de Pierre Assouline

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Du bref et illusoire « moment français » de la prose anglaise

Du bref et illusoire « moment français » de la prose anglaise

Il fut un temps où la littérature anglaise avait l’accent français. Au propre comme au figuré. C’était un temps où la France passait pour une nation certes littéraire, mais aussi pour un pays de grammairiens. Rien à voir avec le fait que le français fut la langue des grandes cours aristocratiques d’Europe au Grand Siècle et au siècle des Lumières. Ce n’est pas non plus une simple question de snobisme, phénomène inverse à l’anglomanie affectée chez certains happy few parisiens dans l’entre-deux-guerres. C’est bien d’une profonde tendance de la prose anglaise qu’il s’agit.

Virginia Woolf s’en était fait l’écho dans une entrée de son Journal en 1928 où elle formait le projet d’écrire un article justement intitulé « On not Knowing French ». Elle est représentative de la dernière génération d’écrivains anglais qui s’enorgueillirent d’une influence française avant de se tourner vers l’Amérique. Gilles Philippe, professeur à l’université de Lausanne, l’évoque dès l’entame de son French style (248 pages, 20 euros, Les impressions nouvelles). Une enquête davantage qu’un essai sur le moment français de la prose de anglaise ; c’est à dire, si l’on a bien compris : de langue anglaise, encore qu’il impose une étrange restriction à son champ de recherche lorsqu’il précise ne pas retenir James Joyce « qui ne saurait être revendiqué par la littérature anglaise, au sens que nous donnons à ce terme : il n’a vécu en Angleterre que très épisodiquement ».

Il met l’accent sur l’accent tel qu’il l’a perçu en se mettant à l’écoute de la production littéraire outre-Manche de 1880 aux années trente. Comme si, jouissant du privilège bien établi de régenter l’immense territoire de la poésie, sa langue avait en contrepartie renoncé à occuper celui de la prose. Ils s’étaient convaincus que le style, c’est la France. Un Yalta en quelque sorte. A ceci près que le français semblait avoir le monopole de son territoire quand l’anglais disputait celui du sien à l’italien et l’allemand. james (1)

Spécialiste du génie de la langue française auquel il a consacré plusieurs livres, on dira qu’il a l’oreille fine, quoique légèrement orientée. Rien ne lui a échappé de francophile, voire de francolâtre, dans le commentaire et la critique parus dans ce temps-là, notamment dans la revue The Criterion, leur Nrf., qui parut sous la direction du poète et critique T.S. Eliot de 1922 à 1939 et demeure pour le chercheur un champ d’observation sans égal.

Qu’appréciaient-ils donc chez nos écrivains qui leur fit exprimer une telle gratitude à leur endroit ? D’abord et avant tout ce qui leur manquait : le souci de la langue dans ce que cette préoccupation peut avoir parfois de plus technique, un gros mot semble-t-il dans leurs cercles lettrés. Ainsi chercherait-on en vain l’équivalent anglais du fameux article de Proust sur le style de Flaubert. Pour le reste, le style est l’homme même, il n’y a pas à en sortir. Donc une personnalité capable d’user du langage de tous pour en faire le langage d’un seul.

En fait, il semble que lorsqu’ils se sont posés la question du style, plutôt de chercher dans leur propre tradition littéraire qui y répondait et comment, ils aient préféré trouver la réponse en France du côté de Flaubert : combinaisons rythmiques, style indirect libre, refus d’user deux fois du même mot dans un même paragraphe… D’autres doivent au Rémy de Gourmont de la Culture des idées (1930) et à sa théorie de la dissociation des idées. D’autres tel Yeats à Zola, ou Conrad à Anatole France. D’autres encore, tel Henry James, ne jurait que par le génie de Renan tenu pour le plus grand styliste français de son époque : « magique », modéré », exact », « sans défaut »…Il est vrai que le même s’était enthousiasmé avec autant de ferveur pour Sainte-Beuve, Eugène Fromentin, Eugénie de Guérin, Edmond Schérer, George Sand, Pierre Loti… Mais beaucoup en revenaient encore et encore à Flaubert tel Lytton Strachey qui n’avait pas trop de superlatifs pour louer son élégance, son souci du rythme.T.-S.-Eliot-Read-Detective-Stories-801

Au fond, davantage que d’«influence », c’est de « référence » qu’il conviendrait de parler ici. A titre d’exemple, Gilles Philippe a raison de citer le cas d’Edgar Poe qui, à une certaine époque en France, était cité à tout propos comme référence alors que son influence était faible. Mais s’agissant de la forte présence du style français dans le discours littéraire anglais, comment distinguer la référence de l’influence ?

Le processus semble tellement diffus, impalpable, implicite, transparent qu’on peut se demander s’il suffit d’effectuer un minutieux repérage des tours stylistiques dans le roman anglais à la charnière des XIX et XX ème siècle, parfois mis en parallèle avec les traductions anglaises des œuvres de Flaubert et de Zola. Ou s’il est raisonnable de pratiquer un si grand écart en regroupant Lord Jim et Madame Bovary au motif qu’ils partagent un même jeu sur l’impersonnel et la substantivation des verbes. Pour y parvenir, Gilles Philippe n’hésite pas à sacrifier ce que la qualité d’auteur peut avoir d’individualiste au profit de « la dimension collective des faits de style ». De quoi offrir un portrait de groupe à travers une vision panoramique plutôt qu’une somme de miniatures détachées les unes des autres et sans lien apparent.

L’exploration de ce moment français des lettres anglaises montre qu’elles ont été surtout les victimes consentantes d’une illusion née du goût du dépaysement et encouragée par le prestige dont jouissait alors la littérature française. De quoi en tout cas prendre la mesure de la domination de Flaubert sur les Lettres. Reste à savoir si ledit prestige était usurpé. On peut s’amuser à pêcher dans ces romans un certain nombre de calques syntaxiques ou de gallicismes lexicaux (to assist at plutot que to attend etc)., qu’est-ce que cela prouve sinon une certaine sensibilité à l’air du temps ?

Gilles Philippe le sait bien qui s’autorise in fine un saut en dehors du cadre qu’il s’était fixé afin de montrer que l’analyse syntaxique n’épuise pas la description du fait syntaxique. Pour expliquer ce qu’a pu être « le sentiment du bien écrit » par lequel les Anglais se sont persuadés que les Français écrivaient bien, il compare les différentes traductions de l’incipit de The Stranger d’Albert Camus : « Mother died today », « Maman died today », « Today, Mother has died », « Today, Maman died » (on lira à ce sujet l’article éclairant de Ryan Bloom dans le New Yorker).

Virginia Woolf se demandait comment on pouvait éviter de bien écrire dans une langue qui possède des mots tels que « amertume » ou « pierreries ». A la réflexion, on peut, hélas.

(« Gustave Flaubert » D.R. ; « Henry James » photo D.R. ; « T.S. Eliot » photo George Douglas)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire.

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commentaires

805 Réponses pour Du bref et illusoire « moment français » de la prose anglaise

guillaume dit: à

William Legrand dit: 25 mai 2016 à 15 h 24 min

eh oui ses chèvres lui manquent mais même elles ne veulent plus de lui s’enfuient en hurlant dès qu’il approche

guillaume dit: à

@Bloom
« violée par ses frères, asservie par son père, enfermée dans la condition vitorienne des femmes de l’époque, »

mais tous bien éduqués

Bloom dit: à

À l’approche du centenaire du 1er juillet 1916, on peut s’interroger sur l’influence des mornes paysages de la Somme sur les « poètes de guerre » britanniques & irlandais…J’ai récemment découvert deux poètes irlandais majeurs, Tom Kettle (grand ami de Joyce) et Francis Ledwidge (qui bien que séparatiste, fut engagé volontaire en 14). Moins ouvertement critiques du carnage que Owen, Sassoon & Rosenberg, ils n’en demeurent pas moins très puissants…Je crois qu’il existe quelques traductions dans l’anthologie de JL Masson chez Verdier…à vérifier.

Yourcenanar dit: à

les crabes, serdgio ? yen a pas mal chez toi on dirait

Bloom dit: à

mais tous bien éduqués

Vertus publique, vices privés…
C’était des demi-frères, mais ça n’excuse rien.
En Asie du sud, c’est monnaie courante, chez les gens de la haute itou. Par le petit trou de la lorgnette, histoire de ne pas compromettre les intérêts familiaux… Frères et oncles sont de grands amateurs de chair fraiche…

guillaume dit: à

Bloom dit: 25 mai 2016 à 17 h 32 min

beaucoup de mariages arrangés ?(ce qui n’excuse rien non plus)

Bloom dit: à

Que ça. Toute autre forme d’union est inconcevable. Il est des grands-mères de 36 ans…

DHH dit: à

J’ai été transportée par la promenade au phare, que j’ai effectivement lue jusqu’au bout , et sans ennui ,.
Contrairement à ce que prétend Bloom, le talent y est si évident , que je ne pense pas qu’ils soient rares tous ceux, comme moi , que fascine la capacité de V W à nous faire épouser à travers quelques notations qui ont l’air plates les fluctuations des consciences et à nous plonger dans l’épaisseur des ambiances .
Tant pis si les états d’âmes procèdent d’un entre-soi de grands bourgeois post victoriens et si les ambiances sont celles des manoirs au bord de la mer , où s’étirent les journéees au fil d’élégantes et ennuyeuse vacances .
Cette capacité d’un écrivain à faire surgir un monde dans toute son épaisseur et toutes ses facettes avec une telle économie de moyens représente un talent rare, dont pour ma part je n’ai trouvé quelque chose d’approchant que chez Duras et Claude Simon
Et pour ceux qui n’ont pas eu le courage d’aller plus loin que le début de la Promenade ,offrez vous au moins un saut jusqu’à la deuxième partie , dans l’ombre et la poussière qui règnent dans cette maison de vacances fermée depuis longtemps ;vous ne regretterez pas votre rencontre sur quelques pages avec cette démonstration du talent de V W

Sergio dit: à

Yourcenanar dit: 25 mai 2016 à 17 h 30 min
les crabes, serdgio ? yen a pas mal chez toi on dirait

Ha ça c’est normal chuis cancer ; on est des mecs fragiles c’est pour ça qu’on a l’air très méchant…

guillaume dit: à

Bloom
Pas de divorce avec les mariages arrangés.

