de Pierre Assouline

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La République des livres

Histoire Littéraire

Pour une histoire catastrophique de la Suisse

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La Suisse, doux et paisible voisin que le monde entier devrait nous envier, relève-t-il d’un Sonderfall, un cas particulier s’agissant de son rapport à la catastrophe ? Peter Utz, qui a exploré de fond en comble les littératures de son pays face au cataclysme, y répond dans un essai brillant, argumenté, convaincant comme les éditions Zoé peuvent s’enorgueillir avec ceux Peter von Matt (notamment La Poste du Gothard ou les états d’âme d’une nation publié il y a deux ans à Genève. Professeur de littérature allemande à l’université de Lausanne, Peter Utz est l’un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Robert Walser, de […]

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Bagatelles pour un pensum

Bagatelles pour un pensum

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Encore Céline ? Encore… A croire qu’on n’en finira jamais avec lui. Sauf que cette fois, c’est autant de l’homme et de l’œuvre qu’il s’agit, que de l’immense cohorte de ses fidèles lecteurs, confondus pour les besoins de la cause en autant de céliniens, célinologues, célinomanes, célinolâtres (heureusement qu’il ne signait pas Destouches !). La cause, c’est celle de Pierre-André Taguieff et d’Annick Duraffour, deux universitaires qui ont consacré énormément de temps, d’effort, d’énergie à effectuer des recherches sur un homme qu’ils vomissent et sur une œuvre qui les indiffère ; une telle attitude, qui n’est pas si courante en histoire littéraire, relève […]

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Albert Memmi, dedans et dehors

Albert Memmi, dedans et dehors

Albert Bensoussan

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S’il est un homme à avoir pensé la Tunisie au temps de l’Indépendance, c’est bien l’écrivain Albert Memmi, romancier à succès – prix Carthage 1953 –, intellectuel engagé et sociologue accompli. La littérature de langue française en Tunisie commence réellement avec lui et la publication de La statue de sel, roman parrainé par ce grand découvreur que fut Maurice Nadeau et préfacé par Albert Camus. Memmi est alors un Tunisien convaincu. Né en 1920, à l’approche de son centenaire, il nous livre dans Tunisie, An I (édité et annoté par Guy Dugas, Biblis, CNRS éditions, 226 p., 10 €) ses carnets […]

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La vérité n’est qu’une option parmi d’autres

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Loué soit Donald Trump ! Grâce à lui, 1984 et La Ferme des animaux, deux livres majeurs de George Orwell, viennent de faire un retour remarqué au sommet des listes des meilleures ventes du New York Times et d’Amazon, et sur celles des chaines de librairies Barnes& Noble comme du côté des indépendants de Indies. Inespéré d’autant que, si le président Obama provoquait bien un même effet sismique sur la librairie chaque fois qu’il disait du bien d’un livre, il en était de même jusqu’à présent avec le président Trump à chaque fois qu’il insultait l’auteur d’un livre. Cette fois, la donne […]

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Les caprices de la règle

Les caprices de la règle

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Avant, en sortant du cinéma, il nous arrivait de pester après avoir vu du théâtre filmé qui relevait de l’économie d’un huis-clos. Désormais, il arrive que des spectateurs se demandent au bout d’un quart d’heure s’ils sont bien au théâtre dès lors que la scène est envahie par un écran et qu’un film y est projeté. Pour la deuxième fois en quelques mois, la Comédie-Française a fait le pari de renouveler le répertoire en se prêtant à ce jeu-là. L’administrateur général Eric Ruf a couru le risque de discréditer la Maison-de-Molière (à prononcer de préférence avec force majuscules dans la […]

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Cette fouine si proustienne

Cette fouine si proustienne

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Jacques Perret refusait de tenir un Journal au motif qu’il y voyait avant tout « une discipline de flic et d’indicateur ». En quoi on ne saurait lui donner tout à fait tort. A la lecture de certaines notes à leurs dates, parfois la nausée nous envahit ; et même si c’est une nausée de qualité quand le diariste a du talent (songez aux frères Goncourt ou à Léautaud pour ne citer qu’eux), l’abjection n’est jamais loin. Pourtant nous serions les derniers à réclamer une quelconque censure, qu’elle soit le fait de l’auteur même ou de son éditeur. Un Journal est un bloc, […]

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Translation de Rabelais

Translation de Rabelais

Marie-Madeleine Fragonard

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Ceci n’est pas, ne peut pas être une traduction. Tout le monde vous le dira, on ne traduit pas une langue en elle-même. Tout au plus des exercices de style comme ceux de Raymond Queneau permettent-ils de changer les niveaux de langues et styles de rédaction. Nous ferons donc des exercices de style en changeant de temps. Pourtant bien des gens vous le diront, Rabelais parle une langue étrangère. Française sûrement (quoique bien mêlée), mais archaïque, et si archaïque que l’usure du temps ne nous permet même pas de constater qu’elle n’était déjà pas immédiatement intelligible pour les lecteurs du XVIème […]

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Baudelaire plus que jamais « n’importe où hors du monde »

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Et dire qu’on en est là : évoquer le génie de Baudelaire en contrepoint de celui de Houellebecq, parler de l’un pour établir des analogies avec l’autre, convoquer à son corps défendant l’ombre tutélaire de l’incontestable poète qui continue à dominer les lettres françaises depuis un siècle et demi pour consolider la réputation de celui que les medias veulent à tout prix nous vendre comme le Grand-Poète-de-son-époque… Quelle misère intellectuelle et quel triste signe des temps ! Il suffirait pourtant d’expédier la chose, et l’Autre autoconsacré par son propre pavé de l’Herne, d’une citation de Baudelaire échappée du Peintre de la vie moderne : […]

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Avec lui, on est toujours à deux pas de l’hôpital

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Etrange comme certains éprouvent le besoin de médicaliser la passion. On observe le phénomène parfois en littérature, ou même en peinture (ah, le « je ne suis pas assez pervers pour aimer Puvis de Chavannes » du tonton flingueur Bernard Blier !) mais plus encore en musique. Comme si elle devait nécessairement conduire ses sectateurs et thuriféraires aux transports les plus paroxystiques et les plus hyperboliques, lesquelles, on le sait, mènent lentement mais sûrement à la maladie mentale. L’essai sous forme d’anthologie de Philippe Berthier annonce la couleur dès la couverture : Toxicologie wagnérienne. Etudes de cas (252 pages, 20 euros, Bartillat). Professeur émérite […]

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Ce que les écrivains doivent à la Bible

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S’il est un projet d’histoire littéraire qui doit d’emblée exclure toute prétention d’exhaustivité, c’est bien celui-ci : comment la Bible a inspiré, irrigué, fécondé l’imaginaire des écrivains de tous temps et sous toutes les latitudes. Rien de moins ! mais rien de plus… A partir de ce postulat modeste fondé sur la plus immodeste des entreprises, Sylvie Parizet a réussi le pari insensé de réunir durant près de dix ans sous sa maitrise d’œuvre les collaborations et contributions de quelque quatre-cents experts internationaux. Chacun dans leur domaine, ils ont cherché des citations, des interprétations, des références, des échos, des résonances, bref autant […]

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