de Pierre Assouline

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Samuel Beckett, derniers temps

Samuel Beckett, derniers temps

Que sait-on de la voix de Samuel Beckett ? Rien ou presque. Les enregistrements sont rarissimes. Non qu’ils aient été perdus ou négligés, c’est juste qu’il n’en accordait pas, par principe. Ce qui condamne ses lecteurs à en rater la tessiture, le grain, les inflexions, toutes choses qui nous en auraient dit autant sur lui que le son de ses textes sur son œuvre, son rythme et sa scansion si particuliers. C’est peu dire que cette voix leur manque. Que ne donneraient-ils pour l’entendre prononcer ses fuck ! à l’irlandaise, surtout pendant le match France-Angleterre en ouverture du Tournoi des six nations dont il ne ratait pas une miette. Ne leur reste qu’à se rabattre sur les livres qui lui sont régulièrement consacrés pour espérer en percevoir un écho fut-il faible ou assourdi. Deux parmi les plus récents réussissent cet exploit quand bien même serait-ce la voix de ses derniers temps, celle d’un homme rongé par la maladie et la cécité.

Dans Le Tiers Temps (180 pages, 18 euros, Gallimard), un premier roman très enlevé (ici quelques pages à lire), Maylis Besserie, a bien écrit une fiction même si elle se nourrit de sa biographie. Elle a voulu le mettre face à sa fin, comme il le fit de tant de ses personnages. L’exercice était délicat et elle y est remarquablement parvenue. Nous sommes en 1989, il a 83 ans, plus que quelques mois à vivre et ne pèse plus que 63 kgs, sa haute taille s’étant voûtée à hauteur de 1,82 mètres. Il tombe plus souvent qu’à son tour, se redresse, tombe encore, tombe mieux… On voit passer ses familiers : sa femme Suzanne née Dechevaux-Dumesnil qui l’a précédé de quelques mois à peine dans la tombe où ils voisineront pour l’éternité à Montparnasse ; Edith Fournier, l’amie traductrice ; la veuve de Roger Blin …

Le Tiers Temps est le nom d’une maison de retraite médicalisée qui se trouve non loin de chez lui, dans le XIVème arrondissement de Paris, 26 rue Rémy-Dumoncel, du nom du directeur littéraire de Tallandier qui fut parmi les tous premiers à publier les romans de Georges Simenon. Au 36 de cette même rue, on trouvait jusqu’à il y a deux ans encore la sortie des Catacombes. Michael Lonsdale, acteur beckettissime (comédien et metteur en scène de Comédie, Pas, Catastrophe), m’avait parlé autrefois l’existence du Tiers Temps et de la présence de la vieille carcasse de Beckett, aux os extraordinairement acérés, entre ses murs, ce dont j’ignorais tout. Selon lui, il s’y était réfugié après avoir été fichu dehors de chez lui par sa femme qui ne supportait plus son état d’ébriété. Lonsdale lui rendait visite de temps en temps. Il m’avait notamment rapporté que Beckett faisait régulièrement les courses pour rendre service à un couple de petits vieux qui n’en avaient plus la force mais que, après être rentré chez lui à l’issue d’un long séjour, il continuait à faire leur marché une fois par semaine et à le leur déposer comme avant.

C’est si tentant d’imaginer un créateur se métamorphosant en l’une de ses créatures, tel un Giacometti tout en arêtes de bronze marchant fraternellement à côté de l’homme qui marche, silhouettes voûtées, tremblées et capturées par l’objectif de Cartier-Bresson. Sa personne se métamorphose alors en son personnage. Etre Beckett sans le plagier, le décalquer, le caricaturer, le pasticher ou, pire encore, le singer, un exploit pour l’écrivain qui s’y frotte. On entend de drôles d’expression telles que « Finissez d’entrer ». Ou d’autres aux consonnes fricatives. On se surprend à essayer de dire sans se tromper « Peter Piper picked a peck of pickled peppers ». Mais « souventefois », adverbe aussi ironique que désuet attesté depuis le XIIème siècle, est-ce du Beckett ou du Besserie ?

Le Tiers-Temps est écrit à la première personne. C’est moi, Beckett, qui vous parle du fond de ma nuit à l’heure de pénétrer dans les ténèbres. Un parti pris qui a réussi à l’auteure. Lamia Berrada-Berca en a choisi un tout autre : l’écrivain et dramaturge, elle l’interpelle tout le long de Et vivre, Beckett ? (140 pages, 16 euros, Le temps qu’il fait). La technique dite de l’interlocuteur distant est éprouvée depuis La Modification (1957) de Michel Butor. Elle n’est supportable que sur une courte distance, le cas en l’espèce. D’autant que l’auteure en profite pour s’interroger sur le véritable statut du « je » en littérature, différent en français et en arabe : « « je » ne casse pas le verre, c’est le verre qui s’est brisé etc ». Sa recherche de l’insondable, comme lui apparaît cet homme, ne la mène pas dans une maison médicalisée du XIVème arrondissement mais à Tanger, sa propre ville, villégiature parmi ses favorites, là où l’échalas aimait à se perdre dans les dédales du Grand Socco ou sur la plage, en remontant les labyrinthes de la Casbah, dans la patio du légendaire palace décati El Minzeh où il avait sa chambre en automne, en anonyme attablé des heures durant au café de Paris, où nul n’aurait eu l’idée de soupçonner la présence d’un prix Nobel de littérature.

Elle l’y cherche et l’y trouve dans sa solitude, ses silences, ses nulle part, tout sauf le Tanger de la Beat Generation et certainement pas celui de Paul Bowles. Sa traque est, là aussi, fécondée par tout ce que les biographies de Beckett nous ont dit de lui, à plus encore par sa correspondance (quinze mille lettres retrouvées à ce jour), mais fort heureusement, elle n’en a retenu que les chutes, les détails, les riens. Tant mieux car ils nous avaient échappé. Ainsi ce mot de Nabokov apprenant que Beckett séjournait en Allemagne afin de perfectionner son allemand :

« Se démener pour apprendre à se taire dans une autre langue, quelle absurdité ! »

On avait oublié que lorsque Jean-Marie Serreau accueillit En attendant Godot pour sa création en 1953 au théâtre de Babylone, trente cinq directeurs de théâtre l’avaient refusé avant lui. L’auteure nous invite à nous souvenir de l’importance de la musique dans le moindre de ses actes créateurs, du Voyage d’hiver de Schubert à l’origine de sa pièce Quoi où, de toute la musique qui l’aura toujours « enveloppé et installé dans une douce forme de non-être, dans un état suspendu ».

« Existe-t-il une seule raison qui explique pourquoi la matérialité terriblement arbitraire de la surface des mots ne peut pas se dissoudre, comme par exemple surface sonore de la Septième symphonie de Beethoven ? »

Soit mais ne pourrait-il le dire aussi bien des quatuors de Haydn qu’il vénère ? Cela donne envie d’aller écouter voir ce que des compositeurs ont fait du Beckett lorsqu’ils s’en sont emparés, Phil Glass avec Comédie et Compagnie, Berio avec L’Innommable, Morton Feldman avec Ni l’un ni l’autre… Rien n’est absurde comme de l’avoir confiné dans l’absurde et de l’y avoir réduit alors qu’il y a tant à creuser dans les marges, notamment dans la part burlesque de son tragique, avec le Purgatoire de Dante pour tout viatique. De ce qu’elle a trouvé dans ses lettres, Lamia Berrada-Berca a fait des isolats qui disent sa vérité. Aussi vrai que chaque fragment monologue « la cacophonie de soi ». De son père, son complice parti prématurément, il écrivait en 1933 :

« Il m’est impossible d’écrire sur lui, je peux seulement marcher dans les champs et franchir les fossés après lui ».

La fin est dans le commencement et cependant il a continué. Fin de papier, fin de partie, Hamm a le dernier mot :

« On est sur terre, et c’est sans remède » »

Naître et mourir, c’est tout un. Avec ces deux livres pleins d’éclats de Beckett, on connaît mieux sa voix. A force d’écarquiller sa langue, on l’entend autrement et il ne lui aurait pas déplu que ce fut une voix de pure fiction.

(« Samuel Beckett à Tanger » Photos François-Marie Banier ; « Beckett et sa femme Suzanne au cimetière du Père-Lachaise, photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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514 Réponses pour Samuel Beckett, derniers temps

Jean Langoncet dit: à

Ah, un rayon de soleil

Clopine dit: à

Euh, notre hôte, vos photos de Beckett, là… N’étaient-ce pas des photos volées, paparazzisées, qu’il n’aurait jamais autorisées s’il avait sur qu’on les avait prises ? Il m’avait semblé lire quelque chose de cet ordre… Et du coup, je me dis que votre article résonne un peu comme un coup de couteau dans le dos ?

Jazzi dit: à

Ah, Beckett !

rose dit: à

Il était comme ça, extrêmement mince et profil de rapace.

On le sait que ce n’est pas supportable.
fichu dehors de chez lui par sa femme qui ne supportait plus son état d’ébriété

Non aux EHPAD : ces mouroirs/pompes à fric. Non non et non.
Oui à Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversairede Jonas Jonasson.

Mourir en pleine forme de son plein gré tardivement.

L’arabe est une langue qui semble être extrêmement métaphorique.

OZYMANDIAS dit: à

Peut-être que Samuel Beckett voulait-il parler le silence, seulement le silence, tout en sachant que le silence est tout sauf muet.

Jazzi dit: à

Avec sa culotte courte, Beckett devait paraître particulièrement obscène aux autochtones tangérois !
Moi j’aurais plutôt imaginé une conversation entre Genet et Beckett dans un café de Tanger…

Jazzi dit: à

Clopine, Beckett avait donné son plein accord pour être saisi à l’improviste par François-Marie Banier. Il existe des photos identiques de lui à Paris…

Chaloux dit: à

Comme elle est élégante… et morale… On croit rêver…

rose dit: à

Jazzi dit: à

Moi j’aurais plutôt imaginé une conversation entre Genet et Beckett dans un café de Tanger

Dans le lien mis par Pierre Assouline sur ce pilleur de vieilles dames, Genet et Beckett mettent deux fois cinquantes centimes dans la même main tangéroise.
Sur la culotte courte, les anglais n’ont peur de rien. Les irlandais encore moins.

Marie Sasseur dit: à

Beckett never gave an inch. He refused to be interviewed on camera and did not permit recordings to be made of any conversations he had. He would tolerate photographers up to a point but most could only catch his serious side, a shame because when you read about his relationships with his friends a completely different man appears.

To the best of my knowledge the only ‘official’ recording Beckett ever made came about as follows: he had contacted the BBC about making a recording of Lessness and the producer Martin Esslin visited him in Paris to discuss the project. Esslin asked the author how he wanted the piece to be read so Beckett demonstrated reading with a mathematical precision in a voice devoid of colour or stress tapping his finger metronomically as he read: « Grey, everything grey, little body only upright, fallen over », etc. Esslin remembers:

And I said, ‘Sam, allow me to record a little bit so that I can tell the actors to pick up the tone.’ He said, ‘No, no I never record anything’. I said, ‘Listen, I swear to you I’ll never use this, only to play it to the actors’. And he read a few minutes of it for me and I’ve got that on tape. – ‘Martin Esslin on Beckett the Man’ in Knowlson, J. & E., (Ed.) Beckett Remembering – Remembering Beckett (London: Bloomsbury, 2006), p 150,151

Well, he did at the time. He’s since donated it to the Archive of the Beckett International Foundation at the University of Reading.

Needless to say Beckett fans have always been curious how he actually spoke. Kenneth Brecher noted that after more than fifty years in Paris he had not lost his Dublin Irish accent. What is interesting though is that when he talked to the actress Billie Whitelaw about working on the radio play All That Fall in 1957 he explained to her that the character Maddy Rooney was  »full of abortive explosiveness, » and, emphasized that Maddy had an Irish accent. She said, « Like yours, » and he said, « No, no, no, an Irish accent. » Whitelaw recalls: I realised he didn’t know he had an Irish accent, and that was the music he heard in his head. »

Many years later, when he was directing her in Happy Days – a not all that happy experience for either of them as it happens – she talks about him explaining to her how to sing the Waltz from The Merry Widow and says his voice was « quavering, weak [and] reedy ». I had always known he was soft-spoken. Alan Mandell describes it as a « wonderfully musical Irish voice with a slight lisp. » Bud Thorpe also confirms that he « lisped a bit ».

You can imagine my surprise when a friend of mine from India who I ran into onto on Facebook’s underused Beckett forum – told me about a DVD entitled Waiting for Beckett: a portrait of Samuel Beckett (1CV0001243) which included some shots of him directing. I was aware of the film but from what I’d read the dialogue had been erased and there was little else on the tape to interest me, nothing I’d not seen before anyway. So imagine my surprise when on Monday morning I got an e-mail from my friend pointing me to a short clip on YouTube of all places which he believes is from that DVD. It lasts only a few seconds; the quality is not great but the man is. It is a fascinating glimpse of Beckett in conversation. I won’t say I’ve learned anything from it but it does underline so much of what I’ve read already.

