Le silence d’un père suffit à inquiéter l’enfance d’un fils
Un écrivain écrit ce qu’il a à écrire à son heure. Kairos, dieu de l’occasion opportune par opposition à Chronos, dieu du Temps et père des Heures, en a décidé ainsi. Ce n’est pas Yves Bonnefoy qui nous démentira. Son dernier livre, dans les deux sens du terme probablement (il s’est éteint le 1 er juillet à l’aube, en est la bouleversante illustration. En 1964, il s’était lancé dans ce qu’il voyait comme « une idée de récit ». Depuis, il n’avait cessé de la reprendre et d’y renoncer, d’interruptions en reprises et de reprises en renoncements. La chose, informe et confuse mais prégnante, lui semblait alors par essence inachevable tant elle résistait. Mais elle résistait aussi bien à être écrite qu’à être définitivement abandonnée. La revue du Mercure de France, alors dirigée par Gaëtan Picon, l’avait même annoncée « à paraître », c’est dire. Son idée de récit se réduisait alors à un poème d’une centaine de vers qu’il tenait comme « des mots portés, si ce n’est produits, par les exigences d’un rythme ». Pour lever la barrière qui s’abattait lourdement sur sa main à plume chaque fois qu’il tentait de prolonger, il se résolut à poursuivre en prose. En vain fût-elle de l’ordre de ladite prose poétique.
Les années passèrent et les livres. Jusqu’à ce qu’à l’été 2009, ayant écrit sans problème majeur un texte intitulé Deux scènes augmenté de Notes conjointes, double récit du souvenir et des antécédents, il s’interrogea sur ce travail d’anamnèse. De ce déclic est né ce qui paraît aujourd’hui sous le titre L’Echarpe rouge (260 pages, 19 euros, Mercure de France), ensemble de ces textes à leurs dates auquel le lien qu’il leur donne aujourd’hui au soir de sa vie confère une résonance crépusculaire.
La figure du père les domine, le sien tel qu’il se souvient l’avoir perçu vers l’âge de onze ans. Un homme qui tenait en un mot : silence. Encore faut-il expliciter de quoi ce mot était chargé : non du mutisme absolu mais d’une économie de mots. Un taiseux, dira-t-on, comme il devait y en avoir d’autres parmi les paysans entre Lot et Cantal à la charnière des deux siècles. Et même parmi les fils de paysans devenus ouvriers dans un atelier de fabrication de locomotives. Une qualité de silence fabriquée tant par la géologie des lieux que par la monotonie des tâches quotidiennes. Le silence d’un père, il n’en faut pas davantage pour inquiéter l’enfance d’un fils. Tel était Elie Bonnefoy.
« Le silence est la ressource de ceux qui reconnaissent, ne serait-ce qu’inconsciemment, de la noblesse au langage »
Ses parents n’étaient pas du même milieu. Lui, on l’a dit ; elle la classe moyenne entre Cajarc et Conques, plus précisément à Ambeyrac en Aveyron, fille d’instituteur donc d’intellectuel, qui se choisit un destin d’infirmière. Chez elle, il y a toujours eu des livres. Chez lui, aucun parce qu’ « il ne savait pas ce que c’est que lire (…) rien pour l’imagination ou pour la mémoire ». Ce père se vivait simplement comme un Auvergnat véritable, convaincu que son pays n’avait pas besoin du langage pour s’exprimer en majesté, tandis que l’Aveyron de sa femme avait la prétention et la nécessité de recourir en permanence à la parole pour se raconter. D’un côté, les allusions suffisent ; de l’autre, la syntaxe s’impose.
L’adolescence d’Yves Bonnefoy au pays se fit dans la solitude peuplée des livres. Un isolement voulu avec personnages, d’une grande fécondité dans l’ordre des sentiments, des émotions, des découvertes, mais en pleine conscience qu’au même moment, la solitude de son père, elle, était stérile. Deux esseulés côte à côte dans le même village mais auxquels l’accès à la connaissance par les livres offraient deux avenirs différents. D’avoir senti cet écart se creuser, et d’avoir compris qu’il rongeait son père plus sûrement que la maladie, fera naître chez l’adolescent une culpabilité dont il mettra une vie à se défaire.
