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Jack-Alain Léger : pas d’autre vie que la sienne

Jack-Alain Léger : pas d’autre vie que la sienne

Par GILLES TORDJMAN

J’ai connu Jack Alain léger à la faveur d’une faute impardonnable : dans un article que j’avais écrit sur une nouvelle traduction des poèmes de Léonard Cohen par Jean Guilloneau, que je trouvais exacte mais peu poétique, je citais comme un modèle les traductions précédentes de Dashiel Heddayatt, précisant, pour les lecteurs forcément ignorants du journal pour lequel je travaillais alors, qu’il était le créateur d’une mythique « Cadillac Rose », sur un disque de 1971 que presque tout le monde avait oublié — nous étions en 1992, ou quelque chose comme ça.

Dashiell Heddayatt  m’envoya promptement une lettre pleine d’esprit, et signée Jack-Alain Léger,  pour corriger mon évidente balourdise : non, il ne s’agissait pas d’une Cadillac, mais bien d’une Chrysler. Donc, avant de dire quelque chose sur mes écrits, même en bien, renseignez-vous et veuillez agréer jeune homme, etc. Je m’excusai avec une obséquiosité feinte, en promettant que je me couvrais déjà la tête de cendres ramassées dans toutes les Chrysler du monde ; et ainsi nous avons rompu la glace — certainement dans un verre de bon scotch.

On s’est revu quelques années après, quand j’étais devenu quelqu’un dans Paris, comme on dit. Cette position m’importait peu, mais il se peut qu’elle ait eu quelque attrait pour lui. C’était un convive agréable, un bon camarade, et très longtemps je n’ai rien voulu savoir de sa légende d’écrivain maudit qu’il étalait pourtant dans toute la mesure de l’excès. L’excès m’allait bien, le sien ne me dérangeait pas. On se retrouvait dans un goût commun pour moquer la vanité des puissants, registre dans lequel il excellait bien évidemment, et sur lequel je tenais mon rôle plutôt pas mal. Accessoirement, on se retrouvait aussi dans d’excellents restaurants. Du coup, on s’est beaucoup plu, et souvent vu.

C’était avant les téléphones portables, avant les réseaux sociaux, avant tout ce qui fait que des êtres ne se rencontrent plus — ou rarement, mais alors une douce musique ne s’élève plus dans leur cœur. On se téléphonait comme ça et on se retrouvait dans l’heure – croyez-le ou pas : à cette époque, tout le monde était à la fois joignable et nomade. La discussion portait essentiellement sur ce qui le passionnait ; lui même. Cette vanité me plaisait, puisqu’elle me semblait très humaine et que, après tout, il vaut mieux passer des heures à subir les assauts d’érudition d’un homme qui brâme d’amour pour Nabokov, Richard Strauss, Dominguin ou Montaigne que de supporter la compagnie de gens qui n’aiment rien de spécial, ou Daft Punk en particulier.

Et bien sûr, nous avons fini par nous fâcher, puisque la clause de style faisait partie de la légende qu’il s’était créé et qu’il portait comme une croix, mais avec les délices ambiguës d’un processionnaire sévillan jouissant des stigmates qu’il s’inflige. L’histoire de cette brouille est assez simple ; je tenterai de la dire simplement. Vers 1997, l’ami Jack-Alain commença à m’ambiancer avec un certain Paul Smaïl, jeune « beur de banlieue », auteur de Vivre me tue,  un roman génial dont tout le monde parlait déjà. J’y prêtai une oreille distraite et bienveillante, et je lus l’ouvrage en question, qui m’avait été envoyé en service de presse. Entre temps, Jack-Alain subissait bien des infortunes : voilà que le milieu littéraire montait une énorme cabbale contre lui, en prétendant qu’il était l’auteur de ce livre. C’était trop injuste : il avait seulement voulu aider un jeune romancier talentueux en parlant de lui à quelques personnes choisies — des guignols comme moi — et ces salauds de gendelettres prétendaient que tout cela était faux. Et pourquoi ? Le jugement tombait brutalement : toutes ces ordures du milieu littéraire ne pouvaient accepter l’idée qu’un Arabe ait pu écrire un livre aussi génial. « Tu te rends compte ? Pour eux, un Arabe n’est pas capable d’écrire un truc aussi bien ! » Toute cette affaire prouvait qu’il existe un mépris de classe et que, comme disait Swift, « quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ».

