naissance, tu t’obstines à boxer dans une catégorie qui n’est pas la tienne, malgré les raclées successives. Tu es si maso pour essayer d’obtenir du plaisir de ton Complexe d’infériorité inguérissable de Raté Définitif. C’est ça?

Un psychiatre se régalerait avec toi presque autant que moi avec tes Perles de Blog.

Jazzi dit: à

« aboli bibelot d’inanité sonore »

Là, c’est bien Mallarmé, JJJ !
Ne pas confondre non plus avec José Maria de Heredia…

hamlet dit: à

pour m’excuser je peux vous expliquer le lien entre Gödel et Musil dans le dialogue Stumm Ulrich de la bibliothèque.

en fait c’est passionnant même pour les non mathématiciens, ça concerne le premier énoncé de la théorie de l’incomplétude, Musil la met en application en imaginant une bibliographie des bibliographies.

la bibliographie des bibliographies fait aussi bien sûr référence au paradoxe de Russell sur l’ensemble de tous les ensembles qui ne sont pas membres d’eux-mêmes. Russell avait le chic pour trouver des paradoxes.

le paradoxe de cette bibliogrpahie des bibliographie c’est pareil, à savoir que si cette bibliographie des bibliogrpahies est un élément d’elle-même alors elle n’existe pas, par contre elle existe si elle n’est pas un élément d’elle-même.

si vous voulez je peux vous l’expliquer avec le premier théorème d’incomplétude de Gödel, pour me faire pardonner de vous avoir gonflé avec l’autre crétin.

Jazzi dit: à

« aboli bibelot d’inanité sonore »

Là, c’est bien Mallarmé, JJJ !

et alii dit: à

: 29 juin 2019 à 11 h 46 min
A.C.

Jazzi dit: à

« avec la détonnante Anne-Elisabeth Bossé »

Une laide singulière qui en devient belle. Sorte de Lady Gaga, au naturel, sans le ramage ni le plumage !

Soleil vert dit: à

« La critique des professionnels est faite par des spécialistes, dont le métier est de lire des livres, de tirer de ces livres une certaine doctrine commune, d’établir entre les livres de tous les temps et de tous les lieux une espèce de société. »

Superbe, on dirait du Jean-Jacques !

et alii dit: à

moi, je sens que je vais me faire s’attraper-ne prends qu’un p- montand le chante -et gidouiller

et alii dit: à

ne prend (sans s)

Pablo75 dit: à

NOUVELLES PERLES DU PÉTOMANE TONITRUANT DE LA PENSÉE CREUSE:

la culture a pris la place de la religion, l’art est notre nouvel évangile.
(hamlet)

les musées ne sont rien d’autres que des lieux destinés à alimenter l’économie culturelle
(hamlet)

le problème n’est pas d’opposer ces deux formes littéraires, mais de constater que cette forme a totalement été éradiquée, par l’édition et la critique pour faire de ce monde un monde uniquement proustien où chacun parle de ses sentiments et de sa mère. et un monde que proustien c’est quoi ? c’est un enfer !
(hamlet)

Bach ? des types ont trouvé que sa chaconne était une messe funèbre, parce uq’il venait de perdre sa femme et qu’il n’avait pas pu assister à son enterrement, une chaconne avec une basse continue descendante : ré, do si, la …, voilà ce qu’il faudrait retenir de cette chaconne cette basse continue, en principe les notes descendantes chez Bach dirigent l’obscurité, et quand les phrases montent vers la lumière, c’est simple
(hamlet)

l’imagination est une faculté de l’esprit humain à modifier la disposition des idées et des choses afin d’élargir le champ des possibles.
(hamlet)

la beauté du monde c’est […] un moyen pour ne pas voir le monde en face !
(hamlet)

le verbe contribue à alimenter le système ultra libéral. utiliser instagram et faire le choix de ne rien dire consiste ni plus ni moins qu’à faire un acte de résistance.
(hamlet)

c’est la seule chose qui permettra de s’n sortir : surmonter la forme !
(hamlet)

nul être humain vivant aujourd’hui sur cette planète ne peut trouver de bonnes raisons d’être satisfait de lui-même, alors que tout le monde semble l’être, cette auto-satisfaction représente le frein essentiel à la tristesse, et sans tristesse le monde ne peut pas aller bien.
(hamlet)

aujourd’hui dans notre monde où la notion de « transparence » n’est qu’une farce et un faux semblant, faire l’éloge d’un livre en mettant en exergue ses parties cachées et inaccessible sauf à quelques lecteurs, je pense qu’il ne faut pas laisser passer ce genre de chose parce que c’est gravissime.
(hamlet)

la Beauté (j’ai horreur de ce B majuscule)
(hamlet)

vous n’avez retenu qu’un chose du Bong Joon Ho c’est que la Corée du Nord peut leur envoyer des bombes atomiques sur la tronche. […] voilà où nous en sommes arrivés dans ce monde proustien !
(hamlet)

c’est assez génial
(hamlet)

vous êtes tous de grands romantiques
(hamlet)

Bouvard et Pecuchet […] n’a jamais fait l’objet de la moindre critique.
(hamlet)

nous sommes devenus des milliards de petits Baudelaire et petits Proust à la con avec le monde qui tourne autour de nous !
(hamlet)

la culture comme processus visant à l’immobilité stérile des individus consommateurs de produits culturels pour mieux se faire entuber par le système capitaliste. si la culture n’existait pas le capitalisme l’aurait inventée.
(hamlet)

la forme est ce qui nous enfume.
(hamlet)

je constate que du fait de clamer ton amour de la Beauté chez Baudelaire, ou de la Prose de Proust, tu ne fais rien d’autre qu’essayer d’appartenir à cette caste de gens irréprochables.
(hamlet)

alors oui s’il faut commencer par déboulonner des idoles comme Proust alors déboulonnons !
(hamlet)

sérieux qui dans ce monde peut prétendre être encore capable de voir la lueur d’une étincelle?
(hamlet)

quand on vit à 8000 mètres d’altitude […] on commence à perdre les pédales
(hamlet)

Sans oublier la Super Perle, le Véritable Bijoux de Bêtisier qui donne leur vrai sens à toutes les autres:

Et même si je suis le seul à le penser je suis sûr d’avoir raison.
(hamlet)

hamlet dit: à

pablito tu peux m’insulter autant que tu veux je ne répondrai plus par respect pour les autres personnes qui fréquentent ce blog.

crois bien que c’est pas de gaité de coeur que je le fait, parce que ça m’amusait de te voir t’enfoncer dans tes contradictions, par exmple quand je te répétais ce que tu écris pour que tu te rends compte des énormités que arrives à produire et que tu réponds « moi non !je n’ai jamais voulu dire ce que j’ai dit », moi je trouve ça drôle, mais les autres, du coup basta par respect pour les autres tu peux désormais déballer toutes tes âneries en toute impunité ! je n’interviendrai plus ! parce que je respecte les autres, et voilà !

Clopine dit: à

Merci, De nota, ainsi, les frères Tadié (le second serait-il neurologue ?) planchent sur la mémoire… Logique, me direz-vous.

Tout comme a été atrocement logique la maladie de Jim : celui qui avait une mémoire prodigieuse et qui conservait méticuleusement tout ce qui pouvait lui servir de rempart contre la mort -instruments de musique, enregistrements, collection de disques, mais aussi petites voitures, cailloux, cartes postales, et évidemment les livres a été atteint d’Alzeihmer, qui retire tout d’un homme, exactement comme quelqu’un, passant dans une demeure brillamment éclairée, éteindrait une à une les pièces, jusqu’à obtenir la plus lugubre et sinistre des Maisons Usher…

Savez-vous, tous, que les neurosciences ont mis en évidence qu’aucun cerveau de mammifère ne peut se développer, sans un autre cerveau de mammifère à ses côtés ? Ce n’est donc pas une question d’espèces (une souris peut ainsi développer son cerveau au contact d’un chat !) mais d’ordre.

Et cela me fait divaguer, évidemment, sur la solitude. L’émission de ce matin avec Lançon et l’aimable Compagnon mettait en évidence,elle, la solitude de Proust (et aussi, un peu, sa malveillance !). Il est fascinant de penser que cette même solitude, si indispensable aux créateurs, est mortelle, au départ, pour l’ordre auquel nous appartenons (à moins d’avoir envie de vivre à la Lambert, évidemment !)

Y’aurait-il donc,derrière l’envie d’écrire de Proust, donc, (et alors que ce dernier ne donne comme possibilité de vérité et d’existence que l’oeuvre d’art, tout le reste sombrant corps et âme dans la désillusion et l’impossibilité d’être jamais atteint, amour, amitié, et autres perspectives…) comme un appel à une sorte de nirvana négatif de la pensée, un anéantissement avant même que de vivre ?

Et notre venue sur ce blog, où, derrière les plumes bien étalées façon paon (regardez comme je suis intelligent et cultivé, et que je te lis tel auteur, et que je le comprends mieux que toi, et que je sais, moi, comment il convient de vivre, et comme je te méprise et comme je te pourfends, en quelque sorte – le paon, quand il fait la roue, apparaît certes encore plus beau, mais il dévoile son derrière -, ce sont bien nos solitudes que nous cherchons à briser, n’est-il pas un autre signe qui aurait encore contribué à persuader Proust de la seule évidence de sa désespérance ?

Notre finitude n’aurait pas besoin de la mort. IL aurait suffi d’être seul au monde, pour finir avant de commencer.

Nous nous appelons tous Greg. Comme grégaires !

hamlet dit: à

l’imagination est une faculté de l’esprit humain à modifier la disposition des idées et des choses afin d’élargir le champ des possibles.
(hamlet)

c’est gentil de me l’attribuer mais David Hume qui le dit dans son Traité sur l’entendement Humain.

si ça se trouve, si je recopie des extraits complets de Hume tu vas les considérer comme des perles de pétomane de la pensée ?

tu en tiens vraiment une sacrée couche mon pablito.

mais stop ! par respect pour les autres je ne vais plus répondre à tes provocations.

c’est bien dommage, tu veux pas trouver un autre blog où je puisse continuer à te ridiculiser ?

je te l’ai dit : je peux faire de toi le type le plus con de la terre ! à ce titre même quand tu iras au Tibet on te demandera des autographes.

hamlet dit: à

Clopine ! vous en êtes où du Bourdieu ? vous l’avez fini ?

j’ai pas trop bien suivi : c’est vous qui allez passer une thèse sur Bourdieu ?

Jazzi dit: à

très relative, la solitude de Proust, Clopine.
Il fut aimé, entouré, servi, du début de sa vie jusqu’à la fin…

hamlet dit: à

bon, arrêtons ces gamineries et reprenons la lecture de l’article de passou.

où en étais-je resté ? à voui j’en étais arrivé là :
« Le partage crée une sociabilité. »

qu’en dire ? ma foi passou, il me semble que c’est vrai, j’aurais même ajouté « amicale » : « le partage crée une amicale sociabilité », ça a plus de gueule comme ça non ?

Clopine dit: à

Hamlet ! Arrêtez donc ces gamineries (à mon égard). Vous ne pouvez pas vous en empêcher, dirait-on : comme un sale môme qui fait semblant de s’intéresser à quelqu’un dont il n’a, en réalité, rien à foutre, n’est-ce pas.

Vous êtes-vous jamais posé la question d’où vous venait cette absence totale d’empathie ?

Phil dit: à

Admirable ténacité du Pablo75 qui ne lâche pas le morceau de chorizo et rappelle le terrible Albe (le Duc pas le blogueur, considérable malgré tout dans ses guerres virtuelles) qui passait sans état(s) d’âme de ses fraises d’Aranjuez aux décapitations des provinces désunies, toujours colleté de sa fraise.
rappelez-nous, Pabloseptantecinq, le mot juste en vo de Felipe Secundo.. « la effemina Corte de francese » ?

hamlet dit: à

Jazzi oui Proust était très entouré mais l’important est qu’il n’en éprouvait pas moins une grande solitude.

même que pendant des centaines de pages il nous gonfle avec son sentiment de solitude, même que le monde pourrait s’effondrer autour de lui (comme en 14) qu’il continuerait de nous gonfler avec son sentiment de solitude.

c’est ce qu’on appelle une vision romantique du monde, à savoir une vision centrée sur soi et pas sur le monde.

ce qui est à l’origine de la disparition de la conscience politique.

Jazzi dit: à

Il faut lire les 21 volumes de la Correspondance de Marcel Proust, établie par Philip Kolb. Pendant indispensable à la Recherche… et antidote à la solitude, Clopine. JJJ a encore de beaux jours de lectures pour occuper sa retraite !

hamlet dit: à

Clopine ! vous avez le coeur dur comme de la pierre.

est-ce que la lcture de Bourdieu a changé votre vision sur la Recherche et sur Proust ?

je me demandais si le Coplinou n’avait pas fini par vous refiler ce bouquin de Bourdieu arce que vous lui aviez bourré le mieux toute sa jeunesse avec Proust ?

en tout cas à sa place c’est ce que j’aurais fait.

hamlet dit: à

pardon : bourré le mou

désolé c’est pas facile d’écrire sur son ipad assis sur une espèce de fauteuil gonflable dans sa piscine.

Jazzi dit: à

« ce qui est à l’origine de la disparition de la conscience politique. »

Tu vas participer à la marche des fiertés, aujourd’hui, hamlet. C’est plus convivial et festif que les manifs en circuit fermé des ex Gilets jaunes !