Car si son père s’est laissé aller à la maladie et à la mort, c’est aussi qu’il a senti que sa femme, en lui préférant leur fils si doué et si plein de bel avenir, le rejetait à travers lui. Il accède à onze ans à la pensée de la chose, qu’elle soit fleur, arbre ou maison, en se désolant de voir son père en rester à la chose. Il lui faudra plus tard lire Moesta et errabunda de Baudelaire et Jeunesse de Rimbaud notamment pour découvrir que la pensée d’un individu peut connaître un âge d’or et que c’est dans ses années d’adolescence. Il les vécut dans le mystère de leur seul langage commun, lorsque ses parents se parlaient dans leur patois issu du latin et « rêvait que cet occitan menacé de disparition, c’était l’expression d’un être au monde mystérieusement supérieur à l’à présent de la vie ».
L’Echarpe rouge est la tentative, pathétique car testamentaire, d’un poète qui s’en va, de lever enfin l’interdit qui longtemps l’empêcha d’aller plus avant. Au-delà ce qu’elle dit d’Yves Bonnefoy et de son rapport à la création, elle devrait toucher le plus grand nombre par son évocation si juste, si sensible et donc si cruelle du sentiment d’exil et d’étrangeté qui habite celui se sent « au rebord » de l’autre famille, sa belle-famille. Un ouvrier fils de paysan qui n’avait pas eu assez d’enfance pour imaginer « ce qui se tramait » dans celle de son fils « réputé poète » qu’il rêvait chef de chantier et dont la fascination pour la Piéta de Max Ernst, aussi dénommée La Révolution la nuit, lui serait demeurée inintelligible. Dommage plus dommage que l’auteur y voit une clé de leur relation conflictuelle ; car l’homme en veston et chapeau melon est un sosie frappant d’Elie Bonnefoy.
Et pourtant, n’est-ce pas à la conscience de la solitude de son père que le fils découvrit sa propre vocation ? Ne doit-il pas à son refus des mots sa propre attirance pour eux ? A 92 ans, Yves Bonnefoy met son cœur à nu dut-il lui en coûter. Tout s’est joué dans ses écarts de mémoire entre sa réflexion sur la poésie (avec au passage de fortes pages sur T.S. Eliot et Pierre Jean Jouve) et son anamnèse. Pour avoir trop longtemps « différé de comprendre », il lui a fallu tout ce temps pour admettre à lui-même que décevoir une attente n’est pas nécessairement une faute. Il y aura mis toute une vie d’écrivain. Jamais trop tard.
(« Yves Bonnefoy » photo D.R. ; « Piéta ou la Révolution la nuit » huile sur toile de Max Ernst, 1923, courtesy Tate Gallery, Londres)
864 Réponses pour Le silence d’un père suffit à inquiéter l’enfance d’un fils
renvoyait, je suis affreuse.
« Faire l’amour avec l’être aimé c’est un autre stade. »
oui bon si c’est évènementiel…
« La misère ne tue pas ! on peut en sortir vivant »
on ‘peut’ aussi en crever, tête de noeuds
Ce que disait Michel Rocard du PS en 2009 (un parti malade) signifie qu’en réalité la mort du PS remonte à la deuxième élection de Mitterrand. C’est confirmé d’ailleurs par J. Attali qui est parti de l’Elysée en 1991 parce que Mitterrand n’avait plus aucun projet collectif. En fait, ça fait déjà plus d’un quart de siècle que le socialisme est mort en France. Il ne fonctionne plus que comme un canard qui continue d’avancer alors qu’on lui a coupé la tête.
