Aller au massacre comme dans « Les Damnés »
Quel choc que les Damnés ! Stupéfaction ou sidération, qu’importe, que nul n’espère échapper à l’effroi. Deux heures et vingt minutes plus tard, on en sort sonné car envoûté. Arrivée à Paris précédé par sa légende puisqu’il a été créé cet été dans la cour d’honneur du palais des papes à Avignon, ce spectacle a transformé la Comédie-française en cour d’horreur (jusqu’au 13 janvier). Preuve que l’on peut être ébloui par le rappel d’un réel révulsant. Il ne s’agit pas d’une adaptation du fameux film éponyme (1969) mais de son scénario ; d’ailleurs, le metteur en scène a pris soin de ne pas revoir l’œuvre de Visconti.
Nous sommes le 27 février 1933, dans une ville de la Ruhr. Tandis qu’à Berlin le Parlement a été incendié, nous assistons à la décadence, la désagrégation, l’autodestruction et la chute d’une grande famille observée comme un nœud de vipères. Propriétaire d’une entreprise sidérurgique directement liée à l’industrie de guerre, elle se déchire en célébrant à son insu les noces sanglantes et morbides avec le nazisme au pouvoir. A travers cette dynastie, il s’agit bien de montrer les liaisons vénéneuses entre le grand capital et la dictature, lorsque la machine politique s’emballe et broie les hommes.
On songe évidemment à Krupp et Visconti et ses co-scénaristes ne s’étaient pas défendus d’avoir puisé leur inspiration de ce côté-là (non sans rappeler que la véritable histoire des Krupp était pire encore !) . Mais Ivo van Hove, flamand de 58 ans, va plus loin en ce que pour lui, les damnés, ce ne sont pas seulement eux, les Aschenbach et les Essenbeck mais nous, car la capacité de séduction du Mal absolu n’épargne personne. Certains d’entre eux, présentés comme apolitiques, ne sont même pas nazis mais le deviennent tant la haine les métamorphose en tueurs. Et si le cinéaste s’était imprégné de Macbeth, l’homme de théâtre, pour prendre ses marques, est remonté plus loin dans la tragédie grecque, du côté des Atrides et de Médée.
L’époustouflante réussite des Damnés tient avant tout à l’inventivité, l’audace formelle et au génie de la mise en scène. Une véritable installation autour d’une arène, chaque élément du plateau abritant l’événement qui lui est dédié, et chacun d’entre eux célébrant un rituel de mort où la voie d’accès au pouvoir passe par le mal absolu. L’usage de la vidéo en direct sur la scène, pour n’être pas nouveau, est ici réinventé avec une efficacité dramatique redoutable ; et si ce n’est pas non la première fois que des bandes d’actualité sont projetés sur grand écran, cette fois, en choisissant des images que l’Histoire a élevées à un statut légendaire (incendie du Reichstag, autodafés de livres, camp de Dachau), le metteur en scène a voulu dépasser l’événement. Tout n’est que complot, cruauté, mensonge, inceste, trahison, perversité, torture, ressentiment, meurtre, et dans cette atmosphère l’épisode de la nuit des Longs Couteaux (purge des SA en 1934) s’inscrit au fond assez naturellement comme une sanglante bacchanale.
C’est un spectacle magistral auquel l’intense présence des comédiens donne sa puissance, la troupe du Français s’y lâchant comme jamais, poussant chaque personnage à son paroxysme avec une vraie jubilation dans la folie. Le décor à dominante brune absorbe le spectateur dès l’entame : tout n’y est que métal, fer nu, acier brut déployés autour d’un sol de feu, toutes choses qui explosent entre les dorures et les angelots d’une salle à l’italienne. Aussi nécessaire pour l’intelligence du spectacle, la musique a été choisie pour le sens profond des moments qu’elle accompagne : Bach pour les rituels, les motets de Heinrich Schütz « parce qu’il a vécu la guerre de Trente ans qui est, avec la seconde guerre mondiale, la période la plus meurtrière qu’ait connue l’Occident » précise Ivo van Hove, les Vier letze lieder de Richard Strauss pour évoquer l’ambiguïté de certains compositeurs, tel Richard Strauss, compromis avec le régime ; de même, à ses yeux, Webern symbolise-t-il l’Anschluss et d’autres sont-ils rappelés, par un thème ou un leitmotiv, pour avoir été bannis comme artistes dégénérés ; quant au groupe de metal allemand Rammstein, sa présence sonore s’impose d’évidence dans cet univers d’acier, Van Hove allant jusqu’à trouver à sa musique « des accents fascistoïdes ».
On l’y suit volontiers dans ses chemins de traverse, métaphores, symbolique, digressions, allusions cryptées tant l’élan des comédiens est puissant, et leur énergie sidérante. Mais on le suit avec davantage d’esprit critique, sinon de réserves, dans ce qui a choqué plus d’un spectateur : la violence qui leur est faite dans la longue exhibition de la bite, des couilles et du trou du cul de Denis Podalydés (était-ce vraiment indispensable à notre intelligence du propos ?), la suffocation sur grand écran des comédiens occis dans leur cercueil, la pleine lumière la plus crue sur la salle tandis qu’un rideau-miroir descend sur la scène pour renvoyer les spectateurs stupéfaits à leur image, et encore a-t-on, depuis Avignon et surtout le massacre de Nice, supprimé les scènes où des comédiens leur tirent dessus à la kalachnikov ! Troublant et dérangeant, mais n’est-ce pas la vocation d’un certain type de théâtre à son meilleur ?
Qu’est-ce qu’un historien peut attendre de mieux d’un artiste sinon qu’il lui dévoile la part d’invisible de l’Histoire ? Non ses tabous mais ce qui a échappé au regard de tous. Ici un microcosme se donne pour une élite et ne voit pas qu’autour de lui que la société change. Nul ne manquera d’actualiser le propos et la portée de la pièce. Le metteur en scène les a devancés en prévenant que si on laisse d’un côté le populisme prospérer sur la frustration, et de l’autre la religion se confondre avec la politique, « on ira au massacre comme dans les Damnés ». Car ce qu’il a voulu montrer, pour autrefois comme pour aujourd’hui mais sans pour autant historiciser sa pièce, c’est bien le renversement historique des valeurs.
(Photos Christophe Raynaud de Lage)
904 Réponses pour Aller au massacre comme dans « Les Damnés »
Ici un microcosme se donne pour une élite et ne voit pas qu’autour de lui que la société change.
Il n’y pas qu’autour de ses changes que que la société qui change
Qu’au cours d’échanges sa couche la société de change à cours devise
Devise et cour l’exchange sociale délite macro pas rembourse délit au ballon fait société
14 Novembre Concert Irakly Avazliani Salle Adyar
(Non, l’artiste ne se déshabillera pas!)
Bon ben salut.
Ici policiers en armes partout.
Militaires hommes
et femmes. En uniforme. Armés.
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La société qui change Erskine Caldwell la décrit fort bien. Le lisant je retrouve de Bruit et de fureur de Faulker.
Salut à tous
« Le metteur en scène …/… en prévenant que si on laisse d’un côté le populisme prospérer sur la frustration, et de l’autre la religion se confondre avec la politique, « on ira au massacre comme dans les Damnés ».
Heureusement qu’il y a le metteur en scène pour nous prévenir, en faisant sa pub. Lourd, le mec….
Bref, en conclusion : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Mais il est ragoûtant ce ragoût réchauffé pour la centième fois ! »
Avec tristesse, nous observons que le compteur de commentaires sur un sujet aussi majeur que « le Goncourt et le Renaudot des femmes » n’atteint pas la barre des 500.
La République des Livres est un blog littéraire, il nous semble ! Etrange paradoxe ….
Et pourtant ! le Goncourt, c’est bien le Prix Nobel de Littérature français, n’est il pas … ?
Si la pièce doit tout aux scénaristes, citons-les !
Nicola Badalucco et Enrico Medioli.
Pour la bande musicale de la pièce, n’a-t-on pas oublié Wagner ?
Il neige sur Paris !
En contre-point à cette » fascimisation » de ceux qui ne reconnaissent plus dans la glace, Angot avait déjà actualisé la récup’:
« Eh, oh, la gauche. Là, ça va. Réveillez-vous, arrêtez de vous laisser aveugler par des mises en scène au cordeau, d’une obscénité que vous n’êtes même plus capables de voir ni de condamner, obnubilés que vous êtes par la queue de Podalydès qui se vautre dans la bière comme si la transgression de la nudité vous empêchait de percevoir celle de la pensée. Incapables de condamner les damnés. Obsédés par votre devoir sécuritaire, le doigt sur la couture du pantalon que vous n’avez plus. Quel est le point commun entre cette famille de collabos nazie et celle des djihadistes? Le mal? La fascination? L’obscénité? »
Et comme son avis me semble plus pertinent, j’m en va p’être pas faire ce voyage d’hiver.
le p’tit Court va adorer !
« j’m en va p’être pas faire ce voyage d’hiver. »
Ne vous fatiguez pas à faire la fine bouche LVDLB, de toutes façons c’est complet jusqu’à la fin.
Quant aux commentaires de C.Angot, j’avais lu l’an dernier sa chronique sur le festival d’Avignon qu’on aurait pu qualifier du titre d’un blog du Monde « Mondanités et fumisteries ».
Sinon j’ai vu ce spectacle en septembre à Paris (à Avignon il était complet dès le premier quart d’heure de réservation sur internet!) et je partage tout à fait le billet de Passou, même si j’aurais été bien incapable d’une analyse aussi fine. Une réticence quand même: j’ai trouvé très insoutenables les videos de gros plans dans les cercueils.
Je reviens sur des commentaires qui avaient été faits par ex. par WGG, qui l’avait regardé à la télé (très différent du ressenti qu’on a dans une salle de spectacle). Il disait que ce spectacle ne l’intéressait pas parce qu’on n’avait aucune empathie avec cette famille. Evidemment qu’on n’a aucune empathie avec ces gens monstrueux mais une oeuvre littéraire ou théâtrale ne vaut elle que par l’empathie éprouvée vis à vis des personnages? Avez-vous de l’empathie pour Maximilien AUE dans les Bienveillantes de Littell? Considérez vous pour autant que c’est nul et non avenu? C’est un grand pan de la littérature qui s’effondre à ce moment-là.
A mon avis le commentaire de C.Angot relève du même comportement: confondre le choix d’écriture sur un sujet horrible et la connivence avec ce sujet.
Je suis d’accord avec Passou pour dire que l’exposition de l’anatomie de Podalydes n’était pas indispensable et que l’abandon de la kalachnikoff est bienvenu.
il paraît que podalydès sera l’invité d’honneur du prochain congrès mondial de proctologie!
l’équation vicieuse :
Le TERRORISME est la conséquence du RACISME, lui-même conséquence du COLONIALISME.
Et si, après ces « Damnés » la troupe du Français nous proposait « Les séquestrés d’Altona » ? Comme ça, on aurait l’avant, et puis l’après. Mais qui ces vieilles histoires peuvent-elles bien encore intéresser, hors d’un cercle restreint d’obsédés d’un passé pittoresque mais lointain : ça commence tout de même à dater, tout ça, non ? Plus que jamais, c’est en Allemagne que ça se passe. L’avenir de l’Europe, économique et culturel, il est de l’autre côté du Rhin, et comme chante l’autre, le bonheur, il est là.
un de plus: le personnage bouguereau disparu (avant l’annonce de Berzingue)
Noyé dans son pinard?
Le Bonheur selon Saint-Augustin :
« Désirer toujours ce que l’on possède déjà ».
OZYMANDIAS dit: 7 novembre 2016 à 9 h 59 min
Le TERRORISME est la conséquence du RACISME, lui-même conséquence du COLONIALISME.
Excellente définition d’Israël. Les Damnés d’aujourd’hui, c’est à Tel Aviv qu’il faut les chercher.
« Les morts, il faut les enterrer. Les vivants, il faut les réparer. » A. P. Tchékhov.
