Il se trouve qu’il est président…
C’est l’histoire d’un homme qui a un jour éprouvé un irrésistible besoin de parler. Quelqu’un d’important qui vivait dans la solitude glacée de son palais. Un autre que lui se serait confié à sa femme mais il n’en avait pas, juste des liaisons passagères. Ou à un ami mais il n’en avait pas non plus, tous étant devenus ses obligés en raison de son pouvoir. Ne lui restait plus qu’à s’en remettre à un psychanalyste, non seulement parce que celui-ci au moins saurait l’écouter mais parce qu’il saurait se taire. Seulement voilà, cet expert en autocontrôle s’avérait incapable de lâcher prise. Au lieu de quoi, inexplicablement, il accepta la proposition aussi audacieuse qu’insensé de deux journalistes, qui plus est spécialisés dans les enquêtes sur les dessous de la politique, de recueillir régulièrement ses réflexions, confidences, informations, sentiments sur les événements courants dont il était l’un des principaux acteurs si ce n’est l’instigateur.
Ce commentaire de sa propre action, en direct et à voix haute, dura près de cinq ans ; il se tint le premier vendredi de chaque mois de 19h à 20h à l’Elysée. 61 rencontres auxquelles il faut adjoindre un certain nombre de déjeuners et de dîners sans témoin soit à l’Elysée soit aux domiciles respectifs des deux journalistes toujours avec trois quart d’heure de retard. Résultat : une centaine d’heures d’entretiens en tête à tête, dûment enregistrées au magnétophone. A l’issue de cette expérience inédite, tant pour des hommes comme lui que pour des gens comme eux, l’annonce de la parution imminente de leurs conversations en librairie lui fit dire : « Je crois qu’il faut se mettre d’accord sur les citations, dans le livre… » alors que depuis le début, leur contrat oral et moral stipulait que rien de ce qu’il leur confierait ne serait off the record ; mais à la fin, il se demanda :
« Peut-être que je vais le regretter… Ce que vous avez enregistré, vous en prenez les éléments »…
Ce qui leur fit se demander si l’homme le plus important de France n’avait pas pété les plombs du jour même où il les avait acceptés et intégrés dans l’intimité de son cerveau en ébullition. Le résultat est là, passionnant, édifiant, ahurissant ; il galope vers les 100 000 exemplaires et ne s’arrêtera certainement pas en si bon chemin ; c’est sans aucun doute le seul livre dont on peut assurer qu’il changera le cours des prochaines élections : « Un président ne devrait pas dire ça… » (660 pages, 24,50 euros, Stock) de Gérard Davet et Fabrice Lhomme. A l’origine, il s’intitulait « Collapsus ». En effet…
Amateurs de petites phrases, passez votre chemin. Oh il y en a bien ici ou là, mais il faut aller les chercher et ce sport n’a d’intérêt que pour les bulletins radio du dimanche soir. L’ambition de ce document, car c’en est un dans la meilleure acception du terme, est toute autre : éclairer les coulisses du pouvoir, disséquer les tenants et les aboutissants d’une décision qui engage le pays, comprendre les mécanismes à l’œuvre au sommet de l’Etat, se trouver au cœur du secret. Rien n’est grisant comme de se sentir et de se croire dans le secret. Nombre de journalistes se sont enivrés de leur rôle pour s’être vus un jour confier un message à remettre discrètement de la part d’un président à un autre président. Il n’en faut pas davantage pour se bercer de cette douce illusion : agir sur l’Histoire en marche.
Il y a là de quoi confirmer mais preuves à l’appui, avec un grand luxe de détails et de la bouche même du cheval, l’inquiétante psychologie de François Hollande : dépourvu d’affect, indifférent à la culture, homme du consensus, indécis, résilient permanent, tout sauf un intello, incapable d’autocritique. Mais aussi artiste de la synthèse, grand cloisonneur de ses relations, expert en constat analytique a posteriori, prince de la combinazione politique à la française, doté d’une véritable empathie, volontiers castagneur. Aussi prévisible qu’insaisissable. Et contrairement à ce que prétend la légende, il ne se teint pas les cheveux : le noir corbeau, c’est héréditaire chez lui !
Pas de familiarité, pas de copinage, pas de tutoiement, pas d’abrazos. Chacun reste dans son rôle et n’en sort pas. Pourtant, qu’est-ce qu’il se laisse aller devant eux ! Oh, rien d’intime car s’il y a bien une chose qui lui fait horreur, c’est d’avoir à s’expliquer sur sa vie privée. Qu’on n’attende pas d’épanchement ni d’exhibition. De même il ne s’énerve, ne s’emporte et ne s’encolère jamais. Ce qui est toujours inquiétant. Des confessions donc mais pas que. Il reçoit des appels importants et règle des affaires d’Etat devant eux (on comprend que Le Monde soit bien informé, parfois…) ; par lui oubliés, ils tendent l’oreille :
« D’invités, nous sommes devenus voyeurs. Sentiment étrange ».
Etrange, pour le moins. D’autant qu’après s’être lâché à propos des medias, il est capable de dire : « Là, on n’est pas dans une conversation offf… ». Et les journalistes de conclure : « En effet. » En effet… Un seul écrivain est cité mais c’est Pierre-Louis Basse, son conseiller aux grands événements (si, si, la fonction existe avec bureau et téléphone), non pour ses livres mais pour son action à ses côtés ; soyons juste, Daniel Pennac est également cité pour une formule (« L’avenir, c’est la trahison des promesses ») mais par eux et non par lui. Sinon, rien. On croit comprendre qu’il feuillette parfois des récits historiques (bien qu’il ne regarde jamais en arrière) à l’exclusion des romans mais pas un titre n’est évoqué en cinq ans. Ah si, tout de même, un livre l’est par le président mais il avoue ne pas l’avoir lu et assure qu’il ne le lira pas (Merci pour ce moment aux éditions de la Librairie philosophique Vrin)
Un président, c’est quelqu’un qui concède ses erreurs uniquement si elles soulignent ses qualités. Celui-ci ne déteste pas les formules choc, au risque de l’ambiguïté, telle :
« La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne demain ».
Traduction : si on lui offre les conditions de son épanouissement, elle se libérera de son voile et tout en demeurant religieuse pourra être le cas échéant une Française porteuse d’idéal… On apprend des choses sur les coulisses : c’est l’ancien leader communiste Robert Hue qui, au lendemain des attentats contre Charlie-Hebdo et l’Hyper casher, lui a soufflé l’idée d’organiser une grande manifestation sur le pavé parisien, les chefs d’Etat devant et les vrais gens derrière. Bien sûr il y est question de Florange, d’Arcelor Mittal, de la loi Travail, de l’inversion de la courbe du chômage, du mariage pour tous, des attentats, de l’état de guerre etc Tout y est vu de l’intérieur, jusques et y compris les absences, telle celle d’un grand projet culturel du quinquennat.
« Il se trouve que je suis président… »
La phrase qui tue revient souvent dans sa bouche, avec une variante (« Je suis d’une certaine façon président de la République…. ») mais c’est lui-même qu’elle devrait tuer. Davet et Lhomme ne sont pas en reste lorsqu’ils livrent quelques réflexions personnelles :
« Est-il sincère ? On ne peut l’exclure totalement ».
Le président Hollande s’est montré impuissant à définir sa fonction et à créer un lien avec les Français ; il a atteint des sommets d’impopularité alors que même ses adversaires s’accordent sur sa grande capacité d’écoute et qu’il aura été le plus accueillant, le plus communiquant tous azimuts et le plus disponible des présidents de l’avis des journalistes, même s’il s’en veut parfois de répondre à leurs sollicitations au vu des résultats, notamment les autres livres de confidences (mais alors, dira-t-on, pendant ce temps-là, il se souciait plus de son image que de son travail ?). Rien n’y fait : François Hollande aura été un homme invisible qui n’imprime pas.
Souvent, on se dit que ces deux enquêteurs ne sont pas très « Woodtsein » (entendez qu’ils n’ont rien des tombeurs de Nixon dans l’affaire du Watergate, du moins en la circonstance, contrairement à leurs enquêtes du Monde) car l’objet de leur investigation collabore pleinement avec eux ; mais lorsqu’ils disent consulter des notes diplomatiques prises par un conseiller de l’Elysée, ou mieux (ou pire….) la liste secrète des assassinats ciblés, c’est à dire des ennemis de la France à éliminer, terroristes à « neutraliser », on se pose des questions sur le fonctionnement des services…ou du président. De même, l’un des deux habitant tout près du Bataclan téléphone-t-il à Manuel Valls pour recueillir sa réaction et c’est lui qui apprend la nouvelle au premier ministre… Parfois, le tandem d’interviewers le concède, lorsque par exemple il affirme que l’Etat français ne verse pas de rançon aux terroristes preneurs d’otages à l’étranger, ce qui n’empêche pas les entreprises qui les emploient de le faire :
« Difficile de savoir où se situe la vérité. Impossible de garantir que François Hollande nous ait tout dit ».
