de Pierre Assouline

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La République des livres
« J’habite le phare des Sanguinaires, là-bas, sur la côte corse… »

« J’habite le phare des Sanguinaires, là-bas, sur la côte corse… »

Les nouveaux sites littéraires se suivent et se ressemblent. Mais celui-ci a la palme de l’originalité : une cartographie participative de la France. Mais encore ? Il s’agit rien moins que parcourir le pays, à travers des textes rares ou connus, d’écrivains oubliés ou célèbres. Près de 400 textes sont déjà en ligne et ce n’est qu’un début.

Jean-Benoît Guinot est à l’origine de cette initiative qui se veut collective. Après avoir passé près de trente ans dans une grande société d’équipements de télécommunications, il s’est fait virer, l’occasion de se consacrer à sa passion des livres. Fort de ses indemnités de licenciements, il a d’abord fait un tour dans l’édition ; il en est vite revenu. Non pour y renoncer mais pour ne pas s’y limiter. Il s’est alors établi libraire-éditeur à Strasbourg, à l’ancienne et à l’enseigne de « Ivres de livres » ; parallèlement, fort de sa collaboration à l’édition de la correspondance de Gustave dans la Pléiade (il en assura l’indispensable index), il a concocté à base d’extraits de son œuvre un copieux Dictionnaire Flaubert (1500 entrées, 39 euros, éditions du CNRS) préfacé par Pierre-Marc de Biasi.

La confection de ce florilège lui a-t-elle donné le goût de pousser plus loin encore l’exercice de la citation ? C’est alors qu’il a eu l’idée de ce site « La France des écrivains », mis en ligne il y a une dizaine de jours après trois mois de préparation. Hébergé par OVH, il est construit sur Joomlà Bamboo (modèle Responsive), logiciel open source de gestion de contenu, augmenté de quelques modules additionnels, en particulier le module de cartographie. L’ensemble est une fabrication maison pour un coût d’une centaine d’euros. Et des centaines d’heures à revisiter sa bibliothèque pour lui soutirer des extraits idoines.

 « Ce qui me tient à coeur, ce sont non seulement les découvertes que pourront faire les internautes, mais aussi (et surtout ?) leur participation pour enrichir le corpus de textes – le sujet est presque infini… » 

Textes les plus récemment publiés : un extrait de La Règle du jeu de Michel Leiris pour Boulogne Point-du-Jour, un extrait des Yeux d’Elsa d’Aragon pour Ponts-de-Cé (… Ô ma France ô ma délaissée/ J’ai traversé les ponts de Cé), un bout de Lettrines de Gracq pour Lyon et, naturellement, du Proust pour le porche de la cathédrale d’Amiens. Quant aux textes les plus consultés, la liste réserve quelques surprises : en tête un morceau de La Cité radieuse de Didier Daenninckx pour Briey, Amiens vu d’un ballon par Jules Verne… Beaucoup de textes relevant du domaine public, ou d’autres plus contemporains à raison de quinze lignes maximum. A propos, le phare des Sanguinaires, c’est dans les Lettres de mon moulin...

(Photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, web/tech.

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commentaires

455 Réponses pour « J’habite le phare des Sanguinaires, là-bas, sur la côte corse… »

Joomlàboum dit: à

Concept intéressant,certes, idée originale, mais quelle tristesse que ce site! La google-map en bannière est un tue-l’amour-de-lire, l’habillage graphique est indigent, la navigation, loin d’être un plaisir gourmand comme elle devrait l’être, est un pensum aride…peut mieux faire, même avec Joomlà et un mince investissement. Dommage!

mapa dit: à

C’est toujours un moment d’émotion celui où je découvre un nouveau billet . Ce billet a réussi encore ce « miracle » : car comment appeler ce plaisir renouveler de découvrir des gens qui svent nouer leurs passions et les mener au jour?
Impossible de retrouver là le livre d’un personnage aussi libre en la personne de Freeman Dyson qui dans sa biogeaphie évoque un homme qui travailla à un phare et devint un inventeur : peut-être un commentateur retrouvera-t-il ce dont j’ai un souvenir si imprécis, je m’en accuse volontiers .

Simon dit: à

« le phare des Sanguinaires, c’est dans les Lettres de mon moulin… »

Histoire de faire vraiment simple on pourrait tout aussi bien enlever ce r en trop dans le titre, passou. Pas pour habitude de tenir à vous corriger, mais tout arrive.

mapa dit: à

je me corrige donc vite aussi
des gens qui savent
biographie

mapa dit: à

et ce plaisir renouvelé :
le mot sanguinaire est si troublant : je disais enfant des oranges sanguinaires

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…le genre  » Oranges mécaniques « , par Stanley Kubrick,…etc,…

D dit: à

Les corses mangent de l’âne et Findus n’aurait pas le droit de mettre un peu de cheval dans les lasagnes ? Où va-t-on ?
En ce qui me concerne, et je m’adresse tout particulièrement à W, je mange du cheval deux fois par semaine, tout simplement parce que c’est mon signe astrologique chinois et que je m’apprécie beaucoup et me trouve bon goût.
J’ai malheureusement un mal fou à trouver des boucheries chevalines ouvertes tard le soir quand je rentre de la piscine.

Tour génoise dit: à

Incroyable ce qu’il possible de faire avec des indemnités de France Télécom.
Même JC va avoir le sentiment que ses impôts sont utiles (une première)
Ne niez pas JC, une île sanguinaire ne peut être qu’attractive pour un scooter rose (à propos, socialiste le scooter ?)
Merci aux privatisations littéraires.

Bob dit: à

Les corses mangent de l’âne et Findus n’aurait pas le droit de mettre un peu de cheval dans les lasagnes ? Où va-t-on ?

Respect des habitudes alimentaires des autres, rien. Mais venant de dédé pourquoi s’en étonner.

Francis dit: à

Passou dit « équipements » donc pas FT, plutôt Alcatel.
Ok on s’en fout, mais il est toujours sympa de savoir qui est le phare de qui

Don as Hole dit: à

C’est pas Don Vito le parrain ?

vani dit: à

« Hébergé par OVH, il est construit sur Joomlà Bamboo (modèle Responsive), logiciel open source de gestion de contenu, augmenté de quelques modules additionnels, en particulier le module de cartographie »

Depuis que passou fait dans l’ordinateur je ne comprends plus rien à la littérature.
Sûrement un nouveau modèle de liseuse ce « Responsive » ou alors un site de téléchargement gratos (open) d’esquisses (source) de phares de l’humanité (style rdl en délire)
Enfin, bon ! Vive le bit, l’octet et l’adresse IP chère à TKT

abdelkader dit: à

voila que le garde-champete de l’ile maudite veut reconquir l’Algerie…pas lui en personne, vous comprenez, non madame! il les a trop molles pour ca, mais que ca soit d’autres qui le fassent pour lui…et y laissent leur peau…les militaristes sont tous comme ca…pareil pour les racistes, les plus virulents d’entre-eux vivent a Neuilly ou a Porquerolles ou il n’y a pas d’etrangers…viens donc reconquerir Oran mon grand…je t’y attendrai de pied et de tringle fermes…pour toi, ma plus belle tringle en bois de cedre de l’atlas….

Polémikoeur. dit: à

Il y a bien des recueils
de proverbes et de citations
et des répertoires de rues !
Poétriquement.

renato dit: à

Gabriel Loidolt, Le phare & La nouvelle tribulation de Lévy ; trad. de l’allemand par Colette Kowalski.

W dit: à

D avez-vous lu l’interview de François Bégaudeau ?
Je n’ai plus de café et je sors d’un affreux rêve où une photocopieuse tombait en panne après qu’on m’ait obligée à cohabiter dans un lit avec une personne que je n’ai pas souvenir d’apprécier,rien de tel dans la réalité .

JC dit: à

Côte à côte dans ma bibliothèque égoïste, « La Mer dans la Littérature Française » de simon leys chez Plon, en deux volumes. Tentative réussie, de Rabelais à Dumas, de Hugo à Loti d’approcher l’élement liquide … Le phare, entre deux mondes.

(abdel, t’es trop congre ! et sans le moindre humour ! Carre toi la tringle où tu sais…t’es juste un cantonnier de la finance)

JC dit: à

Joomlàboum dit: 8 février 2013 à 22 h 06 min

Soyez pas sévère ! Trois mois de gestation, ouvert depuis dix jours : c’est seulement le début ! On commence dans un garage, puis … va savoir où il finira le strasbourgeois ?

mec sympa dit: à

« rien de tel dans la réalité  »

c’est ce qu’on dit

très sympa dit: à

« le garde-champete de l’ile maudite veut reconquir l’Algerie »

Depuis son poste de TV seulement: ça le distrait le pauvre il s’e.. sur son île (plaignons les habitants qui doivent le supporter -ils font tout pour l’éviter mais il s’accroche comne une sangsue)

Judas le Hyérois dit: à

Le Printemps porquerollais est en marche : « JC, dégage ! »

paniss dit: à

en parlant de phare, qui a lu « la tour d’amour » de Rachilde écirt en 1899 (réédité par Mercure de France) ou mieux: qui l’a écouté, lu par Jacques Gamblin (Frémeaux associés)? Dans les deux cas, une petite merveille.
Cela dit, il est vrai que le site est un peu tristounet, mais je ne doute pas qu’il ira en s’améliorant; de toutes façons, voilç une excellent idée, une excellent initiative…

TKT dit: à

Cette « cartographie littéraire » ressemble fort à un « goût de… »
Cartes et territoire plus textes, textes malheureusement un peu court. Quand toutes les villes et lieux-dits seront répertoriés, , on pourra consulter avant de faire ses valises; ou seulement aller au hasard et rêver sur le site.
Avoir choisit le texte de Marcel Proust sur Chartres, c’est un peu tombé dans la facilité, non ?

