Aragon, les chutes d’une oeuvre
Maintenant que Louis Aragon a été enfin consacré comme un classique moderne sinon un monument national, à l’heure où l’on peut prononcer son nom et citer les titres de ses livres avec admiration sans éprouver l’obligation de les assortir d’une préposition restrictive (malgré… bien que… en dépit de… ) généralement suivie d’une évocation de son rôle au Pcf ou de son silence face au goulag, nombre de lecteurs vont peut-être le découvrir enfin avec un regard neuf. La parution du premier tome de l’impressionnante biographie que lui consacre Pierre Juquin (Aragon, un destin français 1897-1939, 791 pages, 29,90 euros, Editions de La Martinière) les y aidera peut-être ; les « Spécial Aragon » de quelques gazettes aussi, encore que celles-ci nient l’apport des chercheurs, en se passant purement et simplement de les citer ou de leur rendre hommage, mais sans se priver d’utiliser leur travail. Raison de plus pour y aller voir de plus près sur le site de l’Institut des textes et Manuscrits Modernes (Item). L’ « Equipe Aragon » y a été sollicitée par son directeur Luc Vigier (Université de Poitiers) pour se livrer à un inhabituel exercice d’ego-histoire afin de se confier sur ses rapports avec les papiers de l’écrivain, fonds aussi riche, divers et considérable que son œuvre. Autant de voix d’expérience pour faire résonner les avant-textes de l’écrivain.
Nous sommes là dans la fabrique de l’écrivain, l’atelier de l’artiste, sur les pas de ceux qui suivent son tremblé, ses hésitations, ses repentirs à la trace. Ils se livrent avec une sensibilité faite simplicité et de naturel au risque de l’émotion, même si l’on doute que cela désarme jamais les esprits les plus critiques vis à vis des généticiens de la littérature. De quoi s’agit-il si ce n’est d’essayer de comprendre comment s’est élaborée l’organisation interne de l’œuvre, et l’histoire de son architecture ? Aragon écrivait à l’encre bleue et corrigeait au feutre orange ; il pratiquait le copier-coller avec les moyens d’antan (ciseaux et ruban adhésif). Ils le savent mieux que quiconque, ceux qui ont épluché ses tapuscrits annotés, papiers divers, documents, cartes postales, lettres privées et publiques, articles, préfaces, romans prépubliés, réédités, corrigés, annotés, papiers personnels, dossiers de la Sacem, jusqu’aux images découpées pour se représenter les uniformes des soldats et des mousquetaires du roi utilisées pour La Semaine sainte ! Tout ce qu’Aragon a appelé « mon écriture » lorsqu’il a fait don de ses cartons d’archives au CNRS (et encore, tout n’y est pas, le reste se trouvant principalement à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet et à l’université d’Austin, Texas) sans se douter de la charge émotive qu’y trouveraient les chercheurs. Son inventaire tient registre d’une suractivité permanente car écrire était sa méthode de pensée. On conçoit que sa consultation donne le vertige aux chercheurs les plus éprouvés avant de leur offrir la bonheur d’entrer dans l’intimité d’une œuvre.
Nicolas Mouton, qui a pu consulter les « brouillons de la parole » des enregistrements audio-visuels et des entretiens, assure qu’on n’y trouve pas que des secrets de fabrication. Le non-diffusé (conversations précédant l’entretien, propos écartés, réponses bancales, tout ce qui saute au montage) montre un écrivain au travail, mais aussi soucieux de son style à l’oral qu’à l’écrit, également préoccupé de la construction de l’entretien et de son intrigue. En dédicaçant à l’auteur de Parlez-vous franglais ? la transcription de ses Entretiens avec Francis Crémieux, Aragon avait écrit : « A Etiemble, en m’excusant pour le frandio », inventant ainsi un exquis néologisme sur le français tel qu’on le parle à la radio, dont on s’étonne qu’il n’ait pas fait fortune depuis.
Sa graphie, assez ronde jusqu’à paraître scolaire, est un cadeau pour un chercheur, dût-elle parfois se miniaturiser et couvrir toute la page au mépris des marges, d’ordinaire le lieu privilégié du remords. Daniel Bougnoux, qui a beaucoup étudié les manuscrits pour l’édition de la Pléiade, confie avoir été frappé par un phénomène remarquable :
« La fréquence avec laquelle le bas de la page manuscrite coïncide avec un saut de page ou de chapitre dans le texte final. Aragon, autrement dit, semble composer en obéissant au format matériel du papier, ou en anticipant la place que celui-ci lui laisse, pour mettre d’accord la fin de la page avec la fin de l’histoire. Je m’explique mal cette coïncidence, très souvent vérifiable ; elle suggère un curieux tour d’écriture, comme si sa propre imagination se coulait dans la surface matériellement disponible »
Non moins étrange est la volupté que l’auteur éprouvait à se recopier, alors que pour la plupart, la tache est tenue pour assez ingrate. Il allait même jusqu’à reporter les ajouts d’un tapuscrit à l’autre. Daniel Bougnoux (Université Stendhal/Grenoble) se demande s’il faut y voir une marque supplémentaire du bizarre narcissisme d’Aragon écrivant : « Notre homme a besoin d’écrire, il s’écrit (à l’accusatif-datif de la construction de ce verbe), il n’a de vie ou de pensée qu’écrites, dût cette graphomanie dévorer ses nuits » conclut le chercheur. Julie Morrison, quant à elle, se dit frappée, à la relecture des textes originaux de Blanche ou l’oubli ou de La Mise à mort, de ce que la phrase d’incipit ne soit pas la seule à enclencher l’écriture, chaque parcelle du roman en faisant tout autant, poursuivant une relance sans fin. C’est aussi que, comme le remarque Nathalie Piegay-Gros (Université Paris-Diderot), qui s’est particulièrement penchée sur La Semaine sainte, il était de la race des écrivains hantés par la redoutable perspective de finir. Mais selon elle, cette frayeur prenait chez lui un tour encore plus préoccupant car elle se manifestait même à l’échelle du paragraphe :
« Les différents états du texte manifestent une propension évidente à l’ajout, comme s’il fallait contrevenir à l’achèvement d’une séquence narrative. Lorsqu’il publiera le roman dans les Œuvres Romanesques Croisées, Aragon augmentera encore son roman. Relire, pour lui, c’est très rarement couper, supprimer ; c’est le plus souvent reprendre pour ajouter, à la phrase, au paragraphe, au chapitre. »
Impossible de parler d’Aragon sans évoquer son fameux « mentir-vrai » devenu une telle tarte à la crème jusque dans l’universel reportage médiatique que, ainsi que le relève Maryse Vassevière , il n’y est plus envisagé que sur le versant du « mentir ». Or le mentir-vrai des manuscrits, est précisément ce que l’écrivain ne jette pas aux orties, « ce qu’il offre comme un « puzzle détruit » avec un brin de mise en scène qui ne nuit en rien à la clarté des choses mais y introduit seulement une bénéfique dose de relativité ». Au delà de la névrose de l’inachevé, commune à tant d’artistes, l’étude des manuscrits de l’Œuvre Poétique révèle plus encore qu’Aragon avait beaucoup de mal à se dessaisir si facilement de son œuvre : « Recherchant les documents susceptibles de l’éclairer et les publiant dans l’Œuvre Poétique, Aragon se fait à la fois son propre chercheur, éditeur et commentateur. Tout en se remémorant son cheminement, en dressant la généalogie de son œuvre, il dramatise les étapes de son parcours et souligne l’importance des traces » estime Josette Pintueles. Au fond, il est le chercheur de lui-même. Il prépare le terrain à ses successeurs. A eux de déjouer les leurres, pièges, chausse-trapes, erreurs, confessions et aveux d’un homme qui aima écrire plus que tout. Ce qui s’appelle écrire.
(« Aragon fin de partie » photo Kipa; « Aragon en 1925 » photo Man Ray)
534 Réponses pour Aragon, les chutes d’une oeuvre
tiens ! je suis en train de relire « Blanche ou l’oubli » et je suis toujours autant fasciné !
Eviter de mélanger la vie et l’oeuvre, dit-on. Pourtant, l’antisémite maladif Destouches et le stalinien fou Aragon sont, eux-mêmes, « les chutes de leur oeuvre ».
c’était un écrivain qui avait le repentir vorace, la terre du repentir ne ment pas, l’encre bleue charrie la généreuse liquidité des mots dans un joyeux « bleuir vrai », et c’est ainsi que le fleuve Aragon est grand, je suppose. comme on dit en droit : « la part réécrite des paragraphes absents accroît aux romans présents. » Aragon était un grand juriste puriste.
Détection d’un doublon : il semble que vous avez déjà envoyé ce commentaire !
Faudrait voir Linné, mais il me semble que l’espèce écrivain est celle qui vante le repentir plus facile : un œil sur la page et un sur le gars qui contrôle la porte du frigo…
Une seule crainte, juvénile : qu’Aragon/Juquin, et ces écrits vieillis, rabachés, datés, finissent par nous lasser. Vodka ? Vichy fraise, à vie ? C’est que, 30 euros, une sacrée somme de nos jours, faut réfléchir !
Les » chutes d’une oeuvre »
Ce titre, autour d’une métaphore de couturière me semble particulièrement bienvenu pour montrer la richesse et le devenir des scories laissées en passant par l’activité créatrice d’Aragon.
En effet en couture ,quand on parle de chutes ou de tombées c’est ce qui reste de tissu , ,lorsqu’on a coupé le vêtement à partir d’un patron ,puis , qu’éventuellement, on a donné quelques coups de ciseaux supplémentaires, pour adapter exactement au produit fini qu’on veut obtenir les éléments découpés et destinés à être assemblés .
Et les morceaux éliminés, ces tombées, qui gardent en creux le souvenir des formes utiles dont ils sont l’inverse , se retrouvent réutilisés appelés ainsi à une existence nouvelle
Un truc « alimentaire », quoi.
il me semble qu’en ce qui concerne le jambon, on distingue les chutes des talons
Le talon est bon car peu salé…
une fois qu’on a admis que Aragon, comme Celine était une ordure on peut calmement discuter entre intellos que ça ne gêne pas de la grandeur de l’écrivain
Aragon travaillait pour d’autres, sachant ce qu’il faisait, Céline travaillait pour lui-même.
Mis à part celui de « DHH », dont je salue la tenue, vos commentaires sont plus lamentables les uns que les autres ; j’ai honte pour vous. Quel aveuglement envers l’oeuvre de ce grand écrivain, de ces chercheurs qui y consacrent leur vie, et quel mépris pour la littérature (qui n’est pas une affaire d' »intello » – apparemment une insulte – mais l’affaire de tous les hommes). Enfin, Pierre Assouline, qui produit presque chaque jour ici un long article, mérite t-il de voir son paillasson souillé par votre incontinence verbale ? Réfléchissez avant d’écrire, ou refermez vos coquilles, tas de mollusques !
Ah ! ces gens que le hasard à planté dans la merde comme un pauvre et éperdu lys !
on peut, on doit choisir ses ordures : je préfère Aragon à Céline (ne serait-ce que par et pour ses poèmes)
aujourd’hui, maitenant, lisez « le roman du mariage » de Jeffrey Eugenides (*****)
Ben non, on peut pas travailler pour soi-même, quand on écrit, il n’y a que les boutiquiers, qui travaillent pour eux-mêmes…
Hé ! Ph. R. savoir pour qui chacun travaillait n’a aucune espèce d’importance : bull shit d’un côté comme dans l’autre. Pour ce qui est de l’œuvre, on prend les bonnes pièces et on laisse les mauvaises à leur destin.
« sa graphie ronde »..l’homme était droit dans ses bottes ?
Etonnante facilité à trousser ses textes, et pas seulement les textes.
Le Galant de Drieu fut brillant jusqu’à la moustache. Lui vivant, la France culturelle d’aujourd’hui n’aurait oser toucher un poil à celle de Renaud Camus.
Romain Raphaël, votre commentaire n’est pas lamentable. Il est, comment dire …?