Il n’en demeure pas moins qu’un haut fonctionnaire comme Bousquet a pu se fondre parfaitement à son époque dans cette « banalité du mal », et qu’effectivement l’Europe actuelle, dans son fonctionnement de violence sociale, due à la prédominance de l’économie sur tout autre domaine, continue de jouer avec cette « banalité du mal », dans tous les aspects de nos vies quotidiennes.
le premier président de la Commission européenne
il était pas démocrate-chrétien?
(pour info, le parti naze en son temps absorbait tout )
Mais bon, pas la peine d’épiloguer, c’est l’heure du défoulement angoissant et angoissé de WG
Faut bien que jeunesse se passe
« Selon moi, les difficultés aujourd’hui manifestes dans les systèmes libéraux proviennent du cœur même des théories libérales, c’est-à-dire de l’idée de liberté. Celle-ci est en quelque sorte viciée lorsqu’elle est promue à titre de droit fondamental de l’individu sans que le moindre devoir lui soit associé. Le déséquilibre qui en résulte est la source des malaises et des pathologies divers observés dans les démocraties occidentales qui se réclament de la philosophie libérale, quelles qu’en soient les formulations politiques spécifiques. » (Ph. Kourilski, chap. 2 « Le vice caché du libéralisme politique contemporain », in Le Manifeste de l’altruisme, 2011)
jean claude dit: 3 juillet 2016 à 15 h 48 min
« on ‘peut’ aussi en crever, tête de nœuds »
Il est à peu près certain que tu ne t’en sortira pas, mon pauvre gars …. Bonne misère, crevure !
Walter Hallstein, 10.01.1958 – 06.07.1967, Parti populaire européen (PPE, conservateur), premier président de la Commission européenne.
Juriste, ancien nazi de haut rang chargé par Hitler de fonder l’Europe de demain.
Réveillez-vous, mes pauvres chéris !
On ne vas tout de même pas perdre une parcelle de notre liberté libérale pour venir en aide à des « ploucs », des bons aryens, façon Jean-Claude !
Qu’il crève cette grosse faignasse … Poubelle !
Le problème, c’est qu’on risque fort de crever à sa suite. Qui ne comprend pas ça ne comprend rien. C’est l’avenir du monde qui est en jeu et sa survie.
« Les symptômes les plus profonds des pathologies du libéralisme se trouvent dans les graves problèmes sociaux qui rongent les démocraties libérales les plus prospères et qui se traduisent par des inégalités excessives et souvent croissantes. » (Kourilski, idem)
≈ MerSea ≈ pour Klee, Bérénice ~
Parce qu’il existerait un moyen, un système, une recette miraculeuse, de tuer « l’inégalité entre les hommes »….. ?
Ahahaha… talli, oh oui ! Quelle rigolade …
« La plupart des pays occidentaux comportent des poches de pauvreté impressionnantes lorsqu’on les rapporte au niveau de la richesse générale. L’estimation (en 2011) de leur taille dépend,d des critères adoptés, qui varient eux-mêmes selon les pays. En France, la fraction de la population qui vit avec moins de 50% du salaire médian est d’environ 7%. Elle est à peu près stable depuis 1985. » (Kourilski, idem)
Mais il rappelle au début de son ouvrage « qu’un quart de l’humanité vit dans la misère la plus profonde. Un milliard et demi environ d’hommes, de femmes et d’enfants disposent à peine d’un toit, subsistent dans des conditions d’hygiène invraisemblables, connaissent la faim et parfois en meurent ou encore souffrent de graves maladies qui pourraient être prévenues ou guéries. » En plus, il faut s’attendre à un demi-milliard d’êtres humains supplémentaires sur la terre par décennies jusqu’en 2050 !
Il existe en effet mille et une recettes politiques efficaces pour réduire considérablement les inégalités sur la terre. Kourilski en propose 40 à la fin de son livre !
Elie Wiesel n’est plus. Il ne sera plus.
Il avait fait de la Shoah une industrie fort lucrative pour son usage personnel, ma foi !
Un survivant de luxe a disparu.
