de Pierre Assouline

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« Boussole » : attention, grand livre !

« Boussole » : attention, grand livre !

Ca va, du calme, ce n’est pas écrit : chef d’œuvre ! Ces choses-là, on n’en voit passer qu’un par génération, et encore ; il lui faut résister à l’épreuve du temps pour que l’on puisse décréter rétroactivement que cela en était un. Alors qu’un grand livre saute aux yeux, prend à la gorge et parfois aux tripes, s’impose, domine et fane ce qui se pousse du col à côté. Surtout quand après l’avoir refermé, vous allumez machinalement la télévision du samedi soir et vous tombez sur Michel Houellebecq qui, pendant une heure de temps, masque d’Artaud mais sans son génie habité, un Artaud pour Auchan, aligne des bof, des beuh, des ah bon et même, lorsque l’inspiration lui revient, des jchaispastrop, tout cela pour nous apprendre qu’il n’aime pas que Le Monde publie des extraits de ses courriels ni qu’on passe sa photo dans les journaux sans lui demander son avis. Dans ces moments-là, on a juste envie de reprendre le livre qu’on vient de terminer et d’en recommencer la lecture, juste pour oublier le triste sire censé incarner la littérature française dans le monde.

Le roman s’intitule Boussole (400 pages, 21,80 euros, Actes Sud), c’est le sixième que signe Mathias Enard, jeune auteur (1972) révélé par Zone, long roman d’une seule phrase qui valait mieux que la prouesse virtuose que l’exercice représentait, confirmé par l’épatant Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants. Mais s’il avait pu décevoir les attentes avec Rue des voleurs, cette fois, la réussite est pleine, éclatante, impressionnante. Ca se passe en une nuit d’insomnie dans l’appartement viennois du musicologue Franz Ritter, un fondu d’Orient, qui ne compose pas de musique ni n’en joue vraiment, mais qui écoute et écrit sur ce qu’il vient d’écouter entre deux pipes d’opium. A défaut de dormir, il se laisse envahir ses rêves éveillés, et la reconstruction de ses souvenirs. Comme il a l’âme naturellement portée à la mélancolie comme sentiment du temps, mais une mélancolie féconde et allègre, pas une mélancolie dépressive et suicidaire, il se raconte les histoires de sa vie, revisite ses lieux, refait son chemin de Damas, Istanbul, Alep, Palmyre, Téhéran (l’auteur a longtemps séjourné en Irak, en Syrie et en Iran dont il a étudié les langues).

Ce n’est pas un soliloque dans la mesure où il s’adresse en permanence à l’absente, son élue, sa lointaine, son échappée belle, son insaisissable, à qui la mystique associée aux voyages permet de dominer ses excès de bile noire, une certaine Sarah, spécialiste, elle, de la mystérieuse attraction que le grand Est a exercé sur nombre d’écrivains, de peintres, de savants, de professeurs, d’aventuriers, de voyageurs. Mais, qu’il s’agisse de l’Orient comme de l’Occident, les deux pôles entre lesquels tout oscille, les villes sont souvent les personnages principaux. Car elle sont de chair et de sang, au Levant comme en Europe, manière pour l’auteur de rappeler en permanence ce que chacun doit à l’autre et de rêver d’un orientalisme idéal qui serait « un monde entre les mondes ». Ce qui confère à son roman une indéniable dimension politique (lire à ce sujet l’entretien de Mathias Enard avec Georgia Makhlouf dans l’Orient littéraire)hcb

Foisonnant ? C’est peu dire. Jusqu’à l’étourdissement, non par asphyxie mais par ivresse. L’auteur le sait qui désamorce la critique à venir en laissant Sarah reprocher au narrateur : « Franz, tu me soûles. C’est incroyable. Tu parles sans interruption depuis deux kilomètres. Mon Dieu ce que tu peux être bavard ! » Le cas d’Enard avec ce millefeuille de savoirs, de connaissances, de détails, d’intuitions, de rappels, de découvertes, parfois on ne sait plus où on en est au juste mais qui s’en plaindrait lorsqu’il s’agit de raconter des histoires. Erudit ? Référencé ? Touffu ? Documenté ? Pour le moins. Et pourtant, malgré ma méfiance pour les romans cultivés, j’ai été happé dès les premières pages par Boussole. Peut-être parce que je partage avec Enard quelques dilections : les Kindertotenlieder de Mahler (mais lui, Kathleen Ferrier, moi Janet Baker), Danube de Claudio Magris, les fascinants souvenirs de Muhammad Asad né Léopold Weiss, sans oublier le Voyage d’hiver de Schubert dont les vers du poème de Wilhelm Müller illumine toute l’histoire dès l’épigraphe, ni les Mille et une nuits, le premier livre de la bibliothèque de jeunesse de ce Français issu de la France atlantique, le livre qui le poussera plus tard vers l’étude des arts de l’islam

L’orientalisme étant au cœur de ce roman-fleuve, à travers le personnage du narrateur, déjà, mais aussi celui de l’archéologue fou, Bilger qui aurait horreur qu’on l’associe à l’orientalisme et s’évertue à rassurer les autorités syriennes sur ce qui le différencie de la longue tradition des archéologues-espions dont l’Europe avait le secret, on ne fait pas l’économie d’une controverse toujours recommencée sur L’Orient créé par l’Occident (1978) d’Edward Saïd. Mais sur ce sujet, comme sur tous les autres agités dans cette fresque lyrique et précise à la fois, et Dieu sait qu’il y en a de toutes sortes car l’auteur a la digression et la parenthèse facile (un « Tiens, à propos de musique militaire… » lui suffit pour s’embarquer ailleurs, et nous avec) ce n’est jamais pesant, presque toujours passionnant car, comme dans l’ensemble de ce roman qui malmène les codes habituels de la narration tant il est emporté par sa passion, c’est porté par un élan, une énergie, une soif de connaître et de faire connaître étourdissants. La Sorbonne n’est jamais loin, Franz et Sarah la connaissent bien, mais elle est tenue à distance. Du gai savoir mais pas de cuistrerie ni d’étalage.

Et puis il y a la musique. Elle est partout puisque « la vie est une symphonie de Mahler, elle ne revient jamais en arrière, ne retombe jamais sur ses pieds ». Boussole est le roman qui a certainement la meilleure bande originale de la rentrée. De Liszt aux grandes chanteuses arabes, on a même droit, lorsque le narrateur se retrouve ivre mort dans la nuit stambouliote, à une interprétation inédite à tue-tête de la Marche de Radezski, nourrie secrètement par sa haine pour la valse viennoise (ah, le concert du premier de l’an…)

Après avoir vécu près de dix ans au Moyen-Orient, Mathias Enard s’est installé à Barcelone sans pour autant renoncer à son tropisme puisqu’il y a enseigné l’arabe et ouvert un restaurant libanais à l’enseigne de « Caracalla ». Sa boussole est une copie de celle de Beethoven offerte par la Sarah de son coeur. Beau cadran, belle rose des vents, beau couvercle. Sa particularité : elle a perdu le Nord, ce qui est fâcheux pour un tel instrument. Toujours à l’Est, direction dans laquelle sont orientées les églises européennes, ce qui est original pour un propriétaire qui semble, au terme de cette nuit d’insomnie, assez à l’Ouest. On aura compris que la boussole du titre, incorporée à son tapis volant, est aussi désorientée que le sont le narrateur et son amie de cœur. Ils ont perdu l’Orient. D’où cette déclaration d’amour à ce qui n’est plus.

(« Des migrants africains à Djibouti cherchent une connexion pour tenter de capter un signal un signal moins coûteux de Somalie » photo John Stanmeyer, World Press Photo en 2014 ; « Ctesiphon, près de Bagdad, 1950 » photo Henri Cartier-Bresson)

Cette entrée a été publiée dans Littérature de langue française.

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commentaires

727 Réponses pour « Boussole » : attention, grand livre !

benalors dit: à

les posts de J.C ça pue la vieillesse, la fuite urinaire, la trouille du mec qui à peur en allant acheter sa baguette, bref on n’est pas diocésain du VAR par hasard, ça se mérite!!!!

Zoon dit: à

Madame Jambrun, la merveilleuse Josette son épouse au corps sublime, à l’esprit pétillant, est contrainte par son despote d’époux de marcher à trois pas derrière lui revêtue d’une burqa noire du plus haut sinistre (JC)

Je saurai gré à JC de m’appeler par mon authentique patronyme : Mohammed Ben Jambrun. JC est inexact quand il parle de « mon » épouse : j’en ai trois. Moyenne d’âge : quinze ans. J’en profite pour préciser l’âge de Josette : 54 ans. Petite devinette à l’usage des amateurs de mathématiques amusantes : connaissant l’âge du capitaine…

Zoon dit: à

Petite devinette à l’usage des amateurs de mathématiques amusantes : connaissant l’âge du capitaine…

J’ai fait le calcul : ça le fait pas. J’ai dû faire une erreur quelque part.

Bloom dit: à

JC est inexact quand il parle de « mon » épouse : j’en ai trois. Moyenne d’âge : quinze ans.

Jambrun copie l’Élite, viz les profs de fac dans « Soumission ». S’est fait faire de faux diplômes aux E.A.U.

Essaie encore dit: à

benalors dit: 2 septembre 2015 à 8 h 31 min
thomas dit: 1 septembre 2015 à 11 h 02 min

C’est quoi votre programme déjà ?
Ah oui,
l’arrêter ou l’ignorer.

