de Pierre Assouline

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La République des livres
Tobie Nathan et Lamia Ziadé en pleine nostalgypte

Tobie Nathan et Lamia Ziadé en pleine nostalgypte

Oh, rassurez-vous, on n’invente jamais rien. Il y a toujours quelqu’un qui est passé avant. Mais ce qui est évident s’agissant de formes littéraires que l’on a l’outrecuidante naïveté de croire neuves car légèrement divergentes par rapport au canon, l’est moins lorsqu’on touche à la langue même. C’est la raison pour laquelle lorsque le néologisme « nostalgypte » s’est imposé inconsciemment sous mes doigts puis sur l’écran après la lecture de ces deux livres, je me suis demandé d’où cela venait. De nulle part pour l’instant (d’après le moteur de recherche, une station de radio semble avoir le monopole de la nostalgie en France) mais on ne doute pas que les perspicaces lecteurs de la République des livres auront à cœur d’en dénicher l’origine. Sinon je dépose un brevet !

Le premier de ces deux livres est le dixième roman de Tobie Nathan (Le Caire, 1948) Ce pays qui te ressemble (535 pages, 22,50 euros, Stock). Il nous conte, et c’est très précisément le cas de le dire, l’histoire de Zohar Zohar (« joyau »), né d’une mère un peu folle et d’un père aveugle. Zohar l’insoumis. Curieusement s’agissant d’un romancier qui a fait ses premières armes dans le polar, l’intrigue n’est pas l’essentiel. Le vrai fil, c’est la conversation entre les habitants du Haret el Yahoud, « la ruelle aux Juifs », le ghetto du vieux Caire. C’est coloré, chaleureux, vif, drôle. Ce n’est pas le déprécier que de le lire avant tout comme un festin de paroles, goûteux, savoureux, épicé. Car Tobie Nathan est un auteur gourmand. Il faut l’écouter raconter la grandeur et la beauté 006secrète du foul (fèves longuement mijotées avant d’être mélangées avec de l’huile, le tout augmenté d’oignon, de persil, d’ail, de jus de citron et de diverses épices) au micro d’Alain Kruger pour comprendre de quoi il en retourne. La vraie réussite de Ce pays qui te ressemble tient au parfum et à la sonorité qui s’en dégagent. Ils ne sont pas d’Albert Cohen, auquel d’aucuns tentent toujours vainement de raccrocher quiconque s’avise de faire papoter des personnages dans le ghetto, ni d’Albert Cossery, ni de Naghib Mahfouz. Haret el Yahoud n’est pas une extension du domaine de l’immeuble Yacoubian. Tobie Nathan a bien son monde à lui avec ses habitudes, ses références, sa langue, mélange si particulier d’arabe, de français, d’italien, parfois mâtiné d’hébreu et d’anglais. Une musique en émane qui captive et envoûte, et ce n’est pas la mépriser que d’y faire la part du folklore et de l’exotisme, au contraire. On rit beaucoup, non sans une certaine frénésie,  mais la gravité du petit peuple de ce quartier à part n’est jamais loin, tapie dans l’arrière-monde.

Né de parents de nationalité italienne, expulsé d’Egypte avec l’ensemble de la communauté juive (près de cent mille âmes, une présence multiséculaire au cours de laquelle elle a vécu sous les pharaons, les Perses, les Babyloniens, les Grecs, les Romains, les Arabes, les Ottomans) au lendemain de l’expédition de Suez, naturalisé français à 21 ans, ancien élève de Georges Devereux, l’auteur est surtout connu comme l’un des plus éminents représentants de l’ethnopsychiatrie en France. Ceux qui ont lu Ethno-roman (Prix Femina-essai, 2012) seront en terrain déjà connu avec Ce pays qui te ressemble ; mais cela ne doit pas les arrêter car le roman donne un supplément d’âme à sa résurrection du monde d’avant et à l’irrésistible nostalgie qu’il en éprouve. Sous la plume et dans la voix de Tobie Nathan, lorsqu’une phrase commence dans les rires, elle s’achève souvent dans les larmes. Celles de l’émotion.

Cette ode forte et délicate aux mères nourricières revisite vus-de-la-rue les événements qui ont traversé et secoué l’Egypte entre 1925 et 1952. On croise des Frères musulmans, des sionistes, des convertis à l’islam, des fanatiques, des djinns, des humanistes, des démons, des mendiants, des orgueilleux, une sorcière dans un singulier tohu-bohu (hébraïsme, pour ceux qui l’ignoreraient, tiré de tohu-va-bohu comme le chaos originel est nommé dans la Torah). Le narrateur a la bonne idée de nous sortir de temps en temps du Haret-el-yahoud et de nous emmener respirer en remontant le Nil, dans le désert ou à Alexandrie-la-cosmopolite. Ces appels d’air rehaussent encore la fresque.

101S’il a quitté l’Égypte, l’Égypte ne l’a jamais quitté. Du moins cette Egypte-là dont on se demande s’il en reste quelque chose. Seule son ombre est partie, alors que lui est resté là-bas, seul, errant, comme durant sa jeunesse. Son pays d’avant le hante encore bien qu’il n’ait passé qu’une dizaine d’années dans ses murs. La chanson, qu’elle soit diffusée par la radio ou par le cinéma, est un personnage en soi, récurrent de bout en bout, ne fut-ce que par la voix de Masreya, chanteuse musulmane à la voix d’or, sa sœur de lait, dont Zohar, fils d’Esther et Motty, tombe fou amoureux. Car si une histoire relie les protagonistes, c’est bien une histoire d’amour mais d’amour interdit et tabou, scandée par la beauté de la poésie arabe, l’érotisme larvé du Cantique des cantiques, la brutalité des rêves prémonitoires, des signes du destin et des forces obscures à l’œuvre et surtout les chansons de Farid-el-Atrache et de la non moins envoûtante Asmahan (écoutez-la ici).

D’ailleurs, on pourrait tout aussi bien raconter l’Egypte moderne à travers les chanteurs, les chanteuses et les films qui ont fait leur gloire. Ce qu’a osé l’illustratrice Lamia Ziadé (Beyrouth, 1968) dans Ô nuit, Ô mes yeux (560 pages, 39,90 euros, Pol), magnifique écho dessiné au roman de Tobie Nathan, leurs livres au diapason d’une même sensualité. A croire que ces deux nostalgyptes se sont donnés le mot. Ici, le pari formel est différent. L’objet ressemble à un album imprimé sur un papier au grain épais de manière à tuer toute transparence. A gauche, un chapitre d’une page : « Quelle honte ! », « Mariage druze », « Une soirée inoubliable à Soueyda », « Shawki Pacha voudrait te voir » etc. A droite, et parfois dans les doubles pages suivantes, des dessins, des gouaches et des pastels de portraits, de personnages, de paysages, de maisons, d’objets. C’est peu dire qu’on est transporté dans ce monde d’hier : on y est de plain pied, dans le motif. Tout est pourtant écrit au présent de l’indicatif.070

C’est d’un voyage dans le temps qu’il s’agit. Un temps machrekissime, ou procheoriental si vous préférez, qui échappe à la mesure occidentale du temps.  Mais quel nostalgie plus profonde pouvons-nous avoir que celle d’abolir le temps ? Ici, l’itinéraire de Beyrouth au Caire passe par Damas et Jérusalem. En Egypte surtout car, longtemps dans cette région-là, c’est au Caire qu’il fallait être. N’attendez pas un résumé de l’histoire car ce livre n’est qu’histoires. D’amour, de haine, d’envies, de jalousies, de passions contrariées. D’ailleurs l’éditeur a lui-même renoncé à la réduire à une intrigue, ou à un thème, puisqu’en quatrième de couverture, il a préféré déverser « tout ce qu’il y a » dans cet étonnant album ; l’évocation court sur une bonne partie du siècle, de la chute de l’empire ottoman à la défaite arabe de 1967 : des casinos, des hôtels, des cafés, des chanteurs, des paysans, des princesses, des restaurants, des cinémas, des rues, des officiers putschistes, le colonel Nasser, la famille royale. Et des voix, surtout des voix, qui résonnent de toutes les douleurs même quand elles sont gaies car ce sont des voix de tous les exils, extérieur et intérieur. Les guerres sont bien présentes, les émeutes et les révolutions aussi, mais la musique et les chansons sont l’âme vibrante de ce livre graphique qui réussit à ressusciter un monde disparu à travers la saga des Attache du djebel druze. Il fleure bon le cinéma Rivoli, les 45-tours Baidaphone grésillant sur le tourne-disques et autres signaux essentiels de l’âge d’or de cet « Orient suave« .

Ce n’est pas un hasard s’il s’achève sur l’année 1979 avec le dernier concert de Fayrouz à l’Olympia. Loin de leur splendeur passée, ces grandes chanteuses qui ont faire rêver, rire et pleurer les masses arabes s’éteignent souvent dans le dénuement. L’auteur raconte in fine comment dans les années 80 au Caire, des chanteuses, des comédiennes et des danseuses se voient proposer par des prédicateurs saoudiens des mallettes contenant des centaines de milliers de dollars à condition qu’elles se retirent et prennent le voile afin de « montrer l’exemple ». Elles accepteront, Fatma Rushdi, Taheya Carioca, Chadia, Hind Rostom, Hoda Soltane mais Samia Gamal, elle, enverra paître son solliciteur.

Au Caire, des casinos mythiques du temps du roi Farouk ont été rasés et remplacés par des Mall. Un parking a remplacé l’Opéra Khédival. Rasée, la villa de la grande Oum Kalthoum et remplacée par un hôtel Oum Kalthoum. Seuls demeurent des disques, des films, des souvenirs et des livres pour les faire revivre. Une présence. C’est beau, la nostalgie lorsqu’un artiste s’en empare, qu’il soit romancier ou dessinateur. Mais au bout du chemin, il faut encore et toujours affronter la mélancolie qui lui fait escorte, et l’irrépressible touche de tristesse qui s’en dégage.

(illustrations de Lamia Ziadé extraites de Ô nuit, Ô mes yeux)

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Cette entrée a été publiée dans arts, Littérature de langue française.

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commentaires

720 Réponses pour Tobie Nathan et Lamia Ziadé en pleine nostalgypte

Résumons..... dit: à

Rêver ? …. mais on ne fait que ça !….

la vie dans les bois dit: à

Pline avait raconté, dans son histoire naturelle, ce pari festif entre Cléopâtre et Antoine.
Le pisse vinaigre retrouvera le lien.

évidence dit: à

le PQ a toujours été gonflé, maintenant JC joue les dégonflés, c’est du pareil au même dans les pissotières

Résumons..... dit: à

Finalement, un pari festif aussi débile entre Toine et Cléo passe les barrières du Temps… pas toujours le meilleur qui reste, hein ?!

Résumons..... dit: à

JC, agonisant mais conscient, a tout prévu pour l’annonce de sa mort prochaine !

Envoi de faire-parts luxueux pour les amis, pour les véritables hommes d’honneur, pour les femmes de coeur…. par contre, pour les fiottes cérébrales, un papier de faire part enduit d’une poudre spéciale, la poudre « Ad patres », imprimé d’une encre antipathique.

les Français veulent savoir dit: à

Bloom ‘A propos de la Tasmanie, lisez « L’enfant du peuple ancien », d’Anouar Benmalek, qui, comme Sansal & Kamel Daoud, porte haut les couleurs d’une Algérie qui pense bien et écrit juste. »

Où on est là? Tasmanie ou Algérie?

Résumons..... dit: à

Que ce soit clair !!!

Nous demandons que l’exclusivité des touchers pédagogiques vaginaux et recto-verso, réservée aux étudiants en médecine sur des patients endormis, soient ETENDUS à l’ensemble de la population !

Liberté (vagino-rectale, au service du bien) !
Egalité (étudiants-bolos, au bénéfice du doute)!
Fraternité (tous ensemble, pour un plaisir partagé et du râble !

Résumons..... dit: à

Quittons nous, mes amis au cœur sensible, sur une note humaniste.

L’invasion de migrants islamiques peut elle être vaincue ? Certes oui, comme disait l’autre, un ingénieur compétent aux trouvailles sansaltionnelles : on accueille bras ouvert, on installe cosy, on sédentarise dans des quartiers à l’abandon, on emmure les envahisseurs dans de hautes clôtures ignifuges, on attend la nuit et … un accident incendiaire qui arrive, hein ? qui peut prévoir ?

On attend ensuite la prochaine vague, ou le tarissement à la source … Problème réglé ! on reste à se haïr entre Gaulois ! A demain….

Widergänger dit: à

Paul de Man est un complice, pas un inspirateur de Derrida. ZonZon, à l’entendre, voudrait nous faire croire que Derrida est sans importance dans l’histoire de la philosophie. C’est clair qu’il a tort. Derrida, c’est un symptôme de notre époque. En tant que tel, il est incontournable pour comprendre le XXè siècle, c’est clair. De là à partager sa façon de penser, c’est une autre histoire.

La critique la plus profonde qu’on puisse formuler à l’encontre de Derrida est celle formulée par Clément Rosset dans l’un de ses ouvrages, à propos de la « différance », qui ni un mot ni un concept. C’est que Derrida au bout du compte et contrairement à ce qu’il prétend ne déconstruit pas « l’architectonique platonicienne » mais lui donne une nouvelle formulation dans l’idée de « différance », qui reconstitue, comme le montre fort intelligemment Clément Rosset, une transcendance, mais simplement une transcendance infiniment « différée ». Au fond, Derrida n’a pas réussi à s’émanciper de son judaïsme natif. Il lui a simplement donné une formulation étrange et mortifère, comme le montre, au fond, Jean-François Mattéi. Derrida est le grand penseur de la mort de l’Homme et des simulacres mais la finalité de sa pensée (déconstruire toute transcendance) est un échec. Il n’y est pas parvenu.

