A chacun sa montagne magique
Il arrive qu’un grand roman occupe une telle place dans l’imaginaire collectif que son titre devienne un totem. Surtout pour les écrivains qu’il a durablement hantés. Quel romancier américain n’a pas dès ses débuts eut l’ambition de réussir son Moby Dick ? Ce statut particulier, seules les grandes œuvres intemporelles et universelles peuvent y prétendre. Il y a autant de listes que de lecteurs ; mais il est rare que La Montagne magique (1924) de Thomas Mann ne se retrouve pas dans la plupart, d’autant qu’il s’agit d’un roman de formation et le titre même se prête bien à l’appropriation.
Rome ou Jérusalem ? Ce pourrait être l’autre titre du Retour du phénix (405 pages, 22 euros, Albin Michel), troisième volet de l’ambitieuse trilogie de Ralph Toledano. Cette fresque romanesque de facture proustienne comblera les nostalgiques de temps révolus par son écriture métaphorique, ses dialogues désuets, ses descriptions détaillées à l’extrême et exaspèrera les autres pour les mêmes raisons. Tout y est précieux dans la double acception du terme : la langue foisonnante, les personnages baroques, les situations inattendues (lire ici un extrait)
Lui, c’est Tullio Flabelli, un prince romain qui considère sa ville comme l’utérus de sa mère, de sa grand-mère et de toutes celles qui les ont précédées. Il fuit la médiocrité intellectuelle et le vide spirituel de la Rome contemporaine, réduite à sa fonction de splendide décor figé pour l’éternité, en s’immergeant dans la lecture des philosophes néo-platoniciens . Elle, c’est Edith, une séfarade issue d’une prestigieuse lignée de cabalistes, dont la famille est originaire de Tanger, frustrée de n’avoir pas réalisé son fantasme aristocratique en épousant cet homme en son palais décati. Ils appartiennent tous deux à d’illustres dynasties, héritage dont ils ont conscience qu’il leur confère plus de devoirs que de droits. Deux tribus à galerie d’ancêtres qui n’eurent guère l’occasion de se rencontrer.
Ce couple improbable constitue la symbiose et les paradoxes de l’auteur, dans le civil historien de l’art et expert de peintures italiennes du XVIIème, plus Bernard Berenson que Mario Praz. Après avoir longtemps vécu et travaillé dans la péninsule, il a choisi de se retirer sur sa montagne magique à Jérusalem, cité aussi inachevée que Rome ne l’est pas, afin de mieux y guetter l’arrivée du Messie… Leurs pérégrinations de l’une à l’autre ville les montrent travaillés par une volonté de sauver un patrimoine menacé, dans le regret mélancolique d’une autre Italie et d’un autre Israël aujourd’hui à l’agonie ou disparus. Ce sera l’occasion de réflexions, de dialogues et d’affrontements avec d’autres personnages, et l’expression de points de vue souvent polémiques sinon violents.
Ces deux pays autrefois passionnément aimés sinon adulés, idéalisés même pour leur histoire et leur mode de vie, sont désormais passés au crible de la critique et du reproche pour s’être voués au culte effréné du profit, de l’éphémère, de la consommation, de la technologie et du paraître aux dépens de l’être. A croire qu’ils concentrent désormais toute la vulgarité du monde. Une manière singulière d’envisager le choc des cultures, loin des clichés. On passe sans cesse du très bas au très haut, du trivial au spirituel. Au fond, d’un absolu à l’autre, même si on finit par comprendre que l’homme propose et Dieu dispose…
Dans ces forteresses d’immobilité, rien n’effraie comme le mouvement perçu comme synonyme de progrès. On ne dira même pas que c’était mieux avant tant la nostalgie d’un paradis perdu enveloppe en permanence les deux personnages ; on dira plutôt qu’avant, c’était et que désormais, ce n’est plus rien. L’évocation minutieuse de bals mondains d’un raffinement révolu et de la quête de la présence du divin s’achève en plein conclave HSSF (Haute société sans frontières) avec les funérailles du dernier gentilhomme romain à Santa Maria in Aracoeli, et l’enterrement du monde qu’il incarnait. A ceci près que la fin d’un monde ne sera jamais la fin du monde que pour un microcosme dès lors que celui-ci se donne pour une élite.
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins (…)Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie.
Ces lignes de Paul Valery dans La crise de l’esprit datent de 1919. Sans y être reprises, elles éclairent en permanence d’une lumière en clair obscur Le Retour du phénix, puissant roman qui les réactualisent, ce qui n’est pas moindre de ses vertus.
En revanche, dans Hôtel Waldheim de François Vallejo ( 304 pages, 19 euros, Viviane Hamy), la montagne magique est tout sauf métaphorique. Elle s’affiche, se présente et se donne comme telle dès l’abord. Ca se passe dans un Grand hôtel perché à 1560 mètres, à Davos en Suisse, l’une des villes les plus hautes d’Europe, lieu de l’action du chef d’œuvre de Thomas Mann (mais il n’est pas le seul écrivain à croiser dans les parages, quoique le principal, puisque les fantômes de Durrenmatt et Walser sont aussi de la partie). Le narrateur s’y retrouve longtemps après y avoir passé ses vacances dans sa jeunesse avec sa tante ; en effet, il a reçu de mystérieuses cartes postales jaunies de l’établissement d’un correspondant non moins mystérieux lui demandant en une phrase leitmotiv :
« Ca vous rappelle queque (sic) chose ? ».
Il se rendra à un rendez-vous anonyme pour en savoir plus… Et nous, on le suit car on veut aussi savoir tant Vallejo réussit à susciter l’empathie pour son personnage. Tout se joue dans la tension qui s’installe dès lors entre lui et sa mystérieuse épistolière, cette Frieda Steigl qu’il finit par rencontrer. Elle lui reproche rien moins que d’avoir joué un double jeu entre Est et Ouest qui provoqua la disparition de son père. Le narrateur se retrouve alors contraint de rassembler ses souvenirs de jeunesse, lorsqu’il était à 16 ans l’hôte du Grand hôtel et qu’il avait lié connaissance avec des personnes bien plus âgées que lui. Des années après, chacun de deux protagonistes se voit contraint de produire ses preuves. Mais lorsqu’elles coïncident, seule la lecture de l’Histoire diffère en se jouant des ruses de la mémoire. Qui manipule qui ? On sent les personnages si déroutés, surtout le narrateur, que l’on se surprend à se demander avec lui : ai-je bien été celui que je crois être ?
L’auteur tient la note juste jusqu’à la toute fin grâce à une mécanique d’une précision horlogère (ici un extrait). Preuve que plus le paysage des Grisons paraît apaisé, plus il est effrayant. Non sans malice, l’histoire pleine d’incidents bizarres, qui entremêle l’espionnage inconscient, la neutralité helvétique, la Stasi et les fuyards de l’ex-RDA, est parfaitement ficelée. Celle d’un homme condamné à ne jamais comprendre ce qui lui arrive. Passionnant de bout en bout.
(« Bernard Berenson à la galerie Borghèse à Rome, 1954 » photo David Seymour ; « Hôtel Schatzalp à Davos » photo D.R.)
697 Réponses pour A chacun sa montagne magique
Lu « l’extrait ». Le genre de lecture faite pour donner des pâmoisons aux abonné.e.s de Point de Vue.
C’est l’Histoire de la montagne qui a accouché de collines ?
On découvre dans le nouvel obs, dans le figaro aussi bien, la première sélection pour le prix Renaudot, dans la catégorie « Roman » on y trouve le livre de Lançon qui est un récit et affirmé comme tel par son auteur même, et dans la catégorie « Essais » on y trouve le livre de Guyotat « idiotie » qui est une autobiographie!
Comme libraire, je constate une confusion qui va grandissante, ainsi, quand un lecteur me réclame un titre et que je demande, car j’ignore de quoi il s’agit, « c’est de la littérature? », on me répond de plus en plus souvent: « Non, c’est un roman »…
Dans ce cas d’espèce, la confusion est dans l’esprit du client, de nota. A moins que les romans ne soient plus dignes de figurer sous le terme générique de littérature ?
ce n’est pas un pseudo pour ceux qui sont friands de noms
David Seymour
Bill-lang-LIFE-staff-2.jpg
Biographie
Naissance
20 novembre 1911
Varsovie
Décès
10 novembre 1956 (à 44 ans)
El Qantara (d)
Nationalité
Polonais
Activités
Photographe, photojournaliste, journaliste
Autres informations
Membre de
Magnum Photos (1947)
Arme
United States Army
Conflit
Seconde Guerre mondiale
Site web
http://www.davidseymour.com
modifier – modifier le code – modifier WikidataDocumentation du modèle
David Seymour, aussi connu sous le pseudonyme de Chim, né le 20 novembre 1911 à Varsovie, mort le 10 novembre 1956 à El Qantara (Égypte), était un photographe, cofondateur de l’agence Magnum
nom d’artiste
Les artistes japonais de l’ukiyo-e utilisent en général plusieurs noms différents au cours de leur vie. Le peintre Hokusai en est sans doute l’exemple le plus connu, lui qui utilise plus de cinquante-cinq noms différents tout au long de sa vie, changeant de nom d’artiste à chaque nouvelle œuvre importante2.
Le cas de Hiroshige illustre également quelques particularités de la façon dont nom d’école et nom d’artiste sont choisis : Utagawa Hiroshige est le nom qu’il reçoit en 1812, un an seulement après avoir rejoint l’école Utagawa en tant qu’élève d’Utagawa Toyohiro, pour y prendre le nom d’artiste Hiroshige3. Ce nom de Hiroshige, sous lequel il passera à la postérité, est formé du deuxième caractère hiro du nom de son maître Toyohiro, suivi par la « lecture alternative » shige du premier caractère jū de son prénom Jūemon4.
En effet, l’humilité de l’élève face à son maître implique qu’on ne reprenne pas normalement le premier caractère du nom de celui-ci, mais seulement le second. Le cas de Kaigetsudō Anchi, reprenant le premier caractère du nom de son maître, Kaigetsudō Ando, dénote donc qu’il s’agit de l’élève préféré du maître, voire, comme on l’a dit, de son fils.
Je lirai probablement le livre de Ralph Toledano, dont je croyais d’ailleurs jusqu’à la lecture du billet qu’il ne faisait qu’un avec son homonyme figure de la haute couture .
Je le lirai parce que malgré les faiblesses de ce roman j’avais apprecié dans Un prince à Casablanca la finesse et la justesse de sa description de la bourgeoisie juive friquéee du Maroc des annéees 60
Classe de loisir habitée par un souci obsessionnel de paraître , microcosme socialement stratifié où chacun soucieux de son rang tient a affirmer sa distinction par rapport à ceux des strates inferieures un peu à ma manière proustienne ; ce monde qui ne connaît que l’entre-soi vit dans une bulle, d’où on voit rien de l’univers colonial dans lequel il est immergé, ni des menaces dont il est porteur pour cette societé qui ne sait pas qu’elle vit ses derniers jours
@« c’est de la littérature? », on me répond de plus en plus souvent: « Non, c’est un roman »…
Assassino!