Clopine dit: à

En fait, je crois que votre problème, Hamlet, est que vous êtes un type dans le genre de Lacenaire, le Lacenaire des Enfants du Paradis, revisité par Prévert. Oui, je crois que vous pourriez vous exclamer, tout comme lui :

« Quand j’étais enfant, j’étais déjà plus lucide, plus intelligent que les autres… « Ils » ne me l’ont pas pardonné, ils voulaient que je sois comme eux… Levez la tête Pierre-François…Regardez-moi… Baissez les yeux…Et ils m’ont meublé l’esprit de force, avec des livres… De vieux livres…Pourquoi tant de poussière dans une tête d’enfant ? Quelle belle jeunesse vraiment ! Mon père qui me détestait…Ma mère, ma digne mère qui préférait mon imbécile de frère et mon directeur de conscience qui me répétait sans cesse « Vous êtes trop fier, Pierre-François, il faut rentrer en vous-même ! » Alors je suis rentré en moi-même. Mais je n’ai jamais pu en sortir ! Jolie souricière ! Les imprudents ! Ils m’ont laissé tout seul avec moi-même ! Et pourtant ils me défendaient les mauvaises fréquentations !  »

Bon, Lacenaire a mal fini, ce qui ne sera peut-être pas votre cas. Mais vous, ce que vous avez mal commencé, dites donc !

Pablo75 dit: à

Au Pétomane tonitruant de la pensée creuse

« quand je te répétais ce que tu écris pour que tu te rends compte des énormités que arrives à produire »

Mais c’est moi qui collectionne et publie depuis un bon moment tes impérissables Perles !!

Quant à ton excuse « je ne répondrai plus par respect pour les autres personnes qui fréquentent ce blog » j’ai éclaté de rire en la lisant.

Je te l’ai déjà dit: recycle-toi dans le comique, tu as des possibilités dans ce domaine, tellement tu es ridicule.

Phil dit: à

surprenant dear Baroz, radio france chaque été fait traditionnellement la chasse aux nazis. l’an passé, cinquante épisodes interminables avec force moulinets bons à reléguer Fantomas chez mickey. Les pensées de Valery vont échauffer les esprits languides, Gide déjà trouvait sa constellation irrespirable.

Bérénice dit: à

Pablo, vous feriez un excellent dessert pour le repas d’un psychiatre. Ne vous y frottez surtout pas! Personnellement ces gens me paraissent peu fréquentables, non en raison de ce qu’ils sont ou montrent de ce qu’ils sont mais à cause de la deformation professionnelle qu’ils subissent; un métier comme celui là forcement influe sur le regard et l’observation. Vous ne savez jamais trop comment ils vous perçoivent, dans quelle catégorie ils vous rangent ni de quel mal ignoré de vous vous êtes atteints.

Bérénice dit: à

Atteint, mes excuses.

Jazzi dit: à

Marguerite Duras se désespérait du rafraîchissement de la planète !
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MARGUERITE DURAS

Été pluvieux

L’Été 80, réunit les chroniques que Marguerite Duras, à la demande de Serge July, publia chaque mercredi, du 16 juillet au 17 septembre, dans le quotidien Libération. Un été désespérément pluvieux, de mémoire de l’auteur, mais néanmoins studieux et amoureux, car, dès l’automne 1980, et pour éviter que ces feuilles volantes ne soient définitivement emportées par le vent mauvais, elle en fit paraître le recueil aux éditions de Minuit, avec une dédicace « à Yann Andréa », qui venait d’entrer dans sa vie et devait y demeurer jusqu’à sa mort, seize ans plus tard. Dès la première chronique, rédigée depuis son appartement des Roches noires à Trouville, où elle passait régulièrement les mois d’été, son ton inimitable se fait entendre, à propos de tout et n’importe quoi : politique nationale et internationale, faits divers, faits de société, propos intimes…

« Donc, voici, j’écris pour Libération. Je suis sans sujet d’article. Mais peut-être n’est-ce pas nécessaire. Je crois que je vais écrire à propos de la pluie. Il pleut. Depuis le 15 juin il pleut. Il faudrait écrire pour un journal comme on marche dans la rue. On marche, on écrit, on traverse la ville, elle est traversée, elle cesse, la marche continue, de même on traverse le temps, une date, une journée et puis elle est traversée, cesse. Il pleut sur la mer. Sur les forêts, la plage vide. Il n’y a pas les parasols même fermés de l’été. Le seul mouvement sur les hectares de sable, les colonies de vacances. Cette année ils sont très petits, il me semble. De temps en temps les moniteurs les lâchent sur la plage, cela afin de ne pas devenir fous. Ils arrivent en criant, ils traversent la pluie, ils courent le long de la mer, ils hurlent de joie, ils se battent avec le sable mouillé. Au bout d’une heure ils sont inutilisables, alors on les rentre, on les fait chanter Les lauriers sont coupés. Sauf un qui regarde. Tu ne cours pas ? Il dit non. Bon. Il regarde les autres chanter. On lui demande : tu ne chantes pas ? Il dit non. Puis il se tait. Il pleure. On lui demande : pourquoi tu pleures ? Il dit que s’il le disait on ne comprendrait pas ce qu’il dirait, que ce n’est pas la peine qu’il le dise. Il pleut sur les Roches noires, les coteaux argileux des Roches noires, cet argile partout percée de sources douces et qui peu à peu avance, glisse vers la mer. Oui, il y a des kilomètres de ces collines d’argile sorties des mains de Dieu, de quoi construire une cité de cent mille habitants, mais voilà, pour une fois, non, ce n’est pas possible. Il pleut donc aussi sur le granit noir et sur la mer et il n’y a personne pour voir. Sauf l’enfant. Et moi qui le vois. L’été n’est pas arrivé. A sa place, ce temps qu’on ne peut pas classer, dont on ne peut pas dire quel il est. Dressé entre les hommes et la nature il est une paroi opaque faite d’eau et de brouillard. Qu’est-ce que c’est encore que cette idée, l’été ? Où est-il tandis qu’il tarde ? Qu’était-il tandis qu’il était là ? De quelle couleur, de quelle chaleur, de quelle illusion, de quel faux-semblant était-il fait ? La mer est dans les embruns, enfouie. On ne voit plus le Havre ni la longue procession des pétroliers arrêtés devant le port d’Antifer. Aujourd’hui la mer est mauvaise sans plus. Hier il y avait de la tempête. Loin, elle est parsemée de brisures blanches. Près, elle est pleinement blanche, blanche à foison, sans fin elle dispense de grandes brassées de blancheur, des embrassements de plus en plus vastes comme si elle ramassait, emportait vers son règne une mystérieuse pâture de sable et de lumière. Derrière cette paroi la ville est pleine, enfermée dans les locations, les pensions grises des rues à l’anglaise. Seuls mouvements, ces traversées éblouissantes des enfants qui déferlent de la colline dans des cris sans fin. Depuis le 1er juillet la ville est passée de huit mille à cent mille habitants, mais on ne les voit pas, les rues sont vides. On murmure : il y en a, ils repartent, découragés. Le commerce tremble, depuis le 1er juillet ici les prix n’avaient fait que doubler, en août ils triplent, s’ils partent qu’allons-nous devenir ? Les plages sont rendues à la mer, aux rafales joueuses du vent, du sel, au vertige de l’espace, à la force aveugle de la mer. Il y a des signes avant coureurs d’un nouveau bonheur, d’une nouvelle joie, cela circule déjà dans ce désastre tristement relaté par nos gouverneurs. Dans les rues il y a des gens qui marchent seuls dans le vent, ils sont recouverts de K-Way, leurs yeux sourient, ils se regardent. La nouvelle aux Français en vue d’une année difficile qui vient, de mauvais semestres, de jours maigres et triste de chômage accru, on ne sait plus de quel effort il s’agit, de quelle année pourquoi tout à coup différente, on ne peut plus entendre ce monsieur qui parle pour annoncer qu’il y a du nouveau et qu’il est là avec nous face à l’adversité, on ne peut plus tu tout le voir ni l’entendre. Menteurs, tous. Il pleut sur les arbres, sur les troènes en fleurs partout, jusqu’à Southampton, Glasgow, Édimbourg, Dublin, ces mots, pluie et vent froid. On voudrait que tout fût de cet infini de la mer et de l’enfant qui pleure. Les mouettes sont tournées vers le large, plumage lissé par le vent fort. Restent ainsi posées sur le sable, si elles volaient contre, le vent casserait leurs ailes. Fondues à la tempête, elles guettent la désorientation de la pluie. Toujours cet enfant seul qui ne court ni ne chante, qui pleure. On lui dit : tu ne dors pas ? Il dit non et que la mer est haute en ce moment et que le vent est plus fort et qu’il l’entend à travers les toiles. Puis il se tait. Serait-il malheureux ici ? Il ne répond pas. Il fait un signe d’on ne sait quoi, comme celui d’une légère douleur, d’une ignorance dont il s’excuserait, il sourit aussi peut-être. Et tout à coup on voit. On ne le questionne plus. On recule. On le laisse. On voit. On voit que la splendeur de la mer est là, là aussi, là dans les yeux, dans les yeux de l’enfant. »
(« L’Été 80 », les Editions de Minuit, 1980, Bibliothèque de la Pléiade, Œuvres complètes III, 2014)

Janssen J-J dit: à

mais voyhons donc, il y avait pas mal de fierté et de LGBT parmi les gilets jaunes ! Eh non point je ne me coltinerai pas avec 21 tomes de correspondances de proust, tout comme vous-même. L’esentiel est de faire accroire qu’on a lu ces 21 tomes, ou du moins qu’on en connait l’existence. Br…, toujours ce même étalage de confitures, commun à tous les erdéliens. C’est ainsi. Non je n’ai pas écouté répliques pour une fois, j’avais les courses au monop, est-ce grave docteur ? Et je me suis avisé que la petite vendeuse s’était trompée sur le lait, elle m’a décompté une bouteille au lieu de six. Du coup j’ai ressorti un petit billet après avoir sorti un gros. Et puis en vérifiant, je lui ai montré qu’elle s’était trompée, que je ne voulais pas la voler pour inattention. Du coup, la file s’impatientait, il fallait refaire les calculs, etc. Les gens m’ont pris pour un vrai con. Sans doute je suis un vrai con. La petite caissière hindi s’est excusée et m’a remercié. Les gens n’ont plus trop moufté. Pendant ce temps, répliques devait être passionnant pour les erdéliens. Mais moi, à ce moment là, je faisais mon communiste. Dans la vie, il faut choisir parfois et, après, tenter de se réduire les dissonances cognitives. Enfin brefl, léon !

Renato dit: à

Oups ! à > A

Pablo75 dit: à

Au Pétomane tonitruant de la pensée creuse

l’imagination est une faculté de l’esprit humain à modifier la disposition des idées et des choses afin d’élargir le champ des possibles.
(hamlet)
c’est gentil de me l’attribuer mais David Hume qui le dit dans son Traité sur l’entendement Humain.

Figure-toi que j’y ai pensé, vu que la formulation dépassait un peu tes capacités mentales, mais je l’ai laissé parce que c’est une lapalissade, typique des philosophes, qui sont les grands spécialistes de dire des banalités avec un langage prétentieux et creux (j’ai 3 ou 4 dictionnaires hilarants des Perles des philosophes, notamment un sur les philosophes et les femmes).

C’est une phrase qui ne dit que des banalités (« faculté de l’esprit humain ») de façon pompeuse: « à modifier la disposition des idées et des choses afin d’élargir le champ des possibles. » Autrement dit une faculté qui nous permet… de penser à d’autres choses.

Et si je l’ai mise c’est parce que, en bon crétin que tu es, tu l’avales comme si c’était la découverte de la Relativité générale.

Jazzi dit: à

L’été, Christine Angot va assister au Festival d’Avignon, tout comme Lavande !
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CHRISTINE ANGOT

Vu du pont…

Outre les floraisons et les moissons, les insectes et les fruits de saisons, l’été est aussi le temps des festivités : feux de la Saint-Jean, fêtes de la musique, bals du 14 juillet… et des festivals : Avignon, Aix-en-Provence, Orange, Montreux, Salzbourg, Bayreuth… En juillet 2015, comme à son habitude, Christine Angot s’est rendue dans l’ancienne cité des papes. Extrait de l’inénarrable compte-rendu qu’elle a rédigé à chaud pour la revue La Règle du Jeu.

« Le jour de mon arrivée, tout de suite, dans la cour de mon hôtel, comme chaque année, il y avait déjà toute une petite société. C’était l’heure du déjeuner. J’en connaissais certains.
– Bonjour, tu es là ? Tu es arrivée quand ?
– J’arrive, je n’ai même pas encore ouvert ma valise…
Ils avaient déjà vu trois ou quatre spectacles, et me demandaient ce que j’avais l’intention d’aller voir. Voilà, ça commençait comme ça. Ça commence toujours comme ça.
 