Je ne sais pas si vous voyez l’arrière pays que votre post suggère, Phil. Enfin, puis on s’étonne que les mafias prennent pied.
Romain Raphaël, vous avez parfaitement raison. J’ai honte pour eux. Enfin, pardonnons-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
donc si on ose dire du mal d’Aragon et de ses écrits, nous voilà ramené à l’état de mollusques; à une certaine époque, qu’Aragon a bien connue, on utilisait plus le « vipère lubrique » ou »suppot du grand capital »; mais bon, la forme change et le vocabulaire évolue, mais pas le fond. La preuve à 14H59…
« Il est, comment dire …? »
Vous voyez, tweetie, vous devriez suivre le conseil de Raphaël et réfléchir avant d’écrire. On n’écrit pas AVANT d’avoir trouvé le mot qu’on cherche. Réfléchissez d’abord et, quand votre phrase est prête, et alors seulement, écrivez-la. Sinon, c’est le bordel, passez-moi l’expression.
« la volupté que l’auteur éprouvait à se recopier »
Signe évident de narcissime.
Je trouve le commentaire de 16 h 21 assez tordu, mais ce n’est que mon opinion.
« Aragon avait beaucoup de mal à se dessaisir si facilement de son œuvre »
Autre signe flagrant de narcissisme. Tout cet Aragon, l’homme aussi bien que l’oeuvre, et tout ce qu’il représente, m’a toujours instinctivement dégoûté. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’entre 40 et 44, j’aurais aimé être un milicien pour le plaisir de l’abattre d’une rafale, amis enfin, si Aragon était mort au tournant des années 30, avouons que la littérature française n’y aurait pas perdu grand’chose. C’est le genre de monument au pied duquel j’aime à uriner.
Aragon travaillait pour d’autres, sachant ce qu’il faisait, Céline travaillait pour lui-même. (Philippe Régniez, 18 janvier 2013, 14 h 54 min)
Voilà une pensée d’une hauteur vertigineuse que, pour les abonnés de l’Equipe, je résumerai ainsi : Aragon 0, Céline 1. (L’arbitrage du match a souffert de partialité)
De la part de feu Boby Lapointe, pour le drôlatique colibri Romain Raphael
ARAGON ET CASTILLE
Au pays da-ga d’Aragon
Il y avait tu gud’une fill’
Qui aimait les glac’s au citron
Et vanille …
Au pays de-gue de Castille
Il y avait te-gue d’un garçon
Qui vendait des glaces vanill’
Et citron.
Moi j’aime mieux les glac’s au chocolat,
Poil au bras.
Mais chez mon pâtissier il n’y en a plus
C’est vendu.
C’est pourquoi je n’en ai pas pris
Tant pis pour lui
Et j’ai mangé pour tout dessert
Du camembert.
Le camembert c’est bon quand c’est bien fait
Viv’ l’amour.
A ce propos rev’nons à nos moutons
…….Et puisqu’il nous faut revenir à nos moutons, càd la littérature, je viens de terminer le « De l’antiracisme comme terreur littéraire » de Richard Millet. Un régal, évidemment déplaisant pour les petits dévots du bien-penser.
…
…le jeux des 7 erreurs dans l’oasis du désert en tenue de coco-channel 5 au Grazy-Horse des chaussées aux moines bouddhistes,…
…
…l’air de prendre la pyramide de Maslow à rebrousse-poils,…aux chèques-cigares encore humides à l’ombre des bananiers,…un doublon,…de Cortès,…en aval,…
…etc,…
Alexia Neuhoff dit: 18 janvier 2013 à 16 h 44 min
pour les abonnés de l’Equipe, je résumerai ainsi : Aragon 0, Céline 1.
Ha non impossible Ferdine jouait pas au ballon c’était un cavalier… Au polo à la rigueur…
En outre, il y a moins de bêtises écrites dans l’Equipe que dans le Monde Diplomatique !
tweetie, je ne participe jamais à une discussion « politique » ici, parce que j’y suis incompétent (et que je ne vote d’ailleurs pas en France, etc.). Mais j’essaye d’être juste sur des questions de littérature au moins : non seulement Richard Millet est un des écrivains français dont je disais sous un autre billet qu’ils existaient hautement, mais encore il retient, dans « Pourquoi me tuez-vous ? », Aragon comme un des grands écrivains qu’il serait bien stupide d’opposer à Céline quant au talent. Laissons ce qui très évidemment les sépare (après un leurre en 1932-33, mais c’est une autre histoire).
Bien d’accord, ami CP ! Je ne voudrais pas être chargé d’un « comparatif-talent » Céline/Aragon : le trapèze sans filet n’excite, d’après moi, que les sadiques.
Romain Raphaël dit: 18 janvier 2013 à 14 h 59
un type qui appelait au meurtre de Léon Blum, qui téléphonait à l’ambassadeur de l’union soviétique à Madrid, Kolstov, pour que l’on fusille Pierre Herbart*, secrétaire de Gide après la parution de « Retour de l’Urss, vous appelez ça comment, vous?
et ceux qui nous explique benoitement, que Celine était antisémite parce qu’une pouffe américaine qui l’avait plaqué sortait avec un juif, si elle était sortie avec un canadien vous pensez qu’il aurait appelé à l’extermination des Quebecois?
*aragon ne s’est jamais vanté de la visite du dit Herbart à son retour d’Espagne, rue de Varenne
C’est consternant. Cet étalage d’ignorance, bien fier de soi, me répugne.
Vous arrive t-il de vous relire ?
Ceux qui crachent sur les grands auteurs feraient mieux de les lire.
J’ai lu les coassements de la bien nommée Corinne Grenouillet, sur le site de « la Vie des idées »(suivre le lien fourni par Assouline). Elle y célèbre jusqu’au délire le « patrimoine national » que constituerait l’oeuvre de l’ineffable Larengon. Mais quel patrimoine national ? Aragon fut l’écrivain le plus inégal et le plus roublard qu’on puisse imaginer. A-t-on oublié la pitrerie réaliste socialiste des « Communistes » ? les prudences et les ambigüités des « Yeux d’Elsa », aux beaux temps du pacte germano-soviétique? la misère romanesque de « la Semaine sainte » ? la poésie de caf’conç du « Roman inachevé » ? la nullité de « Henri Matisse roman » ? les pitoyables tentatives pour prendre en marche le train du Nouveau Roman ? Je veux bien que tout ne soit pas à jeter dans cette production surabondante mais, de grâce, que tous ces thuriféraires de la vingt-cinquième heure fassent preuve d’un peu plus de discernement ! Cela les conduirait à mettre un peu de mesure dans leurs éloges ! Ils semblent ignorer qu’à la fin de sa vie, Aragon lui-même exprima plus que des doutes sur la valeur de son oeuvre et moins que des doutes sur certaines de ses erreurs.
Tweetie ,le seul racisme qui vaudrait d’être vécu serait un racisme anti-c.ns ,un peu comme on soigne sans distinction de race d’appartenance religieuse sociale et d’obédience de quelque sorte qu’il en existe.Personne pour prendre le temps d’éditer un essai sur les limites,le territoire,l’application,la prévention.
« Ceux qui crachent sur les grands auteurs feraient mieux de les lire. »
Vous vous limitez, Romain ! On peut faire les deux, sans peine.
Dans le temps où Aragon oeuvre péniblement à l’édification du patrimoine national que l’on sait, il y a Breton. Il y a Claudel. Il y a Michaux. Il y a Jouve. Il y a Gracq. Il y a Char. Il y a Céline. Il y a Queneau. Il y a Butor, Pinget, Claude Simon, Sarraute, Duras. J’en passe, et des considérables. Alors le Loulou Larengon, hein ,oh, eh , hein, bon ! A la niche le Victor Hugo du pauvre !
Non ! Daiha ! Non !
Les cons méritent toute notre affection, notre respect, notre sollicitude. Pas question de stigmatiser tant de braves gens … Etudions les soigneusement: il y a beaucoup à apprendre des cons. D’ailleurs, je les aime.
Exode littéraire et fiscal pour tweetie,quelles patries lauréates connaissent l’honneur d’une telle impartialité?
on atous fait des erreurs même sordides, je préfère les erreurs d’Aragon à celles de Céline… et puis Céline n’a pas écrit de poèmes, rien que des crachats
Vous cherchez des qualités par ailleurs reconnues chez un auteur border line dont il a été question ,le titre en question sans aller plus loin est une provocation et bien que nous ne soyons pas sur terre pour faire de la dentelle ,n’est-ce pas d’emblée défendre l’indéfendable ,l’antiracisme comme terreur littéraire,qu’en dit-il ?un flirt avec l’extrême de la droite?un de plus?pourquoi?c’est général.
Céline n’a pas écrit que les pamphlets et il aurait en dépit de ces « monstruosités » aidé des juifs,je crois qu’il leur en voulait à cause de sa déveine,de sa relative pauvreté matérielle,la grandeur d’un homme peut se laisser avilir par la cupidité ou la jalousie haineuse bâtie à partir d’agglomérats idiots non justifiables, Shakespeare aussi était antisémite ,dans beaucoup de textes on relève des traces d’antisémitisme rampant.
Daidha, lisez le, il parle juste. On en reparlera ?
J.Ch, l’homme Céline m’est infiniment plus sympatique que cette fripouille triste et rigolote d’Aragon. « le premier mot que j’apprendrai à mon enfant : Staline »
Pour les oeuvres, je n’ai pas fait profession de tout connaître, la littérature étant une activité largement secondaire.
les entretiens d’André Breton avec André Parinaud en 1952 avaient été complètement écrits aussi. peu de place était laissée aux étincelles du hasard magnifique (tant chanté par les surréalistes) que produit toujours une belle conversation animée à bâtons rompus.
le terme « Frandio » est une belle trouvaille poétique mais peut-être dans l’esprit d’Etiemble était-elle trop proche du mot ‘idiot’, et par trop contrevenante à son goût, et à ses propres idées, lorsqu’il observait l’envahissement, par quantité de mots valises, de l’idiome sacré qu’était pour lui la langue française. « radiome » (ça fait un peu Pleumeur-Bodou) n’est pas une meilleure proposition, mais de toute façon, le linguo radiophonique français s’est complètement franglaisé avec le temps n’est-il pas ?
Romain Raphaël dit: 18 janvier 2013 à 18 h 03 min
C’est consternant. Cet étalage d’ignorance, bien fier de soi, me répugne.
« Feu sur Léon Blum
Feu sur Boncour Frossard Déat
Feu sur les ours savants de la social-démocratie
Feu feu j’entends passer
la mort qui se jette sur Garchery Feu vous dis-je
Sous la conduite du parti communiste
SFIC
[…]
J’assiste à l’écrasement d’un monde hors d’usage
J’assiste avec enivrement au pilonnage des bourgeois
[…]
Je chante la domination violente du Prolétariat sur la bourgeoisie
pour l’anéantissment de cette bourgeoisie
pour l’anéantissement total de cette bourgeoisie »
et ça , c’est moi qui l’ai écrit????
extrrait de « Front Rouge »
Cette époque de fortes idéologies (et de forte crédulité) faisait que l’on baignait dans l’antisémitisme, le fascisme et le communisme, totalement. Céline avait besoin d’éructer : pour cela les juifs, c’est pratique. Aragon était, lui, contre tout : le communisme lui plaisait pour ça. Il y a cru, bêtement. Certains y croient encore !