Bloom dit: à

Pas de vie de couple non plus, beaucoup de suicides, de meurtres (belle-famille, feu de cuisine), un business…

Bloom dit: à

Il en faut pour tous les goûts, et je pense être suis plutôt modéré dans mon absence d’enthousiasme pour la dame de Bloomsbury. Jugez plutôt:

« The only good thing to say about this ‘literary’ drivel is that the person responsible, Virginia Wolf, has been dead for quite some time now. Let us pray to God she stays that way as we, the people, all work together to make sure that no future generations ever have to read this nonsense again. Lets burn every sentence she ever penned to end all the unneccesary suffering that curious readers have to go through when they first pick up ‘Mrs. Dalloway.’ Aside from being dreadfully boring, might I add that it is also terribly written? Thats right, you heard me. The narrative reads like the inner thoughts of a sugar crazed autistic kid with ADD in the middle of a carnival. »
(…) »

Delaporte dit: à

Les livres de Virginia Woolf sont typiques, à mon avis, d’une littérature qu’on pourrait dire hyper-féminine. Elle écrivait du fond de sa féminité, en exclusivité. C’est du moins l’impression que m’avait laissée une lecture de « La Promenade au phare », qui n’était pas sans intérêt, loin de là.

guillaume dit: à

en effet c’est sa fête!!

guillaume dit: à

18h45

en effet c’est sa fête!!

un garçon comme un autre dit: à

si seulement il y a avait eu quelques suicides dans les télécoms et ailleurs, mais non, même pas, affligeant quoi…

bérénice dit: à

sans ennui ,. DHH

énigmatique ponctuation, pourquoi virgule précède-elle le point sans que rien ne soit ajouté justifiant notre attente d’un mot supplémentaire, tout comme votre style irréprochable, toujours, et soudainement contre toute attente fait l’économie d’un pluriel … Ce n’est pas à proprement le remarquer un reproche, je suis bien mal placée, mais un étonnement presqu’une stupeur qui ne veut pourtant pas rejoindre la déception. L’épaisseur des ambiances, de languides journées s’étiolant sur le cours d’un unique été dans une demeure familiale , la lourdeur de l’air, la mélancolie des lumières. Je suivrai votre conseil car d’elle je n’ai lu que les vagues dont j’ai beaucoup aimé les souvenirs d’enfance entremêlés aux ombres, végétaux fleurs ronces tamis des feuillages, son du ressac océanique roulant des grèves et coquillages dont on perçoit presque l’iode en courant sur la plage de ses phrases.J’ai d’ailleurs, la découvrant, pensé à Joyce pour lequel je ne suis pas encore prête mais dont j’avais lu quelques fragments.

la vie dans les bois dit: à

guillaume, t’es blonde, toi, ou quoi. A force de faire le maillon faible, tu vas finir par choper une hernie à ton unique neurone, de lectrice de bretecher. Et cela finit trop par se voir que tu zones, ici.

« Dans les années 1980, Virginia WOOLF devint à la mode en FRANCE. Cette
démarche portait sur l’œuvre, à coup sûr, mais aussi sur la fascination exercée sur
les media par les personnes mystérieuses et hors du commun. »

plus loin, ça se gâte, sérieux, pour cette fragile des nerfs…

http://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/Pouget1999.pdf

DHH dit: à

@Bérénice
la curieuse ponctuation que vous relevez est à imputer à un simple oubli :au- delà de la virgule mon post dans une rédaction initiale se prolongeait par un membre de phrase que j’ai supprimé à la relecture. En plaçant le point final de cette phrase raccourcie ,j’ai omis d’effacer la virgule qui demeure, stupide, simple indice de mon repentir

la vie dans les bois dit: à

Ok, guillaume, tu sauras tout sur V. W. et sa maladie : psychose maniaco-dépressive. Si dieu le veut.

stan smith dit: à

ce n’est pas parce qu’on vit dans les bois qu’il faut raisonner comme une bûche

la vie dans les bois dit: à

Bloom, puisque vous avez lu le bouquin de J. Andras, comment faut-il traduire les sentences, en arabe, page 42, où Farouk, raccompagne Hélène, à la sortie de la maison poulaga ?

bérénice dit: à

la vie, c’est annoncé dans toutes les préfaces, elle a tenté X fois de mettre fin à ses jours en revanche j’ignorais qu’elle fut abusée par ses frères et déconsidérée par son père. Terreau fertile que son histoire familiale si l’on s’en tient à son oeuvre, qui sait si sans ces épreuves elle eût pu écrire, le génie trouve ainsi parfois son ferment dans des passés malheureusement lestés.

bérénice dit: à

21h59 N’affirmiez-vous pas, l’autre jour, que cela resterait sans inconvénient avec l’aide du traducteur présent sur toutes tablettes exceptées bien sûr celles d’argile bien connues de nos prédécesseurs.

D. dit: à

19h 42

C’est magnifique, Bérénice, vous pourriez écrire, si vous le vouliez.

JC..... dit: à

Mad Martinez à la TV : la France à peur !

JC..... dit: à

Mad Martinez à la TV : notre sang se glace, nos réservoirs se vident !

JC..... dit: à

Valls à la TV : la mâchoire enfle, Benito n’est pas loin !

Bloom dit: à

(…) un pays en mutation, privé parfois de mémoire et menacé
de délitement moral (…)

De qui peut-il donc s’agir? Je vous mets sur la voie: ce n’est ni l’Espagne, ni le Portugal.

Bloom dit: à

The Stranger d’Albert Camus

Plus récemment traduit sous le titre de The Outsider.
On pourrait même ajouter The Foreigner…
La polysémie du français est difficilement égalable…

JC..... dit: à

Juppé à la TV : une place à l’asile de vieux, pour tous !

JC..... dit: à

La CGT dans les Centrales Nucléaires : on a le rayonnement qu’on peut !

Bloom dit: à

De l’inconvénient d’être niais

Yourcenanar dit: à

la vieillesse est un naufrage, surtout pour les andouilles comme le JC de PQ

sse ? dit: à

JC….. dit: 26 mai 2016 à 6 h 49 min

La CGT dans les Centrales Nucléaires : on a le rayonnement qu’on peut !

Bon dieu mais c’est bien sûr ! Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt : soumettre en masse le cégétiste aux rayonnements ionisants à haute dose…Voilà qui pourrait le guérir (radicalement) de sa stupidité….Le cégétiste et, bien entendu le militant d’extrême gauche, ingrédient basique de ces groupes qui foutent le boxon à la fin des meetings de Nuit debout et se font une spécialité des agressions de flics. Toujours plus nombreux sont les citoyens de ce pays qui pensent que ces gens-là, qui défient l’ordre public, se moquent des lois et s’ingénient maintenant à paralyser l’activité du pays et à perturber la vie quotidienne de millions de gens en bloquant les dépôts de carburant, sont des traîtres et doivent être châtiés comme tels.

Toujours plus nombreux sont ceux qui disent qu’ils ont suffisamment vu à la télévision les gueules de cette racaille pour ne pas se sentir de la même espèce qu’elle et pour souhaiter contre elle une répression impitoyable : gueules de boeufs avinés côté CGT, gueules de petites merdes arrogantes du côté des loubards d’extrême gauche. Ces gens-là, ils ne les considèrent ni comme leurs concitoyens ni comme leurs compatriotes. Chers CRS, supplient-ils, rentrez-leur dans le lard, et bien à fond. Bravo et merci d’avance.

Mais ils savent que, pour que l’action de la police soit efficace, encore faut-il qu’elle dispose du matériel adéquat et reçoive de ses supérieurs les ordres efficaces. On est loin du compte.

L’impuissance du pouvoir en place à recadrer ces nuisibles ganaches leur paraît en effet sidérante. Ils l’interprètent comme le produit d’un attentisme engendré lui-même par de sordides calculs. Messieurs les manifestants, tirez donc les premiers, qu’on ne nous impute pas le premier mort. Et puis, ces gens ont beau nous foutre des bâtons dans les roues, ils sont de gauche tout de même. Efforçons-nous de ne pas nous aliéner le populo de gogôche, car si ça continue comme ça, aux présidentielles de l’an prochain, le Flanby ne pourra plus compter que sur une seule voix : la sienne.

Les mêmes citoyens, toujours plus nombreux, craignent que ces scrupules nauséabonds et ces lâchetés au jour le jour ne soient en train de générer un climat délétère annonciateur de guerre civile. Mais, à leurs yeux, les premiers fauteurs de guerre civile sont les cégétistes et les salopards d’extrême gauche, qu’il faudra, le jour venu, traiter comme tels, et sans pitié. Ces citoyens exaspérés aimeraient bien se voir confier ce travail de mise au pas des agents de l’anti-France, au sein de milices convenablement entraînées, organisées et équipées pour l’action, en liaison étroite avec la police et l’armée, court-circuitant, par des méthodes appropriées, les dispositions prises par le pouvoir en place, jugées par eux scélérates, et les arrêts d’une justice secrètement acquise, selon eux, à la cause des factieux.

Ils appellent de leurs voeux la mise en oeuvre de techniques de répression non conventionnelles (et non constitutionnelles), à leurs yeux les plus efficaces, et de loin. Ils puisent dans l’histoire, relativement récente, de pays comme le Chili et l’Argentine des précédents utiles et des recettes techniques.

Un de leurs groupes, déjà constitué et sur le point de passer à l’action, envisage, par exemple, l’enlèvement, dans toute la France, d’une centaine d’enfants de militants cégétistes. Il s’agirait de les exécuter successivement, tant que la CGT ne mettrait pas fin au mouvement. La mise à mort se ferait sous la forme de découpages méthodiques à la tronçonneuse, diffusés sur les réseaux sociaux sous la forme de messages vidéo. On y entendrait les appels au secours des futures petites victimes : « Mon petit papa, je t’en supplie, arrêtez la grève, sinon je vais mourir », etc.

Un autre groupe, qui compte des sympathisants parmi les militaires de l’Aéronavale, envisage d’enlever des militants CGT, de les embarquer dans des hélicos, et de les expédier, dûment lestés, au fond de la mer, à l’exemple de ce qui se fit en Argentine à la bonne époque. Les gosses aussi, tant qu’à faire, proposent certains.

C’est que la démocratie et les droits de l’homme, vous savez où ces valeureux et déterminés défenseurs de l’ordre public se les mettent ? Non ? Si vous le leur demandez, ils vous feront sûrement un dessin. Pour eux, un fascisme up to date est l’avenir de la France. D’ailleurs, la démocratie, soutiennent-ils, exemples historiques à l’appui, est facilement soluble dans le fascisme. D’après eux, c’est même sa meilleure chance d’être populaire.

Dans la guerre civile qui s’annonce, ils ont déjà choisi leur camp. La balle est dans le camp de la CGT, mais, de toute façon, ça va chauffer grave pour ses militants. Quant à la position d’un François Hollande, le cul de plus en plus écartelé entre deux chaises, elle leur paraît du plus haut comique. Son avenir tient, pour eux, dans le refrain burlesque d’une chanson de Jacques Dutronc : Crac Boum Hûûû !

Après mûres réflexions, j’ai conclu que je n’étais pas vraiment partisan, du moins en un premier temps, des procédures expéditives qui ont la préférence des groupes dont je parle ici, et dont on aurait tort de penser qu’ils n’existent pas, alors qu’ils sont sur le point de passer aux actes. On a beaucoup parlé du 49/3, alors que notre Constitution prévoit un recours autrement plus efficace : c’est l’appel au peuple qu’est le referendum. Rien n’interdit en effet au pouvoir en place de soumettre à une votation populaire les trois articles de la résolution suivante :

1/ la loi sur le travail, dans sa version « hard » (celle que souhaite le patronat) est adoptée. Elle sera immédiatement mise en oeuvre, si le referendum la ratifie.