Puis ils m’invitaient à m’asseoir à leur table. J’ai dit :
– J’ai vu vingt minutes du Roi Lear hier à la télé, je ne crois pas que je vais y aller…
– Tu devrais !
Celle qui venait de parler m’a regardée fixement, le visage presque grave, elle a fait peser un petit silence, quelques secondes. Puis a redit :
– Tu devrais.
Elle finissait de déjeuner avec des amis, ils en étaient au café, elle a posé sa tasse :
– Oui, tu devrais.
Elle s’est tue de nouveau. Nous étions en terrasse. Elle était au centre de l’attention, le visage concentré, serré, elle a redit devant mon air interloqué :
– Tu devrais.
Sur le ton de la remontrance.
J’ai pensé qu’elle disait ça parce que les spectacles il faut les voir, ne pas parler sans savoir. Le ton était sec, le regard fixe, les lèvres tremblaient presque.
– Je devrais ? Pourquoi je devrais ?
– Tu devrais. Oui. Pour voir l’agression qui est faite à l’idée même de théâtre. Pour voir comment on désespère ceux qui pensent que le théâtre a encore quelque chose à nous apporter. Pour voir l’attaque faite à la langue. L’attaque faite à la pensée. L’attaque faite à la langue de Shakespeare. L’attaque faite à l’idée même de communauté.
– À ce point-là ?
– Oui. À ce point-là.
Une de ses amies a confirmé :
– Ah mais tu peux pas savoir.
L’autre a ajouté :
– De toute façon, il y a un problème avec le théâtre dans la Cour cette année. Et c’est ce que Brigitte Salino a dit dans Le Monde.
– D’ailleurs, même hier soir, Isabelle Huppert a fait une lecture de Sade dans la Cour, c’était pas possible.
– Ah bon ? Mais pourquoi ?
– D’abord, le montage des textes. C’était n’importe quoi. C’était un montage complètement idiot fait par Raphaël Enthoven, ridicule, et Isabelle Huppert a beau être une très grande actrice elle était perdue là-dedans. Ce montage était d’une bêtise… elle n’avait rien pour se raccrocher.
– À part ça, vous avez vu quelque chose de bien ?
– Richard III.
– Ah oui, Richard III. C’est magnifique. C’est exceptionnel, les gens applaudissent debout pendant vingt minutes.
– Ostermeier c’est toujours bon, là c’est vraiment formidable, vraiment. C’est très fort.
– Moi ce soir je suis censée aller voir le Strindberg, c’est comment ? Vous l’avez vu ?
– Oui oui on l’a vu. Il y a une très bonne actrice, Nathalie Richard. C’est tout.
Celle qui avait dit « tu devrais » s’est levée :
– Bon j’y vais, j’ai rendez-vous chez le coiffeur, vous passez me chercher ? C’est sur votre chemin, pour aller chez Yvon Lambert…
Chaque année, à la Collection Lambert, il y a une grande exposition qui dure tout l’été. C’était une exposition Patrice Chéreau, sur les trois étages. D’ailleurs, à la table voisine, Richard Pedduzzi était en train de prendre un verre avec des amis.
Je suis remontée dans ma chambre, j’ai défait ma valise, je me suis douchée, il faisait une chaleur intense, pas de vent, et, je suis partie pour l’exposition.
Beaucoup de manuscrits dans des vitrines. (…)
Dans la salle suivante, j’ai aperçu le dos d’un ami dans un petit groupe, je ne l’avais pas vu depuis un an. Je lui ai touché le bras, il a tourné la tête, et a dit les épaules raides :
– Tu me donnes deux secondes ?
– Bien sûr.
Et il s’est de nouveau retourné.
J’ai continué. À l’étage, il y avait un dessin de Picasso, une espèce d’homme, à tête de buffle. C’était un homme, mais à tête de buffle, il était comme ça cet homme, c’était lui. Et, même s’il n’existait pas, même s’il n’avait pas une tête de buffle, il exprimait quelque chose de vrai, avec une espèce de cri, la tête levée.
Une amie venait à ma rencontre :
– Tu es là depuis quand ?
– Je viens d’arriver, et toi ?
– Oh moi, je suis là depuis le début. Je repars demain. Mais je vais revenir, il paraît qu’il faut voir Antoine et Cléopâtre, d’un metteur en scène portugais, Rodrigues, ou quelque chose comme ça. Et toi tu es venue voir quoi ?
– Ce soir le Strindberg. Et demain, en principe, Le Roi Lear. Tu l’as vu ? Tu penses qu’il faut que j’aille le voir, on me dit que c’est pas bien ?
– C’est insupportable. Mais vas-y, pour te rendre compte.
– J’ai pas envie de m’ennuyer.
– Tu t’ennuies pas. C’est à un tel degré, tu es tellement étonnée que ce soit à un tel degré, et de voir ce que tu vois. Il y a une espèce de trou au centre de la scène, à la fin tu as envie qu’ils tombent tous dedans et qu’on en finisse. Le premier jour, j’ai vu Lupa, donc pour moi, dès le premier jour, c’était extraordinaire. Le lendemain j’ai vu Ostermeier, Richard III, c’est génial. Ça, il faut absolument que tu le voies.
– J’y vais demain… »

Bérénice dit: à

Pablo, réglez votre obsession, il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin. Vous devenez chiiiant à la fin.

gisèle dit: à

clopine 10h28. Je découvre votre post et en même temps celui de De Nota(qui doit être la 4° de couverture du livre). J’ai 2mn pour vous répondre, je compléterai, ce soir.
Marc Tadié est neurologue. Les 2 frères souvent séparés avaient imaginé ce stratagème qui était un vrai défi, pour eux et pour le lecteur: fin des années 90 l’ordinateur dans sa version dite familiale faisait son apparition ,il était donc facile de correspondre en direct. L’un des 2 frères choisissait un sujet-littéraire et commençait à écrire, s’arrêtait, et,sans rupture c’est l’autre qui reprenait le fil de la réflexion. Le lecteur devait, s’il le pouvait,deviner lequel, du littéraire ou du scientifique avait écrit tel passage. Ce n’est pas vraiment un « cadavre exquis », mais il y a de ça! En fait, il ressort que le texte littéraire est fondé sur une réalité psychique.
Ce soir ou demain, je vous donnerai des exemples. C’est un livre fascinant ( 400p.à peu près)
J’avais lu votre texte sur la nuit à Iliers, dans la boulangerie; et je l’avais trouvé excellent. Je comprends que l’on puisse chercher à apercevoir le Grand Homme, qui est loin d’être dépourvu d’humour. Son visage émacié de Grand d’Espagne ténébreux et las est trompeur…Il y a sur Youtube un assez long ITW où en pull rouge, il parle de Jules Verne, qu’il pratique en grand connaisseur !
Marie Tadié, sa mère,était traductrice d’anglais.
Je vous promets de ne pas vous oublier, il faut que je trouve le temps et fouille les étagères.
titre du livre « le sens de la mémoire ». A plus tard.

Pablo75 dit: à

Voilà que maintenant ce lâche de hamlet, constatant sur sa tronche d’abruti la dangerosité de continuer à être mon sparring-partner et pensant que ça abime aussi l’image qui croit avoir ici, il s’attaque, pour se venger de son impuissance de freluquet pétochard, à Clopine et même au patron du blog.

Attention à vous tous: le Pétomane Tonitruant de la Pensée Creuse a besoin de se venger des humiliations reçues dernièrement ici. Et il va essayer de le faire par derrière, comme le font tous les lâches, et avec la sournoiserie des crétins qui se croient subtils et qui ne sont que grotesques.

et alii dit: à

: 29 juin 2019 à 13 h 14 min
y en a marre pablo

Pablo75 dit: à

@ Phil

« Admirable ténacité du Pablo75 qui ne lâche pas le morceau… »

Surtout que je m’amuse comme un fou en ces temps de canicule qui m’assomme.

« Les pensées de Valéry vont échauffer les esprits languides, Gide déjà trouvait sa constellation irrespirable. »

Valéry (comme Nietzsche, Schopenhauer ou Gracián), n’est pas fait pour « les esprits languides » ni pour les faux-culs dans le genre de son ami Gide, qui a toujours été jaloux de lui.

closer dit: à

J2z, les textes de Angot et de Duras que tu nous infligent, ce sont des pastiches ou des authentiques?

Jazzi dit: à

« toujours ce même étalage de confitures, commun à tous les erdéliens »

JJJ, vous n’allez pas vous y mettre aussi à ce jeu vindicatif et débile du « C’est moi qui ai la plus grosse » !
La mention des 21 volumes de la Correspondance de Proust, pas lus dans leur intégralité, mais en partie, toujours passionnante, était là pour répondre à la pseudo solitude de l’auteur de La Recherche… évoquée par Clopine.
Pas mal pour un solitaire en chambre !
Faites-moi grâce de reconnaître que je n’ai jamais cherché à étaler quoi que ce soit. Mais plutôt à partager le peu de connaissances que j’ai…
Par ailleurs, au sein des Gilets jaunes, c’est surtout des propos homophobes, qu’il m’a été donné à entendre !

Pablo75 dit: à

et alii dit: 29 juin 2019 à 13 h 20 min

Saute mes posts. Quand tu vois à gauche « Pablo75 dit: » saute au suivant.

Essaie. Tu verras que c’est pas compliqué à faire. Moi je le fais avec tes messages délirants depuis longtemps et ça marche très bien.

closer dit: à

« que tu nous infliges », pardon!

x dit: à

gisèle dit: 29 juin 2019 à 12 h 59 min
la génération suivante n’est pas mal non plus !
Un spécialiste de Sterne mais pas que, Alexis T.

Jazzi dit: à

En revanche, j’ai lu entièrement le très beau volume de la Correspondance à trois voix : Gide, Valéry et Pierre Louÿs, dont je me suis abondamment servi pour mon « Goût de Montpellier ».
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PAUL VALERY
Une amitié millésimée

Né à Sète (qui s’écrivait alors Cette) en 1871, où il repose désormais au Cimetière marin depuis 1945, Paul Valéry vint s’établir avec toute sa famille à Montpellier en 1884. D’abord rue de l’Ecole-de-Droit, puis au 3, rue Urbain-V. C’est à Montpellier qu’il poursuivit, sans grande conviction ni éclat, l’essentiel de sa scolarité : depuis le lycée jusqu’à la faculté de droit. Préférant nettement herboriser dans la campagne environnante ou aller se baigner à Palavas, l’esprit préoccupé avant tout d’architecture et de poésie. C’est aussi à Montpellier qu’il fit la connaissance de Pierre Louÿs, en mai 1890, et d’André Gide, en décembre de la même année. Ses deux grands amis de jeunesse, avec lesquels il entretint toujours une abondante correspondance. En 1893, la famille de Paul Valéry déménagea au 9, rue de la Vieille-Intendance, dans la maison où vécut également Auguste Comte, et qu’il décrit fièrement à Pierre Louÿs dans sa lettre datée du 10 novembre de la même année : « […] nous avons enfin trouvé un assez beau logement dans une maison Renaissance très conservée, l’ancienne demeure des intendants du Languedoc. On y voit encore les éteignoirs de fer pour les torches, etc. La cour est tout à fait d’ensemble, avec une grasse corniche de palmettes et de feuilles en vieille pierre chaude. » C’est en 1894, au terme d’une décennie montpelliéraine, qu’il quitta sa famille pour « monter » à Paris. Dans l’extrait ci-dessous, Paul Valéry, qui effectuait alors son service militaire, évoque sa rencontre avec l’auteur d’Aphrodite, le jour même où la ville fêtait les six-cents ans de son Université !

« J’attendais impatiemment le dimanche, jour de l’esprit. Dès le réveil, je m’envolais entre les bâillements du sergent de planton, les pans de la capote battant mes jambes déliées. Je gagnais légèrement le plateau de la Préfecture. Une faible lueur intérieure se mourait dans le cadran de l’horloge, dont l’or des heures et des aiguilles s’éveillait à la lumière du matin. Je redescendais en courant vers une antique maison de la rue Urbain-V. Là, je trouvais mes idoles et moi-même. Au fond d’un vieux petit jardin à demi rôti, à demi moisi, était mon refuge et mon âme. Je passais presque tout le jour à faire et à refaire des vers.
« Au mois de mai de cet an 90, intervint l’évènement du XIIIe siècle, qui fut d’une grande conséquence pour ma destinée.
« L’Université allait avoir six cents ans. Les personnes physiques ne se consolent pas de vieillir, mais il n’en va pas de même quant aux personnes morales. Celle-ci fit publier dans l’univers qu’on la félicitât d’être si âgée. Toutes ses sœurs lui envoyèrent leurs délégations chargées d’adresses.
« La ville n’était qu’un pavois, et les simarres les plus étranges circulaient librement. Jamais tant de docteurs de toutes couleurs ne s’étaient si joyeusement confondus. On eût dit d’un carnaval des connaissances humaines : les ignorances regardaient.
« Il me souvient de l’illustre Helmhotz sous les vêtements magnifiques de professeurs de Berlin. Son vaste chapeau de velours à créneaux couvrait une tête puissante. Le visage était dur, le poil roux. Le subtil analyste des tourbillons ne paraissait pas dans ce reître.
« L’autorité militaire fit aux jeunes étudiants qui étaient sous les drapeaux la galanterie de leur donner congé de prendre part aux fêtes. Nous défilâmes en béret entre nos camarades sous les armes… Mais enfin vînt le dernier tour. Tout s’achevait par un banquet à Palavas.
« Sur le bord de la mer, avant l’heure de ce festin suprême, je me vois au milieu d’un groupe d’étudiants de Lausanne. C’étaient de charmants compagnons. J’avais écrit mon nom dans le fond de leurs casquettes, et reçu d’eux le ruban vert et rouge des « Bellettriens ». Une autre compagnie de jeunes Suisses survint, qui nous entraîna vers la terrasse d’un café.
« Quelqu’un, qui n’était ni blond ni Suisse, s’assit auprès de moi. Le destin avait pris les traits de ce voisin délicieux. Nous échangeâmes quelques mots. Il venait de Paris. Un album que j’avais posé sur la table nous jeta dans les arts. Des noms sacrés et peu connus encore furent murmurés entre nous. Nous fûmes bientôt hors de nous-mêmes.
« L’ami naissant se leva. Nous prenant par le bras, marchant comme dans un monde lyrique, nous composâmes à grands pas une intimité instantanée. Nous comparions à demi-voix nos dieux, nos héros et nos rêves.
« Les esprits n’ont besoin que de cinq à six minutes pour se transmettre tout entiers. Elles étaient presque écoulées. Nos amis suisses nous rappelaient. Nous nous perdîmes tous dans les douze cents convives du banquet. Je rentrai avant l’aube à Montpellier pour revêtir ma tunique à collet jaune. En vidant mes poches, je trouvai une carte de visite qui portait le nom :

PIERRE LOUIS

« L’Y et son tréma n’y figuraient pas encore.
« Je ne sais pas compter le nombre des circonstances qui furent nécessaires pour cette rencontre. »

Janssen J-J dit: à

-< pablito, ça suffit, astheure, vous avez gagné, z'etes content de vous ? grand bien vous fasse. Si vous passiez à autre chose pour voir ce que vous valez au juste ? mais on craint qu'en dehors de ça, hein…

-< mais voilà, il y a autant d'hétérophobes chez les gltb des gayprides que d'homophobes chez les GJ. So what ?