Mais l’Industrie du Holocauste chère à Norman Finkelstein continuera, hélas, son petit bonjuif de chemin.
« la pauvreté aux Etats-Unis, entre 2000 et 2007, avant même la crise de 2008, a augmenté de plusieurs points en une vingtaine d’années, alors que la richesse nationale allait croissant. » (Kourilski, idem)
3 juillet 2016 à 16 h 01 min)
« Juriste, ancien nazi de haut rang chargé par Hitler de fonder l’Europe de demain. »
vous voulez dire que c’est la raison pour laquelle il a été à la tête de la Commission?
« Alain Soupiot a montré comment les ‘noces du communisme et du capitalisme’ ont accéléré, après la chute du Mur du Berlin, l’émergence du ‘marché total’, assurant la seconde transition historique entre le libéralisme classique et le libéralisme économique, qui a conduit à l’ultralibéralisme. » (Kourilski, idem)
Alain Supiot, L’Esprit de Philadelphie. La justice sociale face au marché total, Paris, Le Seuil, 2010.
jean claude dit: 3 juillet 2016 à 16 h 28 min
Entre autres, oui !
« Il existe en effet mille et une recettes politiques efficaces pour réduire considérablement les inégalités sur la terre. Kourilski en propose 40 à la fin de son livre ! » (Wiwi)
Quittons nous, définitivement, sur une remarque critique : s’il en existe 1001 de solutions pour réduire les inégalités dans le monder, et qu’il en donne 40, ton génie des Alpages, il manque exactement 961 solutions !
Ce type est un clown…
« On porte généralement au crédit du libéralisme économique la capacité de favoriser la croissance de la richesse. Il est, en revanche, et depuis longtemps, souvent accusé de ne pas permettre de la répartir de façon équitable. De fait, le constat de la pauvreté dans certains pays riches est accablant. Aux Etats-Unis, les pauvres représentaient en 2009, 15 à 17% de la population. (…) en 2010, Barack Obama a éprouvé de grandes difficultés à faire accepter l’extension d’une couverture de santé minimale à 32 millions d’Américains sur les 60 millions qui en étaient dépourvus. » (Kourilski, idem)
@bérénice dit: 3 juillet 2016 à 15 h 32 min et 7h23
Cet enregistrement somptueux de la messe en si mineur de J.S. Bach BWV 232, dirigé par Ph. Herreweghe avec le Collegium Vocal, a peut-être eu lieu en Hongrie, le 21/01/2015 dans la salle Béla Bartok du Palais des arts de Budapest.
Écoute propice à faire mémoire de E.Wiesel, Y. Bonnefoy et M.Rocard. La mort réunit par son calendrier de hasard trois aventures périlleuses et inquiètes vers un ailleurs innommé dont nul ne sait ni le lieu, ni le temps, ni le nom…
C’est toi qui n’est qu’un sinistre clown !
« La couverture sociale et le système de santé donnent aux Français une espérance de vie supérieure de trois ans à celle des Américains. » (Kourilski, idem)
Widergänger dit: 3 juillet 2016 à 16 h 41 min
« C’est toi qui n’est qu’un sinistre clown ! »
Tu n’es qu’un grossier personnage : j’ai des amis juifs, néolibéraux, qui sont, eux, âmes exquises, comportements attachants, et propos courtois …. Méchant homme, Wiwi !
Bonne soirée, les humains solidaires….uhuhu !
Bon commentaire de pauledel ce matin sur la dualité néphrétique rocard mitterrand.
Cerise sur le gâteau social vermoulu, la France risque ce soir de prendre une raclée par le pays le moins diversement ethnique qui puisse s’imaginer.
« Tout se passe comme si le libéralisme économique mondialisé autorisait les mêmes inégalités sociales à l’intérieur des pays, y compris les pays émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil, et même la grande pauvreté, avec l’édification de grandes fortunes sans que la pauvreté ne soit résorbée, qu’au sein de la société des nations. » (Kourilski, idem)
Les juifs néolibéraux ne prouvent strictement rien quant aux bienfaits du néolibéralisme ! On peut être juif et insane. Le nier c’est faire de l’antisémitisme à l’envers, une forme particulièrement perverse d’antisémitisme auquel tu as ici l’habitude de te livrer, JC. Ce n’est pas glorieux !
