de Pierre Assouline

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La République des livres
De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

Le trio classique : le mari, la femme, l’amant. A partir de là, qu’en fait-on d’autre que tout ce qui a été fait, refait, défait depuis des lustres ? Une poignante histoire d’amour. C’est l’exploit de Patrick Lapeyre dans Paula ou personne (416 pages, 22 euros, Pol), dont on n’a pas oublié dix ans après La vie est brève et le désir sans fin (Prix Femina). Il y parvient avec une sensibilité, un tremblé, un humour et in fine une mélancolie qui emballent le lecteur grâce à l’indéfinissable charme qui s’en dégage, même quand c’est triste. Douceur de la narration quand tant d’autres ailleurs sont si crispées, un certain détachement des choses d’ici-bas, à l’image de ce personnage qui se rend régulièrement au Louvre pour y lire son journal assis sur une grande banquette de cuir face à des chefs d’œuvre. Tendresse qui déborde de tant de pages. Tant les hommes que les femmes donnent l’impression de vivre en mode avion. Cela se ressent dans la forme même qui est celle de Lapeyre, sa signature dans son maniement des généralités, drôles tant elles sont absurdes :

« Toutes les sœurs s’appellent Fabienne (…) Toutes les filles ont un exemplaire de Rimbaud, avec son portrait en couverture (…)

Ou encore dans sa manière de brosser un portrait décalé :

« Martino, un postier dont aimerait bien connaitre les compétences exactes, à part qu’il sait lire et écrire (…)

C’est à se demander s’il n’est pas dans l’autoportrait lorsque, décrivant Jean en individu parfois coupé du monde, il écrit :

« Si l’Allemagne reprenait par surprise l’Alsace et la Lorraine, il ne s’en serait même pas aperçu ».

Certains ne lui pardonneront pas de tourner en dérision Gilets jaunes et syndicalistes mais qu’importe. Cette histoire pourtant stéréotypée donne le sentiment d‘être traitée pour le première fois, ou plutôt la deuxième tant elle procure un plaisir similaire à celui de Betrayal (1978), la pièce de Harold Pinter, à ceci près que celle-ci était construite à l’envers et que l’action s’y déroulait à rebours, de la fin d’une liaison à son origine. Là, ça se passe à Paris VIIème entre l’avenue Bosquet et la rue Saint-Dominique mais aussi à Nice entre le cours Saleya et la place Masséna et enfin à Strasbourg. Jean Cosmo, plutôt fauché, travaille de nuit au tri postal. Paula, 28 ans, une bourgeoise bien charpentée de la cervelle notamment en histoire de l’art, catho pratiquante mais débarrassée de la culpabilité jusqu’à ce que le sens du pêché ne la rattrape. En attendant, elle s’accommode de l’adultère vécu selon les règles de la clandestinité avec une solide pensée pour boussole :

« Tout ce qui se fait en amour se fait en Dieu parce que Dieu est amour »

Et hop, au pieu ! Lui, c’est un féru de philo. Son dada ? l’Etre. Il en pince pour Heidegger. Elle, moins. Ca l’intéresse, ça la fait rire, ça l’étonne et à la fin, comme nous aussi un peu, ça la saoule, d’autant qu’il a toutes les indulgences pour l’ancien recteur nazi-sans-l’être (il est vrai qu’il s’est plus documenté auprès de l’excellent mais incomplet Dictionnaire Heideggerplutôt que dans les récents et accablants Carnets noirs). Leur passion n’est pas que physique même si la chair prend une très grande place dans leur complicité. Le fait est qu’ils n’arrêtent pas de baiser mais cela reste assez poétique, démentant au passage le principe de Cioran : « Le propre d’un amant est de commencer en poète et de finir en gynécologue ».

L’auteur évite les clichés mais parfois, tout à la fixation de Jean sur la magnifique poitrine de Paula, il s’autorise certaines images que l’on a du mal à visualiser telles « des seins de mésange » ( ?…). Quand leur liaison se délite, il s’enfonce dans un (trop) long parallèle avec la relation qu’Heidegger entretenait avec son élève devenue sa maitresse Hannah Arendt. Paula ou personne est une forte méditation sur le mensonge : 

« Peut-on croire celui qui se présente comme un menteur ? ».

Ce qu’en dit l’(anti)héros dans les pages où est évoquée la recherche de l’authenticité dans Chronique de Anna Magdalena Bach des Straub/Huillet au-delà des instruments d’époque, et l’obligation pour les musiciens de porter du linge de corps d’époque sous leurs vêtements d’époque, donne envie de revoir le film. A la fin, on croirait entendre la douce voix de la narratrice Mme Jouve, elle aussi rescapée d’une grande histoire d’amour, dans La Femme d’à côté de Truffaut : ni avec toi, ni sans toi…

Tout autre est le récit d’Irène Frain Un crime sans importance (256 pages, 18 euros, Seuil), l’une des plus fortes surprises de la rentrée (on peut l’écouter lire ici). Le côté « fait divers vécu » donne envie d’y aller voir : le meurtre de sa sœur, 79 ans, toujours inexpliqué quatorze mois après. Etrange crime dont on ne sait pratiquement rien : circonstances, mobile, coupable… On sait juste qu’il a eu lieu. La victime vivait seule dans une impasse, bipolaire, secrète et jalouse de sa solitude. Elle confectionnait des sachets de lavande.

