de Pierre Assouline

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La République des livres

Les petits papiers de Jacques Drillon

N° 129 Derniers Petits Papiers

N° 129 Derniers Petits Papiers

Jacques Drillon

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(Derniers) Petits Papiers  Le geste de Don Camillo, qui relève sa soutane pour courir à son aise. * Dans La fugitive, lorsque le Narrateur écrit à Albertine de ne pas revenir, en espérant que justement ça la fera revenir. * (Suite) Quand Albertine vient de mourir d’un accident de cheval, et qu’arrivent au Narrateur deux lettres d’elle, dont une où elle le félicite de vouloir vivre avec sa meilleure amie, et l’autre où elle lui annonce son retour. * (Fin) La vie, où tout est décalé, en quinconce. *  Au cinéma Les acteurs tatoués, dont le personnage se trouve tatoué […]

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N° 128 Bourrage des urnes

N° 128 Bourrage des urnes

Jacques Drillon

Ne pas répondre, ne pas regarder ; seulement tourner le dos et partir. * « Concerto pour sonotone de Beethoven » (San-A.) * Nicolas Gombert, qui écrit une déploration sur la mort de Josquin des Prés, qui écrit une déploration sur la mort de Jean Ockeghem, qui écrit une déploration sur la mort de Gilles Binchois. Mais qui a regretté Nicolas Gombert ? * Les drogués véganes qui prennent leurs doses en gélules végétales, pour ne pas consommer de gélatine de porc. * L’éjaculathon. C’est un concours : record de vitesse, de distance, de quantité. Les femmes sont gagnantes : la femme-fontaine championne éjacule en deux […]

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N° 127 Fliquesse en pelisse

N° 127 Fliquesse en pelisse

Jacques Drillon

Ce jeune garçon, « orphelin de féminicide » (titre de « Libération »). V’là une expression qu’y faut avoir le courage de l’écrire. * Tricot de peau, tricot de corps, maillot de corps, marcel, débardeur. * Les mots des Autres, de ceux qui, croyant savoir,  jugent d’autant plus vite qu’ils ont moins réfléchi : « nihilisme », « misanthropie », « collapsologie », « cynique », « blasé »… Leur laisser ces mots-là. * Devise : Rester coriace. * Cocteau, qui disait qu’il n’y a rien de plus rigolo que de faire lire du Mallarmé à un gendarme. * « Heureux comme avec une femme » (Rimbaud). * Personne ne sait Ce qui, à la nouvelle lune, advient […]

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N° 126 Tarte bourdaloue

N° 126 Tarte bourdaloue

Le bourdalou, ou bourdaloue, récipient mal fixé dans son orthographe, mais tout à fait genré dans son usage : un pot de chambre pour dames. Les sermons du père Bourdaloue étaient passionnants, mais si longs que les dames se munissaient de cet urinal de forme allongée, qu’elles cachaient sous elles pour parer à toute urgence pissatoire. * (Suite) Les sermons de Bourdaloue étaient simples, directs, pratiques, mais sans grande portée théologique. Il les prononçait les yeux clos ; c’était un drôle de pistolet. * À la demande générale d’un lecteur, voici la liste complète (mais non définitive) des partitions de musique pour […]

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N° 125 L’espion de l’âge

N° 125 L’espion de l’âge

Jacques Drillon

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Une fury room : on y va, on paie, et on casse. La maison fournit aux plus riches des objets chers à casser ; aux moins riches de simples assiettes. Ça pousse des cris d’animaux, ça insulte, ça se défoule. C’est content. * La période d’angoisse que Denis Podalydès a traversée. Il était si tendu qu’un jour, ayant mordu dans un carambar, il y a laissé trois dents. * Cette femme qui a changé de sexe, est devenue homme, y compris pour l’état civil. Et puis, pouf, la divine Providence : le voilà enceint. * Les obsolètes : Le musicien qui va dans une […]

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N° 124 « Et les citrons amers où s’imprimaient tes dents »

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Louis XIV, espérant détruire le jansénisme en rasant Port-Royal. * (Suite) Les gens qu’on voudrait simplement, complètement, définitivement, abolir. Certes, tuer éteint le futur de la victime ; mais c’est son passé qu’on voudrait annuler, et jusqu’au souvenir qu’on en a. * Marie N’Diaye : « On n’a pas accès au for intérieur de ses lecteurs. » Elle a l’air de le déplorer. Eux non, grands dieux ! Avoir Marie N’Diaye dans son for intérieur ! * Le pronostic raisonnable des amateurs de fouteballe, avant un match joué par la France contre une bonne équipe : invariablement 2-1 pour la France. Il faut que la France gagne, […]

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N° 123 Les femmes et le café

N° 123 Les femmes et le café

Jacques Drillon

« Altiloque » : de style élevé. Mot inconnu de Littré et de tous les autres dictionnaires. « La composition des Alexandrins doibt estre grave, hautaine, & (si fault ainsi parler) altiloque, d’autant qu’ilz sont plus longs que les autres, & sentiroyent la prose, si n’estoyent composez de motz esleus [élus, choisis], graves, & resonnans, & d’une ryme assez riche, afin que telle richesse empesche le stille de la prose, & qu’elle se garde tousjours dans les oreilles jusques à la fin de l’autre vers » (Ronsard, 1565). * (Suite) Jean-Pierre Miquel, qui tenta un jour de mettre Othon, de Corneille, en prose moderne, et […]

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N° 122 Une baguette bien blanche

N° 122 Une baguette bien blanche

Jacques Drillon

Personne ne sait Dans quel genre d’usine on fabrique le raisin Italia. * Comment se présentent les partitions de musique vocale dans les langues qui se lisent de droite à gauche ? * Beckett, écrivain du parfait français, qui avait conservé son accent irlandais. * (Beckett, suite) Après « Il faut que tout change pour que rien ne change », « Mal nommer les choses ajoute au malheur du monde », « Ce qui ne me tue pas me fortifie », la citation à la mode est : « Rater, rater encore, rater mieux ». Le propre d’une citation à la mode est d’être un peu obscure, paradoxale ; car la […]

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N° 121 Des pets de couleur vive

N° 121 Des pets de couleur vive

Jacques Drillon

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Les obsolètes : avoir « beaucoup connu » quelqu’un. * Qui prend du poids s’en veut, voudrait se donner des gifles pour se punir. Bourrelet de remords. * Érik Satie provoquant en duel le directeur de l’Opéra. Comme arme, il choisit l’orthographe. * La prédilection des femmes de ménage pour un objet particulier ou un lieu de la maison, différent pour chacune : un tapis qu’il faut sortir et battre avec la plus extrême délicatesse, une sculpture fragile dont l’époussetage est difficultueux mais indispensable, tel bureau dont le cuir prend la poussière plus facilement que les autres mais qui brille si bien quand […]

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N° 120 La blanchitude de l’huître

N° 120 La blanchitude de l’huître

Jacques Drillon

Les obsolètes : La Marseillaise, à minuit sur France Culture, en fin de programme. Pendant qu’elle sonnait, triomphale et guerrière, on commençait à éteindre les lumières, les techniciens rangeaient leurs affaires, on entendait des bruits de clefs, on se disait au revoir. Après les derniers accords, pom po-pom, tous les potentiomètres étaient mis à zéro, la console s’assoupissait, tout le monde partait. Puis elle a été diffusée plus tard, de plus en plus tard, et puis il n’y a plus eu de nuit du tout. * Charles d’Orléans : « Bien sanglé fus d’une étroite courroie, Que par âge [il] convient que [je] […]

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