Le sourire de la soirée
Et alii semble être un spécialiste de tout: talmud, lavande, estampes japonaises…C’est un Court à la puissance deux?
Evidemment le style de Toledano manque un peu de nerf et de personnalité. C’est celui d’un honnête journaliste. Mais après les mer.des (grosso modo, il faut toujours que j’exagère…) que nous a infligées Passou dans ses derniers billets, on a l’impression de retrouver la civilisation.
DHH, quelles sont les faiblesses que vous aviez perçues dans « Un prince à Csablanca »?
Pas d’extrait de F Vallejo?
On peut être spécialiste dans de nombreux domaines, Closer. C’est mon cas.
C’est passionnant cette Photo de David Seymour ayant immortalisé Bernard Berenson à la galerie Borghèse à Rome en 1954 et d’ouvrir Le retour du Phénix de Ralph Toledano (grâce au lien) aux pages 10 et 11. C’est vraiment « un tout petit homme très maigre, vêtu de costumes bien coupés, coiffé d’un feutre ou d’un panama,selon la saison. Sa barbe courte, taillée selon la mode édouardienne,(…) et l’éclat de ses yeux (…) qui savaient décrypter le mystère des Madones… ».
Beau choix de photo pour nous conduire à ce premier roman chroniqué.
L’homme semble subjugué par la beauté de ce marbre blanc représentant la princesse Pauline Bonaparte dans toute sa splendeur, sculptée par Canova. (Elle posa nue dans son atelier et cette non-conformiste fut ravie du scandale que provoqua sa statue en Vénus, déesse de l’amour et de la beauté. Les salons parisiens avaient trouvé un nouveau sujet de conversation : la sœur de l’empereur avait posé nue !)
Cet homme, Bernard Berenson (Valvrojensky de son vrai nom) est émouvant… et qu’il est plaisant de le croiser dans ce roman (dont le héros Robert, surnommé Bob, avait hérité grâce à son grand-père du nom de Ferguson à son arrivée à New York (le hasard est savoureux !(p.9).
Le roman est écrit dans une langue classique fine, précise, harmonieuse ce qui change des précédents romans feuilletés en cette rentrée.
@DHH,
Ce roman d’une famille d’émigrants qui a réussi peut-il être lu et apprécié si on n’a pas lu les deux premiers volets de la trilogie de Ralph Toledano ? Un prince à Casablanca dont vous aviez apprécié la finesse et la justesse. Faisait-il partie de la trilogie ?
@CLOSER
pour repondre à votre question voici ce que j’ai ecrit ailleurs sur ce roman
C’est un bon livre malgré de gros defauts ;
D’abord les défauts :
l’écriture , bien qu’assez fluide et parfois même alerte, notamment dans les dialogues, elle est un peu gâchée par ce qui semble un souci naïf de faire du » beau style »; et Cela débouche souvent sur des phrases trop ornées , sur des métaphores laborieusement filées ;on y ressent comme dérisoire la coquetterie qui se traduit par un usage intempestif des mots rares, donc sans doute perçus comme chics, par exemple « fragrance » qu’on rencontre de nombreuses fois dans le roman au lieu de mots plus ordinaires, parfums ou odeurs, et qui revient comme un tic de langage ; on regrette aussi que l’auteur n’ait pas fait l’économie de ces nombreuses descriptions gratuites et appliquées, qui tiennent du chromo.
Quant à la trame romanesque elle n’évite pas les situation attendues, avec les clichés qui les accompagnent et les scènes à faire ;on a droit aux poncifs sur le fossé entre générations autour du refus ou de la soumission à la tradition ,à la tempête que soulève la perspective redoutée d’un mariage mixte dans une famille juive, et il y a de la fausse profondeur dans l’expression des sentiments, des certitudes et des craintes affichés par le heros , Semtob, sorte de prince Salina, plus clairvoyant que son entourage, qui pressent le naufrage du monde dans lequel il a ses marques et qui donnait sens à son personnage .
Mais pourtant ce roman se lit avec plaisir et avec intérêt
C’est, qu’au delà de ces faiblesses, il fascine par le portrait plein de finesse, d’ intelligence et de justesse qu’il brosse de la bourgeoisie juive marocaine friquée et assimilée de la fin des annéees 60, à la veille de son déclin et de sa dispersion au cours de la décennie suivante, qui a vu la fin de la vie juive dans ce pays .
@Christiane
De cet écrivain je n’avais lu qu’Un prince à Casablanca et j’ignorais que ce roman avait vocation à s’insérer dans un triptyque
« Retour du phénix (405 pages, 22 euros, Albin Michel), troisième volet de l’ambitieuse trilogie de Ralph Toledano. Cette fresque romanesque de facture proustienne… »
Le début est plus genre best-seller de gare que proustien: « Bob, héritier d’une fortune pétrolière texane, avait loué l’étage noble d’un des palais Doria-Pamphilj. »
Si dans une librairie, cherchant un roman à lire (ce que je n’ai jamais fait de ma vie), je trouve celui-là, je l’ouvre et je lis ce début, je le pose tout de suite.
@ Chaloux
À propos de librairies, je suis passé cet après-midi chez Gilda, rue des Bourdonnais, et j’y ai vu, au sous-sol, rayon musique, plein de livres qui pourraient t’intéresser des collections Fayard (bios, guides), Bouquins (les 2 vols. de La Musique de piano, de G.Sacré) et Actes Sud (« Horowitz, l’intranquille », de J.-J. Grolez), tous neufs à moitié prix. J’ai pris le « Debussy » de Ph. Cassard (il y avait le « Debussy » de Edward Lockspeiser et Harry Halbreich). Et dans la vitrine de la librairie il y avait le coffret de l’intégrale des Lieder de Schubert par Fischer-Dieskau, 21 cd, 69 euros (sur Amazon il est à 172 €).
@ de nota
« quand un lecteur me réclame un titre et que je demande, car j’ignore de quoi il s’agit, « c’est de la littérature? », on me répond de plus en plus souvent: « Non, c’est un roman »… »
Tu le sais bien, le client a tjs raison, même involontairement. Parce que, qui peut croire que la plupart des 567 romans qu’on a publié dans cette rentrée soit de la littérature?
@ MC
« ce que voulait dire le critique occasionnel, ce n’est pas que Borges fut Hoffmann, ni qu’il avait des points de concordance avec mais qu’il avait apporté autant qu’Hoffmann, par des canaux différents, au genre du conte fantastique. »
Réduire Borges à un auteur de contes, et encore pire, de contes fantastiques, comme fait le critique en question (« Hoffmann est mort ») ce n’est pas lui rendre un très « bel hommage », mais montrer qu’on le connaît très mal.
Moi quand je pense à Borges (que je lis depuis 40 ans) je ne pense pas à l’auteur de contes. Pour moi il n’est pas d’abord un auteur de fiction (ses contes c’est à peu près 500 pages sur un total de 2200 – dans l’édition en 4 vols de ses « Obras Completas » incomplètes de 1996. Rien que sa poésie c’est déjà 650 pages.
Je relis souvent Borges (en ce moment j’ai dans la pile de livres que je lis en alternance sa « Poesía completa » et sa passionnante « Miscelánea », un vol. de 1200 pages de textes divers) mais jamais ses oeuvres de fiction.
Tout cela pour dire que l’image qu’on a en France de Borges est fausse, je trouve. Je le trouvais déjà il y a 30 ans et je crois que cela continue, malgré sa Pléiade.
A première vue, l’écriture de Ralph Toledano ne me parait pas aussi précieuse que veulent bien le dire Passou et DHH. Du bon français, neutre, tel qu’on le lisait tout au long des pages du « Monde » de Beuve-Mery ou de Jacques Fauvet. Il est vrai, que depuis Hemingway, la tendance, dans le roman, est à la phrase courte, choc, coup de poing… « fragrance » ne me parait pas inapproprié. Ce terme, moins banal, permet peut-être à l’auteur d’éviter les répétions, le faisant ainsi alterner avec « parfum » ou « odeurs » ? Il est utiliser peut-être pour souligner le snobisme de la caste décrite dans l’ouvrage ? S’agissant de Juifs séfarades, c’est plus du m’as-tu-vuisme que du snobisme. Dont la version vulgaire se retrouve chez la plupart des Juifs du Sentier.
@D’un m’as-tu-vu l’autre
Series Of Dreams
https://www.youtube.com/watch?v=AgqGUBP3Cx0
dans la lignée des nobélisables, Richards :
https://journaldejane.wordpress.com/2018/09/04/les-etes-passes-suite/
@ Jazzi
Tu connais Gilles Schlesser? Cet après-midi chez Gilda j’ai acheté aussi son « Promenades littéraires dans Paris.500 adresses habitées par les mots » (Parigramme, 2017), un livre très bien illustré, avec beaucoup de photos (payé 6 €).
« Shéhérazade » de Jean-Bernard Marlin est une petite merveille ! Toujours drôle de voir de jeunes beurs avec l’accent de Pagnol noyé à l’argot djeuns ! Le film débute avec des images d’archives du Marseille du siècle précédent : de l’émigration italienne jusqu’au retour des Pieds-Noirs puis à l’arrivée massive des maghrébins. Quand la fiction commence, on sait que le cinéaste nous raconte une histoire de la ville contemporaine et de ses habitants. Notamment de la dernière génération, tiraillée entre déracinement et intégration sauvage. Entre réclusion et prostitution. Marseille dans toute sa tradition. Ville lumineuse et noire, violente, conflictuelle. Zachary et Shéhérazade, les deux héros du film, sont éblouissants de justesse et de vérité. Et, malgré un environnement désenchanté, on garde malgré une lueur d’espoir…
malgré tout…
Non, Pablo. 6 euros, tu en auras pour ton argent !
Merci DHH. Malgré le peu de pages qui nous sont offertes ici, je pressens que votre jugement est aussi valable pour le roman présenté par Passou. Il n’y a que la recherche systématique de mots rares que je n’ai pas perçue ici, mais c’est peut-être faute d’attention suffisante. Pour le côté positif, on sent bien un travail très sérieux de l’auteur pour approfondir son analyse d’un certain milieu. Le lecteur apprendra beaucoup. Sur le plan formel, vous avez trouvé le mot juste: « appliqué ». Un bon élève, mais il en faut aussi. Si on ne lisait que des génies…
@jazzi
j’aime quand vous parlez de cinema ici ou autrefois sur la RDC
vous avez une culture filmologique large et vous vous posez sur cette matiere le regard d’un connaisseur aguerri qui sait analyser et critiquer de manière subtile et nuancée.
y a -t-il d’autres supports que la RDL ou la RDC où vous ous exprimez sur ces sujets?