-< non, la mienne est plus petite que la vôtre, soyez sans crainte, jzmn, j'irais pas comparer mais j'imagine, si vous en êtes là vous aussi.
-< a quoi on est réduit quand il faut répondre…, les gonzesses ont quand même une autre tenue dans l'ensemble sur la rdl, on aura beau dire.

Jazzi dit: à

(suite)

PIERRE LOUYŸS

Amour, amitié et poésie

Et voici la version de cette même rencontre entre Pierre Louÿs et Paul Valéry, à l’occasion des fêtes du VIe centenaire des Universités de l’Académie de Montpellier, en mai 1890, telle que celui-ci la décrivit, à l’époque, à son ami André Gide. Sous sa plume, la ville n’évoque-t-elle pas le Montpellier des origines, au temps de l’amour courtois et de l’universalisme culturel ?

PIERRE LOUYS A ANDRE GIDE

La Rochelle [Mercredi] 4 juin [1890]

Brave ami,

[…] Dès sept heures du matin nous étions pris et cela durait jusqu’à onze heures du soir, les fêtes semi-officielles. A onze heures commençait le chahut urbain qui durait jusqu’à deux heures et demie du matin, heure à laquelle lui succédait la chahut domestique à travers les dortoirs du lycée où les deux cent quarante-neuf délégués couchaient. On s’endormait généralement entre quatre et cinq heures. […]
A peine puis-je te dire ceci : Jamais, jamais, tu ne te feras idée de l’enthousiasme anti-patriotique des délégués les uns pour les autres, et le bonheur intense, délirant, qui nous a tous envahis pendant les fêtes de Montpellier. C’était un débordement d’amour insensé, irraisonné, une suite d’accolades, un tutoyement spontané, une fraternité irrésistible. On se recherchait, on allait les uns vers les autres non pas malgré les frontières mais à cause des frontières mêmes. De là des amitiés profondes dont je ne puis te dire que les noms et qui aujourd’hui pour moi priment toutes les autres : Bérard et Barbier, deux bellelettriens de Genève ; Paul Valéry, un petit Montpelliérain qui m’a parlé de La Tentation [de saint Antoine] et de Huysmans, de Verlaine et de Mallarmé en des termes… tu sais, celui-là je te le recommande. Puis Gummerus, un jeune Finlandais ; Baldioli, de Turin ; Hayne, de Californie ; Athanassio, de Roumanie, tous amis intimes. Puis Morel, un protestant de Lausanne avec des yeux d’inspiré et une foi débordante qui te plairait joliment. Enfin Berdez, un autre Lausannois qui m’a parlé deux heures durant, depuis huit jours que nous nous connaissions sans nous deviner, de l’analyse et de Bourget, en déclarant que son rêve, sans idéal, c’était la pensée pure, que par conséquent la seule forme littéraire c’était la prose, la prose non musicale, et qu’il s’efforcerait toute sa vie de tuer la Forme pour n’extraire que l’Idée. Sur quoi je l’aurais presque embrassé tant les extrêmes sont identiques. Je lui ai dit mes théories qu’il a parfaitement comprises et nous marchons maintenant la main dans la main. Malheureusement il n’a pas l’air très intelligent. Schopenhauer à vingt ans.
J’ai promis un Ronsard à Bérard. L’Homme libre à Berdez et mon volume de vers à Paul Valéry. Gradation descendante. Pourtant, de tous les trois, c’est encore Valéry qui m’intéresse le plus.
Bref, je chercherais vainement dans ma vie entière quinze jours plus complètement heureux que ceux que je viens de passer. Quant à dire ce qu’étaient ces fêtes, je l’ignore. Nous marchions l’un près de l’autre dans les processions sans lever les yeux vers les lampions et sans écouter les discours des maires. Parfois le matin nous achetions le journal du cru pour voir et apprenions
ce que nous avions fait la veille ; il y avait toujours des surprises. Je sais seulement que sur notre passage on criait « Vive Paris » comme un seul homme ; je sais encore que, lorsque nous levions les yeux dans les longs défilés, vers les balcons, des jeunes filles en robe claire plongeant les mains dans des paniers nous jetaient avec intention des œillets blancs et des roses-thé. Je me rappelle que cela avait un grand charme.
(« Correspondances à trois voix, 1888- 1920 », (André Gide, Pierre Louÿs, Paul Valéry), éditions Gallimard, 2004)

Jazzi dit: à

« les gonzesses ont quand même une autre tenue dans l’ensemble sur la rdl, on aura beau dire. »

Pas mieux, hélas, JJJ le démago !

de nota dit: à

Closer, pour pasticher Angot, il suffit de recopier ce qu’elle écrit, c’est du pastiche qui ne reclame pas trop d’efforts, idéal en ces temps caniculaires.

Jazzi dit: à

« mais voilà, il y a autant d’hétérophobes chez les gltb des gayprides que d’homophobes chez les GJ. So what ? »

Encore un effort, JJJ, et vous allez nous dire qu’il y a autant de racisme anti blancs chez les Noirs que de racisme tout court chez les Blancs !

Phil dit: à

dear Pablo75, « la jalousie » ne me semble pas une attitude de Gide ni de « ses contemporains capitaux ». Il reconnaissait simplement la supériorité de Valéry, sans pour autant accorder une pérennité à sa littérature jugée pour partie « irrespirable » pour ceux qui ont le souffle court, moins nombreux à son époque qu’à la nôtre.

Jazzi dit: à

Closer, aussi bien pour Duras que pour Angot, il s’agit avant tout d’articles de presse. Un travail de commande que l’on aimerait lire plus souvent dans nos journaux !

Jazzi dit: à

Toujours ce comparatisme à tout prix et cette esprit de compétition !
Gide et Valéry ne chassaient pas sur le même territoire et ne draguaient pas le même genre de personnes…

Phil dit: à

« la drague » pas plus que « la jalousie » dear Baroz n’était un concept estampillé nénéref. Gide à n’en pas douter trouverait affligeante le défilé gay du jour sous ses fenêtres du Vaneau, comme Debray qui interrogera Valéry cet été, avait fermé les siennes (dans « Degagements ») à son passage il y a déjà quelques années.

et alii dit: à

« les gonzesses ont quand même une autre tenue dans l’ensemble sur la rdl, on aura beau dire. »
sur la RDL
sinon, il y a longtemps que je ne me fais plus d’idée;plutôt être en retrait et garder ses distances avec tout le monde

et alii dit: à

Gide et Valéry ne chassaient pas sur le même territoire et ne draguaient pas le même genre de personnes…
ça ne prouve rien!

et alii dit: à

vous voulez tous trop VOUS prouver

MC dit: à

Lavande, 26 Juin. Oui, c’est à ce travail de sociologue en effet annoncé par Pierre Assouline que je faisais allusion.
Bien à vous.

MC

Jazzi dit: à

L’alternative que vous proposez, et alii, et que vous semblez avoir choisie est de trop VOUS diluer !

Phil dit: à

MC dit, 29 juin. Lavande, 26 juin.
Puissant rembobinage sélectif, dear Mr Court. comme chez Valéry, la chaleur n’a pas anéanti les velléités d’acrobaties à travailler de la mollette

Jazzi dit: à

« la jalousie » n’était un concept estampillé nénéref. »

Peut-être pas estampillé, mais certainement très réelle, la jalousie, Phil. Demandez à Passou ou à Paul Edel !

et alii dit: à

t: 29 juin 2019 à 14 h 47 min
je ne propose rien et vous dispense de vos dilutions et solutions

Jazzi dit: à

« je ne propose rien »

On ne s’en était pas aperçu, 29 juin 2019 à 14 h 52 min !

et alii dit: à

et que vous semblez avoir choisie
comme vous ne savez rien, inutile de vous adresser à moi ou par vos ami-e-s interposé-e-s;vous pouvez vous chercher un autre alibi

hamlet dit: à

« Bérénice dit: 29 juin 2019 à 12 h 53 min

Pablo, réglez votre obsession, il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin. Vous devenez chiiiant à la fin. »

merci Berenice, c’est ni plus ni moins que du harcèlement moral, en plus vous ne pouvez pas imaginer à quel cela me fait souffrir, combien c’est douloureux pour moi d’entendre toutes insultes, qui plus est dans l’indifférence générale.

non, c’est pour rigoler, mais prenez quand même ma défense, vous savez quoi Berenice ? je vous passe le flambeau ! répondez-lui à ma place ! mais faites attention à vous, il faut être bien prudente c’est un être extrêmement sournois, mais vous avez toutes les qualités nécessaires pour l’affronter et sortir vainqueuse (je suis pour féminisation du langage) de cette bataille ! courage Berenice ! je vous soutiens moralement !

et alii dit: à

: 29 juin 2019 à 14 h 55 mince n’est pas une proposition,ni principale, ni subordonnée;
foutez moi la paix voyez christiane si vous souffrez trop de ne pas récolter ce que vous escomptez sur ce blog

hamlet dit: à

holà Clopine ! pourquoi tout ce remue menage ?

je vous ai juste demandé si la lecture de Bourdieu changeait votre lecture de Proust ?

pas de quoi en faire tout un flan !

sérieux c’est un blog littéraire et dès qu’on pose une petite question histoire de recréer un peu de sociabilité amicale vlan ! on vous tombe dessus !

et alii dit: à

qui plus est dans l’indifférence générale.ça, ce n’est pas exact hamlet ;mais je me demande si ce n’est par P.Assouline qui règlera ça comme c’est à souhaiter et pour vous ,et pour la RDL

hamlet dit: à

si c’est comme ça je pose la question aux autres :

la lecture de Bourdieu peut-elle influencer la lecture de Proust ?

si oui pourquoi et comment ?

si non pas besoin de développer.

Delaporte dit: à

Poutine a apporté sa propre tasse pour boire son thé. Avantage : il ne risque pas d’être empoisonné. Celui qu’il faudrait empoisonner vite fait, c’est Trump. Bref, un joli scénario digne de San-Antonio. Je me régale avec la réalité. Je ne savais pas que Poutine était un fétichiste de la tasse de thé. Maintenant, je le saurais. Pas de quoi cependant écrire une thèse la-dessus, comme le voudrait la presse putride, qui écrit :

« Peur d’être empoisonné ou simple lubie d’amateur de thé ? Le président russe Vladimir Poutine a apporté sa propre tasse vendredi au dîner clôturant la première journée du G20, provoquant les interrogations des internautes au point de faire réagir le porte-parole du Kremlin. »

Delaporte dit: à

C’est comme les chaussettes de Boris Johnson, qu’il a portées durant trois jours consécutifs. Pour rattraper le coup, son porte-parole a déclaré qu’il en possédait plusieurs paires identiques. On est soulagé.

hamlet dit: à

et alii merci pour votre soutien, j’aurais attendu que d’autres le fassent aussi, qu’ils me soutiennent dans cette diificile épreuve que je viens de traverser.

voilà c’est ça le manque de conscience politique : un manque de conscience du bien commun, à savoir avoir le courage de défendre les faibles personnes quand elles se font agresser devant vos yeux de lâches !

hamlet dit: à

en plus il faut pas que je m’énerve, pas pour des raisons médicales, mais parce que ce foutu fauteuil gonflable sur lequel j’écris manque de stabilité, ma piscine est profonde et mon ipad n’est pas étanche, vous imaginez la cata si je tombe dans l’eau ?

et alii dit: à

Mais cette parole une fois prétendument « libérée » par les lecteurs même, qu’en font-ils ?
une parole « libérée » n’est pas forcément une parole libre
libérée:c’est un effet du dispositif par rapport à des contraintes;
j’ai plus d’une fois entendu des « maîtres » dire qu’ils se sentaient libres, plus rarement et là en se reprenant qu’ils étaient libres(à l’EPHE par exemple, ou à normale)

Lavande dit: à

MC, j’ai retrouvé le nom de la sociologue en question : je crois qu’elle s’appelait Malika. Je suis étonnée que Passou n’ait pas fait allusion à son travail.

Jazzi, Dieu merci je ne descends pas dans le même hôtel que Christine Angot (je n’en ai pas les moyens !). Mais je suis de l’avis exprimé dans ce texte à propos du Roi Lear (épouvantable) et de Richard III (remarquable) .
Je vais au festival dans 8 jours. J’appréhende la chaleur ! La Cour d’Honneur du Palais des Papes n’est pas climatisée (😎).

