Ernst Jünger, vulnérable et reconnaissant
Un débat de haute volée a récemment agité certains intervenautes de la « République des livres » : était-il concevable qu’un homme tel que Ernst Jünger (1895-1998) ait pu ignorer en 1940 que le verre dans lequel il convenait de verser le champagne se nommait une « flûte », sonorité qui l’amusa ainsi que les officiers de son régiment alors qu’ils passaient par Laon ? On trouve cela dans ses carnets de guerre. La réponse à cette passionnante question ne figure pas dans la biographie, pourtant très complète, que Julien Hervier consacre à Ernst Jünger. Dans les tempêtes du siècle (538 pages, 26 euros, Fayard). On y découvrira en revanche un portrait d’une grande finesse de cet individualiste forcené, une analyse exhaustive de son œuvre, un examen attentif de sa correspondance, un panorama méticuleux de l’Allemagne de son temps, une étude éclairante de ses cercles d’amitié à ses différentes époques. Toutes choses qui rendent ce livre indispensable à tous ceux que cet écrivain singulier fascine ou intrigue quand il n’inquiète pas – du moins en France, où une véritable biographie manquait cruellement.
Pas évident d’écrire la vie d’un écrivain qui s’est déjà tant raconté tant dans ses romans que dans ses journaux intimes. Julien Hervier, son traducteur français et son éditeur dans la Pléiade, y parvient de manière convaincante en évitant l’écueil du démarquage. Il excelle à comparer les différents états des manuscrits, à confronter les préfaces successives d’un même livre. Sur les falaises de marbre, qui compta tant pour ceux qui choisirent l’exil intérieur, est bien mis en parallèle par l’auteur (dans le civil professeur de littérature comparée) avec Le Désert des Tartares de Buzatti et Le Rivage des Syrtes de Gracq, son grand admirateur. De même le dédoublement de la vision à l’œuvre dans Le Cœur aventureux, tant et si bien qu’on put parler alors de réalisme magique. Il entremêle parfaitement l’œuvre et la vie, rendant vaine toute tentative de les dissocier, comme s’y risquent certains biographes qui traitent de la vie à l’exclusion de l’œuvre, abandonnant son analyse aux universitaires. Comme s’il y avait une séparation entre les deux !
N’oubliant jamais sa qualité de traducteur, l’auteur nous éclaire sur des ambiguïtés qui ont souvent échappé au lecteur français notamment dans Le Travailleur (1932) : ainsi de Bürger qui signifie à la fois « citoyen » et « bourgeois » ; ou de Gestalt, à la fois « figure » et « forme » ; ou encore pour son Journal de guerre, de Strahlungen, à la fois « Rayonnements » et « Radiations » ; parfois, le traducteur reconnaît le « faute de mieux » s’agissant par exemple de son journal Siebzig verweht rendu en français par Soixante-dix s’efface, ce qui n’évoque pas, comme dans l’original, l’idée du sable qui s’écoule dans un verre et du vent qui emporte les jours à jamais. Passionnant, son récit est parfois un peu sec, à l’image de son héros, raide guerrier devenu pacifiste écologiste, doté d’une sensibilité sismographique aux grands ébranlements historiques, jamais dépris de sa fascination pour les vertus chevaleresques de l’armée prussienne, et plus encore depuis que les guerres étaient gouvernées par des techniciens.
Le récit de sa première guerre, celle qui lui valut de se voir décerner par Guillaume II à même pas 24 ans la plus haute distinction militaire allemande, l’ordre « Pour le Mérite », est bien documenté. Il montre bien le goût sportif du danger, l’autorité de fer exercée sur ses hommes, le courage à la tête des assauts, la capacité à maîtriser les situations de ce petit homme sec de 63 kgs, dont l’attitude n’est pas sans dandysme ni forfanterie. Sa stature de héros s’est façonnée là. Elle l’a longtemps protégé. Si Orages d’acier est l’un des grands livres (moins patriotique qu’on ne le croit) sur cette catastrophe, à ranger entre Le Feu de Barbusse, Ceux de 14 de Genevoix, Les Croix-de-bois de Dorgelès et La Comédie de Charleroi de Drieu la Rochelle, c’est parce que de tous les dangers qu’y a courus Jünger, celui qui le hanta le plus durablement, le plus angoissant de tous, n’est pas un corps à corps avec l’ennemi ou une course avec les obus, mais juste une errance dans les tranchées inconnues à la froide lumière du matin. Mais il y a en plus dans Orages d’acier quelque chose d’un roman d’éducation, où la guerre est considérée comme un grand jeu initiatique, sésame pour le passage à l’âge adulte, quitte à verser parfois dans ce que l’on a appelé « une esthétique de l’effroi ».
On l’a dit anarchiste conservateur, faute de mieux. Jünger était également fasciné par la politique et par la technique. Cette biographie éclaire l’influence sur sa pensée de la lecture du Déclin de l’Occident de Spengler, ou de l’amitié qui le liait au national-bolcheviste Ernst Niekisch ou au juriste Carl Schmitt, de même que la complicité intellectuelle qui le lia à son frère Friedrich Georg, ses relations avec les poètes Gottfried Benn et Paul Celan, son aversion pour Louis-Ferdinand Céline, qu’il rencontra sous l’Occupation à l’Institut allemand de Paris, et qui l’effrayait : il voyait en lui « la monstrueuse puissance du nihilisme contemporain, alliée à la mentalité d’un homme de l’âge de pierre »
N’en déplaise à ses irréductibles détracteurs (il y en a toujours eu en Allemagne comme en France, ils n’ont jamais désarmé, mais l’emphatique sérénité de cette biographie ne les calmera pas), on ne trouvera pas sous sa plume l’ombre d’un satisfecit accordé à Hitler ou au national-socialisme. Il ne l’a jamais rencontré ; mais, après avoir assisté à l’un de ses meetings, il en a retiré l’impression d’avoir affaire à un maître du Verbe « qui proposait moins des idées nouvelles qu’il ne déchaînait de nouvelles forces ». Non qu’il fut hostile par principe à un Führer, mais il estimait que celui-ci n’était « pas à la hauteur de la tâche à accomplir ». A partir de 1933, il a amendé ses écrits afin d’éviter leur instrumentalisation par les nazis, l’année même où il refusé la proposition de l’Académie allemande de poésie, passée sous la coupe des nazis, de la rejoindre. Tenir, se tenir, maintenir. Tant de lui s’explique là. Garder de la tenue, toujours.
L’un des plus violents articles qu’il ait écrits (dans Das Tagebuch, 21 septembre 1929) était clairement nihiliste, prônant la destruction de l’ordre bourgeois, ce qui lui valut d’être aussi pris à partie par le journal de Goebbels qui attribua sa conception du nationalisme à « son nouvel entourage kascher ». Quant à la question juive, il ne lui trouve aucun intérêt sur le plan politique. Il la règle d’ailleurs en une formule que Julien Hervier juge d’une détestable ambiguïté : « ou bien être Juif en Allemagne, ou bien ne pas être ». Ce qu’il explicita en associant « le Juif de civilisation » (entendez le Juif soucieux de s’intégrer et de s’assimiler aux Allemands) au libéralisme honni. Ce qui ne l’empêche pas de démissionner, avec son frère, de l’association des anciens combattants de leur régiment lorsque les Juifs en sont exclus
Le 20 juillet 1944, malgré son hostilité fondamentale au régime, sa solidarité et son amicale sympathie pour les conjurés, il ne fut pas du complot avorté contre Hitler. Son biographe rappelle qu’il a toujours été hostile au principe de l’attentat, non seulement à cause des représailles mais parce que les hommes se remplacent même au plus haut niveau et qu’un attentat ne saurait amener un bouleversement de fond en comble. Il échappa « miraculeusement » à la répression. Il n’en demeura pas moins pour beaucoup un officier de la Wehrmacht, un ancien ultra du nationalisme qui s’était répandu dans maints journaux durant l’entre-deux-guerres, un théoricien de la mobilisation totale.
L’homme privé n’est pas négligé par ce biographe inspiré, doté d’admiration critique. Pas un homme religieux mais pieux au sens ancien du terme, désarmé face au caractère sacré du monde naturel. Les drogues, Jünger a commencé à y toucher en juin 1918, à l’hôpital de Hanovre : blessé au combat (il le fut quatorze fois), il en profita pour essayer l’éther, expérience qu’il poursuivra plus tard notamment aux côtés d’Albert Hofmann, l’inventeur du LSD ; mais il cessa lorsqu’il comprit que si les substances lui permettaient d’accéder à des intuitions inédites, elles étaient un obstacle majeur à la conscience lucide indispensable à la création artistique. Mais c’est sur la question de sa vulnérabilité que ce livre apporte une lumière nouvelle.
Il nous montre son héros en mélancolique miné par les effets délétères de la Sehnsucht, état qui se traduisait notamment par des périodes d’aboulie. Dans les derniers temps du contemplatif centenaire, écrivain accablé d’honneurs et de prix qui ne se plaisait que dans ses voyages aux îles, le mot qui le résume le mieux selon lui n’en est pas moins « gratitude ». Il ne cessait de payer sa dette aux hommes qui l’avaient fait, aux valeurs dans lesquelles il se reconnaissait, dans les institutions auxquelles il devait, convaincu qu’il n’était pas de plus haute vertu que la reconnaissance. Bien que d’origine catholique et paysanne, il passa pour l’incarnation de l’aristocrate prussien protestant. Beaucoup ont confondu Jünger et Junker. Question d’euphonie probablement. Sa fierté d’avoir un papillon à son nom (Pyralis jüngeri Amsel) et même un organisme monocellulaire à lui dédié (Gregarina jungeri), une vingtaine d’insectes en tout, que l’entomologiste amateur respecté des professionnels a la coquetterie de juger plus importante que sa notoriété littéraire.
Alors oui, certes, sa capacité d’émerveillement face à la découverte de la flûte à champagne… Celle d’un homme qui avait mûri au milieu des tempêtes ainsi qu’en témoignait son ex-libris : « In tempestatibus maturesco ».
(« Ernst Jünger à différents âges – et avec Cioran » photos D.R.)
957 Réponses pour Ernst Jünger, vulnérable et reconnaissant
Flûte alors ! Mais homme qui aime le vin, la coupe peut ignorer.
Comme le poisson
ignorant de l’océan
l’homme dans le temps.
Vert des étangs, ocre des plages,
Bleu de tes yeux au soir couchant,
Reflets pourpre sur les nuages,
Vert des étangs, ocre des plages.
C’est l’heure des marivaudages,
De l’amour, le jeu vif-argent.
Vert des étangs, ocre des plages,
Bleu de tes yeux au soir couchant.
Jean Calbrix, le 08/02/14
pourpres
Il est plus beau vieux que jeune : comme les grands vins, il s’est bonifié en vieillissant !
