Pardonnez Moix, sauvez Sureau !
Qui déjà disait : « Pardonnez-moi, mais je n’ai pas eu le temps de faire court ? » En cherchant un peu, on finit par trouver. Non pas l’un de nos contemporains à la formule facile, mais un très grand d’autrefois. D’ailleurs, la citation exacte est :
« Mes Révérends Pères, mes lettres n’avaient pas accoutumé de se suivre de si près, ni d’être si étendues. Le peu de temps que j’ai eu a été cause de l’un et de l’autre. Je n’ai l’ait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte…»
Ainsi Pascal s’adressait-il aux jésuites à la fin de sa seizième Provinciale, le 4 décembre 1656. Il faudrait conserver ces lignes en tête lorsque la tentation nous prend de juger hâtivement de la longueur d’un roman, de la durée supposée de sa lecture et partant du nombre d’heures qu’elles voleront à notre fugace existence dans le monde terrestre. Ainsi en avons-nous lu ou entendu plus d’une fois, ici ou là, ces jours-ci des critiques dénoncer la brièveté de Le chemin des morts (55 pages, 7,50 euros, Gallimard) de François Sureau et la longueur de Naissance (1143 pages, 26 euros, Grasset) de Yann Moix. Elles étaient jugées également abusives et néfastes à leur carrière en librairie.
L’important est de trouver la bonne distance. Certains auteurs la trouvent à leurs débuts et ne s’en éloignent jamais (le cas de Modiano) ; d’autres ne cessent de varier les plaisirs. La plupart s’adaptent aux exigences de chacun de leur roman. On connaît peu de romanciers qui décident au moment de s’y mettre qu’ils vont écrire un texte de 172 pages ou de 865 pages. L’histoire dicte sa loi, elle impose son rythme, sa cadence, sa musique d’où découlent un certain nombre de pages. Le récit de Sureau fait à peine une cinquantaine de pages et la chose de Moix près de mille deux-cents pages. Et alors ? On écrit sous l’empire d’une nécessité, surtout ce genre de romans, et le reste suit. Le nombre de pages correspond à l’économie du livre.
On dira de Naissance que son auteur en fait trop, ce qui est vrai, mais n’est-ce pas le moins pour raconter la venue au monde d’un personnage qui est né sous le signe de l’excès, qui exagère, qui pousse à bout. C’est burlesque, grotesque, hénaurme, baroque, passionnant, exaspérant, profus, gonflé, insolent, énumératif, mégalo, poétique, drôle, pathétique, épique, démesuré. Un véritable torrent, mais de quoi au juste ? Une citation, une seule là où l’on eût craint d’en trouver quinze, en épigraphe : « Dieu n’ayant pu faire de nous des humbles fait de nous des humiliés » (Julien Green, Journal). Pourtant, en lisant le monstre, ou plutôt en s’en emparant à la diable par paquets, ici ou là, de temps en temps et certainement pas dans une lecture en continu, une autre citation ne nous a pas quitté : « C’est naître qu’il aurait pas fallu. » (Céline, Mort à crédit). Impossible de réduire ce roman à un résumé, celui-là plus encore que les autres qui sont de toutes façons irréductibles à une histoire même si elle donne une petite idée de ce que le livre a dans le ventre. C’est évidemment de lui qu’il s’agit, et de sa sensation du monde : l’histoire surécrite d’un enfant qui surnaît en venant au monde déjà circoncis, ce qui est mal vu dans une famille catholique. Des pages éblouissantes qui forcent vraiment l’admiration y côtoient en permanence des tunnels où un chaos syntaxique s’accumule et s’agrège à faire fuir. Il faut alors passer son chemin pour se perdre plus loin et retrouver une densité aussi étourdissante. Moix ne se refuse rien, et si une digression doit courir sur vingt pages, qu’elle courre ! Rien n’est hors-sujet puisque le sujet est partout. Enfin un auteur qui s’autorise ! Enfin, presque : à la demande de son éditeur, il a supprimé la mort dans l’âme une lettre d’amour à une Coréenne qui occupait, il est vrai, les cinq-cents dernières pages… Une chose est sûre : celui-là est bien un écrivain qui ne place rien au-dessus de la littérature. Sans ses outrances, pas de fulgurances. Il est bien la somme des violences de toutes natures qu’il a subies. Naissance, on peut en dire ce qu’on veut, mais consacrer l’essentiel de son jugement critique à son poids dans le sac de plage et son encombrement au lit, comme on a entendu certaines le faire au Masque et à la plume, est un signe de plus de la décadence de ce métier. La folie à l’œuvre dans ce livre magnifique et saoulant exige une lecture aussi déraisonnable qu’elle. Encore faut-il avoir envie de se laisser déborder par un écrivain très français, le seul à notre connaissance qui jouisse de son addiction aux deux Corées.