Frankly I’d be more interested in his rendition of Lessness because I’ve read in several places how well in fact he performed his own material. Anyway, for those of you interested (and with $49.99 to spare) you can buy the DVD from Global Village. In the meantime, enjoy the clip.

http://jim-murdoch.blogspot.com/2008/07/becketts-voice.html?m=1

Samuel Beckett talking about What Where, Paris 1987.

rose dit: à

Les EHPAD

Tiers temps, Paris XIV ème
154 € par jour hors dépendance, soit 4620 €/ mois.
À Sainte Maxime 3800 euros par mois.
À Digne les Bains 2500 euros par mois.

Clopine dit: à

OK, tout va donc bien. Euh… (je me rends compte que je suis chiante, m’enfin…) Jean-Marie Banier, c’est pas le type lié à l’affaire Bettencourt, condamné à ce titre, bref la quintessence de tout ce qu’on reproche à ce milieu parisien pourri de fric ? Mmmmhhhh ???

rose dit: à

Ben oui. Opportuniste et arriviste. Pilleur de vieille dame. Banier.

Clopine dit: à

D’après vous, Rose, si notre hôte utilise ses photos pour illustrer son blog, il touche des droits d’auteur, le Banier en question ?

Non, ce n’est pas une question innocente…

Allez, coucouche, Banier.

Chaloux dit: à

Tant qu’à parler morale, il faudrait peut-être s’inquiéter un de ces jours de l’aspect moral de ce genre de bouquin à la con.S’emparer de la personnalité d’un être pour en faire un roman, on ne voit plus que ça maintenant, tant la paresse romanesque s’étend, tant l’absence de talent de la plupart des candidats romanciers (même les vieux) est patente, j’en ai parlé récemment. Des lectures pour la plupart inutiles. Des lectures? Même pas. La lecture c’est autre chose.

rose dit: à

Fini une formation gratuite pour aidants qui se consacrent aux patients atteints d’une maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés.
Dois rattraper le module 1.
Se connecter sur France Alzheimer de votre département.
En bilan, leur ai dit :
-l’amour pour ma maman, Romain Gary, La promesse de l’aube.
-Avoir des troubles cognitifs et vivre normalement : Jean Paul Dubois Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon.
( la vieille dame qui sort de nuit aux 3/4 à poul dans la neige, et le gardien d’immeubles qui la ramène à son appart.)
-Mourir : se sauver de l’EHPAD et vivre Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Autobus, éléphant, la route et tout le toutim.

Nota bene : je parle de moi et de personne d’autre.
Je tache de ne pas juger. J’essaie : maisxquand j’écris Banier pilleur de vieille dame, je le juge, oui.

Chaloux dit: à

Surtout s’emparer d’un écrivain me semble particulièrement immoral, moralement sale.

rose dit: à

Clopine dit: à

D’après vous, Rose, si notre hôte utilise ses photos pour illustrer son blog, il touche des droits d’auteur, le Banier en question ?

Non, ce n’est pas une question innocente…

Clopine

Normalement, il y a des droits d’auteur. Là, je ne sais pas.
Moi, ce que je voudrai savoir, c’est si France Alzheimer est financée par les EHPAD pour ses formations gratuites.

Les mutuelles financent, mais les EHPAD ?

rose dit: à

On n’a oas pensé cela de Daoud lorsqu’il s’est emparé de Daoud.
C’est une façon de revendiquer une parentèle.

rose dit: à

Pardon.
Lorsqu’il s’est emparé de Camus.

Clopine dit: à

Rose, vous n’avez pas été la seule à le juger, Banier, et il a été condamné. Bien sûr, tout le monde sait le nombre d’innocents condamnés par erreur, mais pourtant… Il me semble qu’en l’espèce, Banier avait largement les moyens de se payer les meilleurs avocats… De bénéficier d’une attention parfaitement soutenue… Bref, sa condamnation s’appuie tout de même sur des attendus précis…

Bon, maintenant je vais continuer d’être chiante jusqu’à l’odieuserie.

Imaginons que notre hôte ait illustré un de ses articles d’une chanson de Noir Désir, ou d’un poster de Weinstein avec marqué dessus « Harvey je t’aime » ?

Je dis ça, je dis rien…

Serai-je la seule, une fois de plus ? Une fois de trop, sans doute, m’enfin ?

Chaloux dit: à

D’autant que les zoteurs -tout sauf des écrivains- qui sont la proie de ce genre de mauvaises habitudes sont des troisièmes couteaux.

Clopine dit: à

Bon, nous savons d’autre part le prix de l’amitié, pour notre hôte. (marronniers réguliers pour Nathalie Reims, visites aux alités, soutiens moraux de toute part.) L’hypothèse d’une amitié lointaine (sur les bancs de Janson de Sailly ? Dans les dîners mondains ?), qui à la fois accablerait mais justifierait notre hôte, n’est-elle pas à retenir ?

Dans le sens : je sais que ce mec est condamnable -et condamné !, pour des faits moralement répréhensibles. Je sais qu’il représente à lui seul une classe de « créatifs » relativement imbuvables, fréquentant la « haute », la lie de toute société : le pognon, d’abord. Je sais tout ça, mais vous savez, c’est aussi un vieux pote…

Ca n’excuserait pas, mais ça permettrait de comprendre.

Ou alors, faudrait m’expliquer de quoi il retourne, exactement…

christiane dit: à

Billet émouvant. Je pense souvent à lui en descendant la rue Rémy-Dumoncel et en remontant l’allée qui porte son nom menant au Parc Montsouris. Avait-il assez de force pour y marcher et aller s’asseoir sur un banc sous un arbre ? Sa voix, oui… on aimerait qu’il en reste une empreinte.
Son neveu, Edward Beckett, avait pour le 100e anniversaire de la naissance de Samuel Beckett, participé au « Festival Paris Beckett 2006/2007 » par un texte émouvant où il rapporte les consignes que Samuel Beckett donnait pour la mise en scène de En attendant Godot :
« Entre telle et telles répliques, Vladimir va se mettre devant l’arbre… Quand Pozzo entre en tapant sur Lucky, il fait un grand tour de la scène… »
Et il ajoute plus loin dans son article :
« Finalement, tous ces grands auteurs, ils sont tous à la même table, ils discutent entre eux. Pinter par exemple, est à la même table que Beckett, que Thomas Bernhard, Molière, Strindberg… Ils discutent et ils disent : « Moi, j’ai pris la scène comme ça, toi, comment tu l’aurais prise ? »

Nul doute que je vais lire ce livre Le tiers Temps de Maylis Besserie.
Très beau livre aussi permettant de lire les lettres de Samuel Beckett à Bram Van Velde et à Marthe Arnaud.

rose dit: à

Alors qu’à Marseille, les EHPAD, c’est la vie de château
https://bastide-saint-jean.com/fr/photos
La gloire de mon père, dcd, Le château de ma mère, qui affirme vertement « la maison de retraite ? Hors de question ».
Ai vu cela avec mon avocate, on peut sortir une personne d’un EHPAD, s’il n’est pas d’accord pour y être.

Un m’a raconté, il y a deux jours, son père, qui hurlait : on l’envoyait à l’hôpital psy. On l’assommait de barbituriques. On le ramenait dabs sa laison de retraite.
Mon voisin, entré de force, silencieux, a mis un mous à clamser.
Non aux EHPAD.

Clopine

La rançon de la gloire. Banier a été condamné, il vot comme avant, pété de fric, une partie celui de Bettencourt.

Vais me connecter sur Beckett.
Assez dit sur les Ehpad. Juste surprise récemment, de la rencontre avec deux jeunes femmes, superbes, directrices de ces etablissements.

Clopine dit: à

D’autant que, si je peux me permettre, ces photos des « derniers temps » de Beckett sont nulles à chier. (et je côtoie suffisamment des photographes pour avoir quelques arguments à avancer pour asseoir mon opinion, bref).

Car il faut savoir que Beckett a eu cette chance, si rare : sa vieillesse n’avait pas détérioré sa beauté, non, elle l’avait augmenté. Pas celle de son corps réduit à un fil, non. Mais celle de son visage, dont les rides ressemblaient à celles du sable, sur l’estran.

Cette beauté burinée, ce temps qu’on pouvait mesurer en passant son doigts sur les pleins et les déliés de ce visage, ont été captés par quelques photographes…

Et, sur un sujet pareil, préférer les (presque) polaroïds façon paparazzi d’un Banier, vous avouerez…

Si en plus l’autre triste sire en tire du profit !

Aïe !

rose dit: à

un an à clamser, mon voisin.
D’ordinaire tu mets dans les six mois pour clamser. Ma tante quinze jours, entrée de force aussi. Harcelée jusqu’à ce qu’elle dise oui.
Je juge.
Mère la morale, rose, dégoûtée par le traitement réservé aux vieux.

renato dit: à

Est-ce que le droit serait une opinion ? Ici sans doute, ce qui révèle un niveaux de civilité plutôt bas et pas de conscience démocratique du tout.

rose dit: à

Clopine

Échange de bons procédés, copinage, renvoi d’ascenseur. C’est commun.

En photo de Beckett, en N&B, l’ai vu enfant, à Dublin, dans les bras mais aux genoux de sa mère, dans la belle propriété familiale où il est né. Il devait avoir 8 à 9 ans.

Chaloux dit: à

asseoir mon opinion

C’est ça.

Assois ton opinion et dis lui de se taire.

Claudio Bahia dit: à

 » : Bon, maintenant je vais continuer d’être chiante jusqu’à l’odieuserie.

Imaginons que notre hôte ait illustré un de ses articles d’une chanson de Noir Désir, ou d’un poster de Weinstein avec marqué dessus « Harvey je t’aime » ?

Je dis ça, je dis rien…

Serai-je la seule, une fois de plus ? Une fois de trop, sans doute, m’enfin ?

Clopine, vous pourriez traduire, « une fois » pour ceux qui pas bien beaucoup parler français.

closer dit: à

JB, tu nous a raconté des bobards…Il existe déjà des « Goût de » personnages historiques. Je suis tombé sur le goût de Marie Antoinette à la FNAC. On peut ajouter le goût de Louis XIV et celui de Napoléon!

Je reconnais que De Gaulle, après Jeanne d’Arc témoigne d’une belle continuité.

christiane dit: à

Chaloux,
vous écivez : « S’emparer de la personnalité d’un être pour en faire un roman, on ne voit plus que ça maintenant, tant la paresse romanesque s’étend »

Je pense à la collection « L’Un et l’autre » (Gallimard) où des écrivains écrivent la vie des autres, souvent des écrivains, des artistes, « telles que leur mémoire les invente ».
Une sorte de dialogue imaginaire entre l’auteur et une per­son­na­lité par­ti­cu­lière qu’il évoque dans une fiction mais une quête sincère de l’autre, des « rêveries biographiques ».
Quelques titres qui m’ont enchantée :
Roger Grenier. Regardez la neige qui tombe (Tchekhov)
Pierre Michon. Rimbaud le fils
Michel Schneider. Glenn Gould Piano Solo
Guy Goffette. Verlaine d’ardoise et de pluie
La Grandeur de Jean-Michel Delacomptée (Saint-Simon)
La Chair et l’oiseau ; vie imaginaire de Paolo Uccello de Jean-Philippe Antoine
Christian Bobin. La Dame blanche
Regarde de tous tes yeux, regarde ! (Jules Verne) Jean Yves Tadié…

christiane dit: à

OZYMANDIAS dit: « Peut-être que Samuel Beckett voulait-il parler le silence, seulement le silence, tout en sachant que le silence est tout sauf muet. »
OUI.

rose dit: à

vous cliquez sur la flèche de droite de no image available, vous avez un grand portail, vous cliquez une seconde fois, vous avez le plan d’architecte de la maison natale de Beckett à Dublin.

Chaloux dit: à

La collection « l’un et l’autre » n’a rien à voir avec le rapt littéraire du romancier qui met les pieds dans le plat. Ce sont des récits. Delacomptée a très bien réussi dans le genre, comme, hors collection, Cabanis avec son Michelet. Les livres des grands lecteurs ont évidemment leur place dans une bibliothèque et elle doit être grande, ils comptent parfois parmi les trésors de la littérature.
(Je n’oublie pas dans la collection « L’un et l’autre » le bouleversant Pauvre Bouilhet de Henri Raczymow qui instruit très intelligemment le procès de Flaubert).
Mais il peut y avoir des exceptions. J’ai acheté tout récemment un petit livre sur la Castiglione, paru chez POL. J’ai feuilleté et trouvé des remarques intéressantes. L’exposition de Nathalie Léger, 9 euros. Cela semble davantage un récit qu’un roman.