Elle s’appelait Denise. La sœur ainée vénérée par toute la famille car elle avait fait entrer la culture dans la misère noire de la Bretagne d’après-guerre. Personne n’a rien vu ni entendu dans les alentours du pavillon situé à 25 kms de Paris, près de la rocade, non-lieu entre l’autoroute, le Décathlon et le bois. Beaucoup de sang sur la scène de crime. Des traces de coups sur le cadavre plongé dans le coma après un traumatisme crânien. Tabassée et laissée pour morte. Un massacre. Elle mourra à l’hôpital. La maison a été mise à sac. Pourtant, pas de vol, pas de cambriolage. Alors, juste Orange mécanique ? On est plutôt chez Simenon. Juste un meurtre de retraitée, sans sexe ni argent. «

 Il n’était pas glamour, le meurtre de ma sœur. Aucune prise pour l’imaginaire. Rien que de la réalité à l’état brut. Du pas beau à voir, comme avait dit un des flics le dimanche où on l’avait trouvée ».

Juste une « male mort », ainsi que l’on désignait au Moyen Age les mauvaises morts, atroces, moches. Passant de l’accablement à la colère, Irène Frain a voulu savoir ; elle a enquêté, restitué une biographie à la disparue, dévoilé l’énigme de leurs rapports : elles ne s’étaient pas vues ni parlées depuis de nombreuses années alors que cette soeur ainée adulée était celle qui lui avait ouvert la voie en l’aidant à s’extraire d’une famille et d’un milieu résignés à leur médiocrité ; mais sur l’affaire, elle n’a rencontré qu’une informelle conjuration de mutisme : famille, police, justice. Un bloc d’indifférence aussi violent que le crime. Son livre est la chronique de ce silence infracassable. Sans pathos, sans effets. Juste ce qu’il faut de dignité dans la colère. Impressionnant.

(Photos D.R.)

 

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

1 449 Réponses pour De Paula à Denise, du sourire à l’effroi

Jibé dit: à

Didon et Enée,
Jessye Norman: évidemment
Su-bli-me

Pablo75 dit: à

« La famille de Rimbaud s’oppose à son entrée au Panthéon avec Verlaine ».
Parfait. Qu’il reste à Charleville où est sa place.
Chaloux dit:

J’espère qu’ils ont le pouvoir de l’empêcher. C’est à vomir cette volonté de récupération politique de Rimbaud. Dommage qu’il ne puisse pas revenir faire un tour dans cette vie pour cracher sur les figures de ceux qui sont à l’origine de cette idée (le lobby gay, j’imagine, si bien introduit dans les plus hautes sphères du pouvoir en France).

Le jour où les politiques comprendront qu’ils salissent tout ce qu’ils touchent…

« Si quelqu’un se met à prononcer un discours à ma louange sur ma tombe ouverte, je sortirai du cercueil et je giflerai l’orateur. »
(Rozanov. Esseulement)

Pablo75 dit: à

Music for the Funeral of Queen Mary (Henry Purcell, 1695): March, Man that is Born of a Woman, In the Midst of Life and Canzona

Baroque Brass of London, Choir of Clare College Cambridge & Timothy Brown

https://www.youtube.com/watch?v=AYELAu9hqdU

Jibé dit: à

Faire de Verlaine et de Rimbaud des icônes LGBT était la dernière connerie de sortie! Un contresens pareil!!!
Je crois que la famille peut s’opposer: on n’arrache pas un corps d’une sépulture privée, pas encore, pas en temps de paix et sur des alliés. C’est réservé aux temps de guerre, le viol des sépultures.
…Mais aux temps minuscules, époque taille garçonnet, rien d’impossible, why not?

JiCé..... dit: à

Porte-parole agréé des Gilets-Jaunes, nous affirmons :
1/ la musique, les interprètes, les mélomanes, on s’en bat les amygdales externes intellectuelles
2/ remplir son frigo dignement est notre premier objectif spirituel

Jibé dit: à

En hommage à Rimbaud alors!

(il existe aussi une version du Monteverdi Orchestra, Music for the funeral of Queen Mary,(Erato 1977))

x dit: à

« Comment parler des livres qu’on n’a pas lus ? »
Demandez à votre ami Pablo, qui nous explique qu’Audiberti est mauvais romancier alors que, de son propre aveu, il ne lit pas de romans.

Ou bien parler de Scutenaire quand on en a lu quelques pages dans une anthologie ? Quand on découvre que, finalement ce n’est pas ce qu’on croyait, que tout n’est pas dans la ligne « trop honnête pour être poli », on le prend de haut : ah, le pauvre homme, qui n’est pas à la hauteur de ce que l’on pensait de lui…

hot pepper dit: à

 » L’art rend la vie et son chaos supportables, et beaux, vrais, et notre emprise sur le monde plus solide -La littérature, la peinture, le dessin, la musique, tout ce que l’humain crée d’artefacts lui permet de se hisser de jour en jour et de communier (bien plus que communiquer) avec ses semblables, ses frères, ses sœurs.  »

L’art comme prothèse de la vie?

hot pepper dit: à

jibé citation.

Pablo75 dit: à

Ôtez-moi un doute: X et x c’est le même Connard-Connasse qui ne sait pas lire?

