Mourir pour l’accent circonflexe ?
La France est vraiment en état d’urgence. Psychiatrique ? Peut-être. En témoigne l’effervescence inattendue, et dans certains cas une angoisse mâtinée d’hystérie, dont nombre de medias et de personnalités ont fait preuve ces derniers jours à l’annonce d’une révolution orthographique de nature à faire tomber le gouvernement. Un véritable enfumage destiné à dissiper un temps les vrais problèmes de l’heure. Il est vrai que l’accent circonflexe, dont chacun sait que nous le devons au grec via le latin, est donc binational et risque la déchéance de nationalité.
Première incongruité : on s’enflamme aujourd’hui pour des « rectifications de l’orthographe » (expression officielle, car plutôt que d’un bouleversement, on avait parlé à l’époque de « toilettage », mot particulièrement disgracieux, déjà remplacé par ses défenseurs par « révision cosmétique »), rectifications donc qui ont été publiées dans le J.O. le 6 décembre 1990. Michel Rocard était premier ministre et Pierre Encrevé, un linguiste qui a consacré sa thèse à la liaison avec et sans enchainement, son conseiller technique ; le Conseil supérieur de la langue française avait pondu un rapport que l’Académie française avait approuvé, soucieuse de simplifier l’orthographe et de balayer de l’usage des absurdités telles que imbécile/imbécillité ou chariot/charrette. Pourquoi là et pas là ? etc Nos élites sont certes lentes à la comprenette mais tout de même. Un quart de siècle ! Il est vrai que les modifications sont au nombre de 2400.
Sont concernés : le trait d’union qui va sauter pour porte-monnaie, porte-feuille etc (on croyait que c’était fait depuis longtemps) ; les mots composés qui, au pluriel, s’accorderont comme des mots simples (des pèse-lettres) ; le fameux accent circonflexe, qui résulte le plus souvent de la disparition d’un « s », a fait tant couler d’encre : il ne sera plus obligatoire sur les « i » et les « u » sauf dans les terminaisons verbales ; le participe passé qui sera donc invariable dans le cas où « laisser » est suivi d’un infinitf ; des anomalies seront supprimées, ce qui permettra de dire « des imprésarios » et non des « impresarii » etc Dans le grand élan simplificateur, quitte à retirer à la langue le charme de sa sophistication et une partie de sa séduisante énigme (ah, « se faire un petit jeûne » !) pour ne rien dire de sa musique intérieure, « oignon » deviendra « ognon », « nénuphar » deviendra « nénufar »… (Ubu-ministre ira-t-il jusqu’à faire modifier les cartouches sous les tableaux de Monet ?).
Le fait que tant le ministère que les éditeurs scolaires se livrent à un double jeu car ils actent ce qu’ mijoté le Conseil supérieur des programmes tout en assurant que chacun fera ce qu’il veut. C’est d’ailleurs ce qui se passera dans les faits. Et puisque tout débat d’idées dans ce pays prend désormais un tour non seulement binaire, mais crispé jusqu’à la violence, voyons :
D’un côté les défenseurs du génie de la langue française (il en est même pour oser invoquer sans rire sa « pureté ») dont on remarque sur le plan politique, les rares parlementaires à s’en emparer sont à droite (Les Républicains, UNI) ou à l’extrême-droite (Front national). Un bon prétexte, il est vrai, pour taper sur une ministre de gauche : si elle n’est pas à l’origine de cette réforme, c’est bien elle qui veut l’imposer à la rentrée. Rares sont les François Bayrou susceptibles de se distinguer un peu plus original qu’une simple condamnation – il est vrai que cet agrégé de Lettres classiques fut ministre de l’Education nationale :
Le gouvernement voudrait que j’écrive à sa convenance. Je continuerai à écrire à la mienne. Et il me restera suffisamment d’arguments grammaticaux qui me feront souvenir que l’accent circonflexe est la trace d’un « s » d’autrefois, effacé dans la prononciation, mais présent dans l’histoire du mot : le maître fut un master après avoir été un magister. Et honni soit qui mal y pense”
De l’autre côté, des pédagogistes soucieux de niveler les inégalités entre élèves en éradiquant les difficultés d’accès à la langue dans le fol espoir de compenser des inégalités sociales.
Etant donné que la réforme n’est pas imposée mais recommandée, on peut se demander ce que cela va changer, étant entendu qu’en ces matières, c’est toujours l’usage qui décide et non un décret. Ce ne sera pas mieux qu’avant où c’était mieux qu’avant : ce sera pire qu’avant car nous aurons une orthographe à deux vitesses, ancien modèle et nouveau modèle, la chose étant laissée à l’appréciation des enseignants, ce sera le chaos dans les notes. Où sera la faute puisque tous auront raison, la correction de l’orthographe devenant à géométrie variable, subjective et arbitraire ?
Vérité en-deçà de la classe, erreur au-delà ! Pour ne rien dire des perturbations annoncées aux championnats d’orthographe, léger dégât collatéral. Au lieu de tendre vers davantage d’égalité des chances entre les élèves, de réduire le handicap social en rendant le français plus facile à apprendre pour les enfants, le phénomène va au contraire favoriser les privilégiés de la culture, plus à même de jongler avec les deux. Ce sera plus discriminatoire qu’avant puisque les initiés se reconnaîtront à leur usage de l’ancien régime orthographique.
Prétendre que simplifications imposées facilitent en quoi que ce soit l’acquisition de l’orthographe par les élèves est une plaisanterie de garçon de bains. Ce n’est pas l’orthographe de nénuphar qui est un problème au collège, c’est l’accord du sujet avec le verbe, au pluriel le s ou le x pour les noms, et le nt pour les verbes, et la conjugaison simple. Non pas le recherché ou le complexe, mais l’élémentaire” dit encore François Bayrou.
En fait, cette querelle orthographique qui divise Anciens autoproclamés et prétendus Modernes met en lumière une lame de fond plus dangereuse : depuis des années, par l’action d’un ministère gouverné alternativement par la droite et par la gauche, il s’agit rien moins que d’abattre le primat des Humanités sur notre culture en arrachant leurs racines : le latin et le grec. Des deux côtés, de gauche comme de droite, c’est l’idéologie qui l’emporte sur la nécessité de maintenir et de faire vivre cet héritage. Mais en supprimant année après année les postes de professeurs de langues anciennes, on est sûr que dans moins d’une génération, on ne trouvera guère d’élèves pour demander à les étudier puisque de toute façons il n’y aura plus personne pour les enseigner.
S’il y avait une leçon à tirer de ce non-événement, elle s’exercerait dans une double direction : en réfléchissant d’un côté sur la puissance des réseaux sociaux non seulement comme vecteur d’information principal mais comme machine d’emballement médiatique ; en analysant de l’autre l’actuelle réflexivité de nos concitoyens à partir en vrille dès qu’ils ont le sentiment que l’on touche à une pierre de leur patrimoine national, fût-elle/fut-elle purement symbolique.
Alors, beaucoup de bruît pour rrien ?