Widergänger dit: à

Feuerbach

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Aucun bas de l’aine plébiscité par l’algorithme reconnaissant les bons selfies. Faisons donc des économies en peau des fesses et restons faux culs entre gens convenables. Cela n’empêchant pas que tout soit dit. Voilà le plus drôle et pas carroté dans le nouveau driver.

Bloom dit: à

ML, connaissez-vous le Derrida de l’époque du GREPH? Voilà un exemple de philosophe de l’action. Bruno Clément & tous les animateurs du Collège international de philosophie vous diront combien la pensée derridenne (?) a inspiré leurs engagements. Je crois qu’il existe un bouquin sur le GREPH chez Kimé, à vérifier.

DHH dit: à

@Bloom 11h37
Le succes que vous dites extraordinaire chez vous du roman de Kamel Daoud ,œuvre honorable sans plus, pourrait relever de ce qui s’appelle en économie le passager clandestin ,celui qui beneficie ,sans qu’il ne lui en coute rien, d’efforts commerciaux supportés par d’autres
En fait Kamel Daoud bénéficie de la gemellité affichée de son roman avec l’Etranger , et il se trouve donc installé sans coup férir sur le socle de notoriété de Camus , sans doute un des ecrivains français contemporains les plus connus et lus en dehors de l’hexagone.
Et puis concernant le Goncourt 2015,laissez moi exprimer ce soupçon d’ordre mercatique , sans doute injustifié, mais qui m’a effleuré l’esprit :
:En écartant Boualem Sansal du prix les jurés n’ont ils pas eu un objectif d’abord commercial ?
Prenant en compte la belle carrière à laquelle semble déjà appelé, sans autre béquille , le roman de Sansal ,dont tous les medias parlent , ils ont peut-être consideré qu’il valait mieux réserver le potentiel promotionnel qu’apporte le Goncourt à un roman pour lequel il se traduirait par un supplement de visibilité et de diffusion significatif

Phil dit: à

Widergg, il suffit d’aller voir dans l’oeuvre de Paul de Man aux dates de publication pour se faire une idée des inspirations complices. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de lire une traduction pour comprendre sa pensée puisque cet homme d’origine flamande, parfait francophone, écrivait directement en anglais.
Déashash est probablement une directrice mercatique en attente de nouveaux challenge.

lecteur dit: à

dhh hissée sans béquille sur le socle de sa supériorité écrasante est en pleine compta des bénéfices commerciaux ce jour

Widergänger dit: à

Bloom, je serais curieux de savoir ce qui a bien pu inspirer leur engagement ? Je ne vois le rapport comme ça a priori entre la pensée de Derrida et l’engagement. Derrida n’est pas Sartre !

Widergänger dit: à

Un penseur intéressant aussi que cite Jean-François Mattéi, c’est le Feuerbach de 1841, qui a tant de mal à passer la censure ici. Le logiciel doit avoir une crise de folie…

Widergänger dit: à

Je vais donc tenter de vous citer Feuerbach si le logiciel me le permet…

Widergänger dit: à

Alors voilà ce qu’écrit Feuerbach en 1841 dans L’Essence du christianisme :

Bloom dit: à

DDH, je vois ce que vous voulez dire, mais ne partage absolument pas votre opinion.
« Nous ne faisons que nous entregloser », disait Montaigne.
Comme dansle cas du film The Hours, basé sur un jeu de miroir entre l’intrigue de Mrs Dalloway, & sa transposition à la fin du 20e, le roman de Kamel Daoud ne fait aucunement ombre à l’œuvre de Camus, bien au contraire.
(Les ventes du roman de Virginia Woolf avaient d’ailleurs connu un regain de vigueur à la suite du film – et, curieusement, pas celles du roman de Michael Cunningham).
Je vois dans « Meursault contre-enquête » un merveilleux hommage à un texte du canon universel.
Pour une fois qu’un roman français contemporain est lu en pays anglophone, on ne va pas bouder notre plaisir.
Pour l’élimination de Sansal, j’ai exprimé mes doutes. Comme disait Bernanos: « Les consciences se soulagent comme des ventres »…

Phil dit: à

passou, dites à Pivot de manger quelques bonnes tagines, il a l’air bien anémié sur les pictures.

Bloom dit: à

Documentez-vous sur le GREPH, ML. C’est notre génération, en plus.

lola dit: à

Monk Ussedup 11h28; un pseudo pareil, ça ne s’oublie pas; un travesti, je suppose .Florence Noiville a d’autres chiens à fouetter que de lire le commentarium de la RdL, même dans ses meilleures prestations; « opiniâtreté à fourguer son produit » quel langage mercantile,bien pire que celui de mon banquier. Je n’ai aucune autre réponse ,pour vous.

Widergänger dit: à

Voilà le texte prémonitoire :

« Et sans doute notre temps préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être… Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré. »

Et Mattéi de commenter :

« Le renversement du sacré, qui met l’id.ole à la place de l’idée, la copie à la place du modèle et le simulacre à la place de la réalité, ne concerne pas le seul domaine du religi.eux ; il affecte aujourd’hui les champs philosophique, technologique et politique. »

On voit bien le rapport aussi avec la littérature et notamment le Flaubert de Bouvard et Pécuchet.

Maintenant est-ce que ce commentaire va passer la censure du logiciel débile ? Pas sûr…

Widergänger dit: à

Ah si, quand même ! Ah ben, mon vieux !

Widergänger dit: à

Le logiciel joue vraiment au c.on ! On ne peut plus rien écrire dans ce bordel !

Widergänger dit: à

Le texte de Feuerbach est promonitoire de Guy De.bord, Baudrilla.rd et de la critique derridie.nne des simul.acres.

Est-ce que ce commentaire va passer dans ce bordel de commentarium ?

Widergänger dit: à

Put.ain de logiciel de m… !!!!!!!!!

Phil dit: à

tout va bien de notre côté, dear Wgg. quand vous citez Clément Rosset, l’écran clignote

D. dit: à

Michel, je vous demande de vous calmer.

lola dit: à

A Bloom. Votre remarque sur « the hours » me paraît très juste; il faut dire que c’était de haute qualité . Pas le temps de lire kamel Daoud, ce sera pour plus tard.
-Fl. Noiville est non seulement belle, mais passionnante à lire. »l’attachement » extra. Je m’étais commandé sa biographie de Singer, et « so British », attendus en fin de semaine.
-J’aime la voile et les voileux,l’un de mes fils s’était trouvé opportunément à Sydney , à Noël ;pour moi, j’espère. On attendra vos com. et vos photos; il s’en trouve moins sur le net que pour la Volvo Ocean Race . Xie xiè.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Et rien sur les nécessaires pestiférés ? Passer deux fois à côté c’est un peu mettre les pieds dedans.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Vous devriez aller bosser chez Marianne wgg. Vraiment.

Widergänger dit: à

Bloom, c’est simplement le fait que Derrida utilise une formulation tirée de la biologie, dont parle Jean-François Mattéi dans son bouquin.

« Derrida identifie alors la déconstruction à un « virus », une entité à la limite du vivant et du non-vivant, qui s’introduit dans une cellule pour se répliquer en utilisant ses constituants enzymatiques. La déconstruction se reconnaît ainsi elle-même comme un parasite ontologique qui a besoin d’infester un hôte pour se développer. »

Derrida : « Tout ce que j’ai fait est dominé par l’idée de virus, qu’on pourrait nommer parasitologie, virologie, le virus étant beaucoup de choses Le virus est en partie un parasite qui détruit, qui introduit le désordre dans la communication ; il détraque un mécanisme de type communicationnel, son codage et son décodage ; il n’est ni vivant ni mort ; c’est tout ce que j’ai fait depuis que j’ai commencé à écrire. » (Entretien avec Brunette et Wills, 1994).

Le mécanisme en question est l’architectonique platonicienne qui définit et différencie l’original de la copie, la réalité de sa représentation.

On voit bien que c’est aussi tout l’enjeu du roman de Flaubert, Bouvard et Pécuchet. C’est un roman sur l’architectonique du savoir et son effondrement.

évidence dit: à

beau fixe sur la RdL : JC vient de partir comme tous les jours à la même heure mais pas définitivement

Bloom dit: à

l’architectonique platonicienne qui définit et différencie l’original de la copie, la réalité de sa représentation.

La carte & le territoire…

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Le ron-ron de l’abyssin abymé.

Bloom dit: à

ML, le début du 1er chapitre du livre de Vivienne Orchard: Jacques Derrida and the Institution of French Philosophy, Oxford, UK, Legenda, 2010.
Non traduit, sauf par mes soins ci-dessous:

« C’est en 1974 que fut fondé à Paris le GREPH, Groupe de Recherches sur l’Enseignement Philosophique. Le GREPH se donna pour objectif d’examiner en détail les relations entre la philosophie et son enseignement et se mobilisa également contre les réformes visant à limiter le rôle de la philosophie à l’école. Comme on l’a indiqué plus haut, si le GREPH était une entreprise collective, Jacques Derrida en fut la figure de proue. (…) Ce sont les travaux de Derrida davantage que la philosophie française per se qui conditionnent la façon dont il fut reçu. Les commentateurs américains ont vu dans le GREPH une illustration de la dimension politique des écrits de Derrida ; dans cette optique, le GREPH incarnait en quelque sorte une forme de déconstruction « appliquée », et devenait la « traduction politique » des travaux de Derrida. Cette « traduction » sert de paradigme à un autre mode « traduction » des travaux de Derrida, qui met en jeu les transferts et les déplacements à la fois intellectuels et institutionnels opérés dans le contexte anglophone de la « théorie littéraire ».  »

Moralité, impossible de séparer l’oeuvre de sa réception & des conditions de celle-ci. Derrida n’est certes pas Sartre, mais il fut politiquement fort « présent ».

Sergio dit: à

Andouille de poids, andouille de poids… Ben justement de l’andouille où y a rien à becqueter alors là bonjour ! La vitrine, down immediately…

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Pour protéger un banquier français ou anglais rien de mieux que de fourguer une représentation qu’il n’y en a pas.

Et sinon, traduire c’est copier ?

Bloom dit: à

»l’attachement » extra.

Oui, la forme courte…Il est publié en anglais, en Inde, par Seagull Books, qui a également à son catalogue « Literary Miniatures » (2013), pur délice de critique littéraire « à la Noiville »: si vous lisez l’anglais, vous ne serez pas déçue. Naveen Kishore, l’éditeur de SB fait vraiment un suerbe travail de passeur culturel.

Bloom dit: à

superbe…

MONTAIGNEFOURBU dit: à

Vous savez tous que Boualem a de l’insuffisance cardiaque?. Résultat, i est au régime sansal….

Bloom dit: à

& comme on sait, la santé, ça n’a pas de prix (Goncourt ou autre)

Zoon dit: à

 » Pascal, le philosophe de la joie « , cette formule en première page du dernier « Magazine littéraire » me paraît procéder d’une singulière confusion. L’index analytique de ma vieille édition Brunschvicg ne contient aucune référence à l’expression de la joie dans les « Pensées ». Le seul texte de Pascal où s’exprime, à ma connaissance, la joie est le fameux Mémorial, retrouvé cousu dans ses habits à sa mort. Or il ne s’agit nullement d’un texte philosophique, mais de l’écho d’une expérience intime, d’ordre religieux. Au demeurant, cette présentation brouille la distinction posée par Pascal lui-même entre vérités de raison (domaine de la philosophie) et vérités de foi. Par exemple, le fragment 248 (Brunschvicg) dit :
 » La foi est différente de la preuve : l’une est humaine, l’autre est un don de Dieu. « Justus ex fide vivit » : c’est de cette foi que Dieu lui-même met dans le coeur, dont la preuve est souvent l’instrument, « fides ex auditu » ; mais cette foi est dans le coeur, et fait dire non « scio », mais « credo ».  »

Il est vrai que la frontière entre philosophie et théologie n’est pas toujours aisée à tracer ; la question s’est posée, par exemple, à propos de « la Cité de Dieu » de Saint Augustin, ou plus récemment à propos des textes de Levinas. Si Pascal avait eu le temps de mettre au net cette « Apologie de la religion chrétienne » dont on dit que les « Pensées » sont les fragments et le brouillon, l’ouvrage aurait-il relevé de la philosophie ou de la théologie ? On pourrait dire que ce qui différencie un texte de théologie d’un texte de philosophie, c’est que le premier est le développement d’un postulat religieux indémontrable. Mais combien de textes dits philosophiques procèdent d’un postulat plus ou moins affirmé ou plus ou moins dissimulé ? Les seuls textes réellement philosophiques ne seraient-ils pas ceux qui tentent de répondre à des questions auxquelles aucune réponse n’est donnée au préalable? Si c’est vrai, non seulement Pascal ne serait pas un philosophe de la joie, mais même pas un philosophe du tout. Il serait un théologien pur sucre, ce qui n’enlève d’ailleurs rien à son génie.

Phil dit: à

Pivot aussi a dû suivre un régime sansal.

Sergio dit: à

Modiano dans Villa triste il nous amène dans un coin une certaine nostalgie de l’Egypte ; on voit pas bien ce que cela vient faire dans le reste, mais ce qui est sûr, c’est qu’on a envie de se précipiter pour aller vérifier…

Zoon dit: à

Au fond, Derrida n’a pas réussi à s’émanciper de son judaïsme natif. Il lui a simplement donné une formulation étrange et mortifère, comme le montre, au fond, Jean-François Mattéi. (Widergänger)

Ce que dit là Widergänger me paraît recouper la question que je me pose concernant la frontière entre philosophie et théologie. Devenir philosophe, n’est-ce pas mettre au jour et soumettre à la critique le fond natif des croyances héritées, quelles qu’elles soient ? Si j’en crois Widergänger, Derrida n’avait pas franchi ce pas décisif.