Qui a le droit de les juger, a posteriori ? C’est même un droit que nous devons « refuser » aux historiens…
« et « il s’agit d’assassiner Aristide Briand/ ministe à vie des affairesz extérieures » c’est de qui??,
je ne sais pas si Juquin (cet immense — par le talent — petit — par la taille — germaniste post-germanopratin du monde spartakiste nord-parisien) parle de l’épisode qui réunit Aragon et quelques jeunes, épris de sensibilité, amis moscovites en 1930 autour d’une piscine improvisée creusée à la va-vite au beau milieu du cours glacé de la Moscova ? Jo Sadoul avait oublié son maillot de bain à Paris, l’étourdi. qu’à cela ne tienne, on l’avait mis au défi de plonger tout nu dans le grand bain baptismal de l’aube rouge du paradis qui meurt au petit matin mais qui renaît toujours au grand soir. ce que le mignon fit de bonne grâce. on avait joué à colin-Raspoutine-maillard les yeux bandés en courant à perdre Hélène dans cette Troie super-moderne gouvernée par un doux Priam exquisément hilare sous sa délicate moustache de montagnard indécrottablement géorgien. toutes les Cassandre avaient été fort opportunément brûlées en place de grève générale, la chaleur régnait, tout devenait instantanément communicatif, même le communisme, pourtant roide comme le métal par moins-trente-°.
on pouvait danser l’esprit tranquille. les ours savants s’ébattaient en liberté sans crainte du lent demain. pour se réchauffer, il suffisait de faire un petit feu-vous-dis-je de joie composé des branches mortes de l’arbre coupé du bûcheron Kamenev. pour se restaurer, on cassait la croûte sur le dos en pain de sucre du camarade Zinoviev qui avait déjà mauvaise mine dans le froid qui ne mordait que les gens mauvais.
ah, Louis et Georges, Georges et Louis, un sacré binôme de copains, une belle paire d’étincelant Français comme la troisième internationale n’en fabriquait déjà plus.
pour Juquin, cette biographie c’est quelque chose d’autrement plus intellectuellement stimulant que l’éternelle biographie permanente du secrétaire général du PCF des années septante, celui qui s’était spécialisé dans l’aéronautique pendant une partie de sa vie, que son rôle de chargé de l’agit-prop au sein du parti le destinait à exercer jour et nuit, avec tant de pertinente vigilance. il fallait encore et toujours inventer plus de nouvelles appétissantes couleuvres pour contrer les questions embarrassantes de la presse insane, de plus en plus maladivement curieuse au sujet de Georges.
« quel mépris pour la littérature (qui n’est pas une affaire d’ »intello » – apparemment une insulte –). Enfin, Pierre Assouline mérite t-il de voir son paillasson souillé par votre incontinence verbale ? Réfléchissez avant d’écrire, ou refermez vos coquilles, tas de mollusques ! »
Merci, Raphael, il était temps qu’une grande voix s’élève au sein de cette cour d’école.
Et vous méritez pleinement ce titre d’intello, que vous défendez avec honneur.
J’ai essayé d’imaginer un bivalve s’essuyant les pieds, mais n’y suis pas parvenu.
Bon, je vois que ce n’est pas encore l’heure des commentaires rigolos. Je reviendrai plus tard.
La domination du prolétariat sur la bourgeoisie …Ne faudrait-il pas faire un parallèle avec la révolution qui se paya de quelques têtes ?L’excès mènerait-il ailleurs qu’à une réponse excessive? Non résolu à ce jour par le creusement de l’écart qui sépare les différentes parties du monde ,des sociétés et qui trouve à être récupéré de la façon qu’on connait pour les pays en guerre ,les autres attendent le recyclage de leur production incontrôlée.
D’autant que je m’étonne qu’un article sur un écrivain français ait été illustré par la photo d’un major anglais.
Ueda les bivalves utilisent des mouchoirs jetables…et se promènent pieds nus dans l’herbe tendre
Comparez Céline et Aragon, quelle bizarrerie. D’un point de vue littéraire, du moins, ça n’a aucun sens.
Jambrun, ce n’est pas bien grave, les… saisissements politiques. Pas plus que ce que je voyais, pré-adolescent, à la télévision française : Louis et Elsa dans l’ascenseur de la Tour Eiffel. Bah ! Mais ensuite, des gens lancés ou du moins aidés par Aragon (n’oubliez pas, sinon je vous redresse, John : Bob Wilson, Godard, Stuart Seide de « T’is pity she’s a whore », Sobel aux Grésillons…). Allons, non seulement il est un écrivain royal (oui !, et des filles comme des mecs de La Rochelle), mais encore il vous baise en vous laissant les « Incipit » et l’hésitante suite, sur laquelle ça discute, ce qui est très bien, après tout. Il y a , il y a… est plutôt réjouissant : la critique d’exclusion est une horreur.
Brown urine, mais il est clair qu’il a réfléchi.
C’est d’ailleurs toujours un dilemme de choisir de fixer le mur nu en face de soi, ou d’ignorer avec application les deux frères humains à côté de soi.
La page blanche ou la foule.
D’autant que les deux frères humains, devant leur urinoir, pratiquent l’écoute flottante.
Au moment de secouer, on a un problème de durée.
Trop peu de temps, et on est dégueulasse. Trop de temps et on suscite quand même une légère inquiétude.
Oui, Aragon, bien sûr. Tellement attachant aussi. Aragon est de ces écrivains qui vous envoûtent. On ne peut pas lui résister. Aragon c’est la France, c’est le XXè siècle.
Bien sûr il s’est couvert d’opprobre en couvrant les crimles staliniens. Mais il s’est repenti, lui. Céline, jamais !
Aragon c’est aussi celui qui a parlé un des premiers d’Auschwitz pendant la guerre. Aragon c’est le Chrétien de Troyes du XXè siècle.
Sa poésie c’est plus du bel canto que de la poésie. Du bel Canto fait pour Jean Ferrat, qu’on écoutera encore dans mille ans. Aragon, c’est envoûtant, c’est déchirant. Tellement doué. Le paysan de Paris, comme c’est beau ! C’est tellement beau ! Théâtre/roman, idem. Henri Matisse, idem. C’est la France.
Les Juifs disaient : Heureux comme D.ieu en France. Eh bien c’est ça Aragon. Le bonheur, la grande philosophie déchirante du bonheur.
…
…c’est l’hiver,…tout le monde se réchauffe aux gorges profondes des maître à penser,…à deux doigts des abbesses de Tom-bouc-tout à la rose,…
…etc,…
» Aragon c’est la France » ( rédigé par ML )
Eh ben, elle est belle, la France. Si Aragon c’est la France, moi je me fais djihadiste.
JB, personne ici ne doute que vous le soyez déjà !
Ce qui est frappant, concernant Aragon, c’est qu’aujourd’hui tout le monde est en réalité d’accord.
Les polémiques sentent le refroidi, et chacun fait un peu semblant de s’interroger sur la grandeur de l’écrivain (le bonhomme, c’est autre chose).
Un classique, comme dit P.A., c’est bien ça.
« Les Juifs disaient : Heureux comme D.ieu en France. »
Mauvaise Langue, j’aime bien votre enthousiasme, vous êtes souvent plus gloomy. Bravo!
Mais là, vous poussez un peu.
Ce sont les Allemands en général qui disent cela, et vous le savez bien. A moins que vous ne fassiez de l’étrange ponctuation que vous affectionnez un signe distinctif, un schibboleth typographique, hein.
Les Allemands, ça serait Gott, les juifs ça serait G.ott.
Arrêtez!
Ueda, vous ne connaissez rien.
J’ai lu récemment aussi La semaine sainte. Superbe !
En ce moment je lis en allemand « Mein Name sei Gantenbein ». Max Frisch. Max Frisch est à la Suisse ce qu’Aragon est à la France. Pour autant que j’ai pu m’en rendre compte, c’est pas traduit en français.
Ueda, vous ne connaissez rien.
Ce n’est pas loin de la vérité.
Quoiqu’un peu sévère?
« il est un écrivain royal » (rédigé par C.P.)
Mais enfin, C.P., combien de fois Aragon n’aura-t-il été qu’un écrivain médiocre ? Combien de rantanplans rataplans zimboums ? Combien de sucreries mièvres ? Combien de ptête benqu’oui ptête ben qu’non j’te caresse la chèvre et j’te hume le chou ? Combien de je vous salue ma France confondus avec des je vous salue Marie-Louise ? L’écrivain royal, c’est Michaux. C’est Beckett. C’est Duras. Et ce qui est le pire, dans le cas d’Aragon, c’est que les dons étaient éclatants. Le gâchis que ça a été. Céline n’a peut-être été qu’un sale antisémite, mais l’artiste, hein, l’artiste, qu’est-ce qu’on peut lui reprocher ? quelle faiblesse ? Aucune. « La Semaine sainte » , comparée à « D’un château l’autre » ? De la roupie de sansonnet.
Pas sévère, gentil au contraire.
Mais JB, vous ne connaissez rien non plus ! Pour écrire toutes les conneries que vous êtes capable d’écrire surt Aragon, faut vraiment être nul.
Michaux n’a rien de royal. Michaux est simplement un immense poète. Mais pas royal. Quelle horreur pour parler de Michaux en de tels termes. Vous ne connaissez rien à Michaux non plus pour en parler en ces termes-là ! Vous êtes nul.
Comment ça, Max Frisch pas traduit en fr. ? Même joué: Biedermann et les incendiaires au Vieux Colombier en 68 (j’y étais, donc pas d’histoires !).
Ueda n’y connaissez vous donc ding rien? c’est déplorable!
Le seul Aragon qui me botte, c’est celui des premiers recueils, d’une étincelante vitalité : « Feu de joie », « Le Mouvement perpétuel ». Et puis bien sûr, « Anicet » et « le Paysan de Paris ». Et bien entendu le « Traité du style ». Ensuite, c’est la double calamité de la rencontre avec Elsa et avec le Parti : engagez-vous rengagez-vous. A partir de là, il est dans la nasse, il n’en sortira plus. Ce bâtard avait besoin d’être légitimé par un papa et une maman. Une fois qu’il se les est trouvés, pas question de les décevoir, il n’a plus arrêté de leur donner des gages. Je n’admire que les artistes qui ne prennent, artistiquement parlant, de leçons que d’eux-mêmes. Le coup du réalisme socialiste, il ne s’en est jamais remis. Même un Claudel, pourtant bien encarté lui aussi, eh bien, pour écrire les « Cinq grandes odes » et « le Soulier de satin », il n’est pas allé demander l’avis du Saint-Office.
De l’influence collective sur les choix individuels ou inversement, rôle de l’individualité sur les choix collectifs.
que penser des mercenaires et qu’en dire,écrire,penser?
En tout cas Georges Clooney a perdu l’usage du couvert.C’est indigne!
ha ! Michaux !..Léautaud disait de lui qu’il écrivait de la littérature de cabanon. enfin, c’est pas le sujet et Léautaud sentait pas la rose.
Aragon, tout de même…culbuter la mère Cunard et demander la pendaison de Gide…what elsa. Les enfants illégitimes Français n’ont plus ni foi ni loi quand ils découvrent leur talent. famille, je vous hais
L’adjectif « français » passible de majuscule alors que famille après un point n’en prend pas?
books.google.fr/books?isbn=2246791820
par claude lorin psychanalyste
Allons, John, je vous lis bien, et nous pouvons nous calmer, ou au contraire nous botter encore. Sous le billet critique de J.P. Amette touchant Desnos, Aragon était présent, vous le savez, et de lointaine date, de Dada au Surréalisme, et à de significatives ruptures. Moi, cela m’épate, en outre, que quelqu’un écrive aussi bien en divers « genres », mais passons…
Dons gâchés, engagements, extraordinaires dons, et tantôt bavures, et tantôt fêlures… Qu’est-ce que cela peut faire ? Ce n’est pas même une question d’écrivain national, malgré « Je vous salue, ma France… » Aux Etats-Unis, par exemple, où Aragon n’est pas spécialement en cour par rapport aux filousophes, Aragon-Dos Passos, ce n’est pas tout fait rien, par exemple (John, vous avez dû vous demander pourquoi Aragon n’est pas tellement goûté des des philosophes de l’officialité).
Et enfin, zut ! Je veux bien passer pour un paternel majuscule (?), mais je vois bien qu’avec ou sans moi mes enfants lisent Aragon. Vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre ! Mauvaise Langue a raison ici.
En somme, parlant d’écrivain « royal », je voulais dire aussi bien reine des pommes que roi-régnant. Il y en a quelques autres comme ça : les uns font les clodos à Meudon, les autres portent masque, long manteau et escorte… Que ça pulse encore dessous est bien.