« Flanby », « Capitaine de pédalo », « Guimauve le conquérant », « Fraise des bois », « Monsieur petites blagues », « Culbuto », « Pépère ». Cela dit, tous ses prédécesseurs ont eu leur lot de ce côté-là. Méprisé pour son apparence débonnaire, pataud, patelin, chef de bureau, il a quelque chose de shakespearien lorsqu’il est évoqué seul la nuit dans son palais qui sent la mort. A côté de ces scènes d’anthologie, l’évocation de ses incontestables succès diplomatiques (Mali, crise grecque, Cop 21 etc) a l’air d’une figure imposée.
Alors, pourquoi a-t-il accepté le principe même de ce livre ? Certains ont imaginé que, comme Dominique Strauss-Kahn, reculant devant la décision de se présenter, il avait torpillé sa candidature avec cette initiative suicidaire ; mais l’hypothèse ne tient pas la durée de tout un quinquennat; à la fin peut-être, mais pas au début ni au milieu. Au vrai, nul n’en sait rien. Ce qui ne fait qu’augmenter l’énigme Hollande. Avant ce livre, on avait du mal à le déchiffrer ; à cause de ce livre qui en dit tant sur lui, on n’y comprend plus rien. Les auteurs ne sont pas naïfs : le président a voulu mettre en valeur son bilan. Mais le procédé choisi est tellement inexplicable qu’il laisse perplexe. Imprimer sa marque pour la postérité, à sa manière, en toute indépendance, en choisissant librement ses Commynes et sa façon de leur parler ? Certainement, mais encore ? Alors va pour le bilan faute de mieux, même si ce genre de choses s’établit en fin de parcours et non au fur et à mesure de l’action. Il y a de cela, même si, dans un récit très écrit, vif, alerte, rapide, imagé, jamais alourdi par les références tout en étant d’une grande densité d’information, ils ne sont guère indulgents avec lui. Ni complaisants ni agressifs. Juste une empathie critique parfois implacable :
« Ce président n’était pas fait pour cette époque, ou alors pour ce pays, voire les deux à la fois. On l’aurait bien vu en président du Conseil, sous la IVème République, ou en chef d’Etat gérant l’opulence et la quiétude des Trente Glorieuses, ou alors, aujourd’hui, chancelier en Allemagne, Premier ministre en Norvège… »
D’ailleurs, le dernier mot du livre n’est-il pas un nom, et ce nom celui de François Mitterrand ?
Emouvant car vraiment ému lorsqu’il a conscience que sa responsabilité peut entraîner la mort de citoyens Français, lorsqu’il doit consoler des familles hébétées par la disparition d’un des leurs massacré par des terroristes, il se retient encore. En fait, le seul moment en cinq ans où les deux journalistes du Monde l’ont vu se lâcher, s’abandonner même au pur plaisir, à un certain bonheur de vivre, à une réconciliation avec sa face la plus sombre, c’est quand il parle de football, qu’il regrette l’absence de formation « à la musculation du cerveau » des joueurs par la Fédération, ou les soirs de match à la télé. L’énigme des prochaines semaines n’en est que plus dense : un supporter invétéré du Red Star a-t-il ses chances pour reconquérir les Français en repartant de zéro, ou presque ?
(Photos Michel Spingler, John Thys et D.R.)
1 140 Réponses pour Il se trouve qu’il est président…
S’il bougonne, vous le calmerez…..
« la grande peinture abstraite du XXè siècle et l’écriture d’un Céline ou d’un Th. Bernhard suivent au fond la même pente. Cette pente, c’est celle qui amène la peinture comme la littérature à se tenir au plus près des forces de l’inconscient et d’essayer, avec les moyens du bord, d’exprimer l’émotion au plus près, l’émotion invisible, y compris les grandes émotions cachées, les grandes pulsions. » (Widergänger)
Il faut être cré.tin pour citer Céline et Th.Bernhard, qui détestaient l’art contemporain, comme exemple des gens qui suivent « une pente […] qui amène […] à se tenir au plus près des forces de l’inconscient » pour « exprimer […] l’émotion invisible, y compris les grandes émotions cachées » (sic).
Relisons: « l’émotion invisible, y compris les grandes émotions cachées ».
Eh oui, il a bien écrit ça.
Cela veut dire donc que les émotions se divisent en visibles et invisibles. Et les invisibles, à son tour, en invisibles visibles et invisibles cachées.
Mais quelle bouillie mentale a dans son crâne ce cro-magnon pour sortir des « pensées » de ce calibre-là !!
Et c’est ce penseur foudroyant, notre Héraclite de Sitges-sur-Orge qui avait osé écrire un jour ici: « Faudrait que je ponde mon chef-d’œuvre ».
Avec son cerveau en compote, ce con.nard infini ne pourrait écrire qu’un « Traité des confitures » !!
Et encore…
W;
« Ce soir, on vend des fleurs sur le Pont au Change. L’air, par bouffées, sent la tubéreuse et la poussière. Une heure dorée coule au fond du ciel occidental et sur les quais, et jette un éclat fauve au milieu de la foule. On voit le mouvement trouble de la place du Châtelet, où des fiacres sursautent, ou glissent les tramways. D’un square qu’on arrose, il monte une buée, qui donne un flottement doux à la Tour Saint-Jacques… L’air, par bouffées, sent la tubéreuse et la poussière… J’erre parmi la foule. Les œillets et les roses débordent les parapets, s’écroulent des trottoirs en cascade, et se mêlent aux roues qui les emportent lentement dans leurs rais, aux jupes qui les frôlent, aux pas qui les entraînent. […] Entre les pots de fleurs, les gerbes, les bouquets et la rangée à jour des balustres, on peut voir le fleuve lent glisser sous des reflets d’or noir. Il semble que la Seine oppressée va mourir de la mort du soleil vers qui elle s’étire. Son eau aux longs déchirements violets, entraîne au loin les roses tombées des parapets. Un dernier rayon bas et fiévreux du soleil a pris, entre les quais, la largeur de la Seine… Tristement, je m’accoude au garde-fou du quai… L’air chargé de parfums est plein de souvenirs, et je songe à Manon qui m’a fait tant souffrir. »
(Paul Fort. Ballades de France – Paris sentimental ou le roman de nos vingt ans.) (Flammarion)
Ajoutons des tournesols…
@Delaporte dit: 29 octobre 2016 à 22 h 37 min
Alors vite, un « verre » de Paul Fort ! Santé ! Sur ce, j’éteins l’ordinateur, espérant ne pas retrouver demain, ici, trop de vaisselle cassée…
« Le tombeau de Jésus ouvert pour la première fois depuis au moins deux siècles »
hahahaha que c’est farce !
@ Widergänger
« Mais envoie donc, mon pauvre Pablo75, si t’as du temps à perdre ! »
C’est très simple à faire. Et si c’est la seule façon de te faire arrêter d’insulter et harceler, je le ferai très vite. Tu es averti.
C’ est ahurissant cet échange tripartie sur l’ invisible du visible. Pablo avec ses jugements de valeur à la mords-moi-le nœud ramenant tout en conclusion à c’ est la faute à Manzoni-Duchamp et Wgg qui assimile l’ invisible à l’ inconscient dans les tableaux de Bram van velde. Là-dessus, la sainte onction de larmes dont Christiane nous embue la toile. n’ en jetez plus, amen!
Mais si, mon grand benêt bourru. T’es pas assez intelligent pour le comprendre mais à un génie de la critique comme moi, je t’assure que c’est l’évidence même !
Il est clair selon la distinction désormais classique entre récit et discours de Benvéniste, que l’évolution de la prose au cours du XXè siècle passe peu à peu du récit au discours. Tous les grands textes de Benrhard sont des discours mêlés de récit parce qu’il faut bien avoir une colonne vertébrale quelque part. C’est encore plus évident chez Céline qui cherche à imiter le parler populaire. C’est quelqu’un qui parle et qui fait valoir SA parole. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien non plus qu’un grand penseur comme Heidegger cherche à penser ce qu’il faut entendre dans « la parole ». L’oralité face à l’écrit est manifestement plus propre à se tenir au plus près de l’émotion, c’est bien ce qu’avait compris Céline et qui le dit d’ailleurs expressément. Tout cela constitue un monde : la peinture abstraite, la prose qui est plus un discours qu’un récit, la philosophie de Heidegger qui les pense. N’oublions jamais que Heidegger lui-même a dit que toute sa philosophie était sortie de Cézanne.
hahahaha que c’est farce !
