de Pierre Assouline

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La République des livres
N° 126 Tarte bourdaloue

N° 126 Tarte bourdaloue

Le bourdalou, ou bourdaloue, récipient mal fixé dans son orthographe, mais tout à fait genré dans son usage : un pot de chambre pour dames. Les sermons du père Bourdaloue étaient passionnants, mais si longs que les dames se munissaient de cet urinal de forme allongée, qu’elles cachaient sous elles pour parer à toute urgence pissatoire.

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(Suite)
Les sermons de Bourdaloue étaient simples, directs, pratiques, mais sans grande portée théologique. Il les prononçait les yeux clos ; c’était un drôle de pistolet.

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À la demande générale d’un lecteur, voici la liste complète (mais non définitive) des partitions de musique pour deux pianos à huit-mains (deux fois quatre-mains, sur deux pianos différents) en possession de l’auteur de ces lignes. Consultable ici.

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« Retrait gratuit en magasin. » Il ferait beau voir qu’il fût payant !

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Personne ne sait
Laquelle gagnera la compétition, des nombreuses maladies promises au fumeur ; qui se trouvera immanquablement aveugle, édenté, poitrinaire, cardiaque, impuissant, idiot, cancéreux de partout, sourd, leucémique, paralysé, diabétique, ulcéreux jusqu’à la moelle… Oui, laquelle va l’emporter, aux deux sens du terme ?

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Les gens qui évitent d’avoir à fréquenter ceux qui ne seront pas susceptibles de les admirer, de polir le socle de la statue qu’ils s’érigent péniblement.

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Les obsolètes : la « chambre à donner », remplacée par la « chambre d’ami ».

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Les ellipses, pièges grammaticaux. « J’ai dit cela pour détendre l’atmosphère, qui ne demandait pas à l’être. » Qui ne demandait pas à être détendue.  « Détendre » est actif, alors que « être détendue » est passif.

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Le troisième doigt de la main droite, qui « est un bon chanteur » (Chopin).

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La super glue, qui ne colle rien, sauf les doigts.

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Dans le Jardin de Diane, au château de Fontainebleau, la tristesse de ces chiens, condamnés à pisser éternellement :

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Le contraste entre la poésie du prix Nobel Bob Dylan, précieuse, recherchée, travaillée, souvent obscure, et l’éprouvante vulgarité de sa musique.

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(Suite)
Joséphine Baker au Panthéon. Il suffit de lire ces quatre mots pour voir toute l’époque sous la loupe.

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Un pantalon moulant. « C’est la fête : il a mis son cul du dimanche. »

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L’enquête à mener : « Pourquoi parlez-vous, alors que vous pourriez vous taire ? »

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Le Muray de la semaine

« Si les oreilles humaines avaient elles aussi des paupières, si elles n’étaient pas ces orifices béants, ces trous dont le contrôle nous échappe, ces deux gouffres perpétuellement offerts, ouverts et violables, les autres ne pousseraient pas aussi à fond leurs saloperies de chaînes hi-fi, puisqu’ils n’auraient aucun espoir de se transformer en nuisances pour leurs voisins. »

(Ultima necat, tome IV)

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La troisième série de petits Papiers (Papiers découpés), parus sur Bibliobs.com, fera l’objet d’une publication en volume et n’est plus en ligne. La première (Papiers décollés) a été publiée sous le titre Les fausses dents de Berlusconi (Grasset, 2014), la deuxième (Papiers recollés) sous le titre Le cul rose d’Awa (Du Lérot 2020, disponible sur commande, en librairie ou chez l’éditeur.

Cette entrée a été publiée dans Les petits papiers de Jacques Drillon.

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