Coupe ou flûte, qu’importe alors le contenant…
2005, quand Passou appelait Julien Gracq à venir commenter sur la RDL !
http://passouline.blog.lemonde.fr/2005/05/28/2005_05_jnger_dmasqu/
N’ayant absolument rien lu de ce brave teuton à l’ancienne, je me trouve dans la position délicate des premiers commentateurs d’un nouveau billet, qui se doivent de respecter le sujet et, autant que faire se peut, essayer d’être innovant… Comment le puis-je ? J’ai juste entendu parler de cet Ernst de malheur !Bon ! je pourrais ruser, tricher, wikipédier, comme tant d’autres : je respecte trop les comparses et le taulier pour le faire, vous vous en doutez… ! Je préfère repasser plus tard. Quand ça aura dérapé.
Gracq et Junger
« N’ayant absolument rien lu »
pas la peine de préciser, on sait
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour un premier dérapage : à 8:30, c’était fait de merveilleuse façon ! La franchise du modeste scientifique n’est pas récompensée chez les ploucs jaloux…
Je suis presque comme vous, JC. J’ai lu autrefois, parce que Gracq en parlait, Sur les Falaises de Marbres, puis Orages d’Acier, et un peu le Journal. Il ne me reste rien de ces lectures, si ce n’est le souvenir d’avoir eu ces livres en main.
Rendons à Phil, ce qui lui appartient :
Phil dit: 30 janvier 2014 à 15 h 33 min
eh oui Diagonal, une fine touche comme vous devrait lire Jünger en allemand. Au diable les coquilles pour les nouilles et par ici la docue violence de la vo.
Ainsi en 40, alors en villégiature du côté de Laon, Jünger apprend de la bouche d’un « occupé » que l’on nomme « flûte », le joli verre avec lequel il siffle le champagne des vaincus. La sonorité le fait beaucoup rire, lui et ses gradés, comme il le consigne des ses carnets.
Cheers, Phil.
C’est d’ailleurs bizarre comme certains auteurs étrangers passent à travers les mailles du filet du « lecteur amateur », lequel n’est pas tenu à travailler les auteurs mais à se distraire, à s’enculturer, si vous préférez … La combinatoire des liens qui s’enchainent aux hasards des rencontres ?!
En matière de lecture, il faut dire qu’il existe aussi pas mal de rendez-vous manqués. Les relectures réservent parfois d’excellentes surprises.
Un jour peut-être.
A l’heure où ce billet s’est affiché, j’ai laissé un commentaire qui ne s’est jamais affiché et c’est peut-être mieux ainsi… Il faut parfois s’en remettre au hasard. Certaines paroles sont faites pour rester dans le tu de la nuit.
Passionnants invités chez Finkielkraut, ce matin : évocation de l’amitié entre Joseph Roth et Stéfan Sweig. Je connais fort peu l’un et l’autre, mais cette émission m’en donne l’envie. Et puis voici qu’au détour d’une phrase, j’apprends que Joseph Roth est sur le dos de Sweig, comme… Job !?! En tout cas, les deux postures de Roth et Sweig face au nazisme sont passionnantes : l’impitoyable lucidité de Roth le pauvre petit juif à tête de « bouledogue » face à l’humanisme du grand bourgeois Sweig qui lui fait croire (espérer ?) une dissolution de la barbarie dans la culture allemande, celle de Goethe… Quel débat ! Cela me rappelle celui de l’héritage, du testament des enfants des survivants de la Shoah, qui fut mené ici même, avec éructations, érudition et passion, entre la Mauvaise Langue et Montaigne à cheval…
(parce qu’il faut rappeler à notre hôte que ses commentateurs n’ont pas toujours été futiles ou trollesques. Il y eut des vraies questions débattues ici. Flûte alors.)
J’ai lu et relu Approches, drogues et ivresse.
Bonjour à vous D, je disparais munie de mon masque et mon tuba, vous embrasse, recevez mon cœur.
« parce qu’il faut rappeler à notre hôte que ses commentateurs n’ont pas toujours été futiles ou trollesques. »(Trouille)
C’est gentil de lui rappeler car il l’avait oublié …. Aloïs ! Aloïs !
Bon ben recevez le mien aussi, Bérénice. Mais attention ça fait des histoires tout ça.
c’est vrai qu’avec vous dans les parages, JC, aucun risque qu’on se souvienne du passé de ce blog. Vous éclairez tant le présent !
10h49
Nooonnnnnnnnnnnn!?
J’ai toujours préféré le présent, et ses enfants, au passé…
http://passouline.blog.lemonde.fr/2005/05/28/2005_05_jnger_dmasqu/ (Jacques B)
pour établir la différence, des temps qui changent, un blog aussi
Merci Passou pour cette belle recension de la bio de junger par J. Hervier. Les deux ouvrages de souvenirs (non traduits) de la première épouse de Junger l’ont considérablement aidé à montrer un aspect insoupçonné de la personnalité de l’immense écrivain, l’importance de la morbidezza dans sa vie apèrs la 2e GM, un mal qui remontait assez loin d’ailleurs. Elle éclaire assez le sens de ses romans visionnaires convulsifs (Heliopolis, Eumeswil),à mes yeux les moins convaincants de son oeuvre.
Nous reste incompréhensible, sous la plume même d’Hervier, le virage d’Henri Plard, son premier traducteur émerveillé, qui, à la fin de sa vie commence à le vomir éhontément. Totalement déroutante, la haine suscitée apèrs l’admiration. Et l’on trouve des tombereaux d’attitudes inverses, pour Carl Schmitt, la shizophrénie parano£iaque jalouse se comprend assez bien …
Encore un petit commentaire : P. Assouline, je ne comprends toujours pas pourquoi, comme dans votre dernier roman, vous évoquez toujours « le complot avorté contre Hitler ». Enfin quoi, ce n’est pas le complot qui a avorté, puisque l’attentatdu 20 juillet 44 a failli avoir sa peau, il s’en fallut de peu !Il est exact que Junger condamnait par principe tout attentat politique, y comrpis celui-là, tout simplement parce qu’il savait ce qu’avait produit à Lidice l’assassinat d’Heinrich à Prague.
Bon excusez toutes ces broutilles… Encore une fois, merci d’avoir rendu hommage à cette bio magistrale.
Jünger le francophile, quasiment naturalisé écrivain français, grâce au talent d’incomparables traducteurs : avant Julien Hervier, Henri Plard (le traducteur d’ « Orages d’acier ») et Henri Thomas (« Sur les falaises de marbre »). Ma très médiocre connaissance de l’allemand ne me permet pas de savoir si cette somptueuse écriture classique de Jünger, elle est d’origine ou on la doit presque toute entière à ses traducteurs.
Puisqu’on commémore 14/18, il faut rappeler qu’aucun témoignage (ni du côté français ni du côté allemand) n’atteint la lucidité, la hauteur de vue dont fait preuve Jünger dans « Orages d’acier ». Si on ne devait lire qu’un seul livre sur la première guerre mondiale, c’est celui-là qu’il faudrait lire.
Certaines paroles sont faites pour rester dans le tutu de la nuit. (Christiane)
Mon dieu, elle m’émeut,cette Christiane, c’est fou ce qu’elle me meut.
@Onésiphore de Prébois dit: 8 février 2014 à 11 h 33 min
la crasse et la bêtise de cet espace commentaires ! avec celle qui ferait mieux de rester des journées entières dans les arbres, vous faites la paire !
A propos de l’admiration de Gracq pour Junger, il faut tout de même mettre un bémol. Il me semble bien que dans un entretien (est-ce dans le volume paru chez Corti?) Gracq dit qu’il a beaucoup aimé Sur Les Falaises de Marbre mais beaucoup moins le reste.
Bravo Christiane, mais on se demande toujours « la paire » de quoi?
Jambrun, toi qui est la conscience de ce blog, la perle de l’huitre, la truffe du chercheur, je retiens ton conseil de commencer à découvrir Jünger par « Orages d’acier ». Soit. Noté…
Cependant j’éprouve une inquiétude. J’ai encore le souvenir d’avoir attaqué Heidegger par « Les chemins qui », puis enchainé par son Nietzsche, puis les Conférences, puis les essais, etc, etc, …pour finir par la Correspondance entre Hannah et le Roi Martin.
Soit franc ! Y a t il un danger à prendre goût aux ouvrages du bon teuton enfilés les uns après les autres, ou son œuvre est-elle d’un inégal intérêt ?
On vous l’a dit cent fois : vous ne serez jamais poète, Christiane. Vous êtes trop nouille, nunuche, neuneu, concon pour ça.
Christiane,
écoutez un modeste homme de troupe : ne faites jamais confiance au jugement d’un adjudant carriériste, à son sommet.
Chaloux dit: 8 février 2014 à 11 h 44 min
A propos de l’admiration de Gracq pour Junger, il faut tout de même mettre un bémol. Il me semble bien que dans un entretien (est-ce dans le volume paru chez Corti?) Gracq dit qu’il a beaucoup aimé Sur Les Falaises de Marbre mais beaucoup moins le reste.
Cela pourrait figurer dans le recueil de textes intitulé Préférences (Corti, 61) dans lequel il analyse notamment la « symbolique d’Ernst Jünger ».
De Jünger je ne connais que son « Journal », notamment de l’époque de ses années d’Occupation. Un angle intéressant où on le voit, comme ses camarades officiers allemands, se donner du bon temps à Paris entre promenades à Bagatelle, spectacles à l’opéra ou au music-hall et dîners à La Tour d’argent. Je me souviens aussi du passage où sur les Champs-Elysées, il rencontre pour la première fois un porteur d’étoile jaune et de la honte qu’il dit en avoir alors ressentie (celà a t-il été écrit à chaud ou rajouté après la guerre ?).
Agathe H. dit: 8 février 2014 à 12 h 14 min
Non, c’est beaucoup plus tardif, et c’est un entretien pas un texte de Gracq.
Peut-être dans le N°spécial du Magazine Littéraire de 2007 ou dans celui de la revue 303… A voir.
Puisque Jacky parle de honte, ici, que dire de celle ressentie à voir, à Sotchi, des athlètes gaulois privés du support de leur Président boycotteur, tout juste bon à faire de l’exercice physique sur place, rue du Cirque ! Petitesse des Hollande, Obama, Merkel … dirigeants étriqués, qui se la jouent petit bras sportif. Faut il leur rappeler que durant les Jeux Olympiques, les guerres cessent ?! Comprennent rien à la joie sportives, ces cons ! Bonne soirée…
Colombet lui, n’a jamais honte, c’est même comme ça qu’on le reconnait.