Pablo : RAS le BOL

Delaporte dit: à

Je voudrais vous signaler que le Courrier international de ce jeudi publie un remarquable texte de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie sur sa ville natale de Lagos (paru à l’origine en anglais dans la revue Esquire). Un article qui démontre tout le génie de cette écrivaine « multiprimée, icône féministe, voix incontournable sur les questions de race, porte-voix de l’Afrique ». Elle est née en 1977 au Nigeria, et vit entre les USA et son pays. Elle a écrit trois romans, et un essai sur le féminisme, le célèbre « Nous sommes tous des féministes », chez Gallimard. Il y a sa photo : elle est très belle.

et alii dit: à

les faibles personnes:hamlet vous n’êtes pas faible et vous avez du ressort et des réserves!sérieux!(je m’y mets, vous m’avez contaminée!)donc tenez le coup, gare à la piscine aux coups de soleil qui brûlent, démangent, et préparez vos armes comme d’habitude!

et alii dit: à

hamlet, il m’a semblé dans des rencontres que Gödel était l’analogue du pont GOdwin dans les débats;là tout pivotait pensez-y ;ce n’est peut6être q’une impression mais qui sait?

D. dit: à

T’es sur un char à la gay-pride, Jazzi ?

et alii dit: à

du poInt GOdwin

Jazzi dit: à

Quand aurai-je le plaisir de vous rencontrer, et alii, pour que vous puissiez prendre mes mesures afin de ma tricoter un pull en poil de chamelle ?

D. dit: à

Il me semble qu’il y a aussi un Lacenaire dans le Désert de Bièvres de Duhamel ?

Jazzi dit: à

Je sors de la douche et je m’apprête à aller au cinéma, D.

D. dit: à

Eh non, j’ai confondu avec Larseneur.

Delaporte dit: à

Une remarque très juste de Chimamanda Ngozi Adichie dans son livre :

« Notre façon d’éduquer les garçons les dessert énormément.
Nous réprimons leur humanité. Notre définition de la virilité est très restreinte. La virilité est une cage exiguë, rigide, et nous y enfermons les garçons.
Nous apprenons aux garçons à redouter la peur, la faiblesse, la vulnérabilité. Nous leur apprenons à dissimuler leur vrai moi, car ils sont obligés d’être, dans le parler nigérian, des hommes durs. »

Chantal dit: à

@ Lavande, j’ai regardé le programme pour Avignon, la thématique du IN c’est je crois les odyssées, cela me tentait bien, jusqu’à ce qu’un idiot fracture la serrure de ma voiture, je suis obligée d’attendre la venue de l’expert. Prendre la route par cette chaleur ce sera compliqué, en regardant la carte je me dis que tous comptes faits, Paul Edel est bien en Bretagne …

Film intéressant hier soir, Escapadas de Sarah Hirst tourné chez les indignés espagnols, mêle reportage et fiction, ce qui donne des ambiances solaires de convivialités dans des échanges parfois vifs. Tensions entre quotidien et Utopies, familles recomposées, secrets. Tourné avec sensibilité et pudeur, avec comme unique acteur vraiment professionnel Sergi Lopez qui fait une courte apparition comme assistant social. Moments intenses, quand l’eau courante passe enfin, rêves, doutes, oscillations entre besoins de sécurité et liberté. Beaucoup de chaleur humaine, de respect clanique. Bande son originale du groupe Skeleton, alternance de plans de coupe, de plans larges, qui dévoilent les lieux et les personnages dans un décor rustre mais ensoleillé .

D. dit: à

C’est bien, jzzzi. Les personnes âgées doivent En effet suivre les consignes du ministère. Je te félicite et continuerai à prendre de tes nouvelles jusqu’à la fin de l’alerte canicule (qui recule).

rose dit: à

Maintenant, vous pouvez aussi prendre un bouillon et aller ouvrir un restaurant en Argentine.

Afin de renflouer les finances très mal en point, Jo Bouillon quittait définitivement la France en 1961 pour aller ouvrir un restaurant en Argentine. 

Asado au coin du feu. Gauchos et mille bêtes.

et alii dit: à

: 29 juin 2019 à 15 h 33 min
QUAND ON VOUS DIT non, c’est non, assez, c’est assez!
maintenant c’est du harcèlement comme vous et vos ami-e-s s’y entendent; stop monsieur le niçois

Delaporte dit: à

Chimamanda Ngozi Adichie a le pedigree d’une future Prix Nobel de littérature. Retenez bien son nom. On ne va pas comparer avec notre Angot national, ce serait désagréable, ni avec notre Amélie Nothomb, qui est d’ailleurs belge. Chimamanda Ngozi Adichie est nigériane, c’est son plus belle atout, avec la beauté : nos petites romancières françaises sont extrêmement laides, il faut le dire. Je ne suis amoureux d’aucune…

Marie Sasseur dit: à

c’est son plus belle(!!!) atout, avec la beauté : nos petites romancières françaises sont extrêmement laides, il faut le dire. Je ne suis amoureux d’aucune…

Le Dr Lecter buvait du Batard-Montrachet, mais quand même !

Jazzi dit: à

« stop monsieur le niçois »

Cannois, et alii. C’est ma mère qui était niçoise.

et alii dit: à

hamlet, avez vous pensé à reprendre le travail d’imre toth?

Delaporte dit: à

Chimamanda Ngozi Adichie a dit ceci d’assez subtil et très mesuré à propos de la misogynie du romancier Ph. Roth :

« Quelqu’un me disait récemment qu’ils se sentaient mal d’avoir aimé Philip Roth. Avec le calcul de #MeToo et la mort de l’auteur en mai, la misogynie perçue dans le travail de Roth est devenue un sujet controversé. Dans un essai traitant de la perte de son amie, Zadie Smith écrivait qu ‘«il avait des angles morts, des préjugés, qu’il ne pouvait imaginer que partiellement, ou qu’il s’était trompé ou égaré. Mais contrairement à beaucoup d’écrivains, il n’aspirait pas à une vision parfaite. Il savait que c’était une impossibilité. Cela m’a dérangé. Il y avait une humanité dans le travail de Philip Roth qui est souvent négligée quand on parle de sa misogynie. Je lis ses femmes et roule des yeux mais il y a une vérité, car il y a beaucoup d’hommes comme ses hommes. La misogynie est une réalité dans le monde. Il y a peut-être des gens qui veulent que les misogynes de Philip Roth meurent à la fin du roman pour qu’ils sachent que la misogynie est mauvaise. Mais ce serait un peu facile, n’est-ce pas? Le monde est complexe. Les gens ne sont pas parfaits. Cela remonte à la manière dont il y a des choses dans le discours contemporain qui me mettent mal à l’aise. »

Marie Sasseur dit: à

Ce qui me plaît bien dans cette histoire de Clarice, Delaporte, c’est cette histoire qu’elle a avec Hannah ( c’est drôle mais ce souvenir de pseudo, aussi…) que le Dr Lecter avait fait ressortir, qui avait fini sa vie, sauvée de l’abattoir, en promenant des enfants.

Enfin, le 29 juin, j’aime bien. On fête des figures historiques.

Je vais aller essayer un nouvel attelage, 150 chevaux sous le capot. Je pense que je vais adorer.

Delaporte dit: à

Sublime Sasseur, je ne me souviens de cet épisode. C’est dans quel volume ?

Marc Court dit: à

Merci, Lavande.

J’aurais aussi tendance à dire assez, car le ressassement des memes insultes franco-ibériques produit, sur trois jours, un sentiment de lassitude. L ‘accumulation de listes n’est pas non plus probante et rappelle de vieilles pratiques dictatoriales.Enfin, la variété du registre pablotesque n’est pas ce qui saute immédiatement aux yeux.

X vous avez parfaitement raison, Nisard avait valeur de symbole, mais le nom n’est pas neutre, et il fallait bien défendre ou pour certains, rappeler,car ces choses s’oublient, l’existence et les mérites du Nisard Historique.

Pour la controverse sur Proust et les malheureux, je pense qu’Hamlet a dans la tête le passage sur les naufragés du Titanic (« les pauvres gens, les pauvres gens »)plaints par Madame Verdurin quand elle mange ses croissants. De ce point de vue, Il n’a pas tout à fait tort. Meme en mobilisant cette nouvelle Félicité qu’est Françoise, perroquet en moins.
C’était la rubrique Courrier en retard.
A bientôt.
MC

Phil dit: à

Je vais aller essayer un nouvel attelage, 150 chevaux sous le capot. Je pense que je vais adorer.

Miss Sasseur, pilotez-vous de la R12 Gordini ?
La prose sur ce blog de TKT, né en Bugatti, lançait un écho de luxe somptuaire, cambré par des poussées de cylindres.

Lavande dit: à

Hamlet : ¿porque no?

D. dit: à

TKT, avec sa 407 familiale de 110 ch. ?!

D. dit: à

Remercions Junker et sa clique européenne qui ont fait ratifier un traité extraordinairement scélérat qui terminera d’occire nos eleveurs français.
La viande sud-americaine va pouvoir totalement envahir nos supermarchés, cantines et restaurants, arrivant désormais en France sans plus aucun droit de douane à payer. Une honte totale. Une trahison totale de la population rurale.

Ed dit: à

@Pablito

Moi non plus je n’ai jamais entendu un chat péter, mais senti, oui !!

Patrice Cahroulet dit: à

TROIS CHOSES

Un. Sur le blog de Philippe Bilger, un commentateur anonyme, me déclare « sectaire et fascisant ».
Pourquoi? Parce que je ne pense pas grand bien des gens qui , pendant six mois, ont bloqué deS+s ronds-points, agressé nos policiers, et parfois incendié et pillé. Dois-je vraiment commenter ?

Deux. Ce samedi après-midi, quittant l’ombre et le frais, je vais à pied à ma bibliothèque municipale
parcourir la presse nationale. C’est exactement l’impression que j’avais eue cinq ans durant dans les rues à Djibouti où j’ai enseigné le français. On a les petites madeleines qu’on peut.

Trois. J’ai parcouru Le Monde, Le Figaro et le Fig Mag. Dans ce dernier on donne la parole à
Lorant Deutsch pour défendre la langue française. Notre langue n’aura certes jamais trop de défenseurs. Il me semble toutefois que l’on aurait pu songer à d’autres personnes, par exemple à Jean-Michel Delacomptée, auteur de l’admirable livre « Notre langue française », Fayard, 2018 . Pour le dire en passant, si des académiciens français me lisent, à mon très humble avis, voilà bien un écrivain qui mériterait cent fois d’être Quai Conti.

Soleil vert dit: à

Marche des Fiertés.
Très loin de moi l’idée de critiquer ce mouvement qui est un combat nécessaire, mais je voudrais rebondir sur le mot fierté.

Aujourd’hui sur Facebook, Twitter, Instagram etc … chacun y va de sa fierté. On est fier de quoi ? De soi tout simplement. J’ai connu des temps où ce qualificatif était associé à un exploit sportif, l’obtention d’un diplôme, agrégation, réception à une école d’ingénieur, obtention d’un prix littéraire etc.

C »est l’époque des superlatifs: le langage commun a remplacé le mot « très » par le mot « trop ». Evoquant ma retraite professionnelle, mon père avait évoqué « un parcours honorable ». Voilà qui était mesuré. Modeste aurait sans doute suffit, mais les fiers n’en sont plus à l’aune de la nuance.

Soleil vert dit: à

suffi et non suffit

Soleil vert dit: à

Jazzy
« Sous sa plume, la ville n’évoque-t-elle pas le Montpellier des origines, au temps de l’amour courtois et de l’universalisme culturel ? »

*toussotement*

Louÿs et l’amour courtois … De son journal de jeunesse où il évoquait ses ambitions littéraires et son adoration pour Sarah Bernard et Georges Bizet jusqu’ à l’apogée charnelle de « Trois filles de leur mère » … quel parcours

rose dit: à

Hier, passée à Menton, Soleil vert, pensé à vous. Entre montagne et mer, nichée dans un creux. Les Alpes plongent à l’eau.
Puis Nice, puis, Cannes, puis Antibes.
Côte d’azur.
De l’autre côté, L’Estaque, Niolon, etc. Martigues : la côte bleue.

renato dit: à

Compte tenu que tout le monde pète, la flatulence expliqué aux tantines-à-chats.

L’aérophagie est liée dans la plupart des cas à une consommation rapide d’aliments ou à une ingestion rapide pendant les repas — présence d’un autre chat, p. ex. —.

Les régimes riches en fibres, les aliments périmés ou suralimentation augmentent la quantité de gaz produite par les bactéries intestinales et, par conséquent, la flatulence.

Les intolérances alimentaires ou les allergies peuvent provoquer des signes gastro-intestinaux, notamment des vomissements, de la diarrhée et des flatulences.

Les syndromes de malabsorption (groupe de pathologies caractérisées par une absorption incomplète des éléments nutritifs) et les troubles associés à la maldigestion (altération des processus enzymatiques permettant l’assimilation des éléments nutritifs) entraînent l’apparition de flatulences, d’altérations de la fermentation et du métabolisme bactérien.
 
Les maladies intestinales inflammatoires sont caractérisées par un processus inflammatoire sur les parois intestinales. Vomissements, diarrhée, flatulences, manque d’appétit et perte de poids sont les signes cliniques les plus courants.

Les néoplasmes gastro-intestinaux, tels que le lymphosarcome, peuvent provoquer des flatulences.

Les infections intestinales dues aux virus, bactéries et parasites peuvent augmenter la production de gaz. Cependant, cet aspect est souvent mis en arrière-plan, compte tenu de la quantité importante de vomissements et de diarrhées que ces infections produisent.

La constipation, ou l’évacuation difficile des matières fécales, est parfois associée à des flatulences.

Normalement les vétérinaires savent quoi faire si le client sait s’expliquer et peut rendre compte de la vie de son compagnon.