Et les survivants ?
Les revivifier !
Jean dit: 7 novembre 2016 à 10 h 10 min
« Excellente définition d’Israël… »
Tout accorder à Israël en tant que nation.
Tout refuser aux juifs en tant qu’individus !
L éternel effet » gourdin « de la representation du spectaculaire nazi pour nous persuader de ce qu’ il y à de nazi en nous ?et suggérer une relation directe entre le nazisme des années 30 et le populisme actuel en France? Autant de questions..
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La neige… blanche comme un sein d’odalisque.
Entre « Réunis ce matin, les jurés Goncourt devront choisir entre infanticide, suicide, génocide et cannibalisme »
et « Tout n’est que complot, cruauté, mensonge, inceste, trahison, perversité, torture, ressentiment, meurtre »
c’est vrai que l’ambiance n’est pas à la rigolade et à la décontraction en ce moment!
c’est vrai que l’ambiance n’est pas à la rigolade et à la décontraction en ce moment! (Lavande)
Dans les années 30, une rengaine disait:
» Amusez-vous, foutez-vous d’tout / La vie après tout est si cou-ourte… »
L’entraînement à la rigolade est une excellente recette de bonne santé et de longue vie. Ne nous laissons pas bouffer par l’ambiance !
» JEAN » a raison, et il a l’oeil ( « celui qui écoute » – Claudel ) : » qui ces vieilles histoires peuvent-elles bien encore intéresser » : certainement pas ceux qui ont lu les trois tragiques grecs et le grand Will à qui il suffirait de rajouter des parties intimes masculines et une inspection » vidéaste » de cercueils … Ces recours au sensationnel salace ne font que traduire une incapacité à émouvoir avec le texte seul; la preuve : relisez-le dans le métro; sur le quai, la première poubelle l’attend! Aucun émoi, rien de neuf ,déjà lu, surtout pour ceux qui ont commencé par » le Patron « (P. Valéry ) : Homère! Et sans trou du cul en gros plan lui …
Au début de ‘Macbeth’, la première sorcière raconte comment elle va punir le mari d’une grosse femme, qu’elle traite de « rump-fed ronyon ». Dans la traduction de François Victor Hugo, ce syntagme est rendu par « carogne au croupion bien nourri » alors que Maurice Maeterlinck (1910) traduit par « rogneuse au gros derrière » et JM Desprats par «galeuse au gros cul »…On peut se dire que s’il y a comme une évolution certaine vers l’attribut podalysèsien, c’est parce que la « sensibilité » contemporaine, l’esthétique de l’époque actuelle incline vers la sauvagerie, le brut, le primitif, l’obscène, le scato, le gore… Pour Shakespeare, dont la majestueuse barbarie rebutait tant les classiques français, il n’y a là rien de choquant car il y a adéquation avec le texte & l’intention. Principe : tant qu’il y a adéquation entre la mise en scène & le texte, le propos, toutes les outrances seraient permises…Je n’ai pas vu le spectacle et ne le verrai pas, donc il me sera difficile de juger…Reste que j’avoue ne pas comprendre pourquoi l’AK 47, s’il était présent à Avignon (après Merah, Charlie et le 13 novembre) est absent au Théâtre Français…
J’ai connu une Hoda Liskj qui en dépit de mes avances a toujours refusé de me montrer ses seins pressentis d’albatre. Il n’en a pas été de même avec sa sœur Frida qui me les a exhibés sans que je lui aie rien demandé. Je l’en ai quand même remercié.
…
…diversions tout est diversions pour du chiffre,!…
…autant, ce la couler douce à rien foutre,!…
…
…et, la famille, la nation, la patrie,!…
…
…de quoi il parle, en €uroland,!…tout les cinquante ans, un Brexit,!…avec un tunnel sous le manche,!…
…
…faire jouer, le patrimoine artistique en héritage,!…Ah,!Bon,!…
…
…le mur de Salomon,…le triumvirat d’enfoirés,…vivre pour mourir plus vite,!…
…
…mais, je suis chez-moi,!…nulle part,!…
…
…faut voir au pôle nord, déjà,!…
…
…travaillez, pour qui pourquoi,!…pour le chiffre du système apocalypse,…
…
…mais , foutez- moi la paix,!…l’air pur de la campagne,!…l’été sous les cerisiers,!…
…vous aussi,!…
…
…etc,!…Non, courir après les Picsous,!…
…
Je voudrais poser la question à Lavande, la plus pertinente, ici, pour juger du spectacle vivant : quid du souvenir du film, devant la pièce de théâtre ? Notre hôte nous dit que le metteur en scène s’est bien gardé de penser au film viscontien. Mais les spectateurs ? Perso, je n’oublie pas Helmut Berger, ni la pléthore de comédiens tous plus remarquables les uns que les autres. Et comment se défaire de la scène où la mère incestueuse (mais cela ressemble plus à un viol, en fait) joue avec la boucle de cheveux de l’ancien bébé ?
Est-ce que vraiment on peut mettre au rebut ce film, quand on voit cette pièce ? C’est un peu le même vieux débat sur le passage entre roman et film. Perso, je n’arrive jamais à oublier un livre, quelle que soit la valeur de son adaptation cinématographique. Alors, pour le passage du film à la scène, la question se pose-t-elle ?
(mais peut-être Lavande n’avait-elle pas vu le film, avant d’aller voir la pièce, auquel cas elle ne peut me répondre…)
Que cette tragédie devient comique, tant elle est ressassement, vieillerie qu’on veut faire passer pour neuve, témoignage d’une immense nullité théâtrale, absence totale de dramaturgie, et comble de bêtise un trou du culte assaisonné à l’AK47 ! ….
Et les niais de s’extasier ! Et les niaises gloussantes de se raconter les réservations bouclées en un quart d’heure.
« Au secours, les cons qui nous cernaient, désormais nous contaminent ! »
à rose à 3 heures 57 ; comme vous, j’ai une grande admiration pour Erskine Caldwell dont j’ai lu et relu tout les livres ; revu il y a peu le film d’Anthony Man « Le petit arpent du Bon Dieu » avec Robert Ryan, très fidèle adaptation
Il faut en finir, une bonne fois pour toutes, avec deux accidents de l’Histoire : les Nazis et la Shoah. Cela devient insupportable…
Y en a marre !!! Changez de disque, les gros plats d’endives culturelles …
ya longtemps que t’es contaminé JC, NUL, c’est à ça qu’on te reconnait comme dit l’autre
« Je voudrais poser la question à Lavande, la plus pertinente, ici, pour juger du spectacle vivant » (Clopine)
Et l’autre piétasse qui décide ce qui est pertinent de ce qui ne l’est pas ! Quelle courge …
Non Clopine je n’ai pas vu le film. Je vais peut-être essayer de le voir.
J.C. vous vous faites du mal en venant sur ce blog où rien ne vous intéresse: ça me désole pour vous (entre deux gloussements)!
Lavande, vous sentez le caveau …
Magnifique billet dans son équité et sa virulence et très dense commentaire de Lavande à 9h40.
Ces phrases à la fin du billet (« Qu’est-ce qu’un historien peut attendre de mieux d’un artiste sinon qu’il lui dévoile la part d’invisible de l’Histoire ? Non ses tabous mais ce qui a échappé au regard de tous. ») me permettent, échappant aux « Damnés » de répondre à Renato qui m’interpelle sous le billet précédent à propos du roman de Dominique Fernandez (« La course à l’abîme ») et de son inutilité pour aborder l’œuvre du Caravage.
Même réaction quant au rôle du romancier. Le romancier se sépare de l’historien (d’art) et du biographe par sa force d’intrusion, son imagination, son talent.
« Raconter ne consiste pas à reproduire la réalité mais à mentir sur la réalité ; à retrouver derrière ce qu’on croit être la réalité, la vérité des êtres et des choses. » (écrit Fernandez dans un essai « l’art de raconter ».
Le romancier s’appuie sur le fugitif, l’obscur. Dans celui-ci c’est une remémoration imaginaire écrite dans un souci de vérité en dépit des données lacunaires que l’on possède sur la vie du Caravage. C’est un roman mené par une voix d’outre-tombe puisque dès les premières pages c’est un mort qui parle : « Mon corps, on ne l’a jamais retrouvé. Jeté dans la mer ? Brûlé sur la plage ? Dévoré par les loups ?… »
Et puisqu’ici, on parle de théâtre, il faut rappeler que ce roman de D.Fernandez a été adapté et joué par Cesare Capitani sous le titre « Moi, Caravage », en 2010, au festival d’Avignon puis a tourné, au Lucernaire en 2012 (je crois que Passou l’avait évoqué…) et en 2014 aux Mathurins.
D.Fernandez imagine que le Caravage nous raconte sa vie et cela en traversant avec une érudition étourdissante, en 800 pages, l’histoire de la peinture (la sienne et celle de Michel-Ange, Raphaël, Le Titien, les Carracci, les Gentileschi…) et des villes et des lieux qu’il connaît bien (Rome, Naples, Florence, Malte….) en nous plongeant dans une Italie effervescente entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. C’est un spécialiste de l’art baroque et de la culture italienne. Il est aussi agrégé d’italien, professeur à l’institut français de Naples.
Ce roman montre bien comment le Caravage a su réagir contre le maniérisme de cette fin de la Renaissance, en quoi sa peinture est plus réaliste, plus sensuelle, ce que ses jeux d’ombre et de lumière ont valorisé dans ses tableaux. Pour quelles raisons n’a-t-il pu mener la vie et la carrière d’un peintre officiel comme Rubens ou Velasquez alors qu’il a débuté la sienne sous la protection du cardinal del Monte, à Rome, là où « Michel-Ange Merise » est devenu « il Caravaggio ». Drôle époque où les églises et les palais étaient ornés de fresque et de tableaux, et où la Contre-Réforme offrait aux artistes des possibilités nouvelles et florissantes.
Le roman, le théâtre, le cinéma (et pour « Les damnés », Viscontiquel cinéma !) ne sont pas incompatibles avec les travaux des historiens et des biographes. (Même Jordi Savall a composé à partir de ce roman de D.Fernandez…)
Est-ce un roman, un essai, une biographie ? Il se situe à la frontière de ces genres dans une œuvre de fiction… biographie imaginaire… mais ce texte, et cela devrait vous réjouir, Renato, car est émaillé d’analyses de tableaux d’une grande précision dans une écriture certes dynamique mais aussi érudite.
Quant à l’adaptation et la mise en scène de Ivo van Hove à partir du film de Visconti, elle semble époustouflante, oppressante et offrir certaines scènes insoutenables par leur violence. Une sacrée aventure pour les comédiens du Français…
Il est arrivé à Fernandez d’etre inspiré par le génie du lieu. de Médan à Rome en passant par Saint Pétersbourg.
Mais Il est beaucoup moins bon lorsqu’il se projette dans un artiste et plie sa biographie à ses fantasmes. Le pauvre Tchaïkovski en a su quelque chose, et la Caravagerie mentionnée, aussi.
Bien à vous.
MC
J’aime voir les gens comme vous, Lavande ! Emperruqués comme à la fin d’un monde ….
…. et La Rillette, entourée de son délicat parfum de terrine….
Lavande est pertinente parce que c’est celle, ici, qui voit le plus de spectacles vivants et qui est la plus « mordue » de théâtre. Je crois que tous, nous pouvons en convenir !
chute) « ce qu’il a voulu montrer, pour autrefois comme pour aujourd’hui mais sans pour autant historiciser sa pièce, c’est bien le renversement historique des valeurs »
Je ne sais pas si c’est ce qu’il a voulu montrer ou ce qu’il a voulu montrer… Quoiqu’il en soit, cette chute sur le renversement des valeurs ne veut pas dire grand chose… De quelles valeurs, au juste ? Personne ne sait jamais vraiment à quels moments historiques des valeurs (lesquelles ?) sont véritablement chamboulées. Encore moins si elles n’ont pas d’ancrage historique consistant, puisque tel semble le propos de van Hove.
