de Pierre Assouline

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La République des livres

Résultat pour : Vargas llosa

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Il existe une forme singulière dont usent certains écrivains, généralement au soir de leur vie, après avoir accompli une œuvre monumentale par son abondance ou sa diversité, pour porter à leur perfection leur art d’écrire et le propre de leur génie, quelque chose comme la quintessence de leur œuvre. Ce sont pour la plupart des écrits assez brefs, dotés d’une densité particulière et d’un magnétisme souvent envoûtant. À titre d’exemples, et non des moindres, je citerai Les eaux étroites de Julien Gracq, La fille du capitaine de Pouchkine, Bartleby de Melville ou encore La vie de Rancé de Chateaubriand – textes […]

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Un siècle après, l’Espagne redécouvre son plus grand et prolifique romancier du XIXe siècle, le Balzac ibérique, et dans le même temps l’édition française entend redonner voix à la Comédie humaine de cet immense écrivain. Et ainsi voisinent sur la table la grandiose étude que l’hispano-péruvien Mario Vargas Llosa consacre  à l’hispano-canarien Benito Pérez Galdós (1843-1920), et ses « Romans de l’interdit » qui paraissent aujourd’hui en France. En marge de son œuvre immense et de ses cinquante titres, l’écrivain Vargas Llosa s’est toujours interrogé sur la démesure de certains romanciers qui, d’une façon ou d’une autre, ont interféré avec son écriture. […]

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Dans les riches heures de cette année de silence et de retenue, l’écrivain hispano-péruvien Mario Vargas Llosa a cogné trois fois son bâton de magicien sur la scène des Lettres, nous donnant en début d’année l’essai La littérature est ma vengeance,  yeux croisés et voix échangée avec Claudio Magris, suivi de cette somme de pensée libérale, L’appel de la tribu, présentée comme une autobiographie intellectuelle, et maintenant, dans les feux de l’été finissant, Temps sauvages (traduit de l’espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan & Daniel Lefort, Galllimard,  août 2021 , 390 p., 23€) un roman totalisant dans le droit fil de La Fête […]

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L’un des attraits du travail de traducteur est de pénétrer les secrets du livre ouvert sur sa table en décortiquant le texte comme on le fait d’un crustacé appétissant et de haut goût – homard ou langouste – sur la blancheur de l’assiette. Il faut en examiner les parties, repérer les jointures, le décarcasser, le décortiquer, séparer les éléments les plus gros des plus petits. Ce travail d’analyse fait apparaître des cartilages enfouis, des membranes cachées, tout un réseau admirable de structures insoupçonnées qui articulent la bête et donnent à ses mouvements souplesse et fermeté. Il permet de comprendre comment […]

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De Caracas en Orénoque

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Petite Venise ou grande flaque d’eau (si l’on en croit l’étymologie de son nom), le Venezuela qui est le premier au monde en réserve de pétrole, est devenu aujourd’hui l’un des tout derniers, avec un taux d’émigration très élevé — selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 4,6 millions de migrants —, et montré du doigt par l’ONU pour ses violations des droits de l’homme, aujourd’hui comme hier. Jean-Louis Coatrieux, dans Natcho, l’enfant du barrio (Riveneuve, 2023, 262 p., 21 €) va saisir le problème  à la fin des années 80, le pays étant dirigé par […]

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Lorsque l’hispano-péruvien Mario Vargas Llosa fut reçu en séance solennelle le 9 de ce mois à l’Académie français, il prononca un vibrant discours à la gloire de la France littéraire. Il apparut alors comme le meilleur écrivain français en activité sous la Coupole… Ce qui, au vu de son œuvre, est difficilement contestable… quand bien même serait-elle écrite en espagnol ! Mais à l’écouter rendre hommage à ceux qui l’ont fait romancier, les Cervantès, Hugo, Balzac, un détail le distingua aussitôt des immortels et ce ne sont pas ses deux passeports : la gratitude. Non que les habits verts en soient […]

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A l’ombre d’un géant

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On a beaucoup glosé sur la traduction, ses théories et sa pratique, beaucoup moins sur la relation du traducteur avec l’auteur. Il est vrai que cet angle d’analyse ne devient vraiment intéressant que si l’un ou l’autre des protagonistes s’exprime sur le sujet. Que dire alors de la fascination que peut provoquer l’exercice lorsqu’il est mené par un traducteur qui a introduit dans la langue française, en exclusivité et pendant un demi-siècle, tous les romans et essais – soit une bonne cinquantaine, sans compter les innombrables articles – d’un auteur parmi les rares dont la figure surplombe la vie littéraire […]

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Les gammes d’un traducteur

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Le Paradis ⸺ un peu plus loin peut apparaître comme une métaphore de la traduction. Qui est quête insensée et vaine de ce lieu de nulle part, cette utopie à laquelle croyait naïvement tel théoricien dogmatique assénant cet absurde postulat : « À une œuvre donnée correspond une traduction et une seule ».  Mais le traducteur vit dans ce mythe et cette croyance : il va tout faire pour gagner comme Koké ─ Gauguin pour les Maoris ─ le rivage mythique du paradis terrestre. Sauf que, comme lui, ce traducteur verra, indéfiniment, la terre se dérober sous ses pas et […]

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L’écrivain de Medellín n’a pas son pareil pour ouvrir une fenêtre grand angle sur sa Colombie. Il est vrai que, comme beaucoup de romanciers, a fortiori latino-américains, il fut et il est, aussi, journaliste. Il en a même tiré un livre journalier, Lo que fue presente (2019) qu’on pourrait traduire par Le présent du passé (au cas où un éditeur français serait preneur). On le connaît chez nous par ses deux grands romans, L’oubli que nous serons (2010), chant d’amour à son père assassiné par des sicaires à la solde d’« allez savoir qui », et qui était médecin hygiéniste et… président […]

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Sachant que « le Chacal » est le surnom amplement mérité du redouté agent littéraire new yorkais Andrew Wylie, quel en est le féminin ? Il n’y en a pas. Car fut-elle redoutable, il ne serait jamais venu à l’esprit de quiconque d’évoquer la non moins légendaire barcelonaise Carmen Balcells (1930-2015) comme un chacal (la femelle s’appelle comme le mâle). Et encore moins de hyène. C’est surtout que nul n’aurait osé de crainte de s’en prendre une. La Catalane avait le caractère trempé et ne s’en laissait pas compter. C’est peu dire qu’elle était en position de force et de pouvoir dans le […]

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