Mal parti.

Zoon dit: à

JC recopiant « la Marseillaise » aux aurores en tirant la langue: faut vraiment avoir rien à foutre. D’autant que c’est d’un démodé. Parlez-moi de « Partant pour la Syrie » : voilà un hymne guerrier qui tient la route. A faire apprendre par coeur aux enfants de nos banlieues, dans le cadre du nouveau programme d’instruction civique.

Zoon dit: à

Vu la teneur des commentaires, c’est fou ce qu’il y a de gens sur ce blog qui s’intéressent à l’oeuvre de Mathias Enard.

Zoon dit: à

Parlez-moi de « Partant pour la Syrie » : voilà un hymne guerrier qui tient la route.

A l’intention des ignorantins, rappelons que « Partant pour la Syrie » fut notre hymne national sous le Second Empire. Il me fait rire, Houellebecq, avec son prophétique Huysmans : Poléon III avait déjà fait beaucoup mieux.

Phil dit: à

Bloom, Fassin s’intéresse à Houellebecq. Etonnant, a-t-il pointé une homophobie dans son oeuvre ?

Zoon dit: à

Si je comprends correctement ce que Houellebecq nous raconte de Huysmans dans « Soumission », son erreur ne fut pas de se convertir, mais de se convertir à la mauvaise religion : en l’occurrence le catholicisme, à l’époque en pleine déconfiture. Drôle de paroissien, d’ailleurs, qui ne cessa de casser du sucre sur le dos de ses coreligionnaires. Hubert Juin parle drôlement de son perpétuel « ronchonnement prostré au pied des autels ». Quelques moments de haute graisse dans son oeuvre sont d’ailleurs consacrés à se payer la fiole de quelques cathos, ses contemporains : par exemple, dans « la Cathédrale », la description de la procession annuelle en l’honneur de Notre Dame : une grotesque théorie de vieux schnoks tirés de leur naphtaline pour la circonstance. C’est un des sommets comiques de l’oeuvre, avec la séance chez l’arracheur de dents Gatonax dans « A rebours ».
Le cas de Huysmans illustre pourtant les limites de l’imagination humaine, même chez les meilleurs écrivains : petit fonctionnaire parisien, il passa toute sa vie entre Notre-Dame et Saint-Sulpice. Imaginons-le un instant pioupiou chargé du maintien de l’ordre en Algérie : c’est à l’islam qu’il se serait converti, et Houellebecq aurait été pleinement fondé de le célébrer comme un authentique précurseur !

coup de chaud dit: à

les derniers « commentaires » de JC montrent dans quel état de décrépitude cérébrale il se trouve, Christiane doit compatir

bouguereau dit: à

..la guerre grosse malher jean marron

Polémikoeur. dit: à

Le secrétariat logistique du commentarium
sera sans doute prêt à organiser une cérémonie
joyeuse et fleurie sur le quai du départ
pour les nombreux candidats qui manifestent ici
leur connaissance des grands problèmes mondiaux
et professent des solutions qu’ils sont impatients
d’appliquer eux-mêmes sur le terrain.
Bon voyage et le bonjour aux forces du mal !
Touristartement.

bouguereau dit: à

en l’occurrence le catholicisme, à l’époque en pleine déconfiture

on annule bien que ce qu’on pille et ce qu’on remplace jean marron..evidemment maintenant y’a l’ayabusa la théorie des cordes et samsung

bouguereau dit: à

Quelques moments de haute graisse dans son oeuvre sont d’ailleurs consacrés à se payer la fiole de quelques cathos, ses contemporains

l’inverse est encore plus vrai :

Dans ce tohu-bohu, un seul écrivain vit clair, Barbey d’Aurevilly, qui ne me connaissait nullement, d’ailleurs. Dans un article du Constitutionnel portant la date du 28 juillet 1884, et qui a été recueilli dans son volume Le Roman Contemporain paru en 1902, il écrivit :
Après un tel livre, il ne reste plus à l’auteur qu’à choisir entre la bouche d’un pistolet ou les pieds de la croix.
C’est fait.

bouguereau dit: à

Imaginons-le un instant pioupiou chargé du maintien de l’ordre en Algérie : c’est à l’islam qu’il se serait converti, et Houellebecq aurait été pleinement fondé de le célébrer comme un authentique précurseur !

lui reste pus que le choix entre la choucroute garbit ou les lasagne spangéro

Polémikoeur. dit: à

Age, vieillesse et même sénilité
n’ont – hélas ! – pas toujours à voir
avec la structure mentale primitive
figée dans la peur et l’incompréhension
au-delà de la simple activation de l’arc réflexe.
Godillorriblement.

bouguereau dit: à

Quant à bibi, c’est à dire moi-même, comme un con

c’est dédé l’commandeur de tous les croyants épicétou

Robert le petit dit: à

« en pleine déconfiture »

Déconfiture: DR. État d’insolvabilité notoire d’un débiteur non commerçant ne pouvant faire face à ses engagements et dont les biens sont insuffisants pour payer les dettes :
1. 1276. Le créancier qui a déchargé le débiteur par qui a été faite la délégation, n’a point de recours contre ce débiteur, si le délégué devient insolvable, à moins que l’acte n’en contienne une réserve expresse, ou que le délégué ne fût déjà en faillite ouverte, ou tombé en déconfiture au moment de la délégation. Code civil,1804.

Polémikoeur. dit: à

10 h 09 en attente de modération
tellement il est plein de dynamite,
outrageant et ordurier.
Bref, ne le ratez pas !
Citronironiquement.

coup de chaud dit: à

bouguereau le sentencieux bafoufouille, c’est pipitoyable

la vie dans les bois dit: à

JB à 9h31, merci d’indiquer la/les page(s) du livre  » Soumission » qui vous permet de surinterpreter, à propos de la thèse du professeur François, SVP

Ueda dit: à

A propos du spectcle empreint de bouffonnerie tragique que certains Etats européens nous offrent sur « la question des migrants ».
La renonciation par lâcheté et hypocrisie à la responsabilité politique au profit de la panique humanitaire a des conséquences prévisibles et désormais perceptibles.
En voici un: la privatisation des devoirs régaliens.

Suivons le courant et réjouissons nous!
La ministre italienne à l’intégration (je n’invente rien) a proposé que ce soit les familles qui se mobilisent devant le flot des nouveaux arrivants.

D’accord, prenons donc le relais de l’Etat puisqu’il se proclame impuissant.
Mais pour assurer le financement, la rentabilité et la durabilité de l’entreprise, exigeons des conditions.
Pour assurer leur entretien, ces infortunés devront naturellement travailler au bénéfice des familles qui les prendront en charge.
Ils devront donc être soigneusement choisis selon les besoins de ces dernières.
Comme l’Etat renonce à ses devoirs élémentaires (refuser la loi de la jungle grâce à des regroupements dans des camps d’accueil et de tri, fermés, permettant de traiter décemment ces malheureux et d’organiser pour certains leur retour lorsque les conditions s’y preteront – sur le modèle des « boat people » que l’Asie a su régler), les familles devront s’assurer elles-mêmes de leur état sanitaire, de leur bonne volonté et de leur capacité à travailler.

Il y a deux siècles, on faisait monter de tels gens sur des plateformes, où les employeurs intéressés pouvaient faire leurs choix (hommes, femmes, enfants). Le principe vaudra toujours mais sera modernisé (sélection par webcam, détention par bracelet électronique, etc.)

C’est là où l’avant gardisme de notre ami Brown peut trouver à s’employer.
Les scrupules anciens et fragiles, datant de l’ère démocratique, seront facilement effacés par une idéologie religieuse défendant la soumission.

Ce n’est qu’une esquisse mais qui niera qu’il y a là quelque chose à creuser?

Ueda dit: à

La ministre italienne à l’intégration: l’inénarrable Cecile Kyenge, comparées à laquelle MMes Taubira ou Duflot semblent sages comme Périclès.

JC..... dit: à

Taubira et Belkacem sont ministres du Sage parmi les sages, le président Périclitès…

JC..... dit: à

Pour prévenir d’éventuelles fuites urinaires liées à son grand âge et à la décrépitude qu’il entraine, notre ami Pauleniqueur utilise des couches.

Des couches, oui !

Mais, des Karl Lagerfeld …

Ueda dit: à

« Un type à l’Ouest qui connait l’Est, perd le Nord et vit au Sud appartient à la grande famille des cosmopolites sans racines qui tient le monde sur ses épaules. »

C’est beaucoup de prétention, mon cher Bloom.

Le cosmopolitiame est une idée rationnelle (K.) qui ne peut par définition s’incarner en politique, mais seulement dans la morale (égalité des droits) ou l’esthétique (l’imaginaire-benetton de nos élites devenues long-distance travellers).

Il y a plus.
Les individus favorisés par la bonne fortune qui font du cosmo-politisme non un idéal de la raison mais un programme devraient être davantage marxistes –et s’interroger sur les conditions matérielles de leur propre production et reproduction: l’existence flottante qu’ils s’imaginent mener suppose le soutien d’un ordre politique (un salaire de fonctionnaire, par exemple)fonctionnant nécessairement selon d’autres lois que ces préceptes imaginaires.