Résultat : il n’y a aucune espèce de vertu pédagogique à tirer de ces Damnés, si on veut nous raconter quelque chose de l’époque actuelle.
« Le Machin » de PQ a raison, pour une fois : tout cela n’est que de la foutaise pour pâlmés parisiens. J’ai vu le cul de Podalydès à la télé, comme tout le monde, bofle, j’irai pas le voir une 2e fois sur la scène.
Quelle perte de temps, non de dieu avec toutes ces culdejatteries !
12.15 ah bon ?… Il suffirait d’être mordue de théâtre pour être pertinente ? Allez donc raconter ça à Armelle Héliot !
Houla, quelle bourde hier, relevée par Closer… Oui, René bien sûr, pas Blaise ni Baruch. Gracias para vuestra vigilancia !
http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/article-les-animaux-ont-ils-une-conscience-18854.php
lavande, merci de gérer mon agenda et déplacements à la place de mon assistante. Je vais aller à Paris pr voir une comédie musicale. Mais parait que le théâtre a brulé.
J’ai aussi booké ma liste théâtre pour la saison 2016/2017 depuis le mois de juillet.
Lavande la plus pertinente ! Mais qu’est ce qu’elle sait de tous les amateurs de théâtre vivant, la piétasse normande !!!
Histoire ? De quand date « les Damnés » ?
De quand date l’épisode traité dedans ?
Le reprendre aujourd’hui ne décale-t-il
pas encore plus le fait de son récit
en dépit de la volonté scénographique
manifeste d’impressionner ?
Si rappeler la consanguinité des pouvoirs
économique et politique n’est jamais inutile,
rien ne semble vacciner le public contre participer à la noce, quand il ne s’est pas lui-même laissé entraîner à la souhaiter,
voire à l’organiser.
Qui sont les damnés en fin de compte,
les profiteurs de guerre, la soldatesque
ou la cohorte de l’exode, des camps,
de la famine et des charniers ?
Le sang, la boue et les vers,
loin des repas fins et du cristal,
jusqu’à la nuit trop longue et froide
pour la chair à canon et les exclus.
Recommencement.
Créez, c.onnards ! puisque vous êtes des intellectuels, nom de Dieu de mordel de merbe de naine vérolée à ressorts : CREEZ !
Créez, c.onnards ! et laissez tomber le millénaire précédent et ces tout petits évènements dans le cosmos !
Laissez tomber votre fascination pour les nazis, votre fascination pour les juifs, et votre fascination pour les morts !
Inspirez vous de ce qu’écrivirent les vieux Grecs, tas de c.onnards ! Créez ….
Les Damnés, les profiteurs, aujourd’hui, sont dans les médias, dans les théâtres, dans les galeries …
PARTAGEONS LES MYSTERES DE LA POLEMIQUE EN CHOEUR de 12.38 ///
Si rappeler la consanguinité des pouvoirs
économique et politique n’est jamais inutile,
OK, JAMAIS INUTILE !…
rien ne semble vacciner le public
LE PUBLIC ?… QU’EN SAIT-ON DE CE QUE PENSE CHAQUE MEMBRE « DU » PUBLIC, LE CUL SUR LE MEME FAUTEUI ? ON EN SAIT QUOI, AU JUSTE, DE CE QUI SE PASSE DANS LEURS DIFFERENTES CERVEAUX ?…
contre participer à la noce,
PARTAGER LE MESSAGE D’ALERTE DE L’AUTEUR SUR NOS TEMPS SOMBRES ?
quand il ne s’est pas lui-même laissé entraîner à la souhaiter,
BAVER DE PLAISIR AU MASSACRE DE LA BOURGEOISIE OCCIDENTALE DECADENTE, DESORMAIS DANS LE COLLIM. DE DA.ECH ?
voire à l’organiser.
IMAGINER FAIRE PARTIE DES SS POUR DEZINGUER LES SA, COMME NOS JIHADISTES DE BANLIEUE QUI FLINGUENT LES MUSULMANS MECREANTS POUR MANQUENT D’ALLEGENCE AU GRAND CAL.IFE ?
Problème de clavier, JJJ ?….
Pour le Mal je me réfère à la critique de Bataille de Hurlevent « Nous ne pouvons tenir pour expressives du Mal ces actions dont la fin est un bénéfice, un bienfait matériels. Ce bénéfice, sans doute, est égoïste, mais importe peu si nous en attendons autre chose que le Mal lui même, un avantage. Tandis que, dans le sadisme, il s’agit de jouir de la destruction contemplée, la destruction la plus amère étant la mort de l’être humain. C’est le sadisme qui est le Mal : si l’on tue pour un avantage matériel, ce n’est le véritable Mal, le Mal pur, que si le meutrier, par delà l’avantage escompté, jouit d’avoir frappé. »
Bloom,
vous connaissez la traduction de Mnouchkine?
La journée des gros sabots.
Moi pas comprendre.
Ce tweet est intéressant https://mobile.twitter.com/JM_Proust/status/795283907835035648
@Petit Rappel dit: 7 novembre 2016 à 11 h 53 min
Le 3/11/2016, sur son blog « Kally Vasco », L.Mazzella évoquait un concert écouté dans une église, celle de Ciombra au Portugal. Jordi Savall et son ensemble Hesperion XXI y interprétaient « Lachrimae Caravaggio ».
Je l’ai écoutée puisque L.M. l’avait mise en lien. Une grande beauté.
Le 15/02/2016, dans un long billet, Renaud Machart (sous le titre de « Les morsures sonores du Caravage ») évoquait (dans « Le Monde ») la rencontre, dix ans auparavant, de Jordi Savall et de l’écrivain Dominique Fernandez. « Une œuvre en est née : « Lachrymae Caravaggio ». Tous deux fascinés par l’art et la vie de ce peintre visionnaire qu’a été « Michelangelo Merisi da Caravaggio », écrit Savall dans le livret d’accompagnement de l’enregistrement, paru en 2007. Dans ce même livret, Dominique Fernandez a signé sept textes d’admiration pour ce peintre à la vie aventureuse et scandaleuse. Chacun d’entre eux décrit autant de tableaux fameux du Caravage, tandis que sept « stations » offrent un contrepoint musical à ces toiles. »
J’ai eu alors envie de découvrir cette biographie imaginaire, me suis souvenue de son adaptation théâtrale. Depuis longtemps, je m’intéresse à tout ce qui se publie sur Le Caravage et j’aime m’attarder devant ses tableaux. Dommage que l’on ait aucun dessin de lui…
Ce n’est donc pas seulement un « roman » que j’évoquais mais la rencontre d’un musicien et d’un romancier unis par la passion de l’Italie et des œuvres du Caravage, l’un par sa musique, l’autre par son écriture et j’espère, un jour, assister à une représentation de « Moi, Caravage ».
Sur l’ensemble des ouvrages écrits par D.Fernandez (que je n’ai pas tous lus, je rejoins votre jugement). « Naples » (Actes Sud)avec, accompagnant le texte, les photographies de F.Ferranti est d’une grande Beauté. « Le piéton de Rome »(P.Rey), également (dont un long circuit pour suivre Le Caravage).
Je viens de voir que le théâtre de Mogador ne rouvrira pas avant 2017. Un coup du Fantôme, au sous-sol !
«Je m’installe sur Jupiter», «je déménage en Australie», «je suis terrifiée»… Les réactions – épidermiques – des stars américaines si Hillary Clinton devait être élue pleuvent.
« JC » , » JJJ » :
Ce midi, le long de la livenza (Veneto), en
feuilletant René Char :
« O Grèce, miroir et corps trois fois martyrs,t’imaginer c’est te rétablir. (…) Ton sang incalculable, je l’appelle, le seul vivant pour qui la liberté a cessé d’être maladive, qui me brise la bouche, lui du silence et moi du cri . »
« Hymne à voix basse » -( Le Poème pulvérisé )
Et puis,à propos » des connards » ne désespérons pas, écoutons Euripide dans Agamemnon : » car les vieillards sont toujours assez jeunes pour s’instruire » …
A presto signori.
Une star digne de ce nom (worth his or her salt) ne connait qu’un seul refuge – l’éther.
Pas la peine de crier, 12 h 55 (nétiquette !).
Si message d’alerte sur nos temps sombres il y a,
est-il dans cette œuvre des années soixante
sur des événements des années trente ?
Peut-être… pas.
Une mise en scène au goût du jour y suffit-elle ?
Le public actuel, la population, l’électorat,
versatile, abstentionniste, pas aidé, il est vrai,
par l’embolie institutionnelle, ne se laisse-t-il pas
aller à la facilité du casting superficiel
à la belle gueule, au bon client, de ses élites ?
La tentation du pire n’a-t-elle jamais existé,
de précipiter la transformation de la société
par une transition plus que mouvementée ?
Sans négliger la capacité de nuire
d’un fanatisme religieux, est-il la racine
de tous nos maux ?
Bref, le spectacle en question fait-il office
de purge, médecine radicale pour évacuer
le spectre de la dérive totalitaire
du souci commun, obéit-il plutôt
à une mode provocatrice,
voire complaisante
sur les bords
ou pose-t-il vraiment
une question du temps présent ?
Théâtrabilement.
Moins enthousiaste que Lavande et Assouline. J’ai trouvé le spectacle assez difficile à suivre, assez décousu.
Cet « abandon de la kalashnikov » dont ils parlent tous les deux m’étonne : je n’ai pas vu le spectacle d’Avignon, mais dans celui du Français, vu en septembre comme Lavande, il y avait bien une kalasnikov qui tirait sur le public à la fin. Plus discrète peut-être (?)
Je n’ai pas vu beaucoup d’originalité dans la mise en scène, plutôt un catalogue de tous les tics à la mode. Vidéo en direct et enregistrée, nudité, sono puissante, narration éclatée, on voit ça partout maintenant.
Pour la nudité, c’est vrai qu’elle surprend un peu à Richelieu. Voir deux sociétaires (dont Elsa Lepoivre) nus sur scène, c’est pour le moins inattendu. Mais tellement convenu sur les autres scènes…
@14.40, des questions, des questions…, mais aucune réponse. De la sculpture de soi(e), uniquement.
@14.22, Tiens… martine qui fait encore des siennes (des scènes)à la Fenice.
@ hier (LI, 112) « Vivre c’est ne pas penser ». Ouigre, mais c’était surtout oublier de penser, car penser le fatiguait… Cette sentence arrivait après une variation très drôlement désabusée sur l’amour (de soi-même, le seul qui valait apparemment pour lui). Petit Rappel d’un peu plus haut : « L’onanisme est abject, mais en toute rigueur, il est l’expression parfaite de la logique amoureuse. C’est le seul qi ne trompe personne, ni autrui, ni lui-même ».
En direct d’Avignon,
http://www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise.php?spid=1526&id=516
« Les damnés », telle que les spectateurs l’ont vue
J’ai vu le spectacle cet été sur ARTE. Je n’ai pas aimé.
Je veux bien que le dernier sondage publié aujourd’hui dans Le Monde nous dit qu’un Français sur cinq préférerait un régime autoritaire, ce qui est vraiment très inquiétant et confirme le pessimisme d’un J. Attali, il n’empêche que le nazisme et ses tendances cruelles et suicidaires n’habitent pas le commun des mortels. Le sondage indique 20%, ce qui est énorme bien sûr. Mais ce n’est que 20%. Cette tendance à la culpabilisation de tous et pour ne pas dire de l’homme en général me paraît être non seulement une faute de goût, mais une grave faute morale et une énormité politique de plus dans un monde qui part une fois de plus à la dérive comme, dit J. Attali, vers 1910, où le monde aurait pu évoluer, explique-t-il à juste titre, vers un XXè siècle paisible si on avait fait ce qu’il faut pour cela, mais qui dériva vers quatre-vints ans d’horreur, ce que nous ménage apparemment l’avenir aussi au XXIè siècle avec de tels sondages très alarmants, les graves difficultés dans la progression de la construction européenne, la crise économique toujours suspendue au-dessus de notêtes comme une épée de Damoclès, la corruption grandissante de la presse et de la société française, et une France de plus en plus moisie.
