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La République des livres
Ce quelque chose d’absent qui tourmentait Laurent Mauvignier

Ce quelque chose d’absent qui tourmentait Laurent Mauvignier

 Nombre de romans plombent la rentrée, rares sont ceux qui la surplombent. La Maison vide (744 pages, 25 euros, Minuit) de Laurent Mauvignier est du lot. C’est une fresque familiale assez inattendue bien que cet auteur nous surprenne à chacun de ses livres. Puissance d’évocation, écriture ample, tressée, subtile, raffinée, précise… : l’impression provoquée par un tel embarras de richesses, un tel sens du romanesque, une telle émeute de sensations et une telle maitrise, si peu communes dans un roman contemporain, laissent admiratif face à l’ambition du projet et l’ampleur de la réalisation. Surtout, ne reculez pas face à l’épaisseur !

Tout roman est au départ une maison à construire et à remplir. Du moins est-ce ainsi que Laurent Mauvignier aime à se le représenter à chaque fois avant le grand saut dans le vide. Comme dans Loin d’eux (1999) et Apprendre à finir (2000), la maison est celle de sa mère mais elle est tout sauf un décor Les héritiers d’une maison de famille fermée pendant vingt ans, sur le flanc d’un village aujourd’hui en partie abandonné non loin de La Bassée, commune d’Indre-et-Loir assez analogue à celle de Descartes en Touraine où l’auteur a grandi (la mère l’y rêvait guichetier au Crédit Agricole), la rouvrent en 1976. La Bassée est à Mauvignier ce que le comté de Yoknapatawpha  (Mississippi) est à Faulkner ou le village de Macondo à Garcia Marquez. Un lieu fictif recréé pour les besoins de son œuvre et que l’on retrouve dans plusieurs de ses romans.

Trois générations se sont succédé dans celle de Mauvignier des arrières-grands-parents au père du narrateur. Le récit culmine donc dans les années 50 (l’auteur est né en 1967). Des objets, des lettres, des livres, des photos, des médailles, des archives et tous les volumes des Rougon-Macquart rangés au grenier s’offrent à la vue. Chacun raconte des histoires. Rien que de très classique. Ce qui ne l’est pas, c’est ce que Mauvignier en fait : l’histoire intérieure d’une famille. Enfin, « une » famille… C’est bien de la sienne qu’il s’agit au départ puisque l’auteur tente de comprendre à travers le suicide de son père en 1983 (une violence extrême que l’adolescent de 16 ans a prise de plein fouet) le mécanisme d’une déchéance dans ses racines les plus profondes et les plus anciennes. « C’est parfois par l’invention que l’histoire peut parfois survivre à l’oubli » écrit-il.  Il recolle les morceaux des légendes familiales sur une ou deux générations et au-delà l’imaginaire prend le relais. Sauf à ce que la grande histoire vienne à son secours. Ainsi pour le massacre de Maillé, l’un des « morceaux » de ce roman

 Mauvignier vient donc d’une famille ouvrière d’une petite ville du Nord. 4000 âmes lorsqu’il y est en 1967. Père éboueur, mère femme de ménage, cinq enfants, pas de livres à la maison mais ne comptez pas sur ce tourangeau pour clamer qu’il va venger sa race. Au XXème siècle, vu de Descartes, la capitale c’est Tours. La rencontre de Tanguy Viel, de six années plus âgé que lui, et leur amitié naissante l’ont amené du côté de Minuit. L’un y publie son premier roman en 1998 et l’autre en 1999. La maison vide est l’histoire très française dont les fondateurs s’appelaient Marie-Ernestine, Firmin, François-Marie, Anatole, Hégésippe mais dont les femmes sont les personnages les plus fouillés. Deux guerres ont d’abord pour effet de rendre une maison vide d’hommes. Laurent Mauvignier s’était déjà colleté à l’Histoire pour raconter une histoire. Ça a donné Des hommes avec la guerre d’Algérie. Une guerre asymétrique et non une guerre frontale comme le fut celle des tranchées. Ce qui n’est pas classique et détonne sous cette poussière, c’est la présence d’un piano. Le personnage, principal, c’est lui depuis le temps où cette famille jouissait d’un petit pouvoir sur le canton.