François Sureau ne cache pas la dimension autobiographique de son récit, mais il n’en fait pas un argument pour autant : le cas de conscience d’un jeune juriste des années 1980 qui doit trancher dans un cas d’extradition ; le nationaliste basque que son arrêt motivé renverra ou non de l’autre côté de la frontière, vacille entre la vie et la mort ; mais la France ne veut pas mettre d’obstacle au retour de l’Espagne à la démocratie ; renvoyé dans son pays faute d’asile politique, il y est assassiné par des vengeurs ; trente ans après, devenu avocat, l’ancien juriste du Conseil d’Etat demeure hanté par son souvenir et il sait que son ombre l’accompagnera jusqu’à la fin de ses jours. L’auteur du Chemin des morts aurait pu raconter la même histoire en 400 pages. C’eut été un autre livre. Sa brièveté correspond à un parti pris autant littéraire qu’esthétique. Tel quel, il a sa respiration et rien ne dit que l’émotion serait passée pareillement une fois détaillée, documentée, mise en scène, et partant, diluée. Sa sobriété est la note juste. Il tire sa puissance de son apparente sécheresse qui n’est en réalité que l’expression de sa retenue et de sa pudeur. On en est saisi. On a pu en dire autant ces dernières années de Inconnu à cette adresse ou de Soie, entre autres.
Le secret, c’est de connaître intimement sa distance, savoir quand s’y tenir et quand le dépasser. Sureau et Moix ont tous deux du souffle, mais l’épaisseur de leurs livres ne dit pas que le premier est court et le second, long. Ils ne le sont pas « trop » , ni l’un ni l’autre, car il n’y a heureusement pas de critère en la matière. Les deux sont également troublants, le rachitique et l’obèse. Il serait regrettable que la société des apparences leur fasse payer leur physique. Il faut sauver Sureau de sa plaquette, et pardonner à Moix sa profusion. Quand apprendra-t-on à séparer un texte de ce que son enveloppe annonce (le numérique nous y invite instamment…) ? Difficile d’oublier la manière sans art par laquelle Anatole France récusa A la recherche du temps perdu : « La vie est trop courte et Proust est trop long ». Cela dit, si je me fie au souvenir de conversations que j’ai pu avoir avec l’un et l’autre, François Sureau serait plutôt du genre à parler d’abondance, et Yann Moix du genre à écouter. Mais est-ce bien un paradoxe ?
(Photos Jean-Philippe Toussaint et Henri Zerdoun)
865 Réponses pour Pardonnez Moix, sauvez Sureau !
Et je ne voudrais pas que notre différend, qui a sa noblesse, puisse générer en une querelle de cuistres.
Sergio dit: 11 septembre 2013 à 17 h 40 min
Non mais le cadrage de ce pull-over mauve !
Les pull-over mauves, ça sert à rien.
Une querelle de cuistres comme celles que vous générez d’habitude ?
, puisse générer en une querelle de cuistres.
vous voulez dire dégénérer en sans doute .
» P. ext. Dégénérer en.[Le suj. désigne un inanimé abstr. ou concr.] Se transformer en un état inférieur ou pire. [Ces] sages précautions qui empêchent l’autorité de dégénérer en tyrannie (Marat, Pamphlets, Suppl. Offrande Patrie, 1789, p. 69). »
http://www.cnrtl.fr/definition/d%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9rer
bonsoir
renato dit: 11 septembre 2013 à 17 h 58 min
C’est suggestif, Sergio, suggestif…
Bon mais dans ces cas-là il eût été notablement préférable de mettre dessous une personne du sexe, il doit bien en rester quelque part…
Monsieur JC, comment donnez vous à monsieur D., une fessée ? N’êtes vous pas la même et seule personne riche de mille personnalités ? Bien sûr appareillé d’un fouet à lanière de cuir clouté et en vous regardant l’arrière-train dans votre fameux miroir, vous pourriez aisément vous flageller. Ce faisant, je vous prie de me réciter 100 je vous salue Marie et 101 Mon père qui êtes sur le penthouse. Vous avez la permission romaine de vous regarder dans l’œil de Cain.