Adjdant Willsdorff dit: 8 février 2014 à 12 h 00 min
Le même donc ! Ces qualificatifs venant de VOUS sont un honneur pour moi. Il ne manquerait plus que vous écriviez l’inverse. Nous ne sommes pas du même monde (cœur, intelligence, culture). Et ce que vous m’inspirez est de l’ordre de la nausée. Peste brune…
je retiens ton conseil de commencer à découvrir Jünger par « Orages d’acier ». Soit. Noté… (JC)
« Orages d’acier », incontournable. Le journal ( « Jardins et routes » , « Journal parisien »), passionnant. Le reste, en effet, à mon avis, d’un inégal intérêt. Je crois vraiment que la réputation de Jünger en France doit beaucoup à ses très remarquables traducteurs.
Et ce que vous m’inspirez est de l’ordre de la nausée. Peste brune… (Christiane)
Tu..tu..tu..tu..
Je crois bien me souvenir que « les falaises de marbre » me sont tombé… Sur la tête !
Quittant Paris, le 13 août 1944, Jünger écrit :
» L’après-midi, visites d’adieu, dernières rencontres, promenade avec charmille. Toute grande césure de l’histoire se réalise en d’innombrables séparations entre personnes « .
» d’innombrables séparations entre personnes » : c’est ce qui s’appelle manier l’euphémisme ! Je commence à comprendre pourquoi Henri Plard a fini par détester son grand homme.
Bien sur Ernst Jünger n’est pas un salaud ;il représente cette noblesse prussienne qui au fur à mesure que le temps passe se reconnaît de moins en moins dans le régime nazi, ce dont un Stauffenberg tirera des conséquences qui le mèneront au martyre.
N’empêche, on est gêné de lire ce qu’il écrivait à Paris dans son journal à la date du 22 juillet,1942,le jour de la grande rafle du vel d’hiv ,notant seulement la pureté et la suavité de cette belle journée d’eté.
un fac similé de ces lignes ouvre le film « les guichets du Louvre » qui raconte une rencontre entre un etudiant bordelais et une ouvriere juive ce jour-là
@clopine
« Etait-il concevable qu’un homme tel que Ernst Jünger (1895-1998) ait pu ignorer en 1940 que le verre dans lequel il convenait de verser le champagne se nommait une « flûte », sonorité qui l’amusa ainsi que les officiers de son régiment alors qu’ils passaient par Laon ? On trouve cela dans ses carnets de guerre »…
Et non Passou, je vois bien que vous ironisez, mais désolé, on ne l’y trouve pas, car vous confondez les « Carnets de guerre 14-18 » qu’Hervier vient de traduire (et qui sont, de mon point de vue autrement passionnants que les « Orages d’Acier »), avec Jardins et Routes et les Journaux parisiens de la 2e GM où se trouve rapportée l’anecdote de la flûte… Nous autres, fidèles à Laon, serons éternellement reconnaissants à l’officer Junger d’avoir préservé le patrimoine de notre église des tentations du pillage, et nous ne lui avons jamais rigueur de l’histoire de la flûte, bien au contraire !
Retour au lien mis par Passou au sujet d’un féroce détracteur qui ne supporte pas l’idée d’avoir vu entrer Jünger dans la Pléiade de Gaston… Dans le genre, nous donc, fier d’un bon mot sur les « fadaises de marbre » incarne la mauvaise conscience générale du Français de gauche moyennement cultivé, comme on trouve à foison à propos de Céline… On reste consterné par des arguments aussi puiériles, Junger en aurait haussé les épaules. Il se trouove que cet obscur universitaire, pour étayer son réquisitoire, va chercher le plus mauvais avocat qui soit, Carl Schmitt !!! En réalité, ce « critique » français nous fait penser à Nikolaus Sombart, le fils du sociologue allemand, qui, après avoir sauté sur les genoux de Jünger et s’en être accommodé durablement, crut devoir, à un âge adulte bien avancé, le vomir à cause de la prétendue honte que lui inspira rétrospectivement la longue amitié de Werner, (son père) avec le « maudit nazi ».
Toute cette critique gauchiste franco-allemande est grotesque… On la pensait apaisée, et bien non !… Jünger vécut 103 ans, il est mort voici déjà 17 ans. Et on en est encore à l’agonir d’injures plutôt que d’aller se coltiner à son oeuvre, pour chercher à en détecter ce qui en fait la profonde unité, par delà ses innombrables et inévitables faiblesses.
Comme d’habitude, de la glose mais rien sur le fond, normal, le personnage est muséifié, même pour Passoul (heureusement qu’il ne commet pas -en dehors de Perpetua- d’erreur rétrospective à propos de la maison du Grand Forestier à Wilflingen où, dans son dernier roman, il fait loger Laval avant que Junger n’y établisse sa résidence définitive cinq ans plus tard). Tout de même…, si Hervier donne envie d’aller lire Jünger d’un peu plus près, au moins aura-t-il servi à quelque chose !
S’agissant du centenaire de ceux de 14, je recommande aux parisiens de se rendre au Goethe Institut pour y apprécier le travail de Xavier Gras sur la « passion des soldats de la grande guerre », lequel montre les différence et similitude d’approche de Jünger et de Genevoix. Sinon, un débat aura lieu à la maison Heinrich Heine le 18 février prochain 19 h, avec Hervier, Maris et Merlio http://www.maison-heinrich-heine.org
Je pense que cela vaut le coup…
Le cauchemar à l’allemande des Falaises de Marbre m’a toujours évoqué un exercice de Haute voltige plutot qu’une réelle résistance intellectuelle ; car enfin ce Grand Forestier, ses incendies sont dépeints avec un calme parnassien, façon c’est comme ça et il n’ y a rien à changer. Junger ou l’obéissance passive.
Je sais bien qu’il essaie de se racheter une virginité dans les Carnets, mais meme là, la pose et la fabrication a posteriori ne sont pas niables. la jolie page sur Merline est du nombre, façon trouver pire en face pour s’absoudre soi-même; je passerai sur son gout pour la circulation des œuvres d’art, si possible françaises….
Au rebours, l’attitude courageuse et vraiment francophile du Comte de Metternich dans le sauvetage de ce qui pouvait l’etre des collections nationales à , de l’aveu des conservateurs du Louvre de l’époque, autrement plus d’allure. Mais lui n’a pas écrit de Mémoires….N’importe, elle est autrement plus authentique que le teuton de service tardivement préposé aux homélies dans la cathédrale de Laon.
Bien à vous.
MCourt
Sans doute un peu fatigué, piqué un brin de roupillon. J’ai rêvé que Christiane en tutu se produisait sur la scène des Folies Bergères devant un parterre d’officiers allemands. Jünger en tirait pour son journal un commentaire d’un ton bonhomme mais assez vachard tout de même.
« Toute cette critique gauchiste franco-allemande est grotesque… »
Malgrè la caution apportée par François Mitterrand en personne, Diagonal ?
Chardonne, Jünger… assurément Phil doit être plus mitterrandien que gaulliste !
Jünger dans ses Journaux:
« Après sa condamnation par le Conseil de guerre pour “atteinte au moral de l’armée”, mon fils Ernst fut versé dans une unité de Waffen-SS et peu après, en janvier 1945, nous reçûmes la nouvelle qu’il était tombé près de Carrare. »
[Sur Céline] « Il y a chez lui ce regard des maniaques, tourné en dedans qui brille comme au fond d’un trou. »
« Personnellement, les turbulences politiques ne m’ont jamais troublé. »
« Pourquoi suis-je “controversé”? Le qualificatif me convient. La politique n’en est que le prétexte, mon rapport à la mort la vraie raison. Il agit de façon stimulante sur certains, irritante sur d’autres. »
« La langue française enchante par sa clarté et son élégance. La traduction de mes oeuvres, par exemple par Henri Thomas ou Pierre Morel, me surprend comme un nouveau texte. Je le lis comme si, au sortir de la forêt, j’entrais dans un jardin, et je retourne rajeuni dans la forêt. »
« Depuis que j’ai loué chez madame Reck un étage pour mes excédents de livres, je suis obligé de traverser la rue pour aller chercher des citations. »
« Depuis que j’ai loué chez madame Reck un étage pour mes excédents de livres, je suis obligé de traverser la rue pour aller chercher des citations. »
Désormais, avec internet, tout a changé !
L’une des symphonies les plus « parfaites » du XXe siècle, qui illustre bien toute une partie de l’oeuvre de Jünguer: la Cinquième de Chostakovich (dans l’interprétation extraordinaire du jamais décevant et souvent indépassable Haitink):
« On l’a dit anarchiste conservateur, faute de mieux. »
Le titre de roi de l’oxymore est attribué à… à… à… Monsieur Pierre Assouline,
Le compliment sur la langue française que cite Pablo 75 est une resucée de celui de Goethe à propos du Faust de Nerval.Et Goethe, c’est tout de meme autre chose, me semble-t-il;.
MC
@ Jacques Barozzi
« Désormais, avec internet, tout a changé ! »
Ah, bon? Moi je passe beaucoup de temps à copier sur l’ordinateur les meilleures citations des livres que je lis. Ça m’arrangerait de les trouver numérisés sur le Net. Mais en format électronique à mon avis il n’y a même pas 10 % des livres qui m’intéressent…
@ Marcel
Il suffit de lire ses Journaux pour savoir qu' »anarchiste conservateur » est la meilleure définition qu’on a donné de Jünger.
Plus besoin d’aller à la librairie, Pablo75, Amazon est en passe de devenir le plus grand libraire de France !
« On l’a dit anarchiste conservateur, faute de mieux. »
C’est différent d’anar de droite ?
« Pourquoi suis-je “controversé”? Le qualificatif me convient. La politique n’en est que le prétexte, mon rapport à la mort la vraie raison. »
Je vois pas bien le rapport entre la mort et la controverse ?
@Onésiphore de Prébois /8 février 2014 à 12 h 58
De plus en plus intéressant ! Nous voici donc devant un de vos rêves. Qu’en aurait dit S.Freud ?
« Nous nous approchons du ça au moyen de comparaisons, nous l’appelons un chaos, un chaudron plein d’excitations en ébullition. »
Dans ce rêve, vous vous dévoilez. Quel dédoublement ! Est-ce l’image de votre monde intérieur, un peu pervers, ce cabaret plein d’officiers allemands (quelle complicité inavouable ! comme eux vous dépouillez vos « victimes » de leurs qualités parce que vous vous sentez menacé…), ces danseuses malheureuses d’être là sous ces regards vulgaires et, dénudées, symbolisant bien votre rapport aux femmes, cet écrivain à qui vous prêtez votre propre prose (Pauvre Jünger lésé par ce faux partage!).
Les Érinyes sont nées de la castration d’Ouranos…
L’indifférence devient une nécessité absolue face à vos délires. Je vous laisse à ce sadisme pitoyable visible dans votre écriture fictionnelle.
« un féroce détracteur qui ne supporte pas l’idée d’avoir vu entrer Jünger dans la Pléiade de Gaston… » (Diagonal)
À propos de cette mythique collection, personne parle du « scandale » de la « pléiadisation » du très médiocre Philippe Jaccottet (aussi bon traducteur que mauvais poète et prosateur assommant)?