Je voue personnellement une admiration sans réserve à la dynastie des Krupp et notamment à Alfried, à qui son ralliement au nazisme permit de faire de son entreprise le plus remarquable empire industriel d’Allemagne et d’Europe. Rappelons qu’Alfried, amnistié en 1951, récupéra sa fortune et son entreprise. A partir de cette date, Krupp participe pleinement au miracle économique allemand. Avant et après la guerre, la classe ouvrière allemande aura pleinement oeuvré à la prospérité de l’entreprise Krupp et en aura pleinement profité. Heil !
Je n’ai pas vu beaucoup d’originalité dans la mise en scène, plutôt un catalogue de tous les tics à la mode. (Loubachev)
Je n’ai pas vu le spectacle, mais la photo du haut, d’une laideur consommée, me paraît vérifier ce commentaire.
C’est vrai qu’on va finir par regretter de n’avoir pas connu cette période… On avait l’air de pas s’ennuyer !
Il est aisé de cracher après coup sur les Krupp, alors que des secteurs entiers de l’économie française ont tiré profit de leur prospérité, par exemple, durant les deux guerres mondiales, les entreprises de pompes funèbres.
Jean dit: 7 novembre 2016 à 16 h 22 min
Celle-là, je dois dire qu’y fallait la trouver. je doute que JC, même dans ses bons moments…
Moi je vous avouerez que je n’ai jamais énormément aimé le théâtre.
S’il y a un art dont je pourrais aisément me passer c’est bien celui-là. Je ne suis jamais retourné au theâtre depuis que ma maman m’avait emmené voir une pièce épouvantable appelée Rhinocéros. Jamais je ne me suis autant ennuyé. Au départ je pensais que ça se passerait sûr un écran et comme je ne voyais rien arriver j’ai demandé quand ça commençait. Ma maman m’a alors dit qu’il fallait regarder là Seine, ce qui a fini de me décontenancer parce que j’avais beau chercher, je ne vyais ñi eau ni bâteaux-mouchesn
Une même famille se partage le monde. Hillary Clinton et François Hollande sont cousins :
« La candidate démocrate à la Maison-Blanche, Hillary Clinton, compte des ancêtres français disséminés dans une quinzaine de départements… et un très lointain cousinage avec le président François Hollande, selon le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot. »
@ « un monde qui part une fois de plus à la dérive comme, dit J. Attali, vers 1910, où le monde aurait pu évoluer, explique-t-il à juste titre, vers un XXè siècle paisible si on avait fait ce qu’il faut pour cela »
Grâce à J. Attali, nous voilà rassurés… car il nous indique le chemin : il suffit de ne pas nous laisser dériver. Mais personne ne semble vouloir écouter Jacques ni son illustre porte parole vers 2016.
Y paraît que Pierre-Marie Lourdaud est mort. En tout cas, c’est pas moi : je suis toujours vivant (à 16h28, après j’ai le bonjour d’Hitchkock).
comme, dit J. Attali, vers 1910,
C’est vrai que son style le signale tout de suite comme un brillant contemporain d’Anatole (France).
Au guignol du Luxembourg même topo. Pleins de petits cons partout autour de moi riaient à gorge déployée, je ne comprenais pas pourquoi. C’est alors que m’est venu l’idée de fourrer une grande tarte à mon voisin qui s’est arrêté net de rire et a commencé à saigner du nez. C’est alors que j’ai crié Guignol ! Guignol ! à mon tour en sautant avec enthousiasme. J’avais réussi à donner du sens à ma vie.
16.25. Elle vous a inoculé la rhinocérite à vie. Dommage pour vous. En effet, c’est une maladie inguérissable, comme celle dite du dynaste Hercule Krupp.
@16.27 « Une même famille se partage le monde »
Formidable : même plus besoin de compter jusqu’à 200 !
Jean dit: 7 novembre 2016 à 16 h 28 min
Y paraît que Pierre-Marie Lourdaud est mort.
Décidément la mort des autres me ravit. Encore un que j’aurai enterré, que je me dis. Chaque fois que j’ai achevé la lecture de la rubrique nécro de mon quotidien, je me sens léger, mais léger… Viva la muerte (des autres) !
@16.28 – Devriez vous proposer pour le remplacer dans la correction des fautes à passou.
J’avais réussi à donner du sens à ma vie. (D)
Moi, c’est la mort des autres qui donne du sens à ma vie. C’est pour ça que la shoah, j’ai jamais réussi à trouver ça si tragique. Plus y a de fous morts, plus je ris.
Mais mon pauvre Delaporte, si vous me permettez que je vous appelle comme ça pour l’occasion, sachez que la quasi-totalité de la poupoulation blanche de souche en France descend de Charlemagne. C’est le prouver individuellement qui est difficile voire impossible pour la ploupart. Mais statistiquement c’est 99 pour cent des blancs de souche.
@Plus y a de fous morts, plus je ris
C’est parce que vous avez les pieds au bord de la tombe, si l’on comprend bien. C’est donc un rire un peu tragique, du genre de celui de la statue du commandeur. Veuillez recevoir nos condoléances anticipées, au nom de la rdl.
Janssen J-J dit: 7 novembre 2016 à 16 h 38 min
@16.28 – Devriez vous proposer pour le remplacer dans la correction des fautes à passou.
Si c’est que de moi, y peut y aller tant qu’y veut : je suis pour l’ortograf fonétik !
Euh, Jean, je pense que vos propos tombent assez clairement sous le coup de ĺa Loi.
Janssen J-J dit: 7 novembre 2016 à 16 h 43 min
C’est parce que vous avez les pieds au bord de la tombe, si l’on comprend bien.
Comme tout un chacun. Il faut dire qu’à force de lire Schopenhauer et Cioran, ça ne m’a pas arrangé. Je me sens comme le Caligula de Camus : je suis toujours vivant, que je braille. Cause toujours, mon lapin, on verra dans un quart d’heure.
Je trouve que dans notre société, il y a trop de violences conjugales. C’est inadmissible, mais heureusement, je crois que J. Attali a des solutions pour cette nouvelle problématique, comme on dit chez les ch’tis.
Personnellement je ne tirerais aucune gloire à descendre de Charlemagne que je tiens pour un très sale type.
Je descend de Mérovée de façon certaine et prouvée, je n’hésiterai donc pas à revendiquer le trône dès que l’occasion m’en sera donnée.
D. dit: 7 novembre 2016 à 16 h 44 min
Euh, Jean, je pense que vos propos tombent assez clairement sous le coup de ĺa Loi.
Quoi ? J’ai pas le sens du tragique, c’est tout. Remarquez que j’ai pas dit non plus que c’était comique.
« comme le Caligula de Camus »
Plutôt comme le roi se meurt, je dirais.
Je descends de Bonobo Ier, et j’en suis fier !
@ »vos propos tombent assez clairement sous le coup de ĺa Loi »
Hélas pour lui, d’après les juristes, ils tombent toujours à côté.
Ce qui est lamentable, et je m’y connais, c’est qu’en toute impunité les Evêques Catholiques ont pu organiser leur « Journée de la Pédophilie » ! Quelle honte ? Que fait la Peaulisse ?….
Au moins les Rabbins et les Imams sont discrets, eux, sur ce sujet commun à tous …
Janssen J-J dit: 7 novembre 2016 à 16 h 53 min
« comme le Caligula de Camus »
Plutôt comme le roi se meurt, je dirais.
C’est pas faux. Même si « Le roi se meurt », c’est un peu bavard. Qu’est-ce qu’il cause, avant de se résoudre au silence ! Vous me direz que c’est notre faiblesse à tous. Et puis, comme je comprends sa révolte, qui est celle de tous les élus de la mort : » y vont brailler, s’agiter, y vont picoler, y vont baiser, pendant que moi… « . A partir d’un certain âge, on n’a plus l’optimisme de se dire : « Oui, oui, je mourrai, je mourrai… dans vingt ans, dans cinquante ans, dans cent ans, dans cinq cents ans « .
Ca y est, je viens d’apprendre de l’au-delà (via D., Jacques Attali et Françoise Hardy) que la bonne femme yankie mal fagotée l’a emporté haut la main. J. Attali est sincèrement désolé : encore une fois, on n’a pas su éviter le naufrage prévu à temps.
En culotte d’équitation… Quand même, on avait déjà inventé le moteur…
Par hexample Goering comme dirait Boug on voudrait bien le voir passer un oxer double…
leur « Journée de la Pédophilie » ! (JC)
Pour me guérir de mon angoisse de la mort, je me propose d’organiser une « Journée de la paix d’Ophélie », où l’on dira des textes consolateurs, à commencer par une lecture intégrale du « De Natura rerum ».
à commencer par une lecture intégrale du « De Natura rerum ». (moi)
en latin ! et pas d’Eglise !
Bonobo 1er, c’est celui qui avait offert des diamants à Giscard et qui avait un morceau d’étudiant, en sauce, dans son frigo ?
Je n’ai pas vu beaucoup d’originalité dans la mise en scène, plutôt un catalogue de tous les tics à la mode. (Loubachev)
Je n’ai pas vu le spectacle, mais la photo du haut, d’une laideur consommée, me paraît vérifier ce commentaire.(Jean)
Ayant raté le spectacle à Avignon, je l’ai vu sur ARTE et mon impression fut celle de Loubachev.
JC….. dit: 7 novembre 2016 à 17 h 19 min
Bonobo 1er, c’est celui qui avait offert des diamants à Giscard et qui avait un morceau d’étudiant, en sauce, dans son frigo ?
Je veux mon neveu
Bon mais quand ce sera les Hitlams ça sera quand même moins classos, non ?
Que ça nous pend comme deux sous…
Grâce au lien inclus (dans le post de 15 h 19 min), j’ai pu voir ce spectacle intégralement, tel qu’il a été proposé au Festival d’Avignon, dans la cour des Papes. (Il ne doit guère y avoir de différence avec celui proposé actuellement au Français).
Quelle épreuve ! (pour laquelle j’ai apprécié de pouvoir échapper de temps en temps à l’écran.)
Le public est bien malmené et sur le plan sonore(Beau solo de clarinette contre l’agressive et assourdissante musique du groupe Métal mais aussi bruits de ce massacre (factice) continuel qui se déroule sous ses yeux, Sifflet à vapeur strident, chants na.zis, hurlements…) et sur le plan visuel avec toutes ces scènes d’une violence inouïe. Que peut-il faire, pris en otage, sur ses gradins, obligé à la passivité, le temps de la représentation ?
Et ces séquences, en pleine lumière, où les caméras le filme et projette sur écran son image pendant que les acteurs immobiles regardent la salle.
Une vidéo traque en permanence, comme une loupe, les visages et les gestes des comédiens, impossible pour eux de lui échapper.
« La Nuit des longs couteaux » est une véritable orgie barbare où Denis Podalydès et Sébastien Baulain sont parfaitement synchrones avec les autres comédiens que l’on voit sur l’écran géant. (Scène souvent commentée dans les journaux). Violence et folie. Cette scène de nus aurait-elle eu moins de force, habillée ? Et la transgression qu’elle représente et qui n’a été mise sous silenceExhibitionnisme… Bain de sang affolant, même factice.
Difficile, certainement, de trouver en permanence, la distance entre l’art et le réel.
Spectacle écrasant, se nouant à l’actualité avec ce final traumatisant.
Qu’ont ressenti les enfants qui jouent sur scène avec tant de grâce ?
Qu’ont ressenti les enfants faisant partie du public ? (On en voit dans la file d’attente au début, pendant qu’Eric Ruf répond aux questions de la journaliste.)
Par ailleurs, même s’ils jouent tous parfaitement, je n’ai pas senti de liens affectifs forts entre les membres de cette famille des Essenbeck, plus occupés par les bénéfices qu’ils pourrait faire en se rapprochant des autorités politiques en place que par le destin de chacun des membres qui sera trahi par un autre.