Marie Sasseur dit: à

De la biographie à la fiction : la création littéraire au risque des droits de la personne Nathalie Mallet-Poujol Dans LEGICOM 2001/1 (N° 24), pages 107 à 121

https://www.cairn.info/revue-legicom-2001-1-page-107.htm

« … Au fond, qu’est-ce que je cherche ? Je n’en sais rien. Longtemps l’homme Rollebon, m’a intéressé plus que le livre à écrire. Mais, maintenant, l’homme… l’homme commence à m’ennuyer. C’est au livre que je m’attache, je sens un besoin de plus en plus fort de l’écrire […] Lents, paresseux, maussades, les faits s’accommodent à la rigueur de l’ordre que je veux leur donner, mais il leur reste extérieur. J’ai l’impression de faire un travail de pure imagination. Encore suis-je bien sûr que des personnages de roman auraient l’air plus vrais, seraient, en tout cas, plus plaisants. »
»
J.-P. Sartre, La Nausée, Gallimard, 1938, collection Folio n° 805, 1972, p. 29-30 

« … D’un coup, il suffisait qu’un lecteur le parcoure, ce prétendu roman, et nous n’avions plus de secrets pour lui, ce qui, pour vous donner une idée de ce que l’on ressent, ressemble à ces cauchemars où l’on se retrouve au milieu d’une foule dans le plus simple appareil, sans autre possibilité que ses bras pour se couvrir. Car ce n’est pas d’avoir maquillé Campbon en Random et Riaillé en Riancé qui y changerait grand-chose. Personne ne fut dupe. »

J. Rouaud, Sur la scène comme au ciel, Les éditions de Minuit, 1999, p. 29

christiane dit: à

Merci, Chaloux pour celui-ci que je ne connais pas « dans la collection « L’un et l’autre » le bouleversant Pauvre Bouilhet de Henri Raczymow qui instruit très intelligemment le procès de Flaubert. » et votre avis.

La liste de Marie Sasseur me donne le tournis : 700 titres !

Renato, ce « rire » de Beckett est splendide !

Rose, rien compris à votre lien…

Chaloux dit: à

C’est une réédition. Tout le monde a dû le lire ici sauf moi.

rose dit: à

christiane

vous avez un lien avec pas d’image ; vous cliqsuez quand m^zeme et il y a l’image, hihi huhu ahaha

rose dit: à

vous cliquez quand même sur la flèche de droite et hop, l’image

rose dit: à

Samuel Beckett est né à Cooldrinagh, la maison de famille, dans la banlieue de Dublin nommée Foxrock, un vendredi saint (good friday) le 13 avril 1906.
Cette date est acceptée unanimement de manière internationale comme étant le jour anniversaire de Beckett, parce que c’est le jour sur lequel il a dit qu’il était né.
L’authenticité de cette date a, pourtant, été questionnée due au fait que la déclaration de son acte de naissance est datée un mois plus tard.
Comme sa naissance ne fut pas enregistrée par son père jusqu’au 14 juin 1906, deux mois après l’accouchement, c’est comme s’il avait entré par erreur le mois de mai, au lieu de celui d’avril.
Beckett lui-même ne nous a laissé aucun doute, il se rappelle de l’évènement :
« Tu es né un vendredi de Pâques, après un long travail.
Oui je me souviens.
Le soleil venait de plonger derrière les mélèzes.
Oui, je me souviens ».

in Compagny, pages 46,47

Jean Langoncet dit: à

(Une bonne âme pour partager une recette de pâte à crêpes, vite fait bien fait ? Le temps presse et elle doit paraît-il reposer quelques heures avant de donner le meilleur d’elle-même.)

rose dit: à

Cette année, c’est du pur hasard, Pâques sera un 15 avril. Donc c’est une date d’anniversaire pour Beckett qui est né un vendredi de Pâques, un 13 avril.

Nous sommes immensément chanceux.

nota : je pose une hypothèse. Non. Je ne la pose pas. Je n’en sais rien.

Soleil vert dit: à

Nous sommes immensément chanceux.

Aujourd’hui (il est 00:05) : date palindrome

Les métaromans ; Dan Simmons par exemple. « Hyperion » dans sa première partie est une réécriture des « Contes de Canterbury », « Les forbans de Cuba » met en scène un Hemingway chasseur de nazis à Cuba.

Soleil vert dit: à

L’œuvre de René Reouven aussi.

rose dit: à

02/02/2020
Soleil vert
0h16

Pablo75 dit: à

Samedi, 1 février 2020 0h53 (en réalité dimanche-2)

Sa voix, oui… on aimerait qu’il en reste une empreinte.
christiane dit

Samuel Beckett’s voice from Prix Italia acceptance speech (1959).
https://www.youtube.com/watch?v=2AMWFsrcW-w

Pablo75 dit: à

Beckett était très mélomane, c’est vrai (il jouait du piano en amateur). Mais comment lui pardonner le fait qu’il n’aimait pas Bach (comme en poésie celui de ne pas aimer Rilke)?

Pablo75 dit: à

Je ne sais plus du tout qui est Maurice Desborels, (peut-être un inconnu…)
christiane dit

Relis les preuves que j’ai donné sur ce fait, comme celle-ci:

« JC, mon ami, vous savez pourquoi Maurice Desborels ? parce que les Borels c’est le quartier où j’ai grandi à Marseille… »
puck dit: à

Ou les extraits de son « roman » qu’il a donné ici il y a quelques mois avant d’annoncer son premier faux départ et la présentation qu’il en a fait.

Ou les plus de 400 commentaires qu’il a laissés dans le forum du site de son éditeur Atramenta, dans lequel il radote sur les mêmes thèmes qu’il l’a fait ici sous son pseudonyme hamlet et avec le même ton.

Il n’y a aucun doute que Maurice Desborels est le Pétomane.

Par contre, il y a beaucoup plus de doutes sur le fait qu’il puisse avoir ici d’autres pseudos. Par exemple, « x » et lui apparaissent très souvent ensemble après plusieurs jours d’absence et se défendaient toujours mutuellement.

Quant à la possibilité qu’il soit encore un avatar de « D. » (en plus de Delaporte et Ozymandias-Carmen, et quelques autres) c’est aussi possible.

rose dit: à

Cela devient très compliqué.

rose dit: à

Pourtant, je crois pouvoir dire qu’il n’y a rien de plus intéressant qu’un échange avec un autre que soi.
Alter pas forcément ego.
Quoique l’on parle parfois de soi, en spécifiant par ex. ce que l’on ne veut pas revivre pck on en a compris les conséquences.
Les autres me paraissent plus importants que soi-même. Comme le monde extérieur entraperçu par la fenêtre ouverte, même si l’intérieur est cosy et comporte trois pianos à queue.
Ai lu sur le blog de lucien bergeret un texte sur Gaudi écrit par Raymond Carr de la république des Lettres (quid ?) démontrant comment on peut passer à côté d’un génie de l’architecture, et, 25 ans après ce tombereau d’injures, la Sagrada familia est en passe d’être finie, ce qui prouve l’inanité des propos écrits par Carr.

rose dit: à

C comme si je me nommais rose Dendoume, pck c le quartier que j’ai choisi à Marseille alors que je suis Deschartreux.
Très compliqué.
Néanmoins, vous êtes très cultivé.

christiane dit: à

Pablo entendre la voix de Samuel Beckett, regarder ses mains alors qu’il donne des consignes aux comédiens, puis le voir marcher dans une rue de Berlin (suite automatique du premier lien) c’est un immense cadeau, bouleversant, d’une force incroyable. Je n’avais jamais entendu sa voix, ni vu ses images filmées et suivi sa démarche fluide, élastique ou observer quelques rares minutes cette façon qu’il a de sculpter ses paroles et ses intentions avec des gestes de main dignes du mime Marceau. Un merci ému. Quel cadeau !
Quand à ce roman et son auteur (« Antimatière »), j’ai été troublée en le lisant d’y découvrir soudain des paroles du blog, des présences dont vous. C’est comme un rapt d’une réalité plaqué dans une fiction. La romance qui entoure ces « prélèvements » en devient presque superflue et j’ai été beaucoup moins attentive en lisant la deuxième partie du roman.
Mais toutes ces pages où le blog est copié-collé ainsi que l’approche du personnage d’Ulrich de l’HSQ de Musil, ou encore le rapprochement entre les personnages de T.Mann de « La Montagne Magique » et ceux comme « coincés » dans la bulle de l’espace-commentaire du blog m’ont impressionnée. Sans vous et les détails que vous aviez donnés de ce roman, je serais restée complètement hors de cette création.
Maurice Desborels… hamlet… des personnages dignes d’un songe qui traverseraient un écran virtuel, le temps d’un livre…

christiane dit: à

Renato,
quelle beauté cette musique (Beethoven – Piano Trio in D major, Op. 70 No. 1 « Ghost ») et quelle présence que celle de Jacqueline du Pré la violoncelliste dans ce trio ! Regard fascinant.
Dans le lien offert par Pablo : https://www.youtube.com/watch?v=LtMUL0aDFO8
La musique de fond, toute légère, est également de Beethoven (Sonatine pour mandoline en C-mineur).

christiane dit: à

rose dit: « son amour/absence d’amour pour Lucia la fille de Joyce »…
Lien surprenant… Le hasard est source de grandes passions. Beckett, secrétaire de Joyce…
(On voit, effectivement, comme il voit mal dans le petit film Beckett dans une rue de Berlin, (remis en lien pour Renato) quand assis, il cherche à lire le journal l’approche très près de ses yeux.

rose dit: à

Christiane

Lorsque nous avons parlé de Joyce, avant Francis Bacon je crois bien, nous avions évoqué Lucia, qui a passé sa vie à l’âge adulte dans un hôpital psychiatrique.

Ce qui me stupéfie, chez Beckett, est sa modernité. Né en 1906.

Marie Sasseur dit: à

Exemple de biographie romancée

« Troisième lecture d’un roman de Michel Bernard et me voilà encore sous le charme. Pourtant, je me suis d’abord interrogée sur l’originalité du sujet : qu’est-ce qu’on peut bien écrire aujourd’hui encore sur Jeanne d’Arc qui n’ait déjà été écrit ? Peut-elle être encore un sujet de roman ? Pire : pourrai-je m’intéresser au sort de cette bergère illuminée rattrapée sur le tard par l’Eglise ? Si vous aussi vous doutez, n’hésitez donc pas à lire Le Bon coeur, pour Jeanne qui n’est pas ici une bergère illuminée, mais aussi pour la plume de Michel Bernard qui me charmerait même s’il me racontait le bottin…

On connaît le contexte : le royaume de France aux mains des Anglais, l’armée française aboulique depuis Azincourt, le Dauphin impuissant, terré en son château. On connaît la donzelle, cette Jeanne aux voix divines, la simple bergère soi-disant élue par Dieu. Les croyants ont certainement plus de facilités et de penchants à comprendre ce destin hors normes, la foi pallie l’incompréhension. Rationalistes et athées prônent la folie, l’hystérie ou quelque autre désordre mental bienvenu.

C’est que Jeanne reste un mystère. Comment cette gamine a-t-elle convaincu le roi de France de la suivre ? Comment a-t-elle pu gagner la confiance de l’armée française, de ces Jean de Metz, Baudricourt, Bertrand de Poulengy, Jean d’Aulon, Jean d’Alençon, Gilles de Rais (!)… la liste est longue de ces hommes de guerre, pas un ramassis de femmelettes, qui font confiance à la bergère… Pourquoi ? Ils ne sont pas les seuls et avant même sa première entrevue avec le gentil dauphin, le peuple l’acclame et la soutient. Elle soulève tous les enthousiasmes. »

http://yspaddaden.com/2018/10/05/le-bon-coeur-de-michel-bernard/

renato dit: à

Spend the years of learning squandering
Courage for the years of wandering
Through a world politely turning
From the loutishness of learning
.

Gnome, — 1931 ou 1934 —

rose dit: à

Nous sommes le 2 février 2020, il est 8h54.
Je vous présente ma maman, Emma, qui participe à l’atelier Cord’âges à Poitiers dans des liens intergénérationnels.

https://m.facebook.com/165007424346007/photos/a.165026631010753/578576986322380/?type=3&source=54
Elle a le pull rose pâle avec des fils argentés et elle regarde un spectacle qui la fait rire.
Elle va bien et elle passe une journée par semaine en accueil de jours à l’hôpital de Poitiers.

Je l’ai vécu que c’était très difficile, mais je ne savais pas que nombre de structures se mettaient en place pour aider les aidants, c’est à dire les soulager.
D’ailleurs, si je veux être honnête, je n’y ai pas même songé que je pouvais être soulagée tout en tenant ce rôle difficile d’aidant.

rose dit: à

C’est en cela que je suis curieuse des hommes par ce qu’ils ont d’inédit par rapport aux femmes.
Hier soir, ce matin à vrai dire et tardivement, me suis endormie en pensznt à Beckett, qui a quitté mère, père, frère aîné, avec qui il vivait une belle complicité, amis, de collège, de lycée, de Trinity Collège * et il a largué les amarres, mis le cap sur la rue d’Ulm où il a été embauché. Et hop, pas de retour au bercail.

* Trinity collège, les deux premières années, ce n’était pas terrible. Il semblerait qu’à 20ans, il se soit réveillé et ait montré quelque talent.
Pas avant.
Il n’y a pas d’âge.

