Cet été, bovarysez !
On va finir par croire que Madame Bovary, en vérité, c’était lui ! Car vingt ans après sa propre édition du roman de Gustave Flaubert, Jacques Neefs en donne une nouvelle à nouveau au Livre de poche (672 p., 3,90 €). Ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées. Il en est l’éditeur, le commentateur et le préfacier. Mais comment s’y prend-on pour renouveler le classique des classiques afin de l’actualiser ? L’universitaire s’en est expliqué sur le site En attendant Nadeau :
« Il s’agit non pas d’arrêter une interprétation « contemporaine » de ce qui serait son sens, mais plutôt de faire apparaître ce qui en elle demeure activement problématique, ce qui est sa puissance de suspens esthétique.
Dans le fol espoir d’appréhender l’intensité d’une insaisissable présence, de pénétrer cette prose lente dans son inaccessible quête de la « splendeur du vrai », il a fait profiter son édition des vingt dernières années de recherches génétiques sur l’œuvre de Flaubert menées à l’université de Rouen ainsi qu’à Lyon notamment. De quoi interroger et renvoyer à d’autres livres de Flaubert bien sûr mais aussi autour de lui. Celui de Pierre-Marc de Biasi par exemple Gustave Flaubert, une manière spéciale de vivre (494 pages, 21,50 euros, Grasset) qui se veut une enquête biographique du troisième type. Non pas la vie seule, ni même saviesonoeuvre, mais une biographie génétique, fondée sur l’étude des manuscrits et des carnets, laquelle est la spécialité de l’auteur puisqu’il en fut jadis le pionnier éditeur.
Son domaine, c’est l’entre-deux de l’existence et de la littérature, ce no man’s land incertain mais fascinant dissimulé dans les manuscrits. C’est si riche et si fécond qu’il est impossible d’aborder, fût-ce en passant, toutes les facettes de la main à plume creusées par Pierre-Marc de Biasi. Arrêtons-nous donc sur le chapitre 7 puisqu’il permet de pulvériser un poncif et une légende une fois pour toutes qui ont la vie dure. Gustave Flaubert n’a jamais écrit « Madame Bovary, c’est moi ! ». Il ne l’a même pas dit. Mais par quels chemins cette idée reçue s’est-elle si bien installée dans les esprits jusqu’à acquérir force de vérité ?
En fait, c’est un ouï-dire. Suivez la chaîne : 1. René Descharmes lance la chose dans Flaubert, sa vie son caractère et ses idées en 1857 que Ferroud publia il y a très exactement cent ans. En rapportant le mot, ce premier biographe donne tout de même une source : une femme de ses relations le tenait de la bouche même d’Amélie Bosquet, correspondante de Flaubert, qui dit l’avoir plusieurs fois interrogé sur le personnage à l’origine de son héroïne et l’avoir entendu plusieurs fois répondre : »Madame Bovary, c’est moi !… D’après moi ! » 2. Albert Thibaudet rapporte le mot comme « certain » et l’authentifie au passage en 1935 3. Un an après, René Dumesnil, éminent flaubertien, enfonce le clou, aussitôt suivi par J. Nathan qui prétend même que cela se trouve dans la Correspondance, mais sans aller jusqu’à fournir la référence, et pour cause ! 4. Hubert Juin le prend au mot en 1965. Il est suivi un an après par André Maurois.
Bien entendu, nombreux sont ceux qui savent que la formule n’est pas de Flaubert. Ou du moins que rien ne permet sérieusement de la lui attribuer. Mais beaucoup plus nombreux sont ceux qui l’ignorent, et continuent à la citer avec autant d’assurance que le « Je est un autre » placé dans la bouche ou sous la plume de Rimbaud. Destin des formules. Pour autant, Biasi n’est pas de ces fols qui irait jusqu’à nier toute dimension autobiographique dans cette entreprise fictionnelle:
« Indiscutablement, Flaubert avec Madame Bovary fait une plongée dans son propre passé littéraire (…) L’érotisme de Madame Bovary, très atténué, il est vrai, des brouillons au texte définitif, paraît profondément inspiré par les expériences amoureuses (réelles et fantasmatiques, difficile de distinguer en ce domaine) de l’homme Gustave Flaubert. »
Reste à savoir si, de la dérision universelle à l’ironie dépassionnée, on a affaire à la marque d’une personnalité rebelle ou à l’effet généralisé d’un style ? C’est tout le sujet de cet essai qu’il vaut mieux aborder en possédant déjà quelques lettres en flaubertisme mais qui , dès lors, ouvre des perspectives enchantées à celui se sera aventuré dans cette traversée. Le plus extraordinaire est encore qu’en le refermant, on se fiche bien de savoir qui était Madame Bovary. Lui ou une autre. C’est la preuve éclatante de la réussite de cette « vie d’écrivain » semblable à peu d’autres. On sait juste que ce n’était ni Jennifer Jones, ni Valentine Tessier, ni Isabelle Huppert. Et moins encore une femme de la vraie vie. L’authentique Madame Bovary existe et elle est innombrable : toute lectrice troublée, voire chavirée, par ce roman
Depuis le bovarysme a fait du chemin. Rappelons que cet état d’âme a été effectivement défini comme « la capacité qu’a l’être humain de se concevoir et de se vouloir autre qu’il n’est » par Jules de Gaultier dans Le bovarysme (Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2006). Ce « délire du coeur », qui consiste à s’enivrer en rêvant à un avenir radieux mais fantasmé, avait été esquissé par Flaubert dans Passion et vertu, Novembre ainsi que dans la première Education sentimentale (« Il souffrait toujours de quelque chose qui lui manquait ; il attendait sans cesse je ne sais quoi qui n’arrivait jamais ») avant de devenir si central dans Madame Bovary que cela le ferait bientôt accéder au rang de concept et consacrer en néologisme :
« Mais, en écrivant, elle percevait un autre homme, un fantôme fait de ses plus ardents souvenirs, de ses lectures les plus belles, de ses convoitises les plus fortes; et il devenait à la fin si véritable, et accessible, qu’elle en palpitait émerveillée, sans pouvoir le nettement imaginer, tant il se perdait, comme un dieu, sous l’abondance de ses attributs. Il habitait la contrée bleuâtre où les échelles de soie se balancent à des balcons, sous le souffle des fleurs, dans la clarté de la lune. Elle le sentait près d’elle, il allait venir et l’enlever tout entière dans un baiser. Ensuite, elle retombait à plat, brisée; car ces élans d’amour vague la fatiguaient plus que de grandes débauches. » (III, 6)
N’allez pas croire que j’ai trouvé cela tout seul. J’ai puisé dans l’indispensable Dictionnaire Flaubert (780 pages, 39 euros, CNRS éditions) de Jean-Benoît Guinot, somme pratique et complète.
Et si l’on est flaubertien canal historique, on peut toujours savourer l’édition très originale de Madame Bovary (515 pages, 32 euros, Droz). Rien moins que la reproduction au trait de l’original de 1857 annoté par Gustave Flaubert en personne. C’est l’exemplaire tel que tinrent entre leurs mains de Maxime du Camp et Léon Laurent-Pichat, poète et rédacteur-propriétaire de la Revue de Paris qui publia le roman du 1eroctobre au 15 décembre 1856. On oublie souvent qu’ils l’ont censuré « pour son bien et en toute affection » ( !) avant le procureur impérial Pinard, lequel était au fond dans son rôle de gardien de la morale publique. Alors qu’eux étaient censés n’être guidés que par un souci esthétique.
Ce sont eux qui, les premiers, exigèrent de l’auteur des coupes, ce qu’il ne leur pardonna pas, dussent-ils se retrouver ensuite in solidum devant le tribunal. Raturés au crayon ou biffés à la plume, parfois encadrés, souvent commentés dans la marge, ces passages sont censés purger le livre de son immoralité. Flaubert n’hésitait pas à exhiber son exemplaire (aujourd’hui conservé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris) devant ses amis afin de les édifier sur l’état de la chose littéraire. Parfois drôle, d’autre fois pathétique, toujours instructif sur les mœurs littéraires, et les mœurs en littérature (ne pas oublier le sous-titre sur la couverture : « Mœurs de province »).
Dans une postface aussi éclairée qu’éclairante, Yvan Leclerc rappelle que les censeurs s’en sont pris principalement aux morceaux les plus fameux : la noce (banquet provincial), les comices (une foire de bêtes de gens), le pied-bot (une opération chirurgicale), toutes choses qui mettaient en cause des valeurs sociales. Petite anthologie de ces retouches à 71 reprises. Parfois un mot (« concupiscence », « ta concubine ! », « bandages ») ou un groupe de mots (« la première grossesse de sa femme », « couvert de scrofules au visage », « suant sous ces couvertures », « leurs jambes entraient l’une dans l’autre », « Napoléon représentait la gloire ») parfois deux pages (la scène du fiacre) dont le choix souvent déconcerte tant il paraît anodin, même en se replaçant dans l’époque ; enfin, pas toujours :
« Auprès d’une parisienne en dentelles, dans le salon de quelque docteur illustre, personnage à décorations et à voiture, le pauvre clerc, sans doute, eût tremblé comme un enfant ; mais ici, à Rouen, sur le port, devant la femme de ce petit médecin, il se sentait à l’aise sûr d’avance qu’il éblouirait. L’aplomb dépend des milieux où il se pose : on ne parle pas à l’entre-sol comme au quatrième étage, et la femme riche semble avoir autour d’elle, pour garder sa vertu, tous ses billets de banque, comme une cuirasse, dans la doublure de son corset ».
Ou encore :
« On le vit pendant une semaine entrer le soir à l’église. M. Bournisien lui fit même deux ou trois visites, puis l’abandonna. D’ailleurs, le bonhomme tournait à l’intolérance, au fanatisme, disait Homais ; il fulminait contre l’esprit du siècle et ne manquait pas, tous les quinze jours, au sermon, de raconter l’agonie de Voltaire, lequel mourut en dévorant ses excréments, comme chacun sait »
Quelle logique à l’œuvre ? Celle qui consiste à anticiper sur l’application de la loi de 1819 par la Justice (outrage à la morale publique ou religieuse ou aux bonnes mœurs). On dirait aujourd’hui qu’ils ont agi en vertu du principe de précaution. Le procureur Pinard approuvera d’ailleurs l’essentiel de ces censures. En conservant précieusement cet exemplaire pour la postérité, Flaubert voulait se venger. C’est réussi tant cette lecture demeure éloquente et émouvante plus d’un siècle et demi après. On n’entre jamais autant en empathie avec Gustave qu’en suivant sa main à plume courir contre son gré sur ces pages pour témoigner avec éclat de l’étroitesse d’esprit et la bêtise de la police des Lettres, l’officielle et l’autre, tout près et pire encore car si amicale et si confraternelle…
Il y a peut-être d’autres urgences, encore que, rien de moins évident. Il est grand temps de rouvrir le dossier du bovarysme. Après tout, il s’agit rien moins que penser notre rapport au réel en libérant « un moi situé au-dessus de soi ». Madame Bovary, c’est nous. (
( » Il Ballo, Festa di Capodanno a Villa Airoldi, 1985, photo © letizia battaglia ; « Audrey Hepburn à NY » photo D.R. ; photo Toni Frissell ; « California 1955 photo Elliott Erwitt/courtesy agence Magnum)
1 745 Réponses pour Cet été, bovarysez !
closer dit: 18 août 2019 à 10 h 16 min
Comment D, vous ne connaissez pas le vers célèbre:
« Ed, la bonne lorraine, qu’allemands aimèrent à Hambourg » ?
–
non, je connaissais seulement En passant par la Lorraine
www.http://youtu.be/K61jsbDclvU
« L’œil critique »
https://blogfigures.blogspot.com/2019/03/nan-goldin-amanda-in-mirror_10.html
Pablo75 dit: 18 août 2019 à 0 h 08 min
Mais tu écris quoi donc?
D. dit: 18 août 2019 à 0 h 02 min
Des livres.
–
Incroyable.
Des livres de quoi ?!
Ce qui est curieux chez vous, Delaporte, c’est que votre foi catholique si vertueuse,si omniprésente, que vous vous attribuez en toute modestie, consiste à sauter par-dessus la charité, comme étant un obstacle , pour condamner ceux qui ne partagent pas vos convictions. Avec vous, plus de jugement dernier, vous avez installé votre petit tribunal personnel au beau milieu de la RDL. et vous manifestez un jésuitisme admirable quand vous osez parler de « contexte » pour justifier l’attentat de Munich. Je sais que vous n’allez pas me répondre immédiatement car vous êtes en route pour la messe en ce dimanche.
Tarantino fait de ces hippies des idiots drogués prêts à gober n’importe quels bobards , les dialogues dans la voiture dans le quartier huppé, mais il montre aussi comment la logique peut dérailler. La gamine aguicheuse ne raconte néanmoins pas que des bêtises, à travers elle si c’était oublié,il restitue le tout dans le contexte: guerre du Vietnam. C’est certain qu’aux USA comme en Europe les limites concernant la liberté défendue ont été un peu floues bien que tout cela ait permis de conquérir de nouveaux territoires en liberant les moeurs. Ce qui apparait aussi pour l’usage de stupéfiants est que , dans le film, les esprits dérangés le sont encore plus drogués, les autres( Brad Pitt, notamment mais on en trouve d’autres) continuent de fonctionner sur une ligne saine.
Et pour finir, il reprend l’argument des cinglés pour anéantir la furie . Boucle t il la boucle de façon à montrer que seule la légitime défense justifie la violence, celle qu’on nous sert à la louche dans les productions tv et cinématographiques et qui sert de modèle ?
Je me méfie des pâtés de foi Delaportesques, trop accentués pour être sincères, et de plus parfaitement indigestes. Tartuffe aussi parlait chrétien vingt quatre heures sur vingt quatre. La pièce montre assez qu’ il ne fallait pas pourtant le croire sur parole.
MC
VOLTAIRE OU ROUSSEAU ?
Réponse à un commentateur du blog de Philippe Bilger, qui croit voir chez moi un « rousseauisme de pacotille » :
Monsieur Savonarole, qui voulez cacher votre nom,
Depuis trois que je suis ici, j’ai parfois goûté votre esprit, vos pastiches, vos brocards, vos audiarderies… Vos flèches ont parfois été pour moi. Pourquoi pas ?
Dans un texte que vous m’adressez, vous me dites que rien n’est gratuit, ni l’eau, ni l’air, ni la conversation, ni la marche à pied…Ah bon ? Et vous parlez à mon sujet de « rousseauisme de pacotille ».
Mauvaise pioche ! Je suis tout sauf rousseauiste. Comme Sollers, je passe, une fois de plus, un été avec Voltaire. Quel enchantement ! J’ai la même aversion que lui pour tous les fanatismes religieux
et les fous furieux qui désolent notre globe.
Je ne n’ai nul besoin de Rousseau pour aimer ce que j’aime et ne pas aimer ce que je n’aime pas. Si vous hantez des restaurants trois étoiles,si vous avez un hôtel particulier à Paris et un somptueuse villa dans un pays voisin, une Porsche, un tailleur renommé, grand bien vous fasse.! La plus grande preuve que je ne suis pas de gauche (certains en ont douté ici) : je n’envie personne , ni vous ni Arnaud Lagardère, ni Bill Gates. Vous auriez tort de ne pas me croire. Je vous en assure, sur l’honneur.
Et , ne vous en déplaise, je continuerai à aimer l’air, l’eau, la marche à pied, la conversation, les jardins publics et les bibliothèques.
CP, vu les convergences entre les soubvenirs de Clopine et les votres, et les divergences ciblées (Tchékhov, etc d’après CT) et l’époque, j’ai en effet pensé à une adaptation.
Le livre, si c’est celui-là, se trouve aisément à partir de Vialibri, plus efficace qu’Amazon car fédérant au moins sept moteurs de recherche dont Amazon lui-même!
Bien à vous.
MC
Les travailleurs d’une usine Shell en Pennsylvanie ont été forcés de participer à un rassemblement de Donald Trump « sans protester contre le président » s’ils souhaitaient être rémunérés pour cette journée.
Pittsburgh Post-Gazette
Petit Rappel, oui il faudrait l’avoir gardé pour le remettre mais il a commis un post il y a peu où il rappelait l’antisémitisme de Meinhoff comme pour mieux nous dire eh!vous ne lisez pas que je deconne? Un personnage toutefois un peu dangereux , je ne prends meme pas certaines de ses affirmations pour provocations, ce n’est pas le mot adapté . Cherche t il à prouver que certaines causes sont indéfendables malgré les aspects positifs de la lutte? Je n’ai pas lu les derniers cacas sur les attentats aux JO , relire les Justes de Camus.
L’HISTOIRE FABULEUSE DE MON LIVRE PERDU
J’ai remonté le fil, je ne le savais pas mais j’allais être un de ces saumons qui retournent en jaillissant des flots, éperdus et sautant, au début de leur existence.
C’est exactement ce qui m’est arrivé quand j’ai vu les références données par CP et MC.
J’ai cliqué, sur google images, sur « couvertures des livres de la collection LA FARANDOLE ».
J’ai retrouvé instantanément la languissante marguerite bleue qui ornait mon livre perdu. Un soir, j’avais dessiné le souvenir de cette marguerite sur un papier, pour la montrer à Clopin, des fois que ? cela lui disait-il quelque chose ? Mais rien.
Tous ceux à qui je parlais de mon livre d’enfance perdu avançaient les noms de « bibliothèque rose », « bibliothèque verte », « rouge et or », et aussi les antérieures, la librairie Nelson par exemple… Et les poches, bien sûr…
Mais rien ne correspondait !
Je m’impatientais quand je voyais que mes proches n’avaient aucune idée de mon livre perdu. Ne comprenaient-ils donc pas ?