BàV comme disait MàC

Janssen J-J dit: à

Je me souviens d’Amaricanah, ce gros roman de Chimamanda Ngozi Adichie. Et de ce que la troisième partie m’avait déçu. Qu’autant la décision de sa Nigériane de Lagos de migrer aux States et son installation avaient été une magnifique saga, autant sa starisation comme blogueuse donnant des conseils de couture une convaincante réussite, autant sa décision de revenir au Niger (et les errements de son compagnon délaissé pour reprendre vie commune avec celle) une chute bien décevante. Longue… Un brin inutile, même.
Cela dit, et sans démagogie aucune, les combats politiques de cette romancière américano africaine forcent mon admiration.

Delaporte dit: à

« Cela dit, et sans démagogie aucune, les combats politiques de cette romancière américano africaine forcent mon admiration. »

Moi aussi. J’aime ces femmes de tête qui ne se laissent pas abattre, et qui font la révolution partout où elles passent. Vous connaissez déjà mon admiration pour Ulrike Meinhof, peut-être. Ici, c’est pareil, d’une manière certes plus apaisée, mais tout aussi romanesque.

hamlet dit: à

cher Monsieur Court, je vous remercie infiniment de m’offrir enfin (je l’attends depuis si longtemps) l’occasion de vous corriger, je sais bien qu’il ne s’agit pas là d’une erreur très grave, mais, cela dit et néanmoins, venant de vous elle m’étonne assez, l’épisode de la Verdurin et ses croissants il ne s’agit pas du Titanic, mais du Lusitania !(je n’ose pas en mettre 2 de plus bien que l’envie me dévore).

hamlet dit: à

@MC si je puis me permettre, ce passage de la Verdurin bouffant son croissant en lisant dans son journal fait bien sûr au « suave mari magno » du de Rerum Natura de Lucrèce : « il est doux de regarder depuis la terre (…) et que l’esprit jouisse d’un sentiment agréable éloigné de tous soucis et craintes. »

hamlet dit: à

fait bien sûr référence au…

Delaporte dit: à

Il ne faut donc pas louper cet article de Chimamanda Ngozi Adichie, reproduit dans le Courrier international de cette semaine. C’est sur plusieurs pages l’évocation somptueuse de sa ville natale au Nigeria. Sinon, pas grand-chose dans cette revue, quelques articles sur Trump et la Chine, la situation belliqueuse vue sous un jour économique. Pour l’instant. Il me semble que le Vatican est plus malin qui aborde la Chine par la spiritualité. C’est plus profond. Les Chinois risquent de nous niquer définitivement, parce que nous aurons été incapables de les comprendre et de les connaître. Au moins, le Vatican aura essayé.

hamlet dit: à

j’en profite pour remercier tous les commentateurs de leur soutien grâce auquel j’ai enfin retrouvé un pu de tranquillité.

ce retour au calme va enfin me permettre de vous expliquer le lien entre Gödel et Musil dans l’épisode de la bibliothèque, avec la référence au paradoxe de Russell sur l’ensemble des des ensembles dont les éléments qui le composent n’appartiennent pas à eux-mêmes.

en fait c’est très simple, on peut commencer par prendre pour exemple ce blog : l’ensemble des commentateurs de blog n’est pas un commentateur de ce blog.

tout comme une bibliographie des bibliographies ne peut pas être une bibliographie.

d’où le paradoxe de Russell si la réponse est oui alors ce n’est pas ce que cela prétend être, et si c’est ce que cela prétend être alors la réponse est non.

Musil montre dans ce passage, non seulement l’intérêt qu’il porte à Gödel mais aussi à la métaphilosophie qu’il tente de mettre en application dans cet épisode.

en effet ce paradoxe de Russell qui aboutit au prmeir théorème de Gödel sur l’incomplétude pourrait être résolu mathématiquement par le passage par un métalangage mathématique.

et c’est là qu’on débouche sur une chose totalement inattendue, c’est que Deleuze a repris ces exercices de métaphilosophie dans ses études sur le fond et la forme.

et donc, par circularité, on peut en déduire, en passant par Deleuze, que cet épisode de la bibliothèque consiste chez Musil en une analyse du langage et métalangage entre la forme et le fond…

je vous laisse y réfléchir, surtout prenez votre temps, et si vous avez des questions n’hésitez pas à me les poser !

Delaporte dit: à

Je vais insister un peu sur mon admiration pour Condorcet, pour Ulrike Meinhof, et mettre cette passion intellectuelle en lumière grâce à Chimamanda Ngozi Adichie ; elle en a la carrure revendicatrice et infinie. C’est une femme, une femme de tête, admirée de ses lecteurs. J’aime cet élan humain, qui marque un destin pour le reste des jours. Après Condorcet, Ulrike Meinhof, voilà Chimamanda Ngozi Adichie. C’est tout.

D. dit: à

Rose, moi je n’ai pas pensé à vous.
Si vous croyez que l’eau bleue n’existe que là-bas vous vous mettez le doigt dans l’oeil.

gisèle dit: à

Clopine, je n’ai pas eu le temps de retrouver « le sens de la mémoire »; la semaine prochaine, peut-^tre.
En attendant, voici la référence d’un article intéressant
http://www.epistemocritique.org/IMG/pdf/Lambert-Neuroesthetique.pdf
l’article ne porte que sur Proust et la mémoire involontaire, alors que dans le livre, l’analyse porte sur plusieurs grands textes ou écrivains, par ex le retour d’Ulysse.Les artistes, de tout temps ont anticipé les découvertes des neurosciences.
je pense que cela vous indiquera si vous avez envie de vous engager dans la lecture du livre.
Je vous indique dans le post qui suit la référence de « Désirs funèbres » 50mn sur You tube, tout à fait passionnant, Tadié montre comment Proust a reconstruit ,ds La Recherche, l’un des épisodes de WW1 à partir de l’éruption volcanique de Pompéi.
**pour Tadié en pull rouge dans son jardin, je ne l’ai pas retrouvé, ce n’est pas désespéré !
Bonnes lectures.

Delaporte dit: à

Ses oeuvres sont facilement disponibles, notamment en Folio, plus que pour Ulrike Meinhof, malgré une récente édition québécoise disponible en France. Votre libraire se fera un plaisir de vous la commander, ce con. (Je n’aime pas les libraires. Quand je veux un livre que je ne trouve pas, tout est si mal rangé et classé, j’attends plusieurs avant de me décider à le demander. S’adresse de vive voix au libraire, ce M. Je-sais-tout qui vous tape sur le système, est une épreuve, – pire que les vendeurs de vêtements masculins. L’autre jour, je me suis acheté un polo chez HugoBoss, c’était terrible : la vendeuse savait mieux que moi ce que je voulais et ce qui m’allait. J’étais au bord de commettre un meurtre. Bref !) Qu’est-ce que je racontais, déjà ?

Delaporte dit: à

La dernière fois que j’étais allé chez HugoBoss, pour acheter un bonnet en laine, la jeune vendeuse m’avait demandé mon adresse et mon téléphone, pour une carte de fidélité à la con. Cela m’avait plutôt énervé, car c’est un magasin où je n’avais aucune intention d’être fidèle et revenir avec fidélité. S’acheter un vêtement est donc pire qu’aboutir au poste de police : il faut décliner son identité. Résultat des courses : je porte uniquement de vieux vêtements, mais propres et de qualité !

Delaporte dit: à

Aujourd’hui, quand on s’achète un vêtement, même chez HugoBoss (qui a pourtant fait son mea culpa pour sa période nazie sous le IIIe Reich) on tombe sur un produit qui est fait dans un pays lointain (Inde, Chine, Pakistan…), où ce sont des esclaves ou des enfants qui l’ont confectionné. Cette raison seule devrait dissuader tout homme honnête de renouveler sa putain de garde-robe !

Clopine dit: à

Hamlet, vous le faites exprès ? DHH a déjà et fort justement répondu à votre question sur les liens possibles entre Proust et Bourdieu. Le premier « anticipant », en quelque sorte, la réflexion du second par sa description d’un milieu social particulier et aux déterminismes sociaux de pouvoir…

Et oui, ce serait bien que le match s’arrête entre Pablo et vous.

Et je remercie encore Gisèle pour son sens de la mémoire.

(je trouve le métier de neurologue absolument fascinant, si j’avais une autre vie, sans doute pourrais-je me consacrer à ce genre d’études, car notre cerveau est la dernière forêt vierge qui nous reste…)

Marie Sasseur dit: à

Delaporte, l’histoire de Clarice et son cheval, une jument, c’est dans le premier volume. Clarice orpheline de père avait été envoyée dans un ranch du Montana, d’où elle s’est enfuie, pour la sauver de l’abattoir. Cet épisode a donné son nom au livre…

gisèle dit: à

Delaporte, à propos d’Adichie. Je n’ai pas trouvé l’article dans Courrier International. Vous pouvez donner la référence ? merci.
Ses livres sont intéressants mais un peu trop fournis,j’avais eu de la difficulté à terminer « Americannah ». L’aviez-vous lu?

Delaporte dit: à

« Delaporte, à propos d’Adichie. Je n’ai pas trouvé l’article dans Courrier International. Vous pouvez donner la référence ? merci. »

L’article est paru dans le Courrier International n° 1495 du 27 juin (c’est le numéro de cette semaine), pp. 42 à 46. Version papier (je ne sais s’il est consultable sur le site).

Marie Sasseur dit: à

Faur updater Phil, avec votre cap de chaudronnier. A l’époque c’etait l’Alpine. Et je ne dévoilera pas le modèle de das Auto , vu qu’avec un peu de chance, today, je suis passée trop vite devant les keufs in the box, pour qu’ils aient le temps de chronomètrer.

Janssen J-J dit: à

@ car notre cerveau est la dernière forêt vierge qui nous reste

… et le seul espoir qui nous reste d’imaginer que peut-être, grâce à son potentiel un brin défriché, sera évitée l’advenue de la catastrophe climatique sur notre planète.

et alii dit: à

je sais tout; et: la vendeuse savait mieux que moi ce que je voulais et ce qui m’allait.
sur ce blog, on savait déjà mieux que moi qui sont mes ascendants, mesdescendants, mes collatéraux,(et bien sur mon sexe/genre) ce qui m’a pris plus de quarante ans à appendre; c’est l’outrecuidance généralisée :par identification à « internet »?je l’ignore, mais j’ai constaté! (comme j’ai offert des papiers d’identité importants aux archives d’un musée qui m’a dit que c’était la première fois qu’ils voyaient telle « carte » et feraient connaître à d’autres archives à l’étranger) :bien sur avec « mon autorisation! »

Delaporte dit: à

Dans la notice Wikipédia de Neuhoff, qu’il a sans doute rédigé lui-même, il y a cette remarque incongrue et ridicule, le détail qui tue et évocateur de la paresse proverbiale et de l’incompétence suggérée de ce journaliste raté :

« Éric Neuhoff […] fait partie des équipes cinéma et littérature du Masque et la Plume sur France Inter, où il défend régulièrement et avec ferveur le cinéma coréen. »

Jean Langoncet dit: à

@150 chevaux

Puissance acceptable sur deux roues ou assistée sur quatre d’une coupleuse alimentation électrique

et alii dit: à

à propos de Gödel, je signale à Hamlet une note (quand même) sur wiki
« . [Mais] il a dû cacher sa grande découverte. La philosophie est une science persécutée. S’il n’avait pas caché [sa découverte], la structure du monde aurait pu le tuer » (Kurt Gödel, rapporté par Wang Hao dans A Logical Journey: From Gödel to Philosophy, p. 167), tiré en l’état de Pierre Cassou-Noguès 2007, p. 94. »
une chose de gloser sur la « paranoïa » de Godel, une autre de s’intéresser à l’histoire de la persécution des philosophes

et alii dit: à

le livre -maître sur la persécution est bien sur:
LEO STRAUSS
La Persécution et l’Art d’écrire ainsi préssenté par l’éditeur:
Si le contexte de cet ouvrage, écrit entre 1941 et 1948, a bien évidemment changé, les conditions d’une «pensée véritablement indépendante» ne semblent pas s’être améliorées. C’est pourquoi la méthode de lecture proposée par Strauss se révèle un outil de première nécessité pour une meilleure «éducation». Elle s’avère d’autant plus essentielle qu’elle permet de mieux comprendre l’«art d’écrire» de cet auteur décisif.