Plus de places… dans un temps où les théâtres ont bien du mal à remplir leurs salles. Je serais intéressée de connaître les raisons qui poussent le public à se ruer sur ce spectacle…
Enfin bon il y a déjà la table pour le buffet ; on sait pas si ce sera celui d’Odin mais qu’importent…
Quittons nous sur ce dernier gag, symbolique d’une société en pleine décomposition factorielle :
RUBRIQUE JEUX ET JOUETS
Leboncoin, samedi dernier, selon Ouest France. « À vendre petit garçon chiant avec bonnet breton et un doudou qui pue. »
Le rêve : acheter un petit garçon chiant, le bouffer avec des potes cannibales, mais chrétiens, au Dîner du Réveillon de Noel … Miam ! miam ! A SE DAMNER !
La différence est que dans « Le Roi se meurt », le personnage est un brave monarque sur lequel la mort tombe comme injustement. Alors que Caligula, lui, l’a bien cherché.
Lucien Bergeret dit: 7 novembre 2016 à 17 h 29 min
Ayant raté le spectacle à Avignon, je l’ai vu sur ARTE et mon impression fut celle de Loubachev.
Grande machine, grand spectacle, acteurs à gogo, costumes à gogo, lumières à gogo, vidéos à gogo, musiques à gogo, c’est pas mon truc. Deux projos sur deux tronches, le reste dans des jarres ; un refus aristocratique, héroïque, du spectacle : c’était, je crois, « Comédie », de Samuel Beckett. Heureux temps.
Bonobo 2 : JC un gueulard incuculte, prince des andouilles, roi de la charcutaille, empereur de la grande c.onnerie universelle
« Que peut-il faire, pris en otage, sur ses gradins, obligé à la passivité, le temps de la représentation ? » (Christiane)
Simple ! Partir…
Il n’y a plus de scandales au théâtre comme il y en eut avec les pièces de Genet et que mon Papa m’a raconté
Je ne pensais pas possible qu’un père puisse reconnaître, officiellement, une sale gosse comme Laura Delair vicié : on a du le menacer de mort.
« parce qu’il a vécu la guerre de Trente ans qui est, avec la seconde guerre mondiale, la période la plus meurtrière qu’ait connue l’Occident » précise Ivo van Hove
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Et la Première guerre mondiale alors ?! Cette façon de penser en dit long sur le spectacle. Pauvres poilus complètement oubliés dans l’Histoire !
Les manches retroussées ça fait bien hégorgeur… Couic ! Pas besoin de la Veuve pour faire une veuve…
Un certain type de théâtre à son meilleur ? Ce procédé consistant à culpabiliser la salle était déjà à l’œuvre dans la mise en scène de Daniel Mesguich de la pièce nulle de J. Attali, Du cristal à la fumée. Or, moi, j’étais dans la salle et je suis une victime de troisième génération du nazisme ! Ce genre de procédé est parfaitement odieux, ignoble, infâme. Que savent-ils tous ces petits minables des souffrances d’un petit fils de déportées qui l’ont empêché de vivre durant une dizaine d’années dans sa jeunesse ? Rien ! Ce sont tous simplement des monstres de se livrer à ce genre de facilité scénique comme si la métaphore et le symbole devait l’emporter sur les égards dus à la souffrance et à la vérité, comme si les spectateurs étaient tous des salauds en puissance ! Quelle époque de dégénérés pour se livrer à ce genre de dépravation qui ne le cède pas moins à ce qu’il y a de pire sur la terre.
Les plus niais sont ceux qui achètent un billet pour aller voir ces dégorgeurs de fosse septique : le public des bonobos confiants dans l’art.
Soyons sceptiques… prudents, critiques, ne faisons confiance à personne !!!
Finissons avec ce verdict de clémence en Israël, que je réprouve totalement !
« Ahmed Manasra, 14 ans, a été condamné à 12 ans de prison pour avoir blessé deux jeunes juifs à l’arme blanche le 12 octobre 2015. » (AFP)
Je t’aurais condamné à mort ce petit sauvageon avec des préliminaires raffinés, genre goutte d’eau chinoise sur le front pendant des semaines … Ah ! si je n’étais pas goy !
« La part d’invisible de l’Histoire » ? Mais quelle part d’invisible de l’Histoire ? Ça me fait rire !
Est-ce qu’on nous montre ce que cachent tous les historiens sauf Annie Lacroix-Riz, à savoir que le Zyklon B fut fabriqué en France en 1944 pour remplacer l’usine chimique de IG Farben, détruite par les bombardement ? N’en déplaise à M. Pechanski ! Et à l’historien douteux Hervé Joly, qui n’a de joli que le nom !
« Ici un microcosme se donne pour une élite et ne voit pas qu’autour de lui que la société change. »
Mais ce n’est pas ça ! Il s’agit bel et bien d’une élite sociale, la grande bourgeoisie allemande, la grande bourgeoisie industrielle. Et non seulement elle voit très bien ce qui change autour d’elle, mais elle le favorise !
Qui a lutté contre l’arrivée du nazisme au pouvoir jusqu’au dernier moment ? Qui sinon la classe ouvrière avec d’immenses manifestations ouvrières à Berlin-Est dans le quartier ouvrier de Prenzlauer Berg et le quartier juif de Scheunenviertel !
Ce n’était alors pas seulement la castagne comme dit Sollers, mais les guerres intestines et quotidiennes à coups d’intimidation, de troupes d’assaut, de barre de fer et d’armes dans une violence inouïe.
En tant que fils spirituel de Dolfie P’tite Mustach, je proteste vivement : toute l’Allemagne était derrière Papa !
…
…quelque chose, comme 25 milliards d’ €uro’s, le chiffre d’affaire de la drogue en France,!…
…
…pour une minorité de bénéficiaires,!…
…autant, s’approvisionner en pharmacie légale avec des lois,!…
…
…le vin, et les alcools sont bien autoriser, comme le tabac,!…
…autant, voir, qui est, ou qui reste sein de corps et d’esprits,!…
…
…des économies, pour les grands de ce monde,!…
…etc,!…quels bordels,!…des ripoux en connivences,!…
…engagés des hommes du milieu, à tout les échelons des papiers-paradis,!…
…
…tout des aéroports en connivences alors,!…
…pourquoi pas,!…
…j’ai jamais eu l’occasion, de vérifier, au peignes fins, les réseaux du profit – profond,!…sur les exonérations d’impôts,!…
…
…les pays, dans la gangrène des cons-fiances,!…prix du soumis,!…
…5 avé Maria,!…3notre père,!…et ta sœur,!…Ah,!Ah,!…
…
…J.C.,…va te faire foutre,!…
…tu le prend comme çà te con-vient,!…
…le mieux,!…
…avec, tes intimidations de cons,!…
…français littéraires ripoux aux chiffres,!…à se pavoiser d’abrutis,!…
…etc,!…envoyez aux profits d’escrocs bancaires,!…
…Go,!…
Merci Bloom pour le lien, je vois ce que vous voulez dire http://www.journal-laterrasse.fr/une-chambre-en-inde/
Cependant ici il est question de « Troublant et (de) dérangeant, mais n’est-ce pas la vocation d’un certain type de théâtre à son meilleur ? » Il y a visiblement plusieurs types de théâtre.
« Plus de places… dans un temps où les théâtres ont bien du mal à remplir leurs salles. Je serais intéressée de connaître les raisons qui poussent le public à se ruer sur ce spectacle… »(christiane, 17h35)
Les salles privées ont (parfois) du mal à se remplir, mais ce n’est pas du tout le cas du théâtre subventionné. Le public se rue sur toutes les premières de la Comédie française, ne vous y trompez pas. A l’Odéon, on joue presque toujours à guichets fermés. Idem au théâtre de la Ville, ainsi de suite.
Maintenant pourquoi un succès particulier pour ce spectacle-là, demandez-vous ? Sans doute parce que le bouche-à-oreille a fait courir le bruit qu’il bouleverse les habitudes de la CF. Et, en effet, la vidéo en direct est un procédé tout à fait nouveau pour la salle Richelieu, où même le simple recours à une illustration sonore enregistrée a pu être considéré comme une rupture de la tradition théâtrale.
@Widergänger dit: 7 novembre 2016 à 18 h 06 min
Ah oui ! vous réveillez un souvenir qui a été obsédant longtemps. Je crois qu’on peut parler d’un phénomène de sidération qui agit comme une onde choc pétrifiante. Le spectateur est comme vidé de ses réactions habituelles, incapable d’une action défensive (sortir, quitter la salle, comme le suggère JC). C’était en 2006, au théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis (93). Richard Brunel y adaptait « Gaspard » une pièce de jeunesse de Peter Handke (inspirée de l’histoire réelle de Kaspar Hauser).
Gaspard (magnifique jeu d’Olivier Werner) se cognait contre les murs d’une institution malsaine, appelée à l’éduquer et versant progressivement dans une violence qui aurait dû nous faire réagir. Personne ne l’a fait et pire, quand le plateau a été utilisé pour un entracte avec boissons et en cas servis par les comédiens (silencieux) interprétant ces infirmiers et docteurs pervers, les spectateurs, dont moi, sommes venus sur la scène, comme pour se rassurer… Gaspard n’était pas là et ce n’était pas chaleureux, juste bizarre. Je crois qu’ils nous testaient…. L’illusion théâtrale était brisée. Nous ressentions une culpabilité ambiguë, inconfortable.
Je m’en suis voulue de n’avoir rien fait, rien dit. J’ai juste écrit une lettre à la troupe restée sans réponse…
@loubachev dit: 7 novembre 2016 à 18 h 58 min
Ah, merci. Je n’avais pas fait cette analyse très intéressante.
Et puis cette façon de plaquer sur le nazisme l’histoire des Atrides ou de Médée a je ne sais quoi de profondément choquant. Comme en son temps, Mendelssohn qui voulait voir dans la mort par les nazis d’une jeune fille de sa famille, à l’époque, un équivalent du sacrifice d’Athalie.
Non ! Ce n’est qu’une forme de mensonge barbare que ce genre de comparaison ! Le nazisme n’a rien à voir avec la noblesse des grands rois dans leur cruauté et leur cynisme ! Le nazisme n’est que l’expression de la vulgarité, de la bassesse la plus tordue, la dégueulasserie sortie du fumier du monde. Le meurtre d’une jeune fille juive, comme celles que l’armée allemande a pendues dans la synagogue de Raciaz, la bourgade juive de mon grand-père, quand les troupes allemandes ont débarqué en Pologne en septembre 1939, dès leur arrivée, ça n’a rien à voir avec quelque sacrifice expiatoire que ce soit. C’est la barbarie allemande nazie à l’état pure sans autre forme de compréhension possible. C’est simplement l’ignominie absolue d’une bande de criminels parmi les plus sauvages de l’histoire du monde. C’est tout.
Méfions-nous aussi des analogies trop hâtives entre cette monstrueuse période nazie qui a détruit l’Europe et notre époque d’aujourd’hui.
Le grand poète quasiment inconnu, Jean-Paul de Dadelsen, qui était alsacien, agrégé d’allemand et l’auteur d’un receuil de poèmes intitulé Gœthe en Alsace, a écrit en anglais un poème, en 1954, intitulé « Stone in Vence », la ville du saud, celle où vécut Gombrowicz (dont on vient d’éditer Kronos, avec une préface remarquable de Yann Moix, le livre lui-même est génial), et voilà ce qu’il écrit Jean-Paul de Dadelsen dans ce poème, qui me semble bien poser le problème de la mémoire dans notre foutu monde occidental, notamment en France :
« Ours is not a world of memory, but of participation
Not of order, but of desire, not of law, but of affirmation.