D dit: à

W dit: 9 février 2013 à 5 h 39 min

D avez-vous lu l’interview de François Bégaudeau ?
Je n’ai plus de café et je sors d’un affreux rêve où une photocopieuse tombait en panne après qu’on m’ait obligée à cohabiter dans un lit avec une personne que je n’ai pas souvenir d’apprécier,rien de tel dans la réalité .
__________________________
C’est curieux cette histoire de photocopieuse, W
Avez-vous eu un traumatisme passé ou récent en liaison avec un tel engin (utilisé conformément au manuel d’instruction, j’entends) ?

Courbet mais dodue... dit: à

Syndrome de la photocopieuse de l’Origine du monde ?

D dit: à

Pour ce qui concerne l’interview dont vous me parlez, W, je lis très très peu. Aucun livre depuis 5 ans déjà, trois ou quatre articles de journaux dans le même temps, et un peu les commentaires ici, mais seulement ceux pour lesquels les pseudonymes me reviennent.
Je regarde beaucoup la télévision, je joue à des jeux-vidéo. Mon préféré est une simulation de combat aérien en Mig-29. J’aimerais bien vous montrer un jour.
Sinon je prie, chante des psaumes, je pratique un peu de magie blanche, tiens à jours des minutes d’apparitions extraterrestres, je prépare des hachis de cheval, des farces à l’âne et décode de précieux et rares parchemins qui me révèlent des chises troublzntes sur notre avenir à nius deux.
Vous voyez j’en trremble d’motion en attandnant le moement veneu.

zzzzzzzzzzz dit: à

des farces à l’âne

Les âneries de D.

aaaaaaaaaaaaaa dit: à

zzzzzzzzzzzzzz,
D (sans point) vous est tellement supérieur : vous devriez le considérer comme un maitre, un gourou prodigieux !
Votre salut en dépend…

D dit: à

Gardez votre calme, Paniss. Deux fautes de frappes dans un commentaire aussi court que le vôtre témoigne d’une émotivité mal contrôlée.
Cela dit dans le fond votre commentaire est tout à fait valable.

zzzzzzzzzzz dit: à

D (sans point)

Lassant.

ueda dit: à

« je sors d’un affreux rêve où une photocopieuse tombait en panne après qu’on m’ait obligée à cohabiter dans un lit avec une personne que je n’ai pas souvenir d’apprécier,rien de tel dans la réalité. »

Notre époque post-freudienne est restée si perverse qu’en lisant votre fin de phrase, chacun pense le contraire (et naturellement, a tort).
Depuis quelques décennies, le type qui dort avec vous et ressemble à un autre ne s’appelle plus une photocopie mais un clone.

W dit: à

Justement D ,vous tremblez de motion de censure sans attendre votre neveu ce qui constitue un indéniable engagement aux yeux de tous et fortifie vos prises de positions,quant à votre je lis tu peu je n’en crois pas un mot,votre style révèle avec panache vos goûts hétéroclites et votre culture qui si elle e peut s’afficher encyclopédique comme dans une campagne sur tous les fronts et les marais le deviendra que vous transformerez en farces et attrapes puisque c’est votre nature et votre don.

W dit: à

Ueda la photocopie en panne symbolise tout ce que j’exècre et mon impuissance à vivre dans le monde des nouvelles technologies quand elles défaillent,la personne souligne mon indétermination sexuelle ,aucune importance ,c’est de l’import préfabriqué frelaté.

JC dit: à

Crime politique. La Tunisie a échangé une tyrannie orientée pognon contre une tyrannie religieuse … mauvaise pioche.

D dit: à

Il est vrai que j’ai du panache. Bon, changeons de sujet, je n’aime pas être sans arrête sur le devant de la scène. J’ai du panache, mais aussi de l’humilité.

W dit: à

Ueda ne saviez vous pas qu’un nouveau concept émerge ,fabriquer à visée thérapeutique ou dans le domaine de l’investigation ,la programmation du rêve ( du sommeil paradoxal) mais c’est extrêmement compliqué et les scientifiques n’en sont encore qu’aux approches balbutiantes,pour faire suite au détecteur de mensonges .

zzzzzzzzzzz dit: à

sans arrête

avec arrêt, c’est mieux.

ueda dit: à

« La Tunisie a échangé une tyrannie orientée pognon contre une tyrannie religieuse … » (JC)

Si on passe de la tyrannie à la démocratie, on peut avoir tranquillement fromage et dessert.

Comme les américains:
Money and God, God and Money.
Bande de veinards!

JC dit: à

Puisqu’on est dans les Sanguinaires…

« Nous avons arrêté tôt aujourd’hui deux jeunes, un Arabe et un Touareg. Ils avaient une ceinture d’explosifs et ils étaient sur le dos de deux ânes », a déclaré Oumar Maïga, le fils du chef du village local proche de Gao.

Je suis content pour les ânes, je veux dire les montures innocentes de ces imbéciles ! (Qu’est on allé fouchtre dans cet Etat où même les corps d’armées se battent entre eux !)

ueda dit: à

la personne souligne mon indétermination sexuelle

OK.

ueda dit: à

« J’habite le phRare des sanguinaires… »

C’est clairement un lapsus.
La pensée latente (et, hélas, rémanente) est celle-ci:
« Je gère une phratrie de sanguinaires, ici, sur la courte écorce de ce blog, etc. ».

L’image des tweets de PA, c’est bien la castagne.

ueda dit: à

« Nous avons arrêté tôt aujourd’hui deux jeunes, un Arabe et un Touareg.

Je vous arrête sur votre pente réaque, JC.

Il s’agissait malgré tout de deux jeunes.

JC dit: à

ueda, ne peut on être jeunes et cons à la fois ?!

ueda dit: à

C’est seulement le privilège des vieux blogueurs, JC!

ueda dit: à

Deux nobles vieillards sur ces ânes, avec leurs ceinturons, ça aurait plus de gueule.
Ils n’avaient plus que peu d’étapes à brûler, de toute manière.

JC dit: à

Il n’y a ni jeunes, ni vieux, ni génies, ni débiles, ni sexes différenciés, sur la toile ami, … juste des ombres.

Jacques Barozzi dit: à

Le boug, toi qui me dis toujours que je devrais créer mon propre site, on pourrait faire mieux : Le Monde des écrivains !
Il faudrait vite organiser une assemblée constituante, avec tous les erdéliens volontaires, férus de littérature, de langues et de géographie ?

Nougat rote dit: à

Sollersienne ou Sollers fait des siennes!

Ce gardien de phare est fou!

D dit: à

Bien, je suis allé voir ce site. Je pense que son but caché est de faire une concurrence déloyale à mon ami Jacques Barozzi. Ma décision est donc simple : je le boycotterai. Et j’espère que toute la RdL en fera autant, par solidarité.

D dit: à

Philippe en transes au Bullier

plutôt le trottoir d’en face.

Diagonal dit: à

Ah !… les notes du carnet de la soeur de Pierre Loti évoquant la côte sauvage face à l’île d’Oléron !… Grand moment d’émotion littéraire retrouvée grâce à ce nouveau site « construit sur modèle Responsive, un logiciel open source de gestion de contenu augmenté de quelques modules additionnels » (sic), sans lequel nous serions à n’en point douter demeurés tels des phares sanguinolents de stupidité glacée. Tandis que maintenant, nous avons enfin retrouvé un peu de la chaleur du passé grâce aux talents de détection de la RDL… Ce l’on-ne-sait-quoi et presque-rien de si prometteur, propres à susciter un brin de nostalgie grâce au seul langage et technologie appariés qui vaillent à l’intelligibilité du moment.

court dit: à

La frégate naufragée aux Sanguinaires dont parle teriblement Daudet l’aurait été, selon une tradition tenace, pour n’avoir pas salué à coups de canon comme d’usage à son départ de Lorient N.D de Larmor….Se non e vero…
MC

dan dit: à

« échangé une tyrannie orientée pognon contre une tyrannie religieuse  »

Les gens qui protestent en masse contre toute tyrannie, ça fait trop désordre pour le naze de PQ

JULIE dit: à

Dexter, franchement !…
Dites au moins, avec Beckett, « number two ».

Daaphnée dit: à

C’est vrai que D est lassant.

Bonheur sur un coup de D dit: à

Daaphnée dit: 9 février 2013 à 13 h 08 min
C’est vrai que D est lassant

Qu’il soit béni s’il pouvait vous lasser assez pour que vous nous lâchiez la grappe.

Allez D soyez sympa, encore un petit coup

JULIE dit: à

Daaphnée, je ne passe pas très souvent, mais j’ai trouvé suggestives vos remarques d’hier soir concernant Mallarmé, y compris sur la justesse associée à ce que l’on dit « difficile ».

