De Paula à Denise, du sourire à l’effroi
Le trio classique : le mari, la femme, l’amant. A partir de là, qu’en fait-on d’autre que tout ce qui a été fait, refait, défait depuis des lustres ? Une poignante histoire d’amour. C’est l’exploit de Patrick Lapeyre dans Paula ou personne (416 pages, 22 euros, Pol), dont on n’a pas oublié dix ans après La vie est brève et le désir sans fin (Prix Femina). Il y parvient avec une sensibilité, un tremblé, un humour et in fine une mélancolie qui emballent le lecteur grâce à l’indéfinissable charme qui s’en dégage, même quand c’est triste. Douceur de la narration quand tant d’autres ailleurs sont si crispées, un certain détachement des choses d’ici-bas, à l’image de ce personnage qui se rend régulièrement au Louvre pour y lire son journal assis sur une grande banquette de cuir face à des chefs d’œuvre. Tendresse qui déborde de tant de pages. Tant les hommes que les femmes donnent l’impression de vivre en mode avion. Cela se ressent dans la forme même qui est celle de Lapeyre, sa signature dans son maniement des généralités, drôles tant elles sont absurdes :
« Toutes les sœurs s’appellent Fabienne (…) Toutes les filles ont un exemplaire de Rimbaud, avec son portrait en couverture (…)
Ou encore dans sa manière de brosser un portrait décalé :
« Martino, un postier dont aimerait bien connaitre les compétences exactes, à part qu’il sait lire et écrire (…)
C’est à se demander s’il n’est pas dans l’autoportrait lorsque, décrivant Jean en individu parfois coupé du monde, il écrit :
« Si l’Allemagne reprenait par surprise l’Alsace et la Lorraine, il ne s’en serait même pas aperçu ».
Certains ne lui pardonneront pas de tourner en dérision Gilets jaunes et syndicalistes mais qu’importe. Cette histoire pourtant stéréotypée donne le sentiment d‘être traitée pour le première fois, ou plutôt la deuxième tant elle procure un plaisir similaire à celui de Betrayal (1978), la pièce de Harold Pinter, à ceci près que celle-ci était construite à l’envers et que l’action s’y déroulait à rebours, de la fin d’une liaison à son origine. Là, ça se passe à Paris VIIème entre l’avenue Bosquet et la rue Saint-Dominique mais aussi à Nice entre le cours Saleya et la place Masséna et enfin à Strasbourg. Jean Cosmo, plutôt fauché, travaille de nuit au tri postal. Paula, 28 ans, une bourgeoise bien charpentée de la cervelle notamment en histoire de l’art, catho pratiquante mais débarrassée de la culpabilité jusqu’à ce que le sens du pêché ne la rattrape. En attendant, elle s’accommode de l’adultère vécu selon les règles de la clandestinité avec une solide pensée pour boussole :
« Tout ce qui se fait en amour se fait en Dieu parce que Dieu est amour »
Et hop, au pieu ! Lui, c’est un féru de philo. Son dada ? l’Etre. Il en pince pour Heidegger. Elle, moins. Ca l’intéresse, ça la fait rire, ça l’étonne et à la fin, comme nous aussi un peu, ça la saoule, d’autant qu’il a toutes les indulgences pour l’ancien recteur nazi-sans-l’être (il est vrai qu’il s’est plus documenté auprès de l’excellent mais incomplet Dictionnaire Heideggerplutôt que dans les récents et accablants Carnets noirs). Leur passion n’est pas que physique même si la chair prend une très grande place dans leur complicité. Le fait est qu’ils n’arrêtent pas de baiser mais cela reste assez poétique, démentant au passage le principe de Cioran : « Le propre d’un amant est de commencer en poète et de finir en gynécologue ».
L’auteur évite les clichés mais parfois, tout à la fixation de Jean sur la magnifique poitrine de Paula, il s’autorise certaines images que l’on a du mal à visualiser telles « des seins de mésange » ( ?…). Quand leur liaison se délite, il s’enfonce dans un (trop) long parallèle avec la relation qu’Heidegger entretenait avec son élève devenue sa maitresse Hannah Arendt. Paula ou personne est une forte méditation sur le mensonge :
« Peut-on croire celui qui se présente comme un menteur ? ».
Ce qu’en dit l’(anti)héros dans les pages où est évoquée la recherche de l’authenticité dans Chronique de Anna Magdalena Bach des Straub/Huillet au-delà des instruments d’époque, et l’obligation pour les musiciens de porter du linge de corps d’époque sous leurs vêtements d’époque, donne envie de revoir le film. A la fin, on croirait entendre la douce voix de la narratrice Mme Jouve, elle aussi rescapée d’une grande histoire d’amour, dans La Femme d’à côté de Truffaut : ni avec toi, ni sans toi…
Tout autre est le récit d’Irène Frain Un crime sans importance (256 pages, 18 euros, Seuil), l’une des plus fortes surprises de la rentrée (on peut l’écouter lire ici). Le côté « fait divers vécu » donne envie d’y aller voir : le meurtre de sa sœur, 79 ans, toujours inexpliqué quatorze mois après. Etrange crime dont on ne sait pratiquement rien : circonstances, mobile, coupable… On sait juste qu’il a eu lieu. La victime vivait seule dans une impasse, bipolaire, secrète et jalouse de sa solitude. Elle confectionnait des sachets de lavande.
Elle s’appelait Denise. La sœur ainée vénérée par toute la famille car elle avait fait entrer la culture dans la misère noire de la Bretagne d’après-guerre. Personne n’a rien vu ni entendu dans les alentours du pavillon situé à 25 kms de Paris, près de la rocade, non-lieu entre l’autoroute, le Décathlon et le bois. Beaucoup de sang sur la scène de crime. Des traces de coups sur le cadavre plongé dans le coma après un traumatisme crânien. Tabassée et laissée pour morte. Un massacre. Elle mourra à l’hôpital. La maison a été mise à sac. Pourtant, pas de vol, pas de cambriolage. Alors, juste Orange mécanique ? On est plutôt chez Simenon. Juste un meurtre de retraitée, sans sexe ni argent. «
Il n’était pas glamour, le meurtre de ma sœur. Aucune prise pour l’imaginaire. Rien que de la réalité à l’état brut. Du pas beau à voir, comme avait dit un des flics le dimanche où on l’avait trouvée ».