Il y a donc Marie-Ernestine née Proust, arrière-grand-mère du narrateur, que son père a décidé de marier à Jules Chichery « qui a l’air d’un péquenaud » et fera partie de ceux qui portaient une alliance au front et qui tombera en 1916 en Argonne. Jeune, elle est déjà la forte femme de cette famille car elle a du caractère. Au couvent où elle a passé huit années d’études, elle tenait tête aux pimbêches. Ses notes s’en ressentaient. Qu’importe car elle n’en avait que pour Mme Saint-Martin-des bois, la professeure de musique, celle qui lui a transmis son amour du piano. Comme elle résiste à la proposition de mariage, on lui fait miroiter la sombre perspective de rejoindre ces femmes sans homme qui servent de repoussoir et s’enfoncent dans leur solitude. Elle n’en a pas pour un autre homme mais pour une autre passion : le piano. La vie la fera veuve de guerre frustrée d’avoir dû renoncer à la carrière de concertiste qui s’ouvrait devant elle. Plus tard, au cours de l’autre guerre, sa fille Marguerite prendra un Allemand pour amant, sera tondue et mourra alcoolique à 41 ans, enfermée dans sa forteresse de silences. Comment expliquer à la Libération qu’il ne se contentait pas de lui faire l’amour : il la rassasiait de tendresse et quand on était privée de tout, cela n’avait pas de prix d’autant que sa mère lui avait aussi transmis le goût de la musique allemande. En se gardant de porter des jugements moraux sur ses personnages fussent-ils de son propre sang, tout en s’efforçant de mettre à nu leurs mensonges, il ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie pour tous et pour chacun car ils sont tous et chacun saisis à un moment de leur vie où leur passé devient un passif. Tous lui sont d’un grand secours : ils l’aident à supporter sa solitude.

En fait, tout le projet littéraire de Laurent Mauvignier a pris naissance là, dans la découverte d’une photo d’un enfant de 7 ans assistant à l’humiliation de sa mère perdant ses cheveux sous la tondeuse, les rires et les insultes de la populace. Mais basta ! « A novel is never what it is about » m’avait prévenu Graham Greene et je l’en remercie chaque fois qu’un roman me fait un tel effet. Ce livre nous fait entrer dans l’intimité des personnes sans que le lecteur n’en éprouve de gêne, par exemple dans celle des couples lorsque le permissionnaire rentrait brièvement chez en 1914-1918. Il est plein de détails et d’anecdotes car ils sont constitutifs de ce que Barthes appelait l’ « effet de réel » (dans Un cœur simple, Flaubert mentionne la présence d’un baromètre, ce qui n’apporte rien au récit mais lui accorde du crédit par la seule évocation d’éléments matériels ou concrets). Plein de silences aussi à commencer par ceux de l’oncle rentré de quatre ans de stalag, de regards croisés à table, de détails personnels, de non-dits, de hontes tues, de portraits de famille aux traits du visage masqués, de mémoire encombrées de monuments aux morts de notes de musique échappées par la fenêtre, ce roman ailé qui tient la note juste de bout en bout sur une distance aussi longue, m’a donné le rare sentiment d’avoir lu quelque chose de hanté, d’habité, de frémissant tout entier contenu dans la grâce de la chrysalide qui s’échappe au moment où les descendants de cette famille ouvrent la maison.