Marie Sasseur dit: à

« Loin de les faire fuir, le Brexit, qui s’est concrétisé vendredi 31 janvier après trois ans et demi de tergiversations, semble au contraire réveiller l’envie de nombreux Britanniques de s’installer en France. Depuis cet automne, les sujets de Sa Majesté se remettent en effet à acheter des maisons dans la campagne tricolore.

 « Ils étaient historiquement les plus gros acheteurs sur le marché des non-résidents, qui représente environ 5% des biens immobiliers vendus chaque année en France, jusqu’à ce que les Belges leur passent devant après le vote en faveur du Brexit en juin 2016. Ce référendum a effectivement marqué un coup d’arrêt car, comme toujours en économie, le manque de visibilité bloque les acheteurs », explique à LCI Brice Bonato, co-fondateur de Sextant, un réseau de conseillers immobiliers spécialisés dans la vente de biens en France auprès d’une clientèle internationale, essentiellement britannique. »
Lci

renato dit: à

P.S. au post Gnome, — 1931 ou 1934 —

SB dimissionné du Trinity College fin 31 c’est en cette occasion qu’il écrit Gnome — publié par le Dublin Magazine en 34 — inspiré par le Wilhelm Meisters Lehrjahre de Goethe.

rose dit: à

Et puis la voici autour de Noël, Emma, ma maman

https://m.facebook.com/165007424346007/photos/a.165026631010753/557653085081437/?type=3&source=54

J’espère que vous la trouverez aussi jolie que ce que je la trouve, moi. Elle n’est pas seule. Elle vit chez mon frère. Elle n’est pas malade car ses troubles cognitifs sont directement liés à la sénescence : c’est cependant une maladie dégénérative qui, comme son nom l’indique, peut empirer. Ses hippocampes sont touchés.

Janssen J-J dit: à

@ il n’y a rien de plus intéressant qu’un échange avec un autre que soi (rose).

oui, est c’est passionnément démontré dans Solénoïde, cet immense roman baroque du roumain Mircea Cartarescu. C’est le monologue intérieur de Virgil qui s’adresse à son double, Victor, depuis les souvenirs de sa vie intra-utérine en 1955 jusqu’à aujourd’hui (il a l’a^ge de son auteur, 64 ans). Son double est mort à l’âge d’un an, et la mère a éduqué l’enfant comme une petite fille. Quoiqu’hétéro, la vision de son monde étrange et solitaire est entièrement « féminine », ce qui me parait constituer la première originalité du roman inaperçue par les critiques (: un écrivain raté qui par chance, imagine ce qu’il n’aurait jamais pu raconter de sa vie intérieure à son double féminin, s’il avait connu la célébrité). C’est la prouesse et la promesse du pavé : le personnage en lévitation, fréquemment hors de lui-même et de son enveloppe corporelle, tutoie le narrateur bien réel, qui se montre comme « un pauvre type ». Il sonde et explore les souffrances de sa jeunesse maladive, la violence de son éducation scolaire à l’athéisme, la tristesse de la ville la plus laide au monde, l’insolite de ses rencontres et liaisions avec des profs de lycées sadiques et bizarres, felliniennes en diable dans leurs attitudes et apparences girondes et castratrices. Il retrace des pans entiers de la vie de célébrités inventées ou réelles de Bucarest, oubliées de l’histoire du pays, ironise sur une secte de sympathiques illuminés luttant contre le scandale de la mor; les piquetistes… Il finit par accepter l’idée d’engendrer une petite fille à son insu, alors que, mort vivant, l’idée de la reproduction lui fut toujours étrangère et extravagante. Car il connut aussi des orgasmes célestes en lévitation, houlà, d’un érotisme torride même, et là, on ne peut s’empêcher de le jalouser un brin… Ouf, le tableau n’est pas si sombre, comme parfois… dans le Procès, où K. ne résistait pas toujours à l’appel de la lubricité, n’est-ce pas !
On sort donc de ce long tunnel kafkaien oppressant, comme un termite ou un sarcopte de l’obscurité, pour enfin accèder à une lumière… Celle de la vie, qui sait, ou peut-être, du mystère de la mort.
Je vous assure, chères amies, un roman ardu (hard), mais si on avez du temps à perdre, vraiment, il faut.

@ Merci @ SV, pour nous avoir permis de passer ce moment de SF avec vous sur la chaine précédente. Oui, vous avez assez prouvé la noblesse d’un genre dont la RDL n’avait point à rougir et était peu accoutumée à s’y coltiner… Et merci également @ Ch. pour la description de la cambuse de Proust, via Cocteau et de nous avoir rappelé l’origine du titre « la difficulté d’être » (Fontenelle). Je l’avais lu à 17 ans mais gardé nul souvenir… comme bien des lectures que je ne comprenais pas, car j’étais hélas trop jeune. Je lisais tout ce qui me tombait sous la main, à l’instinct, il m’en est resté comme une attitude d’anarchie, insoucieuse de savoir spontanément classer les « genres » littéraires selon un système de hiérarchies prétendument légitime. Sans doute un handicap dans la vie littéraire plutôt consensuelle de la RDL, une chance insigne dans ma vie professionnelle « non littéraire », jamais désarçonnée par la libre passion de découvrir la diversité des imaginaires sans grands préjugés, simplement mue par le plaisir d’une insatiable curiosité aux autres. Bonne journée (ce soir, je raconte le roman roumain à mon cercle, j’avais besoin de réviser mon oral roumain par ces qq notes, je vous en offre la primeur. Bises à tous erdéliens cobayes à leur insu, et voui – 2.2.20, 9.15)

Alexia Neuhoff dit: à

Je ne m’explique pas ce besoin de projeter ici cet album de famille (authentique ou pas). Le droit à l’image existe. La personne offerte à cette publicité a-t-elle donné son autorisation ?

Janssen J-J dit: à

Votre maman est très belle, elle ressemble à la mère de Marie-Laure. Elle est blonde, a l’air très heureuse malgré son veuvage, elle surtout la chance de vous avoir comme fille aidante. Oui, on comprend que vous soyez fière de nous faire partager son intimité. A Poitiers, j’espère qu’elle pourra aller se promener sur les berges de la Gartempe et faire des excursions jusqu’à Ligugé. Mine de rien, le Poitou reste une belle province souvent négligée. Pace !

Jazzi dit: à

Elle est toute belle, toute frêle et toute blonde, Emma, rose !

Janssen J-J dit: à

@ A. N., ne dites pas cela ! Vous ne savez pas à quelle pulsion exhibitrice correspondt le mise en ligne de ces images. Après tout, c’est l’intention de rose qui compte et qui demande à être sondée, pas la représentation des personnes (qui peuvent ne pas être celle que l’on nous dit). Et puis les mages de cet ehpad circulaient déjà sur les « réseaux sociaux », non ?…
Cela dit, vous posez là sans soute un vrai défi à Beckett. Merci de le poser… Mais moi, je rebondis sur la pulsion spontanée de notre amie internaute. Je crois la comprendre. Elle n’a personne d’autre à qui parler de sa maman sous un angle aimant. Et son besoin de consolation est… (Dagerman)
Je peux me tromper bien sûr, mon parti pris n’est pas celui du voyeurisme (une attitude qui ne veut plus rien dire ici désormais). Non, c’est plutôt celle de la compassion spontanée.
Et je sais toutes les limites d’un protocole compassionnel, croyez-le bien, Alexia N.

rose dit: à

Jazzi, Janssen JJ,

C’est ma maman.
Elle a toujours été mince, et maintenant elle est menue : elle a perdu 5 kg en 5 mois. Du 42, elle est passée au 40 : nous avons dû rétrecir tous ses pantalons une couturière et moi.

Elle est jolie comme un coeur. ❤
Tu te souviens jazzi quand elle m’a dit qu’elle voulait trouver un amoureux pck elle refusait de vivre seule.😅. Pour trouver un amoureux, s’agit d’aller danser.

AN Ces photos sont publiques sur Cord’âges.
Lorsque je vivais à Marseille, je lui demandais systématiquement avant de vous parler d’elle.

Envers une personne âgée la première chose c’est la respecter.

renato dit: à

Drôle, des référence relatives aux biographies de SB ne passent pas !

christiane dit: à

Pablo,
j’ai continué à réfléchir en dormant. Cela me repose. Je délègue à mon cerveau en stand-by dans le sommeil, en toute confiance, mes problèmes en suspens surtout en ce qui concerne les contacts explosifs entre réel et fiction. Au réveil mes pensées sont plus nettes comme ce toit lavé par la pluie se met à luire dans le matin.
Alors voilà, je n’ai aucun souvenir d’avoir lu cette conversation entre JC et Desborels sur ce blog, ni les autres citations dont les extraits du roman, ni bien sûr les 400 citations sur le forum du site de l’éditeur.
Le blog de Passou étant privé de date, d’heures, de retour à d’anciens billets, impossible de situer ces citations, de les vérifier.
C’est vous qui avez dévoilé avec insistance cette collision entre hamlet et Desborels.
De plus, Sasseur, la fine mouche, a souvent joué avec les lettres du pseudo hamlet (« être ou ne pas être »…) et nous offre sur cette page outre la tomate de Gilbert Sorrentino (lien) des citations fort intéressantes de Sartre et de Rouaud, s’adresse à « Maurice » avec une douceur inaccoutumée : « Maurice, bonsoir
J’ai lu ton conte de fadet, fada, très modianesque sur la contrebasse. Alors, moi je préfère le violoncelle. » et ce matin « Maurice, Bonjour » avant le lien qui permet de retrouver l’auteur (décédé en 2006) de Salmigondis(« Mulligan stew »), un roman inclassable, qui agit «comme une parésie» et «embrume les esprits avant de les rendre fous», contenant des listes, des digressions,des références littéraires enfouies : confidences d’un homme au bord de la folie… dont hamlet me déclinait les mérites alors que j’évoquais un autre Sorrentino (cinéma). On le dit intraduisible, j’ai quand même tenté l’achat (éditions cent pages), offert avec un marque page étrange : le bas d’un visage (le haut étant offert à la dernière page !
Le livre commence par une lettre de l’éditeur fictif harry white qui se désole de ne pouvoir se lancer dans l’édition du manuscrit, qu’il juge superbe, remarquablement construit et abouti.
Au passage cette aventure me rappelle deux tentatives de publication « Hyrok » de Nicolaï Lo Russo, et « Leo Nemo – l’éternité roman »(annaorlova) dont le blog a disparu avec tous les blogs chapeautés par le Monde . 13 223 lectures… Un auteur virtuel… un roman qui n’en est pas un… une infinités de narrateurs…
« L’espace et le temps comme ce livre n’ont ni commencement ni fin… longtemps le mot fin aura été le mot de la faim, l’aventure de mon âme se sera achevée comme ça par ce mot le mot fin le
mot de la faim. »
http://www.inlibroveritas.net/oeuvres/10978/l-eternite

Tout cela remet ma machine d’exploration en marche… Une personne peut avoir une apparence et être autre, surtout ici « Elle n’était pas sa femme mais il savait qu’elle l’était », pense Sam, un des personnages.
Sorrentino, aime ces êtres en panne de consistance… comme Musil… comme hamlet… Comme Maurice Desborels.
Alors qui est Job dans « Antimatière » ? et Yorick ? et Maurice Desborels ? et hamlet ? etc.
Pourquoi, Pablo,nous avez-vous conduits là, au seuil de ce livre, en jouant d’une bataille rangée mémorable sur ce blog ? et là je m’en souviens…
Merci encore pour les liens Beckett.

rose dit: à

Janssen JJ

Merci

anssen J-J dit: à

@ il n’y a rien de plus intéressant qu’un échange avec un autre que soi (rose).

oui, est c’est passionnément démontré dans Solénoïde, cet immense roman baroque du roumain Mircea Cartarescu. C’est le monologue intérieur de Virgil qui s’adresse à son double, Victor, depuis les souvenirs de sa vie intra-utérine en 1955 jusqu’à aujourd’hui (il a l’a^ge de son auteur, 64 ans). Son double est mort à l’âge d’un an, et la mère a éduqué

Merci Janssen JJ

Lorsque vous nous racontez un livre cela s’avère palpitant. À vous lire, ai cru comprendre qu’effectivement vous n’avez pas choisi, restreint en un genre littéraire, et je geux bien être prise comme cobaye avant votre grantoral de ce soir.

OZYMANDIAS dit: à

Rose,
Madame votre mère est radieuse d’esprit et lumineuse d’âme, son sourire traduit bien cette béatitude qui embellit tout son être.
Merci.

rose dit: à

Christiane
christiane dit: à

Pablo,
j’ai continué à réfléchir en dormant. Cela me repose. Je délègue à mon cerveau en stand-by dans le sommeil, en toute confiance, mes problèmes en suspens surtout en ce qui concerne

Je n’ai pas suivi ces divers aléas qui vous ont conduit là, à ce livre d’Antilatière de Maurice Desborels, uncquartier de Marseille..
Ai écouté le lien sur la tomate qui portexsur une dispute imbécile de couple.