J’écris:

« Scutenaire, dont je viens de finir de lire les deux volumes de « Mes inscriptions » (Ed. Allia, 2007 et 2017), trouvés l’année dernière chez Gibert, deux livres qui font presque 600 pages »

Et x comprend:

« Ou bien parler de Scutenaire quand on en a lu quelques pages dans une anthologie « .

J’écris:

« ce n’était pas du tout un romancier (encore une fois comme Audiberti). »

Et x comprend:

« Audiberti est mauvais romancier ».

Quelqu’un dans cette salle a vu Audiberti dans la liste des grands romanciers du XXe siècle et même dans celle des grands romanciers français? Audiberti on le voit dans la liste de grands poètes et de grands dramaturges français, même
s’il était plus que cela.

Pas de doute, x est de la même famille de Crétins que le Pétomane (et ses avatars lmd et jorge Rodriguez) et Court.

Si on ajoute à ces trois-là Bloom-Bloom le Marquis de Mes Deux et Gigi la Visqueuse (et d’autres que j’oublie), on dirait qu’une épidémie de Connerie déferle sur ce blog, contre laquelle ni les masques, ni les gels hydroalcooliques ni même la Chloroquine de Marseille ne peuvent rien.

Dios nos pille confesados.

Pablo75 dit: à

Ou alors tous ces Crétins sont le même Crétin divisé en plusieurs personnages. Vu que tous pondent le même genre de Conneries et qu’ils ont la même façon de ne pas comprendre ce qu’ils lisent, c’est possible, après tout…

Pablo75 dit: à

L’art comme prothèse de la vie?
hot pepper dit:

« L’art est une nécessité religieuse de l’esprit, où toute vision est vision de l’ultime vérité, et l’artisanat l’ultime activité: la transfiguration de soi-même et des autres. »
(Andreï Biély)

lmd dit: à

Moi, un avatar ? Vous l’avez lu dans vos horoscopes ! Tronche d’ail.

Bloom dit: à

On ne choisit ni son lieu de naissance, ni celui de sa mort. Entre les deux, il arrive parfois qu’on puisse imprimer sa volonté. Rimbaud haïssait Charleville, et lycée de Versailles. Lorsque je vivais dans « la Pointe », ce qui faisait alors office de musée Rimbaud était bien piteux: une valise, le madras qu’il portait à sa mort, trois ou quatre babioles, le tout présenté à la diable. La ville lui rendait bien la détestation qu’il lui avait vouée.
Rimbaud n’appartient à aucun lieu, ou peut-être un peu plus à certains qu’à d’autres. Ayant passé passé sa vie adulte au Sud plus qu’au Nord, Marseille, où se trouve l’hôpital de La Conception l’a vu mourir (une plaque lui rend hommage)serait probablement une des moins pires destinations pour ses restes. En tous cas, un transfert au Panthéon est parfaitement ridicule, pour d’évidentes raisons d’incompatibilité entre l’esprit du génie et celui du lieu.
Rimbaud repose dans sa poésie toute entière, ainsi que dans sa correspondance, même lorsqu’il n’y est question que d’armes et d’argent, de souffrance et de peur de la mort.

Paul Edel dit: à

Rappelons aussi,Bloom, que le plus drôle dans cette proposition de » panthéonisation » c’est que plusieurs fois, Arthur Rimbaud, devant les Communards réfugiés à Bruxelles,puis devant ceux réfugiés à Londres avait clairement affirmé plusieurs fois qu’il fallait « raser le Louvre » et il ajouitait volontiers les Grands monuments publics.
Quand on lui avait demandé: »Hésiteriez vous à détruire des monuments ou des œuvres d’art? Rimbaud avait répondu:
« Non, car ils représentent, presque tous l’histoire d’une société que nous condamnons. » plus loin il parle de « pétroliser toute une ville si c’était nécessaire pour notre défense. »
par « notre défense »il entend la défense de la cause communarde.

hot pepper dit: à

« L’art est une nécessité religieuse de l’esprit, où toute vision est vision de l’ultime vérité, et l’artisanat l’ultime activité: la transfiguration de soi-même et des autres. »
(Andreï Biély)

Là, il faudra que l’on nous explique la nécessité religieuse de l’art prônée par Bièly l’anthroposophe.

hot pepper dit: à

« la nécessité religieuse de l’art de l’esprit »
précisons.

Bloom dit: à

En effet, Paul Edel, difficile de faire mieux en terme de polarité.
Mais peut-on espérer autre chose que ce type d’idéologie à la fois fixiste, récupératrice & faussement osée, dont le seul & unique objectif consiste à se redorer le blason par le truchement du sempiternel discours post-malrucien?

Jibé dit: à

Rimbaud n’appartient bien sûr à aucun lieu, ni à personne d’ailleurs -et encore moins si j’ose dire au Panthéon.
Durant le bref temps où il a écrit, il n’a été que critique en effet vs le patrouillotisme et la stupidité des Etats.
C’est tellement évident, ce contresens
Alors basta, laissez le à Charleville, il y est né par hasard, retourné par hasard, enfin parce que mort après agonie accompagné par sa soeur.
Foutons la paix à sa dépouille!