Franchement, ça m’a secoué. J’ai toujours cru à la parole des amis. Je n’avais donc aucune raison de douter de la sienne. D’autant que Jack-Alain avait des preuves. L’affaire prenant trop d’ampleur, et pour prouver son innocence, oui ; il pouvait me l’avouer, à moi, mais surtout que je n’aille pas le répéter : il avait fini par rencontrer le mystérieux auteur. Il me raconta avec force précisions cet épisode, insistant sur la beauté pure et farouche de Paul Smaïl, son insouciance, sa jeunesse. Il a dû ajouter mille autres détails que je ne lui demandais pas, tous si précis que j’ai préféré les oublier.

Pendant ce temps, dans les journaux où je travaillais alors, certains collègues prétendaient en ricanant que Paul Smaïl n’existait pas, ou alors pas plus qu’Emile Ajar, et que c’était encore un coup de ce bon vieux Jack-Alain. Je jurais que Jack-Alain m’avait juré que ce n’était pas lui. Comme tous ces éminents connaisseurs continuaient à ricaner, je les insultais. Si je vous donne ma parole que mon ami m’a donné sa parole, et si vous émettez le moindre doute, c’est que vous méritez toutes les flétrissures, bande de menteurs.

Il ne m’est pas facile d’avouer que, pour cette fois, j’ai été injuste. L’amitié peut porter à de telles extrémités. Jack-Alain Léger, tout « maniaco-dépressif » qu’il était, ne dédaignait pas les utilités de la perversion, lorsque celle-ci pouvait servir son goût des masques, du travestissement, et des « alias » qu’il multipliait à l’envi, persuadé que tout le monde admirait comme lui ce jeu d’identité, de pseudonymes, qui me dégoûtait vaguement à l’époque — et qui me répugne aujourd’hui absolument — mais que j’acceptai alors sans aller plus loin que le simple plaisir de sa compagnie. C’est pour ça qu’il m’avait, je crois, reconnu comme un brave gars suffisamment extrême pour le défendre contre ses calomniateurs, avec cette sorte de panache assez sotte pour flatter son goût du grand siècle et me brouiller, conséquemment, avec tous ces gens qui n’étaient pas dupes et savaient bien que Paul Smaïl, c’était du flan. Et, qu’accessoirement, j’avais été dans cette affaire l’idiot utile d’un mec tellement cramé à la vanité qu’il en était arrivé à mentir à un ami pour complaire ses ennemis.

Sous le nom de Paul Smaïl, Jack-Alain Léger publia encore Casa, la casa,  qui était si mauvais que cette médiocrité me conforta dans l’idée qu’il ne pouvait en être l’auteur, quoi qu’en disent les autres. Dans l’intervalle, on avait continué à se voir, moins souvent, mais toujours avec plaisir. Il déménagea de la rue Claude Bernard au Boulevard Arago ; il quittait un petit deux-pièces exigu pour un appartement plus grand, sans charme, mais où sa belle bibliothèque trouverait enfin à s’épanouir. Je garde un bon souvenir de ces journées d’été où je l’aidais à mettre ses livres en cartons. Malgré tout, ce fut pour lui un déchirement terrible. Mon enthousiasme à trier, classer, ranger, manier le feutre et le gaffer ne parvenait pas à le sortir de sa mélancolie lacrymale. Je m’agitais, Jack-Alain sanglotait. Et je n’ai pas compris son chagrin. Je ne comprenais pas que, quand on avait enregistré « la Devanture des Ivresses » et « Obsolète »,  deux pièces considérables de la culture hippie, deux disques bien barrés mais assez admirables, on puisse s’en désintéresser à ce point. Je ne comprenais pas pourquoi cet homme mettait toute son énergie dans son indignation et témoignait si peu d’égard pour le plaisir. Malgré tout, j’ai continué à croire que Jack-Alain Léger n’était pas Paul Smaïl. Et qu’un ami ne ment jamais. Et puis il y eut « Ali le magnifique », une sorte de bluette trash et désolante, fondée « sur des faits réels », comme on dit à la télé.