 Cette lecture gagne à être complétée car éclairée par celle de Motifs de Laurent Mauvignier (186 pages, 9 euros, Minuit), entretiens avec Pascaline David sur l’écriture- art, technique etc parus en 2021 chez Diagonale, réalisés au lendemain de la parution d’Histoires de la nuit et réédités cette année sous le titre Quelque chose d’absent qui me tourmente (186 pages, 9 euros, Minuit). Laurent Mauvignier s’y livre comme jamais. Ce sont les confessions d’un écrivain persuadé que la fiction, royaume de la métaphore, peut tout. Il y dit tout ce qu’il doit aux écrivains qui le stimulent, László Krasznahorkai, Joyce Carol Oates, Antonio Lobo Antunes. Il avoue également que chaque fois qu’il a fini d’écrire un livre, à l’issue de sa longue traversée, après avoir noirci des centaines de pages, il sait pourquoi il l’a écrit. Cela tient en un mot contenu dans le texte. Mais ce mot, il ne le dévoile à personne. C’est son tabou et il s’interdit de le transgresser tant ce mot contient de secrets. Quelque chose d’absent qu’il a fini par trouver en explorant la maison vide.

(« La leçon de piano, Odessa, 1957, Photo Eliott Erwitt, ; « Laurent Mauvignier », Photo Hélène Bamberger)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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227 Réponses pour Ce quelque chose d’absent qui tourmentait Laurent Mauvignier

Maurice revient... dit: 4 septembre 2025 à 11h47

Ma femme veut bien lire ce Mauvigner.
Raison de plus, pour moi, de ne pas le lire.

MC dit: 4 septembre 2025 à 12h16

Mais quel sens peut avoir une liste de Goncourt provisoire quand le suffrage définitif a lieu le lendemain ? Le cote plus dure sera la chute? Roche Tarpeienne près du Capitole? Ou me trompe-je?

D. dit: 4 septembre 2025 à 12h46

Chantal, je trouve que comme moi, vous écrivez remarquablement bien. Ce n’est pas compliqué : je comprends toujours tout tout de suite. Mais pourquoi cette volonté soudaine de se colorer en blonde ? Je n’ai absolument rien contre les blondes, je trouve exagéré tout ce que l’on raconte sur elles.
Mais n’est-ce pas tout de même inconséquent sur les bords ?

Janssen J-J dit: 4 septembre 2025 à 13h18

@ 20.40 – Non, jzmn je vais pas raconter le contenu de ma lecture du Mauvignier, d’autant que je n’en lis que 50 p/jour à peu près, je ne peux pas aller plus vite en ce moment. J’en ai encore pour une bonne semaine. Et puis tout a déjà été dit : je suis plutôt enthousiaste (du côté de Passoul), à l’opposé de la déception d’Edel, l’éreintant, pour vous dire en gros où je situe ma fonction affine. Mais c’est pas ça qui m’importe !… Je peux juste raconter que cette semaine a été la dernière du déménagement de la maison familiale avant la vente notariée ce lundi 8 septembre… (enfin !) à un couple de jeunes belges tombés sous le charme. Résultat : des centaines d’A/R et de saloperies à jeter à la déchetterie, et parfois des larmes de joie, de libération et d’oubli volontaire à propos d’objets séculaires qui « appartinrent »…, et dont il importait de se défaire, plutôt que d’aller les entreposes ailleurs… Il se trouve par que j’ai tjs un bouquin sous la main et mes mots fléchés, où que j’aille, vu que je supporte pas les temps morts et les compense tjs eu cette pulsion du plaisir de lire n’importe où et n’importe quand, plutôt que de rêvasser, si d’aventure… Et bé, durant cette semaine, je ne me suis même pas rendu compte que ce que je vivais intimement dans la vie réelle du moment, était précisément que j’étais en train de « vider ma maison », que je devais la laisser « vide » pour les nouveaux occupants. Et que c’était affreusement douloureux et nécessaire… donc, en repensant à votre question, que le Mauvignier n’était pas tombé là dans mes mains par hasard. Voilà, jzmn, c’est tout juste à peine croyab’, voire grotesque, ce genre de situation. Cela ne m’avait pas frappé d’emblée. Elle me hurle dans les oreilles maintenant, cette évidence. Vous pourriez y voir un signe enchanteur du destin, or je vis ce moment comme un petite tragédie. J’aimerais avoir le recul de Mauvigner, son talent, son insondable nostalgie pour raconter ma propre épopée familiale à travers les objets dénichés dans mes tiroirs. Fort heureusement, son Bösendorfer à mécanique viennois de la fin du 19e, n’aurait pas été le fil conducteur de ma propre saga, voilà la seule différence qui eut marqué le destin de nos deux familles, lesquelles connurent à peu près les mêmes affres et aux émotions du fiston desquelles j’adhère, à la différence de l’univers de Marcel. Trop d’émotions, dans ce roman, et donc pas encore assez de distance critique. Je vide ma maison, point barre, elle ne sera jamais une maison vide. Voilà, mon bon, où j’en suis ! Mes excuses pour cette petite aventure qui me trouble au plus haut degré, vos le devinez. Du coup, je ne sais pas si je vais avoir le courage de terminer le Mauvignier, malgré les injonctions de Mimi-Souris et vos curiosités erdéliques… Mais au moins, aij pu soulager un nouveau trouble de mémoire immense. Merci, jzmn.