Juste une « male mort », ainsi que l’on désignait au Moyen Age les mauvaises morts, atroces, moches. Passant de l’accablement à la colère, Irène Frain a voulu savoir ; elle a enquêté, restitué une biographie à la disparue, dévoilé l’énigme de leurs rapports : elles ne s’étaient pas vues ni parlées depuis de nombreuses années alors que cette soeur ainée adulée était celle qui lui avait ouvert la voie en l’aidant à s’extraire d’une famille et d’un milieu résignés à leur médiocrité ; mais sur l’affaire, elle n’a rencontré qu’une informelle conjuration de mutisme : famille, police, justice. Un bloc d’indifférence aussi violent que le crime. Son livre est la chronique de ce silence infracassable. Sans pathos, sans effets. Juste ce qu’il faut de dignité dans la colère. Impressionnant.
(Photos D.R.)
1 449 Réponses pour De Paula à Denise, du sourire à l’effroi
@ bander d’abord et de pleurer ensuite ?
les deux en même temps, voilà la vérité…, à nos âges.
Janssen J-J
Ce jour, 1ère baignade à l’océan du un-sept -la grande côte, plage de la Bouverie, « côté naturistes »-, le pied, quoi. Ce soir, huîtres d’Oléron et crépinettes, moules de Bretagne très charnues, plateau de fr. et tarte meringuée au citron. Nuit: Vénus à côté de Lune, en descendance. Pas de lecture ni de musique. Journal pas compliqué. Que du bonheur.
Savourez.
Tant de délices !
« Cette espèce de désespoir, qu’on appelait autrefois la « mélancolie canine ». Celle qui envoûte Yvain dans Le chevalier au lion, de Chrétien de Troyes. »
Jacques Drillon
Pas du tout.
C’est de l’humeur noire.
Après avoir tant guerroyé dans les lices de divers châteaux féodaux avec ses compagnons de joute, Laudine le congédia.
Il avait un temps à respecter pour rentrer à la base et il a baguenauder.
Ce qui rendit Yvain fou de douleur et le fit dès lors errer nu dans les essards.
Comment a-t’il pu laisser Laudine aussi seule ?
Il s’agit dans Yvain le chevalier au lion de Chrétien de Troyes du soleil noir de la mélancolie.
Yvain est un chevalier, je vous le rappelle.
Il a baguenaudé, jout1nt de ci et joutant de là.
Le fol.
Ma mémoire peut certes flancher, mais un Jorge R… traducteur et/ou auteur uruguayen n’était-il pas déjà intervenu lors d’une précédente dispute (à propos de J. L. Borges et de l’Argentine) et revenu de temps à autre ?
Oui.
Il l’était déjà venu.
Joutant de ci. Joutant de là.
Le fol.
Ne sachant.
Que le blog soit international, fort bien ! Que l’on puisse citer des textes dans d’autres langues, parfait (j’en abuse).
Et que l’on ne cherche pas à ridiculiser un locuteur non natif qui prend la peine d’écrire en français me paraît une courtoisie élémentaire. D’ailleurs personne n’a jamais prétendu reprendre notre visiteur brésilien (parti écœuré ?) ; mais si mes souvenirs sont bons, il n’y avait à peu près rien à reprendre.
En revanche, lorsque les mêmes personnes qui exigent une indulgence totale pour les erreurs qu’elles commettent en français éructent, et foudroient de leur mépris la moindre inexactitude dans leur propre langue, je trouve ça gonflé.
P.S. Je précise que la même logique s’appliquerait sur un blog anglophone, italophone, lusophone, etc. à l’égard de commentateurs français. Sinon on va encore me présenter comme l’incarnation de la bête immonde, d’un retour aux heures les plus sombres de notre histoire, etc.
P.P.S. Je précise aussi que je ne fais pas référence au « cunning plan » (voir Blackadder) pour déterminer si tel ou tel est un usurpateur, mais à un « deux poids deux mesures » constant.
« […]devoir perdre autant de temps (un temps qui est de plus en plus mangé par la technologie) à des sophistications
totalement inutiles pour la vie pratique. »
C que vous n’avez pas eu le bonheur fou d’avoir à enseigner cs subtilités avec les yeux avides d’apprendre des élèves rivés sur vous qui vous décarcassiez pour trouver comment leur enseigner.
Les loins d3 40 ans ont subi les Philippe Meirieu et autres catastrophes ambulantes.
Retour manu militari à la dictée hebdomadaire et aux exercices répétitifs.
les moins de 40 ans : les pauvres.
Un peu d’indulgence envers vous-même serait bienvenue.
Je me relis, à part la référence à Blackadder on pourrait croire que c’est signé P. Charoulet.
Comme quoi…
Il est une heure trente-quatre, dormez en paix.
petitixe.
Laudine me hante.
Sa patience fut rudement éprouvée.
Son chevalier elle y tenait.
Qu’il errât nu dans les essards comprenant soudainement l’ampleur de la demande non respectée du retour au château l’année écoulée semble juste mesure.
Comment ainsi avoir donné si peu d’importance à l’aimée ?
« La formule familière « bla-bla-bla » traduit parfaitement ce fait que, sans intention significative, ou lorsque celle-ci rate son but, on se retrouve devant un pur phénomène physique dont la seule signification est précisément l’absence de toute signification dans le cadre de la langue. »
Hamlet
Je crois pouvoir dire qu’il s’agit de la fonction phatique.
Parler serait dire de prime abord » j’existe ».
Je suis vivant.
Je suis là.
Hamlet
» La rigidité métronomique de l’alexandrin impose à l’expression poétique une sorte de carcan qui fige le courant libre de la pensée et surtout de l’émotion, tandis qu’un rythme plus libre permet d’en suivre mieux les méandres. »
Non.