Remarquez que cette fausse conscience est largement partagée…

JC..... dit: à

TWEET TWEET

« Si j’étais Eric Chevillard, j’éviterais les bistros et restos où Patrick Besson a ses habitudes, sait-on jamais… »

J’ai été faire une virée rapide chez Chevillard … Compte tenu du peu d’intérêt de ce qu’il écrit, c’est Chevillard qu’il faut éviter à tout prix !

christiane dit: à

Du lourd en cette rentrée littéraire dans le numéro de Septembre du « Magazine Littéraire » avec, en ce qui concerne le roman de M. Enard Boussole, une très belle note de lecture de J-B. Harang. (En vignette, en haut de la page à gauche la photo de la couverture du livre et enfin l’évidence de la photo « Ctesiphon, près de Bagdad, 1950″ d’Henri Cartier-Bresson.)
J-B. harang y manie la dérision avec élégance pour évoquer un écrivain qui n’en manque pas dans ce roman « où il a le droit de tout inventer et le lecteur le devoir de tout croire sur parole, surtout lorsqu’il a compris que « l’Orient est une construction imaginale, un ensemble de représentations dans lequel chacun, où qu’il se trouve, puise à l’envi. »
Il ne pense pas comme certains, ici, que « l’érudition qui nourrit la matière du texte est étouffante » au contraire, il l’entend « comme la musique et la poésie qu’elle décrit. » Et il cite quelques phrases de ce roman pour appuyer son analyse (procédés littéraires, clichés détournés, jeu avec la chronologie…)
Il nous convainc que Boussole est un grand roman d’érudition, d’humour et d’amour. Après le billet de P. Assouline, difficile de résister à l’acquisition de ce roman.
Un très important entretien aussi de Martin Amis pour La Zone d’intérêt réalisé par M. Weitzmann. Un dossier exhaustif sur Zola(18 interventions). Un billet de P.Claudel sur Les Choses de Perec. Et plein d’autres regards sur la littérature. 100 pages de bonheur !

Ueda dit: à

christiane dit: 2 septembre 2015 à 11 h 18 min
surtout lorsqu’il a compris que « l’Orient est une construction imaginale, un ensemble de représentations dans lequel chacun, où qu’il se trouve, puise à l’envi. »

Cette idéologie post-moderne (E. Said, etc.) paraît aujourd’hui bien datée.

Figurez vous que les intéressés (les fameux « Orientaux ») ne sont pas nécessairement d’accord.

Ueda dit: à

« Il met en scène Franz Ritter, un musicologue épris d’Orient, velléitaire et dépressif, qui revisite sa vie au gré d’une nuit d’insomnie dans son appartement de Vienne. Entre tendresse et ironie, mélancolie et regrets, Franz évoque le souvenir de la belle et insaisissable Sarah, compagne de quelques journées inoubliables dans le désert syrien et la citadelle de Palmyre »

Le seul résumé me fait poiler.
Qui peut croire à cette construction?
C’est BHL en bras de chemise repensant le destin du monde dans une chambre de l’hotel Europe?

Voilà un cuisinier qui abuse des ingrédients…

Ca ne m’empechera pas de feuilleter et faire mea culpa si j’ai tort.
On verra bien.

Polémikoeur. dit: à

Un petit retour sur « roman cultivé »
pour effectuer la distinction
avec l’érudition de l’auteur ?
Question de dosage et de nature
de l’engrais de savoir injecté
dans le récit examiné.
Délicartement.

Ueda dit: à

« quand il a tenté d’empêcher une vieille barbe réactionnaire d’animer un congrès » (Clopine)

J’ai bien peur qu’il n’y ait qu’une seule méthode, Clopine, pour faire la différence entre un penseur considérable et un talentueux zozo.
C’est de lire Marcel Gauchet.
Evidemment, ça demande un peu plus d’effort.

bouguereau dit: à

Merci de ne pas continuer les envois, malgré la gentillesse de la démarche… Car ils me rappellent cruellement la baisse inexorable de ma vue

sapré bonne clopine sur son trone elle décrète qu’en s’assoyant sur les bouquins il ne lui perfuse plus non pus par le cul

bouguereau dit: à

Après le billet de P. Assouline, difficile de résister à l’acquisition de ce roman

jicé s’est handcuffé au radiateur et a avalé la clef..la suite tragique ne peut être écrite et imaginé que par jean marron..

Zoon dit: à

Non seulement la Pléiade n’a toujours pas accueilli les oeuvres de Huysmans, tout de même un des plus grands écrivains de son siècle (je n’en dirais pas autant de Jean d’Ormesson), mais même certains de ses livres sont quasiment indisponibles dans des éditions courantes. C’est ainsi que « En ménage », un de ses romans les plus connus, épuisé dans l’antique édition 10/18, n’existe pas en Folio (encore bravo, Gallimard!) ni dans aucune édition de poche et n’est disponible que chez un éditeur confidentiel (12 euros). Mais après tout, c’est sa faute : si au lieu d’embrasser la foi chrétienne, il s’était converti à l’islam, il serait édité aujourd’hui à des millions d’exemplaires, traduit en arabe etc. Bien fait pour lui.

bouguereau dit: à

Des couches, oui !
Mais, des Karl Lagerfeld …

fluo la nuit..ça peut sauver des vies

bouguereau dit: à

embrasser la foi chrétienne

..comme le derrière d’un pti cochon aurait dit son ex grand copin..

Phil dit: à

Zoon, Des Esseintes a suffisamment de descendances littéraires pour conforter le stoïcisme de son auteur devant la postérité.

Ueda dit: à

Je viens seulement de lire l’interview d’Enard.

Sa défense de l’orientalisme est bien.

En revanche je ne comprends pas ce conformisme:

Tout se passe comme si l’on voulait gommer une idée de l’islam qui n’est pas celle d’un fanatisme privé de religiosité authentique. On oublie l’islam comme culture qui a donné lieu à une pensée, à une philosophie, et qui a développé une vision du monde toute autre que celle du voile et de la violence. Mais cet islam-là, on ne veut pas le voir. On se focalise sur la violence extrémiste et fanatique, etc.

Comment voulez-vous que cette version de l’islam puisse être visible en Europe si les musulmans eux-mêmes ne sont pas en mesure de la défendre et de l’illustrer?

L’ « orient » devrait donc être sauvé par les « orientalistes »?

Zoon dit: à

JB à 9h31, merci d’indiquer la/les page(s) du livre » Soumission » qui vous permet de surinterpreter, à propos de la thèse du professeur François, SVP (La vie dans les bois)

Lis et tu trouveras (Ezechiel IV,5)

bouguereau dit: à

Ce n’est qu’une esquisse mais qui niera qu’il y a là quelque chose à creuser?

tu disois qu’il fallait « choisir a la source » lately et maintenant tu dénies a la mère de famille de choisir celui qui en a une grosse pour ses vieux jours..bref t’es le male menacée à la vieille mode zouz

christiane dit: à

Bonjour Ueda,
Je lis autre chose dans le billet de J-B. Harang à propos de Franz Ritter :
« Franz Ritter est musicologue, modeste, compositeur paresseux, instrumentiste de salon, il s’est, peut-être malgré lui, spécialisé dans l’étude des origines orientales de la musique, de toute musique, il ne trouve pas le sommeil, il tourne en rond, maudit le docteur Kraus (…) Il tordrait bien le cou de son voisin du dessus, monsieur Gruber et son sale clébard. Il compte les heures, 23h10, 23h58, 0h35, les transcrit en tête de chapitres de sa divagation nocturne, même si, au bout du rêve, c’est une autre table des matières, facétieuse, qui feint de refermer le livre :  » Des différentes formes de folie en Orient : les orientalistes amoureux (p.145), Gangrène et tuberculose (p.202), L’Encyclopédie des décapités (p.344) ». Franz Ritter nous laisse lire dans ses pensées d’insomniaque…. »

bouguereau dit: à

L’ « orient » devrait donc être sauvé par les « orientalistes »?

guénon c’est le huissemans du bien pour jean marron..sauf que vive en reclu au caire..y kiffe pas

JC..... dit: à

L’ « orient » devrait donc être sauvé par les « orientalistes »? (Ueda)

Cela tente certainement les orientalistes-sauveurs-rêveurs, à condition bien entendu que leur chemise BHL reste blanche, bien repassée, qu’ils restent parisiens des beaux quartiers, et soient naturellement déchargés du service après vente, après guerre …

bouguereau dit: à

Les individus favorisés par la bonne fortune qui font du cosmo-politisme non un idéal de la raison mais un programme devraient être davantage marxistes

allons ils ne l’ont jamais été autant zouz..bien plus que toi

bouguereau dit: à

Sa défense de l’orientalisme est bien

..de l’eau tiède pour tes ablutions

Bloom dit: à

Bloom, Fassin s’intéresse à Houellebecq. Etonnant, a-t-il pointé une homophobie dans son oeuvre ?
===
De commentaire sur la question, Phil, il ne me semble pas qu’il en Fassin.

coup de froid dit: à

bouguereau et JC : l’alytique et le paraveugle; deux vrais grands couillons cong

Bloom dit: à

Le cosmopolitiame est une idée rationnelle (K.) qui ne peut par définition s’incarner en politique, mais seulement dans la morale (égalité des droits) ou l’esthétique (l’imaginaire-benetton de nos élites devenues long-distance travellers).

Vous parlez du cosmopolitiame, moi du cosmopolitisme. Vous n’avez probablement jamais croisé l’expression « rootless cospomolitan »- il est vrai que tout le monde ne peut avoir l’Europe centrale et orientale comme point d’origine.