Votre dévouée,
Annette Gadriella
Cité Porquerolles
Bâtiment C cour 22 escalier H 11 ème étage en sous-sol.
Mon mais quel toupet.
Je vous interdis, mon petit bonhomme, de traiter des discussions de savants avec autant d’impertinence.
Ohlala c’est seulement maintenant que je comprends ‘save Sureau’. Bon vous pouvez changer le sujet.
Qu’est ce qui a devenu la « Mauvaise langue »?
harris dit: 11 septembre 2013 à 18 h 41 min
Qu’est ce qui a devenu la « Mauvaise langue »?
Ben c’est la rentrée, dans certains hémisphères émergés…
tout se passe comme si j’avais déjà subi tout un cycle des ineptes échanges et grimaces proposés ici par des « habitués » sans le moindre égard pour les billets de P.Assouline.
Non seulement j’y suis réfractaire mais je suppose que de nombreuses personnes,qui parlent volontiers de leurs lectures,et leur activité d’une manière plus générale, ne désirent pas y prendre part , quelle qu’en soit la raison .
On fait par avoir l’impression que c’est ce que recherchent ces habitués: empêcher les autres de proposer un essai ou un récit, même une anecdote , un lien sur la toile .
là où les psychanlystes professionnels , il ne semble pas que les « littéraires » réussissent .
(et pour cause !) je me souviens effectivement d’avoir assisté à une conférence de Roustang, ex-jésuite, après qu’il avait qu’il eut quitté les lacaniens pour revenir à l’hypnose
François Roustang est un philosophe et hypnothérapeute français né en 1923. Ancien jésuite, il a été psychanalyste durant plus de vingt ans avant de rompre avec cette discipline et de développer des travaux sur l’hypnose.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Roustang
« Le Conseil constitutionnel ne se penchera pas sur l’exhibition sexuelle »
Il ne manquerait plus que ça.
On attend de ces sages qu’ils observent ces pudenda avec distance et en se tenant bien droit.
entretien de Roustang sur la lecture
http://www.affuteur-idees.fr/Site/suite.php?art=153
Urucu, je suis à vos côtés.
Trop, c’est trop.
François Roustang est un philosophe
Idéaliste, ses élèves l’appelaient le Roustang du père Platon.
« … empêcher les autres de proposer un essai ou un récit, même une anecdote , un lien… »
Hé ! la jachère, personne ne vous empêche rien. D’un autre côté, on ne peut quand même pas tomber en pâmoison pour chaque crachat dont vous nous gratifiez.
Urucu dit: 11 septembre 2013 à 19 h 11 min
sans le moindre égard pour les billets
Si mais les billets c’est comme les bêtes ils ont un cycle de vie ; quand ils franchissent le point Godwin après ils peuvent se perdre dans les immensités…
certains sur ce blog qui n’écrivent pas encore une phrase en français sans faute ne semblent même pas le soupçonner , a fortiori accepter qu’on le leur donne à comprendre sous prétexte qu’ils sont germanophones ou anglophones, ou qu’ils ont été accessoiristes ou joué les utilités dans un autre temps et un autre pays . !
Je préfère ne pas imaginer ce que serait un « livre noir » de la RdL
« … qu’on le leur donne à comprendre… »
WOW !
JC….. dit: 11 septembre 2013 à 17 h 15 min
t’as raison duqon, imiter les malfrats de la haute ces nuls de la bande organisée qui t’inspirent le respect (et qui sont pas sous les verroux eux ( vous avez dit bizarre)), ça fait tâche
ajoutons que certains des posteurs sont d’un tel chauvinisme que l’on se sent tenté de leur suggérer qu’ils aillent se faire casser la gueule par « leurs chers » sur leurs blogs au lieu de se chercher ici un boucorrecteur émissaire .