B dit: à

Ou alors tous ces Crétins sont le même Crétin divisé en plusieurs personnages. Vu que tous pondent le même genre de Conneries et qu’ils ont la même façon de ne pas comprendre ce qu’ils lisent, c’est possible, après tout…

Pablo. Nous, noble assemblée, sommes persuadés de l’étendue de votre vocabulaire efficace et prompt à qualifier les coquins, les faquins, les drôles, marauds et autres idolâtres. Inutile de répandre ici ce nécessaire de ménage, les bons se reconnaitront. Les mauvais quant à eux ignoreront toujours vos réquisitoires car la malhonnêteté et l’aveuglement ainsi qu’une surdité liée à l’âge les contraignent à persévérer dans la perte des choses de ce monde des passés enfouis au plus profond de nos caves-bibliothèques que vous avez plaisir à extraire du tombeau de l’oubli, laissant au passage aux pompiers l’usage de la lance et de l’hélicoptère dans le but de circonscrire l’incendie que sans honte ces impertinents impénitents font de nos valeurs esthétiques zé artistiques.

x dit: à

Quand Pablo ne comprend pas ce qu’on écrit, il dit que c’est l’autre qui ne comprend rien.
Ce n’est pas la première fois qu’il nous sort Scutenaire et son « trop honnête… », mention alors accompagnée de quelques autres passages et de considérations définitives sur l’écriture brève, les aphorismes, les fragments, etc.
C’est pour cela que le lecteur attentif (et lui-même lecteur de Scutenaire, dont il se disait : étrange, on n’aurait pas cru que c’était son genre) sursaute à cet aveu (tardif).
Quant à Audiberti : après être allé chez Paul Edel (nettement moins rancunier que lui) mettre des liens de vidéos* (ce qui est à la portée du premier venu), assortis d’une remarque pas vraiment indispensable sur la voix de Paulhan, APRÈS donc être allé mettre son grain de sel sur un auteur qu’il ne connaissait que par ouï-dire, Pablo se dit que ce serait peut-être intéressant de le lire, pour voir.
Et fait partager à la Rdl le plaisir qu’il a éprouvé à lire sa correspondance avec Paulhan et son admiration pour l’inventivité verbale d’Audiberti. Ce qui est très bien : plus on a d’occasions de faire connaître Audiberti, mieux c’est.
Mais dire qu’il n’était pas romancier parce qu’on a pas lu ses romans, c’est un peu fort.

Question : quand on dit d’un auteur qui a écrit une vingtaine de romans qu’il n’est pas romancier, qu’est-ce que cela signifie ?
Prenons un autre exemple, d’un peintre qui aurait fait des portraits, des scènes de genre et de la peinture d’histoire ; si l’on dit qu’ « il n’est pas peintre d’histoire » (ou à l’inverse qu’ « il n’est pas portraitiste ») alors qu’il a exercé et produit dans ces genres, cela veut dire qu’il est mauvais peintre d’histoire ou mauvais portraitiste.
De quelqu’un qui a écrit des poèmes, des romans et des ssais, qu' »il n’est pas poète » (ou qu’ « il n’est pas essayiste »), à votre avis qu’entend-on par là ? Mauvais poète ou mauvais essayiste.

* : car il s’agit toujours avec Pablo de paratexte ou d' »épitexte », ce qui se dit autour, sur, à propos, plutôt que le texte lui-même dans son intégralité qui est aussi son intégrité.

hamlet dit: à

où ai-je donc parler de Haendel ? nulle part…

non j’ai juste parler de Bach, Telemann et Albinoni.

« Jésus que ma Joie demeure… »

mon Dieu quel crétin ce Pablo.

Votre problème PAblo c’est que vous n’avez lu qu’une seule fois « l’art de toujours avoir raison de Schopenhauer » alors que je le connais par coeur !

et donc avec moi vous n’aurez jamais raison.

on juge la grandeur d’un auteur à ce qu’il a fait de plus beau, et pas qu’une oeuvre comme la 8ème de Bruckner qui est pour son cas quasiment le fruit du hasard ou un coup de bol, mais sur plusieurs oeuvres.

Si vous prenez les meilleures oeuvres de Telemann elles n’arrivent pas à la cheville ce celles de Bach.

Je n’ai rien contre les « musiques légères », j’aime la muique ancienne, Dowland, même Murcia ou Madurra etc…

le tout est de savoir de quoi on parle : Bach et Telemann ne jouent pas dans la même catégorie, c’est tout !

pourquoi en faire tout un flan ? c’est d’une évidence que même un gamin en première année de conservatoire peut comprendre.

hamlet dit: à

parlé parlé parlé palré paeélr

hamlet dit: à

et l’autre faux cul de Chaloux qui serait prêt à toutes les concessions pour ne pas déplaire à son maitre Pablo.

sauf quand il a osé être d’accord avec moi dire, en cachette, du bout des lèvres, que quand Barenboïm joue du Bach c’est de la daube !

sauf que cette erreur est gravissime et qu’elle suffit à porter le discrédit sur tout le reste, s’il était bien sûr nécessaire de chercher des raisons de penser que ce type est une daube !

hamlet dit: à

Barenboïm voila encore une erreur de casting.

comme Jarrousky, comme Anne Sophie Mutter, comme Cécilia Bartoli, comme un tas d’autres !

tous ces succès sont le fruit d’une critique qui ne sait plus faire son boulot !!!

pourquoi ? parce que les critiques balisent devant la force de frappe marketing des maisons de disque.
alors ils le disent à l’oreille, mais avant ils s’assurent que personne n’est caché pour écouter ce qu’ils disent !

et nos deux mélomanes tout droit sortis d’une roman de Flaubert genre Bouvard et Pécuchet tombent dans le panneau comme les grands niais qu’ils sont !