Marie Sasseur dit: à

Maurice aime beaucoup les tomates.

christiane dit: à

Ah, j’oubliais « Salmigondis » de Gilbert Sorrentino a été traduit par Bernard Hoepffner en 2007 pour les éditions cent pages.
Une loupe est indispensable pour le lire…

rose dit: à

Merci Ozymandias.
Un temps, c’est vrai, j’ai connu la sensation de ne pas vouloir la partager et de la garder toute à moi. Pour moi.
Consciente de la gloutonnerie que cela supposait et de la fermeture inhérente, j »ai changé radicalement d’avis..Et, comme je vous aime beaucoup, les erdéliens, mes potes, je partage ma maman avec vous. ❤

christiane dit: à

Rose… Rose… Rose…
des photos de votre mère, ici ! on en reparlera, ailleurs…

rose dit: à

suivi ces divers aléas qui vous ont conduit là, à ce livre d’Antimatière de Maurice Desborels, un quartier de Marseille.

Et les bananes.

Marie Sasseur dit: à

L’auteur du sketch de la tomate, mis en lien est extrait de « petit casino « , traduit par B. Hoepffner.

Gilbert Sorrentino est un poète et romancier américain né à Brooklyn le 27 avril 1929 et décédé le 18 mai 2006 (à 77 ans).

En plus de vingt-cinq ouvrages de fiction et de poésie, Gilbert Sorrentino a exploré les possibilités comiques et formelle de la langue et de la littérature. Son insistance sur la primauté de la langue et ses incursions dans la métafiction font de lui un postmoderniste. Mais il est également connu pour son oreille pour l’expression orale américaine et son attention aux particularités du lieu, en particulier de son Brooklyn natal.
Wiki

Marie Sasseur dit: à

C’est Maurice qui avait fait état de cette histoire de tomate, sur la rdl.

Marie Sasseur dit: à

La vieille buse mérite vraiment sa vue de profil, sur le net, lol.
Fuyez jeunes gens.

Chaloux dit: à

C’est curieux, ce bouquin trouvé par Pablo me fait plutôt penser à JC, esprit scientifique.

christiane dit: à

Rose, c’est hamlet qui avait mis ce lien « Ai écouté le lien sur la tomate qui portait sur une dispute imbécile de couple. » Toujours dans la même discussion où j’échangeais avec lui sur Musil et Sorrentino.

christiane dit: à

Chaloux dit: « C’est curieux, ce bouquin trouvé par Pablo me fait plutôt penser à JC, esprit scientifique. »

L’art d’ajouter un pseudo à la liste déjà longue pré-citée…

Marie Sasseur dit: à

Maurice a publiquement fait état de la parution de son « très grand livre » (sic), il y a plusieurs années déjà.
J’ai pas raison, Maurice ?

Alexia Neuhoff dit: à

Janssen J-J dit: à

« Et puis les mages de cet ehpad circulaient déjà sur les « réseaux sociaux », non ?… »

Argument irrecevable. Un ehpad ou association qui, pour des raisons de publicité, s’autoriserait à utiliser des photos de ses résidents ou usagers, sans leur consentement ou celui des familles, s’exposerait à des poursuites judiciaires. Avec circonstances aggravantes si les capacités cognitives de ces personnes se trouvent altérées. Comment réagiriez-vous si vous découvriez que votre mère ou votre père se retrouvaient sur ces fameux « réseaux sociaux » ?

Pablo75 dit: à

Dimanche, 2 février 2020 10h56

@ christiane

Je ne comprends pas tes doutes sur le fait que hamlet soit Maurice Desborels. S’il ne l’était pas cela voudrait dire qu’il s’est approprié le roman de quelqu’un d’autre pour le citer comme le sien ici longuement:

« à la demande de pablito qui m’a envoyé un mail personnel je recopierai sur ce blog mon roman, celui-là même que j’ai déjà copié il y a quelques mois, j’ai pas voulu, mais comme pablito a insisté je n’ai pas pu refuser ! »
hamlet dit: à

Quelques mois avant il avait publié des extraits en écrivant qu’ils étaient « juste des petits sketchs autobiographiques écrits autour et à partir de ce blog ».

Et il aavait écrit:

« hamlet dit: 5 août 2019 à 22 h 05 min
ouh la la quel joyeux ramdam ! alors là j’avoue que je n’avais pas prévu un tel ramdam. mais c’est juste des petits sketchs autobiographiques écrits autour et à partir de ce blog. […] et voilà, du coup comme j’avais l’intention d’arrêter de venir ici, parce qu’il faut bien tourner la page et passer à autre choses, je me suis dit que j’allais mettre sur ce blog ces petits extraits biographiques, parce que leur leur place est ici, au milieu des commentaires, et parce que je n’ai jamais vraiment parlé de moi ici, personne ne me connait, il me semblait que c’était une façon polie de saluer et remercier tout le monde.
d’ailleurs j’avais déjà envoyé ces petits sketches à passou il y a plusieurs années, quand je les avais écrits, mais franchement qui cela peut intéresser à part passou, vous qui fréquentez ce blog et mes proches qui me connaissent et qui ont été touchés par ces confessions, parce que je n’ai pas trop l’habitude de me confesser, surtout montrer aux adultes le regard enfantin que j’ai toujours continué de porter sur le monde, passé un certain âge continuer de voir le monde comme un enfant c’est assez mal vu, sauf pour ceux qui vous aiment et vous évidemment. […] voilà, c’était juste un petit cadeau pour vous, et même s’il n’a pas grande valeur cela reste quand même un petit cadeau, prenez-le comme ça ! »

Et si hamlet-Desborels n’était pas la même personne comment tu expliques sa réaction de colère hystérique quand j’ai exposé ici la vérité sur sa lamentable « production littéraire » sans démentir mes affirmations?

« Pourquoi quand tu as publié ici des extraits l’année dernière tu nous a menti (toi, le donneur de leçons de moral) en nous disant, avec ton cynisme coutumier, que c’étaient « juste des petits sketchs autobiographiques écrits autour et à partir de ce blog » alors que ce sont des extraits d’un roman publié ? Pourquoi tu nous caches que tu es un romancier pitoyable qui doit publier à compte d’auteur et qui signe avec un pseudonyme venant de son quartier d’enfance et un prénom de vieillard, qui est probablement le tien? »

En disant que hamlet n’est pas Maurice Desborels tu es en train de le faire passer pour un menteur et un plagiaire idiot, puisqu’il aurait pu plagier un grand roman publié par un grand éditeur au lieu d’un roman minable publié à compte d’auteur.

Marie Sasseur dit: à

Vieille buse, je vous emmerde au-delà de ce que vous n’avez jamais rêvé. 😁

rose dit: à

C’est hammet ou c’est Maurice le lien sur la tomate ?

rose dit: à

Hamlet ?

Marie Sasseur dit: à

On rappelle à ceux qui ont le cerveau qui déborde de la cafetière que Maurice est dans les murs depuis 15 ans. Hein Maurice ?

Pablo75 dit: à

Messages de Puck-hamlet sur ce sie en en 2015:

Ce que Michael Haneke a fait de l’éthique du mal
le 10 juin 2015
https://larepubliquedeslivres.com/ce-que-michael-haneke-fait-de-lethique-du-mal/comment-page-3/

puck dit: à
JC, mon ami, vous savez pourquoi Maurice Desborels ? parce que les Borels c’est le quartier où j’ai grandi à Marseille, j’ai envoyé cette histoire à mes frères des Borels, et quand j’ai lu leurs réponses, j’ai pleuré comme un gamin, c’est juste une histoire pour ceux qui ont grandi là, au quartier des Borels, une histoire pour tous mes frères des Borels, eux ils savent.

puck dit: à
justement puisqu’il est question de ça, il y a justement un type, un certain Maurice Desborels qui vient de sortir un petit bouquin d’une centaine de pages sur la néoténie chez l’homme, dans ce petit livre fort bien fait il explique comment avec la gestation in vitro il sera possible de faire naitre un humain à l’âge auquel nous devrions tous naitre.
il explique que comme l’homme né trop tôt, immature et inachevé, du coup, résultat des courses, en conséquence, son monde est lui-même immature et inachevé.
il explique tout ça sur un site : nativinfos.com

Pablo75 dit: à

Quand le lecteur sans qualité écrit à l’écrivain
le 30 juin 2015
http://larepubliquedeslivres.com/quand-le-lecteur-sans-qualite-ecrit-lecrivain/

30 juin 2015
puck dit: à
JC, si vous voulez avoir plus de détails sur cette question de : c’est l’humanité véritable vous pouvez lire ma petite fable, tout ces mécanismes anthropo techniques y son parfaitement expliqués:
amazon.fr/N-A-T-I-V-Maurice-Desborels-ebook/dp/B00ZIOSXQ6

Marie Sasseur dit: à

Maurice, c’est un hp à lui tout seul, un split, ils sont nombreux, la d’dans.

Pablo75 dit: à

« While we’re young »: Ben Stiller, Naomi Watts, à l’âge de raison

Par Sophie Avon
le 21 juillet 2015

http://larepubliqueducinema.com/young/

puck dit: 27 juillet 2015 à 12 h 58 min

JC, non, soyez sympa, vous avez vu la bande annonce ? vous croyez vraiment que je suis comme cette bande de tarés surexcités ? ils n’ont mérité qu’une chose : bruler en enfer, sérieux quand on voit on comprend que Swift ait dit que la pire conquête du cheval était l’homme.
JC, vous croyez que c’est ça l’humanité ? je veux dire quand on parle d’humanité on parle de ça ?
l’homme aurait atteint son maximum ?

ce film, d’après ce que j’ai compris, parle de ce que nous pourrions appelé un retour du néoténique, en fait ils ne veulent pas être des gamins ils veulent retrouver un état foetal.
parce que, je sais pas si vous savez mais la spécificité de l’homme c’est de venir au monde trop tôt : 1 an trop tôt, 1 an c’est pas rien, du coup cette déficience du temps t0 de la naissance, et ce rapport au monde à ce moment là, sont maintenus durant toute l’existence, et on retrouve chez les individus adultes cette juvénilité, ça existe dans d’autres espèces animales mais chez l’homme c’est hyper spécial.

JC, j’ai écrit une petite fable swiftienne là-dessus, vous l’avez lu au moins, c’est marrant on voit un gamin qui nait à l’âge où devrions tous naitre, comme les autres mammifères, je pense qu’il va y avoir bientôt un film qui va sortir là dessus :

amazon.fr/N-A-T-I-V-Maurice-Desborels-ebook/dp/B00ZIOSXQ6

rose dit: à

AN

Mon père est mort et enterré et détestait jusqu’au téléphone. Mais était fan de télé.

Comment réagiriez-vous si vous découvriez que votre mère ou votre père se retrouvaient sur ces fameux « réseaux sociaux » ?

Ben, figurez-vous que j’ai eu le lien par mon frère chez qui vit ma mère de manière temporaire, période de deuil, et que j’étais ravie.
Ravie de la voir, ravie de la savoir contente et intéressée et ravie de savoir qu’elle avait des activités qui l6ii lui évitaient l’ennui.
Figurez-vous que lorsque je me suis occupée de ma mère à plein temps, j’ai du construire des programmes de 24 heures sur 24 et que cela ne fut pas de tout repos.
C’est ainsi que j’en arrive à admirer le fort à propos et l’esprit de logique masculins, alors que j’étais le nez dans le guidon.
🚲

rose dit: à

Stop maintenant assez parlé de ma mère.
AN ptenez du bromure.
Les autres potes, merci de vous être réjouis avec moi.

2015 cela fait cinq ans, cela ne fait pas quinze ans ? Maurice Desborels

rose dit: à

Prenez

rose dit: à

C’est donc puck, Maurice Desborels

Chaloux dit: à

LU.

Clopine dit: à

Bien sûr que Greta Thunberg a « à voir » avec une figure comme celle de Jeanne d’Arc. Même si de mauvaises langues insinuent que, dans son cas, c’est plutôt « la voix de son père » qu’elle entend. Ce qui n’a d’ailleurs aucune importance, car le fond du discours de Greta ne fait que reprendre les questions posées par les scientifiques, qui nous regardent droit dans les yeux en nous demandant d’agir…

Mais je crois qu’il va falloir s’attendre à l’éclosion de plusieurs Jeanne d’Arc du Climat. Ainsi, l’ougandaise Hilda Nakabuye (22 ans) qui, elle aussi, et sur les traces de Greta, a fait grève à l’université (j’ai entendu un imbécile dire « toute une civilisation pour construire l’école, et ces hystériques écologistes qui font grève ». Le pauvre type doit croire à ses paroles, et n’entendrait certainement pas « toute une civilisation pour aboutir à la destruction de notre planète, et ces élites bouchées à l’émeri qui n’y croient toujours pas », bref).

Il nous faudra pas mal de Jeanne d’Arc, quelques Robins des Bois, un maximum de chevaliers des Tables Rondes et beaucoup d’énergie, si l’on veut limiter les dégâts.