Zoon dit: à

Modiano dans Villa triste il nous amène dans un coin une certaine nostalgie de l’Egypte (Sergio)

Dans « Villa triste  » ? J’aimerais que Sergio éclaire ma lanterne car je n’ai nul souvenir d’une allusion — nostalgique ou pas — à l’Egypte dans ce roman.

hamlet dit: à

Zoon dit: 28 octobre 2015 à 16 h 53 min

mon pôvre, vous êtes aussi mauvais philosophe que vous êtes bon antisémite.

relisez donc la pensée 128 au classement atp, pensée 148 à celui la fifa, ou 168 au classement de la fédération internationale de judo !

celle qui commence par : « Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception…. »

allez donc la relire, et vous comprendrez ce qu’est un « philosophe de la joie », et après vous reviendrez en discutailler.

ou alors on peut aussi se cotiser pour vous payer un abonnement à philomag.

Zoon dit: à

hamlet dit: 28 octobre 2015 à 17 h 19 min

Admirable spécimen de crétinisme probablement congénital.

hamlet dit: à

Zoon, je vais vous faire un p’tit de philo gratos :

« philosophe de la joie » est un oxymoron parce que tous les penseurs « de la joie » sont considérés par les instances officielles comme des « anti-philosophes ».

lesquels, me demanderez-vous ?

tous vous répondrai-je : de Montaigne à Nietzsche en passant par Blaise et Wittgenstein et les autres.

le philosophe de la joie est considéré comme un anti philosophe parce qu’il est considéré par les instances philosophiques officielles comme un béat !

si bonheur = espérance, joie = béatitude…

comment ça me direz-vous, Nietzsche un penseur de la béatitude, comme Pascal ? sacrebleu ! alors qu’il ne croyassait pas en Dieu ?

et ben oui, c’est comme ça toto, Nietzsche est un penseur de la béatitude, car penseur de la joie…

vous voulez un autre cours de philo rapide ?
genre philo pour les nuls ?
ou comment tout savoir de Kant en trois mots ?
ou comment lire tout Hegel en 10 minutes ?

si c’est le cas, ne vous gênez pas, demandez, c’est gratos…

hamlet dit: à

« Zoon dit: 28 octobre 2015 à 17 h 26 min
hamlet dit: 28 octobre 2015 à 17 h 19 min
Admirable spécimen de crétinisme probablement congénital. »

qui ça ? Pascal ou moi ?

hamlet dit: à

Zoon, si vous voulez ce qu’est la crétinerie lisez ça :

Zoon dit: 28 octobre 2015 à 16 h 53 min

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Et Sergio à la rts. Bien protégé.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Simuler gratuitement une douloureuse. Drôle de joie.

Sergio dit: à

Zoon dit: 28 octobre 2015 à 17 h 15 min
une allusion — nostalgique ou pas — à l’Egypte dans ce roman.

C’est, je crois, l’un des tenanciers, probablement, car il n’y en a pas tant que cela, celui de l’établissement accueillant les festivités du prix Houligan, qui s’est rendu compte qu’il a croisé en Egypte, des années plus tôt, le héros et narrateur proprement dit du roman, le fameux comte, et qui en fait état avec lui à quelques reprises vers la fin du livre.

Souvenir souvenir, donc, et effectivement on ne voit pas bien ce que cela vient faire avec le reste, sauf à creuser encore…

En gros c’est à peu près cela.

Remarque au pire je reprends le bouquin à la bib, cela m’amuserait, mais pas avant un mois, aussi.

Parce qu’effectivement ce détail n’est sûrement pas là pour rien…

Diagonal dit: à

WGG vient de lire avec enthousiasme un livre qui l’aide à penser le désastre. Il entend en faire partager sa jubilation, son immense plaisir intellectuel, puisque sa vérité est dans ce cri du cœur récemment proféré : « j’écris ici pour m’aider à penser par moi-même ». Seulement, dès qu’il essuie une moquerie, il devient comme fou furieux, tel un taureau blessé, dont la rancœur n’a d’égal que le décuplement de sa rage de n’avoir pu réussir à embrocher son picador. Les spectateurs ne comprennent pas pourquoi il ne garde pas plus de sérénité, en attendant que d’éventuels lecteurs de « l’homme dévasté » donnent leur sentiment en discutant du bien-fondé de son propre point de vue. Et de se refréner, vu que s’ils n’ont pas envie de le faire -puisque nul n’est quand même tenu d’enfourcher les enthousiasmes windergangeriens-, ils n’ont pas pour autant à essuyer de pareilles fulminations ? En fait, non seulement, WGG donne parfois l’impression d’être un vieillard retombé en enfance colérique, aigri et incapable de surveiller ses nerfs si on lui oppose le moindre désaccord, mais surtout de rester un petit « lecteur à penser », come il existe de petits maîtres à penser, ce qu’il n’est peut-être pas. On s’inquiète enfin au sujet de ce qui va pouvoir sortir de bon de son futur opus blogophilosophique à la portée de tous mais pas de n’importe qui. Rappelons-lui que Clément Rosset a fait l’objet d’une dépression gravissime à force d’avoir voulu prendre son double pour le réel. Il était trop seul, et n’avait certes pas à sa disposition autant de ‘petits chéris’ que son sectateur. Mais au-delà, on est troublé par le fait que jamais ce dernier n’a imaginé une seconde que la pensée de Derrida ne fût jamais réductible à sa propre déconstruction, puisque ce philosophe, autant qu’on le sache, n’en a jamais été lui-même dévasté.

hamlet dit: à

Diagonal c’est beau ce que vous écrivez.
vous savez quoi ? j’aimerais bien être votre amoureuse rien que pour que recevoir des lettres d’amour écrites pareil.

diago, vous savez quoi ? vous voulez pas faire comme si j’étais votre amoureuse ?

D. dit: à

Diagonal, si vous cherchiez à vexer Michel, c’est fait.

D. dit: à

Hamlet, vous commencez à me fatiguer avec vos petites plaisanteries de collégienne.

D. dit: à

U eda ne va pas tarder à vous remonter les bretelles, mon petit keupu.

hamlet dit: à

diago, ça donnerait un truc de ce genre :

hamlet, mon amour,

je viens de lire avec enthousiasme un livre qui vous aidera à penser le désastre de notre historie d’amour. J’entends vous en faire partager ma jubilation, mon immense plaisir intellectuel, puisque sa vérité est dans ce cri du cœur récemment proféré : « j’écris ici pour nous aider à penser par nous-mêmes ! ».

Seulement, dès que j’essuie une moquerie, je deviens comme fou furieux, tel un taureau blessé, dont la rancœur n’a d’égal que le décuplement de ma rage de n’avoir pu réussir à embrocher mon picador.

Les spectateurs ne comprennent pas pourquoi je ne garde pas plus de sérénité, en attendant que d’éventuels lecteurs de « l’homme dévasté » que je suis devenu, donnent leur sentiment en discutant du bien-fondé de leur propre point de vue.

Et de se refréner, vu que s’ils n’ont pas envie de le faire -puisque nul n’est quand même tenu de t’enfourcher avec mon enthousiasme-, ils n’ont pas pour autant à essuyer de pareilles fulminations ?

En fait, non seulement, je donne parfois l’impression d’être un vieillard retombé en enfance colérique, aigri et incapable de surveiller ses nerfs si on lui oppose le moindre désaccord, mais surtout de rester un petit « lecteur à penser », comme il existe de petits maîtres à penser, ce que je ne peut-être plus par ta faute à toi.

Tu t’inquiètes enfin au sujet de ce qui va pouvoir sortir de bon de mon futur opus blogophilosophique à la portée de tous mais pas de n’importe qui !

Rappelle-toi que Clément Rosset a fait l’objet d’une dépression gravissime à force d’avoir voulu prendre son double pour le réel !

Il était trop seul, comme je le suis, et n’avait certes pas à sa disposition autant de ‘petits chéris’ que mon sécateur !

Je n’en ai jamais été lui-même dévasté.

adieu,
Diago.

christiane dit: à

Je n’ai pas vu passer le temps en lisant la fin du roman. Fin d’une époque, naissance d’une ère nouvelle. Est-ce Tobie Nathan qui parle à travers la voix de Zohar ? Obligé de s’expatrier en 1952, après l’arrivée au pouvoir de Nasser et la montée en puissance de la confrérie des Frères musulmans. Depuis son exil parisien, Zohar se souvient en cette fin bouleversante et âpre de l’expulsion des Juifs, des passeports qui furent frappés du tampon « Sortie sans retour ». C’est la chute du monde ancien qui enveloppait magies et sortilèges, douceur et gourmandise. C’est l’islamisation de l’Égypte sous la poussée des Frères Musulmans. Tout bascule dans l’Égypte des années 50 dans une nuit… de cristal. Les personnages sont restés jusqu’au bout, broyés par l’Histoire. Très forte présence de Nino, l’ami qui perdra en prison ses racines pour basculer dans la fureur.
Je ne m’attendais pas à cette suite terrible et funeste bien ancrée dans l’histoire de ce temps. Au loin les légendes, la poésie, le rêve. Il reste cette nostalgie, cet amour sans retour, cet écrivain qui laisse au fil de l’encre renaitre le passé.
Très grand roman.

Bloom dit: à

Kant en 3 mots, dans le désordre: catégorique – moral – impératif

hamlet dit: à

Derrida : « Tout ce que j’ai fait est dominé par l’idée de virus, qu’on pourrait nommer parasitologie, virologie, le virus étant beaucoup de choses Le virus est en partie un parasite qui détruit, qui introduit le désordre dans la communication ; il détraque un mécanisme de type communicationnel, son codage et son décodage ; il n’est ni vivant ni mort ; c’est tout ce que j’ai fait depuis que j’ai commencé à écrire. » (Entretien avec Brunette et Wills, 1994).

ça, avec les virus, du genre « je parle des virus sans savoir ce que c’est » ou le « pouvoir communiquant des virus » c’est le genre de truc que plus personne ne sort aujourd’hui, depuis la parution du bouquin de Sokal et Bricmont.

un des livres plus drôle de la littérature française.

vous l’avez lu WGG ?

hamlet dit: à

Bloom vous connaissez le livre de Sokal et Bricmont.

vous pouvez le conseiller à WGG, sinon il va nous péter une bielle.

hamlet dit: à

Derrida (Entretien avec Brunette et Wills, 1994).

pas de bol le bouquin de Sokal et Bricmont est sorti en 97, sinon ils n’auraient jamais passé cette histoire de virus.

celle-là c’est le top du top !

merci WGG de l’avoir signalée.

hamlet dit: à

christiane dit: 28 octobre 2015 à 18 h 55 min

vous inquiétez pas, Zoon est en train de mettre au pétition pour exiger un droit au retour des juifs dans les pays arabes.

Phil dit: à

Péter une durite et couler une bielle, hamlet. C’est pas le tout de philosopher, faut savoir les paluches dans le cambouis.

Daaphnée dit: à

C’est vrai, ça !
Il n’y connaissent rien en mécanique, ces garçons .. Pff ..

Daaphnée dit: à

C’est vrai, ça !
Il n’y connaissent rien en mécanique, ces garçons .. Pff …

Daaphnée dit: à

Oh , un doublon !

hamlet dit: à

Phil dit: 28 octobre 2015 à 19 h 15 min

ouai c’était fait exprès !

c’est qd même plus drôle de dire couler une durite et péter une bielle, non ? Phil ?

je sais pas pourquoi je vous trouve tous hyper tristes, et hyper tendus.

hamlet dit: à

ma daafnouille elle est revenue !

sûr que toi tu connais en mécanique, surtout la quantique et aussi celle des fluides.

Daaphnée dit: à

Arrêtez de faire votre tapette , Hamlanouille.
Vous en faites trop.

hamlet dit: à

daaphnouille, tu sais pourquoi ils sont tous devenus tristes ?

c’est à cause des bouquins de passou ?

passou, sérieux, à ce niveau c’est plus de la littérature, c’est carrément un truc hyper plombant à se flinguer.

vous voulez faire comme le toubib qui euthanasiait es bien portants ?

sérieux ça existe encore un écrivain drôle ?

la tristesse ne doit pas devenir le socle de la littérature, du genre une compétition à celui ou celle qui plombera le plus l’ambiance.

on a refile le Goncourt à Nathan bien que mal parce qu’avec se nostalgie de son pays perdu c’était le plus plombant de tous.

sérieux passou c’est pas que ça la littérature, je suis sûr qu’en cherchant bien vous allez réussir à trouver un écrivain qui ne donne pas à ses lecteurs l’envie d’en finir avec ses jours.

allez ! cherchez !

hamlet dit: à

Daaphnée dit: 28 octobre 2015 à 19 h 32 min

p.tain j’y crois pas, les modérateurs laissent passer les insultes homophobes maintenant ?

tu sais ce qu’elle te dit la tapette ?

Barozzi, viens me défendre ! je me fais traiter de tapette !

Widergänger dit: à

Zoon dit: 28 octobre 2015 à 16 h 53 min
_________
Mon brave Zon Zon, t’es aussi superficiel que la Diagonale du fou, qui ne sait pas lire et fait de la surinterprétation, comme les paranoïaques.

Si Pascal est le penseur de la joie, c’est par le fond de sa façon de penser et non par une quelconque thématique de la joie. Il y a alors, lisibles, bien des pensées qui implique une joie intérieure qui n’est pourtant pas explicitement nommée. Il faut lire le chapitre de La Logique du pire de Clément Rosset sur Pascal, c’est très éclairant à ce sujet.

Daaphnée dit: à

Bon, là où je suis il y a plus de chauves-souris – des très grandes rousses – que des pd. Sauf mon voisin ?? de la famille des chochottes – inattendu sous les tropiques .. quoique – bref, mon voisin est nul de nul en mécanique.
C’est donc la pruve que certains ne devraient pas faire leur malin à vouloir jongler avec des tournevis.
Ils peuvent se blesser .