J’ai porté des lunettes dès mes trois ans. La contrainte qui accompagnait cette thérapeutique, à savoir faire attention à ces lunettes, ne pas les casser ni les égarer, éviter les jeux brutaux, et grâce à elles déchiffrer les lettres, tout m’a conduit à la lecture, à laquelle je me suis adonnée, passionnément.
Je ne me souviens pas avoir appris à lire : il me semble que je l’ai toujours su. Oh, rien d’extraordinaire à cela, une sorte de conjonction hasardeuse du même type que celle que raconte Pagnol, déposé par sa mère dans la salle de classe de son instituteur de père…
Dans mon cas, dernière née d’une famille nombreuse, j’ai simplement assisté, dans la salle à manger familiale, aux devoirs et leçons de mes aînés, sous la houlette de ma mère. Il n’y avait rien d’autre à faire qu’à participer… et ainsi apprendre à lire, et à écrire, un peu plus tôt que de coutume.
C’est comme cela que mes lunettes (elles sont primordiales dans cette petite histoire) ont rencontré les pages des livres.
Très très tôt.
Autant vous dire que les bibliothèques enfantines, du rose au vert, ne m’ont pas résisté bien longtemps. J’avalais un « club des cinq » au petit déjeuner. Je restais bien évidemment sur ma faim.
Les seuls livres qui avaient un peu de consistance étaient « les classiques », Hugo en tête bien sûr, mais aussi tant et tant d’autres. Je n’aimais que ce qui me résistait. Les livres pour enfants n’étaient pas faits pour ça : ils étaient l’équivalent littéraire du fast-food.
Il était inévitable, donc, que seuls les livres qui me demandaient un effort de compréhension ressortissent du lot. Verne faisait partie de ceux-là, à cause des pages entières d’énumérations de noms savants. Sand aussi, car la distance dans le temps rendait ses romans champêtres aussi exotiques que les récits des mille et une nuits. Etc.
Mon livre perdu possédait donc toutes les qualités requises pour s’imprimer plus que durablement dans ma mémoire, et il a tant éveillé ma curiosité que j’y ai repensé toute ma vie.
Car je n’avais pas les codes pour le lire ! Les différents « tableaux », les scènes du livre pour mieux dire, étaient à la fois étranges, exotiques, pleines de mystère pour moi, et pourtant, je comprenais l’histoire, je m’identifiais, je pleurais avec le héros quand il était humilié par les jeunes étudiants…
Et j’étais amoureuse du triste Aliocha.
Mais dieu qu’il était difficile à comprendre, pour la petite normande que j’étais !
L’année de mes 11 ans, ma famille a déménagé. Nous avons quitté la maison du haut pour la maison du bas.
Le livre a été perdu. Je n’avais noté ni le nom de son auteur, ni son titre, ni même sa collection.
Mais l’histoire s’était gravée si profondément en moi, à cause de cette lecture hérissée de difficultés et pourtant si féconde.
Et parce que le monde si absolument étranger, et donné à voir avec une « connivence » du sous-texte qui m’échappait, était si terriblement attirant ! Le récit s’emportait si souvent, dans des « morceaux de bravoure » (la pantomime, la pièce -vraisemblablement Tchékhov, je vais pouvoir vérifier -, le brocart, la gare) que ma lecture avait été essoufflée, comme si j’étais à la foire, aux montagnes… russes (évidemment).
Par exemple, la première fois que j’ai entendu la valse de Khatchatourian, c’est mon livre perdu qui m’est revenu en tête, immédiatement : c’était la même ambiance, les mêmes exagérations, un tourbillon coloré violemment.
(je vais pouvoir vérifier !).
Et voici donc le cadeau de cet été : Ce livre est mon Yvonne de Galais. Mon Frantz !
Et ce cadeau, je le dois…
Je le dois…
A Marc Court, qui me poursuit depuis si longtemps de son mépris. A C.P., qui, s’il n’a pas la hargne et la persévérance dans l’exécration de Court, n’en est pas moins, au mieux indifférent, au pire dédaigneux de mon univers clopinien.
Me voilà dans de beaux draps, dites donc.
Ces deux-là ont donc droit à ma reconnaissance, réelle et sincère : si Marc Court a un tant soit peu le sens de l’ironie, cela devrait dérider son visage de lettré-qui-se-prend-au-sérieux d’un large sourire…
Car quoi de plus ironique, de plus acidulé, de plus supérieur, en somme, que d’offrir un cadeau, d’accorder un bienfait, à votre si dissemblable ennemi ?
CP, avec l’aide de son camarade Marc Court, vient de m’offrir ce qu’aucun de mes proches les plus attentionnés n’a jamais réussi à me donner. Les clés de l’imaginaire de la petite lectrice que j’étais.
!!!
Dont acte.
Il me reste à organiser mes remerciements.
Cela va me demander un peu de temps : je ne pense pas que ces deux lascars-là aient une quelconque envie d’entrer en contact direct avec moi.
Je vais donc avoir besoin d’une tierce personne, pour servir d’intermédiaire. Quelqu’un qui aurait la gentillesse d’adresser à chacun des deux erdélilens le témoignage de ma reconnaissance… de servir de boîte postale, précisément.
Jazzi ? Notre hôte ? Quelqu’un qui voudrait bien se dévouer, pour clore dignement l’histoire fabuleuse de mon livre perdu ???
Ah oui, ceci : https://youtu.be/fPp3Qh-GRqs
Et la boucle est bouclée. Car cette musique, associée dans ma mémoire au souvenir de mon livre perdu, appartient à une formidable MASCARADE.
Comme la vie erdélienne, comme la vie… tout Court !
Sortie du copier/coller,
la ben alii est toujours aussi incompréhensible.
je n’ai mis que des textes sources ;vous devez être bien inculte pour ne pas les avoir indiqués vous même , et perçus comme des aide-mémoire!autrement dit des préalables à toute interprétation
Learn how to memorize anything
What is the Art Of Memory? Learn how to memorize anything
What is the Art Of Memory?
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il me semble que je l’ai toujours su.
ça aussi, c’est une rengaine!quand on demande aux gens quand ont-il « su »-le verbe magique d’internet savoir!-ils répondent j’ai toujours su!
moi pas!
ils ont toujours su qu’ils étaient chrétiens, juifs, le fils du facteur :ça en devient comique, ces gens qui n’ont rien à apprendre;
moi, je me souviens d’avoir appris les départements français,et à PARIS, les « monuments », et beaucoup plus tard des noms d’arbres ,de plantes ,et à les reconnaître; il faut dire aussi que les livres qu’on m’offrait-d’autres choses aussi,n’étaient pas considérés comme m’appartenant; même mon prénom d’ailleurs , un jour, je l’ai compris, mais on ne comprend jamais assez
P. comme Paris dit: 18 août 2019 à 11 h 23 min
incompréhensible?
MAIS PEUT-ËTRE NE COMPRENEZ VOUS JAMAIS RIEN ?vous vous imaginez comprendre,et personne pour vous ôter vos illusions?comme vous êtes à plaindre
« Ce qui est curieux chez vous, Delaporte, c’est que votre foi catholique si vertueuse,si omniprésente, que vous vous attribuez en toute modestie, consiste à sauter par-dessus la charité, comme étant un obstacle , pour condamner ceux qui ne partagent pas vos convictions. »
Je dirais d’abord que j’aime bien débattre des sujets qui se présentent, et que ce n’est pas un vice anticatholique. D’autre part que mes opinions sont très modérés, même si j’ai peine souvent à suivre le consensus putride qui réunit les spectateurs hypnotisés par les médias. Je redis donc, ici, à vous PaulEdel, car vous semblez dénué de la moindre agilité intellectuelle, et que tout sens dialectique vous fait apparemment défaut, que je suis un ami des juifs et que j’approuve par définition l’existence de l’Etat d’Israël, mais non pas sans en condamner fermement la politique vis-à-vis des populations palestiniennes. La paix ne baigne pas cette région du monde, et Israël en porte pour une grande part la responsabilité.
il n' »y avait pas du temps de ma jeunesse, ces fabuleux jeux éducatifs qu’il y a eu plus tard, des trains musicaux, des qui crachent de la fumée-je connais un homme aujourd’hui qui enfant appelait son le « t’as peur » !
hier je regardais les enfants sortis le soir avec leurs parents chez le glacier, ils tenaient des jouets en lumière , c’était très joyeux
10h37 suite après réflexion, ultra violence vis à vis l’agresseur qu’ils soient de sexe féminin ou masculin. Comme toujours avec Tarentino, il se venge dans son cinema de ce qui ne trouve pas de solutions dans la réalité soit parce que les situations appartiennent au passé soit parce qu’ il defend, à mon avis, sa position face à des problèmes de société ( boulevard de la mort ).
Certains déplorent le sadisme du cinéaste.
Les Blooms seront mis sur la touche, exclus, montrés du doigt.
—-
Atavisme idéologique oblige, De-l-insupportable- lourdeur-de-l’être jette l’anathème et nourrit des rêves d’ostracisme. Richte mayn tuchess.
Dans son brouet idéologique incohérent & ridicule, le sinistre porte coton rouge brun n’hésite pas à mêler les propos du Pape François et les délires sanguinaires de l’idéologue de la Rotte Armee Fraktion. Beurk!
Si décroissance il y a, c’est évidemment celle de sa cervelle, qui se ratatine un peu plus à chaque « commentaire » et vise le Néant. Heureusement pour lui, il en existe des surgelées chez Carrefour.
Son Insuffisance en soutane mérite un bon coup de tatane dans le fondement de la métaphysique des mœurs.
Qu’il soit, mes excuses.
vous fait apparemment défaut, que je suis un ami des juifs et que j’approuve par définition l’existence de l’Etat d’Israël, mais non pas sans en condamner fermement la politique vis-à-vis des populations palestiniennes. La paix ne baigne pas cette région du monde, et Israël en porte pour une grande part la responsabilité.
Le sujet a été maintes fois débattu, je crois qu’ici peu approuvent la politique actuelle d’Israel vis à vis de Gaza et l’occupation de territoires. A l’époque de Meinhoff la situation n’égalisait pas celle d’aujourd’hui, était elle anti sémite par conséquent antisioniste ? En cela si oui elle ne differait pas beaucoup du gang des barbares et de tous ces extrémités qui mènent au Bataclan et assassinent des innocents sans meme savoir quelle opinion ils ont .
Toujours délicat le p’ti M Short, le bedeau breton, un peu trop court le zérudit donneur de leçons qu’il dirait bouguereau
Clopine, je ne dédaigne aucun « univers ». C’était très bien de retrouver peu à peu votre « livre perdu ». Si je mettais la main sur lui avant vous, je vous l’offrirais très volontiers. Il y aurait bien un go-between pour donner votre adresse (Jacques Barozzi, certainement).
qui appelait son train le t’as peur
Mais je t’emmerde Delaporte. Je dis beaucoup moins de conneries que toi.
vos souvenirs et votre age
Alors que les enfants âgés de 5 à 7 ans se souvenaient de 63 % à 72 % de ce qu’ils avaient vécu avant leurs 3 ans, les enfants de 8 et 9 ans ne parvenaient à se remémorer que 35 % de ces événements. Toutefois, la mémoire des plus âgés était plus précise et plus riche que celle des plus jeunes, davantage éparse et aléatoire.
Pour les chercheurs, cela tient sans doute au fait que, plus l’enfant avance en âge, plus il lui devient facile de décrire verbalement les détails sur le lieu et le moment où il vit les choses. Il apprend également progressivement à utiliser un calendrier pour mieux appréhender les jours de la semaine et les saisons.
La faculté d’oubli est aussi importante
que la mémorisation
Au terme de l’étude, les chercheurs s’accordent à dire que 7 ans est l’âge où les souvenirs de la prime enfance commencent à s’estomper. Cet effacement progressif permet la mise en place d’une mémoire autobiographique plus concrète et plus complexe.
Ces résultats plaident en faveur de l’idée selon laquelle le développement de cette mémoire — celle qui permet de dater nos souvenirs et de forger au fil du temps notre sentiment d’identité et de continuité — repose tout autant sur des facultés d’oubli que sur des processus de mémorisation.
« Savoir comment la mémoire autobiographique se construit est important pour la compréhension de nous-mêmes, souligne Patricia Bauer, qui a dirigé cette étude. Se souvenir de notre passé constitue ce que nous sommes aujourd’hui. »
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-souvenirs-de-la-petite-enfance-s-effacent-a-partir-de-7-ans_19042
t, que je suis un ami des juifs
ça commence à bien faire les ami-e-s des juifs
souvenirs? LE PERE DE MOIX N’EST PAS DACCORD
Le père de Yann Moix se défend des accusations de maltraitance qui figurent dans le roman « Orléans »
https://www.nouvelobs.com/culture/20190817.OBS17275/le-pere-de-yann-moix-se-defend-des-accusations-de-maltraitance-qui-figurent-dans-le-roman-orleans.html
« Notre fils n’a jamais été battu »
« Tout d’abord, je tiens à dire que notre fils n’a jamais été battu. » Avec une nuance, aussitôt apportée par José Moix : » La notion d’enfant battu a évolué entre les années 1970-80 et aujourd’hui. De nos jours, une simple tape sur les fesses d’un enfant est très mal perçue. Peut-être même risque-t-on gros. » Sa façon de rappeler, qu’à l’époque, ça se faisait.
Et il l’a fait, il ne s’en cache pas. « Comme cette fois où Yann a tenté de défenestrer son frère du premier étage. Ce jour-là, oui, il a eu la correction qu’il méritait, comme le jour où il a mis la tête d’Alexandre (son frère) dans les WC et a tiré la chasse d’eau. Je ne le nie pas, il a alors ramassé une bonne paire de claques. Mais il était un ado dur. Et peut-être qu’au fond, si j’avais été moins sévère, il n’en serait pas là où il est aujourd’hui, vu ses fréquentations de l’époque. »
L’orageux écrivain Yann Moix s’apprête à sortir un roman intitulé
LE père de Moix
« Dans une autre émission, il a rapporté que je le mettais à genou devant notre cheminée, et l’obligeais à brûler lui-même ses livres et dessins en le frappant. Comment peut-il inventer de telles choses, aussi odieuses ? », interroge le père, aujourd’hui âgé de 75 ans. L’ancien kinésithérapeute, spécialiste de la pédiatrie, poursuit : « J’ai des origines catalanes et ai été strict, j’en conviens, mais jamais je n’aurais été capable de faire manger ses excréments à mon fils. Prétendre cela relève de la psychiatrie, ce n’est pas possible ! »
moix
« La sortie du livre ne me fait pas peur, ma femme et moi avons la conscience tranquille. Peut-être vais-je le lire, peut-être pas », répète José Moix, reconnaissant « le talent exceptionnel » du fils. « Je le sais très intelligent, mais trouve dommage qu’il ne mette pas son intelligence au service d’une chose noble. »
Le mot de la fin. « Ce que j’aimerais, déjà, c’est avoir un jour une conversation, d’homme à homme, avec Yann. Ce qu’il n’a jamais accepté.
Il a toujours fui. Mais notre porte reste ouverte, Yann revient quand il veut », poursuit José Moix, comme désirant rappeler qu’il est un père, « peut-être imparfait », avant d’être l’ennemi de son fils.
Le roman « Orléans », de Yann Moix, paraît aux éditions Grasset, ce mercredi 21 août. 272 pages, 19 euros.
https://www.larep.fr/orleans-45000/loisirs/sortie-du-roman-choc-orleans-i-le-pere-de-yann-moix-livre-sa-version-de-l-histoire-familiale_13618015/#refresh
moix » Professionnellement, ça ne m’a jamais posé de problème, au contraire on se sent indestructible. » En revanche, sentimentalement, les répercussions sont « catastrophiques », affirme Yann Moix : « Chaque fois que je quitte une femme, que je la force à me quitter, je souhaite la mort de mes parents. Je leur en veux à eux d’abord. »
@C.P., Clopine, M. Court
L’objet ayant été identifié, voilà que se profile un autre mystère : sous l’auteur russe Ivan Vassilienko, on découvre la romancière croate Ivana Blric…
Plagiat, vol ?
Comment cet exemplaire de « Un jeune acteur » des éditions La Farandole (1956), est arrivé jusqu’à toi, Clopine. Tes parents étaient-ils communistes ? Cette maison d’édition, dépendante du PC, publiait aussi la série des Martine ! ça t’a moins intéressé ?
PS. Clopine, tu nous dois une relecture-critique, un demi siècle après !
Excellent article du Spiegel sur le renoncement à la défense des valeurs démocratiques par le monde occidental.
Lessons of Hong Kong – The West’s Guiding Light Has Dimmed
In Hong Kong, protesters are courageously fighting for democracy, rule of law and human rights — values that the West used to promote. But not anymore, showing just how dramatically the world order has changed.
A DER SPIEGEL Editorial by Dirk Kurbjuweit
ça t’a moins intéresséE ?
Dans cette histoire, ce qui m’intrigue le plus c’est la personnalité de la romancière croate, qui a failli avoir par deux fois le prix Nobel de Littérature et qui s’est suicidée.
Sur ce coup, nous devrions mettre à contribution l’inspecteur Phil, qui n’ignore rien de l’histoire et de la littérature de cette partie de l’Europe de l’est ?
http://www.croatia.org/crown/amb-croatie.fr_rez/www.amb-croatie.fr/culture/brlic_liberation2002.htm
« ça t’a moins intéresséE ? »
Votre question s’adresse à la grammairienne DHH, et alii ?
« Chaque fois que je quitte une femme, que je la force à me quitter, je souhaite la mort de mes parents. Je leur en veux à eux d’abord. »
Lisant ceci et le témoignage de son père, je me dis que ce type est probablement un cinglé de plus en circulation.
IL EST TEMPS QUE LES ERD2LIEN NES CONçOIVENT QUE SI ON NE LEUR A RIEN DEMANDE ON NE LEUR DOIT RIEN
Ce livre à paraître de Moix est le combientième qui pleurniche sur son enfance malheureuse et ses atroces parents dans ces 10 dernières années Passou?