(Photos Henri Cartier-Bresson et Robert Doisneau)
519 Réponses pour Mourir pour l’accent circonflexe ?
chapeau pointu dit: 11 février 2016 à 15 h 09 min
un qui ressemble au toit d’une pagode pour faire joli
Ezactement ! Et puis c’est comme la fonte ductile les Chinois quand ils verraient cela ça les rendrait tout chose…
« c’est comme la fonte ductile les Chinois quand ils verraient cela ça les rendrait tout chose… »
c’est évident
gérard-Jean dit: 11 février 2016 à 12 h 22 min
le tréma est indispensable dans « ambiguë ». (WGG)
Pas du tout. C’est le masculin qui indique la prononciation.
_____________
Encore un qui prétend connaître mieux l’orthographe que moi, alors que je l’enseigne !
C’est décidément le monde cul par dessus tête dans cette pauvre France contemporaine. Les ploucs sont au pouvoir…
Au fait, d’accent circonflexe, il n’y en a pas un au pavillon de Breteuil ? Ou alors déposé en enveloppe Soleau ? havec les plans, tout…
Remarque si c’est comme la Corse, hein… On croyait qu’on la voulait maintenant on s’en tape ! On a passé mille ans à se la refourguer entre nous et la République de Gênes…
gérard-Jean dit: 11 février 2016 à 12 h 22 min
le tréma est indispensable dans « ambiguë ». (WGG)
Pas du tout. C’est le masculin qui indique la prononciation.
Nul !
gérard-Jean dit: 11 février 2016 à 12 h 22 min
le tréma est indispensable dans « ambiguë ». (WGG)
Pas du tout. C’est le masculin qui indique la prononciation.
gérard-Jean dit: 11 février 2016 à 12 h 22 min
le tréma est indispensable dans « ambiguë ».
Pas du tout. C’est le masculin qui indique la prononciation.
Ce qu’il y a de pire chez le pervers, c’est cette incapacité à l’empathie, qui l’empêchera toujours de se projeter dans sa victime : non seulement il niera toute intention de nuire, mais il récusera toute expression de souffrance (et franchement, il existe une souffrance à supporter dénigrements et calomnies émises dans le but de nuire) au motif qu’il n’a « rien fait d’autre que d’émettre quelques réflexions pas très gentilles », ce qui fait bien entendu l’impasse sur l’objectivation de l’autre, considéré comme trop stupide pour apprécier la haute intelligence du pervers. Partant, pris la main dans le sac de l’intention délibérée de nuire à l’autre, il sera incapable de songer même seulement à présenter des excuses : son système l’entraîne au mensonge (même à soi-même) et à l’affirmation, tenue jusqu’à l’absurde, qu’il ne s’agit là que de petits jeux ma foi bien bénins, inoffensifs et causés avant tout par la personnalité grotesque de la victime.
Sur facebook, des adolescents, des adolescentes, sont ainsi poussés au suicide, non par la volonté d’un seul comme ici, mais les mêmes mécanismes, simplement transposés au niveau d’un groupe. Et sans même aller jusque là, des vies -surtout juvéniles – sont pourries par ces pratiques hautement malsaines.
Bien sûr, il est de mise de proclamer qu’il suffit, « entre adultes consentants », que rien n’est important sur la Toile, que, puisque l’anonymat et l’impunité y règnent, et qu’il ne s’agit que de mots, rien n’a donc d’importance. Et les victimes adoptent souvent (avant de baisser les bras, de jeter l’éponge et de tourner définitivement les talons, ce qui était finalement le but recherché, voir TKT, tant d’autres…) une attitude consistant à dire au pervers « vous ne pouvez pas m’atteindre »…
Mais le problème est que la victime est,elle, incapable d’avoir recours aux méthodes du pervers : elle n’insinue pas, ne calomnie pas, n’invente pas, n’est pas dans le déni ni dans le mépris de la parole (voir de l’être même, de l’ego d’autrui) : elle ne peut donc pas lutter longtemps, et finit toujours par, pour se protéger, abandonner la place.
Mais quand vous apprenez qu’un parfait inconnu, qui simplement vous trouve stupide dans vos admirations ou goûts littéraires, et rejette vos analyses (même si vous prenez bien le soin d’admettre par avance la modestie de votre culture et de votre intelligence littéraire) forme le projet avoué de rire à vos dépens en relevant systématiquement, année après année, mois après mois, jour après jour, heure après heur, vos moindre propos, pour les déformer, pour insinuer qu’il serait de bon ton de vous mépriser, tout en alléguant que non, non, bien sûr, ce projet fou et malsain n’a jamais existé – là je dois dire qu’on est en face de quelque chose de profondément déplaisant, de dangereux. La perversion du mépris, cachée derrière la lâcheté de l’impunité.
Dans « ambiguë », ce n’est pas le masculin qui indique la prononciation. Encore qui prétend savoir ce qu’il ignore !
JC….. dit: 11 février 2016 à 5 h 38 min
Tu es ministre de l’Ecologie ? tu seras ministre des Affaires Etrangères, mon fils !…. Amen
JC a encore perdu, Hollande le balade comme il veut.
Audrey Azoulay.
Pourquoi pas.
Duflot doit se sentir bien seule.
gérard-Jean dit: 11 février 2016 à 12 h 27 min
je ne vis que dans le présent, moi qui ignore le passé de ceux qui m’ont fait, m’ont légué un patrimoine dont je n’ai que faire, moi qui ne pense pas plus à mon avenir qu’à celui de ma planète. (PMB)
Tout à fait. Je conchie mes ancêtres et mes descendants dans leur totalité, comme disait à peu près le grand Louis, à l’époque où il avait encore du poil aux pattes (avant maman Elsa et papa PC).
____________
Mais c’était couru d’avance qu’il est comme ça, ce pauvre taré de Géraaaarrrrrrrdddd !
Il peut pas être autrement avec toutes les énormités qu’y nous sort, le bougre ! C’est un magnifique plouc !
gérard-Jean
oui bien sûr, je comprends votre réaction. Et j’y adhère en partie ; avec le mot « vampire » je signale un phénomène de lecture interessant,une prégnance étonnante quand on lit, et relit et re relit « la recherche » . ses echos sur nos vies sont évidents. ça me frappe à la lecture de proust,bien davantage que lorsque je lis Balzac, par exemple, ou Thomas Mann (quoique thomas mann dans « la montagne magique m’a incité à aller me faire radiographier les poumons..)
Sur mon blog j ‘exprime ça avec une ironie plus certaine qu’une « certaine ironie »…et la distance proustienne,bien sûr, et son « comique » m’enchantent tout comme vous.
Bravo PMB pour votre diatribe contre les ploucs à la Gérrrraaaaarrrrrrrrdddd!
Popaul, lui, il est facilement vampirisé dès qu’il s’agit de sa Normandie natale ! C’est natif, comme dirait l’autre.