Daaphnée dit: à

En plus mon voisin est un peu chauve.
Mais pas rouquin .

hamlet dit: à

daaphnouille je te préviens : ne profite pas que je suis faible pour m’insulter !
je te connais toi, tu aimes bien t’en prendre au plus petit que toi.

à l’époque de MàC il prenait ma défense.

D. tu veux bien me défendre contre les attaques et les insultes des bloggueurs ?

D. tu sais comment on fait ?

c’est hyper simple : quand daaphnouille elle m’insulte toi tu l’attaques et tu l’insultes !

en échange je te donnerai des cours de cuisine parce que j’ai l’impression que tu manges toujorus le même truc, et en plus çaa m’a pas l’air équilibré comme alimentation.

hamlet dit: à

Daaphnée dit: 28 octobre 2015 à 19 h 41 min

ça va ? t’es pas restée trop longtemps sous les uv pour te faire bronzer ?
parce qu’on comprend plus ce que tu dis.

essaie avec : un sujet + un verbe + un complément.

hamlet dit: à

WGG, pas la peine, je viens de donner un cours de philo à Zoon, depuis il est parti acheter le dernier philomag.

WGG : pas que « la logique du pire », aussi « la force des choses », où Rosset parle de Pascal entre les lignes en parlant de Nietzsche.

Daaphnée dit: à

Vous êtes lent de la coprenelle, Hamlanouille.
Voilà, je voulais vous éviter ce dur constat mais vous l’avez bien cherché.
C’est ce que je dis aussi à ma chochotte de voisin – non, il n’est pas roux pas plus qu’il ne vole haut .. Bref, vous n’avez que ce que vous avez cherché .
Un point, c’est tout .

Daaphnée dit: à

Dites, Wiwi, un philosophe de la joie ..
Pascal avec son air tristounet, quand même ..
Il s’est beaucoup forcé, non ?

D. dit: à

Il est hors de question que j’insulte Daaphnée; débrouillez-vous pour ne pas mériter l’insulte, hamlet, et tout ira bien. Non mais pour qui se prend-t-il, ce freluquet ?

Phil dit: à

Pas tristes, les tropiques à daaphnée

D. dit: à

Par ailleurs, petit Hamlet de rien du tout, c’est moi qui devrait vous en donner, des cours de cuisine. Et si ma cuisine est parfois calorique, c’est que je fais du Kung-Fu à haut niveau. Il m’arrive de bruler 2500 calories en un seul entrainement.

hamlet dit: à

WGG : « Il y a alors, lisibles, bien des pensées qui implique une joie intérieure qui n’est pourtant pas explicitement nommée. »

pas trop d’accord avec le mot « intérieur », la joie ne relève pas d’une intériorité, mais au contraire d’une négation de l’intériorité, on n’est pas chez Saint Augustin, faut pas tout mélanger, chez la petite triplette Pascal – Spinoza – Nietzsche il n’est pas question d’intériorité mais de totalité, et là Pascal rejoint une forme de religion qui n’est plus celle matraquée par Spinoza et Nietzsche, la totalité WGG ! pas l’intériorité !
la joie est dans le monde dans sa totalité, elle n’est pas dans l’être, et encore moins dans on intériorité, je dirais que vous avez là WGG une vue extrêmement étriquée de la joie pascalienne, spinozienne et nitzschéenne.

D. dit: à

Vous savez, Bloom, je n’osais pas vous le dire de peur de vous faire de la peine, mais les groupes de recherche, ça ne vaut jamais la recherche que l’on fait tout seul, tout ceux qui ont trouvé quelque chose vous le diront.

Widergänger dit: à

Daphanée, elle ne connaît de la joie que celle de sa petite culotte. Alors évidemment, pour comprendre pascal, c’est un peu trop, comment dire…mouillé…

D. dit: à

hamlet dit: 28 octobre 2015 à 20 h 00 min

Je me demande vraiment comment de pareil niaiseries ont pu s’échafauder dans votre petite tête, hamlet. C’est affligeant. Vous devriez quitter ce blog d’urgence car ce soir j’ai honte pour vous.

D. dit: à

Le jour où vous écrirez enfin quelque chose d’intéressant, hamlet, les poules auront des dents, je vous le dis, mon petiot.

D. dit: à

d’intéressant – et de sensé, bien entendu.

Daaphnée dit: à

Wiwi, vous êtes bien grossier.
Surtout pur un garçon, si seul.
Votre Rosset et votre Pascal n’y changeront rien .

Widergänger dit: à

Joie, il y a chez Pascal. Joie tragique. La seule joie qui soit effectivement joyeuse…

D. dit: à

quel petit con, je n’en reviens pas.

hamlet dit: à

WGG : parce qu’en ramenant la joie à une intériorité vous niez complètement la notion de tragique, pour qu’il ait de la joie il faut du tragique, pour avoir du tragique il faut avoir le monde, donc pour la joie il faut le monde.
ces histoires WGG c’est de la mécanique de haute précision, faut pas confondre les bielles et les durites.

Widergänger dit: à

Parfois la grossièreté rejoint la vérité. C’est là le tragique de la situation. Pas la solitude du locuteur.

D. dit: à

Je ne parle pas de vous, Michel, entendons-nous bien, mais de JC, dont le souvenir vient de traverser mon esprit de façon fulgurante.

hamlet dit: à

WGG : vous avez vu à 1 mn on a envoyé le même commentaire, c’est pas beau ça ?
le TRAGIQUE !
je vous l’ai dit c’est de la mécanique de haute précision.

Daaphnée dit: à

Climat anxiogène en France en ce moment, non ?

D. dit: à

Tout ça vous ne l’avez pas trouvé tout seul, Michel, vous répétez comme un perroquet.

Widergänger dit: à

Retez donc dans vos bielles, mon brave hamlet. C’est tout ce que vous êtes capable de comprendre à la vie.

D. dit: à

Ce qui est tragique, c’est votre présence ici-même, hamlet.

hamlet dit: à

et c’est où on revient au problème de cette littérature thérapeutique plombante.

pourquoi ? parce qu’à force de plomber les lecteurs le tragique disparait du monde.

WGG c’est vers ça que nous entraine la littérature actuelle : un monde débarrassé du tragique !

et ça, c’est le truc le plus tragique qui pouvait nous arriver.

Chaloux dit: à

Widergänger dit: 28 octobre 2015 à 20 h 03 min

Pauvre Alba…

D. dit: à

Bravo Michel.

D. dit: à

Bonsoir, Chaloux. Je m’absente pour aller manger. Une salade petite ratte-tomates d’arrière-saison avec des rondelles de chèvre en bûche.

hamlet dit: à

WGG, vous comprenez ? parce que pour qu’il y ait du tragique il faut du rire, les larmes évacuent le tragique, toutes ces histoires de livres tristes à pleurer c’est un truc communicationnel, c’est un trucs pour les médias, c’est pas de la littérature, la littérature est anti médiatique, pour qu’il ait du tragique il ne faut pas des larmes mais un gros rire, non pas nietzschéen, mais un rire pascalien !
on dit Pascal le rigoriste, Pascal l’orthodoxe blablabla mais c’est faux, le rire pascalien est bien plus puissant que le rire nietzschéen, infiniment.

hamlet dit: à

WGG, c’est parce que je vosu ai encore épinglé pour cette histoire d’intériorité, n’y prenez pas mal, vous écrivez trop vite et vous sortez souvent des trucs un peu débiles, mais c’est pas grave WGG, il faut pas être susceptible, la susceptibilité c’est le ressentiment, la joie c’est accepter le monde dans sa totalité, avec le mal, et le tragique du mal, c’est là où Pascal est bien plus que chrétien.

hamlet dit: à

WGG, pourquoi ? parce que Pascal a compris que le mal est une fatalité inévitable, la religion est un processus qui vise à…., mais ça Pascal n’y croyait pas, il n’y a jamais cru une seconde.
WGG, vous savez, le nom de Spinoza revient souvent comme inspirateur de Nietzsche mais c’est faux !
le seul véritable inspirateur de Nietzsche c’est ni Spinoza, ni Montaigne, c’est Pascal !

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Hé ben, ne manque plus qu’une vie séguélate et une enseigne de grostraitsiste et on est au complet. Avec beaucoup de doublons cela va sans dire…

bérénice dit: à

« Mais la transcendance n’est pas la seule façon de s’affranchir des limites. Un être qui n’aurait aucun autre, serait, par là même, infini. Le Dieu de Spinoza, « être absolument infini » cause de soi, signifie cette non-limitation extrinsèque, tout ce qui est étant en Dieu et rien sans Dieu ne pouvant ni être ni être conçu ; cet absolu est accessible à l’intuition intellectuelle, laquelle, distincte de l’imagination, se caractérise précisément par le fait de s’unir – au lieu de rester autre – à l’infini qu’elle contemple. C’est aussi le statut que Hegel reconnaîtra à l’Esprit : histoire de l’humanité où la pensée des hommes surmonte des savoirs et des institutions unilatéraux et exclusifs – contredits ou limités par d’autres – pour penser selon l’universel, de manière à nier les contradictoires en les conservant en quelque façon dialectiquement dans un discours cohérent. Celui-ci s’institue totalité où tout Autre est compris dans le Même. L’infini, ce serait ainsi la pensée absolue se déterminant elle-même dans un État et des institutions par lesquelles, efficace, elle se fait Réalité et à travers laquelle l’homme particulier est libre ou infini ; comme il sera libre, chez Marx, dans la société sans classe résolvant toutes les contradictions et où, par conséquent, s’actualise un infini. Entrevoir l’infini dans la suppression de l’Autre ou dans la conciliation avec lui suppose cependant que l’Autre n’est pour le Même que limite et menace. . Qui contesterait, en effet, qu’il en soit ainsi, le plus souvent, dans la société humaine soumise, comme toute réalité finie, au principe formel, selon lequel l’autre limite ou serre le même : les guerres et les violences du monde, de tout temps, le prouvent assez. Mais l’autre homme – l’absolument autre, Autrui – n’épuise pas sa présence par cette fonction répressive. Sa présence peut être rencontre et amitié et, par là, l’humain tranche sur toute autre réalité. Le face à face est une relation où le Moi se libère de sa limitation à soi – qu’ainsi il découvre –, de sa réclusion en soi, d’une existence dont les aventures ne sont qu’une odyssée, c’est-à-dire le retour dans une île. La sortie hors cette limitation du Moi à soi, qu’expose toute une série de réflexions de la philosophie contemporaine sur la rencontre d’Autrui – de Feuerbach, de Kierkegaard à Buber et à Gabriel Marcel – mérite également l’adjectif d’infini.

1. Les problèmes de l’infini
Manifestation de ce qui est, de l’étant, à un être conscient, la connaissance signifie autant représentation du donné – individuel ou universel –, intuition et entendement, que dépassement du donné dans l’aventure et la méthode de la recherche. En se donnant, l’étant offre certains traits et en exclut d’autres. S’il est ainsi, il n’est pas autrement. Son essence est définie. Cette limitation peut être comprise comme n’excluant que de simples possibles, grouillant, sans être, dans la nuit. C’est l’infini chaotique, troublant le savoir. Dès lors, l’essence serait finie au sens où une œuvre d’art est parachevée, au sens où un réel peut être réalisé jusqu’à l’accomplissement. Il s’agirait de ce que, en termes de métier, on appelle finition. Finition étroitement liée à la cognoscibilité. La finitude ou l’achèvement de l’essence serait précisément ce par quoi elle vient à maturité, « prend apparence », prend forme, s’incarne et reçoit, pour ainsi dire, une carnation, se fait visible, se produit : ce par quoi elle se présente ou se conçoit, ce par quoi, inspectable et dessinée, elle imprime à l’indétermination malléable de la réceptivité le dessin de l’être. Mais la connaissance recueillant un donné est aussi refus du donné. Le donné n’exclut pas que des possibles. Il est tiré – abstrait – de la totalité du réel qui le déborde sans fin. Tout se passe comme si le savoir se mouvait au-delà du donné, sans avoir à mesurer la hauteur ou le degré de cet au-delà.

La connaissance ne serait pas l’information de la conscience par une forme exhibée ; la finitude du donné serait privation ; et l’écart entre le donné et l’infini constituerait l’ouverture qui laisse passer la lumière, comme si jusque dans son voir – jusque dans sa spéculation – la connaissance récupérait un décalage. Le concept n’aurait rien de statique ; il aspirerait aux richesses d’au-delà des frontières à partir de l’indigence où elles enferment le donné. Le problème de la rationalité ou de l’irrationalité de l’infini, le problème de sa priorité (connaît-on l’infini à partir du fini ou le fini sur un fond d’infini ?) découlent de la nature ambiguë de la connaissance, représentation et mouvement. Et, dans la mesure où être signifiait, pour la tradition philosophique de l’Occident, plénitude de présence et, par conséquent, accession à la représentation, le problème de l’être de l’infini dépend de la conciliation, possible ou impossible entre le dynamisme de l’infini et la pleine actualité. L’infini actuel a-t-il un sens ? Équivaut-il à l’être même ? Ou n’est-il qu’une idée régulatrice ? N’est-il qu’un simple mot ? Tous ces problèmes s’entremêlent au cours de l’histoire de la notion d’infini. L’Infini a pu y signifier à la fois l’abscondité irrationnelle de la matière et la divinité – dissimulation ou apparoir – de Dieu, le devenir historique des hommes n’étant alors que le déroulement de la divinité de Dieu ou l’événement – qui n’en demande pas moins que l’histoire de l’humanité – de la pensée se pensant elle-même, c’est-à-dire l’événement même de la rationalité.