« … qu’ils aillent se faire casser la gueule… »
« compte tenu de votre âge, 14 ans, et des lois en vigueur dans ce pays pourri où sévit une pédophobie tenace, »
« faut rendre hommage au valeureux peuple chilien qui a su se débarrasser de ce voyou sectaire et collectiviste d’Allende, avec le concours d’amis proches venus du Nord, épris de liberté… »
humour de fasciste, et pédophile
Extrait de Nadja, André Breton*
« Nous tournons par la rue de Seine, Nadja résistant à aller plus loin en ligne droite. Elle est à nouveau très distraite et me dit de suivre sur le ciel un éclair que trace lentement une main. « Toujours cette main. » Elle me la montre réellement sur une affiche, un peu au-delà de la librairie Dorbon. Il y a bien là, très au-dessus de nous, une main rouge à l’index pointé, vantant je ne sais quoi. Il faut absolument qu’elle touche cette main, qu’elle cherche à atteindre en sautant et contre laquelle elle parvient à plaquer la sienne. « La main de feu, c’est à ton sujet, tu sais, c’est toi. » Elle reste quelque temps silencieuse, je crois qu’elle a les larmes aux yeux. Puis, soudain, se plaçant devant moi, m’arrêtant presque, avec cette manière extraordinaire de m’appeler, comme on appelerait quelqu’un, de salle en salle, dans un château vide : « André ? André ? … Tu écriras un roman sur moi. Je t’assure. Ne dis pas non. Prends garde : tout s’affaiblit, tout disparaît. De nous, il faut que quelque chose reste… Mais cela ne fait rien : tu prendras un autre nom : quel nom veux-tu que je te dise, c’est très important. Il faut que ce soit un peu le nom du feu, puisque c’est toujours le feu qui revient quand il s’agit de toi. La main aussi, mais c’est moins essentiel que le feu. Ce que je vois, c’est une flamme qui part du poignet, comme ceci (avec le geste de faire disparaître une carte) et qui fait qu’aussitôt la main brûle, et qu’elle disparaît en un clin d’oeil. Tu trouveras un pseudonyme, latin ou arabe. Promets. Il le faut. » Elle se sert d’une nouvelle image pour me faire comprendre comment elle vit : c’est comme le matin quand elle se baigne et que son corps s’éloigne tandis qu’elle fixe la surface de l’eau. « Je suis la pensée sur le bain dans la pièce sans glaces. » »
* C’est pour F. Sureau.
Voilà, j’étais très loin, et assez haut, aujourd’hui Anatole.
Un environnement de rêve pour qui apprécie luxe, calme et volupté.
Un petit frimas d’automne en avance à cette altitude. Et la promesse d’une belle saison à venir.
Je n’ose même pas vous faire envie.
J’ai terminé le livre de F. Sureau là, dans un lieu, où j’ai ressenti la plus forte émotion qui me revienne: l’expérience de la chute.
Ce qu’il y a au bout de la chute hypothétique est encore aujourd’hui, des décennies plus tard, impressionnant.
Il y avait un CD dans l’auto-radio que j’avais laissé tourner, un peu plus loin.
Je vous en fais profiter. (pas certain que ce soit le bon morceau, mais c’est pour l’ambiance musicale)
http://www.youtube.com/watch?v=1_yN52CIL10
j’ouvre rarement les liens youtube
Jacques, je ne peux pas ne pas vous répondre. Ce qui m’a le plus frappé dans ce que j’ai relu, c’est ceci : « On lit dans le Zohar que le pouvoir des cris est si grand qu’il peut briser les rigueurs décrétées contre l’homme ; à cette seule pensée , en cette terre de cimes et d’abîmes, l’homme est pris de vertige ». P. 46 (Collection Blanche).
Ce que je retiens de tout cela c’est que je vais me pencher sur la culture et la religion juives.
Curieusement, d’ailleurs, cela rejoint un peu ce que dit Casanova, qui l’exprime dans son mode à lui, dans la préface aux Mémoires : « Je crois à l’existence d’un DIEU immatériel créateur, et maître de toutes les formes ; et ce qui me prouve que je n’en ai jamais douté, c’est que j’ai toujours compté sur sa providence, recourant à lui par le moyen de la prière dans toutes mes détresses ; et me trouvant toujours exaucé ».
Urucu, vous avez raison, ce morceau n’est pas celui qui conviendrait.
Il faudrait être scénariste. Je ne le suis pas.
A propos du livre de Sureau, j’aurais aimé lire ici about, de ceusses qui l’auraient lu.
( sauf qui vous savez)
Je rentre à la maison, je me connecte à la Wifi de ma voisine (elle le permet), et je constate qu’on s’est bien amusé en mon absence depuis, il faut bien le dire, ce matin vers 01h.
Car depuis cette heure-là, aucun commentaire signé D. n’était de moi.