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Oui, c’est farce mais ça entretient la foi dans les chaumières, tu comprends…
On voit bien l’ erreur d’eric Loret dans son « papier » quand il écrit ceci : »Les listes de films vus et de musiques entendues par les personnages, leurs envies de refaire le monde font penser parfois aux Choses, de Perec (Julliard, 1965), avec la distance flaubertienne et le recul sociologique en moins. »
. quel mauvais aiguillage..Ce n’est pas parce qu’on cite quelques titres de films ou de livres qu’on se range dans la filiation de Perec !! ou qu’on se met dans je ne sais quelle filiation de Flaubert.. cet exercice de remémoration autobiographique amène Cusset à revenir sur des moments passés ensemble, intimes, instables, changeants, à discuter de lectures, discussions sur des films, souvent sur Proust, notamment qui tient une grande place chez Thomas…
Or, justement chez Flaubert et chez Perec, il n’y a jamais rapprochement et encore moins fusion de l’auteur à l’égard de ses personnages, mais distance.
analyse volontiers impersonnelle.
Comment peut-n commettre un rapprochement comme ça ? Ça n’a aucun sens puisque la narration de Catherine Cusset repos justement sur une relation tendre, affectueuse, vibrante, étalée sur des décennies. Cette prose se tient tujurs sur un fonds autobiographique diret et assumé comme tel… l’intérêt de ce livre est justement qu’il aborde les espaces brulants du mystère d’un être proche qui s éligoine inelectablement de vous et de tous les autres.
On est loin de Perec et de Flaubert. Loret introduit donc une filiation fausse et s’étonne qu’elle ne fonctionne pas bien.., c’est un peu comme si j’affirmais tranquillement que Stendhal a quelque chose de balzacien , mais en raté.
Et pan dans le mille!
Et si la critique s’intéresse tellement au XXè siècle à un écrivain comme le Cardinal de Retz (Bertière mari et femme, mon ancien copain de khâgne Frédérix Briot qui a fait sa thèse dessus et le grand Marc Fumaroli dans son très grand livre, La diplomatie de l’esprit, c’est bien parce qu’ils voient tous en Retz le précurseur de la grande littérature du XXè siècle, fondée sur le discours, chez Retz le grand art de la conversation qu’analyse si bien Fumaroli, autrement la prise de pouvoir de l’oralité sur l’écrit.
À cet égard le Nouveau roman (sauf Beckett justement !) a constitué une formidable régression, chez Robbe-Grillet notamment.
@ christiane
« si un jour vous passez par Paris, je partagerais bien avec vous une expo Bram Van Velde. »
J’habite Paris depuis 36 ans et j’ai déjà vu des Bram van Velde dans des expositions et j’ai regardé des livres sur lui, en plus d’avoir lu le bouquin de Ch.Juliet « Rencontres avec Bram van Velde ».
C’est un décorateur encore plus nul que son frère Geer.
« Juste les regarder, toiles, litho, aquarelles et sentir qu’il vous atteint en plein cœur… »
Quand j’étais jeune, je faisais ça. Mais je me suis rendu compte très vite que c’était inutile parce que je n’avais pas la foi, j’étais un athée de l’abstrait.
Et pourtant j’aime certains décorateurs, comme Joan Miró (pas toujours).
Christiane, il y a un texte d’Updike pour vous sur le blog « »pres loin ». Pablo dit des choses sympa.Vous aussi. Pourquoi certains parlent du roman de Cusset sans l’avoir lu?
@ Widergänger
« T’es pas assez intelligent pour le comprendre mais à un génie de la critique comme moi, je t’assure que c’est l’évidence même ! »
J’ai pas compris ta phrase. Il manque des mots, non? Ou tu écris maintenant en volapuk?
Tu m’as l’air d’un sacré déc.nnateur, tiens !
C’est pas que t’as pas la foi. C’est tout simplement que ça te dépasse. Mais t’es trop vaniteux pour le rec.nnaître.
Joan Miró décorateur ! Le pauvre benêt ! Ça va que c’est sur un blog, mais méfie-toi quand même de pas paraître trop c.n en d’autres compagnies… de peintres par exemple…
…
…des connaissances diverses à se prendre, pour des colonnes à la une,!…
…
…tenez-vous bien droit,!…mieux que çà,!…
…les filles à leur mère,!…très habiles du reste,!…tout reste à deviner,!…c’est trop opaque, trop lisse, ces colonnes à la une,!…
…imaginer mes demoiselles, tout ne tombe pas du ciel,!…çà change de laisser les habitudes au sol,!…avec les colonnes du savoir plein les bras,!…
…Non, une à la fois,!…etc,!…
…irréductible séducteur, quant tout est trépasser,!…enfin libre,!…
…que reste t’il d’écrits,!…du bla-bla, de cœur, à plus haut sens,!…
…si encore c’était vrai,!…
…quels profits pour qui, pourquoi,!…
…du lourd, des paillettes, des pépites au fond du chercheur d’or,!…
…c’est sommaire,!…un lit pour carpes et truites, des écrevisses, une pisciculture publique,!…les rivières, pour les cultures aux villages des magiciens,!…etc,!…
…
…les histoires en trouvant une monnaie, pourquoi était t’elle là,!…mystères,!…
…
…Go,!…Oh, là, là;ç…
@ Pat V
Si tu viens ici pour t’entraîner à faire le comique à fin d’essayer de passer après au Don Camilo et faire ensuite une carrière dans le stand-up, j’ai le regret de te dire que c’est râpé.
Sorry…
Certains n’ont pas d’oreille. Toi, à l’évidence, t’as pas d’œil ! Tu restes aveugle devant les grands peintres abstraits. T’y comprnds que dal, c’est évident.
J’ai appris la disparition de Ueda ce matin à 5H00, juste avant de partir. Et je suis sans voix.
On dirait pas…
2
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Pour le reste, je vois qu’Al bablabl’al Manach est tombé dans un gobelet à pinceaux.
Lui du moins est assuré de ne pas quitter ce monde sans avoir sa.li tout ce qui est susceptible de l’être
@ Widergänger
« Ça va que c’est sur un blog (sic), mais méfie-toi quand même de pas paraître trop c.n en d’autres compagnies…(sic) »
C’est pour ça que même quand tu es à Sitges-sur-Oise tu ne sors pas de ce blog? Pour que personne te prenne pour un c.on rien qu’en voyant ta tête de néandertalien déplumé?
Don Pablo, restez confus, vous allez encore faire rire tout le monde déguisé en peintre décorateur!
Vous êtes miro et bramez sans ailes! Bonne soirée.
« L’écrivain écrit un livre, mais le livre n’est pas encore l’œuvre, l’œuvre n’est œuvre que lorsque se prononce par elle, dans la violence d’un commencement qui lui est propre, le mot être, événement qui s’accomplit quand l’œuvre est l’intimité de quelqu’un qui l’écrit et de quelqu’un qui la lit : la solitude, si elle est le risque de l’écrivain, n’exprimerait-elle pas ce fait qu’il est tourné, orienté vers la violence ouverte de l’œuvre dont il ne saisit jamais que le substitue, l’approche et l’illusion sous la forme du livre ? »
(Maurice Blanchot, L’Espace littéraire, 1955)
Retz. il n’y a pas deux lignes de dialogue dans les Mémoires. Où Vide.go.gue est-il allé pécher ça.
Pour l’art de la conversation, on lira avec plaisir et intérêt le grand livre de Benedetta Craveri.(Tel Gallimard).
@ Widergänger
Je viens de comprendre ta phrase: « T’es pas assez intelligent pour le comprendre mais À un génie de la critique comme moi, je t’assure que c’est l’évidence même ! », en la traduisant: « T’es pas assez intelligent pour le comprendre mais POUR un génie de la critique comme moi, je t’assure que c’est l’évidence même ! »
Un génie de la critique esthétique, de la critique littéraire, de la philosophie, de la politique, de l’histoire, mais surtout, surtout, un génie absolu de la langue française, du style littéraire. Depuis Paul Valéry, je crois que personne a écrit un français aussi châtié que le tien.
chaloux écrit comme un catalogue des ventes chez plumeaux…
Pablo75 dit: 29 octobre 2016 à 23 h 41 min
@ Widergänger
Je viens de comprendre ta phrase
Pablo75 dit: 29 octobre 2016 à 23 h 17 min
@ Widergänger
« T’es pas assez intelligent pour le comprendre mais à un génie de la critique comme moi, je t’assure que c’est l’évidence même ! »
J’ai pas compris ta phrase.