Non, DHH. Je ne viens et n’écris qu’ici, et parfois chez Paul Edel.
« appliqué ». « Un bon élève »
N’est-ce pas ce que l’on pourrait dire du style de Passou ? Dans ses billets, ici, ou dans ses biographies et ses romans. Note t-on chez Toledo comme chez Passou, une pointe d’humour, DHH ?
@ critiquer de manière subtile et nuancée
se situer aux confins, aux gates of eden, en toute modestie ; ou quand une certaine idée de l’absolu se met à sentir la punaise on rêve de vin d’orange
Merci Pablo, il faudrait que j’y fasse un tour mais je ne sais pas quand. J’y vais de temps de temps (j’y allais surtout du temps de la Mona Lisait de la tour Saint-Jacques avec son grand sous-sol où on trouvait toutes sortes de choses improbables et très intéressantes. Je faisais les deux).
Si tu en as l’occasion,-et si tu n’as pas ce livre- jette un coup d’œil à L’univers musical de Chopin de Jean-Jacques Eigeldinger chez Fayard c’est très intéressant. (Autant que son Chopin vu par ses élèves). On y voit à quel point l’image du Chopin d’aujourd’hui a été lente à se construire. (Avec un texte très étonnant de Berlioz).
La rentrée littéraire ne me parlant pas beaucoup, je vais faire une cure de Gogol. Commencé par les Veillées d’Ukraine, texte que je ne connaissais pas. J’ai aussi retrouvé (il me semblait bien l’avoir mais je n’en étais plus très sûr,- 3 euros en 2012) le Gogol de Troyat, du petit lait. Il faudrait que je trouve le livre de Georges Nivat (chez L’âge d’homme).
Et je vais attendre le livre de Mona Ozouf sur George Eliot (Gallimard).
vous tombez bien
le Gogol de Troyat, du petit lait. Mon expression est peut-être ambigüe. Signifie que ça se lit avec grand intérêt, et grand plaisir.
Que sont les animateurs de ce blog devenus ? La correspondance avec ces colonnes était naguère assez vive
http://passagedelopera.canalblog.com/
je ne vois pas trop comment un livre écrit aujourd’hui pourrait s’inspirer de la Montage Magique, du coup ça donne envie de le lire.
Je me souviens d’un livre « la salle de bain » de Toussaint dont on disait quand il est paru qu’il était inspiré de l’HSQ de Musil…
C’était un livre d’une centaine de pages, et j’avoue que dans cette centaine de pages je n’ai pas retrouvé tous les éléments présents dans l’hsq.
Du coup j’en avais déduit que c’était plutôt un truc qui relevait plus de la pub et du markiting que de la littérature.
celui-ci fait 300 pages, ça vaut peut-être le coup de tenter le coup d’essayer ?
C’est la bonne heure où la lampe s’allume,
…l’heure tranquille où les lions vont boire.
et regarder la Grande Librairie peut-être…
pour la Montagne Magique il ne faut pas donné que l’année de parution, mais aussi l’année où Mann l’a commencé : 1912 !
si je compte bien cela fait 10 ans pour l’écrire.
la chose importante a retenir pour la MM est que ces dix années correspondent moins à l’évolution et la transformation du livre, qu’à la transformation de l’auteur.
C’est probablement le meilleur cas de figure où l’on voit, non pas un auteur faire évoluer son livre, mais un livre faire évoluer son auteur.
L’homme qui termine ce livre est totalement différent de celui qui l’a commencé.
Le Mann de 1912 est un élitiste, aristocrate, nietzschéen, belliciste, nationaliste etc…
Le Thomas Mann qui termine la Montagne Magique est une chose qu’il n’a jamais été avant : un humaniste !
pas un humaniste d’opérette comme on croise aujourd’hu ides bataillons au salon du livre, non un Vrai humaniste, qui à la fin de la MM en revient presque au tout début de cette occident qui a fait naitre l’humaniste.
Le Thomas Mann de 1912 aurait fait un excellent nazi !
celui qui termine le livre en 1923 est celui qui va fuir l’Allemagne nazi !
Il m’a toujours plu de penser que c’était l’écriture du livre, plutôt le livre lui-même qui a opéré cette transformation chez un auteur. Sans doute parce que ce serait la marque la plus symbolique et aussi la plus forte d’un retour aux origines de l’humanisme.
Du coup je vais lire ce livre et je verrai bien si je retrouve cette même sensation.
Sinon s’il s’agit que d’une histoire de malades qui papotent dans un sanatorium ça risque de ne pas trop le faire.
sur quels sujets faudrait papoter en 2018 pour écrire un livre qui se rapprocherait de la MM ?
la pédagogie ? on pourrait presque faire des copié collé des rengaines de Finkielkrault.
Finky en Naphta et Philippe Merieu en Settembrini ? ou le contraire ?
il se mettrai sur la figue pour embrigader un jeune gars qui dit rien maais n’en pense pas moins.
le directeur peintre ? je verrai bien un Axel Khan ?
les autres personnages : Etienne Klein (les merveilles des sciences), Raphael Enthoven (le beau parleur moraliste complètement déconnecté du monde réel).
et Onfray bien sûr, un libertaire libéral et spenglerien de gauche, Mann aurait adoré.
qui ferait Claudia Chauchat ? Carla Bruni ?
@ Chaloux
Je ne connais pas les deux livres de Jean-Jacques Eigeldinger sur Chopin. Je marque. À Gilda, dans l’une des tables de « nouveautés », il y avait de P.Dukas le Volume 1, 1878-1914, de sa Correspondance, mais cher (24 € – il faut dire qu’il vaut neuf 45€).
@ Rose
« Simplement, il dit à Abraham « fais-moi confiance », et il exige de surcroît une confiance aveugle. Abraham obtempère. Pas de deal ni ríen d’autre. C’est alors qu’intervient l’immense miséricorde de dieu, lorsque toutes les barrières tombent. Et que la confiance est totale. »
Tu as tout compris. Ce que tu dis là est un leitmotiv de tous les mystiques de toutes les époques et de toutes les religions. J’ai un fichier intitulé « Prosternación » dans lequel je collectionne les citations sur ce thème. Il y en a de la Bible, St.Augustin, Rumi, Kharaqânî, Bahya
Ibn Paqûda, Eckhart, Ruysbroeck, St.Jean de la Croix, Ste.Thèrese d’Avila, Silesius, Miguel de Molinos, Pascal, Louis-Claude Saint-Martin, Kierkegaard, Unamuno, Simone Weil, Wittgenstein, Jung, les Dialogues avec l’Ange, Ramana Maharsi « y un largo
etcétera », comme on dit en espagnol, d’auteurs moins connus.
Je ne vais pas en donner ici les meilleures, parce que je pense écrire sur le thème. Je vais seulement rappeler un texte de Pascal (l’esprit le plus profond qu’a donné la France – et de loin) que tout le monde doit connaitre, et qui montre que, lui aussi, avait tout compris (aidé par
l’extase qu’il a eu à 31 ans) :
« Au lieu de vous plaindre de ce que Dieu s’est caché, vous lui rendrez grâces de ce qu’il s’est tant découvert; et vous lui rendrez grâces
encore de ce qu’il ne s’est pas découvert aux sages superbes indignes de connaître un dieu si saint.
Deux sortes de personnes connaissent: ceux qui ont le coeur humilié, et qui aiment la bassesse [modestie, obscurité], quelque degré d’esprit qu’ils aient, haut ou bas; ou ceux qui ont assez d’esprit pour voir la vérité, quelque opposition qu’ils aient. »
(Pensées)
@ Rose
Le coup de « la radio, culte protestante » dans la voiture le lendemain de la conversation avec ton père, est un clin d’oeil de ton Ange dans un moment difficile de ta vie.
Tu devrais lire aussi le très étonnant livre de Pierre Jovanovic « Enquête sur l’existence des Anges gardiens » (poche, J’ai lu). Dans ce livre l’auteur recommande aux gens qui n’y croient pas, qu’ils fassent le test de provoquer leur Ange. Le soir, avant de s’endormir, qu’ils le défient de leur donner une preuve.
Quand j’ai lu ce livre (trouvé, « par hasard », aux Puces) je n’y croyais pas du tout aux Anges gardiens. Mais toujours curieux des Faits (que comme disait Lenin sont têtus), j’ai essayé, tout en n’y croyant pas. Et la réponse, le lendemain, alors que j’avais déjà oublié cette histoire, a été invraisemblable, un Fait qui m’a laissé des traces physiques pendant quelques jours et qui m’a tracassé pendant des semaines, jusqu’à que je réussisse à le décoder.
Je ne raconterai pas ici mes expériences (et celles de pas mal de gens que je connais) très étonnantes dans ce domaine pour ne pas aggraver mon cas… (non, en réalité c’est parce que c’est très long – et parce que, ayant écrit sur tout cela en espagnol, on pourrait savoir qui je suis). Mais j’invite tout le monde à contacter son Ange. Les plus courageux peuvent le faire en méprisant méchamment son « inexistence ». La preuve, inattendue, sera alors « sarcastique » et pourrait même être violente. Avis aux amateurs.
« Simplement, il dit à Abraham « fais-moi confiance », et il exige de surcroît une confiance aveugle. Abraham obtempère. Pas de deal ni ríen d’autre. C’est alors qu’intervient l’immense miséricorde de dieu, lorsque toutes les barrières tombent. Et que la confiance est totale. »
Oui Rose : il y a bien un deal entre Dieu et Abraham.
Il faut pas lire d’une façon « scolaire », et surtout ne pas tout prendre au pied de la lettre.
première chose : il faut revenir à la biographie d’Abraham, le guerrier , le tricheur, Loth etc…
le nom Issac : dans la Bible aucun nom n’est choisi au hasard, il faut commencer par comprendre ce que signifie ce nom.
et ensuite essayer de regarder les indices, du genre :
« asseyez-vous ici avec l’âne. Moi et l’adolescent, nous irons jusque-là. Nous nous prosternerons puis nous retournerons vers vous ». (G.22 : 4 à 5)
quand Abraham dit « nous » vous croyez qu’il pense à qui ? vous pensez qu’il va revenir avec le mouton ?
en un mot il faut essayer de se mettre dans la peau du type qui a écrit ce texte !
comme quand on fait pour tous les livres.
par exemple pour la Montagne Magique il faut se mettre dans la tête de Mann pour comprendre qu’il écrit des choses qu’il n’aurait jamais écrites trente ans plus tôt.