Germain Courante dit: à

Phil en tropique : beaucoup de bruits pour rien

Ueda dit: à

Bloom dit: 2 septembre 2015 à 12 h 26 min
Vous n’avez probablement jamais croisé l’expression « rootless cospomolitan »- il est vrai que tout le monde ne peut avoir l’Europe centrale et orientale comme point d’origine.

Je suppose que vous plaisantez.

Est-ce une bonne idée pour autant, pour justifier ce point de vue (qui est juste), d’en appeler à ses propres origines, réelles ou supposées, comme si elles pouvaient donner à l’argument un poids supplémentaire?

de nota dit: à

Non seulement la Pléiade n’a toujours pas accueilli les oeuvres de Huysmans

Prochainement la Pleiade devrait accueillir:

Philip Roth, Vargas LLosa, Perec, Tournier, Gary, Tennesee Williams, Calvino et…Georges Duby, mais c’est pas sûr.

Polémikoeur. dit: à

Aussi longtemps
que les « vedettes » du commentarium
y projettent leurs obsessions,
au moins n’infligent-elle pas
leurs débordements ailleurs !
Sanizestement.

la vie dans les bois dit: à

JB, je ne vous ai pas demandé de me chanter la messe.
Je souhaite savoir ce qui vous permet de surinterpréter, à 9h31, ce qu’il y a dans ce roman  » Soumission ». En apportant des preuves, comme par exemple: citer la ou les pages qui vous le permettent.

Widergänger dit: à

La police tchèque a fait descendre environ 200 migrants qui se trouvaient à bord de trains se dirigeant vers l’Allemagne mercredi et leur a marqués l’avant-bras avec des numéros, ont rapporté les médias locaux.

Selon le journal tchèque Zprávy, les migrants étaient arrivés de Budapest en Hongrie et ont été placés dans des centres de détention après avoir été expulsés de la gare, dans la province orientale de Moravie.
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/84242-150902-la-hongrie-bloque-a-nouveau-les-migrants

D. dit: à

Il faut bien reconnaître que Ueda a une pensée d’une profondeur et d’une justesse remarquables, parfaitement structurée, et exprimée dans un style clair et élégant.

Widergänger dit: à

Ce que vous ne voulez pas comprendre, mes petits chéris, c’est qu’un être humain se définit autant par son imaginaire que par ses papiers d’identité. Un nuage d’espace l’accompagne partout. Il est d’ici et d’ailleurs, à son gré. Il n’est pas humain de le lui contester.

De même pour le temps. Il vit dans un nuage de temps. Il est de maintenant et d’il y a trois mille ans comme il peut se projeter dans le futur comme s’il y vivait déjà.

De même les choses auxquelles s’intéresse un être humain. Comme le dit très justement Deleuze, une femme ne s’intéresse pas à une robe en elle-même, mais à une robe qu’elle imagine sur son corps dans telle ou telle circonstance, avec telle ou telle personne, ou qu’elle est en train de faire glisser de son corps dans telle et telle circonstance. Nous vivons tous avec des objets qui nous définissent. Un nuage d’objets définit notre identité tout autant que nos papiers d’identité.

Alors on m’objectera peut-être qu’ainsi pensée, l’identité se dissout dans un nuage imaginaire, dans un rien imaginaire. C’est, me semble-t-il, ce que la psychanalyse nomme précisément la « relation d’inconnu ». C’est cette « relation d’inconnu » qui nous définit mieux que tout. Nous sommes une énigme à nous-même comme aux autres. Souriez, la vie est belle !

Le vieux garçon qu'on appelait monsieur dit: à

Faut dire que commenter chez le mec qui peut écrire une énhaurmité du genre « l’érotomane est-il toujours l’autre ? »… Enfin, bref…

D. dit: à

Ueda et moi, on s’est souvent donné des bourrades, mais au fond on est pareil, on a l’un et l’autre une sorte de clairvoyance, on est capable d’analyser finement des situations complexes dans des dimensions très larges avec de multiples paramètres.
Widerganger ne s’en sort pas mal non plus mais pas aussi bien que nous deux quand même. On le sent gêné aux entournures, handicapé dès que la pensée prend de l’amplitude, alors sué nous on développe tout le mouvement avec puissance, fluidité et disons-le : une grâce certaine.

Bloom dit: à

Est-ce une bonne idée pour autant, pour justifier ce point de vue (qui est juste), d’en appeler à ses propres origines, réelles ou supposées, comme si elles pouvaient donner à l’argument un poids supplémentaire?

Au nom de quelle pseudo-objectivité de pacotille faudrait-il se passer de l’épaisseur humaine du transmis? Riemer, Jablonski, Mendelsohn et boen d’autres encore y ont recours & le petit Bloom n’y aurait pas droit. How terribly unconscionable!
Sachez que celui qui me dira ce que & comment je dois penser n’est pas encore né.

la vie dans les bois dit: à

« Souriez, la vie est belle ! »
C’est pas le sujet.

Le sujet c’est Houellebecq.
Qui sert de repoussoir facile à la critique littéraire faciale épidermique -mais à l’heure d’internet y’a du répondant!-, pour vous faire avaler un somnifère, comme Enard.

JB, sinon, ça vient cette -autre- demande, la mienne, sur la thèse de Sarah à propos de Sadegh Hedayat ? Vous êtes bien de l’akadémie, nan ?

Widergänger dit: à

Bloom dit: 2 septembre 2015 à 13 h 13 min

Au nom de quelle pseudo-objectivité de pacotille faudrait-il se passer de l’épaisseur humaine du transmis? Riemer, Jablonski, Mendelsohn et boen d’autres encore y ont recours & le petit Bloom n’y aurait pas droit. How terribly unconscionable!
Sachez que celui qui me dira ce que & comment je dois penser n’est pas encore né.
___________
Il n’empêche, mon cher Bloom, qu’il fut un temps où vous me contestiez la chose que vous réclamez pour vous-même… Et avec quelle virulence vous me la contestiez… Remember…

dupond dit: à

« Au nom de quelle pseudo-objectivité de pacotille faudrait-il se passer de l’épaisseur humaine du transmis? »

Il y a épaisseur et épaisseur Bloom…quand l’épaisseur est aussi épaisse d’a priori et de préjugés que certaine, on préfère s’en passer…

Widergänger dit: à

Ah, les dupond la joie !

christiane dit: à

@Widergänger dit: 2 septembre 2015 à 13 h 06 min
Toutes ces pensées me paraissent tellement justes…

Bloom dit: à

Il n’empêche, mon cher Bloom, qu’il fut un temps où vous me contestiez la chose que vous réclamez pour vous-même… Et avec quelle virulence vous me la contestiez… Remember…

J’avais tort.

Widergänger dit: à

Merci, Bloom, de votre modestie. Vous êtes entièrement pardonné…! Sourions, la vie est belle…

Attila dit: à

Euh, WGG, vous êtes sûr que c’est la femme qui imagine la robe glissant sur son corps, c’est pas plutôt Deleuze ?

Bloom dit: à

quand l’épaisseur est aussi épaisse d’a priori et de préjugés que certaine, on préfère s’en passer…

C’est qui « on »? Si c’est les néo-nazes, les antisémites à la petite semaine et toute la mouvance des rouges-bruns ou bruns foncés, aucun problème.

Zoon dit: à

guénon c’est le huissemans du bien pour jean marron. (Bouguereau)

Mais pas du tout. Je refuse d’avoir des rapports sexuels avec les animaux.

Widergänger dit: à

C’est Deleuze qui imagine qu’une femme imagine qu’elle est avec un homme qui s’imagine être Deleuze…

Attila dit: à

« Ueda et moi, on s’est souvent donné des bourrades, mais au fond on est pareil » (D.)

Je dirais mieux, c’est du pareil au même !

bouguereau dit: à

mais dis le dracul que tu te rêve blonde a forte poitrine en tournante à un gros rond point du neuf trois..

Attila dit: à

C’est Deleuze qui imagine qu’une femme imagine qu’elle est avec un homme qui s’imagine être Deleuze…

…qui imagine être la robe…
Où nous mène notre imagination !

bouguereau dit: à

Je refuse d’avoir des rapports sexuels avec les animaux

fais pas l’créationiss jean marron..tu tfais enlécu epicétou

Widergänger dit: à

Non, j’aime pas les fortes poitrines. 90B est mon idéal, avec les petits tétons qui pointent en même temps que moi…

bouguereau dit: à

..en fait c’est viborva avec w qui buggait..lassouline y palpe pas de marge arrière

Bloom dit: à

René Guénon, le chainon manqué, le théoricien foutraque de la « parampara »etc….

bouguereau dit: à

le théoricien foutraque

un type trés bien..les méchants sont toujours a se demander ce qu’il fume..j’aime beaucoup!