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Il lui a fallu 24 mn pour comprendre ma phrase ! Et encore c’est pas encore gagné, mes pauvres chéris…
@ Pat V
Je sais, c’est dur, mais tu dois l’accepter (tu viens encore de donner une preuve de ta nullité comique). Il faut que tu essaies autre chose. L’humour n’est pas ton truc.
Essaie l’Éducation Nationale. Regarde Widergänger: on accepte des nullités avec du culot.
Pablo, je suis de ton avis en ce qui concerne le fait qu’une œuvre existe en elle-même. Saint-Simon, mais aussi Tallemant dont j’ai l’impression qu’on commence un peu plus à prendre au sérieux son témoignage historique. Gracq dit à peu près la même chose. Et Borgès, pour moi une citation phare : « La publication n’est qu’un accident dans une vie d’écrivain. Et Cavafy dont l’œuvre poétique immense n’existait qu’à l’état de feuilles volantes distribuées au amis. L’écriture est une aventure qui n’a pas besoin de spectateurs. D’ailleurs un écrivain reconnu comme homme de lettres court le risque de ne plus pouvoir exercer son métier. Il est celui qui voit et n’a rien à gagner à être vu. (Ou peut-être à partir d’un certain âge, lorsque ces distinctions ont moins d’importance).
Surtout pas châtié, mon petit chéri ! Tu m’offenserais… Mais c’est vrai que je suis un peu tout ça, et bien plus encore, tu ne connais pas tous mes talents cachés…
Si tu crois que t’es drôle, toi, avec ton Miró mire ! T’es un grand farceur…!
avec ton Miró miro !
La citation de Borgès s’arrête à « écrivain ». Je n’écris pas comme Borgès.
(Ou peut-être à partir d’un certain âge, lorsque ces distinctions ont moins d’importance). (chaloux)
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Conversation de petits vieux à la maison de retraite…
@ Widergänger
« Il lui a fallu 24 mn pour comprendre ma phrase ! Et encore c’est pas encore gagné, mes pauvres chéris… »
« à un génie de la critique […] c’est l’évidence même »
Tu n’as pas honte, étant prof de lettres, d’écrire un français aussi catastrophique? À ton âge, et après 40 ans d’Éducation Nationale (et la lecture de toute la grande littérature mondiale et tous les grands philosophes), tu ne sais pas encore qu’on écrit « POUR un génie, c’est… »?
Mais sérieusement, tu n’as pas HONTE de ne pas savoir écrire ta langue?
L’œuvre est solitaire : cela ne signifie pas qu’elle reste incommunicable, que le lecteur lui manque. Mais, qui la lit entre dans cette affirmation de la solitude de l’œuvre, comme celui qui l’écrit appartient au risque de cette solitude. »
(M. Blanchot, L’Espace littéraire, p. 12)
Beaucoup plus vieux, tu veux dire, vieille ganache…!
@ Chaloux
Tout à fait d’accord. La liste des auteurs et des livres posthumes est énorme. J’en ai une quelque part, il faudrait que je la cherche. Les gens ne savent pas la quantité de chefs-d’oeuvre qu’ont été publiés de façon posthume.
Cependant, l’œuvre — l’œuvre d’art, l’œuvre littéraire — n’est ni achevée ni inachevée : elle est. Ce qu’elle dit, c’est exclusivement cela : qu’elle est — et rien de plus. En dehors de cela, elle n’est rien. Qui veut lui faire exprimer davantage, ne trouve rien, trouve qu’elle n’exprime rien. Celui qui vit dans la dépendance de l’œuvre, soit pour l’écrire, soit pour la lire, appartient à la solitude de ce qui n’exprime que le mot être : mot que le langage abrite en le dissimulant ou fait apparaître en disparaissant dans le vide silencieux de l’œuvre.
(M. Blanchot, L’Espace littéraire)
@Pablo. Et quand on voit ce que vaut la parole de ces gens qui brûlent d’être lus avant d’avoir commencé à écrire, comme notre pion de collège – qui « avance », dit-il, dans sa misérable petite histoire nombriliste, comme lui sans qu.eue ni tête- mais depuis le temps qu’il avance on va finir par penser qu’il recule…
Widergänger est vraiment un malade mental. Il s’embêtait ici sans de la castagne et c’est lui qui l’a demandée en provoquant et insultant. Son masochisme est évident: il ne jouit que quand on le cogne.
Je préfère ne pas imaginer les manèges qu’il doit faire tout seul dans son appartement avec ses instruments SM à chaque fois qu’il veut bander. Comme Foucault, il doit avoir un sac de sport rempli d’objets BDSM.
« Écrire est l’interminable, l’incessant. »
(M. Blanchot, L’Espace littéraire)
Que d’imagination, mes braves petits chéris ! Faites quand même gaffe à mon coup de trique…
Voici : maintenant Gros pion va vous copier tout le Blanchot disponible. Blanchot chez qui il y a à l’évidence un peu à prendre et beaucoup à laisser.
Michela fait son viril. Veux pas voir ça. Par charité. Je vais me coucher.
« L’idée de personnage, comme la forme traditionnelle du roman, n’est qu’un des compromis par lesquels l’écrivain, entraîné hors de soi par la littérature en quête de son essence, essaie de sauver ses rapports avec le monde et avec lui-même. Écrire, c’est se faire l’écho de ce qui ne peut cesser de parler — et, à cause de cela, pour en devenir l’écho, je dois d’une certaine manière lui imposer silence. J’apporte à cette parole incessante la décision, l’autorité de mon silence propre. »
M. Blanchot, L’Espace littéraire)
@ Chaloux
Il faut comprendre Widergänger: c’est un raté total qui a raté sa vie totalement. La seule façon qu’il a trouvé de ne pas devenir fou devant cette évidence définitive est de venir ici crier qu’il est un génie. Et comme il ne peut pas le faire « à froid », en parlant normalement, il provoque des bagarres, avec plein de bruit et de fureur, pour essayer qu’on n’entende pas trop les cris de « génie, tu es un génie ! » qu’il se lance à lui-même. Pendant qu’on le boxe, comme s’il était un sac de pommes de terre, lui hurle « on me bats parce que je suis un génie ! »
Ce soir c’est ça qu’il a fait: tout était calme et d’un coup il s’est mis à m’insulter comme un dingue. Et au milieu de la castagne on l’a entendu hurler: « …un génie de la critique comme moi… »
Au fond c’est terrifiant.
2 couples de nazes jouent du pipo en ligne ; elle est jolie l’éduc. nat. et grassement payée en l’espèce
Le vieux Bill, en sus
http://www.burroughs100.com/uploads/1/2/6/7/12672707/3014781.jpg?497
En même temps, Pablo, il faut traiter ce pion pour ce qu’il vaut, ne pas perdre trop de temps avec lui, je n’en ai que trop perdu. Et puis les vieilles dames du parterre gloussent de plaisir en lisant ses ân.eries. Il a son public.
On dirait vraiment deux petits vieux à la maison de retraite. Sont drôles tout de même, ces deux idiots.
Au moins, ce soir aurons-nous appris que Michela n’a jamais ouvert le cardinal de Retz.
@ Chaloux
Oui, il faudrait lui répondre toujours la même phrase quand il provoque. Ne pas perdre du temps à le ridiculiser. Ici tout le monde sait que c’est un pervers à moitié fou.
J’admire la patience de Passou avec un énergumène pareil.
Dans un de ses livres, Passou explique qu’il éprouve de l’intérêt pour la folie. Michela va finir par se retrouver dans un bouquin de la collection Blanche mais son nom ne figurera pas sur la couverture…
@ Chaloux
Mais il n’a rien lu. Il ne sait que copier-coller. Rien de ce qu’il écrit est à lui, à part les con.neries les plus grosses. On sent très bien qu’il est incapable de s’assoir dans un fauteuil, mettre de la belle musique et lire tranquillement un bon livre. Son truc est utiliser les écrits des autres pour se faire passer pour un génie. Il est dans l’apparence, dans la virtualité, dans l’imagination. Sa vraie vie est tellement sinistre, tellement déprimante, qu’il s’invente une autre, celle d’un Leonardo da Vinci de la pensée. C’est aussi simple que ça.
Mi-Sheila.
@ Chalou
« Dans un de ses livres, Passou explique qu’il éprouve de l’intérêt pour la folie. »
Peut-être il supporte que Widergänger pourrisse son blog parce qu’il est en train d’écrire un roman dont le anti-héros est un type aussi raté que notre « génie de la critique ».
