Cet été, bovarysez !
On va finir par croire que Madame Bovary, en vérité, c’était lui ! Car vingt ans après sa propre édition du roman de Gustave Flaubert, Jacques Neefs en donne une nouvelle à nouveau au Livre de poche (672 p., 3,90 €). Ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées. Il en est l’éditeur, le commentateur et le préfacier. Mais comment s’y prend-on pour renouveler le classique des classiques afin de l’actualiser ? L’universitaire s’en est expliqué sur le site En attendant Nadeau :
« Il s’agit non pas d’arrêter une interprétation « contemporaine » de ce qui serait son sens, mais plutôt de faire apparaître ce qui en elle demeure activement problématique, ce qui est sa puissance de suspens esthétique.
Dans le fol espoir d’appréhender l’intensité d’une insaisissable présence, de pénétrer cette prose lente dans son inaccessible quête de la « splendeur du vrai », il a fait profiter son édition des vingt dernières années de recherches génétiques sur l’œuvre de Flaubert menées à l’université de Rouen ainsi qu’à Lyon notamment. De quoi interroger et renvoyer à d’autres livres de Flaubert bien sûr mais aussi autour de lui. Celui de Pierre-Marc de Biasi par exemple Gustave Flaubert, une manière spéciale de vivre (494 pages, 21,50 euros, Grasset) qui se veut une enquête biographique du troisième type. Non pas la vie seule, ni même saviesonoeuvre, mais une biographie génétique, fondée sur l’étude des manuscrits et des carnets, laquelle est la spécialité de l’auteur puisqu’il en fut jadis le pionnier éditeur.
Son domaine, c’est l’entre-deux de l’existence et de la littérature, ce no man’s land incertain mais fascinant dissimulé dans les manuscrits. C’est si riche et si fécond qu’il est impossible d’aborder, fût-ce en passant, toutes les facettes de la main à plume creusées par Pierre-Marc de Biasi. Arrêtons-nous donc sur le chapitre 7 puisqu’il permet de pulvériser un poncif et une légende une fois pour toutes qui ont la vie dure. Gustave Flaubert n’a jamais écrit « Madame Bovary, c’est moi ! ». Il ne l’a même pas dit. Mais par quels chemins cette idée reçue s’est-elle si bien installée dans les esprits jusqu’à acquérir force de vérité ?
En fait, c’est un ouï-dire. Suivez la chaîne : 1. René Descharmes lance la chose dans Flaubert, sa vie son caractère et ses idées en 1857 que Ferroud publia il y a très exactement cent ans. En rapportant le mot, ce premier biographe donne tout de même une source : une femme de ses relations le tenait de la bouche même d’Amélie Bosquet, correspondante de Flaubert, qui dit l’avoir plusieurs fois interrogé sur le personnage à l’origine de son héroïne et l’avoir entendu plusieurs fois répondre : »Madame Bovary, c’est moi !… D’après moi ! » 2. Albert Thibaudet rapporte le mot comme « certain » et l’authentifie au passage en 1935 3. Un an après, René Dumesnil, éminent flaubertien, enfonce le clou, aussitôt suivi par J. Nathan qui prétend même que cela se trouve dans la Correspondance, mais sans aller jusqu’à fournir la référence, et pour cause ! 4. Hubert Juin le prend au mot en 1965. Il est suivi un an après par André Maurois.
Bien entendu, nombreux sont ceux qui savent que la formule n’est pas de Flaubert. Ou du moins que rien ne permet sérieusement de la lui attribuer. Mais beaucoup plus nombreux sont ceux qui l’ignorent, et continuent à la citer avec autant d’assurance que le « Je est un autre » placé dans la bouche ou sous la plume de Rimbaud. Destin des formules. Pour autant, Biasi n’est pas de ces fols qui irait jusqu’à nier toute dimension autobiographique dans cette entreprise fictionnelle:
« Indiscutablement, Flaubert avec Madame Bovary fait une plongée dans son propre passé littéraire (…) L’érotisme de Madame Bovary, très atténué, il est vrai, des brouillons au texte définitif, paraît profondément inspiré par les expériences amoureuses (réelles et fantasmatiques, difficile de distinguer en ce domaine) de l’homme Gustave Flaubert. »
Reste à savoir si, de la dérision universelle à l’ironie dépassionnée, on a affaire à la marque d’une personnalité rebelle ou à l’effet généralisé d’un style ? C’est tout le sujet de cet essai qu’il vaut mieux aborder en possédant déjà quelques lettres en flaubertisme mais qui , dès lors, ouvre des perspectives enchantées à celui se sera aventuré dans cette traversée. Le plus extraordinaire est encore qu’en le refermant, on se fiche bien de savoir qui était Madame Bovary. Lui ou une autre. C’est la preuve éclatante de la réussite de cette « vie d’écrivain » semblable à peu d’autres. On sait juste que ce n’était ni Jennifer Jones, ni Valentine Tessier, ni Isabelle Huppert. Et moins encore une femme de la vraie vie. L’authentique Madame Bovary existe et elle est innombrable : toute lectrice troublée, voire chavirée, par ce roman
Depuis le bovarysme a fait du chemin. Rappelons que cet état d’âme a été effectivement défini comme « la capacité qu’a l’être humain de se concevoir et de se vouloir autre qu’il n’est » par Jules de Gaultier dans Le bovarysme (Presses universitaires de Paris-Sorbonne, 2006). Ce « délire du coeur », qui consiste à s’enivrer en rêvant à un avenir radieux mais fantasmé, avait été esquissé par Flaubert dans Passion et vertu, Novembre ainsi que dans la première Education sentimentale (« Il souffrait toujours de quelque chose qui lui manquait ; il attendait sans cesse je ne sais quoi qui n’arrivait jamais ») avant de devenir si central dans Madame Bovary que cela le ferait bientôt accéder au rang de concept et consacrer en néologisme :
« Mais, en écrivant, elle percevait un autre homme, un fantôme fait de ses plus ardents souvenirs, de ses lectures les plus belles, de ses convoitises les plus fortes; et il devenait à la fin si véritable, et accessible, qu’elle en palpitait émerveillée, sans pouvoir le nettement imaginer, tant il se perdait, comme un dieu, sous l’abondance de ses attributs. Il habitait la contrée bleuâtre où les échelles de soie se balancent à des balcons, sous le souffle des fleurs, dans la clarté de la lune. Elle le sentait près d’elle, il allait venir et l’enlever tout entière dans un baiser. Ensuite, elle retombait à plat, brisée; car ces élans d’amour vague la fatiguaient plus que de grandes débauches. » (III, 6)
N’allez pas croire que j’ai trouvé cela tout seul. J’ai puisé dans l’indispensable Dictionnaire Flaubert (780 pages, 39 euros, CNRS éditions) de Jean-Benoît Guinot, somme pratique et complète.
Et si l’on est flaubertien canal historique, on peut toujours savourer l’édition très originale de Madame Bovary (515 pages, 32 euros, Droz). Rien moins que la reproduction au trait de l’original de 1857 annoté par Gustave Flaubert en personne. C’est l’exemplaire tel que tinrent entre leurs mains de Maxime du Camp et Léon Laurent-Pichat, poète et rédacteur-propriétaire de la Revue de Paris qui publia le roman du 1eroctobre au 15 décembre 1856. On oublie souvent qu’ils l’ont censuré « pour son bien et en toute affection » ( !) avant le procureur impérial Pinard, lequel était au fond dans son rôle de gardien de la morale publique. Alors qu’eux étaient censés n’être guidés que par un souci esthétique.
Ce sont eux qui, les premiers, exigèrent de l’auteur des coupes, ce qu’il ne leur pardonna pas, dussent-ils se retrouver ensuite in solidum devant le tribunal. Raturés au crayon ou biffés à la plume, parfois encadrés, souvent commentés dans la marge, ces passages sont censés purger le livre de son immoralité. Flaubert n’hésitait pas à exhiber son exemplaire (aujourd’hui conservé à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris) devant ses amis afin de les édifier sur l’état de la chose littéraire. Parfois drôle, d’autre fois pathétique, toujours instructif sur les mœurs littéraires, et les mœurs en littérature (ne pas oublier le sous-titre sur la couverture : « Mœurs de province »).
Dans une postface aussi éclairée qu’éclairante, Yvan Leclerc rappelle que les censeurs s’en sont pris principalement aux morceaux les plus fameux : la noce (banquet provincial), les comices (une foire de bêtes de gens), le pied-bot (une opération chirurgicale), toutes choses qui mettaient en cause des valeurs sociales. Petite anthologie de ces retouches à 71 reprises. Parfois un mot (« concupiscence », « ta concubine ! », « bandages ») ou un groupe de mots (« la première grossesse de sa femme », « couvert de scrofules au visage », « suant sous ces couvertures », « leurs jambes entraient l’une dans l’autre », « Napoléon représentait la gloire ») parfois deux pages (la scène du fiacre) dont le choix souvent déconcerte tant il paraît anodin, même en se replaçant dans l’époque ; enfin, pas toujours :
« Auprès d’une parisienne en dentelles, dans le salon de quelque docteur illustre, personnage à décorations et à voiture, le pauvre clerc, sans doute, eût tremblé comme un enfant ; mais ici, à Rouen, sur le port, devant la femme de ce petit médecin, il se sentait à l’aise sûr d’avance qu’il éblouirait. L’aplomb dépend des milieux où il se pose : on ne parle pas à l’entre-sol comme au quatrième étage, et la femme riche semble avoir autour d’elle, pour garder sa vertu, tous ses billets de banque, comme une cuirasse, dans la doublure de son corset ».
Ou encore :
« On le vit pendant une semaine entrer le soir à l’église. M. Bournisien lui fit même deux ou trois visites, puis l’abandonna. D’ailleurs, le bonhomme tournait à l’intolérance, au fanatisme, disait Homais ; il fulminait contre l’esprit du siècle et ne manquait pas, tous les quinze jours, au sermon, de raconter l’agonie de Voltaire, lequel mourut en dévorant ses excréments, comme chacun sait »
Quelle logique à l’œuvre ? Celle qui consiste à anticiper sur l’application de la loi de 1819 par la Justice (outrage à la morale publique ou religieuse ou aux bonnes mœurs). On dirait aujourd’hui qu’ils ont agi en vertu du principe de précaution. Le procureur Pinard approuvera d’ailleurs l’essentiel de ces censures. En conservant précieusement cet exemplaire pour la postérité, Flaubert voulait se venger. C’est réussi tant cette lecture demeure éloquente et émouvante plus d’un siècle et demi après. On n’entre jamais autant en empathie avec Gustave qu’en suivant sa main à plume courir contre son gré sur ces pages pour témoigner avec éclat de l’étroitesse d’esprit et la bêtise de la police des Lettres, l’officielle et l’autre, tout près et pire encore car si amicale et si confraternelle…
Il y a peut-être d’autres urgences, encore que, rien de moins évident. Il est grand temps de rouvrir le dossier du bovarysme. Après tout, il s’agit rien moins que penser notre rapport au réel en libérant « un moi situé au-dessus de soi ». Madame Bovary, c’est nous. (
( » Il Ballo, Festa di Capodanno a Villa Airoldi, 1985, photo © letizia battaglia ; « Audrey Hepburn à NY » photo D.R. ; photo Toni Frissell ; « California 1955 photo Elliott Erwitt/courtesy agence Magnum)
1 745 Réponses pour Cet été, bovarysez !
je ne me propose pas !
Clopine dit: 18 août 2019 à 23 h 18 mineh bien quand mêzme, je crains que vous soyez juste un peu garce ,comme cela a été suggéré sur ce blog, parce’unbe chose est d’invoquer un domaine de compétence, une autre de s’y manifester :je n’ai pas bien compris le votre , sauf, s’il est restreint à PROUST, ce qui est déjà pas mal, mais au delà, vous seule , la cuisine?
Possible que vous aimiez communiquer sur votre corps et ses aventures, personnellement, vous ne me mènerez pas sur vos pas; vos exigences de « communications » sont infantiles!!j’ai vu ce que les votres ont donné avec P.Edel! quant à WGG que je rappelle, oui, il a su apprécier le jeu! d’autres aussi;donc non, c’est non, les billets sont bien assez denses, nourris pour permettre de s’aventurer à travers livres sans déverser des tombereaux d’idéologie ;donc non, c’est non, je n’ai pas de demande à présenter aux erdélien-ne »s, qui ont mis en fuite les gens qui avaient autant d’expérience qu’eux-elles, et indubitablement plus d’esprit;vous prétendez ici tout savoir, tout et tous comprendre, c’est peut-être de « la politique »,mais si amnésique , et pleine de « grands dieux » que vous réussirez surement mieux en les implorant,eux, qu’en imitant je ne sais qui!
parce qu’une chose est
j’appelle « idéologie » aussi bien de me dire à moi qui ai montré que je n’étais pas ignorante en « écritures juives » : « j’ai des amies juives », comme votre « collègue » cricri -car tout le monde n’a pas une entente aussi fine du judaïsme qu’Apollinaire -comme l’a montré Meschonnic,agrégé de grammaire,je sais et là aussi vous vous trompez de scènes de fantasmes! -(et donc non merci , qu’elle se garde ses amies et me fiche la paix, je ne suis pas jalouse du tout!)que, idéologie encore on vous tend une main compatissante ,(alors là vous vous gourez fillette, P.EDEL vous a déjà dit que vous vous mépreniez dans ce registre où vous n’avez pas de compétence)
donc non à votre politiquincaillerie , fillette !
il faut bien que quand on se rengorge de « langage », je cite Meschonnic (que j' »ai lu et entendu, oui, merci)puisque personne ne le fait
j’ai employé « collègue » comme dans le midi où on dit de deux enfants en primaire de la même classe qu’ils sont « collègues »:cela me plait beaucoup!
vous faites pitié ,tous, avec vos demandes d’amour à des inconnus , et vos confusions et inversions dont vous voulez me faire endosser la misère:le coup de rose qui préfère nier qu’il y a une « histoire MOIX » dans la production littéraire,depuis que son père a réagi est significatif de ce malaise que vous avez de ne pas être les interlocuteurs-conseillers de quelqu’un dont le désir a été le plus fort;mais non, justement, je n’ai « rien à dire » des amours de Rose, ni du corps trop lourd ou « volumineux » dit-elle de Clopine, je ne « comprends » pas en quoi cela devrait me concerner,ou concerner
delaporte, ed , ou chaloux;je ne vois pas ainsi la RDL, mobilisée à la recherche de ; pour, contre, et dans le déni ;cet état de mobilisation permanente,et de vaticination continuelle , me semble abusif!cela ne m’intéresse pas ,ce « fonctionnement » en meute,avec un oubli aussi prompt de ceux qui cherchent parfois une ressource
« de discussion » sans en gommer les aspérités ;donc non, cela ne m’intéresse pas ,cette « répétition » d »une histoire trop connue-trop méconnue; vous n’êtes pas irrésistibles !
non, ça ne vieillit pas bien!