Ueda dit: à

Widergänger dit: 2 septembre 2015 à 14 h 01 min
Non, j’aime pas les fortes poitrines. 90B est mon idéal,

Go East, old man.

bouguereau dit: à

J’avais tort

..il t’as pris pour un partageux..une petite étoile en zinc et une bouteille de schnaps de patate ça suffit bien pour dracul

bouguereau dit: à

Non, j’aime pas les fortes poitrines

..ta bonne clopine dirait que t’es toujours à faire l’intello dracul

Zoon dit: à

JB, je ne vous ai pas demandé de me chanter la messe.
Je souhaite savoir ce qui vous permet de surinterpréter, à 9h31, ce qu’il y a dans ce roman » Soumission ». En apportant des preuves, comme par exemple: citer la ou les pages qui vous le permettent. ‘La Vide dans les bois)

Vous m’énervez. Je vais cependant daigner de tenter de vous répondre. Mon interprétation ne repose pas sur telle ou telle page précise mais sur une réflexion portant sur l’ensemble du roman.
Bien qu’on doive se garder de confondre Houellebecq avec son personnage, qui n’est ni son image, ni sa projection, ni son porte-parole, force est de constater qu’ils ont quelques points communs. Le plus évident dans le roman est leur commune admiration pour Huysmans. Il est pour eux un frère parce que, comme eux, il instruit le procès de la vulgarité et des impostures de son époque. De même, le mode de vie proposé à la plupart de nos contemporains en Occident, avec ses promesses de bonheur en toc, est inlassablement dénoncé par Houellebecq, et son personnage partage entièrement son pessimisme. Huysmans s’en était sorti (personnellement), comme l’avait prévu le clairvoyant Barbey d’Aurevilly, en se convertissant au catholicisme, mais c’était à une époque où le christianisme était en perte de vitesse dans une société en voie de déchristianisation accélérée. Sa solution personnelle ne valait pas pour la majorité de ses contemporains. A la fin du roman de Houellebecq, le narrateur, convaincu par les démonstrations de son mentor, Robert Rediger, se convertit lui aussi, mais à une religion en plein essor et qui lui a été présentée comme bien plus à même de résoudre les problèmes sociétaux où se débat l’Occident que le christianisme. Vous vous souvenez certainement que, peu après avoir décidé de se convertir, il dit adieu à Huysmans, qui n’a plus rien à lui apporter; c’est évidemment parce qu’il a le sentiment d’avoir trouvé une solution plus satisfaisante que celle de son écrivain jusque là favori. A la fin du livre, le narrateur accepte de réaliser l’édition de Huysmans pour la Pléiade. Aux dernières pages du livre, il vient d’en rédiger l’introduction. Rien ne nous est dit de son contenu; mais on imagine aisément, au stade où en est l’évolution personnelle du narrateur, les grandes lignes de la signification de cette introduction. J’insiste sur l’importance du non-dit dans ce roman : c’est au lecteur d’interpréter les données habilement incomplètes que le romancier nous livre. C’est particulièrement vrai pour tout ce qui est dit des rapports du narrateur avec l’oeuvre et la vie de Huysmans. A mon avis, une bonne compréhension du roman de Houellebecq nécessite qu’on se replonge dans l’oeuvre de Huysmans, et qu’on comprenne pleinement le pourquoi de sa conversion. C’est pour moi une clé essentielle.

Phil dit: à

Merci Bloom pour votre réponse, elle est bien bonne..Fassin élargit donc son domaine du possible. Mais il fut un temps où il joua et ri bon. Eribon. hurkhurk
Widergänger, nos amis Tchèques n’ont pas ouverts de camps. Gare à la propagande francculture. Deux mille jeunes Syriens, pratiquement aucune femme ni enfant, se trouvent devant la gare de l’ouest à Budapest. Ils y resteront jusqu’à demain, jour de la rencontre du dictateur de la Hongrie avec le Junker de la iourope.

touche culottes dit: à

JC….. dit: 2 septembre 2015 à 7 h 11 min

On a pensé la même chose que vous, un regard manqué?

Bloom dit: à

Hypocrisie de Juif salonnard…

« …/pard », « pas …/nnard », « salopard »… Pourquoi tant de fausse pudeur, Adolphine?

willy dit: à

Bloom
never mind zouzou et ses schémas

Sergio dit: à

Zoon dit: 2 septembre 2015 à 13 h 53 min
Je refuse d’avoir des rapports sexuels avec les animaux.

Boh y en pas qui demandent, si ?

JC..... dit: à

Une qui a perdu la boussole, c’est la petite Najat…

Elle se figure que les parents seront assez glands pour « signer » la Charte de la laïcité, alors que pour beaucoup de croyant c’est un concept mécréant ! Ô vision idyllique !

Moi parent, je peux vous dire que je n’aurai jamais signé le papelard et que j’aurai envoyé la Ministre se faire fioutre …

ça tombait bien dit: à

(twit) Oliver Sachs
« avec un art consommé de la mise en scène et de la narration, il racontait ses patients »

et ils étaient trop atteints pour exiger des droits d’auteur ou une commission

sigh dit: à

JC….. dit: 2 septembre 2015 à 15 h 59 min
la petite Najat…

pauvre îlien désespéré de ne pas pouvoir lui montrer les beautés de l’île- jusqu’à quand pourra-t-il endurer ce calvaire

JC..... dit: à

Xénophon nous raconte que les chèvres demandaient fort poliment aux Grecs en campagne de bien vouloir être honorée par ces beaux guerriers…

JC..... dit: à

Sigh,
Il vaut mieux être un pauvre îlien qu’un pauvre c.. !

Germain Courante dit: à

JC, les infirmiers du HP sont en train de frapper à ta porte, va vite leur ouvrir

le staff dit: à

le pauvre ilien aux chèvres ne peut pas vivre sans insulter et ne supporte pas les critiques

Court dit: à

 » Huysmans n’est pas dans la pléiade »
ça laisse le plaisir de le lire dans l’édition de Lucien Descaves, avec des caractères autrement plus beaux. Au fait,les droits sont-ils encore réservés?
Autre avantage, on n’est pas tenu d’acheter aussi les déchets Huysmansiens, qui, meme après la conversion, forment une part non négligeable de son oeuvre. La Cathédrale, par exemple.
MC

Germain Courante dit: à

toc toc toc, frappent les infirmiers… réponse de JC : attendez une seconde que j’en finisse avec ma chèvre préférée, la plus coquine

Sergio dit: à

JC….. dit: 2 septembre 2015 à 16 h 01 min
Xénophon nous raconte que les chèvres demandaient fort poliment aux Grecs

En plus faut apprendre le grec ! Ben dis donc faut pas que ça soye trop urgent quand même…

David Vincent dit: à

Les voici, les thèses que Houellebecq développe dans Soumission, et elles sont parfaitement explicites :

– le bonheur réside dans la soumission absolue (à un parti, à une idée, à son mari, à un chef, à Dieu) ;
– la liberté est un fardeau trop lourd à porter pour l’homme, et la démocratie, qui garantit nos libertés, n’est donc pas un régime adapté à nos besoins réels, qui sont d’abord métaphysiques ;
– l’homme a besoin de sens ou se laisse gagner par le désespoir et le nihilisme ;
– une société sans Dieu est fondamentalement malheureuse (les cas de dépression n’ont jamais été aussi nombreux, le personnage principal est lui-même dépressif, voire suicidaire) et a tendance à sombrer dans l’anomie (ce que déteste Houellebecq, homme d’ordre et conservateur social pour qui l’islam constitue un antidote aux effets pervers de la modernité)
– le christianisme (en Europe) est mort, il ne ressuscitera pas et l’histoire ne reviendra pas en arrière. C’est le sens de la conversion ratée de François au catholicisme.
– la nature ayant horreur du vide, l’islam en plein essor spirituel, démographique et économique (Qatar, Arabie Saoudite) prendra naturellement la place laissée vacante par le christianisme moribond ;
– si l’occasion se présente, les élites renieront leurs valeurs, trahiront leur pays et collaboreront à l’ordre nouveau pour monter dans l’échelle sociale. C’est le cas de Rediger dans le livre, de Ben Jambrun sur la RdL ;
– les Juifs seront contraints à l’exil à cause de la discrète pression antisémite exercée contre eux ;
La liste est non-exhaustive, vous pouvez la compléter.
Il y a aussi un passage assez hallucinant où Houellebecq imagine un coup d’état de l’armée pour rétablir l’ordre, le plan d’action est assez détaillé et je m’étonne que personne n’en ait fait plus mention . De là à penser que Houellebecq appelle à l’insurrection violente contre les incapables au pouvoir…

Widergänger dit: à

Le christianisme est-il vraiment mort ? Il prend des formes moribondes sans doute plutôt, mais qui s’adaptent très bien à la décadence actuelle.

Le bonheur dans la soumission. Ce qui implique des dominants et le bonheur dans la domination. On l’oublie trop… Un bonheur donc à géométrie très variable… Vue naïve de toute façon. Comme si on était d’un seul coup exempté de vivre sous prétexte qu’on est soumis ! Se lever le matin, même soumis, faut le faire.

bouguereau dit: à

les élites renieront leurs valeurs

jean marron..une élite..non mais franchement

bouguereau dit: à

Se lever le matin, même soumis, faut le faire

..ha elle est belle la france

Sergio dit: à

David Vincent dit: 2 septembre 2015 à 17 h 24 min
Il y a aussi un passage assez hallucinant où Houellebecq imagine un coup d’état de l’armée pour rétablir l’ordre.