Par ailleurs, je vous rappelle que j’ai émis le souhait de quitter définitivement cet endroit, comme Chaloux, que j’espère retrouver autre part. J’attends simplement qu’une majorité m’y autorise car je suis démocrate dans l’âme.
Chaloux dit: 11 septembre 2013 à 20 h 17 min
Non mais Chaloux, on sait que Job a le vertige.
Si vous êtiez un peu plus attentif, aussi !
@des journées entières dans les arbres
Dis-donc, mon savant primate, tu es d’humeur surréaliste ce soir. C’est bien, c’est bien.
Je me suis toujours demandé qui était cette Nadja et quelle place avait-elle dans la vie et peut-être dans le coeur d’André Breton ?
Breton le pape surréaliste et « excommunicateur » (il a chassé de son « église » bon nombre de « disciples en poésie », Aragon en tête) a-t-il vécu une idylle avec Baya, l’artiste-peintre algérienne venue à Paris dans les années cinquante pour exposer ses oeuvres que Breton, seul, défendait et louait ?
Nadja la muse ,n’était-elle autre que Baya l’exquise ?!!!
Mystère, mystère et boule d’amour !
un jésuite qui se défroqua et se convertit à la littérature
Antoine François Prévost, dit d’Exiles, plus connu sous son titre ecclésiastique d’abbé Prévost [pʁevo]1, est un romancier, historien, journaliste, traducteur et homme d’Église français, né le 1er avril 1697 à Hesdin (dans le Pas-de-Calais actuel) et mort le 25 novembre 1763 à Courteuil.
Urucu, c’est une bonne idée.
Revenons-en à Pascal…
Chaloux dit: 11 septembre 2013 à 20 h 17 min
Ce que je retiens de tout cela c’est que je vais me pencher sur la culture et la religion juives.
Dans un grand épanchement de sagesse, Chaloux a le coeur qui penche vers le Zohar.
C’est bien, c’est bien, Chaloux.
Laisse-toi guider par Bar Yochai dans la voie de la Splendeur !
Quand le roman devient une institution, on se retrouve avec un formatage.
Un athée : » Dieu n’existe pas ».
Un croyant : » Dieu existe ».
Un agnostique : » Je ne sais pas ».
Un fou : » Je m’en fous ».
Moi : » Dieu existe, je l’ai rencontré, puis, l’ai renié, donc, il n’existe pas ».
Qui a dit : « Il est même pas dans l’annuaire du téléphone » ?
« Il n’est » naturellement
Urucu,
Un autre livre de Sureau ?
http://www.sudouest.fr/2010/10/17/inigo-ou-l-eternite-retrouvee-214081-4692.php
Non, non, moi je voulais lire des contributions sur » Le chemin des morts »; c’est pas pareil.
Quel est le comble pour un train ?
Rentrer à la gare sans crier gare !
A demain si les cheminots de la SNCF et les chemineaux SDF le veulent bien.
L’important est de trouver la bonne distance.
pardon, P.Assouline , de me demander si vous n’avez pas tant personnalisé les livres que vous recourez à une expression plutôt appropriée à la « relation » entre « sujets » humains .
…
…j’en arrive,…à me relire, pour me faire rire,…
…
… » jamais sans châteaux « ,…dit,…
…
…toujours décliner les invitations de sortir avec des femmes mariées,…surtout avec la sienne,…
…
…voilà des principes moraux à deux balles,…
…
…au Cinéma,…avec tout ce qui était interdit, et censurer…c’est à ce demander, comment il a été produit autant de films,…
…
…aujourd’hui, des livres, des films à rien foutre,…en veut tu en voilà,…des miroirs qui s’emmerdent aux sons et lumières,…
…etc,…
…la valeurs des individus,…en regards de leurs mensualités,…Ah,…Bon,…donc, je vaux rien,…ou presque,…à quelques millions près,…
…
…autant ne rien foutre,…sans Fortunes ni Patrons d’Entreprises et autres Châteaux,…
…
…donc, autant en emporte les vents,…etc,…envoyez,…aux fonds monétaires internationaux,…débrouillez-vous aux omelettes,…etc,…
…
« au Cinéma,…avec tout ce qui était interdit, et censurer…c’est à ce demander, comment il a été produit autant de films,… »
Justement Sant’Angelo, j’ai envie de ( je vais y aller, donc) voir » Le Majordome »
Urucu dit: 11 septembre 2013 à 21 h 30 min
Pour un auteur, la machine à » fragmentation » mise en route par ses lecteurs est parfois inhumaine.