Vous savez, la chanson : Elle est jolie ma Normandie…
Je l’ai vu, le fameux sanatorium à Davos, Popaul ! Et j’y retourne bientôt. J’irai voir les Kirchner au musée. Alors, Popaul, vous venez avec moi faire un peu de ski à Bergün, histoire de…
« Taubira…/… son empreinte subsistera très durablement dans les consciences de la jeunesse. » (15:05)
Très certainement auprès de la jeunesse des jeunes c.ons débiles à la conscience en carton ! J’attend avec jouissance de voir sa trogne rebelle remplacer celle de cette crapule de Che Guevara sur les tee-shirt boboïdes des c.ouillons de base !
Tout s’achète, tout se vend … y compris le ‘rien’.
Un auteur à forte vampirisation était le grand Thomas Bernhard (même en traduction française). Hervé Guibert le soulignait, je me souviens, dans un de ses livres sur le sida. L’IHV-Thomas Bernhard entrait dans ses phrases, par capillarité consanguine. C’était très contagieux. Grand point commun entre Bernhard et Proust.
Exact Wgg!mais le grand barbey d’Aurevilly de la Manche ou Maupassant de la Haute Normandie , curieusement ne me « vampirisent » pas,allez m’expliquer ça,professeur.
On est là, béats devant l’œuvre de Proust. Mais faut quand même que tout n’a pas la beauté et la grandeur qu’on lui prête.
Ce qui finit par me fatiguer chez Proust, c’est les formules à la Balzac où il veut absolument motiver tel acte de tel personnage ou de son narrateur et s’enfonce dans un labyrinthe d’explications alambiquées qui renvoie à tout un ensemble de codes de la mondanité auquel on n’est nullement forcé d’adhérer et qu’on peut même trouver aujourd’hui tout à fait désuet.
Je lis ça notamment dans un passage de la « dame en rose » ; il révèle à ses parents la visite chez son oncle de la fameuse « dame en rose » (une catin de luxe en fait). Et voilà ce qu’il en tire comme méditation que je trouve alambiquée (où il dit de manière très compliquée ce qui relève d’une banalité sans nom à propos de des enfants, qui voient le monde avec des yeux innocents ; la méditation de Proust est ici on ne peut plus légère…):
» Et je ne pouvais supposer que mes parents trouveraient du mal dans une visite où je n’en trouvais pas. N’arrive-t-il pas tous les jours qu’un ami nous demande dene pas manquer de l’excuser auprès d’une femme à qui il a été empêché d’écrire, et que nous négligions de le faire jugeant que cette personne ne peut pas attacher d’importance à un silence qui n’en a pas pour nous. Je m’imaginais, comme tout le monde, que le cerveau des autres était un réceptacle inerte et docile, sans pouvoir de réaction spécifique sur ce qu’on y introduisait ; et je ne doutais pas qu’en déposant dans celui de mes parents la nouvelle de la connaissance que mon oncle m’avait fait faire, je ne leur transmisse en même temps comme je le souhaitais, le jugement bienveillant que je portais sur cette présentation (…) et il est mort bien des années après sans qu’aucun de nous l’ait jamais revu. »
Bah, en effet, Popaul, c’est bien compliqué la Normandie…
Oui, moi aussi, c’est bien plutôt Th. Bernhard. Il m’a obligé à relire au moins quatre ou cinq fois sa Perturbation, la vache ! Et pis tout son théâtre ! Et pis toute son autobio ! Et pis j’aime y retourner sans cesse. C’est qu’il me correspond bien ! Il a trouvé un style à l’indignation, qui marque. C’est du bach mis en littérature : le clavier bien tempéré.
C’est normal d’être « vampirisé » par une belle contrée. D’ailleurs, dans son château, là-bas, ce n’est pas Dracula qui vampirise, ce sont les Carpates.
Des physiciens annoncent avoir détecté les ondes gravitationnelles d’Einstein
http://www.i24news.tv/fr/actu/technologie/102523-160211-des-physiciens-annoncent-avoir-detecte-les-ondes-gravitationnelles-d-einstein
Thomas Bernhard est un cas exceptionnel.
Écrivain immense avec liquidation du passé historique autrichien, comique métaphysique, rigolade shakespearienne, autobiographie soufflante, quel bonhomme.
Pour Proust, dans « le coté Guermantes », on note qu’aprés l’excellent passage comique de la jalousie de saint- loup envers sa cocotte Rachel, et les effets de la boisson sur le narrateur, Proust s’emmêle les pinceaux dans certaines parties de la « journée Villeparisis ». Là, les phrases entortillées forment un épais buisson inextricable, souvent pénible à lire..Je préfère de très loin le Proust de Combray , les irisations de l’enfance de « du côté de chez swann » et bien sûr le coté quête quasi mystique du « temps retrouvé ». Tout chez lui n’est pas de la même encre. Les effets de fatigue se font souvent sentir dans son écriture ; c’est émouvant sur le plan humain cet acharnement absolu et ces ratures continuelles…
Dans la ciguë si on l’enlève ça l’affadit comme toute la bouffe anglo-saxonne…
Oui, assez de votre avis aussi, Paul, sur le Proust de combray, que je préfère aussi.
Mais le Proust de Combray -et on apprend dans le temps retrouvé que le Narrateur rougit de cette part-là de lui-même, qu’il cherche à la cacher à ses amis aristocrates – que vous semblez préférer du point de vue « littéraire », n’est juste que le marchepied du vrai coeur de la Recherche, qui est « Sodome et Gomorrhe », et que je trouve, plus je relis, le plus abouti, le plus effervescent et le plus inégalé de tous -même du temps retrouvé. Car dans Sodome et Gomorhhe, c’est le temps de la Grande Bascule – des écailles qui tombent des yeux, des démentis, des apprentissage, des coups d’oeil vers les faces cachées – et ce grand roman de la désillusion et de la déception qu’est la Recherce est ici à son point de partage – comme une bulle darpetneur, horizontale pendant une ultime période avant de s’écrouler de nouveau. Combray est issu du remords de l’adulte qui a eu honte de la (relative !) petitesse de sa famille. Sodome et Gomorrhe délivre enfin le Narrateur de ses naïvetés.
Check-point névralgique, et pour ma part, jeu, set et match !
(excusez-moi de m’immiscer !!!)
« Je préfère de très loin le Proust de Combray , les irisations de l’enfance de « du côté de chez swann » et bien sûr le coté quête quasi mystique du « temps retrouvé ». »
100% d’accord avec Popaul et WG. Le côté de Swann est évidemment le plus envoûtant, justement dans la mesure où il est encore dans l’univers enchanté de l’enfance et des rêves (avec^). Plus les « écailles tombent », comme dirait l’inénarrable Clopine, plus le narrateur s’enfonce dans un délire obsessionnel d’élucidation et de traque jalouse des secrets des personnages et plus le lecteur se dit qu’il n’en a rien à cirer, mais vraiment rien, de savoir si Albertine faisait des choses avec la demoiselle des douches…
Clopine, définitivement un cas à part… dit: 11 février 2016 à 18 h 23 min
des écailles qui tombent des yeux
Ben oui y a Saint-Loup i paume son monocle ! Pourtant il le faisait tressauter pire que Bel-ami son bilboquet… Après pour tenir un chassepot évidemment… Enfin comme ils partent tout seuls…
Mais Widerganger, les ondes gravitationnelles on les a découvertes depuis une paye déjà…
http://www.youtube.com/watch?v=Tn_BGwwP9yw
19.44 sûr que quand on a voyagé au fond d’un trou noir et qu’on en a réchappé comme D., les ondes gravitationnelles, hein, on n’a pas attendu Albert ou Gustav pour savoir de quoi elles sont capables.
