de Pierre Assouline

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La République des livres

Résultat pour : Celine

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Pas un fond de tiroir ni un rogaton, Guerre (édition de Pascal Fouché, avant-propos de François Gibault, 182 pages, 19 euros, Gallimard) de Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), premier de ses textes inédits exhumés l’an dernier, est incontestablement une pièce d’un des puzzles les plus fascinants de l’histoire littéraire du siècle passé. Un chainon manquant dans la geste autobiographique de l’écrivain. Ferdinand, seul rescapé d’une compagnie décimée par un obus allemand pendant la première guerre mondiale, rencontre dans son errance un soldat anglais avec lequel il se rend à Ypres avant d’être soigné. Même si cela commence sur la ligne de front, […]

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Avez-vous (vraiment) lu Céline ?

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Contre Céline tout est désormais permis. Dans un fort volume d’un millier de pages (Céline, la race, le Juif, de Pierre-André Taguieff et Annick Duraffour, n.d.l.r.), on peut, sans susciter guère de contestations, le faire passer pour un vil délateur et un actif agent de l’Allemagne alors même qu’on n’apporte aucune preuve tangible. Tout ou presque n’y est que suppositions gratuites, insinuations malveillantes, déductions fallacieuses et hypothèses bancales. Le piège est redoutable car réfuter ces calomnies vous fait ipso facto passer pour un personnage suspect. Céline, il est vrai, n’est pas un écrivain facile à défendre tant il s’est mis lui-même […]

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Faut-il que le nom même de Céline fasse encore trembler pour que l’on consacre des biographies non plus à sa personne mais à celle de sa femme… D’autres ont déjà eu ce privilège, à supposer que cela en soit un. Non que leur œuvre personnelle l’eut justifié, mais parce que l’exploration de leur personnalité autoriserait une meilleure compréhension de celui de leur complice. C’est bien le mot. Il permet de s’intéresser autant à Mme Zola qu’à Juliette Drouet, Vera Nabokov ou Nora Joyce, avec des variantes : Lucia, la fille schizophrène du couple Joyce, la fille et la petite amie de […]

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Quel célinéma !

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Curieuse chose que le film consacré par Emmanuel Bourdieu à Louis-Ferdinand Céline. Déjà, l’affiche surchargée de sens et de symboles comme ce n’est pas permis. On ne fait pas plus pesant. Vue de loin, elle n’existe que par le nom de l’écrivain en gros caractères. Son prénom en surtitre est invisible ; quant au sous-titre Deux clowns pour une catastrophe, il est inintelligible pour ceux qui n’ont pas encore vu le film, et même absurde après coup ; quant à la photographie représentant l’acteur principal tête baissée prise entre les mains, prête à exploser de matière géniale tandis que les feuillets de […]

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S’emparer de Céline ? Soit. Mais qu’en faire après tant d’autres ? On s’en doute, un célinien aussi averti qu’Emile Brami s’était posé la question avant d’oser y toucher. Non pour un livre de plus, d’autant qu’il en avait déjà plusieurs à son actif. Mais une pièce de théâtre. Une vraie et non pas une lecture du Voyage au bout de la nuit, assis sur une chaise derrière un bureau en tournant les pages comme le fit l’un, ou arpentant la scène en récitant le texte comme le fit l’autre. Emile Brami a donc saisi à bras le corps l’immense corpus de […]

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L’ego-histoire, c’est bien, surtout lorsque d’autres que des historiens s’en emparent aussi. Encore faut-il avoir envie de sacrifier au racontage de mézigue, expression qui n’est pas de Louis-Ferdinand Céline mais de Jacques Perret. Il est remarquable qu’un écrivain aussi tempétueux ait suscité un exégète aussi paisible qu’Henri Godard. Comment devient-on le spécialiste les plus respecté et le plus incontesté de l’œuvre d’un grand écrivain ? Richard Ellman avait autrefois répondu pour Joyce ; Jean-Yves Tadié pourrait répondre pour Proust, Pierre Citron pour Giono. Jacques Body pour Giraudoux, Henri Mitterand pour Zola… En attendant, Henri Godard le fait dans A travers Céline, la littérature […]

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Tintin décolonial, Hergé blanchi

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Ainsi, ils l’ont fait ! Ils ont cédé à la pression. Tintin au Congo, la deuxième des aventures de Tintin reporter, parue pour la première fois en album sous la signature de son génial créateur en 1931, vient de reparaitre colorisée, sous une nouvelle couverture et précédée d’une préface. Une réédition dont la discrétion tranche avec la communication tapageuse précédant généralement les résurrections récurrentes des classiques de la BD (Astérix, Lucky Luke, Spirou, Blake & Mortimer etc). Comme si l’éditeur et les ayants-droits avaient honte de leur forfait. Et pour cause : il y a de quoi. On a même pris soin […]

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En 1979, alors qu’il était tout à l’écriture de ses Petits traités, chef d’œuvre dans l’art du fragment bien tempéré, Pascal Quignard disait : « J’espère être lu en 1640 ». Pourquoi le choix d’une telle date ? Cette année-là furent frappés les premiers louis d’or en France, Jansenius publiait son Augustinus à Louvain, Strosskopff peignait la Grande vanité de Strasbourg… Toutes choses que rappelle l’écrivain dans Les heures heureuses (229 pages, 19,90 euros, Albin Michel), douzième tome du cycle « Dernier royaume » paru tout récemment, vertigineuse et chaleureuse méditation sur le Temps. Il y précise ceci : « Espérer que soit lu en 1640 ce qu’on écrit en 1979, c’était inverser, non pas la […]

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Dommage que la personnalité d’Eric Rheinhardt et, partant, son œuvre soient aussi clivantes (citez son nom et vous ne récolterez que des réactions radicales pour le meilleur et pour le pire). C’est regrettable et l’on ne peut qu’engager les lecteurs à passer outre car son nouveau roman Sarah, Suzanne et l’écrivain (432 pages, 22 euros, Gallimard) en vaut vraiment la peine. Comment un détail (la découverte d’un acte de propriété de la maison achetée par le couple puis celle des pratiques solitaires du mari, la nuit, isolé dans sa cave) bouleverse l’équilibre d’une famille apparemment tranquille et l’effondre. Le détail […]

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A Paris, la Seine coule entre des livres et des gravures depuis quelques siècles. On dit qu’ils l’empêchent de déborder. Combien d’autres villes à travers le monde peuvent s’enorgueillir d’un pareil privilège ? C’est une façon de voir les choses. Une autre consisterait à préciser que d’un côté du fleuve siège la mairie de Paris et de l’autre, la Préfecture de police. En ce moment et pour les douze mois à venir, elles ont un souci commun : les Jeux olympiques d’été Paris 2024. Puisque pour la première fois de leur histoire la cérémonie d’ouverture se déroulera hors stade, ce […]

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