Our night is wide. »
Et que faisait mon père en septembre 1939 quand dans la bourgade juive où était né son propre père, l’armée allemande la plus barbare de l’histoire pendait deux ou trois pauvres jeunes filles juives das la synagogue où son père avait fait sa bar-mitsva et était allé prier ? Il écrit à sa mère à Paris alors qu’il est mobilisé à Miserey-Salines, un peu au nord de Besançon, comme soldat infirmier, le jeudi 24 septembre 1939 : « En somme, tout va très bien et je ne demande qu’une seule chose, que cela dure le plus longtemps possible. » Un peu plus de trois ans plus tard, sa mère était gazée à Auschwitz-Birkenau.
Ce décalage terrifiant entre la perception du réel par ses acteurs et le réel lui-même montre, s’il en était encore besoin, que nous devons garder la plus grande prudence au sujet des analogies entre la situation actuelle en Europe et la période nazie. C’est plus aveuglant qu’éclairant. Nous devons au contraire nous efforcer de penser le présent pour ce qu’il est, dans sa cruauté même, et cesser de nous aveugler avec le passé.
La barbarie qui s’annonce nous demande un effort particulier de vigilance et d’attention au présent pour savoir improviser des analyses et des réponses qui ne soient pas stéréotypées, car, dans ce cas, le stéréotype peut directement nous conduire à la mort, par manque de lucidité sur ce qui se passe vraiment sous nos yeux et qui est forcément très différent du passé.
« On est immortel, tant qu’on est vivant » (Philip Roth). Proférer de pareilles niaiseries… avec l’excuse de la vieillesse naufragée. Même JC et J, secrétaires perpétuels à la starac de la rdl n’auraient pas osé.
…
…le nazisme, faire du chiffre, avec des louanges aux murs des » Sale Ö monts « ,Profits!
…
…toutes religions confondues,!…tout les tyrans, de toutes obédiences, jusqu’aux témoins de Jéhovah aussi,!…
…
…à faire plus, propre avec sa soumis à rien,!…
…
…le peuple des systèmes juifs, n’on que ce qu’ils méritent,!…
…
…les ongles, trop longs,!…faut les couper,!…avec kippa, ou képi, ou chauves d’esprits,…
…c’est la loi de la nature,!…en partages,!…de l’Alpha à l’Oméga,!…
…
…à renverser les pouvoirs dans les fourmilières d’élites, ou d’aristo débiles, plus cons tu meurt,!…
…
…comme marcher sur des peaux de’états Banane, une fois,!…Ah,!Ah,!…
…c’est la nature d’empires d’abrutis aux chiffres,!…etc,!…
…la pure logique, s »en efforts,!…
…la pluie qui tombe,!…pour un mal, pour un bien,!…
…
Il y a quelqu’un d’autre qui dit ça, Janssen, c’est Gerbier dans le film de Louis Malle, L’armée des ombres, au moment où, dans le couloir qui le conduit à la mort, il pense à ce qu’est la mort pour lui, à laquelle il n’arrive pas à croire :
« Je voudrais tout de même vivre, et je vais mourir. Et je n’ai pas peur. C’est impossible de ne pas avoir peur quand on va mourir. C’est parce que je suis trop borné, trop animal pour y croire. Mais si je n’y crois pas jusqu’au dernier instant, jusqu’à la plus fine limite, je ne mourrai jamais. Quelle découverte ! »
Sacré beau monologue, hein !
Pas Louis Malle, mais Melville bien sûr !
Revenons à plus de sérieux. Je crois que devrait opportunément s’imposer un parallèle entre l’un des trois livres de PMB, Pierre-Marie Bourdaud, encore trop injustement méconnu, et l’Année de l’éveil de Charles Juliet, par exemple. Il y a chez eux comme une troublante parenté de pudeur liée à une commune expérience d’enfance de troupe encasernée, douloureuse et définitivement inconsolable et inconsolée. Ne le sentez-vous point ?
Allez, on se le repasse, c’est tellement serrant à la gorge, ce passage :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19552352&cfilm=4248.html
Si vous le dites, Janssen, je veux bien vous croire. Ce que vous dites est intéressant. Et si vous développiez ?
@ »Sacré beau monologue, hein ! »
Oui, le cinéma en offre parfois, et ça vous coupe le souffle à jamais.
…
…c’est la logique entre hommes, qui espèrent penser comme des Dieux,!…à se mettre sur monnaie d’effigies,!…comme des Hermès, des Mercure,!…
…à nos pauvres cons sur effigies,!…etc,!…
…d’éternité de poussières,!…
…
@ 20.03 Non hélas, je ne peux pas, il faut les lire, et puis après…, on le sent ou ne le sent pas. Mais à quoi bon argumenter plus avant ? Je peux argumenter sur des idées, pas sur mes propres émotions et parallélismes littéraires stupéfiés. Car moi, ce n’est pas trop mon truc. Je le laisse cela à l’immense talent de Ch. Et pourtant, dieu sait que j’en lis des histoires des autres, qui comblent la curiosité de mon insatiable imagination sans jamais la rassasier. Elle est toujours prête à aborder les nouveaux rivages de l’étonnante et singulière diversité de chaque sensibilité humaine, pour peu que d’aucun-s veuillent bien l’offrir aux autres.
Vous avez bien de la chance, Janssen. Vous êtes un homme verni.
@Ourps…. « mon insatiable imagination sans jamais la rassasier »
Tu vois bien comment il peut être con ce pauvre JJJ, quand il veut essayer de se faire comprendre.
Ne vous inquiétez pas, on avait compris ce que vous voulez dire.
Ce qui me gênait dans le film de visconti c est que la famille krupp était déjà présentée comme des demi dieux dans un agrandissement épique bien mal venu et un apparat haute bourgeoisie frisant la nostalgie une sorte de wahlalala wagnerien d une fascination morbide
Ben justement, Paul, ça convenait tout à fait à la situation. Moi, j’ai beaucoup aimé le film ! C’est un grand film, atroce, mais qui nous fait bien pénétrer à l’intérieur de toutes ces cervelles malades et perverses. Mais pas du tout le théâtre.
très bel article…
« Qu’est-ce qu’un historien peut attendre de mieux d’un artiste sinon qu’il lui dévoile la part d’invisible de l’Histoire ? »
c’est ma foi bien vrai, sans doute autant qu’un artiste peut attendre d’un historien qu’il cache la part visible.
comme quoi Dieu a bien prévu les choses en faisant naître à la fois à des historiens et des artistes, les uns cachant la part visible et les autres dévoilant la part invisible.
il est extrêmement dommage que dans d’autres domaines on ne puisse retrouver une pareille complémentarité.
sauf que quand on fait la liste de tous ceux qui dévoilent aux historiens la part invisible de l’histoire : écrivain, peintres, garçons coiffeur, journalistes, théâtreux, plombiers, philosophes, pâtissiers, musiciens, poètes, garçons coiffeur, cuisinier, charpentiers, etc… on finit par se demander si la solution ne serait pas que les historiens prennent un rendez-vous chez un ophtalmologue (?)
et pourtant passou vous avez de la bouteille, si j’ose dire.
perso on me poserait la question : qu’est-ce qui peut encore dévoiler à passou la part invisible de l’Histoire, non seulement je répondrais « rien ! », mais en plus j’aurais été capable d’y parier mes économies.
et j’aurais perdu mon pari.
sérieux passou, comment un type avec un pareil background que vous peut encore se laisser dévoiler la part invisible de l’Histoire par une pièce de théâtre.
ou alors c’est une coquetterie ?
je veux dire, en vrai tout ce que vous avez vu vous le saviez déjà, mais vous dites ça juste pour faire le modeste et faire plaisir au metteur en scène.
auquel cas désolé mais c’est loupé ! parce que nous savons bien qu’il en plus qu’une simple pièce pour vous dévoiler la part invisible de l’histoire !
je veux dire avec nous ce genre de compliment à la noix ça marche pas !
Janssen J-J dit: 7 novembre 2016 à 19 h 45 min
« On est immortel, tant qu’on est vivant » (Philip Roth). Proférer de pareilles niaiseries…
C’est pourtant l’évidence même. Qui a dit (à peu près) : tant que je suis là, la mort n’y est pas. Ce qui revient à dire que tant que la mort n’y est pas, je suis immortel. Et quand elle est là, je n’y suis plus.
Qui a dit (à peu près) : tant que je suis là, la mort n’y est pas. (moi)
Epicure
sérieux passou, comment un type avec un pareil background que vous peut encore se laisser dévoiler la part invisible de l’Histoire par une pièce de théâtre. (Hamlet)
Dévoiler la part invisible de l’Histoire ? Magnifique programme pour un dramaturge. A condition que ce soit bien fait. Shakespeare, par exemple, s’en sortait pas mal.
Jean dit: 7 novembre 2016 à 21 h 23 min
Janssen J-J dit: 7 novembre 2016 à 19 h 45 min
« On est immortel, tant qu’on est vivant » (Philip Roth). Proférer de pareilles niaiseries…
On peut soutenir en effet que la conscience est immortelle (ou a-mortelle, comme disait Edgar Morin) parce qu’elle ne rencontre pas son propre anéantissement. L’une et l’autre s’excluent mutuellement. Une conscience ne peut pas « vivre » son propre anéantissement, elle ne peut pas en avoir conscience.
De fait « a-mortelle », pour qualifier cette propriété de la conscience, me paraît plus adéquat qu’ « immortelle » (épithète trop engluée dans des connotations métaphysico-religieuses à la mords-moi-le-noeud).
@21.26 « Quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas ! » C’est ce que j’ai cru entendre d’Epicure. Et c’est à faire méditer cela que s’attache Irvin Yalom dans son magnifique « regarder le soleil en face (dans le jardin d’Epicure) ». Aucun appel au fantasme de l’immortalité chez tous ses patients qui en sont terrorisés. Plutôt l’idée de les convaincre que la conscience sera inexistante comme elle l’était avant d’avoir été engendrés et sortis du néant. Et c’est une immense consolation à laquelle s’accrocher en permanence. Vivez sans crainte tant que vous avez à vivre. Point barre. Le fantasme d’immortalité dont sont dépourvus les animaux libres n’est jamais une pensée consolatrice pour les humains, c’est même une malédiction pour ne pas dire une imposture. Chez Jankélévitch, il y a l’avant, l’instant mortel et l’après… qui ne peut être conçu que par l’avant. Et là dessus, il a vraiment cané, comme tout le monde… mais il avait quand même essayé, ce grand esprit, sans pour autant réussir à me convaincre, autant qu’il m’en souvienne.
Widergänger 19 h 59 : réminiscence chez Joseph Kessel (mais peut-être aussi chez Ph. Roth) de l’expérience du condamné à mort vécue par Dostoïevski & racontée par le prince ds l’Idiot ?
21.36 a-mortelle, la conscience ? ce qui ne changerait rien à l’affaire… parce qu’elle ne rencontrerait pas son propre anéantissement ? C’est encore plus absurde et bien le syndrome d’une pensée maladive qui refuse de mourir… La mort anéantit la conscience. Il ne reste absolument plus rien. Et c’est une immense consolation de vivant que d’en être absolument et définitivement convaincu.
« Dévoiler la part invisible de l’Histoire ? Magnifique programme pour un dramaturge. A condition que ce soit bien fait. Shakespeare, par exemple, s’en sortait pas mal. »
oui magnifique programme théâtral.
désolé mais là je parlais plutôt des programmes scolaires.
je veux bien que l’école soit le lieu où l’on apprenne principalement à apprendre la part invisible de l’Histoire, mais quand on sait le coût du budget de l’éducation, le mieux serait de virer les profs d’histoire et de remplacer leur salaire par des billets de théâtre !
ou alors il faut m’expliquer les choses autrement, parce que là je suis désolé mais je n’ai rien compris.
je veux bien que tous les profs d’histoire sont la pour amuser la galerie, un peu comme les profs de philo, mais il faut aller jusqu’au bout des raisonnements logiques et arrêter d’enfumer les gens : à quoi servent les historiens si c’est pour se laisser esbourdir par une pièce de théâtre ?