Oh mais lâche-moi la grappe, Stephen… Qu’est-ce que t’y connais à tout ça ?
Gontrand, ah, il vous faudrait juste un peu de patience : ce n’est certes pas des activités d’Albertine avec les demoiselles qu’il est véritablement question, mais du sentiment fallacieux de possession comme achoppement inéluctable du sentiment amoureux. Mais à part ça, il est vrai que j’ai toujours étouffé dans « la prisonnière », et que « la fugitive » m’emplit d’une sorte d’effroi, disons « clinique » -sans compter l’étalement des sentiments patriotiques. Même si Proust, tout en en faisant « des caisses », se contient (notamment en jouant du contre point des sentiments germanophiles de Charlus, car Proust ne serait pas Proust s’il ne « dévoilait » pas l’envers de tous les décors, la lecture, éprouvante à cause de la distance qui nous sépare d’un narrateur carrément borderline, se double de longueurs harassantes : la spirale de la phrase proustienne devient souvent comme une toupie désaxée. M’enfin, rien de tout cela dans le fabuleux « Sodome et Gomorrhe »…
20.10 euh là, ça se discute… un état où l’on est revenu du néant quand on est né par hasard et qu’on a rien demandé, une aventure horrible qui peut se reproduire par hasard…, ça interroge quand même… et ça peut vous empoisonner une existence, hein !
Tout corps brutalement accéléré ou décéléré génère des ondes gravitationnelle, on a absolument rien découvert de nouveau.
Et on s’est largement fourvoyé en les détectant par variation de la distance, ce qui coûte un prix fou, alors qu’il y avait une façon bien plus simple : par l’énergie qu’elle produisent.
Mais j’ai laissé faire, franchement je m’en fous maintenant, toutes les conneries je les laisse faire. Mais ne j’en pense pas moins après.
20.34, j’y connais… et je te connais, D. et je vais pas te lâcher la grappe comme ça. Tu manges quoi ce soir au fait, des gravillons ondoyants ?
Merci à Edel, clopine et Alba, qui redoublent de stupidité sur tous les sujets. Vraiment extraordinaire. Flaubert se serait pourléché, il eût fait entendre le rire du Garçon.
Bonne soirée,
Ce soir je mange mon reste de choux d’hier. Il m’a fait un peu péter mais je vis seul alors je m’en fiche, je pète au lit tant que je veux, des fois ça soulève la couverture d’ailleurs.
« Proust ne serait pas Proust s’il ne « dévoilait » pas l’envers de tous les décors »
je reconnais, Clopine, que c’est une excellente phrase.
Chaloux, si vous êtes le porte- parole officiel de Flaubert outre -tombe, je vous félicite de cette nomination.
Chaloux dit: 11 février 2016 à 20 h 44 min
Une burne vide restera toujours une burne vide,
et c’est très bien ainsi.
« Chaloux, si vous êtes le porte- parole officiel »
Mais il l’est, c’est officiel.
Depuis 24 heures Chaloux a enfin créé son blog (celui dont il nous parle depuis plus longtemps que WG nous parle de son roman)
« La burne littéraire » est né, l’impatience nous gagne.
Amette, je ne vous jette pas la jacques-pierre, mais qu’un professionnel de la littérature, un type à qui on a cru bon de donner le Goncourt, écrive autant de niaiseries, me navre à un point qui vous serait difficilement imaginable. Notre civilisation s’en va par le bavardage. Ici, par le votre.
Chacal sans illustration dit: 11 février 2016 à 21 h 00 min
nul doute, vieille gonade en saumure, qu’étant donnés l’étendue de ton vocabulaire et la vastitude de ton esprit, tu seras le premier à qui je demanderai son avis!
Chaloux dit: 11 février 2016 à 21 h 01 min
Le petit charognard se dirige toujours très naturellement sur le chemin de la Kommandantur.
Le sujet était donc l’accent circonflexe. Chez moi, la bataille des H fait rage; le phlox en a marre, phtisie, aussi. Les agapanthes regardent de travers l’amarante qui a bradé le sien; le dahlia fait avec.. les fushias sont contents ,eux qui étaient fuchsias, mais les escholtzias en font une jaunisse d’être ainsi appareillés alors que se prélassent les bégonias, les catalpas, les hortensias , si faciles à vendre.
Du rififi chez les L ..héliotrope et gypsophile ont gagné en légèreté, hellébore et hydrophylle ne sont pas trop mécontents, 2 ll c’est chic.
Le persil veut à tout prix que son l reste caché, l’os cache ses o(s) et l’ours cache ses our(s)
Allez un brin de seringat, c’est bientôt l’printemps!
Vieille paire desséchée dit: 11 février 2016 à 21 h 09 min
Le petit charognard se dirige toujours très naturellement sur le chemin de la Kommandantur.
Prestige de l’uniforme…
Ah, il est fort, le Chaloux. Qu’est-ce que vous voulez, mes petits chéris, c’est comme ça ! Nous nous inclinons très bas devant le Chaloux, une espèce en voie de disparition.
Ou une espèce en voie de pullulation… ou pollution… c’est idem, le même thème… Ah, le Chaloux, c’est pas Vanessa, mais c’est le Paradis !
« Ses petits chéris », faites confiance à Alba, la sulfateuse à sornettes.
Quand je lis par exemple le dernier roman de Yh. Bernhard, Extinction (Auslöschung, mes chéris, en allemand), c’est tellement bien traduit que j’ai l’impression en le lisant d’entendre du Bach. La musique de Bach jouée par Glenn Gould. Quelle est votre sentiment, à vous autres, à ce sujet ? J’aimerais bien savoir. Moi, j’y entends du Bach.
Dans son entretien à propos de Golem, Passou dit qu’il a écrit chacun de ses romans sous l’empire d’une certaine musique, que chacun de ses livres est intimement lié à une musique. Mais je m’interroge très respectueusement pour savoir si ce n’est pas plus un effet d’annonce qu’une réalité scripturale. Moi, quand je lis du Passou, je n’entends pas de musique comme je l’entends effectivement en lisant du Thomas Bernhard.
Clopine, qui dit ordinairement pas mal de bêtise, dit plus bas à propos de Proust quelque chose à mon avis de complètement faux mais qu’on pourrait néanmoins non sans pertinence à la phrase de Thomas Bernhard, à savoir, comme dit notre grande Clopine, que sa phrase virevolte comme une toupie un peu désaxée ou qui nous donne le vertige. Quand on lit Perturbation (Verstörung ; er ist verstört signifie : il est dérangé, il est ouf, il est cinglé, il perd la boule, etc. ; ce n’est pas une perurbation météoroplogique, contrairement à ce qu’on pourrait croire quand on lit le livre, parce qu’il y a une gigantesque inondation qui emporte tout) ou quand on lit Extinction, on entend réellement une musique des phrases. C’est même assez envoûtant à chaque fois. Mais une musique légèrement différente à chaque fois, de livre en livre. La musique de Perturbation n’est pas tout à fait la même que celle d’Extinction, qui est plus saccadée.