Christiane,
Pauvre Prébois-Colombet-Brown, que lui racontez-vous là? Sa seule singularité est de n’avoir aucune limite. Le reste ne vaut pas tripette, mais il y croit…
@ Jacques Barozzi
« Amazon est en passe de devenir le plus grand libraire de France ! »
En France, comme en Espagne, on est très en retard sur les livres électroniques. Pour ne citer qu’un exemple: les Journaux de Jünger n’existent qu’en papier. En dehors des classiques et des romans d’actualité, il y a très peu de livres en version ebook.
Méconnaissable …….
la Cinquième de Chostakovich (dans l’interprétation extraordinaire du jamais décevant et souvent indépassable Haitink)
Jamais décevant ? Euh… Une lourdeur toute batave, oui. Dans le même répertoire, à comparer avec Mravinski et Rojdesvenski.
Pour parler de choses plus intéressantes, tout en faisant un tas de petites choses obligatoires, nous sommes en train d’écouter l’adaptation des Misérables, disponible sur le site de Fictions de France Culture. Magnifique.
si l’on ne veut pas supporter ledit sadisme de tel ou tel lecteur, il est préférable de s’abstenir
Pauvre john brown dont personne ne goûte les délicieuses galéjades !
@12.16 « il rencontre pour la première fois un porteur d’étoile jaune et de la honte qu’il dit en avoir alors ressentie (celà a t-il été écrit à chaud ou rajouté après la guerre ?) ».
Exact, c’est dans le texte primitif, pas un rajout. Hervier rapporte qu’un descendant de cet homme signala ce passage du Journal à son oncle, qui entra alors en rapport avec Jünger. Lequel, très heureux d’avoir pu le retrouver en cette circonstance, lui expliqua en effet le signe à lui adressé à l’épqoue comme une solidarité honteux, par rapport à son propre uniforme. Le porteur d’étoile en resta interloqué, sans comprendre l’ambiguité du geste sur le moment, mais admit en avoir eu la bonne interprétation.
« On l’a dit anarchiste conservateur, faute de mieux. »
Faute de mieux, en effet. Conservateur assurément, mais anarchiste ? Ce n’est sûrement pas le mot qui convient. Cette forme de distance qui, parfois, confine à la pose … un côté « au-dessus de la mêlée » façon Romain Rolland germanique… Ce n’est pas de l’anarchisme. Il faudrait peut-être inventer un mot : « jüngerisme » ?
Pinpin dit: 8 février 2014 à 14 h 04 min
Vous êtes trop nouille, nunuche, neuneu, concon pour ça.
cricri+cloclo+béred’nice+Dacheche, ça sert à rien.
Quoi de commun entre ces quatre dont vous ridiculisez le pseudo:ce sont des femmes
a supposer qu’elles soient aussi nulles que vous le dites ,n’y a -t-il pas d’hommes de même farine sur la RDL?
machisme pas mort !
Hier, un commentateur anonyme en culottes de velours nous a tous traîtés de Gitans et de Polynésiens. Encore un peu et on avait droit à Roms !
Pour la vie nomade et en plein air, je veux bien, mais alors Gitan, pour la musique, et Polynésien, pour les tatouages ?
Sur les falaises de marbre, qui compta tant pour ceux qui choisirent l’exil intérieur, est bien mis en parallèle par l’auteur (dans le civil professeur de littérature comparée) avec Le Désert des Tartares de Buzatti et Le Rivage des Syrtes de Gracq
« Sur les falaises de marbre » est un beau livre, mais c’est tout de même bien de l’honneur (malgré l’admiration de Gracq)et les possibles convergences thématiques, que de le mettre au même niveau que « le Désert des Tartares » et que « Le Rivage des Syrtes ».
@ Onésiphore de Prébois
« Jamais décevant ? Euh… Une lourdeur toute batave, oui. »
N’importe quoi.
« Dans le même répertoire, à comparer avec Mravinski et Rojdesvenski. »
C’est fait depuis longtemps, d’où mon opinion.
Écoutez la 11e du même Chostakovitch par Mravinski d’abord et puis par Haitink. Ou la 8e de Bruckner par Rojdesvenski d’abord et puis par Haitink. Et après on parle de direction d’orchestre…
La musique de gitan est parfois surévaluée : voyez pablo75…
Quoi de commun entre ces quatre dont vous ridiculisez le pseudo:ce sont des femmes
a supposer qu’elles soient aussi nulles que vous le dites ,n’y a -t-il pas d’hommes de même farine sur la RDL? (DHH)
Bien dit. Tenez, si vous le voulez, je fais la cinquième.
« la shizophrénie parano£iaque »
c’est bien vu Diagonale l’intervention de la livre anglaise dans cette affaire.
vous savez Diagonal, si aujourd’hui les espagnoles vont venir en France se faire avorter pendant que les homosexuelles françaises iront en Espagne pour se faire féconder in vitro ce n’est certainement pas parce que nos catholiques, en Europe, sont plus idiots que les autres catholiques, c’est juste qu’ils sont un peu perdus dans leur tête.
Ou la 8e de Bruckner par Rojdesvenski d’abord et puis par Haitink (Pablo 75)
Jochum, Jochum, mon cher !
Je ne dirai rien sur la valeur des « Pavés » de Fayard.
Mais façon d’en parler, mon attention a été distraite par une petite note « vitesse » sur la côté droit du Blog:
« La Pléiade n’est pas infaiillllli… »
On le savait.
Et certains, ici même, par la passé, ont pu évoquer l’incroyable absence de Barrés.
En tout cas (et sans ignorer les problèmes édition/droits d’auteur/traduc…)Jünger le faux Jünker, lui a droit à II Tomes relié cuir, comme Zweig d’ailleurs; serait-ce alors une Loi ? puisque la grand Goethe (svp!) a droit au même traitement que nos deux comparses. Apparemment non; notre De Gaulle (comble d’ingratitude; ou pour le réprimander littérairement d’avoir refusé la grâce à Brasillac, le 6 Février…) en a qu’un seul… ; mais là je plaisante. Plus sérieusement en effet (et tout en saluant l’effort fait pour Kant notamment) dans cette prestigieuse collection qui ignore toujours Aristote, notre gloire nationale René-le-Cogito n’en a pas plus,… et surtout pas droit à des « Œuvres complètes » (comme Pascal) ; et c’est un comble !
On me dira cependant, que les Œuvres pas « complètes » du tout, c’est à dire avec nombre de détails et méandres parfois frappés de noirceur, sont parfois souhaitables d’un certain point de vue de « mémoire » lui aussi. Oui, Histoire de rappeler en cette année Centenaire de la première « Grande », le souvenir de Céline « Médaille militaire », pourquoi ne pas penser alors au 450° (puisqu’à tout instant il y a commémoration de truc et mémoire chose), oui le 450° de Calvin (Jean)… Ah oui, un seul tome c’était là bien suffisant. Ah, si l’on savait… (Luther une blague, à côte de Jeannot)
Et bon courage à l’alter ego de notre Culture à Genève et Bern !!
La morale de ces péripéties littéraires ;
c’est « JC » qui vient d’évoquer l’athète-Hollande à Stochi… Mais là aussi, à quoi bon. Souvenons-nous que les JO de Moscou il y a des années, furent boycottés par la « communauté internationale » pour cause d’intervention en Afghanistan ! La même qui devait se précipiter dans l’ivrognerie/dopage « caca-Cola » à Atlanta, nonobstant les conflits afférant; lesquels devaient par ailleurs conduire à retourner en Afghanistan avec « coca » en échange de pavots.
ce n’est certainement pas parce que nos catholiques, en Europe, sont plus idiots que les autres catholiques, c’est juste qu’ils sont un peu perdus dans leur tête.
C’est qu’ils voyagent, point final.
« Bien dit. Tenez, si vous le voulez, je fais la cinquième. »
Et toutes en place pour un french cancan !
Bardamu dit: 8 février 2014 à 14 h 34 min
Je ne dirai rien sur la valeur des « Pavés » de Fayard.
Total : un pavé comac !
Bardamu vient de jeter un pavot dans la mare !
une vingtaine d’insectes en tout, que l’entomologiste amateur respecté des professionnels a la coquetterie de juger plus importante que sa notoriété littéraire.
De la coquetterie ? Avoir identifié une vingtaine d’espèces d’insectes et juger ce travail scientifique plus important que son oeuvre d’écrivain, ce n’est pas de la coquetterie, c’est, de la part de l’auteur de « Chasses subtiles », une juste appréciation de la hiérarchie des valeurs.
Voilà que maintenant on découpe l’Histoire en tronches !
Corboeuf il faut une photo à cheval ! Comme Ferdine… Rescalader nos ours !
christiane, ne nous méprenons, rester sur le banc des remplaçants n’est pas que pour Monsieur Assouline, c’est pour tous les historiens, les intellectuels, c’est même notre destin à tous.
vous savez la notion de « Progrès » est une invention assez récente, en gros du 17è ? elle a connu son max fin 19è, et hop elle est retombée comme un soufflet au fromage et jambon 50 ans plus tard.
à l’époque où on croyait au Progrès l’idée était de dire que la connaissance du passé permettait de donner des billes à ceux qui construisaient l’avenir.
je suis désolé de le dire mais ce n’est plus le cas, on a beau connaitre sur le bout des doigts la date de naissance de tous ceux qui ont participé à la bataille de Waterloo nous n’en sommes pas plus avancés pour autant !
à partir de là, je suis désolé de le dire, mais se pencher sur l’histoire tout en sachant que cela ne servira à rien d’autre que briller en société équivaut à mes yeux à passer un match de foot sur un banc de touche, sauf que la grande nouveauté de notre époque est qu’il n’y a plus personne sur le terrain, ni pour marquer des buts, ni pour en prendre.
alors, à partir de là, je veux bien qu’on titille sur les détails de l’Histoire, titillons, mais en sachant que nous titillons sur un banc de touche, c’est tout.
On nous signale que monsieur Pierre Assouline a ravi le titre de roi de l’oxymore à monsieur de Clartésombre avec son « Un voleur au net ». C’est vrai que sur le net ça vole bas.
pléïade et papier…. bible : quels mots incantatoires pour nos imaginaires!
« elle est retombée comme un soufflet au fromage »
Une baffe à l’orthographe ?