Chaloux dit: à

Rimbaud ne détestait ni Charleville, ni les Ardennes. Bloomie répète bêtement ce qu’un jeune homme de dix-sept ans a dit. Mieux vaut lire le livre de Yanni Hureaux, un ardennais nommé Rimbaud, un superbe texte qui avait beaucoup intéressé Julien Gracq (hurkhurkhurk!), qui l’a écrit à l’auteur. J’en avais parlé ici il y a des années lorsque je l’ai lu.

Sant'Angelo Giovanni dit: à

…samedi 12 septembre 2020 à 21 h 22 min.

…pour faire très court;…aux plus riches,…

… » esclaves modernes « , ou êtes-vous,!…

…entre sexes et religions, et crédits d’usures et autres loyers,…

…le jour d’indépendance, pour qui ?…
…quelles noblesses universitaires, pour nous foutre encore mieux,!

…le droit de félonies et d’abaisser les populations, rendues obsolètes et obscurantistes en  » express « .
…le don du chien, à se lécher les culs.
…acteur fait comme,!…ton cinéma,!…
…du théâtre à parti-pris,!…parbleu !
…envoyez,!…

louis-ferdinand lévy dit: à

Tout le monde semble se focaliser sur Rimbaud. Moi c’est surtout Verlaine au Panthéon qui me fait rire, « rire » entre guillemets. Un choix encore plus déplacé que Rimbaud quand on connaît un peu la vie, la moralité et les opinions plus qu’alétoires du prince des poètes. Cest qui le prochain pédé sur la liste ? Genet ?

DHH dit: à

@Jibé
Merci .
J’ai lu l’article de Friedrich .
c’est quelqu’un qui a magnifiquement lu et compris Flaubert .Peut-etre que j’ecris cela parce que j’y ai retrouvé trouvé tout ce que je pense et mieux dit que je ne l’aurais fait, et que j’y ai trouvé mille exemples bien choisis et judicieusement analysées .
Que retenir ?
D’abord que l’écriture chez Flaubert doit être considérée comme une sorte d’exorcisme, de conjuration douloureuse du mal-être permanent qui le déchire en face d’une société dont il exècre la médiocrité
L’article montre bien les deux pôles de cette médiocrité , :
D’une part la mesquinerie ,le conformisme inculte et l’égoïsme de ces bourgeois, qui s’épanouissent triomphalement dans l’»’Enrichissez vous » Louis Philippard ,forme abâtardie de l’esprit de progrès, devenu esprit de lucre et exploitation des humbles ,telle cette pitoyable Catherine Leroux .
D’autre part le romantisme mal digéré qui fausse le rapport à la réalité.
Parfois au risque du ridicule , comme pour le jeune Fréderic qui se pare des attributs vestimentaires du poète ou pour Leon qui ,se retrouvant ave Emma sur des evocations rousseauistes de torrents et de précipices, en rajoute avec la mention d’un « ami de son cousin » qui a besoin pour composer d’installer son piano au milieu de ces paysages tourmentés de montagne.
Parfois jusqu’au tragique comme pour Emma qui croit vivre comme le Lac une banale promenade en barque avec Leon , auprès de qui, dégrisée ,elle va bientôt retrouver dans l’adultère les « platitudes du mariage ; Emma ,qui ne voit pas l’amour violent exclusif et sincère que lui porte Charles, parce qu’elle rêve d’une déclaration au clair de lune par un soupirant en bottes molles comme sorti d Ivanohé, et pour qui la vue les bottes que porte Rodolphe n’est pas étrangère à l’attirance fantasmée qu’il a exercée sur elle.
Avec justesse l’article montre que ces deux bêtes noires de Flaubert se retrouvent concurremment a travers les diverses entrées du Dictionnaire des idées reçues, et aussi ,moment d’exception dans son art , dans la grande scène en contrepoint des comices, où s’imbriquent ,avec un effet de miroir qui en valorise le vide, d’une part le discours passe partout et pompeusement maladroit de pataudes élites locales , et, d’autre part le dialogue cyniquement manipulateur entre Rodolphe et Emma, où ce viveur, qui veut l’ajouter à son tableau de chasse, la piège à coup de cliches romantiques éculés dont elle est dupe .
Un bémol pourtant à mon appréciation si positive de cet article , si riche et si pénétrant :Il n’est pas construit , de sorte que les idées faute d’y apparaître hiérarchisées se développent dans un entrelac qui ne met pas suffisamment en évidence les lignes de force du texte .
C’est l’appréciation que j’aurais écrite sur la copie d’une élève qui m’aurait rendu cette dissertation ,tout en lui mettant une très bonne note actant la qualité de ses analyses et son intelligence de l’art de Flaubert

rose dit: à

Un soupirant en bottes molles.

Tu parles d’une ambition.