@ Chaloux
Ph. Cassard, à la fin de son « Claude Debussy », dans le chapitre « Dans mon panthéon discographique » fait un grand éloge des rares enregistrements de Debussy qu’a fait Horowitz: « La douzaine de pièces jouées par Horowitz, au studio mais plus encore au concert (coffret Sony des récitals a Carnegie Hall), offre un festival de couleurs, d’imagination, de fantaisie, de délicatesse. Son « Isle joyeuse » est passionnée, d’une folle gaieté, jouée d’un seul tir de flèche. Ses « Fées sont d’exquises danseuses » semblent flotter dans l’air, son « Étude pour les sixtes », chante comme un Nocturne de Chopin. Un sorcier, ce Horowitz, ou plutòt un fakir charmeur, comme disait Debussy à propos de Ravel ! »
Tu connais tout ça, j’imagine…
Vladimir Horowitz in a Debussy’s legacy
https://www.youtube.com/watch?v=bGkiUpN_oHs
Horowitz: Live and Unedited – The Historic 09/05/1965 Carnegie Hall Return Concert
en plus comment peut-on imagine que Dieu qui dit un jour à Abraham « n’aie pas peur – je suis ton bouclier – je te protègerai – je te ferai avoir qui vient de toi et qui sera…. »
comme ce Dieu peut-il changer d’avis du jour au lendemain !!!!!!!
Dieu de la miséricorde d’accord ?
mais Dieu lunatique qui change d’avis comme il change de slip non ! pas d’accord !!!
ça ne sert à rien de lire des tonnes de livres si on n’en comprend pas un seul !
dans ce cas il vaut lire seulement un, ou deux, ou trois livres, et passer assez de temps dessus pour les comprendre !
au leur de s’en taper des dizaines en les survolant !!
même Lichtenberg l’a dit, autant les autres je m’en méfie, mais Lichtenberg quand il dit un truc je lui fais plutôt confiance.
et quand Dieu dit à quelqu’un « tu peux me faire confiance » qu’est-ce que c’est si n’est pas un deal ?
c’est comme ça qu’on se parle dans le monde des affaires : « tu peux me faire confiance » autrement dit « tu peux signer je ne vais pas t’enfumer ».
en plus il faut s’imaginer qui est Abraham !
je ne sais plus quel théologien juif a écrit qu’il s’était retrouvé à une conférence, dans un pays nordique, à table il était assis en face d’un pasteur qui faisait deux mètres de haut et au moins cent kilos : un viking.
et ce type, pendant le repas, lui dit « nous sommes heureux d’appartenir à la descendance d’Abraham ».
cet espèce de viking de deux mètres était heureux d’appartenance à la filiation d’Abraham.
l’autre s’est empêché de rire, il lui est venu à l’esprit à quoi devait ressembler Abraham, et il s’est empeché de rire.
parce que Abraham est très loin de ressembler à un viking ! il ressemble plus à ces vendeurs qu’on trouve dans les souks et qui essaient de vous vendre des trucs inutiles en vous expliquant que vous faites une affaire !
voilà à quoi ressemble Abraham, et ce genre de bonhomme, dans les affaires ils ne laissent pas enfumer facilement par le premier venu ! même par Dieu !
et à la limite, si vous relisez toute l’histoire d’Abraham en ayant bien à l’esprit qui devait être ce bonhomme, vous verrez qu’il est bien plus futé que Dieu !
et si des deux il doit y en avoir un qui peut enfumer l’autre ce n’est certainement pas Dieu !
le problème est que tout le monde parle de cette histoire, mais personne n’a lu la Bible.
si on a pas lu et relu au moins cinq fois (cinq c’est bien ça porte bonheur) et bien il ne faut surtout pas en parler.
Run Run Rudolph
La premiere page du Retour du phénix ressemble étrangement à la premiere page du récent 4321 de Paul Auster: l’aieul ukrainien qui débarque à Ellis Island, oublie le nom qu’il se destinait à prendre, lance en yiddish « Vergessen » et devient instantanement Fergusson. D’autres points communs?
Pablo 75
Merci
ai suivi une conférence à Aix sur les naces gardiens. C’était une secte canadienne. Des gourous face à des crédules. Ai fui.
Toutefois, il y avait eu un moment interprétation des rêves au cours duquel ai compris un fait essentiel.
Me méfie encore. Vais lire ce livre néanmoins.
anges gardiens
Hamlet
ai compris ce que vous avez dit sur Isaac. mais ne sais pas sa significacion. Chercherai.
quant au nous : lorsque l’ on part avec qqu’un, l’ on conçoit de revenir avec. On ne sait pas les choses qui vont arriver avant qu’elles n’arrivent.
nous sommes partis mille, je reviens solitaire.
(le pb du correcteur est qu’il corrige encore alors que ns sommes loin devant)
ce qui me semble important est la confiance accordée pas bafouée. pck bafouée ça fait mal. quand même je le trouve fort Abraham là.
Roland Barthes — photographie :
http://blogfigures.blogspot.com/2012/02/roland-barthes-photographie.html
Encore un livre à ne pas lire ?!
« Le monde attribue ses infortunes aux conspirations et machinations des grands méchants. Je pense qu´on sous-estime la stupidité. » RBC
http://blogfigures.blogspot.com/2010/10/adolfo-bioy-casares.html
Pardon, RBC > ABC
Champ de bataille :
Autre champ de bataille =
Bonne journée.
Nicolas, j’ai eu moi aussi cette curieuse impression. Je ne crois pas qu’il y ait d’autres points communs, bien que je n’aie lu que l’extrait du « Retour du phénix » proposé par Pierre Assouline. Mais d’après ce que celui-ci dit du livre…
J’ai bien aimé « 4321 « , -même si Paul Auster y est plus délayé qu’ailleurs-, y compris à cause du large parallèle (parfois malicieux) entre l’évolution de Ferguson et la carrière de l’auteur, outre les dates de naissance…
Suite du billet. Deuxième roman présenté : Hôtel Waldheim de François Vallejo (éd.Viviane Hamy).
Un roman que j’attendais quand j’ai vu le titre apparaître dans les listes des romans édités en septembre. Mais, y a-t-il un lien avec La Montagne magique de T.Mann autre que le lieu : Davos ? (Riche questionnement de hamlet)
Lisant les premières pages (lien) je suis happée par le mystère de cette carte postale, non signée, postée de Zurich qui intrigue cet homme (la quarantaine ?), l’obligeant, à partir de l’illustration vieillotte et de la question posée, à retrouver des souvenirs de cette année où, adolescent il avait accompagné sa tante Judith à Davos.
« Inventer sa mémoire ou inventer sa vie… » proposition offerte par l’éditrice dans la présentation du roman.
La couverture avec cette mise en abyme d’un damier de jeu d’échecs . Ce procédé pictural de répétitions incluse dans une image initiale, semble inviter au jeu des fractales (cher à Sergio). Jeu de miroirs ? Vertige ?
Roman attirant et également écrit dans une langue précise et sûre.
Voilà donc deux romans de qualité à découvrir dans cette belle chronique de rentrée.
Rose, le rire ! dans la Bible il y a plusieurs façons de rire, le rire de Sarah est le rire d’une gamine qui apprend qu’elle va devoir refaire des galipettes. Et qui se tourne pour ne pas que Dieu la voit rire ! se tourner pour échapper au regard de Dieu : n’est-ce pas drôle !
Durant des siècles cette histoire a été un prétexte pour perpétrer des progroms contre des tueurs d’enfants, pourquoi ? parce que tous ces gens ne savaient pas lire !
Dieu cruel qui demande à un père… le père sanguinaire qui accepte… le Dieu clément qui empêche… c’est la lecture de gamins de maternelle !
Abraham négocie tout ! quand Dieu demande de trouver cinquante justes pour épargner Sodome, que fait Abraham ? il négocie le nombre !
Est-ce que ça c’est pas drôle !!!!!!
le rire ! l’humour ! sortir des stéréotypes de maternelle ! voilà ce qu’il faut redonner à la Bible pour lui redonner de l’énergie ! de la puissance !
« Simplement, il dit à Abraham « fais-moi confiance », et il exige de surcroît une confiance aveugle. Abraham obtempère. Pas de deal ni ríen d’autre. C’est alors qu’intervient l’immense miséricorde de dieu, lorsque toutes les barrières tombent. Et que la confiance est totale. »
Dommage que les enfants d’Ysieu aient eu moins de chance qu’Isaac.
Ma petite nièce vient de faire sa rentrée au collège « Sabine Zlatin » à Belley, du nom de la directrice de la maison qui hébergeait les 44 enfants raflés et morts à Auschwitz:
http://www.memorializieu.eu/IMG/pdf/Expo_bio_sabine_zlatin.pdf
« Ce procédé pictural de répétitions incluse dans une image initiale, semble inviter au jeu des fractales (cher à Sergio). Jeu de miroirs ? Vertige ? »
Plus prosaïquement c’est « La Vache qui rit ».
C.P. : cette histoire de Ferguson m’a fait moi aussi penser à 4321, mais des amis m’ont dit que c’était une histoire juive classique. On dit que c’est ce qui s’est réellement passé pour le fondateur de la célèbre marque de tracteurs.
on dit qu’isaac en devint aveugle
d’où l’emploi par ce cabaliste d’expressions universelles présentes non seulement dans l’idéologie du peuple juif, mais aussi dans celle de nombreuses autres traditions de la terre, tel que le symbole de l’arbre comme modèle du Cosmos, ou celui du feu, des flammes et des braises qui est assimilé à l’Esprit d’où surgit tout et où tout retourne, ou encore celui de la montagne qui entoure le Tout et son Principe, et dont les entrailles sont creusées de veines et de tunnels, symbolismes qui correspondent aux sentiers unissant les sefirot et où circulent les vibrations qui animent l’Univers. Toutes ces images possèdent un grand pouvoir et provoquent chez le chercheur de trésor occulte la nécessité impérieuse de plonger à l’intérieur et téter directement à la source et la racine de l’existence. Le mot « téter » est un terme clef dans la didactique
http://jewisheritagefr.blogspot.com/2008/02/isaac-laveugle-de-narbonne.html
@Lavande dit: 6 septembre 2018 à 10 h 59 min
La parole essentielle de ce débat sur la ligature d’Isaac. Pour l’honneur de Dieu mieux valut qu’Il fut…
@Lavande
https://perezartsplastiques.com/2015/03/30/la-mise-en-abyme-dans-lart/
L’honneur de Dieu ?
C’est limite blasphématoire.
Attirance malsaine pour les rebeus violents (pléonasme ?)
parole dedéporté
C’était pour D
« les rebeus violents (pléonasme ?) »
Vous ne seriez pas un peu raciste, ed ?
Bouh caca. Elle est raciste.
Et un peu homophobe, aussi, ed ! Sinon, sur les Juifs, rien à dire ?
Les juifs adorent les blondes et occupent un fort ratio dans la masse de mes ex. Alors oui, plein de bonnes choses à dire. Et homophobe, non. Je ne VOUS aime pas (parce que vous me rabaissez sans arrêt), nuance….