« Il ne cessait de payer sa dette aux hommes qui l’avaient fait, aux valeurs dans lesquelles il se reconnaissaient (sic), dans les institutions auxquelles il devait, convaincu qu’il n’était pas de plus haute vertu que la reconnaissance. »
Comme définition de l’anarchisme on repassera !
il parait même que nous avons en France une star des sports d’hiver, un champion de biathlon, adulé dans tous les pays nordiques et même en Russie, il fait la une de tous les journaux, mais en France personne ne veut en parler sous prétexte que son talent est savoir tirer à la carabine, sans doute avons-nous raison de ne pas parler de ce type, d’ailleurs.
et rappelé par Sollers
» En réalité, il méprise le nouveau régime et sa clique, sa posture est résolument aristocratique, il identifie aussitôt le côté démoniaque des bourreaux plébéiens et de son chef, de plus en plus fou, qu’il surnomme «Kniebolo» dans son Journal. «Ils sont répugnants. J’ai déjà supprimé le mot « allemand » de tous mes ouvrages pour ne pas avoir à le partager avec eux.»
http://www.philippesollers.net/Junger.html
@ Onésiphore de Prébois
« Jochum, Jochum, mon cher ! »
N’importe quoi à nouveau. Il faut arrêter avec les « Guides des meilleurs cds » et écouter les versions, en aveugle si c’est possible. La meilleure 8eme de Bruckner que je connaisse (et je connais une quarantaine de versions – dont 5 de Haitink- de cette symphonie, qui est pour moi le sommet du genre et que je n’ai jamais raté quand elle a été donné à Paris depuis qu’il y a plus de 25 ans je l’ai entendue à l’Orchestre de Paris avec Baremboim pour la première fois en direct) est celle, en « live » de Haitink en 2002 avec la Staatskapelle de Dresde (dans un concert donné pour récolter des fonds pour des victimes des inondations). Si vous pouvez, écoutez le dernier crescendo du premier mouvement (à partir de la minute 14′) et comparez-le avec tous les autres que vous pouvez vous procurer. Et vous verrez jusqu’où on peut mener un orchestre chauffé à blanc – en vous demandant pourquoi les autres ne font pas pareil.
On me signale à la régie que le vrai titre du roman de monsieur Clatésombre est « Remettre un voleur au net ». Il avait détrôné un illustre inconnu ayant pondu « Un automne en août »
Et certains, ici même, par la passé, ont pu évoquer l’incroyable absence de Barrés. (Bardamu)
Ce fut mon cas. Mais je pense que la place de Barrès n’est pas dans la Pléiade. S’agissant d’un écrivain qui joua, dans la vie littéraire et politique, dans les débats idéologiques de son époque, un rôle aussi considérable, il faudrait rééditer TOUT Barrès. Mais il me paraît clair que, pour une entreprise aussi vaste, passionnante et utile que celle-là, la formule « Pléiade » ne convient pas du tout. On commence du reste à prendre conscience des limites et des risques (par exemple les manipulations de sa propre pléiadisation par Saint-John Perse) de cette formule axée sur la glorification du grrrrand écrivain.
celle, en « live » de Haitink en 2002 avec la Staatskapelle de Dresde (Pablo 75)
Attention : la Staatskapelle de Dresde, c’est justement l’orchestre de Jochum. Vous pensez bien que Bruckner, avec ou sans Haitink au pupitre, ils le jouent les yeux fermés. Justement, Jochum, je l’écoute les yeux fermés. Incomparable. A côté de Jochum, Haitink n’est qu’un gros Batave obtus. Na !
hamlet dit: 8 février 2014 à 14 h 54 min
son talent est savoir tirer à la carabine
Bon mais on va quand même pas lui coller un cent cinquante-cinq en bandoulière ?
Au fait, Jünger, la musique, qu’est-ce qu’il en pensait, ce vrombissant Junker ?
celle, en « live » de Haitink en 2002 avec la Staatskapelle de Dresde (Pablo 75)
Et si on arrêtait de faire une fixette sur les chefs et qu’on s’intéressait davantage aux orchestres ? On sait que la valorisation du chef d’orchestre est un phénomène relativement récent. Par exemple, puisque Pablo75 a écouté je ne sais combien de versions différentes de la 8e de Bruckner, combien de Staatskapelle de Dresde dans le peloton de tête ? Si je fais une fixette anti-Haitink, c’est peut-être plutôt le style Concertgebouw que j’ai dans les oneilles.
Jacques Barozzi dit: 8 février 2014 à 14 h 40 min
« Bien dit. Tenez, si vous le voulez, je fais la cinquième. »
Et toutes en place pour un french cancan !
A Caen ?
http://www.telerama.fr/livres/philosophie-de-l-insecte-et-essais-sur-l-apparition-2,107878.php
Certaines musiques sont faites pour rester dans le tu de la nuit, Onésiphore. Vous ne pourrez jamais comprendre ce genre de choses.
Certaines musiques sont faites pour rester dans le tu de la nuit, Onésiphore. Vous ne pourrez jamais comprendre ce genre de choses. (Adjudant Willsdorff)
Arrête avec ça : ça me remue grave. Repos.
Au fait, la vision de Cricri en tutu, sérieux, je m’en remets pas. Pollution en pôle-position. C’est avec des dérapages comme celui-là qu’on se retrouve à l’hosto, comme ce brave Schumi.
M’enfin Diagonal, vous chipotez! Le complot contre Hitler a avorte puisqu’il s’en est sorti et que les comploteurs ont été exécutés. « Échoue » si vous préférez
Et toutes en place pour un french cancan !
A Caen ? (Marcel)
Proposition de poème pour Marcel :
Forme : quatrains de rimes embrassées
Rimes imposées : cancan / Caen / Lacan / Ducamp / khan / Quand / Qu’en / Kant (Emmanuelle)
Le complot contre Hitler a avorte (Passou)
Encore un sale coup pour la manif pour tous.
Passou dit: 8 février 2014 à 15 h 42 min
M’enfin Diagonal, vous chipotez! Le complot contre Hitler a avorte puisqu’il s’en est sorti et que les comploteurs ont été exécutés. « Échoue » si vous préférez
Pas de souci, Passou. La lecture en diagonale ne lui réussit pas.
Il faut ajouter pour faire frémir les foules, que ces comploteurs ont été pendus à des crocs de boucher fichés sous le menton.
@ chaloux
Vous avez raison. cette série des « grands classiques » sur France Culture, émission coordonnée par Blandine Masson, sous forme de feuilleton est un rendez-vous quotidien de grande qualité. La rediffusion de la série « Les Misérables » de V.Hugo, de décembre 2012, a été (je crois) choisie en l’honneur de son réalisateur F.Christophe disparu le 26 décembre dernier.
Les voix y sont très justes, surtout celle du narrateur, Ph. Magnan. Cette musique douce et discrète, aussi, de Krishna Lévy. C’est un beau travail offrant le déroulé du texte original de Hugo. Rien de trop. Une épure… Et c’est tellement reposant cette absence d’images. Nous sommes entre lecture et écoute. Ces 14 épisodes de 20mn sont ré-écoutables pendant 2 ans
@ hamlet dit: 8 février 2014 à 14 h 49 min
Votre remarque est intéressante (et discutable) mais pourquoi me l’adressez-vous ? ferait-elle réponse à un de mes commentaires sous le billet précédent et si oui, lequel ?
Pablo75 a le culte des chefs, c’est ainsi.
Si Orages d’acier est l’un des grands livres (moins patriotique qu’on ne le croit) sur cette catastrophe
Moins patriotique qu’on ne croit, en effet. Cela tient à cette mise à distance, cette hauteur de vues, que, personnellement, j’ai admirées dans « Orages d’Acier », et qui m’évoquent quelques grands historiens de l’Antiquité, un Thucydide, et plus encore sans doute, Xénophon, celui de l’ « Anabase ».
Onésiphore, vous ne connaissez donc pas cet excellent polar de mon patron « Mon cadavre fait du french cancan à Caen » ?
Cela étant, il vous dirait qu’il faut alterner les rimes féminines avec les rimes masculines et que Ducamp ne rime avec aucun des autres (dans les rimes, la lettre finale doit être la même, c’est une question de coup d’œil). Il en est de même de quand et Kant.
Pablo75 a le culte des chefs, c’est ainsi. (contre Simon…)
Tiens, j’en profite pour réécouter au casque la 8e de Bruckner par la Staatskapelle et Jochum : finesse, délicatesse, justesse des tempi, homogénéité des ensembles. Pourtant la prise de son, très globale, est loin d’être à la hauteur de ce qu’on fait aujourd’hui de plus époustouflant.
Cela étant, il vous dirait qu’il faut alterner les rimes féminines avec les rimes masculines et que Ducamp ne rime avec aucun des autres (dans les rimes, la lettre finale doit être la même, c’est une question de coup d’œil). Il en est de même de quand et Kant. (Le secrétaire de Marcel)
Ce sont des rimes pour l’oneille et non point pour l’oeil. Difficulté supplémentaire : Emmanuelle (à l’instar de Cricri) doit être placée en rejet (voir « Fragments d’un discours amoureux : pourquoi le tutu de Cricri », de R.B.). les rimes féminines sont laissées à la discrétion du pouillète.
Pablo75 a le culte des chefs, c’est ainsi. (contre Simon…)
Pour Bruckner, il faut de la lumière. Dehors tous les champs sont gris mouillés. mais dans mes oneilles il y a toute la lumière de Bruckner (fin du 3e mouvement de la 8e), grâce à la Staatskapelle et à Jochum. On dira ce qu’on voudra, Mahler,c’est bien beau, mais Bruckner, quoi de plus beau ?
« En réalité, ce « critique » français nous fait penser à Nikolaus Sombart, le fils du sociologue allemand, qui, après avoir sauté sur les genoux de Jünger et s’en être accommodé durablement, crut devoir, à un âge adulte bien avancé, le vomir à cause de la prétendue honte que lui inspira rétrospectivement la longue amitié de Werner, (son père) avec le « maudit nazi ». » (Diagonal)
C’est vrai que Nicolaus Sombart n’y est pas allé de main morte.
Mais son livre (traduit en française sous le titre « Les mâles vertus des Allemands) est quand même parfois réjouissant.
Il est deux fois trop long, mais il est vrai qu’il s’agit aussi d’une sorte d’auto-analyse.
Dans sa critique de Schmitt, son approche en terme de mythes et de fantasmes ne permet pas vraiment de s’y retrouver: le critique est trop proche de la cible, il détruit pour se libérer lui-même d’une partie de la culture allemande qu’il connait trop bien, un peu comme certains films de Fassbinder…
Il faut dire qu’il se réclame, pour sa méthodologie, du « Michelet » de Barthes, qui est quand même l’un des mauvais livres de RB (ou plutôt un livre qui ne devrait pas faire école: c’est la nuit où tous les chats sont gris, on ne discerne plus les visions de Jules et celles de Roland).
Il rapporte un extrait du Journal de Jünger sur ce qu’on pourrait appeler la névrose européenne du 20ème siècle…
(« Der Feind ist unsere Frage als Gestalt », écrivait Schmitt, dont on peut suivre le regard.)