Widergänger dit: 18 octobre 2016 à 20 h 00 min
Vous ne savez pas ce qu’est la poésie, mes pov’ chéris !
tenez, chère rose, la preuve que ce n’est pas moi qui m’intéresse à « la terroriste » :voilà une date:
Delaporte dit: 18 août 2019 à 7 h 11 min
. Aujourd’hui, on republie des textes d’Ulrike Meinhof.
cela vous aidera peut-être à vous connaître,vous;au lieu de dégoiser à tort et à travers, comme tant de erdélien-ne-s qui dédaignent les propositions du billet;
hamlet avait aussi remarqué l’absence d’esprit des erdélien-ne-s;il voulait jouer!introduire du jeu dans toutes ces requêtes de « jouissance »- à -la – clopine;
je vous laisse l’albatros, les pingouins-surtout les homos qui couvent un oeuf,(c’est dans l’actualité) et tous mes voeux pour vos cours de langage
berlin oeuf pingouins
https://www.huffingtonpost.fr/entry/au-zoo-de-berlin-un-couple-de-pingouins-homosexuels-couvent-un-oeuf_fr_5d563fade4b0eb875f2183a9
je vous recommande sur huffpost
les nobels pas « vraiment mérités »;merci !
Des lauréats du Nobel qui ne le méritaient pas !huffpost pour DHH? CLOPINE !et
DHH, Clopine, Judith, Rose
Des lauréats du Nobel qui ne le méritaient pas
et n’oubliez pas que cette histoire des nobels injustifiables , c’est TRES connu; mais les idées reçues
Et alii
je vous laisse l’albatros, les pingouins-surtout […] et tous mes voeux pour vos cours de langage
Je vous remercie. Je guette les baleines aussi.
Point sur les cours de langage. L’anglais c’est acquis, y compris la conversation courante et suivre un guide en anglais. Manque le téléphone. Difficulté aussi eu egard aux intonations mais ça va. I speak fluently.
L’espagnol en bon cours d’acquisition. Suis maintenant une conversation. Ai encore le sentiment fort désagréable de parler comme une vache espagnole. C’est à dire en baragouinant. Mais je peux soutenir un échange. Don’t speak fluently spanish. But soon. Ai la chance de croiser beaucoup d’espagnols en Irlande et ils parlent volontiers.
Italien, allemand sont sur ma liste. Ne sais encore ensuite mais envisage le portugais, pour le Brésil (Claudio Bahia ?).
Et alii, qq. nouvelles, partiales, las, soyez indulgent vous prierai-je.
Joyce, ce nom est du comté du Connemara. Et est un des 14 familles richissimes et cultivées qui fondèrent Galway. Pas notre auteur. Dont apparemment une partie des racines viendrait de France.Il a quitté l’Irlande pays d’invasions successives et de famine pour s’installer à Paris.
Sa femme Nora est de Galway.
Il l’a harassée longtemps.
C’était très indélicat a dit et répété le guide, mais il voulait savoir si elle avait eu un amoureux avant lui.
Non, répondait-elle.
Vu le café à un des angles de Eyre square (Jane ou pas ?) : l’amoureux en question a décanillé là, drank as a monkey.
Joyce persista dans sa demande. Cela ne lui a pas réussi. Un jour, en Suisse, il est revenu bourré et il a posé la même question à Nora.
Elle a répondu oui.
Il est mort Joyce.
De çà, je ne peux vous le dire.
Le guide a souligné son indélicatesse en expliquant qu’il valait mieux ne pas le savoir.
Bof.
À mes yeux, faut savoir.
Et alii
Atterrissez : je n’ai aucune demande d’amour envers des inconnus.
Je me tape complètement et d’Emma Bovary (ce livre est dépassé et loin derrière) et autant de Yann Moix. S’il prend sa famille comme matériau littéraire, il.faudra qu’il ait le talent derrière. Ce n’est pas gagné. Et si ce qu’il écrit n’atteint pas une portée universelle, cela restera du pipi de chat.
Ne me prêtez pas des intentions qui ne sont pas les miennes.
Et alii à 5h08
Ce n’est pas ce que j’ai dit. De mes amours, plurielles, oui, vous savez peu. Du corps de Clopine, n’ai rien dit ni écrit, ici, mais pensé oui, qu’il était tel celui de ma soeur.
Sans commentaire aucun.
Ce que je vous ai dit est qu’il me semble très intéressant d’avoir comme témoignage d’une époque des exemples concrets qui nous parlent de ce que nous avons vécu plutôt que des tonnes de référence sur tel mouvement idoine, ici le féminisme.
C’est une autre manière d’apprendre et qui marche.
Par exemple, c’est ce que fait Florence Aubenas lorsqu’elle va sur le terrain. Elle s’immisce dans un milieu donné et de l’intérieur, elle enquête.
Je l’m bcp Florence Aubenas.
C’est une autre manière de voir et de comprendre les choses. Sans passer par les savoirs savants si vous le préférez dit ainsi.
. Ce n’est pas gagné:effectivement, mais ça valait la peine d’essayer,peut-être pour lui,au moins;on verra les réactions des critiques d’une part , dont je crois que dépend l’avenir, et bien sur du public , c’est à dire « les gens » ; je suivrai ça, ça m’intéresse(j’ai déjà lu une critique hyperpolitique qui ne »m ‘impressionne pas »
Je l’m bcp Florence Aubenas.
C’est une autre manière de voir et de comprendre les choses.
vous avez raison, il n’y a pas que ce que vous appelez « les savoirs savants »(les croyez vous vraiment tels?)il y a les savoirs des personnes qui enquêtent et produisent aussi de la théorie;c’est très clair chez les femmes,les littéraires, les philosophes(!)les historiennes, c’est donc du travail!!ne désespérons pas!
bonne journée
Et alii
. Ces femelles ont répondu aux sollicitations vocales des rejetons de la reine en s’en occupant comme s’il s’agissait de leurs propres petits. Ce comportement alloparental était particulièrement manifeste après 4 jours à consommer les deux types de boulettes de matières fécales. »
Ce n’est pas bandant la vie des rats taupes glabres.
Et ne fait pas rêver.
Pourtant, cela questionne le partage de l’élevage des petits.
Ai vu au zoo de Dublin le gorille mâle au dos argenté. Père d’une petite femelle née le 1er avril.
La mère -separée du père- s’occupait de la petite en alternance pacifique avec une seconde femelle gorille. Avec, quand même, prééminence pour les câlins. C’était passionnant à observer.
Vous avez troqué votre honneur et votre dignité contre un plat de lentilles.
—
Confirmation: le cardinal Gerlier du blog n’est même pas drôle. Il pèse un un âne mort.
Belle réflexion sur la vanité de la célébrité dans le dernier Tarantino. Et toujours cette veine parodique qui décape au lance-flamme.
Toujours le même plaisir à buter des nazis,comme on peut l’éprouver à enfoncer Delaporte des chiottes.
Et alii
Je ne méprise pas du tout le savoir, la culture ni les gens qui travaillent et surtout pas les rats de bibliothèque. Simplement les manières d’apprendre sont variées. Quoi de mieux, sur le féminisme que d’inventorier les vécus puis trouver palliatifs, je vous le demande ?
Ce n’est pas bandant :mais c’est instructif!
heureusement qu’il y a des passionnés pour ces recherches!
moi, je serais plus volontiers flaneuse de zoos ou consommatrice de films sur les animaux (depuis longtemps!)
TROIS BONS AVIS
Eric Zemmour, Philippe Bilger, Robert Redeker font grand cas du dernier livre de Pierre Mari, « En pays défait ».
Trois bons avis, ce me semble.
Etalii bovaryse comme une monstrueuse baudruche, le prestigieux blog à passou va imploser. La république du cinéma de la prestigieuse Annelise vient de fermer ses commentaires à cause d’une détraquée, que font les services sociaux.
Dear Bloom, franceculture a mené la chasse aux nazis sur ses ondes publiques l’été passé avec cinquante émissions ! jouées par de mauvais acteurs. aucun profit sinon celui des « producteurs-acteurs ».
« Affaire Epstein : accusé d’abus sexuels, le Prince Andrew se dit «consterné»
Après la diffusion d’une vidéo le montrant en 2010 chez le millionnaire accusé de viols sur mineures, le Prince «déplore l’exploitation de tout être humain» dans un communiqué. »
Un membre de la famille royale d’Angleterre impliqué dans la sombre affaire Epstein : c’est un événement incroyable et époustouflant. Le prince Andrew avait une mauvaise réputation déjà depuis longtemps, concernant sa vie vie privée. Une réputation de débauche, de stupre. Il est allé encore plus loin dans l’infamie en fréquentant Epstein, c’est-à-dire le Diable. Cela ouvre la porte à toutes les supputations possibles, et jette un voile sombre sur les Windsor. Le prince Andrew, ou le déshonneur de la Couronne royale.
Le prince Andrew est directement et nommément accusé par une victime :
« Virginia Giuffre, une des victimes présumées, a déclaré en 2016 avoir eu des relations sexuelles avec le prince alors qu’elle était mineure. Le palais de Buckingham a démenti à plusieurs reprises tout comportement inapproprié du prince. »
Les Windsor sont un ramassis de débauchés et de libertins qui passent leur temps à forniquer dans les situations les plus invraisemblables. Ils se croient tout permis. Ils sont plongés dès leur naissance dans le stupre et la débauche, par hérédité. Toute leur existence hédoniste, aux frais du contribuable anglais, est soumise à leur sexualité débridée et sans limites, au risque même de la délinquance. Le prince Andrew est le rejeton logique, par hérédité, d’une telle famille de dégénérés. Le voilà impliqué et accusé des pires crimes : il devra sans doute payer le prix fort, et peut-être aller en prison un jour !
non phil, pardon dear phil, il ne me manque rien, et j’ai même eu une chance etraordinaire ce week end(c’est à dire à quoi je nem’attendais pas, j’ai eu enplus une visite éclair d’ une amie ce matin (là je l’attendais un peu)
bref, je ne veux pas faire ici de confidences et au fond mon pseudo ne veut rien dire de plus, ni de moins que place aux autres ceux qui savent de solides références , et qui ont parfois disputé avec des « maîtres »connus ,mais ne se considèrent pas obligés d’en faire part ici(à Passou c’est autre chose, mais moi, je ne me plains pas des billets et tweets , même s’ils sont en anglais-je ne sais pas l’espagnol, c’est vrai , mais je persévère en grec ancien et en hébreu:ce qui dérange tant ici!-et quant aux histoires que je veux suivre, même si ce n’est pas sur la RDL,ça m’est égal;vous savez, j’ai encore des souvenirs de scènes avec Meschonnic, et ce que ROUBAUD interpréta ,à Beaubourg ,et ce n’est pas sur wiki, ni ailleurs …encore!c’est moi ,ici,qui ai indiqué le site Ruthmos, donc stop à ceux et celles qui veulent plus d’intimes!je vais bien merci, vous aussi j’espère!
Madame Bovary « n’est pas un cas d’adultère en Basse-Normandie » (Flaubert). C’est un roman – il faut bien un sujet – mais cela n’a rien à voir avec les propos souvent sensés que l’on peut lire ici sur le féminisme. Si l’intérêt de Bovary réside dans l’adultère, on ferait mieux de lire les mémoires de madame Bouzige, bourgeoise du XIXème. Madame Bovary est une œuvre, un chef d’œuvre si l’on veut, une œuvre littéraire, où la musique, le choix des mots, le rythme des paragraphes en font une œuvre d’exception. Le reste (la surface de l’anecdote)est quand même insipide; comme si la troisième de Beethoven était centrée sur Bonaparte devenu Napoléon. La psychologie d’Emma, franchement, c’est quand même pas grand chose et c’est ce qui exaspérait notre Flaubert.
ah oui, s’il y en a qui n’ont pas lu F.Frontisi Ducroux qui s’y connait en féminin, et qui m’a dit ce qu’elle pensait d’une communication que j’ai partagée publiquement,je suggère qu’on la lise!