Les « Objectifs du Millénaire » pour le développement établis et votés par l’ONU en 2000 avaient l’intention d’éradiquer la pauvreté extrême en 2015 sur l’ensemble de la planète. On voit à cela l’irresponsabilité totales des nations et leur politique burlesques !
Anecdote de libraire:
Dans les années 1980, un vieux monsieur très vert et physicien connu vient chercher des livres très spécialisés:
-C’est pour mon fils, il ne comprend rien à l’agriculture!
Devinez qui en était le ministre, en ces temps là…
« Selon l’économiste Jeffrey Sachs, les soins de santé primaires, qui sauveraient des millions de vie par an dans le monde, sont peu coûteux : en moyenne 54 $/personne/an dans des pays qui ne peuvent y consacrer que 14 dollars. En faisant abstraction de tout autre problème, l’équation financière est simple. Puisqu’un milliard environ de personnes sont privées de ces soins primaires, il faut trouver 40 milliards de dollars par an. Les Etats-Unis, l’Europe et le Japon apportent 14 milliards de dollars par an. Il en manque donc 26. » (Kourilski, idem)
Dans le même temps, il dresse le constat suivant :
— la guerre en Afganistan (2011) coûte quelque 100 milliards de dollars/an
— les banques américaines ont réalisé 50 milliards de profits, et les bonus des banquiers se sont élevés à plus de trente milliards.
— on a estimé à 3600 milliards de dollars les pertes du secteur bancaire à l’échelle mondiale après la crise de 2008
— la fortune cumulée des 1000 plus grands milliardaires au monde atteint 3500 milliards de dollars.
Il est difficile de prétendre dans ces conditions que ce n’est pas l’égoïsme, le cynisme, l’inégalité rationalisée et programmée, et le mépris de l’homme qui gouvernent la planète !
JC….. dit: 3 juillet 2016 à 16 h 47 min
« …j’ai des amis juifs, néolibéraux, qui sont, eux, âmes exquises, comportements attachants, et propos courtois… »
Les antisémites qui s’ignorent font bêtement étalage de leur philosémitisme de pacotille en évoquant des amis juifs imaginaires et inexistants.
Assume tes saletés et tes répugnances, JC, et arrête de caguer et de nous faire chier…
Triple andouille, va !
Le Protestantisme de Rocard comme celui de Jospin les a empêché de devenir présidents de la République française, catholique et conservatrice.
L’un des fils Rocard, polytechnicien, est conseiller de Valls. Il est par ailleurs marrant de constater que Lionel Jospin (protestant comme lui) était son éclaireur quand ils étaient tous les deux des scouts.
A propos de chiffres, voici ceux donnés par Badiou, dans une conférence « Notre mal vient de plus loin ») :
– 1 % de la population mondiale possède 46 % des ressources disponibles ;
– 10 % de la population mondiale possède 86 % des ressources disponibles ;
– 50 % de la population mondiale ne possède rien.
Voilà des statistiques plutôt parlantes…
La classe moyenne, qui représente 40 % de la population, se partage 14 % des ressources mondiales. Toujours selon Badiou.
– 10 % de la population mondiale possède 86 % des ressources disponibles ;
C’est sans doute vrai mais on n’y peut rien, c’est les données naturelles de la planète (pétrole, gaz, uranium, mine d’or et d’argent, métaux rares, etc.) D’où la nécessité de la coopération politique pour éviter les guerres pour la possession des ressources. N’oublions pas que le pétrole notamment a joué un rôle central dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale comme dans le déroulement de la Seconde (d’où Stalingrad).
OZY,
N’oublie pas que tu n’es qu’un ver de terre….