Le goût des bottes quand jazzi revient.
Les cabalières, les santiags et les bottes en daim. Les cuissardes etc.

christiane dit: à

Quel plaisir de lire ce commentaire, DHH. Pour votre remarque finale, l’article présenté étant extrait d’un livre, (comme précisé dans la note n°1*), peut-être le retrouver dans le livre, permettrait de mieux juger de sa construction… Est-il cité dans son intégrité ou modifié par la revue qui s’en saisit ? (« Littérature 2006/1 (n° 141), pages 115 à 139 »)

24 pages ?

note n°1 : « Cette étude traduite ici pour la première fois en français forme un chapitre du livre- de Friedrich consacré à Balzac, Stendhal et Flaubert, Drei Klassiker des französischen Romans. Première édition : 1939. On traduit d’après la septième édition (Francfort-sur-le Main, Viitorio Klostermann, 1973). Les astérisques désignent des mois ou expressions en français dans le texte. »

Jibé dit: à

C’est un des meilleurs moments de ce blog, lorsqu’on découvre que l’on peut faire découvrir -en l’occurrence un article
En effet mal construit, c’est d’ailleurs très étonnant, amis d’une très grande richesse.

Jibé dit: à

Pour répondre à votre interrogation, Christiane, le revue Cairn recense d’habitude les articles sans coupure et en intégralité ( mais je n’ai pu en juger que sur les articles d’anthropologie avec lesquels j’ai travaillé et dont je suis allé rechercher l’article-source).

Solène dit: à

@Christiane
Pour en revenir à L’Âge de l’innocence et à sa nouvelle traduction, si je partage votre enthousiasme pour la préface, qui est à la fois dense et éclairante, je vous trouve en revanche sévère pour ne pas dire injuste avec cette nouvelle traduction.
Evidemment, on a le droit de préférer celle de 1921, à laquelle Edith Wharton avait contribué. C’est un peu comme préférer l’interprétation musicale de tel morceau parce qu’on l’a entendue auparavant par un autre interprète et que le goût qu’on a pris de l’œuvre est resté marqué de cette première coloration pour ainsi dire affective. Mais affirmer que la traductrice alourdit la pensée de Wharton sans se référer au texte anglais et en comparant uniquement les deux traductions entre elles ne me paraît guère défendable…et ne résiste d’ailleurs pas l’examen. Car Sarah Fosse repart bien évidemment du roman tel que publié en 1920 aux Etats-Unis (et non d’un quelconque manuscrit non élagué !).
On peut donc craindre que c’est Edith Wharton elle-même dont le style vous paraîtrait pesant si vous la lisiez dans le texte, car ses phrases originales sont souvent plus longues, plus complexes et d’un rythme sensiblement différent de celui de la première version française. A vrai dire, la traduction parue aux Belle lettres restitue bien mieux l’écriture de Wharton. Et, pour ma part, c’est la traduction de 1921 qui, bien que non dénuée de charme ni de qualités, me paraît un peu pauvre, lisse et sage, au regard de la nouvelle et au regard de la version anglaise. Comme si, au fond, cette première traduction ressemblait plus à May qu’à Ellen si je devais me risquer à ce genre de comparaison.
Il faut garder à l’esprit, en tout cas, que dans les années 1920, on était beaucoup moins regardant avec la fidélité des traductions qui étaient un peu conçues comme des adaptations au goût du public visé (ou à ce qu’on pensait être son goût). Depuis, les canons ont sensiblement changé et l’activité s’est professionnalisée. A mon sens, dans sa nouvelle traduction, Sarah Fosse réussit à être beaucoup plus fidèle au texte de Wharton tout en donnant une version française d’une grande fluidité et que je trouve bien écrite.
Sur ce dernier point (« bien écrite »), affaire de goût, encore une fois. En revanche, au-delà du « style », dire que les traductions sont indifférenciées sauf pour quelques ajouts inutiles n’est plus une affaire de préférence, mais manifeste, au mieux, de l’inattention de votre part et/ou de l’ignorance quant à la version originale.
Edith Wharton est, tout le monde en conviendra je crois, une satiriste mordante, extrêmement acérée et souvent désopilante. Dans le livre, les Van der Luyden, avec qui on se montre généralement d’une révérence obséquieuse, font souvent les frais de l’impitoyable ironie de la romancière. Par exemple, à propos de Mrs Van der Luyden, Edith Wharton a cette phrase délectable (début du chapitre 7) :
« She always, indeed, struck Newland Archer has having been rather gruesomely preserved in the airless atmosphere of a perfectly irreproachable existence, as bodies caught in glaciers keep for years a rosy life-in-death »
La traduction de 1921 est la suivante : « Elle rappelait toujours à Newland Archer un de ces corps pris dans les glaciers qui gardent miraculeusement les couleurs de la vie ».
Autant dire que la moitié de la phrase – et de sa charge ironique – sont escamotées (avec, au passage, un certain nombre de problèmes de traduction pas forcément simples à résoudre) et que la version française paraît bien plate en comparaison. En réalité, seule l’image finale est conservée et encore pas de façon fidèle puisqu’il n’est nullement question dans la phrase anglaise de « miracle »
Voici maintenant la traduction de 2019 :
« Newland Archer en était toujours frappé : Mrs Van der Luyden semblait avoir été préservée de façon quelque peu effrayante dans l’atmosphère confinée d’une vie irréprochable, un peu comme ces corps pris dans la glace et qui conservent jusque dans la mort les couleurs de la vie. »
Tout y est ou presque, la phrase conserve sa saveur et sa puissance comique, la formulation française est idiomatique et élégante tout en collant le plus possible au texte anglais, bref le contrat de traduction est respecté.
Je pourrais donner des dizaines d’exemples de ce genre, mais ce serait fastidieux.
En tout cas, ce qui me paraît difficilement contestable, c’est que la traduction de 1921 édulcore le texte : sa charge ironique, donc, mais à bien des égards aussi ce qui pouvait choquer le lecteur. Et cette opération d’affadissement opère parfois à une tout autre échelle que celle d’une simple phrase (comme dans l’exemple susmentionné).
Ainsi, de façon très significative dans le chapitre 30, tout un passage du texte original – qui fait quand même environ 25 lignes soit largement plus d’une demi-page – a purement et simplement disparu. Ce passage est, comme il se doit, restitué dans la traduction de 2019 et je vous invite à comparer précisément les deux traductions et plus particulièrement, donc, ce qui suit l’épisode de la fenêtre qu’Archer, après l’avoir ouverte, ferme à la demande de May. Je ne veux pas déflorer ce passage à ceux qui ne connaîtraient pas le roman, mais indéniablement, on ne peut guère parler, ici, d’ajout inutile de la part de la traductrice car c’est bien quelque chose d’essentiel à la violence initiale du texte de Wharton qui avait été délibérément évacué dans la version de 1921 et que celle de 2019 restitue.
Enfin, des « coupes claires » sont régulièrement opérées dans la traduction de 1921 – de plus en plus nombreuses d’ailleurs au fur et à mesure qu’on avance dans le roman – comme pour élaguer ce qui n’apparaît pas absolument indispensable à l’intrigue : l’avant dernier chapitre, un des plus beaux et des plus significatifs du livre, est particulièrement illustratif de ce phénomène. Là, ce ne sont plus des paragraphes mais des pages entières de la version anglaise qui ont disparu dans la première traduction : toute la conversation entre Archer et Letterblair préalable à la soirée, tous les dialogues à table dans la grande scène du repas, tout le passage sur Lawrence Lefferts dans la bibliothèque…autant de suppressions qu’on peut juger « périphériques » (encore qu’on se demande sur quels critères on les jugerait ainsi et un traducteur professionnel, de nos jours, ne se permettrait évidemment pas de telles coupes) mais qui font indubitablement de cette première traduction du chapitre une version très appauvrie de la version originale anglaise que la nouvelle traduction, elle, permet heureusement de retrouver dans toute sa richesse.
Bref, pour ma part, je suis heureuse qu’une traduction plus conforme aux canons actuels de la profession et plus fidèle au style et à l’œuvre originale de Wharton ait vu le jour et je recommande à ceux à qui Christiane a donné envie de lire la préface de l’édition des Belles Lettres de ne pas s’arrêter en si bon chemin et de (re)lire le roman dans cette nouvelle version.