2. Les données historiques
• Le mauvais infini
La pensée antique, fidèle à l’idéal d’achèvement et de mesure qui animait son art et sa religion, se méfie de l’infini. Marque d’une pensée obscure correspondant à un réel irréalisé, manquant de forme pour se présenter à un savoir qui puisse le contenir ou le représenter, l’infini – l’apeiron – serait indétermination, désordre, mal. Mais les formes finies, claires et intelligibles constituent le cosmos. L’infini, source d’illusion, s’y mêle et doit en être chassé comme les poètes de la cité platonicienne. Aristote distingue puissance et acte et, dès lors, l’infini en puissance de l’accroissement et de la division – ordre de la matière – de l’infini actuel qui serait une contradiction flagrante. Cette contradiction ne sera surmontée dans l’histoire de la philosophie que par la rupture avec la notion quantitative de l’infini que Descartes prendra la précaution d’appeler indéfini et dont Hegel retrouvera les traces jusque dans l’infini du devoir-être – du Sollen – qu’il contribuera à disqualifier comme mauvais infini. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, le mathématicien M. B. Cantor, trouvant pour l’infini des opérations aussi définies que celles qui portaient jusqu’alors sur les nombres actuels, finis, parlera d’infini actuel en mathématique, mais cette notion conserve une signification rigoureusement opératoire relevant d’une modification de l’axiomatique. Pour Aristote, être, c’est être en acte, être accompli et achevé. La définition ou la détermination du réel n’en exclut que du possible ; elle ne le transforme pas en abstraction arrachée à la totalité du réel. Et, cependant, en tant qu’aptitude à recevoir des déterminations, l’infini de la matière n’est pas un rien dans la pensée antique. Chez les pré-socratiques, la notion d’infini n’aura pas un sens uniquement négatif et péjoratif, même au niveau du quantum spatial et temporel. Pour Anaximandre (VIe s. av. J.-C.), un principe appelé Apeiron, inengendré et incorruptible, est source de toutes choses, les englobant et les dirigeant toutes, ne se réduisant à aucun élément matériel. Il est d’une fécondité inépuisable et produit une infinité de mondes. Les cosmologues du VIe et du Ve siècle avant J.-C. reprendront cette notion : l’infinité du temps sera liée à une cyclicité perpétuelle. D’Héraclite et d’Empédocle aux derniers stoïciens s’affirmera l’idée d’une périodicité cosmique, les mondes succédant aux mondes dans un temps ininterrompu. Il n’y a pas, entre ces mondes, de continuité ni de progrès, certes. Mais chez les atomistes, à l’idée de retours périodiques se substitue l’idée d’une infinie succession du temps apportant toujours du nouveau.

Platon « commettra un parricide » en affirmant, contre « son père », Parménide, que le non-être est, dans un certain sens. Toute chose comporte de l’illimité, de la matière, un emplacement, du plus ou du moins dans l’extension, dans la division et la qualité (plus ou moins chaud, plus ou moins froid), de l’infini et de l’indétermination, qui ne sont pas purs néants. Mais, surtout, sans parler de l’infini à propos de l’idée du Bien et sans interdire au regard – après le cheminement et l’exercice qu’exige son éclat démesuré – de fixer cette idée, Platon la situe au-delà de l’Être et ouvre ainsi, dans un sens différent du quantitatif, la dimension de l’infini où se placera l’Un infini des néo-platoniciens. Quant à Aristote, en admettant l’ éternité du monde et de son mouvement, il laisse subsister comme un infini actuel dans la cause de ce mouvement éternel. L’acte, pur de toute puissance, ou la forme, pure de toute matière, le Premier moteur ou le Dieu d’Aristote se suffisant à lui-même en tant que pensée de sa pensée, dans ce sens nouveau, est infini. Bien qu’Aristote n’emploie pas le terme, saint Thomas identifiera l’infini du Dieu biblique avec la séparation de la forme pure et Hegel reconnaîtra l’infini actuel de l’Absolu dans la pensée de la pensée. Tant il est vrai que l’opposition du fini de la pensée antique à l’infini de la pensée moderne est simpliste, et que le fini grec porte des vertus de l’infini. La vérité de ce « lieu commun » réside cependant en ceci : l’espace étant pour Aristote la limite des corps, le cosmos aristotélicien est fini, limité par le ciel des étoiles fixes. Vision du ciel qui a déterminé la cosmologie jusqu’à l’aube des Temps modernes.

• Le divin infini
À l’époque hellénistique, à travers les spéculations gnostiques et la patristique chrétienne, s’établit un contact entre la spiritualité orientale et la philosophie : la notion d’infini s’identifie avec la perfection et la toute-puissance du Dieu biblique. L’Un de Plotin (205-270) est, par excès et non pas par défaut, au-delà de tout monde sensible ou intelligible. Il est infini, sans forme, au-delà de la conscience et de l’activité, « manquant de tout manque ». En lui se ramasse ce qui, dans les formes définies qui en émanent, se disperse discursivement dans l’infini de la matière. Les êtres finis et définis ne se ferment pas seulement sur l’infini de la matière, mais restent arrachés à l’infini de l’Un. Sa plénitude n’est pas confusion, mais une détermination plus complète où vient à manquer le manque de la séparation qu’opère la définition. La nouvelle idée de l’infini signifie précisément sa compatibilité avec la détermination, comme plus tard dans la kabbale l’En-Sof, le Dieu infini « enfoui dans la profondeur de sa négativité », c’est-à-dire réfractaire aux attributs, se manifeste dans les attributs appelés sephiroths sans se dégrader dans cette émanation, puisque cette délimitation est aussi entendue comme un événement au sein de son abscondité.

Chez Descartes et les cartésiens, l’idée de perfection, qui enveloppe celles d’achèvement et d’actualité, est inséparable de l’idée de l’infini. « La substance que nous comprenons comme étant par elle-même souverainement parfaite et dans laquelle nous ne concevons absolument rien qui enveloppe quelque défaut, c’est-à-dire quelque limitation de perfection, est appelée Dieu. »

Ce n’est pas sans difficulté que s’unissent perfection divine et infinité. Origène (185-254) met encore en garde ceux qui nient les limites en Dieu par « simple amour du beau dire ». Connaître, c’est définir. Un Dieu infini ne se connaîtrait pas. Il faut que la puissance divine soit mesurée par sa sagesse et sa justice. Mais déjà, pour saint Augustin, ce serait ramener Dieu à l’humain que de lui interdire d’embrasser l’infini. Pour Jean Damascène (mort en 749), « le Divin est infini et inconcevable », et « la seule chose qu’on puisse concevoir de Dieu, c’est son infinité et son inconcevabilité ». Pour saint Thomas d’Aquin (1225-1274), l’infini est attribué à Dieu dans la mesure où la matière et la puissance ne limitent pas sa forme. La notion de l’infini perd sa signification quantitative. L’infini en Dieu est pensé comme infini actuel. L’absence de limites prend la signification d’indépendance, de volonté souveraine. Mais il n’y a qu’une analogie entre l’être infini en Dieu et l’être fini dans la créature. Un infini créé est absurde pour saint Thomas. Il n’y a pas de multiplicité infinie dans le continu d’un segment spatial, ses points ne sont infinis qu’en puissance. Dans l’espace, comme chez Aristote, le monde est fini. Même le temps s’interprète, selon le Timée de Platon, comme naissant avec la formation du monde. Roger Bacon (1214-1294) conteste encore l’infini temporel du monde qui le transformerait en puissance absolue, en Dieu. Mais désormais la finitude est signe d’imperfection, mesurant la distance entre la créature et Dieu, parfait et infini. Et Duns Scot (1265-1308), partisan de l’univocité de l’être, suggère que la créature ressemble au Créateur plus que ne le pensaient les philosophes de l’analogie de l’être : elle lui ressemble dans l’homme, par la volonté qui « commande à l’entendement ». « Rien autre que la volonté n’est cause totale de la volition dans la volonté. » Mais il faut attendre la Renaissance pour que le monde fini du système astronomique de l’Antiquité comme le cosmos plotinien s’ouvrent à l’infini.

C’est l’âme humaine – conçue d’après la tradition biblique à l’image de Dieu – qui, dans la créature, reçoit la première l’attribut d’infini. La façon dont la grâce pénètre dans l’âme pouvait encore être, à la rigueur, conçue sur la façon dont l’intellect actif entrait « par la porte » dans l’âme aristotélicienne. Mais déjà Duns Scot fait correspondre à cette entrée une capacité de l’infini dans la nature de l’âme. Pour Maître Eckhart (1260-1331), les créatures finies hors de Dieu sont douées de réalité véritable au même sens que la réalité divine. La pensée de la Renaissance reconnaîtra un désir infini dans l’âme, qui n’est pas un simple manque. Pour Descartes, l’idée de Dieu est innée à l’âme et je suis plus certain de Dieu que de moi-même : le fini est connu sur le fond de l’infini. La priorité intellectuelle de l’infini s’ajoute désormais à sa priorité ontologique. Le sens de l’infini dans la créature perd également sa signification quantitative. Il s’agit du vouloir libre que rien, pas même l’entendement, ne saurait commander. L’infini en tant que spontanéité, c’est-à-dire en tant que liberté, va dominer la conception occidentale de l’infini. Chez Leibniz, cette infinité – spontanéité de la représentation et du vouloir reflétant l’infini de Dieu selon une loi fonctionnelle, particulière à chaque monade – concilie dans la créature de Dieu le fini et l’infini. Nicolas de Cues (1401-1464) établit un lien entre l’infini de Dieu et le fini du monde : Dieu est à la fois implicitement un et infini et explicitement multiple et fini : le monde selon l’espace et le temps est l’épanouissement de la plénitude complicite et actuelle en Dieu, en elle-même d’ailleurs inconnaissable (comme l’En-Sof des kabbalistes), car tout prédicat limiterait son infini. L’infinité est pour nous le seul prédicat positif de Dieu. Mais la finitude et la multiplicité de la créature ne peuvent pas être finitude sans plus et manquer de perfection. Elles développent l’infini de Dieu. Non seulement l’esprit humain, « image sublime de Dieu », prend « part à la fécondité de l’être créateur » par son aspiration infinie à la connaissance, mais c’est l’univers lui-même qui explicite, dans le temps et l’espace, l’infini complicite de Dieu. Le monde est un infini concret, bien que Nicolas de Cues ne l’appelle pas infinitum comme Dieu, mais indeterminatum, non éternel mais de durée infinie.

L’infini est la mesure adéquate de tout ce qui est : c’est la droite finie qui est en puissance et la droite infinie qui est en puissance et la droite infinie en acte, actualisant ce qui dans la droite finie n’était que potentiel. Désormais, par l’infini on connaît le fini : thèse qui s’affirme chez Campanella (1568-1639), Descartes, Malebranche, Pascal, Spinoza et Leibniz. L’indétermination du monde est l’imitation de l’infinité absolue de Dieu. Le caractère illimité de l’espace acquiert la dignité d’une perfection, contrairement à l’ordre des valeurs aristotéliciennes. En dehors de motifs rigoureusement scientifiques, c’est donc une pensée religieuse qui détermina l’infinitisme de la science moderne. Giordano Bruno (1548-1600) disait aux inquisiteurs de Venise : « J’enseigne l’univers infini, effet de la puissance infinie de Dieu. »

Kepler redoute encore l’idée d’un monde infini sans centre et qui serait ainsi exclusif d’ordre. Mais Descartes, Leibniz, Newton et le jeune Kant affirment l’infinité de la nature spatiale et temporelle en la mettant en rapport avec l’infini de Dieu et l’excellence de la création. Descartes distingue l’infini de Dieu au sujet duquel nous entendons qu’il ne peut pas avoir de limites, et l’indéfini de l’espace où nous ne voyons pas de raison à ce qu’il y ait des limites ; mais cela ne l’empêche pas de voir dans l’indéfini de l’espace l’expression de l’infini divin. Chez Leibniz, la monade n’est pas seulement l’âme humaine, elle est aussi l’archétype de tout étant. L’infini de l’âme est déjà l’infini de l’univers. Le meilleur des mondes possibles reflète l’infini de Dieu. « Je suis tellement pour l’infini actuel, écrit Leibniz, qu’au lieu d’admettre que la nature l’abhorre comme on le dit vulgairement, je tiens qu’elle l’affiche partout pour mieux marquer la perfection de son Auteur » (Lettre à Foucher, édition Gerhudt, VI). Cette pensée de l’infini s’étend dès lors par Leibniz au petit et au divisible. « Ainsi, je crois qu’il n’y a aucune partie de la matière qui ne soit, je ne dis pas divisible, mais actuellement divisée, et, par conséquent, la moindre parcelle doit être considérée comme un monde plein d’une infinité de créatures différentes. » La créature la plus finie est pleine d’infini à sa manière. De même l’infini actuel de l’univers dans son extension et sa divisibilité se reflète dans l’actuel infini de l’être particulier à travers la plénitude infinie des « petites perceptions ». La finitude de l’être distinct de l’infini actuel de Dieu consiste en ce que ces petites perceptions ne sont pas des connaissances mais demeurent obscures et que chaque être reflète à sa manière le même infini. Dieu connaît ces infinis reflets de l’Infini dans les monades. « L’infini de l’avenir est entièrement présent à l’entendement divin », écrira le Kant d’avant le criticisme. Le chapitre VII de la 2e partie de sa Théorie du Ciel (1755) s’intitule « De la création dans toute l’extension de son infini aussi bien dans l’espace que dans le temps ». Le temps, c’est l’« accomplissement successif de la création ». « Il ne lui faut pas moins que l’éternité pour animer des mondes innombrables et sans fin, toute l’étendue de l’espace. » Le Kant d’après la Critique de la raison pure prête à cet infini une signification pour l’action libre ou morale. L’impératif catégorique ne vaut que si le sujet est autonome, c’est-à-dire non contraint et libre, c’est-à-dire non limité par l’autre ou infini. Kant y joint, pour lui permettre de prendre tout son sens, les postulats d’une durée illimitée et d’un être infini, Dieu, garant de l’accord entre vertu et bonheur. La philosophie pratique de Kant ouvre la voie à la philosophie spéculative de l’idéalisme postkantien.