Le travail sur Flaubert de Jean-Benoît Guinot incite à lui faire confiance, mais vraiment je ne vois pas l’intérêt de ces compilations, même « participatives », déjà cent fois proposées sur les écrivains et les lieux.

La mauvaise langue dit: à

Ce qu’il faudrait faire plutôt, c’est, accompagnant chaque roman, une carte des lieux du roman. Pour Flaubert, dans Bouvard, par exemple, j’ai été obligé de regarder sur google maps pour voir l’itinéraire des deux compères vers la Normandie. Pour d’autres romans, comme ceux de Balzac, par exemple Les illusions perdues, quand Lucien de Rubempré arrive à Paris venant de son Angoulême natal, on est bien embêté pour situer à Paris les lieux où il descend, parce que les rues ont été détruites ; il faut donc faire tout un ensemble de recherche sur des vieux plans de Paris. Or, c’est important de savoir où il habite, où il se rend, etc. Ce genre de bouquin manque.

alec dit: à

en ce qui concerne les relations d’amour avec développeurs de sites et de blogs, c’est comme dans la vraie vie, comme dans l’amour vrai ; on sort souvent avec des filles-Joomla mais on se marie toujours avec des femmes-WordPress.
plus de versatilité, plus de « cloud » (merveilleuses septièmes de dominantes chez elles, dans leur grande petite musique des sphères de leurs yeux), infinies possibilités offertes par leur ‘server’, et pour finir, quantité de beaux enfants. c’est comme pour le Bourgogne, on le suçote, on apprécie sa grâce passagère quand on est encore étudiant mais, une fois adulte, on finit toujours avec un Bordeaux cristallin dans le profond hanap du réservoir à émotions qu’est notre vie.

Les disciples de Parker dit: à

« on finit toujours avec un Bordeaux cristallin »
La Bobine

Pas meilleur en vin que le pinardier zürichois

alec dit: à

de toute façon et en vérité, je vous le dis, le vrai centre de la littérature française en 2013 est situé à Saint-Florent-Le-Vieil, tout tourne autour de cette puissante mégalopole intellectuelle et artistique. la plupart des écrivains français (dont quasiment tous les primés) sont des professeurs de géographie, de biologie littéraire ou de français. tous imitent le grand maître angevin, tous ont épousé sa cause. depuis leur lieu d’écriture ils essayent de faire rayonner les ondes magiques de la sagesse julienne, mais il s’agit souvent de micro-sociétés qui peinent à émettre forte résonance, leur maigre feu n’est que le foyer d’une modeste banlieue. on est loin des gratte-ciels et des monastères studieux de la cité radieuse du Maine-et-Loire où les moines-auteurs du monde entier ont établi résidence d’hiver et d’été. c’est pour cela que je trouve la carte de France mise en ligne par Jean-Benoît Guinot légèrement optimiste, je n’ai pas dit trompeuse même si j’ai tendance à le penser tout bas.

D dit: à

@ mauvaise langue, 14.33 « Or, c’est important de savoir où il habite, où il se rend, etc. Ce genre de bouquin manque… »
Ah bon ? Pourquoi est-ce donc si important ? Les écrivains eux-mêmes n’ont souvent qu’une géographie approximative dans la tête, non ?
Et par ailleurs, les bouquins en ce sens ne manquent pas. Un exemple parmi 100 : dans les Règles de l’Art (PB), il y a une toponymie exhaustive des lieux de l’Education Sentimentale de Flaubert. Genre… Non, il ne faut jamais absolutiser, et ne pas attendre que tout soit prémâché par google ou parssouline.

renato dit: à

C’est très hollywoodienne comme idée… et ne me dite pas que ce qui vaut pour les acteurs de cinéma ne vaut pas pour les écrivains, ce serait d’une hypocrisie à faire rire les vers de terre.

JULIE dit: à

La Mauvaise Langue, même sentiment que le vôtre pour « Les Illusions perdues », bien qu’il existe, je crois, des « Paris de Balzac », etc. On s’y retrouve progressivement dans la suite plus centrée d’ « Un grand homme de province à Paris », et la deuxième partie, « Eve et David », entre Paris et Angoulême, a des repères larges et plus faciles.

renato dit: à

C’est samedi, tu allumes la TV pour t’abrutir un moment et tu tombe sur un voyage au XVIIIe siècle mais en train… enfin, un peu de Russie… et ils te présentent ça comme le chic du chic… une bonne raison pour éteindre…

renato dit: à

« Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.
Plus bas le canal Saint-Martin, fermé par les deux écluses étalait en ligne droite son eau couleur d’encre. Il y avait au milieu, un bateau plein de bois, et sur la berge deux rangs de barriques.
Au delà du canal, entre les maisons que séparent des chantiers, le grand ciel pur se découpait en plaques d’outremer, et sous la réverbération du soleil, les façades blanches, les toits d’ardoises, les quais de granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait du loin dans l’atmosphère tiède ; et tout semblait engourdi par le désœuvrement du dimanche et la tristesse des jours d’été.
Deux hommes parurent.
L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes. Le plus grand, vêtu de toile, marchait le chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corps disparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.
Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent à la même minute, sur le même banc. »

Jamais eu la curiosité de visiter ces lieux, ce n’est quand même pas un hôtel où est descendu Goethe… Je m’estime toutefois bon lecteur du Bouvard et Pécuchet…

tonton dit: à

Le vrai problème renato c’est : comment être sûr qu’il venait du Jardin des Plantes ?
De la Bastille, ok, mais du Jardin des Plantes, rien de plus discutable.
Il pouvait très bien être passé chez C.P. pour boire un café.

C.P. dit: à

Julie a beau être… Elle pourrait écrire : « Illusions perdues ».

Cependant je suis en accord avec Mauvaise Langue et elle.
D, vous m’arrachez l’âme en mangeant du cheval, mais en outre vous avez tort, sur Balzac en tout cas : l’installation de Lucien à Paris est très intéressante quant aux quartiers et rues de la ville, tout à fait significatifs.

alec, bien sûr ! Et d’abord, il n’importe pas trop de savoir dans quelle région très précise de la Bretagne est situé AU CHÂTEAU D’ARGOL, bien que le paysage y soit caractéristique (et qu’Albert soit lecteur d’un Balzac de la chouannerie).

La mauvaise langue dit: à

Après Lucien va habiter rue Rumford je crois. Or, c’est une rue qui n’existe plus. Elle croisait l’actuel boulevard Malesherbes je crois bien me souvenir, pas très loin de là où habitait Proust enfant. Mais pour le trouver, il m’a fallu feuilleter pas mal de vieux bouquins que j’ai à la maison sur le vieux Paris. Et c’est pas évident à trouver. On y passe pas mal de temps.

La mauvaise langue dit: à

La carte des écrivain pourrait peut-être avoir cet intérêt de nous mettre en évidence que des coins entiers de France, peut-être, sont oubliés dans la littérature française. Qui peut savoir ?

Réveillon dit: à

d., vous datez, le renard argenté n’est plus de mode depuis longtemps.

art matant dit: à

LML: vous feriez mieux d’écrire votre GRAND ROMAN, vous perdez votre temps précieux de fonctionnaire en cherchant des rues disparues.

La mauvaise langue dit: à

Mais l’actuel boulevard Bourdon ne ressemble en rien à la description qu’en fait Flaubert. Flaubert nous en donne une description telle que pourrait en faire un psychotique (je trouve) alors qu’il y a le canal st Martin, l’eau, les bateau. Aujourd’hui c’est plutôt agréable comme endroit. J’ai été surpris aussi par l’idée que l’un vienne du jardin des Plantes. Mais c’est que c’est de l’autre côté de la Seine. Je me suis demandé si ce n’était pas une vague allusion aux Misérables de Hugo, dont le héros à un moment habite par là il me semble avec Cosette. Je ne sais pas ce que ça vaut comme réflexion mais je me suis fait cette réflexion en découvrant sur google maps toujours le boulevard Bourdon et sa situation par rapport au jardin des Plantes.

La mauvaise langue dit: à

En tout cas, je n’ai pas le sentiment de perdre mon temps. Je suis un fanatique des vieilles rues de Paris. Et commen t lire Baudelaire sans cela ?

C.P. dit: à

tonton, bonne blague retenue, mais renato a bien raison de citer l’ouverture de « Bouvard et Pécuchet » : entre la Bastille et le Jardin des Plantes (un peu éloigné, de l’autre côté de la Seine), Flaubert donnait à l’époque, avec le banal boulevard Bourdon longeant le canal comme lieu de la rencontre, comme avec la disposition écrite de ses alinéas, une impression de platitude tout à fait étonnante. Je trouve qu’il y a là un très gros effort littéraire, que l’on aime ou non la suite du roman.

W dit: à

Vous disposez de quelques mois d’avance D et pourraient s’intercaler quelques planches,tableaux,photos,bateaux,plumeaux ,vélo,rameaux vraisemblablement aucun port aucune île ;pas de voyage qui déplierait une carte où perdre le temps.

d dit: à

W, votre anniversaire est en mars ou alors vous êtes une usurpatrice.

d dit: à

Le renard argenté ira s’accordera bien avec vos yeux noisette.

d dit: à

vos yeux noisette qui me font un terrible effet. je vous l’ai déjà dit.

