de Pierre Assouline

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La République des livres

Littérature étrangères

Un terrifiant sentiment de fatalité

Un terrifiant sentiment de fatalité

Daniel Lefort

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La pampa argentine est un espace métaphysique – on le sait au moins depuis Jorge Luis Borges – et les écrivains de ce pays ont fait de la nouvelle le temps de l’étrangeté – merci Julio Cortázar. Espace infini et temps inépuisable que la génération montante n’hésite pas à explorer avec des moyens et une sensibilité inédits. C’est le cas de Samanta Schweblin qui, après avoir récolté ses premiers succès en Amérique latine – avec des recueils tels que Des oiseaux plein la bouche – et le Prix Juan Rulfo en France, se trouve sur la short list du Man […]

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Les murs parlent, prêtez l’oreille

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Décidément, le génie des lieux me poursuit. A croire que c’est la saison des maisons, non pas hantées mais habitées dans l’acception spirituelle du terme, et que certains écrivains n’ont pas leur pareil pour faire parler les murs. Après la Villa Taylor de Marrakech et la Villa Kérylos de Beaulieu-sur-mer, voici La Maison andalouse (Al-Bayt-al-andalusi, traduit de l’arabe (Algérie) par Marcel Bois en collaboration avec l’auteur, 450 pages, 23,80 euros, Sindbad/Actes sud). Moins connue, elle n’en est pas moins attachante. C’est une bâtisse d’Alger menacée par des promoteurs immobiliers qui veulent ériger une tour en lieu et place. Le dernier […]

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Pour saluer Juan Goytisolo

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L’écrivain espagnol Juan Goytisolo, prix Cervantès 2014, s’est éteint à 86 ans à Marrakech où il vivait depuis longtemps après avoir longtemps vécu exilé de Barcelone, sa ville natale, à Paris et aux Etats-Unis où il enseigna la littérature. Il sera enterré au cimetière de Larache, non loin de la tombe de Jean Genet, écrivain auquel il vouait une grande admiration. On trouvera dans ce lien du quotidien El Pais (http://bit.ly/2rpJLRP) et dans celui-ci du quotidien ABC  (http://bit.ly/2rTaS9d) nombre d’articles et d’interviews de et sur Goytisolo, ainsi que des commentaires informés sur son oeuvre. Le 9 juillet 2009, j’avais mis en […]

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L’art savant de Mario Vargas Llosa

L’art savant de Mario Vargas Llosa

Daniel Lefort

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L’un des attraits du travail de traducteur est de pénétrer les secrets du livre ouvert sur sa table en décortiquant le texte comme on le fait d’un crustacé appétissant et de haut goût – homard ou langouste – sur la blancheur de l’assiette. Il faut en examiner les parties, repérer les jointures, le décarcasser, le décortiquer, séparer les éléments les plus gros des plus petits. Ce travail d’analyse fait apparaître des cartilages enfouis, des membranes cachées, tout un réseau admirable de structures insoupçonnées qui articulent la bête et donnent à ses mouvements souplesse et fermeté. Il permet de comprendre comment […]

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Les Lumières de cape et d’épée de Perez-Reverte

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Un roman historique ? Vale ! Mais si différent des nôtres, bien formatés à la française, quand il est d’un Espagnol de la génération d’Arturo Perez-Reverte, romancier au long cours, correspondant de tant de guerres, journaliste dans l’âme, blogueur généreux et accueillant (il donne asile à nombre d’écrivains), polémiste à ses heures (contre Trump, la lâcheté occidentale face aux djihadistes, le fanatisme analphabète des féministes, l’Europe vieille et obsolète…) , né en 1951. Deux hommes de bien (Hombres buenos, traduit par Gabriel Iaculli, 512 pages, 22,50 euros, Seuil) s’inscrit dans la lignée de plusieurs de ses précédents livres au succès mondial, non […]

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Une BD ajoute au mystère Graham Greene

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Quand la bande dessinée s’empare de la littérature, on s’autorise une hésitation dictée non par le mépris mais par la prudence. Il est vrai qu’elle lui a souvent faire de mauvaises manières (voir A la recherche du temps perdu & co). Non que ce soit tabou ni même interdit. Avec Simenon et quelques autres, ca s’est plutôt bien passé, grâce au talent de Loustal notamment. Mais l’adaptation est rarement réussie. Aussi ai-je ouvert avec une certaine appréhension Le Coup de Prague (110 pages, 18 euros, Aire libre) du scénariste Jean-Luc Fromental et de l’illustrateur Miles Hyman. Mais le résultat s’impose et […]

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Pirandello traductologue

Pirandello traductologue

Jean-Pierre Pisetta

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Six personnages en quête d’auteur fait depuis près d’un siècle partie du répertoire mondial du théâtre. Or, cette pièce de Luigi Pirandello continue à livrer des messages insoupçonnés. Comme tout chef-d’œuvre, pourrait-on dire : Carlos Fuentes, interrogé récemment sur les ondes d’une radio belge, répondait au journaliste qui lui demandait ce qu’il trouvait encore dans la relecture de Don Quichotte, à laquelle l’écrivain mexicain octogénaire avouait se livrer une fois par an : « Ce que je n’y avais pas encore trouvé la dernière fois. » Ce n’est pourtant pas en relisant la pièce de Pirandello que j’y ai découvert « quelque chose que je […]

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Ave Marias !

Ave Marias !

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Voilà bien une merveille : Si rude soit le début (Asi empieza lo malo, traduit de l’espagnol par Marie-Odile Fortier-Masek, 576 pages, 25 euros, Gallimard). Javier Marias (Madrid, 1951) y témoigne de ce qu’il demeure l’un des meilleurs écrivains européens, vingt-cinq ans après le roman qui l’avait révélé Corazon tan blanco (Un Cœur si blanc, Rivages) traduit en 37 langues et vendu dans 44 pays, avant Demain dans la bataille pense à moi qui fut couronné du prix Femina étranger. Cette fois, c’est tout autre chose mais c’est bien sa manière à l’envoûtement de laquelle on résiste difficilement. Quatre personnages principaux, […]

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Magda Szabo porte ouverte

Magda Szabo porte ouverte

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Vous connaissez Emerence Szeredas dite simplement Emerence ? De toute façon, si vous l’aviez connue, vous ne l’auriez jamais oubliée. Un peu comme la Félicité d’Un Cœur simple que le génie de Flaubert a rendu inoubliable. Pourquoi une telle analogie alors que tout oppose ces deux personnages ? En raison du rapport entre le maître et l’esclave, le dominant et le dominé, la maîtresse de maison et son employée. Et parce qu’avec des moyens très différents, la romancière Magda Szabo (1917-2007), haute figure des lettres hongroises, en a fait quelqu’un dans son magnifique roman La Porte (Az Ajto, traduit du hongrois par […]

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La légende intime d’Aharon Appelfeld

La légende intime d’Aharon Appelfeld

Albert Bensoussan

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L’écrivain israélien Aharon Appelfeld est né en 1932 à Czernowitz en Bucovine, territoire partagé entre l’Ukraine et la Roumanie tragiquement ballotté par l’Histoire. Son œuvre est forte d’une quarantaine d’ouvrages, pour près de la moitié traduits en français. Ce rescapé de la Shoah a vu disparaître ses parents et grands-parents, s’est évadé d’un camp de concentration – où a péri son père, sa mère ayant été exécutée précédemment −, a erré quatre ans dans les forêts d’Ukraine, avant de trouver refuge en Israël. Témoin privilégié de la destruction du shtetl et du génocide juif, il a parfois été considéré comme […]

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