• Tout est infini
Selon le jeune Spinoza, la bonté divine implique le transfert total du divin dans la créature. L’infini de Dieu et l’infini du monde ne font plus qu’un dans le spinozisme pour ne se distinguer que comme natura naturans et natura naturata. « Par Dieu, j’entends un être absolument infini, c’est-à-dire une substance consistant en une infinité d’attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie. » Dieu infiniment infini – l’infinitude d’attributs infinis empêche que les attributs limitent l’infini de Dieu. Infini actuel « par la force de sa définition » ou par l’« infinie jouissance de l’être » (per infinitam essendi fruitionem), infini dont les parties sont aussi infinies et qu’il serait absurde de supposer divisible et « mesurable et composé de parties finies », distinct de l’infini de la durée « qui n’a point de limites, non par la force de son essence, mais par celle de sa cause ». La spatialité infinie exprime l’essence infinie de la substance divine d’une façon immédiate ; l’apparence du temps infini traduit la consécution éternelle dans l’essence divine. Une infinité de modes expriment les attributs. Rien n’est hors l’Infini de Dieu, de sorte que toute singularité n’est qu’un élément d’une chaîne de modifications et n’existe pas en tant qu’arbitraire, fini et contingent. On voit en Spinoza la façon dont les modes – apparence du fini – affirment absolument l’Infini absolu. Dieu est cause des modes de la façon même dont il est cause de soi. Enfin, la révélation de l’Infini est la rationalité elle-même. L’Infini cause de lui-même est connu par lui-même, c’est-à-dire est l’intelligibilité par excellence. On voit moins bien pourquoi l’Infini chez Spinoza se dégrade en apparence. Une philosophie ambitieuse poursuivant jusqu’au bout l’identification du rationnel et de l’infini réduira progressivement le connaissable – toujours, à quelque titre que ce soit, donné et extérieur (et auquel l’inachèvement de la science positive, mauvais infini, participerait encore) – à ce processus même du dépassement : la connaissance ne serait ainsi que connaissance de la connaissance, la conscience, conscience de soi, la pensée pensée de la pensée ou Esprit. Rien ne serait plus autre : rien ne limiterait la pensée de la pensée. La pensée de la pensée, c’est l’infini. Mais le dépassement du connaissable donné – que Hegel appelle négativité – est un processus de détermination. Son résultat est concept. Hegel aura montré précisément que la négativité est une détermination et que la détermination ne s’achève pas à la limite du défini et à l’exclusion : qu’elle est totalisation absorbant l’autre, ou concrètement l’action efficace de la Raison dans l’histoire. La singularité de la conscience elle-même n’est que le labeur de l’infini s’insérant dans le donné. La totalité n’est pas entassement ni une addition d’étants : elle ne se peut concevoir que comme pensée absolue qui, sans rien d’autre qui lui fasse obstacle, s’affirme liberté absolue, c’est-à-dire acte, pensée efficace en tant que pensée, infini actuel. L’idéal antique du savoir en tant que détermination – ou finitude – des formes intelligibles et la rationalité du dépassement se rejoignent ainsi. Dans la Logique de Hegel, contrairement à la conception des Anciens, le fini n’est pas déterminable en lui-même, mais uniquement dans son passage à l’autre. « Le fini, c’est quelque chose qui est posé avec sa frontière immanente comme la contradiction de lui-même par laquelle il renvoie et est poussé hors lui-même. » Il est le mode même selon lequel l’infini se révèle. Mais c’est le fait de se révéler, la connaissance, qui est l’événement même de l’Absolu.

• Le fini sans infini
Le criticisme kantien, dans sa rigoureuse distinction entre, d’une part, l’intuition dont le temps est la forme pure et où la nature est donnée, et, d’autre part, la raison qui possède l’idée de l’infini sans pouvoir s’assurer de l’être, instaure d’une nouvelle façon le fini et l’infini. Contrairement à la tradition cartésienne, le fini, chez Kant, n’est plus compris à la lumière de l’infini. Intégrant les enseignements de l’empirisme, Kant rapporte l’apparaître de la Nature à la sensibilité humaine, condition d’un être fini, qui ne peut se rapporter au Réel qu’affectée, impressionnée, réceptive. La nature apparaissante porte ainsi la marque de la finitude du sujet. Cette marque ne consiste pas seulement dans le caractère subjectif de la sensation – à la fois état d’âme et qualité de l’objet – mais, plus profondément, dans le caractère rigoureusement successif de la synthèse régressive opérée par la science qui appréhende et comprend le réel. Le successif est marqué par le sujet parce que la synthèse scientifique régressive, qui ramène la donnée à ses conditions, ne peut transcender son inachèvement. Il ne suffit pas que le sujet fasse le raisonnement suivant : « Si le conditionné est donné, la condition inconditionnée ou la totalité des conditions est donnée », parce que précisément la prétendue totalité ici n’est que succession temporelle et non pas l’éternité d’une consécution logique ; parce que le temps est temps et non pas un infini actuel. La façon finie – temporelle – d’appréhender le réel appartient ainsi à l’objectivité ou à la réalité du réel. L’infini, idée régulatrice, ne constitue pas le donné. L’infini de l’idée ne s’actualise qu’au prix d’une illusion appelée apparence transcendantale, la Raison sautant illicitement par-dessus le temps. Les motifs qui guident la raison vers l’infini ne dépendent pas de la fonction de l’ entendement qui assure, selon le schéma du temps, la synthèse nécessaire à l’unification du sensible, à l’appréhension du donné. Qu’importe si les principes de l’entendement comme ceux de la raison remontent pour Kant à la logique formelle ! L’indéfini de la série temporelle n’est pas l’obscur ni le confus dont l’infini de l’idée serait le clair et le distinct. Le fini ne se réfère pas à l’infini. La dialectique transcendantale de Kant confirme la doctrine kantienne sur le schématisme des concepts constitutifs de la Nature, énonçant contre l’ère hégélienne qui commence l’irréductibilité du donné comme tel – du fini – au mouvement de systématisation et de totalisation et du dépassement dialectique. Il faut signaler l’accord de ces positions avec le sens que prend l’infini dans la science, à la fois ouverte sur un univers infini et, prudence plutôt que sagesse, consciente de son inachèvement essentiel. Dans la phénoménologie husserlienne, on retrouve la façon kantienne de décrire le fini indépendamment de l’infini et la thèse sur l’appartenance à chaque forme d’objectivité de modes finis d’appréhension, marquant l’objectivité même des objets. L’idée au sens kantien du terme, c’est-à-dire l’infini kantien comme idée régulatrice, non réalisable dans l’être – infini non actuel – guide, dans cette phénoménologie, en cela surtout idéaliste, la constitution de l’objet à partir du donné fini : elle éclaire l’horizon infini où il apparaît et l’horizon infini d’horizons. Enfin, chez Heidegger, la finitude de l’être n’équivaut pas à la négation de l’infini. C’est au contraire à partir de structures positives de l’existence : être-au-monde, souci et être-pour-la-mort, que se décrit la finitude. C’est en partant de la temporalité finie et à travers le dénivellement et la banalisation de cette temporalité finie que Heidegger déduit le temps infini. Et, à la page finale de son Kant et le problème de la métaphysique, Heidegger enseigne que « rien ne répugne aussi radicalement à l’ontologie que l’idée d’un être infini ». Tout en laissant ouvert le problème de savoir si la finitude ne « présuppose » pas quelque infinitude, Heidegger ne pense pas du tout que cette « présupposition » nous ramène purement et simplement aux positions et aux thèmes cartésiens, puisqu’il demande en écrivant toujours le mot « présupposition » entre guillemets : de quelle nature est cette « présupposition » ? Que signifie l’infinitude ainsi posée ? Bergson, comme Heidegger et avant lui, enseigne un temps irréductible à une série infinie d’ instants traités comme une éternité par l’intelligence. Le temps composé d’instants homogènes, temps superficiel et dégradé, renvoie à la durée, dont les instants se dépassent en quelque façon eux-mêmes, lourds de tout leur passé et déjà gros d’avenir ; dans la limite même du passé, jaillissant neufs ; vieux de la vieillesse de l’être, et comme au premier jour de la création, créateurs, se libérant des limites, infinies. La vraie dimension de l’infini serait l’intériorité qui est durée. Infini du possible, plus précieux que l’infini actuel. Mais le mauvais infini n’est-il pas au fond de tous les infinis triomphants ? C’est peut-être la pensée de Maurice Blanchot qui, dans les profondeurs de l’être, entend le monotone clapotis comme d’une pluie incessante et dépourvue de sens. Il convient enfin de noter le nouveau sens que Heidegger a conféré au fini et à l’infini. Ils ne sont plus les attributs des étants auxquels ils se rapporteraient dans la métaphysique occidentale, laquelle, pour Heidegger, consiste à comprendre l’être à partir des étants que l’être manifeste. C’est l’être des étants qu’énonceraient les termes fini ou infini, répondant par là au problème ontologique, à la compréhension de l’être qui détermine, d’après Heidegger, l’histoire de la philosophie et l’histoire tout court. Bien des grands textes sur l’infini et même certaines façons de dire s’éclairent alors d’une nouvelle lumière, tel le gérondif du infinita essendi fruitio de Spinoza.

3. Infini et éthique
Dans le contexte de la connaissance où il apparut à la pensée occidentale, l’Infini absorbe le fini, se produit comme le Même surmontant l’Autre, pensée de la pensée en faisant omnitudo realitatis. Mais dans cette divinisation de l’Infini n’a-t-on pas perdu la divinité spécifiquement religieuse du Dieu qui permit à l’idée d’infini de dominer le rationalisme occidental. Pour une théologie qui fit de sa gnose l’objet même de cette gnose, toute relation avec l’Infini qui ne serait pas savoir passerait pour représentation sans concept, pour enfance de la pensée absolue. On peut se demander cependant si une autre voie n’est pas possible. La présence enseignée par Descartes de l’Idée d’infini dans une âme, créée trop petite pour la contenir, indique que son altérité ne limite ni n’absorbe, qu’elle exalte l’âme à laquelle, selon la logique formelle, elle devrait porter atteinte. Que l’altérité de l’Infini puisse consister à ne pas se réduire, mais à se faire proximité et responsabilité, que la proximité ne soit pas une coïncidence qui échoue mais un incessant – un infini – et comme un glorieux accroissement de l’altérité dans son appel aux responsabilités, lesquelles paradoxalement, s’accroissent au fur et à mesure qu’elles se prennent ; que le fini soit ainsi comme pour la plus grande gloire de l’Infini – voilà le dessin formel de la notion d’infini qui, prise pour un pur savoir, se dénivelle. « Je n’ai jamais traité de l’infini que pour me soumettre à lui », écrit Descartes à Mersenne le 28 janvier 1641, montrant dans la connaissance même de l’Infini déjà un au-delà de la connaissance. La proximité d’autrui me montrant son visage, en société avec moi, et les implications de cette rencontre renversent en éthique le jeu logique et ontologique du même et de l’autre. Tout un courant de la philosophie contemporaine, partant de l’irréductibilité de l’interpersonnel aux rapports d’objectivation, de thématisation et de connaissance, se situe dans la tradition religieuse de l’idée de l’infini. On peut se demander si elle ne s’en approche pas, même quand elle se formule d’une façon sciemment et rigoureusement athée.

Emmanuel LÉVINAS

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Pour citer cet article
Emmanuel LÉVINAS, « INFINI, philosophie », http://www.universalis.fr/encyclopedie/infini-philosophie/
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Philosophie » Éthique et morale
Philosophie » Philosophie de la religion
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Voir aussi
ACTE & PUISSANCE philosophie • CONTINU & DISCONTINU • IDÉE DE PERFECTION • INSTANT • MONADE • NÉGATIVITÉ philosophie • PHILOSOPHES PRÉSOCRATIQUES • PHILOSOPHIE ANTIQUE • REPRÉSENTATION & CONNAISSANCE
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Auteur de l’article
Emmanuel LÉVINAS (professeur à l’université de Paris-X)
Sommaire
Introduction
Les problèmes de l’infini
Les données historiques
Le mauvais infini
Le divin infini
Tout est infini
Le fini sans infini
Infini et éthique

Excusez-moi Hamlet je vous dépose un peu de pain sur la planche pour gagner du temps et soigner le vertige.

Phil dit: à

Merci Bérénice. Durite ou bielle ?

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…le plus grand philosophe, c’est moi-même,!…
…il n’y en aura jamais de plus grand,!…

…bandes de tarés, à se chercher, par les autres,!…
…et l’égalité entre les gens, çà n’existe que pour des références de droits, communs et sociaux, pour vivre ensemble, se solidariser pour l’intérêt pour tous,!…
…et non pas, se victimiser, par des histoires cousues, pour que çà rapporte des privilèges d’argent, pour des histoires vrais ou fabriquer,!…
…Cinéma,!…aux styles Louis XIV,!…
…à se mettre son Dieu Soleil,!…inspiré du niveau  » esclavage de genre humain « ,…par l’état des indiens des Amériques,!…et autres,…indiens d’Egypte à pharaons,!…

…tous que vous êtes, sur ce blog, littéraires,!…
…il y a obsolescence,…sur le marketing, le management,!…les témoins de Jéhovah,!…et tout vos diplômes tordus,!…

…vous êtes complètements fous et débiles,!…de parler de philosophie,!…

…vous n’en avez, pas le moindre A.D.N.,…
…pensez comme des juifs barbares,!…c’est tout,!…avec vos Dieux de merde à vos souhaits,!…etc,!…
…bandes de malades,!…même pas bons pour voir les psys, vus le prix des consultations,!…etc,!…
…un petit  » caca – pipi « ,…mes beaux princes,!…etc,!…
…les maths des banquiers,!…mes milliards à transmettre,!…pour justifier la folie de l’argent,!…à opposer à la philosophie,!…

…délinquance, sur les esprits à rendre serviles,!…

…commenter avec des idiots des droites,!…non merci,!…en plus avec des juifs,!…les plus cancres, à montez des croix, pour leurs érudits à leurs botter les fesses avant déjà les jugements derniers quotidiens,!…Ah,!…Ah,!…

bérénice dit: à

Phil: Contrôle technique impeccable.