La presse people se déchaîne, donne des détails, des noms de victimes mineures, accuse, c’est la curée contre le prince Andrew :
« Le prince Andrew, fils préféré de la reine Elisabeth II, est accusé d’attouchements sur mineures selon des documents rendus publics par un tribunal de Manhattan vendredi 9 août 2019. »
pardon, j’avais pris un h en otage !
http://www.rhuthmos.eu/spip.php?rubrique42
une page actuelle
http://www.rhuthmos.eu/spip.php?rubrique42
il y a déjà eu des journées d’étude à normale sup
Sant’Elia, kiosque avec personnage masculin :
et por le langage:
– En linguistique, les travaux sur le rythme doivent beaucoup à Émile Benveniste, non seulement à ses articles fondateurs sur le rythme et sur la mesure, mais aussi à toute sa réflexion sur l’énonciation et l’organisation du flux du discours.
– Depuis quelques années, un intérêt nouveau se fait jour pour les phénomènes d’accentuation, de débit et de prosodie.
– La théorie du langage, qui se développe, quant à elle, au-delà de la seule problématique de la langue, n’a pas encore de reconnaissance institutionnelle. Elle progresse pourtant de manière souterraine à travers des travaux qui mettent le rythme au centre de leurs préoccupations.
http://www.rhuthmos.eu/spip.php?rubrique46
Les allégations de la presse people :
______________________________
Selon Closer, Virginia Giuffre, l’une des accusatrices, a affirmé que Jeffrey Epstein l’aurait même forcée à avoir des relations sexuelles avec le prince Andrew. La victime dénonce avoir couché avec le prince ANdrew en 2015, à New York et à Londres, alors qu’elle n’avait que 17 ans. « Je me souviens juste que quelqu’un a proposé de faire une photo, on m’a dit d’aller sur le canapé. Andrew et Virginia se sont assis, ils ont mis un pantin sur ses genoux à elle. Je me suis assise sur ceux d’Andrew. Puis ils ont mis les mains du pantin sur la poitrine de Virginia, et Andrew a mis les siennes sur la mienne » témoigne Johanna Sjoberg qui était alors une « jeune étudiante à l’université ».
Les faits se serait déroulés selon la jeune femme dans le manoir de Manhattan de Jeffrey Epstein, meilleur ami du prince à l’époque. Le média indique qu’elle aurait été entraînée chez Jeffrey Epstein par Ghislaine Maxwell qui lui aurait promis qu’elle aurait l’opportunité de décrocher un « travail légal ».
cela me plait bien de revoir renato ici:et c’est parce qu’il est un contributeur sur et de référence que je me décharge sur lui en musique et en photo , sans vergogne :et je le remercie de sa gentillesse à bien expliquer et montrer,sur fond d’un travail de praticien
Cate Blanchett :
Si l’intelligence peut et doit se définir comme l’aptitude à comprendre, Emma Bovary est-elle intelligente ? A mon avis, cela lui arrive, mais rarement. Si Flaubert a pu dire « Madame Bovary, c’est moi », c’est qu’il était sans illusion sur la nature et l’étendue de sa propre bêtise (ce qui, d’ailleurs, est une preuve d’intelligence). Il aurait pu dire tout aussi bien : « Bouvard et Pécuchet, c’est moi.
bien sur renato, vous connaissez
BELTING Hans, 2004, Pour une anthropologie des images, Paris, Gallimard.
lequel Belting a tenu séminaire à Paris !
c’est passionnant;j’y ai trouvé -et rendu compte publiquement d’erreurs sur Frank;ce à quoi il acquiesça; et cela est encore une question autour de la Bovary
Revenons à Flaubert, à « Un coeur simple », grâce à ce post ancien de Widerganger ; je l’ai gardé parce que je le trouve d’une grande justesse.
« cette « civilisation du cœur » est précisément ce qui ne marche plus depuis la Révolution. On trouve ça chez Madame de Staël dans Corinne ou l’Italie, chez Flaubert dans « Un cœur simple », qui ne le dit pas mais le montre de manière éclatante dans plusieurs scènes entre Mme Aubain et Félicité. Des scènes banales qui ne paient pas de mine mais qui sont en réalité d’une très grande profondeur à l’égard des liens entre la servante et sa maîtresse. Une scène remarquable notamment, où Madame Aubain se plaint de ne pas avoir reçu de lettre de sa fille Virginie, au couvent, depuis quatre jours, occasionne un rapide dialogue entre maîtresse et servante. Devant l’inquiétude de Mme Aubain, Félicité tente de la rassurer mais, ce faisant, commet une gaffe en mettant sur le même plan son neveu, un « gueux », dit Mme Aubain, dont Félicité n’a pas la moindre nouvelle depuis quelque six mois et Virginie, la fille chérie par Mme Aubain, une bonne bourgeoise de province. Si bien que cet acte de bonté de Félicité se retourne contre elle et aboutit à son humiliation par Mme Aubain, qui se sent offensée de cette comparaison outrageante à ses yeux. Félicité n’en est pas moins indignée par le manque de cœur de sa maîtresse mais oublie vite, nous dit Flaubert, cette vexation. Cette scène a sa petite morale qui nous dit, à travers le discours indirect libre traduisant la pensée de Félicité, qu’elle considère ces deux enfants, son neveu comme la fille Virginie de Mme de Aubain, sur un même pied d’égalité de leur destinée, contrairement à sa maîtresse qui s’en tient à une hiérarchie sociale conventionnelle entre les deux classes sociales en présence, incarnées par Félicité et Mme Aubain. Autrement dit, à travers Félicité, le narrateur, et à travers lui, Flaubert lui-même, se réfèrent aux principes d’égalité de 1789 et à l’absence de cœur dans la nouvelle société qui en a émergé. La nouvelle société ne parvient plus à construire une relation de « cœur » (le mot est prononcé par le narrateur dans le passage) entre les concitoyens, les égoïsmes, les hiérarchie ne parviennent plus à faire « peuple » qui demeure « introuvable » comme le montre si bien Pierre Rosanvallon dans l’un de ses ouvrages sur justement ce qui s’est passé après la Révolution. Flaubert avait tout à fait compris ça. Il avait compris que la « civilisation du cœur » était morte avec la Révolution, lui le grand lecteur de Rabelais qui la met en scène sans arrêt dans ses récits. «
« On est d’accord, mais je ne vois pas en quoi le fait que ce soit un gros connard m’empêcherait de croire qu’il a été battu enfant. »
Peut-être qu’il a été battu, peut-être pas, ou peut-être beaucoup moins qu’il le prétend, ou peut-être que les parents ont pété les plombs à des moments où tout le monde les auraient pété (les histoires avec le jeune frère), où peut-être…
Bon, le mieux est de s’abstenir de régler ses comptes familiaux sur la place publique, surtout si les protagonistes sont encore vivants et peuvent être accusés injustement par des gens qui ont généralement beaucoup plus de moyens d’expression que les accusés pour convaincre (je pense aux malheureux parents de Louis, l’idole de CT). Et surtout s’il sont morts, car ils ne peuvent plus se défendre. C’est sordide, petit, minable, le degré zéro de la création littéraire et ce n’est évidemment pas un hasard si cette « littérature » se multiplie ces dernières années…impuissance créatrice, culture de la haine et du ressentiment, rejet sur les parents de la responsabilité de nos propres échecs…
Les Windsor sont un ramassis de débauchés et de libertins qui passent leur temps à forniquer dans les situations les plus invraisemblables. Ils se croient tout permis. Ils sont plongés dès leur naissance dans le stupre et la débauche, par hérédité. Toute leur existence hédoniste, aux frais du contribuable anglais, est soumise à leur sexualité débridée et sans limites, au risque même de la délinquance.
–
Remplacez Windsor (ex-Saxe-Coburg*) par prêtres catholiques pédophiles irlandais, anglais, américains,australiens, français, allemands, etc. et vous obtiendrez une description assez fidèle des agissements criminels de la Compagnie des délinquants de Jésus.
*sexe-Coburg
De Belting lu, il y a quelques années de là, La fin de l’histoire de l’art ou la liberté de l’art, et plus récemment Le chef-d’oeuvre invisible. Le mythe moderne de l’art. Lu aussi quelque chose, un papier peut-être, à propos de la perception de l’image de l’autre — stéréotypes et préjugés —.
Bloom, comment dire ? Si vous pouviez cesser ce genre de « vanne à 100 balles » : « Louis,l’idole de CT ».
…
Je n’ai aucune idole.
On m’a déjà fait le coup, ici, avec Onfray.
Ce qu’il y a de pénible, derrière ce genre d’approximations, c’est tout simplement le jugement de classe qui, inconsciemment je veux bien le croire, s’y décrète. Louis, Onfray et moi-même avons ce seul point commun : nos naissances obscures, dirons-nous. Ces deux derniers étant issus de catégories sociales encore plus défavorisées que la mienne, d’ailleurs.
C’est bien sûr le point de départ de mon intérêt pour eux, et inversement le point de chute de toute considération de tous leurs « ennemis » (conscients ou inconscients) de classe.
C’est pénible, parce qu’on devrait pouvoir s’extraire de ce genre de préjugés (de part et d’autre, hein !) pour discuter des thèses des uns et des autres…
Au lieu de ça, bim. La caricature, tout de suite.
« Idole de CT ».
Notez qu’on me l’a faite -aussi- à propos de notre hôte, celle-là.
En fait, il suffit que j’estime une écriture, que je considère attentivement une pensée, que j’interroge une posture, et crac. Me voici idolâtre. Cela ne m’étonnerait absolument pas si cela venait d’un de ces acharnés à me mordiller les chevilles (à la hauteur desquelles ces derniers n’arrivent même pas), style MC, mais de vous, Bloom…
Soupir.
Zut, Bloom, et mille pardons. Ce n’était pas de vous, le coup de l’idole, mais de Closer.
Tout s’explique.
Encore pardon de vous avoir attribué une approximation aussi stupide et malveillante.
Putain closer mais ça s’appelle la littérature. L’histoire personnelle est la matière première de l’écrivain. Il ne règle pas ses comptes, mais raconte son vécu dans ses bouquins. Et puis « surtout s’ils sont vivants », suivi de « surtout s’ils sont morts ». Pas très cohérent tout ça…
Pour Louis, il a raconté l’histoire de beaucoup de familles du Nord à mon avis. Ce n’est pas du déballage. Vous salissez des choses intéressantes et salutaires avec cette vision bien-pensante et ultra conservatrice (ah ben les parents, on n’y touche pas). En attendant, j’ai beaucoup aimé Louis. Moix, pas envie de le pire parce qu’il fait trop de sophisme.
Et la mère de Houellebecq, elle aussi c’était une sainte ? Purée vous mélangez tout. Moix est un connard, personne ne le conteste, mais ce n’est pas une raison pour le traiter de menteur sur un sujet aussi horrible.
IDOLE ?et si vous tentiez le coup de remonter au grec au lieu de foncer sur « la Bible »?
c’est une « image » qui a à voir au départ-et encore après!voir en anglais-avec les fantômes ! on m’a bien accusée de dévotion pour C.T. ? donc de l’idolatrer;il serait préférable de faire attention à son lexique (je connais les idoles des Cyclades, merci)
excuses !
The word Eidolon suggests both a phantom and an image or likeness. It can also apply to the icons that stand in temples and shrines. Eidolon is also the reflection in a mirror or water. This is the word from which English gained the word ‘idol.’ Over time, eidolon came to be understood as something similar to psyche, or soul, as a vital spirit. As such the eidolon is usually depicted as a winged figure capable of a diverse catalogue of responses to the living.
Ed, il paraît que les parents de Moix contestent formellement les propos de Moix sur les maltraitances qu’il aurait subies dans son enfance. Tout, le fait de le forcer à manger ses excréments, de le tirer par les cheveux à l’extérieur pour un yaourt tombé à terre, tout en lui enlevant son pull en plein hiver pourqu’il ait bien froid, de le tabasser à coups de câble électrique, de le mettre à genoux devant la cheminée pour le forcer à brûler lui-même ses papiers et ses manuscrits, tout serait totalement faux. Et le père en question de rappeler qu’il a assuré la charge financière de Moix jusqu’à ses 30 ans, lui a payé études supérieures et voyages. Ce qui paraît troublant dans les paroles de cet homme « posé » (kinésithérapeute pour enfants), c’est qu’il s’attribue néanmoins des « erreurs » éducatives qu’il semble regretter : il reconnaît deux « passages à l’acte », des « baffes », à propos d’incidents violents entre Moix et son frère (pousser ce dernier dans le vide, ou lui enfoncer la tête dans la cuvette des toilettes), et aussi une attitude « stricte » qui peut, d’après le père, avoir été une erreur.
mais la liste des sévices étendus à la mère (qui elle aussi aurait torturé l’enfant), il la conteste formellement.
Très cohérent au contraire, ça veut dire jamais.
Pourquoi?
Parce qu’il n’est pas moralement décent de mettre publiquement en accusation des gens qui n’ont généralement pas les moyens de se défendre et qui doivent ensuite supporter le regard des autres, la honte, le mépris, les crachats (au moins métaphoriques) des voisins, des amis, des parents, alors que peut-être, ils en ont bavé eux-mêmes et ont pensé, même s’ils se trompaient, faire du mieux possibles avec leur rejetons ou même sont parfaitement innocents. C’est tout simplement dégueulasse.