P. comme Paris dit: à

« Chimamanda » :

C’était pas un joueur de foot français qui pendant toute une coupe du monde est resté sur le banc.

et alii dit: à

un lecteur averti présente ainsi le livre de Strauss:
il est vrai que, bien souvent, la lecture des œuvres de ce dernier suscite sinon une incompréhension, à tout le moins une interrogation : où veut-il en venir ? Qu’y a-t-il derrière le commentaire ? Où sont les idées personnelles de Strauss ? A ces interrogations – légitimes –, Olivier Sedeyn prend le temps de répondre : « Strauss écrit, lui aussi, d’une manière qui ne fait pas immédiatement plaisir, qui ne se conforme pas au goût moderne : on ne découvre pas tout de suite ce qu’il veut dire, on ne goûte pas tout de suite son humour « de réserve ». Il peut très bien passer pour un obscur abstracteur de quintessence, pour un amateur d’antiquités, pour un original qui a un violon d’Ingres dans le passé pour le plus poussiéreux, pour une caricature de talmudiste. » [1] En d’autres termes, ce que pointe à juste titre Sedyen, c’est la résistance qu’offre le texte de Strauss à la lecture moderne : rien ne saurait être plus éloigné du « brillant » que l’on recherche tant aujourd’hui, que les ouvrages de Strauss, lentes et patientes méditations voilées sur le sens des choses. Ainsi, ce livre au titre prometteur, ne délivrera pas de scoops, ne proposera pas de révélations ésotériques clinquantes, mais se présentera au contraire comme un « ouvrage de « méthodologie » historique. Autrement dit, nous ne trouvons rien, de prime abord, dans ce livre, et encore une fois, c’est une caractéristique de toute l’œuvre de Strauss, qui pousse à l’enthousiasme et à la passion, ces choses si agréables, de prime abord, à la jeunesse et au grand public. » [2]

Cet avant-propos me semble indispensable pour éviter toute déception à l’égard du livre ; ne rien y chercher de précis, mais méditer ce que Strauss lui-même médite, et comprendre la profondeur de textes infinis, parcourus de sens enchevêtrés dont Strauss se propose progressivement de donner une méthode d’élucidation. Si donc il fallait rapporter ce livre parmi les plus célèbres de Strauss à un slogan facile, je dirais qu’il s’agit là d’un Discours de la méthode dans lequel le moyen de ne pas se laisser berner par les apparentes contradictions de textes sacrés ou philosophiques nous est délivré. Toutefois, bien qu’il s’agisse d’une visée méthodologique, le thème sur lequel porte cette dernière se trouve lui-même unifié : en dépit des apparentes incursions dans les textes sacrés, Strauss prend le soin de rappeler l’unité thématique du recueil : « Les articles de ce volume ici rassemblés le sont principalement parce qu’ils traitent tous d’un unique problème : le problème de la relation entre la philosophie et la politique. » [3] C’est d’ailleurs pour des raisons essentiellement politiques que va pouvoir se déployer l’ « art d’écrire » comme capacité extraordinaire de signifier au lecteur averti le contraire de ce qui apparaîtra écrit au profane.
http://www.actu-philosophia.com/Leo-Strauss-La-persecution-et-l-art-d-ecrire

Marie Sasseur dit: à

« Après Condorcet, Ulrike Meinhof, voilà Chimamanda Ngozi Adichie. C’est tout. »

Peut-être Carola Rackte aussi, Delaporte.

« Cette militante de 31 ans a été arrêtée dans le port de Lampedusa, samedi dans la nuit. 
(…)
Elle est née à Kiel, au bord de la Baltique, dans le nord de l’Allemagne. Si les  images diffusées sur les réseaux sociaux par l’ONG Sea-Watch la montrent en débardeur sous le soleil méditerranéen, sa spécialité de départ est plutôt le froid et la recherche polaire, en Arctique et en Antarctique. « J’ai toujours vraiment aimé les zones polaires, parce qu’elles sont très belles et . Mais y travailler est parfois triste parce qu’on y voit directement ce que les humains font à la planète », explique-t-elle à l’AFP. Son CV sur LinkedIn mentionne ses études en sciences de l’environnement à l’université d’Edge Hill, en Grande-Bretagne, et ses expéditions en Arctique pour étudier l’impact du dérèglement climatique.  »
France info

x dit: à

et alii, à côté de ses grands ouvrages classiques, belle correspondance avec E. Vögelin aussi, et son Pourquoi nous restons Juifs (à La Table Ronde).

Gisèle, mon auteur nigériane préférée : Helen Oyeyemi

https://literature.britishcouncil.org/writer/helen-oyeyemi
(on trouve aussi des articles en français et ses livres sont traduits).
(Est-ce que je ne serais pas en train de faire une crise de prescriptivite aiguë ?)

et alii dit: à

(Est-ce que je ne serais pas en train de faire une crise de prescriptivite aiguë ?)
ce n’est pas grave du tout;continuez au contraire

Jazzi dit: à

« Marche des Fiertés. »

Il n’y a aucune raison d’être fier d’être pédé, Soleil vert.
Mais il faut prendre ce mot au sens politique et pour son opposition à la honte ancestrale et toujours présente dont l’homosexualité est entachée…

et alii dit: à

belle correspondance avec E. Vögelin
je ne connais pas:merci!

Delaporte dit: à

« Peut-être Carola Rackte aussi, Delaporte. »

Oeuf corse ! Sublime sasseur ! C’est une héroïne exacte des temps présents, admirable, d’une beauté suprême, d’une intelligence qui voit et anticipe l’avenir pour mille ans ! heureusement qu’il y a des gens comme elle aujourd’hui, qui nous aide à ne pas désespérer ! Merci, Sublime Sasseur, de l’avoir sublimement évoquée !

D. dit: à

Tout dépend du poids de la voiture, Jean Langoncet. 150 chevaux est un minimum pour une Berline de presque 2 tonnes. Sur une petite 2 portes de 800 kg c’est en faire une bombe.

D. dit: à

C’est exactement le même topo avec les chasseurs à reaction par ailleurs.
Quand vous trimballez des réservoirs additionnels, 1 bombe de 500 kg et quelques missiles air-air, vous êtes content de vos tonnes de poussée au cul. C’est tout

D. dit: à

Moi je mets de l’Obao dans ma baignoire et l’eau est toute bleue.

Fiammeta dit: à

OBAO, des années 70.
Flacon en forme de godemiché, D.

Jazzi dit: à

« Flacon en forme de godemiché »

Et bite au bleu pour D. après trempette !
Pas très écolo tout ça…

Phil dit: à

Carola Rackete (fusée) ça ne s’invente pas. une salve(ini)

rose dit: à

Cette raison seule devrait dissuader tout homme honnête de renouveler sa putain de garde-robe !
Et femme.
Ben oui.

rose dit: à

Je lis ici plutôt du BaOBa.
Mais bon.

Janssen J-J dit: à

«Corps, honneur, et domination dans les espaces urbains marginalisés en France et aux Etats-Unis : comparaison de la marginalité urbaine et de la domination ethno-raciale à Paris et New York», une thèse qui a fait l’objet d’un livre paru en 2017 sous le titre « Se faire respecter. Ethnographie de sports virils dans des quartiers populaires en France et aux Etats-Unis » (Presses universitaires de Rennes).
[non recensé par etalii ni par jazm de la rdl)

Encore du vent pour futur chômeur, MS !… Mieux vaut être pédé, blanc de souche et expert en neurosciences au CNRS, non ?

rose dit: à

D. dit: 29 juin 2019 à 19 h 28 min

Rose, moi je n’ai pas pensé à vous.
Si vous croyez que l’eau bleue n’existe que là-bas vous vous mettez le doigt dans l’oeil.

J’en suis ravie. Croyez-le.
Elle n’est pas bleue, elle est violette. Sous la banquise aussi. Qui fond.
Si vous croyez mon doigt dans l’oeil, vous vous leurrez. Hé, hé.

christiane dit: à

En fin de compte, non, X. Je reviens à votre commentaire du 27/06 à 14h12 (sur ce fil)
«L’art abstrait n’aurait pas de forme ???? ça aussi, c’est une perle.»
Je réagissais à votre remarque par un commentaire spontané et vraiment pas satisfaisant( à 20h38). J’écrivais qu’avec l’art abstrait apparaissait une nouvelle idée de la construction que La ligne en était le premier et le dernier élément, (n’étant plus un contour, la limite des corps, des choses avec l’espace). Que l’œuvre d’art faisait naître d’autres espaces. J’évoquais Cézanne qui ordonnait ses constructions autour d’un point géométrique invisible mais rien de convaincant pour l’art abstrait puisque Cézanne n’en est pas un représentant. Construire par la couleur…
Autre chose me trottait dans la mémoire de plus fort. C’est grâce à Closer que j’ai fait cette rencontre.
C’était au musée Jacquemart-André (jusqu’au 22 juillet), l’expo Hammershoï. J’en ai un peu parlé au retour mais c’est seulement maintenant, plusieurs semaines après, que tout devient clair.
Ce qui intéressait Hammershoï c’était la ligne. Effacer tout ce qui est superflu (contrairement à ses contemporains), garder dans ses intérieurs (qu’il a vidé de leurs meubles et objets divers) : les lignes. La forme.
C’est celle-là qu’il a poursuivi toute sa vie (Intérieurs ou paysages : idem.) Il regardait devant lui puis ôter tout ce qui parasitait sa vision intérieure pour ne garder que ces lignes, construire son espace, lentement, sûrement. (comme le peintre américain Hopper). Cette femme toujours de dos, dont on ne peut croiser le regard, ces portes, ces couloirs, ces paysages urbains ou ruraux dépouillés (comme ses intérieurs). Une palette délicate faite d’ombres.
C’est l’avènement de la forme (comme pour Cézanne, comme plus tard les cubistes, Mondrian, l’école américaine). Un jour, tout ce fatras de l’anecdote va voler en éclat. Il ne restera que la couleur et les lignes.
Enfin, quand je dis les lignes, pour Hammershoï, tout est nimbé, un peu flou et pourtant on n’échappe pas à la solide structure.
Les cubistes avaient une voie royale après ces précurseurs, quant à Mondrian et toute son école, ils ont su eux aussi nettoyer leurs toiles de tout bavardage.
Bon, ça fait un peu idée fixe. Je ne sais si vous aviez répondu. j’ai regardé deux ou trois fois le fil de commentaires c’était épuisant, inintéressant, tout un tas d’échanges illisibles entre Pablo et Hamlet, un jeu de miroir où ils n’arrêtent pas de se citer et de s’envoyer des noms d’oiseaux. Bref, je refermais vite fait l’ordinateur.

Je pense à Lavande. Le théâtre off, déjà inconfortable dans ces petites salles mal ventilées les étés précédents, ne pourra surmonter cette canicule. Restent les grandes représentations dans la cour des papes. Souhaitons que le mistral soit de la partie.

Je pense aussi à Clopine. Bourdieu ça a un peu vieilli mais qu’il est beau cet échange entre elle et son fils… Elle l’a aidé à s’éveiller dans les livres et lui, maintenant, vient partager avec elle ses trésors de lecture, de réflexion…

Bref, il n’y en a qu’un qui est heureux c’est Edel en Bretagne. Ah, le chanceux ! (et Jazzi dans ses salles climatisées)

Voilà, c’était en passant mais ça me turlupinait.
Bonne soirée… fraîche

Delaporte dit: à

« Bourdieu ça a un peu vieilli »

Mais pas ce qu’il dit. Son « message » était clair et net, et tendait à réformer la société. Songez à tous ces sociologues très actuels qui continuent sur la lancée de Bourdieu. Il est à l’origine d’un profond mouvement de pensée, révolutionnaire et salutaire, comme Ulrike Meinhof en d’autres temps.

Phil dit: à

saprée Christiane…Miss Bassa devra se pencher sur vos commentaires qui ratissent étonnant. Pauledel en salle climatisée et Baroz à la pêche aux moules, la faute à bourdieu

Delaporte dit: à

Sarko a eu raison d’embrayer directement sur une signature : car c’est fini, la presse putride ne parle plus de lui. Ses 200 000 exemplaires vont finir au pilon (comme les romans de PaulEdel), faute d’avoir été réécrits par San-A. Cet homme est un éjaculateur précoce : ça dure deux secondes (douche comprise), et ça fait pschittttt…..

rose dit: à

Jazzi

Ne bois, ni ne fume. La rage plutôt. Des poussées comme pour les dents.
Deux notas pour vous :
Redortiers reconstruit, vivant, soirée littéraire et autres festivités (comme ce soir sous mes fenêtres, crénom).
Saorge un village merveilleux à deux pas de la vallée des Merveilles. Arrière-pays nicois. Église monastère jardin de curé, peintures murales et les maisons du village, cramponnées en à pic sur le vide.
La route -par la montagne de Turin à la mer, Nice encore. Les gravures des bergers préhistoriques. Déjà raconté ici.
Être de la ville, je peux l’admettre, mais à ce point imperméable aux choses rurales, pour Houellebecq, non jazzi, non. L’est autant à côté de la plaque que Borges qui gît à Genève : le rio de la Plata, Buenos Aires et son final est à Genève ! Ah, les gens ! Le final dit tout de soi. L’est expatrié et point barre.

rose dit: à

Si dure est ma dent, refuserai de le lire Borges.
Assumer ses attitudes stupides comme.assumer d’être chamane -ne pas dire qu’elle va se couvrir de ridicule- comme assumer le paon qui fait la roue pour toi et la vache qui te regarde tristement dans les yeux. L’assumer.
Clopine

Le croisement de deux matières cela s’appelle l’interdisciplinarité. C passionnant comme le croisement de compétences.
En être le sujet ? Non. Garder la distance mais rester en lien. Proverbe maori.
Rester en lien mais garder la distance.

rose dit: à

Chaloux

Apprécie votre honnêteté intellectuelle. Roboratif.

et alii dit: à

j’avais mis l’article de libération sur « Se faire respecter. Ethnographie de sports virils dans des quartiers populaires » :si ce n’est pas recenser ?
UN article sur la discrimination DU RECRUTEMENT CNRS
https://www.liberation.fr/debats/2019/06/25/opacite-soupcons-de-discrimination-le-recrutement-pas-tres-scientifique-du-cnrs_1736111
https://www.cairn.info/revue-politix-2018-1-page-242.htm
c’est égal! c’est bien le genre RDL (« gens de cet acabit »disent-ils )de l’avoir zappé

et alii dit: à

l’article libé CNRS est à 29 juin 2019 à 21 h 10 min
Oualhaci (Akim), Se faire respecter. Ethnographie de sports virils dans des quartiers populaires en France et aux États-Unis, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Le sens social », 2017, 336 pages
Adèle Baraud

et alii dit: à

2019 à 23 h 29 min
l’auteur a un nom Akim Oualhaci!vous ne l’indiquez pas!c’est bien peu de « respect »pour ce travail ;votre intention était encore de me faire des reproches ,comme c’est la politique préconisée des contributeurs trices de la RDL.je doute que vous ayez sincèrement envie de partager avec autrui « une info » comme vous dites, où ce n’est pas votre personne qui est mise en avant

et alii dit: à

alors je mettrai un nom en avant:
Recension Philosophie Tim Ingold ou l’art de l’anthropologie À propos de : Tim Ingold, Marcher avec les dragons, Zones Sensibles
vie des idées

et alii dit: à

. Et c’est du reste à l’encontre de la sociologie qu’Ingold développe une théorie de la socialité. Celle-ci doit être fondée, non pas sur une dimension causale ou des découpages selon des « facteurs » culturels et sociaux, mais au contraire sur des coopérations. Celles-ci ne sont rien d’autre qu’un « déploiement créatif entre des personnes, dès lors que ces relations partent d’un mouvement de vie », non pas préexistant, mais constitué par une dynamique du champ relationnel.

et alii dit: à

L’anthropologue Tim Ingold s’explique sur la genèse de son œuvre et la dimension interdisciplinaire et actuelle de l’anthropologie, notamment sur les nombreuses relations qu’elle entretient avec le monde de l’art.

renato dit: à

Rose, je ne comprends la nature de pas votre opinion relative à Borges : « L’est autant à côté de la plaque que Borges qui gît à Genève ». Borges fit une partie de ses études à Genève — Collège Calvin — : il y a un moment Européen dans la vie du Jeune Borges… Enfin ! peu importe.

rose dit: à

et alii dit: 30 juin 2019 à 4 h 05 min

Et c’est du reste à l’encontre de la sociologie qu’Ingold développe une théorie de la socialité. Celle-ci doit être fondée, non pas sur une dimension causale ou des découpages selon des « facteurs » culturels et sociaux, mais au contraire sur des coopérations. Celles-ci ne sont rien d’autre qu’un « déploiement créatif entre des personnes, dès lors que ces relations partent d’un mouvement de vie », non pas préexistant, mais constitué par une dynamique du champ relationnel.