Qu’est-ce que vous entendez en lisant les bouquins de Passou. Est-ce que vous entendez de la musique ? Moi, j’entends rien. Mais je dois être sourd, sourd dingue même…
Alba, rien d’étonnant, quand je te lis j’entends Sheila, Ringo et Patricia Carli.
Ah, ben, voui, mon petit chéri ! L’école, c’est finie…!
T’en connais un rayon de plus que moi, mon Chaloux question chanson, comme pour tout le reste d’ailleurs, je vois. Parce que la Patricia Carli, c’est qui ? Tu nous fredonnes, dis ?
Arrête arrête, Alba, tu connais vraiment rien…
Syrie: risque de « guerre mondiale » en cas d’offensive terrestre (Medvedev)
Non, ça c’est clair, je connais rien. Y a que les génies comme le Chaloux qui connaissent la Patricia.
Ecoute plutôt ça, Alba, ça va te nettoyer. Anne Sylvestre et Bobby Lapointe.
Cet extrait de « la dame en rose » que vous avez cité WGG est tout à fait caractéristique de la singularité du génie analytique de Proust. Il ne faut pas y toucher, sinon la Recherche ne serait plus qu’une armature déglinguée.
Et en lisant Proust, quel genre de musique entendez-vous ? Moi ce serait plutôt une valse triste de Strauss !
Un peu la même musique que j’entends en lisant du Duras…
Baroz, je n’entends pas vraiment de musique en lisant du Proust. Sauf dans l’incipit, qui est comme un coup d’archet du premier violon :
« Longtemps je me suis couché de bonne heure. »
2+5+3.
Surtout les deux premières notes : deux longues qui porte chacune l’accent tonique, ce qui est remarquable, et ça crée un effet de suspension, de silence. Après, cette opposition 5/3 comme une sorte de paradoxe à éclaircir : pourquoi s’est-il donc couché de bonne heure ? Alors on attend l’explication avec impatience, et elle n’en finit pas de venir et d’être toujours repoussée un peu plus loin, de livre en livre.
En lisant Proust, j’entends la plus belle musique qui soit au monde, Le Quintette avec clarinette de Mozart.
« Misère de la librairie »
Au-delà des cartons que font les écrivains du bonheur,- vous avez vu le classement des intellectuels qui vendent le plus ?- La Grande Librairie ce soir à la télé , misère, c’était bien.
Des deux botoxés, le « botoxé du cerveau », Gustave, et la botoxée du bonnet 80A, c’est cette dernière a eu un mot venu du fond du cœur lorsque la question fut posée- Sourire Ultra-Bright avait ce soir le génie des questions-
« -qu’est-ce qui nous fait humain ? »
Et qu’y-a-t-il d’autre qui nous ferait humain ? Aurait du demander la belle brune à petite poitrine à son voisin, qui l’a retoquée comme une élève prise en faute. La Ninja, elle te l’aurait remis en place, le gus.
« Et alors ?
C’est le latin, le grec, qui vous fait humain, vous ? »
Beau duo aussi entre l’homme au tee-shirt blanc, BHL, qui semble se dépouiller de sa superbe, comme il s’est dépouillé de sa chemise. Il était presque à poil, ployant sous le fardeau d’ » Elu » à la recherche du sens de sa vie, que lui a légué levinas, face à la sérénité poétique de Sir M. Edwards. Oui, un grand moment.
Chaloux dit: 11 février 2016 à 21 h 01 min
Amette, je ne vous jette pas la jacques-pierre
–
Très bon, Chaloux. Je tenais à vous le dire.
Peut-être atteindrez-vous un jour l’humour culminant de Bloom ?
j’ai pas mis le lien.
http://www.france5.fr/emissions/la-grande-librairie
D. dit: 11 février 2016 à 22 h 56 min
Vous avez raison, D., j’aurais dû le lui laisser. En réalité, je voulais écrire « Edel, je ne vous jette pas etc… », mais je fais plusieurs choses à la fois, comme César…
Il y aurait aussi : Jacques-Pierre, tu es Jacques-Pierre, et sur cette jacques-Pierre etc…
D. dit: 11 février 2016 à 20 h 50 min
des fois ça soulève la couverture
C’est comme le ballon de Courtial des Péreire alors…
Le Chachal illustré dit: 11 février 2016 à 21 h 09 min
sur le chemin de la Kommandantur.
Et quand elle est inondée alors ? Le service public continue ! Seulement où ça perche… Et puis ça bosse pas entre midi et deux…
« Qu’est-ce que t’y connais à tout ça ? »
C’est très simple avec ce dessin, c’est même enfantin, d’expliquer comment il y en a qui deviennent lourds.
http://images.lpcdn.ca/641×427/201602/11/1137413-onde-gravitationnelle-ete-detectee-ligo.jpg
Chaloux, essayez donc avec la Pavane de Fauré.
http://www.deezer.com/artist/149358
(je ne sais pas si le lien marche… c’est par les mecs de Saint Martin on the fields)
(on a tous quelque chose en nous de la sonate de Vinteuil, pas vrai ? La vôtre est mozartienne, la mienne…)
Jibé dit: 11 février 2016 à 22 h 42 min
Jibé, les paroles sensées ne sont pas votre ordinaire, mais là je dis oui.
Widergänger dit: 11 février 2016 à 22 h 53 min
« Longtemps je me suis couché de bonne heure. »
2+5+3.
Ce genre d’assertion, brève ou, pourquoi pas, un peu plus longue, nous est envoyé par le subconscient ; elle est presque toujours musicale, et en général on ne peut guère y retoucher, sauf questions de voisinage, qui bien sûr ne se posent pas dans un tel incipit.
En revanche la phrase de deux pages, ramée à grand ahan par le conscient pour essayer d’en venir à bout et de s’en sortir, elle peut pas tellement l’être, elle, musicale… On veut absolument isoler une ou des vérités, cela seul compte.
Clopine, peut-être d’autant que le texte de la Pavane est de Robert de Montesquiou.
Si vous tenez à Fauré, j’entendrais plutôt le quatrième Nocturne, ici par Marguerite Long, dans un tempo réputé un peu rapide mais une interprétation divine.
« ramée à grand ahan par le conscient »
Vous galéjez. Pour ahaner une phrase de 2 pages, il faut être vampirisé par « l’empire » de la métapsyqqchose.
Il n’y a absolument aucun inconscient dans le rythme de l’incipt de Proust. Je ne vois pas ce que vous voulez dire, Sergio.