« Les juifs adorent les blondes »
Ceci dit les rebeus aussi, mais qu’est-ce que c’est pas réciproque.
Bon allez, je m’arrête là sinon on va me brûler 😀
D,
cette parole on peut la lire dans un livre passionnant de Pierre Claverie regroupant ses homélies et d’autres textes. Né à Bab-el-Oued en 1938, évêque d’Oran, assassiné le 1/09/1996 dans sa ville, 3 mois après les moines de Tibhirine. Il avait passé sa vie à aller à la rencontre de l’autre. Le pape François a décidé de le béatifier. A l’heure du danger (années 1990), il avait décidé, lui aussi, de rester en toute liberté et conscience, malgré les risques.
Il a écrit :
» La religion peut être le lieu des pires fanatismes, car les hommes habillent du divin leur soif de toute-puissance ou, plus simplement, leur bêtise. Toutes les religions sont sans cesse exposées à devenir des instruments d’oppression et d’aliénation. Ne laissons pas l’Esprit étouffé par la lettre. Nous pouvons lutter contre ces dénaturations de la foi, la nôtre comme celle des autres, en maintenant le dialogue malgré les remous de surface et les apparents durcissements. Le dialogue est une œuvre sans cesse à reprendre : lui seul nous permet de désarmer le fanatisme, en nous et chez l’autre. » ( homélie du 9 octobre 1981, cathédrale d’Oran)
La phrase que je cite… partiellement est dans un de ses livres : Petit traité du dialogue et de la rencontre (éd. Cerf) où il évoque le peuple juif d’Abraham à Moïse et au-delà…
PC Lavande
effectivement l’anecdote fergusson, qui a peut être pour origine une histoire vraie, traîne depuis longtemps dans le folklore judeo américain où elle a acquis un quasi statut de blague juive. C’est comme telle que je l’ai connue
Qu’elle ait pu être utilisée dans une fiction par deux romanciers différents , rien d’étonnant à cela.
Lavande
vous avez évoqué la maison d’IZIEU;e ne connaissais pas encore ce lieu de mémoireet il se trouve que je suis invitée à sa visite dans les semaines qui viennent.
j’ai accepté cette invitation apres beaucoup d’hésitations car je ne savais si j’allais supporter émotionnellement cette rencontre avec ce qui est le sommet de l’indicible,le meurtre d’ enfants innocents sadiquement massacrés en plein envol vers leur avenir.
Si vous avez fait cette visite comment avez vous réagi?
J’ajoute, D, qu’il avait commencé son cheminement par des études d’ingénieur à Grenoble…
Lavande, oui, il s’agit certainement d’une réalité / leitmotiv, quelle que soit la proximité de « Vergessen / Fergus(s)on » à l’oreille alors du Service (plus attentif aujourd’hui) d’ Immigration.
Au passage, alors que j’interviens bien peu ici, je vous ai lue sur Avignon comme sur votre défense de Grenoble, lieu de vie, de théâtre et de culture.
Je suis plutôt blond et vit avec un rebeu depuis plus de trente ans, ed. Sinon, aucun désir de vous rabaisser, juste des tentatives, infructueuses, de dialoguer avec vous, en toute sincérité…
The Nation’s Favourite Poet Result – TS Eliot is your winner!
http://www.bbc.co.uk/poetryseason/vote_results.shtml
Quelqu’un connaît le 3eme, Benjamin Zephaniah? Première fois que je vois son nom…
Même information que Judith, ce qui en somme ne nous fait pas nous tromper sur des clins d’oeil romanesques. Il y a vingt autres exemples, cette fois inscrits dans des biographies « vivantes » d’acteurs américains de cinéma d’origine juive, Annelise et Jacques le savent aussi bien que moi.
ed, un superbe film que je vous recommande, une histoire de rebeus et de violence, en effet !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19579231&cfilm=252896.html
Quelqu’un connaît le 3eme, Benjamin Zephaniah?
—
Excellent poète-slammeur, britannique d’origine jamaïcaine, dont les textes figurent dans certains manuel d’anglais de lycée. Joue le rôle du prophète dans la fabuleuse série The Peaky Blinders.
Tr!s influencé par le reggae, le rastafrisme ,auteur de pièces de théâtre & de romans reconnus par la critique, sinon par l’establishment.
Dis Poetry
Dis poetry is like a riddim dat drops
De tongue fires a riddim dat shoots like shots
Dis poetry is designed fe rantin
Dance hall style, big mouth chanting,
Dis poetry nar put yu to sleep
Preaching follow me
Like yu is blind sheep,
Dis poetry is not Party Political
Not designed fe dose who are critical.
Dis poetry is wid me when I gu to me bed
It gets into me dreadlocks
It lingers around me head
Dis poetry goes wid me as I pedal me bike
I’ve tried Shakespeare, respect due dere
But did is de stuff I like.
(…)
Y aurait-il des structures psychiques présentant les caractéristiques d’un objet fractal, c’est-à-dire dont la structuration reste du même type, quelle qu’en soit l’échelle, et dont l’autosimilarité s’accroîtrait au fur et à mesure qu’on l’examine à un plus fort grossissement ?
@Lavande dit: 6 septembre 2018 à 10 h 59 min
Quel lien bouleversant…
plus Bernard Berenson que Mario Praz. (Passou)
—
Je dois avouer que la référence m’échappe. J’ai lu il y a longtemps des extraits de « The Romantic Agony » de Mario Praz mais cela ne m’aide pas à comprendre ce qui le distingue de Berenson, que je ne connais pas.
Peut-être pourriez-vous éclairer ma lanterne, Passou? Grazie mille.
quinodoz sur l’objet fractal
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Échangeons Benjamin Zephaniah contre Bernard Berenson.
Selon son disciple, le grand Federico Zeri, Berenson « c’était un maître, lui; le plus grand en histoire de l’art dans la première moitié de notre siècle. »
https://www.lexpress.fr/culture/livre/federico-zeri_798567.html
Interview d’un tel…Pierre Assouline.
Après Benjamin Zephaniah et Bernard Berenson, quelqu’un connaîtrait ce P.A.?
@ Passou
Drôle de personnage Zeri, non?
un exemple des commentaires du charognard JC sur le blog de Sergio ;
« NO RETURN c’est une source de joie sans pareille d’assister aux ébats boueux du Passouland foireux sans y participer ! le voyeurisme a du bon »
dire qu’il y en a qui le regrette ici
jazzi,
J’avais vu un reportage dans « Stupéfiant » sur les acteurs de ce film, tous issus des quartiers nord de Marseille. Si vous saviez à quel point cela ne m’intéresse pas…J’en suis navrée, mais je m’en tampoune.
Quant à votre (belle, oui) histoire d’amour, je ne vois pas le rapport avec la violence des rebeus hétérosexuels.
La
rencontre
du
parapluie
et
de
la
table
de
dissection
Quelle photographie énigmatique que celle de Seymour.
Que regarde-t-il intensément de la statue?
Que voyons-nous à notre tour?
Belle problématique du » regard en photographie » qui n’ aura certes pas échappé à Passou?
Et si, vous me rabaissez. Mais d’une force, et avec une constance…Aucun de mes textes n’est de qualité, je suis zoophile, etc, etc. Donc excusez-moi de ne pas être très « souriante » quand je vous vois arriver.
Pour ce qui aiment la peinture italienne, la lecture de Zeri est indispensable.
Après avoir lu « Derrière l’image. Conversations sur l’art de lire l’art », on revient au Louvre beaucoup plus humble, sachant que pour bien « lire » un tableau classique il faut être un expert.
Julien Green disait qu’un tableau (classique) commence à nous parler à partir de 10 minutes de contemplation (au moins). Avec Zeri on apprend que sans les codes de lecture de leur époque, même longuement regardées, peu d’oeuvres d’art sont vraiment compréhensibles.
« Que regarde-t-il intensément de la statue? »
Sa beauté, pardi !
Pour ceux…
Pablo75 dit: 6 septembre 2018 à 15 h 26 min
J’ ai gagné mon pari! 😉
Et c’est vrai que quand on a étudié à fond une oeuvre d’art, quand on a écrit sur elle après avoir beaucoup lu (comme c’est mon cas sur « Las Meninas ») on se rend compte que presque personne dans les Musées « voit » les oeuvres exposées.
Il n’y a pas longtemps j’ai vu un documentaire d’une heure sur « Les Ambassadeurs » de Holbein (qui est, entre parenthèses, l’un de très, très grands peintres de l’Histoire de la peinture), un tableau que je croyais bien connaître après l’avoir vu longuement deux fois « en direct » et je me suis rendu compte qu’en réalité je ne l’avais pas vu.
Regarde-t-il le regard ou les seins de la statue?
Nous ne le serons jamais.
Et tout en regardant ce croisement du regard du vivant et celui supposé mort de la statue nous sommes attiré par le creux sinueux opéré par la colonne vertébrale jusqu’ au bout de la naissance des fesses, juste au-dessus des plis du vêtement.
Mais que regarde Berenson, les yeux, les seins ou plus en dessous, les plis inguinaux d’ un modèle désormais statufié par un autre artiste du regard?
Il y a là comme un imbroglio baroque où l’ on ne sait plus où donner de l’ œil. L’ œil est devenu comme aveugle, dispensatoire de ses pensée.
saurons.. 😉
« Et si, vous me rabaissez. Mais d’une force, et avec une constance…Aucun de mes textes n’est de qualité, je suis zoophile, etc, etc. Donc excusez-moi de ne pas être très « souriante » quand je vous vois arriver. »
Ma chère Ed, il y a chez vous un fond de masochisme, comme d’ailleurs chez beaucoup de femmes artistes (c’est par exemple le cas d’Asia Argento, et cela explique en partie le pataquès dans lequel elle tente de surnager aujourd’hui). Mais attention ! beaucoup d’appelées et peu d’élues, et la porte est étroite !
« Suivant l’exemple de Giovanni Morelli, le père du « connoisseurship » [sic], il
[Berenson] postulait qu’un peintre se trahit -ou se traduit- dans une série d’indices, dans de menus invariants (comme le dessin d’une main, d’une oreille, le rendu d’un drapé, l’ovale des visages, etc.) qui permettent à un oeil exercé de le reconnaître immanquablement. Tel est le fondement de l’activité de tout connaisseur, dont la puissance critique du regard est le seul capital.
(Federico Zeri. J’avoue m’être trompé. Fragments d’une autobiographie)
L’interprétation des indices
Enquête sur le paradigme indiciaire avec Carlo Ginzburg
. Car le prétendu masochisme des femmes est un cliché qui alimente la domination masculine.
le monde
DHH, j’étais passée avec mes parents à la maison d’Izieu quand j’étais enfant et ils m’en avaient raconté l’histoire mais je ne l’ai pas visitée depuis que c’est devenu un mémorial ; je dois dire que moi aussi j’appréhende d’y aller.