C à rapprocher de la rigidité de la répétition des exercices (grammaire, voir avec DHH).
La rigidité métronomique de l’alexandrin c’est la scansion.
De là vient la liberté.
C un immense paradoxe.
Comment de la rigidité vient la liberté : là est la clé.
L’alexandrin est avant toute chose chanté par un aède et accompagné du luth.
Le vers est musical. Scandé.
Je pense que c une aide pour la mémorisation.
« De même, le rejet, ou les vers sans régularité, tentent de faire saisir par le lecteur le mouvement désordonné de l’esprit, qui ne suit pas toujours dans ses démarches la stricte logique, mais bien souvent les élans de l’émotion. »
Je be le comprends pas ainsi : à mes oreilles, le rejet a deux fonctions :
– un élan qui ne peut être réprimé, tel lyrique, i-e un trop plein d’amour, d’où la rallonge imposé au gers trop court pour dire.
– une mise en exergue. Une séparation qui permet ka mise à l’honneur.
Pis, le poète reprend son souffle, la fin du vers est raccourcie et le fleuve reprend son cours, impétueux ou gracile.
Bloom dit: à
Moi ce fut Kierkegaard et Régine Olsen
Soleil vert
—
Personnellement, c’est d’abord Haim Arlosoroff et Magda Goebbels, puis Simone et Nelson Algren.
Pour moi, c’est Humphrey Bogart et Lauren Bacall.
Pourtant, dans Casablanca, nous avons su qu’ils s’aimaient.
. Si vous à une dame : « tenez je vous offre des fleurs » cela suppose que vous sachiez d’avance ce qu’est une dame, ce que sont des fleurs et en quoi ça consiste d’offrir, avec trop types d’arrières pensées sur lesquelles […]
Mon paysan préféré m’offrant un gros bouquet de persil (puis de basilic citronné) en disant que les hommes d’ordinaire offrent des fleurs aux dames et lui du persil.
Pffff.
pierre assouline
jusqu’à ce que le sens du pêché
Je suis sûre qu’il s’agit du sens du péché. Elle le sait. S’en désole.
Ce qui est saisissant -à mes yeux- est comment on meurt.
Le modus operandi.
Et je crois pouvoir dire que cela dit tout de nous. Notre mort. Sur notre vie. Sur qui nous sommes.
Le reste, bla bla bla insane.
Bonsoir à tous,
Année LvB, Flohlied op. 75 N 3 :
6.9 — 6.13
Jamais pleurer ensuite, ni avant d’aikleurs ; beaucoup ri, par contre, surtout après et de plus en plus en avançant dans l’âge.
@à part la référence à Blackadder.
Essayer de lire avec black et d’équerre.
beaucoup ri, par contre, surtout après et de plus en plus en avançant dans l’âge.
A cote de E. Carrere, ça fait petit joueur.
Pour l’avoir eu voisin de table dans un restaurant turinois je confirme : il est petit joueur. Cela dit, il fait la joie de ses éditeurs, que c’est ce qui importe dans le monde actuel.
« Tout ce qui se fait en amour se fait en Dieu parce que Dieu est amour »
C’est l’occasion de repréciser qu’en philo non heideggerienne , le mot amour revêt plusieurs sens en philo grecque.
Paula est catho pratiquante, et rattrapée par le péché, je complète : d’adultère ?
Ce truisme posé, avec ce que cela recouvre d’empêchement et de transgression, et de regards de biais, on cherche le mythe qui va bien , autre qu’entrer et sortir du pieu (x) puisque sur ce blog, il y a des amateurs.
Paula ou l’anti-Aphrodite.
« Pour l’avoir eu voisin de table dans un restaurant turinois je confirme : il est petit joueur. »
Ca c’est de l’argument ou je ne m’y connais pas, en toquards.
E. Carrere est assez bluffant. Je n’imaginais pas du tout qu’il était un marathonien du radada. C’est bon à savoir, si on le croise : y aller masquée et culottée.
Là où les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus, c’est par exemple penser que Bill Murray, in » Broken flowers » faisait le tour de ses ex, pour les sauter une dernière fois. ( op. cit. p. 87)
Ce qui est tout à fait faux. Il cherche son fils…
x dit: Que le blog soit international, fort bien ! Que l’on puisse citer des textes dans d’autres langues, parfait (j’en abuse).
Et que l’on ne cherche pas à ridiculiser un locuteur non natif qui prend la peine d’écrire en français me paraît une courtoisie élémentaire. D’ailleurs personne n’a jamais prétendu reprendre notre visiteur brésilien (parti écœuré ?) ; mais si mes souvenirs sont bons, il n’y avait à peu près rien à reprendre.
En revanche, lorsque les mêmes personnes qui exigent une indulgence totale pour les erreurs qu’elles commettent en français éructent, et foudroient de leur mépris la moindre inexactitude dans leur propre langue, je trouve ça gonflé
»
bien dit !
que vous soyez le seul (ou la seule?) à le relever sur un blog de « lecteurs », je trouve ça un peu triste.
« notre visiteur brésilien (parti écœuré ?) »
qu’un de plus.
et passou leur demandant de s’insulter en espagnol parce qu’il trouve l’idée divertissante ? qu’en pensez-vous x ?
et alii dit: Barenboim Daniel Daniel Barenboim (né le 15 novembre 1942 à Buenos Aires) est un pianiste et chef d’orchestre
»
pas cité parce que mauvais musicien. bon techniquement, mais abominable musicalement.
À x, Hamlet et Rose:
Lutréamont… Laforgue… Supervielle…
… dommage ! je pensais que J. R. allait conserver son avantage.
Et le voilà à sacrifier au: dis-moi qui tu lis, tu verras que.
Bref, en espingouin, en französisch, ou en esperanto, dans cette arène, il n’y a que des coyons de matadors.
@ autre qu’entrer et sortir du pieu (x) puisque sur ce blog, il y a des amateurs… mais aussi, quelques très hautes professionnelles.