Bon Dieu les Chassepots vont partir tout seuls boljemoï !

bouguereau dit: à

En plus faut apprendre le grec !

l’élite courageuse encule les chèvres tôt le matin..tu m’étonnes que les autres restent au lit

Phil dit: à

Le Christianisme est surtout mort dans les médias, dont les ondes se diluent de plus en plus dans le magma internetique.

bouguereau dit: à

..l’élite n’aiment pas les gros culs et les gros nichons..ça fait prolo qui font la grasse..c’est cque dit onfray à la bonne clopine chus sûr

bouguereau dit: à

dont les ondes se diluent de plus en plus dans le magma internetique

..le bon dieu y fait pus que de bénir la reine et l’amérique phil..c’t’un vendu

bouguereau dit: à

debout les damnés de la terre !
..feignants..

sam dit: à

David Vincent dit: 2 septembre 2015 à 17 h 24 min

quel fatras! qu’est-ce qu’il faut pas lire comme niaiseries!

c'est plus c'que c'était dit: à

« le christianisme (en Europe) est mort, il ne ressuscitera pas et l’histoire ne reviendra pas en arrière.  »

l’Inquisition n’est pus rentab. Tout se barre

nicolas dit: à

« debout les damnés de la terre ! »

des assistés

Ueda dit: à

bouguereau dit: 2 septembre 2015 à 17 h 57 min
..l’élite n’aiment pas les gros culs et les gros nichons..

La junk food se rencontre toujours dans les classes pauvres mais l’idéologie religieuse ajoute encore le désastre de la désérotisation.

La femme devient Mère, mais sur un mode exclusif et domestique qui favorise le laisser aller, le laisser bouffer se traduisant par une expansion des chairs.

En matière d’érotique, est-il scandaleux de dire qu’on préfère le ptit cul bouddhiste aux larges fessiers monothéistes?

Sergio dit: à

Non mais là ça se voit immédiatement c’est pas des damnés de la terre c’est des damnés de la mer ! Faut leur envoyer un de nos porte-avions…

Germain Courante dit: à

Nous en savons donc un peu plus sur le porquerollais qui n’est somme toute qu’un vieux brouteur de chattes de de chèvres ménopausées d’où son irascibilité permanente et récucurrents, somme toute rine qu’un vieux dégueulasse

Sergio dit: à

Par exemple si les ondes se diluent c’est pas bon pour la théorie des cordes ! I va plus rien rester que des sortes de bacilles… De misérables tronçons, quoi…

jc dit: à

c’est pas des damnés de la terre c’est des damnés de la mer ! Faut leur envoyer un de nos porte-avions

faut les transporter à porquerolles l’île enchanteresse, pour qu’ils se retapent

saines valeurs dit: à

« En matière d’érotique, est-il scandaleux de dire qu’on préfère le ptit cul bouddhiste aux larges fessiers monothéistes? »

Tout ça est péché

Widergänger dit: à

La Charte de la laïcité n’a rien de bien méchant.

la vie dans les bois dit: à

@JB énervé, mais ça va lui passer plus vite que ça me reprendra:

Comme le disait déjà je ne sais plus qui, repris en coeur par le professeur François : « les études universitaires dans le domaine des lettres ne conduisent comme on le sait à peu près à rien, sinon pour les élèves les plus doués à faire une carrière d’enseignement dans le domaine des lettres »

M’en tenant uniquement à ce que vous avancez à 9h31
« Si je comprends correctement ce que Houellebecq nous raconte de Huysmans »

Vous dites à 14h29 à propos de Houellebecq que vous distinguez- quand même !- de son personnage principal:
« Le plus évident dans le roman est leur commune admiration pour Huysmans. Il est pour eux un frère parce que, comme eux, il instruit le procès de la vulgarité et des impostures de son époque. »

Ce n’est pas tout à fait ça. Le personnage principal du roman  » Soummission », professeur d’université parisienne, est un XIXèmiste.
Il avait choisi pour son cursus de faire une thèse sur Huysmans; travaux publiés sous le titre: « vertiges des néologismes », en fait des mots rares et régionaux ou de corporations artisanales.

Le parcours de cet écrivain naturaliste chrétien et à ses débuts apparenté socialiste , du temps de Zola, et comme lui prof toute sa vie, a intéressé un athée- c’est ainsi que se définit le professeur qui entame ses travaux de recherche au XXIème siècle.
Des recherches sur un auteur qui, livre après livre, raconte une histoire de conversion. Celle de Durtal/Huysmans
Et visiblement toute cette aventure spirituelle passe par des moments de grâce et d’ennui.

Tout change lorsque le professeur François se retrouve face à un choix cornélien: la conversion ou l’exclusion.

Cela l’amène alors retravailler sa thèse. En essayant de trouver des raisons à la question suivante:

Mais comment et pourquoi à l’âge de quarante-quatre ans exactement, et en huit jours, Huysmans s’est converti au catholicisme ?

d’ailleurs et contrairement à ce que vous affirmez, ce ne fut pas pour Huysmans un choix sociétal par défaut.

Vous aurez noté aussi que, en 2022, ce travail de recherche, se confondant avec le sujet de sa recherche, que s’apprête à reprendre le professeur François, lui inspire des réflexions plus « pratiques » que spirituelles.

voir pages ?
Vous n’avez qu’à relire.

JC..... dit: à

Retour au bercail après la reprise en aïkido … dur ! dur !

Que de niaiseries dites en RdL : vous oubliez vite la mesure, bande de roseaux pensant peu !

Seule évidence, la remarque du camarade Ueda sur les petits culs bouddhistes délicieux : je confirme, par expérience actuelle.

Qu’Amitabha vous protège et vous accepte en Terre Pure !

la vie dans les bois dit: à

Et Enard s’est converti aux tapas.
Drôle de religion. C’est comme la religion des madeleines : trop, ça bourre.

JC..... dit: à

Avant de me jeter dans les délices d’un sommeil immédiat, mon point de vue sur les vertus humaines.

Que vaut un homme ? Véritablement ?… Ce qu’il apporte aux autres hommes. Ni plus. Ni moins.

Ce qui, hélas, confirme vos soupçons : il y a peu d’hommes qui méritent d’être appelés ainsi … Enard ? on ne rit pas !

Bonne nuit, mes petits choux de Bruxelles…

blame it on my youth dit: à

JC….. dit: 2 septembre 2015 à 21 h 09 min
Avant de me jeter dans les délices d’un sommeil immédiat, mon point de vue sur les vertus humaines.

Que vaut un homme ? Véritablement ?… Ce qu’il apporte aux autres hommes. Ni plus. Ni moins.

Ce qui, hélas, confirme vos soupçons : il y a peu d’hommes qui méritent d’être appelés ainsi … Enard ? on ne rit pas !

Bonne nuit, mes petits choux de Bruxelles…

C’est un point de vue raisonnable à tout age : d’abord un bon sommier ; les « vertus humaines » s’en accommodent ; si par surcroît vous êtes pourvu de quelques tics, on peut passer de l’accommodement à la tolérance …
https://www.youtube.com/watch?v=RpwoN_XlN6Y

JC..... dit: à

Il reste les enregistrements fabuleux des années 80/90, ou les souvenirs pour ceux qui les ont côtoyé ces adultes géniaux, en pleine santé en 86….

Aujourd’hui usés par un cancer, le temps qui passe.

blame it on my youth dit: à

Puis de la tolérance à l’ignorance

JC..... dit: à

Enfantillages !
Dormez bien éveillé.

christiane dit: à

« La vie est une symphonie de Mahler, elle ne revient jamais en arrière, ne retombe jamais sur ses pieds. Dans ce sentiment du temps qui est la définition de la mélancolie, la conscience de la finitude, pas de refuge, à part l’opium et l’oubli ; la thèse de Sarah peut se lire comme un catalogue de mélancoliques, le plus étrange des catalogues d’aventuriers de la mélancolie, de genres et pays différents, Sadegh Hedayat, Annemarie Schwarzenbach, Fernando Pessoa, pour ne citer que ses préférés – qui sont aussi ceux auxquels elle consacre le moins de pages, contrainte qu’elle est par la science et l’Université à coller à son sujet, aux Visions de l’autre entre Orient et Occident (…) vaincre la bile noire par le voyage, d’abord, puis par le savoir, et par la mystique ensuite… »

Un bien beau livre ce roman Boussole de M. Enard, tout empreint de mélancolie dans un monde qui se délite. Il me rappelle certain, ici…

christiane dit: à

@JC….. dit: 2 septembre 2015 à 21 h 09 min
C’est très beau et très juste.

christiane dit: à

Suite du 23h16
(je n’avais pas tourné la page !)
« Ce qui est fascinant chez Sarah, c’est qu’elle ne possède rien. Ses livres et ses images sont dans sa tête ; dans sa tête et dans ses innombrables carnets. Moi les objets me rassurent. Surtout les livres et les partitions. Ou m’angoissent. Peut-être m’angoissent-ils autant qu’ils me rassurent. »
Le couple se dessine peu à peu comme le Yin et le Yang ces deux forces complémentaires en éternel changement qui s’équilibrent et deviennent harmonie. Toutefois, il y a comme le frottement de la mort sur tout ça…
Je me demande où Mathias Enard va être conduit par son roman ? Le savait-il quand il a écrit cette page ? A-t-il entièrement le pouvoir sur les mots ? Quel risque de continuer d’écrire mot après mot. Je l’imagine, écrivant, raturant, reprenant, hésitant, trop plein de sensations, d’images, de mots et le silence. La phrase qui doit venir n’existe pas encore. Elle descend vers le clavier ou la feuille et la main l’emportera sur sur la pensée, la jouera de vitesse comme si on ne savait pas trop d’où ça sort ce qui doit suivre. L’important c’est le trajet, la trace d’encre qui s’allonge jour après jour ou nuit après nuit.
Au bas de cette page, à ce moment-là, le roman était inachevé. Il aurait pu devenir une nouvelle mais ça a continué. Ça a débordé, c’était irrépressible. Écrire… une insoumission…

christiane dit: à

@Sergio dit: 2 septembre 2015 à 23 h 44 min
Magnifique !

in dreams begin responsibilities dit: à

« Un Moody Blues qui s’en balance ! »

Bizarre, chez moi c’est en mono … Je dois être privilégiée

D. dit: à

Je constate que ma pensée a été censurée.
Je quitte donc ce blog défitinivement.