Clopine, quant à la petite phrase, je la chercherais plutôt dans le Quintette de Saint-Saens, une oeuvre tout à fait extraordinaire. J’ai toujours l’impression que cette musique (1855) a eu l’intuition que La Recherche serait écrite un jour. Les plus grandes influences de Proust sont d’ailleurs certainement aussi musicales que littéraires (rappelez-vous les séances de musique de chambre chez lui avec le quatuor Poulet).
Rien de bien saillant sur Internet mais Harmonia Mundi en a édité une magnifique version que tout proustien devrait connaître.
Ici ce qu’on trouve.
https://www.youtube.com/watch?v=MRu1aSvzQPg
(J’ai failli acheter il y a quelques années le petit quart Pleyel du pianiste du quatuor, mais on m’a gentiment fait remarquer que c’était pousser le fétichisme un peu loin, et d’ailleurs il aurait fallu dormir dedans…).
Pour les impatients, allez directement à ce mouvement:
Il y a bien des phrases qui viennent toutes seules, parfois en faisant autre chose ; celles-là nous sont adressées par le subconscient, l’inconscient, mais aucunement ésotériques, parfois même dans un argot inavouable ! Seulement ça se tient, au moins hors contexte, on peut difficilement les modifier, et d’ailleurs on serait déçu de pouvoir le faire.
Beaucoup d’auteurs les grattent dans un agenda au milieu de six mille personnes dans le métro, maintenant c’est avec des i-machin, la pile est plate, en la changeant on fait tomber les mémoires y a le chien qui les bouffe, finalement ça fait comme Charbukowski qui bossait sur Apple II mais savait pas sauvegarder…
« mais là je dis oui. »
Quel grand fou, mon Chaloux !
Ah, c’est ça que vous vouliez dire, Sergio ! Ah, ok, là je comprends. Oui, je suis d’accord avec vous. La première phrase est donnée par le subconscient. Mais il faut que le reste suive.
La phrase : « Longtemps je me suis couché de bonne heure. » présuppose en fait qu’elle est la conclusion de toute une méditation et qu’on pose la conclusion en premier en inversant l’ordre de la méditation. Ce qui produit entre la conclusion et le début du roman un effet de structure en spirale, qui est d’ailleurs le propre de la structure de tous les Mémoires, selon le spécialiste de la chose, qui a fait sa thèse sur les Mémoires du Cardinal de Retz, mon ancien copain de khâgne, Frédéric Briot. De ce point de vue, la structure de la Recherche est tout à fait similaire à celle de tous Mémoires. Je pense que c’est tout à fait conscient chez Proust.
Faut lire pour ça :
Frédéric Briot, Usage du monde, Usage de soi. Enquête sur les mémorialistes d’Ancien Régime, Seuil.
Widergänger dit: 12 février 2016 à 0 h 46 min
La phrase : « Longtemps je me suis couché de bonne heure. » présuppose en fait qu’elle est la conclusion de toute une méditation et qu’on pose la conclusion en premier en inversant l’ordre de la méditation.
Une inversion inattendue, cela peut être l’oeuvre du subconscient qui n’a pas son pareil pour s’inscrire dans les schémas que nous échafaudons consciemment, afin de les réaliser bien mieux que nous ne le ferions.
Bien sûr cela peut aussi avoir été réfléchi pendant des années, tant il est vrai que la simplicité, l’aspect « lisse » et parachevé sont ce qui demande le plus de travail parce que… Ben y a toujours quelque chose qui veut pas !
Le latin pour ça c’était bien en deux mots on faisait le monde…
Bon je rendre à la base für heute…
Widergänger dit: 12 février 2016 à 0 h 46 min
Alba, tu écrirais vraiment n’importe à quoi à propos de n’importe qui. Du moment que ça cause…
> Alors, to be or not to be the right Shakespeare ?
Pourquoi toujours se restreindre aux stricts contemporains pour chercher quelque auteur aux textes du barde ? La barbe ! À part un ordinateur omniscient maîtrisant depuis le futur l’intégralité des langages humains, je pense que la piste d’un autorat à contributions multiples, parmi lesquelles John 16 de Vere et son ami traducteur Golding, devrait être étudiée.
Les pétillants Ayrault, Baylet, Cosse, Placé : un choix remarquable pour accélérer en direction du mur de la honte ! Bravo l’Artiste ….
John Florio était Shakespeare, aucun doute:
1. Le Folio (qui fait davantage autorité que le Quarto) est une indication à peine déguisée de l’identité de son auteur.
2. Iago: « I am not what I am » – preuve que Shakespeare n’était pas lui-même, mais John Florio.
Bloom dit: 12 février 2016 à 7 h 32 min
ça ne prouve rien
pourquoi toujours ce besoin de faire passer WS pour un rustre alors qu’il avait appris le latin etc très tôt de plus WS, que certains font passer pour un rustre, avait appris très tôt le latin etc fait une scolarité fort sérieuse apprenant le latine tc
bref vous m’avez compris
(désolé pour le clavier défaillant)
Widergänger dit: 11 février 2016 à 17 h 01 min
Dans « ambiguë », ce n’est pas le masculin qui indique la prononciation. Encore qui prétend savoir ce qu’il ignore !
Pas du tout ! personne n’aurait l’idée de prononcer ambigu-euh !
En fait, l’ajout d’une consonne au féminin pour éviter tout effet parasite serait la solution qui permettrait d’en finir avec cet inutile tréma; un « t » par exemple :
ambigu / ambigute / ambigutité !
Gut gut !
Le chiard en bas de la photo à gauche, c’est moi. Le vrai incipit de Proust, c’est « Longtemps je me suis touché de bonne heure ». Il l’a trouvé après m’avoir vu sur la photo de Tartier-Cresson.
RT @7detable: jolie trouvaille @mathieu_oudot t.co/wKzIYtfZQ4
La trouvaille de Mathieu Oudot ne démontre en rien l’utilité du circonflexe en cas d’homonymie : tout le monde s’accommode du doublet « but » (droit au but) / « but » (il but à même le fût).
En réalité, dans ces cas-là, c’est le contexte de l’énoncé qui permet d’éviter toute confusion. On peut donc écrire sans inconvénient :
» Après avoir marqué son but, il but à même le fut « .
» Après avoir marqué son but, il but à même le fut « .
Mieux :
» Après avoir marqué son but, il but à mème le fut et s’en fut « .
Pour pas comprendre, faut pas ète fute-fute.
Pas une larme pour ce gouvernement remanié sans Fleur ni couronne ?
Bloom, Ayrault, nouveau patron du Quai d’Orsay, bonne ou mauvaise nouvelle ?
La phrase : « Longtemps je me suis couché de bonne heure. » n’est-elle pas plutôt le cri du coeur d’un insomniaque qui se souvient du temps où il dormait comme un ange innocent, après le baiser de sa mère. Incipit idéal de la Recherche du sommeil perdu et bientôt retrouvé pour l’éternité !
Se priver d’une pointure comme Fleur Pellerin pour faire plaisir aux « artistes de la Culture » est bien dans la logique de ces nuls !
Ces socialistes ne s’intéressent qu’aux beaux uniformes des paradeurs, la haut sur la passerelle du navire arrêté en pleine mer, plutôt qu’aux soutiers utiles de la salle des machines qui baissent les bras de rage, las d’attendre le cap à suivre.
