de Pierre Assouline

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La République des livres

Musique

Il n’y a plus d’après… à Saint-Germain-des-Prés…( et plus d’avant non plus !)

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Vous connaissez Saint-Germain-des-Prés ? Non seulement cela n’existe pas mais c’est à peine si cela a brièvement existé. Juste le temps de forger un mythe médiatique et historiographique appelé à une rentabilité durable. Telle est la thèse soutenue par l’historien Eric Dussault dans L’invention de Saint-Germain-des-Prés (247 pages, 22 euros, Vendémiaire), probable synthèse d’un travail universitaire de grande ampleur si l’on en juge par l’importance des sources. Il explique le phénomène par l’indifférence des historiens du culturel et par la subordination de l’Histoire à la mémoire. Car si jusqu’en 1960 la narration de l’épopée était bien le fait des journalistes, après elle […]

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Alexandre Tharaud, du piano comme d’une pure question de désir

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Il en est des disques comme des livres : l’œil y est de prime abord souvent attiré par l’épître dédicatoire, ou par son absence. Avec le pianiste Alexandre Tharaud, elle éclaire le programme musical, et plus encore l’interprétation car il s’agit d’une manifestation de gratitude. Comme si l’enregistrement (le plus souvent dans l’Espace de projection de l’Ircam qui jouit de parois mobiles et d’une acoustique modulable) devait précisément quelque chose à cette personne en particulier, que son rôle demeure énigmatique à nos yeux ou pas, et qu’il était urgent de s’acquitter d’une dette. Des professeurs et maîtres le plus souvent (Carmen […]

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Détester Wagner sans être germanophobe

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L’Italie passe pour être la patrie de la voix, l’Allemagne celle de l’orchestre et la France celle du théâtre donc de l’opéra. Et au chapitre des idées reçues, la France serait le pays qui a le mieux compris Richard Wagner. Nietzsche, André Suarès et d’autres l’ont écrit. Pour comprendre le phénomène, à supposer qu’il soit avéré, il faudrait y adjoindre d’autres grands esprits venus d’Allemagne, Martin Heidegger et Ernst Jünger, qui ont également chez nous une faveur (recherches, intérêt critique etc) qu’ils n’ont pas toujours eu chez eux. Fin XIXème/début XXème, notre littérature fut prise de mélomanie avec un tropisme […]

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Richard Wagner réécrit l’histoire, la sienne

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« Pourquoi voulez-vous que j’écrive mes mémoires, je n’ai rien à cacher… ». Je ne sais plus de quel homme politique est cette répartie, mais j’y repensais en découvrant de Ma vie (528 pages, 8 euros, Folio) de Richard Wagner. Si cette nouvelle édition n’avait pas été aussi parfaitement ficelée par Jean-François Candoni, je ne m’y serais peut-être pas risqué. Il arrive parfois qu’avec certains livres, on sente à l’avance la nécessité de garde-fous. Un appareil critique, une bibliographie, des notes érudites mais pas trop. Tout y est. J’avais souvenir d’une ancienne édition compulsée à la vieille bibliothèque nationale, dont les spécialistes […]

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De l’exil intérieur dans le style tardif

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Les mordus de l’incipit nous ont tellement bien entraîné dans leur passion qu’on en a oublié de se demander où et quand commençait vraiment la fin. Non pas l’excipit, qui serait la ou les dernières phrases, mais la fin de l’ensemble de l’œuvre d’un artiste. Ce que Theodor Adorno appelait « Spästil Beethovens », autre dit le style tardif de Beethoven, titre d’un essai pionnier de 1937 plus tard recueilli dans Moments musicaux (1964) puis dans Essais sur la musique (1993). C’est peu dire que le philosophe a inspiré nombre de réflexions sur la musique, malgré son éclectisme, son élitisme, son absence […]

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André Suarès sans compromis, avec la musique non plus

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La musique serait-elle le seul domaine où il est permis à celui qui se pique d’en parler de n’être pas cohérent ? D’être même paradoxal ? Voire carrément contradictoire ? Vladimir Jankélévitch soutenait cette idée ; il avançait que l’on peut écrire ce que l’on veut sur la musique sans avoir à se justifier ; il disait que, pour tout argument, il suffit de trancher par un péremptoire : « La musique, c’est comme ça ». Le philosophe, qui n’était pas que mélomane mais également musicien (à la différence de Michel Onfray que Philippe Cassard habille ici pour l’hiver et toutes les autres saisons) s’exprimait ainsi à propos […]

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Petites théories de philosophe-mélomane

Petites théories de philosophe-mélomane

PHILIPPE CASSARD

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Plus d’angoisse, au moment de Noël, pour les cadeaux de Maman ! Elle qui ne manquait aucun chapitre de la « Contre-histoire de la philosophie » présentée par Michel Onfray à l’Université Populaire de Caen et diffusée sur France Culture, nous lui fournissons, coffret de 10 CD après coffret, la somme gigantesque éditée par les éditions Frémaux & Associés. On frise le vingtième, mais au moins Maman a de quoi meubler sa retraite. Trêve d’ironie, pour avoir plus d’une fois prêté l’oreille à ses émissions radiophoniques, j’ai été souvent bluffé par le brio de Michel Onfray, son aisance, sa pédagogie joyeuse et […]

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