Clopinec dit: à

Rose, et Puck, c’est Hamlet.

Vous vous seriez évités pas mal de digressions, si vous m’aviez crue, dès que je vous l’ai dit, avant-hier !

Marie Sasseur dit: à

Moi, je n’ai rien lu de Beckett, ni n’ai l’intention de changer cela. Intéressée par son parcours à Roussillon, un temps curieuse de ses intentions vis à vis du langage, et pas plus. Je pense que c’est totalement surfait, une litterature de psychosés, qui va devenir la marque déposée de la rdl.

La psychanalyse depuis Samuel BeckettFranz KaltenbeckDans Savoirs et clinique 2005/1 (no6), pages 191 à 200

https://www.cairn.info/revue-savoirs-et-cliniques-2005-1-page-191.htm

christiane dit: à

Merci, Pablo.
J’ai commencé Salmigondis /Mulligan Stew de Gilbert Sorrentino. Les douze premières pages, non numérotées, sont hilarantes. Une succession de lettres d’éditeurs fictifs renvoyant le manuscrit à son auteur : « non publiable mais trrrrrès intéressant… » et un rapport de lecture professionnel scrupuleux du livre, où on peut lire certaines lignes qui évoqueraient bien Antimatière. En voici un passage :
« Un des aspects du livre, et non le moins irrésistible, est que l’on y trouve, profondément enfoui sous l’histoire torturée de l’auteur (il faudrait dire « des auteurs ») un humour cassant, subtil et délicat, un humour si fragile et évanescent qu’il faut presque littéralement retenir son souffle en le lisant de peur qu’une appréhension trop grossière ne le disperse à tous les vents noirs qui sifflent et rugissent dans cette « fiction ». […] Ce n’est pas seulement une profonde méditation sur le processus de la création et sur celui de la destruction, c’est également un évènement dans la Sur-néo-fiction, un exemple presque parfait d’intelligence analytique en action. »

Pourquoi, Pablo, est-ce que je pense à tous ces commentaires où vous écriviez qu’il n’y a pas de hasard, qu’il existe des correspondances inconnues entre les êtres, les vivants et les morts ?
Vous êtes l’œil et la mémoire qu’il fallait à ce moment précis…

Clopinec dit: à

Ah, et puis, j’aimerais bien que quelqu’un m’explique posément, ici, en quoi écrire un livre sous pseudo (comme Desborels) est stigmatisant, et en quoi l’édition à compte d’auteur est déshonorante.

D’autant qu’il y a des précédents qui prouvent tout de même le contraire, non ?

bref… Le mépris est ici étalé à longueur de com’, pour tout et n’importe quoi. Et ceux qui l’étalent avec le sourire gourmand de l’amateur de caviar ne se rendent pas compte qu’il s’agit d’un ketchup de la dernière qualité. La couche qu’ils rajoutent est toujours plus épaisse que la précédente.

christiane dit: à

Marie Sasseur dit: « Vieille buse, je vous em… »
Allons, Marie, un peu de tenue !

Marie Sasseur dit: à

« Alors que certains essaient de capitaliser sur la popularité de Greta Thunberg, la jeune militante a annoncé, le mercredi 29 janvier, avoir déposé son nom ainsi que celui de son mouvement #FridaysForFuture afin de les protéger. »

Gros Tas de Hambourg capitalise. Le petit boudin ne peut offrir que ce qu’elle a.

Chaloux dit: à

Vertoclopinapintura, c’est l’almanach Vermot de l’écologie.

christiane dit: à

Pablo75 dit ce Dimanche, 2 février 2020 à 10h56 :@ christiane
« Je ne comprends pas tes doutes sur le fait que hamlet soit Maurice Desborels. S’il ne l’était pas cela voudrait dire qu’il s’est approprié le roman de quelqu’un d’autre pour le citer comme le sien ici longuement »

Mais non, Pablo. Je pense juste qu’il faut ajouter quelques pseudos à « hamlet » (certains ont été cités… il en manque un…

Marie Sasseur dit: à

Vazy Maurice je te soutiens.

closer dit: à

« Comment cette gamine a-t-elle convaincu le roi de France de la suivre ? Comment a-t-elle pu gagner la confiance de l’armée française, de ces Jean de Metz, Baudricourt, Bertrand de Poulengy, Jean d’Aulon, Jean d’Alençon, Gilles de Rais (!)… la liste est longue de ces hommes de guerre, pas un ramassis de femmelettes, qui font confiance à la bergère… Pourquoi ? Ils ne sont pas les seuls et avant même sa première entrevue avec le gentil dauphin, le peuple l’acclame et la soutient. Elle soulève tous les enthousiasmes. »

Pas compliqué, Sœur Marie, cette gamine, cette femme, était d’une intelligence exceptionnelle, malgré son éducation rudimentaire, et d’un charisme hors du commun. Pas la peine de chercher des explications religieuses ou psychiatriques. Certains ne peuvent le supporter parce qu’elle est un personnage monarchiste et chrétien, mais comment pouvait-il en être autrement au 15ième siècle? Comment? Dans un autre contexte, elle aurait pu devenir une grande intellectuelle, comme Hildegarde de Bingen. Soyons fiers de cette femme extraordinaire. Surtout nous les lorrains, pas vrai Ed?

renato dit: à

Si on enlève les intervenantes et les intervenants qui tournent sur 4, 5 pseudonymes — voir plus —, les habitués ici ne sont que quatre chats.

B dit: à

Gros Tas de Hambourg capitalise. Le petit boudin ne peut offrir que ce qu’elle a.

Avec une mentalité aussi ouverte aux jeunes générations et un jugement aussi pertinent car pétri de culture, l’écologie se vout vouée à de beaux lendemains. Pas étonnant que les affinités rapprochent les gens en communauté de valeurs. Allez y vous avec ce bel esprit et cette plastique qui est la vôtre, donnez de vous gratuitement, vous serez sponsorisée, soutenue et vos espoirs pour ceux qui vous survivront auront une tribune.

B dit: à

Renato, une dizaine environ. D capitalise les pseudos, certains en changent, d’autres se dedoublent, les moins imaginatifs de contentent d’un seul à cause du style n’étant capable de plus.

B dit: à

Marie, pour vous aider , et bien que ce soit insuffisant à le comprendre , vous pouvez lire L’increvable désir du célèbre has been politiquement dépassé, Alain Badiou.

renato dit: à

Et si on se fout impérialement d’être capables de plus, B. ? Non, parce qu’avoir de ces velléités sur un blog, en être réduits à ça, révèle une vie plutôt quelconque : sans imagination, mais avec beaucoup d’espérance, ce qui n’est pas le top de la vie.

B dit: à

Renato, je voulais exprimer l’ idée qu’il est facile de cumuler les pseudos, plus difficile de ne pas être trahi par un style si l’on ne sait pas en changer.

B dit: à

Je n’écris pas comme d’autres ici, je ne me sais pas non plus créer un personnage et l’emprunter dans toutes ses caractéristiques pour lui ressembler, adopter des traits, des idées, des réactions qui ne sont pas les miens. Je ne suis pas actrice, pas comédienne et en écrivant ces confettis je m’aperçois qu’il n’est pas aisé d’écrire à côté de soi. La provocation , certes , il faut bien jouer et en rire même quand ce n’est pas un métier.

christiane dit: à

hamlet, où que vous soyez (peut-être ici…), je vous remercie pour ce conseil de lecture Salmigondis / Mulligan Stew de Gilbert Sorrentino.
Les pages sont enfin numérotées, les chapitres, c’est autre chose. Je saute d’un auteur à l’autre, d’une typographie à l’autre. Je ris de bon cœur.
J’ai rencontré votre frère (pas comme agathe et Ukrich partis aux confins du possible), assez près de Joyce et Beckett.
Cadeau pages 29/30 :
Journal de Halpin.
« Comment me sortir de là ? Cela va être la question suprêmement cruciale de ma vie. Il m’est tout à fait impossible de poursuivre cette charade encore longtemps. S’il existait un Dieu, je le supplierais de m’expliquer pourquoi il a autorisé cet écrivaillon, ce pisse-copie insupportablement prétentieux, à me mettre dans cette situation ridicule. Les choses qu’on m’a forcé à dire ! la bêtise crasse de l' »histoire » jusqu’à présent. Qu’ai-je donc fait pour être tiré de la note de bas de page désabusée et amusée dans laquelle j’avais résidé, sans visage, pendant toutes ces années au sein de l’œuvre de ce gentleman irlandais, Mr Joyce ? […] Quel plaisir de résider tout ce temps-là dans ce monde tranquillement monumental, dont je constituais une minuscule partie, content de rester derrière les lettres qui forment mon nom. D’une certaine façon, j’étais les lettres, plus maintenant. […] Mr Joyce sait-il seulement que je suis parti ? […] Jouer un petit rôle, même un rôle anonyme, quelque part dans cette œuvre vulgaire, m’aurait beaucoup plu. […] Je ne suis pas un robot. […]
« Dis-donc, Halpin. As-tu déjà entendu parler de Dashiell Hammett ? Je veux dire là-bas dans ce « monde de rêve » dont tu m’as dit venir ? »

renato dit: à

C’est Joyce, il me semble qui a dit : « La vie est comme un écho : si vous n’aimez pas ce qu’elle vous renvoie, vous devriez changer le message que vous envoyez* ».

*Cité de mémoire.

christiane dit: à

@renato dit: « Si on enlève les intervenantes et les intervenants qui tournent sur 4, 5 pseudonymes — voir plus —, les habitués ici ne sont que quatre chats. »
D’accord avec vous. Ce qui est passionnant c’est de reconstituer le puzzle en secret et surtout ne pas divulguer le nom qui apparaît, le dernier morceau posé. Jubilatoire.
Pablo a relancé le jeu…

et alii dit: à

Le héros doit les élaborer par la pensée car ils sont d’abord incompréhensibles. Prenons, par exemple, ce couple étrange que sont les Galls, père et fils, accordeurs de piano, que Watt doit accueillir chez Mr Knott. Le père est aveugle, pas le fils. Or c’est le fils qui accorde le piano alors que d’habitude cette tâche incombe à un aveugle. Inversion des rôles dont
lien
ça me rappelle un fil ,bizarre !
bonne journée

christiane dit: à

Double joie, Renato, cette musique (les « Four Folksongs » de Ludwig van Beethoven) et le « Gerrit van Honthorst, The Merry Fiddler, » 1623, exposé à Amsterdam au Rijksmuseum.

Clopine dit: à

993 millions d’euros. C’est la somme pour laquelle Banier a été poursuivi, et condamné. 993 millions d’euros.

christiane dit: à

et alii dit: « Le héros doit les élaborer par la pensée car ils sont d’abord incompréhensibles. Prenons, par exemple, ce couple étrange que sont les Galls, père et fils, accordeurs de piano, que Watt doit accueillir chez Mr Knott. Le père est aveugle, pas le fils. Or c’est le fils qui accorde le piano alors que d’habitude cette tâche incombe à un aveugle. Inversion des rôles dont lien
ça me rappelle un fil ,bizarre !
bonne journée »

Excellente observation. Bravo Et alii.

closer dit: à

Merci de m’indiquer comment changer de pseudo sur le blog d’aujourd’hui. A chaque fois que j’essaye, le message disparaît. Il y a quelques années, il n’y avait aucune difficulté.

rose dit: à

Clopinec dit: à

Rose, et Puck, c’est Hamlet.

Vous vous seriez évités pas mal de digressions, si vous m’aviez crue, dès que je vous l’ai dit, avant-hier !

Clopine

Cela ne m’a pas sauté aux yeux.
Mais lorsque Hamlet a mis des liens de Puck, bingo.

C inouï, non ?

Marie Sasseur dit: à

closer dit: à

Une sacrée buse aussi ce water-closet.
L’a jamais fait preuve d’une grande intelligence ni qu’il comprenait ce qu’il lisait. Comme Charoulet, sans doute un sbire de Montretout.

rose dit: à

Clopine dit: à

993 millions d’euros. C’est la somme pour laquelle Banier a été poursuivi, et condamné. 993 millions d’euros.

Pck la fille a considéré que c’était assez. Sinon, il y serait encore, comme l’arapède sur son rocher.

christiane dit: à

@Et Alii,
grâce à votre lien :  » La psychanalyse depuis Samuel Beckett » par Franz Kaltenbeck, je découvre ce passage qui éclaire parfaitement les 12 premières pages du roman de Gilbert Sorrentino (Salmigondis / Mulligan Stew) qui offre une succession de lettres de refus du manuscrit du roman de Gilbert Sorrentino :

« Il y fréquenta Joyce et y écrivit son premier roman Dream of fair to middling women. Le rejet de son manuscrit par tous les éditeurs anglais le déprima. Une tentative pour obtenir des commandes de recensions dans les journaux anglais échoua aussi. «Je retournais à la maison, en rampant, la queue entre les jambes», dira-t-il trente ans plus tard à Lawrence Harvey ( dtf , 159). »

christiane dit: à

@closer dit: « Merci de m’indiquer comment changer de pseudo sur le blog d’aujourd’hui. A chaque fois que j’essaye, le message disparaît. Il y a quelques années, il n’y avait aucune difficulté. »

C’est de l’humour, caméléon ?