Sabine Zlatin était à Montpellier en train d’organiser un déplacement des enfants qu’elle ne sentait pas en sécurité, quand la rafle a eu lieu.
Revenons maintenant aux sources de ce masochisme féminin. Les monothéismes ont posé de solides fondations, évidemment. Freud l’a théorisé, certes. Mais le « ravissement » des femmes était érotisé bien avant l’émergence de la psychanalyse. Et plus récemment, ce masochisme a trouvé un allié de choix dans le capitalisme.
Comme le notent Barbara Ehrenreich et Deirdre English dans leur ouvrage For her own good (Anchor Books, non traduit), nous sommes passés d’une féminité (et d’une maternité) sacrificielle à un monde de surconsommation utilisant l’hédonisme comme argument commercial. Comment vendre aux femmes des objets liés à la beauté, à la séduction, aux joies de la sexualité, tout en conservant cette base culturelle ? Comment concilier une identité de souffrance et la recherche du plaisir ? Eh bien, en martelant que la souffrance est agréable (pensez à vos « moments-détente » d’arrachement des poils pubiens, aux « délices » du chou-fleur bouilli, au « confort » des talons hauts).
Pat. V. – 15h40
en remerciement :
https://www.youtube.com/watch?v=XeNt4h9G5jY
les ambassadeurs d’Holbein le jeune ?
En tant que luthiste, ce n’est pas pour me vanter mais je dirai même excellent luthiste, pour ne pas dire luthiste de renommée internationalement reconnu pour ses qualités d’excellent luthiste… hé ben le détail qui m’a le plus scotché c’est celui la corde cassée du luth à l’étage du dessous de l’étagère.
Pourquoi cette corde cassée ? Quand on sait la galère que c’est pour changer une corde sur un luth…
Ce fait banal et anodin, évoqué dans ce célèbre tableau de la Renaissance : les Ambassadeurs de Hans Holbein le jeune (1533), en fait, c’est un symbole… toute façon comme tout ce qui est sur ce tableau a valeur de symbole ç’aurait été une coïncidence que cette corde cassée n’en soit pas un, que ce soit juste un oubli tu type qui a prêté son luth du genre : « désolé Mr Holbein j’ai complètement oublier de remplacer la corde comme vous me l’aviez demander, du coup je vous laisse mon luth dans cet été, au fait j’allais oublier : à la limite si vous pouviez remplacer la corde avant de me le rendre ça m’arrangerait vu que pour changer la corde d’un luth c’est hpyer ch.ant… »
L’étagère du dessous concerne bien sûr les choses terrestres, et celle du dessus bien sûr les choses célestes…
Bon nombre d’auteurs ont commenté ce tableau tant il est riche en détails symboliques (Henry James allant même jusqu’à en faire le titre de son roman, comme pour donner une piste au lecteur).
Quelles raisons ont donc poussé le peintre à ajouter ce détail ? Si on le replace dans le contexte du tableau en lui accordant le sens des objets qui l’entourent cette raison semble alors évidente : rappeler à l’homme l’élément le plus essentiel de sa condition, sa finitude.
Parmi toutes les oppositions apparaissant dans cette œuvre, face à l’apparat et l’attitude orgueilleuse des deux hommes d’état censés ordonner et régir le monde, la corde cassée du luth renvoie à l’incident de parcours, au grain de sable inattendu, à l’erreur, l’erratique, l’errance, l’errement… à un imprévisible pourtant inéluctable.
Une façon pour l’artiste de ramener, malgré sa morgue et ses prétentions affichées par le faste des apparences, l’homme à sa petitesse et à son impuissance face à aux destinées du monde, tout autant qu’à la sienne !!!
Dans son ouvrage Je cherche l’Italie, Yannick Haenel évoque de façon saisissante cette rencontre : « D’un silence à l’autre, qu’est-ce qui se passe ? De quelle nature est le passage entre le Moïse de Michel-Ange et son homonyme antonionien ? Est-ce le Moïse de Michel-Ange qui offre quelque chose à Antonioni, ou celui-ci qui fait de son mutisme une offrande ? La transparence inquiète de cet échange convoque dans sa mélancolie des figures immémoriales : sans doute Antonioni vient-il à la fois saluer la beauté et annoncer sa sortie, comme si, une fois son parcours artistique bouclé, il s’agissait encore de s’exposer au verdict de l’art, à la terrible endurance de son regard : rencontrer son propre silence dans le marbre, c’est se mesurer à l’énigme de la transfiguration. »
Passionnant ali. Merci de nourrir notre réflexion à ce sujet. Disons qu’on ne naît pas femme, on le devient- Alors forcément on ne naît pas plus masochiste que femme. Mais comme disait Blanche Gardin dans son spectacle, même les féministes comme elle ont des résistances à leurs valeurs de non masochisme. Ex : les talons. Je plaide coupable.
Et puis le succès des 50 nuances de cruches, on en parle ? Et Cantat qui remplit le Zenith avec une salle contenant plus d’hommes que de femmes.
On peu aller plus loin que les talons dans la douleur…
PatV, On peut supposer que Berenson pose un multiple regard sur le Canova : celui esthétique du connoisseur frappé par la beauté qui se dégage de l’ouevre, celui technique de l’expert qui en examine chaque recoin, celui avisé du conseiller des marchands qui en évalue la valeur marchande.
Pablo 75, J’ai lu tout ce qui est paru de Federico Zeri en traduction française, nous avons correspondu, j’ai eu le privilège de passer une journée chez lui près de Rome à bavarder (quelle bibliothèque ! et quelle tour de main dans la sauce tomate pour les pâtes…). L’homme était passionnant, séduisant, un peu gâté par son goût du spectacle et des médias. Il n’en demeurait pas moins un oeil exceptionnel.
*plus de FEMMES que d’hommes. Roh quel boulet.
« Je plaide coupable. »
Vous avez bien raison, Ed, notamment pour le masochisme.
quelquun a-t-il uneprposition à faire sur le-s- qui de cette sculpture ? tête de qui?par qui?
quelqu’un proposition d’idetification!
zut!identification
Pat.V.
Avez-vous regardé « Le Regard de Michel-Ange » (le film ne dure qu’une quinzaine de minutes.) Michelangelo Antonioni est vers la fin de sa vie et il vient regarder la statue de Moïse, pour « tenir bon » face à Moïse. (Freud redoutait le regard de Moise que Michel-Ange a sculpté dans le marbre car c’est un regard de colère.)
Yannick Haenel dans ce livre et dans ce chapitre 9 qui porte le titre : « Le silence est une forme de pensée », parle d’un « échange de regards » entre la statue et le vieil homme : « Qui regarde qui ? – et depuis quel secret ? (…) Ce que donne à voir ce petit film d’Antonioni, c’est un transfert de silence. (…) d’un silence à l’autre, qu’est-ce qui se passe ? De quelle nature est le passage entre le Moïse de Michel-Ange et son homonyme antonionien ? Est-ce le Moïse de Michel-Ange qui offre quelque chose à Antonioni, ou celui-ci qui fait de son mutisme une offrande ? (…)
Comme Moïse face à l’idolâtrie de son peuple, Antonioni, à la fin de sa vie (…) défie les Italiens. (…) Cette rencontre entre Antonioni et Moïse est un acte secret… »
Votre beau commentaire a réveillé en moi le souvenir de ce film si bref, si dense et de ce livre de Yannick Haenel qui a écrit là de belles pages sur Florence et Rome où se croisent son amour de l’art et sa colère face à la politique de l’Italie en 2011. (Berlusconi était encore au pouvoir. sa tête était placardée dans tous les kiosques et à la une des journaux…). C’est un livre haletant avec des pauses longues, pensives devant les toiles, les sculptures, les églises, les fontaines, les paysages ou dans les livres.
la sculpture est au fond je n’arrive pas à sortir la tête
http://hv10.org/img/photo_documents/Tete.JPG
@ ed 15 h 22 min
Ne vous excusez pas, mais laissez passer la nuit sur l’injure de la veille (comme le conseillait Napoléon),
ainsi on pourra dire :
Le lendemain, elle était souriante
A sa fenêtre fleurie chaque soir
Elle arrosait ses petites fleurs
Grimpan-an-antes
Avec de l’eau de son p’tit arrosoir.
(Chanson ‘idiote’ des années 30)
Simone Signoret a fait de la première phrase du refrain le titre de son 2è roman autobiographique.
Bloom, Bernard Berenson et Mario Praz ont incarné dans l’histoire de l’art au XXème deux types de connoisseurs distincts, les deux également fascinants.
Le premier d’origine juive lithuanienne, bostonien d’adoption, grand spécialiste de l’art toscan, a développé une importante production critique , co-fpndé le Burlington Magazine et surtout, il a été très lié au monde des galeries et par un contrat demeuré longtemps secret à un grand marchand pour lequel il a produit nombre d’expertises Joseph Duveen, étant à la fois juge et partie puisqu’il était dès lors directement intéressé à l’authentification des objets.
Le second, italien comme ce n’est pas permis, polyglotte, très éclectique dans ses goûts, était d’une immense érudition comme en témoignent d’innombrables articles et livres, un vrai savant et un humaniste,, mais plus désintéressé que BB, qui a amassé dans ses appartements au palais Ricci puis au palais Primoli des collections néo-classiques de grande valeur tout en enseignant pendant longtemps la littérature anglaise à l’université ; on lui doit aussi d’avoir élevé la décoration d’intérieur au rang d’un des beaux-arts. Dans « Violence et passion », film testamentaire de Visconti, son personnage est incarné par Burt Lancaster nommé « le professeur », vieil homme qui vit parmi ses « conversation pieces »…
[Federico Zeri] « Il a légué à l’Université de Bologne, qui a créé en 1999 la fondation qui porte son nom, sa villa avec le jardin de 10 hectares, sa collection d’épigraphes romaines, ses livres d’art et sa photothèque. »
Zeri avec Pivot:
« Bouillon de culture » dédié à l’Italie (2/2)
https://www.youtube.com/watch?v=pd8SGh146HA
https://www.youtube.com/watch?v=wRzmPAIalzY
(Wikipédia)
« Je fus […] longtemps intrigué par un minuscule carré recouvert de velours, sur lequel était vissé un crochet, que Berenson tenait auprès de son lit […] Me résolvant un jour à poser une question impie, j’interrogeai Nicky Mariano [sa femme] qui m’expliqua qu’il s’agissait là d’un simple chauffe-montre sur lequel il posait sa montre le matin avant de la porter, de façon à ne pas subir de contraste thermique trop fort au contact du métal froid…
(Federico Zeri. J’avoue m’être trompé)
Je trouve perso que Berenson pourrait fort bien incarner Bergotte…
… Et mourir comme lui, assassiné non par un petit pan de mur jaune, mais par la formidable courbe d’une épaule (c’est un exemple, hein, vu qu’on ne voit pas les seins de la dame). Et s’écriant, à l’agonie, que « c’est comme ça qu’il aurait fallu écrire » : comme on sculptait le marbre !
un luth c’est ch.ant quand on doit changer une corde et c’est aussi ch.ant quand on doit l’accorder… 7 choeurs ça fait 13 cordes, 9 choeurs ça en fait 17…
du coup les compositeurs baroques avaient prévu une pièce à jouer en début de concert qui servait juste à accorder son instrument.
et comme cette pièce était jouée au début, ils l’ont appelée le prélude…
c’est toujours un truc marrant quand on écoute un prélude de Bach de se dire que ça servait juste à s’accorder.
contrairement aux idées reçues, le plus ch.ant à accorder n’est pas le clavecin, mais le théorbe.
en plus le théorbe c’est hyper dangereux pour les autres, il suffit qu’un théorbiste se retourne pour papoter avec la gambiste qui se trouve derrière lui qu’un des deux musiciens d’à côté se retrouve à l’hosto…
« Interview d’un tel…Pierre Assouline. »
Passionnant !