Jazzi dit: 4 septembre 2025 à 14h06

Votre lecture, plus personnelle, est particulièrement passionnante, JJJ. Même si chez vous c’est la maison pleine, vidée, et à nouveau remplie : d’une branche généalogique l’autre.
Je comprends que cela soit éprouvant et propice à faire (re)naître les fantômes de la mémoire !
Chez nous, pauvres locataires de passage, pas de propriété familiale, seulement des logements d’éternels migrants, et les souvenirs de notre maison aux arcades ont été évacués du vivant de leurs derniers occupants…
Ouf !
A part plusieurs terrains à l’abandon, toujours en indivisions, du côté maternel, à Lucéram…
https://www.lelezarddeparis.fr/la-maison-aux-arcades

Patrice Charoulet dit: 4 septembre 2025 à 14h08

Polygraphe

Jeune étudiant à l’Université de Caen, je revins à Dieppe, ma ville natale, l’été suivant. J’appris que le fils du voisin (libraire) était professeur d’Université. Leur appartement (c’était une rareté) n’avait pas de vitre aux fenêtres, …mais des vitraux . D’un naturel timide, j’ai pourtant demandé à le rencontrer. Il me reçut aimablement chez lui et m’interrogea sur mes études. Je lui dis mon admiration pour l’un de mes professeurs d’université, Jacques-Henry Bornecque. Il me doucha en quatre mots : « C’est un polygraphe ». En rentrant chez moi, ne connaissant pas ce mot, j’appris dans un dictionnaire qu’il signifiait « auteur écrivant sur différents surjets ». Je compris après coup que c’était une …vacherie.
Le fils du voisin libraire n’était connu que pour avoir écrit l’introduction et les notes d’un roman de Balzac, « Les Paysans », chez Garnier. Un balzacien donnait un coup de griffe à un collègue auteur de livres sur Alphonse Daudet, Verlaine, Benjamin Constant, Barbey d’Aurevilly, Villiers de
L’Isle d’Adam, Proust, Maeterlinck, Pierre Benoit.
Le temps a passé. En 2025, j’apprends que mon balzacien dénigreur de polygraphes a écrit aussi des livres sur Carmontelle, George Sand, Gobineau, Claudel, Mauriac et Bernanos. Polygraphe à son tour. Nul n’est parfait.
Mon cas est plus simple. J’ai été infichu d’écrire un seul livre

Chantal dit: 4 septembre 2025 à 14h14

je ne me suis jamais teinte en blonde, petite j’étais toute blonde naturellement avec des yeux gris-vert, ensuite c’était plutôt châtain clair doré en été et maintenant quelques cheveux blancs. Cette décoction permet de les masquer sans abîmer les cheveux. Plus jeune je me décolorais les cheveux avec une mixture de jus de citron et d’argile verte, j’ai rarement mis les pieds chez un coiffeur.