Michela va finir par se retrouver dans un bouquin de la collection Blanche mais son nom ne figurera pas sur la couverture…(chaloux)
_______
Tu ne crois pas si bien dire, mon pov’ cheloux…!
« Lorsque, dans une œuvre, nous en admirons le ton, sessiles au ton comme à ce qu’elle a de plus authentique, que désignons-nous par là ? Non pas le style, ni l’intérêt et la qualité du langage, mais précisément ce silence, cette force virile par laquelle celui qui écrit, s’étant privé de soi, ayant renoncé à soi, a dans cet effacement maintenu cependant l’autorité d’un pouvoir, la décision de se taire, pour qu’en ce silence prenne forme, cohérence et entente ce qui parle sans commencement ni fin./ Le ton n’est pas la voix de l’écrivain, mais l’intimité du silence qu’il impose à la parole, ce qui fait que ce silence est encore est encore le sien, ce qui reste de lui-même dans la discrétion qui le met à l’écart. Le ton fait les grands écrivains, mais peut-être l’œufre ne se soucie-t-elle pas de ce qui les fait grands. »
(M. Blanchot, L’Espace littéraire)
Aussi raté et aussi fou.
Tu as raison, Pablo, mais je commence à m’interroger sur le bien-fondé de le contrer. simplement parce que ça ne sert à rien. J’ai réussi à le faire dé.gager de honte pendant deux ans, tellement il avait dit de bêtises sur la littérature française. Ses amis venaient plaider sa cause auprès de moi, c’était très amusant. Mais j’ai l’impression que le processus s’est pétrifié et qu’on ne peut plus rien. Sans doute, parce que, d’après ce qu’il dit lui-même, sa vie professionnelle souffre maintenant de l’aggravation de son mal. Laissons-le aller sur la mer de l’être avec ce qui lui a été donné…
sessiles au ton> sensibles au ton…
J’ai réussi à le faire dé.gager de honte pendant deux ans, tellement il avait dit de bêtises sur la littérature française. Ses amis venaient plaider sa cause auprès de moi, c’était très amusant. Mais j’ai l’impression que le processus s’est pétrifié et qu’on ne peut plus rien. (cheloux)
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Que d’imagination ! Un véritable roman-feuilleton. Le plus comique c’est : « le processus s’est pétrifié », parole d’expert…!
Mais en effet, je suis un pervers à moitié fou, et gare à mes coups de triques, mes petits chéris !
@ Chaloux
Je suis d’accord. Arrêtons de perdre notre temps avec lui. Faisons comme s’il n’existait pas. Ou plutôt: arrêtons de faire semblant qu’il existe. Ce type doit être un fantôme, un troll venu d’une autre dimension, d’un enfer quelconque.
@Pablo. Il n’y a qu’à la façon hallucinante dont il a disserté aujourd’hui sur le livre de Catherine Cusset dont il a lu 20 pages, affirmant qu’elle et d’autres n’avaient pas assez souffert pour être de bons écrivain, mais que lui oui, bien entendu. Qu’en sait-il? On imagine ce qu’il raconte pendant ses cours, s’il lui en reste. Le plus incroyable, c’est que son public d’o-taries fait la claque à ces incongruités et en redemande.
« Il n’y a qu’à voir » et « écrivains ».
Tout ça c’est bien gentil, mais demain j’ai un avion à prendre, et faut se lever de bonne heure. Dommage parce qu’à Sitges il fait un temps splendide. Et demain encore toute la journée ! Mais je reviendrai au printemps.
Arrêtons de perdre notre temps avec lui. Faisons comme s’il n’existait pas. (nos deux tourtereaux)
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On ne peut pas se retenir d’en rire ! C’est un peu comme Bouvard et Pécuchet mais de l’étage en dessous…!
Mi-Sheila, j’ignorais qu’entre tes lavabos et ton lit il y eût un aéroport.
@ Chaloux
« On imagine ce qu’il raconte pendant ses cours, s’il lui en reste. »
À mon avis il n’en donne plus: il est en congé maladie (mentale) de longue durée.
On le voit ici: il est incapable de rester cohérent plus de 5 minutes à la suite.
Tout ça c’est bien gentil, mais demain j’ai un avion à prendre
Widergänger
Mi-Sheila, j’ignorais qu’entre tes lavabos et ton lit il y eût un aéroport.
Chaloux
Hilarant !!!
Oui, Pablo, c’est aussi mon avis, d’ailleurs il ne décolle plus d’ici, et ne cherche même pas à rendre crédibles les mensonges qu’il raconte. Tu vois le type qui s’en va passer une semaine en Espagne et ne sort pas de la journée. D’ailleurs, par un hasard heureux -et véridique- les fenêtres de l’appartement d’une de mes amies donnent dans sa cour : il y a de la lumière chez lui (mais surement pas la sienne).
Depuis Sitges-sur-Seine il revient en bicyclette.
Tu veux dire, en poussette à commissions. Il y a dix ans qu’il n’a pas quitté le XVIIIe (pas le siècle).
@ Chaloux
« il ne décolle plus d’ici, et ne cherche même pas à rendre crédibles les mensonges qu’il raconte. Tu vois le type qui s’en va passer une semaine en Espagne et ne sort pas de la journée. »
C’est vrai, pas un mot de la ville, des gens, de tous les trucs nouveaux qu’il devrait manger, des nouvelles en Espagne (pourtant c’est chaud là-bas en ce moment). Lui qui aime tant se la pét.er il est d’une très étrange discrétion sur ses multiples activités de vacancier en Catalogne.
Quel farceur, quand même !
Quel farceur, quand même !
Surtout, quel farci!
@ Chaloux
Tu fréquentes Boulinier?
Je suis passé cet après-midi, 9 livres 22 euros.
Non, Boulinier jamais, j’y suis entré deux fois en trente ans. (Acheté le Guillaume le Conquérant de La Varende).
Wiendanger dit: 30 octobre 2016 à 0 h 55 min
Que d’imagination !
C’était un temps où fréquentaient ici de vrais experts, comme Ueda, capables de détecter le bobard dans l’instant. On causait sérieusement. Plus le même public. C’est la grande chance de Mi-Sheila aujourd’hui.
@Harry dit: 29 octobre 2016 à 23 h 17 min
Quelle bonne nouvelle ! Merci. J’en reviens. Oui, c’est ce billet de Paul Edel qui m’a donné accès à ce roman. Il a une façon bien à lui d’approcher l’écriture d’Updike. Ce roman donne souvent l’impression, à travers les souvenirs de Hope, d’être dans l’atelier de Pollock.
Pour Pablo, il a lu le meilleur et n’a pas été sensible aux toiles de Bram van Velde (ni à celles de Miro). Tant pis. Après tout, chacun a son chemin particulier pour voyager dans les lignes et les couleurs. Je crois qu’il a trouvé son bonheur, ailleurs, dans l’art. Le lire est réjouissant car il ne manque pas de sincérité et d’humour.
pour Pablo qui me parait un peu trop catégorique et définitif et bien que je rencontre quelques difficultés à l’abordage de l’abstraction:
https://issuu.com/cadex/docs/lesensissuu/11?e=1037413/3050422
Le coeur de l’homme est encore plus variable que les saisons, tour à tour plus froid que l’hiver et plus brûlant que l’été. Si ses fleurs ne renaissent pas, ses neiges reviennent souvent par bourrasques lamentables ; ça tombe ! ça tombe ! ça couvre tout de blancheur et de tristesse, et quand le dégel arrive c’est encore plus sale !
Mon Dieu, que je suis bête ! Je me trouve démesurément stupide, et j’en suis attristé parce que j’en ai conscience. Non seulement j’arrive à ne plus pouvoir parler, mais j’en arriverai à ne plus pouvoir écrire. Il est étrange combien toutes mes rigoles se bouchent, comme toutes mes plaies se ferment et font digue vis-à-vis les flots intérieurs. Le pus retombe en dedans. Que personne n’en sente l’odeur, c’est tout ce que je demande.
http://flaubert.univ-rouen.fr/correspondance/conard/outils/1847.htm
Oh là, Bérénice, vous ne dormez pas, non plus ? Merci pour ces documents (pas facile de lire le premier. Si on grossit les caractères du texte, il s’enfuit de la page !) Tous ces artistes… On a tant tenté d’écrire le mystère du regard face à ces œuvres. Pourquoi certaines nous fascinent, d’autres pas ? C’est un peu comme ce roman d’Updike Tu chercheras mon visage qui passe par la fiction du dialogue pour cerner la difficulté pour cette femme, qui a réellement vécu avec ces deux artistes, de les accompagner dans leur vie violente et passionnée, entre alcool et chevalet, avec tant de patience et de tendresse. C’est un souvenir estompé par le temps car c’est une vieille dame qui raconte, avec toutes les misères de l’âge, face à cette jeune journaliste à la beauté rayonnante. Updike avait étudié l’art de près. Traverser avec lui, par ce roman, la tumultueuse vie de ces peintres américains est un cadeau extraordinaire. Un autre livre des musées et des femmes, très subtil, permet dans la première nouvelle de suivre un enfant dans un musée, de découvrir son attirance pour des statues de nus qu’il ne peut approcher car il est accompagné de sa mère. Plus tard c’est aussi dans un musée qu’il rencontrera sa femme…
Updike est vraiment un écrivain très subtil.