Phil dit: à

Bérénice, le bénéfice d’une conduite philosophique germanique.

Zoon dit: à

Si Pascal est le penseur de la joie, c’est par le fond de sa façon de penser (Widergänger)

Sa joie, il la vit, et c’est sa foi qui la rend possible. Posture théologique et poétique tant qu’on voudra, mais sûrement pas philosophique.

Sergio dit: à

La mécanique, la mécanique… Ca sert plus à rien ! Faut juste changer un cavalier sur la carte d’allumage, et là ça bombe…

Widergänger dit: à

Mais non, mon grand Zon Zon ! Mais non, voyons.

La joie tragique n’a vraiment aucun rapport avec la foi. La joie tragique, c’est une expérience de la béatitude qu’on trouve aussi bien chez Nietzsche, telle qu’il en parle de manière très vivante et pittoresque dans son fameux Ecce Homo.

La joie tragique est une joie par nature immotivée, une joie sans cause. Pas plus la foi que n’importe quoi d’autre. C’est une joie qui tient au simple fait d’exister, d’être là, comme dirait Heidegger.

Pascal en parle ou la suggère au détour de bien des Pensées. Clément Rosset la commente chez Pascal. C’est ce que Nietzsche appelle aussi d’une certaine façon « la grande santé », le « Gai savoir ». Toutes ces expressions sont des variations de ce que Clément Rosset appelle « la force majeure ». D’une certaine manière — Clément Rosset en parle d’ailleurs en ces termes-là — la joie tragique est ce qui préside à la comédie moliéresque. Toute comédie présuppose, au fond, une certaine attitude devant la vie, qui ressortit à la joie tragique. C’est une vraie théorie du bonheur. C’est aussi ce que Ronsard appelle le « Carpe diem », qui n’est qu’un autre nom de la joie tragique. Chez La Fontaine aussi, toute sa poésie vise une certaine ataraxie, une certaine paix intérieure face à la cruauté du monde, qui n’est pas identique mais reste malgré tout assez voisine de ce qu’il faut appeler la « joie tragique ». Il y a plusieurs modalités de la joie tragique. Celle de La Fontaine semble plus proche de ce qu’il faudrait appeler sans doute une certaine forme de détachement.

Widergänger dit: à

Mais pour en revenir à Bouvard et Pécuchet comme roman de la déconstruction, on peut dire que c’est d’abord un roman qui déconstruit les formes romanesques antérieures. Flaubert se livre à cette déconstruction dès les première pages du roman dans la scène de rencontre sur les boulevards de Bouvard et de Pécuchet, qui est une déconstruction de la même scène de rencontre dans l’Education sentimentale sur le bateau qui les mène à Montereau entre Frédéric et Mme Arnoud. Et, dans la suite du roman, on peut lire une succession de déconstruction de scènes traditionnelles du roman occidentale depuis don Quichotte et Rabelais, que Flaubert connaissait quasiment par cœur.

Widergänger dit: à

On peut se demander d’ailleurs si la déconstruction n’est pas un des éléments qui définissent l’art romanesque depuis ses tout débuts. Au Moyen-Âge déjà, on sait qu’un roman comme La Mort le roi Artus est une déconstruction des structures du monde romanesque du Lancelot en prose, comme l’a montré la critique arthurienne. C’est là aussi où l’on trouve, formulé pour la première fois, le thème de l’inceste comme indice de l’effondrement du monde arthurien, dans le personnage de Mordret, fruit d’un inceste, qui se bat à la fin du roman dans la fameuse plaine de Salesbières, où est née légendairement l’alliance bretonne.

Bloom dit: à

« Mariage druze »,

Les femmes druzes de Majdal Shams, vêtues de couleurs vives, jaunes, oranges, rouges qui claquent sous le soleil du Golan; la religion druze, un mystère…Pas touche…

Fred Mastair..... dit: à

Fellows, j’ai adoré la comédie musicale « Mascarade à Puisseguin », représentée récemment ! Hollywood en Gironde.

Elle s’inspire, parait il d’un fait divers réel, un accident de la circulation.

Les chœurs venus de Paris étaient splendides de professionnalisme, la presse au garde à vous, les media faisait leur travail de voyeurs en pleine simulacre de compassion …

Mais BON DIEU, où étaient les danseurs ?! Leur absence dans ce show réussi est inadmissible …

renato dit: à

L’homme dévasté?! Un autre qui a bu du vin à outrance?

Zoon dit: à

Pascal en parle ou la suggère au détour de bien des Pensées. (Widergänger)

Tiens donc. On aimerait savoir au juste à quels détours. La fameuse joie pascalienne devait être incessamment sur le point de fuir cet avorton souffreteux, pour qu’il ait éprouvé le besoin de coudre son Mémorial dans ses braies, histoire de ne pas oublier qu’il devait être joyeux. Au demeurant, cette joie existentielle, en admettant même qu’il l’ait connue plus souvent qu’à son tour, n’a rien de philosophique. Il appartiendra à un Nietzsche ou à un Clément Rosset de la théoriser . Chez Pascal, c’est tout au plus la joie du ravi de la crèche.

Zoon dit: à

la religion druze, un mystère…Pas touche… (Bloom)

Ce que dit l’encyclopédie Wikipedia de cette religion la présente en tout cas sous un jour passionnant et ceux qui la pratiquent comme des gens hautement sympathiques.

ZEUS..... dit: à

« Chez Pascal, c’est tout au plus la joie du ravi de la crèche. » (Zonzon)

Voyons ! Voyons ! Nous en sommes loin… le Ravi est un simple, un innocent, un inachevé qu’il faut protéger, un être doux, aimable, enfantin…

Tout au contraire votre Pascal est un avorton à cerveau surdéveloppé, malade du foie, de foi, de bonne foi, de logique pervertie, un cinglé comme on en voit peu, bon à rien sinon qu’à penser, à jouer, et à parier à la Française des Dieux.

A t il seulement tiré une janséniste rondelette dans un confessionnal complice bien que grinçant ? Non ? ! …

Vous voyez bien : un gros nul, Pascalou, rien à voir avec un Ravi de village heureux, philosophiquement joyeux !

Zoon dit: à

Tout au contraire votre Pascal est un avorton à cerveau surdéveloppé, malade du foie, de foi, de bonne foi, de logique pervertie, un cinglé comme on en voit peu, bon à rien sinon qu’à penser, à jouer, et à parier à la Française des Dieux. (Zeus)

Magistral portrait. Je m’incline.

Muriel dit: à

Allez, allez, on va le pousser à la faute là, le petit Dujugnot

D. dit: à

Hé, mon corps… c’est m’effrite !

D. dit: à

Bilan : des copies

bérénice dit: à

« A t il seulement tiré une janséniste rondelette dans un confessionnal complice bien que grinçant ? Non ? ! … » Zeus

Excusez la carence de mon esprit déductif mais si vous pouviez développer cette proposition dont il faut apparemment tirer quelque enseignement philosophique, la multitude vivante y trouverait vraisemblablement aussi nourriture céleste et vous feriez oeuvre de salut public.

bérénice dit: à

Une fois de plus, s’entend.

lecteur dit: à

« A t il seulement tiré une janséniste rondelette dans un confessionnal complice bien que grinçant ?  »

ah ça on ne saura jamais

Moi dit: à

un tirage au sort à pincer? A part ça, le reste? parce que vous, je me doute.

Polémikoeur. dit: à

Pas bizarre du tout, non,
le commentarium glissant
d’un germe de nostalgie
à une cargaison
de déconstruction…
Improvisionnoirement.

D. dit: à

J’ai lu attentivement votre citation, Bérénice. Je pense que c’est un tissu de bêtise.

Lucien Bergeret dit: à

Tout au contraire votre Pascal est un avorton à cerveau surdéveloppé, malade du foie, de foi, de bonne foi, de logique pervertie, un cinglé comme on en voit peu, bon à rien sinon qu’à penser, à jouer, et à parier à la Française des Dieux. (Zeus)

Magistral portrait. Je m’incline. (Zoon)

On ne saurait mieux dire.

ZEUS..... dit: à

La Ville de Clichy sous Bois vient d’inaugurer en grandes pompes funèbres « l’Allée Georges Durand et Marcel Dupont » afin de conserver en mémoire l’exemple de ces jeunes garçons de la paroisse, si sympathique.

Rappelons l’absence d’émeutes, que retiendra l’histoire agitée de cette commune heureuse.

Contrôlé par les autorités de l’Etat, ils se sont soumis à la Loi, ne se sont pas enfuis, sont repartis par où ils étaient venus sans passer par un transformateur, sont en pleine santé, et poursuivent leurs études, aidés par des parents aimants.

Nous ne vous oublierons pas, Georges Durand et Marcel Dupont. Quel exemple vous faites : l’Allée Durand Dupont, votre allée, nous le rappellera tous les jours….

Polémikoeur. dit: à

Pas du tout de problèmes
avec les nostalgies
quand elles sont
un peu coloniales,
plutôt potentalitaires
ou même très féodales,
pas du tout, non…
Servicalmement.

touche moi pas, tu me salis dit: à

On ne saurait mieux dire.

Vous, c’est certain. Que savez-vous faire en dehors d’opiner du chef aux propos de tel ou tel, en vous caressant le double-menton?

ZEUS..... dit: à

Bérénice, votre curiosité est sympathique !

En effet, l’usage « inapproprié » des réduits d’église – où un pécheur avoue ses crimes à un ecclésiastique pervers qui lui pardonne d’autant plus qu’il partage les mêmes vices – est un domaine intéressant, janséniste ou non.

Loin de nous de nous l’idée de développer un « enseignement philosophique où la multitude vivante y trouverait vraisemblablement aussi nourriture céleste faisant œuvre de salut public. » !!

Ce n’est pas notre mission, elle nécessite une incompétence, un orgueil, des préjugés que nous évitons soigneusement …

Par contre, à toutes fins utiles, mes amis Priape et Hercule se tiennent à votre disposition pour une visite d’un confessionnal retiré, discret, de Saint Pierre de Rome, nid de confession fait d’un bois d’une essence magnifique.

Aptitude pédagogique, niveau théologique élevé, goût du dialogue, improvisation inventive, la visite devrait vous plaire.

Bloom dit: à

ceux qui la pratiquent comme des gens hautement sympathiques.

Ce que te dis pas wiki, l’Antisémite rouge-brun, c’est que les Druzes israéliens portent l’uniforme de Tsahal, et sont souvent dans les unités d’élite. Vaut mieux pas qu’ils débarquent dans ton bled…

lola dit: à

Tobie Nathan a de beaux jours devant lui. Seule, Christiane a embarqué dans le bon bateau. « La mort le roi Artu » « Bouvard et Pécuchet » Pascal et Derrida, dans quel port jetteront-ils l’ancre, pour manger des sardines,grillées, en plein soleil? Heureusement qu’ils ont loué un cargo; avec une felouque sur les eaux du Nil, ils disparaissaient ,mangés tout crus par les poissons, sans aromates.
Le livre de Tobie Nathan est ensorceleur, pour peu qu’on le lise; pas besoin de redéchiffrer la Pierre de Rosette.Et il peut même inciter à réfléchir. ça, alors. Il fait un soleil qui décervelle, comme le livre de Tobie Nathan , c’est le moment de hisser les voiles.

évidence dit: à

Résumons….. JC Zeus est un foutriquet qui se tortille toujours comme une fiotte dans la rue Fournier avec le Terrier du Roy, nous dit cette chère Madame Verniglia en souriant

Attila dit: à

Si l’on en croit JC, il faudrait jeter Pascal, Jean-Jacques Rousseau, Proust…
Mais qu’y a-t-il dans sa bibliothèque, qu’il nous assure être débordante, à part Éric Reinhardt ?

hubert dit: à

« un ecclésiastique pervers qui lui pardonne
d’autant plus qu’il partage les mêmes vices »

les mêmes ou bien pires !!

hubert dit: à

« Le livre de Tobie Nathan est ensorceleur, »

L’enfance c’est fatal

Attila dit: à

« lola dit: 29 octobre 2015 à 10 h 34 min
Il fait un soleil qui décervelle »

Vous êtes où, lola, en Australie, avec Bloom ou Daaphnée ?

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

La pureté ou la poussière il faut choisir…

Résumons..... dit: à

L’immonde ver de terre JC, avant de perdre conscience – comme s’il en avait une…enfin, passons ! – m’a confié une mission dont je m’acquitte bien volontiers :

« Dis à Attila le fléau des Vieux que la bonne bibliothèque n’a besoin que de trois livres TORAH, BIBLE, CORAN … Cache lui, si tu peux, que les sodomites adorateurs de Satan sont voués à l’Enfer éternel d’après ces ouvrages scientifiques dont le succès en librairie ne se dément pas ! Va … et parle vrai ! »

Dont acte.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

L’autre là et son moteur à mots clés qui ne passe plus les portes.