Marie Sasseur dit: à

La vieille maitresse découvre tout ici, absolument toutou lol.

christiane dit: à

closer dit:
« Comment cette gamine […] ?
« Pas compliqué, cette gamine, cette femme, était d’une intelligence exceptionnelle, malgré son éducation rudimentaire, et d’un charisme hors du commun. Pas la peine de chercher des explications religieuses ou psychiatriques. Certains ne peuvent le supporter parce qu’elle est un personnage monarchiste et chrétien, mais comment pouvait-il en être autrement au 15ième siècle? Comment? Dans un autre contexte, elle aurait pu devenir une grande intellectuelle, comme Hildegarde de Bingen. Soyons fiers de cette femme extraordinaire. Surtout nous les lorrains, pas vrai Ed? »
Oui, c’est aussi ce que je pense de la petite Jeanne.

christiane dit: à

Marie Sasseur dit: « La vieille maitresse découvre tout ici »
Même une Mata Hari, paupières entre-closes, la taille roulant sur les reins, qui se déhanche langoureusement devant… Maurice…

rose dit: à

«Je retournais à la maison, en rampant, la queue entre les jambes»

j’espère qu’il s’agit de Sorrentino et pas de Joyce qui tenait tant à Molly.

Clopine dit: à

Closer, peut-être vous faut-il aussi changer d’adresse mail. Si votre adresse mail est corrélé à un pseudo, vous devez changer les deux termes (peut-être !)

Et là, ça devrait marcher ?

Marie Sasseur dit: à

Maurice, j’essaie de te dire de dire de ficher le camp avant qu’il ne soit trop tard pour tes proches. Pense un peu à ce qui est arrivé aux amis de la vieille maitresse. Elle serait encore capable d’aller prier sur tes cendres.
Ses réactions « déhanchées » disent assez les rapports qu’elle entretient avec ceux qu’elle a essayé de vampiriser. Ils ont eu du mal, ça j’espère que tu l’as raconté aussi. Edel, s’est réfugié sur sa plage pourrie, car cette buse n’est pas pour la paix des ménages…
A bientôt Maurice, crois bien que je vais aussi profiter d’un prochain grand départ.

renato dit: à

Mes premiers souvenirs de Sorrentino Neon et Kulchur, revues achetée en bloc en 1965, la deuxième surtout pour Corso et Ferlinghetti. Puis vinrent ses livres de poésie : The Darkness Surrounds Us et Black and White, et ainsi de suite jusqu’à The Abyss of Human Illusion. Ce qu’il y a d’intéressant chez lui c’est sa passion pour la expérimentation toute sicilienne — d’où le travail stylistique vertigineux et épuisant sur la matérialité textuelle de l’écriture —, et en même temps, son refus de la langue des émigrants siciliens qui vivaient en marge des villes industrielles américaines pour mieux comprendre le magma métropolitain dans lequel il était plongé jusqu’au cou — il définissait Brooklyn, le quartier où il était né, « une sorte de vide absolu » —. À lire, éventuellement et sans se perdre dans des inutiles classifications pseudo théoriques, le roman autobiographique The Sky Changes.

Bell' orizonte dit: à

« Même une Mata Hari, paupières entre-closes, la taille roulant sur les reins, qui se déhanche langoureusement »

C’est qui, le cri de cricri?

Clopine dit: à

Perso, ce genre de chiffre ‘ »900 millions d’euros » provoque chez moi une sorte de vague écoeurement, mêlé d’effarement. Je sais, parce que je l’ai lu et que les sociologues le prouvent, que les riches sont toujours de plus en plus riches, et les pauvres, de plus en plus pauvres. Loi inhérente au capitalisme. Mais c’est un savoir abstrait.. Quand les chiffres vous sautent aux yeux, c’est déjà plus concret, encore que.

Je n’arrive absolument pas à m’imaginer vivre avec de telles sommes à ma disposition. De la même manière que je n’arrive pas à savoir ce que signifie le mot « vivre » quand on est une paysanne du Sahel. Mais le rapprochement des deux termes a quelque chose de si scandaleux, de si indécent, de tellement significatif sur notre civilisation, qu’il me semble que c’est, ou ce devrait être, aussi explosif qu’une barre de dynamite.

Je sais bien, Closer, que je ne suis pas la seule à penser ainsi, sur ce blog. C’est d’ailleurs à peine une pensée, cela relève des sentiments, voire même des sensations, quand le coeur est soulevé… Mais pourtant, pouvez-vous m’expliquer pourquoi je suis la seule à m’interroger sur l’emploi, par notre hôte, des photos de Banier ? Encore un homme qu’il faut distinguer de l’artiste, c’est ça ? C’est encore et toujours ça ?

Mimi Pinson dit: à

Ce dimanche 02/02/2020 à 14h13.

Ça fume ici!

Claudio Bahia dit: à

à Marie
merci pour le lien Michel Bernard

Pat V dit: à

Mimi Pinson dit: à

Ce dimanche 02/02/2020 à 14h13.

Ça fume ici!

C’est plutôt le cas à Tanger…

Marie Sasseur dit: à

Maurice, encore un truc, tu n’es pas complètement innocent. Tu as usurpé beaucoup de pseudos,avec intention de nuire, remember.

renato dit: à

[D’ailleurs dans le laboratoire toujours risqué de ses romans, Sorrentino insère des segments de texte provenant de plus disparates domaines de la culture populaire avec des résultats qui articulent la contamination en termes de parodie.]

Pat V dit: à

Mais pourtant, pouvez-vous m’expliquer pourquoi je suis la seule à m’interroger sur l’emploi, par notre hôte, des photos de Banier ?

Vous devriez vous interroger sur le sujet et la Ville photographiée Clopine, Tanger et à quelle époque.
Ville attraction pour les écrivains du monde entier depuis la beat generation, ville homo après avoir été ville de d’ue certaine symbolisation féminine.
Et donc pourquoi y trouve-t-on notre Banier qui y fait ses emplettes! 😉

https://journals.openedition.org/viatourism/1688

Pat V dit: à

Les relations anti-fusionnelles des artistes aux lieux : érotisations transgressives de Tanger

– La réponse à cette question est à trouver dans la généalogie de ces images produites dans le cadre de la création artistique pour érotiser Tanger mais qui ne furent pas intégrées comme tel au discours touristique. Alors que le discours des guides contemporains laisse penser que la relation exemplaire (sur les pas des artistes) à la destination est davantage fusionnelle, presque anérotiques au sens sexuel du terme, les récits de voyage des artistes et leurs productions artistiques attestent que les relations fusionnelles et anti fusionnelles avec le lieu et ses habitants sont souvent corrélées. En effet, comme le démontre J-F Staszak (2003) à propos de Gauguin, le déplacement géographique des artistes est aussi une expérience du corps, et implique une aventure sexuelle qui permet d’aboutir à la création artistique. Pouillon (2008) décrit même Delacroix et Matisse à Tanger comme des « caricatures de touristes », voire un « touriste sexuel » en ce qui concerne Delacroix, en expliquant que leur visite se cantonnait aux paysages des cartes postales et les lieux de réceptions officielles sans pénétrer dans la vie des indigènes musulmans. Avant qu’éros ne soit complètement sacrifié dans la sublimation au profit de la production artistique des artistes-voyageurs, il aura d’abord été nourri des rapports d’hostilité et de domination découlant des tensions précoloniales ou du cadre hégémonique colonial.

6 Eugène Delacroix, Alexandre Dumas et Mark Twain, qui ont séjourné respectivement en 1832, 1846 et 1 (…)
7 Alexandre Dumas relate ses premières impressions en débarquant à Tanger à bord du véloce en 1846 : (…)
8 Plusieurs voyageurs véhiculeront ce stéréotype à cause de l’hostile de la population à leur égard: (…)
9 Mark Twain dans son récit de voyage : « (…) Voici une ville bondée et bourrée, enfermée dans une mu (…)
10 « (…) Dans la grande rue, qu’il nous faut traverser, il y a bien quelques boutiques espagnoles, q (…)
11 En référence à l’ouvrage d’Henri Amic, « Le Maroc. Hier et aujourd’hui. Deux voyages, 1920-1924, Pa (…)

– Dans le sillage du journal de Delacroix, d’autres récits de voyage6 – en particulier celui d’Alexandre Dumas7 – décrivent le climat d’hostilité qui régnait lors des séjours, et l’inhospitalité de cette ville très proche de l’Europe (à deux heures de Gibraltar et d’Algésiras), porte d’un Orient encore mystérieux. Le stéréotype d’une population composée d’hommes «  Barbares redoutables  »8 ou misérables et de femmes voilées, tous relégués au rôle de figurants, et d’une ville et ses environs aux beaux paysages quoique difficile d’accès9, alimentent à côté des peintures orientalistes, les prémices d’un discours qui servira la propagande coloniale. Toutefois, la présence de consuls étrangers garantissait une sécurité, un accompagnement et un hébergement aux visiteurs. La communauté juive de Tanger, a permis aux peintres d’accéder à des modèles féminins et aux coulisses de la culture et des traditions Marocaines (fig.3) (Arama, 2006). Nous qualifierons cette mise en désir, d’allo-érotisation en opposition à l’auto-érotisme décrit plus haut, puisque la satisfaction du désir vient d’un objet extérieur, étranger et qu’il est question de préserver comme tel malgré l’envie de le dévoiler. L’hostilité y est intense, elle garantit la préservation de l’objet extérieur intact. Dans son récit de voyage «  Au Maroc  », Loti, arrivé à Tanger en 1889, souffre déjà du paradoxe du touriste (J-D Urbain, 1991) en signalant une forte présence de touristes10. A son départ, il exprime son désir de voiler ce monde qu’il regrette de voir s’ouvrir : « O Maghreb sombre, reste, bien longtemps encore, muré, impénétrable aux choses nouvelles, tourne bien le dos à L’Europe et immobilise-toi dans les choses passées » (Au Maroc, 1890, cité par Peltre, 2003, p. 91). En effet, l’appropriation d’une mémoire européenne de la ville marquée par le passage d’illustres peintres commence par s’exprimer lorsque les traits caractéristiques de la « ville mauresque » sont gommés par le cosmopolitisme du XXème siècle. Dans les ouvrages des voyageurs français11 la singularité de Tanger au Maroc se fonde sur un discours pessimiste qui établit le constat d’une perte d’identité de Tanger (Tatin-Gourier, Amahjour, 2008).  L’exotisme y reprend son sens au travers de la nostalgie. » opus cité.

renato dit: à

Bon, si la bêtise s’installe définitivement en Europe aussi il faudra modifier notre relation à la justice : tu est condamné ? peine capitale ou ostracisme à vie.

Marie Sasseur dit: à

Décorée par la designer et architecte d’intérieur française Andrée Putman, la villa comprend six chambres, un sauna, une salle de gym, une piscine et un salon.

 

Elle est située à proximité d’une maison ayant appartenu au prestigieux couturier français Yves Saint Laurent et d’une autre villa du magnat américain de la presse, Malcolm Forbes.

 

« Je l’ai utilisée alternativement pour travailler, écrire, recevoir des amis et organiser des fêtes », confie Bernard-Henri Lévy à Bloomberg. « C’était l’endroit le plus magique à Tanger », poursuit-il.

https://m.le360.ma/people/diapo-bhl-vend-sa-villa-a-tanger-jai-trop-de-maisons-126093

Pat V dit: à

Une zone privilégiée par la beat generation, pourquoi?

Jusqu’aux années 1960 au moins, Tanger devint un haut-lieu de tourisme sexuel et spécifiquement homosexuel pour des auteurs du XIXème siècle.  La ville présente sous le statut international les ingrédients d’un espace où les auteurs peuvent alimenter leurs fantasmes ou réaliser une révolution syntaxique (dont la plus célèbre manifestation est la technique du cut-up, expérimentée par W. Burroughs dans son roman Le Festin nu), morale, mystique, sexuelle et trouver un matériel à leur inspiration : drogues, pratiques sexuelles variées et interdites, mode de vie hédoniste1 et figures excentriques.  La littérature américaine, dont les figures emblématiques sont P. Bowles, W. Gyson, T. Williams, G. Vidal, T. Capote, S. Sontag et W. Burroughs, s’inscrit dans un mouvement collectif dont émergera la Beat Generation. Une contre-culture qui affiche un rejet à l’égard de l’Amérique bourgeoise et puritaine et qui a pu se cristalliser grâce à une nouvelle forme de voyage qui s’inscrit dans un rite d’évitement (Amirou, 1995) par rapport aux sites et aux cultures visités. Les œuvres artistiques phares et la littérature biographique16 attestent du potentiel à la fois homo-érotique et autoérotique du lieu et de la « désinhibition situationnelle » (Eiser et Ford, 1995) qui s’y produit, accueillant des pratiques et des dérives sexuelles interdites ailleurs, notamment se que l’on qualifiera par la suite de pédophilie (Caraës, Fernandez, 2003).