enfin vendue cette maison de famille charentaise et à de vrais belges ? Bon je n’en rajoute pas, je ne sais pas comment nous réagirons quand il nous faudra liquider le Dries. Personne ne veut de cette maison mais que faire de toutes ces collections de bas-reliefs en pierre et christ en bois sculptés totalement hors des clous … je sens qu’on va être marrons une x de plus et que les curés tradis vont passer prendre gratuitement des années de travail artisanal, puisque nous les enfants ne savons pas quoi en faire. Je pourrais m’en foutre mais c’est encore très difficile à digérer cette enfance. Et ce n’est que la première couche.

Je vais continuer à écrire ailleurs et aller m’aérer.

Paul Edel dit: 4 septembre 2025 à 14h27

Patrice Caroulet, j’ai suivi les cours de J.-H. Bornecque à la Fac de Caen. Tiré à quatre épingles. Cols de chemise amidonnés, pochettes de soie, costumes d’un beige clair, si je me souviens bien. J’ai beaucoup aimé sa présentation de Barbey D’Aurevilly .il avait une manière de déguster certaines phrases des auteurs qu’il analysait comme s’il s’agissait de choux à la crème.

renato dit: 4 septembre 2025 à 14h36

« auteur écrivant sur différents surjets »

Parfois une erreur ouvre de nouvelles perspectives.

rose dit: 4 septembre 2025 à 15h15

Le temps a passé. En 2025, j’apprends que mon balzacien dénigreur de polygraphes a écrit aussi des livres sur Carmontelle, George Sand, Gobineau, Claudel, Mauriac et Bernanos. Polygraphe à son tour. Nul n’est parfait.

Non.
Comme on est soi-même, on voit les autres.

renato dit: 4 septembre 2025 à 16h13

« Nobody’s perfect », est l’une des répliques de cinéma les plus parfaites… on se souvient, je suppose, de Some Like It Hot de Billy Wilder avec Marilyn Monroe, Tony Curtis, Jack Lemmon, 1959.

Clopine dit: 4 septembre 2025 à 16h50

Paul Edel, avez-vous pensé que ce n’était peut-être, effectivement, que des choux à la crème ?

Moi, je suis sensible aux indigestions…

rose dit: 4 septembre 2025 à 17h12

Moi, j’aime les choux à la crème.
Et la tarte au citron, meringuée.
Aujourd’hui, est un jour anniversaire pour moi.
Chantal,
Je vous ai lu et vais vous répondre.

rose dit: 4 septembre 2025 à 17h14

mais c’est encore très difficile à digérer cette enfance.
Chantal

Moi, je suis sensible aux indigestions.
Clopine.

comme s’il s’agissait de choux à la crème.
Paul

Clopine dit: 4 septembre 2025 à 17h22

D’ailleurs, le problème est peut-être que tous les choux aspirent à la crème, s’en réclament. Moi, j’aime l’odeur des roses. De plus en plus. J’aime jusqu’à leurs épines.

Clopine dit: 4 septembre 2025 à 17h23

Même si, des fois, il y a une goutte de sang qui jaillit quand on cueille une rose. Enfin, les vraies roses, hein. Pas les aseptisées des fleuristes.

FL dit: 4 septembre 2025 à 17h24

« Patrice Caroulet, j’ai suivi les cours de J.-H. Bornecque à la Fac de Caen. »

Le célèbre Verlainien ? J’ai son édition au Livre de Poche des Poèmes saturniens. Si j’ai bien compris il a écrit quelque chose de plus substantiel sur Les Poèmes verlainiens où il a mis en évidence les emprunts (« plus nombreux que des puces d’eau sur une plage ») du célèbre poète.