Ecrit en août 1943, au café Raphael: « Dans cet état, l’homme germanique a besoin lui aussi, d’un mentor juif, d’un Marx, d’un Freud, d’un Bergson, qu’il vénère comme un enfant — quitte à commettre ensuite contre lui le crime d’Oedipe. Il faut le savoir si l’on veut comprendre ce syndrome caractéristique qu’est l’antisémitisme de salon » (Jünger, Journal III).
Eine Auseinandersetzung!
L’adversaire le plus intime et le plus cher!, le frère ennemi qu’il faut détruire pour se connaître!, etc, etc…
Le salut par les Juifs, more germanico…
A l’occasion de son 80ème anniversaire, Jünger a offert à Schmitt un autographe de Léon Bloy.
Christiane,
Je me réconcilie avec ce livre dont je ne commence que maintenant à saisir l’importance et la poésie, – ce que j’écrivais ce matin à propos de nos rendez-vous manqués avec certains livres. C’est vrai que Philippe Magnan y fait merveille. Et que de bonheurs d’écriture, de réflexions justes. Même en connaissant l’histoire presque par cœur, on continue d’en être saisi. Le trop fameux « Victor Hugo, hélas » est une facilité.
(Onésiphore de Prébois).
Toutes ces affirmations de spécialistes musicaux qui, contrairement au Léon de Madame Bovary, ne lisent pas même la clef de sol, sont d’un ridicule achevé. John Brown, ton absence absolue de limites, est ton ridicule.
@ Onésiphore.
John, mon secrétaire m’apprend que pour vous, la rime n’est que pour l’oreille. Relisez donc un traité de prosodie classique et nous pourrons discuter.
John, mon secrétaire m’apprend que pour vous, la rime n’est que pour l’oreille. Relisez donc un traité de prosodie classique et nous pourrons discuter. (Marcel)
Hon, Monsieuye, relisez donc Apollinaire.
John, Apollinaire n’est pas un classique !
John, Apollinaire n’est pas un classique ! (Marcel)
Monsieuye, il y a classique et classique !
surtout la finesse alliée au double sens du tu de la nuit, le tu parce qu’enfin à corps nus l’on se tutoie et le tu parce que nul besoin de paroles.
On est fin ou on est lourd parfois on est balourd ou finaud
bises
le tu de la nuit c’est d’une grande beauté christiane merci beaucoup
le tu de la nuit c’est d’une grande beauté (Rose)
C’est vrai qu’il y a quelque chose; ça ne vaut pas, selon moi, le turlututu de la nuit. Il faudrait, pour en juger, le replacer dans le con-texte.
chers papys ion ,
une réponse de William Marx
« Il y aurait deux manières de répondre à cette question – et toutes les deux sont également justes (c’est déjà là ma tendance à vouloir tenir ensemble ce qu’on oppose habituellement). D’une part, même à l’époque du mariage pour tous, nul n’est encore obligé d’épouser son objet de recherche et de lui jurer fidélité pour le meilleur et pour le pire. J’admets bien volontiers l’accusation d’inconstance, quoique en préférant le terme plus fleuri et moins moralement connoté de papillonnage ou de butinage. »
http://www.vox-poetica.org/entretiens/intMarx.html
Laissons la nuit aux romantiques…
» Certaines paroles sont faites pour rester dans le tûûût de la nuit « .
Y a un côté proustien là-dedans. On dirait Marcel réveillé par l’express de nuit de 3h47 à l’approche de la gare de Bezons. Christiane, c’est vraiment la madone des sleepings !
zitiert par vos soins, ist sicher eine Ehre, dear passou ! et comme il est encore question d’honneur perdu de l’Allemagne…figurez-vous que je vous écris ce soir du Potsdamer Platz à Berline ! (les bons guides, immunes sur les théories du genre, ne féminisent pas les places allemandes), à portée de canon du bunker inondé d’Adolf et du parlement en toupie transparente nauséeuse de sir forster.
Tout va bien, nos amis ont tout reconstruit de manière écrabouillante et les touristen sont avachis dans les starbuques de monsieur Schulz à siffler des cafés trop sucrés.
Jünger n’est guère (hurhurk) lu par nos amis allemands, sauf par Schlöndorff, faux communiste qui sait flatter le goût aristo des Français dans son téléfilm antisarkosien sur Guy Môquet. Même l’épouse de BHL, dans son rôle de cantatrice droitdlhommiste uchronique, semble séduite par l’homme au regard riefenstahlien qui flûte également dans les deux langues ennemies.
Assurément, Jünger débarque à Laon comme un général romain. Montherlant a dû rêver de la pareille à Berlin, pour remonter le musée de Pergame à la poursuite des marbres et des gardiens blondinets mouskouleuses.
Noter aussi qu’avant de siffler le Champagne des perdants à Laon, Jünger ira visiter leur cave et s’étonnera de l’abondance des grands crus de Bourgogne, accumulés dans les années où sa Deutschland s’enfonçait dans la rue sans joie. Ach..combien « naïv » sont parfois nos amis allemands. Ils n’ont pas le nez pour tout.
Pensez à faire un film de votre Sigmaringen, avec une pincée de Lutetia. Nous sommes presque sûrs que nous ne mettrez pas des niaiseries dans les dialogues de Madame BHL.
Christiane,
Je me réconcilie avec ce livre dont je ne commence que maintenant à saisir l’importance et la poésie, – ce que j’écrivais ce matin à propos de nos rendez-vous manqués avec certains livres. (Chaloux)
Il est lent, ce Chaloux. Il lui faut au moins quatre relectures pour saisir. Heureusement que le tûûût de Christiane à l’approche de la gare de Bezons le réveille juste à temps pour prendre le train en marche. Sinon, bonjour les rendez-vous manqués !
Dans un autre cimetière, on démolit les tombes pour dégager le mausolée d’Ismaïl le Samanide, lentement enlisé. Des alvéoles étagées sort un air froid qui sent la terre pourrie et un peu aussi les vers morts des cocons amoncelés.[…]
Le mausolée d’Ismaïl, le plus ancien monument au Turkestan – il date du Xème siècle-, est un petit hémisphère sur un cube de briques incolores dont le relief forme un dessin géométrique.
Mais la tombe de Tchétchma Ayoup -la source de Job- est bien plus curieuse, simple cône de briques saillantes qui s’élève solitaire au-dessus des tombes anonymes. On dit que Job, arrivé ici, se baissa pour boire et que, pendant ce temps, un abri poussa autour de lui.
in Des monts Célestes aux sables Rouges
Ella Maillard
bas lourd et fin haut
mais bon parfois le nez dans le guidon cela n’aide pas cela se comprend
>Jacques Barozzi
plus beau vieux que jeune c’est comme Madiba.
Chaloux en commis-voyageur de la littérature, réveillé in extremis par le tûûût de Christiane, cavalant sur le quai de la gare de Bezons pour girmper dans le wagon de queue du tortillard Philippe Magnan , on se croirait dans le train des pignes juste avant le déraillement.
plus beau vieux que jeune c’est comme Madiba. (Rose)
Plus con jeune que vieux, c’est comme Chaloux.
Faut que je me surveille, moi. On va finir par croire que j’assume l’intérim de Bouguereau.
Onésiphore de Prébois dit: 8 février 2014 à 18 h 08 min
Toi, Johnny, il y a bien longtemps que tu dérailles, mais ça s’arrange pas.
On peut toujours se racheter tout et n’importe quoi ; c’est comme se racheter une tenue alors qu’on s’est fait sucer en public pendant des mois et même des années.
Ce qui a été fait a été fait. En public, cela a aggravé votre cas.
Un reste sympathique.
Pourquoi ? Mystère >& bubble gum.
Une très antipathique le reste aussi. Très.
J’en connais des gros ; cubes e-tainer.
Onésiphore de Prébois dit: 8 février 2014 à 18 h 11 min
Faut que je me surveille, moi. On va finir par croire que j’assume l’intérim de Bouguereau.
C’est vrai qu’à vous deux vous avez un de ces numéros…
Mais quels ploucs…
Dans « Orages d’acier » il écrit :
« L’immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l’excès de bonheur. »
Cette brume rouge, étrange, elle me terrifie. Est-il possible que, dans le contexte de la guerre, des hommes puissent éprouver cette fièvre, cet état halluciné ? Que peuvent-ils faire, alors qui se nomme la mort, la tuerie, la sauvagerie dont plus tard ils garderont comme une stupéfaction, de régression ? Disparaissent-ils alors psychiquement, sont-ils sous emprise ?
Je pense à « Kaputt » de Malaparte, au « Balcon en forêt » de Gracq, au « Désert des tartaresé de Buzatti.
Alors, l’ermitage, au bord « des falaises de marbre », après la guerre comme une tentation de vide,de paix, d’oubli, de méditation, de conversations sans fin avec son frère, on sait que c’est fragile, insuffisant pour faire disparaître la violence en soi et autour de soi.
Folie de ces temps de guerre.
La maison de Goethe à Francfurt a une structure particulière : un tiers du bâtiment est occupé par l’escalier dit monumental. Pour entrer dans une espèce de noblesse de rang voulu par le père de Goethe. Chaque palier a donc l’espace d’une chambre.
A la fin de la seconde guerre mondiale, il n’en restait qu’un mur de côté et moult décombres.
Elle a été rebâtie à l’identique, et le mobilier avait été mis à l’abri ; elle a donc été reconstituée telle quelle.
Phil, quand vous reviendrez, vous pourrez nous causer de Cicindela juengeri ?
Prosit !
Ça n’a rien à voir, quoique.
Est-ce normal que ce soit encore la seule Allemagne qui proteste lorsque l’UE est mise en cause par les E-U, comme dans la conversation de Victoria Nuland sur l’Ukraine?
Merkel est plus respectable que notre FH, que rien n’oblige à se coucher.
Je pense à « Kaputt » de Malaparte, au « Balcon en forêt » de Gracq, au « Désert des tartares de Buzatti. (Christiane)
Pour « kaputt », je ne sais pas , mais dans « Un Balcon en forêt », pas plus que dans « Le Désert des tartares », rien n’approche de cette sauvagerie hallucinée. il faut se rappeler qu’ « Orages d’acier » est le témoignage de quelqu’un qui a vécu ça, qui n’en rajoute absolument pas (ce serait d’ailleurs difficile d’en rajouter).
>christiane
dans Le désert des Tartares l’attente est hallucinante, elle seule, c’est vrai.
Pour les autres, ne le sais.
@ rose dit: 8 février 2014 à 18 h 15: En effet jolie maison, prés du fleuve et dans une vieille ville reconstruite. Quand on visite la maison du centre de Weimar (au centre d’une ville nano résidence d’une famille régnante, ayant le goût pour la Culture et les artistes), on (c’est à dire moi) est étonné de la simplicité des lieux. La chambre où Goethe est mort, son pupitre de travail, un lieu de simplicité, pour un homme aimant les honneurs, pour un homme ayant fait aussi une carrière politique, c’est étonnant. À visiter aussi sur la route de Francfort à Dresden, la ville de Fulda, ville d’un prince prélat, petite perle qui tend d’oublier le passé DKP-DDR.