2/ La CGT, organisation anti-nationale, est interdite et mise hors-la-loi.

3/ La peine de mort est rétablie. Toute tentative pour rétablir une organisation interdite est passible de la peine de mort.

C’est en tout cas la solution qu’adopterait un gouvernement authentiquement national-social. Fort d’un oui franc et massif, il pourrait expédier au poteau les cégétistes par fournées. Sans oublier les femmes ni les enfants.

Pan pan pan pan. Rrrrrran.

Comme au bon vieux temps.

la vie dans les bois dit: à

Le lien sur un article de R. Pouget, ancien chef de service de neuro-psychiatrie, à l’hôpital la Colombière de Montpellier,intitulé: la maladie de Virginia Woolf , lisible sur le site de l’académie des sciences de Montpellier n’est pas passé.
De ce portrait de V. Woolf, recalé dans son entourage familial, tout aussi bien que celui intellectuel et littéraire, avec K. Mansfield, H. James, on n’apprend pas seulement qu’elle est devenue à la mode en France, dans les années 80.
Certainement une personne hors du commmun, elle a manifesté un détachement affectif pour tout et tous , hors de son cénacle. Cet attachement affectif manifesté en revanche pour ses proches, pouvant aller jusqu’à une sorte de relation trouble et perverse avec son frère, ou ce qui est qualifié de  » gros dos » en 1938, alors qu’elle était plutôt bien introduite dans ce que l’on peut appeler la « jet-set ».
Il ressort de cette analyse documentée, que cet écrivain a manifesté très top des troubles psychiques.
Et ce qui ressort d’écrits compassés, à la lecture des commentaires, et de sa fin désespérée, n’est pas vraiment une tragédie shakespearienne…

bérénice dit: à

6h16 C’est chose étrange que de ne plus user du verbe tombé en désuétude alors qu’à partir d’un signe ou même sans tangible raison il nous vient de vouloir nous éloigner.
« J’apperçois bien qu’amour est de nature estrange, …. Il se veut approcher quand de luy on s’estrange, [Marot, VI, 262] »

la vie dans les bois dit: à

Eh bien, je vais trop vite, comme d’habitude.
Have a nice day.

renato dit: à

« … enseigner est encore ce qui laisse le plus de temps libre. »

Faut voir: la charge de travail et l’attention que l’on prête aux étudiants… un que j’ai bien connu conservatoire de Milan + université de Bologne, etc., et pendant le vacances d’été cours de perfectionnement (accademia Chigiana, Sienne), et pourtant un catalogue époustouflant:

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Franco_Donatoni

bérénice dit: à

LDVB puisque cette caractéristique vous occupe, j’ai lu à la fin de l’exemplaire « des vagues » folio classique 5385 une chronologie retraçant les évènements biographiques jalonnant la vie de V W:
1ére dépression en 1895
2ème dépression en1904
graves troubles nerveux en 1910
3ème dépression en 1913 9 septembre tentative de suicide
nouveaux troubles nerveux en 1915 ( avril mai sous surveillance de quatre infirmières)
et ainsi de suite jusqu’au28 mars 1941 date à laquelle elle meurt des suites d’une baignafe dans l’Ouse.
Effectivement elle fut très entourée et menait une vie sociale voire mondaine assez fournie, elle rencontra le 28 janvier 1939 Sigmund Freud dans sa maison de Hampstead à Londres.

bérénice dit: à

baignade pour noyade.

Bloom dit: à

Le destin de Sylvia Plath est en revanche profondément tragique. Elle repose dans le cimetière de l’église de Heptonstall, dans le Yorkshire, à quelques miles du lieu où grandit son persécuteur, Ted Hughes, grand poète mais piètre être humain. Assia Wevill, pour qui Hughes avait quitté Sylvia Plath, se suicida au gaz avec leur fille Shura, âgée de quatre ans, employant la même technique Sylvia 6 ans auparavant. Nicolas, né de l’union de Sylvia Plath et Ted Hughes, se suicida par pendaison en 2009.
De 1984 jusqu’à sa mort en 1998, Ted Hughes fut Poète Lauréat, sorte de « poète officiel » nommé par la Reine sur proposition du Premier ministre afin d’immortaliser en vers les grands événements nationaux. Voilà ce que l’on appelle une vie réussie.

bérénice dit: à

La liste des suicidés avec ou sans persécution est longue, Gary, Zweig, Mishima …

Bloom dit: à

Il s’agit d’une galaxie, pas d’une planète isolée, voilà toute la différence.

bérénice dit: à

Et ceux qui meurent de chagrin ou de mélancolie, Maria Callas, Glenn Gould… tant d’autres que vous pourrez illustrer, à croire que parmi les êtres brillants existe un même pourcentage d’éléments vulnérables que dans la population moyenne et que leur réussite créative ne les protège en rien des atteintes les plus communes comme le sont la dépression, la bipolarité, la mélancolie.

guillaume dit: à

Bloom dit: 26 mai 2016 à 6 h 16 min
« The Stranger d’Albert Camus

Plus récemment traduit sous le titre de The Outsider.
On pourrait même ajouter The Foreigner…
La polysémie du français est difficilement égalable… »

C’est étrange

guillaume dit: à

Que ne ferait-on sans ‘la vie dans les bois’ et sans ‘jc’?

gloire à lvdb dit: à

lvdb est si pertinente, avec sa perruque, teinte en brun-, pde quoi donner des complexes d’infériorité

Paul Edel dit: à

Virginia Woolf n’est pas réductible à sa vie mondaine. Elle n’était pas du tout détachée des problèmes sociaux de son temps puisqu’elle vint à des congrès du parti Travailliste à Brighton en septembre 1929, et en octobre 1933 à Hastings, et c’est là qu’elle constate que son pacifisme ne sont plus du tout à l’ordre du jour dans le parti , mais le combat parti fasciste anglais dirigé par Mosley .
par ailleurs elle a toujours suivi de prés l’évolution des reformes électorales adoptées par le parlement anglais. En février 1936, elle participe à une réunion du groupe « vigilance », qui regroupe des intellectuels antifascistes.N’oublions pas non plus qu’en octobre 1939, c’est chez elle, à Monk’s House que la section locale du Parti Travailliste se réunit. De plus, elle est une vraie militante du féminisme puisqu’elle ne cesse de prononcer des conférences dans des collèges féminins pour plaider la cause de l’émancipation des femmes ( elle y lit souvent des extraits d’ « une chambre à soi »).

Son intérêt pour la psychanalyse ne fut pas non plus une simple lubie puisqu’elle fit traduire et publia systématiquement à la Hogarth Press non seulement des écrits de Freud , mais des contributions capitales de Sandor Ferenczi, des textes de Karla Abraham présentés par Ernest Jones. Et, de Jones, elle publia aussi des textes, notamment sur la signification des rêves.
Freud s’installe à Hampstead : elle lui rend visite. Elle dit aussi à quel point, auprès de son cercle d’amis, combien la lecture de « Moïse et le monothéisme » l’a marqué.

D. dit: à

Vous parlez bien de Virginie Wolf ?

Jibe dit: à

Comment éviter de bien écrire dans la langue de Molière, se demandait Virginia.

Mais qu’est-ce que bien écrire exactement ?

D. dit: à

Je dirais même plus : qu’est ce que bien écrire exactement?

Grand rappel dit: à

qu’est-ce que bien écrire ? exemple :
Paul Edel trouve qu’Alice Munro écrit mal alors que Florence Noiville (Le Monde), André Clavel (l’express) et Gilles Cohen (Le Figaro), le jury du Nobel… trouvent qu’elle écrit très bien … alors ?

closer dit: à

T’exagèèèèère sse 8h14!!!

Clopine, définitivement un cas à part... dit: à

Bon, en cette journée de durcissement social, je vais vous apporter un peu de douceur – en guise de remerciement pour certains internautes qui me font parfois de si jolies surprises ! Ils se reconnaîtront et parmi eux, la dernière en date n’est autre que DHH : je la remercie ici, très sincèrement !

http://www.clopinetrouillefou.com/blog/mes-textes/les-butins-de-clopin.html

(clip-clap dédié à Jacques Chesnel et aux abeilles butineuses)

sse ? dit: à

closer dit: 26 mai 2016 à 11 h 02 min

T’exagèèèèère sse 8h14!!!

Y a des fois, comme ça, où c’est si bon de se lâcher…

DHH dit: à

@Bérénice
hier a 21 h 49 j’ai posté à votre intention une petite mise au point anodine sur l’incongruité de ponctuation que vous aviez relevée .
la lecture de ce post n’a certes ni importance ni intérêt et pas de problème s’il vous a échappé ; mais ce que je me demande, c’est par quelle aberration de l’algorithme du robot un texte aussi insipide est resté « en attente de modération  » pour n’apparaître qu’aujourd’hui

Widergänger dit: à

Le bien écrire appartient à une problématique de l’âge classique et guère plus à la littérature moderne. On ne peut pas dire par exemple que Céline écrive « bien ». Cela n’aurait guère de sens de le dire ou de le nier. La problématique de la littérature et plus généralement de l’art moderne est tout autre. Non que cette littérature soit dépourvu de style mais elle conçoit le style de manière fort différente, à la manière de Flaubert précisément, c’est-à-dire de la Nature : un livre doit donner l’impression d’être une Nature, un monde cohérent qui obéit à ses propres lois et qui donne le sentiment d’être. Ce n’est pas du tout la conception que se fait l’âge classique du style (17è et 18è siècle). Ce qui a commencé de bouleverser la conception classique du style c’est, comme l’a montré Michel Delon dans un article fameux de la Revue du 17è siècle, la notion du « je ne sais quoi » qui aboutira plus tard à la préface de Cromwell par V. Hugo notamment, au Romantisme et à l’idée révolutionnaire que Flaubert se fait du style. Flaubert, le grand patron.

gui ilaume dit: à

VW a été souvent décrite comme snob (‘sans ses domestiques elles n’aurait eut-être jamais réussi à écrire
whttps://www.amazon.co.uk/Mrs-Woolf-Servants-Alison-Light/dp/0140254102

Widergänger dit: à

Si la littérature anglaise reconnaît à un moment donné son retard sur la littérature française et notamment sur Flaubert, c’est qu’elle éprouve dans son être la fin de l’âge classique avec un peu de retard, malgré les poètes romantiques anglais, et prend peut-être plus vivement conscience qu’un livre doit donner l’impression d’une Nature en raison de la voque du courant de conscience avec Joyce et V. Woolf précisément. La conscience doit appartenir à l’être sous peine de n’être rien ; on ne peut plus se contenter de la traiter avec l’ancienne conception du style qui se rapproche plus de l’ornement que de l’être/Nature.

Widergänger dit: à

C’est très certainement Eric Auerbach qui a mis le plus intelligemment au point une réflexion stylistique de premier plan (dans son ouvrage Mimesis, où tout un chapitre est consacré à l’étude d’un extrait de la Promenade au phare de V. Woolf) sur l’aspect révolutionnaire de la représentation du monde chez Flaubert qui rend compte de la mobilité du monde à son époque par les changements de point de vue, dont V. Woolf est l’héritière directe mais en approfondissant cette mobilité des points de vue à l’intérieur même de la conscience de ses personnages. Et elle sait le faire avec une maîtrise incomparable et une poésie sans pareille, le tout dans un climat d’une grande et magnifique mélancolie, qui est son font tragique dont elle mourra.