Plus facile de paraître que d’être, en Hollandie ridée, vieillie, à bout de souffle !
ça ne prouve rien
—
Sans blague….
Evidemment qu’on s’en fout que le grand Will soit Montaigne, Hugo ou la reine d’Angleterre…l’important est de lire les textes, dans l’original annoté (Arden de préférence), ou dans une bonne traduction, dans une collection bilingue, avec l’oeil qui va d’un texte à l’autre…l’important est de continuer à jouer ses textes au théâtre comme au cinéma (très belle initiative du British Council sous les auspices de Sir Ian McKellen).
The reading-ness is all.
The rest is silence.
Jibé dit: 12 février 2016 à 9 h 46 min
ça vaut pas la princesse de c rotte comme dit bernadette ( à qui rien n’échappe)
Jibé,
Pas d’avis sur la question. On fait notre boulot, les gazettes le leur.
Quel génie technocratique a inventé ce nouveau sous ministère surréaliste : « l’égalité réelle » ?
Bloom, comme Nicolas Boileau : tu imites de Conrart le silence prudent ?!
Bloom dit: 12 février 2016 à 10 h 01 min
certes
Mais c bizarre cette volonté de le faire passer pour un bouseux quasiment analphabète, alors qu’il avait reçu une solide instruction, était d’un milieu instruit et à l’abri du besoin (mère appartenant à la petite aristo paraît-il) etc
22.54 Charitable pour une fois avec U-B ! Moi, surtout fasciné par les éclairs de dépit et de rancune passant dans les regards échangés de Carrère et Passoul comme si Le Royaume avait laissé des traces entre eux. La brune à faible poitrine ne suscitait que des regards d’indifférence, il est vrai que sa voix haut perchée était un brin agaçante. Je connais bien le libraire de SQY, c’est un c… tout à fait incompétent : quand on lui demande un bouquin de Proust, il faut lui épeler le nom de l’auteur pour l’aider à chercher le bouquin dans son fichier. BHL, voyez bien qu’il a évolué lui aussi, les messages de la bible l’ont fait rudement réfléchir à sa propre arrogance médiatique, et au caractère somme toute anecdotique de ses chemises. Il va prendre un nouveau départ pour 30 ans, verrez qu’un jour il se pointera avec des papillotes « augmentées ». Le poète anglais ne m’a pas bien convaincu non plus. C’est pas encore cette année que je vais aller me replonger dans l’Ancien et le Nouveau…, surtout quand on apprend que les ondes gravitationnelles entendues hier au soir furent émises il n’y a QUE 1,3 milliard d’années. Un temps où le bon Dieu n’avait même pas encore eu l’idée d’être inventé par des créatures crédules. Bon, c pas tout, mais faut que j’aille faire mon cours le matérialisme historique.
Etablir un parallèle Djihadistes // Brigades internationales, c’est déjà banaliser le Mal, reproche BHL à Birnbaum.
La critique du livre de Birnbaum par BHL n’est pas sans intérêt mais elle est lourdingue. On me dira que lourdingue, BHL, c’est un peu sa spécialité. Il suffit de consulter ses articles sur « La règle du jeu » pour s’en convaincre : ne s’est-il pas mis en tête de faire de Proust un éminent représentant de la mystique-tique-tique judaïque ? A mourir de rire. Le problème c’est de savoir, quand on aborde ce sujet, comment éviter d’être lourdingue. Il est possible que Birnbaum le soit aussi. Le piège du moralement/idéologiquement/politiquement correct est à peu près inévitable. Ces gens boxent tous dans la catégorie des lourds-pas légers. Ils donnent raison à un Onfray qui pense qu’il est devenu impossible de débattre sérieusement en France d’un pareil sujet. Il est vrai que, dans le lourdingue, Onfray aussi, il sait faire. Et Finkielkraut, donc. Que faire ? Changer de sujet? S’engager dans une autre bataille? Celle du circonflexe ? Contre des gens qui font de l’affaire du circonflexe une question d’identidad nazionale ? Qui nous rendra la légèreté ?
jibé ça serait encore pis avec les escrocs que vous savez
« ça serait encore pis avec les escrocs que vous savez »
Vous voulez parler du fils Fabius, guillaume ?
http://www.shakespearelives.org/explore/film/bfi
« a shroe, a shroe, my dinkum for a shroe… »
Jibé
le fils Fabius est ou a été au Gouvernement ?
Afin qu’on ne s’emballe pas trop vite, je vous livre le texte du chapitre VIII-Conclusion du rapport scientifique :
« The LIGO detectors have observed gravitational waves from the merger of two stellar-mass black holes. The detected waveform matches the predictions of general relativity for the inspiral and merger of a pair of black holes and the ringdown of the resulting single black hole. These observations demonstrate the existence of binary stellar-mass black hole systems. This is the first direct detection of gravitational waves and the first observation of a binary black hole merger. »
Chaloux, on ne dort pas « dans » un quart Pleyel, tout juste dessous (et il n’y a pas de place pour deux !)
Gérard-Jean, ce ne sera pas la réforme d’ orthographe, polémique si franco-française qu’elle est à ranger à côté du vase de Soissons et du panache blanc d’Henri IV, qui nous rendra une quelconque légèreté.
Surtout si l’on a conscience de son absolue inutilité dans une quelconque perspective de faciliter l’accès à la langue écrite aux jeunes générations. C’est tellement dérisoire, et foutu d’avance, que ça n’en valait certes pas la peine.
Dans mon entourage, deux jeunes gens, trentenaires, cherchent du travail dans des secteurs « porteurs », comme on dit, c’est-à-dire qui offrent des boulots bien rémunérés, à haut niveau de compétences et de responsabilités.
Les annonces sont mises en ligne sur les réseaux sociaux idoines. Les premiers échanges se font par SMS. Les curriculum, rédigés de manière télégraphique, sont envoyés par mail, et les entretiens d’embauche ont lieu via Skype.
Le tout pour des boulots intéressants, motivants, niveau ingénieur ou bac +5. L’échange d’écrits ne nécessite donc plus qu’un savoir « de base ». Ce n’est certes pas sur lui que les employeurs se basent désormais.
La lettre pleine de fautes rédhibitoires qui envoie direct la candidature au panier, dont fait état Edouard Louis, existe bien encore : mais dans les milieux universitaires ou de la fonction publique, des milieux peu perméables à la modernité.
Ailleurs, les critères de sélection sont bien évidemment autres, d’autant que les employeurs potentiels ont eux-mêmes des carences notoires en orthographe (et s’en foutent royalement) ; le premier d’entre eux est l’aisance à manipuler les outils informatiques.
Dans ce contexte, prétendre faciliter l’accès au français via une réforminette, ça revient à améliorer une draisine à l’heure des TGV.
Il vaudrait peut-être mieux accepter le constat que le français doit être traité comme une oeuvre d’art, dont l’utilité est proportionnellement inverse à la nécessité de sa conservation « en l’état ».