@ Onésiphore de Prébois dit: 8 février 2014 à 18 h 30 min
Oui, nous sommes bien d’accord. C’est justement ce contraste qui m’intrigue car ces trois écritures sont nées de la guerre, par des hommes qui l’ont vécue.
Une expérience tellement différente pour la plupart des femmes qui n’ont pas là, un fusil à la main et un ennemi en face, qu’il « faut » tuer et qui peut vous tuer.
Les femmes sont souvent des mères pour qui la guerre est une hantise.
Rose, ne jamais dire à quelqu’un, qu’il est plus beau vieillissant que jeune, ou que vieux que jeune, ou encore jeune ». Mandela est devenu très vieux, il avait sa vie sur son visage, une belle vie, une belle gueule.
Certains laids ou moches, prennent un beau visage, avec du caractère, passé les 80 ans.
Les moches, ont une chance, sauf quand ils sont mauvais et bêtissimes, quand ils sont en plus des frustrés affectifs ou sexuels, alors ils deviennent laiDs.
Bien sûr, je ne pense à personne de la RdL.
Qui a besoin de public ? euh de pub lick ? enfin je veux dire de ploucs eeeek ? on voit pas…
> TKT j’étais à pieds, n’ai visité que Franckfurt un peu. Le musée juif aussi.
Je vais reparler de la maison ; j’ai tant aimé la chambre du poète dans un vert, je ne sais le qualifier.
Dresde, Mayence, Bingen, n’ai rien vu.
Marburg non plus.
Onésiphore de Prébois dit: 8 février 2014 à 17 h 35 min
John, Apollinaire n’est pas un classique ! (Marcel)
Monsieuye, il y a classique et classique !
Cher ami, votre pirouette indispose. En terme de poésie, le mot classique n’a aucune ambiguïté.
Quand vous vous adressez à moi pour me proposer des rimes, vous devriez savoir qu’elle devraient suivre les règles de prosodie respectée par Corneille, Racine, La Fontaine, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, pour ne citer qu’eux.
Versifier dans le cadre de la prosodie classique n’est pas une sinécure et combien de vers licencieux ces poètes ont-ils jeté au rebut pour atteindre la perfection.
Il est d’une grande malhonnêteté intellectuelle que d’affirmer que les règles ne servent à rien en poésie, cela émane presque toujours de gens médiocres qui n’aiment se forcer. Ils veulent faire croire que la poésie est une illumination soudaine qu’il faut vite coucher sur le papier avec comme seule règle d’aller à la ligne de temps en temps.
Je tiens que les plus beaux fleurons de la poésie sont classiques et que c’est là un modèle à suivre, et qu’importe les pleurnicheries des fainéants de la plume.
Christiane, vous me semblez assez naïve. Les femmes quand elles se battent, armées, sont comme toujours supérieurs aux hommes, elles font bien le travail. Voyez les femmes Hommes d’États, pas des délicates en matière de guerre. WW2 nous a bien montré des femmes occupées à fais la guerre, pensez, Christiane, aux femmes gardiennes ou Kapos dans les KZ. Donnez du pouvoir de destruction à une femme, elle vous démontrera, qu’elle vaut bien un homme.
Toutes les femmes n’ont pas l’instinct maternel.
@
Oui, Rose. Un livre inoubliable.
Pour vous, ces quelques lignes, loin, bien loin de l’héroïsme pour l’ultime bataille :
« Mais une question lui vint ensuite à l’esprit : et si tout était une erreur ? Si son courage n’était qu’une sorte d’ivresse ? s’il dépendait seulement du merveilleux crépuscule, de l’air embaumé, de l’interruption des douleurs physiques, des chansons de l’étage au-dessous ? Et si, dans quelques instants, dans une heure, il lui fallait redevenir le Drogo d’avant, faible et vaincu ? »
A l’occasion de la lecture d’un article trouvé dans un mag litt « Les juifs et la littérature » un article interessant de Claude Michel Cluny à E.J; il y a quand même un fait stupéfiant: Retif à la discipline, entré dans la légion étrangère à 17 ans, engagé en 1914, il refait la guerre à 44 ans.
un article interessant de Claude Michel Cluny consacré à E.J
@ Marcel écrit « Je tiens que les plus beaux fleurons de la poésie sont classiques »: Vous avez quatre ans de plus que moi (?), vous pensez comme mon arrière-grand-père 1848 1936 †…
>TKT
je ne suis pas d’accord avec vous.
Madiba avait un visage ingrat jeune.
Âgé, il a été de plus en plus beau.
Hier, par hasard, j’ai revu un élève lycéen beau de manière incroyable alors qu’ado. et collégien, il était moche, ratatiné, boutonneux. Quel bonheur quand l’épanouissement de l’individu se porte sur son visage !
Et parfois, vieux, je me permets d’insister, pardonnez-moi, des gens se révèlent réellement beaux parce qu’ils portent leur âme sur leur traits et cela les rend beaux.
Et dans les moments de crise sont vraiment laids car la crise les imprime de laideur.
Je l’ai constaté et de mes yeux vu.
Le nombre de vieilles gens beaux m’interloque. Et j’aime cela, les traits burinés de la vie sur le visage. Gravés au burin.
C’est tout ; certains gens laids sont magnifiques aussi parce qu’ils portent la gentillesse sur leur laideur : Quasimodo vaut Esmeralda.
La beauté c’est quelque chose qui passe, l’intelligence non.
>christiane
merci de votre citation.
Vous donnerai + tard quelques mots d’Ella Maillard sur le rouge du crépuscule ou de l’aube, de la joie indicible qui l’anime aux départs matinaux.
C’est justement ce contraste qui m’intrigue car ces trois écritures sont nées de la guerre, par des hommes qui l’ont vécue. (Christiane)
Le rapprochement est intéressant en effet. Le degré de violence et de frénésie meurtrière atteint dans chaque récit semble assez étroitement corrélé avec les expérience personnelles des trois écrivains. A ma connaissance, Buzzati n’a pas fait l’expérience directe de l’affrontement sur le champ de bataille. Gracq fait partie des troupes qui affrontent les Allemands à Dunkerque. Il a l’expérience du combat en première ligne, mais pas autant que Jünger, mobilisé (engagé volontaire) dès 1914, blessé quatorze (!) fois, ayant combattu en première ligne à la Marne, dans la Somme etc., dans des conditions dantesques. Les théologiens chrétiens qui ont essayé de se représenter l’enfer n’ont jamais approché de ce qu’ont vécu et éprouvé les hommes qui ont vécu ça. Il faudrait comparer le livre de Jünger avec d’autres récits encore, directement inspirés par l’expérience personnelle des combats, en particulier l’admirable « Week-end à Zuydcoote », de Robert Merle, qui combattit à Dunkerque aux côtés de Julien Gracq et fut fait prisonnier en même temps que lui, et, bien sûr, « La Route des Flandres », de Claude Simon.
Il est d’une grande malhonnêteté intellectuelle que d’affirmer que les règles ne servent à rien en poésie (Marcel)
Mais je n’ai jamais dt cela, Monsieuye. Du reste il y a règle et règle, Monsieuye et, quant à moi, je ne prétendrai certainement pas que la poésie doive sentir la règle à l’instar d’une dame de ma connaissance. Honny soye qui mâle y pense, Monsieuye !
@ TKT dit: 8 février 2014 à 18 h 55 min
Je vous lis et je frissonne. Oui, il y a celles-là… sans affectivité de la culpabilité ou de la honte. Non, je ne suis pas naïve, enfin pas toujours. J’ai mes compartiments (pas dans un sleeping !). Dans un de ceux-là, je place les cruautés, le sadisme, la haine, les pulsions de mort. Je le ferme parce qu’il me gêne, il perturbe mes certitudes mais je sais que je peux l’ouvrir. Le mot « impitoyable » est inquiétant.
Avez-vous toujours un blog ? Je me souviens, il y a longtemps, d’une série de photos extraordinaires prises dans un port. Un gros plan sur des coques noires de navires qui se rapprochaient puis s’écartaient. Il y avait là quelque chose de l’ordre du gigantesque et de la beauté. Puis vous avez beaucoup voyagé et les séries de photos (touristiques) m’ont moins intéressée.
sont comme toujours supérieurs
–
supérieures.
sur les plus belles paroles, et puisqu’il n’a pas été question de juifs, alors que j’ai repris récemment un livre d’un historien très spécialisé en histoire du judaïsme, l’une des paroles des sages -comme on dit- prétée à Dieu est la réponse faite à un questionneur disputeur impénitent comme Moïse ; Dieu aurait répondu « tu m’énerves »
Thierry n’a jamais pris aucune photo extraordinaire, Christiane. Ou alors vous avez vraiment mal regardé.
Il s’en est fallu de peu que Jünger ne fasse la grande guerre dans les rangs des troupes françaises, puisqu’en 1912, à l’âge de 17 ans, il s’engage dans la Légion étrangère. « Jeux africains », l’un de ses récits les plus attachants (et les moins connus), raconte cette expérience.
D’ailleurs il ne comprends rien aux réglages de son appareil. Il lui faut un tout automatique, et encore il fait du flou avec.
@Onésiphore de Prébois dit: 8 février 2014 à 19 h 07 min
Vous savez être tellement intéressant quand vous laissez vos tutus au vestiaire.
Oui,
« La route des Flandres ». Je suis encore hantée par les dernières pages (les morts dans la terre gelée).
Enfin on a chacun nos petites lacunes. On en demeure pas moins sympathique.
Marianne Moore, The Steeple-Jack
Dürer would have seen a reason for living
in a town like this, with eight stranded whales
to look at; with the sweet sea air coming into your house
on a fine day, from water etched
with waves as formal as the scales
on a fish.
One by one in two’s and three’s, the seagulls keep
flying back and forth over the town clock,
or sailing around the lighthouse without moving their wings —
rising steadily with a slight
quiver of the body — or flock
mewing where
a sea the purple of the peacock’s neck is
paled to greenish azure as Dürer changed
the pine green of the Tyrol to peacock blue and guinea
gray. You can see a twenty-five-
pound lobster; and fish nets arranged
to dry. The
whirlwind fife-and-drum of the storm bends the salt
marsh grass, disturbs stars in the sky and the
star on the steeple; it is a privilege to see so
much confusion. Disguised by what
might seem the opposite, the sea-
side flowers and
trees are favored by the fog so that you have
the tropics first hand: the trumpet-vine,
fox-glove, giant snap-dragon, a salpiglossis that has
spots and stripes; morning-glories, gourds,
or moon-vines trained on fishing-twine
at the back door;
cat-tails, flags, blueberries and spiderwort,
striped grass, lichens, sunflowers, asters, daisies —
yellow and crab-claw ragged sailors with green bracts — toad-plant,
petunias, ferns; pink lilies, blue
ones, tigers; poppies; black sweet-peas.