Après la crise de 2008, Joseph Stiglitz écrivait : « J’ai montré que les problèmes qui se posent aux Etats-Unis et au monde exigent plus qu’un ajustement mineur du système financier. Certains ont dit que nous avions un petit problème de plomberie. Nos tuyaux s’étaient bouchés. Nous avons appelé les plombiers qui avaient posé l’installation — puisqu’ils avaient créé le problème, ils étaient probablement les seuls à savoir ce qu’il fallait faire pour le résoudre. Tant pis s’ils ont sursaturé l’installation : tant pis s’ils nous surfacturent la réparation. Soyons-leur reconnaissants que ça fonctionne à nouveau, payons les factures sans faire d’histoires et espérons qu’ils ont mieux travaillé que la dernière fois. Mais ce n’est pas une simple question de « plomberie » : les défauts de notre système financier illustrent des vices généraux de notre système économique, et les vices de notre système économiques reflètent des problèmes de fond dans notre société. Nous nous sommes lancés dans les renflouements sans une idée claire du type de système financier auquel nous voulions parvenir, et le résultat a été déterminé par les mêmes forces politiques qui nous avaient plongés dans le chaos. »
CHAROGNES SOCIALEUSES !!!!!!!
Le monde ne change guère, mon pauvre Berguenzinc. Le socialisme est mort mais son cadavre remue encore.
JC….. dit: 3 juillet 2016 à 15 h 21 min
@JC
Quand on se fixe un objectif politique clair, on se donne les moyens de l’atteindre et on va jusqu’au bout de sa réalisation. Si on ne se donne pas les moyens et si on ne va pas jusqu’au bout, ce n’était pas la peine de se fixer cet objectif. Et il est probable que, dans ce cas, l’objectif qu’on s’était fixé n’en valait pas la peine, étant, par exemple, franchement aberrant.
c trois enregistrements: 1996 – 1998 – 2006.
JC….. dit: 3 juillet 2016 à 15 h 21 min
@JC
Si les responsables de la destinée des peuples guidaient strictement leur action sur les principes simples de la Realpolitik, les hommes auraient certainement à supporter moins d’aberrations et moins d’horreurs.
C. , 3 référencés, Rien trouvé pour un enregistrement en 2015 en tout cas, un bel endroit que ce palais.
La sandgirl qui s’est manifesté aujourd’hui est-elle la vraie sandgirl ou une usurpatrice?
Si c’est la vraie, TKT ne devrait pas tarder à rappliquer…
Le bon vieux temps!
Ph. Kourilski explique très bien aussi comment l’hypertrophie, notamment aux Etats-Unis, du système financier mondial est intimement lié au manque de redistribution des richesses produit en donnant l’illusion en quelque sorte de compenser l’insuffisance des transferts sociaux, l’inégalité sociale au risque comme on l’a vu en 2008 de produire une crise mondiale en accordant des prêts immobiliers qui dépassait la capacité des emprunteurs. Les banques, ainsi déconnectées des contraintes de l’Etat, ont joué avec le feu et, loin d’en être punies, n’ont été en fin de compte que renforcées dans leurs prérogatives. Les conditions de la crise sont toujours là.
Ph. Kourilski explique très bien aussi comment l’hypertrophie, notamment aux Etats-Unis, du système financier mondial est intimement lié au manque de redistribution des richesses produit en donnant l’illusion en quelque sorte de compenser l’insuffisance des transferts sociaux.
Ph. Kourilski explique très bien aussi comment l’hypertrophie, notamment aux Etats-Unis, du système financier mondial est intimement lié au manque de redistribution des richesses produit en donnant l’illusion en quelque sorte de compenser l’insuffisance des transferts sociaux, l’inégalité sociale au risque comme on l’a vu en 2008 de produire une crise mondiale en accordant des prêts immobiliers qui dépassait la capacité des emprunteurs. Les banques, ainsi décorrélées des contraintes de l’Etat, ont joué avec le feu et, loin d’en être punies, n’ont été en fin de compte que renforcées dans leurs prérogatives. Les conditions de la crise sont toujours là.