C’est là que j’ai compris. Comment ? Pas du tout parce que j’avais cédé entre temps à l’insidieuse rumeur colportée par un milieu littéraire pour lequel je n’avais guère plus d’égards que lui. Non, juste à cause d’une accumulation de petits détails. Je lui avais souvent parlé avec admiration de Lisbonne ; il avait fait mine de ne pas s’y intéresser — cet homme kiffait l’Espagne dans ses manifestations les plus folkloriques et donc, en bon amateur de Debord, il feignait de n’accorder aucun crédit à ce petit pays mélancolique, codicille atlantique d’une péninsule forcément plus fière et triomphante. En lisant avec une sorte de désolation atterrée ce si mauvais « Ali le magnifique », où la belle Lisbonne est si mal croquée avec un œil de touriste désinvolte, je retrouvais ça et là quelques détails que je savais être le seul à lui avoir fourni. Ici, un coin de rue spécial ; là un clochard particulièrement impressionnant, de ces broutilles qui plaisent à ceux qui croient encore à l’éminence des « petits faits vrais » dont ils nourrissent leurs pauvres fictions, puisqu’il faut se résoudre à vivre dans un pays où l’on considère encore le roman comme la forme d’expression littéraire la plus éminente.

Quelle fatigue.

J’ai appelé Jack-Alain pour lui demander une explication ; c’était normal, après tout. Il n’a pas cherché à se défendre. Il s’en est tiré par une pirouette, du genre « un écrivain peut prendre tous les masques ; la littérature autorise tout ». Bref, une version policée de ce fichu dicton qui veut que la fin autorise les moyens.

Je me souviens très bien de ce coup de fil. De son ricanement pas fier. De mon calme, de ma tempérance, de ce sentiment spécial que quelque chose aussi finit là. Je ne lui fis aucun reproche ; il eut le bon goût de ne pas m’inscrire dans le volumineux registre de ses ennemis — du moins ne l’ai-je plus entendu se plaindre publiquement d’une quelconque « trahison » de ma part. C’était fini, et voilà tout. Jack-Alain m’avait pris pour l’un de ces guignols que nous avions tant de plaisir à moquer. Cette révélation me rendit malade ; physiquement, je veux dire. On s’est donc fâché à mort, comme il arrive souvent à des amis qui ont de l’esprit, dans une époque qui ne sait plus ce que c’est.

Je ne comprendrai sans doute jamais, ou peut-être j’espère ne jamais comprendre, pourquoi un homme si fier, si sûr de ses talents réels, si juste dans ses colères et ses dégoûts, s’est épuisé à aller quémander une reconnaissance chez ceux-là mêmes qu’il méprisait, quitte à bousiller au passage la réelle bienveillance, ou la véritable estime, qu’il était parvenu à susciter chez des gens qui l’aimaient vraiment, – même malgré lui. Je ne sais pas non plus pourquoi il a choisi de se jeter par la fenêtre de son appartement. Il habitait un immeuble des années soixante-dix, beau et chiant. Il a peut-être voulu mettre un peu de désordre là-dedans, comme dans les folles années de sa jeunesse beatnick.

Je garde un vif souvenir des bons moments passés avec lui, – et je ne lui pardonne rien, car je ne sais pas faire ça. Je crois que la fidélité aux raisons d’une rupture est aussi une manière, certes étrange, de poursuivre une amitié. C’est mon hommage, que j’espère juste. Du moins celui qui convient à un homme de sa trempe•

GILLES TORDJMAN

(« Gilles Tordjman » photo Gardabelle ; « Jack-Alain Léger » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans LE COIN DU CRITIQUE SDF, vie littéraire.

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commentaires

14 Réponses pour Jack-Alain Léger : pas d’autre vie que la sienne

Jacques Barozzi dit: à

Bel hommage et drôle de personnage que cet auteur qui s’est voulu Léger jusqu’au vol plané !