Ça en dit long sur la nullité de la production contemporaine.
@Jazzi
vous conseillez à Et alli de s’adresser à moi pour une question de grammaire
je ne pense pas que le conseil soit audible car dans son esprit je suis seulement celle « qui se prend pour une grammairienne »
18 août 2019 à 14 h 08 min
dieu me garde de répondre à une question explicite posée à P.Assouline qui sur son blog s’est intéressé à Moix et parla de l’enfance de celui-ci
DHH dit: 18 août 2019 à 14 h 13 min
vous n’avez pas compris! je ne conseille rien à personne, et surtout pas à vos amis obsédés de judéité!
je n’ai pas attendu les erdélien-nes pour m’intéresser aux questions du féminin;je rappelle qu’H.Cixous suivait le séminaire de Derrida et n’a pas attendu les erdélien-ne-s pour travailler et faire travailler sur le féminin
Hélène Cixous
Née à Oran, en Algérie, Hélène Cixous a participé à la fondation de l’université de Vincennes (Paris 8) en 1968, où elle crée en 1974 le doctorat d’études féminines. Elle est l’auteure d’une œuvre importante composée de près de soixante-dix textes de fiction, d’essais et de pièces de théâtre, parus principalement aux éditions Grasset, des femmes-Antoinette Fouque et Galilée. Elle a reçu le prix Médicis en 1969 pour Dedans.
pour information
Le féminisme d’Hélène Cixous
Claudine Fischer
Dans La recherche féministe francophone (2009), pages 237 à 242
https://www.cairn.info/la-recherche-feministe-francophone–9782811102777-page-237.htm
Et alliquand on ne sait pas recopier ce qu’il est convenu d’appeler « un pseudo » sur la toile on évite de prétendre comprendre quelqu’un
@closer
Vous croyez son père ? Pas moi. C’est comme le viol, ça ne s’invente pas.
juste un exemple sur MOIX EN RDL
Yann Moix dans le meilleur des mondes critiques possibles
LE 29 OCTOBRE 2013
CIXOUS
Avec vivacité, cette femme de lettres et de convictions raconte ses vibrantes sixties. De son désespoir d’enfant face à la misère algérienne à la joie d’avoir dynamité l’université du Moyen Age. Viendra plus tard son combat pour les femmes…
https://www.telerama.fr/idees/helene-cixous-en-68-encore,-il-ny-avait-pas-de-femmes-dans-le-mouvement,n5405452.php
Sur la politique belliciste et colonialiste d’Israël, le commentaire écrit de Jacques Derrida, dont je partage la portée et l’humanité, loin des idées toutes faites du minuscule Bloom (qui ne cite que Wikipédia pour accuser Ulrike Meinhof, sans faire retour à ce que l’activiste allemande a elle-même écrit) :
« Cette invention politique en Israël est-elle jamais advenue ? en Israël ? […] ? Je suis de ceux qui l’attendent, cette “invention politique” en Israël, de ceux qui l’appellent dans l’espérance, et aujourd’hui plus que jamais avec un désespoir que de récents événements, pour ne parler que d’eux, ne viennent pas atténuer (par exemple, mais ce ne sont que les exemples d’hier et d’aujourd’hui, la relance des “implantations” coloniales ou telle décision de la Cour suprême autorisant la torture, et, d’une façon générale, toutes les initiatives qui suspendent, détournent ou interrompent ce qu’on continue d’appeler, façon de parler, le “processus de paix”). » Jacques Derrida
Édition abonnés. Qu’est-ce qu’être la fille d’Ève ? Qu’est-ce qu’être la fille d’une sage- femme ? Le dernier livre d’Hélène Cixous recueille les derniers moments et paroles de sa mère – ces moments où l’on devient mère de sa mère. Par Anne Diatkine
LE LIEN EXCUSES§
https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/h%C3%A9l%C3%A8ne-cixous-sage-femme
Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est la mentalité et l’idéologie toute faite et primaire de gens comme Bloom qui poussent à la violence et à l’injustice, et se contentent d’une politique unilatérale et inhumaine. Bloom est vraiment dans le camp des assassins, et il n’en a pratiquement pas conscience. Il reste figé sur son quant-à-soi conformiste, sa bonne conscience, sans daigner réfléchir, croyant tout ce qu’il a appris dans les journaux ou au bureau. Il se satisfait du salaire qu’on lui verse. On a acheté son silence complice avec un plat de lentilles. C’est un vendu de la société. Désolé d’être aussi direct, mais je n’aimerais pas être à sa place.
Jazzi, oui, moi aussi je me suis posée la question. Mon père, tout petit patron d’un atelier de menuiserie, était avant tout gaulliste, et ensuite poujadiste (y’a pas de secret). Le PCF était pour mes parents un objet non seulement de défiance, mais encore le représentant d’une posture qui n ‘était pas la leur : revendication d’une identité ouvrière dont eux cherchaient à s’échapper, avec bien du mal certes, mais enfin.
Au cinéma, c’est dans le film « tout le monde n’a pas la chance d’avoir des parents communistes » que la position de mon père est la plus joliment décrite, quand, au début du film, encore propriétaire d’un magasin de chaussures, le père du petit narrateur change de pièce « quand on parle politique »…
Mais il est vrai que la maison était pleine de livres. Et de bandes dessinées, dont Pif le chien, à côté de Tintin et de l’inévitable Mickey.
Je ne sais comment ce livre des éditions PCF a pu se glisser dans le tas. Peut-être la grande soeur aînée, élève institutrice à l’EN, l’avait-elle rapporté ? Cette grande soeur n’a pourtant jamais brillé par une quelconque prise de conscience de classe, et a épousé un ingénieur qui a gagné tant d’argent qu’ils payaient l’ISF, alors je ne la vois pas trop « communiste ».
J’ai essayé sur e-bay,sur amazon, je n’ai pas trouvé le livre. Je pense qu’il me faudra aller voir dans des librairies parisiennes de livres rares, je n’en connais guère mais je le ferai, pour sûr.
CP, ok pour prendre Jacques Barozzi comme intermédiaire entre vous et moi, mais pas pour que vous m’envoyez le livre, mais bien pour qu’il vous fasse parvenir mes remerciements. Jazzi, tu veux bien ?
Si oui je t’envoie la chose par courrier demain, et tu la remets à CP quand tu le verras. Idem pour Monsieur Court, s’il le veut bien ?
MERCI !!!
« On a acheté son silence complice avec un plat de lentilles. »
Je devrais dire, plus précisément, à propos de Bloom :
On a acheté son acquiescement complice pour un plat de lentilles.
C’est bon, les lentilles. C’est nourrissant. La digestion est bonne, quand les Palestiniens, eux, crèvent sous la mitraille.
« Hélène Cixous : “En 68 encore, il n’y avait pas de femmes dans le mouvement” »
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RÉGINE DEFORGES
Le chaud printemps des femmes
« Dans À Paris, au printemps, ça sent la merde et le lilas », titre emprunté à un vers du poète argotique Jehan Rictus, Régine Deforges (1935-2014), nous conte, quarante ans après les faits, son Mai 68, tel qu’elle l’a vécu. « Voici seulement le récit de quelqu’un qui, sur le terrain, ne comprit pas grand-chose à ce qui se passait, mais trouvait ce désordre joyeux, rompant avec la monotonie des jours, donnant la parole à tous, jeunes et vieux, étudiants et ouvriers. », avoue-t-elle en préambule du livre. Jeune éditrice d’une toute nouvelle maison d’édition baptisée « l’Or du Temps », en hommage à André Breton, spécialisée dans la publication d’œuvres érotiques, elle était alors la proie de la censure arbitraire des autorités de l’époque, pour avoir diffusé « Le Con d’Irène », de Louis Aragon, œuvre sulfureuse, publiée anonymement en 1928, mais toujours pas reconnue par son auteur, devenu entre temps, une vénérable figure du Parti Communiste. Menacée d’une prompte faillite, on comprend dès lors, que Régine Deforges trouva la situation d’alors tout à la fois douce et amère. D’autant plus, qu’animée pourtant du seul désir de libérer le corps de la femme, celle qui fut surnommée « la papesse de l’érotisme », se retrouva en butte avec les principales militantes des nouveaux mouvements féministes ! À croire que nulle n’est prophète dans son propre sexe ! Paroles à chaud…
« J’avais entendu parler de réunions sur la condition féminine dont certaines se tenaient à l’école des Beaux-Arts. Je décidai d’y aller voir. Dans la salle bondée, les femmes étaient en nombre, jeunes et moins jeunes. Je me faufilai à travers la foule excitée et bruyante, et réussis à trouver une place assise entre deux militantes féministes. Reconnue, je fus prise à partie par ma voisine de gauche qui me traita de « collabo ». N’étais-je pas complice de la turpitude des hommes et de leur mépris des femmes, avec mes publications érotiques ? Je ne comprenais pas : n’était-il pas interdit d’interdire ? Ma voisine interpellait ses compagnes, dressant mon portrait de « traître à la cause des femmes ». On me regardait sans aménité. On n’écoutait plus ce qui se disait sur la scène. Je n’étais pas de taille. Je me levai. Bousculée, j’eus du mal à me frayer un chemin. Je sentais la panique monter en moi : j’avais l’impression de me retrouver au milieu des harpies de ma ville natale qui m’insultèrent au moment du Cahier volé*. J’arrivai tremblante, au bord des larmes, dans la vaste cour pavée des Beaux-Arts. De petits groupes refaisaient le monde devant des étals proposant les ouvrages de Marcuse, de Marx, du Che, le Petit livre rouge de Mao… Des filles distribuaient des tracts ; tous semblaient heureux de participer à la « Révolution ». Qu’avais-je à faire ici ? Je me sentais rejetée. Je connus là un grand moment de solitude. (…)
Plus tard, je fus médusée par les propos tenus par Françoise d’Eaubonne et Benoîte Groult, pour ne nommer qu’elles : « L’érotisme ne sert qu’à aliéner les femmes (…). Les livres érotiques font l’apologie de la torture : voir Histoire d’O… » Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles et moi, nous n’avions pas la même conception de l’érotisme. (…)
Relisant, en 2008, ces lignes, qui ne sont rien d’autre qu’un appel à la censure, je frémis encore devant tant d’incompréhension et de mauvaise foi. (…)
L’odeur de vieux papiers a envahi mon bureau. J’extrais de la pile des publications de ce printemps historique et des mois qui ont suivi un exemplaire du Torchon brûle, brûlot féministe dans lequel je lis les paroles d’une « chanson engagée » : « Nous qui sommes sans passé, les femmes, nous qui n’avons pas d’histoire, depuis la nuit des temps, les femmes, nous sommes le continent noir. Levons-nous, femmes esclaves et brisons nos entraves ! Debout ! Debout ! Asservies, humiliées, les femmes, achetées, vendues, violées dans toutes les maisons, les femmes hors du monde reléguées. Levons-nous, femmes esclaves ! (…) Le temps de la colère, les femmes, notre temps est arrivé ; connaissons notre force, les femmes, découvrons-nous des milliers ! Levons-nous, femmes esclaves… » Une autre chanson ? « Approchez, gens de la ville, écoutez un conte de fées : il était une fois une fille pleine de bonne volonté ; elle arriva dans la vie sans savoir ce qui l’attendait ! Une femme, c’est fait pour souffrir ! Le premier homme qu’elle rencontre lui demande sa vertu ; elle lui donne. Tu n’as pas honte ! lui dit-il quand il l’eut eue ; et comme elle était enceinte, à la porte il l’a fichue. Une femme, c’est fait pour souffrir ! »
On croirait des complaintes chantées par Damia ou Fréhel au début du XXe siècle.
(« À Paris, au printemps, ça sent la merde et le lilas », © Librairie Arthème Fayard, 2008)
* Dans « Le Cahier volé » (1978), Régine Deforges raconte qu’à 15 ans, on lui déroba son journal intime, où elle consignait ses pensées et la passion qu’elle éprouvait pour une fille de son âge. La publicité faite à ses écrits lui valut les insultes des mères d’élèves, le renvoie de son institution, et l’obligation de brûler ses autres cahiers.
Pour conclure :
si il y est clopine et même relié :
Clopine : M.Court vous conseillait de chercher sur VIALIBRI : il y en a trois exemplaires:
Clopine, je sais vaguement où habite C.P., que je ne vois jamais, et nullement M. Court.
Le mieux est de leur envoyer un courriel par le truchement de Passou ?
Où de publier publiquement tes remerciements ici ?
Pour contre conclure sur Delaporte !
https://greatsong.net/PAROLES-BRIGITTE-BARDOT,OH-QUIL-EST-VILAIN,100199485.html
« On a acheté son acquiescement complice pour un plat de lentilles. »
C’est la méthode des Etats corrompus…
Encore Derrida : « Chaque heure compte son holocauste. » (« Schibboleth »)
Tout s’invente Ed. « Inventer » n’implique pas le mensonge et la mauvaise foi. On peut inventer en toute bonne foi.
Vous croyez que son père invente qu’il a essayé de passer son jeune frère par la fenêtre ou lui a mis la tête dans la cuvette des chiottes en tirant la chasse? Je n’ai aucune raison de croire l’un plutôt que l’autre. Ce que je sais, c’est que Moix a proféré cette imbécillité cruelle selon laquelle il ne pouvait pas désirer une femme de plus 50 ans…Plus con que ça tu meures…
« On a acheté son acquiescement complice pour un plat de lentilles. »
Je crois que j’ai réussi à trouver la phrase qui résumait le mieux ce crétin de Bloom !
IL N’Y A DOnC PAS EU QUE DHH pour s’intéresser au féminin :en France:j’ai connu des italiennes, mais passons encore un lien!:
La notion de nature dans les théories de l’«écriture féminine»1
https://journals.openedition.org/clio/218
et
https://www.erudit.org/fr/revues/nb/1998-n72-nb1248582/19301ac.pdf
cixous s’est intéressée à la sexualité et même homo queje sache:
https://www.erudit.org/fr/revues/nb/1998-n72-nb1248582/19301ac.pdf
il n’y a pas eu que DHH à s’intéresser aux femmes dont elle se montre le maître (évidemment après son ami J.B§°
La notion de nature dans les théories de l’«écriture féminine»1
https://journals.openedition.org/clio/218
Je suis sûr que le film de Tarentino a plu à Bloom. C’est la marchandise culturelle qui convient à cette catégorie de la population, abreuvée d’idéologie débile et de divertissements stupides. Avec Bloom, on tient un spécimen très représentatif, une sorte d’homme sans qualités qu’on trouve au coin de la rue. Et encore, la plupart des gens au coin de la rue réfléchissent un peu, aujourd’hui, et pour arriver à l’absence de pensée d’un Bloom il faut faire un effort effrayant. Sorte d’évolution darwinienne, qui ferait désespérer de l’humanité s’il n’y avait l’espérance et la foi.
LA NOTION DE NATURE dans l’écriture féminine
https://journals.openedition.org/clio/218
La notion d’«écriture féminine» apparaît vers 1975, quand Hélène Cixous publie La jeune née en collaboration avec Catherine Clément, suivi, dans la même année, de l’essai «Le rire de la méduse» dans un numéro de L’Arc, consacré à Simone de Beauvoir. En 1977, Cixous publie La venue à l’écriture ; dans la même année des revues comme Sorcières ou Revue des Sciences humaines consacrent des numéros spécifiques à cette question : existe-t-il une écriture féminine ?
pour suivre la RDL et les billets
. Le sémiotique renvoie, en effet, à l’oralité et au plaisir, ce «préalable» à la symbolisation qui concerne les pulsions et qui, dans le langage poétique, apparaissent notamment sous forme de rythmes phoniques et de musicalité sémantique. Il s’agit de fonctionnements qui remontent à des structures pré-œdipiennes, et Kristeva utilise parfois le terme «sémiotique maternel» pour qualifier ces processus qu’elle oppose au symbolique, le langage «social», constitué comme lieu paternel, lieu du surmoi10. D’après Kristeva, la femme reste le support le plus solide de la socialité, mais occulté ou n’apparaissant que dans les ruptures du symbolique, si bien que lorsque «le sujet-en-procès» se découvre séparé (du symbolique), il se découvre en même temps féminin11. Par ailleurs, on peut noter que Kristeva récuse l’idée d’une écriture féminine et ne voit dans les écrits de femmes que des particularités stylistiques et thématiques12.
12 En second lieu, Cixous voit les effets de féminité dans le privilège du corps. Ce rapport moins sublimé au corps apparaît dans l’histoire comme un revers : «les femmes ont vécu en rêves, en corps mais tus, en silences»13. L’hystérie traditionnellement allouée à la femme fournit un exemple typique dans la mesure où elle signifie la souffrance d’un corps en mal de langage ; la souffrance d’un individu qui ne participe que très peu aux échanges symboliques, tout en résistant aux signes qui lui sont imposés. La jonction entre corps et langage, voire la somatisation même, se retrouve aussi du côté des «sorcières», et de façon plus verbalisée chez les «mystiques». Selon Irigaray, le discours mystique est «le lieu, le seul où dans l’histoire de l’Occident la femme parle, agit, aussi publiquement»14.
« à cette question : existe-t-il une écriture féminine ? »
le roman de Flaubert, Madame Bovary, procède-t-il d’une écriture féminine ou masculine ?
bref, quand on s’intéresse au langage on cite le travail de CIXOUS au lieu de l’occulter
Dans ses textes de fiction, Cixous introduit en effet ce qu’elle appelle des mots-de-corps, c’est-à-dire des jeux de mots qui sont censés produire une rupture dans le symbolique, introduire de l’imaginaire «féminin» dans le langage : «ellusions» à la place d’ «illusions», «joures et nuites» à la place de «jours et nuits», «fanthommes» à la place de «fantômes», «biografille» à la place de «biographie», «suroncle» à la place de «surmoi», les femmes seraient «sans d’hommicile fixe», etc.