Ph. Kourilski explique très bien aussi comment l’hypertrophie, notamment aux Etats-Unis, du système financier mondial est intimement liée au manque de redistribution des richesses produites en donnant l’illusion en quelque sorte de compenser l’insuffisance des transferts sociaux, donc l’inégalité sociale, au risque, comme on l’a vu en 2008, de produire une crise mondiale en accordant des prêts immobiliers qui dépassaient la capacité des emprunteurs. Les banques, ainsi décorrélées des contraintes de l’Etat, ont joué avec le feu et, loin d’en être punies, n’ont été en fin de compte que renforcées dans leurs prérogatives. Les conditions de la crise, autrement dit, sont toujours là.
pseudos endimanchés depuis quelque temps oui
Ph. Kourilski explique encore très bien comment le néolibéralisme fondée sur l’idée de liberté ne repose que sur une profonde confusion intellectuelle et une duperie qui se déprend volontairement sur l’idée de liberté en montrant comment s’est transférée illégitimement l’idée de liberté du libéralisme de la philosophie politique libérale à la théorie économique du même nom.
Les fondateurs de la philosophie politique libérale, Adam Smith, Turgot, Condorcet ou d’autres, renvoyaient tous à l’idée de liberté des hommes et les théories économiques qui en dérivaient devaient être fondées sur des échanges entre hommes libres. La libre concurrence était alors pensée au sein d’un marché de petits producteurs, dans un cadre où des travailleurs indépendants étaient en théorie libres de négocier leur force de travail. Dans ces conditions, liberté individuelle et libre commerce allaient de pair — ce n’était en quelque sorte que le prolongement et une version somme toute modernisée de ce que le Moyen-Âge avait connu sous la forme du don et du contredon. Mais cette liberté du choix du travailleur — pour autant qu’elle ait jamais existé de façon générale en dehors de la théorie — s’est trouvée sérieusement écornée lorsque le développement du capitalisme a découplé beaucoup plus avant les salaires et les profits — ce que raconte de son côté l’historienne Annie Lacroix-Riz dans son analyse marxiste de la politique des salaires de la synarchie en France dans les années 1930. Adam Smith, dans La Richesse des nations, avait d’ailleurs anticipé l’émergence d’un phénomène de classe, les maîtres s’associant pour imposer les salaires les plus bas possibles. C’est exactement la politique suivie depuis la création de l’Europe dès 1926, qui n’a fait que se renforcer depuis 1950 et la création de la SECA.
La liberté de choix des travailleurs est donc bien théoriques lorsque le travailleur est démuni ou lorsque le chômage est élevé. Dans ces conditions, transférer la notion de liberté à l’échange en tant que tel plutôt que d’en faire la qualité d’un échange entre hommes libres constitue un glissement de sens profond. Le jeu sur les mots recouvre en réalité une véritable supercherie intellectuelle. Et Kourilski ajoute que « dès lors que l’échange devient le concept dominant, avec pour corollaire la prééminence d’un marché où le libre échange est roi, l’homme, en tant qu’être humain, disparaît de l’équation. »
L’homme devient ainsi une chose au service du marché, et, si l’on pousse le raisonnement jusqu’au bout, cette logique libérale conduit non seulement à considérer l’homme comme une chose (ein Stück, disaient les nazis à propos des Juifs) mais aussi, dans les faits, à le priver de liberté ! Que veut dire, au demeurant, le terme de liberté dans la liberté d’échange entre individus devenus des robots mécanisés et réifiés ? Dès lors, il faut en conclure que les caractéristiques attribuées à l’idée de liberté pour les hommes ne sont pas transposables à la notion d’échange.
A Bérénice 15h15- 15h32 / A c 16h41 Messe en Si Bach
Tiepolo -Udine le sujet m’avait fait penser à Véronèse, j’aurais dû lire More.