17 « …Tanger est une ville très cancanière, et tous les membres de la colonie étrangère se connaisse (…)

– L’homo-érotisme contribue à fournir les qualités « hétérotopiques » du lieu et de la littérature (Albert et Kober, 2013) produite, à savoir des espaces géographiques et littéraires « autres » où se structurent des regards distanciés du monde grâce à un cadre hégémonique où peuvent s’avouer des pratiques transgressives (tripots, prostitution, liberté, homosexualité). Cette hétérotopie est l’expression d’une utopie véritablement réalisée par des résidents et des voyageurs qui, fuyant le monde, se sont retrouvés à Tanger à partager des valeurs hédonistes, une quête de liberté, pour se désencombrer des normes établies dans les sociétés. L’auto-érotisme fournit l’hétérotopie d’une « licence poétique » qui permet de mêler les qualités d’une utopie de fuite, de satisfaction individuelle à celles d’une utopie révolutionnaire. C’est dans ce sens que devient Tanger un « sanctuaire où chacun est à l’abri de toute interférence ».

– Nous pouvons en déduire que le discours des guides imprimés contemporains est aseptisé de certaines érotisations transgressives car elles sont liées à des aspects « gênants » et à des tabous de la mémoire de Tanger. Cependant l’exemple de W. Burroughs est une référence qui, quoique discrète dans les éditions les plus récentes, constitue à lui seul, une manière de voyager. Elle porte des valeurs latentes que le touriste-lecteur avisé peut déchiffrer pour nourrir son imagination. Le cas du Lonely Planet qui l’utilise comme référence principale jusqu’aux années 2005, en établissant un parallèle entre la description de la ville pendant cette période (1995-2005) et la ville fictionnelle d’Interzone pour poser les jalons d’une destination gay nous semble intéressant à étudier pour dégager les éléments de la mise en désir que constitue l’homo-érotisme, et les grandes lignes de l’expérience touristique qu’il implique. »

Extrait du lien cité supra.

poussière dit: à

« Le droit à l’image existe. »

Et beaucoup de gens s’en tapent croyez en mon expérience…

closer dit: à

Non, ce n’est pas de l’humour Christiane. Je n’arrive pas à me détacher de ce closer qui me colle comme le sparadrap du Capitaine Haddock. Je vais essayer le truc de Clopine mais je crois l’avoir déjà fait sans succès.

J’aimais bien changer de pseudo et de style en même temps (on s’amuse comme on peut). Impossible depuis longtemps…

closer dit: à

Clopine, les propos de BHL mis en lien par Sœur Marie sur sa villa de Tanger sont absolument indécents, scandaleux, révoltants. Je n’ai rien contre les riches et mêmes les super riches, à condition qu’ils fassent quelque chose d’utile et productif avec leur argent. Ces propos sont-ils authentiques? Ce type est tout de même rompu à la politique et à la com. Comment a-t-il pu sortir des énormités pareilles? Un soi disant philosophe qui donne des leçons de morale à longueur de temps.

Une erreur Clopine, les pauvres ne deviennent pas plus pauvres tendanciellement. La pauvreté a énormément reculé dans le monde. « Selon la Banque mondiale, l’extrême pauvreté continue à reculer dans le monde, mais à un rythme ralenti. WASHINGTON, 19 septembre 2018. … « Selon les données de la Banque mondiale, le pourcentage de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est tombé au niveau sans précédent de 10 % en 2015, contre 11 % en 2013. »

Clopine dit: à

Renato, non, vous extrapolez. La justice est une chose, et je ne réclamerai jamais ni l’ostracisme, ni la prison à vie. Nimporte nawack.

Ce que je dis, et ce qui me fait le plus moutarder mon nez, c’est cette manière qu’a la bourgeoisie de se parer des valeurs de l’art et de la culture pour justifier sa domination économique. Prenez Banier : tout pour plaire, de ce côté-là, évidemment. Photographe, romancier, peintre… Surfant sur l’habitus de la haute bourgeoisie pour revendiquer, au nom de son art, une légitimité qui, du même coup et de facto, est refusée aux autres, qui, comme par hasard, sont eux la multitude.

Bon, les dés sont pipés mais de là à refuser de jouer le jeu, il y a un pas, me direz-vous ?

Oui, mais le jeu devient saumâtre quand ce sont des hommes avilis qui y jouent.

Oh, je sais que le capitalisme a aussi cet effet-là : il avilit tout ce qu’il touche. La publicité, moteur du commerce, vend aux hommes leur propre convoitise. Le sexe devient de la pornographie. Et tout à l’avenant.

Mais l’argent, quand il conduit aux actions très moralement répréhensibles d’un Banier, est avilissant au plus profond.

Que la conscience de classe permette, au nom de l’art, ce cache-sexe de la domination, de continuer à tenir en estime des hommes avilis, voilà ce qui devrait, à mon sens, permettre de dépasser votre accusation larvée de moralisme…

Le seul qui s’est vraiment attaqué à la question de l’avilissement, comme on s’attaque à une montagne, c’est bien entendu Dostoïevski. Des personnages comme ceux de Svidrigaïlov, ou Loujine, ou Totzky, sont des hommes avilis. Et c’est précisément pour cela qu’ils ont besoin de l’avilissement des autres. Pas de rédemption (comme il y en aura une pour Raskolnikov) pour eux. Mais l’urgence à faire croire que l’avilissement est la seule voie possible (on croirait le credo de Houllebecq).

Bref. A mon sens, cela vaudrait au moins une question… Au lieu d’un simple haussement d’épaule, de mauvaise foi en plus…

christiane dit: à

Eh oui, je m’y connais !
Flaubert !
«Les paupières entre-closes, elle se tordait la taille, balançait son ventre avec des ondulations de houle, faisait trembler ses deux seins » : en 1877, Gustave Flaubert décrit avec ces mots la danse de Salomé, princesse orientale, dans le conte Hérodias.

christiane dit: à

Beau retour, digne de votre blog, Pat.V;
Après avoir lu vos citations, je feuillette le Cahier du Maroc (1936-1937) de Nicolas de Staël. En juin 1936, il était parti au Maroc, échangeant les frais de son voyage par les tableaux qu’il réaliserait au cours de son voyage auprès du collectionneur Jean de Brouwer.
Ce cahier à carreaux de 38 feuilles est couverts de notes de lectures, d’autres prises sur le vif (peu de ponctuation et de majuscules), des croquis.
Il est ébloui devant tant de lumière et de couleurs fortes et contrastées.
Paysages esquissés, quelques silhouettes (ânes, hommes en djellabas, visages, portes, des musiciens de rue, une jeune fille et des femmes assises, un chien, des tombeaux… toujours en quelques traits.
Sur la première page, un seul mot écrit : « clarté ».
Il écrit et dessine ce qui sera la structure de ses toiles à venir : larges bandes de tons colorés.
Ainsi :
« Par larges barres les feux verts de l’herbe allument le paysage. »
« Vert et rouge sont des complémentaires. Il y a un rouge très canaille dans les pommes plus loin à côté des choses verdâtres. Une couleur harmonise le tout et cette couleur c’est un certain rose, ce rose est la couleur rompue obtenue par le mélange du rouge et du vert. »
« Cri grêle d’une femme. Et ce chant est calme et lent comme les troncs des oliviers. Sombre et résigné comme eux. »
« Les femmes aux vêtements blancs ou de couleurs. leurs têtes d’ombres penchées vers le sol lumineux ramassent des olives. Yalla. Yalla. »
« elles revenaient portant sur la tête simplement un grand amas de branches d’or dans le couchant. »
« Rythme de troncs, de branches. Des bêtes suivies de bergers. lorsque apparaissent les murs rouges et puis, comme sur une toile vaguement badigeonnée des minarets, des fleurs. couleurs et sons montent. »
« Toutes les forces de la terre sont debout. »
« Rubens peignait admirablement les nombrils à part cela il aurait mieux fait de dormir et cependant retoucher ses nus. »

Le monde est là, le cerne avec sa lumière « vorace », le soleil du désert qui sature les tons dans la stridence vibrante du Maroc, ce tremblement des contours, quelques lignes sculptent l’horizon, ces ombres, il dessine ces bêtes, ces gens, ces paysages.

renato dit: à

Il me semble que vous fantasmez beaucoup, Clopine, la bourgeoisie n’y est pour rien, mais peu importe. D’autre part, voyez-vous, Cantat et Banier, pour ne nommer que ces deux, ne représentent à mes yeux que deux artistes plutôt faibles, deux représentants de la culture de masse, qui ont fauté, ils ont été condamnés, ils ont payé leur dette : un passé défini — révolu —, donc.

closer dit: à

Clopine, après 25 ans de recul, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a recommencé à augmenter de 2015 à 2017, essentiellement pour des raisons climatiques. Vous avez donc temporairement raison. Mais les progrès précédents ne sont pas effacés, d’autant plus qu’il s’agit de chiffres en valeur absolue. En pourcentage de la population mondiale le recul de la faim a été très marqué sur le moyen terme.

Je pense que c’est le meilleur indicateur de la situation des plus pauvres. Les montants de revenu par tête d’habitants me paraissent très artificiels. Que signifie un dollar aux USA comparé à un dollar en Ouganda ou en Chine?

Clopine dit: à

Mais ce ne doit pas être notre présent à nous, Renato. (et au fait, si vous nommez mes réflexions des « fantasmes », ça laisse planer un doute sur les vôtres, mais ne vous fâchez pas, je dis ça en rigolant et au passage, hein !). Cantat, Banier, ces hommes avilis, voudraient qu’une fois leurs dettes payées, le passé soit effacé. Or cela ne se peut pas, pas vraiment. La solution passerait sûrement par une « rédemption » dont rien ne nous dit que ces deux-là la souhaitent véritablement, pas vrai ?

closer dit: à

Quant à l’explosion de la richesse des ultra riches, elle me laisse froid. Un appartement de 100m carrés à Paris reste un appartement de 100m carré à Paris, qu’il valle 1 ou 2 millions d’euros (même si, bien sûr il est regrettable qu’il en résulte un exil des classes moyennes mais, voyez-vous, il n’y aurait pas un mètre carré disponible de plus à Paris si les prix étaient divisé par deux…). Un portefeuille d’actions peut doubler de valeur comme il peut être divisé par trois. Si Piketty avait fait ses calculs sur la base des valeurs de patrimoine en plein crise des sub primes, il aurait pu constater un effondrement de la richesse des « super riches ». La hausse phénoménale des patrimoines des 1% ou 0.1% les plus riches est largement artificielle et alimentée par les torrents de liquidités déversés par les Banques Centrales. Elle peut se retourner et d’ailleurs se retournera, d’une année à l’autre. Ce qu’on appelle l’éclatement d’une bulle.

et alii dit: à

Dans les carnets de Beethoven, qui ont survécu aux affres du temps, Theodore Albrecht assure avoir trouvé 23 références à l’audition du compositeur et d’autres, plusieurs douzaines, qui prouvent que Beethoven « pouvait encore entendre quelque chose ». À l’occasion du 250e anniversaire de la mort du compositeur, cette année, le musicologue va publier la première traduction en anglais de ces carnets dans une édition accompagnée de notes claires qui mettront en lumière les preuves aux yeux du lecteur.
sur le point

Jazzi dit: à

François-Marie Banier a été introduit en littérature par un grand communiste, Clopine. Louis Aragon. A sa manière, c’est un révolutionnaire. Il ne vole que les riches, pas les pauvres…

renato dit: à

Enfin, Clopine, c’est quoi cette « rédemption », une survivance ? Ils ont payé leur dette, pas besoin d’autres élément décoratif à l’attention des moralistes.

Chaloux dit: à

Banier, c’est la folle ascension d’un fils de concierge, je trouve ça plutôt drôle. J’ai eu l’occasion de remarquer que les enfants de tireuses de cordon du XVIe développent parfois un goût prononcé pour l’escroquerie et la dolce Vita. Là aussi, la fonction crée l’organe : les gamins passent plus de temps dans les étages qu’à la maison, y prennent goût et s’agglomèrent. Quoi de plus commun? Nous avons bien ici une vélocipédiste adepte de promenades autour des grandes propriétés. Ici comme ailleurs, elle s’est fait adopter comme personne. C’est un métier.

Banier a dû bien s’amuser, mais je doute qu’il soit pour grand-chose au problème de la faim dans le monde. La pauvre Volailloclopine est comme une poule qui a trouvé un râteau.

Jazzi dit: à

Jamais rien lu de ce néo Rastignac au physique modianesque dont je ne connais que les photos. A ma connaissance, il n’a tué personne, contrairement à Cantat…
http://fmbanier.com/medium/roman/

Jazzi dit: à

On pourrait connaitre tes précédents pseudos, closer ?
Histoire de voir si à chaque fois tu as changé de style (un bien grand mot te concernant) !

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