Sant'Angelo Giovanni dit: à


…de l’humour, pour en avaler des histoires bidons,…
…pas que des moteurs injectées,…la super,…à l’eau,…faute d’éolienne au gaz,…
…etc,…

Patrick Scemama dit: à

Moi aussi, j’ai bien connu Jack-Alain Léger dont j’ai publié les textes (admirables) sur l’opéra, lorsque j’étais responsable des publications à l’Opera de Paris. À moi aussi, il a menti concernant Paul Smail, poussant même la perversité à m’inciter à lire ces romans qui n’étaient soi-disant pas de lui. Mais il s’est excusé de l’avoir fait plus tard et je ne lui en ai pas voulu. De même que je ne lui ai pas voulu pour tous ces coups de téléphone qui n’étaient que de longues plaintes autocentrées et qui ne souciaient pas vraiment de l’interlocuteur. Ou pour ce délire, dans les dernières années de sa vie, où il prétendait avoir écrit un roman fleuve qui avait été acheté par de nombreux éditeurs étrangers, mais pas en France. À tout cela, je préfère me souvenir de l’écrivain exceptionnel qu’il pouvait être, des attentions délicates qu’il pouvait avoir, de l’amoureux passionne des arts et de la musique qu’il savait être avec tant de brio. Et à tout cela, je préfère aussi me souvenir aussi de la souffrance réelle qu’il portait en lui. Souffrance qu’il chérissait, puiqu’elle nourrissait son œuvre, mais souffrance qui a quand même eu raison de lui. Aujourd’hui qu’il est mort, je me dis que quelques pages réussies de lui comme celles de son dernier roman, Zanzaro Circus, injustement passe sous silence, valent mieux qu’ un bon nombre des ouvrages qui peuplent régulièrement les tables des libraires. Maintenant que les polémiques sont closes, il faut rééditer Jack-Alain Léger ou Paul Smail ou quelqu’autre de ses pseudonymes pour se rendre compte de la place essentielle qu’il occupe dans le paysage littéraire de ces dernières années.

xlew.m dit: à

Je ne pense pas que seules quelques pages de Zanzaro Circus sauvent la mise du bouquin. La structure du livre tient toute seule superbement, sans béquilles stylistiques ni cannes anglaises prêtes à parer les boitements de scénario. Elle met à l’épreuve à chaque instant sa fragilité même. Le lecteur est aspiré d’une façon unique, avec une intraitable élégance, au coeur d’un récit qui est aussi une confidence particulièrement chaleureuse (jusque dans les antichambres du désespoir dans lesquelles l’auteur mène son « ami lecteur » — pour reprendre les mots-mêmes de J-A L. –, pour le conduire ensuite au centre d’un vortex de phrases courtes qui respirent comme à travers le maigre entr’espace d’un fin sourire qui ne se maquille pas au rouge de l’auto-ironie si communément rencontrée ailleurs.)
Je crois aussi que la confusion Cadillac/Chrysler a dû se semer d’elle-même dans l’esprit de plus d’un journaliste (cela arrive aux meilleurs dit l’adage populaire dans sa profonde sagesse), après tout Pink Cadillac » est également une chanson d’un certain Springsteen et le titre d’un film de Buddy van Horn qui détacha définitivement son acteur principal des accusations d’ultra-droitisme dont les critiques de cinéma français l’affublaient encore vers 1988.
Quant à l’affaire Paul Smail, je suppose que les jardins de l’amitié dans le milieu des écrivains sont remplis de squelettes (les passions sont plus inflammables que dans d’autres allées de la vie, le kérosène des egos beaucoup plus instable que l’essence qui imbibe les relations qu’ont les gens ordinaires.) C’est peut-être balancé d’une façon très humoristique chez Léger, c’est aussi la signature d’une belle sincérité : « L’amitié n’existe pas » écrit-il en Zanzaro-éléphanteau. C’est peut-être l’avantage du lecteur, ce privilège qu’il a de ne pas avoir à tirer les vers du nez de l’auteur qui lui parle de lui. Je suis heureux d’avoir pu lire votre article dans ces colonnes, cela ma rappelle le bon vieux temps d’un mensuel édité jadis — dans les années quatre-vingt-dix — par les Editions Indépendantes, j’adorais retrouver votre chronique « Longue portée » qui nous faisait découvrir (j’avais à peine vingt ans à l’époque) aussi bien Wes Montgomery, les oeuvres d’écrivains américains, Pascal Comelade, que le côté obscur de l’abbé Pierre. Avec Mishka Assaya, Samuel Blumenfeld, et vous, nous étions bien choyés. Rien à voir avec la prose lourde des déjà très peu légers Kaganski et Viviant, déjà un peu séniles vers 1992-96.
Ps : Dès le commencement de Zanzaro, Léger raconte l’étouffement raisonné de tout ce qu’il pouvait faire en tant qu’artiste. Il dit aussi très vite que seule la perspective d’un « saut de l’ange » offrait une porte de sortie point trop obscène. Noir sur blanc.