Jean, vous semblez comprendre ce monde mieux que quiconque expliquez-le moins de façon plus claire.
j’ai fait un rapide calcul : le salaires des profs d’histoire représente environ 3 milliards d’euros par an.
payer 3 milliards pour des gens qui apprennent la part invisible de l’histoire, je suis désolé de le dire, mais ça fait cher payé.
déjà 1 milliard d’euros pour enseigner aux gamins la part invisible de l’histoire ce serait un prix exorbitant.
surtout quand on sait par ailleurs que les profs de maths enseignent aux gamins la part visible des mathématiques, que les profs de chimie apprennent la part visible de la chimie, les profs de physique la part visible de la physique, et les profs de biologie la part visible de la biologie.
vous pouvez chercher vous ne trouverez jamais un prof de biologie s’extasier en découvrant, devant un singe en cage, la part invible de la biologie.
vous pouvez chercher ce genre de truc n’arrive qu’aucx profs d’histoire, d’où ma question : pourquoi faut-il dépenser autant pour des profs spécialsé dans la part cachée de leur matière d’enseignement ?
si quelqu’un a la réponse je suis preneur.
On est immortel, tant qu’on est vivant » déclare Philip Roth.
A mon sens, il ne fait que reprendre un propos bien connu d’Epicure sur notre rapport à la mort. Pour Epicure, nous ne rencontrons jamais la mort. C’est pourquoi il n’y a pas lieu de la craindre. Il s’en explique dans sa lettre à Ménécée :
» Maintenant habitue-toi à la pensée que la mort n’est rien pour nous, puisqu’il n’y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence de sensation. […] Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n’est rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n’est pas là et lorsque la mort est là nous n’existons pas. Donc la mort n’est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu’elle n’a pas d’existence pour eux, et elle n’est rien pour les morts, puisqu’ils n’existent plus. »
On peut donc à bon droit soutenir que l’immortalité est une propriété du vivant, à condition d’ôter à « immortalité » ses habituelles connotations temporelles, métaphysiques et religieuses. Edgar Morin, dans une autre perspective il est vrai, a employé un jour le mot amortalité (dans « L’Homme et la mort » ). La conscience est a-mortelle parce qu’elle ne peut être conscience de son propre anéantissement. Toute personne qui a subi une anesthésie générale le sait parfaitement : après l’injection, la conscience demeure quelques instants, réduite à quelques perceptions fugaces, puis… plus rien. Une telle expérience est d’ailleurs fort utile pour nous aider à lutter contre l’angoisse de la mort. Un sommeil sans rêves est une autre approche de l’anéantissement de la conscience dans la mort.
La conscience ne peut donc « vivre » son propre anéantissement. L’une exclut l’autre. On peut donc déclarer, avec Philippe Roth, qu’on est immortel (ou a-mortel) tant qu’on est vivant, et surtout tant qu’on est conscient.
ou alors il faut le mettre dans les programmes, au début, le premier jour où le prof d’histoire entre dans sa classe il doit dire aux élèves : « bonjour je suis là pour vous apprendre la part invisible de l’histoire, si vous voulez connaitre la part visible prenez l’option théâtre ».
et voilà, là les choses seraient claires.
et ensuite le gamin qui révise son cours d’histoire dans sa chambre, quand sa mère l’appelle : « le repas est prêt ! » il peut répondre « attend je finis d’apprendre la part invisible de la révolution française ! »
non ?
@Jean « on est immortel tant qu’on est vivant »?
Roth est un grand habitué à ce genre d’enfonçage de porte ouverte.
d’ailleurs toute son oeuvre n’est qu’en grand enfonçage de porte ouverte.
« on est immortel tant qu’on est vivant » c’est ce qu’on appelle une évidence.
s’il faut lire Roth pour apprendre ce genre d’évidence on comprend pourquoi il n’aura jamais le nobel de littérature.
même Dylan sortait des trucs moins enfonçage de porte ouverte.
passou qui découvre la part invisible de l’Histoire en allant une pièce de théâtre et l’autre qui découvre qu’être vivant c’est être immortel, en 2016 ! c’est pas très rassurant sur l’état de nos sociétés modernes.
rassurez-moi, vous voulez juste être « bon public » ?
Philip Roth a eu une idée incroyable, une intuition qui démontre toute son intelligence, il a dit : « être vivant c’est être immortel ».
même Heidegger dans « être et temps » n’y a jamais pensé.
pour un scoop c’est un scoop.
« être vivant c’est être immortel » c’est le slogan d’une petite société de saut à l’élastique dans le Jura.
ils sont passés où tous les habitués de votre blog passou ?
passou vous allez pondre un article sur le livre de Faye sur Arendt : il n’y va pas avec le dos de la cuillère l’ami Faye, c’est Finky qui va va être content de lire ce bouquin.
le mythe Arendt déboulonné, c’est tellement bien de déboulonner les icônes.
Ca faut dire être professeur d’Histoire c’est pas rusé elle augmente tout le temps…
A l’époque de la guerre du feu, oui ; déjà ils avaient qu’une guerre à savoir…
C’est pourtant dans le film de Martin Scorsese !
https://www.youtube.com/watch?v=rBP9QKwW19Y
Vous savez, Hamlet, c’est une histoire ancienne ; elle remonte au 13 octobre
pauledel dit :
5 novembre 2016 à 21:27
D’accord pour Bussy . Sa correspondance mériterait une belle édition universitaire récente, et diffusée en poche.
Pour remonter un peu plus haut dans le temps(il est mort en 1626), il y a des satires et élégies du Grand Theophile de Viau. Bien sur, il y a un peu de tout, et un certaine sensualité..mais surtout il rend bien l’image d’ une condition humaine complètement abandonnée, perdue ,lui qui participa à la guerre de religion du côté protestant..
»Voy la condition de ta sale naissance,
Que tiré tout sanglant de ton premier séjour,
Tu vois en gémissant la lumière du jour. »
On comprend la rage des Jésuites contre lui..
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Jean Langoncet dit :
5 novembre 2016 à 21:33
A propos du dernier Nobel de littérature :
http://bob-dylan.org.uk/archives/3041
(j’aime bien le layout du blog;))
« être vivant c’est être immortel »
En fait, c’est ce que prétendait Epicure. La mort n’a rien à voir avec la vie, car quand je vis, je ne suis pas mort, et vice versa.
Ce truisme était beaucoup plus convaincant chez Epicure que chez Roth, qui le reprend comme un vieux débris philosophique oublié. On a les cerveaux qu’on mérite.
Sollers choqué, et pas content du tout de se faire émasculer dans le roman de Binet :
« Il est question de mon émasculation dans ce roman. C’est bien là une question physique, organique, intrinsèquement physiologique. Concevoir tout un roman pour en arriver à raconter, avec le nom propre, l’émasculation de quelqu’un, c’est pas mal. »
@Janssen J-J dit: 7 novembre 2016 à 20 h 02 min
J’ai ressenti cela aussi. Le choc a commencé par la couverture du livre avec l’illustration de Yann Lefeuvre, terrible, en noir et blanc de ce dortoir avec ces petits lits de solitude et de peur. Je ne savais pas encore que j’allais découvrir entre les pages de « Mes biens chers frères » le Juvenat de Derval… Lieu d’oppression, de discipline, sans solidarité entre enfants. Souvenirs de « trois années de silences, de remords, de honte, de colères avortées,d’étonnements sans réponses… » Il en repartit, écrivait-il, « dans la vie, en boitant ». Cette mémoire amère et douce dont il confiait dans les premières pages : « J’écris en mémoire de mes camarades rieurs et enfiévrés d’envies, revus des années après, triste à mourir,et froids comme la nuit, j’écris pour soigner l’enfant blessé que je fus, pour endiguer ce fleuve de chagrin que les années ne sauraient tarir… ». Nous avions un peu échangé sur le blog de Sergio. Il m’avait guidée vers deux autres livres de lui « Le cou du canard » dédié à son père et « Curieux » avec, sur la couverture, ce portrait camouflé dans des petits cyclistes ressemblant à un Arcimboldo. Des petites scènes émouvantes, drôles, effrayantes dont la première « l’enfant de lumière »,portait ses rêveries d’écolier vers l’enfant du cirque qui arrivait chaque automne.
Je ne sais s’il a écrit d’autres livres mais ces trois-là m’ont emplie de tristesse. Qui dit que l’enfance est la période la plus insouciante de la vie ?
Ci-joint, en lien, pour mieux connaître le lecteur qu’il était (trouvé sur le tiers livre), cette lettre qu’il adressa à Nathalie Crom, en 2009 :
http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article1666
Quant à Jankélévitch, j’ai lu et relu ses questionnements sur la mort et je le sentais comme un poisson pris dans une nasse, même si pour lui l’amour au final était plus fort que la mort. Je crois que c’est lui qui a imprimé dans ma mémoire, à côté du mot « mort » celui d' »irréversible » devant lequel on reste impuissant mais pas muet. La fugacité du passé, cet enveloppement de silence, de regrets, ces instants révolus. On voudrait revivre, retrouver ce qu’il est impossible de revivre. Reste l’imaginaire, l’irréalité, la langueur de la réminiscence, dans la « Saudade », la rêverie, l’art, l’écriture… Mais l’irréversible ne sera jamais revécu et ce n’est pas l’oubli qui apportera une solution car il ne fera jamais que le passé oublié ne soit advenu. Plus jamais. Alors on s’installe dans l’absence… une interrogation sans réponse.
Il est beau votre dialogue ce soir avec Hamlet, Jean, Paul Edel, W.
Tout est calme. Il n’y a que la nuit froide et les logis chauffés pour les chanceux.
Je relis « Cinq méditations sur la mort »(Albin Michel) que François Cheng a écrit au soir de sa vie. Dans la cinquième des pensées qui vont si bien à ce théâtre des Damnés.
« Lieu clos de damnation au sein d’un cosmos
Infini ? Lieu d’expérimentation sans fin
pour le génie du mal ? Terre nôtre, astre noir !
Ce qui pouvait, il y a deux siècles, habiter
Ton imaginaire ? Arène aux lions où la chair vive,
Portée par les vivants, se laissait déchiqueter
En lambeaux ; salle de torture et bûcher public
Où la chair vive, à bout de cris, se consumait
sous le fer rouge ou la flamme ; champ de bataille
Où, s’offrant aux armes blanches, la même chair
Se faisait taillader jusqu’aux os, puis livrer
Aux corbeaux. L’humanité, en constant progrès,
Progresse certes, trop souvent dans l’horreur !
Ce dont nous pouvons témoigner après toi :
Aux femmes enceintes éventrées voyant leurs bébés
Projetés en l’air, aux hommes contraints de creuser
Leur fosse pour y être enterrés vifs, se joignent
Les victimes sans nombre des monstres modernes,
Bombes à fragmentation, à neutrons… toujours plus subtiles,
Wagons à bestiaux propres à broyer toute face humaine,
Usines à mort pour réduire en cendres âmes et corps.
Poussières d’entre les poussières, vanité
Des vanités ? L’oubli nous est-il encore permis ?
La mort peut-elle encore nous servir d’issue ?
Nous sommes fils des damnés, nous sommes
Fils des martyrs ! leur soif, leur faim
Sont les nôtres. Leurs sanglots ravalés
Sont les nôtres. Nous leur devons de respirer
Le printemps, d’expirer l’éternel été,
Nous leur devons de vivre la vie d’ici, d’y
Chercher encore les possibles jadis enfouis.
(…)
Oui, retrouver le bien qui était perdu,
Dévisager la vérité nue, et par là
Envisager la beauté sûre. Car tu fus Ariel,
Tu fus Alouette. Ange déchu ou daïmon natif,
Étais-tu nostalgie ? Étais-tu prophétie ?
Par-delà l’homme qui raisonne, n’étais-tu
Homme qui résonne à un chant inouï ?
Plus que voleur de feu, tu fus porteur
D’étincelles qui provoquaient l’illumination.