Que cet auteur soit lui-même lecteur, ou critique littéraire, n’enlève rien à la « difficulté ».
j’ai lu fr.Verny
Dieu existe, je l’ai toujours trahi, Orban, 1992
> Les personnages féminins chez Sollers
Françoise Verny alias Olga Maillard
En revanche,
pour les feuillées…
trais*** vite choisi !.
Urucu dit: 11 septembre 2013 à 21 h 56 min
Eh bien pour le même « sujet », j’ai lu, en dernière date, JL Fournier, sur la conversion de sa fille:
» La servante du seigneur », Stock, 2013
…
…Non,…pour le plaisir,…moi,…je fout plus rien,…
…
…je fout plus rien,…pour le plaisir,…
…
…comme cela,…ma présence sera, rien, gratuite, et ne porteras ombrage à personne,…mes génies des châteaux milliardaires,…
…grève à très longue durée,…portons nous bien à deux balles,…et des miettes,…etc,…
…
…je vaut combien,…Bon,…c’est pas assez et loin des comptes,…etc,…
…
des journées entières dans les arbres dit:
vous avez eu raison !
une citation de handke
« car on a besoin du sentiment que ce qu’on éprouve est incompréhenible et ne peut se transmettre »
Urucu,
Vous lisez Fournier ?
Urucu, cette citation de Handke ( que je ne lis pas) n’illustre pas vraiment ce qui suit:
Je vais vous saluer, en espérant revenir vous lire.
La suite de la « rentrée littéraire », et des goncourables telle qu’elle se profile avec ses » suppléments d’âme », comme on dit d’un supplément à un magazine, me paraissent un peu trop bibliques. Et la coupe est pleine.
Pour Fournier, oui, ce fut un bon moment de lecture. Sa fille, qu’est-ce qu’elle déguste, dans ce portrait que fait son père, aussi intelligent qu’aimant.
La réponse qu’elle lui fait n’y change rien.
Etonnant, non ?
bon sang, je n’avance pas, je n’avance pas.
11/09 09H53
« [. . .] un destin qui met en œuvre la guerre et le sens de cette guerre. »
Arès (Ἄρης, Ἄρεως), l’homologue Grec de Mars, était beaucoup moins apprécié des Grecs que ne l’était le dieu de la guerre des Romains. Je me suis étonné de trouver dans Wikipedia cette explication de son nom : Traditionnellement, les Grecs interprètent son nom comme un dérivé du mot « tueur », ἀναίρης / anaïrês [17 Plutarque citant Chrysippe, Amat., 757b], d’autant que j’avoue ne trouver aucun ἀναίρης pour tueur en cherchant Gr->Fr ainsi que Fr->Gr.
Dans Cratyle, où Platon s’intéresse plaisamment à l’étymologie et à un soi-disant véritable sens des noms, on trouve (je cite pour référence, sans être certain de tout bien comprendre) :
«
Σωκράτης : Ἀλλ᾽ ἵνα μὴ δόξῃ, τὸν Ἄρη ἐρώτα.
Ἑρμογένης : Ἐρωτῶ.
Σωκράτης [407d]: Οὐκοῦν, εἰ μὲν βούλει, κατὰ τὸ ἄρρεν τε καὶ κατὰ τὸ ἀνδρεῖον « Ἄρης » ἂν εἴη· εἰ δ᾽ αὖ κατὰ τὸ σκληρόν τε καὶ ἀμετάστροφον, ὃ δὴ « ἄρρατον » καλεῖται, καὶ ταύτῃ ἂν πανταχῇ πολεμικῷ θεῷ πρέποι « Ἄρη » καλεῖσθαι.
»
La traduction de V. Cousin présentée en vis-à-vis sur le site Remacle donne :
«
SOCRATE : Pour échapper à ce danger (traduction très baroque d’après moi, s’agit-il d’une finesse sur le sujet qui se profile ?), demande-moi le sens d’Arès.
HERMOGÈNE : Soit.
SOCRATE [407d] : Si tu veux, Arès viendra de ἀρρέν, mâle, ἀνδρεῖον, viril. Ou, si tu aimes mieux : considérer son caractère âpre et inflexible, ἄρρατον, le nom d’Arès se trouvera très convenable pour un dieu si guerrier.
