de Pierre Assouline

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La République des livres

arts

Quand Paris était la capitale mondiale du photojournalisme

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  A tous ceux qui déplorent que « Libé n’est plus ce qu’il était », le temps est venu de leur rappeler ce qu’il fut à l’origine. Un quotidien de bric et de broc à l’esprit rebelle fondé par une bande de gauchistes moins soucieux de journalisme que de militantisme. Titre né dans la Résistance, Libération devenu au fil du temps « Libé » est issu d’une nébuleuse née cinq ans après les évènements de mai 1968. Le quotidien se professionnalisa à partir de 1974 lorsque Serge July succéda à Jean-Paul Sartre. Un demi-siècle a passé. Lorsqu’un journal fait don de ses archives photographiques […]

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Pour saluer Jean-Jacques Sempé

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L’historien qui fera un jour l’autopsie de la France dans la seconde partie du XXème siècle n’aura rien compris au film s’il néglige l’œuvre de Jean-Jacques Sempé (Pessac, 1932), « le » grand dessinateur d’humour de son époque qui vient de nous quitter à la veille de ses 90 ans. Un grand artiste qui se faisait passer pour un petit artisan. Les documents, les témoignages, les archives, c’est bien mais ce n’est rien sans ce supplément d’âme, cette rumeur d’un pays, cet air du temps qui constituent ses albums de dessins. Il y en a des milliers car il n’a jamais cessé […]

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Il est interdit d’expliquer le mystère

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Si seulement les biographes acceptaient de se laisser plus souvent envelopper, envoûter, bercer qui sait, par Don’t explain (1946), ils partiraient d’un bon pied avant de se lancer à l’assaut d’une vie. Dans ses Mémoires, Billie Holiday raconte que la chanson, co-écrite avec le compositeur Arthur Herzog Jr, lui avait été inspirée par les infidélités de son mari ; un soir, alors qu’il tentait de justifier des traces de rouge à lèvres sur son col de chemise, elle lui avait simplement dit : « Prends un bain, mon vieux ; n’explique pas ». J’y repensais en découvrant la préface inédite que l’américain John Nathan, traducteur de […]

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Entre ici, Maurice Genevoix !

Entre ici, Maurice Genevoix !

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Ce 11 novembre, à l’occasion des célébrations de l’armistice, la République n’a pas seulement panthéonisé l’écrivain Maurice Genevoix (1890-1980) auteur notamment de Ceux de 14, dédié « À mes camarades du 106. En fidélité. À la mémoire des morts et au passé des survivants » au moment où sa famille fait don à la Bibliothèque nationale de France du manuscrit de ce livre considéré à raison comme un grand classique de la première guerre mondiale. Par la volonté du chef de l’Etat, elle a fait de la cérémonie un événement hors-normes malgré les conditions sanitaires en lui accordant une triple dimension artistique. Car outre la littérature, […]

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La fabrique de l’imaginaire de Bacon&Eggs

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Etrangement, en quittant l’exposition « Bacon en toutes lettres » du Centre Pompidou à Paris (jusqu’au 20 janvier 2020), et en se replongeant dans les livres et albums à lui récemment consacrés à cette occasion, on a envie de l’appeler comme ses amis avaient l’habitude le faire « Bacon & Eggs ». Une familiarité qui s’impose face à la religiosité et la dévotion qui semblent désormais nimber un artiste et une œuvre comptant certes parmi ceux qui ont dominé leur temps, mais envers qui un brin d’irrespect ne ferait pas de mal. Eux comme d’autres. Le réflexe m’en est venu à la vue de […]

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Giacometti, le frère

Giacometti, le frère

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Au fond, l’histoire de cette fratrie magnifique pourrait tout aussi bien s’écrire sans qu’il fut jamais fait mention de leur qualité d’artiste. Car la vérité de leur lien, et c’est aussi ce qui fait sa beauté, s’inscrit dans un au-delà de l’art, quelque part dans l’humain à son meilleur. Henri Cartier-Bresson, qui fut leur proche et qui aimait autant qu’il admirait Alberto (1901-1966) comme Diego (1902-1985), avait eu le privilège d’être admis dans le cercle de famille à Stampa, commune du val Bregaglia dans le canton des Grisons (Suisse) ; en les observant pendant des jours avant de les photographier, à […]

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Triomphe de Pétrarque

Triomphe de Pétrarque

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Est-ce dans une lettre, dans un article ou dans la Recherche du temps perdu plus probablement que Proust emploie l’exquis néologisme de son crû « pétrarquiser » (correction : en fait, c’est de Sainte-Beuve) dont le sens n’a pas du paraître évident à nombre de lecteurs, du moins nos plus contemporains  plutôt que ceux de son temps ? C’est aussi que depuis, un certain humanisme s’est perdu et que Francesco Petrarca (Arezzo, 1304- Arqua 1374) dit Pétrarque de par chez nous, grand poète en latin devenu le plus grand poète en italien après Dante (chronologiquement, l’un et l’autre faisant du toscan l’italien littéraire), […]

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Pinault, artiste du marché

Pinault, artiste du marché

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Etrange, cette impression que l’on retire de la lecture d’un livre dont on a goûté l’esprit, la manière, le ton, le contenu mais pas le personnage principal. Plus étrange encore lorsque l’auteur en fait à la fois le héros et l’antihéros. Dans le territoire de la fiction, cela n’a rien d’extraordinaire, c’est même monnaie courante tant cette ambivalence constitue l’un des charmes du genre. Mais dans celui du document, il en va tout autrement. Ce qui peut apparaître comme un paradoxe n’est-il pas dans certains cas exigé par la complexité du personnage ? Vous connaissez François Pinault (1936) ? C’est l’autre de […]

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Ce chien de Shylock et Sa Nègrerie de retour à Venise

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Voilà un cadeau auquel tout shakespearien bien né ne pourra échapper, à condition toutefois d’avoir des parents ou des amis particulièrement généreux (on peut encore se cotiser). Rien moins que l’illustre Bill en majesté à travers deux de ses pièces somptueusement présentées, éditées et illustrées, ou plutôt accompagnées par des œuvres de la Renaissance italienne. Elles ont rarement ainsi été mises en scène ailleurs que dans un théâtre ou au cinéma. Othello et le Marchand de Venise réunis en un coffret Shakespeare et Venise (285 euros, deux volumes, éditions Diane de Selliers)… qui fait le poids, en édition bilingue, l’original […]

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Le cas des « Salons » de Diderot

Le cas des « Salons » de Diderot

Romeo Fratti

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Une traduction ne constitue-t-elle pas une recréation de l’œuvre d’art traduite ; une recréation qui permet de dévoiler une dimension inédite de la beauté de ladite œuvre ? Le traducteur fait face à une production artistique élaborée à partir d’un certain langage, entendu comme système organisé de signes. Son travail consiste à donner une seconde vie à l’œuvre, grâce à un autre langage. Aux yeux de Diderot, chargé d’écrire les comptes rendus des expositions de l’Académie royale de peinture et de sculpture, la magie du peintre qui anime son tableau peut être envisagée dans un rapport analogique à la magie du critique d’art […]

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