Un écrivain digne de ce nom a la capacité de transposer son vécu, ses souffrances éventuelles, dans des personnages et des contextes fictifs, et de foutre la paix à des gens réels de chair et de sang qui n’ont pas forcément mérités d’être traînés en pâture sur la place publique. D’ailleurs personne ne le mérite: si l’on est criminel, on est jugé par la justice; si l’on est simplement une mauvaise personne d’après le jugement d’autrui, on règle ses comptes avec cet autrui. Je fais exception des personnes publiques (homme politiques, vedettes et autres) qui ont de facto renoncé à l’immunité de la vie privée pour les affaires qui peuvent intéresser leur vie publique.
GOMBRICH, E. H. Ideales E Ídolos
https://archive.org/details/GOMBRICHE.H.IdealesEIdolos/page/n3
Vous imaginez le père de Moix, kiné pour enfants? Si les affirmations de son fils sont prises au sérieux, sa vie est foutue, plus de clients, la honte, la ruine! Alors qu’il n’a peut-être rien ou pas grand chose à se reprocher.
C’est scandaleux, dégueulasse…
Ben dis pas deux fois « surtout », sinon ça s’annule. Dis « jamais » et c’est plus clair.
Qu’est-ce que t’en sais s’ils ont subi des crachats ? Ils sont anonymes, c’est en ouvrant leur g.ueule qu’ils s’exposent.
Clopine, j’ai lu banane. Qu’est-ce que tu viens me réécrire ce que j’ai déjà lu dans la presse ? Merci de prendre les gens pour des débiles. Ca pue l’ancienne prof à plein nez.
Closer, il est vrai qu’on peut préférer la traduction, le camouflage de ces événements à travers des personnages, de la fiction. Mais que voulez-vous ? Un homme, c’est son époque. Petite remarque que personne n’a notée : en parlant de ce que Moix aurait fait subir à son frère, le gentil kine retourne bien le mal vers son méchant fiston mythomane. Si subtilement que les gens ne marchent pas, ils courent. Or c’est le principe du manipulateur, transformer les victimes en bourreaux.
Ed, vous allez voir le Tarentino ? C’est de votre âge, je crois.
paul edel : « Autrement dit, à travers Félicité, le narrateur, et à travers lui, Flaubert lui-même, se réfèrent aux principes d’égalité de 1789 et à l’absence de cœur dans la nouvelle société qui en a émergé. La nouvelle société ne parvient plus à construire une relation de « cœur » (le mot est prononcé par le narrateur dans le passage) entre les concitoyens, les égoïsmes, les hiérarchie ne parviennent plus à faire « peuple » qui demeure « introuvable » comme le montre si bien Pierre Rosanvallon dans l’un de ses ouvrages sur justement ce qui s’est passé après la Révolution. Flaubert avait tout à fait compris ça. Il avait compris que la « civilisation du cœur » était morte avec la Révolution, lui le grand lecteur de Rabelais qui la met en scène sans arrêt dans ses récits. »
Sartre : « On regrette l’indifférence de Balzac devant les journées de 48, l’incompréhension apeurée de Flaubert en face de la Commune ; on les regrette pour eux […] Serions-nous muets et cois comme des cailloux, notre passivité même serait une action. Celui qui consacrerait sa vie à faire des romans sur les Hittites, son abstention serait par elle-même une prise de position. L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. Ce n’était pas leur affaire, dira-t-on. Mais le procès de Calas, était-ce l’affaire de Voltaire ? La condamnation de Dreyfus, était-ce l’affaire de Zola ? L’administration du Congo, était-ce l’affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs, en une circonstance particulière de sa vie, a mesuré sa responsabilité d’écrivain. L’occupation nous a appris la nôtre. »
@paul edel : relisez votre commentaire où vous parlez de votre désir de vous éloigner de Paris : soirées mondaines, plateaux télé etc… je je je je pour finir avec des infirmes et la bienveillance de la grâce divine.
comprenez-vous comment tout cela ne fonctionne pas ?
comprenez-vous que ces infirmes et la grâce divine n’ont pas leur place là, dans ces lignes ? parce qu’il y a des éléments, comme l’huile et l’eau, qui ne mélangent pas entre eux.
Hier, je suis allée voir Yesterday. Un film très -trop – feelgood. On s’est bien marré, mais se serait bien passé de cette histoire d’amour culcul la praline et pas réaliste du tout. La friend zone est réservée aux hommes. Ne me remerciez pas pour cette analyse brillante des rapports hommes-femmes.
entre le Flaubert audacieux écrivant Bovary pour choquer le bourgeois et « l’incompréhension apeurée » d’un Flaubert face à la Commune, chacun retiendra le Flaubert qu’il veut.
Delaporte, vos éructations inquisitoriales commencent vraiment à gonfler, alors aller prier pour le salut de votre âme et laisser celles des autres tranquilles.
Pour la machine à scandales il y a des blogs que vous devez fréquenter, grand bien vous fasse, mais ne vous sentez pas obligé de nous faire part de vos lectures.
Willem de Kooning à bien mis en évidence deux éléments essentiels pour un artiste :
— « La pureté du cœur ? Déjà seulement y songer me rend malade. »
— « Je fais de l’art en tant que peintre ; de la politique en tant que citoyen. »
Chacun tirera de ces deux citation l’enseignement qui lui convient.
Cela dit, un art social ? Il faut être con, fasciste, communiste ou Ford pour y croire. Certes, un type sans talent pourra faire de l’art sociologique, mais dans les faits, quelques branleurs bien à part, si un artiste ne sait pas faire quelque chose de mieux qu’une chronique de sa vie il n’enteressera que les passionés — et les passionées — du commérage.
« entre le Flaubert audacieux écrivant Bovary pour choquer le bourgeois et « l’incompréhension apeurée » d’un Flaubert face à la Commune, chacun retiendra le Flaubert qu’il veut. »
Ah bien sûr, une belle terreur, ça aurait eu plus d’allure! Brûler le Louvre, Notre Dame et quelques autre monuments en plus des Tuileries et de l’Hotel de Ville, massacrer à la chaîne des milliers de ci-devants, étendre la guerre civile à la province avec une resucée des noyades de Nantes ou des colonnes infernales, quel pied! quel jouissance! Flaubert « apeuré » avait parfaitement compris que quand on lâche les vannes de la révolution, en clair, de la guerre civile, rien ne peut l’arrêter et l’horreur est illimitée. Sartre, non, lui trouvait que « l’on avait pas assez tué à la Révolution ». Le pauvre type…
Durillon et Bistouflette commentaires fermés, Staphyloclopine envoyant par la poste ses Prouts expliqués à ses potes, Crétina de Hambourg qui sait si ce pauvre Moix ment ou pas, – et laissons le reste. Rentrée difficile en perspective.
« Ben dis pas deux fois « surtout », sinon ça s’annule. »
C’était un effet de style Ed…c’est raté…
Vade retro Delapoutre!
« si un artiste ne sait pas faire quelque chose de mieux qu’une chronique de sa vie il n’intéressera que les passionnés — et les passionnées — du commérage. »
Le seul artiste qui a dépassé cela fut François Villon, avec ses testaments.
« si un artiste ne sait pas faire quelque chose de mieux qu’une chronique de sa vie il n’intéressera que les passionnés — et les passionnées — du commérage. »
Faut-il jeter au feu les Mémoires d’Outre-Tombe de Chateaubriand, renato ?
Ed,moi qui n’ai pas lu le livre de Moix et n’en ai aucune intention, je suis d’accord pour bien faire la distinction entre l’oeuvre et la vie.
Mais tout de même. Les accusations de torture par les parents sont ici si graves qu’elles auraient largement été suffisantes pour entamer n’importe quelle procédure judiciaire. Si elles sont non fondées sur une réalité mais qu’elles sont juste le combustible imaginaire d’une écriture, (ce qui se conçoit d’autant plus que depuis les « confessions » de Jean-Jacques Rousseau, on connaît la propension au sincère travestissement de la réalité), il faut alors laisser le droit, à ceux qui voient leur réalité affectée par ces procédés, d’obtenir réparation.
Et si des parents sont pris au piège de « porter plainte contre les affabulations de mon fils (ma fille, etc.) c’est en partie, déjà, lui donner raison, et notre amour parental s’y refuse, il faut au minimum leur accorder un « droit de réponse » aussi public que les accusations portées contre eux.
Encore une fois, pourquoi ne pas demander à Moix d’expliquer pourquoi il ne porte pas plainte devant un tribunal, pour des faits d’une telle gravité, ce qui de facto accorde des droits à l’accusé ?
car là, l’accusé n’a aucun droit, en fait.
Si on peut, à l’aide de mots, commencer à travestir tellement la réalité sans se soucier aucunement ni de précautions déontologiques, ni de recourir à une quelconque justice, on en arrive vite au pire. A la calomnie.
Aimeriez-vous être calomniée de la sorte, Ed ?
Alors aller prier pour le salut de votre âme et laisser celles des autres tranquilles.
Pédalo n’est pas Blabla mais il fait des fautes typiquement blablatesques. Un disciple en grand-mère ni grand-père, sans doute.
(En me replongeant -mois de lecture, mois de bonheur- dans la Correspondance de Proust, je vois que le passage d’adoration des aubépines -publication de l’article de 1912- avait déjà considérablement amusé Montesquiou qui l’écrit à Proust-.
J’ai cueilli vos jolies épines ; mais vous n’avez pas parlé de l’odeur sexuelle… qui vous aurait permis d’écourter le substantif tout en laissant les adjectifs subsister et insister; mais « le mois de Marie » ne s’en arrangeait pas.
22/03/12.
Malheureusement, mon exemplaire de la Correspondance de 1912 est introuvable pour l’instant. Suis obligé de me référer à des publications incomplètes.)
Moi ? J’ai pas de gosse, ça élimine les risques.
Alors pourquoi papounet n’a pas porté plainte jusqu’ici ? « L’amour parental » l’en empêcherait ? Ah…vous n’avez pas dû beaucoup vous renseigner sur les manipulateurs pour croire à de telles énormités.
Phil, on ne sait pas trop pour quelles raisons Annelise a décidé de fermer les portes de la RDC ?
Quelqu’une a parlé d’un nouveau deuil dans sa famille ?
Quoiqu’il en soit, c’est fort regrettable.
Le seul avantage est le retour sur la RDL de C.P.
Que va faire le boug ?
Et que va devenir JC ?
Mémoires comme dit l’intitulé, Jacques.
Pour le reste, et pour mémoire, puisque la mémoire du blog semble ne pas fonctionner :
« Autofiction : tâche médiocre et méprisable, négation des « forces productives techniques » (les arts sont, avant tout, une question de praxis), pure magie irréaliste pour bas-bleus de tout bord, bon alibi pour ceux qui voudraient mettre un pied hors de l’imaginaire prolétaire afin d’occuper deux empans de territoire bourgeois teinté de romantisme. Il ne faudrait pas donner à l’autofiction l’aura d’un art de combat pour couvrir les manques de processus où les sujets deviennent des options rhétoriques, comme la guerre et l’héroïsme, se dégradent et régressent — et en un rien, entre misérabilismes déchirants, puritanisme politique et quelques clins d’œil à un érotisme de pacotille, la foire du dilettantisme domine la scène, articulée par des existences tout compte fait banales et élimées, aux perspectives fermées… Les aiguilles avancent, lentement, mais avancent, et le café refroidit et le boire froid serait frustrant.
Et après le chant du cygne de l’Ancien Monde ? Bien que, par l’action des auteurs qui se sont auto-portraiturés parmi les personnages de leurs fictions (Borges, Cervantès, Dante, Fitzgerald, Gadda, Kerouac, Leiris, Perec, etc., etc.), l’autofiction — autofabulation ? — soit une constante de la littéraire, nous devrions désormais nous poser la question de savoir ce que, évanouie l’obsession de l’unicité de chacun, deviendra ce gendre littéraire lorsque, nous aurons à nous confronter avec la fin de l’expérience — forma mentis rigoureusement bigote, désormais stagnante, parce que détourné par l’exhibitionnisme autobiographique ; nous aurons à imaginer les perspectives qu’ouvrira le fait d’être comme tout le monde. Plus simplement, il faudra réfléchir à comment intercepter les pulsions artistiques profondes ; aux possibles structurations narratives et verbales de l’identité dans une société uniformisée. « Pour ne dire qu’une évidence », aurait dit un de Support-surface. »
Oublié de me demander publiquement si Bistouflette, dont j’ignore le nombre des ans mais qui a dîné avec le monde entier dès son plus jeune âge, ce qui lui permet d’en tirer les conclusions littéraires les plus étranges, a ou non connu Montesquiou?
« je suis d’accord pour bien faire la distinction entre l’oeuvre et la vie. »
Est-il écrit « roman » ou « récit » ou rien sur la couverture du livre de Yan Moix ?
ayant le souvenir d’ une grand mère dont la fille ,actrice, mariée en grèce était accusée d’avoir poursui son fils garçonnet ,avec un couteau de cuisine, et d’une petite fille de famille très chtétienne et universitaire qu’on forçait à manger à genoux par terre -et c’était vrai-je m’étonne que ces histoires soient toujours « les mêmes »; et qu’il y en ait qui soient avérées authentiques , d’autres restées en suspens;je n’ai aucun avis sur l’affaire Moix
« Autofiction : tâche médiocre et méprisable, négation des « forces productives techniques »
Qui dit ça, renato, vous ?