Buddy Guy and Samantha Fish :
Marguerite Yourcenar écrivait comme un homme. On aurait dit du Montherlant, parfois, quand cela devenait pompeux, et du Nourissier dans ses livres autobiographiques. Aujourd’hui, c’est plutôt Amélie Nothomb qui écrit comme un homme. Elle aussi s’inspire de Montherlant pour le style simple et romain. Son nouveau livre parle de Jésus-Christ. Car elle est, paraît-il, croyante. Je suis curieux de voir ça.
« «ellusions» à la place d’ «illusions», «joures et nuites» à la place de «jours et nuits», «fanthommes» à la place de «fantômes», «biografille» à la place de «biographie», «suroncle» à la place de «surmoi», les femmes seraient «sans d’hommicile fixe», etc. »
Du lacanisme de pacotille ?
«sans d’hommicile fixe»
Une belle définition de mots croisés pour : « mal baisée » ?
le supposé lacanisme de la RDL N’EST QUE DE LA FUMISTERIE DE FUMIERS§
Si on remonte à cette période, il paraît évident qu’une certaine génération de femmes s’est reconnue — plus ou moins — dans une écriture dite féminine, d’ailleurs un peu dans l’esprit du moment culturel général de mai 68, qui a également soulevé la question d’autres types d’écritures communautaires : existe-t-il une écriture juive ? une écriture homosexuelle ? etc. Or, cette affirmation identitaire semble largement abandonnée aujourd’hui.
à vous les gros bonnets de la RDL
« coiffé d’un bonnet de velours à gland d’or » [MB 75] qui semble signaler toute sa fatuité, Homais est au nombre des premiers à accueillir les Bovary au Lion d’or. La tête qui suit, ou plus justement la binette (mot dont use Flaubert à plusieurs reprises en ce sens dans sa Correspondance)7 de Binet, est elle aussi singulièrement abritée : « sa casquette de cuir, à pattes nouées par des cordons sur le sommet de sa tête, laissait voir, sous la visière relevée, un front chauve, qu’avait déprimé l’habitude du casque » [MB 77]. Dépression : on aura saisi, sans peine, toute l’allusion. Le couvre-chef est si pesant qu’il en déforme la tête, à l’extérieur, et probablement à l’intérieur, à en juger par la bêtise d’un pharmacien, soucieux, entre autres, d’attirer l’attention sur son bonnet grec : c’est que lui, grand penseur autoproclamé [MB 78], est, à l’en croire, particulièrement bien avantagé pour être l’objet de rhumes de cerveau [MB 82]. Le trajet d’Emma est ainsi parsemé de bonnets d’hommes et de femmes, « empesés » [MB 135, mes italiques] ou soulevés par le vent « comme des ailes de papillons blancs » [MB 154], de casques trop grands aux visières aveuglantes,8 de chapeaux divers et de casquettes « enfoncées » jusqu’aux yeux (l’on se souviendra de celle du Capitaine Binet sortant soudain d’un tonneau [MB 170]).9 La chose est plus ou moins visible. Tous ne produisent pas l’éblouissement du « superbe bonnet de police à galons d’argent » que parade M. Bovary père, dans les rues de Yonville, à l’occasion de la naissance de Berthe [MB 93]. Plus discrètement, la nourrice de la fille d’Emma est présentée comme tenant par la main « un pauvre marmot chétif, couvert de scrofules au visage, le fils d’un bonnetier de Rouen » [MB 95]. Il peut aussi s’agir d’une simple métaphore, comme
https://books.openedition.org/purh/7283?lang=fr
De Madame Bovary à Lady Chatterley’s Lover : stuff(ed)
Philippe Romanski
Clopine
« J’ai essayé sur e-bay,sur amazon, je n’ai pas trouvé le livre. Je pense qu’il me faudra aller voir dans des librairies parisiennes de livres rares, je n’en connais guère mais je le ferai, pour sûr. »
Pas la peine !
Chantal dit: 18 août 2019 à 14 h 56 min
si, il y est clopine et même relié :
https://www.amazon.fr/jeune-acteur-I-Vassilienko/dp/B00HHZND9Q/ref=olp_product_details?_encoding=UTF8&me=
Lavande dit: 18 août 2019 à 14 h 56 min
Clopine : M.Court vous conseillait de chercher sur VIALIBRI : il y en a trois exemplaires:
https://www.vialibri.net/searches/201908181254YbeXtgyl2
Quant à avoir les coordonnées de M.C. et C.P. pourquoi passer par Jazzi ou Passou ?
Vous avez plusieurs fois donné votre adresse mail sur ce blog :
clopinetrouillefou@gmail.com
Ils peuvent vous contacter directement s’ils sont d’accord pour vous donner leurs coordonnées.
« une certaine génération de femmes s’est reconnue — plus ou moins — dans une écriture dite féminine »
Voir le catalogue des éditions des Femmes…
Clopine (14h46): Chantal et moi avons toutes les deux trouvé votre livre sur internet (14h56). Pas besoin de courir les librairies anciennes de Paris.
Pour contacter M.C. et C.P. pourquoi passer par Jazzi ou Passou : vous avez donné plusieurs fois votre adresse mail sur ce blog (clopinetrouillefou@gmail.com) : ils peuvent vous contacter directement s’ils souhaitent vous donner leurs coordonnées.
lavande, vous pouvez jeter un coup d’oeil au lien que j’ai envoyé qui s’intéresse au tissu et au vêtement
comme métaphore, ce que j’avais dit sous le fil métaphore
https://books.openedition.org/purh/7283?lang=fr
Merci, Lavande. il me plait que ce soit vous qui complétiez le quatuor avec Chantal!
Pour le reste, je ne peux plus joindre Pierre Assouline, mais l’inverse n’est probablement pas vrai.
Bien à vous.
MC
Jacques, vaguement ? Vous connaissez, comme d’autres, mon nom et donner mon adresse ne me gêne pas : 44, quai Henri IV, 75004 PARIS.
Or, Clopine a déjà remercié, et ce n’est pas tout ça : il faut trouver l’objet, complet avec la bonne couverture (il y a deux éditions à La Farandole, l’une sans doute illustrée), être certain aussi que les annonces repérées par Marc Court et Lavande sont actuelles et sûres. Méfiance ! Mais la RdL sert aussi à cela.
J’incline à croire, comme Marc Court, que le roman d’Ivan Vassilienko est une adaptation tardive, pour la Russie, de celui d’Ivana Blric (tant de ressemblances !) Mais je ne le saurai que si je trouve « Un jeune acteur ».
Quelle adresse au carré : quatre 4 ou IV uniquement, C.P. !
P. comme Pouillon, Clopine…
Bloom est vraiment dans le camp des assassins
Celui d’Ulrike Meinhof?
Quel tanche ce Delaporte, antisémite du dimanche, soldat de plomb de l’armée des Crétins réunis.
Heureux soient les simples d’esprit, car le royaume des cieux leur appartient. Pas le monde réel, heureusement.
Pas une once d’humour.
Tarentino a plus d’intelligence dans son gros orteil que dix Delaporte.
Ze fun I haf!
Antisémite en
Antisémite en tenue de bonne soeur mitraillette, la Meinhof.
– la corde
Hip Hip Hip Hourra ! Ca y est, la commande est passée…
Lavande, je ne crois pas du tout que Marc Court puisse condescendre à m’envoyer un mail. La seule solution, pour moi, est d’envoyer mes paquets chez Jazzi, en lui demandant d’avoir l’obligeance de faire suivre.
Pour CP, c’est plus facile : je note l’adresse de suite.
Promis, j’essaierai de mettre mon émotion de côté et de « juger » le livre avec mes yeux d’aujourd’hui. Toujours lunettés, les yeux en question, mais cependant bien plus fatigués !
MERCI A TOUS !
Clopine Trouillefou
Ne vous mettez pas en colère, Bloom : les insultes n’y changeront rien. Crétin vous êtes, crétin vous allez rester. Et je vous ai expliqué pourquoi (si vous n’avez pas compris, relisez mes commentaires). C’est une chose simple, que tout le monde comprend, et dont personne ne voudrait être atteint. Vous avez troqué votre honneur et votre dignité contre un plat de lentilles. Allusion biblique, en situation en ce dimanche.
« Tarentino a plus d’intelligence dans son gros orteil que dix Delaporte. »
J’en étais sûr ! Notre crétin intégral est un fan de Tarantino ! Le tableau est complet !
aux hommes, un peu:
« 2.3.2 La naissance du nouvel homme
En France, l’institutionnalisation des normes sociales fut introduite par Napoléon I dans le
Code Civil de 1804, catégorisant officiellement l’homme comme le sujet (opposé à l’objet,
représenté par la femme) et comme le citoyen priviligié (opposé à la citoyenne du second
degré, la femme). Ce fut la première fois que la France obtint une législation de droit civil,
valable pour le pays entier. En 1816, le droit de divorce, attribué à la femme en 1792, qui
aurait pu la libérer de l’institution du mariage, fut suspendu, remettant la femme, cette fois-ci
officiellement, à sa place inférieure.
Or, cette législation eut aussi des conséquences considérables pour l’homme et
créa un ”new man” (Orr, 2000, p 14), qui connut ses équivalents aux Etats-Unis et en
Angleterre victorienne. Cependant ce ne fut qu’en France que la dichotomie masculin/ féminin
fut institutionnalisée dans un Code dans lequel on retrouva nettement la division entre les
aspects “typiques” de la féminité opposés aux aspects ”typiques” de la masculinité et où les
deux catégories ne se superposèrent jamais, une division qui dès lors ne signifia plus
seulement un problème pour les femmes. Au cas où l’homme ne fut pas capable de
représenter les valeurs du côté masculin, il ne lui resta que la position féminine. En plus, dans
la lutte pour le pouvoir qui prédomina dans le cadre d’une expansion industrielle, le mâle ne
fut à son tour considéré que comme une pièce utilitaire, comme un outil. Dans son livre
L’Éternal Masculin: Traité de chevalerie à l’usage des hommes d’aujourd’hui (1994), J.
Kelen écrit:
Ce n’est point hasard si l’homme de l’époque industrielle et technologique a été standardisé à
l’égal de ses machines; si l’homme a été considéré comme utile, comme utilitaire et doncfabiqué en série; l’homme utile est remplaçable, tandis que l’individu libre, l’homme de gratuité,
l’homme créatif est unique et irremplaçable. (Kelen cité par Orr, p 13)
Ceci impliqua qu’il y avait plusieurs systèmes de paternité, dominés par différents types
d’hommes, qui agirent simultanément, qui se firent concurrence, et ces systèmes patriarcaux
influencèrent l’homme autant que la femme. Mais toujours la masculinité fut séparée de la
fémininité. Orr écrit qu’en effet “the global problem is that any social reformations or
reorganizations are but a shifting of the deckchairs of masculinity on the Titanic of evolving
patriarchy” (Orr, 2000, p 19). Elle nous montre aussi comment l’homme éprouvait le danger,
risquait de tomber en dehors du système et de perdre ses droits institutionnels. Ceci était le cas
par exemple pour le fils illégitime, l’orphelin, l’homosexuel. (op. cit., p 21). Il existait même
un nombre de livres consacré à l’homme affaibli comme Conseil aux hommes affaiblis de
Jean-Alexis Bellois de 1829. Dans son livre L’Identité masculine en crise du tournant du
siècle(1987), Annalise Maugue résume toutes ces idées ainsi :
”La révolution de 1789 et la révolution industrielle ont transformé les status et les rôles,
bouleversé les valeurs, remodelé les identités. . . Contraint de se re- situer relativement à une
femme en mouvement qui bouscule les plus anciens repères, l’homme se voit contraint de
confronter sa propre praxis à la liste supposée de ses mérites et de s’interroger sur sa place dans
le monde. . . ”(Maugue cité par Orr, p 15)
suite:
Ce qui m’intéresse concrètement dans mon analyse, c’est d’étudier où et comment le
personnage féminin dans Madame Bovary rompt avec le modèle de la famille nucléaire,
imposée par le Code Napoléon, et se décide à ”s’affirmer dans sa singularité” (Beauvoir,
1976, vol.2, p 390), comme le fait la nouvelle femme5
? Quant à l’homme, comment Flaubert
a-t-il traité le côté masculin de la ’romance familiale’, prescrite par le Code. Comment est-ce
qu’un fils devient amant, père, époux, homo economicus, celui qui représente le côté public,
légal et masculin en même temps qu’il développe ses émotions, c.-à-d. le côté privé, féminin?
5
J’ai emprunté cette notion à Kate Chopin qui utilise, dans l’introduction de son livre The Awakening ,
l’expression ”the new woman” (la nouvelle femme) pour indiquer la femme au XIXe siècle qui choisit
l’autonomie politique, professionnelle et émotionnelle (Chopin, 1969, p14).
9
Ou encore, comment l’homme ’affaibli’, ou le nouvel homme de Mary Orr6
, se manifeste-il
dans Madame Bovary? Je me concentrerai pour ce mémoire sur Emma et Charles Bovary
Dans son livre Flaubert : writing the masculine, Mary Orr compare d’une
manière, à mon avis appropriée mais assez vague, le destin d’Emma et de Charles Bovary
avec celui de Roméo et Juliette : “Charles and Emma fulfil the dual destiny of postShakespearian tragedy : “poisoned romance and failed medical, rather than heroic,
intervention in the other’s suicide attempt cause the double death“ (Orr, 2000, p 39). Comme
point de départ pour la discussion du destin dans Madame Bovary, j’aimerais élaborer un peu
cette comparaison en examinant deux notions dont la critique littéraire se sert généralement en
analysant le destin de Romeo et Juliette. Il y a d’abord la vision du courant tragique (tragic
flow), aussi appelé le ‘hamartia’7
. Dans cette vision, un des personnages, souvent le
protagoniste, fonctionne comme une espèce de catalyseur, souffre d’une faiblesse quelconque,
et prend activement une décision, qui finalement déclenche un événement tragique comme le
suicide, par exemple. Ensuite, il y a la vision de la roue cosmique du destin (wheel of fate) qui
commence à tourner sans qu’il n’y ait rien qui puisse l’arrêter. C’est ce que nous comprenons
en règle par, ‘le destin’ tout court.
6 Par analogie avec la notion de “la nouvelle femme”, Orr introduit
Et alii 15h 18, 15h 40 .
il y a un problème, là. Ne pas citer Cixous ne signifie surement pas pour DHH l’occulter, Cixous n’est simplement pas, dans son domaine de compétence, qui est la Grammaire et non, pour faire bref, la Psychanalyse du langage. On ne peut pas lui en vouloir. Elle n’a jamais prétendu détenir le monopole du savoir.
Au demeurant, c’est plutôt Lacan qu’il faudrait citer. Il a tout de meme une toute autre envergure que Cixous, et ne s’est pas mêlé de commettre du mauvais théâtre niebelunguesque, lui. Passons, par charité, sur le cas de Madame Sollers.
DHH est dans une autre perspective que vous, cela ne justifie pas que vous l’accusiez de griefs infondés, obsessionnels, caricaturaux, qui en lassent plus d’un et ne font que desservir vos arguments, qui gagneraient à être exposés avec plus de sérénité.
MCourt
Mais il y a d’autres aspects intéressants et ambigus quant au suicide, celui-ci étant très
souvent considéré comme le Destin de la pauvre Emma. Comme le dit Danahy :“Suicides
have a special language of their own” (1991, p 126). En effet, à mon avis, nous ne sommes
certainement pas contraints à considérer le suicide d’Emma comme une fatalité, comme une
punition. Selon moi, il y a deux interprétations plausibles de son suicide. Pour commencer il y
a le suicide comme une libération personnelle du protagoniste. Ensuite, il y a le suicide
comme un acte divin pour toutes les femmes victimisées par la société patriarcale. Dans ce
cas Emma se serait sacrifiée volontairement à la féminité, de la même façon que Jésus s’est
sacrifié à l’humanité. Notons l’incompatibilité des notions de ‘sacrifice’ et de ‘fatalité’ à
cause de l’aspect volontaire inhérent au ‘sacrifice’, défini comme “ le renoncement ou la
privation volontaire dans une intention religieuse ou morale”(le Robert Micro, p 1197). Cette
idée transforme la soi-disant fatalité de la mort d’Emma en une glorification. De l’autre côté,
en lisant le roman, nous pouvons constater qu’après avoir pris de l’arsenic ”elle s’en retourna
subitement apaisée, et presque dans la sérénité d’un devoir accompli” (p 400). La question
qu’on pourrait se poser alors est de savoir, à qui elle doit cette obéissance, ce ’devoir’? La
12
réponse logique : à tous les hommes dans le roman, représentant les valeurs du Code.
PS 17h 31, l 39 « Les statuts et les roles »?
S’appeler Annalise est en soi tout un programme…
MC
je crois, monsieur court, qu’il y a pléthore d’analyse sur le langage dans Bovary;j’ai rappelé la métaphore du vêtement(et j’en ai personnellement indiqué des éléments ailleurs, sans avoir besoin des expressions méprisantes de « bas bleu baisable » pour les gens qui ne se souciaent pas du texte comme ceux que je rappelle en lien et qui ne condamnent pas plus que Flaubert comme une injure
encore faut-il avoir conscience quand on voit dans la rue une pub « e-shake » comme je la remarquais hier au soir du « langage » de notre temps, et non prétendre l’enseigner,ce que je ne fais pas ,moi
et le suicide d’Hedda Gabler ?
suite:
: à tous les hommes dans le roman, représentant les valeurs du Code. Il s’agit
ici d’une interprétation philosophique et existentielle à la Beauvoir. Si, dans la société
patriarcale, la femme n’a une identité propre qu’à travers son état d’épouse et de madone, cela
impliquerait qu’Emma n’a pas d’identité à elle, n’existe pas, ou bien elle est folle, car elle ne
veut pas être consommée par son mari seulement, ni par la maternité. Donc, il lui reste le
devoir de se suicider. Ce n’est que dans la mort qu’elle peut se retrouver. Elle rompt
activement avec la vie pour qu’elle puisse ”s’affirmer dans sa singularité” (Beauvoir, 1976,
vol.2, p 390), pour se libérer. Ce que les deux interprétations ont en commun, c’est qu’elles ne
renoncent pas à l’idée que le destin, l’acte du suicide d’Emma, reste le résultat de son choix à
elle, même si les motifs pour lesquels elle se suicide diffèrent.