« Relire, pour lui, c’est très rarement couper, supprimer ; c’est le plus souvent reprendre pour ajouter, à la phrase, au paragraphe, au chapitre. » Eh oui. Hélas pour la littérature…
les empoignades ici ne m’étonnent pas ou plus mais elles ont ramené mon attention sur le thème de « la recherche » : Aragon parlant de ceux que l’ on appelle des chercheurs « (liendu billet ) tandis que P.Assouline tire la conclusion en conclusion » Au fond, il est le chercheur de lui-même. » en mettant en garde en homme du « voir », qui donne à voir , pour y voir ,(Y voir comme EN être ?) » ou déjouer les leurres, pièges, chausse-trapes, erreurs, confessions et aveux d’un homme qui aima écrire plus que tout. Ce qui s’appelle écrire. »
chercher / se chercher !!!
En lisant ci-dessus un « dessous » , j’avais trouvé plaisant le lapsus dans le nouvel obs
» Car, ce qui l’horrifiait par-dessous tout, c’étaient les mensonges de la propagande. »
« Et enfin, zut ! Je veux bien passer pour un paternel majuscule (?), mais je vois bien qu’avec ou sans moi mes enfants lisent Aragon. Vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre ! Mauvaise Langue a raison ici. » (rédigé par C.P.)
Bien sûr, bien sûr. Je m’emporte, j’exagère, j’en remets une couche de fureur pseudo-sacrée. L’amour de la littérature sera passionnel ou ne sera pas. J’aurai lu tout de même beaucoup d’Aragon pour un anti-aragonien, mais pas connu avec lui de ces élans amoureux, de ces extases d’admiration, de ces gratitudes ferventes qui font qu’on ne regrettera pas d’avoir passé tant de temps le nez dans les livres, ou alors vraiment très peu : les poèmes de « Feu de joie », quelques uns du « Roman inachevé » ; mais trop de réticences, sans compter les crises de fureur : la lecture de « Henri Matisse roman », mais quel vide, quel vide ! et ressassé en plus ! la relecture de « la Semaine sainte » , comment ai-je pu trouver ça bon à l’adolescence ? et puis la mièvrerie, les afféteries, l’insincérité de tant de pages. Alors que, par exemple, « Epreuves, exorcismes », de Michaux, j’en tremble encore ; « L’Inquisitoire », de Pinget, j’en suis encore grisé ; « Molloy » ou « Malone meurt », j’en rigole encore, rien que d’y penser. Zébrures indélébiles dans la chair de l’esprit.
hem, hem
Je vous donne un point, Mauvaise Langue!
Men ist azoy wie Gott in Frankreich, hein.
(Ravi d’apprendre ça, du reste).
John, je sus presque en accord avec vous, sauf pour « La Semaine sainte ». N’oubliez pas tout de même ce que vous avez dit plus haut sur « Le Paysan de Paris » et le « Traité du style ».
Enfin, je crois que ça vous, me, nous gratte aussi, Aragon, au détour d’un poème ou d’une chanson, qui sont certes un peu loin du sujet du billet. Tant pis !
Je vais toucher à l’idiotie et au banal : tenez, vous avez sept petits-enfants, vous fabriquez pour chacun un abécédaire (ouf !). Vous dessinez des choses, vous inscrivez des textes selon les lettres. C’est bien le diable si Laforgue, Apollinaire, Fargue, Desnos, Aragon… ne vous aident pas. Vous allez me trouver stupide ? Cela ne fait rien, et la postérité n’est jamais sûre :
« Tout le monde n’est pas Cézanne
Nous nous contenterons de peu
L’on pleure et l’on rit comme on peut
Dans cet univers de tisane »
mais encore :
« Une joie éclate en trois
Temps mesurés de la lyre
Une joie éclate au bois
Que je ne saurais pas dire
Tournez têtes tournez rire
Pour l’amour de qui
Pour l’amour de moi… »
Etc.
@ John encore :
C’est facile, d’en appeler à Michaux, même si vous avez raison. Faites attention tout de même, quant à l’intégrité : je rappelais récemment, à ueda notamment, à propos de mon cher Simon Leys qui a été très précis sur le sujet, que Michaux avait révisé fâcheusement, en faveur de la Chine maoïste, « Un barbare en Asie », et qu’il l’avait regretté tard, peu avant de mourir. Péret aurait dit : « le déshonneur des poètes » ? Rattrapable ?
Tenez, Mauvaise Langue, puisque le sens d’une expression, c’est moins son origine que son usage, que pensez-vous de cet usage-ci?
C’est une réaction probablement aussi émotionnelle que les vôtres, mais elle m’est bien sympathique…
18.12.2005 Jean Claude Meyer (EJJP): „Ich werde nicht nach Israel emigrieren !“ – Brief eines französischen Juden, der das geheime Einverständnis von Zionismus und Antisemitismus anklagt.
« Nein Mr. Sharon. Ich werde nicht nach Israel emigrieren.
Frankreich ist das Land, in dem ich geboren wurde und seit vielen Generationen dasjenige meiner Familien väterlicher- und mütterlicherseits, die aus dem Elsass stammen. Ich bin ein Mündel der Nation, da mein Vater von den Nazis und ihren französischen Kollaborateuren erschossen wurde. Aber das war 1944. Heute befinden wir uns im Jahr 2004.
„Glücklich wie Gott in Frankreich“, sagten die Juden aus Mitteleuropa und aus Russland als sie hier ankamen (dont acte…).
Ich bin französischer Staatsbürger. Nein, ich werde nicht emigrieren. Frankreich ist nicht antisemitisch, auch wenn in letzter Zeit Akte gegen Juden, aber auch gegen die Araber und Islamophoben verübt wurden. »
Etc. Chacun retrouvera.
Juquin…
Il y a un ton « PCF », un style d’ancien curé, qui colle à la peau comme une poisse…
Au moment même où ils se présentent hilares, joviaux, déboutonnés, il y a comme une discipline qui serre leur haire.
(Addendum sur la citation à 22h 15:
J’ai de la sympathie pour l’usage qui est fait du Gott in Frankreich.
Mais je n’emploierais jamais l’expression « das geheime Einverständnis von Zionismus und Antisemitismus ».
Les collusions secrètes…
Surtout entre le sionisme et l’anti-sémitisme.
L’histoire me suffit.
Il est possible que l’auteur n’ait pas choisi son titre, qui est très mauvais.
Simple précision en passant…)
But… I gonna be whooped up on if the last sentence (beginning « auch wenn ») is actually over, ueda !
Granted, C.P.
@JB, Aragon ne vous a pas procuré de grands frissons, osez-vous dire. Je vous répondrai simplement par ces paroles de Garance à Pierre-François (vous savez de qui il s’agit !) : « Vous avez la tête trop chose, Pierre-François, et le cœur trop froid, j’ crains les courant d’air… »
@ueda : Ah ! vous avez retrouvé la fameuse phrase, même en yiddish ! Félicitation ! Il y aurait beaucoup à dire sur la phrase d’un Juif d’Alsace qui ne veut pas émigrer en Israël. D’abord ce qu’il dit date de 2004. Que dirait-il aujourd’hui ? Le monde tourne. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la France et son antisémlitisme/antisionisme (c’est pareil). Les choses ont beaucoup changé en France à ce sujet depuis une petite quinzaine d’années et la montée de l’antisémitisme en acte depuis le début des années 2000, parfois très violent (tabassage de juifs en marge d’une manifestation de gauche). L’antisémitisme est aujourd’hui franchement de gauche et d’extrême gauche. Il y a aussi des Juifs qui n’aiment pas Israël, qui sont même antisionistes. Mon ancien prof d’allemand (aujourd’hui 87 ans), né à Berlin, persécuté pendant la guerre en France, passé en Suisse grâce à des cousins de Davos, est antisioniste. Il avait un arrière grand-père rabbin à Berlin. Mais que sait-il du judaïsme ? Rien ou pas grand chose. Il n’a quasiment jamais mis les pieds dans une synagogue, il a découvert le Judaïsme pendant la guerre en Suisse à Davos dans la montagne où vivait une communauté hassidique. Il a des cousins en Israël. Il est très intelliogent (sorti premier de Sciences Po jadis !). Mais dès qu’il parle d’Israël il devient complètement cinglé. Il pense par exemple qu’Israël est peuplé de cinq millions de Juifs fascistes. Ils pensent que les pays arabes sont un modèle de démocratie, que les Palestiniens sont des âmes innocentes et bonnes, des parangons de vertu et d’honnêteté. Voilà, c’est ça un Juif français bien souvent. On en a au gouvernement de cet acabit. Et pas des moindres. Tout à fait effrayant ! Il y aurait à écrire un jour dans un roman là-dessus, il y aurait vraiment à écrire là-dessus dans un roman un jour, oui ! À en perdre ses dernières illusions sur l’homme. À en devenir vraiment misanthrope. Je comprends les grands misanthropes, je les comprends de mieux en mieux, de l’intérieur…! Israël, je n’y émigrerais pas non plus, bien que j’y aie moi aussi des cousins maintenant, une sorte de nouvelle famille, une cousine très sympa qui vit tantôt à Paris, tantôt à Tel-Aviv (enfin à Netanya, c’est pareil quasiment); tantôt à Jérusalem. Mais j’aime Israël ; je suis amoureux d’Israël, c’est un pays dont je suis amoureux. Alors je suis forcément partial. Dernièrement l’ambassade d’Israël à Paris a fait faire un sondage auprès des Français pour savoir ce que les Français savaient d’Israël. Il s’avère qu’ils ne savent en réalité pas grand-chose. Mais ils sont contre, majoritairement contre. Ils sont donc contre la moitié à peu près du peuple juif. Et on prétend après ça que la France n’est pas un pays antisémite… Ça me fait rire !
… la tête trop chaude… et le cœur trop froid… courant d’air…
…
…de l’encre bleue de pieuvre,…à çà ira,…et corrigeait au feutre orange,…
…
…déjà,…le copier-coller ( ciseaux et ruban adhésif )& images découpées,…
…des projets de tableaux cubistes,…pour écrire des romans à la rose,…au genre » Cobra « ,…
…
…l’interchangeabilité de l’égocentrisme du lecteur par sa subtilisation de reconstruire par le lecteur un genre puzzle stylisé en creux et reliefs sur une photo de partie d’échec aux liaisons de glacis littéraire,…
…
…un genre peinture cobra libre « d’initié »,…prendre au hasard vingt cinq mots dans un dictionnaire,…les mettre chacun enveloppé dans un vase,…et en retirer cinq ou dix,…et composer le projet avec cette liberté « carabistouille »,…de formes et couleurs sur le tout,…l’art » charivaris »,…analogue au » tachisme »,…et autres procédés qui découlent des arts graphiques,…
…de la littérature des tableaux transcrits il n’y a qu’un pas,…l’inspiration par les images des tableaux d’artistes,…& images créer par l’écrivain lui-même,…
…les écrivains-artistes au genre « Le Corbusier »,…tout simplement,…à l’inverse,…
…les détails automatiques de styles,…l’ensemble ou des pièces faisant fonctions d’échecs sur jeux,…ne peuvent logiquement se trouver là, ou elle sont,…comme une histoire inventée faisant fonction,…la liberté absurde de diversion de profit,…en fin de compte,…
…des histoires d’Alice in Wonderland,…à gober les oies à Dagobert,…Yes Sir,…
…etc,…une autre,…
…
…des fards, des mascaras,…la diversion aux vernis à ongles rose,…encore Glamour l’Aragon,…en piscine au maillot rouge,…
…etc,…les goûts et les couleurs,…les années lumières de la voie lactée,…
…
…
…comme sur les Western,…des wagons d’abrutis sont décrocher de la locomotive en marche,…toujours çà comme vacances en plus au frais de la princesse,…
…touche pas à çà petit con,…groupir,…
…etc,…
Je peux vous dire qu’à Andromède, ils savent même pas qui sont Obama et Poutine. Vous leur dites Obama, Poutine, Hollande, ils vous regardent bizarrement avec trois grand yeux étonnés et ils vous tournent le dos.