@ Carrère : en prendre et en laisser, plutôt que béatifier les yogi. Rire avant et après lecture, surtout pas pendant, ça dé-con-tenance.
@ non, il ne s’agit pas d’essuyer les plâtres.
(la plâtrière), en aucun cas, GS’A. Il a réussi à déloger la rognure d’ongle sous la lettre S. Bravo Adam. Et on dit que c’est un bon à rien. Non.
Cioran n’a jamais été plaqué par Simone B. Encore une nouvelle calomnie du 5e. Mais tous les deux s’en fichent à présent.
La sexualité de Ravel occupe les trois quarts du commentarium de passoul, mais qui cela peut-il bien intéresser à part irène frain et patrick lapeyre ? Celle de Ravelstein n’avait rien à voir avec celle d’Allan Bloom. Entre nous.
Qu’est-ce qui en dit le plus long sur notre vie : la façon dont nous voulons mourir ou dont nous allons mourir ?
…@ Ch., et les 7 symphonies de Sibelius commentées par Hannu Lintu sur mezzo.tv – Passionnant.
De bons chakras pour tous nos amis de la rdl au Brésil. Bàv,
6.9_9.37
autre qu’entrer et sortir du pieu (x) puisque sur ce blog, il y a des amateurs. De mythes.
@ qui a dit : « Je n’aime dans l’histoire que les anecdotes, et parmi les anecdotes je préfère celles où j’imagine trouver une peinture vraie des mœurs et des caractères à une époque donnée »
@etalii : Megachile pluto, l’abeille la plus grande du monde, vit en symbiose avec des termites arboricoles dans les forêts primaires de certaines îles indonésiennes.
sur le jugement de Salomon…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jugement_de_Salomon#/media/Fichier:Frauenberg_030.jpg
il y a aussi des femmes divisées sur son interprétation. Quid si Salomon avait été une reine à qui le différend avait été soumis ? Y a-t-on assez réfléchi ?
ce matin,je constate que nul n’a élucidé cette histoire de coma lequel est un état d’absence de conscience ;comment les médecins mettent-ils quelqu’un dans le coma?Pourquoi?
JE DORS ENCORE
Le radada
Ne connaissais pas ce mot.
Ô joie.
Et les roudoudous ?
@ Lutréamont… Laforgue… Supervielle…
je me demande si ces trois gars n’avaient pas en commun une naissance à Montevidéo en Uruguay, ce qui expliquerait « JR » le brésilien.
Elle ne comprend rien, excusez là. Car une seule excitation dans sa vie : compter les points ensanglantés dans les arènes de la rdl. Comment voulez vous avancer avec ce genre de féministes en toques ?
@ comment les médecins mettent-ils quelqu’un dans le coma?Pourquoi?
cherchez sur la toile, tout y est expliqué. Et rendormez-vous pour la journée… Merci de ne pas encombrer l’rdl.
l’ histoire de Denise, professeur de littérature à la retraite, sauvagement assassinée à son domicile il y a environ 2 ans, n’est pas un cold case.
@ des amateurs. De mythes.
De ter-mytes ou de punaises de lit, ma soeur ? Bàv,
@ l’ histoire de Denise, professeur de littérature à la retraite, sauvagement assassinée à son domicile il y a environ 2 ans,
Dans quel roman trouvait-on cette histoire glauque, déjà ? Lâchez-nous.
Les seins de Monica Bellucci, qui prennent toute la place.
Ses doudounes.
Denise est-elle la réelle soeur d’Irène Frain ou bien est-elle personnage fictionnel ?
Bloom dit: « Irène Frain [est] un des rares écrivains français à avoir écrit sur l’Inde, démontrant par-là une palette plus étendue que la moyenne nationale »
____
N’oubliez pas ce cher Jean Raspail, récemment décédé, qui a si bien évoqué la détresse du peuple du Gange dans un livre paru en 73, if you scie ouate aïe mine.
Ne connaissais pas ce mot.
Un mot, un jour.
Moi non plus, du moins pas son origine:
« La «male mort», ou la mauvaise mort, désigne une mort tragique ou funeste. Il y a ceux qui meurent lentement d’une mort douce, ou attendue. Et il y a ceux qui partent de façon brutale: guerre, crime, catastrophe naturelle, suicide, épidémie, accident, exécution, etc. (Philippe Charlier, La male-mort. Les morts violentes dans l’Antiquité). »
http://agora.qc.ca/thematiques/mort/dossiers/male_mort_moyen_age
@Denise est-elle la réelle soeur d’Irène Frain ou bien est-elle personnage fictionnel ?
Les deux.
#Dans quel roman trouvait-on cette histoire glauque, déjà ?
Dans plusieurs articles du journal » le parisien « , rubrique faits divers.
x, jamais lu Jankélévitch, donc mon observation relative à la limite du langage s’est formée à partir de ce qui en est dit ici, toutefois, et vous le savez sans doute, c’est une conscience de la limite qui nous vient du XIXe siècle.
En lisant vos citations je retrouve l’ambiance « classe de composition première année », par chance il était déjà rare que je doive ouvrir le piano pour comprendre une modulation ou une cadence — ce qui produisait un ennui sans fin lorsque, p. ex., le maître devait inculquer au marteau dans l’oreille d’un élève une banale modulation à la tonalité relative.
À propos de « la figure graphique des accords », c’est la decouverte de l’eau tiede, car nous savons depuis la 1/2 du XIXe siècle que que l’oreille a besoin de l’œil pour identifier les objets — ce qui empiriquement on savait déjà avant, je suppose —, car le phénomène sonore porte en soi quelque chose qui n’est pas identifiable rationnellement ; mais en même temps, toujours le maître au marteau, exercices d’ecoute/écriture d’ensemble complexes afin de sortir du « piège optique ».
Enfin-bref, si je me tiens à vos citations, avec Jankélévitch pas de nouveautés sous le soleil.
Les deux.
Pfffff.
Quelle catastrophe.