The climate
is not right for the banyan, frangipani, or
jack-fruit trees; or for exotic serpent
life. Ring lizard and snake-skin for the foot, if you see fit;
but here they’ve cats, not cobras, to
keep down the rats. The diffident
little newt
with white pin-dots on black horizontal spaced-
out bands lives here; yet there is nothing that
ambition can buy or take away. The college student
named Ambrose sits on the hillside
with his not-native books and hat
and sees boats
at sea progress white and rigid as if in
a groove. Liking an elegance of which
the sourch is not bravado, he knows by heart the antique
sugar-bowl shaped summer-house of
interlacing slats, and the pitch
of the church
spire, not true, from which a man in scarlet lets
down a rope as a spider spins a thread;
he might be part of a novel, but on the sidewalk a
sign says C. J. Poole, Steeple Jack,
in black and white; and one in red
and white says
Danger. The church portico has four fluted
columns, each a single piece of stone, made
modester by white-wash. Theis would be a fit haven for
waifs, children, animals, prisoners,
and presidents who have repaid
sin-driven
senators by not thinking about them. The
place has a school-house, a post-office in a
store, fish-houses, hen-houses, a three-masted schooner on
the stocks. The hero, the student,
the steeple-jack, each in his way,
is at home.
It could not be dangerous to be living
in a town like this, of simple people,
who have a steeple-jack placing danger signs by the church
while he is gilding the solid-
pointed star, which on a steeple
stands for hope.
Oh, si, D,
celles -ci (une série de trois, je crois), sont vraiment intéressantes. Ça remonte à 2009, je crois.
Y’a de quoi.
Dieu a souvent raison.
La beauté c’est quelque chose qui passe, l’intelligence non.
–
tout à fait, à condition d’en avoir bien entendu.
Y’a de quoi au « tu m’énerves ».
Ezra Pound, Canto 49
For the seven lakes, and by no man these verses:
Rain; empty river; a voyage,
Fire from frozen cloud, heavy rain in the twilight
Under the cabin roof was one lantern.
The reeds are heavy; bent;
and the bamboos speak as if weeping.
Autumn moon; hills rise about lakes
against sunset
Evening is like a curtain of cloud,
a blurr above ripples; and through it
sharp long spikes of the cinnamon,
a cold tune amid reeds.
Behind hill the monk’s bell
borne on the wind.
Sail passed here in April; may return in October
Boat fades in silver; slowly;
Sun blaze alone on the river.
Where wine flag catches the sunset
Sparse chimneys smoke in the cross light
Comes then snow scur on the river
And a world is covered with jade
Small boat floats like a lanthorn,
The flowing water closts as with cold. And at San Yin
they are a people of leisure.
Wild geese swoop to the sand-bar,
Clouds gather about the hole of the window
Broad water; geese line out with the autumn
Rooks clatter over the fishermen’s lanthorns,
A light moves on the north sky line;
where the young boys prod stones for shrimp.
In seventeen hundred came Tsing to these hill lakes.
A light moves on the South sky line.
State by creating riches shd. thereby get into debt?
Thsi is infamy; this is Geryon.
This canal goes still to TenShi
Though the old king built it for pleasure
K E I M E N R A N K E I
K I U M A N M A N K E I
JITSU GETSU K O K W A
T A N FUKU T A N K A I
Sun up; work
sundown; to rest
dig well and drink of the water
dig field; eat of the grain
Imperial power is? and to us what is it?
The fourth; the dimension of stillness.
And the power over wild beasts.
>des journées entières dans les arbres, je vous ai répondu tout s’est effacé je me demande pourquoi. Je vais recommencer au prix d’une effort conséquent. Je voudrai vous convaincre.
N’insistez pas Christiane. Ça ne vaut rien un point c’est tout. Il faut être réaliste.
Réaliste et logique : si ça valait quelque chose, le blog en question serait fréquenté.
Le fait est qu’il est quasi-désert.
@D. dit: 8 février 2014 à 19 h 25 min
Bon, vous faites comme les coquillages : fermé pour cause d’entêtement ! Ces 3 photos sont belles.
Pour l’écriture du blog, je serai mauvais juge ne le lisant pas.
Pour les commentaires, parfois il est énervant car il se fait une idée fixe de l’apparence vestimentaire des autres. O. me voit en tutu et plumes, lui me voyait avec jupe plissée, col Claudine et soquettes blanches. (Je crois que je préfère encore le naturisme ou mon vieux jean !)
Sur 40, il y a un récit déchirant dont on parle peu, Le Fidèle Berger d’Alexandre Vialatte.
Je suis quelqu’un de très ouvert, Christiane.
Vous me faites de la peine en écrivant ce que vous écrivez. Doublement de la peine. Triplement même.
@ D. dit: 8 février 2014 à 19 h 45 min
« triplement de la peine » ! alors, c’est donc vous cadet Rousselle !
http://fr.lyrics-copy.com/chansons-enfantines/cadet-rousselle.htm
Je sais que vous souriez, lutin !
Doublement de la peine. Triplement même.
Horreur et damnation,cricri à oilpé en Birkenstock!
rose dit: 8 février 2014 à 19 h 25 min
At’tation à ne pas casser la vaisselle.
http://www.jesuiscultive.com/spip.php?article358
Rose, quel que soit l’objet de cette conviction, épargnez-vous cet effort.
La définition de « rétif » est à elle seule tout un programme.
Vous avez trouvé les taxons animaux et le taxon végétal qui sont des juengeri ?
JB, vous avez bien vu: un infatigable voyageur.
lutin !
les nains en ont une grosse pas les lutins
>christiane
in chapitre XXXIII
même ouvrage
Jamais matin de ma vie ne m’a semblé plus beau. J’aimerais trouver un cri qui dise tout ce que je sens.
Partir, c’est revivre. Tout recommence, je ne sais pas ce que je vais traverser. Le soleil se lève, rouge comme il s’est couché hier. L’air étincelle de givre en suspension et j’avance dans une réalité plus belle qu’une féerie.
Voilà pour d’autre rouge que celui de la guerre.
Il y a aussi la traversée du désert des sables rouges et c’est à cause des coquillages roses qui jonchent le sol de sable.
Sur un lac sec, aux plaques rouges, il y a des dos de tortues mortes et des myriades de coquillages roses.
Est-ce pour cela que ce désert est nommé Kizil- Koum, les sables rouges ?
>djedla je sais et c’est pour cela que c’est bon.
>D pris aux rets dans les bras de quinze mères-grand
Christiane, les photographies dont vous parlez, ont été prises en juillet 2008 à Jakarta, dans l’ancien port.
Ducornaud, on ne connait de vous, que cet autoportrait que vous aviez, en son temps. posté sur la RdL. Est-ce de la photo d’art ? C’est un vieux cliché pris dans votre jeunesse, depuis la niaiserie de votre visage, a dû être remplacé par une accentuation des traits qui vraisemblablement doivent rendre compte de votre vie de frustré.tout-azimuts.
Quant aux photographies floues, cela s’appelle de la fautographie et, cela a certaines qualités.
Bizarre, vous avez pensé que mon commentaire sur les moches, vous concernait ?
Bizarre, comme c’est bizarre,
ais-je dit bizarre ?
@ TKT dit: 8 février 2014 à 20 h 06 min
Ah, merci, Thierry.
Pourriez-vous les mettre en lien, ici ? Je serai heureuse de les revoir et que d’autres en profitent.
>des journées entières dans les arbres
vous avez réagi en écrivant » ne pas se lâcher sur ce blog » lorsque je vous ai parlé de Dürer.
Mais, ce dont j’aurais aimé vous convaincre c’est vrai, c’est de la vertu de l’art. D’ouvrir, dans un cœur desséché ou asséché, par les larmes, un interstice minuscule.
L’étonnant du « j’ai pleuré » c’est la non décision ou acquiescement sur l’acte. Les larmes coulent de tant de beauté. Pas du talent du peintre. De la beauté. Pas toujours des larmes, parfois on revient cinq fois sur une toile de loin de près de biais de face et parfois c’est blung, le choc au cœur.
Cela, j’eusse aimé que vous l’ayez compris. Mais si vous êtes rétif peu de chance !
C pas grave, bonne soirée à vous,
des journées entières dans les arbres dit: 8 février 2014 à 19 h 54 min
non je ne les ai pas trouvés encore.
Mais c’est beau ce que nous rapporte Philippe Barthelet « je mûris dans les tempêtes » dit Ernst Jünger.
TKT doit-on pour autant vous appeler Sarah Moon? je n’ai pas vu vos clichés mais tout n’est pas pas à jeter du flou, il mérite aussi d’honorer la photographie.
http://photocdn.sohu.com/20070929/Img252425934.jpg
rose dit: 8 février 2014 à 20 h 31 min
Rose, vous êtes pénible.
Rose en fait c’est un peu compliqué de refaire l’historique des échanges et demain à l’heure ou B. Miller forcera la pesanteur, j’en ferai de même. Ailleurs. Alors je préserve ma tête.
« Ne pas se lâcher » dans mon message c’était pour signifier qu’il n’était pas possible de faire valser la pieta de Julius, même avec un bon cognac et une bonne truite ( de Schubert, mettons; ce truc, la truite me fait penser à une autre mais, je m’égare dans la cuisine. Vous vous souvenez de ce cuisinier, Carême, du temps où le majordome mettait des robes ?).
bref, pleurer devant une gravure de Dürer ? C’est une plaisanterie, j’espère.
Allez, c’est pour la bonne bouche.
sur Job encore, retable
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dc/Jarbach_Altarpiece_01.jpg
ouh la
laisser les gens de mauvaise humeur en boucle.
Il ne s’agissait pas d’une gravure mais d’une peinture.
Aucune espèce d’importance.
>djedla
et il me semble que vous radotez avec votre truite. Vieille de quelques années. Pénible aussi je vous trouve.
rose dit: 8 février 2014 à 21 h 09 min
oui, c’est pareil.
Le syndrôme de Stendhal n’a été repréré que chez certaines personnes. Il faut le faire confirmer au gardien du musée de Florence.
Et bien je trouve qu’il vaut mieux faire comme des journées à s’égarer en cuisine en écoutant la truite qu’être sourd et anorexique. Rose j’essaie de me souvenir si j’ai pleuré devant une toile, je crois que non, en revanche des fous rires à foison, c’est alors qu’il faut jeter un œil pour s’assurer de la vacuité de la salle.
Des journées cette autre truite, celle de Chevillard opposée à l’infect gratin de choux fleur? le rêvé confronté à l’abominable réalité?
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