christiane dit: à

Solène dit: @Christiane
« Pour en revenir à L’Âge de l’innocence et à sa nouvelle traduction, si je partage votre enthousiasme pour la préface, qui est à la fois dense et éclairante, je vous trouve en revanche sévère pour ne pas dire injuste avec cette nouvelle traduction… »

Merci Solène, Grâce à DHH, je reviens sur ce fil (j’étais très occupée sur le fil du billet suivant évoquant le livre d’.Carrère « Yoga ») et découvre votre riche commentaire et celui de Jibé.
Ce qui me manque pour juger de la qualité du style d’Edith Wharton, c’est la connaissance parfaite de la langue anglaise. Les deux phrases que je citais ne me paraissaient pas apporter l’amélioration que vous ciblez.
Je vais donc, maintenant que le temps a passé, lire, (sans comparaison), cette nouvelle traduction en pensant à ce que vous dîtes.
Merci Infiniment de m’éclairer ainsi.
Si vous avez d’autres exemples, n’hésitez pas. Celui que vous présentez est très intéressant.

Jibé dit: à

Merci Solène, riches apports sur le processus de traduction et son importance -et aussi à quel point les codes en sont datés.
(On le voit bien qd on compare les différentes versions de Moby Dick, rien à voir avec Wharton, mais j’y pense comme au même processus; entre Giono et Jaworsky, les lecteurs français ont deux textes différents et qi ne sont pas de Melville, c’est sûr. Vaste débat)

Jibé dit: à

et qui!
scusi

gisèle dit: à

A propos de Warton et de « l’article » de Friedrich.
^^pour Solène ,DHH,Christiane,visiteuses éventuelles.
A l’instant ( le 16/9 vers 18 h)je découvre les remarques, envie d’y ajouter un petit grain de sel, tout petit.
1)j’avais cherché Friedrich et j’avais trouvé un lien vers un  » livre », lien que j’avais mis de côté, par manque de temps et d’imprimante. Pourriez-vs me redonner la référence de l' »article ». Merci.
A propos de Flaubert, le post de DHH me ravit d’aise car remarquablement écrit, et précis. Ns avions parlé, autrefois!, de l »apparition »; ce qui m’intéresse,aussi, c’est la dernière scène entre Frédéric et Madame Arnoux, scène terrible où Flaubert assassine avec dextérité, Frédéric,qui soupèse les paroles, les gestes de M.A, avec une dextérité cynique, il est même obligé de sortir, tellement ces adieux l’insupportent. Je n’ai pas le texte ici, et il serait nécessaire d’étudier la composition de la scène et la simplicité foudroyante du romancier envers son personnage.
§§ Pour DHH, tuez « acté » svp !indigne de la langue française mais qu’adore le Premier Ministre….
***********E. Warton:je n’ai pas lu, ni ne possède la nouvelle traduction.Le post de Solène est passionnant et l’exemple qu’elle donne est significatif. Pour moi, j’aime  » miraculeusement » qui me semble rendre les L et les R de « gruelsolmy » (exact?) tellement embouteillé et bedonnant, la nouvelle trad avec « quelque peu » lui enlève de la valeur. Je serais une mauvaise traductrice !! et Solène nage avec aisance ds l’anglais…
Merci à vous trois;je ne lis le blog que par épisodes et je me noie ds le temps qui passe.
*****to act: jouer (au théâtre) cf « entre les actes »

Janssen J-J dit: à

@ je me noie ds le temps qui passe.