Laurent Husser dit: à

Content de retrouver Gilles Tordjman ! je ne sais pas où diable ce garçon s’était niché mais cet article me rappelle les beaux articles qu’il faisait pour les Inrockuptibles et son livre sur Leonard Cohen notamment.
Il ne me reste plus qu’à lire enfin Léger, que j’ai laissé passé hélas au fil des ans.

old's boys dit: à

Heureux de retrouver enfin Gilles T. Il avait complétement disparu de la presse littéraire. Est-il possible qu’aucun journal ne fasse appel à ses talents ? A moins qu’il ne soit devenu ermite… Bravo, en tout cas à Assouline d’accueillir un critique qui nous change un peu de la médiocrité ambiante.

louis skorecki dit: à

Je crois que la fidélité aux raisons d’une rupture est aussi une manière, certes étrange, de poursuivre une amitié. Je pourrais écrire la même phrase, certes plus lourdement, à propos de mon amitié trahie à la vie à la mort par serge daney (ou des emprunts à certains de mes papiers par gérard lefort, qui s’en défendit ainsi: « mais pour qui tu te prends? ») …
bravo pour cet exercice de modestie littéraire et de squrvol aristocratie des bassesses de nos sociétés les plus récentes …
avec toute mon admiration qui t’est acquise à jamais, tu le sais ..
louis skorecki

Bihoreau de Bellerente dit: à

«Je ne comprendrai sans doute jamais, ou peut-être j’espère ne jamais comprendre, pourquoi un homme si fier, si sûr de ses talents réels, si juste dans ses colères et ses dégoûts, s’est épuisé à aller quémander une reconnaissance chez ceux-là mêmes qu’il méprisait, quitte à bousiller au passage la réelle bienveillance, ou la véritable estime, qu’il était parvenu à susciter chez des gens qui l’aimaient vraiment, – même malgré lui.»

Ça s’appelle le dégoût de soi. L’ayant rencontré à quelques reprises vers 1985 – il en pinçait pour Yves Navarre qui ne le lui rendait point –
je puis témoigner de son hénaurme névrose. Parfois ça passe pour du génie…

Bihoreau de Bellerente dit: à

Et puis si on se contentait de lire l’oeuvre, sans chercher à en savoir plus sur l’auteur? Mais voilà: on ne le peut car on est curieux, on veut aller voir ce qui se cache sous son lit, au fond de sa cuvette ou de son slip.

Laurent S. dit: à

Gilles Tordjman, à nouveau !… L’homme auquel toute une génération doit tout ce qui compta pour elle par la suite. Qu’on pista de magazine en magazine, après sa sortie flamboyante d’un hebdo qu’on ne lisait que pour lui et qui ne se releva jamais de son départ. Dont on reparle souvent, entre ceux qui eurent la chance de savoir. Dont le nom vaut sésame. Reconnaissance est un trop faible mot.

Maya dit: à

« Ah! La vie anthume. Quand se voir dans les miroirs était pas encore voir la part de mort qu’on porte en soi. La vie anthume. »

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