Widergänger dit: à

Si l’on veut synthétiser l’apport flaubertien à Virginia, on peut dire :

1°) la conception du style qui en fait l’outil majeur pour créer une Nature comme D.ieu crée Adam, de rien (cf la fameuse idée de Flaubert d’écrire sur rien qui relève de cette problématique adamique)

2°) La mobilité d’un monde glissant où des points de vue s’affrontent sans certitude de vérité, et, pour Virginia, à l’intérieur même de la conscience humaine. D’où la problématique de l’identité incertaine, des effets de sfumato si beaux et si poétiques, etc.

Bloom dit: à

Ah, l’anti-fascisme anglais, les grosses bagarres dans l’East End (la bataille de Cable Street en 36), la mobilisation dans les Brigades internationales des poètes & écrivains dans la guerre civile espagnole, Stephen Spender, Laurie Lee, George Cornford, & Orwell, entre autres.

Et puis cet étrange « ovni » artistico-politico-culturel auquel j’ai consacré naguère un mémoire, l’AIA (Artist International Association) fondée en 1933 à Londres et composée de personnes largement inconnues en France, comme la designer Pearl Binder, l’architecte Misha Black, le peintre & lithographe James Fitton, le peintre néeo-zélandais James Boswell (dont l’armée refusa les services car il était coco) & Edward Ardizzone, illustrateur pour enfants qui travailla au War Office pendant toute la durée de la Seconde guerre mondiale.
L’AIA est à l’origine d’une mobilisation artistique sans précédent contre le fascisme, le nazisme et en faveur des Républicains pendant la Guerre d’Espagne. Des espèces de « fenêtres Rosta » à la britannique…

Le moins qu’on puisse dire est que les membres du Bloosmbury Group ne se sont pas mobilisés contre le fascisme comme l’ont fait bien d’autres intellectuels, écrivains & artistes. Une (bonne) chose est de prôner un féminisme de combat comme le fait VW en 1938, une autre est de s’opposer par tous les moyens aux pires crapules que l’humanité avait produite jusqu’alors…
Leur guerre fut la Première, pas la Seconde.

Widergänger dit: à

Sans doute, Bloom. Mais l’engagement de Virginia est autrement plus profond dans ses romans. Parce qu’elle exprime la faille profonde de la conscience de son temps. Et ça c’est plus important que tous les combats politiques quels qu’ils soient. C’est même irremplaçable.

Widergänger dit: à

Autrement dit, la conscience déchirée de l’Occident dont Virginia porte le malheur comme le Christ sa Croix. Cela fait de Virginia un immense auteur.

Widergänger dit: à

Au fond, depuis le grand, l’immense Flaubert, notre grand maître, la littérature n’a fait qu’approfondir par ses techniques narratives comme par son style et ses thèmes de prédilection, les abîmes de la conscience déchirée, du roman social au roman d’espionnage.

berguenzinc dit: à

« Le vent était mou; les étoiles brillaient ».

Depuis des lustres, je suis hanté par cette phrase qui paraît si simple, si dénuée de tout ce qui la matière même de la littérature. Elle se situe au moment , qui est une merveille pure, de la rencontre de Chaerles et d’Emma.
Et pourtant, toute la littérature du monde est précisément dans cette phrase. il est là, l’absolu génie de Flaubert. Dans cette immensité du simple. Dans cette sublime inaccessibilité d’un ciel étoilé, ou de l’ivresse douce et retenue par le vent doux de la nuit, d’une nuit d’été. lequel d’entre nous ne s’est-il pas promené par un doux soir d’été, et n’a-il pas senti la caresse de ce vent doux.
en fait, par ces petites phrases si longtemps travaillées, on le sait bien , Flaubert a peint l’immortalité du petit bonheur de tout homme ,ce que nul ne put lui retirer, le vent ,les étoiles etc. Ce petit bonheur est la grandeur de l’existence, la chorégraphie des jours qui se succèdent tout simplement. D’ailleurs, plus jeune, quand il écrivait son Journal de Voyage en Égypte, au lieu de se pâmer stupidement devant les « merveilles archéologiques », il pensait à Croisset, aux petites primevères de ce printemps simple , justement, près de la seine gris-bleu, celle dans laquelle se reflètent les ciels de Boudin .

Et puis, cette phrase a un une mystérieuse puissance, par sa scansion, par son rythme. il a sans doute réussi à nous donner LA phrase de la parole humaine. Chapeau l’artiste. Alors sois laid, beau, gros , maigre…on s’en fout.

Bloom dit: à

Avec un engagement limité à celui de Virginia, ni vous, ni moi, ni des millions d’autres seraient de ce monde, cher ML.

Bloom dit: à

Et ne pourraient apprécier (ou non) l’engagement limité de VW. CQFD.

berguenzinc dit: à

Il n’y a guère que Fontane qui l’égalât, dans cette recherche du simple sublimé par le fil des jours, comme dans « Effi Briest » qui rappelle tellement Emma.

Bloom dit: à

Vous radotez, Mac, mais c’est plutôt touchant. La constance de votre attachement flaubertien doit ravir le maitre de Croisset là où il se trouve (dans les bibliothèques, etc).
Toute cette oeuvre subsumée en une phrase… pourquoi donc s’être fait chier au gueuloir etc…je vous le demande…

Jibé dit: à

Alors on en est où de ce bref et illusoire « moment français » de la littérature anglaise ?
Il semble que l’influence de Flaubert soit du domaine du durable !

Bloom dit: à

Baroz, j’ai diné il a peu avec un auteur anglais contemporain dont le roman sur la Grande Guerre est devenu une série à succès; bien que parfaitement francophile (il a un pied à terre à Paris) & francophone (il a l’accent parigot), il trouve que ce qui se fait chez nous en littérature depuis la fin des années 60 est de la daube, le tout dit avec une politesse qui accroit encore l’injure. I begged to differ, mais j’aimerais penser que Julian Barnes ou Jonathan Coe, francophiles parmi les francophiles, pensent différemment. Rien n’est moins sûr. Flaubert, c’était il y a 2 siècles en arrière…

Bloom dit: à

Vous radotez, Mac, mais c’est plutôt touchant. La constance de votre attachement flaubertien doit ravir le maitre de Croisset là où il se trouve (dans les bibliothèques, etc).
Toute cette oeuvre subsumée en une phrase… pourquoi donc s’être fait iech au gueulouare, etc…je vous le demande…

DHH dit: à

berguenzinc dit: 26 mai 2016 à 12 h 47 min
« Il n’y a guère que Fontane qui l’égalât, dans cette recherche du simple sublimé par le fil des jours, comme dans « Effi Briest » qui rappelle tellement Emma ».

Soit.Peut-etre qu’ Effi Briest rappelle Emma ,mais pas plus que toutes ces heroïnes de roman qui cherchent à travers une aventure un peu fantasmée à echapper aux « platitudes du mariage », celles de La route de Madison ou d’Une Journée particulière ou tant d’autres
Le destin, en réalité assez stéréotypé, d’Effi Briest n’est pas le vrai le sujet du roman .
Le sujet, ce sont les ravages que produit dans une famille paisible et heureuse un code de l’honneur prussien imbécile, dont son mari est prisonnier ,auquel il souffre de devoir se conformer ,mais dont son conformisme enraciné lui interdit de s’affranchir

sse ? dit: à

Ô, mânes de la nuance et la complexité, que n’avez-vous fondu sur l’intellectuel numéro uno qui a porté ce jugement historique planétairement lumineux :
 » Le djihadisme, l’islamisme radical, (etc)

Pauvre B-H L. Décidément, il n’aura pas inventé la poudre. Pour comprendre ce qui sépare radicalement l’idéologie nazie de celle de l’islamisme(qui est tout de même, rappelons-le, un avatar de l’idéologie judéo-chrétienne) lire, de Johann Chapoutot, « La loi du sang / Penser et agir en nazi ». L’antisémitisme (à base raciale) des nazis n’a rien à voir avec celui des islamistes. Si alliance il put y avoir entre les deux, il fut de pure opportunité circonstancielle.

Phil dit: à

le code l’honneur prussien n’est pas si « imbécile » que vous le supposez, dhh. Il a permis à des générations de façonner une terre réputée inculte. relisez Eduard von Keyserling.

sse ? dit: à

Phil dit: 26 mai 2016 à 15 h 03 min

le code l’honneur prussien n’est pas si « imbécile » que vous le supposez, dhh. Il a permis à des générations de façonner une terre réputée inculte. relisez Eduard von Keyserling.

Exact. Le code de l’honneur nazi, élément fondamental de l’idéologie nazie, se pose d’ailleurs en héritier du code de l’honneur prussien. Il y a d’ailleurs, selon moi, beaucoup plus à prendre qu’à laisser dans cette idéologie, malheureusement discréditée par de regrettables erreurs stratégiques et par les efforts des idéologues du camp victorieux (c’est de bonne guerre). On voit à quel point un tel ciment éthique fait aujourd’hui défaut à une Europe en mal de repères. Encore une chose que B-H L. n’aura pas vue.

Sergio dit: à

Phil dit: 26 mai 2016 à 15 h 03 min
Il a permis à des générations de façonner une terre réputée inculte

Quand oncle Wolf (chancelier) était reçu par Hindenbourg (président, donc) mais sur sa terre propre, le problème c’est qu’il était végétarien ; alors on lui faisait venir des tonnes d’un fromage local et paraît-il excellent…

C’était toujours du boeuf, et là-bas il y aurait des steaks et des entrecôtes quasi texans !

Il était vraiment boeu-boeu, oncle Wolf…

JC..... dit: à

Résumons :
je ne comprend pas que cette démente, Virginia Woolf, une malade mentale …, ait eu les honneurs d’un quarteron de littéraire assoiffés de singularité !

JC..... dit: à

Résumons :
BLOQUER, C’EST DEBLOQUER …

Bloom dit: à

Il y a d’ailleurs, selon moi, beaucoup plus à prendre qu’à laisser dans cette idéologie,

Marrant, on ne s’en serait pas douté…
C’est vrai qu’à côté de BHL, John Brown & ses avatar(e)s, 1er à l’agrèg de philo nazi, option zyklon, grand spécialiste de Lévinas en fumée, fait figure de penseur majeur, célébré dans tous les cercles où le cheveu est ras et la mine grise à la Kniebolo.
Prenez, mais prenez donc, mais laissez-en un peu à vos potes de Daech. Schmutziges arschloch.

DHH dit: à

berguenzinc dit: 26 mai 2016 à 12 h 47 min
« Il n’y a guère que Fontane qui l’EGALAT »,
vous nous épatez bien nous autres ploucs avec l’hyperraffinement grammatical de cet imparfait du subjonctif à valeur d’éventuel.
« qui l’égalerait » serait-il trop trivial pour vous?