Attila dit: à

« l’Enfer éternel » serait-il plus à redouter que le Paradis éternel ?
Qui peut affirmer qu’Abraham, Moïse, Jésus ou Mahomet n’ont jamais pratiqué la sodomie ?

Lucien Bergeret dit: à

« Que savez-vous faire en dehors d’opiner du chef aux propos de tel ou tel, en vous caressant le double-menton? » ‘Kastoitupu ou quelque chose comme ça de 10H05)

Si cela s’adresse à moi, je tiens à préciser que je n’ai pas de double menton malgré mon grand âge.
Pour le reste, je tombe d’accord avec vous : je m’exprime peu et ne fais guère autre chose dans une assemblée qu’exprimer mon accord aux propos qui me paraissent intéressants.
Je dois ajouter qu’il arrive aussi que « la moutarde me monte au nez » si quelqu’un me parait particulièrement insupportable…

Attila dit: à

D.ieu lui même, qui a fait l’Homme à son image, pourquoi l’a t-il doté d’un anus érogène ?

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Le journal d’edit. Non non ce n’est pas un remake…

Lucien Bergeret dit: à

« lola dit: 29 octobre 2015 à 10 h 34 min
Il fait un soleil qui décervelle »

« Vous êtes où, lola, en Australie, avec Bloom ou Daaphnée ? » (Attila)

Du coté de Toulouse, peut-être?

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Allons bon, le potentat rêve encore qu’on vénère son image.

intéressant..... dit: à

Beau billet de Philippe Lançon dans Libé sur Rebatet, le meilleur copain de JC toujours frétillant de la quéquette dans la pissotière de la rue Fournier

Résumons..... dit: à

J’oubliais !

Cette crapule de JC m’a dit, le souffle court, la bave aux lèvres, l’œil égaré au sens de Maimonide, la mentule en portefeuille :

« Donne mon Eric Reinhardt, cette saleté recommandée par ce farceur de Passou (que Dieu l’ensevelisse sous une montagne de pétales de cactée) à un migrant : un militaire syrien ou un ancien colonel de Saddam… ils s’enfuiront de cette Europe nulle et pourrie que les rats d’élections se disputent … ! »

…il est temps qu’il décède…

ZEUS..... dit: à

Attila dit: 29 octobre 2015 à 11 h 44 min
« Qui peut affirmer qu’Abraham, Moïse, Jésus ou Mahomet n’ont jamais pratiqué la sodomie ? »

Je peux l’affirmer. Toutes les tentatives de nos adeptes ont échoué.

christiane dit: à

Lola – 10h34
Embarquée, oui, le terme est exact. j’étais en attente de ce livre depuis que j’avais assisté à un échange entre Paula Jacques et Tobie Nathan à L’Odéon. Ils s’évadaient du livre à explorer (celui de Paula Jacques : « Au moins il ne pleut pas ») pour tresser une paroles d’exilés amoureux de l’Égypte, de leur enfance. C’était fascinant. Tous les deux ont trouvé dans la lecture refuge et consolation puis ils ont écrit des sortes d’autobiographies de biais, appartenant au même univers de « migrations » des ju.ifs d’Égypte, chassés par Nasser en 1956. Mais leur imagination fait que la fiction devient réalité et inversement. Ils inventent des romans où si le cadre historique est important ce sont les personnages les plus fascinants.
Presque deux orphelins venus d’Égypte… J’ai de la difficulté à me fixer sur le beau roman de Tobie Nathan sans retrouver la voix de Paula Jacques, dans d’autres livres. Comme s’ils étaient frère et sœur de lait…

Attila dit: à

Le lien sur l’article, intéressant…?

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Baroz, à radoter comme un puceau tout le temps vous vous rêvez sainte vierge de la perpétuelle régression ?

MV dit: à

Attila, Madame Verniglia confirme que JC possède bien tous les livres de Rebatet

Attila dit: à

C’est quoi un ethno roman ?
Une auto fiction exotique ?

hamlet et ses enc... dit: à

@Dieu lui même, qui a fait l’Homme à son image, pourquoi l’a t-il doté d’un anus érogène ?

J’avoue qu’on ne s’est jamais posé cette question, nous autres, vu qu’on n’a jamais rien ressenti de particulier dans cette zone de transit, et comme on n’a aucune imagination ni jamais bien compris ce que Dieu venait faire dans cette blague d’homme à son image, on aimerait avoir une réponse à l’immanence post nietzschéenne de la part du chef des Huns.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

T’en serais pas l’inventeur. Ça se sent…

Jules et Edmond dit: à

Mathias Enard serait bien parti pour empocher le prix de la Boussole. Voilà comment le Volatile a rendu compte de ce magnifique roman : « les minarets du vieux Stanbul strient le ciel de leurs lances, de leurs crayons à papier pour écrire le centième nom de Dieu au creux de la pureté des nuées »… Ben quoi ? pourquoi il a l’air de se moquer ainsi ? C’est une métaphore niaiseuse qui déplairait pas à nos turques ottomanes, Cricri ou LVDB.

Attila dit: à

@hamlet

« L’anus, point G des hommes
Si un homme aime qu’on touche son anus, est-ce parce qu’il a des tendances homosexuelles ?
La zone anale et la zone péri-prostatique sont érogènes chez tous les hommes. C’est même pour eux l’équivalent du point G ! S’ils ont généralement beaucoup de plaisir à ce qu’on les stimule, cela n’a donc rien à voir avec une attirance inconsciente ou inavouée pour les autres hommes ! C’est simplement une preuve de leur sensualité. »
http://www.femina.fr/Sexo/Sexualite/Les-zones-erogenes-en-10-questions/L-anus-point-G-des-hommes

Attila dit: à

Les genres et les pratiques sont plus complexes qu’il n’y parait : on peut être homosexuel(le) sans être pour autant sodomite et hétérosexuel(le) ET sodomite…

Attila dit: à

Dans « Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants », Mathias Enard évoque les amours de Michel-Ange avec un jeune danseur au sexe indéfini à Istanbull : beau comme du Marguerite Yourcenar, mais moins convaincant…

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Ah non là c’est le point org.

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Pauvre baroz, le slip comme chaussures. Et il mendie du cirage…

bérénice dit: à

Bérénice, votre curiosité est sympathique !

A l’inverse de votre sympathie feinte ou sincère sourde le doute presqu’une suspicion. Dans le courage anonyme des pseudos qui s’utilisent et illustrent les vaillances diverses et variables, difficile de trouver à faire naître des sentiments de cet ordre ‘la sympathie) qui ne soient un jour abusés. Tant de félons en madrigaux.

Attila dit: à

« le slip comme chaussures. Et il mendie du cirage… »

C’est aussi beau qu’un ver de Mallarmé mais tout aussi abscons !

bérénice dit: à

Ce n’est pas notre mission, elle nécessite une incompétence, un orgueil, des préjugés que nous évitons soigneusement …

A qui voudriez-vous faire gober ceci?

ZEUS..... dit: à

Christiane, lola, vous aimez les belles ruines …, pourquoi pas ? Elles nous sont si proches !.

ZEUS..... dit: à

Si j’avais a fusiller un rebelle en échec scolaire, je lui susurrerais à l’oreille :

« Dommage, vous m’étiez pourtant si sympathique ! »

ZEUS..... dit: à

Vous avez tort, Bérénice, de ne pas accorder aux pseudos le droit de sympathie, de passion, de bonté, de harcèlement, de jugement.

Le pseudo est un virus plus riche que son porteur sain…

ZEUS..... dit: à

…. avant de vous quitter, pour assister un inconnu, un îlien dans ses derniers moments, ce vœu :

« Au cul, les vieilles, c’est le printemps ! »

Bien à vous, frères humains…

bérénice dit: à

Attila à propos d’anus érogène que bizarrement dans une même phrase vous faites cohabiter avec Dieu, savez-vous que Philip Djian fit jadis publier un titre  » zone érogène ». je vous en restitue les épigraphes:

 » J’ai appris à vivre, pour ainsi dire, avec l’idée que je ne trouverai jamais la paix ni le bonheur. Mais tant que je sais qu’il y a une chance assez bonne de mettre la main sur l’un ou l’autre de temps en temps, je ferai de mon mieux entre les grands moments.  » Hunter S. Thompson.

Nous créerons notre littérature, non pas en parlant continuellement de littérature, mais en écrivant dans une orgueilleuse solitude des livres qui auront la violence d’un  » cross  » à la mâchoire . Roberto Arlt.
Lien renseignant ce ce dernier:
http://www.magazine-litteraire.com/critique/fiction/sept-fous-roberto-arlt-24-11-2010-35090

le garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Des aveugles ne voyant ni les canons ni les boulets qu’ils utilisent. Alors viser, vous pensez…

bérénice dit: à

13h11: Certains s’accordent à vanter la réserve, son droit, sa nécessité. Les sociétés évoluent comme les individus qui la composent et pas forcément dans le sens qu’on souhaiterait leur voir emprunter.

lola dit: à

Zeus 13h et quelques mn . Hubert Robert, pas vraiment mon peintre préféré; suggéreriez-vous par là que je suis ruine moi-même ? insolent! sachez que je préfère Fragonard, dont j’emporte un petit opuscule qui se déplie et est tout en images.Vous n’avez jamais lu « Théocrite »,Zeus ? il faudrait poser la foudre à côté de vous et jeter un oeil du côté de la Sicile, on y parlait grec, jadis. Bonne ambroisie !

lola dit: à

Attila bonjour. Vous êtes-encore dans les Musées ? ça avance? ce lourd pseudo me semble vous aller, de guingois,les i avec un air vénitien,ça sent l’aïoli et c’est plus piquant que ces a de la Barbarie, isn’t it ?où je suis, je ne sais pas encore; je fais remplacer les ampoules mortes de mes phares, après, au fil des routes.Beau soleil pour vous.L

Résumons..... dit: à

Autant l’hétérosexuel qui se retrouve sodomite par erreur de destination (dame, on ne travaille pas toujours au GPS), est excusable de cet accident de la route funeste et involontaire…

Autant le sodomite par goût, qui choisit l’erreur en toute connaissance de cause, est inexcusable et doit brûler en Enfer éternellement(cela veut dire sans remise de peine…)

Le combat est perdu d’avance : allez faire comprendre ça à une fiotte militante dont l’esprit est gouverné par un anus érogène !…

Résumons..... dit: à

On ne parlait pas grec, en Sicilia à l’époque antique : on était Grec.

Attila dit: à

 » on y parlait grec »

Dans la langue de Socrate pour Alcibiade, lola, ou à Ostia, le romain, dans celle d’Hadrien pour Antinoüs !

bérénice dit: à

13h27 Ce bel effort pour dire quoi précisément quoique votre propension au mystère, aux charades, aux rébus ne font pas défaut, votre plaisir à étaler comme sur la toile peinte un peu de vos couleurs comme autant de faits d’armes . Jamais trop goûté Fragonard, trop libertin impudique, ce devait être l’équivalent à l’époque de notre soft-pornographie mais peut-être répondait-il au Marquis avec la douceur du grand jour quand Sade explorait de sombres et délicieux clairs-obscurs.

Attila dit: à

Vaut-il mieux partager l’éternité en Enfer avec Shakespeare, Sade, Oscar Wilde, Marcel Proust, Gide… (liste non exhaustive) ou au Paradis avec JC ?

Attila dit: à

Lit « Une semaine de vacances » de Christine Angot, JC, tu verras que le GPS de son hétérosexuel de père aboutissait régulièrement à son anus, à elle, et à celui de ses maitresses, à lui…

Zoon dit: à

Bloom dit: 29 octobre 2015 à 10 h 31 min

L’autre soir, je discutais de Bloom avec un ami.  » Je ne connais pas personnellement, Bloom, lui dis-je, mais je l’imagine volontiers avec un faciès excessivement poupin. » — Tu es sûr que tu ne te trompes pas d’initiale ? « , me demanda-t-il. » — Oui, pourquoi ? Vérifions tout de même : « Aoupin, Boupin, Coupin, Doupin, Eoupin, Foupin, Goupin, Houpin, Ioupin, Joupin, Koupin ,Loupin, Moupin, Noupin, Oupin, Quoupin,Roupin, Soupin, Toupin, Uoupin, Voupin, Woupin, Xoupin, Zoupin… Non vraiment, je ne vois pas. C’est bien « poupin » que je voulais dire. »

christiane dit: à

@ZEUS….. dit: 29 octobre 2015 à 13 h 03 min
Plutôt la mémoire, Zeus, qu’elle soit inscrite dans la pierre ou dans les rides d’un visage. L’Égypte ne laisse aucun voyageur indifférent. L’exil de certains ne me laisse pas indifférente non plus. S’arracher d’une terre où sa famille et ses ancêtres ont vécu, ce doit être une sorte de mort. Le « never more » de Poe. Cette terre alors doit hanter celui qui en est parti.
Et puis, part-on vraiment ? Vous souvenez-vous du chien d’Ulysse ?
Vous n’aimez pas les écrivains qui ont laissé leur jeunesse au loin, alors vous vous privez de bien des bonheurs de lecture dans ces ouvrages écrits dans l’automne de la vie.
La mémoire n’en finit pas de tirer à elle tout le passé et la langue d’écriture est une bonne nasse. Tout finit par l’écriture.
Il y a parfois plus d’insoumission, d’indépendance dans l’écriture d’un ancien que dans celle d’un jeune loup.
La vie est comme un puzzle, Zeus. Le dernier morceau posé, le voyage prend sens.
La scène littéraire des prix divers soudain élargit le monde de l’écriture et pose à l’improviste tel ou tel livre devant nos yeux. Et le monde s’élargit à travers ces livres.

Attila dit: à

Comment est-on passé de Tobie Nathan et Lamia Ziadé en pleine nostalgypte à JC en plein nostalnus ?
De quel point est-il question ici ?

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