Ce que la littérature doit à la péréquation
Y a-t-il dans le monde littéraire de notion moins poétique que la péréquation ? On a beau chercher… Elle est pourtant l’alpha et l’oméga de l’édition et de la librairie en France et à l’étranger depuis un bon siècle. Selon la loi de péréquation, on publie ou on met en avant des livres d’une lecture aisée promis à un large succès commercial afin d’en publier ou d’en exposer d’autres à l’accès plus difficile et à l’amortissement envisagé sur le long terme. Ainsi Gaston Gallimard imposa-t-il L’Equipage, premier roman de Joseph Kessel à son comité de lecture qui n’en voulait pas, au motif que grâce à lui il pourrait continuer à publier l’œuvre d’Henri Michaux dont le public ne voulait pas. Cela se passait en 1923 mais la logique n’a pas changé depuis. Elle est au cœur de Qu’est-ce qu’un auteur mondial ? Le champ littéraire transnational (470 pages, 25 euros, EHESS/Gallimard/ Seuil), la somme riche, dense, documentée aux meilleures archives, que publie la sociologue Gisèle Sapiro. Qu’il s’agisse de la nouveauté des informations, de l’acuité des analyses, des perspectives ouvertes par les unes et les autres, la lecture d’un tel livre comblera aussi les amateurs d’histoire littéraire. A une condition toutefois : franchir le cap de la première page, annonciateur des biens des obstacles à venir. Disons le style lourd et jargonneur de la sociologie française contemporaine sous l’influence de Pierre Bourdieu aggravé par l’écriture inclusive italisée. Car dès les premières lignes, il est relevé que les auteurs du canon classique sont « des hommes occidentaux » heureusement remis en cause par « les féministes et les minorités racialisées ». Au moins, on sait où on met les pieds mais il serait regrettable de s’en tenir là et de refermer le livre aussitôt car il est le résultat d’un vrai travail de recherche, édifiant en dépit des références […]
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Le dernier homme
Je voudrais vous parler de l’homme augmenté. De l’homme égaré, effacé. Ce n’est pas la réalité qu’il faut augmenter, ou amplifier, à coups de logiciels, d’ions et d’octets. C’est l’homme […]
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Charles Olson (1910-1970) a dix-neuf ans quand ses parents lui offrent un exemplaire de Moby Dick, dans l’édition de 1926 de la Modern Library, avec une introduction de Raymond M. […]
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(Derniers) Petits Papiers Le geste de Don Camillo, qui relève sa soutane pour courir à son aise. * Dans La fugitive, lorsque le Narrateur écrit à Albertine de ne pas […]
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