Miss Tigris dit: à

JC dit à 16:00 : « je ne comprends pas »… normal pour une andouille !

JC..... dit: à

En ce moment, la démocratie est à bout de souffle !

Tout ce qu’elle sait dire cette salope laxiste dans un râle maléfique, c’est :
« Vous préférez Staline/ Martinez et la chienlit communiste dans les rues, ou Hitler/Le Pen dans la variante les Sarrazins à la place des Youpins au four et au moulin ? »

Alors que nous sommes tous frères !

berguenzinc dit: à

DHH dit: 26 mai 2016 à 16 h 15 min

Pauvre cloche !!! Je ne cherche pas à t’épater, n’ayant pas de raison de le faire, ni à épater qui que ce soit !
J’écris comme je peux.

JC..... dit: à

Je ne vous raconte pas le merbier à l’aéroport de Nice ce matin …

Une honte !

On a pas le droit de faire souffrir les bourgeois de la sorte ….

bérénice dit: à

l’hyperraffinement grammatical, à ce propos où en sommes nous avec les raffineries, l’usage du subjonctif s’imposera d’ici peu pour nos réservoirs!

Widergänger dit: à

Bloom, les écrivains n’ont pas pour vocation de s’engager dans l’arène politique. Leur rôle dans la société — et il est majeur — c’est de capter ce qui ne se trouvera jamais dans les livres d’histoire, la conscience de leur époque, l’esprit de leur époque. Et ça Virginia l’a fait mieux que quiconque. Mrs Daloway par exemple, c’est toutes les répercutions de la Grande Guerre dans les consciences et dans les drames de l’intimité. C’est ça qui fait la valeur de la littérature et sa grandeur irremplaçable. C’est aussi comme le souligne si bien Berguenzinc de savoir capter ce qu’il faut bien appeler l’indicible, l’indicible d’une impression passagère, l’indicible des jours qui passent et qui au bout du compte forment un destin. C’est précisément ce qui m’a fasciné la toute première fois que j’ai lu Un cœur simple, où chaque mot est à sa place rêvé, sans graisse, où chaque virgule a un sens, texte exemplaire à ce sujet, un concentré de son art. Flaubert nous montre la voie/voix à qui veut écrire.

On trouve quelque chose de semblable, toute chose égale par ailleurs, dans le dernier récit de Darieussecq sur une peintre de Worpswede et qui était une amie de Rilke, dont on peut les toiles au musée d’art moderne actuellement. Elle écrit avec une précision rare et efficace comme Flaubert.

bérénice dit: à

grand spécialiste de Lévinas en fumée

Encore une nouvelle drogue en vente dans les backrooms!

Félix dit: à

« Il n’y a guère que Fontane qui l’EGALAT »
Ce qui est gênant dans cette phrase c’est surtout que la principale soit au présent !

– il n’y avait guère que Fontane qui l’égalât ou
– il n’y a guère que Fontane qui l’égale,
– il n’y aurait guère que Fontane qui l’égalât,
– il n’y avait que Fontane pour l’égaler.

Widergänger dit: à

DHH dit: 26 mai 2016 à 14 h 42 min
Berguenzinc ne dit pas le contraire de vous. Il vous dit autre chose. On peut faire confiance à Berguenzinc pour savoir de quoi il parle quand il parle d’Effi Briest ! Il le lit dans le texte, et il a tout à fait raison sur les mille et une notations dans les description comme dans les atmosphères, qui rappelle si bien Emma Bovary. Mais il est certain qu’un autre thème du roman, et c’est ce qui fait sa différence notable d’avec le roman de Flaubert, c’est en effet la rigidité du code des mœurs prussiennes et d’une certaine classe sociale qu’on retrouve dans l’administration prussienne, qui est mortifère, et que la République de Weimar n’a pas réussi à éradiquer, qu’on retrouve intacte sous le nazisme et qui explique pour partie les crimes de bureau et leur indifférente froideur.

Widergänger dit: à

Il y a eu une grande exposition sur la Prusse à Berlin au début des années 1980. Le code d’honneur prussien est surtout mortifère et désuet dans Effi Briest.

la marche en business class dit: à

« On a pas le droit de faire souffrir les bourgeois de la sorte …. »

Bon ben en même temps le CAC 40 c’est la grande forme…

Phil dit: à

Widergänger, Berlin dans les années 80 apparaissait aussi mortifère et désuet. Le vieux Fritz est-il soluble dans le nazisme ? le sujet est délicat et jamais traité de manière convaincante.
Certains ont fait du Törless de Musil un visionnaire alors que les marches austro-hongroises des années 1890 se moquaient bien du prussianisme. Le goût du nazisme est souvent devenu une affaire d’éditeur, après les événements.

Widergänger dit: à

L’idée d’hyperraffinement grammatical est une grosse sottise. Il n’y a pas d’hyperraffinement grammatical ; il y a simplement une hypersensibilité qui cherche à trouver les moyens de son expression et qui utilise la langue comme un peintre ses formes et ses couleurs.

Par exemple, dans le dernier roman « romain », de Paul Edel, il y a une utilisation très remarquable des temps composés de l’indicatif qui créent tout un monde d’émotions. Ce n’est pas du raffinement grammatical, c’est simplement de la sensibilité. Chez Flaubert, chez Zola, on trouverait également des emplois du plus-que-parfait de ce genre. Et chez Chateaubriand, les effets de ralenti méditatif ou ironique dus à l’imparfait à la place d’un passé simple attendu. Ou chez Stendhal, comme je l’avais montré pour transformer en spectacle un petit fait vrai et exemplaire à la manière pathétique du XVIIIè siècle. Tout cela c’est de la sensibilité. Un écrivain c’est d’abord un être sensible qui vibre avec sa langue (Sprache, nicht Zunge)

un garçon comme un autre dit: à

psychose maniaco-dépressive, et hop ça la fait avancer la vie… bon, pas autant que ce dont on taira le nom…

Widergänger dit: à

Non, justement pas, Phil. Cette exposition à Berlin avait pour but de réhabilité un certain esprit Prussien pour en montrer l’intérêt et aussi la valeur. D’ailleurs la clique d’Hitler ne s’y est pas trompée. Elle a tout fait pour phagocyter l’esprit prussien qui ne lui était guère favorable au départ, et parfois aussi même à la fin.

Delaporte dit: à

Il me semble qu’un personnage comme Ernst Jünger incarnait l’idéal de l’honneur prussien, avec un bon côté, mais aussi un plus mauvais, une sorte d’ambiguïté négative vis-à-vis du nazisme. Les représentants de la révolution conservatrice ont manipulé des idées dangereuses, qui ont influencé le nazisme, vulgairement mais redoutablement.

Paul Edel dit: à

Ce qui m épate le plus dans le travail acharné sur la Forme chez notre Virginia, c’est qu’elle invente une forme ouverte,décloisonée, qui permet à une conscience élargie » de sortir du carcan du roman victorien. ses images flottantes à la limite de la conscience éveillée,(Proust là n’est jamais loin), son écoute de sollicitations mystérieuses de son flux de conscience , ses images d’enfance,en écho, si tyranniques(ce qu’elle admirait dans les cauchemars de « david Copperfield » ) , son exploitation si personnelle et si savantes des symboles mythologiques, d’éléments hétérogènes( la littérature chevaleresque ou les réminsnicences shakespeariennes) tout ça produit une œuvre étrincelante de singularité,qui a déconcerté et qui cont_nuera à en déconcerter certains..
Le surgissement perpétuel et la métamorphose de nos émotions,, ce « délié » si particulier de son écriture.. voilà son apport . elle a une oreille remarquable pour restituer des voix de personnages qui ont compté dans son existence…elle a des capteurs ultra sensibles de son état mental et organise tout ça avec une délicatesse de touche, jeu des fantasmes très équilibré. Roman pour elle outil d’investigation du psychisme.. connaissance et éclairage intime de la psyché dans les différents âges de la vie… Ses textes nous détachent de toute fixité, de toute permanence, qu’on suppose dans la psychologie classique. elle travaille sa prose sur un mode à la fois fluide, intuitif, dynamique, aussi neuf que le travail d’un Debussy.et come lui, le motif des vagues et de la mer envahit explicitement ses ultimes romans., appréhensions, associations d idées, dérivations du souvenir, vrai ou imaginaire, elle côtoie les limites du gouffre et de la névrose.. Elle se jette dans ce flot de sensations, perceptions, impressions, impétueusement jusqu’à son avancée finale dans les remous d’une vraie rivière, dans un curieux prolongement dans la vie réelle de son acte créateur, puisque ses textes ont tous à voir avec la finitude, l’obscurité et les remous de conscience…. elle exploite tout un gisement de la conscience qui n’était pas exploré avant elle. Elle met le lecteur en contact avec ce qu’il y a d’étranger en nous , failles, angoisses soudaines, ce qui part à rebours, et prouve qu’une personnalité est insaisissable à soi même.

En passant dit: à

Wiederganger 17h 06

L’encensoir passe.

Phil dit: à

oui Widergänger, l’irrévérence de Frédéric II pour les penseurs de son pays plaisait aux nazis, comme l’illustre la statue de Berlin où Schiller figure sous la queue de son cheval. Le reste est dévoiement.

En revenant dit: à

J’aime bien le commentaire de Paul Edel à 17 h 21 sur Alice Munro

christiane dit: à

@berguenzinc dit: 26 mai 2016 à 12 h 44 min
Intact ! magnifique !
j’ai toujours pensé que ce vent était « mou » parce qu’il donnait la présence d’Emma, toute prête à s’abandonner. Le vent c’est le corps Emma. Le ciel étoilé : ses sentiments.
Ce commentaire magnifique permet de vous retrouver évoquant dans ce roman de Flaubert cette phrase mystérieuse comme une clé qui ouvrirait à ce roman, à son oeuvre.
La correspondance, aussi quand vous évoquiez les lettres adressées à Melle Chantepie ou à George Sand.
Je regarde le portrait de Flaubert choisi par Passou. Il me rappelle un certain regard… une expression d’étonnement fatigué.
Tout en haut de ce voile de commentaires, immense bonheur de lire Paul Edel évoquant Virginia Woolf en ses livres. J’y ajouterai la correspondance avec une certaine Vita Sackville-West…

Sergio dit: à

Widergänger dit: 26 mai 2016 à 17 h 09 min
l’esprit prussien qui ne lui était guère favorable au départ, et parfois aussi même à la fin.

Je voudrais pas dire de bêtises, mais il me semble que le complot de Stauffenberg s’est étalé sur quelque chose comme six ans, c’est-à-dire qu’avant même la guerre il avait au moins commencé à ébaucher une organisation, débaucher c’est le cas de le dire quelques généraux pour tenir les postes les plus importants « ensuite », embaucher (là c’est pour la rime) un certain nombre de parties prenantes donc souvent des camarades et enfin commencer à repérer des moyens matériels. Faut quand même du souffle !