…tout CE foutoir… n’en rajoutez pas artificiellement. Mais vous avez raison, l’univers est un foutoir, mais un foutoir un peu particulier, un foutoir que la hasard a ordonné. Mais un foutoir quand même. Bien peu vous comprendra. Mais moi je vous comprends. Vous êtes un des seuls pascalien de la Rdl (avec moi!). Le père de mon ancien prof d’allemand (mort en déportation à Buchenwald) était aussi un grand pascalien.
Je suis effectivement pascalien. Je l’admets volontiers, et vous n’êtes pas le premier à me le dire, Michel.
…
…je ne suis pas devin,…j’écrit comme sur un projet de tableau que je trouve plus facile de laisser inachevé & déjà qu’il est vide de contours collectionné,…j’aime bien les couleurs « pure »,…juxtaposées,…en dégradées,…mon style des années 70′,…
…etc,…
D., j’ai VU en un quart de seconde le Grand Abattoir, et n’en dormirai plus.
Vous, rêvez en paix aux naïades… Bien que ce ne soit pas le sujet de ce billet, je parodie pour vous Jules Laforgue :
Ô Ophélie Ophélie
Ton beau corps dans la piscine
Ma folie s’y enracine
…
…mais bien sur,…les couleurs juxtaposées séparées par un liseret blanc,…ou à l’inverse des couleurs,…juxtaposées côte à côte bien séparées,…etc,…
…
ca me fait penser a cette originale mise en musique d’un poeme d’Aragon par un artiste que j’aime bien…
http://www.youtube.com/watch?v=qbvfpNIN8AU
‘…son antisémlitisme/antisionisme (c’est pareil)’ tain…ca ne s’arrange pas pour vous,hein? vot’langue sent pire (en 2 mots hein) et vous enseignez encore, n’est-il pas? pov’tetes blondes et brunes…
« Ils pensent que les pays arabes sont un modèle de démocratie, que les Palestiniens sont des âmes innocentes et bonnes, des parangons de vertu et d’honnêteté »
Michel, pour proclamer une telle ânerie, faut qu’il soit vraiment gâteux, votre vieillard juif de 87 ans !
Enfin …ce qui compte, ce sont les actes : tant qu’on ne se fait pas sauter, qu’on ampute pas à tort et à travers, qu’on empêche pas les filles d’étudier, toute opinion, même la plus délirante, doit pouvoir être librement exprimée.
Les dingues, ce sont ceux qui donnent la mort au lieu de la vie.
Pendant que la pouffe Triolet, son égérie moisie, expédiait ses rapports hebdomadaires à la Guépéou, son donneur d’ordres, le camarade Larengon briquait avec la langue les bottes du petit père des peuples. Voilà des faits d’armes que cette vieille ganache de Juquin, thuriféraire de service, se gardera de rappeler. Ah ! il est beau, notre monument national ! Compissons !
Comme l’écrivit Garaudy dans « Présence musulmane », vivement que le djihad nous débarrasse de cette engeance.
Erratum. Cette forte déclara
Erratum – Ces fortes paroles de Garaudy n’ont pas été publiées dans « Présence musulmane » mais figurent dans « Le Salafisme expliqué aux enfants » (en collaboration avec Tahar Ben Jelloun)
Ayant lu suffisamment d’Aragon pour me faire une idée du loustic, j’ai bien le droit de dire qu’à mon âge et fort de mes études comparatives, je conchie le monument national dans sa totalité.
Brown,
Malgré le con d’Irène, trois étoiles au Micheton, je joins volontier mes fèces aux vôtres dans cet hommage à l’Aragon monumental.
Vous pouvez toujours le dire John Brown pour vous rassurer, ça ne coûte rien, libre â nous ensuite de voir en vous un piètre conchieur.
cette quête perpétuelle de l’enrichissement du texte original-virginal par des paragraphes nouveaux-nés, qu’il lui faut faire vagir en silence au coeur du cyan du ciel azur de la recréation, dans une espèce de renchérissement de l’acte de naître, d’une réactivation de la visualisation d’une la mise au monde, dont l’encre bleue serait la parturiente sortant comme un geyser du cordon nourricier de l’écriture-source-de-vie, est peut-être la monstration suprême dont Aragon s’acquitte devant les hommes (les lecteurs en général mais surtout les tenants de la recherche génétique, l’écrivain Aragon étant comme une hostie vivante pour les chercheurs sur manuscrits en ces temps maigres de l’époque numérique dans laquelle on baigne aujourd’hui). dans ses « Incipit », il n’est pas question pour lui, je crois, de proposer une esthétique du roman, il veut partir à la recherche de l’Urtext aragonien chez lui, c’est une auto-analyse, une auto-palpation qui n’a rien d’agonale (il se tâte, s’examine, en douceur, en bon haruspice de lui-même) qu’il propose ; alors il réécrit ses textes de jeunesse à la main, fait glisser la plume de son Mont-Blanc dans l’enveloppe de chitine d’une calligraphie des neiges d’antan. il veut toucher mentalement encore une fois la racine de la (sa) création. Aragon n’en a jamais fait mystère, il a toujours aimé insister pour dire qu’il n’avait fait que continuer la méthode surréaliste dans la composition de ses romans (une phrase, telle qu’en elle-même merveille de mélodie poétique, surgi entre veille et sommeil, devient le point de départ d’un développement scriptural éminemment magique).
en relisant le billet ce matin, j’ai repensé au fleuve Alphée de Caillois. dans ce livre on trouve un passage que j’aimerais rapprocher de notre sujet du jour, la voici (Roger Caillois commente le mythe grec du dieu-fleuve) :
__«les hommes, eux-mêmes, passent ainsi par des pertes souvent durables, et en resurgissent ensuite, recouvrant mystérieusement, souvent à la fin de leur vie, leur paysage premier…».
je vois beaucoup d’Alphée dans Louis Aragon.
Bien qu’on soit en hiver, saison peu favorable à la germination, des fleurs de charî’a commencent à éclore dans le terreau de la RdL. Faut-il y voir la geste (auguste) du semeur régniez ? J.B. fait un feu des oeuvres d’Aragon, ML tire une balle au genou de quiconque émet la moindre réserve au sujet de la politique de l’Etat d’Israël, etc. Ces adeptes de « la voie qui mène à l’eau » feraient bien de la couper d’un peu de (bon) vin.(Je suppose qu’Henri approuvera)
Alexia, les fleurs de charia ont des pétales à cinq doigts. Où voyez vous ça en RdL ?
j’aime la poésie d’Aragon… Céline aurait-il écrit d’aussi vers sur les mirettes de la Lucette ou les guibolles de sa danseuse… quant à John Brown, sa haine me fait penser aux aboiements d’une certaine dame habillée en bleu marine, c’est de la même veine si on peut s’exprimer ainsi… pas mieux chez tweetie/JC
sachant en outre l’intensité des vibrations des répliques du tremblement de terre intérieur que fut (pour Aragon et Breton à égalité) la lecture de Lautréamont, (une secousse morpho-psycho-géologique qui ne se démentit et ne cessa jamais au cours de leur vie), ce retour constant vers les textes anciens, cette aimantation irrépressible conduisant à s’auto-saisir des plaisirs innocents que fait contempler à foison l’habitude de la réécriture, je me demande si, dans l’esprit d’Aragon, n’entrait pas en jeu un peu de ce qui travailla spirituellement Isodore Ducasse lorsque celui-ci rédigea les Poésies après les Chants de Maldoror. c’est comme si il (Aragon) voulait vérifier si le premier jet n’était pas trop embarrassé de « tics » (pour reprendre le mot du Comte).
« je remplace l’orgueil par la modestie » ira jusqu’à écrire le montévidéen dans Poésies I.
tout un programme pour le beau-frère par alliance de Maïakovski.
Être communiste, pour les générations dont faisaient partie Louis Aragon, partait de bons sentiments et de désir de justice et d’égalité. Nous qui connaissons ce que furent les régimes marxistes et surtout leurs chutes, nous avons un recule qu’un Louis Aragon ou un André Gide ne pouvaient avoir. Idem pour le couple Sartre-Beauvoir.
Être raciste comme un Louis-Ferdinand Céline, est sans aucune excuse.
Ceci dit, ceux qui aiment la Littérature, doivent passer au-delà/au-dessus des idées politiques des auteurs.
Céline est un auteur-majeur, le reste n’est pas inexistant mais, pas vraiment relevant pour juger son œuvre.
J’ai visité mardi dernier, le cimetière de Montparnasse*, on y trouve tout le monde, de Laval à Dreyfus.
*Visite guidée par Jacques Barozzi, qui vient de publier un livre sur les cimetières parisiens.
Merci Jacques, pour cette après-midi dans le froid, le soleil et les gisants…
Mauvaise langue dit: 19 janvier 2013 à 0 h 19 min
Bien peu vous comprendra. Mais moi je vous comprends. Vous êtes un des seuls pascalien(S) de la Rdl (avec moi!). Le père de mon ancien prof d’allemand (mort en déportation à Buchenwald) était aussi un grand pascalien. »
si ML connaissait le français il écrirait: « bien peu vous comprendront » ou alors bien peu désigne sa seule personne , ce qui, vu la modestie de Foutriquet est bien possible
Comme dit Salman Joseph Rushdie Anton, les écrits des auteurs valent en général un peu mieux qu’eux.
Pas une raison suffisante pour se priver d’une incursion dans la bio d’Aragon, pour l’auteur de l’Affiche Rouge of course, mais aussi pour P.Juquin, homme et politique de qualité, qui, avec ses potes reconstructeurs (Fitzbin, Goldring -mon maître es-Rosin Dubh- et Rony – père d’un condisciple en prépa – a si profondément marqué les années d’université de beaucoup d’entre nous.
D., les extra-terrestres vous regardent avec trois yeux ? Deux normaux et leur œil de Cain ? Protégez vous !
Très chers, arrêtez donc d’enrôler Céline dans vos dérisoires querelles ! Triez vos ordures et laissez Ferdinand là oú il doit être : seul.
« quant à John Brown, sa haine me fait penser aux aboiements d’une certaine dame habillée en bleu marine » (rédigé par Félix Popotin)
Aragon restera toujours pour moi ce qu’il fut effectivement : une ganache stalinienne. Mes amitiés à la dame habillée en bleu marine, dont je partage entièrement les goûts littéraires, les options politiques et les sous-entendus idéologiques.
Être raciste comme un Louis-Ferdinand Céline, est sans aucune excuse.
—
On peut dire la même chose de Richard Millet et de Renaud Camus, dont la quête de respectabilité (qui rappelle celle d’ islamistes comme T.Ramadan)ne trompe que ceux qui feignent la surdité et/ou la cécité.
Désolé, Baroz, mais pour les cimetières,je m’abstiendrai. Trop de visites obligées ces dernières années…
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient « la France! » en s’abattant.
– Louis Aragon, L’Affiche Rouge
Richard Millet explique intelligemment l’imbécilité de la posture accusatrice « anti-raciste » des petits dévots qui croient au bien-penser humaniste, les yeux mis-clos !
John Brown, entre vous et la Marinière, il y a tout ce qui est ignoble en politique. Pendant les discours de Martine le P, avez vous les larmes aux yeux comme D.bile ?
Je reviens d’un séjour à Paris, les racistes et les xénophobes devraient se faire une raison: La France ne sera jamais seulement peuplée d’aryens et pour dire vrai, esthétiquement parlant, les Africains ajoutent une valeur évidente.
Mais revenons à Aragon, le dire stalinien est un raccourci pratique pour les gens comme vous, John Brown vous êtes coincé dans la boue brune. Who cares ? Who bothers ?
Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille Qu’un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
On part Dieu sait pour où ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Les bonshommes là-bas attendent la relève
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta danse secouent
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac l’haleine et la sueur
Comment vous regarde sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous ,’êtes plus qu’un mot d’or sur nos place
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri
à John Brown avec mon mépris le plus total
Thierry, vous devriez retourner votre longue vue : vous la prenez par le mauvais bout !