Yann Moix s’est couvert, il y a bien écrit « roman » !
https://www.grasset.fr/sites/default/files/styles/large/public/images/livres/couv/9782246820512-001-T.jpeg?itok=sEWnsbrI
Proust disait qu’au bout de quelques années les souvenirs ne sont plus des souvenirs mais des fictions. La nouvelle La mort en été de Mishima illustre parfaitement ce propos. Encore faut-il savoir se servir de ce matériau, ce qui n’est certes pas donné à tout le monde. Cela dit, il est bien certain que hormis quelques réussites -les livres d’Annie Ernaux par exemple-, le registre de l’autofiction traîne après lui beaucoup de déchets. Mais ne traque-t-on pas le moindre reflet de Cervantès à travers la glace sans tain de Don Quichotte? C’est aussi une question qui se pose.
C’est qui Bistouflette, Chaloux ?
C’est quoi, en littérature, les « forces productives techniques », renato ?
closer, je suis bien sûr d’accord avec vous, encore faut-il essayer de comprendre que cette violence ne tombe pas du ciel, j’ai revu ce we le film russe de Zviaguintsev « Léviathan », toutes les violences ont leur raison d’être, je ne vais pas vous faire le tableau de la société au 19è, ce n’était pas vraiment le club med.
vous connaissez aussi la lettre écrite de Flaubert à Sand écrite le 29 avril 1871, je ne suis pas vraiment sûr en lisant cette lettre que Flaubert avait conscience du monde dans lequel il vivait, mais peut-être que je me trompe :
« La Commune réhabilite les assassins, tout comme Jésus pardonnait aux larrons, et on pille les hôtels des riches, parce qu’on a appris à maudire Lazare, qui était, non pas un mauvais riche, mais simplement un riche. “ La République est au-dessus de toute discussion ” équivaut à cette croyance : “ Le Pape est infaillible !” Toujours des formules ! Toujours des dieux !
L’avant-dernier dieu, qui était le suffrage universel, vient de faire à ses adeptes une farce terrible en nommant “ les assassins de Versailles ”. A quoi faut-il donc croire ? A rien ! C’est le commencement de la sagesse. Il était temps de se défaire “ des principes ” et d’entrer dans la science, dans l’examen.
La seule chose raisonnable (j’en reviens toujours là), c’est un gouvernement de mandarins, pourvu que les mandarins sachent quelque chose et même qu’ils sachent beaucoup de choses. Le peuple est un éternel mineur, et il sera toujours (dans la hiérarchie des éléments sociaux) au dernier rang, puisqu’il est le nombre, la masse, l’illimité. Peu importe que beaucoup de paysans sachent lire et n’écoutent plus leur curé ; mais il importe infiniment que beaucoup d’hommes, comme Renan ou Littré, puissent vivre et soient écoutés.
Notre salut est maintenant dans une aristocratie légitime, j’entends par là une majorité qui se composera d’autre chose que de chiffres. Si l’on eût été plus éclairé, s’il y avait eu à Paris plus de gens connaissant l’histoire, nous n’aurions subi ni Gambetta, ni la Prusse, ni la Commune.
Comment faisaient les catholiques pour conjurer un grand péril ? Ils se signaient en se recommandant à Dieu et aux saints. Nous autres, qui sommes avancés, nous allions crier : “ Vive la République !” en évoquant le souvenir de 92 ; et on ne doutait pas de la réussite, notez-le.
Le Prussien n’existait plus, on s’embrassait de joie et on se retenait pour ne pas courir vers les défilés de l’Argonne, où il n’y a plus de défilés ; n’importe, c’est de tradition.
Enfin, il faut que je vous communique une idée atroce : j’ai peur que la destruction de la colonne Vendôme ne nous sème la graine d’un troisième empire. Qui sait si, dans vingt ans ou dans quarante ans, un petit-fils de Jérôme ne sera pas notre maître ?
Pour le quart d’heure, Paris est complètement épileptique. C’est le résultat de la congestion que lui a donnée le siège. La France, du reste, vivait, depuis quelques années, dans un état mental extraordinaire. Le succès de la Lanterne et Troppmann en ont été des symptômes bien évidents. Cette folie est la suite d’une trop grande bêtise, et cette bêtise vient d’un excès de blague, car, à force de mentir, on était devenu idiot.
On avait perdu toute notion du bien et du mal, du beau et du laid. Rappelez-vous la critique de ces dernières années. Quelle différence faisait-elle entre le sublime et le ridicule ? Quel irrespect ! quelle ignorance ! quel gâchis ! “ Bouilli ou rôti, même chose !” et en même temps quelle servilité envers l’opinion du jour, le plat à la mode ! Tout était faux : faux réalisme, fausse armée, faux crédit et même fausses catins. On les appelait “ marquises ”, de même que les grandes dames se traitaient familièrement de “ cochonnettes ”.
Et cette fausseté (qui est peut-être une suite du romantisme, prédominance de la passion sur la forme et de l’inspiration sur la règle) s’appliquait surtout dans la manière de juger. On vantait une actrice, mais comme bonne mère de famille. On demandait à l’art d’être moral, à la philosophie d’être claire, au vice d’être décent et à la science de se ranger à la portée du peuple.
Mais voilà une lettre bien longue. Quand je me mets à engueuler mes contemporains, je n’en finis plus. »
je précise que l’histoire de l’enfant poursuivi avec un couteau, je l’ai apprise chez un avocat où la grand mère navrée se plaignait, celle de la petite fille mise à genoux d’une voisine des parents,universitaire , qui l’avait vue de ses yeux et connaissait le milieu judiciaire et se demandait ce qu’elle devait faire pour faire protéger l’enfant
« La seule chose raisonnable (j’en reviens toujours là), c’est un gouvernement de mandarins, pourvu que les mandarins sachent quelque chose et même qu’ils sachent beaucoup de choses. »
Flaubert pensait-il à la République de Venise ?
il manque ce passage :
« La seule chose, j’en reviens toujours là, c’est un gouvernement de mandarins. Le peuple est un éternel mineur. Je hais la démocratie. » « Le premier remède serait d’en finir avec le suffrage universel, la honte de l’esprit humain. Dans une entreprise industrielle (société anonyme), chaque actionnaire vote en raison de son apport. Il en devrait être ainsi dans le gouvernement d’une nation. » « L’instruction obligatoire et gratuite n’y fera rien qu’augmenter le nombre des imbéciles. Le plus pressé est d’instruire les riches qui, en somme, sont les plus forts. »
Flaubert écrit cette lettre en 1871 et « un coeur simple » en 1877.
Oui, Jacques, c’est moi. Voyons plutôt. Si on se tient à Doubrovsky, après Lacan il ne serait plus permis d’écrire des autobiographies transparentes à la Rousseau. Il ne serait donc pas permis de s’appuyer innocemment sur la sincérité et la mémoire en tant qu’instruments permettant d’accéder à une vérité capable de se manifester indépendamment des grilles et des schémas linguistiques. Écrire un roman autobiographique signifierait, dans cette perspective, s’appuyer sur le pouvoir de l’écriture, se laisser parler par le langage, utiliser les mots comme des sondes capables de révéler la structure d’un l’inconscient « structuré comme un langage ». Si on regarde les réalisations des autofictifs, on voit bien que l’objectif n’est pas atteint,
Sur la Terreur, j’ai beaucoup varié. Tant que nous nous trouvions dans un climat de violence sociale et politique modéré, j’y ai été farouchement opposé. Depuis environ 27 mois, je dois dire que je commence à mieux comprendre la salutaire nécessité de certaines purges. Néanmoins, je n’en appelle pas encore tout à fait de mes vœux.
(Jazzi, c’est ta copine).
C’est surtout Henri Laborit, une des plus importantes lectures de ma vie, qui disait que l’autobiographie n’avait plus de sens, il y a déjà quarante ans.
« … l’autobiographie n’avait plus de sens… »
D’où l’importance de la chronologie.
« utiliser les mots comme des sondes capables de révéler la structure d’un inconscient « structuré comme un langage ». Si on regarde les réalisations des autofictifs, on voit bien que l’objectif n’est pas atteint »
« Nadja » de Breton ou « Le Paysan de Paris » d’Aragon, ça n’est pas rien, renato !
Je serais donc d’avis, Ed, moi qui d’après vous ne suis pas assez qualifiée pour jauger des manipulateurs, de poser cette seule question : quand les faits reportés sont suffisamment graves pour relever de la criminalité, et donc de la justice, pourquoi ne pas recourir à cette dernière, ce qui m’apparaît comme une sorte de « devoir citoyen » qui vous fait dépasser votre histoire individuelle pour entrer dans un problème sociétal collecif ?
Et si de solides raisons vous en empêchent, pourquoi ne pas les évoquer avec au moins autant de sincérité que le récit des tortures encourues ?
Et pourquoi éprouvez-vous, Ed, autant d’empathie pour ce sinistre Moix, au fait ?
« … l’autobiographie n’avait plus de sens… »
Et la biographie ?
Sinon, il faut prévenir Passou, même s’il n’en écrit plus !
« quand les faits reportés sont suffisamment graves pour relever de la criminalité, et donc de la justice, pourquoi ne pas recourir à cette dernière »
Même sans gravité, mais seulement au motif de l’atteinte à la vie privée. Christine Angot a été condamnée pour avoir parlé de la femme d’un de ses ex amants !
Chaloux, Annelise Roux aussi vient de fermer le robinet à commentaires dur la RDC.
Jazzi, il y a des exceptions. Ta superbe autobiographie, que je t’ai toujours enjoint de mettre au propre, en est un exemple tout à fait probant. Car tu es un autobiographe né, un cas de Lazarillo de Tormès tardif et très convaincant. Pour la biographie, il y a certainement aussi des exceptions. Mais des écrivains dont on connait bien la Correspondance, généralement on goûte peu les biographies. Je serais assez tenté de relire, par curiosité, les deux volumes du Proust de Painter dont j’ai considérablement usé les volumes il y a trente-cinq ans.
Bistouflette, c’est elle, Jazzi.
Jazzi, où peut-on lire « ta superbe autobiographie » ?
Dans les archives de la RDL, Clopine !
Tu intervenais sur la RDC, Chaloux ?
La chronologie Jacques ! et puis, un minimum de rigueur : à 13 h 14 vous pouvez lire : « Bien que, par l’action des auteurs qui se sont auto-portraiturés parmi les personnages de leurs fictions (Borges, Cervantès, Dante, Fitzgerald, Gadda, Kerouac, Leiris, Perec, etc., etc.), », etc.
Cela dit, Doubrovsky en 1977 publie Fils, qu’il définit comme « autofiction », un terme qu’il a créé pour raconter sa vie comme une aventure de langage.
L’invention du concept d’autofiction lui sera contesté par Jerzy Kosinski, écrivain américain d’origine polonaise : The Painted Bird — faux souvenirs d’un enfant victime de l’Holocauste —, 1965.
Jazzi, comme tu vois, la considérable Staphyloclopine qui ne sait toujours pas qui est C.P., n’a pas non plus remarqué que tu eusses donné ici de nombreux extraits de tes souvenirs. Il est vrai qu’elle a écrit un livre sur Proust sans l’avoir lu, découvrant sans la moindre vergogne, dix ans après cette malencontreuse publication, que Marcel avait écrit des nouvelles.
(Relu l’Indifférent hier, qui est déjà quoique légèrement voilé, un commencement d’aveu, et un apéritif transparent aux publications prochaines des nouvelles inédites,- et qui a dû fortement irriter sa maman. Ledit indifférent, dédaignant une femme du monde, Lepré, aime exclusivement les femmes de barrière qu’il recherche la nuit au péril de sa vie. Combien de soupirs du professeur Proust et de Robert, s’ils ont lu ce chef-d’oeuvre? Mystère.)
sur la dimension de critique sociale dans un cœur simple un post deja envoyé il y longtemps
Je ne pense pas qu’il faille minimiser la dimension de critique sociale dans cette nouvelle Avec un cœur simple Flaubert veut aussi montrer les ravages humains d’un système qu’il exècre
La vie de Felicité est , d’exclusion en exclusion, une longue histoire de rétrécissement du monde autour d’elle :elle est exclue de l’amour parce que son promis épouse celle qui lui paie un remplaçant; elle est privée de partager le deuil de sa maîtresse parce que leurs mondes ne communiquent pas, et elle doit vivre dans la solitude de son cœur la douleur d’avoir perdu l’enfant à laquelle elle s’était attachée ; elle est exclue d’une pratique normale de la religion ,parce que ,pauvre, donc mal soignée elle est devenue sourde ;enfin les aléas de la vie militaire lui arrachent son dernier lien affectif avec le monde humain, son neveu enrôlé parce qu’il était pauvre. Alors il n’y a plus que le perroquet qui la rattache au monde des vivants.
L’histoire de Félicité est l’archétype de ces vies de domestiques d’autrefois ,enfermées dans la servitude ,condamnées à la solitude morale, et qui, sans espérance ni désespoir, acceptent avec résignation et passivité des destins scellés une fois pour toutes parce qu’elles sont nées du mauvais coté.
Félicité est la sœur d’un autre personnage ,fugacement esquissé par Flaubert dans Madame Bovary: Cette pitoyable Catherine Leroux qui doit recevoir une médaille pendant les Comices »pour avoir servi cinquante quatre ans dans la même ferme ».Félicité et son perroquet , objet ultime de son affection ,ne sont pas loin ,lorsque Flaubert nous dit de Catherine Leroux ,que « dans la fréquentation des animaux elle avait pris leur mutisme et leur placidité ».