Un vrai coup de bol pour l’écrivain en panne d’inspiration, cette histoire de soeur assassinée Sans compter l’héritage qui va avec, toujours bienvenu.
@Quelle catastrophe.
Surtout pour les enfants du personnage de fiction !
Ce prénom Ornella.
Cette beauté incommensurable.
https://www.pinterest.fr/pin/692709986409602036/
@Un vrai coup de bol pour l’écrivain en panne d’inspiration, cette histoire de soeur assassinée .
Très intéressante réflexion, que je ne partage pas du tout de la même manière.
Irene Frain avait déjà écrit des auto- fictions, non ?
Venue d’un milieu pauvre zzzzz, ….pas d’accès à la culture…zzzzz…
la soeur aînée, qui brutalement ne correspond plus à la fiction sociologique, qui a faut la gloire mondaine de la cadette.
Pourquoi se sont-elles brouillées ?
Y’a que ça qui m’intéresse. ( en plus de l’aboutissement de l’enquête criminelle)
que que l’oreille a besoin de l’œil pour identifier les objets.
Et sinon le toucher.
Merci, Janssen J-J. pour : @ Ch., et les 7 symphonies de Sibelius commentées par Hannu Lintu sur mezzo.tv – Passionnant.
Je vais chercher.
La rosse , absolut hystérique, va vous remettre du Fellini.
Il y a ici des mamones qui ont le goût du néné.
…dimanche 6 aout 2020 à 10 h 56 min.
…
…à chaque époque, il convient de se donner des limites,…dans les débats qui peuvent se faire monter en neige, comme en pâtisserie.
…
…de plus, participer modérément n’est pas nuisible en soi,…un avis superflus,…
…
…mais, l’explication pour moi, est très limite,…
…puisque je ne suis ni juge, ni propriétaire d’aucun domaine, ou industries.
…
…je ne peux pas » pallier « , aux injustices ou prendre sur moi, les erreurs ou désaccords divers, comme sur un terrain de jeux à mon compte,!…
…
…je n’ai rien, pour cela,!…je ne me mêle de rien,…
…pas de fortune à partager, ma raison seule compte.
…trop précieux les pots de terre, rien à envoyez sur des chapeaux de roues,!…
…
mammone. C’est pas de l’espagnol.
C’est une insulte, dans le genre.
Mais l’origine est biblique.
renato, je ne sais pas si l’on peut ainsi rejeter Jankélévitch d’un geste de la main. Par exemple dans « la musique et l’ineffable » on trouve des passages de vulgarisation sur ces questions de tonalité et d’harmonie qui peuvent intéresser les amateurs (comme moi).
Même si tout le monde sait que la musique n’est pas une science exacte, et qu’une oeuvre écrite dans une certaine tonalité ne fonctionne pas dans une autre, ce qui représente la première contrainte de l’écriture (il n’y a que les luthistes qui ont la chance pour pouvoir modifier les tempéraments de leur instrument en inclinant les frettes suivant la tonalité de la pièce), VJ l’exprime d’une façon qui n’est pas sans intérêt en prenant des exemples précis comme des pièces (Nocturnes) de Fauré et autres.
Rien de nouveau pour vous qui êtes connaisseurs », mais faut aussi penser aux autres.
il n’y a que les luthistes qui ont la chance
pas qu’eux : les luthistes ont la chance de…
pas qu’eux : les guitaristes ré accordent leur guitare en fonction de la tonalité de la pièce.
chose qu’un pianiste ne peut pas faire.
Un détail Rose: dans Casablanca, c’est Ingrid Bergman la partenaire de Bogart.
L’amour entre Humphrey et Lauren Bacall éclate dans « Dark Passage », merveilleux film de série B qui date de 1947.
Le camp des Saints. L’auriez vous lu? Moi, non. Dystopie qui tomberait sous le coup des censures actuellement. C’est d’une acuité, on a l’impression d’être en plein dedans. Vu le resumé dans wiki .
un piano même accordé sonne toujours faux, cela ne dérange pas 99,9% des auditeurs, mais cela peut vitre devenir insupportable pour les 0,1% restant.
« LE DEBAT»
On le sait, la revue « Le Débat » va s’arrêter. Pierre Nora et Marcel Gauchet ont accordé des entretiens à la presse à cette occasion. J’ai scribouillé quelques lignes là-dessus en divers endroits. Par message personnel, sur Facebook, une personne très bien informée me donne une précision importante (que je n’ai pas vue dans un seul journal) : Ce n’est ni Gauchet, ni Nora, qui ont décidé cet arrêt, mais…Antoine Gallimard, qui a dit « Stop ».
cherchez sur la toile, tout y est expliqué.
eh bien, voici un exemple de conversation qu’on recom mande à celui qui le propose, par incompétence pour se substituer ; autre chose que wiki sur la toile sur le jugement de SALOMON que ce lourdaud recommande ,pour ses questions sur les femmes et les mères
pas mal, la leçon de Armand Abécassis – Philosophe sur la culpabilité, et le jugement comme « thérapie »
j’aurais dû préciser leçon sur « le mensonge »;avis aux erdélien-ne-s
Le rapport de police est enfin arrivé ! 1400 pages, apprend-on dans le journal.
Qu’a cela ne tienne.
Il va falloir maintenir la version d’une justice au service des puissants…
Ce que la dame a commencé de faire !
Elle ne dit même pas merci au policier près d’avoir daubé tant et plus. L’ingrate.
Ah, c’est chaud, cette affaire.
Hamlet
La rigidité métronomique de l’alexandrin
rose dit:
Tu ne réponds pas au Pétomane, mais à l’auteur qu’il a copié d’internet. Tu penses bien que lui tout seul il n’aurait pas eu l’idée de parler de « la rigidité métronomique de l’alexandrin », ne sachant pas ce qu’est un alexandrin.
Comment de la rigidité vient la liberté : là est la clé.
rose dit:
Tu as tout compris, même s’il faudrait nuancer.