3.1.2 Charles Bovary
Quant à Charles, la notion de ‘destin’ et de ‘fatalité’ a un contenu tout à fait différent. Lors de
sa dernière rencontre avec Rodolphe, l’amant de sa femme décédée, il prononce le seul grand
mot qu’il ait jamais dit:
– Je ne vous en veux pas, dit-il. Rodolphe était resté muet. Et Charles, la tête dans ses deux
mains, reprit d’une voix éteinte et avec l’accent résigné des douleurs infinies : [. . .], – C’est la
faute de la fatalité! Rodolphe, qui avait conduit cette fatalité, le trouva bien débonnaire pour un
homme dans sa situation, comique même et un peu vil (Flaubert, p 440 ; italiques de nous).
suite
Cetta passivité, ce manque de résolution, se manifeste d’ailleurs dès le début de
sa future ‘romance’ avec Emma, car Charles, influencé gravement par l’amour qu’il ressent
pour elle, met son destin dans les mains du père Rouault qui ‘demandera’ Emma en mariage à
sa place. En plus, veuf depuis quelques jours, étant donc libéré d’un mariage malheureux,
imposé par sa mère, cette manière de demander la main de la femme qu’on aime, consolide
l’idée de la passivité de Charles et de sa fatalité proche : cet homme ne peut qu’échouer ou
même plus grave, il ne mérite pas mieux.
De la même manière, la fonction de la roue cosmique du destin est très
flagrante au début du roman, puisque c’est à cause du fait que le père Rouault a besoin d’aide
médical qu’il fait venir Charles. Or, on pourrait croire que celui-ci avait à ce moment-là déjà
abandonné complètement l’idée d’une autre liaison conjugale, après l’expérience négative
éprouvée lors de son premier mariage. Mais la maladie du père Rauoult, et la rencontre avec
Emma qui s’ensuit, accélère le développement vers la fatalité.
Comme nous pouvons le constater, dans Madame Bovary, le ‘destin’ comme
notion passive, subordonnée et négative n’est certainement pas exclusivement réservée aux
femmes. Emma aurait pu prendre un autre mari, mais elle se marie avec Charles, une décision
active qui fait tourner la roue du destin. Emma prend finalement aussi la décision active de se
suicider. Mais évidemment, tout en suivant les idées de Beauvoir, la décision d’Emma est
influencée par les normes en cours à son époque. Beauvoir prétend que la femme est ce
qu’elle se fait, mais les choix qu’elle fait trouvent leur origine dans sa ‘condition’. Or, ce qui
devrait nous frapper, c’est quand même la disproportion entre la dévotion filiale initiale et la
révolte conjugale qui s’ensuit. Emma accepte et se laisse dominer par le patriarcat en même
temps qu’elle rompt avec le Code pour s’affirmer dans sa singularité. Cette disproportion me
facine et m’est incompréhensible; elle renforce en effet l’idée qu’Emma aurait pu faire ‘le bon
choix’ dès le début, afin d’éviter la révolte conjugale et son destin final. Mais cette idée révèle
aussi, suivant les oppositions binaires, une qualité plutôt féminine, à savoir le manque de
faculté de jugement et de faculté analytique. Quant à Charles, nulle part il tâche d’influencer
De la même manière, la fonction de la roue cosmique du destin est très
flagrante au début du roman, puisque c’est à cause du fait que le père Rouault a besoin d’aide
médical qu’il fait venir Charles. Or, on pourrait croire que celui-ci avait à ce moment-là déjà
abandonné complètement l’idée d’une autre liaison conjugale, après l’expérience négative
éprouvée lors de son premier mariage. Mais la maladie du père Rauoult, et la rencontre avec
Emma qui s’ensuit, accélère le développement vers la fatalité.
Comme nous pouvons le constater, dans Madame Bovary, le ‘destin’ comme
notion passive, subordonnée et négative n’est certainement pas exclusivement réservée aux
femmes. Emma aurait pu prendre un autre mari, mais elle se marie avec Charles, une décision
active qui fait tourner la roue du destin. Emma prend finalement aussi la décision active de se
suicider. Mais évidemment, tout en suivant les idées de Beauvoir, la décision d’Emma est
influencée par les normes en cours à son époque. Beauvoir prétend que la femme est ce
qu’elle se fait, mais les choix qu’elle fait trouvent leur origine dans sa ‘condition’. Or, ce qui
devrait nous frapper, c’est quand même la disproportion entre la dévotion filiale initiale et la
révolte conjugale qui s’ensuit. Emma accepte et se laisse dominer par le patriarcat en même
temps qu’elle rompt avec le Code pour s’affirmer dans sa singularité. Cette disproportion me
facine et m’est incompréhensible; elle renforce en effet l’idée qu’Emma aurait pu faire ‘le bon
choix’ dès le début, afin d’éviter la révolte conjugale et son destin final. Mais cette idée révèle
aussi, suivant les oppositions binaires, une qualité plutôt féminine, à savoir le manque de
faculté de jugement et de faculté analytique. Quant à Charles, nulle part il tâche d’influencer
son sort d’une manière active. Il ne représente pas le dandy, ni le séducteur de l’époque
industrielle, spécialisé dans l’art de la galanterie et l’art de ‘demander’. L’apogée d’une
double transgression de genre se manifeste surtout à la fin, après la mort d’Emma et à la
rencontre finale entre Charles et Rodolphe, lorsque Charles d’abord accepte son destin et
ensuite pardonne à Rodolphe en lui disant que c’est la faute de la fatalité. L’acte d’accepter et
de pardonner se situent par tradition du côté féminin de la dichotomie.
et après tout l’hystérie masculine, ce n’est pas nouveau!
suite
3.2 La névrose, l’hystérie et la folie dans Madame Bovary
Incontestablement, les notions de névrose, d’hystérie et de folie, se situent par tradition du
côté féminin de la dichotomie. Czyba se réfère à ”l’a priori de la nervosité ‘naturelle’ des
femmes” (1983, p 59). Les hommes dans la société patriarcale aimaient aussi associer la
nervosité féminine au manque de contrôle, au manque d’intelligence chez la femme,
puisqu’une femme intelligente était une femme dangereuse : “toute expression d’une volonté
féminine autonome, considérée comme une menace, provoque peur et répression,…” (op. cit.,
p 30). Ainsi, le discours de la folie féminine s’opposait au discours raisonnable masculin.
Pourtant, en examinant de plus près les notions de névrose, d’hystérie et de folie nous nous
apercevons qu’elles sont en effet le plus souvent l’expression d’une réalisation, d’une révolte
active, qu’il n’existe plus de moyens pour échapper à une situation. Quant à Emma, les
raisons de son hystérie sont assez claires et quasi prédestinées, étant donné les conditions de
la femme établies par le Code Napoléon. Mais comment l’hystérie se manifeste-t-elle du côté
masculin, chez Charles Bovary?
3.2.1 Emma Bovary
Désillusionnée du mariage et de l’adultère, Emma souffre de tous les symptômes inhérents à
l’hystérie. Ainsi, elle fait l’expérience d’une forte insatisfaction. Gravement indoctrinée par
son éducation religieuse et par la littérature, elle réussit à développer une sorte de mysticisme
à l’égard de l’amour conjugal et la sexualité, menant à une insatisfaction sur le plan affectif et
social. Par conséquent, Emma souffre d’évanouissements qui sont un moyen de se défendre
contre l’angoisse provoquée par une situation intolérable, autrement dit dans le monde du
protagoniste, une situation réelle qui ne correspond jamais aux rêves fabriqués au couvent.
Czyba se réfère à un ”processus d’irréalisation” (1983, p 74), c.-à-d. une tentative active et
délibérée de se distancier de la réalité qui n’est qu’une déception. Cet état d’insatisfaction,
ainsi que les autres symptômes de l’hystérie, cet arsenal de maux, signes d’un désordre
mental, se traduira finalement par les ambitions démesurées ou folles du protagoniste.3.2 La névrose, l’hystérie et la folie dans Madame Bovary
Incontestablement, les notions de névrose, d’hystérie et de folie, se situent par tradition du
côté féminin de la dichotomie. Czyba se réfère à ”l’a priori de la nervosité ‘naturelle’ des
femmes” (1983, p 59). Les hommes dans la société patriarcale aimaient aussi associer la
nervosité féminine au manque de contrôle, au manque d’intelligence chez la femme,
puisqu’une femme intelligente était une femme dangereuse : “toute expression d’une volonté
féminine autonome, considérée comme une menace, provoque peur et répression,…” (op. cit.,
p 30). Ainsi, le discours de la folie féminine s’opposait au discours raisonnable masculin.
Pourtant, en examinant de plus près les notions de névrose, d’hystérie et de folie nous nous
apercevons qu’elles sont en effet le plus souvent l’expression d’une réalisation, d’une révolte
active, qu’il n’existe plus de moyens pour échapper à une situation. Quant à Emma, les
raisons de son hystérie sont assez claires et quasi prédestinées, étant donné les conditions de
la femme établies par le Code Napoléon. Mais comment l’hystérie se manifeste-t-elle du côté
masculin, chez Charles Bovary?
3.2.1 Emma Bovary
Désillusionnée du mariage et de l’adultère, Emma souffre de tous les symptômes inhérents à
l’hystérie. Ainsi, elle fait l’expérience d’une forte insatisfaction. Gravement indoctrinée par
son éducation religieuse et par la littérature, elle réussit à développer une sorte de mysticisme
à l’égard de l’amour conjugal et la sexualité, menant à une insatisfaction sur le plan affectif et
social. Par conséquent, Emma souffre d’évanouissements qui sont un moyen de se défendre
contre l’angoisse provoquée par une situation intolérable, autrement dit dans le monde du
protagoniste, une situation réelle qui ne correspond jamais aux rêves fabriqués au couvent.
Czyba se réfère à un ”processus d’irréalisation” (1983, p 74), c.-à-d. une tentative active et
délibérée de se distancier de la réalité qui n’est qu’une déception. Cet état d’insatisfaction,
ainsi que les autres symptômes de l’hystérie, cet arsenal de maux, signes d’un désordre
mental, se traduira finalement par les ambitions démesurées ou folles du protagoniste.3.2 La névrose, l’hystérie et la folie dans Madame Bovary
Incontestablement, les notions de névrose, d’hystérie et de folie, se situent par tradition du
côté féminin de la dichotomie. Czyba se réfère à ”l’a priori de la nervosité ‘naturelle’ des
femmes” (1983, p 59). Les hommes dans la société patriarcale aimaient aussi associer la
nervosité féminine au manque de contrôle, au manque d’intelligence chez la femme,
puisqu’une femme intelligente était une femme dangereuse : “toute expression d’une volonté
féminine autonome, considérée comme une menace, provoque peur et répression,…” (op. cit.,
p 30). Ainsi, le discours de la folie féminine s’opposait au discours raisonnable masculin.
Pourtant, en examinant de plus près les notions de névrose, d’hystérie et de folie nous nous
apercevons qu’elles sont en effet le plus souvent l’expression d’une réalisation, d’une révolte
active, qu’il n’existe plus de moyens pour échapper à une situation. Quant à Emma, les
raisons de son hystérie sont assez claires et quasi prédestinées, étant donné les conditions de
la femme établies par le Code Napoléon. Mais comment l’hystérie se manifeste-t-elle du côté
masculin, chez Charles Bovary?
3.2.1 Emma Bovary
Désillusionnée du mariage et de l’adultère, Emma souffre de tous les symptômes inhérents à
l’hystérie. Ainsi, elle fait l’expérience d’une forte insatisfaction. Gravement indoctrinée par
son éducation religieuse et par la littérature, elle réussit à développer une sorte de mysticisme
à l’égard de l’amour conjugal et la sexualité, menant à une insatisfaction sur le plan affectif et
social. Par conséquent, Emma souffre d’évanouissements qui sont un moyen de se défendre
contre l’angoisse provoquée par une situation intolérable, autrement dit dans le monde du
protagoniste, une situation réelle qui ne correspond jamais aux rêves fabriqués au couvent.
Czyba se réfère à un ”processus d’irréalisation” (1983, p 74), c.-à-d. une tentative active et
délibérée de se distancier de la réalité qui n’est qu’une déception. Cet état d’insatisfaction,
ainsi que les autres symptômes de l’hystérie, cet arsenal de maux, signes d’un désordre
mental, se traduira finalement par les ambitions démesurées ou folles du protagoniste.
3.2.2 Charles Bovary
Tout bien considéré, Charles Bovary est mort, lui aussi, à cause d’un désordre mental. Dès le
début du roman, placé sous le signe de ”ridiculus sum” (Flaubert, p 26), Charles Bovary est le
type naïf qui au cours de son second mariage ne s’est pas rendu compte de son faux bonheur.
On pourrait indubitablement dire que peu à peu, les réactions extérieures de Charles
deviennent celles d’un véritable sot. Son amour aveugle fait qu’il offre lui-même sa femme au
séducteur par exemple. Il écrit à Rodolphe que ”sa femme est à sa disposition, et qu’ils
comptent sur sa complaisance” (Flaubert, p 213). Lors du suicide de sa femme, on dirait que
Charles est possédé par elle. N’ayant jamais réussi à être romantique, Charles semble se servir
des idées romantiques d’Emma lors de son enterrement. Ce mimétisme est accompagné d’une
fascination perverse pour le cadavre, soulignant la folie de Charles. Celui-ci est devenu la
proie de la nécrophilie, symbolisée par la mèche de cheveux noirs d’Emma qu’il tient à la
main (Flaubert, p 440), et l’expression ”qu’il veut la garder” (Flaubert, p 415). Bien que
considéré fou par Homais, le pharmacien, dans l’acte du mimétisme, on pourrait dire que c’est
la seule fois que Charles fait preuve d’une certaine persévérance consciente, qu’il impose sa
volonté malgré les protestations d’Homais, qui trouve l’idée d’un enterrement en robe de
noces ”une superfétation” (Flaubert, p 416).
Comme nous pouvons le constater, dans Madame Bovary l’hystérie et la folie se
laissent sans grandes difficultés situer des deux côtés de la ligne de démarcation
masculin/féminin. Ce qui distingue la folie d’Emma de celle de son mari est justement qu’
Emma réalise sa condition, même si à la base de cette compréhension se trouve la sottise
irrationnelle de rêver d’une existence utopique. Michael Danahy affirme notre supposition en
disant qu’Emma représente ”the voice of a woman who sees her situation in a gender-based
society with an amazing degree of self-knowledge…” (1991, p 135). La compréhension
). La compréhension
16
d’Emma devient très claire quand elle refuse les avances sexuelles du notaire qui veut la
séduire avant de lui donner l’argent dont elle a tellement besoin. Elle se rend compte que
“jamais elle n’a eu tant d’estime pour elle-même ni tant de mépris pour les autres. Quelque
chose de belliqueux la transportait” (Flaubert, p 387). A la base de sa folie, il y a donc la
raison, la compréhension d’une condition, l’estime pour elle-même autant que la révolte
belliqueuse. Il y a l’idée de la raison, de l’intelligence, de l’action, de la rébellion, appartenant
en règle générale aux hommes. Par contre, la folie de Charles est caractérisée par un manque
d’intelligence, par le ridicule. L’idée véhiculée est qu’un mari qui accepte, ou qui ne veut pas
voir les actes adultères de sa femme, ne peut être qu’un fou ou un homme simple d’esprit.
Notons comment Charles nous est présenté dès le début comme un garçon peu intelligent,
comment sa mère l’oblige à faire des études de médecine, lui cherche son premier poste de
médecin, etc. La seule fois qu’il arrive à ses fins, il est trop tard car sa femme vient de mourir,
ce qui renforce encore sa folie. Celle-ci est donc quasi justifiée par l’absence absolue et
constante d’intelligence et exemplifie ainsi une autre transgression de genre
3 L’amour, l’affection et la sensualité
Micheline Hermine écrit dans son livre Destin de femmes désir d’absolu qu’ Emma ”mourut
d’amour” (1997, p 75). Elle se réfère aussi à Charles Bovary comme étant “ coupable d’avoir
trop aimé sa femme jusqu’à l’aveuglement le plus niais”(op. cit., p 98). Czyba parle à son tour
de l’amour comme une vocation exclusive de la femme (1983, p 30). Si une femme se risque
à manifester une vocation autre que celle d’amoureuse, elle “finit dans la misère”(op. cit. p
30). Observons qu’il ne s’agit pas ici uniquement de ‘l’amoureuse’ dans l’institution du
mariage, mais surtout de la femme qui doit se mettre à la disposition de l’homme tout court,
même si cette subordination implique une souffrance, car: “aimer, c’est souffrir quand on est
une femme”(Czyba, p 30). Cette description nous montre clairement que la définition de la
notion d’amour fut formulée probablement par les hommes et pour les hommes, suggérant par
conséquent en même temps qu’il devrait en réalité exister un amour masculin et un amour
féminin. Reconnaissons que l’amour, la sensualité et l’affection jouent un rôle capital dans le
roman, autant pour la femme que pour l’homme, mais la question est de savoir comment les
deux personnages principaux du roman reflètent la notion d’amour masculin et d’amour
féminin régnante à l’époque?