Au moment d’aller recevoir sa médaille des mains d’un de ces notables verbeux et suffisants qui président aux Comices , elle se fait même encore rudoyer parce qu’elle ne comprend pas qu’on l’appelle ,parce qu’elle hésite à monter sur l’estrade, »ne sachant s’il fallait s’avancer ou s’enfuir […..] et pourquoi les examinateurs lui souriaient » et Flaubert conclut ce face à face entre l’opprimée et les oppresseurs par cette phrase définitive:
« Ainsi se tenait devant ces bourgeois épanouis ce demi-siècle de servitude »
Je ne pense pas qu’il faille minimiser la dimension de critique sociale dans cette nouvelle Avec un cœur simple Flaubert veut aussi montrer les ravages humains d’un système qu’il exècre
La vie de Felicité est , d’exclusion en exclusion, une longue histoire de rétrécissement du monde autour d’elle :elle est exclue de l’amour parce que son promis épouse celle qui lui paie un remplaçant; elle est privée de partager le deuil de sa maîtresse parce que leurs mondes ne communiquent pas, et elle doit vivre dans la solitude de son cœur la douleur d’avoir perdu l’enfant à laquelle elle s’était attachée ; elle est exclue d’une pratique normale de la religion ,parce que ,pauvre, donc mal soignée elle est devenue sourde ;enfin les aléas de la vie militaire lui arrachent son dernier lien affectif avec le monde humain, son neveu enrôlé parce qu’il était pauvre. Alors il n’y a plus que le perroquet qui la rattache au monde des vivants.
L’histoire de Félicité est l’archétype de ces vies de domestiques d’autrefois ,enfermées dans la servitude ,condamnées à la solitude morale, et qui, sans espérance ni désespoir, acceptent avec résignation et passivité des destins scellés une fois pour toutes parce qu’elles sont nées du mauvais coté.
Félicité est la sœur d’un autre personnage ,fugacement esquissé par Flaubert dans Madame Bovary: Cette pitoyable Catherine Leroux qui doit recevoir une médaille pendant les Comices »pour avoir servi cinquante quatre ans dans la même ferme ».Félicité et son perroquet , objet ultime de son affection ,ne sont pas loin ,lorsque Flaubert nous dit de Catherine Leroux ,que « dans la fréquentation des animaux elle avait pris leur mutisme et leur placidité ».
Au moment d’aller recevoir sa médaille des mains d’un de ces notables verbeux et suffisants qui président aux Comices , elle se fait même encore rudoyer parce qu’elle ne comprend pas qu’on l’appelle ,parce qu’elle hésite à monter sur l’estrade, »ne sachant s’il fallait s’avancer ou s’enfuir […..] et pourquoi les examinateurs lui souriaient » et Flaubert conclut ce face à face entre l’opprimée et les oppresseurs par cette phrase définitive:
« Ainsi se tenait devant ces bourgeois épanouis ce demi-siècle de servitude »
Jazzi, nous avons eu des mots ici, il y a quelques temps. Elle Jeanne d’Arc, Assouline son Charles VII.
« les deux volumes du Proust de Painter »
Je n’en ai jamais plus lu d’autres ensuite, Chaloux !
excusez la répétition du texte cité
Idem pour la biographie du marquis de Sade par Gilbert Lely !
renato, pour moi l’auto fiction commence avec « Le Banquet » de Platon et la fiction romanesque avec « La Bible » ! Ces deux genres sont à l’origine de la littérature…
Moi Jazzi, j’ai lu celle de Maurois, celle de Ghislain de Diesbach (ami de Green et cousin de Yourcenar), dont j’apprécie les livres très rue Vaneau, celle de Roger Duchêne, et bien sûr celle de Jean-Yves Tadié, le must des must, à sa parution alors que nous étions en train de repeindre la rue du Cherche-Midi. Dès que j’avais deux minutes, je l’ouvrais avec passion. Le livre de Léon-Pierre Quint, les souvenirs de Gregh, de Louis de Robert, celui presque illisible de Marcel Plantevignes (que je viens de retrouver avec joie) et mon préféré, celui de René Peter, un été avec Marcel Proust, et tant d’autres, Céleste, Duplay, Dreyfus etc.
(Je crois que la biographie de Maurois, est le premier livre que j’aie acheté sur les quais, chez un vieux monsieur à casquette très gentil, qui officiait rive gauche, juste sur la gauche de la passerelle des arts quand on est face à l’institut. 1982 ou 83. Une de mes cousines l’a relié pour moi).
Je n’ai lu que la Lély qui use et abuse, à chaque page et avec une joie suspecte, du verbe « pédiquer ».
l’a reliée.
Si on commence à énumérer les biographies que l’on a aimées, Chaloux, on en finirait pas !
J’ai le goût de la biographie !
J’ai commencé, enfant, avec une « Vie des Saints », empruntée dans l’église orthodoxe de Cannes, sans avoir glissé un peu de monnaie dans l’urne…
Déjà la Bible contient divers genres littéraires. Cela bien à part, et puis puisqu’on y est, pourquoi ne pas commencer par Le Conte de Sinouhé ?
Ça t’a bien réussi, Jazzi.
renato, grand spécialiste De la Bible.
Une de mes cousines l’a relié pour moi.
–
Francesca ?
Jazzi, la biographie est un genre que j’aime bien, mais qui compte assez peu de réussites, je trouve. Comme disait José Cabanis, on les lit sans y croire, mais on les lit. Souvenir quasi religieux de celle de Chopin par Gavoty. J’ai tout de même l’impression que plus on avance en âge, plus on sait de quoi est faite la trame d’une vie, plus on murmure silencieusement au biographe :cause toujours….
(Il faut que j’aille faire cuire le riz des chiens.)
renato, enfant, je n’avais personne pour me guider dans mes choix de lecture. Et je crois que ce n’est pas plus mal !
D., ou de la bêtise ! Voyons donc les genres qui composent la Bible : historique ; législatif — le Lévitique, p. ex. — ; prophétique ; apocalyptique ; sapientiel — Psaumes, Proverbes, Job —.
« Et je crois que ce n’est pas plus mal ! »
L’important c’est que vous soyez heureux et satisfait, Jacques.
Paul Edel 17 août 2019 à 12 h 33 min
« accumulation de d métaphores ratées » »O merveille!la vie vient de s ‘échapper de lui tout à coup, ainsi que la pierre d’une fronde ».. aux incohérences évidentes. » (à propos de Monsieur Ouine de Georges Bernanos)
Réponse un peu tardive et seulement en ce qui concerne cette métaphore, qui n’est certes pas « usée ». Isolée de son contexte, elle peut surprendre ; restituons donc ce contexte :
Philippe/Steeny vient de se laisser emmener par Mme de Néréis/ »Jambe-de-laine »/Ginette (pour la mère de Steeny. La multiplicité des appellations a son importance, mais c’est là un autre sujet, en rapport avec la forme (fragmentée en scènes qu’il appartient au lecteur de relier et d’intégrer).
Steeny, orphelin de père, qui vit en vase clos entre deux femmes, sa mère et sa gouvernante, dans une maison « cernée par les pins », dans un « village minuscule », auprès d’une route « enroulée sur elle-même comme une vipère*, et qui ne mène nulle part. »
Les deux femmes sont très proches, intimes, et elles partagent une certaine hostilité envers les hommes « la race ennemie, dévoratrice, celle qui ne mesure pas son élan, se jette sur la femme aimée comme sur une proie » (pensée de la mère de Michelle, c’est-à-dire grand-mère de Steeny, qui avait pourtant passionnément aimé son mari, mais qui, assez vite veuve, avait manifestement reporté cet amour sur sa fille, première relation fusionnelle entre femmes pour Michelle).
Si ce n’est que Miss Daisy, la gouvernante, est capable du même genre d’élan prédateur envers l’adolescent ; c’est même l’incipit surprenant, à la fois insinuant et brutal, qui nous précipite in medias res : « Elle a pris ce petit visage à pleine mains — ses longues mains, ses longues mains douces — et regarde Steeny dans les yeux avec une audace tranquille. »
Quant à Mme de Néréis/ »Jambe-de-laine »/Ginette, épousée sur un coup de tête par le châtelain bon vivant, « elle s’est rendue impossible » et n’est plus reçue par la bonne société (si l’on veut être vicieux, encore faut-il y mettre les formes). Plus encore que sa réputation sulfureuse (à vrai dire elle sent plutôt l’éther et l’ambre**), ses courses folles sur les routes derrière sa légendaire et farouche grande jument baie, ce qui attire Steeny c’est son caractère imprévisible, ses « manières déconcertantes » (il trouve qu’elle ressemble à un personnage de roman).
Or c’est à ce moment précis, à cette occasion (dont l’équivalent modernisé serait une virée en décapotable ou plutôt en moto ?) que s’effectue le passage décisif vers l’âge d’homme, celui que sa mère craint tant (cette « heure fatale » où Steeny se révèlera « un autre Philippe », puisqu’il porte le prénom de son père, un « tyran »). Vers la fin du trajet « Philippe appuie […] ses lèvres » sur les mains de la femme (« un peu noircies » par les guides, « elles ressemblent à des mains d’écolière, tachées d’encre. Un ongle cassé saigne encore. »)
Double sortie donc : de l’enfermement dans la maison, de l’étouffement et de sa place incertaine (et non durable) entre les deux femmes (après la caresse féroce de Miss Daisy, sa « violence calculée, sournoise », la mère « vaguement complice » de cette étreinte non sollicitée, prend d’ailleurs la place proposée à Steeny et part en promenade avec la gouvernante, « serrées l’une contre l’autre ») ET de l’enfance.
En voiture, Steeny ! Il faut se pencher pour prendre le virage (qui, lui non plus, n’est pas que littéral).
Le contexte immédiat de la métaphore :
« À quelle minute, par quel miracle s’est rompue l’inflexible spire, est-il sorti de l’enfance, presque à son insu? Qui pourrait le dire Mais il suffit que le prodige soit accompli : demain, demain qui n’était jusqu’alors que la pâle image d’hier encore au-dessous e l’horizon, le demain attendu d’un cœur tranquille, retrouvé chaque matin sans surprise, n’est plus. Ô merveille ! La vie vient de s’échapper de lui tout à coup, ainsi que la pierre d’une fronde ! »
La brusque sortie de la structure circulaire, de l’enroulement régulier des jours. La vitesse, l’imprévu et le mouvement hors de, la trajectoire accélérée et inédite, jusqu’à la dureté de cette pierre (jusque-là contenue, « enveloppée » ; latente ?)
Comment mieux dire tout cela ?
(Je ne crois pas qu’il soit absolument nécessaire de déranger la figure du jeune David, je ne la mentionne que par amour pour la statue du Bernin)
* cette image animale symboliquement « chargée » est-elle gênante ?
Utilisées pour les choses comme pour les gens (Mme de Néréis se compare à « une araignée noire à tête blanche » et Steeny lui trouve plutôt l’air d’un « gigantesque oiseau blessé ») elles participent à l’unité du texte. (Jusqu’à ses derniers mots, à propos du cadavre de M. Ouine : « Seul, le nez qu’allonge démesurément le creux des orbites, l’affaissement des muscles de la face, reste vivant d’une vie désormais sans cause et sans but, ainsi qu’une petite bête malfaisante. »
** Les odeurs sont constamment et puissamment évoquées (et pas seulement comme leitmotiv d’un des personnages). Ainsi les habits du père, retrouvés au grenier, déclenchent-ils chez le fils une sorte de crise de réminiscence : « une odeur étrange, étrangement vivante, aussitôt reconnue — mais où? mais quand ? — tabac, poivre, santal, le santal détesté par Michelle. […] L’odeur funèbre flottera longtemps encore, jusqu’au soir, et Michelle dira, penchant la tête et le nez froncé: “Pouah! quelle horreur! […] Steeny, tu as fumé, oui tu as fumé […] ta chambre pue le tabac, c’est dégoûtant!” »
Mme Marchal dira de M. Ouine « Il a même une drôle d’odeur, il sent le sauvage. C’est pourtant un homme très soigneux de sa personne ».
Bien, bon après-midi :
https://blogfigures.blogspot.com/2013/02/jorge-luis-borges-by-fernando-scianna.html
Classer la Bible en genres littéraires au lieu de la faire entrer dans son coeur et son esprit c’est évidemment se mette immédiatement exactement à côté de la plaque.
Comme bouffer des olives au fond d’une église avec un chapeau sur la tête : ma pourquoi pas ?!
…et après c’est les autres qui SO t des cons comme de bien entendu.
Tiens, bonjour x.
Je voulais vous dire que j’ai fini « il metodo Catalanoti »et que, à ma grande surprise je l’ai lu sans trop de difficultés. Je me suis assez vite habituée au « sicilien ».
J’ai apprécié les loufoqueries de ce metteur en scène : dès que le livre paraîtra en français je l’offrirai à mon ami metteur en scène (en le dissuadant de suivre l’exemple de Catalanoti !);
Donc merci du conseil.
Vous voulez dire vous habituer au Sicilien, Lavande ?
Vous savez on finit par s’habituer à tout. Sauf peut-être à Grenoble. Il y a des exceptions en toutes choses.
X Il y a tout de même un réel problème pour entrer dans ce texte. On pourrait penser que Bernanos s’inspire d’un certain roman noir américain, n’était qu’à la différence d’ « un Crime », le soufflé ne monte pas.
Paul Edel, DHH.
Touchant Jean Nagle et Wiederganger, on peut dire qu’il y a le travail de Nagle et les conclusions prolongements de W. Le passage que vous citez avec justesse n’est pas exclusif du sens que lui donne DHH.