Je pense que c une aide pour la mémorisation.
rose dit:
Non, c’est d’abord parce que c’est la seule façon de faire de la musique avec des mots.
question actualité :on remarquera qu’il n’y a pas eu dans l’actualité, pour titille inspiration et mémoire d’auteur, d’assassinat de dames à la retraite
« Un piano même accordé sonne toujours faux, cela ne dérange pas 99,9% des auditeurs, mais cela peut vitre devenir insupportable pour les 0,1% restant. »
[Sur Daniel Barenboim] « mauvais musicien. bon techniquement, mais abominable musicalement. »
Deux énormes Perles de Pétomane Sourd. Dans la première il essaie de nous faire croire qu’il a l’oreille absolue alors qu’il est dur de la feuille de naissance.
Quand il parle de musique il est toujours hilarant, Maurice l’Ultracrépidarien. J’espère qu’il va continuer à nous trouver des perles de ce calibre.
Bien à part le syconium du figuier qui pousse à la fin du printemps et mûrit à la fin de l’été et de l’automne, « mammone », en it., de l’arabe maimūn, macaque ou plus généralement singe, et dans le langage familier fille — mammona — ou garçon très attaché à sa maman.
eh bien, j’en ai assez des « fixettes » comme on dit sur la RDL. le pablo, le JJJ, c’est toujours la même comédie;si française ou pas.
Bonne journée
Et rien sur Mammon ?
La république en marche en pleine déconfiture. Même ses membres n’en veulent plus. C’est le JDD qui l’affirme. C’est dire. Et que c’est bon!
(A ce propos, Blommie, vous ne m’avez toujours pas répondu à propos de votre engagement viscéral auprès de Macron).
Dear Phil, je m’en vais lire l’été finit sous les tilleuls. Ce cynisme à débusquer à chaque page, comme cela va être bon!
« Son livre est la chronique de ce silence infracassable. »
C est un occis mort ?
Pour Mammon — de richesse — voir le Nouveau Testament ( On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon) ou l’Ancien.
@ » question actualité :on remarquera qu’il n’y a pas eu dans l’actualité, pour titille inspiration et mémoire d’auteur, d’assassinat de dames à la retraite »
???
Et Denise ?
Faudrait pas l’oublier Denise.
En plus elle a certainement des élèves qui se souviennent d’elle ?
voir le Nouveau Testament ( On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon) ou l’Ancien.
C’est ça, voir Wikipedia. Si on ne connait pas Matthieu.
Bon, évidemment Denise n’a pas enseigné à Sorbonne nouvelle.
C’est moins la gloire pour elle. Mais enfin, avec la soeurette qui a pris les choses en main, elle va la connaitre la gloire, Denise.
Rose, penser en alaxendrins, c’est assez fou et c’est ce que les auteurs qui en sont coupables ont réussi. J’aime bien les alexandrins et sont ils comme toutes les techniques un plateau auquel il faut accéder pour y évoluer en liberté
Je suis toujours épatée par cette tournure de l’esprit, cette régularité de métronome ne me gène pas et à mes oreilles en tout cas n’inflige pas de rigidité, c’est un exercice qui nécessitait du génie pour parvenir à n’etre pas perçu comme un carcan formel ou stylistique.
une pièce écrite en alexandrin,
comme
les sirènes du port d’alexandrin… chantent encore la même mélodie… les lumières du phare d’alexandrin… font naufrager les papillons de ma jeunesse :
Tiens ! vous êtes cliente de Wiki ? et pas de catéchisme à l’école élémentaire ?
12/8 qu’avec des simples croches ça donne 1 alexandrin par mesure, cqfd_cgt_PCF.
pierre assouline (à twit’ vitesse)
« Borges est un écrivain sans disciples. Son influence les tue. Son oeuvre est telle que ses disciples sont des imitateurs, des petits Borges, des « Borgesitos » » Mario Vargas Llosa
Texte intéressant:
Mario Vargas Llosa: «La influencia de Borges mata a sus discípulos»
05 Sep 2020
https://www.zendalibros.com/mario-vargas-llosa-la-influencia-de-borges-mata-a-sus-discipulos/
«Es un escritor sin discípulos. La influencia de Borges mata a sus discípulos. Es una obra con una característica tan nítida que sus discípulos son imitadores, son pequeños Borgesitos».
C’est une excellente remarque que Borges n’a pas des disciples mais qu’il a été très imité (son influence littéraire a été immense dans la littérature espagnole et latino-américaine). Sauf que les types trop influencés par lui « puent » à distance « el borgesismo » (el sub-borgesismo, il faudrait dire). Si on lit trop Borges on finit non pas par écrire comme lui, ce qui est impossible, mais par prendre ses tics de style et de vocabulaire, presque sans le vouloir.
Il a fait aussi beaucoup de bien contre l’inflation stylistique propre aux latino-américains et en faveur d’une retenue dans l’expression très british. Quand on lit Amado Nervo, écrivain très célèbre dans le premier tiers du XXe siècle, mort en 1919, et après on passe à Borges, on dirait qu’il y a une distance d’un siècle, alors qu’il n’y a que quelques années. Aujourd’hui un Amado Nervo est impossible, grâce en partie à Borges.
Borges est un ovni littéraire en Latinoamérica en général et en Argentine en particulier, mais un ovni qui a changé le cours de l’histoire littéraire de ces pays.
« Juste ce qu’il faut de dignité dans la colère. Impressionnant. »
Bientôt des cameras partout à Bretigny s/ Orge et un dispositif de téléalarme pour les +65 ( âge de la vieillerie en macronie).
Il ne faut pas que cette colère d’Irène reste un exercice de style.
Pendant des années, elle n’a plus eu de nouvelles de son aînée, qui vivait selon elle sans une banlieue minable, au bout d’une impasse sordide, a côté d’un dépôt commercial.
Tous avec Irène: stop à cette indignité pour les vieux.