¤Ph.H. a enregistré plusieurs fois la messe en si. La version de 2015 fut enregistrée au Palais des B-Arts de Bruxelles.La version à laquelle vs renvoyez, Bérénice,est celle avec V.Gens,A.Scholl, Ch Prégardien 1h48 chez Harmonia Mundi, celle mythique de 1996 ( redistribuée en 2007?)
Trop long discours ! l’enregistrement est somptueux et cela seul compte. Merci à vous;aller voir à Udine ,donc !!
Sandy Girl, le 3 juillet 2016 à 13 h 27 min
comment on peut faire un coeur gros comme ça, très beau, pour Yves Bonnefoy.
Alors on peut.
Alors on peut. ( un peu trop Stromae, non?)
Bien sûr si l’on confond la Saint Valentin avec une veillée funèbre ou un discret hommage . La vie a procuré à chacun de ces derniers disparus le mérite associé à leur parcours intelligent et courageux. Personne n’est immortel et il faut bien se résoudre un jour à devoir se séparer de bonnes personnes alors que tant de fripouilles, et c’est un euphémisme, persistent, conservent et trouvent à protéger leur pignon sur rue .
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C. vous savez je vais à la pêche concernant la musique, au hasard Balthazar et ne retient que ce qui sied à mon goût musical, mon appartement est si bruyant que je n’écoute plus guère de musique qu’en conduisant ma voiture, rejoignant un lieu où ne me parviendra que le chant des oiseaux, le bruit des vagues, le souffle du vent ou plus rare le silence. Très heureuse que ce relevé de ligne vous ait plu.
Sandy Girl, on ne va pas laisser « désécrire » votre très beau message par la meute de clébards en chaleur, qui a pris la RDL en otage.
Le poème de Yves Bonnefoy, qui emporte, au delà de l’effroi pascalien, est pour moi, » jeter des pierres »
Mais l’apaisement venu, est une lueur, un réconfort.
la vie dans les bois (ou dans un étaubus pleine de livres, on the road or not?):
« Et si demeure
Autre chose qu’un vent, un récif, une mer,
Je sais que tu seras, même de nuit,
L’ancre jetée, les pas titubants sur le sable,
Et le bois qu’on rassemble, et l’étincelle
Sous les branches mouillées, et, dans l’inquiète
Attente de la flamme qui hésite,
La première parole après le long silence,
Le premier feu à prendre au bas du monde mort. »
Extrait de Les planches courbes
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closer dit: 3 juillet 2016 à 19 h 33 min
pour vous: 😛 (who’s TKT anyway 😛 )
Ce que j’aime chez Wiwi ? Le Pédagogue ! Tout le Pédagogue ! …Rien que le Pédagogue …. le Pédagogue ! … sinon, rien…
Le silence d’un père suffit (aussi) à amputer sa fille. Mais de cela, qui se soucie ?
j’ai écrit hier que j’étais une belle aux abois, dormant…
Le problème consiste bien évidemment, aujourd’hui, à me réveiller.
je compte donc sur les haines ordinaires de ce blog pour m’aider. Vous savez, ces « passions tristes » dont parle Onfray (à moins qu’il n’ait piqué cette expression à autrui, ce qui ne m’étonnerait guère, surtout après la lecture de son bouquin « la force du sexe faible », qui est une sorte de manipulation malhonnête, non de l’histoire, mais de ce qu’Onfray cherche à en faire, à savoir servir sa cause à lui, aux dépens d’un travail objectif…)
Oui, ce serait bien qu’aujourd’hui une détestation bien sentie me soit adressée : ça aide toujours à vivre, de devoir se défendre (à défaut d’autre chose, bien sûr !) Et je suis de taille, puisque, malgré tout, toujours là…
ahahah.
Que dieu, ses saints, ses archanges, ses anges, ses dominations, ses vertus, ses principautés, ses chérubins, ses séraphins, ses bedeaux, curés, évêques, cardinaux et conseillers vaticaneux t’enfilent joyeusement, ô Clopine de luxe …
(c’est bon ?)
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