Bloom dit: à

ML, c’est un truisme mais un écrivain est avant tout un être humain immergé dans une société à un moment m/t de l’Histoire. Rien que pour être publié, il lui faut être acteur social & jouer le jeu économique, peut-être le savez-vous.
La vision crypto-romantique de l’écrivain n’existant que dans/par/pour son art est douillette & satisfaisante; elle peut avoir une forme de pertinence quand on est rentier, ce qui est le cas d’une petite minorité.
La littérature, quand on a passé les concours et fait le petit malin devant des auditoires ébaubis qui en savent toujours moins que soi, n’a qu’un seul intérêt : ce qu’elle nous apprend de la vie, pour la vie.

Bloom dit: à

Bloom, les écrivains n’ont pas pour vocation de s’engager dans l’arène politique.

Je déteste cette expression « avoir pour vocation de », remise au goût du jour par NS. La « vocation » sent trop le bénitier à mon goût. Il n’ont pas vocation à rester en France…ça vous rappelle rien.

closer dit: à

Haut niveau des contributions de WG et bitenzinc, avec mention spéciale du jury pour Popaul…

Dommage que Bloom gâche le paysage, lui qui croit que la qualité littéraire d’un écrivain est proportionnelle à l’intensité de son engagement anti-fasciste.

Tape pas sur DHH, berguenzinc, cette femme intelligente et bienveillante n’a sûrement pas voulu t’offenser.

En revenant dit: à

« Son sexe était, ses désirs brillaient » (San Antonio)

guillaume dit: à

« lui qui croit que  »

pauvre petite ribouldingue

Bloom dit: à

Dommage que Bloom gâche le paysage, lui qui croit que la qualité littéraire d’un écrivain est proportionnelle à l’intensité de son engagement anti-fasciste.

J’espère bien que je te la gâche ta vie, mon voyeur, et grave…pour ce qu’elle vaut, il faudrait presque me payer.
Enfin, c’est toi qui dédicace à côté du Nobel, alors, t’es bien introduit là où c’est important, Dunaze

D. dit: à

je ne sais pas si vous pouvez affirmer cela aussi pérempotirement, Christinaz.

Pour vore informaiton, je mlange des lasanes ce soit.

Widergänger dit: à

Delaporte dit: 26 mai 2016 à 17 h 19 min
Oui, je suis assez d’accord avec vous. Ernst Jünger est l’écrivain et l’homme ambigu par excellence. Et parfois franchement odieux.

Il ne faut jamais perdre de vue, à mon avis, que le nazisme vient d’une clique de l’Ouest de l’Allemagne, tandis que la noblesse prussienne c’est l’Est de l’Allemagne. Ce sont deux mondes qui, au départ, n’étaient pas vraiment fait pour s’entendre. Mais Hitler a su manœuvrer pour prendre l’ascendant sur la noblesse prussienne, dont parle Theodor Fontane dans ses romans. Cette noblesse prussienne était elle-même ambiguë.

Widergänger dit: à

Bloom, non il ne s’agit pas de défendre une vision crypto-romantique de l’écrivain. Je dis simplement, comme le disait d’ailleurs Beckett quand on lui parlait de l’engagement de l’écrivain, de répondre que le seul engagement qu’il reconnaissait comme ayant du sens à ses yeux, c’était le style, la littérature elle-même, les choix d’un écrivain, sa vision du monde, ce qu’il arrive ou pas à capter de l’esprit du temps. Face à cet engagement-là, l’engagement politique ne peut être que très superficiel.

Surtout que l’engagement politique ne prouve strictement rien. Günter Grass qui était très engagé auprès du SPD et qui s’est révélé sur le tard comme membre de la Waffen SS dans sa jeunesse, et sur le tard comme un virulent et fanatique antisioniste…! Mais pourtant force est de constater et de reconnaître que dans Le Tambour, il est sacrément engagé par son style picaresque, par ses allusions à la poésie de Paul Celan, etc. Là, on est très très loin de quelque romantisme que ce soit.

Widergänger dit: à

Bloom, non il ne s’agit pas de défendre une vision crypto-romantique de l’écrivain. Je dis simplement, comme le disait d’ailleurs Beckett quand on lui parlait de l’engagement de l’écrivain, de répondre que le seul engagement qu’il reconnaissait comme ayant du sens à ses yeux, c’était le style, la littérature elle-même, les choix d’un écrivain, sa vision du monde, ce qu’il arrive ou pas à capter de l’esprit du temps. Face à cet engagement-là, l’engagement politique ne peut être que très superficiel.

Surtout que l’engagement politique ne prouve strictement rien. Günter Grass qui était très engagé auprès du SPD et qui s’est révélé sur le tard comme membre de la Waffen SS dans sa jeunesse, et sur le tard comme un virulent et fanatique antisixniste…! Mais pourtant force est de constater et de reconnaître que dans Le Tambour, il est sacrément engagé par son style picaresque, par ses allusions à la poésie de Paul Celan, etc. Là, on est très très loin de quelque romantisme que ce soit.

Widergänger dit: à

christiane dit: 26 mai 2016 à 17 h 54 min
@berguenzinc dit: 26 mai 2016 à 12 h 44 min
Intact ! magnifique !
j’ai toujours pensé que ce vent était « mou » parce qu’il donnait la présence d’Emma, toute prête à s’abandonner. Le vent c’est le corps Emma.
______________
Ça me semble être en effet une remarque fort judicieuse ! Au fond, ici, Flaubert reprend mais sur le mode de la parodie ou avec une certaine ironie l’esthétique romantique qui transpose dans le paysage les émotions des personnages. C’est très manifeste par exemple dans le roman fantastique de Mary Shelly, Frankenstein, avec des paysages grandioses et délirants comme le cerveau de sa créature du diable.

Mais ici, Flaubert utilise cet adjectif « mou » à contre-emploi en quelque sorte de l’habituelle exubérance passionnelle des Romantiques pour traduire, mi-amusé, mi-sérieux, que le corps d’Emma est à la fois disposé à l’amour, en état de ravissement, mais en même temps que ce ravissement ne la mènera pas bien loin, et que le ravissement lui-même est déjà largement compromis par sa mollesse. L’emploi de cet adjectif est en fait très ambigu, à double entente, comme tout souvent chez Flaubert.

Phil dit: à

Grass antisixniste ? Diable que reproche t – il à Michel-Ange.. Très juste, Widergg, nos amis allemands virés nazis étaient plutôt rhénans, tandis que les amis prussiens coquinaient avec les teutoniques sur les ruines de la Pologne.

Jibé dit: à

Bloom, je fais actuellement mon délice en lisant, à petites gorgées, la biographie de Jean Genet par Edmund White. Ici, il ne s’agit plus d’influence du poète français sur le romancier américain, mais plutôt de vampirisation. Après ce travail de titan, le biographe ne s’en est plus remis : sucé à blanc !

la vie dans les bois dit: à

« Elle met le lecteur en contact avec ce qu’il y a d’étranger en nous , failles, angoisses soudaines, ce qui part à rebours, et prouve qu’une personnalité est insaisissable à soi même. »

et tout ça sans payer la pause divan, didon.
Il n’y a pas que dans le vent qu’il y a du mou.

Chaloux dit: à

Clopine, qu’est-ce qu’elle avait de spécial cette musique?

D. dit: à

Cette noblesse prussienne était elle-même ambiguë.

Bon ben qu’est-ce qu’est bien au final ? Et pas ambigü ? Flûte à la fin.

la vie dans les bois dit: à

En français, ce doit s’appeler: impuissance, ou bande-mou.
Cela rime avec Chaloux.

berguenzinc dit: à

Mince, je ne savais pas que Grass était le leader de la CGT !

la vie dans les bois dit: à

Il me semblait avoi lu qu’à l’âge de 19 ans Grass s’était engagé. Certes mal, avec presque 80 ans de recul, mais le cheminement intellectuel de son engagement avait été ici même démonté. Les archivistes du blog retrouveront sans doute ce billet.

la vie dans les bois dit: à

vague souvenir, le billet en question devait traiter du groupe 47, je pense.

Al Ceste dit: à

Un chanteur avait épilogué ainsi sur la complainte amoureuse d’Alphonse Allais :

Dès que je vous vis vous me plûtes
Et m’épatâtes

(M’est avis qu’il pensait à un épluche-patates)

DHH dit: à

Certes ce que commande le code de l’honneur prussien en cas d’adultère d’une épouse peut effectivement nous paraître comme à Fontane lamentable ; mais cela ne signifie pas pour autant que l’ensemble du système de morale chevaleresque dans lequel il s’insère soit totalement méprisable.
Ainsi, cette morale a inspiré très tôt chez des officiers issus de la noblesse prussienne le regret de leur adhésion trop hâtive au nazisme , dont ils ont vite perçu qu’il trahissait les valeurs qu’ils croyaient servir en ralliant ce parti .
C’est du moins ce qu’indique un ouvrage très documenté que j’ai lu il y a quelques annéees sur la resistance allemande au nazisme au sein de l’armée (de Joachim Fest mais je n’en suis pas sure )
L’auteur montre d’abord que Munich a été une déception pour ce noyau d’officiers devenus réticents à l’encontre de l’hitlérisme ;ils esperaient en effet une rupture des négociations et guerre immédiate qui, intervenant alors entre les alliées et une Allemagne insuffisamment préparée, entraînerait avec l’inéluctable défaite le chute du régime ;le livre fait état de plusieurs tentatives inabouties jusqu’à celle de Stauffenberg qui au moment où elle est intervenue ne pouvait qu’être un baroud d’honneur et ne pouvait plus sauver l’Allemagne
L’auteur montre incidemment que le succès de la campagne de France en 1940 a mis un coup d’arrêt momentané aux velléités de rébellion de ces militaires habités par le sens de l’honneur qui ,devant l’eclat de cette victoire, ont retrouvé pour un temps le respect admiratif et la soumission consentie à l’égard du chef qui les avait conduits jusqu’à ce moment historique .

DHH dit: à

@Felix 16 h 44
vous avez tort
la phrase de Bergenzinc est correcte .Le problème ici n’est pas la concordance des temps avec la principale. le temps employé correspond à un usage particulier , un peu trop élégant et même désuet, de l’imparfait du subjonctif pour indiquer une éventualité
Dans cette phrase correcte mais un peu trop apprêtée » Bergenzinc se met à écrire comme Racine :on craint qu’il n’ESSUYAT les larmes de sa mère (Andromaque)

sse ? dit: à

Widergänger dit: 26 mai 2016 à 20 h 09 min
Beckett quand on lui parlait de l’engagement de l’écrivain, de répondre que le seul engagement qu’il reconnaissait comme ayant du sens à ses yeux, c’était le style, la littérature elle-même, les choix d’un écrivain, sa vision du monde, ce qu’il arrive ou pas à capter de l’esprit du temps.

J’aimerais bien que Widergänger nous cite précisément Beckett, car, si son résumé est fidèle, ça fait beaucoup de choses, et pas très précises en plus : style + littérature « elle-même » (qu’est-ce que c’est au juste que la littérature « elle-même »?) + choix (au pluriel ! de quel ordre, ces choix ) + sa vision du monde (c’est vaste !) + ce qu’il capte de l’air du temps !!! Beau et vaste programme, mais c’est tout et n’importe quoi. D’où je conclus que l’écrivain parle comme ça lui chante de ce qui l’intéresse, ce qui ne nous avance guère mais est plutôt réconfortant : la littérature, c’est la liberté d’écrire comme on veut sur ce qu’on veut.