»
C. Dalimier dans l’édition GF ne donne pas de note pour Arès mais infléchit subtilement sa traduction pour souligner l’assonance avec ἀρετή, -ῆς : mérite, courage, vertu.
«
SOCRATE : Ne va pas croire cela (OK)! Passons à Arès (s’éloigne malheureusement)
HERMOGÈNE : D’accord.
SOCRATE [407d] : Eh bien, on pourrait dire, si tu veux, qu’il est Arès, en vertu de son caractère mâle (ἄρρεν), de sa virilité (ἀνδρεῖον). Mais si c’est en vertu de sa dureté, de son inflexibilité (ce qu’on appelle l’infrangilbilité, l’« ἄρρατον »), en ce sens aussi le nom Arès convient tout à fait au dieu de la guerre.
»
L’assonance avec ἀρετή ne peut être prise qu’avec ironie ce dieu est constamment déprécié chez les Grecs, à l’exception de l’Hymne Homérique à Arès cité dans l’article Wikipedia :
«
Cœur hardi, porteur de bouclier sauveur des cités, coiffé d’airain,
Aux mains robustes, infatigable, fort par la lance, rempart de l’Olympe,
Père de la Victoire, heureuse conclusion des guerres, auxiliaire de Thémis ;
Maître absolu de l’adversaire, guide des hommes les plus justes
«
Hymne que je serais tenté de prendre avec la même ironie que celle qui réussit à transformer, en clôture de la trilogie d’Eschyle, les Érinyes, dont le nom évoque non moins ironiquement ειρήνη (paix, calme, tranquillité, harmonie), en Euménides (bienveillantes).
C’est pourquoi il faut prêter attention à la façon dont Socrate interpelle Hermogène et à la façon dont ce dernier répond identiquement :
«
SOCRATE : [. . .] ἐρώτα. ([. . .] interroge.)
HERMOGÈNE : Ἐρωτῶ. (J’interroge.)
»
On observe encore ce ἐρ répété et souligné qui évoque Arès mais aussi ἔρως (amour, désir). Le jeu des assonances semble donc fréquemment mis à profit, dans ce dialogue de Platon, non seulement pour justifier une étymologie mais aussi, plus subrepticement, pour évoquer plaisamment une antinomie.
Je me demande pourquoi l’article de Wikipedia préfère un rapprochement douteux à celui tiré de Cratyle, qui semble beaucoup moins fantaisiste que d’autres proposées dans le même dialogue.
L’assonance avec ἀρετή ne peut être prise qu’avec ironie car ce dieu est
J. Dutronc disait, commencer par être infidèle pour devenir plus tard un bon mari…
Yann. Moix (dont le génie réside dans le nom – oui, chaque jour pouvoir se dire: « m’iam moi »…) commence t’il à remplir ramette sur ramette, année après année, télé après radio… pour s’arrêter un jour, et nous jouer Rimbaud à l’envers ? Mais ce qui est sûr, c’est que comme tout fonctionnaire, il sera devenu retraité (même réduction sur ses vols quotidiens Paris-Rio.
Ça détonne , ça gâche
Dans l’éditorial du Magazine littéraire de septembre, je trouve ceci a propos de Yann Moix :
« Il le dit, il le crie : « je n’adore que ce qui est en crue, se barre,dénote, détruit l’ensemble,gâche, emporte . le hors sujet voilà mon sujet de prédilection,en littérature comme dans la vie. » »
alors Moix, non seulement il adore ce qui gâche mais il gâche lui -même…il gâche la langue…
« Qui DÉNOTE »!!! ! Voilà une bien grosse faute de langue…française. ça DÉTONNE, Ça DÉTONNE vraiment ! Ça fait tache.
Mais bon, après tout, peut-être qu’il ne faut pas être trop sévère, cette faute on l’entend souvent, par exemple je l’ai même entendue dans la bouche d’Alexandra Sublet : Serge Gainsbourg il… « DÉNOTAIT »… dans son époque…( disait- elle dans une émission avec Aznavour à la télé )
Yann Moix n’est ni grand ni beau ni riche. Comme d’autres écrivains ni grands ni beaux ni riches, il transforme ses frustations sexuelles et sociales en littérature. J’ai de la tendresse pour ces êtres sans grâce qui donnent à lire des romans imparfaits mais prenants.
Y. Moix sur LCP le 5 octobre 2013, dans la bibli Medicis:
« je suis en psychanalyse depuis 5 ans »
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