Bonne journée à tous
Et bona l’eau win…tricks and trucks for everyone
Bérénice
En Chine la médecine n’incise pas. Il faut donc expectorer. Suis plutôt pour inciser. Nettoyer. Garder propre et sec.
Sur le blog de Dominique autier des choses sur le pus, de l’ordre du drame. Il joue sur les nuages maintenant.
J’aimerai savoir une chose que vous aimez pablo75. Que vous emmèneriez sur l’île déserte.
surpris qu’on discute du roman de Cusset sans l’avoir lu en entier.
Très bel article et bons extraits de la correspondance de Tchekhov dans le libé du week end
Christiane, vous le mettez en mode plein écran puis vous vous servez du plus en bas à droite pour grossir la typo enfin avec la souris vous pouvez recentrer la page.
Paul 6h26: de nota en a donné le lien en début de soirée,
http://next.liberation.fr/livres/2016/10/28/tchekhov-l-humanite-contagieuse_1524963
Paul, je ne l’ai pas lu en entier Un autre le rapprochait du témoignage d’Hervé Guibert, je pense quant à moi à un texte passé inaperçu de Jean Echenoz publié après la mort de son éditeur qui exprimait son regret, sa gratitude et son remord de n’avoir pas été plus proche au moment où il allait disparaître du paysage, un hommage posthume à l’homme qui lui avait permis d’accéder à sa condition d’écrivain. Je ne sais pas encore si c’est un livre sur l’erreur si souvent commise vis à vis des autres souvent involontaire, par manque d’attention, de sensibilité et qui quelle qu’en soit la conséquence nous fait avancer dans le meilleur des cas, améliore notre relation à l’autre en quelque sorte, notre aptitude .
Il y a dix ans qu’il n’a pas quitté le XVII
Chaloux, au cas où vous ne le sauriez pas, plus de 50% de la France se voit privés de la possibilité de prendre des vacances, des enfants parquées en banlieues n’ont jamais vu l’ombre d’un vache ou d’un cheval ailleurs qu’à la télévision… Le mouvement rendu possible , le déplacement dans l’espace est un des marqueurs sociaux en vigueur, supposons que WGG doit être bien démuni de moyens pour sortir de son périmètre familier.
Ces pov’ chéris manquent vraiment d’imagination !
Deux sacrés c.uillons en tout cas.
Oh là, Bérénice, vous ne dormez pas, non plus ?
A peu près et vous me donniez à revoir le Que tal de Goya !
« Tu confonds l’art avec le chat de Schrödinger. »
Peut-être, mais l’œuvre n’étant pas un arbre il me semble impossible qu’elle puisse vivre sans « spectateurs ».
Encore à propos de « La vieillesse est un naufrage ».
Nous n’échappons pas au temps, les poissons et les papillons non plus. Les mêmes espaces par des individus occupés des individus fauchés par le temps seront occupés par des individus ressemblants: chacun ses cycles, plus ou moins longs — pour les feuilles ils sont plus courts que chez les éléphants mais plus longs que chez les moustique; cependant, dans la substance tout advient dans un seul et même procès, Dōgen: « Que ce soit aller, que ce soit venir, que ce soit il y a, que ce soit il n’y a pas, vous devez comprendre que c’est le temps d’être-temps » (incidemment et à côté de ce dont je parle, un Grec a dit qu’après la bataille, les papillons volent et se posent sur les héros morts — sur les vainqueurs et sur les vaincus). Dans la dernière tranche de notre cycle, sauf accident de parcours, on se rappelle de ce qui nous est utile (la vie quotidienne, les affects, le travail pour ceux qui ne lâchent pas), mais aussi des faits que la mémoire semblait ne pas avoir conservé: la vipère qui m’a « piqué » dans un bosquet près de Orta il y a de là 45 ans, p. ex. Souvenirs bien à part, rien ne change vraiment si ce n’est que l’on trouve un certain réconfort dans des événements insignifiants. Les erreurs à ne pas commette? Déchiffrer la terminologie des médecins et emmerder les gens avec la narration méticuleuse, ou non, de nos petits bobs et de nos vraies maladies; se projeter dans la vie des descendants, s’il n’ont pas sollicité notre participation à leurs vies… et des ascendants aussi — ils ont vécu leur vie et il serait immoral de se vanter de leurs faits et gestes.
« La vieillesse est un naufrage ». Cette expression s’était déjà présenté a mon attention l’année dernière, dans un autre contexte. Quelqu’un m’avait parlé d’une vie de somnolence: et que non, pas de somnolence dans ma vie. L’on m’avez aussi parlé de l’incapacité à comprendre le présent: encore loupé, le présent est parfaitement transparent. J’en ai parlé avec un ami: loupé pour lui aussi. Il dit se souvenir avec insistance d’un vieux chat qu’il avait adopté en Grèce dans les années septante. Il parla des jeunes artistes (c’est son métier), surtout de ceux qu’il n’apprécie pas, et j’observais qu’il était dans la moyenne d’appréciation qui fut la sienne dans sa jeunesse — si j’ajoute les artistes qu’il comprend sans les apprécier ni approuver rien ne semble avoir changé depuis nos vingt ans. Nous nous dîmes que peut-être quelqu’un de plus vieux aurait pu conforter l’expression « La vieillesse est un naufrage ». Nous avons téléphoné à trois amis, âge entre septante-cinq et huitante ans — rendez-vous est pris à Stresa. Un seulement arriva avec une canne (incident de vélo), pour le reste tous en bonne santé. Nous tombâmes d’accord relativement aux jeunes artistes, sauf l’ami qui a mon âge, que naturellement ne se dément jamais. Nous tombâmes un instant d’accord sur le fait qu’une mauvaise hygiène de vie peut produire des désastres, mais ce ne fut qu’un instant parce que nous pratiquons joyeusement l’excès. Promenade. Dans la rue nous nous retrouvâmes près d’un chantier: silence, il était évident pour tous que une vie soumise à ce travail ne peut que abimer le corps et l’esprit, et tombâmes d’accord: dans ce cas, appeler la vieillesse un naufrage ce serait faire preuve d’une horrible manque de compassion. Un a dit que lorsque ces maçons parcourront le dernier segment de leurs vies ils trouveront eux aussi refuge et plaisir dans les petites choses. Un autre corrige: le plaisir des petites choses n’est pas réservé aux vieux.
Nous nous sommes rencontrés dans un hôtel confortable — c’est une certitude dans une époque sans certitudes. Peu de chose nous unissent: l’art car c’est notre travail; quelques livres et beaucoup de concerts; adversaires du déterminisme; l’usage à l’emporte pièce de la philosophie comme aversion partagée (reste la nécessité d’organiser le savoir, donc la nécessité d’une bonne philosophie); nous portons un regard bienveillant mais amusé sur ceux qui attendent ou espèrent — maintenant ou dans un hypothétique après (un messie, la résurrection, etc.). Peu de choses ont changées depuis notre jeunesse. C’est vrai, on est mieux soignés et l’on trouve plus facilement une adresse; l’accès aux connaissances et aux divertissements s’est démocratisé, aussi que les voyages; nous ne pouvons même pas dire « Le monde est de plus en plus un bordel et moi je suis de plus en plus vieux » (le cardinal de Retz, il me semble) car, en cas de défaillance, la chimie nous fourni ce qu’il faut.
Avant de retrouver chacun ses occupations nous avons convenu que nonobstant les limites de notre savoir et malgré notre grande ignorance nous arrivons à comprendre les problèmes posés par réel; que le fait que ce qui réellement advient ne soit pas pré-déterminable, nous donne la possibilité d’agir dans le monde. Donc tout va bien, et si les soi-disants « jeunes » se complaisent dans les préjugés relatifs à l’âge, qu’ils les écrivent leurs préjugés ou qu’ilsfassent une video, et qu’ils l’ensevelissent dans une capsule temporelle à ouvrir lorsqu’ils seront vieux… L’usage qu’ils en feront, leur appréciation, ce ne sera que de leur fait car nous serons finalement rentrés dans le chaos originaire.