Jacques Barozzi dit: à

Flaubert aurait dû faire se rencontrer Bouvard et Pécuchet sur un banc du petit square situé à l’entrée de l’Institut médico-légal (la Morgue), le point central entre la Bastille et le Jardin des Plantes !

d dit: à

Bon, avant tout cela il est temps que je m’octroie un petit stage de retour intérieur.
C’est moi qui les organise et en définit le programme. Ne vous étonnez donc pas si plusieurs jours se passent sans moi.
A dans quelques jours, sans doute.

Jacques Barozzi dit: à

« La carte des écrivain pourrait peut-être avoir cet intérêt de nous mettre en évidence que des coins entiers de France, peut-être, sont oubliés dans la littérature française. »

Notamment du côté de nos anciennes colonies !

La mauvaise langue dit: à

Platitude, CP, en effet, mais tout de même très théâtralisée par la succession des différents personnages qui défilent devant leurs yeux, et représentent chacun à son tour, un état, un type (j’en avais fait l’analyse sur mon site).

La mauvaise langue dit: à

Et Camus, Baroz ? Et Loti ?

W dit: à

Vous savez D qu’il existe de nouvelles matières qui épargnent les animaux ? et qui légères chaudes et bien assemblées vous garantissent confort et séduction ,aisance et diligence assurant même un niveau d’élocution sans électrocution qui font de celui celle qui les portent un orateur disert ,un confident secret,un ami un amant un amour pour pas cher du tout!

C.P. dit: à

Jacques, c’est qu’il y avait le canal parallèle, d’usage marchand,… et son eau « couleur d’encre ». Le boulevard Bourdon, de nos jours, n’est pas terrible. Mauvaise Langue le dit « agréable », mais c’est le canal surtout qui a changé, abritant, vous le savez bien, des bateaux de plaisance (et d’habitation), enjambé par une passerelle, et comportant un jardin-promenade sur sa berge est.

Jacques Barozzi dit: à

Et plus au nord, la toute nouvelle et élégante promenade Richard-Lenoir, en couverture du canal. Trop frivole comme cadre pour les deux héros. Et la Morgue, trop dramatique. Le choix du boulevard Bourdon, rien que pour son nom déjà, et son bric à brac post industriel à l’époque, est parfait. J’imagine Flaubert en repérage et trouvant l’endroit idéal pour mettre en scène, faire entrer dans notre imaginaire, ces deux personnages propres à nous le flanquer durablement, le bourdon !

Jacques Barozzi dit: à

« Et Camus, Baroz ? Et Loti ? »

C’est pour cela, entre autre, que je proposais que nous élargissions le concept au Monde des écrivains, ML. En vain ?

La mauvaise langue dit: à

Je ne vois pas ce que vous voulez dire, Baroz. Loti et Camus parlent dans leurs bouquin de ces lieux qu’étaient les colonies, non ? C’est pour ma part ce que je voulais simplement dire.

La mauvaise langue dit: à

Le boulevard Bourdon est un endroit où Flaubert devait passer assez souvent, semble-t-il, parce qu’il a habiter longtemps boulevard du Temple, presque à la place de la République. Je suis allé encore y jeter un œil en décembre dernier en allant à Go sport sur la place. Quelqu’un sait à quel étage il habitait ?

Papinade dit: à

« et son bric à brac post industriel à l’époque, est parfait »
baroz

Ce mec est un génie de la platitude et de la confusion.
Célébrons en coeur la description de l’époque post-industrielle chez Flaubert.

alec dit: à

« j’effare la bite des gens ordinaires, là-bas, dans la grotte où pousse la gorse. » (nom anglais pour « l’ajonc ».)

c’est le titre d’un poème que j’ai écrit avec ma tête et mon couteau. j’ignore si c’est publiable en l’état sur le site de Jibé Guinot. je ne sais pas s’il a dédié une page à la poésie pornographique sur son blog. j’aime semer quelques mots anglais ici-et-là. here and everywhere.

pinaud dit: à

alec, dans ce cas il faut écrire LE jonc

Marsily Luc-Antoine dit: à

Les bretons sont têtus, les auvergnats avares, et les corses mangent de l’âne. Ainsi, des abrutis fréquentent notre république des livres…

hamlet dit: à

l’interview de Begaudeau dans Libé est très intéressante.

Quand Jeanne38 lui demande : « Ce livre c’est d’abord une méthode, qui est un programme d’écriture : ne négliger aucun indice, et surtout ne pas hiérarchiser entre eux», dites-vous. Pouvez-vous développer ce point-là ?

François Begaudeau répond : Effectivement, un des enjeux du livre est d’explorer l’idée que ce qui passe pour important et formateur ne l’est pas forcément, et vice-versa. Par exemple, il me semble que mes maux de tête sont beaucoup plus constitutifs de moi que la chute du mur de Berlin. Et qu’en 2001 le titre de champion du FC Nantes m’a davantage marqué que le 11 Septembre. Donc, le livre essaie de tout ramasser, sans discrimination a priori.

quelqu’un sait c’est qui Jeanne38 ? elle 38 ans ou bien vit-elle dans l’Isère ?

il faut lire les autres réponses, c’est édifiant.
On se demande s’il existe aux yeux de François Begaudeau un monde, en dehors de sa petite personne.

Le monde littéraire a droit à des erreurs de casting.
Il est toujours possible de se planter et de confondre le premier crétin venu avec un grand écrivain.

Mais là il faut bien reconnaitre qu’on commence à friser le ridicule.

hamlet dit: à

l’augmentation de sites littéraire est proportionnelle à la diminution de l’intelligence des écrivains.
plus leur QI chute et plus le nombre de sites grimpe.

A ce rythme le nombres de sites littéraires risque de battre des records olympiques.

W dit: à

Alec n’avez-vous pas encore songé à l’épargne solidaire,à l’emprunt équitable,au désengagement citoyen?votre unique vers ,c’est bien de cela qu’il s’agit ?…n’est-il pas pour se réclamer du registre à quoi il correspond n’en laisse pas moins perplexe interdit,auriez-vous négligemment négligé votre café ce matin?On croit rêver

ueda dit: à

La curiosité est un vilain défaut, hamlet, mais vous m’avez poussé à aller voir l’interview de Begaudeau, alors que j’ai autre chose à foutre.
L’irritation me pousse à réagir, alors que ça ne sert à rien. Pourquoi diable s’intéresser à celui qui est peut-être la plus belle tête à claque de sa génération?

La phrase suivante est un chef d’oeuvre, à la fois pour le caractère complètement cul des adjectifs, et pour l’effarante illusion sur soi même qu’elle semble trahir: Begaudeau, un intellectuel français?:

« Le projet est né d’une sorte d’autobiographie anglée, où à travers moi se raconterait la généalogie d’un intellectuel français, son parcours balisé. »

Et celle-là! Quelle étrange malédiction est tombé sur ce pauvre Nietzsche?
Avec Onfray, ça fait couple.

« Comme disait l’autre, toute pensée est l’autobiographie de son auteur. Non pas l’idée, mais comment elle se forme, de quelle cuisine existentielle elle est le résultat, la chimie dont elle est le précipité. »

La question n’est pas posée de la valeur de vérité de cette pensée, de sa valeur, ou si elle mérite un quelconque intérêt.

B. Godot… Je préfère notre Dédé.

mapa dit: à

@ La curiosité est un vilain défaut,
il me semble bien au contraire que ce n’est pas un défaut : d’ailleurs j’ai lu avec grand plaisir l’entretien de Siri Hustvedt sur l’obs et lirai son livre . (non, je ne souffre pas ou plus de migraines depuis très très longtemps, et ceci me permet de vous dire bonsoir )
j’aurais beaucoup aimé que P.Assouline aussi nous parle d’elle .

W dit: à

ben quoi ça ressort de la théorie de l’iceberg,pourquoi douter de François Bégaudeau se définissant en tant qu’intellectuel ,que proposez vous bien que ce ne soit pas en question comme frontière entre ceux qui légitiment et les autres,il pense donne à penser ,à chacun son public et il ne ressemble pas à Claude François!L’interview qu’il donne à lire est de plus dénué de prétentions .

ueda dit: à

« L’interview qu’il donne à lire est de plus dénué de prétentions  »

Vous plaisantez?

W dit: à

non pas cette habitude ou alors tout serait sujet, ce qui se peut encore. Ah Ah! il s’explique .

Onésiphore de Prébois dit: à

« Le projet est né d’une sorte d’autobiographie anglée » (François Bégaudeau)

Si encore elle était biaisée, ça pourrait à la rigueur se concevoir. a moins qu’il ne l’ait écrite à Angles-sur-l’Anglin.

JC dit: à

Qui s’intéresse à ce pitre de Bigoudis ?

W dit: à

« les idées c’est du corps »donc la vie des idées c’est la vie du corps ingestion digestion sécrétion défécation miction émission transmission reproduction expulsion obligation
déambulation réception transformation croissance développement involution

renato dit: à

À propos du debout du Bouvard et Pécuchet.