« »le Sixième Nocturne » de Fauré est-il concevable en Do dièse majeur ? Il y a ainsi chez Fauré, Balakirev, Albeniz et chez Leos Janacek, toute une poésie de la sonorité bémolisée qui sert à tamiser la lumière et qui exprime essentiellement la pénombre, la demi-teinte, le demi-jour » (V. Jankélévitch) :
Le motodidacte comme on le sait poursuit son éducation sur wiki.
Qui a dit que c’était mal ?
Merci, Passou, pour la présentation de ces deux nouveaux romans.
Patrick Lapeyre pour « Paula ou personne ». Vous en parlez bien et les liens donnent accès à un dossier détaillé et très intéressant.
Pour le deuxième, celui d’Irène Frain « Un crime sans importance », aucune attirance.
Mais pour l’instant d’autres lectures en route…
Kleber Haedens, L’été finit sous les tilleuls
L’instituteur Sartoux, perdu dans sa campagne, se rend dans un bordel clandestin où la moyenne d’âge des employées tourne autour de soixante-dix ans. Une fille jeune, cependant, Pépée. Sartoux la choisit:
« Mais nous ne sommes pas là pour Jaboter, dit Miss Pépée. Déshabille-toi. » Elle-même n’avait qu’à laisser tomber sa robe de chambre. Sartoux découvrit que le spectacle de cette femme nue, contrairement à ce qu’il attendait avec tant de ferveur, ne lui causait aucune impression.
Il est vrai que Miss Pépée, jeune et nue comme la main, n’inspirait que de la tristesse. Elle tenait du terrain vague et du suicide au gaz. Sa peau couleur de serviette, ses seins étiques et sa pauvre petite moniche désolée conféraient à cet instant une amère nuance de cafard
Crise de la betterave, why?
La rentrée va bon train. Pierre Assouline fait bien son travail, mais franchement, « Paula ou personne », quel titre, que des frissons, que des « ploplotages ».Vivement personne.
Choisir de lire de la poésie, polonnaise: George Herbert, Zagajewskij,Milosz. Ce dernier a passé,en 1960, quelques mois à Mongeron, avant de se déplacer à Berkeley,où il fonda una chaire de Littérature Polonnaise. Lu en anglais.Un grand métaphisique, comme Brodski.
Merci à Pierre Assouline pour ce portrait en espagnol d’une pianiste comme M.J.Pires, « precioso ».
« l’une des plus fortes surprises de la rentrée »
Ah ça Didon, des surprises comme ça, faut pas nous en faire tous les jours.
Jibé, sur le fil du billet précédent je vous ai laissé un message. J’y inclus une pensée pour Chantal et son lien de plume légère.
Desolé MS, comme d’habitude vous projetez votre expérience sur les autres, mais puisque je connais vos limites et vos pratiques, je ne peux que compatir : have a good trip.
Bon, mais revenons à cette passion de Passou pour le romantiss allemand. Et pour Fannayyy.
Ca m’intrigue cette histoire de sous-vêtements : ils portaient des marcel ?
« l’obligation pour les musiciens de porter du linge de corps d’époque sous leurs vêtements d’époque, donne envie de revoir le film.: »
J’ai cliqué, j’ai vu, je suis repartue.
Renato est un sinistre cretin. Et ce n’est pas une projection.
« si le Ré bémol majeur, comme le forte en sourdine, répond chez Fauré à une intention nocturne, le Pianissimo sonore, lui, traduit plutôt le mystère debussyste, qui est mystère de midi et avènement des sous-entendus au grand jour méridien. La 6ème Epigraphe antique chez Debussy, le merveilleux Jerez chez Albeniz sont écrits tout entiers dans cette atmosphère doucement sonore (dolce ma sonoro) qui est à la fois vibrante et amortie, intense et brouilardeuse » (V. Jankélévitch) :
Allez allez Renato, envoye une image.
Enfin, Sasseur, arrêtez de vous regarder dans votre miroir, c’est mauvais pour votre déjà défaillante santé mentale.
Répondu sur l’autre fil, au grotesque message de la Cricri qui se surpasse dans l’imbécillité d’un impressionnisme compassé et ridicule.
Kleber Haedens, L’été finit sous les tilleuls
Chaloux dit:
Qui a écrit que les écrivains de droite écrivaient bien mieux que ceux de gauche, que les écrivains réactionnaires étaient de bien meilleurs stylistes que les écrivains progressistes, et expliquait pourquoi? Ce n’est pas Cioran?
@Pablo. Aussi acheté le gros Gracian du Seuil traduit par Benito Pelegrin. En feuilletant, impression que Renato connait bien ces textes.
Stop Renato, moi je n’ai jamais eu de caniche. Please allez promener le vôtre.
C’est sûr et certain, que je ne m’entends pas du tout avec des autodidactes .
Merde alors, je tiens à me souvenir des 70, 80 ? 90 ? professeurs de mes jeunes années.
Alors un heideggerien autodidacte ou un toquard de milanais poursuivi par les études, c’est même pas la peine d’y penser!
Je ne sais pas qui l’a dit, Pablo, mais tout le monde le sait. La tentation de l’extrême droite est peut-être avant tout une tentation stylistique. Et toute la grande culture est à droite.
(Au début du roman, le curé ayant oublié qu’il doit consacrer un mariage -socialement assez déséquilibré- dort à poings fermés dans son presbytère. Il faut aller le réveiller).
acheté le gros Gracian du Seuil traduit par Benito Pelegrin
Chaloux dit:
Tu veux dire « Le Criticon »? Parce qu’il y a aussi l’autre pavé de presque mille pages: « Traités politiques, esthétiques, éthiques ».
« Deviner la musique à partir d’un texte, c’est se placer à la croisée d’innombrables possibilités : ou comment Fauré et Novak à partir du même texte de Verlaine, « la lune blanche », comment Lalo et Lizst à partir d’une même « guitare » de Victor Hugo, comment Balekirev, Rimski-Korsakov et Rakhmaninov à partir d’une même poème de Pouchkine auraient-ils abouti à des versions si différentes ? » (V. Jankélévitch)
« Merde alors, je tiens à me souvenir des 70, 80 ? 90 ? professeurs de mes jeunes années. »
Magnifique exemple de collectioneuse de professeurs !