Les mêmes qui conchient sur la littérature contemporaine, voudraient interdire des générations précédents, les communistes, et les fachos de droite. Si on ajoute au nettoyage les libertins ou les homosexuels/elles, il ne resterait pas vraiment grand monde.
éJohn Brown vous êtes coincé dans la boue brune » (rédigé par Thierry Kron)
Noire, Monsieur. Comme mes chemises.
Félix, votre cerveau vient de décrocher ! Il est descendu au niveau de votre pseudo…
@ Mauvaise Langue
« Il est très intelliogent.
Mais dès qu’il parle d’Israël il devient complètement cinglé. »
C’est possible.
Mais n’oubliez pas qu’il pense probablement la même chose de vous!
C’est certain, Fella Popote n’a aucun talent pour la poésie !
@ tweetie: Je ne vois pas pourquoi vous utilisez mon prénom, avons nous été présentés ? Votre surnom sent légèrement le travelo de la place Clichy.
« Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient « la France! » en s’abattant. » (cité par Bloom)
Vers de mirliton. A vous faire regretter de ne pas avoir fait partie du peloton d’exécution. La poésie de circonstance est généralement contre-productive.
allez vas-y, tweetie/JC, crie le bien fort: « Vive Pétain »
les chemises de Brown sont plus que brunes, elles ont noires et collent à la (guest) à peau
John Brown, tout le monde a des chemises noires, c’est basique dans une garde-robe. J’ajouterais quand même que vous avez le sens de l’humour, le goût de la provocation, donc en fait, il faut vous prendre en relativisant vos commentaires.
qui m’appelle !
Tiens, bonjour Ueda et Abdel,
alors l’azction au Mali, qu’en pensez-vous ?
Pour ma part, je trouve excellent la réaction de François Hollande:
– rapide
– intervenir tout en soulignant qu’il s’agit d’une aide au Mali
– une telle action oblige l’Algérie à se positionner dans le combat contre le terrorisme … et par là même, puisque c’est la situation, à condamner l’intégrisme.
Excellemment joué.
ExcellentE
Voilà trois jours que je suis interdit d’antenne. En changeant mon adresse de contact, ça passe !
Thierry, j’ai oublié de vous conduire sur la tombe de Marguerite Duras, mais il est vrai que le jeune gardien du cimetière agitait violemment sa cloche pour que nous regagnions la sortie. Aujourd’hui Paris est tout blanc, vierge de partout…
« esthétiquement parlant, les Africains ajoutent une valeur évidente. »
RACISTE !
Quelle analyste politique remarquable, cette Daaphnée !
Ce n’est que le début d’un bourbier qui va très vite nous dépasser… Honni soit qui Mali pense !
Pour faire ou non la nique à John (qui d’ailleurs se contredit), ce poème que pour ma part je goûte. Facile ?
» Le long pour l’un pour l’autre est court Il y a deux sortes de gens
L’une est pour l’eau comme un barrage et l’autre fuit comme l’argent
Le mot-à-mot du mot amour à quoi bon courir à sa suite
Il est resté dans la Dordogne avec le bruit prompt de la truite
Au détour des arbres profonds devant une maison perchée
Nous avions rêvé tout un jour d’une vie au bord d’un rocher
La barque à l’amarre
Dort au mort des mares
Dans l’ombre qui mue
Feuillards et ramures
La fraîcheur murmure
Et rien ne remue
Sauf qu’une main lasse
Un instant déplace
Un instant pas plus
La rame qui glisse
Sur les cailloux lisses
Comme un roman lu
Si jamais plus tard tu reviens par ce pays jonché de pierres
Si jamais tu revois un soir les îles que fait la rivière
Si tu retrouves dans l’été les bras noirs qu’ont ici les nuits
Et si tu n’es pas seule alors dis-lui de s’écarter dis-lui
De s’é-car-ter le temps de renouer ce vieux songe illusoire
Puis fais porter le mot amour et le reste au brisoir. »
(LE ROMAN INACHEVE)
Taratata, vous ne comprenez rien à la puissance du symbole, Annibal!
Vers de mirliton. A vous faire regretter de ne pas avoir fait partie du peloton d’exécution.
—
T’inquiète, ma chérie, quand les vers de mirliton te chatouilleront les petons, tu nous verras tous au peloton de ton exécution.
« Il y a là un jeu sérieux,
qu’on aura peut-être un jour l’idée d’examiner de près,
pour mesurer la marge qui existe entre le réel et l’inventé.
Le travail du romancier gomme pour ainsi dire cette marge,
afin de ne laisser qu’une image détachée de lui ou de ses modèles, de ses pilotis.
Une image nette, un trait précis. »
LOUIS ARAGON
Un souvenir qui montre comment pouvait coexister chez des jeunes communistes par ailleurs intelligents éduqués et cultivés une révérence aveugle beate et infantile pour tout ce qui touchait à la doctrine ,au parti,et à ses prophetes
Un couple de normaliens de ma connaissance avait demandé comme cadeau collectif de mariage à leurs amis de l’UEC les œuvres completes de Lenine.
Un peu surprenant ;mais la suite est plus drôle :
Devant le coût du cadeau qui dépassait le montant dont ils disposaient, les amis se sont rabattus ,pensant sans doute avec raison leur faire autant plaisir, sur les œuvres complètes de….. Maurice Thorez
C’est un peu ce même aveuglement infantilisant qui s’exprime chez Aragon quand il célèbre le retour d’URSS du grand Maurice dans ces couplets bêtifiants, que j’ai déjà eu l’occasion de poster sur la RDL
Il revient ! Les vélos, sur le chemin des villes,
Se parlent, rapprochant leur nickel ébloui.
Tu l’entends, batelier ? Il revient. Quoi ? Comment ? Il
Revient ! Je te le dis, docker. Il revient. Oui,
Il revient. Le wattman arrête la motrice :
Camarade, tu dis qu’Il revient, tu dis bien ?
Et l’employé du gaz interroge : Maurice
Reviendrait ? Mais comprends, on te dit qu’Il revient,
Maurice. Je comprends, ce n’est donc pas un rêve ?
Les vestiaires sont pleins de rumeurs : vous disiez,
Il revient… Ces mots-là sont une lampe que lèvent
Les mineurs aujourd’hui comme au jour de Waziers.
Il revient… Ces mots-là sont la chanson qu’emporte
Le journalier, la chanson du soldat, du marin.
C’est l’espoir de la paix et c’est la France forte,
Libre et heureuse. Paysan, lance le grain.
O femmes, souriez et mêlez à vos tresses
Ces deux mots-là comme des fleurs jamais fanées.
Il revient. Je redis ces deux mots-là sans cesse.
c’est une chanson, john devant-marron derrière. faut-il être taché des deux côtés pour ne pas faire la différence! votre grande amie daaphnée ne s’en tire pas mieux.
Pour la boue brune – noire:
L’Affiche rouge
Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue, ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà, que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des partisans.
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit, hirsutes, menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants.
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos » Morts pour la France »
Et les mornes matins en étaient différents.
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement:
« Bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand. »
« Adieu la peine et le plaisir. Adieu les roses
Adieu la vie. Adieu la lumière et le vent
Marie-toi, sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erevan. »
« Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée, ô mon amour, mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant. »
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient « la France! » en s’abattant.
– Louis Aragon
Symbole, vous avez dit symbole, Daaphnée ?
@ tweetie: Je ne vois pas pourquoi vous utilisez mon prénom, avons nous été présentés ? Votre surnom sent légèrement le travelo de la place Clichy.
Toi, mon joli Thierry, ton propos sent le poisson pas frais. Quant aux références travelo, je suis incapable d’en juger. Sur ce sujet, aurais tu un avantage ?!
Aragon ? piège à cons !
Pauvre pressing !
Si vous avez cru lire la moindre connivence entre ce que déblatère Jaunedevant-Marron derrière et ce que je dis, c’est que vous ne savez pas lire.
Encore moins écrire, bien qu’ici on parle plus qu’on n’écrit.
Les sensibles nuances ne sont pas votre fort.
( Jacounet, attention à ne pas arpenter trop longtemps les bords du canal St-Martin; vous allez prendre froid, mon chou !)
T’inquiète, ma chérie,
Cette féminisation de l’adversaire est probablement un signe d’amour, mais un amour qui ne s’est pas encore compris, pas encore trouvé.
Aujourd’hui nous célébrons Marius.
Visitant les prisonniers et recueillant les corps des martyrs pour les ensevelir dignement, la famille de Marius est arrêtée à son tour. Marius et ses enfants sont décapités tandis que sa femme est noyée dans un étang en l’an 170.
…
…une chose semble s’éclaircir,…
…
…c’est l’occupation d’un territoire par certain cadre en connivence et à ligoter et bâîllonner l’état et le peuple,…à crédit,…
…
…pour en reconstruire à gauche ou à droite tout azymuth dans les outre-mère patrie à emmerder les résidents autochtones,…
…uniquement par vengeance au sermon d’endoctriné entre coquins et balourds intèllo’s aux Louis d’or,…
…des connivences à se les geler par des praticiens voyous à s’imaginer persécuteurs et ne pas se voir victimes mériter dans l’histoire,…€urêka,…d’Archimède,…à l’€uro,…billet de 1.000 €cus,…de Grèce.
…tiens le moteur à deux temps à l’eau pure,…à breveter,…etc,…
…
Daaphnée, vous faites partie des gens très intelligents qui voient, non pas le monde tel qu’il est, mais tel qu’ils voudraient qu’il soit.
On est dans la merde au Mali ! Décision débile de votre nabot présidentiel !
Ici aussi, il neige, c’est le silence et beau
Nagisa Ōshima 大島 渚, grand cinéaste japonais, est décédé le 14 janvier 2013 : Furyo, L’Empire des sens, Max mon amour,
Adieu-
au-delà du brouillard
un brouillard plus profond
Mitsuhashi Takajo
Daaphnée, à la relecture : je mets « intelligents » à la place de « très intelligents », c’est mieux.
Il faut savoir se projeter dans le moyen, voire le long terme .., Cassandra
Bonjour Daaphne
je crois que la position officielle de l’Algerie a ete toujours contre le terrorisme islamiste et pendant la decade noire qui a fait pres de 150,000 victimes (dont mon cousin, a ce jour disparu), l’occident etait reste sur la touche, jouant un wait and see pour voir qui allait sortir vivant du massacre d’abord …mais une chose que j’ai apprise, c’est que les apparences en Algerie ne sont jamais ce qu’on pense…ce que nous voyons en ce moment, ce sont les consequences de la guerre en Lybie…personne ne regrette Ghadaffi bien sur, mais le sud du Sahara est devenu depuis une foire aux armes et drogues…et nous en payons les consequences…BHL, lui, est au sec et au chaud…
au Montparnasse je n’ai pas trouvé la tombe de Vercors, bien que l’ayant cherchée plusieurs fois. La plus émouvante a été celle de Jean Seberg. A Duras, j’ai mis une rose blanche.
D., mon alter ego, tu sembles dans les petits papier du taulier. La plupart de mes posts sont effacés, alors que la plupart des tiens restent. Nous sommes pourtant une seule et même âme.
Comme notre ami Jacques Barozzi, que nous aimons bien au fond, malgré quelques perfidies dont il s’est rendu coupable, je suis obligé de changer d’adresse de contact pour envoyer un message — du reste éphémère. C’est pô juste.
Ah, je voulais dire à C.P. que « paternel majuscule » qui semble l’intriguer est une allusion à la « famille majuscule », expression inventée par Barozzi, justement, s’expliquant par le fait que tous les pseudos à vous apparentés sont écrits en capitales d’imprimerie. Ne cherchez pas au-delà.
1968, 69, 70, etc, etc … dit: 19 janvier 2013 à 11 h 58 min
Aragon ? piège à cons !
Après 1970, c’est plutôt devenu piège à cul.
« Pour faire ou non la nique à John (qui d’ailleurs se contredit), ce poème que pour ma part je goûte. Facile ? » (rédigé par C.P.)
Moi, me contredire ? Allons donc.
Effectivement, c’est pas mal. La brute stalinienne vous a parfois de ces délicatesses.