Chaloux dit: à

la vie dans les bois dit: 26 mai 2016 à 21 h 05 min
En français, ce doit s’appeler: impuissance, ou bande-mou.
Cela rime avec Chaloux.

Le problème, c’est ta tronche.

Chaloux dit: à

Le « vent mou » de Flaubert, n’est-il pas plutôt le présage de ce que sera cette union? Molle, donc propice aux catastrophes. Un « vent fort » aurait ouvert d’autres horizons.
A ma dernière lecture de Madame Bovary, il y a quelques années, j’ai cru entendre ricaner Gustave du début à la fin.

christiane dit: à

@Widergänger dit: 26 mai 2016 à 20 h 22 min
Merci.
J’aime beaucoup ces décalages dans les romans de Flaubert.Il me semble qu’Emma n’était jamais dans les mêmes partages de pensée que ces hommes. Marie-Jeanne Durry dans son essai  » Flaubert et ses projets inédits écrit cela : « Jamais deux êtres n’aiment en même temps (d’après les notes de Flaubert). Il me semble que la nature, seule, par cette magie de l’écriture, exprime les états d’âme de cette solitaire. Mais pour qui ?
Emma est enfermée dans son rêve presque métaphysique. Elle est si silencieuse, si vulnérable, presque sans désir. Ses livres, ses rêves et le hasard de cette rencontre qui ressemble aux héros de ses lectures… Ce n’est pas une héroïne flamboyante.
Elle est la tristesse et la défaite de Flaubert. Elle la rejoint peu à peu. Il est devenu « elle » en écrivant.
Paul Edel avait évoqué la couronne de mariée jetée dans le feu et se tordant en se consumant. C’était un beau billet, il y a longtemps. J’aimerais le relire…
Il y a tout cela sur ce beau visage (en haut). (De qui est ce portrait ?) La perte des illusions…
Je pense à cette lettre émouvante qu’il écrivit après la mort de G.Sand, tellement désolé qu’elle n’ait pu lire « Un cœur simple »…
(PS : l’autre jour, Closer avait raison. Vos textes et « ses » photos se sont mêlés dans mon souvenir ; vos mots, longtemps après, me sont restés comme des images. Ce ne sont pas eux qui m’avaient laissée démunie mais la rencontre avec la mort toujours révoltante, toujours insupportable et scandaleuse quand elle est précédée de tant de souffrances. Excusez-moi si je vous ai blessé…)

Sergio dit: à

Bander mou, bander mou… Les clebs ils ont un os ! C’est proprement scandaleux… On devrait leur retirer i vont voir !

Sergio dit: à

Le pove Jean Yanne affublé en Homais ! J’en avais honte pour lui… Toutes manières avec lui c’est toujours du cent dix-huitième degré halor…

la vie dans les bois dit: à

chaloupe, à 22h31, votre grossièreté n’arrivera certainement pas à masquer une certaine disposition, la votre,-patente maintenant depuis vos interventions sur le billet ernaux- pour les filles à soudards. Paumées, avec mental desorder ou qui ont besoin de la protection monnayée d’un petit huissier véreux qui tâte de la musique de chambre…
Bande-mou, oui, cela vous va comme un gant sale.

la vie dans les bois dit: à

Je n’ose imaginer, mais ce serait bien du chaloupe, qu’il pratique dans l’intimité ce même laissez-aller langagier qui semble l’exciter.

bérénice dit: à

21h12: 17 ans. Quant à votre 21 h 05 min
En français, ce doit s’appeler: impuissance, ou bande-mou.
Cela rime avec Chaloux.

Une amie conseillait tout bonnement de choisir de jeunes amants pour garantir une vigoureuse étreinte, une tendresse fougueuse, un déchaînement torride qui réchaufferait à des latitudes septentrionales. Nous avons à disposition un choix de modèles offrant toutes sortes de commodités, le seul ennui dans cette affaire est qu’il faille tester avant d’en dégager un avis objectif , on ne peut tout de même pas comme pour un fruit ou un légume les presser pour s’assurer de leur fraîcheur.

Chaloux dit: à

Quelle littérature! Mais je ne b… toujours pas…

bérénice dit: à

« votre grossièreté », mon intention ne se pose pas à sa défense mais avouez qu’en matière de familiarités ou autres dérives langagières si l’on dressait un inventaire, vos trouvailles y figureraient aussi. Pas plus tard qu’hier il était question de maison poulaga à propos d’une citation en arabe issue du roman d’Andras , peut-être le vocabulaire de l’auteur en question, pourquoi pas.

Sergio dit: à

bérénice dit: 27 mai 2016 à 0 h 01 min
21h12: 17 ans. Quant à votre 21 h 05 min
on ne peut tout de même pas comme pour un fruit ou un légume les presser

Ca dépend, si c’est bien fait… Après évidemment faut se mettre à deux pour tout refourguer dans la brouette…

bérénice dit: à

Chaloux, mon pauvre ami, la disgrâce s’abat sur vous comme le couperet sur la vie des nouveaux pauvres.

Chaloux dit: à

Bérénice, disgrâce prononcée par la boîte vide ne saurait être que bienfait.
Rappelez-moi le mot de Churchill, -de mémoire : »Le succès ne dure pas, l’échec n’a aucune importance, seul compte le courage ».

la vie dans les bois dit: à

la meute, avec la radasse en tête, à minuit 07, s’imaginent peut-être que je viens ici pour lire leur ennui, grossier et lénifiant.
Ben non.
J’ai laissé un petit mot pour remercier J. Andras, sur le billet qui va bien.
Encore merci.

François Delpla dit: à

Success is not final, failure is not fatal: it is the courage to continue that counts.

Bloom dit: à

sucé à blanc !

D’où son nom, Baroz, Edmund….!

Bloom dit: à

Face à cet engagement-là, l’engagement politique ne peut être que très superficiel.

Tout dépend de l’époque traversée, de qui juge quoi, qui définit quoi, grande question gramscienne…
L’engagement d’Orwell dans la société anglaise de son temps, dans la guerre d’Espagne donne parmi les plus belles pages écrites par un auteur anglais: The Road to Wigan Pier & surtout Hommage to Catalonia.
Réduire la littérature au roman l’appauvrir singulièrement: poésie, essais, pièces, témoignages, récits, tout cela est littérature. « Helden Platz » est un chef d’oeuvre: n’allez pas me dire que Th. Bernhard ne met pas toute sa détestation de l’Autriche dedans? C’est au sens le plus fort un acte politique.
Et cela vaut pour toutes les latitudes: si vous lisez Le Fenshu de Li Zhi, vous verrez comment une très grande littérature est le fruit d’une opposition constante dans la vie et par les textes aux canons politiques & moraux de la société dominante (Ming, 16es.), confite dans un confucianisme stérile.

Chaloux dit: à

« la protection monnayée d’un petit huissier véreux qui tâte de la musique de chambre… »

Pauvre vice dans les bois, probablement bien laid. On ne saurait par où le « saisir ».

J’emporte avec moi le livre de P. Le Guillou Géographies de la Mémoire. Un peu compassé, « vieille France » – mais plein de « bonnes surprises » m’a assuré le libraire qui me l’a vendu-, peut-être, mais du moins un de ces livres qu’on est certain de lire jusqu’au bout si Dieu ne vous rappelle pas à lui entre temps. (« Plein de bonnes surprises », c’est aussi ce dont m’avait assuré le vendeur lorsque j’ai acheté ma dernière voiture d’occasion. C’était vrai. Du moins côté « surprises »).

(Merci à M. Delplat).

JC..... dit: à

Croisé à l’aéroport de Nice, hier, une partie de la racaille cinématographique qui, en provenance de Cannes, regagnait sa bauge : fantastique collection de têtes à claques !

Culturellement, c’est pas gagné ….

Chaloux dit: à

Le niveau des amuseurs dans le micro est assez effrayant. L’autre jour écouté par erreur 10 minutes de l’émission-crachoir de Ruquier sur une radio périphérique. Pas un pour relever l’autre, comme on disait autrefois. On est sidéré qu’à cette époque dite d’efficacité, tant de gens puissent encore vivre du revenant-bon de leur bêtise.
(« Périphériques » doit être une comparaison. Autant de bagnoles sur le boulevard que de pubs pour vous assommer).

bérénice dit: à

« …J’ai laissé un petit mot pour remercier J. Andras, sur le billet qui va bien. » LDVB.

D’aucuns ne se risqueraient à douter que ce jeune auteur prometteur vous aura attendue comme on veille un lait sur le feu .
Il est entendu que dans le parler populaire ( ce peuple auquel vous semblez vous interesser à travers le récit ) les suffixes en « asse » sonnent toujours péjorativement. S’agirait-il au nom de la littérature et de votre indéniable culture d’exprimer votre opinion en kit pour vous hisser au dessus en écrasant de votre « mépris » ( Moravia a fait mieux que vous, sans heurt et dans la douleur) un une ou son voisin et qui personnellement m’indiffère tant vous réussissez à vous rendre grotesque et ridicule en offrant à votre auto-portrait de nouveaux lauriers fièrement remportés à coup de vulgarité? . Enfin , cela vous regarde cependant alors que Chaloux me déçoit encore quand il piétine les plates-bande de WGG en raison de la forme qu’il prend soin d’emprunter à grand renfort d’insultes, autant de votre part et dans cette matière plus rien n’étonne, c’est une coutume chez vous, une habitude, une caractéristique quand on vous contrarie. Do not disturb, accrochez ceci à votre cliche cependant je crains qu’en ces lieux vous ayez à subir le désagrément lié au libre échange.

Chaloux dit: à

« le calme n’était pas de la quiétude, plutôt une sorte de pureté. Celle des lacs de haute montagne »

Laviedanslaboîte peut remercier pour « les éclairs de finesse » qui ne font visiblement pas son ordinaire.

Quant à la phrase citée, naïveté ou propagande, elle m’inciterait plutôt à ne pas lire le livre d’Andras. Entre la bibliothèque verte et la bibliothèque rose, il a manqué une bibliothèque rouge.

(Bérénice, je m’en tiens au jugement de Pablo).

la vie dans les bois dit: à

Fichtre, les pitbulls, qui en veulent à la pureté ont passé une mauvaise nuit. Et je ne vais certainement pas me salir les yeux, dans leurs déjections matinales.

Toutefois, afin que la chaloupe, ne vienne mac.uler un texte, dont j’ai extrait un passage:

« le calme n’était pas de la quiétude, plutôt une sorte de pureté. Celle des lacs de haute montagne »
op. cit. page 122

Que voulez-vous, il y a d’autres influences. C’est kom ça.

bérénice dit: à

« Que voulez-vous », c’est aussi citation, NF.

Bloom dit: à

Lytton Stratchey

Passou,
pas de « t »,
Lytton Strachey

Chaloux dit: à

la vie dans les bois dit: 27 mai 2016 à 7 h 14 min

Ginette a des hallucinations.