J’étais à Paris pour la Biennale des Jeunes, ça devait être 75, pas envie de vérifier… enfin, un jour qu’assez emmerdé par le travail à faire, je flânais en arrivant de place des Vosges et par pur hasard je me suis trouvé au bout de rue Momay. Là, je me suis arrêté un instant car il s’agissait de choisir : « Je vais à gauche ou à droite ? ». J’ai donc regardé à droite, puis à gauche et je suis ainsi tombé sur le « panorama » esquissé par GF.

Tout tourne autour de : « Deux hommes parurent. ». Cela ne signifie pas que le narrateur les voit à cet instant, mais qu’ils sortent en cet instant de l’anonymat.
Jusque-là, le narrateur, qu’on peut imaginer assis sur un banc Bd Bourdon regardant le panorama, les avait vus comme éléments anonymes de l’ensemble des passants parmi tant d’autres — l’un arpentant Bd de la Bastille, en face ; l’autre traversant le pont d’Austerlitz, à droite (voilà qu’il peut fourguer la belle expression « Jardin des Plantes »).

Lorsqu’ils arrivent Bd Bourdon il sortent de l’anonymat : « Deux hommes parurent » — deux hommes ne sont plus des passants… Je peux très bien concevoir que dans le regard du narrateur ils commencent à se définir autrement que comme éléments anonymes du panorama lorsqu’ils traversent le pont Morland.

Bref, si vous êtes Bd Bourdon à la hauteur de rue Momay, vous couvrez du regard dès le Jardin des Plantes à place de la Bastille avec un moindre mouvement de la tête.

Enfin, pas envie d’aller plus loin et de faire plus long. Inutile d’ouvrir une polémique, vous y allez et vous regardez calmement.

Jacques Barozzi dit: à

« Loti et Camus parlent dans leurs bouquin de ces lieux qu’étaient les colonies, non ? »

Oui, mais sur le site dont nous parle Passou, exclusivement héxagonal, ces territoires, géographico-littéraires, ne pourraient pas figurer sur la carte, ML. Adieu l’Algérie française de Camus et l’Istanbul de Loti !

renato dit: à

Bon, j’ai oublié deux ou trois virgules, mais pas le temps de corriger… désolé…

Daaphnée dit: à

Il est certain , Ueda, que si on doit en venir à préférer notre D à ces pseudo-intellectuels boursouflés, il y a un problème.

(Non, D, le renard argenté c’est très joli, oui. Mais laissez-les musarder en paix. Et si vous mangez du cheval …. que voulez-vous, las !
Nos chemins divergent !)

Philippe Régniez dit: à

Begaudeau est le châtiment que vous méritez. Attendons qu’il devienne ministre de la culture.

Daaphnée dit: à

(cela dit, ce Bigoudis, comme l’appelle JC, a droit à être un jeune c.n …… Pas de quoi s’éterniser sur son cas.)

D. dit: à

Je viens de lire le billet et j’ai cliqué sur le lien hypertexte qui se trouve dans le texte de Pierre Assouline. J’obtiens une carte avec des ronds jaunes qui deviennent ensuite bleus. Il y a des nombres dedans. Cela m’a semblé mystérieux. En cliquant sur ces ronds, il ne se passe rien. Quel est le but de ces simagrées ?

Philippe Régniez dit: à

Car la France d’aujourd’hui c’est Chaloux et Begaudeau, les autres ne sont que des fraudes qui se donnent des airs.

Philippe Régniez dit: à

Chaloux est le seul qui parvient à me surprendre à chacun de ses commentaires.

Rackham le Rouge dit: à

j’ai écrit avec ma tête et mon couteau.

la bite, Alec, la bite.

Daaphnée dit: à

Chaloux est le seul qui parvient à me surprendre à chacun de ses commentaires.

Tant mieux parce que vous, vous ne surprenez jamais.

Daaphnée dit: à

C’est bien ce que je pensais, P.Régniez, vous ne savez rien des intellectuels.

D. dit: à

Daaphnée est mal lunée aujourd’hui.
Ça passera.

D. dit: à

Ça m’arrive aussi, mais à un moindre niveau.

Bus stop dit: à

Daaphnée dit: 9 février 2013 à 21 h 16 min
C’est bien ce que je pensais, P.Régniez, vous ne savez rien des intellectuels.

Concours de bites (euh, enfin c’est une image pour aa)

Phifi Telacoupera dit: à

Bus stop, si vous n’avez pas de bite; Dieu y pourvoira.

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…avec tout çà,…
…pour ne pas perdre le Nord,…des conjectures de politique-économique,…
…étant donné la crise inévitable et l’emploi précaire,…par la mécanisation industrielle,…toujours plus pointue,…pour remplacer l’homme, dans le travail de masse collectif,…
…comme le « cardan » en mécanique,…une gestion appropriée pour concilier les stratifications à l’emploi,…nationaliser les industries rentables du pays, ou en créer des plus opportune pour une économie de  » base »,…pour tout les chômeurs et pensionnés,…victimes d’une inadaptation de gestion par les états,…
…déjà,…que tout le monde à le droit à des soins médicaux gratuit,…et que être né dans une famille pauvre, n’est pas le fruit du hasard par l »état central et connivences,…
…les revendications doivent être  » globales »,…et l’état  » patron et seul responsable « ,…de tout nos maux et bonheur dans la dignité la plus large à toute les considérations économiques, sociales,etc,…
…de là, aussi à ne pas empiété sur la vie privé des gens et les domaines qui ne sont pas à partager,…
…le progrès technique est tel,…qu’un homme seul peut gouverner la terre et tout son destin,…
…à mes yeux, pour ce qui reste d’emplois et pour ceux ( nombreux à ne jamais devoir travailler en plusieurs générations ) est tel,…qu’une bouée de sauvetage ou ceinture de sécurité du confort et participation des motivés aux conseils d’urgences de faire « bloc »,…du « salut public »,…en dehors,…des intérêts de tels ou tels partis pris politique,…une raison d’état,…
…de comptabilisez les sens emplois perpétuels en crédit des comptes de l’état et non pas en débit ou charge,…
…ils doivent rester compétitifs, et être former à se porter indispensable aux changements ou innovations technologiques dans le cadre de leurs compétences naturelles,…
…mettre la carotte devant l’âne, et pas derrière,…si je me fais bien comprendre,…
…évidemment il n’entre pas dans le cadre de l’état ou des institutions de transformer les droits des libertés des femmes, en ouvrières du sexe,…quelque soit sa communauté ou nature-droguée de force ou consentante,…l’état n’est pas un gang de  » macro’s « , pour les Messieurs clients  » débauchés  » à la Saumure,…ou autres sentiers battue de la prostitution comme faire valoir,…le charme n’étant pas un métier, puisque périssable dans abuser,…
…etc,…quoi de neuf docteur,…un goût d’inquisition à se branler plus souvent entre « gay’s » manchots,…de tout poils de carottes en herbes  » précieuses »,…n’est-il pas,…
…Oh,…gré,…du phare des Sanguinaires,…d’un trait,…

christiane dit: à

L’idée est alléchante et il y a sur ce site de bien beaux textes, certains connus et d’autres pas. Mais il y a problème… D’abord parce que ces textes sont des fragments de livres et qu’ils portent dans leur inachevé tout un livre. Ensuite, parce que le lieu des écrivains est introuvable. Il n’existe que dans leur imaginaire, même s’ils ressemblent à quelque ville ou paysage que nous avons traversés, habités. C’est un lieu esquissé pour y recevoir une histoire, une scène où va se jouer un drame, une idylle, une solitude. Ce sont des lieux de derrière les paupières, magnifiés, recréés par des rêveurs à plumes.
Néanmoins, c’est une grande joie de déguster toutes ces petites madeleines.
Cette superbe photo du phare des sanguinaires, qui l’a prise ?

C.P. dit: à

renato, je repasse et vous lis. Vous avez raison.

Rapidement : il n’y a en effet aucune difficulté dans le « visuel' » de l’ouverture de B&P, quand même les deux personnages qui (littérairement) « paraissent » seraient les seuls passants qu’imagine Flaubert (il fait très chaud). Le boulevard Bourdon commençant à la Bastille, pas besoin d’autre boulevard d’ailleurs pour celui qui en vient.

La langue de Jacques Barozzi a par ailleurs fourché, et je suis sûr qu’il ne voulait pas dire « post-industriel ». Le canal avec ses deux écluses était alors un bassin où des bateaux de transport de bois, de vin, etc. pouvaient entrer, décharger des marchandises et stationner, voilà tout, et j’en tiens toujours pour l’horizontalité du texte sous le ciel.

J’ai lu l’entretien avec Bégaudeau. Il est bavard et en effet prétentieux sous ses airs de recherche de soi par rapport au monde politique.

renato dit: à

C’est vrai C.P., pas besoin d’arriver par Bd Bastille qui est de l’autre côté du bassin…

La mauvaise langue dit: à

C’est qui Bégaudeau ?

La mauvaise langue dit: à

Mais l’aspect comique du passage ressortit surtout au traitement des personnages et à la parodie du roman sentimental dans la rencontre des deux protagonistes du roman. L’événement clé de la rencontre (« Deux hommes parurent ») est mis en scène dans une simple phrase isolée dans un paragraphe. Le caractère minimale et presque lapidaire de la phrase confère à cette double apparition le sens inexorable de deux vies en marche vers leur destin commun. Cet aspect est renforcé par le contraste entre le passé simple (« parurent ») donnant du relief à une apparition qui semble émerger comme par magie de la torpeur de l’atmosphère, de l’engourdissement et du désœuvrement dans le désert urbain du boulevard soulignés par les imparfaits à valeur durative (« montait », « semblait ») de la phrase précédente et par la lenteur pesante du rythme. Les deux héros semblent seuls au monde.