Hamlet
N’importe quel chercheur peut encore apprécier de nos jours l’exquis sens littéraire et archivistique des communards, pour ne pas évoquer leur gout des ruines, fussent-elles l’Hotel de Ville avec xses Archives, Les Tuilereies avec ses Trésors, l’Hotel de Salm et la Cour des Comptes avec ses décors de Delacroix, Ingres, et Chassériau. Si le Louvre n’a pas brulé, il le doit moins à Barbey de Jouy qu à Bernardy de Sigoignet qui réussit in extremis avec ses soldats à percer le toit de la Galerie pour en faire sortir un air porté à incandescence. Flaubert n’est pas le seul à avoir hurlé devant tant de bêtise, et je le comprends.
Bien à vous.
MC
Après tout, cette histoire de sicilien auquel vous vous êtes habitué ne me regarde pas.
DHH A noter tout de meme que Catherine Leroux est le seul personnage qui ne soit PAS ridicule dans la scène des Comices…
Ce soir c’est tomates farcies.
Pourquoi aurais-je autant d’empathie pour qqn qui aurait vécu l’horreur ? C’est vrai ça. Je pourrais me concentrer uniquement sur mon nombril et dire « ouais ben il a qu’à porter plainte » des décennies plus tard ! C’est c.on un être sensible qui s’intéresse aux victimes et décèle des propos de manipulateurs pendant que tout le monde geint « oh le pauvre petit papounet honnête. Il est calomnié. » Et se dire femme de gauche à côté, toujours. La base.
De quoi parles-tu au juste, Ed ?
Je pense qu’on va bientôt changer de billet.
Tout le monde débloque dans son coin et selon sa façon, sauf moi.
Faisons table rase de Flaubert.
Finissons-en du sicilien.
J’émerge d’une sieste trop longue (2h30) alors que j’ai dormi 8h cette nuit. Soit j’ai une maladie grave, soit je suis sacrément dépressive. Soit les deux.
Ed est la victime 1) de son milieu d’origine, 2) de gens intelligents. Il est parfaitement explicable qu’elle soit solidaire de Moix, cet aigre cornichon qui ne laissera en littérature que quelques mots d’esprit dénués d’esprit.
C’est bien ce que je pensais, Jazzi. Les éléments biographiques dont tu fais état, ici, sur le Rdl, la figure de ta mère, ton adolescence, ta « montée » à Paris…
Ce n’est pas une autobiographie. Ce sont des éléments épars.
Pour que ce soit vraiment une autobiographie,il te faudrait remettre en ordre, compléter, donner l’élan et écrire l’histoire, ou les histoires : on peut évidemment scinder le tout en quelques nouvelles. Mais en plus, il faudrait savoir si tu te cantonnes à l’enfance ou si tu décris aussi celui que tu es devenu. Il me semble, tout au moins, que c’est cela, plus ou moins, une autobiographie un peu digne de ce nom.
Et ça, ben on, c’est-à-dire moi, l’attend toujours. Je dirais même plus : on l’espère !
Roh merde. Le Baron révolutionnaire est de retour. On peut en dire des choses sur son mépris social permanent allié à son vote Insoumis. Quel connard lui.
« Classer la Bible en genres littéraires au lieu de la faire entrer dans son coeur et son esprit c’est évidemment se mette immédiatement exactement à côté de la plaque. »
Typique expression d’une culture catholique d’emprunt ; il faudrait vraiment que ce songe-creux se trouve un meilleur curé.
Bon, il y a toujours chez D. cette touche d’intolérance mêlée à un chouïa de rancœur — non envers quelqu’un, mais envers tout ce qui est divers — : la bêtise en parfait état de marche.
Incidemment : le sicilien la langue ; le Sicilien un homme de Sicile.
Ed, à mon sens, ce n’est pas « soit les deux », parce que la dépression EST une maladie grave.
Si c’est cela : pas d’hésitation : foncez trouver de l’aide auprès d’un thérapeute compétent. Il y en a partout, le tout est de ne pas se tromper. Le diplôme, les retours de clientèle, et l’empathie ressentie -ou non- lors du premier entretien sont souvent de bon conseil.
Et puis choisissez un thérapeute du même sexe que vous (si vous êtes hétéro), ça simplifie d’emblée les rapports. Au moins, cela me les a simplifiés, dirons-nous.
« Ed est originaire de Haute-Marne donc son milieu, c’était tout comme dans un roman de Dickens ». Mais sors de ton château deux secondes gros c.on, les provinciaux ne sont pas tous pauvres, et quand bien même, ça n’en fait pas des enfances horribles et brutales comme tu te l’imagines. Et ça vote Insoumis. Mais tu ne connais rien à la vie, tu ne sers à rien. Tu n’es qu’un raté, une petite merde qui méprise le peuple. Va te faire foutre.
Qu’est-ce donc qu’une autobiographie si ce n’est des éléments épars? Peut-on se reprendre seconde par seconde? Mais quelle irréfléchie nouille ignare donneuse de leçons, cette Staphyloclopine…
@clopine
Sauf mon respect vous dites une énorme connerie sur le sexe du thérapeute. Énorme. Mon Dieu. Heureusement que les gens qui donnent toujours des conseils sont ma boussole sud.
@Ed. L’écart qui existe entre tes ambitions intellectuelles et ton esprit primaire et brutal montre assez que tu as été extrêmement malheureuse dans ton enfance parmi les bestiaux de ta famille et de ton milieu.
Quant à ta réponse à la coliquesque et véreuse Staphyloclopine, tu as partiellement raison. Ce n’est pas d’un psy dont tu as besoin, c’est d’un solide professeur de français qui reprenne tout à zéro avec toi.
La photographe dans l’image :
https://blogfigures.blogspot.com/2013/03/eve-arnold-marilyn-in-washroom-in_30.html
« L’écart qui existe entre tes ambitions intellectuelles et ton esprit primaire et brutal montre assez que tu as été extrêmement malheureuse dans ton enfance parmi les bestiaux de ta famille et de ton milieu.
Quel rapport entre l’un et l’autre ? Le raisonnement est tellement perché. T’es vraiment trop con. Et arrête ta psychanalyse de comptoir. T’as tout faux. Purée, j’ai rarement vu un type aussi bête.
Tu essaies d’individualiser tes reproches, mais la vérité c’est que pour toi, campagnard = plouc. C’est tout. Tu l’as fait d’abord avec Clopine, et c’est à partir de là que nous nous sommes fâchés. Ton mépris et ta prétention insupportent tout le monde ici. Dans la vie, ca doit pas être jojo non plus puisque tu es obligé de t’inventer des femmes et des enfants.
J’ai le plus grand respect pour les ruraux. Rien à voir. Pauvre petite cruchette.
Lieux à revisiter, 25 Torri del Vajolet :
« J’ai le plus grand respect pour les ruraux. »
Aucun. Tu aimerais en avoir, tu te dis défendre les petites gens, mais tes propos t’ont trahi. Tu es un gros c.on prétentieux et méprisant. Allez hop. Crédibilité zéro, à la poubelle !
« la capacité qu’a l’être humain de se concevoir et de se vouloir autre qu’il n’est »
Capacité ou affliction ? Emma semble en avoir rudement souffert plus qu’autre chose. S’il m’arrive, ici, au village, de me concevoir autre que je ne suis, je me reprend bien vite. Pourquoi voudrais-je être rockstar ?
Emma m’a eu …
Ed, un livre à la main avec une de ses chatounettes à la fenêtres sans l’échafaudage désormais.
Mais pas en couleur!
@Sarah
Vous vous intéressez à mes soucis vous ? Plus sérieusement, personne ne lit dans cette position. On ne tient pas plus d’une minute.
« La seule chose raisonnable (j’en reviens toujours là), c’est un gouvernement de mandarins, pourvu que les mandarins sachent quelque chose et même qu’ils sachent beaucoup de choses. »
cité par hamlet.
Au fond Flaubert ne fait que reprendre l’idée de Platon d’un gouvernement des philosophes. Sauf qu’il les appellent mandarins. L’ennui est que, ni lui, ni Platon, n’a de solution au problème de la sélection des mandarins/philosophes. Comment faire pour qu’ils ne se recrutent pas entre soi, famille, amis, amants, maîtresses, comme cela deviendra inévitablement le cas une fois l’enthousiasme des commencements retombé et l’entropie au travail…
La solution impériale chinoise n’était pas mauvaise: en dessous du Fils du Ciel contesté par personne (et en espérant qu’il n’aura pas trop de tares), une nuée de mandarins compétents recrutés sur concours gèrent la société efficacement, ou à peu près.
Evidemment, on aura du mal à trouver un Fils du Ciel crédible en France…Macron? Je le vois plutôt en fils de pute (c’est une expression toute faite car je ne doute pas de la vertu de sa maman biologique, ni de celle qu’il a épousé).
dans une lettre écrite en juin 1876 Flaubert écrit :
« L’Histoire d’un cœur simple est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote et mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Ce n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même. »
l’aspect « amusant » de cet extrait c’est ce besoin de justifier :
« ce n’est nullement ironique comme vous le supposez ».
poursuivi par le moins « amusant » :
« je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même »
on mesure dans cette dernière remarque toute la distance qui sépare Flaubert à son écriture : il décide de ces intentions au départ et ensuite il fait en sorte d’y parvenir… grâce à son seul talent stylistique qui pourrait bien servir à n’importe quoi d’autre qui lui passe par la tête suivant son humeur.
on préfèrerait ne pas le savoir quad on lit cette nouvelle, le plus gros problème chez Flaubert c’est d’avoir écrit toutes ces lettres.
le seul moment où on le sent sincère et en accord avec lui-même c’est dans sa correspondance…
closer : oui on retrouve là les mêmes idées de Platon dans la République, 3 mille ans déjà et nous en sommes toujours à la même problématique.
quant à la démocratie moderne c’est surtout une idée « anglo-saxonne ».
quant au basculement de la démocratie à l’autocratie c’est toujours liée à une bêtise humaine proportionnelle à ses espérances de nourrir ses enfants : plus les gens sont affamés et plus leur bêtise augmente, l’idéal étant de les affamer suffisamment pour qu’ils n’aient plus la force de se révolter, ce qu’aurait dû faire Louis XVI, et erreur que n’a pas commise Staline.
les révoltes sont toujours les conséquences d’une mauvaise gestion de la famine.
Vous vous intéressez à mes soucis vous ?
Je lis ce blog comme tout le monde et ne rien dire ce n’est pas forcément consentir.
J’ai une amie lorraine et elle a un grand cœur!
Ed dit: 19 août 2019 à 17 h 08 min
Mes propos m’ont trahi dans ton cerveau nouillesque. Nulle part ailleurs.
« Ce n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même. »
Je ne vois rien à redire à ces phrases hamlet. Pourquoi ne pas croire à sa sincérité? Qu’y-a-t-il de criticable à vouloir communiquer ses sentiments? Pourquoi ne serait-il pas une âme sensible? L’essentiel est que le lecteur ne sente pas sa volonté d’émouvoir comme dans un mauvais mélo…
hamlet dit: 19 août 2019 à 13 h 29 min
hamlet dit: 19 août 2019 à 11 h 57 min
hamlet dit: 19 août 2019 à 17 h 54 min
hamlet dit: 19 août 2019 à 18 h 06 min
Serge Gainsbourg – Je suis venu te dire que je m’en vais
https://www.youtube.com/watch?v=6RAJdafk1Y8
Bonjour Lavande et merci de votre « retour » (il est toujours délicat de « prescrire », même si celui-là me semblait fait pour vous).
Bienvenue chez Montalbano en v.o.
MC à 16 h 15 min Je ne parlais que de la métaphore incriminée, car c’est votre opinion que Paul Edel sollicitait et non la mienne.
Cependant, I beg to differ (if I may…)
À propos des textes bibliques comme textes littéraires, j’avais déjà cité Robert Alter dont les deux études (The Art of Biblical Narrative et The Art of Biblical Poetry, 1981 et 1985) ont constitué une sorte de changement de paradigme dans un domaine où l’on a longtemps estimé que hors l’approche historico-critique point de salut.
Laissons Robert Alter expliquer lui-même (simplement, lentement, posément, mais en anglais américain) l’intérêt et l’importance de cette approche :
https://www.youtube.com/watch?v=ZSQqde4y-Vc
Si la durée rebute, on peut tester à 12.37 sur la « répétition » apparente (parallélisme en réalité)
J’ai quelque chose à vous avouer. Moi aussi j’ai menti, ce qui explique mon empathie exacerbée pour le terrible Yann Moix :
je suis périgourdine 😀
hamlet dit: 19 août 2019 à 11 h 57 min
Sartre : « On regrette l’indifférence de Balzac devant les journées de 48, l’incompréhension apeurée de Flaubert en face de la Commune ; on les regrette pour eux […] Serions-nous muets et cois comme des cailloux, notre passivité même serait une action. Celui qui consacrerait sa vie à faire des romans sur les Hittites, son abstention serait par elle-même une prise de position. L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. Ce n’était pas leur affaire, dira-t-on. Mais le procès de Calas, était-ce l’affaire de Voltaire ? La condamnation de Dreyfus, était-ce l’affaire de Zola ? L’administration du Congo, était-ce l’affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs, en une circonstance particulière de sa vie, a mesuré sa responsabilité d’écrivain. L’occupation nous a appris la nôtre. »
On regrette surtout l’attitude de ce Grand Donneur de Leçons pendant l’Occupation:
« De retour à Paris, il aurait fondé avec certains de ses amis, dont Simone de Beauvoir, un mouvement de Résistance, « Socialisme et liberté ». Il faut noter cependant qu’aucune recherche n’a pu mettre en évidence une quelconque existence de ce mouvement (Le Catalogue des périodiques clandestins diffusés en France de 1939 à 1945, publié par la Bibliothèque nationale en 1954, n’en fait aucune mention) ou d’activité de résistance de Sartre durant cette période, ce que confirme le journaliste résistant Henri Noguères à l’historien Gilbert Joseph:
« Je maintiens qu’en une vingtaine d’années consacrées à la recherche et à des travaux sur l’histoire de la Résistance en France, je n’ai jamais rencontré Sartre ou Beauvoir »
Il sera d’ailleurs profondément critiqué par Jankélévitch qui lui reprochera de s’être occupé davantage de l’avancement de sa carrière que de dénoncer ou contrarier l’occupant.