Lampe de mineur sur le front, tu devins
Traqueur des sortilèges de ce monde :
Voûte étoilée, miroitants champs d’azalées,
Grâce féminine épousant courbes de collines,
Eau d’un lac muée en vapeurs des nuées,
Et rires des enfants en sourires des amants,
Ardente poursuite d’un visage trop lointain,
Murmures assoiffés qu’un baiser clôt… »
(p.161/162/163)
Knockin’ On Heaven’s Door
WRITTEN BY: BOB DYLAN
Mama, take this badge off of me
I can’t use it anymore
It’s gettin’ dark, too dark for me to see
I feel like I’m knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Mama, put my guns in the ground
I can’t shoot them anymore
That long black cloud is comin’ down
I feel like I’m knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Knock, knock, knockin’ on heaven’s door
Copyright ©1973 by Ram’s Horn Music; renewed 2001 by Ram’s Horn Music
[on abrège et descend d’un cran ou deux
https://www.youtube.com/watch?v=3fa4HUiFJ6c ]
Il y a visiblement plusieurs types de théâtre.
—
Heureusement. Comme aux US, quand on roule entre le Texas et l’Arizona et que l’on se dit que franchement, il y a/avait assez de place pour tout le monde…
Perso, j’aime pas trop quand la mise en scène (invention récente, ne l’oublions pas) prend le pas sur le texte, quand on ne voit que le metteur en scène. J’en ai discuté avec de grands professionnels, ça reste une « patate chaude » .
Au début du 21e s, la Sydney Theatre Company organisait des lectures de pièces très contemporaines, type Ngũgĩ wa Thiong’o o, Jon Fosse etc. C’était très convaincant. A se demander si ce n’est pas d’abord dans la voix/la bouche que nait le théâtre…
Discutable assertion de Chevillard, cette nuit, à propos de l’autofiction, dont il ne perçoit pas suffisamment le côté misérabiliste :
« L’autofiction consiste à relater ses vacances pourries comme si elles avaient été formidables. »
Une des possibilités du théâtre/un autre théâtre / un théâtre autre:
http://www.journal-laterrasse.fr/une-chambre-en-inde/
« Tout est calme. Il n’y a que la nuit froide et les logis chauffés pour les chanceux. » (Christiane)
Le climat est seul responsable de la froidure ; par contre, la chance n’est pas seule responsable du chauffage des logis … on peut y associer un peu de la vertu du logé.
Plus je lis les textes (!) du Nobel de Littérature, plus je m’inquiète pour l’avenir des Lettres ! Fendant …
Il est absolument impossible pour un humain de se croire immortel, sauf à se mentir à lui-même ce qui est une forme de mort.
Plutôt que Chevillard, Groucho Marx.
Dans les petites villes américaines, il vaut mieux être clair de peau, et obtempérer rapidement au Sheriff élu, si on a eu la chance d’être l’ultime descendant d’une parentèle d’esclaves bien noirs.
Bien entendu, l’optimisme règne aux USA ! et la mediacratie vante Barack Obama pour compenser la réalité ségrégationniste. Il faut, au pays, de bons sauvages à aimer.
Obama, digne successeur d’autres bons nègres : Louis Armstrong, Nat King Cole, Belafonte, Martin Luther King… d’autant plus célébré qu’il est sur le départ, le Président !
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Magnifique billet de Richard Millet proposé par Passou !
Ou comment l’obscénité pornographique politico-littéraire en France tue la littérature, la politique, et gave, empoisonne, inocule, l’autochtone hexagonal de faussetés anesthésiantes qui tuent…
Il y a encore quelques vivants parmi les 66 millions de morts-vivants !
« Moi, c’est la mort des autres qui donne du sens à ma vie. »
« Ce sont toujours les autres qui meurent. »
« Irène Némirovski, qui valait mieux que bien des auteurs couronnés depuis, »
Difficile de ne pas être d’accord avec R. Millet.
« mais dont le couronnement posthume en disait long sur l’agonie de la « culture », reconnaissant implicitement que les morts sont plus vivants que les contemporains ».
Suit l’inévitable glissement, dérapage vers le nihilisme, l’idéologie du Néant, par le passage du singulier au pluriel totalisant, totalitaire.
De tels tours de passe passe rhétoriques ne trompent personne.
Sur les considération « identitaires », on se contentera de rappeler ce que dit Sollers dans Contre-attaque, à savoir que jamais personne n’a écrit les églises et cathédrales françaises avec autant de puissance et d’inspiration que ce juif homosexuel & phtisique de Proust.
On retiendra que « les bienveillantes », succès médiatique promu par le croisé R. Millet, avant qu’il ne se fasse lourder d’un comité de lecture, est du même registre obscène, que ce spectacle » adapté » de la C.F.
les faits, rien que les faits.
« Ce sont toujours les autres qui meurent. »
Bel aphorisme en forme de lapalissade, renato !
Il faut lire ce que dit Proust du dernier Millet http://m.slate.fr/story/127571/quatre-livres-admirablement-mauvais
Je laisse tout en pan et j’attaque le Goncourt.
Merci Christiane pour le lien de cette pièce, je suis assez déçu, ma première impression c’est qu’à la télé ça ne rend rien, on perd une bonne partie des sensations, l’écran géant omniprésent ne l’est plus, il y a parfois des caméras qui filment des caméras en train de filmer, j’imagine que l’effet de profondeur est recherché mais ca me fait plutôt penser à une débauche de moyen qui sonne un peu fade. Et puis je n’aime pas la présence des caméramans, ca me déconcentre comme l’effet Porte de sortie au cinéma, qu’un son inconnu retenti dans une enceinte en fond de salle, qu’il nous fait tourner la tête et voir la loupiote de la porte de sortie et sortir du cadre. L’idée qui me vient c’est qu’il y a full budget et plus aucune inventivité videaste, c’est très lèché et au fond dérisoire, voir on sent parfois décrocher les acteurs face à toutes ces cameras comme si ils ne savaient plus où donner de la tête.
« Raconter ne consiste pas à reproduire la réalité mais à mentir sur la réalité ; à retrouver derrière ce qu’on croit être la réalité, la vérité des êtres et des choses. »
Qu’il « invente » un personnage, donc : une forme qu’il puisse remplir de ses fantasmes. Et qu’il laisse Caravaggio en paix.
…
Incidemment. Les Maniéristes avaient à gérer une relation complexe avec le pouvoir (voir Hauser, Histoire sociale de l’art et de la littérature). Relation que Caravaggio ne pouvait accepter, pas à cause de son caractère mais grâce aux habitudes en cours dans les lieux où il s’est formé.
…
« C’est un spécialiste de l’art baroque et de la culture italienne. Il est aussi agrégé d’italien, professeur à l’institut français de Naples. »
Ce qui serait censé m’impressionner?
« Bel aphorisme en forme de lapalissade… »
Aphorisme que l’on doit à Duchamp, il me semble.
Pour relancer le tourisme à Paris, devenue ville dangereuse pour les Nipons, se met en place une vaste « stratégie industrielle »: création de sanisettes, un tourisme participatif avec des marches de la « Fierté » emmenées par les lgbt, et même un « tourisme de bois ».
Retour de jogging par température froide, ici, un peu plus de 11 degrés avec mistral donnant un ressenti glacial mediterranéophobe.
J’ai d’ailleurs aperçu un morceau de banquise échoué sur la côte ouest de Porquerolles avec un ours blanc respirant l’ennui du voyageur malgré lui.
« Comment tu t’appelles ? », j’y ai fait… « Je suis Winnie », qu’il m’a dit…
Encore un humaniste de circonstance.
JC ou le jogging en fauteuil roulant !avec andouille incorporée
Boudegrasse ou la Folle de chez Passou…
Le docteur Millet est bon dans le diagnostic, sa dernière chronique est savoureuse, mais moins brillant dans le remède, « Province » semble être une daube faisandée !
Ce que j’aime chez Millet ? Un son de bourdon qui nous change des cloches fêlées boboïdes, des carillons gauchistes, des appels à la prière rétrogrades.
Musique peut être sombre, mais ayant le mérite de la clarté.
Richard Millet a oublié un prix : celui de la Charcutaille décerné à l’unanimité à JC pour ses dernières productions andouillères
Boudegrasse ou l’Enervée monotâche…..
La critique est aisée mais l’art est difficile, disait déjà Destouche, JC !
Philippe Néricault, de son nom de scène Destouches (1680 – 1754)…
Bloom – 4h37
Votre réflexion (« A se demander si ce n’est pas d’abord dans la voix/la bouche que nait le théâtre… »), je ne suis pas loin de la partager. Des représentations qui m’ont hantée longtemps, je retiens effectivement les voix mais aussi les lumières et les ombres. Je trouve reposant d’être assise suffisamment loin de la scène pour ne pas voir les visages des comédiens avec trop de précision (défaut, souvent, du théâtre filmé).
J’aime beaucoup, la nuit, écouter des retransmissions sur France Culture d’émissions plus ou moins anciennes dont des pièces de théâtre. Il ne reste alors que les voix, des bruits de pas, quelques bruitages pour se transporter dans ces aventures.
Je me souviens, à la maison de la radio, (en avril 2016) de l’adaptation du « Train » de G.Simenon. Là aussi, des comédiens du français, immobiles à leur pupitre et des voix, une très dense musique (Eric Slabiak) qui venait jusqu’aux auditeurs. Quelques rais de lumière sur les uns et les autres, une équité quant à l’importance que chacun avait, alors. On glissait peu à peu dans une écoute très proche de celle que avons pour la radio. Une sorte d’intimité. La lumière au moment des applaudissements (fournis) inondant la salle nous a rappelé que nous étions dans l’auditorium. C’était comme écouter un concert.
Renato,
votre aphorisme est très proche du constat de Jankélévitch qui écrivait que notre mort nous resterait toujours un instant inconnu. Je vais rechercher. Par contre, ça n’a rien de réjouissant de constater que les autres meurent avant nous !
La voix de Denis Podalydès viendrait-elle du fond de son anus ?
« J’ai confié à ma voix le soin de me représenter tout entier. Pas même mes propres paroles. Les mots des autres me tiennent lieu de parfaite existence dans ce temps de la voix s’enregistrant, gravant, pour moi presque écrivant, où sans blesser quiconque, sans manquer à rien je n’y suis plus pour personne sinon pour ceux qui m’écoutent. Ils contribuent, par leur attention, leur protection silencieuse, à mieux me séparer des autres, et de moi. Je n’y suis plus pour personne. »
(Voix off)
« Par contre, ça n’a rien de réjouissant de constater que les autres meurent avant nous ! »
Mais si, Christiane ! Mais si, c’est extrêmement réjouissant de voir les autres* mourir avant nous ! Un régal, un moment savoureux le décès d’un ami, la disparition d’une femme aimée, devenue pénible, l’accident qui fait disparaître toute la famille du voisin qui, fou de douleur, s’en va par la route des Egarés, aveugle aux yeux grands ouverts …
* par les petiots, hein, faut défendre la pérennité de la race humaine…
Et puis il y a Sophie von Essenbeck-Lady Macbeth, il est dit que les acteurs portent haut et fort le texte mais le texte est inexistant, partagé entre des scènes explicatives de technocrates et des répliques comme « nous allons fouiller de fond en comble l’Allemagne pour le retrouver » ou « allonger avec Galien la tête à l’envers sur le sofa « ah….le pouvoir! ». Le seul moyen que j’ai trouvé de lui donner un semblant de raison c’est de l’entendre comme mécanique, ils ont supporter les Nazis par soif de pouvoir mais le fils le dit bien, une fois les Nazis au pouvoir « il est trop tard » pour reculer, et quand le Reistag brûle tout le monde sait qu’il devra aller jusqu’au bout de ses ambitions, ils sont happés par la machine, ce ne sont plus que des rouages qui se disloquent. Du coup rien à voir avec la profondeur psychologique de Lady Mac Beth qui se perd dans la folie comme une grande alors que von Essenbeck est déchue par son fils. De même pour Galien, rien avoir avec Mac Beth qui se laisse manipulé par sa femme. Analogie à deux balles.
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