Regardez le nombre de tableaux admirables dont seuls les spécialistes ont désormais les clés (je pense à tous les sujets religieux qui ornent la galerie des offices à Florence, sans compter les allégories d’un Botticelli qui ne nous sont plus du tout accessibles « en direct », sinon dans une seule dimension, celle de la perception « naïve », alors qu’elles étaient parfaitement explicites pour les spectateurs de leur époque).
Par exemple.
Le français aurait-il tout intérêt à relever de la même problématique ? S’il ne sert plus à rien, plus besoin d’y toucher, de tenter de l’amender ou de le transformer ? Au contraire ; conservons-le religieusement « en l’état ». Nous le lèguerons ainsi aux générations futures, qui en feront un tout autre usage que nous, mais qui au moins l’auront à disposition, « intact ». Et non dénaturé par des réformettes…
(et, au passage, toute cette affaire illustre une fois encore l’admirable passion de Finkielkraut pour l’accès aux savoirs des jeunes – c’est évidemment à l’Académie Française que les combats les plus pointus se jouent, ahahah.)
Bon ,j’ai bien conscience de faire dans la provocation, là, mais c’est pour vous réveiller, Messieurs. Parce que vous et moi, et notre hôte aussi en prime, sommes un peu comme le français en question. D’ores et déjà dépassés, et pleins de savoirs qui ne « servent » plus à grand’chose. Autant faire bouger un peu le formol des bocaux où, tels des cornichons, nous papotons encore un peu…
JiBé,10:06
Bien au contraire, l’adjectif « réel » est signifiant et nécessaire, car définir comme objectif une Egalité réelle veut dire qu’elle est irréelle aujourd’hui, fantasmée, inexistante ou plutôt ‘stratifiée’ : il existe uniquement DES égalités suivant les strates de population qui n’ont pas une égalité commune. Exemple : des milliers de femmes françaises ne sont pas du tout les égales des hommes… en particulier chez les banlieusards de souche.
Rêvons d’un ministère du Travail réel, de l’Emploi réel, de l’Economie réelle, de la Culture réelle…
Ensuite on passera à la Liberté réelle : pouvoir exprimer librement son opinion sur les détails de WWII sans courir le risque d’être poursuivi par des lois scélérates et autres facéties votées sous le coup de l’émotion de tel ou tel groupe, communauté, clan ou tribu….
Puis on abordera le concept de Fraternité réelle, en sortant du schéma fraternité famille, franc-maçonnerie, frères musulmans…
Bref si on commence à tenter d’approcher des solutions « réelles » aux problèmes, va falloir sortir du bois.
Je vous livre egalement le résumé, dans un souci de clarification, sachznt qu’il ne faut pas compter sur les medias pour vous expliquer correctement les choses
« Observation of Gravitational Waves from a Binary Black Hole Merger B. P. Abbott et al.* (LIGO Scientific Collaboration and Virgo Collaboration) (Received 21 January 2016; published 11 February 2016) OnSeptember 14, 2015at09:50:45 UTCthe two detectors of the Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory simultaneously observed a transient gravitational-wave signal. The signal sweeps upwards in frequency from 35 to 250 Hz with a peak gravitational-wave strain of 1.0 × 10−21. It matches the waveform predicted by general relativity for the inspiral and merger of a pair of black holes and the ringdown of the resulting single black hole. The signal was observed with a matched-filter signal-to-noise ratio of 24 and a false alarm rate estimated to be less than 1 event per 203000 years, equivalent to a significance greater than 5.1σ. The source lies at a luminosity distance of 410þ160 −180 Mpc corresponding to a redshift z ¼ 0.09þ0.03 In the source frame, the initial black hole masses are 36þ5 −4M⊙ and 29þ4 −0.04. −4M⊙, and the final black hole mass is 62þ4 −4M⊙,with3.0þ0.5 −0.5M⊙c2 radiated in gravitational waves. All uncertainties define 90% credible intervals. These observations demonstrate the existence of binary stellar-mass black hole systems. This is the first direct detection of gravitational waves and the first observation of a binary black hole merger. »
JC 11h21 « pouvoir exprimer librement son opinion sur les détails de WWII sans courir le risque d’être poursuivi par des lois scélérates et autres facéties votées sous le coup de l’émotion de tel ou tel groupe, communauté, clan ou tribu »
jicédugude et sa défense de son papy lpn
« Longtemps je me suis couché de bonne heure. »
« De bonne heure » : on y entend le « bonheur » d’écrire. Une sorte de : Enfin, j’écris. J’ai attendu « longtemps » mais ça y est je me couche pour écrire. La rêverie peut commencer.
On entend une légère distorsion riche de trois mille pages à venir, car s’il se couche de bonne heure c’est que la journée justement n’a pas duré si longtemps. [On aime tant ces légers grincements dans le quintette de Mozart (surtout les cordes) qui viennent pincer sous la clarinette de velours nuit, droite et confidente. Merci Paul Edel. ] Le petit pincement de sens de la première phrase de la Recherche signale le passage de la vie gâchée – à musarder chez les Duchesses – à l’œuvre qui rompt le temps donné aux autres et ouvre sur le temps donné à soi, dans le bonheur, à l’écriture de soi. Il se couche : il quitte le « monde » pour revenir à soi. L’insomnie est alors l’autre nom de l’écriture : avancer dans la nuit. Entre le jour et la nuit, entre chien et loup, c’est le long temps du rêve éveillé qui procède. Je me souviens du jour écoulé, des jours, des années, et dussé-je y passer mille et une nuits, ce sera comme on ramasse la mise. J’ai beaucoup donné de ma présence au Monde, maintenant je prends mon bonheur. Au jour, je n’étais rien et l’œuvre de nuit sera tout : vivant rêvant ni hic et nunc ni ailleurs que dans le texte qui commence. C’est le saut de la mort, au-delà d’elle, et c’est pourquoi il se couche. Il feint la mort pour dire le passé, ce qui est mort et peut être ressuscité.
La première phrase est un lieu qui s’élabore d’emblée et situe l’écriture avec précision : entre deux, le monde et moi, c’est à cet endroit que la littérature naît, Kyrie de la grand-messe écrite.
beaucoup de bruît pour rrien
=
Muchel ado onbutan nanthing
Le prunier, y donne de sacrées prunes…
« Ailleurs, les critères de sélection sont bien évidemment autres, d’autant que les employeurs potentiels ont eux-mêmes des carences notoires en orthographe (et s’en foutent royalement) ; le premier d’entre eux est l’aisance à manipuler les outils informatiques »
Clopine Trouillefou
Si les relations trentenaires de la brayonne pensent réellement cela, pas étonnant qu’ils soient toujours en train de chercher du boulot au Pôle Emploi de Forges.
« « De bonne heure » : on y entend le « bonheur » d’écrire. »
Ne dit-on pas pour écrire : « coucher sur le papier », raymond prunier ?
N’y a t-il pas dans la Recherche… une formidable ellipse temporelle : Au début, tout le monde (le narrateur et sa théorie de personnages) est jeune et soudainement tout le monde est devenu vieux ?
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