3.3.1 Emma Bovary
Toutes ces idées de l’amour définies par le patriarcat ne correspondent pas vraiment à l’état
d’âme ni aux escapades amoureuses d’Emma Bovary. Pour commencer, depuis le début, le
roman montre Emma, captivée par des sentiments faux, incapable d’aimer vraiment. Dans l’
éducation religieuse avec le language religieux et dans la littérature profane d’Emma, les
champs lexicaux de l’amour céleste et ceux de l’amour terrestre se croisent. Ceci fait
évidemment rêver notre protagoniste. Cette idée de l’amour idéal l’aide à développer sa
sensualité, son imagination et surtout sa déception chaque fois qu’elle veut réaliser ses rêves.
Hermine écrit :” les jeunes filles furent victimes d’un langage érotisé qui structura leur
conscience ou leur inconscient avec des mots brûlants dans un univers glacé… ”. (1997, p 84).
Quand Emma, ses études finies, revient à la ferme de son père, elle essaye de combler ce vide
dans son coeur, causé par l’idéologie de l’Amour, ou “l’amour du paraître” (Czyba, 1983, p
66). Alors apparaît Charles, sa première ‘victime’. Celui-ci est évidemment peu préparé à
cette gloutonnerie féminine et leur mariage ne peut qu’échouer car: “ des jeunes filles à
l’éducation confinée, à l’imagination hypertrophiée ne peuvent se satisfaire des hommes
réels” (op., cit. p 82). Le pauvre Charles est très réel et “sa conversation est plate comme un
trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilent” (Flaubert, p 72).
La mésentente conjugale devient un fait, et Emma se décide à ”s’affirmer dans
sa singularité” (Beauvoir, 1976, vol.2, p 390), comme le fait la nouvelle femme. En effet, elle
ne se met pas vraiment à la disposition de ses amants; elle choisit activement d’être leur
maîtresse uniquement pour satisfaire à ses propres désirs. A travers l’acte adultère “Emma
becomes the law of ‘take’, Charles the law of ‘give’(Orr, 2000, p 33)” ; “elle allait donc
posséder enfin ces joies de l’amour,…” (Flaubert, p 219). Elle se lance en effet dans
l’adultère sans le moindre remords car elle éprouve son état comme une souffrance, causée
par le mariage, dont elle veut se venger:
D’ailleurs, Emma éprouvait une satisfaction de vengeance. N’avait-elle pas assez souffert ! Mais
elle triomphait maintenant, et l’amour, si longtemps contenu, jaillissait tout entier avec des
bouillonnements joyeux. Elle le savourait sans remords, sans inquiètude, sans trouble (Flaubert,
et charles
3.3.2 Charles Bovary
Lors de son premier mariage, Charles fait l’expérience d’un vide affectif à cause d’une
alliance avec une veuve, imposée par sa mère. Quant à son second mariage, Charles connaît,
au moins initialement, le bonheur mais surtout le contentement de la chair qui s’oppose aux
sentiments qu’il éprouvait pour sa première femme. Mais il y a une évolution dans son amour
pour Emma, qui devient de plus en plus profond. Réalisant que sa femme souffre d’une
maladie nerveuse, il se décide à s’établir ailleur pour lui faire “changer d’air” (Flaubert,
p 103), prenant ainsi le risque de perdre ses patients: “la clientèle qui n’arrivait pas” (
Flaubert, p 129). Pour Charles, explique Dacia Maraini :”One’s occupation and one’s career
come after the peace of mind and health of one’s beloved” (1998, p 24). Mary Orr décrit
l’amour qu’éprouve Charles pour sa femme comme l’amour conjugal “which includes
passion, loyalty, fidelity, and generosity to the other” ( 2000, p 38). La description d’Orr
expose Charles comme la représentation du “complete husbandness away from the public
eye” (ibid.). Dans son livre Vérité des choses, mensonge de l’Homme dans Madame Bovary
de Flaubert: De la Nature au Narcisse (1997), D. Philippot écrit que Charles est “trop rempli
d’Amour, trop absent à lui- même et trop présent à l’Autre” (Philippot, cité par Orr, p 38). Il
représente de cette façon l’amour maternel absolu, acceptant, justifiant et protégeant ‘la fille
aimée’ (Maraini, 1998, p 25). En contemplant toutes ces qualités, on s’aperçoit
immédiatement de leur place dans la division masculin/féminin. A première vue, l’amour de
Charles ne dénonce donc aucune caractéristique stéréotypée masculine.
Or, puisque l’institution du mariage fut incompatible avec la soi- disant liberté
essentielle, inhérente à l’homme, d’être individualiste, le problème qui se pose est de savoir si
Charles, comme tous les autres hommes à l’époque du Code, pouvait en effet être un époux
passionné, loyal, fidèle, etc. sans être puni. Ce sont des notions qui ne vont pas vraiment
ensemble avec l’individualisme masculin. Ce sont des termes plutôt inhérents à l’amour
féminin, comme les gens à l’époque de Flaubert pouvaient les retrouver dans le Musée des
Familles 8
, qui se chargeait de promouvoir les vertus féminines cardinales : “ fidélité,
8
Revue célèbre à l’époque de Flaubert.
19
soumission, patience, sens de l’économie, générosité, dévouement…” (Czyba, 1983, p 16).
Par contre, ce que devait être un mari était représenté par le beau, le spirituel, les
connaissances et la fortune dans la sphère publique, des qualités qui à la fin, avaient comme
seul but de servir l’homme comme individu. A cause du manque de ces qualités chez Charles,
qui n’éprouve aucun désir et a l’air très médiocre, Emma cherche son ‘anti-mari’ dans la
personne de Léon, son premier amant, porteur de certains signes aristocratiques. Dans le
champ de vision d‘Emma, l’apparence aristocratique de Léon s’oppose aux platitudes de
Charles, qui sera puni. Rodolphe, l’autre amant d’ Emma, représente une autre catégorie
d’hommes, évitant expressément le mariage. Or il se permet de détruire le mariage d’un autre
homme, Charles, car le plus important pour lui, c’est que la ‘consommation’ d’une femme ne
lui cause aucune obligation financière (Orr, 2000, p 28), donc il se sert d’une femme mariée,
Emma. Rodolphe devient de cette manière le vainqueur dans la compétition de ce qui est
« La seule solution, pour moi, est d’envoyer mes paquets chez Jazzi, en lui demandant d’avoir l’obligeance de faire suivre. »
A qui, où, Clopine !?
Celui qui a trouvé, c’est C.P. et tu as ses coordonnées…
dans la compétition de ce qui est
appelé par Czyba : “l’économie du désir” (1983, p 45). Orr expose comment les hommes
conformistes dans Madame Bovary sont récompensés tandis que l’homme à contre-courant,
comme Charles par exemple, est puni (2000, p 12).
De nouveau, nous pouvons constater que la notion d’amour avec certaines
modifications peut se situer des deux côtés de l’opposition, car l’amour traditionnellement
féminin se distingue de l’amour traditionnellement masculin et ne semble pas inhérent à la
femelle et au mâle respectivement. Dans le roman, l’amour d’Emma se présente comme le
refus du réel, comme par exemple le refus de son mari et de sa fille, et se caractérise par le
désir et la recherche active et individualiste d’un ’ailleurs,’ à travers l’adultère. Emma ne joue
donc pas vraiment le rôle de ’l’amoureuse subordonnée’, ni le rôle de ‘l’épouse passive ou de
la mère’, comme il est prescrit par les hommes, ce qui fait qu’elle ”finit dans la misère”, pour
reprendre les mots de Czyba. C’est ici que nous pouvons enchaîner sur l’hystérie du
protagoniste qui ne semble plus trouver de moyens pour échapper à sa situation. On pourrait
donc dire que, quoique la femme fasse dans sa vie sentimentale et amoureuse, elle doit
souffrir. Mais à cause de sa fausse perception de l’amour, Emma ne devient pas seulement
une double victime elle-même, mais elle victimise aussi l’homme. Charles, par contre, qui est
“absent à lui-même” n’appartient guère au domaine amoureux individualiste et masculin. Il
est doublement victimisé lui aussi, par Emma et par la société, car un homme qui aime pour
une autre raison que pour se satisfaire dans son individualisme doit être puni. Ce qui rend
Charles intéressant dans la discussion de l’amour, c’est le fait qu’il a eu l’occasion de
comparer le mariage d’intérêt avec sa première femme, avec le mariage d’amour (de sa part)
1 Emma Bovary
Emma Bovary est la victime de la conséquence logique du primat de l’avoir et de la
possession, qui à son tour est à la base du système social de l’époque, dirigé par le pouvoir et
la fortune comme valeures uniques (Czyba, 1983, p 105). Emma ne peut sortir de sa situation
marginalisée que par le mariage. Or, sa dépendance d’un homme se situe dans deux domaines
différents.
Dans la société paysanne qui entoure Emma, l’acces au centre ou à la vie
publique lui reste interdite. ”Sa solitude dans la petite société villageoise est un signe distinctif
de marginalité” (Hermine, 1997, p 77). Par conséquent, elle est dépendante de son mari pour
être initiée au monde. C’est le devoir d’un mari de ”servir d’intercesseur entre sa femme et le
monde extérieur qui lui est inconnu (parce qu’interdit)” (Czyba, 2000, p 55). Mais en réalité,
Emma devient la dupe de Charles, qui n’a certainement pas la capacité de tenir sa place et
faire son chemin dans la société comme nous montre l’extrait suivant:
Il n’avait jamais été curieux, disait-il, pendant qu’il habitait Rouen, d’aller voir au théâtre les
acteurs de Paris. Il ne savait ni nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet, et il ne put, un jour,
lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontré dans un roman. Un homme, au
contraire, ne devait-il pas tout connaître, exceller en des activités multiples,…(Flaubert, p 72)
Ensuite, Emma souffre de sa dépendance financière, qui n’est pas tout à fait simple. Ici, il ne
s’agit effectivement plus seulement de l’image traditionnelle de la femme au foyer sans
revenues, qui a besoin de la fortune maritale pour des raisons uniquement existentielles. La
dépendance financière est plus profonde car elle est directement liée à l’état mental d’Emma
Delaporte, un travail sur l’image dans ce dernier. J’aime assez son cinema, c’est un style , non ? , qu’attendez vous du cinema que Tarantino ne parvient pas à offrir au texte, à l’image ?
conditions de cette idéologie, Charles a naturellement besoin d’une femme. On se mariait
pour ’produire’ des enfants à l’état, selon les lois du Code.
Ce qui distingue encore la dépendance de Charles de celle de sa femme, c’est le
fait qu’il est amoureux. Charles, après avoir appris qu’Emma a un amant, développe une vraie
dépendance affective qui finira par le rendre fou.
La dépendance comme notion uniquement inhérente à la femelle n’est
certainement pas applicable à Madame Bovary. C’est vrai que pour Emma, l’indépendance est
incontestablement associée à l’argent et au genre sexué, ce qu’elle confirme d’ailleurs dans
une conversation avec Rodolphe: ”Il me semble pourtant que vous n’êtes guère à plaindre[. . .
]car enfin[ . . .] vous êtes libre, riche” (Flaubert, p 192 ). Or la même chose vaut pour Charles,
l’homme dépendant et affaibli par excellence, qui n’a pas de vigueur masculine, facilitant les
connaissances féminines, ni la fortune nécessaire pour faire sortir sa femme de sa dépendance
financière, de ses dettes.
4.Conclusion
La question du ‘genre’ et le conflit entre le masculin et le féminin dans Madame Bovary sont,
comme nous l’avons vu, compliqués. À propos d’Emma et de Charles, plusieurs questions ont
été posées et plusieurs notions analysées dans ce parcours. Ainsi, nous avons pu constater que
ni Emma, ni Charles ne correspondent aux caractéristiques typiquement féminines et
masculines de l’époque. Par contre, ils trangressent tous les deux les limites de la féminité et
la masculinité napoléonienne. Cependant il ne s’agit pas d’une véritable inversion des genres
car les transgressions ne se manifestent pas toujours d’une manière conséquente et continue.
Ni la masculinité d’Emma ni la féminité de Charles ne sont absolues. C’est vrai que Charles
nous révèle son coeur d’homme dans toute sa fragilité, comme le fait ’l’homme affaibli’ ou le
’nouvel homme’, et qu’il pourrait pour cette raison être considéré comme ’é-masculé’ par les
autres hommes conformistes de l’époque. Mais à y regarder de plus près, Charles ’dé-masque’
aussi la fausse face du patriarcat. Il s’agit donc plutôt d’une ‘dé-masculation’ que d’une
Selon vous e5 si le cinema doit se charger de missions div versés avec en autres but celui de l’Art , montrer, questionner, révéler, prétendre au beau ( là, le vrai est transformé en farce macabre ).
Emma bovary sur Google :
Environ 2 130 000 résultats (0,51 secondes).
La ben alii est mâle barrée.
. Mais à y regarder de plus près, Charles ’dé-masque’
aussi la fausse face du patriarcat. Il s’agit donc plutôt d’une ‘dé-masculation’ que d’une ‘émasculation’, ce qui rend le personnage de Charles plus fort, plus masculin aux yeux du
lecteur contemporain. Cependant, à l’époque de Flaubert cette ‘dé-masculation’ ne lui
apportera pas le bonheur, au contraire il sera puni. La ‘dé-masculation’ de Charles m’a servi
de source principale dans le processus de déconstruction des codes patriarcaux, mentionné
dans mon but. Emma à son tour franchit à plusieurs reprises et à l’aide de son mari les étapes
qui la conduisent de l’état de ’femelle’ à celui ‘d’homme’, autrement dit, à celui de ‘nouvelle
23
femme’. Malgré cette évolution spectaculaire mais interdite, elle ne réussit pas à devenir
heureuse non plus. Pour résumer : Emma et Charles sont tous les deux les dupes d’une
rêverie, mais d’une rêverie qui est différente pour chacun. Charles par son ignorance, par son
acceptation passive rêve d’une vie simple à la campagne, ne sachant rien des désirs de sa
‘nouvelle femme’. Emma par contre, rêve d’une vie glamoureuse dans la sphère publique.
Elle résiste activement à son sort comme femme, en cherchant son ‘anti-mari’ à cause du
manque de ‘masculinité’ chez Charles, son ‘nouvel homme’. Malgré toutes ces transgressions
de genre, les deux personnages principaux du roman ne se rencontrent pas dans l’institution
du mariage et finissent par devenir les victimes du bovarysme, vu qu’ils ne réussissent pas à
combler le fossé entre le rêve ‘transgressif’ et la réalité du Code et son patriarcat imposé.
Diverses , ch..r ce correcteur à la c.n, me..e à la fin.☠️
BJ et ses aïeux ottomans ou Brexit dur en perspective et injection de capitaux étrangers?
MCourt dit: 17 août 2019 à 22 h 38 min
Donc CP ET CT, il doit s’agir du roman Un Jeune Acteur, paru aux éditions de la Farandole en 1956. Si la BN n’en possède qu’un tome, il se trouve facilement pour un prix modique sur E Bay, LivreRare Book, etc.J’ai meme repré par Vialibri un exemplaire sur Amazon.Prix: compter entre 29 et 8 Euros selon le vendeur. Il se peut que l’illustrateur, Pierre Le Guen, ait sa petite cote, ceci expliquant cela.
Bien à vous et bonne lecture si toutefois c’est le bon titre!
MC
Marc Court a trouvé ce livre fameux. Avec le concours de CP qui sûrement a trouvé part de la source.
À savoir ce que CT en dira 40 ans plus tard.
P. comme Paris dit: 18 août 2019 à 18 h 28 min;
la RDL VOUS CALMERA si vous ne savez pas le faire tout seul, pauvre p-ed-zouille moderne
best seller ?
Son livre lyrique, “De l’âme”, a été l’un des best-sellers de l’année. Mais, à 88 ans, l’académicien reste un être tourmenté, lui qui a connu les blessures de l’histoire. De la calligraphie au Christ, en passant par le Tao, Lacan et son culte de la langue française, François Cheng se dévoile ici, d’un trait.
QUAND ON VEUT un lien, on le demande correctement
Étude sur les notions de ’nouvelle femme’ et de ’nouvel
homme’ dans Madame Bovary de Gustave Flaubert
http://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:206778/FULLTEXT01.pdf
En 1978, Carolyn Greenstein Burke9, qui rend compte aux États-Unis et pour la revue Signs de la crise qui divise le Mouvement de libération des femmes en France, attribue cette tension au clivage entre celles qui se définissent comme féministes et celles qui, différentialistes, s’opposent à un féminisme jugé réformiste ou réactionnaire. Si la divergence entre féministes révolutionnaires et participantes au groupe Psychanalyse et Politique existe depuis les origines du Mouvement, c’est en effet depuis le début de l’année 1977 que la divergence s’est muée en véritable différend. Le numéro de la Revue des sciences humaines, « Écriture, féminité, féminisme », mis en œuvre par Françoise van Rossum-Guyon, entérine la condamnation sans appel du féminisme, par Hélène Cixous comme par Julia Kristeva qui y sont interrogées toutes deux.
C’est dans cet entretien entre « Hélène » et « Françoise », la mention des seuls prénoms reprenant les codes de présentation d’un mouvement où l’on refuse le patronyme patriarcal10, que, en négatif de l’affirmation beauvoirienne de 197211, Hélène Cixous refuse de se dire féministe pour se déclarer dans un même élan résolument antiféministe. « Pour moi, de façon extrêmement précise », explique Hélène Cixous, « le féminisme aujourd’hui est une idéologie, qui à la limite, est réactionnaire.12 » Si le procédé rhétorique de qualification révolutionnaire par la disqualification réactionnaire n’est pas neuf13 au sein du Mouvement, l’attaque du féminisme par une écrivaine qui, aux yeux du public, notamment de celui de la Revue des sciences humaines, représente
le Mouvement des femmes, et donc le féminisme14 (en littérature), est bien plus significative. Faire du féminisme une idéologie revient également à occulter que le féminisme est depuis les débuts du MLF une idée revendiquée et défendue par un groupe (les Féministes révolutionnaires) dont les membres ont été parmi les pionnières de la lutte des femmes en France et les plus actives du point de vue des actions publiques entreprises.