Je crois que vous manquez sérieusement d’humour et de recul sur vous-même, ed, cool !
DHH, je vous conseille vivement « Sofia », le premier film de la réalisatrice marocaine Meryem Benm’Barek. Subtil dans le propos et costaud dans la forme. Gros plans sur les personnages et les paysages urbains et maritimes de Casablanca. Ah, ces villas pied dans l’eau ! Avec une problématique de départ solide : que fait-on quand une jeune femme tombe enceinte hors mariage ? Les hommes disparaissent dans la nature et les femmes prennent en main le problème… Le film l’aborde de front dans toute sa complexité, et la pauvre fille passe peu à peu du statut de victime à celle de complice…
Bon, excusez-moi, mais je reviens à l’ instant sur ce blog.
christiane, je connais ce film d’ Antonioni mais se lancer dans l’ interprétation de l’ interprétation avec Haenel, excusez-moi ( encore une fois ! )c’ est trop chantourné pour moi. Restons à l’ œuvre sur l’ œuvre, c’ est déjà beaucoup!
C’est comme la dernière des extases à propos de Venise, c’ est endogamique à souhait.
Il existe plusieurs critiques de la notion de » connaisseur » en art. Mais je n’ ai pas les références en mémoire.
En ce qui concerne Hans Holbein, un superbe texte de Michel Thévoz dans son dernier livre » L’ art suisse n’ existe pas » paru aux cahiers dessinés tout récemment, et intitulé : » H. Holbein ambassadeur de la postmodernité » pages 29 à 43.
ICMA : Comment voyez-vous l’avenir de la musique classique dans les dix prochaines années?
EK : Je prédis un avenir pas très brillant. Les années à venir seront très difficiles, et cela n’a rien à voir avec notre musique mais avec le développement de la culture en général, un mouvement que nous ne pouvons arrêter. Je pense, et quelques musiciens pensent comme moi, que nous avons besoin de construire une « culture de catacombe », pour passer le temps en quelque sorte, tout comme l’ont fait les moines irlandais à l’âge des ténèbres pour ne pas laisser la culture descendre au plus bas.
Je déjeune régulièrement chez Zeri et je confirme que les pâtes y sont au top.
@D,
Zeri je t’ aime, Zeri je t’ adore comme la salsa au pomodorro! 😉
@ de nota
C’est qui ICMA et EK?
C’est qui EK, de nota ?
@ D.
« Je déjeune régulièrement chez Zeri… »
Dans moins d’un mois cela fera 20 ans que Zeri est mort.
Federico Zeri est mort peu de temps après l’interview de Passou, D. Pour les pâtes tu repasseras !
Visconti a été gentil de l’avoir immortalisé sous les traits de Burt Lancaster dans « Violence et passion », Passou. C’était un esthète ! L’original était nettement moins beau…
Pat V dit: 6 septembre 2018 à 19 h 34 min
» Restons à l’ œuvre sur l’ œuvre, c’ est déjà beaucoup! »
Alors, lisez au moins le dernier chapitre. Là, il regarde longuement, le jour naissant et cette lumière qui progressivement éclaire la fresque de Fra Angelico située sur la paroi du couloir en face de l’escalier, dans le couvent de San Marco.
Un secret s’y révèle qui n’est pas une interprétation mais la patience d’attendre que la lumière du soleil dévoile progressivement la fresque.
Dans votre commentaire, le regard de Berenson est à sens unique. Votre question est : qu’est-ce qu’il regarde ?
Vous êtes décidément réfractaire à l’idée qu’une œuvre d’art puisse établir un « échange » avec celui qui la regarde… Tant pis… je passe…
comme disait Musil, le problème avec les époques (ou les civilisation) c’est qu’il est difficile de repérer si on se trouve à la fin ou au début.
exemple aujourd’hui : sommes-nous à la fin de l’ère précédente, ou au début d’une nouvelle ?
c’est limite indécent de voir cette statue planté là devant ce type, qui lui devait passer par hasard sans rien demander à personne.
c’est le plus gênant quand on se ballade dans un musée, de voir toutes ces statues qui nous lorgnent, on a envie de leur demander « tu veux ma photo ? »
et le plus terrible est qu’elles ne répondent même pas, du coup on leur demande « tu m’cherches ? ».
et en général, au moins pour ce qui me concerne, ça se finit toujours en baston.
« Quel romancier américain n’a pas dès ses débuts eut l’ambition de réussir son Moby Dick ?
»
pas que les américains, je suis sûr que dans le lot on trouve même des romanciers suédois.
« En revanche, dans Hôtel Waldheim de François Vallejo ( 304 pages, 19 euros, Viviane Hamy), la montagne magique est tout sauf métaphorique. »
c’est voulu ! Thomas Mann a voulu écrire un livre qui soit la métaphore de ce livre, « Hôtel Wadheim ».
d’ailleurs quand la Montagne Magique est sorti un tas de gens l’ont dit : c’est fou comme ça ressemble au livre de Vallejo.
@jazzi
merci
vos conseils sont toujours bienvenus
Il est en forme, le hamlet !
Pablo n’arrivera pas à le flinguer…
Rome ou Jérusalem ? Ce pourrait être l’autre titre du Retour du phénix (405 pages, 22 euros, Albin Michel)
ils devraient vous embaucher chez Albin Michel, parce que « Rome ou Jerusalem », comme titre, ça a plus de gueule « le retour à Phoenix ».
encore que l’Arizona, comme région, c’est plutôt sympa.
Jazzi, tu me connais, celui qui réussira à me flinguer n’est pas encore né, le seul que je vois capable de le faire c’est moi.
« Lui, c’est Tullio Flabelli, un prince romain qui considère sa ville comme l’utérus de sa mère »
là je comprends mieux Paul Edel.
« il a choisi de se retirer sur sa montagne magique à Jérusalem »
laquelle ? le Golgotha ou le mont des oliviers ?
j’espère qu’il se montre plus précis que ça dans son livre.
« l’utérus de sa mère »
Faut être masochiste de vouloir y retourner !
Jazzi dit: 5 septembre 2018 à 15 h 50 min
C’est l’Histoire de la montagne qui a accouché de collines ?
sérieux, j’ai rentrer un itinéraire dans Google Maps : départ Bd des Brotteaux Lyon 6ème – Arrivée Montagne Magique, il m’a calculé deux minutes à pieds, en fait c’est le temps qu’il faut pour aller de ma cuisine à ma bibliothèque, il a quand même préciser « trafic fluide » c’est le problème d’habiter dans les grandes maisons.
Vous êtes décidément réfractaire à l’idée qu’une œuvre d’art puisse établir un « échange » avec celui qui la regarde…
Mais bien sûr que non, christiane. Mais faire de la littérature sur l’ art…hum!
Jazzi, tu peux me dire pourquoi je mets « er » après « j’ai » ?
tu crois qu’il faut que je vois un psy ?
non je sais, c’est comme dans Proust tous les noms avec des « ère » Guermantes, mère, grand-mère, Bergotte, Verdurin, Gilberte etc….
en fait il y a beaucoup de noms avec des « ère » à cause de sa maladie.
parce qu’il avait du mal à respirer.
en fait c’est un truc inconscient.
tu le savais Jazzi ?
« Jazzi dit: 6 septembre 2018 à 20 h 26 min
« l’utérus de sa mère »
Faut être masochiste de vouloir y retourner ! »
tu crois Jazzi ? c’est toi qui dit ça ? parce que tu sais bien que… enfin les… les homos quoi… à ce qu’on dit… je veux dire par rapport à la mère… mais bon, je ne veux pas colporter des ragouts.
quand on écrit « ragout » à la place de « ragot » c’est quand c’est 8 heures et demi et qu’on a pas mangé, c’est aussi un truc hyper inconscient.
te le savais Jazzi ?
« on le suit car on veut aussi savoir tant Vallejo réussit à susciter l’empathie pour son personnage. »
alors ça on le trouve pas chez Mann.
il est très rare que Mann veuille susciter de l’empathie pour ses personnages.
c’est une époque où les auteurs s’en tapaient complet, en fait c’est un phénomène hyper récent.
parait même il y a une association qui créée pour modifier don Quichotte parce qu’ils trouvent que Cervantès manque d’empathie pour son personnage !
Jazzi c’est pas toi qu’a fait cette assoce ?
non parce que je sais que tu une personne hyper sensible c’est pour ça…
Hamlet, 20 h20, grave erreur. IL existe tout un tas de petites bêtes capables du même, sans compter le Temps (on dirait que ça l’amuse, même), et le Hasard. Et comme, malgré mes soupçons et mes haussements d’épaules, je vous aime bien, je ne dirais pas que ce dernier fait toujours bien les choses. Mais gaffe, Hamlet. Pensez aux oeufs, tout brouillés !!!
Je crois qu’une des manières à laquelle Proust n’avait pas pensé, pour perdurer, c’est d’avoir une progéniture. Mais curieusement, je ne vous vois pas en père…
très rare d’entendre un lecteur dire j’ai fini la Montagne Magique parce que j’avais de l’empathie pour Hans.
même plus que très rare.
Pablo,Jacques, voilà ce que Ligeti a dit sur EK:
« mais si sur mon île déserte je n’avais droit qu’à une seule oeuvre musicale, alors je choisirais Bach par Koroliov, car même abandonné, affamé et mourant de soif, je l’écouterais jusqu’à mon dernier souffle. »
Evgueni Koroliov, élève de Neuhaus et de Maria Yudina!
Clopine ? hein ? je ne comprends pas.
vous pensez qu’il ne faut pas que je me flingue ?
c’est gentil mais c’était pas sérieux,je disais ça juste pour rire.
c’est quand même gentil de votre part de vous inquiéter, il faut y voir votre prédisposition naturelle pour l’empathie.