Et celui-là, qu’en dites-vous ?
Il y a des jarres de couleur au pied des hauts bouquets de joncs
Des palissades que le jour rend aussi roses que le sol
Des demeures négligemment qui tiennent leur pin parasol
Et sur la musique des murs étagés do ré mi fa sol
Dans le désordre végétal l’envol gris perle des pigeons
La mer la mer au loin dans les vallons où le regard s’enfonce
Par des sentes là-bas vers des romans qu’on n’aura jamais lus
L’automne a jalonné l’effacement des pas dans les talus
Passants légers amants furtifs que rien ne dénoncera plus
Une fois l’escalier de la maison recouvert par les ronces
Puis par les brumes des monts bleus que perce un regard d’épervier
On voit dans le feu blanc se soulever une épaule de glaces
Tout au fond du paysage où la nue et la terre s’enlacent
Et d’ici je contemple l’Alpe et sur mes cheveux ma main passe
Car c’est la saison qu’à l’envers montre ses feuilles l’olivier
Et les platanes avec qui dans les feuilles jouent-ils aux cartes
Est-ce avec vous beaux amoureux sur les bancs assis les premiers
Le froid vers cinq heures qui vient fait-il moins que vous vous aimiez
De quoi peuvent bien vous parler dans l’ombre tout bas les palmiers
Et quels chiffres nous dit la vigne avec ses doigts nus qu’elle écarte
J’ai vu ce couple au déclin du jour je ne sais dans quel quartier
Nous avions fait un détour au-dessus de Nice avec la voiture
La ville mauve en bas allumait peu à peu ses devantures
Ces enfants se tenaient par la main comme sur une peinture
Histoire de les regarder je me serais arrêté volontiers
Il n’y avait dans ce spectacle rien que de très ordinaire
Ils étaient seuls ils ne se parlaient pas ne bougeaient pas rêvant
Ils écoutaient leur coeur à distance et n’allaient point au-devant
La place était vide autour d’eux il n’y remuait que le vent
Et l’auto n’a pas ralenti Les phares sur les murs tournèrent
Tout le pêle-mêle de la Côte et les femmes qui parlent haut
Les motos dans la rue étroite et les oeillets chez les fleuristes
Les postes blancs d’essence au bord des routes remplaçant les Christs
L’agence immobilière avec son triste assortiment lettriste
Dans le va-et-vient le tohu-bohu le boucan le chaos
Les fruits confits et les tea-rooms les autocars les antiquaires
Des gens d’ici des gens d’ailleurs qu’escomptent-ils qu’est-ce qu’ils croient
Ces trop beaux garçons des trottoirs ont l’oeil rond des oiseaux de proie
Qu’a fui ce gros homme blafard qu’il ait toujours l’air d’avoir froid
O modernes Robert Macaire entre Rotterdam et Le Caire
Miramars et Bellavistas ce langage au goût des putains
Palais Louis Quinze Immeubles peints Balcons d’azur à colonnettes
Beau monde où si tout est à vendre à des conditions honnêtes
C’est toujours service compris pour cet univers à sonnettes
Il suffit de deux enfants rencontrés et tout cela s’éteint
S’éteint s’efface et perd avec la nuit son semblant d’insolence
Il ne reste à mes yeux que ce lieu banal que cette avenue
Ce banc près des maisons blanches au soir tombant Deux inconnus
Il ne reste à mon coeur que l’entrelacs de ces mains ingénues
Ces deux mains nues Il ne reste à ma lèvre enfin que ce silence
Comme une promesse tenue
Daaphnée, ma position est simple. Tout ce que fait, a fait ou fera Hollande, en politique intérieure ou extérieure, est mal par principe. Tout ce qui est à gauche de l’ultra-libéralisme, tout ce qui témoigne de ce que vous appelez une « fibre sociale » est définitivement condamnable. Je suis irrécupérable. Je n’aime que les entrepreneurs riches.
Bien dit, « moi-même » …!
D., j’avais compris, ou à peu près. Et même, en étendant un peu, c’était assez drôle.
Je vous adresse un bout de pensée de Pascal, la quatrième des « opinions très saines » du peuple, PENSEE 134 (éd. Sellier) dans « Raison des effets » :
« 4. Travailler pour l’incertain, aller sur la mer, passer sur une planche. »
avant de le dire faut y aller, en Israël, en Palestine.
Mais dire à la première visite c’est bête.
Parfois il y a l’amour comme poser le pied sur une terre et dire là c’est chez moi, comme Naples ou la Sicile ou Majorque, mais parfois l’amour est plus long à venir et sans doute s’inscrit-il profondément et alors on a envie d’y être enterré. Des choses ont été difficiles avec des gens du pays ou au contraire faciles, mais jamais, à aucun moment je n’ai haï une terre, une ville un lieu au premier regard.
Je lui ai toujours laissé sa chance
Abdelkader, Libye… pas Lybie !
le sud du Sahara est devenu depuis une foire aux armes et drogues…et nous en payons les consequences…BHL, lui, est au sec et au chaud…
—-
Faut peut-être pas mettre le bordel qui règne dans la région sur le dos de BHL…Il existe une dynamique interne. En marge des événements guerriers actuels, le jeu géopolitique qui se joue dans la région est mouvant comme les dunes. Voilà maintenant que l’Etat saoudien et celui des Emirats se sentent menacés par l’Internationale des Frères Musulmans qui, sous l’appellation d’islamistes modérés, instrumentent les radicaux salafistes, ceux-là même qui ont été engendrés par l’action des Wahhabites. Ils sont en train de découvrir qu’ils ont fabriqué un Frankenstein en leur sein, et mènent une campagne intense contre les islamistes au pouvoir en Tunisie ou en Egypte. L’argent des Etats wahhabites viendra-t-il soutenir le camp des laïcs et des séculiers? On n’est pas à un paradoxe près… Le Qatar lui joue un autre jeu et reste le soutien majeur de l’Internationale des Frères. C’est rien de dire que la situation dans la région s’accommode assez mal de simplifications.
La France, elle, entretient les meilleures relations avec ces trois états, qui, on l’aura compris, ne sont pas pour rien dans le bordel ambiant. Avec l’Arabie saoudite, principale pépinière de terroristes et principal bailleur de fonds du Wahhabisme. C’est un sujet tabou, tous gouvernements confondus. Avec les Emirats Arabes Unis, financiers en second du Wahhabisme, où on a installé la Sorbonne et le Louvre, où le lycée français d’Abou Dhabi est centre d’examen jusqu’à l’Inde, où l’Institut Français compte soutenir nombre de projets culturels car c’est un pays prescripteur (au même titre que…la Birmanie). Avec le Qatar enfin, pour le plan banlieue (aucune ingérence?), le soutien à l’organisation de la coupe du monde de foot, et, comble de l’intelligence stratégique, avec l’octroi d’un siège d’observateur à l’Organisation Internationale de la Francophonie (renseignement pris, l’ambassade du Qatar ici n’était même pas au courant…question crédibilité, on fait mieux…).
On peut critiquer Aragon et les Stals pour leur cécité…Il n’est de pire aveugle etc…
personne ne regrette Ghadaffi bien sur,
« On » l’a néanmoins fait périr comme un chien galeux, et c’est totalement indigne.
Ils sont en train de découvrir qu’ils ont fabriqué …
nous çà fait longtemps qu’on le sait :
pareil qu’à Londres avec les prêches des immams on le savait aussi
et dans les banlieues quand on ne pouvait plus pénétrer ni vivre
et les exemples sont nombreux
on disait tout va bien en fermant les yeux (ils nous disaient eux les politiques)
pourquoi les gens les plus concernés mettent si souvent si longtemps pour comprendre les choses ?
comme si chacun fermait les yeux en voyant midi à sa porte alors que non les choses sont annoncées, non pas deux jours ni trois mois mais des années auparavant, dix ans, vingt ans un nombre d’années important.
Alors après on nous baratine, comme des bœufs, jusqu’à ce qu’un jour comprennent les politiques, nuls par excellence, que non, nous le peuple, nous ne sommes pas des bœufs.
Depuis Platon la République, rien n’a avancé.
Ex abrupto.
Continuez à vous occuper de politique. Et à jouer aux billes.
Je vais marcher dans la neige.
Pourtant, ici, pas de lagopède. Pas l’ombre d’un. Mais au moins, marcher, c’est concret.
Daaphnée,
Khadafi a eu une vie de rêve ! Il a eu quelques problèmes pendant une paire d’heures à la fin de sa vie, certes, mais comme dirait l’ancien tuteur d’Aragon : « Son bilan est glogalement positif ! »
Vous n’échangeriez pas sa vie, et sa mort, contre les vôtres ?….
Bloom vous pensez comme Marine Le Pen !
« Marine Le Pen joue les francs-tireurs. Si la présidente du Front national a renouvelé son soutien à l’intervention française au Mali contre « la menace islamiste », elle n’économise pas ses munitions contre son ennemi déclaré, le Qatar, pays accusé de jouer « contre nos intérêts nationaux et pour l’expansion mondiale de l’islamisme radical et violent ».
Dans un communiqué diffusé ce vendredi 18 janvier, la cheffe de file de l’extrême droite française s’en prend violemment à Doha qu’elle accuse de financer les groupes rebelles dans le Nord-Mali. « Si le Qatar ne veut pas que la France s’engage au Mali, c’est parce qu’elle vise à y déloger les éléments les plus fondamentalistes, alliés de l’émirat partout dans le monde », assure Marine Le Pen. »
perso, je n’ai que mépris pour mes cousins wahhabites, obsédés par le sexe et le bling bling tous, qui traitent leurs femmes comme des retardées mentales et qui ne voient pas l’ironie de voir des GI Janes armées jusqu’aux dents, venues de Virginie, défendre leur royaume pourri contre Saddam, l’Iran et tutti frutti…entre-temps, ils financent la construction de mosquées et la formation d’imams plus givrés les uns que les autres, pour répandre LEUR version de l’Islam et LEUR vision débile de la société, pas pour éliminer la pauvreté et la misère ici-bas…ceci étant, la chute de Kadhafi ne présageait rien de bon…et sa mort, meme si brutale et indigne, arrangeait beaucoup de monde…mais bon…
» Aragon , les chutes d’une oeuvre »
C’est quoi, ce titre ? Assouline fait dans la tautologie, maintenant ? Toute l’oeuvre aragonique n’est qu’une chute continue aux abîmes de la médiocrité. On le sait bien. C’était pas la peine d’insister aussi méchamment. A moins qu’il ne s’agisse d’une métaphore : la production aragonesque est un Niagara de nullité.
« Bloom vous pensez comme Marine Le Pen ! » (rédigé par jacques Barozzi)
Moi aussi. Les grands esprits se rencontrent. On m’a dit que Daaphnée aussi. Miracle ! Apothéose !
@ueda,
Vous avez tout bon ! Il pense en effet la même chose de moi…! Et il me connaît bien, il m’a eu comme étudiant quand j’avais encore 18 ans ! Voilà quarante ans qu’on se connaît. Sa mère était une sainte femme, qui connaissait des centaines de poèmes allemand par cœur. Elle connaissait très bien Döblin à Berlin avant 1933, qui venait chez eux dîner. Ils habitaient une petite rue dans le quartier juif de Berlin derrière la grande synagogue. C’était la juiverie de la grande tradition des Juifs d’Europe, hyper cultivée, ouverte, libéral, athée, qui donnait forcément des rejetons hyper doués. Mais tout ça c’est mort, définitivement mort, anéanti par Hitler pour toujours. Et à 87 ans, c’est ça qu’il réalise. C’est terrible, la fin d’un monde et quasiment la fin du monde. Que ça le rende un peu nerveux sur Israël c’est un peu normal, non ? Il incarne pour moi une sorte de figure du père, un père de substitution quand le mien est mort, et une sorte de figure romanesque et exemplaire de ce qu’était la diaspora juive en Europe dans toute sa splendeur. Il avait par exemple un oncle psychanalyste qui a introduit CG Jung en Italie. J’ai voulu lui prêter récemment le grand livre de Shmuel Trigano, résultat de quarante ans de recherche, sur ce qui unit tous les Juifs du monde en dépit de leurs différences profondes parfois (Le Judaïsme et l’esprit du monde, un gros pavé de plus de mille pages). Mais finalement il a décliné l’offre.