Socialité ou sociabilité ?
Fait de société ou sociétal ?

Pas dit/pas écrit que la dispute soit inhérente aux échanges. Facteur constitutif. Ou fouettant le sang pour aviver la circulation.
Pas dit.
Pas écrit.

Musique jusqu’à deux heures du matin.
Temps des fiestas.
Jusqu’à fin mai, froid.
Depuis juin, chaud et canicule.
Approche juillet, temps des fiestas.

rose dit: à

Cela n’importe pas l’endroit où l’on meurt. Comment on meurt et ce qui se passe au moment de sa mort.
À Buenos Aires, les gens semblent peu rancuniers.
Kakemono géant avec Jorge Borgès en noir et blanc et expo constitutive de son œuvre.
Encore faut il trouver l’ entrée des musées. Tourner autour du kakemono ne donne pas droit de passage. Et puis voir l’ expo. lorsque pas un livre lu, pourquoi faire ?
Lorsque je lis une biographie, m’ intéresse bcp aux lieux et aux dates naissance, mort.
Et aux gens qui meurent où ils sont nés. Comme un cercle qui se referme sur lui- même.
La mort de mon père, renato, loin de chez lui, a été un tsunami. Deux ont été balayées par la violence de la vague. Ma mère et moi.
S’il avait mouru chez lui, rien de cela n’aurait eu lieu. Sa mort n’aurait pas entraîné ma vie entre parenthèses depuis 10 mois échus maintenant.
Avec ses p. de toubibs, qui croient tout savoir, mais ne savent rien. Le cerveau, la Jonquera pensais-je en lisant Clopine. Particulièrement les neurologues ne savent rien des mystères des méandres du cerveau.
Pas amère, ô amande, je constate.

renato dit: à

Notre mort nous appartient, rose ; c’est à peu de choses près l’un des rares moments où les autres n’ont pas à intervenir.

renato dit: à

« À Buenos Aires, les gens semblent peu rancuniers. »

À Dublin non plus, rose, pourtant Beckett repose à Paris et Joyce à Zurich. Cela dit, rien n’autorise les Portègnes à porter rancune.

christiane dit: à

@Phil dit: 30 juin 2019 à 0 h 35 min
Oui, Phil, je sais…
Ce n’est pas grave. d’autres suivent le fil des commentaires, je suis le fil de mes pensées. J’ai repris le catalogue (passionnant de l’expo). Ça c’était important.
La forme… mystérieuse quête de Gombrowicz. Elle m’est plus accessible dans l’art que dans l’écriture.
Je lis quelques commentaires (Rose, x, Gisèle)
Je retiens Borges. La bibliothèque de Babel. un lieu qui contiendrait à la fois ce qui est pensable mais aussi ce qui ne l’est pas par l’écriture, réunissant tous les livres publiés et à paraître, tous les habits du verbe et de la pensée. Et surtout le temps qui s’y éboule comme du sable, un temps infini. Le bibliothécaire aveugle de Buenos aires. « La bibliothèque infinie »…
C’était en 2012. Encore une idée de M.Court. L’artiste-graveur Érik Desmazières exposé à la BNF, galerie des donateurs.
(C’était une suite d’estampes à l’eau-forte et aquatinte évoquant la salle Labrouste du site Richelieu : « La bibliothèque » dans la bibliothèque. C’est là qu’il avait dessiné toutes ses esquisses. Il était inspiré par l’architecte Labrouste (XIXe s.) et la salle qui porte son nom. Des rayonnages à perte de vue, des galeries circulaires)
Et justement il se souvenait de La Bibliothèque de Babel, née de l’imagination de Jorge Luis Borges. Les sentiers d’un labyrinthe qui ne ressemblaient qu’à lui. Une bibliothèque sans dehors, interminable. Desmazières dessine un enchevêtrement métallique, des rayonnages vides de livres…
Borgès pensait à toutes les histoires possibles y compris celle qu’il est en train d’écrire.
Les estampes d’Érik Desmazières c’est une rêverie, celle d’une bibliothèque infinie toutes construites autour d’une figure centrale : l’hexagone. Un graveur géomètre. Un peu comme Piranèse.
Étagères vides car tous les livres étaient partis sur le site de la nouvelle BNF du site Mitterand. Une bibliothèque entièrement vide…
Il y avait quelques plaques de cuivre gravées pour lesquelles O.Rolin (encore lui) avait écrit dans Une invitation au voyage (une variation sur l’histoire des globes terrestre et céleste de Coronelli) : « il y a quelque chose de mystérieux dans ces mots : taille-douce, eau-forte, qui sonnent presque comme des oxymores. Il y a quelque chose d’attirant dans les matières qu’elle met en œuvre, le beau miroir rouge du cuivre…l’ivoire moelleux du papier…la nuit étoilée de l’encre, que quelques imprimeurs fabriquent encore selon leur propre recette. Il y a la beauté sobre des instruments… »
Des traits soyeux… oui.
Donc les livres, tous disparus sauf un :
je me souviens d’un vieux livre tout dépenaillé : le registre d’un boulanger. Une gravure inouïe, et d’un carnet de dessins.
Vertige : Si un jour les livres n’existaient plus…

Janssen J-J dit: à

Avoir tort avec bronner et géhin…, Tant qu’on a la caution de ces médiocres essayistes, on peut toujours briller en s’imaginant avoir raison contre les mandarins. Tel est le niveau du débat rdl sur le statut de la sociologie. Tourmente dans un verre d’eau chaude. Quel y serait au juste le quarteron des mandarins d’aujourd’hui, pas scientifiques, trop militants, irresponsables, sans autocritique, trop bavards, enculeurs des mouches, inutiles ?). A l’EHSS ou à l’EHESS ? Et au CDF ?

Hamlet,
J’apprécie votre honnêteté intellectuelle. Rafraichissante.

Paul Edel dit: à

Christiane,suivons le fil de nos pensées, on n’a pas souffert de la canicule à Saint-Malo. Jamais. Les blagues fusaient dans les bars : tu l’as vue toi la canicule ? Est-ce que tu l’as bien cherché ? Allez canicule, montre toi !! tu l’as acheté pour rien ton ventilo !! vite patron ! un demi avant que la canicule arrive ..!etc., etc.
Ici, dans le temps frais, brumeux jusqu’au milieu de la matinée, on retape les villas qui bordent la digue vers les Sablons ; les unes offrent un faux style basque ,d’autres plutôt anglo- normandes avec colombages , d’autres néo- gothique avec tourelles d’angle, pignons, lucarnes, encorbellements, toits Mansart ,d’autres en baies arrondies et sobres perrons de granit gris cernés d’agapanthes ou d’hortensias u de simples herbes folles, d’autres avec frises céramiques et marquises. Une villa médiévale Viollet-le duc offre un toit d’ardoise large et pentu surmonté d’une vierge anorexique en fer rouillé.
En juin, ici, on taille les haies, on tond, on balaie, on ponce, on aère, on repeint les marquises d’un vert Véronèse, on nettoie les vitres des bow- windows tachées de longues fientes de goélands, on astique les frises d’émail bleu et leurs cabochons jaune canari. Des ouvriers vêtus de combinaisons blanches, comme des infirmiers d’un hôpital psychiatrique, circulent sur un toit plat avec chalumeau et bouteille de butane .D’autres ouvriers étalent des bâches mouchetées de couleurs sur des perrons et apportent des pots de peinture pour rafraîchir une villa avec des couleurs sorbets. le propriétaire surveille tout ça, l’œil mauvais, avec un panama de planteur caraïbe.. Mais ce qui m’attire c’est une avancée vitrée avec des ferronneries gracieuses. Un des panneaux en verre cathédrale est entrouvert, on distingue, au-delà d’un fauteuil en osier,des étagères chargées de épaisses reliures cuir genre Hetzel. Sur une étroite desserte bleu ciel , une collection de coquillages bien alignés ,des bouteilles de sherry. Il y a aussi pile de 45 tours, une collection de petits volumes jaunes abimés, qui doivent être des Agatha Christie dans la collection « Le masque ». Mais il y a surtout un troublant bocal de confiture vide , poussiéreux .Son couvercle est percé de petits trous(sans doute pour laisser respirer un insecte) et ça m’ entraine vers les parages d’une banlieue lointaine, escarpée, oubliée, de ma vie :des enfants ,accroupis, isolés sur la plage déserte, ce je reconnais, sont les miens, un soir après de multiples et brèves averses, ils scrutent tous les trois avec une lampe de poche une flaque d’eau pour y guetter des crabe minuscules, et je reste figé dans la puissance illimitée que dégage le souvenir de ce monde disparu tandis que d’improbables êtres qui portent mon nom , se cachent actuellement dans des lointaines villes surchauffées du Sud de la France, et jouent aux adultes dans de bureaux climatisés…

Phil dit: à

Dear Christiane, bien sûr aucune gravité, puissante contributrice, comment faites-vous, vous l’ombre de vos nuits semble aussi occupée que celle de Richelieu.
Le blog de Pauledel brûle de son Feu Follet, aucun commentaire ne passe plus ses mal(ou)ins remparts, Drieu seul crâne avec son chat.

Janssen J-J dit: à

@ Notre mort nous appartient, rose (renato)

voilà qui va me plonger dans un abîme de perplexité pour la journée. C’est malin, vu que d’emblée, je n’en suis guère certain !

Janssen J-J dit: à

@ Ch., je trouve ce fragment de souvenir de JPA très émouvant. Pas vous ?
« Ils scrutent tous les trois avec une lampe de poche une flaque d’eau pour y guetter des crabe minuscules, et je reste figé dans la puissance illimitée que dégage le souvenir de ce monde disparu ».
Bonjour P. Edel, vous avez bien de la chance d’être au frais. Amicalement.

Marie Sasseur dit: à

Vieux vice qui consiste à détourner l’attention sur une erreur de frappe au détriment de ce que le message- de 8h18- contient.

Donc relire :

Mieux vaut avoir tort avec G. Bronner qu’irraison avec des adeptes d’un quarteron de mandarins d’un autre âge qui ont flingué la crédibilité des sciences sociales parisiano -parisiennes et gangrèné l’EHESS.

Et accessoirement le CNRSS, SS comme sciences sociales , où les sujets de recherche sont effectués dans le SEUL intérêt de celui qui les fait, la plupart du temps pour la carte de visite. J’en connais !

Marie Sasseur dit: à

D’ailleurs dans la continuité du concept cop21, voir l’inflation de travaux au ceneress qui servent à rien qu’à pomper des subventions !

Janssen J-J dit: à

Mlle Et alii entend depuis toujours persuader la rdl qu’elle « se mettrait en arrière » des milliers de liens qu’elle balance à longueur de journée, tels des rebonds savants et inspirés sur tout et n’importe quoi. Cette attitude démontrerait surtout l’immensité de ses compétences et de sa générosité pédagogirque. Elle ne parlerait jamais vraiment d’elle-même (quelle horreur !), comme si elle était aveugle au révélateur de sa « personnalité » que susciteraient pareilles décalcomanies.
Le procédé est devenu un brin fatigant, mais on lui pardonne. Il faut bien que les gens fragiles s’occupent à faire travailler leurs neurones, je comprends fort bien cela. Et il n’y a aucune de honte à lutter contre ses propres fragilités et tendances paranoïdes icite, car tout le monde en est là. Aucune honte à tenter de surmonter les tsunamis que l’on a essuyés. Chacun a ses propres résiliences, voilà ce qui compte, in fine. On s’en « sort » toustes peu ou prou, grâce à la rdl. C’est ce que n’avait pas bien compris mme Bassa, la fonction cathartique du commentarium, à la différence de Pierre Assouline qui sentit cela, d’instinct.

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