Les sentiments et les arguties ce sera pour un autre moment…
Widergänger dit: 29 octobre 2016 à 21 h 43 min
Manifestement un type comme Pablo75 n’a absolument aucune sensibilité pour écraser ainsi de sa superbe un aussi grand peintre comme J. Pollock.
WGG qui est intelligent comme Bruno Lemaire, aurait certainement en 1890 admiré Joseph Meissonnier et peut être en 1910 Joachim-Raphaël Boronali.
Incroyable ce besoin de se sentir supérieur, on dirait du Sarkozy. Vous avez été tout les deux, petits, des terrorisés de cour d’école pour être comme cela.
Vous avez une bien drôle de façon de voir les choses.
Avant de retrouver chacun ses occupations nous avons convenu que (renato)
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…nous sommes convenus que…
Paul Edel dit: 30 octobre 2016 à 6 h 06 min
surpris qu’on discute du roman de Cusset sans l’avoir lu en entier.
PE j’ai cru comprendre que WGG si il avait lu ce roman, ce qu’il n’a pas fait, aurait été d’accord avec je ne sais quel critique. Mais WGG esr un génie, ce qui explique cela
Widergänger dit: 30 octobre 2016 à 8 h 13 min
Avant de retrouver chacun ses occupations nous avons convenu que (renato)
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…nous sommes convenus que…
avant de retrouver chacun NOS occupations …..
Vous faites toujours les choses à moitié WGG
« Les mêmes espaces par des individus occupés des individus fauchés par le temps seront occupés par des individus ressemblants »
Lire:
Les mêmes espaces occupés par des individus fauchés par le temps seront occupés par des individus ressemblants
Je devrais relire, c’est vrai, même s’il ne s’agit que d’un passe-temps.
Il se trouve que ueda est mort.
Etrange dernier échange qu’il eût ici avec moi, restitué par Passou !
Eros et Thanatos posthume ou prémonitoire ?
« Moi : Même Ueda aura droit à une oraison funèbre.
Lui : On a le droit, par écrit, de refuser. »
« Moi : le coeur à ses raisons que…
…que le cul ne connaît pas.
Lui : Je suis d’accord, et en ai souffert, allez ! »
Adorable et discret ueda…
Bof,la cote des artistes est actuellement indexée de la même façon que les valeurs boursières, sur du vent et en partie grâce au snobisme qui sévit dans ce milieu, un certain arbitraire hasardeux , des phénomènes de mode assez débiles, un mauvais goût aussi quelquefois, est-ce une raison pour rejeter la totalité de l’art contemporain en bloc et n’y voir rien de plus qu’une arnaque?.
http://carnets.parisdescartes.fr/blog/view/93542/le-boronali-une-peinture-un-canular
Portrait, probable, de Beckett par Bram van Velde (selon un ami; Bram, sollicité, resta évasif).
http://blogfigures.blogspot.fr/2010/10/bram-van-velde-composition-1966.html
29 octobre 2016 à 19 h 55 min
saprée lèche-botte brayonne !!
Amusant, et scolaire !
Scolaire, conventionnel, beauf, coincé borné
Pour JC (où qu’il soit caché, ici ou ailleurs) qui dénigre tout, cette citation de Tchekov :
« Les gens sans talent mais prétentieux n’ont pas d’autres ressources que de nier les talents véritables »… et pan !
@Paul Edel,
vous avez retrouvé un deuxième billet sur Updike Rabbit. il me semble qu’il y a d’autres billets ou commentaires sur « Le Centaure », « Des musées et des femmes »… Vous avez la passion communicative ! je les avais tous lus et je m’étais émerveillée de son don pour dresser portrait de ces femmes, de ces hommes, de la société, toujours frôlant ce qui fait mal, ce qui pourrait désespérer mais gardant à travers cela une tendresse et une lumière bienfaisantes. J’avoue que sans mon passage sur votre blog, cet écrivain me serait resté inconnu ou presque, comme Ingeborg Bachmann, T.Bernhard, Pavese, Salinger… sans parler de ma redécouverte de Stendhal, de Bernanos, de Brecht, de Proust. Vous insistez dans vos passions et peu à peu, on ouvre ces romans, on les lit ou relit différemment. Parfois c’est proche de vos lectures, parfois très différent car lorsque vous parlez d’une œuvre, d’un roman, d’un écrivain, vous le teintez de votre écriture, de votre sensibilité de lecteur.
(Je vous ai laissé un message chez vous mais il s’est envolé. Commentaires toujours bloqués avec les blogs du Monde…)
Merci encore.
On a le choix entre « la vieillesse est un naufrage » (de Gaulle) et « la vieillesse est une longue maladie » (Michelet). Et quelque fois, on n’a pas le choix. Voyez ce pauvre Michela, à peine sexagénaire, complètement à l’ouest et buvant déjà la tasse à longueur de journée.
Temps de se sauver.
A bientôt.
complètement à l’ouest et buvant déjà la tasse à longueur de journée.
parce que vous, vous êtes à l’est?
bérénice dit: 30 octobre 2016 à 8 h 48 min
Bérénice je ne prétends pas être Chtchoukine mais j’ai bien peur que Pollock et ses seaux de peinture dans 50 ans ….et parfois à la douane de mer ou au palais Grassi……….
sur amayerdingue, JC se plaint de ne pas pouvoir venir ici, nous on est content, c’est plus propre
Merci, Renato, pour cette belle composition de Bran van Velde. On y retrouve cette transparence de la matière picturale, très diluée. Fraîcheur, fluidité, lumière! Tout cela gonfle comme une pâte qu’un flux irrésistible emporte vers les méandres de la composition. Je crois qu’il peignait avec de gros pinceaux japonais. Ce n’est pas une libération des forces inconscientes comme chez Pollock, il construit ses toiles. Ses formes courbes, ses volutes colorées sont conduites avec logique et nous entrons dans ses couleurs tendres ou exaspérées, suavement ou douloureusement. Dans celle que vous avez choisie, les couleurs sont apaisées comme dans celles de 1962, par les jaunes pâles et les bleus célestes (comme chez le Titien) qui viennent combattre les rouges et les noirs de l’angoisse. Il s’est comme délié… Cet homme avait – regardant quelques photos – une grande élégance naturelle, de la discrétion, beaucoup de charme.
Peinture de la chose en suspens » écrivait Beckett…
Qui est ce(tte) Michela, ou Mi-Sheila, évoquée(e) récemment par certains ? encore un(e) trans ?
à Bof, les seaux de peinture de Pollock (comme vous dites) cela fait 60 ans que ça dure et ce n’est pas fini… vous, vous commencez à peine, alors basta
Widergänger dit: 30 octobre 2016 à 1 h 02 min
Tout ça c’est bien gentil, mais demain j’ai un avion à prendre, et faut se lever de bonne heure. Dommage parce qu’à Sitges il fait un temps splendide. Et demain encore toute la journée ! Mais je reviendrai au printemps.
T’es bien noix de rentrer, c’est moi qui te le dis !
Pense à Hegel et au « dimanche de la vie ». Et puis tu vas rentrer et revoir ces faces de cul? pourquoi ai-je dit à l’ EN d’aller se faire sodomiser par Nabopolassar II? D’accord ; je touche moins de sous, mais, mon camarade, chaque matin m’est une bénédiction ! Loin de Paris que je hais,et comme embarqué dans la douce houle d’un perpétuel bonheur à la Du Bellay. Avec ma nouvelle compagne, mon matou, ms saucisses grillés du bouchr de Saugues….le bonheur par brouetts entières !
Si Michela et Mi-Sheila sont des pseudos inventés pour désigner qui je crois savoir, Miché las pourrait convenir aussi. Très las même, vu la teneur et le style de ses posts.
Pense à Hegel et au « dimanche de la vie »
Pense à ta gueule et aux démanchés du vit
Ils sont vraiment uniques les trois pieds nickelés.
Et puis ras-la-frange des zintellectuels ! De toutes façons, ma vocation, c’était cheminot ! Les macérations, « le ciboulot » ça m’a toujours emmerbré !
Quand j’eus 13 ans, avec ma passion des trains, on m’avait payé Paris-Est/Bâle en 1ère. Et, comme train de nuit arrivait tôt, j’entraînais mon frère qui avait 11 ans au Basler Museum für modere Kunst. Aménagé avec goût dan l’ancienne Halle aux Blés de la ville,là où le Rhin, comme devenu fou, change brutalement de direction pour s’engouffrer dans la Plaine d’Alsace.