L’événement de la rencontre fait bien sûr songer immédiatement à une autre apparition, celle de Madame Arnoux dans L’Éducation sentimentale :

« Ce fut comme une apparition.
Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. »

Ici, le jeune Frédéric était ébloui par le regard de Mme Arnoux. Dans Bouvard et Pécuchet, en revanche, l’éblouissement au troisième paragraphe qui annonce l’événement de la rencontre n’a rien de romantique ; il est dû à la réverbération du soleil sur les façades des immeubles, les toits d’ardoises et les quais de granit. Cette démultiplication l’éparpille et le dévalorise en même temps que l’emploi de l’imparfait itératif (« éblouissaient ») dont on a fait l’ellipse du complément d’objet direct l’inscrit dans le vide d’une répétition. Flaubert parodie ainsi ses propres textes et les romans sentimentaux.

La rencontre apparaît comme le croisement de deux séries d’événements fortuits qui tout en suggérant une prédestination, une Providence qui précipite leur face à face où va se nouer la situation, la décharge en même temps de toute valeur dramatique et poétique par l’aspect géométrique (« au milieu du boulevard ») et mécanique du lieu et du moment de la rencontre (« à la même minute, sur le même banc »), et par l’encadrement de l’énoncé par la description minutieuse des vêtements des personnages, indices de leur désœuvrement, qui semblent prendre le pas sur leur personne (« le corps disparaissait dans une redingote marron »), par le grossissement des détails et l’aspect débraillé de l’un (« le gilet déboutonné et sa cravate à la main ») et compassé de l’autre, ainsi que par la paire burlesque que représentent dans la tradition romanesque un grand et un petit, stéréotype comique par excellence qui renvoie à d’autres textes, d’autres couples du même genre. Le geste prosaïque et comme automatique (« pour s’essuyer le front ») renforce la dévalorisation de la rencontre.

alec dit: à

Quand le soleil brille
Dans ses cheveux roux,
L’génie d’la Bastille
Lui fait les yeux doux,
Et quand à s’promène,
Du bout d’l’Arsenal
Tout l’quartier s’amène
Au coin du Canal.

je ne sais pas si Flaubert a p’t’ête croisé du r’gard Nini peau d’chien mais en tout cas avec ses deux hommes qui parurent, il inventait par anticipation Laurel et Hardy, deux titis parisiens, deux génies techniciens de la parousie du comique par aporie, dans la pure illusion d’une chronologie dont les pavés de la temporalité avaient un peu fondu dans la lourde atmosphère de chaleur qui s’était abattue sur l’été lutécien comme un mirage piloté depuis la constellation du chien (les fameux « dog days » que C.P connait bien.)

La mauvaise langue dit: à

Ah, oui, je vois, le nul qu’avait écrit Entre les murs. Aucun intérêt, poubelles.

La mauvaise langue dit: à

C’est déjà, alec, le cas avec Don Quichotte et Sancho, modèle de tous. Au Moyen-Âge on trouve Ami et Amile mais c’est autre chose…

Philippe Régniez dit: à

L’innocence de Begaudeau plaide pour lui, il ne sait pas ce qu’il fait, alors que les autres le savent parfaitement ce qu’ils font, et ce n’est pas très joli ce spectacle.

La mauvaise langue dit: à

A mon avis, il sait parfaitement ce qu’il fait. C’est loin d’être un imbécile, Bégaudeau (on ne peut plus se fier à rien, mais il est quand même agrégé de lettres modernes…). Il exploite le système, la veulerie du système. C’est tout simplement un cynique. Avec Beigbeder il fait la paire. Il préfère faire le pitre à C+ plutôt que de se faire chier en ZEP, je le comprends, remarquez. Moi, j’aurais pu me vautrer dans la fange comme lui. Mais chacun sa croix, hein.

La mauvaise langue dit: à

…j’aurais jamais pu…etc.

Jacques Barozzi dit: à

Voilà à quoi ressemblait le quartier du boulevard Bourdon en 1877, une dizaine d’années après l’époque de Flaubert, qui vécut au 42 boulevard du Temple durant la dernière décennie du second Empire. Quand je disais « post industriel », je faisais volontairement un anachronisme pour suggérer l’image d’un paysage évoquant plutôt une banlieue en friche, alors que le quartier de l’Arsenal et l’hôtel des Tournelles avait été jusqu’à Catherine de Médicis le quartier royal de Paris.

http://www.parisenimages.fr/fr/popup-photo.html?photo=26175-1

La mauvaise langue dit: à

Oui, évidemment Baroz, ça ne ressemble guère à l’idée qu’on peut s’en faire aujourd’hui. Intéressante image.

La mauvaise langue dit: à

Flaubert avait prévu le choc de la civilisation occidentale avec l’islam il y a déjà 150 ans. On n’y est pas encore, mais on en prend bien le chemin. Flaubert, notre prophète.

D. dit: à

Ce soir je suis pris de tristesse.
Le sentiment qu’au final on ne m’aime pas. Les anciens amis se défilent les uns après les autres. D’abord Thierry, puis Jacques, ensuite Bouguereau puis Daaphnée. W ne tardera pas à faire de même. Renato est partagé, sans doute parce qu’il est le plus sensible de tous en dépit de ses sentences bourrues.

La conclusion devient de plus en plus évidente. Je me suis trompé de voie. Je n’avais sans doute pas grand chose à faire ici.
Alors je pars, sans en rajouter. Je pars tout simplement, sans condition ni avertissement ni aucun sentiment de vengeance -j’abhorre la vengeance, ni aucun ressentiment, seulement un goût amer, non pas celui de la trahison, mais celui de l’abandon.

ueda dit: à

« Heureux le peuple qui n’a point besoin de prophète »

(Nachlass de Berthold Brecht)

La mauvaise langue dit: à

Oui, sûrement. Hélas ! ce n’est pas notre cas.

D. dit: à

J’ai l’impression de n’avoir été qu’un bouffon pendant toutes ces années, alors que je pouvais faire bien mieux. Tant pis pour moi. Je suis responsable de mes actes.

Et sans capital dit: à

Jacques Barozzi dit: 9 février 2013 à 23 h 38 min

baroz, vontraube, même combat, incapables dire « euh, oui, j’ai écrit une connerie », non, toujours le besoin de tenter une justification de merdre.
Petits joueurs. Petits-bourgeois. Sans intérêt.

C.P. dit: à

alec, les aminches de Bruant, les petites grues qui « truquent le soir à dada », Henri, né près du canal dans le quartier de l’Arsenal et qu’on appelle « La Filoche » à La Bastoche, les escarpes et les grinches promis à la guillotine de La Roquette, Nini Peau d’chien qu’on aime bien à La Bastille… diffèrent certes des employés de Flaubert.
« titis » ne me paraît pas très juste pour Bouvard et Pécuchet, mais vous avez raison pour des couples qui en somme semblent nous faire eux-mêmes, au-delà de leur (relative) médiocrité, signe en retour sur la bêtise, voire l’absurdité d’un monde décevant auquel ils se découvrent, -après toutes leurs études et expériences dans le cas des personnages de Flaubert -, finalement mal adaptés. Reste à « copier », avec un ultime clin d’oeil, si l’on en croit ce qui reste du scénario du roman inachevé.
J’aime bien ce roman que certains trouvent inutilement bête sur la bêtise, ou du moins ennuyeux comme ses « héros ». Il ne m’ennuie pas du tout. Mauvaise Langue a d’ailleurs raison, s’agissant de rencontres théâtralisées, qui évidemment retombent comme des soufflés.

Philippe Régniez dit: à

M.L. 23H33

Ah ! Qu’il est douloureux de vous lire, vous nous ramenez à la réalité sans douceur, tout d’un coup, dans le mal et le mensonge tout ne serait-il donc que question de degré ?

Je voulais simplement dire que, comment s’appelle-t-il déjà, Begaudeau, tout comme Chaloux, apporte une certaine fraîcheur, c’est du brut de décoffrage (comme on dit, je crois, chez les gens du peuple), pas de ces rengaines frelatées comme celles contre lesquelles on se cogne dessus ici à longueur de commentaires.

Jacques Barozzi dit: à

Ah si Flaubert avait connu D., il aurait écrit D. et D., Dédé, le grand roman de la connerie universelle, un chef-d’oeuvre absolu, où chacun de nous aurait pu se voir en reflet !

« « Comme il faisait une chaleur de trente-trois degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert.
Deux D. parurent.
L’un venait de la Bastille, l’autre du Jardin des Plantes.
Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s’assirent à la même minute, sur le même banc. »

primerose dit: à

« Henri, né près du canal dans le quartier de l’Arsenal »
C.P.

Vous déconnez C.P., Henri il est né à un jet de pierre de Perpignan, limite centre du monde. Confondre un amoureux du grenache blanc avec une peau de chien, faut oser.
Même TKT il fait la différence.
C’est dire

D. dit: à

Avant, je demande que tout ce que j’ai pu écrire depuis 7 années soit supprimé purement et simplement. Jusqu’à ce moment, et que seul soit conservé ce dernier message.
Demain je commence une nouvelle vie.
Comme quand je lavais le tableau noir à l’école. Un noir vierge et étincelant qui n’attend plus que la craie pour écrire une nouvelle histoire.