Il ne le faut pas, Gisèle ! lui, il ne passe pas, c’est nous qui ne faisons que le passer,

B dit: à

Gisèle, je ne nage pas aisément dans la traduction, je suis allée voir. Horribly prend aussi aussi un l et 2r , le mot souche gruesomely 1r 1l. Je crois qu’il est besoin de restituer en plus de la musique du mot quelque peu grotesque aux oreilles françaises l’esprit de l’auteur. Euphémiser en ce cas le phénomène pour mieux s’en moquer.

Cambridge dictionnary

https://dictionary.cambridge.org/fr/dictionnaire/anglais/gruesomely

christiane dit: à

@Gisèle
Jibé dit: à

Dans cairn.info, superbe article sur Flaubert, son pessimisme,
https://www.cairn.info/revue-litterature-2006-1-page-115.htm
pour Christiane et DDH notamment, mais pas que, bien sûr!

Et la dernière scène de L’Education sentimentale (Frédéric apprend à Deslauriers que Mme Arnoux « doit être à Rome avec son fils, lieutenant de chasseurs » et que son mari est mort l’année précédente.) :
Quand ils rentrèrent, Mme Arnoux ôta son chapeau. La lampe, posée sur une console, éclaira ses cheveux blancs. Ce fut comme un heurt en pleine poitrine.
Pour lui cacher cette déception, il se posa par terre à ses genoux, et, prenant ses mains, se mit à lui dire des tendresses.[…]
Enfin, l’aiguille ayant dépassé les vingt-cinq minutes, elle prit son chapeau par les brides, lentement.
–Adieu, mon ami, mon cher ami! Je ne vous reverrai jamais ! C’était ma dernière démarche de femme. Mon âme ne vous quittera pas. Que toutes les bénédictions du ciel soient sur vous ! Et elle le baisa au front, comme une mère.
Mais elle parut chercher quelque chose, et lui demanda des ciseaux.
Elle défit son peigne ; tous ses cheveux blancs tombèrent. Elle s’en coupa, brutalement, à la racine, une longue mèche.
— «Gardez-les ! adieu !».
(malgré la censure du romancier qui avait d’abord prêté cette réplique à son personnage féminin : «Je ne vous ai jamais rien donné !
Gardez-les ! adieu !»)
«Quand elle fut sortie, Frédéric ouvrit sa fenêtre, Mme Arnoux, sur le trottoir, fit signe d’avancer à un fiacre qui passait. Elle monta dedans. La voiture disparut. »
________________________________________________________________________________________________On les vit sortir. Cela fit une histoire, qui n’était pas oubliée trois ans après. Ils se la contèrent prolixement, chacun complétant les souvenirs de l’autre ; et, quand ils eurent fini : –C’est là ce que nous avons eu de meilleur!dit Frédéric.
– Oui, peut-être bien ? C’est là ce que nous avons eu de meilleur ! dit Deslauriers. »

DHH dit: à

@gisele
merci de votre remarque tout a fait bienvenue sur mon « actant »
il aurait mieux valu effectivement écrire « prenant acte de…  » ou « justifiée par » ou « pleinement méritée compte tenu de… » D

gisèle dit: à

DHH Christiane,Jibé (?) merci, j’ai bien trouvé l' »article », 24p.très intéressant, lu un peu trop vite tout de même. Vos remarques sont remarquablement formulées….*je dois avouer que je suis lasse des « complexifications,et autres mots–freluquets que les ministres et journaleux nous servent à longueur de parlottes sur les écrans ou sur les ondes ,ce qui n’est pas votre cas.
***pour wharton, j’ai commis ,volontairement 2 erreurs, d’abord sur la graphie de l’adverbe et aussi sur sa traduction:j’ai inversé le sens, ce qui me semblait mieux correspondre à l’idée et à l’effet recherché, mais ne correspond nullement à la déontologie de la traduction !
Quant à l’idée de « fracture » développée au début de l’article,si justement,je me demande à quoi elle pourrait correspondre aujourd’hui. J’ai entendu ce matin à la radio,une comédienne parler de son roman qui semble-t-il raconte un moment de sa vie,et expliquer qu’elle avait dû le « fictionner » pour que ce soit plus agréable…
Je chercherai Edith W, un de ces jours.Au plaisir.
(le 17/9 01h)

christiane dit: à

Toujours un plaisir de vous lire, Gisèle. Vous êtes la grande voyageuse de ce blog.
Votre écriture change avec le temps, se resserrant sur l’essentiel. Parole d’éclat silex tranchant comme une lame.

Marie Sasseur dit: à

17/09/20, 09h56
Un contre sens énorme lu sur ce fil, a propos de la traduction de « rosy life-in-death »

life-in-eath

A condition of being or seeming to be neither alive nor dead, a phantom state between life and death; (in extended use) something having the form or appearance of the supernatural, an apparition, a spectre.

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