Bref,luxe,calme et volupté. Parquets qui craquent. Et ,dans une pièce claire-obscure une installtion de merbe par un sous-escroc de merbe: trois toils himmmenses intitulés « Blau, Gelb, Rot, die Strasse zwischen Tradition und Modernität »
J’ai ressenti alors l’aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaart et ses commentateurs comme une pièce de Molière, oùtout le monde ment; Pollok, Soulage,ce sont des concessionnaires automobiles qui veulent vendre leur caelote, comme Vasarhely ou Agam, ou le frère de Klossowski,je ne sais plus.
Alors moi, je ne suis bien qu’à perdre mon temps à regarder les ciels, la montagne, tiens, Cubizolles qui rentre ses bêtes…le reste, je vous le laisse sans regrets/
berguenzinc à 10:04, on dirait du JC bourré, c’est dire
boudegras dit: 30 octobre 2016 à 10 h 09 min
berguenzinc à 10:04, on dirait du JC bourré, c’est dire
berguenzinc, ça fait un peu brindezingue, non ?
@berguenzinc dit: 30 octobre 2016 à 10 h 04 min
Hum, hum… « la macération du ciboulot », je crois justement qu’elle est, malgré vous, votre marque. Front soucieux, grands silences entrecoupés de rires sonores, mémoire historique, littéraire et artistique immenses. Ce face à face avec certaines toiles ressembles à vos colères, non ? De toute façon nous pouvons discuter sans fin, c’est devant ces oeuvres, ensilence et en regard que cela se passe. Ainsi, ai-je cru ne pas pouvoir m’attarder au Grans Palais , pénétrant dans l’expo d’Anselm Kiefer. Blocs de béton épars, verres cassés, tôles tordues…. Et puis il y eut cette « Chute des étoiles » (« Sternen fall »). Quatre mètres sur cinq. Me suis assise par terre et j’ai regardé longtemps.Alors tous ces barbelés, ces pétales de roses séchés sont montés rencontrer ces étoiles numérotées.Les poèmes de Paul Celan, épars sur les murs ont donné sens à ce ciel noir piqueté d’étoiles et de paille. Je me suis souvenue de la petite robe d’enfant vue un peu avant mêlée aux cendres et aux graines de Pavot…
« Un rien,
nous étions, nous sommes, nous resterons,
en fleur
La rose de rien, de personne… »
L’Histoire commence parfois devant une toile…
Si je le pouvais, je t’assure que je n’hesiterais pas une seconde à faire comme toi!
Laura Delair dit: 30 octobre 2016 à 9 h 33 min
à Bof, les seaux de peinture de Pollock (comme vous dites) cela fait 60 ans que ça dure et ce n’est pas fini… vous, vous commencez à peine, alors basta.
qui êtes vous pour m’empêcher de rigoler devant un tableau de Pollock de sa période dripping! J’ai bien vu à Nantes deux expos de Picasso: I) Adolescent, du pur génie II) une autre, Picasso 1961-1972: Picasso sénile!. et alors! ça arrive!
« Dans celle que vous avez choisie, les couleurs sont apaisées comme dans celles de 1962, par les jaunes pâles et les bleus célestes (comme chez le Titien) qui viennent combattre les rouges et les noirs de l’angoisse. Il s’est comme délié… »
Le Titien! Quand on voit la croûte mise en ligne par renato, le 9h29 de Christiane est vraiment à crever de rire!
@closer dit: 30 octobre 2016 à 11 h 59 min
J’évoque le bleu intense du Titien, considéré comme le maître de la couleur. Titien maniait à la perfection avec des coloris délicats,le jeu des oppositions, la clarté des chairs sur fonds de rouges puissants, de bleu intense ou d’ocres dorés. Ses lumières sont faites de contrastes. L’école vénitienne à laquelle il appartenait préfèrerait la couleur à la forme. Une diagonale était l’axe majeur de ses toiles comme… chez B.V.Velde.
N’avez-vous jamais, Closer, été émerveillé par les teintes d’un coucher de soleil ? Les peintres et leur palette (presque les mêmes pigments de la Renaissance à ce jour)… quel vertige quand ils sont face à la toile blanche et qu’il leur faut sortir d’eux la force, l’instinct de peindre. Même mystère que la page blanche pour l’écrivain.
Ironiser sur la peinture contemporaine, confondre les barbouilleurs et les artistes qui patiemment ont suivi, toute une vie, une recherche, c’est être en position de défense, ne pas vouloir affronter ses peurs d’être perdu, dépassé. J’aime marcher au milieu des couleurs et les laisser en moi créer des liens. Alors retrouver le bleu du Titien dans une toile de Bram, ce n’est que lier deux regards de peintre. Je n’ai jamais eu peur d’un oiseau, pourquoi voulez-vous qu’une toile de Bram van Velde, une statuette de Giacometti ou des « blue, yellow, red and green » de Rothko, me fassent fuir ? Rothko et B.V.Velde se refusaient à donner des explications à leurs tableaux, à les interpréter. Je les contemple, je suis heureuse et ne cherche à convaincre personne. J’essaie de voir le monde comme ils le voyaient. C’est « une aventure inconnue dans un espace inconnu » où je m’efface, radieuse.
Kathryn dit à Hope (« Tu chercheras mon visage »/John Updike) : » -Pour finir, tout se séparera de tout, des milliards et des milliards d’années s’écouleront et tout ne sera plus que mort et obscurité… ». Alors, avant, je m’emplis de lumière et de couleurs. Bon dimanche, Closer.
La vieillesse, suite (et fin?).
La vieillesse n’est que la phase avancé du cycle biologique: la décadence physique se manifeste; la vie prend un rythme plus lent; on est importunés par le bruit; on mange moins; on s’étonne de la dégradation de l’information de masse et des actions violentes et insensées; et ainsi de suite. Cependant, on ne peut pas parler de longue maladie — voir la vieillesse comme une maladie c’est mal comprendre la nature de la vie (cela dit, je comprends que un homme d’un autre siècle ait pu concevoir la vieillesse comme maladie). On peux, parfois, parler de naufrage; mais si je me tiens à mon expérience (ce que j’ai vu), la personne âgée n’étant pas un « personnage » disjoint de l’histoire du Moi qui l’habite, ceux que l’on qualifie de naufragés n’étaient déjà pas des « pilotes » fiables dans leur jeunesse.
Il est vrai que la vieillesse collectionne autant de préjugés et de poncifs qu’en collectionne l’adolescence, si non plus. Dégainons un poncif parmi les plus abusés: se préparer à la mort. Se préparer à la mort comment? Avec détachement? En cherchant refuge dans des pensées reconfortantes, dans des questions sans réponse, dans les pleins et les vides de la vie? En brassant tristesse et nostalgie? Établi que mourir n’est qu’un moment du processus, se préparer est parfaitement inutile (on se prépare pour un examen, pour partir en voyage!). Inutile parce qu’on sait que lorsque on meurt tout disparait… mais seulement pour celui qui meurt — c’est vrai que l’observation est à la portée de n’importe qui sache se tenir au sens commun, le rappeler ce n’est toutefois pas sans intérêt. Cela dit, si on prend la vieillesse du bon côté, c’est n’est pas si mal. Assez.
Incidemment, 1. Lu quelque part que Sorrentino a réalisé une série, « The young pope », et je me suis souvenu d’une ancienne lecture (vers 1963), « La suora giovane » de Giovanni Arpino (Montale avait parlé de chef-d’oeuvre). Avant de lire ce livre je n’avais jamais conçu la possibilité que les nonnes puissent être jeunes — lorsque je les croisais dans la rue, je le voyais comme des figures sans âge et sans identité; plus tard, vers 68, j’ai conçu la figure de la nonne comme la seule représentation possible d’un duchampien « célibataire femelle ».
Incidemment, 2. À propos du Nobel attribué au barde étasunien, je me souviens que lorsque quelqu’un lui demanda s’il s’estimait poète, il répondit que non parce que « les poètes finissent noyés dans les lacs ».
La vieillesse est un naufrage…inévitable et mortel. Dire le contraire est le fait de rêveurs.
L’aspect plus amusant de l’art moderne et contemporaine ce sont les opinions de ses détracteurs. Benn, il me semble, imagine les cris d’orfraie poussés par les admirateurs du dorien à l’apparition du ionique.
« La vieillesse est un naufrage…inévitable et mortel. Dire le contraire est le fait de rêveurs. »
C’est une pensée obsolète, ou alors l’écrivant se voit mal accepter la réalité, ce qui étonne chez un fanfaron qui blatère sur tout et n’importe quoi.
Par bonheur, nous ne sommes pas contraint d’être d’accord …
…. car pour ce qui est de « pensée obsolète » … uhuhu !
C’est quand la vieillesse ?
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