Si j'avais osé dit: à

« j’aurais pu »
23h33
« j’aurais jamais pu »
23h34

Intéressant lapsus mon Mimi

La mauvaise langue dit: à

Oui, il y aurait beaucoup à dire sur la bêtise de B et P.

Au choix des noms de lieux comme « Bourdon » qui sonne comme un glas, inaugurant la thématique de l’ennui et du cafard, s’ajoute la description des lieux par grands pans découpés qui évoquent le sentiment de la claustration qu’on retrouvera dès leur arrivée à Chavignolles, « la tristesse des jours d’été », et même une certaine angoisse devant le caractère séparé des éléments du décor, disjoint, anguleux, sinistre (« couleur d’encre »), géométrique, presque hostile, d’une hostilité qui vient même du ciel : « entre les maisons que séparent des chantiers, « le grand ciel pur se découpait en façon d’outremer », avec une lumière agressive : « la réverbération du soleil », « les façades blanches », et des matériaux froids (« les toits d’ardoises ») et massifs (« les quais de granit »). La profondeur de champ ménagée par une « rumeur confuse montait du loin dans l’atmosphère » ne parvient pas à dégager le lecteur d’une impression d’ensemble oppressante.

La description en focalisation interne traduit le dégoût ressenti par les deux personnages : « l’eau hideuse », « des miasmes d’égout s’exhalaient » et quand ils cherchent à s’en détourner, l’isotopie de l’enfermement semble se tourner en persécution : « Ils se retournèrent de l’autre côté. Alors, ils eurent devant eux les murs du Grenier d’abondance. » La progression de l’atmosphère va dans le sens d’une dégradation : l’eau « couleur d’encre », métaphore de la création poétique qui filera tout au long du roman, devient « hideuse », et finissent par s’exhaler à la fin des « miasmes d’égout ».

Cet aspect sombre du texte ne saurait faire oublier la dimension ludique et comique du texte. Les personnages semblent conduit par des chaînes phoniques jusqu’au vertige de la confusion : Bouvard entre dans une suite d’assonances : boulevard, Bourdon, Bouvard qui structurent le récit avec des sons qui renvoient comme pour Bovary à l’univers normand des bovidés, où ils vont justement s’installer. Bouvard vient en outre de la Bastille et Pécuchet du Jardin des Plantes comme si les allitérations de leur nom les prédestinaient à tel ou tel lieu. Sur le mode comique, le roman tend ainsi à effacer la différence entre ses personnages et leur décor. Ils sont présentés moins comme des formes pleines que comme des marionnettes mues par les fils d’un nouveau langage poétique.

Ben oui quoi, moi j'aime dit: à

D. dit: 10 février 2013 à 0 h 25 min
A partir de maintenant je ne poste plus rien.
Si vous voulez encore de moi, vous me le ferez savoir.

J’EN VEUX

Echelle de Richter dit: à

J’aime bien ce roman que certains trouvent inutilement bête sur la bêtise, ou du moins ennuyeux comme ses « héros ».
C.P.

Normal, le seul bouquin lisible de Gustave.
Emma est tout aussi bête mais beaucoup plus ennuyeuse.
Epicétou

C.P. dit: à

« Il était né près du canal,
Là-bas dans l’quartier d’l’Arsenal
Sa maman qu’avait pas d’mari
L’appelait son petit Henri
Mais nous on l’appl’ait La Filoche
A La Bastoche.

Il faisait pas sa société
Du Génie de la Liberté
Il était pas républicain
Il était l’ami du Rouquin
Et le p’tit homme à la Méloche
A La Bastoche

A cette époque c’était l’bon temps
La Méloche avait dix-huit ans
Et La Filoche était rupin
Il roulait des fois en sapin
Il avait du jonc plein ses poches
A La Bastoche

Mais ça n’peut pas durer toujours
Après la saison des amours
C’est la mistoufle et bien souvent
Faut s’les carrer avec du vent
Il erra comme errait la cloche
A La Bastoche

Un soir qu’il avait pas mangé
Qu’il rôdait comme un enragé
Il a pour barboter l’tibus
Au conducteur des omnibus
Crevé la panse et la sacoche
A La Bastoche

Et sur la bascule à Charlot
Il a payé sans dire un mot
A La Roquette un beau matin
Il a fait voir à ceux d’Pantin
Comment savait mourir un broche
De La Bastoche. »

D. dit: à

Vous m’avez mis en colère Jacques. A cause de vous je ne dors pas, et je me suis relevé.

Oui je suis un con, et j’en souffre. Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Croyez-vous que je m’accommode d’une telle situation ?

Voilà. Maintenant je me recouche. Le temps d’aller faire pipi.

Goût de m.... dit: à

Jacques Barozzi dit: 10 février 2013 à 0 h 38 min
Ah si Flaubert avait connu D., il aurait écrit D. et D., Dédé, le grand roman de la connerie universelle

Plus stupide que baroz, tu meurs.
Le petit-bourgeois à l’état brut.
Le sens de sa vie : visiter des cimetières avec TKT.
Et le raconter.
Ok, l’autre aussi, mais est-ce une excuse ?

D. dit: à

Arrêtez, renato. Suffit maintenant. Même si c’est vrai.

Philippe Régniez dit: à

C.P. a la larme à l’oeil en pensant à ces pauvres de « La Bastoche ». Typique de ces bourgeois de gauche ou d’ailleurs qui se roulent dans l’exotisme et la pauvreté des autres pour se donner des frissons. Quand il se regarde dans la glace, il met sa casquette un peu de côté, histoire de (c’est une image). Ah ! La Bastoche, les trucs qui puent, les gosses mal lavés sur lesquels grouillent les puces, les orphelins, les histoires tristes (celles des autres), ailleurs et dans une autre époque de préférence, et puis, le pittoresque, ça rapporte, moins qu’à la loterie, mais à tous les coups. On écrit des livres dessus, on fait des cours, on fait se soulever les coeurs, et on se sent mieux,on sait pas pourquoi, après tout on est tous frères sur la terre. Jacques Barozzi, lui, il est d’accord, il encule, sans dire un mot.

ACP dit: à

C.P. dit: 10 février 2013 à 0 h 59 min

C.P., Merci

je vois bien maintenant que ce n’est pas le même Henri.
Celui dont je parlais, jamais il aurait pu dire
« Il était l’ami du Rouquin »
Il a trop de respect pour son rouge.
Ok, je préfère le blanc, mais bon les goûts et les couleurs, comme dit renato ça se discute.

« Il a fait voir à ceux d’Pantin »
MàC me prie de vous dire que ceux de Pantin ne sont absolument pas impressionné et peuvent relever le défi à tout instant.
Que cela soit dit.

Philippe Régniez dit: à

… Néanmoins, c’est une grande joie de déguster toutes ces petites madeleines.
Cette superbe photo du phare des sanguinaires, qui l’a prise ? Et qui a peint le ciel en bleu ? c’est très joli…

C.P. dit: à

Pauvre Philippe Régniez, je ne suis pas « de gauche », et je répondais simplement par une chansonnette sur « Henri », après avoir échangé avec alec, à propos de littérature, domaine qui ne vous concerne pas. Bruant et son pittoresque, c’est bien loin, et alors ?
Je n’ai pas de casquette, mais votre photographie avec cravate, c’est quelque chose !

Philippe Régniez dit: à

… et n’oubliez pas de mettre des barbelés autour du domaine littérature.

La mauvaise langue dit: à

Bon, à 1h39 du matin, faut encore qu’on se dispute sur la Rdl… Ah, mon pauvre Passou, quel enfer, quel enfer !

La mauvaise langue dit: à

Bon, moi j’ai une phrase qui me résiste, de Frisch : il parle de chaussures de dame, il écrit : bunt und blumenleicht ; je sais pas comment traduire ça pour en garder la fraîcheur.

Et après, il écrit : ja, ich rieche dran. Ça ça va, mais ce « bunt und blumenleicht » !

Je vais dormir, ça viendra en dormant…

C.P. dit: à

Mauvaise Langue, il n’y a pas de dispute, mais une agression stupide, hors de propos et rancunière à 1h16.
C’était bien de parler de « Bouvard et Pécuchet ». Je vous souhaite bon travail.

Bloom dit: à

Plus classique, sur les îles d’à côté, A Poet’s Guide to Britain de Owen Sheers.

Bloom dit: à

En espérant que ce site soit une ébauche, car à part A. Young, essayiste somme toute assez mineur, il n’apparait aucun écrivain étranger. Or il fut un temps où les frontières étaient plus poreuses et la circulation des biens et surtout des personnes bien plus fluide qu’aujourd’hui.
Sterne et son Voyage sentimental
Stevenson et son âne dans les Cévennes
Fitzgerald et la Côte d’Azur de Tendre est la nuit
Mark Twain et ses saillies francophobes
La France révolutionnaire de Wordsworth
Le Paris d’Orwell, d’Hemingway, de Gertrude Stein, de George Moore, de JM Synge et d’Oscar Wilde
La région parisienne de Tourgeniev
Le Versailles de Michael Madhusudan Dutta
etc. etc.