Chaloux dit: à

Lytton Stratchey
Passou,
pas de « t »,

Le dentier d’Assouline a bougé juste comme il écrivait « Strachey, d’où ce « t » malencontreux.

Phil dit: à

lavie, la haute montagne ça peut rendre dingo. gare à la Déborence du suisse exilé.

renato dit: à

« Et ceux qui meurent de chagrin ou de mélancolie, Maria Callas, Glenn Gould… »

GG est mort suite à une congestion cérébrale.

La mort de MC a fait beaucoup fantasmer, on n’ajoutera donc pas un nouveau détail (dermatomyosite) au triste tableau composé par les journaux à scandale.

la vie dans les bois dit: à

Phil, par définition, et c’est un phénomène physique et a la fois biologique, la présence de lacs en haute montagne, outre qu’elle n’est pas à cantonner en Suisse, indique que l’altitudd propice au m.a.m, n’est pas atteinte. Je vous ai déjà signalé un petit pb de réglage de votre altimètre…

Chaloux dit: à

la vie dans les bois dit: 27 mai 2016 à 8 h 31 min

Pas d’inquiétude, Phil, Ginette reste sur le perchoir du bas.

bérénice dit: à

En outre la citation indiquerait du jeune-homme d’allure plutôt athlétique qu’il s’est frotté à la haute montagne, de mes périgrinations dans des reliefs je n’ai observé que deux lacs situés à distance de Corte, l’un d’un bleu presque égyptien le second d’un vert s’approchant du vert chlorophylle, les deux lenticulaires étant situés sur une même longitude à quelques centaines de mètres de dénivelé, du Léman aucun souvenir, et d’une tentative modeste de treck au Népal, aucun, que de rares lambeaux d’une forêt à l’agonie, de la roche sèche en altitude , sur les pentes un long escalier de rizières verdoyantes et parcouru en descente en quatrième vitesse sollicitant jambes et genoux à la limite du rendement. Sinon étangs et lacs en vallons et plaines qui ne dégagent vraisemblablement pas ces impressions rares qu’il rend dans sa phrase.

Phil dit: à

On vote toujours à droite en haute montagne, lavie ? la ligne alpine se porte bien. Vu une retrospective Luis Trenker à Turin, belle atmosphère riefenstahlienne.

bérénice dit: à

GG est mort suite à une congestion cérébrale.

renato, d’après Michel Schneider, il se bourrait de médicaments et était sur la fin dans état de laisser-aller plus qu’inquiétant, aboulique, n’ayant pas même la volonté et la force de s’occuper de son apparence.

sse ? dit: à

Bloom dit: 26 mai 2016 à 12 h 44 min

Avec un engagement limité à celui de Virginia, ni vous, ni moi, ni des millions d’autres seraient de ce monde, cher ML.

Ah, zut. Pas de chance.

bérénice dit: à

Maria callas en plus d’avoir été abandonnée par sa voix dut souffrir de surcroit d’être raillée et lâchée par son trés riche époux, j’ignorais qu’en plus de ce drame elle ait eu à souffrir d’une affreuse maladie. Cela fait beaucoup pour une âme sensible.

sse ? dit: à

Fabrice Luchini, Molière d’honneur pour ses lectures sur scène, va changer de braquet : Péguy, Claudel, Evangiles…

En voilà un qui ne s’améliore pas en vieillissant. Quel manque de goût, vraiment. Et d’à-propos : qui ça peut-il bien intéresser de nos jours ?

Bloom dit: à

Ah, zut. Pas de chance.

Pour nous, si, car il reste encore un long travail de salut public à accomplir. Ah, les Alpes de Haute Provence, les lavandes, le miel, les colonnes de Riez, le plateau de Valensole…Quel calme.

JC..... dit: à

Pour quelle raison irai-je ajouter mon croa-croa à tant de croassements de si belle qualité ?….

Clopine définitivementuncasàpart dit: à

La musique dont je parle sur mon blog, Chaloux ?

Elle servait d’indicatif à l’émission du soir, sur France Cul, pendant l’été 2015, « un été d’écrivains » qui revenait sur la vie de certains écrivains.

Je n’ai pas réussi à l’identifier, elle n’était mentionnée ni sur le site internet de l’émission ni par les journalistes (dont Sandrine Treinier, devenue directrice en septembre). J’ai appelé le service des auditeurs, laissé des mails et des messages : pas de réponse. J’ai envoyé un courrier avec une enveloppe timbrée : pas de réponse J’ai sollicité tous les amateurs de jazz que je connais : personne n’a su l’identifier…

Attendez, je vais mettre le lien de l’émission, comme ça vous pourrez entendre la musique en question et comprendre pourquoi cela m’avait fait instantanément penser au ballet aérien, intense et concentré, des abeilles butineuses.

Le Texier, notez, n’est pas mal non plus : je l’ai entendu par hasard, j’ai repensé aux rushes, on a essayé ça collait et ce n’est qu’après que j’ai appris que le morceau s’appelait, tenez-vous bien « sky dancers » (!!! Pour un ballet aérien, c’était parfait !)

lien vers un été d’écrivains 2015, attention, la musique en question commence à 48-49 secondes après le début ! :

http://www.franceculture.fr/emissions/un-ete-d-ecrivains/olivier-rolin-45

Si jamais vous connaissiez l’origine de cette musique, qui a peut-être été composée spécialement pour l’émission ?

sse ? dit: à

JC….. dit: 27 mai 2016 à 9 h 23 min

Pour quelle raison irai-je ajouter mon croa-croa à tant de croassements de si belle qualité ?….

Pour le croa-croa, Luchini est imbattable : je crois, je crois croire, je croa-croa. A son futur programme de lectures, il devrait ajouter quelques homélies de Barbarin.

sse ? dit: à

Widergänger n’a pas daigné donner suite à ma suggestion de 22h17. Jusqu’à plus ample informé, je me refuse à croâ-croâre que Beckett se soit répandu en platitudes aussi passe partout.

JC..... dit: à

Constatant le côté exaspérant, anti démocratique et anti républicain de l’infâme MARTINEZ, le porcelet de la CGT organisation de voyous qui paralyse le pays sous le regard amusé de la magistrature,

Constatant la ressemblance frappante de Flaubert avec le gorille syndical aviné et méchant,

Décidons de brûler ce soir à 22 heures sur la Place Principale de l’île de Porquerolles joyau de la Chrétienté, TOUS les livres écrit par le Tatave national, bien trop ressemblant …

Venez nombreux ! Venez morveux !

sse ? dit: à

JC….. dit: 27 mai 2016 à 9 h 44 min

Constatant le côté exaspérant, anti démocratique et anti républicain de l’infâme MARTINEZ, le porcelet de la CGT organisation de voyous qui paralyse le pays sous le regard amusé de la magistrature

Vous parlez d’or ! J’opine (de cheval) !

sse ? dit: à

Mon admiration pour le génie de Widergänger n’est pas inconditionnelle, loin de là. N’empêche qu’aux blocages antinationaux des immondes cégétistes, il a trouvé l’imparable parade : le vélo électrique ! A défaut de la trique, contre les cégétistes, armons-nous du vélo électrique !

Widergänger dit: à

J’aurais jamais pensé que mon vélo électrique fasse tant d’émules.

JC..... dit: à

SSE ! enfin vous voilà redevenu raisonnablement fou !

N’en doutons pas, Flaubert a eu une influence déraisonnable sur Lytton Strachey que nous apprécions pour l’ensemble de son œuvre, influence qui nous intéresse aujourd’hui sous la houlette passoulinienne passionnante …

Mais … qui nierait aujourd’hui que l’influence de FLAUBERT sur MAD MARTINEZ est évidente, perceptible, désastreuse pour le pays !?

JC..... dit: à

J’avais une copine (de cheval) qui faisait du vélo sans selle, jouissant d’un véloélatrique…

Phil dit: à

Luchini évolue bien, il a débuté en adolescent libidineux et finira en Bloy.

la vie dans les bois dit: à

Phil à 8h57, globalement, la réponse est oui. La solidarité ,quand elle est requise ne s’y fonde pas sur une idéologie des moyens de production. Ce n’était pas non plus le propos du livre de J. Andras. Meme si les protagonistes européens mentionnés en avaient presque tous la philosophie…

Jibé dit: à

Merci, Passou, pour cette Conférence of the birds, qui témoigne du bon goût (bonne truffe !) de miss Clopine…

JC..... dit: à

Le quinquennat de François Hollande, c’est comme le pal de Vlad III Basarab : ça commence bien*, et ça finira** mal !

* moi, Président…
** ça va mieux…

Clopine définitivementuncasàpart dit: à

Pierre Assouline, comment vous remercier ? J’ai cherché ces références comme une malade, l’année dernière !
Dave Holland, bien sûr ! Ca me paraît évident, maintenant !

« La conférence des oiseaux » : c’est donc, bien entendu, (comme pour Texier d’ailleurs avec son « sky dancers ») le côté « aérien » qui m’a fait « tilter » pour mon ballet d’abeilles !!!

( Et Jacques Chesnel qui n’avait pas pu m’aider, ah là là…)

Je crois, cher Monsieur Asssouline, que vous venez de gagner un pot de miel brayon : ce n’est certes pas le plus mauvais. Je le ferai suivre par le Magazine Littéraire (à moins que n’aimiez pas ça ?)

JC..... dit: à

Arrête ta lèche, JB, c’est honteux …!

Delaporte dit: à

Il paraît que Hollande a envisagé de dissoudre l’Assemblée… ce qui aurait ramené la droite au pouvoir pendant un an, juste le temps de se faire dégoûter des Français (en plus, en cohabitation) ! Hollande croit qu’il a une chance d’être réélu, et il ne laisse rien au hasard. Ceci doit faire notre admiration.

Jibé dit: à

Là où il y a de la honte, JC, il n’y a pas de plaisir…
Jouis sans entraves !

bérénice dit: à

10h37 Neutralité du thème, un seul homme français excécuté accusé de trahison d’état alors qu’il n’a perpétré aucun meurtre et il est communiste. Responsable et coupable d’un engagement mais de rien de plus. Exemplarité de l’exemple. D’autres en d’autres temps ont été déportés vers des camps de concentration en raison de leurs opinions politiques dénoncés qu’ils furent par de bons voisins collabo qui n’auraient en rien pâti d’un silence. Difficile de rester digne devant l’adversité.

JC..... dit: à

Non seulement j’aime, mais j’ai pratiqué, et ces monstres enregistrés par les teutons d’ECM, je les ai vu sur scène en concert ou dans des tavernes spécialisées à NYC …

On peut aimer Dave Holland pour son jeu et détester Clopine pour son je.

Bloom dit: à

mon vélo électrique fasse tant d’émules.

Le vélo mutant (dem): « …fasse tant de mules »

JC..... dit: à

« Responsable et coupable d’un engagement mais de rien de plus. »

Un peu comme les français qui ont buté des gens au Bataclan… Ah ! l’engagement … c’est mortel ! même quand la bombe ne pète pas.

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