[…]
En octobre 1941, Jean-Paul Sartre est affecté au lycée Condorcet sur le poste de professeur de khâgne en remplacement de Ferdinand Alquié. Ce poste était initialement occupé par le professeur Henri Dreyfus-Le Foyer (jusqu’en 1940), évincé en raison de sa qualité de juif. Il a, au préalable, certifié sur l’honneur qu’il n’était ni franc-maçon ni juif comme l’exigent les autorités françaises. […] Ingrid Galster (de) se pose la question de la qualité de l’engagement de Sartre et remarque « qu’il l’ait voulu ou non voulu : objectivement, il profitait des lois raciales de Vichy » Il publie à cette époque plusieurs articles pour la revue Comœdia, dirigée du 21 juin 1941 au 5 août 1944 par René Delange, collaborationniste et contrôlée par la Propaganda-Staffel.
Sartre fait jouer, en 1943, une pièce qu’il a composée, Les Mouches, reprenant le mythe d’Électre et qui est un appel symbolique à résister à l’oppresseur. C’est lors de la première qu’il fait la connaissance de Camus. En cette période d’occupation, la pièce n’a pas le retentissement escompté : salles vides, représentations interrompues plus tôt que prévu. Pour Jean Amadou, cette représentation est plus ambiguë : « En 1943, dans l’année la plus noire de l’Occupation, il fit jouer à Paris Les Mouches. C’est-à-dire qu’il fit très exactement ce que fit Sacha Guitry, donner ses pièces en représentation devant un parterre d’officiers allemands, à cette différence qu’à la Libération, Guitry fut arrêté alors que Sartre fit partie du Comité d’épuration, qui décidait quel écrivain avait encore le droit de publier et quel autre devait être banni.».
[…]
La même année, il publie L’Être et le Néant, ouvrage influencé par les idées du philosophe allemand Heidegger, dans lequel il fait le point sur son système de pensée et en approfondit les bases théoriques. Du 17 janvier au 10 avril 1944, il livre douze émissions pour Radio-Vichy. Il écrit ensuite une pièce de théâtre, Les Autres, qui deviendra Huis clos, joué en mai 1944 et qui, elle, rencontre un franc succès, notamment auprès des officiers allemands invités à la première représentation… »
(Wikipédia)
Une belle ordure, l’ami Jean-Paul, capable d’écrire en plein stalinisme: « Tout anticommuniste est un chien ».
Tiens, quel hasard ! Comme très souvent, hamlet et x arrivent au blog ensemble après des jours d’absence…
Mon chaloux 13h11
Heureux de te retrouver mon Bouvard chéri,
je vois que tes vacances ne t’ont apporté aucune once d’esprit supplémentaire.
Le vide te va toujours aussi bien au teint (un peu plus rougeaud peut-être).
Tu nous manquais.
Tiens, sais-tu que Pablo est capable de bien se tenir en ton absence, incroyable non !
Serait-il beaucoup plus subtil que toi ?
Tu me diras ça ne demande que peu d’effort, mais quand même, j’aurais pas cru.
Proust disait qu’au bout de quelques années les souvenirs ne sont plus des souvenirs mais des fictions. La nouvelle La mort en été de Mishima illustre parfaitement ce propos.
Chaloux dit: 19 août 2019 à 13 h 26 min
Les spécialistes du cerveau disent maintenant la même chose. J’ai vu l’autre jour un documentaire sur ce thème où on parlait de la façon qu’a le cerveau de modifier les souvenirs.
Pablito 18h59
Toujours se méfier du pablito qui dort, un chaloux peut le réveiller en un instant.
Nos Bouvard et Pécuchet à nous se sont retrouvés, la fatuité retrouve ses droits.
J’émerge d’une sieste trop longue (2h30) alors que j’ai dormi 8h cette nuit. Soit j’ai une maladie grave, soit je suis sacrément dépressive. Soit les deux.
Ed dit: 19 août 2019 à 16 h 32 min
Soit tu es hypocondriaque…
«…la façon qu’a le cerveau de modifier les souvenirs. »
Déjà les rêves, si on ne les écrit pas tout juste réveillés, après le premier café on les a déjà modifiés.
je suis périgourdine 😀
Ce smiley, c’est du second degré , son expression particulièrement débile. Vous devriez , ED, faire attention à votre image de marque.
Pablo,
Tu conviendras qu’il n’est absolument pas normal d’avoir besoin d’autant de sommeil.
Soit tu es hypocondriaque…
Pablo, ils réservent quand meme un temps d’éveil suffisamment long pour se plaindre et consulter.
C’est miraculeux ou c’est un retour de vacances? que de plumes soudainement. Ça nous change de Delaporte .
renato dit: 19 août 2019 à 19 h 06 min
Ça c’est plus logique, puisque rarement les rêves sont très clairs. Mais modifier systématiquement les événements qu’on a vécus.
Et ce n’est pas la seule manipulation qui nous « fait » notre cerveau. Quand on entend des scientifiques parler de cet organe, on se demande où est la liberté humaine. On sait maintenant, par exemple, que quand on prend une décision, même les plus banales, s’assoir par exemple, notre cerveau l’a prise quelques millièmes de seconde avant nous. « Nous » entre guillemets, il faudrait mettre.
« faire attention à votre image de marque »
Ca c’est du bon second degré.
pado dit: 19 août 2019 à 12 h 29 min
Delaporte, vos éructations inquisitoriales commencent vraiment à gonfler, alors aller prier pour le salut de votre âme et laisser celles des autres tranquilles.
Pédalo-Blabla, relis ta prose pour ton propre profit, et ferme ta grosse gueule pleine de fautes d’orthographe et de grammaire.
Tu conviendras qu’il n’est absolument pas normal d’avoir besoin d’autant de sommeil.
Ed dit: 19 août 2019 à 19 h 11 min
Cela dépend de beaucoup de choses le besoin de sommeil. Souvent on récupère du sommeil perdu. On sait maintenant que dormir beaucoup le WE pour réparer la fatigue de le faire peu dans la semaine, est possible. Avant on croyait que dormir 7-8 heures après avoir passé quelques jours en dormant peu, suffisait et qu’au-delà de ces heures le sommeil était inutile.
À savoir ce que tu as fait ces derniers jours…
Boh, ED, il vaut mieux dormir que dire du mal de son voisin. Polysomnie, hypersomnie, sont des symptômes, vous avez raison et sans être de la partie on peut y entrevoir une fuite ou un refuge. J’ai connu un musicien il y a tres longtemps, peut être était il dans une impasse musicale, il souffrait d’une tendinite qui l’empêchait de jouer. Le corps s’exprime souvent en se passant de notre autorisation consciente. Celui là, un peu plus tard si mes souvenirs sont exacts avait entretenu pour un indicatif musical d’une campagne electorale qui porta son candidat à la victoire. Les jours se suivent.
Été retenu.
mon chaloux 19h16
tu bégaies mon chaloux, tu l’a déjà fait remarquer à 13h11,
tu n’as vraiment rien d’autre à foutre dans ta vie que de répéter le même texte toutes les six heures.
Le soleil, en plus de ton teint rougeaud, a du te liquéfier les quelques neurones qui te restaient, Alzheimer a gagné la partie.
Ce que tu dis est juste, Pablo. Malheureusement, ce n’est pas mon cas puisque je suis en congé depuis vendredi inclus, et que je n’ai fait la fête qu’une seule nuit, qui plus est avec assez peu d’alcool. Je n’ai donc rien à récupérer. Cette grande fatigue a donc toutes les raisons de m’inquiéter.
Pablo75 dit: 19 août 2019 à 18 h 47 min
pablo j’ai déjà quitté ce blog depuis environ une 15aine de jours
contrairement à ce que tu as l’air de croire je ne suis plus là.
« tu bégaies mon chaloux »
Grave. Le vieux passe son temps à radoter les même conneries.
« Gniii ed vient d’un milieux terrible »
« Gniii les collègues de clopine ont dû faire la fête quand elle a pris sa retraite »
« Gniii Staphyloclopine »
« Gniii Crétina de Hambourg »
Le pire, c’est qu’il se croit drôle avec ses surnoms de cour de récré. À sa décharge, le vieillissement précoce du cerveau entraine un retour en enfance. Bientôt, Gustave devra lui changer ses couches. À 50 piges, tandis que Passou qui en a 20 de plus a l’esprit frais comme un gardon. La vie est injuste, tu m’étonnes que Chaloux soit—jaloux (l’un n’est d’ailleurs que la prononciation ratée de l’autre, pour un Allemand par exemple).
comme je te l’ai dit j’ai quitté ce blog parce que je n’aime plus l’ambiance qui y règne, et parce qu’il était temps pour moi de laisser tomber et tourner la page.
Et sa tentative de blog n’en parlons pas. On comprend pourquoi il s’acharne autant sur ceux qui ont le culot d’écrire plus de 10 lignes d’aigreur.
…je ne suis plus là
Ah?
Ed, tu es libre de tenir tes blogs dans une langue inédite, simple traduction de ton patois.
« simple traduction de ton patois »
MAIS
« Je vote Insoumis »
« Je respecte les ruraux »
« Je suis un fan, une groupie d’Onfray et de Despentes ». Ben s’ils tombaient sur ce genre de mépris de classe, pas sûr qu’ils kifferaient grave. Ah la contradiction…Et puis son truc de mépriser les ploucs, c’est du gros gros radotage. On a compris Jaloux.
Ed, tes articles sans queue ni tête rédigés en prose de bestiau -Voltaire eût dit dans un style de cheval de fiacre-, n’ont certes besoin d’aucun temps de réflexion,- tu pourrais les étaler d’ici à Colombey-les-deux-Eglises sans plus ouvrir un œil que cet après-midi.
Ed dit: 19 août 2019 à 19 h 56 min
Ta caricature est à ta portée. Si tu savais comme tu es sotte et limitée…
Pauvre Jaloux, ils plaisent à la plupart des gens qui les lit. Toi, tu n’aimes pas leur autrice, nuance. D’ailleurs tu n’aimes personne, donc ton avis de vieux con aigri et psy de comptoir, tu sais ce qu’on en pense…
« Je vote Insoumis » : Non.
« Je respecte les ruraux » : Oui
« Je suis un fan, une groupie d’Onfray et de Despentes »: Non, je trouve Onfray intéressant pas certains côtés, pas lu Despentes depuis son premier livre, mais j’aime bien ses coups de colère et sa lucidité.
« intéressant pas certains côtés »
C’est du francais, ca ?
Quel nul ce type. La lucidité de Despentes ? Ben prends exemple sur elle, parce que tu ne vois même pas que tu craches sur les ruraux en permanence. Que tu me trouves conne est une chose, et venant d’un abruti raté comme toi, je le prends pour un compliment…mais que tu fasses en permanence le rapprochement entre ma connerie supposée et celle de clopine et nos origines rurales, montrent que tu n’es qu’un ignoble connard parisien qui crache sur la campagne.
Ed, tes quiches de lectures ne sont pas écrites en français, mais dans un patois tudesque révoltant pour un esprit bien fait, et n’ont intellectuellement aucun intérêt. Il est impossible d’être jaloux de telles crêpes mal cuites. Un conseil, lis ta prose à haute voix, tu comprendras peut-être à quel point elle est illisible et inepte.
(Il existe des gens pour acheter des plats préparés en boîtes ou en barquettes, des choses absolument répugnantes, – et pour les manger. Tu écris pour ces gens-là. Tu es la Ouiliame Sorrine, la Fleurie-Mi-chône des hôtes de ces bois. C’est horrible ce que tu fais à la littérature. Elle se vengera).
ED, en France en dehors du cadre juridique actuel le délit d’opinion n’existe pas et le secret des urnes nous permet de voter coco ou FN sans que la nouvelle s’éparpille sur tous les toits si l’on n’y tient pas. Y’ en a même qui choisissent Dupont-Aignan, c’est vous dire! Mais on ne sait pas qui sont ces obscurs électeurs.
Oui, l’oeuvre d’Onfray -c’est ce qui est sous-entendu- m’intéresse par certains côtés. Comme dans une promenade, tu pourrais préférer le côté de Guermantes, celui de Méséglise, ou celui de chez Swann etc… Le grand secret de ton patois, c’est que tu ne sais pas lire.
Les gens achètent des plats cuisinés parce qu’ils bossent. Mais laisse tomber, tu ne peux pas comprendre. Et mes fiches sont brillantes. Ils n’y a qu’un raté comme toi (ou d’autres ici) pour les trouver mauvaises.
« je suis périgourdine »
Argggh! on m’a trompé!
@Ed, tes textes brillent peut-être, mais ni par leur lisibilité, ni par leur intelligence, ni même par leur bon sens. Qu’est-ce que tu mets dessus?
Gombrich/Gibson dispute :
Closer, moi aussi!
1745
commentaires