La position d’Hélène Cixous à l’égard du féminisme se comprend dans le contexte de cette divergence devenue querelle entre deux tendances du Mouvement. Mais loin de rester dans un dialogue certes conflictuel avec une tendance politique et littéraire qui n’est pas la sienne, l’écrivaine déplace stratégiquement le débat, opposant le féminisme, comme idéologie, au Mouvement des femmes (défini comme un collectif), en précisant que le premier entrave littéralement le second :
Avant l’existence de ce qu’on appelle le « Mouvement des femmes », cela [le féminisme] renvoyait à quelque chose, dont l’histoire faisait d’ailleurs assez peu de cas, et qui était la tentative ponctuelle ou régionale de la part des femmes, à l’intérieur d’un certain système culturel et politique, d’appeler l’attention sur « la condition » des femmes. À notre époque,
se dire féministe signifie quelque chose de tout à fait autre. C’est un certain comportement, encore une fois pris dans une certaine idéologie, dont les effets sont des effets d’arrêt du mouvement (je veux dire le « mouvement des femmes »).15
Du point de vue diachronique, en distinguant le premier féminisme du deuxième, Hélène Cixous refuse la filiation d’un mouvement politique (le Mouvement de libération des femmes) à un mouvement politique qui l’a précédé (le mouvement des suffragettes). Cette distinction est le préalable nécessaire à la réduction du féminisme à un ensemble d’idées par opposition à un ensemble d’actions pourtant déjà réalisées par certaines des femmes du MLF au nom du même féminisme. Du point de vue synchronique, son interprétation sort de la dispute, pourtant signifiante, entre deux options politiques et littéraires pour procéder à l’identification du Mouvement des femmes au seul courant différentialiste, au détriment de la tendance et du groupe des Féministes révolutionnaires, comme des idées qu’elles défendent. Rappelons qu’Hélène Cixous figure à l’époque dans la liste des six « ami-e-s politiques, précieux parce que sûrs16 » de Psychanalyse et Politique.
Ainsi lorsque Françoise van Rossum-Guyon propose de voir malgré tout dans la position d’Hélène Cixous « un certain type de “féminisme”17 », l’autrice répond sans ambiguïté par la négative. Face au « déferlement du mot de tous les côtés18 », c’est-à-dire à un usage démultiplié du terme, elle se dit contrainte de refuser le féminisme qui relève, de son point de vue, soit d’une phase pré-politique que le Mouvement des femmes a dépassée, soit d’un parti politique qui ne vise que l’acquisition d’un pouvoir social, soit encore de l’adéquation systématique et irréfléchie entre femme et féministe. Ces trois positions sont bien éloignées de l’objectif révolutionnaire qu’Hélène Cixous fixe au Mouvement, mûri au sein des « lieux où s’élaborent une réflexion politique sur la femme, l’histoire et l’idéologie » qu’elle mentionne explicitement : « je pense à l’avancée ouvrante, opérée par la pensée et la pratique radicalement transformatrices des femmes du groupe Politique et Psychanalyse19 ». Les féministes relèvent, quant à elles, des lieux qui se situent « dans l’en-deça » (sic).
C’est dans ce même numéro coordonné par Françoise van Rossum-Guyon que Julia Kristeva se livre également à une critique du féminisme, mais pour des motifs, nous semble-t-il, bien différents de ceux d’Hélène Cixous. Ce n’est en effet pas au nom du Mouvement des femmes, réduit au seul différentialisme, que Julia Kristeva nourrit ses
C’est également dans Libération, le 1er juin 1977, que Nadja Ringart, militante féministe du Mouvement, ayant participé au groupe Psychanalyse et Politique à ses débuts, raconte « La naissance d’une secte ». « L’anathème, à l’initiative d’une femme et d’une seule, Antoinette, est venu frapper… les féministes » explique-t-elle alors, « nous avons été nombreuses à trébucher dans le piège.32 » Car si l’expression d’une virulente critique du féminisme trouve à se formuler en fin de décennie, c’est bien dès 1970, qu’Antoinette Fouque refuse le terme de féminisme, après la lecture du manifeste de FMA33 par Anne Zelensky, au motif que « sous couvert de luttes des femmes, [celui-ci] ne fai[t] que reconduire l’ordre masculin et l’idéologie dominante34 ». Elle n’aura de cesse d’affirmer ce refus au sein du groupe Psychanalyse et Politique.
Jazzi, je n’ai pas le nom de CP (je crois que toi tu l’as ?)
Si j’envoie un paquet libellé :
Monsieur CP
44 quai Henri IV
75004 PARIS
Ca ne va pas marcher !
la lecture sous l’Occupation? Nourissier en parle bien dans « Allemande » :
« Un livre inconnu d’un écrivain que l’on admire, c’est toujours un peu l’adolescence retrouvée : ces moments enchantés des années de guerre où, ayant déniché chez un libraire complice tel ouvrage, pour moi encore inédit et désiré, qui me parvenait à travers la pénurie de papier, les oukases du pouvoir et les prix gonflés par un primitif marché noir, j’emportais ma conquête et me hâtais vers la maison, vers les quelques heures d’appétit, de ravissement ou de colère qui, pour la vie, mériteront seules, à mon goût le nom de lecture. »
. C’est dans ce contexte qu’elle aurait affirmé « nous en France nous ne nous appelons plus féministes parce que nous avons abandonné ce point de vue négatif […] nous en France nous ne nous appelons plus lesbiennes, parce que c’est un mot négatif et péjoratif55 ». « [Q]ui ça, “nous en France”, qui ça ? » lui aurait rétorqué Monique Wittig, s’insurgeant de ce qu’elle estimait une contrefaçon de la position « française ». L’anecdote, attestée par plusieurs participantes56, intéresse en ce qu’elle incarne la lutte d’une histoire politique et littéraire en train de se faire, autour de l’objectif et de la définition d’un mouvement révolutionnaire.
S’il est vrai que Monique Wittig a quitté le sol français depuis 1976 pour vivre et enseigner aux États-Unis, Christine Delphy et Michèle Le Dœuff vivent bel et bien en France, y mènent leur recherche et y enseignent. Caïmane à l’ENS Fontenay-sous-Bois, Michèle Le Dœuff présente pour l’occasion une communication sur les relations entre
Il n’y a pas de quai Henri IV à Paris.
Soit dit en passant.
Non je rigole.
Le lesbianisme y est en effet présenté comme une culture et une société antérieures au féminisme, et envisagé dans son intersection, et donc dans sa coïncidence comme dans sa non-coïncidence avec le féminisme : « Politiquement, le féminisme en tant que phénomène théorique et pratique inclut le lesbianisme tout en étant dépassé par lui79 », écrit-elle. Si le lesbianisme excède le féminisme, les deux phénomènes entretiennent cependant un rapport de complémentarité :
Sur le plan théorique, le lesbianisme et le féminisme articulent leur position de telle manière que l’un interroge toujours l’autre. Le féminisme rappelle au lesbianisme qu’il doit compter avec son inclusion dans la classe des femmes. Le lesbianisme alerte le féminisme sur sa tendance à traiter de simples catégories physiques comme des essences immuables et déterminantes.80
Le lesbianisme est donc l’équivalent d’une position de résistance au système oppressif. Plus encore, Monique Wittig fait du seul lesbianisme un équivalent du matérialisme. C’est enfin grâce au, ou à cause du, féminisme que le lesbianisme doit se souvenir que les lesbiennes sont considérées comme faisant partie de la classe des femmes, alors que « Paradigm » reprend l’affirmation formulée dès 1978 dans « La pensée straight », à
savoir que les lesbiennes ne sont pas des femmes, parce qu’elles ne sont pas appropriées par quiconque.
Effectivement, ben alii,
je suis un homme moderne:
un homo sapien.
. comme Paris dit: 18 août 2019 à 20 h 14 min
allez vous soigner, pedzouille
@« Chaque fois que je quitte une femme, que je la force à me quitter, je souhaite la mort de mes parents. Je leur en veux à eux d’abord. »
Moix rapporte que c’est sa mère qui suscitait la colère de son père à son encontre
Clopine dit: 18 août 2019 à 19 h 55 minDITES DONC? MOI? JE LE CONNAIS
POU…ON
Jazzi dit: 18 août 2019 à 16 h 51 min
Quelle adresse au carré : quatre 4 ou IV uniquement, C.P. !
P. comme Pouillon, Clopine…
M’enfin, Clopine !
Christian Pouillon, père de Julie Pouillon, comédienne et de Céline Pouillon, metteur en scène et réalisatrice !
La bave de vil crapaud que vous êtes, ben alii,
n’atteindra jamais la blanche colombe que je suis.
« Ce que je sais, c’est que Moix a proféré cette imbécillité cruelle selon laquelle il ne pouvait pas désirer une femme de plus 50 ans »
On est d’accord, mais je ne vois pas en quoi le fait que ce soit un gros connard m’empêcherait de croire qu’il a été battu enfant. Au contraire, ceci expliquerait cela.
@ceci expliquerait cela
C’est ce qu’il soutient / justifie en filigrane dans la citation évoquée à 20h24 … Sordide lieu commun exploité à l’avant veille de la sortie de son dernier opus (sa sortie sur les ménagères de plus de 50 ans dans pareilles circonstances) ?
Il n’exploite rien, c’est son père qui ouvre sa g.ueule. Il lui rend un grand service pour le coup.
Sans être en mesure de juger de la qualité littéraire des livres de Moix, l’agitation médiatique (très relative) que suscite la sortie de chacun d’eux est une dénonciation, voulue ou pas, de l’inanité de l’air du temps
D’ailleurs est-ce que ca marche tout ce cirque à chaque fois ? Est-ce que Moix se vend bien ? Je ne le vois jamais en tête des ventes. C’est ni Houellebecq, ni Despentes, ni Nothomb.
Et dire que certains prennent Houellebecq au sérieux
Moix a encore un peu de boulot pour lui chiper « la tête des ventes »
À supposer qu’il y aspire
C’était pourtant bien tenté – mais si je crains qu’il le pense vraiment – cette sortie sur les quinqua…Mais le créneau « ouais les vieilles femmes c’est répugnant beurk je me tape des jeunes sal.opes » était déjà pris par Michmich-
On m’invite à prendre la mesure de mes manques en invoquant ma méconnaissance supposée de l’œuvre d’Helene Cixous
Or Il se trouve que j’ai lu pas mal de choses d’elle Et d’ailleurs J’ai aimé la manière dont elle parle d’elle, de sa mere de la perte de son père ,de, son depart d’Oran et de son installation à Alger après sa mort, dans » Osnabruck », »l’enfant nié « et d’autres ouvrages dont j’ai oublié titre, et où il faut le reconnaitre beaucoup de choses se répètent d’un titre à l’autre , Mais au fil de ma lecture je décroche inévitablement lorsque son écriture dérive vers la psychanalyse du langage
Faute sans doute d’une formation de base , je ne vois que calembours dans les rapprochements qu’elle opère et la signification à la mode lacanienne qu’elle leur donne de sorte tout ce discours sans doute très riche reste abscons pour moi
Il est donc évident que contrairement aux prétentions qu’on me prête je n’ai jamais pensé etre compétente dans ce dans le domaine où se rencontrent langage et psychanalyse ,mais *ce que je connais en matière de langue , et cela je connais bien ; c’est la grammaire et l’orthographe du français ,seule langue que je parle et ecrive
De sorte que le harcèlement de Et alii qui debusque dans tous mes posts la marque de prétentions diverses pour s »empresser d‘ en dénoncer l’inanité et pour ridiculiser le prétendu sentiment de tout savoir qu’elle me prête, est surprenant. Il relève sans doute d’une motivation obscure qui nourrit une hostilité tenace à mon encontre
Enfin j’ajoute que j’ai eu dans ma vie active une vraie spécialité; elle n’avait aucun rapport avec le langage
@Mais le créneau
A cet égard, topé ceci à l’instant sur la RdC : « Que la Bête meure » de Claude Chabrol (au scénario, d’après Nicholas Blake, Paul Gégauff qui adapta « Plein Soleil » largement évoqué dans le précédent billet, dandy, dialoguiste nyctalope, scénariste distingué également de Rohmer ou Schroeder, mort poignardé à 61 ans par son épouse de 25 à laquelle il aurait lancé, en une étrange prémonition : « Tue-moi si tu veux, mais arrête de m’emmerder ».)
Jean Langoncet, j’ai pensé à ce geste, poignarder, ce doit être difficile. De face la personne attaquée se défend et cela suppose que vous soyez assez fort et déterminé pour planter le couteau. De dos , c’est un peu moins compliqué mais si la victime ne dort pas et meme si elle dort je crois qu’il doit être nécessaire de s’entraîner. Dans un sac de sable , par exemple, pour assurer le coup porté. J’ai toujours eu horreur des armes blanches.
@De dos , c’est un peu moins compliqué
Songez à Fritz the Cat, « poignardé » de dos par une dinde folledingue bien montée (avec un pic à glace)
Fritz : https://i0.wp.com/www.zubeworld.com/crumbmuseum/fritzdead.gif
Clopine dit: 18 août 2019 à 19 h 55 min
Comment dire ?
Mais qu’elle …
Peut-être est-ce de vivre comme un troll, ne rien lire, ne rien écouter, juste s’écouter et crachouiller.
Elle peut remercier Lavande de la guider dans un chemin qui ne sera jamais le sien : le droit.
dit: 18 août 2019 à 21 h 18 minC’est vous même qui vous êtes présentée comme ayant « le langage pour centre d’intérêt » , outre les recherches dans des lectures de psychiatrie américaine(« décortiquée ») d’où une compétence à traiter un sentiment de « dépression » d’une femme,outre la gestion du psychisme d’un personnel féminin, outre la réponse à « lapersonne qui sait tout », puis la menace d’infliger des cours sur la RDL ,vous encore qui avez conseillé des recherches
sur les noms propres historiques en art culinaire,et j’en passe parce que je ne vous demande rien, même en grammaire , même un site comme « lsp », ni un sigle comme bip ,laquelloe bibliothèque a fait donner des conférences remarquables à tout public avec des cycles comme « les belles étrangères »desconférences en politique, c’est vous qui glosé bas-bleu baisable ,bobonne ,et prix nobel , à propos de questions de femmes, vous qui réclamez amour gratifiant d’enfants de la part des erdéliens pour votre bibliographie fournie »en féminisme », je vous ai répondu que vos prétentions en savoir,et à les juger sur les femmes , et les juives (« qui est sarah Kofman » )étaient déplacées)
très précisément, ce qu’enseignait Lacan ,c’est
: « La psychanalyse devrait être la science du langage habité par un sujet. Dans la perspective freudienne, l’homme, c’est le sujet pris et torturé par le langage. » [6]
alors si on se présente comme quelqu’un d’intéressé par le langage , en demandant ici même « qu »estce qu’une métaphore », je ne vois pas ce qu’ on attend de ce fil avec une impasse sur l’enseignement de Lacan et de quel droit on peut prétendre diriger les autres:c’est très bien dit que « ça pue le pion »
lien copié et envoyé:
DHH à 21h18
Je m’interroge également sérieusement sur les motivations qui animent et alii pour
Vous assassiner systématiquement sans que je ne comprenne pourquoi.
Sur ce blog, cela pourrit l’ambiance lorsque un/une se fait tailler un short.
Et alii
N’ai pas lu tout votre argumentaire, car ai repris La petite Fadette.
Me semblait que c’étaient les deux guerres qui avaient envoyé les femmes à l’usine, leurs hommes étant au front, qui avaient emmené l’autonomie financière des femmes. Entraînant le recul du patriarcat.
Or, celui-ci a induit bien des dysfonctionnements. Car pour supporter cela, il faut développer autre chose qui réequilibre et le résultat est catastrophique, car boiteux.
Et alii à 22h34
Vous recommencez.
Foutez lui la paix à DHH.
quant à vos essais de divination , que j’aurais un cousin qui travaillerait pour une banque, j’airetenu votre style d' »intuition », madame DHH.Ce que j’ai su de lui, c’est qu’il avait défendu quasi gratuitement des prostituées
rose dit: 18 août 2019 à 22 h 51 min
je ne vous demande rien sur vos histoires de familles, notaires, médecin!alors occupez vous de vos oignons ,comme on dit en français
Et alii
Je ne comprends pas ce que dit DHH comme vous. Pour ma part, je suis extrêmement intéressée par le témoignage que nous apporte DHH.
Il y avait des codes à respecter, des barrières à ne pas franchir et des règles à assumer.
Ce que nous dit DHH montre le chemin parcouru.
De mon côté, ai vécu plein pot un patriarcat castrateur. Un empêchement de choisir mon métier parce que cela ne convenait jamais mes ambitions avec les injonctions de ma mère et les projets de mon père.
Ce que raconte DHH, d’où viennent les femmes, correspond exactement à ce que nous avons vécu.
du moins, clopine dit « à mon sens » sans se donner comme LA référence; ça sert à quoi les citations? CELLES QU ‘IL Y A DANS LE BILLET AVEC LES NOMS PROPRES?
@Dans un sac de sable
En fait de dinde, c’était une autruche. Bien vu
Et alii
Vous êtes extrêmement irrespectueux envers DHH.
Cessez.
Mes oignons vont très bien. Hier avec une échalote et deux gousses d’ail, ont accompagné tagliatelles à la vongole. Malgré l’absence de vin blanc.