Rhilippe Pégniez JC dit: à

@Baroz « Adieu l’Algérie française  »

Vous êtes conscients que ce que vous écrivez là est péché

Bloom dit: à

La Teigne, plus cloaqual que jamais, l’élite intellectuelle seine-et-marnaise en goguette au pays des Picaros. Sont-ils pas chanceux, les Guaranis, d’avoir un specimen aussi rare d’homo facistus fascistus?

wil liam dit: à

Bloom, c’est pas un hasard si la teigne s’est planquée dans un repaire de nazes -faudrait que jiçay l’y rejoigne au lieu de pleurnicher en rêvant de la marinette

addy dit: à

La teignez est un des enfants de Lugo, conçu au temps où ce dernier était encore évêque ( dit l’évêque des pauvres ) il ne l’a pas, ou pas encore reconnu, et on ignore qui est la mère,ce qui explique l’esprit égaré de l’individu assoiffé de meurtres, qui parcourt la forêt muni d’une machette en hurlant sa haine

ueda dit: à

M. Régniez est une magnifique incarnation de l’Homme du ressentiment.

Je ne sais pas si on étudie toujours la Généalogie de la morale en classes terminales.
Ca vaudrait le coup d’y inviter M. Régniez: 5 mn d’oral pour lui, 15 mn de lecture de Nietzsche.
On ne fait pas meilleure pédagogie.

J’ai déjà une assez claire idée de la dramaturgie.
Un point encore non résolu: quel costume?
Ma foi, il ne s’agit pas de le rendre ridicule, il faut lui laisser le droit d’exercer librement sa vis comica.
Il pourrait même amener une copine (mais le temps de paroles serait divisé en deux, eh oh, il y a le programme et le bac au bout).

ueda dit: à

Ouaouh, quel bel article que celui, touité par P.A., sur Hugo lu par les soldats de la Guerre de sécession!

Cela fait 3 ou 4 ans que Opinonator (NYT) publie des articles extraordinaires sur la guerre civile, d’où naît l’Amérique moderne, d’une certaine manière (c’est vrai en tous cas pour la pensée philosophique aux E-U, voir le merveilleux The Metaphysic Club de Louis Menand.)

Ça change un peu, en prenant son café, des fragments de « Vie d’un Ranci » que nous fait parvenir le Javert des antipodes.

W dit: à

Et les hommes lisent-ils pour remplir leur vaste fond et d’un commun mouvement prendre autant de recul que possible évitant le fossé à la virgule près ,admirant le travail la fresque se cherchant se mirant découvrant prolongés grandis la réflexion de leurs pairs?

ueda dit: à

Deuxième café (jamais de blanc sec avant 10h du matin)

Puisque j’y suis, intéressant aussi l’article touité d’Olivier Adam et sa « reconnaissance de dette » envers Bourdieu.

On perçoit ici l’ambiguité de l’affaire:

« Il m’a renseigné sur mes sentiments mêmes, mes empêchements, mon malaise, mes difficultés relationnelles, les conflits qui me rongeaient, honte et trahison, imposture et fierté, complexe et rejet, tout ça mêlé, mieux que ne l’aurait fait aucun psy – et écrivant ces mots me revient l’image de Bourdieu au Val Fourré, expliquant à ses interlocuteurs qu’il connaissait mieux leur réalité et ses mécanismes qu’eux-mêmes, qui pourtant les vivaient: grand moment de vérité inconfortable et salutaire, grande affirmation du pouvoir supérieur de la réflexion et de l’analyse rationnelle, qui fut en elle-même une leçon, un manifeste. »

W dit: à

en rêvant de duos de quintet de sextet de lyrisme à jamais relégué ,fond sonore de leur âme ensevelie des décombres, gémellité de l’impossible accord ,chantier d’une fouille en perpétuel travail,route sans balise vers d’inconnues destinations,formes et objets fluides et mouvants qui ne se laissent encercler …

W dit: à

On se demande pourquoi O A venant là d’où il vient a éprouvé le besoin de lire Bourdieu ,pouvoir supérieur de la réflexion ,effectivement .Que nous dit Bourdieu en trois phrases? Gag .

W dit: à

Il devrait cesser de s’écrire ,plutot opter pour l’excursion et regarder là où il ne se voit plus.

CELINE et JULIE dit: à

Cher ueda, personne, pas même vous, n’a réagi directement au commentaire de 1h16, nous en avons été surprises. Je crois que C.P. ne viendra plus. Mais, comme il le dirait lui-même, ce n’est pas grave.

W dit: à

Ah tiens vous etes deux pour renouer a

W dit: à

un clavier à quatre mains ? une facétie ?une ruse de sioux à peine dissimulée? une authentique élégance qui flirte avec son altesse nous ordonne d’annoncer

W dit: à

Et alors qui donc a garanti votre nuit,marqué l’heure,l’instant,la minute ultime?quel autre marque page tardivement est venu s’immiscer dans le secret de votre nuit étoilée?Pas de CP dix de trouvés.

Philippe Araignée dit: à

Philippe Régniez / Frigide Barjot : drôles de paroissiens… Mariton / Gosselin : un duo de comiques… vive la France !

W dit: à

Ueda Olivier Adam se vit comme transfuge et ne semble pourtant pas en dépit de Bourdieu aller bien mieux dans cette « terre d’accueil » .

CELINE dit: à

W, vous pensez ce que vous voulez. Nous ne sommes pas deux, mais quatre soeurs, plus un frère. Cela n’a pas non plus d’importance ici.

JC dit: à

CELINE, JULIE, bonjour !
Si vous disposez de la moindre influence sur votre C.her P.aternel, faites lui savoir que nous priver de sa présence pour un commentaire méchamment méchant bêta, celui de 1h16, ce serait ce que l’on appelle une réplique disproportionnée. Qu’il prenne ce point de vue avec le détachement qui convient : la philosophie, ça sert à ça, non ? Back to RdL ! La lutte continue…
(et faites lui une bise affectueuse de notre part !)

Daaphnée dit: à

Chères Celine et Julie, je ne doute pas en passant ce matin qu’une nuit de sommeil aura ramené sa sérénité à Christian. Nous voyons bien comment Regniez plus ou moins contenu par de solides frustrations, se laisse aller à l’agressivité et à des grossièretés qui ne le soulageront même pas.
Imaginez qu’à l’heure où l’on débat sur le mariage pour les homosexuels … et partant, de sexe, c’est pour des gens comme lui la voix de Satan en personne qui se fait entendre !

Le pauvre homme !

JC dit: à

Je tiens de Satan en personne, Daaphnée, que le mariage gay est une oeuvre démoniaque !!!
(déjà, le mariage hétéro….)

ueda dit: à

Chères Céline et Julie,

J’ai vu, dans les brumes du matin, le petit venin laissé par M. Régniez, mais j’ai cru (ainsi que la plupart ici) que CP se souciait des propos de cet énergumène comme d’une crotte.

Il est la figure de la non-dicussion, ce qui lui confère (formellement) une place qui n’est pas inutile, chaque lieu de débat public devant être conscient de son « dehors », si l’on peut dire.

Tout le monde ici apprécie grandement CP, et la manière dont il fait usage de son savoir avec une sorte de courtoisie supérieure.

Mais, comme vous me l’avez dit vous-mêmes, il peut aussi être une « tête de lard », se cabrer et ruer (d’autant que cette affaire de Findus à la viande chevaline a dû lui foutre un sacré coup).

Il est parti au galop, pour changer d’air, il reviendra au petit trot, un brin d’herbe à la bouche comme Lucky Luke.
Je l’espère de tout coeur.

De grâce, rappelez-lui que M. Régniez n’est qu’un palefrenier!

Daaphnée dit: à

Je me disais bien, JC, que vous aviez de drôles de fréquentations …

D. dit: à

C’est une force obscure qui me pousse à écrire toutes ces choses tard le soir.
J’ai fait pratiquer un exorcisme tôt ce matin.
Normalement pour ce soir vous ne devriez plus avoir de souci.
Je ne vous demande pas de m’excuser car c’était un autre que moi qui s’exprimait.

JC dit: à

Necessité fait loi, Daaphnée !

Daaphnée dit: à

( sur la question du « mariage » , JC, homo ou hétéro … ce n’est malheureusement pas lui qui garantit le bonheur des couples, en effet. )

Jacques Barozzi dit: à

CELINE et JULIE, j’espère que Philippe Régniez ne fera pas taire C.P., cela lui ferait trop plaisir. Avant de le traiter de bourgeois de gauche, Régniez avait montré sa jalousie à son égard en lui reprochant de ne pas connaitre Conrad aussi bien que lui. Celui qui se ridiculise le plus dans cette histoire, c’est bien lui. Hargneux, envieux, ordurier… autant de signes de sa très haute frustration. Quant à ses fantasmes projetés sur ma supposée sexualité, ils en disent plus long sur lui que sur moi-même. Vous êtes injustes envers Ueda, qui lui a répondu à sa manière : « Ça change un peu, en prenant son café, des fragments de « Vie d’un Ranci » que nous fait parvenir le Javert des antipodes. »
De même que j’avais apprécié la seule intervention de renato en ma faveur, l’autre jour…

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