Henry Hill dit: à

Comme si ta bile de pauvre vieux sac pouvait lieu de pensée.

Bloom dit: à

Comme en témoigne la photo, la géolocalisation peut être d’une aide précieuse.

JC..... dit: à

Aujourd’hui, nous entreprenons une œuvre immense, à la mesure de notre recherche intellectuelle, laquelle n’a bien entendu aucun rapport avec la logorrhée inutile de Marcelito Proutprout, la loque souffreteuse génératrice de temps perdu.

Une Recherche qui n’attire plus, elle, que les moucherons de bibliothèque et les alpinistes de l’étagère poussiéreuse, lamentables vioques à l’arrogance bien littéraire…

Il s’agit d’une œuvre courte et utile à tous dont vous tirerez un immense profit, nous en sommes persuadés, même si vous vivez bêtement sur le Continent.

LE DECALOGUE PORQUEROLLAIS

Première Loi – Vis aujourd’hui comme si tu allais mourir demain.

Ce sera tout pour aujourd’hui. C’est déjà pas mal. Pas d’une originalité folle, mais c’est du lourd : notre spécialité.

Passez une bonne journée !

la vie dans les bois dit: à

« Mais l’humour, l’autodérision et la créativité de ce petit groupe d’amoureux des langues anciennes ne semblent pas vraiment du goût de l’Éducation nationale. Certains, parmi eux, ont fait l’objet de pression et de mises en garde verbales de la part de leur hiérarchie. Celle-ci évoque «une atteinte à la dignité de la fonction publique» et au «devoir de discrétion», osant même le terme «exclusion temporaire»… »

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/03/01016-20150903ARTFIG00011-le-calendrier-parodique-des-profs-de-latin-et-de-grec-ne-fait-pas-rire-l-education-nationale.php

Henry Hill dit: à

Je constate que ma pensée n’a pas été censurée.
Je quitte donc ce blog défitivement.

Zoon dit: à

LE DECALOGUE PORQUEROLLAIS

Première Loi – Vis aujourd’hui comme si tu allais mourir demain. (JC)

J’adhère sans réserve à ce premier article du décalogue de notre nouveau Prophète. Cependant, je propose de le modifier de la manière suivante :

Première Loi : Vis aujourd’hui dans la sérénité comme si ce jour qui se lève était un cadeau inespéré des dieux.

Zoon dit: à

d’ailleurs et contrairement à ce que vous affirmez, ce ne fut pas pour Huysmans un choix sociétal par défaut. (La Vie dans les bois)

La Vie dans les bois est vraiment bouche(e) à l’émeri : je dis exactement le contraire. C’est le choix du narrateur qui est sociétal par défaut, pas celui de Huysmans. Autre buse repérée parmi les commentateurs;un certain David Vincent qui me paraît avoir autant de sens littéraire que ce volatile peu vanté pour sa subtilité.

Zoon dit: à

Ca se passe en une nuit d’insomnie dans l’appartement viennois du musicologue Franz Ritter, un fondu d’Orient, qui ne compose pas de musique ni n’en joue vraiment, mais qui écoute et écrit sur ce qu’il vient d’écouter entre deux pipes d’opium. A défaut de dormir, il se laisse envahir ses rêves éveillés, et la reconstruction de ses souvenirs.

Mais c’est du Huysmans tout pur,ça. Ce Franz Ritterest une réincarnation de Des Esseintes.

CQFD dit: à

Zoon dit: 3 septembre 2015 à 8 h 43 min
« La Vie dans les bois est vraiment bouche(e) à l’émeri »

La lecture de son journal de référence (cf liens) y est pour quelque chose.

Zoon dit: à

Autre buse repérée parmi les commentateurs : un certain Court, crétin sénile qui voit dans « La Cathédrale », un des fleurons de l’opus huysmanien, un déchet négligeable. Je vais finir par croire qu’à côté de ces gens-là, la buse est un oiseau remarquablement subtil. Il est vrai qu’on a toujours tort de déprécier les animaux.

pado dit: à

LE DECALOGUE PORQUEROLLAIS

Pourquoi tant de complications :

Première loi : Vis aujourd’hui

Zoon dit: à

La vie dans les bois, David Vincent, Court … je tire à vue ce matin. Ce doit être l’effet bénéfique de la fraîcheur aurorale et du décalogue porquerollais.

Zoon dit: à

pado dit: 3 septembre 2015 à 8 h 50 min
LE DECALOGUE PORQUEROLLAIS

Pourquoi tant de complications :

Première loi : Vis aujourd’hui

Sans doute, mais je proposerais une légère mais significative modification :

Première loi : Vit aujourd’hui

JC..... dit: à

C’est vrai que ce que propose l’ami Padovani est gouleyant :

Première Loi : Vit aujourd’hui, con demain !

vani dit: à

Pourquoi demain ?
Profitons du meilleur AUJOURD’HUI.

JC..... dit: à

LE DECALOGUE PORQUEROLLAIS

Première Loi : Vis aujourd’hui comme si tu allais mourir demain.

Deuxième Loi : Parler enchaîne, agir libère.

la vie dans les bois dit: à

JB tjrs énervé, mais moins que moi, en 24h vous avez changé d’avis à propos de Huysmans. Et vous avez encore du chemin à faire… Ce que dit M.Court à propos des derniers livres de Huysmans est exactement ce que nous en dit le professeur François.
Quant à l’analyse de David Vincent, elle me semble bien nous venir droit de Martel. Il y a là bas une faune…

Zoon dit: à

Première loi : Vit aujourd’hui

En style d’agenda, c’est beaucoup mieux :

Aujourd’hui : Vit

Lucie de l'amère mort dit: à

Dites, avez-vous entendu parler du livre de l’israëlien David Grossman « un cheval entre dans un bar » ?

Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression que ce sera lui, LE livre de la rentrée… foi de Clopine !

Zoon dit: à

Deuxième Loi : Parler enchaîne, agir libère. (JC)

Oui, alors là, c’est complètement con et contraire au bon sens. Si dès sa seconde Loi, le Prophète des temps nouveaux commence à dérailler, je me remets à mon Coran. Et l’on sait le châtiment que le Coran réserve aux faux prophètes : un supplice qui commence bien mais finit mal (en trois lettres pour les cruciverbistes).

Phil dit: à

Houellebecq. Prendre comme objet d’études « les néologismes dans Huysmans » est plutôt un travail de fin de lycée.
Comme Enard qui voit Schwarzenbach en « aventurière mélancolique ». Tout ça risque de finir en exposition-photos dans le Marais.

vani dit: à

agir libère !

Plutôt:
Remets à demain toutes les co…… que tu pourrais faire aujourd’hui.

Zoon dit: à

Phil dit: 3 septembre 2015 à 9 h 30 min
Houellebecq. Prendre comme objet d’études « les néologismes dans Huysmans » est plutôt un travail de fin de lycée. (Phil)

Ouais… Trouvez-moi un lycéen qui s’y colle. Curieusement, je me suis livré tout récemment à un recensement des néologismes et mots rares sur quelques pages de « A rebours »; en bien, le bilan est assez impressionnant. Ce n’est pas ce qui m’excite le plus dans l’art de Huysmans mais cette manie chez lui s’apparente à celle de des Esseintes collant sur le dos de sa tortue les pierres les plus rares. Elle finit d’ailleurs par en crever, d’ailleurs, la malheureuse.

la vie dans les bois dit: à

Mais Phil , il y a eu plusieurs thèses universitaires sur l’œuvre de Huysmans. J’ avais donné un lien, si mes souvenirs sont bons, à propos d’une thèse Sorbonne: Huysmans et la médecine. Évidemment si vous n’ ouvrez pas les liens ni ne lisez Houellebecq, prévoir une visite au Palais de Tokyo l’été prochain est une excellente idée !

CQFD dit: à

Phil et le Marais… ah ces rapports zobsexionnels !

CQFD dit: à

la vie dans les bois dit: 3 septembre 2015 à 9 h 53 min
 » prévoir une visite au Palais de Tokyo l’été prochain est une excellente idée ! »
C’est recommandé par Le Figaro ?

Phil dit: à

zoon,
Huysmans fait partie de ces flamands francophones de la fin du siècle passé qui ont ravaudé la langue française au point d’en inspirer la future nrf qui prendra modèle sur une de leur revue.
Que la génération ipodée en soit réduite à chercher les mots dans le dictionnaire n’a rien de surprenant, mais Houellebecq aurait pu penser un personnage qui tente d’inscrire Huysmans dans la lignée des Eekhoud, Rodenbach etc..Il y a ici un dépérissement manifeste de culture générale.

CQFD dit: à

Phil dit: 3 septembre 2015 à 9 h 59 min
« Il y a ici un dépérissement manifeste de culture générale. »
Phil vient de démarrer son tracteur pour se rendre au Palais de Tokyo. C’est tendance. Gros succès assuré pour la fin de soirée au Marais.