Tiens tiens ?! Abdel ! il y aurait plusieurs islams ? un courant historique charia, un courant boumboum pifpaf, un courant printanier, un courant homophile, un courant mystique, un courant pistache, un courant polyandre, un courant alternatif, un courant double jeu, un courant jampute ?
Qu’est qu’ils attendent, les courants islamiques convenables, pour cesser leur collaboration avec le courant charia explosif califesque amputeur ? …
« On » l’a néanmoins fait périr comme un chien galeux, et c’est totalement indigne (rédigé par Daaphnée)
Qué « indigne » ? Ce n’était plus guère qu’un chien galeux, alors il a eu la fin d’un chien galeux, logique. Et puis la dignité c’est pas télégénique, alors que Kadhafi sorti de son tuyau et arrangé aux petits oignons quasiment en direct, ça c’était du spectacle. » Je présume qu’en général ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement et qu’ils le méritent » : qui a dit ça, déjà ?
Sa mère a d’ailleurs écrit ses mémoires (en allemand) ; lui les a traduits. Mais je ne sais pas où c’est publié. Mais c’est publié quelque part.
Ce quartier de Berlin est celui, pour moi, qui a conservé le plus grand charme : un village au coeur de la mégapole !
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.
C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.
Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
ce n’est pas le sujet mais vous savez tousoù est Berlin
« Un policier de deux mètres de haut, uniforme bleu et cheveux blancs, s’approche, solennel :
– « A qui ai-je l’honneur ? »
On décline. Il s’incline. Et libère le grand fut d’essence vide censé barrer le chemin.
En ville, dans le bureau du préfet, on s’agite au téléphone :
– « Où ? A Berlin !… »
Renseignement pris, les djihadistes n’ont pas investi le Reichstag mais un quartier de Diabali au centre-ville nommé « Berlin ».
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l’enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C’était hier que je t’ai dit
Nous dormirons ensemble
C’était hier et c’est demain
Je n’ai plus que toi de chemin
J’ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l’amble
Tout ce qu’il a de temps humain
Nous dormirons ensemble
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J’ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t’aime que j’en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble
Et il me connaît bien, il m’a eu comme étudiant quand j’avais encore 18 ans ! (ML)
C’est sûr, chacun sait que les profs se souviennent parfaitement de tous leurs étudiants quarante ans après.
Je ne savais pas qu’il y avait des travelos Place Clichy, Thierry. Merci pour ce renseignement : j’évitais déjà cette place pour son ambiance pour le moins cosmopolite, cela me donne une raison supplémentaire de ne pas y mettre les pieds.
Non, je n’étais pas comme les autres étudiants justement. Il l’a compris tout de suite. Et une amitié est née très tôt, renforcée par le fait que mon père est mort très tôt aussi et qu’il m’a pris sous son aile. Mais vous ne pouvez pas comprendre.
À mon avis Thierry ne s’est pas promené Place Clichy depuis très très longtemps.
Près de la nouvelle frontière
Un officier s’est arrêté
À la porte d’une chaumière
Il frappe avec anxiété
Une femme dont la mamelle
Allaite un gentil chérubin
Ouvre en demandant : Qui m’appelle ?
Et voit l’uniforme prussien
Refrain
Femme, dit l’officier, écoute ma prière
Pour lui donner ton lait je t’apporte un enfant
Dis-moi si tu consens à lui servir de mère
Moi je suis un soldat du pays allemand
Ce fils sur la terre Lorraine
M’est né d’hier et sans compter
Je paierais tes soins et ta peine
Vois, sa figure est rose et blonde
Tu peux le sauver du trépas
Sa mère en le mettant au monde
Vient de mourir entre mes bras.
J’avais un fils, dit la Lorraine,
Blond chérubin comme le tien
Mon homme et moi tenions la plaine
Devant un régiment prussien
Quand tes soldats saouls de carnage
Mirent le feu dans mon hameau
Et sans pitié pour son jeune âge
Tuèrent l’enfant dans son berceau
Refrain
Va passe ton chemin, ma mamelle est française
N’entre pas sous mon toit, emporte ton enfant
Mes garçons chanteront plus tard la Marseillaise
Je ne vends pas mon lait au fils d’un Allemand.
Non, mais il a dû lire Notre-Dame des Fleurs de Jean Genet !
Jean Ferrat est vivant !
Je signe petit d. par humilité. D’habitude c’est D.
Puisque le sujet a trait à la poésie, en voici une que j’aime et qui vaut ce qu’elle vaut. Mise en musique, elle est très belle et envoutante.
Une petite poule grise
L’était une p’tite poule grise
Qui allait pondre dans l’Eglise
Pondait un p’tit coco
Pour l’enfant s’il dort bientôt
L’était une p’tite poule noire
Qui allait pondre dans l’armoire
Pondait un p’tit coco
Pour l’enfant s’il dort bientôt
L’était une p’tite poule blanche
Qui allait pondre dans la grange
Pondait un p’tit coco
Pour l’enfant s’il dort bientôt
L’était une p’tite poule rousse
Qui allait pondre dans la mousse
Pondait un p’tit coco
Pour l’enfant s’il dort bientôt
Oui, en effet, Baroz, c’est un quartier que j’aime aussi beaucoup à Berlin, avec celui que j’ai découvert l’été dernier qui fait encore plus village, où se dresse encore une forge du 17è siècle qui fonctionne encore.
Mauvaise langue dit: 19 janvier 2013 à 15 h 25 min
À mon avis Thierry ne s’est pas promené Place Clichy depuis très très longtemps.
A mon avis il y était encore il y a une heure, mais ce n’est que mon avis.
au moins, Aragon, lui, est mort en disant « je chante pour passer le temps petit qu’il me reste de vivre ».
Mais quand on ne chante plus, le temps petit se rallonge… Oh, bien sur, on peut toujours trouver quelqu’un pour vous aider à abréger. Mais c’est cher – comme les êtres laissés derrière vous, épuisés de tenter de vous tenir debout
Et puis, j’ai toujours chanté faux, alors.
« Je chante pour passer le temps
Petit qu’il me reste de vivre
Comme on dessine sur le givre
Comme on se fait le coeur content
A lancer cailloux sur l’étang
Je chante mal, pour passer le temps sans en sentir le poids pesant
J’ai jadis vécu le jour des merveilles
Vous et moi souvenez-vous-en
Et j’ai franchi le mur des ans
Des miracles plein les oreilles
Notre univers n’est plus pareil
J’ai vécu le jour des merveilles
Allons que ces doigts se dénouent
Comme le front d’avec la gloire
Jamais méritée ni acquise
Mes yeux furent derniers à voir
Les nuages plus bas que nous
Et l’alouette à nos genoux
Allons que l’obscurité s’en fout
Ni lue ni connue, c’est tout
Nous avons fait des clairs de lune
Pour nos palais et nos statues
Qu’importe à présent qu’on nous tue
Les nuits tomberont une à une
La Chine s’est mise en Commune
Nous avons fait des clairs de lune
Et je me tairais enfin et je voudrais me taire
Tant fut cette vie si dure
Où l’homme a pris grandeur nature
Sa mort rêvée par-dessus les forêts
Les monts les mers et les secrets
Et je tairais et je tairais
Oui pour passer le temps je pleure
Au violon s’use l’archet
La pierre au jeu des ricochets
Et que mon amour est perdante
Près de moi dans l’ombre penchante
Oui pour passer le temps je ploie
Je pleure pour passer le temps
Oui pour passer le temps je meurs
L’Etrangère
Il existe près des écluses
Un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s’use
À démêler le tien du mien
En bande on s’y rend en voiture,
Ordinairement au mois d’août,
Ils disent la bonne aventure
Pour des piments et du vin doux
On passe la nuit claire à boire
On danse en frappant dans ses mains,
On n’a pas le temps de le croire
Il fait grand jour et c’est demain.
On revient d’une seule traite
Gais, sans un sou, vaguement gris,
Avec des fleurs plein les charrettes
Son destin dans la paume écrit.
J’ai pris la main d’une éphémère
Qui m’a suivi dans ma maison
Elle avait des yeux d’outremer
Elle en montrait la déraison.
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon,
J’aimais déjà les étrangères
Quand j’étais un petit enfant !
Celle-ci parla vite vite
De l’odeur des magnolias,
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia.
En ce temps-là, j’étais crédule
Un mot m’était promission,
Et je prenais les campanules
Pour des fleurs de la passion
À chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit,
Et la plus banale romance
M’est éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit,
Puis au matin : “Bonsoir madame”
L’amour s’achève avec la pluie.
Le samedi soir après l’turbin
L’ouvrier parisien
Dit à sa femme : Comme dessert
J’te paie l’café-concert
On va filer bras dessus bras dessous
Aux galeries à vingt sous
Mets vite une robe faut te dépêcher
Pour être bien placé
Car il faut
Mon coco
Entendre tous les cabots
Viens poupoule, {x2} viens !
Quand j’entends des chansons
Ça me rend tout polisson
Ah !
Viens poupoule, {x2} viens !
Souviens-toi que c’est comme ça
Que je suis devenu papa.
Un petit tableau bien épatant
Quand arrive le printemps
C’est d’observer le charivari
Des environs de Paris
Dans les guinguettes au bord de l’eau
Au son d’un vieux piano
On voit danser les petits joyeux
Criant à qui mieux mieux
Hé le piano !
Tu joues faux !
Ça n’fait rien mon petit coco.
Viens poupoule, {x2} viens !
Ce soir je t’emmène … où ?
A la cabane bambou
Hou !
Viens poupoule, {x2} viens !
Et l’on danse plein d’entrain
La « polka des trottins »
Avec sa femme un brave agent
Un soir rentrait gaiement
Quand tout à coup juger un peu
On entend des coups de feu
C’était messieurs les bons apaches
Pour se donner du panache
Qui s’envoyaient quelques pruneaux
Et jouaient du couteau
Le brave agent
Indulgent
Dit à sa femme tranquillement :
Viens poupoule, {x2} viens !
Pourquoi les déranger
Ça pourrait les fâcher
Ah !
Viens poupoule, {x2} viens !
Ne te mets pas en émoi
Ils se tueront bien sans moi
Deux vieux époux tout tremblotants
Marient leurs petits enfants
Après le bal vers les minuit
La bonne vieille dit
A sa petit fille tombant de sommeil :
Je vais te donner les conseils
Qu’on donne toujours aux jeunes mariés
Mais le grand-père plein de gaieté
Dit doucement :
Bonne maman
Laisse donc ces deux enfants
Viens poupoule, {x2} viens !
Les petits polissons
N’ont pas besoin de leçons
Ah !
Viens poupoule, {x2} viens !
Je suis bien certain ma foi
Qu’ils en savent plus que toi
Les jeunes mariés très amoureux
Viennent de rentrer chez eux
Dans leur gentil petit entresol
Ils crient : Enfin seuls !
Madame se met vite à ranger
Sa petite fleur d’oranger
Pendant que Monsieur bien tendrement
Dit amoureusement
Pour tâcher
De s’épancher
Montrant la chambre à coucher :
Viens poupoule, {x2} viens !
Les verrous sont tirés
On pourra se détirer
Ah !
Viens poupoule, {x2} viens !
Viens chanter mon coco
La chanson des bécots
Un député tout frais nommé
Invitait sa moitié
A venir entendre un grand discours
Qu’il prononçait le même jour
Mais à peine a-t-il commencé
Qu’on lui crie : C’est assez
Constitution ! Dissolution !
Pas d’interpellation !
Ahuri
Abruti
Il prend son chapeau et dit :
Viens poupoule, {x2} viens !
Je ne veux pas devenir sourd
Pour vingt-cinq francs par jour
Ah !
Viens poupoule, {x2} viens !
C’est bien assez ma foi
D’être attrapé par toi.
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