Nota bene : vous pouvez reconnaître que je ne vous saoûle pas, moi, avec mes histoires.
vous parlez de témoignage , et moi aussi, j’ai rappelé ce qu’avait demandé DHH sur ce blog, dans ses mots , dits et faire à elle, j' »en ai témoigné! point final à vos attentes sur le patriarcat et le le père castrateur, ce que reproduisent les « féministes »en effet de « secte »(voir lien communiqué)
voyez avec votre psy
Du réchauffé
@Dans un sac de sable
En fait de dinde, c’était une autruche. Faire l’autruche. Bien vu
18 août 2019 à 23 h 03 min
c’est déjà fait!maintenant, les oignons c’est une métaphore!et l’ail contre les fantomes:WGG AVAIT CONNU BIASI (la mémoire)
Chaud-froid de volaille
https://www.youtube.com/watch?v=i6txL1seSN0
En argot, les « oignons » désignent les fesses. On peut donc dire que cette expression incite à s’occuper « de son propre corps », de ce qui nous regarde. Une autre hypothèse a également été avancée. Elle proviendrait de l’expression américaine « know your onions » (« connaître ses oignons »).
de la main à plume creusées par Pierre-Marc de Biasi. billet!
Wgg n’en avait pas parlé inconsidérément!ni moi maintenant
Eh bien, non, seule de ce blog je ne connaissais pas l’identité de CP, mais le mal est réparé. Je suis sans doute extrêmement choquante et irrespectueuse, mais c’est ainsi : je loupe des infos, sans arrêt, quand elles ne me sont pas utiles. Bref, il est hors de question que je culpabilise pour cela, car je ne discerne pas le crime que cela représente.
Pour DHH/Et Alii : très sincèrement, je crois qu’Et Alii a de gros, gros, gros problèmes de communication. Elle évoque de façon systématique le monde médical, psychanalytique, elle semble s’attacher à en décrire les références et le fonctionnement, elle « tartine » ici des connaissances pour le moins éclectiques et sans qu’on voit bien, sinon par le système de « ricochet » d’une idée à l’autre, d’un nom à l’autre, le rapport qu’elles ont entre elles, et elle semble absolument incapable de comprendre qu’elle s’adresse, sur ce blog, à des personnes qui ont chacune leur domaine de compétence ou de prédilection. Elle s’emporte si facilement, avec si peu de retenue, qu’on se dit que la crise de nerfs n’est jamais loin.
Bref, DHH, ne prêtez aucune attention à ce que peut bien raconter Et Alii. Aucune parole raisonnable, aucun dialogue ne peut être entamée avec elle. C’est une sorte de porte-parole de discours qui se révèlent redoutablement aliénants. Rt elle ne tient aucun compte des remarques qu’on lui fait. Ainsi, je lui ai bien dit que vous étiez agrégée de grammaire (tout de même.) Croyez-vous qu’elle aurait changé d’un iota son attitude insensée à votre égard ? Que nenni.
Tout se passe comme si, dès qu’elle écrit ce qui lui passe par la tête, cela devient parole d’évangile. Et comme ce qui se passe dans sa tête est à peu près aussi ordonnée que la trajectoire de la boule de flipper, vous voyez que cela ne vaut pas le coup de s’en faire.
Tout juste pouvons-nous éprouver de la compassion pour elle, et lire les citations et les extraits de livres qu’elle met en ligne. Quand cela est intéressant, bien sûr, ce qui n’est jamais de son fait, pour de vrai.
Ne vous tourmentez donc surtout pas. Ce blog connaît votre valeur !
. Elle proviendrait de l’expression américaine « know your onions » (« connaître ses oignons »). Cette locution serait née dans les années 1920 et aurait fait référence aux nombreuses variétés d’oignons que l’on cultivait à cette époque aux Etats-Unis, et qui rendait l’identification des espèces difficile. « Connaître ses oignons » signifiait donc savoir quelles étaient les espèces cultivées
Et alii
Les oignons c’est aussi les.cors aux pieds qui vous empêchent de marcher et d’aller de l’avant.
Nous tanner avec Ulrike Meinhoff et depuis hier Yann Moix, c’est de vos Idefix.
Mon père repose en paix à Saint Pierre et nul n’est responsable de ma vie amoureuse sauf moi-même.
S’en.prendre.incessamment à quelqu’un dès qu’il poste s’apparente à du harcèlement.
Faites vous suivre.
Mes psys sont en congés et moi aussi.
Suis dans un fjord et lorgne sur tous les bateaux.
Hier, un phoque, un cormoran et un pêcheur pêchaient.
Ai vu un bateau coulé aussi, il avait sombré et une armada de cygnes, 27.
Occupez-vous de vos propres oignons et alii.
@et ta sœur
Tu es une horreur et tu le sais ; ton salut passe par un rédempteur qui tarde à se manifester
https://www.youtube.com/watch?v=wADRRYNHhOA
Et alii
Occupez-vous de vos oignons signifie récoltez -les, mettez-les à sécher et étalez-les sur des claies qu’ils se conservent jusqu’à l’hiver. Ou encore et pire, soignez vos cors aux pieds.
clopine,c’est DHH QUI se recommande de lamédecine américaine, Watson ici, et plus haut pour vous soigner pas moi!vous cofondez mais vous vous défendiez contre christiane , qui se dit « comme DHH »
j’aiu retenu le patronyme de C.P effectivement ! j’ai encore bonne mémoire de ce que je lis !quant au féminisme , c’est vous qui en parliez il n’y a guère:je vous ai rappelé son histoire et celui des mots qui ont eu cours .SI Vous savez mieux, je vous en prie, corrigez ces autrices qui rappellent leur aventure politique et littéraire sur la toile pour tous!par contre autrefois, vous corrigiez l’orthographe de P.Assouline ;alors je vous signale
sans qu’on voit bien,voie subjonctif avec vos lunettes « perso »
rose, ça suffit, la classe est finie! je n’ai pas de cor aux pieds, comme disent les psys(chiatres) aux andouilles selon eux!
vous confondez!
ce fil m’a rappelé une pharmacienne qui était voisine;elle tenait sa pharmacie avec sa soeur;soin défunt mari était psychiatre et elle m’a dit qu’elle ne l’avait jamais compris;elle était la mère d’ un « musicien » un peu connu (peu estimé par les mélomanes):Jean-Christian Michel est un compositeur et clarinettiste français, né en 1938.
ils étaient originaires d’Algérie ;j’ai connu un autre fils architecte , et une fille qui voyagea loin avec son mari militaire mais sans « familiarité »
sans familiarité: j’ignorais que le misicien célèbre avait fait des études de médecine
rose Nous tanner avec Ulrike Meinhoff :ça c’est delaporte!
vous voyez que vous confondez!comme si je parlais de StEx à de la porte, je ne lui réponds pas du tout !
le musicien ,que je n’ai jamais entendu d’ailleurs!
Je suis très étonné qu’il y ait tant de gens ici qui n’ont pas encore compris une chose pourtant évidente au premier coup d’oeil: que « et alii » est folle.
Et les fous on les laisse délirer, on ne rentre pas dans leur jeu, on ne polémique pas avec eux.
Sauf si on a du temps à perdre.
la suite de l’histoire de Watson:
Le scientifique avait mis sa médaille aux enchères le 4 décembre, afin de financer des instituts de recherche. L’homme le plus riche de Russie, Alicher Ousmanov, l’a racheté pour 4,75 millions de dollars.
Pablo75 dit: 18 août 2019 à 23 h 49 min
vous êtes trop aimable ! mais je ne viens pas draguer ici, ni apprendre le français!
je vous informe pablo, même sur watson!
on vous proposait de vous intéresser à BOVARY .
Jai rappelé que wgg qui n’était pas un ignorant a préféré foutre le camp lui aussi que supporter ces pions puants que sont ces dames amnésiques avec leur égo hypervitaminés parce que leur médecin est « féministe » il leur prescrit des vitamines (avec le retour du scorbut en France:)
parlos de ce qui vous intéresse:les hommes: et watsoin
Sa médaille en or 23 carats, estimée à 3,5 millions de dollars (2,82 millions d’euros) par la maison Christie’s, était la première mise en vente par un lauréat de son vivant, rappelle Le Figaro.
Elle avait été adjugée en quelques minutes lors des enchères, jeudi 4 décembre, mais le nom de l’acheteur était resté secret jusqu’à l’annonce d’Alicher Ousmanov. La fortune du magnat de la métallurgie et de l’internet est estimée à 18,6 milliards de dollars par le magazine Forbes (en anglais).
au fait, j’ai aussi retenu que C.P. invitait à Pompidou Beaubourg les erdélien-ne-s qu’il veut gratifier!
ah, oui, C.P. penche pour JUNG si je me souviens bien, encore l’histoire psy !
La maitresse demande à la cantonnade :
– Qu’est-ce que mange les ours ?
Toto lève le doigt.
– Ah toto, pour une foi tu connais la réponse ?
– Oui D’ame, les ours y mangent des oignons.
– Qu’est-ce que tu racontes toto ?
– Ben D’ame, ma mère a dit à mon père : « Dépêche toi de me bouffer l’oignon, les ours arrivent !. »
et la maîtresse l’écrit:
– Qu’est-ce que mangeNT les ours ?
pour une foiS
Le scorbut, maladie que l’on croyait disparue, est bel et bien de retour en France. Cette pathologie, historiquement associée aux grandes expéditions maritimes menées entre le XVe et le XVIIIe siècle, notamment celles de Vasco de Gama, Fernand de Magellan, James Cook, est due à une carence profonde et prolongée en vitamine C
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2019/08/16/france-le-retour-du-scorbut/
ce qui passe dans ma tête, c’est le billet souvent; mais aussi les vaticinations des contributeurs sur watson, les draps froissés, les amies juives,le dépucelage de clopine, les invitations , les blagues à toto donc aussi ,et VOLTAIRE DU BILLET SOIT LA COPROPHAGIE puisque les erdéliens coinbseillent de dire merde quand ils n’emmerdent pas avec leurs questions, leurs nourritures , leurs confusions ; voltaire et coprophagie donc, et réalités biomédicalkes, un vrai médecin ,un vrai journaliste dans le monde qui dépouille pour vous:
PUBLIÉ LE30 AOÛT 2018
Comment la reine rat-taupe transforme ses servantes en mamans
Portée de rats-taupes glabres. Lincoln Park Zoo © Flickr
Le rat-taupe glabre (Heterocephalus glaber) n’en finit pas de fasciner les biologistes. Ce petit rongeur, qui vit principalement en Afrique de l’Est (Ethiopie, Kenya, Somalie), passe sa vie dans un labyrinthe fermé de galeries souterraines qu’il fore avec ses quatre incisives proéminentes. Dénué de poils, à la peau très fine et ridée de couleur gris-rose, il jouit d’une exceptionnelle longévité. Ce mammifère a en effet la capacité à résister au cancer ainsi qu’à d’autres pathologies liées à l’âge. Ce petit mammifère est de surcroît insensible à l’acide. Cette insensibilité lui est très utile dans l’atmosphère des galeries surchargée en CO2. Il peut également résister, pendant des heures, placé dans un environnement manquant d’oxygène (hypoxie extrême) et même survivre, sans lésion majeure apparente, dix-huit minutes en absence totale d’oxygène (anoxie). Or voilà que des vétérinaires et des physiologistes japonais rapportent, dans un article publié le 27 août 2018 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), la découverte d’un mode de communication jusqu’alors inconnu chez les rats-taupes glabres, par lequel une hormone libérée par un individu contrôle le comportement d’autres membres de la colonie.
Le rat-taupe glabre est le seul mammifère à avoir un comportement eusocial, son mode de vie ressemblant à celui des fourmis, des termites ou des abeilles. Au sein d’une colonie, qui compte généralement 60 à 80 congénères, se trouve une seule femelle, la reine, qui assure, seule, la reproduction. Fertile dès l’âge de 6 mois et tout au long de sa vie, elle ne s’accouple qu’avec un à trois mâles : ses frères ou ses fils. Les autres membres de la colonie sont des serviteurs, participant au forage des galeries souterraines, à la défense de la colonie et aux soins des petits. Les serviteurs mâles, dont l’immense majorité ne sont donc pas destinés à la reproduction de l’espèce, ont des spermatozoïdes ayant une morphologie atypique, qualifiée de dégénérée. Seuls 7 % sont mobiles, mais ils avancent avec une lenteur exceptionnelle. Ces caractéristiques exceptionnelles s’expliqueraient par l’absence de compétition sexuelle entre ces mâles.
Comportement alloparental
Rat-taupe adulte avec des petits dans une galerie © Wikipedia
Des chercheurs japonais ont mis au jour un mécanisme physiologique qui sous-tend le comportement alloparental, ce système de « maternage collatéral » où les serviteurs répondent aux sollicitations vocales des petits en leur prodiguant des soins appropriés. Ceux-ci consistent à lécher, nettoyer, réchauffer et rassembler la progéniture de la reine. Ces femelles, qui ne s’accoupleront jamais, dont les ovaires ne se développent pas et restent de petite taille, se comportent pourtant comme des mères aimantes. Ces serviteurs femelles, qui ne mettent jamais bas, ont de faibles taux d’hormones gonadiques (à visée reproductive), présentent parfois une augmentation de volume de leurs mamelons.
Les chercheurs de l’école vétérinaire de l’université Azabu (Sagamihara) et du département de physiologie de la faculté de médecine de l’université Keio (Tokyo) ont examiné les réponses comportementales des serviteurs aux vocalisations enregistrées des bébés rats-taupes glabres. Ils ont également mesuré dans leurs excréments les taux d’estradiol, hormone sexuelle féminine. Ces mesures ont été réalisées durant trois moments de la période de reproduction de la reine : la gestation, le post-partum (après la mise bas) et la période de non-lactation.
Les serviteurs ont présenté un comportement alloparental en réponse aux vocalisations des petits de la portée de la reine uniquement pendant la période du post-partum. Chez ces femelles, ce maternage survenait après que le taux d’estradiol ait augmenté dans leurs excréments, à un moment correspondant à la période de gestation chez la reine.
Partant du constat que les rats-taupes glabres ont couramment recours à la coprophagie, la consommation de matières fécales permettant d’utiliser au maximum les ressources à disposition dans les tunnels souterrains de régions semi-désertiques, les chercheurs ont émis l’hypothèse que les serviteurs femelles pourraient acquérir un comportement alloparental sous l’influence d’une substance qu’ils ingéreraient, en l’occurrence les matières fécales de la reine. Les hormones sexuelles sont en effet chimiquement stables et sont retrouvées dans les excréments de nombreux mammifères, dont les rongeurs.
Les chercheurs rapportent que l’ingestion de l’estradiol contenu dans les fèces de la reine a entraîné une augmentation des concentrations d’estradiol chez les serviteurs coprophages. Cette élévation des taux d’estradiol était proportionnelle à ceux observés chez la reine au cours des différentes étapes de son état reproductif.
Boulettes d’excréments
Afin de tester leur hypothèse scatologique, les chercheurs ont nourri des serviteurs femelles avec des boulettes d’excréments provenant d’une reine gestante ou de reines non gestantes additionnées d’estradiol pendant 9 jours. Ils ont ensuite évalué les taux d’estradiol dans les excréments des serviteurs. Les chercheurs ont ensuite examiné la réponse de ces serviteurs nourris aux boulettes d’excréments aux vocalisations des petits rats-taupes. Ces femelles ont répondu aux sollicitations vocales des rejetons de la reine en s’en occupant comme s’il s’agissait de leurs propres petits. Ce comportement alloparental était particulièrement manifeste après 4 jours à consommer les deux types de boulettes de matières fécales. »
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/tag/coprophagie/
https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/marc-gozlan/
Marc Gozlan. dsc_0509 Je suis médecin de formation, journaliste par vocation. J’ai été en charge pendant près de quatre ans des questions de biomédecine au …
excuses:
Ce blog est celui d’un médecin de formation, journaliste par vocation.
J’y traite de l’actualité en médecine et biologie avec un focus sur les cas cliniques récemment publiés les plus étranges, déroutants, hallucinants, exceptionnels, incroyables, inoubliables.
Mon désir est de vous surprendre, toujours avec sérieux et bonne humeur.
blog sur le monde
he oui, Flaubert s’en est enfilé de l’érudition médicale, des soins , des opérations, pour sa bovary:
j’ai donné des liens et des titres pour les allergiques au sources authentiques;mais j’ai trouvé sans doute une première fois qui n’a rien à voir avec le pucelage de Clopine, la pauvre, et tout à voir avec des curiosités de Flaubert !
A quand remonte la première opération de l’Histoire de l’Humanité ? Quelles traces retrouve-t-on aujourd’hui de tels événements ? Le point avec le préhistorien Nicolas Teyssandier, qui a retracé Nos premières fois dans son dernier ouvrage (éd. La Ville Brûle). Entretien réalisé par Rachel Mulot et Valentine Delattre.
et tout pour les neuneuils à Clopine:
Neuroscientifique à l’Institut Weizmann des Sciences en Israël, Michal Rivlin étudie les secrets de la rétine. Cette petite structure au fond de notre oeil abrite une centaine de sous-types de neurones. Ceux-ci sont spécialisés dans des fonctions particulières du champ visuel : la forme, la couleur, la texture, le mouvement… Certaines de ces fonctions n’ont même pas encore été baptisées ! Plus surprenant encore : les neurones peuvent changer de fonction au cours du temps. Explications en vidéo. Vidéo et interview : Valentine Delattre.
https://www.sciencesetavenir.fr/videos/les-mysteres-de-notre-retine_p3kvv0
quoi qu’il en soit, il y en a a qui manque la mémoire :exemple, le nom de C.P. CQFD!
lequel nom VOUS demandez! (pas moi!)
quant aux histoires de prise de poids, déprim, etc,(oignons) je ne propose pas en conseiller!j’ai bien noté que le journaliste médecin Gozlan(sur le monde) donne lui une abondante bibliographie , et pas qu’en français ! ça devrait donner à penser ce que la RDL appelle les « codes »!
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