Paul edel dit: à

Barbara brecht schall est morte lundi à Berlin à 84 ans elle veillait sur l’héritage de son père avec sévérité ce qui crea des polemiques recemment à Munich avec son interdiction d une mise en scène de baal par franl castorf

Phil dit: à

cqfd,
comme vous savez, on fait la queue partout dans le Marais aujourd’hui.
Mais ceux qui n’ont pas connu l’époque où des bouchers place des Vosges butaient les clientes, ne comprennent rien à la nature du Marais.

la vie dans les bois dit: à

Phil , un akademicien à écrit un bouquin: comment causer des livres qu’ on n’a pas lu. Vous lui ajoutez le chapitre: ce que ce bouquins ne sont pas.
Gonflé !

Phil dit: à

oui Lavie, je n’ai pas ouvert tous vos liens ! Des Esseintes monte facilement à la tête.

Attila dit: à

« il se laisse envahir (par) ses rêves éveillés, et la reconstruction de ses souvenirs »

De l’autofiction à tendance universelle ?

Simple et clair dit: à

« Remets à demain toutes les co…… que tu pourrais faire aujourd’hui »

Exemple : ouvrir les liens de LVDLB

Attila dit: à

« un cheval entre dans un bar »

En quoi ce roman est-il exceptionnel, Clopine ?

Attila dit: à

« ceux qui n’ont pas connu l’époque où des bouchers place des Vosges butaient les clientes »

Racontez, mère-grand Phil, svp !

la vie dans les bois dit: à

Phil pas le temps pour la causette. Mais what about Durtal? Un pionnier de la nrf, lui aussi?

Henry Hill dit: à

C était le bon temps, les homosexuels étaint honteux ou en camp et on pouvait lire du Paul Monrand tout frais en achetant Je suis partout

Attila dit: à

Et pendant ce temps-là, Jean Cocteau se faisait sod.miser par Jean Marais, Montherlant traquait les poulbots sur les grands boulevards, Roger Peyrefitte allait se faire voir chez les Grecs et les gays SS et SA se massacraient entre eux…

Attila dit: à

Jean Genet dormait à la Santé…

christiane dit: à

Paul edel dit: 3 septembre 2015 à 10 h 03 min

« Barbara Brecht Schall est morte ». Aucune trace d’elle sur Wikipedia. Un seul article en français dans le journal Le Monde. De nombreux liens en allemand.
Quels rapports avait-elle avec Brecht hors celui d’être son ayant-droit et d’interdire la représentation de sa première pièce « Baal » ?

coup de froid dit: à

Phil en toc, rien que du vent épicétou

la vie dans les bois dit: à

Il y a une tarlouze du com’ qui essaie de démontrer qu’il existe. Une tante à Barozzi?

Phil dit: à

Baroz, marais story. la énième pâmoison devant une exposition photos du génie de Guibert, organisée par sa garde rapprochée, tape vite sur les nerfs de ceux qui en ont.
Marais (Jean) avait du corps.

Phil dit: à

Simenon a tout raconté sur le Marais.

JC..... dit: à

Zoon dit: 3 septembre 2015 à 9 h 24 min
Deuxième Loi : Parler enchaîne, agir libère. (JC)
« Oui, alors là, c’est complètement con »

Mais oui, c’est bien sûr … complètement Zoon … alors essayons de satisfaire l’essayeur de pal

Deuxième Loi : Parler libère, agir enchaîne »

Et potentiellement dangereuse dit: à

Attila dit: 3 septembre 2015 à 10 h 26 min
« un cheval entre dans un bar »
En quoi ce roman est-il exceptionnel, Clopine ?

Question sans intérêt, passons.

nadine dit: à

il est pas binaire le jc?

Pauvre d'elle dit: à

la vie dans les bois dit: 3 septembre 2015 à 10 h 40 min
Il y a une tarlouze du com’ qui essaie de démontrer qu’il existe. Une tante à Barozzi?

Joli Lavie,
même JC n’oserait pas.
Civitas vous tend les bras.

JC..... dit: à

J’ose, et je proclame sain de porc et d’estripes :

« Il y a une tarlouze du com’ qui essaie de démontrer qu’il existe. Une tante à Barozzi ? »

Ah, que c’est bon d’être médisant….

JC..... dit: à

Pour répondre bêtement à une question sans intérêt :

« Sur la scène d’un club miteux, dans la petite ville côtière de Netanya en Israël, le comique Dovale G. distille ses plaisanteries salaces, interpelle le public, s’en fait le complice pour le martyriser l’instant d’après. Dans le fond de la salle est assis un homme qu’il a convié à son one man show – ils se sont connus à l’école -, le juge Avishaï Lazar, retraité et veuf inconsolable. Il écoute avec répugnance le délire verbal de l’humoriste. Mais peu à peu le discours part en vrille et se délite sous les yeux des spectateurs médusés. Car ce soir-là Dovale met à nu la déchirure de son existence lorsque adolescent, alors à Gadna (camp de préparation militaire parascolaire) avec son ami Avishaï, on l’avait informé de la mort d’un de ses parents sans lui préciser lequel. Et jusqu’à l’enterrement, Dovale s’était trouvé devant ce choix terrible : de qui – mère ou père – « souhaitait-il » la mort ? Avishai, par lâcheté, lui avait tourné le dos alors que Dovale avait eu besoin de son soutien. Le juge comprend où Dovale veut en venir avec ce spectacle. Il ressent soudain l’envie d’écrire. Il noircit de notes les serviettes qu’il a sous la main. Trahison de l’amour, trahison de l’amitié ? Règlement de comptes ? Pourtant, à la fin du spectacle, entre le juge et l’humoriste, un début de rédemption s’ébauche. » (Amazon)

On sent tout de suite le chef d’œuvre …. et notre sismographe enregistre des frémissements clopiniens.

petit proseur dit: à

Vivre ou programmer des machines et des machins ?

la vie dans les bois dit: à

Demain je vous causerai du verbe: orienter. Il s’agit de prendre le bon dico.

de par le fait dit: à

10 h 59 min
civitas et ses homologues internationaux: les intégristes sans frontières

tendons l'autre joue dit: à

« un début de rédemption  »

ah bon

Attila dit: à

L’argument du roman n’est pas mauvais, JC, le titre est moins bon…

Attila dit: à

ça fait peur, Clopine, de recevoir des livres de la bibliothèque du pseudo JC, brûle-les au fond du jardin !

petit proseur dit: à

orienter: donner le nord pour prendre le sud

Widergänger dit: à

Phil, Houellebecq a-t-il une « culture générale » ? Sans doute mais pas forcément une culture littéraire au sens où on l’acquiert à l’université. Il a fait des études de biologie (et de cinéma), pas de lettres. On l’oublie toujours.

J’avais été quelque peu surpris (enfin pas vraiment…) quand un jour je l’avais entendu dire qu’il avait lu Tocqueville et qu’il avait trouvé ça sans intérêt…

Attila dit: à

« Phil, Houellebecq a-t-il une « culture générale » ? Sans doute mais pas forcément une culture littéraire au sens où on l’acquiert à l’université. »

De Proust à Modiano en passant par Céline ou Perec, la liste est longue des écrivains qui n’ont pas développé leur goût de la littérature en passant par la fac de lettres, WGG !

Widergänger dit: à

Je m’étonne que certains s’étonnent du vocabulaire précieux et rare chez Huymans alors que c’est le cas de tous les écrivains de cette époque, jusque malheureusement chez J. Gracq qui participe de ce courant-là en partie, en partie seulement. Typique de cette époque décadente… Dominique Maingueneau a écrit un article sur Gracq à ce propos, mi-savant mi-moqueur… Par exemple, Gracq adore l’adjectif « ombreux » comme « ténébreux » (à la place de « ombragé » ou « à l’ombre »). C’est un vocabulaire qui date, un trait d’époque. Une vieillerie, diraient certains, non sans un petit sourire au coin des lèvres…

Phil dit: à

baroz, à l’université ou ailleurs, trouver sans intérêt la lecture de Tocqueville n’est guère reluisant. Houellebecq aurait pu accéder à Gobineau qui aurait tempérer ses volontés de « Soumission ».

Widergänger dit: à

Attila, il ne s’agit pas tant de « goût pour la littérature » que d’une certaine méthode de travail, un certain savoir-faire, comme je le disais récemment à Clopine. Perec a manifestement ce savoir faire, qui lui permet de relier les oeuvres les unes aux autres dans une histoire qu’on peut appeler « littéraire ». Il l’a acquise aussi au contact des autres (Oulipo et autres)sans doute. Pareil pour Proust qui a fait des études de lettres ou simili. Houellebecq est un scientifique. Il a arrêté d’étudier des textes avec le bac français. Quelque part, ça se sent (je trouve…). Même s’il relie quand même son dernier bouquin à La Cathédrale de Huysmans, ce qui est une démarche typiquement universitaire (son personnage est un universitaire; ceci expliquant cela).

Bloom dit: à

Retour sur Goncourt –

« …un bref extrait de l’article figurant à la première page du journal Arriba España daté du même mois (juillet 1936) : « ¡Camarada ! Tienes obligación de perseguir al judaísmo, a la masonería, al marxismo y al spearatismo. Destruye y quema sus periódicos, sus libros, sus revistas, sus propagandas. ¡Camarada ! ¡ Por Dios y por la patria ! »

– Lydie Salvayre, Pas pleurer, p.97

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