@de nota c’est beau !
vous amèneriez quoi vous sur une île déserte ?
moi je pense que si j’avais qu’un seul à amener sur une île déserte ce serait un bateau.
Lavande,
je reviens dans le calme du soir à votre commentaire bouleversant de 10h59 et à ceux de DHH qui ont suivi.
Quand cet homme revenu désespéré de déportation a envisagé la mort de Dieu puisqu’Il n’avait pu empêcher toutes ces morts dont celles des enfants et que Pierre Claverie l’a écouté longuement, je crois qu’il a fait la même expérience, différemment. La mort est alors celle de l’idée de l’impuissance de celui qu’on nommait le « Tout-Puissant » qui meurt en son fils. Une perte irréparable. C’est le seuil du mystère de l’Incarnation, avec une foi sans mythes, une foi de pauvreté où le destin des hommes est remis entre les mains des hommes. C’est la nuit de l’esprit, le vide du ciel.
Comme dans Les Frères Karamasov de Dostoïevski quand Ivan pose la vraie question : Comment retourner à Dieu quand Dieu est mort ? Il ne peut accepter un monde où existe la souffrance des enfants, le Mal, or la foi en Dieu serait accepter cette souffrance. Cette mort de Dieu est liée à la naissance du Christ. Ce Dieu-là explique la souffrance…
Voilà, modestement écrit pour vous. Et je frémis en pensant aux enfants d’Ysieu et tous les autres qui ont été massacrés.
Je relis La Peste de Camus et la réponse du Docteur Rieux impuissant devant ce petit être qui lutte contre la mort, comme l’objet d’un sacrifice offert à la puissance du Mal. (Cette scène rappelle l’épisode biblique où Abraham est mis à l’épreuve… que nous évoquions sur ce fil, sauf que Rieux refuse.).
« Rieux se redressa d’un seul coup. Il regardait Paneloux, avec toute la force et la passion dont il était capable, et secouait la tête.
– Non, mon père, dit-il. Je me fais une autre idée de l’amour. Et je refuserai jusqu’à la mort d’aimer cette création où des enfants sont torturés.
Sur le visage de Paneloux, une ombre bouleversée passa.
– Ah ! docteur, fit-il avec tristesse, je viens de comprendre ce qu’on appelle la grâce.
Mais Rieux s’était laissé aller de nouveau sur son banc. Du fond de sa fatigue revenue, il répondit avec plus de douceur :
– C’est ce que je n’ai pas, je le sais. Mais je ne veux pas discuter cela avec vous. Nous travaillons ensemble pour quelque chose qui nous réunit au delà des blasphèmes et des prières. Cela seul est important. »
Bonne soirée, Lavande. Je ne peux aller au-delà…
ta gueule keupu
Hamlet, mon empathie à votre égard est proportionnelle à la vôtre pour moi. Un jour, j’aimerais bien vous voir « pour de vrai ». Je n’ai que le souvenir d’une voix cheloue, embarrassée, et titubante comme le poivrot qu’on met à la porte pour éviter de se demander pourquoi, au fond, on ne continuerait pas à lui servir à boire.
Il est vrai que « votre bistrot à vous, c’est le blog à Passou ».
Alexandra, Alexandrie.
Hamlet,j’amenerais un maillot de bain, je suis, hélas, un homme frivole.
Clopine dit: 6 septembre 2018 à 20 h 54 min
pourquoi tant de haine ?
qu’est-ce que j’ai encore dit ?
Régulièrement, je confirme ce que j’ai dit : tout les 25 ans. La première fois c’était en 68 et j’avais 7 ans. Non mais.
mais ta gueule, keupu.
Je viens de prendre la difficile suite de Bouguereau.
@Pat V dit: 6 septembre 2018 à 20 h 31 min
Ce n’est pas un livre sur l’art, Pat., c’est un récit sur un voyage un peu initiatique, une méditation, la découverte éblouie d’une ville d’art, Florence et un choc simultané : la crise qui frappe les italiens, Lampedusa et les naufrages des migrants. Ses souvenirs de Rome lui reviennent. Il cherche une voie, relis le Journal G.Bataille et Pasolini (fait même un saut au Japon – Là, je n’ai pas suivi -juste un chapitre), un autre détour à la rencontre de François d’Assise et c’est le final magnifique devant la fresque de Fra Angelico.
Je suis heureuse que vous pensiez à un dialogue possible avec les œuvres d’art.
Une poupée gonflable, peut-être, D. et de nota ? A moins que vous n’ayez droit à l’option Vendredi…
(ed va encore dire que je ramène tout au sexe !)
« Rome ou Jerusalem « cela aurait peut-être pu servir de titre au roman de Toledano
C’est d’ailleurs presque le titre sous lequel a eté publiée la thèse de Mireille Hadas-Lebel: »Jérusalem contre Rome » mais le conflit entre les deux villes ne se situait pas sur le même terrain
Que la lecture d’un tableau ou d’une autre œuvre d’art change de sens selon les époques en fonction de l’évolution des structures mentales de la societé, c’est une évidence ;elle est magnifiquement illustrée en ce qui concerne l’art de la renaissance par l’ouvrage de Baxandall :l’œil du quattrocento .
Limpide, Passou. Merci!
« Limpide, Passou. Merci ! »
C’est vrai, Bloom, mais j’ai noté chez Passou, une pointe d’auto-ironie concernant la prédisposition de l’un des deux pour l’argent…
la lecture d’un livre ou d’un tableau change en fonction des époques ?
c’est sûr !
personnellement il y a fort longtemps que j’ai remédié à ce problème !
je vous donne ma rectte, elle vaut ce qu’elle vaut.
en fait dans mon armoire à linge j’ai rangé par ordre chronologique toute une série de vêtements, qui me permettent par exemple de lire Platon habillé avec une toge, ou bien quand je lis Kant je passe une redingote et je mets un haut de forme.
croyez-moi ça marche ! en tout cas pour moi ça marche !
par exemple quand je lis Rousseau je m’habille comme ça :
https://www.atelier-mascarade.com/costume-marquis-bordeaux,fichev19924,a.html
Vous ne seriez pas un peu expert-collectionneur à vos heures, Passou ?
« quand je lis Rousseau »
Moi je préfère être nu et jouer les bons sauvages, hamlet !
il ne me viendrai jamais à l’idée de ne pas mettre une perruque poudrée pour écouter du Mozart.
allez-y ! faites l’expérience et vous verrez ! on n’entend pas du tout la même oeuvre…
C’est mélo en diable, cette série sur Arte !
le plus dur c’est de lire croc-blanc de London en été.
@ de nota
« Evgeni Koroliov : perfection formelle, perfection sonore », par Philippe Cassard
http://www.francemusique.fr/emission/portraits-de-famille/2016-2017/evgeni-koroliov-joue-bach-09-24-2016-09-00
et aussi vingt mille lieux sous les mers de Jules Verne, le scaphandre c’est une calamité, mais il faut ce qu’il faut si on veut bien se mettre dans le bain !
Il exagère pas un peu quand il parle de glaciation culturelle, Evgeni Koroliov, Pablo ?
il y a ça aussi :
https://www.maisondelaradio.fr/evenement/recital/recital-de-piano-evgeni-koroliov
je n’utilise plus Google j’ai trouvé un moteur de recherche génial !
je ne donne pas le nom, je préfère garder mes sources…
Et pour lire le divin marquis, tu te déculottes en Justine, hamlet ?
c’est un moteur de recherche russe !
Jazzi tu fais quoi le 16 décembre ?
tu veux venir avec moi écouter Koroliovski à la maison d radio france ?
je t’offre ta place !
« c’est un moteur de recherche russe ! »
Qu’est-ce qu’il a de mieux que google, hamlet ?
Non, merci, hamlet, c’est gentil. Il faut se pointer 3/4 d’heure avant le concert, en raison des fouilles et autres raisons de sécurité. Je n’aime pas la foule et suis bien mieux chez moi…
Déjà que toutes les fins d’après-midi de la semaine je vais au cinéma, hamlet !
Hamlet, c’est cruel que d’exhiber cette annonce d’un concert de Koroliov à Paris! Il faudrait que je prenne l’avion, car nous avons un aéroport à Rodez, parfaitement ! Mais le vol coûte une aile, il faut savoir que le libraire est mal payé, parfaitement! Je devrais prendre l’avion car en train c’est tellement long, il faut passer par Montpellier ou Toulouse, et je ne peux pas m’absenter en plein mois de décembre! Voyez, je ne pourrais pas écouter ce concert, et Jacques, qui lui vit à Paris, n’ira pas car il ne veut pas faire la queue! Le monde est mal fait, c’est Jacques qui devrait couler une douce retraite à Rodez et moi qui devrais faire le libraire à Paris, dans une librairie prestigieuse, et le soir, j’irais au concert ou je croiserais des clients et des clientes prestigieux!
Hamlet, vous avez une voiture, vous ne voulez pas venir me chercher? je paie l’essence, le péage et je vous offre le sandwich et le café!
christiane dit: 6 septembre 2018 à 21 h 01 min
J’ ai bien compris qu’ il s’ agit d’ un » roman » ou récit, autour de sentiments à propos d’ œuvres d’ art. Il le semble que cela ne suffit pas à dire l’ œuvre dans sa complexité. Lorsque je regarde la photographie de Seymour, par exemple, je suis saisi jusqu’ au bout du désir de comprendre le plus complètement possible de quoi il retourne. Ledos en premier plan, le ragardeur en second plan, les statues en troisième plan et puis les fenêtres, ce n’ est pas rien les fenêtres à la renaissance! C’ est le départ de la réflexion sur ce qu’ est le tableau, par Vasari, par exemple!
N’ ayant pas lu le livre de l’ auteur en question ( quelques extraits dans la presse )je ne puis rien vous en dire d’ autre. Sauf qu’ il existe de merveilleux auteurs qui nous ont parlé de ces œuvres qu’ il cite. Et il m’ arrive de relire certains de ceux-là. Baxandall, cité par DHH, par exemple.
J’ ai consulté par curiosité un très grand nombre de livres de philosophie de l’ art et d’ esthétique, le nom de Berenson apparait pratiquement jamais…
En ce qui concerne le dialogue avec l’ art je ne fais que cela depuis ma jeunesse, une passion toujours intacte, prenante et curieuse qui demande précision et disponibilité du regard…justement. L’ exercice et l’ entrainement sont nécessaire!
Bonne soirée à vous.
« J’ ai consulté par curiosité un très grand nombre de livres de philosophie de l’ art et d’ esthétique, le nom de Berenson apparait pratiquement jamais… »
C’est que tu ne lis pas les bons livres, Pat V. Moi qui suis une nullité en Art plastiques, je connais Bérenson de réputation !
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