puck dit: 4 septembre 2025 à 17h55

sympa la liste des livres pour le Goncourt.
le thème qui revient c’est l’hôpital, la souffrance, la vieillesse, la mort, sinon des des gamins percutés en traversant la rue par un automobiliste drogué, sinon le confinement, le covid, les femmes maltraitées, et aussi beaucoup d’histoires de mamans et de papas.

le truc le plus mieux bien que je préfère c’est surtout l’hôpital.

que les romans fassent de l’hôpital un super objet littéraire perso je trouve ça génial.

pour une fois ça rejoint un peu la vraie réalité, à savoir que l’hôpital aujourd’hui en France c’est surtout un truc plus destiné à écrire des romans plutôt qu’à soigner les gens.

je veux dire il n’y a plus de toubibs, plus d’infirmières, les services ferment faute d’argent, les gens meurent dans les salles d’attente des urgence tellement ça devient long de les prendre en charge.

du coup l’hôpital en France c’est un truc en voie d’extinction du point de vue des trucs genre soigner les gens, je veux dire à arrive au bout.

du coup que les écrivains s’emparent de l’hôpital je trouve ça plutôt sympa.

je veux dire si les hôpitaux ne servent plus à soigner les gens au moins qu’ils puissent servir à écrire des livres.

puck dit: 4 septembre 2025 à 18h06

des hôpitaux qui servent à écrire des livres plutôt qu’à soigner les gens c’est un truc qui fait penser à la coalition des volontaires et leurs garanties de sécurité.

sérieux je trouve sympa cet enthousiasme de Macron à donner des garanties de sécurité à l’Ukraine.

alors que le pays qui aurait le plus besoin de garanties de sécurité c’est la France, déjà pour la protéger de son président.

et même notre président a aussi besoin de garanties de sécurité pour se protéger de sa femme qui lui met des baffes.

je veux dire l’expression « garanties de sécurité » c’est un truc qui fait rêver tout le monde : les femmes battues, les gamins maltraités ou ceux qui dorment dans la rue.

limite quand on lit les résumés de la liste de bouquins pour le Goncourt on se dit que même ces écrivains on sent qu’ils ont besoin de garanties de sécurité.

celui qui en a le plus besoin c’est notre premier ministre.

non sérieux un type il se pointe et il dit aux français je vais vous apporter des garanties de sécurité le mec on le met direct au Panthéon.

Jean Langoncet dit: 4 septembre 2025 à 18h16

keupu en pyjamas ; le grand absent sur la photo souvenir de l’empire du milieu unissant Xi en col Mao, Vlad en petit costard genre stasi des années 70 et le gros Kim lunetté façon top gun des années 80

Jean Langoncet dit: 4 septembre 2025 à 18h19

Bibi le pignouf, et Madame, auraient presque de la classe en comparaison ; copains coquins avec Ubu, ça oblige

Chaloux dit: 4 septembre 2025 à 18h41

Jacques-Henri Bornecque a repris l’édition que son père avait publiée des sentences des orateurs de Sénèque le Rhéteur chez Garnier vers 1932. Je crois à la demande de Quignard qui l’a fait rééditer chez Aubier.

Un livre tout à fait extraordinaire, pillé par Quignard pour son Albucius, dont on s’étonne qu’il ne soit pas plus connu des amateurs.

Chaloux dit: 4 septembre 2025 à 19h01

Quignard a eu au moins le bon goût de ne pas occulter sa source mais au contraire de la rendre publique. Assez rare pour être noté.

D. dit: 4 septembre 2025 à 19h24

Mon petit neveu a pour la première fois cours de philosophie. Le professeur, une femme, leur présente la matière puis leur dit qu’au départ ils auront tous de mauvaises notes, que c’est normal.

C’est scandaleux. Les notes données comptent dans la moyenne générale qui elle-même a de l’importance dans le dossier scolaire. Un professeur doit adapter le contenu des ses contrôles à l’enseignement qu’il a effectivement dispensé. Il mériterait d’être inspecté sans délai et son avancement à l’échelon supérieur retardé.
Voilà la vraie justice.

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