Cela dit, « stop » vous le dite à votre sœur, éventuellement.
Les traités.
« Traités politiques, esthétiques, éthiques »
Pablo tiens donc ! ne disiez-vous pas que relier esthétique, éthique et politique, c’était un truc de nazi ?
Je ne sais pas qui l’a dit, Pablo, mais tout le monde le sait.
Chaloux dit:
L’intéressant était le pourquoi. Je suis presque sûr que c’est Cioran.
(J’ai plusieurs livres de Kleber Haedens, dont son histoire de la littérature, mais je crois qu’ils sont tous de critique. Tu me donnes envie d’acheter « L’été finit sous les tilleuls ». Je marque pour la prochaine fois que j’irai chez Gibert).
@Magnifique exemple de collectioneuse de professeurs !
Tss tss Renato, de l’histoire ancienne tout ça, de l’alcoolique intellectuellement hyper puissant, a la cinglée violente.
La jalousie est un vilain défaut.
Vous auriez de sérieux motifs de l’etre, soit- dit en passant.
Vous passez trop de temps à vouloir vous situer » au-dessus », pour que ne soit pas flagrante votre ignorance.
Tant pis pour vous. Pour moi, maintenant, c’est que du retour sur investissement…
@Pablo. J’ai aussi acheté l’histoire de la littérature. Pas besoin d’être de son avis pour le trouver remarquable. Superbes pages sur Musset.
Les traités.
Chaloux dit:
Il doit inclure l’Oracle manuel (Oráculo manual y arte de prudencia), qui est l’un de mes livres de chevet et qui est une bonne introduction à Gracián (même s’il s’agit plutôt d’une conclusion, étant une espèce de résumé de son oeuvre « en format de poche » – d’oú l’adjectif « manual » du titre, qui signifie là « portatif »).
Mais je me demande ce que cela donne Gracián en français (langue qu’il connaissait bien, d’ailleurs). Quand on sait que son style est peut-être le plus difficile de la langue espagnole (avec celui de Quevedo parfois), on est admiratif du boulot gigantesque, un vrai travail de bénédictin, de Benito Pelegrin – que je n’ai jamais regardé de près.
Sa peau couleur de serviette… Nous connaissons votre cynisme mais aussi vos passions esthétiques, faut être maso pour vous infliger de telles imaginations. Ça lui apprendra à ce vieux de chercher l’excitation. Robe de chambre, un élément que je ne me suis jamais résolue à acquérir. En existe t il qui sont élégantes?
Chaloux, un lecteur de Gadda — ou, mais marginallement, de Lezama Lima — ne peut pas passer à côté de Gracián. Puis il y a la question du néobaroque ou du baroque comme catégorie, je n’ai déjà parlé ici mais sans citer Gracián.
J’ai aussi acheté l’histoire de la littérature. Pas besoin d’être de son avis pour le trouver remarquable. Superbes pages sur Musset.
Chaloux dit:
C’est comme l’Histoire de la musique de Rebatet. Malgré ses outrances, c’est une autre vision des choses, toujours intéressante.
Quoique pour moi le chef-d’oeuvre du genre est l’Histoire de la littérature de Paul Guth, souvent très drôle et écrite avec un style extraordinaire. Tu la connais?
Personne pour contrarier cette idée selon laquelle seuls les écrivains de droite écriraient bien? Cela me ferait plaisir qu’il y ait aussi de grands écrivains à gauche.
Une preuve pourtant s’il n’en existait aucun, Pablo est un extrémiste de gauche.
« La jalousie est un vilain défaut. »
Encore devant le miroir ?
Renato ?, non.
La toilette est faite.
« Mes opinions, en peinture, sont celles de l’extrême gauche » Stendhal.
https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2001-1-page-19.htm#
L’histoire de la musique de Rebatet, c’est un grand souvenir. Un ami musicien en débusquait le meilleur (qui est aussi le pire) et nous le lisait à haute voix.
Oui, il y a l’oracle manuel.
En français, c’est Montaigne écorché.
Pas lu le Guth. L’histoire de France de Guth dont je t’avais parlé s’intitule L’aube de la France, Perrin en deux gros volumes. Doit s’arrêter à la fin des Valois.
@Tiens ! vous êtes cliente de Wiki ?
Pas répondu a la question.
La réponse est oui. A l’occasion.
Soit pour un debrief rapide, et il y en a qui sont attentifs à leur page perso,
soit pour des articles de qualité. Qui intéressent peu un blog dit de » litterature », si tant est qu’on accepte, ce que je refuserai toujours, de la laisser aux seuls tenants d’une zone géographique circonscrite dans 2 arrondissements de Paris. Comme la sœur de Denise.
Quand on voit ou ça les mene: des chiens en chaleur.
Je vais aller marcher sur des chemins de Provence, Renato. Je sais, c’est beaucoup plus sympa que Kolmar.
Kolmar est en Pologne, Madame la collectionneuse de professeurs !
Moi, pas wiki mais Treccani : en ligne — physique lorsque le temps le permet —, pas de mauvaises surprises.
Pour le reste, vous êtes plutôt amusante dans votre volonté de dominer le rien.
Bof Renato, Kolmar, pour moi c’est déjà la bochie.
@Moi, pas wiki mais Treccani
Et lundi c’est Panzani.
Allez, je vous laisse à votre sieste.
>Chaloux dit: à
L’histoire de la musique de Rebatet, c’est un grand souvenir. Un ami musicien en débusquait le meilleur (qui est aussi le pire) et nous le lisait à haute voix.
De mémoire, il n’aimait pas Tchaïkovski. Pourquoi ?
anzani ?! incapable du moindre esprit, la pauvre !
@Soleil Vert.
Je viens de relire son article sur TCH (ed. 1969). c’est du pur Rebatet; la sexualité du compositeur lui permettant d’en remettre une couche. Tout de même assez bien vu.
Le café est servi!
L’histoire de France de Guth dont je t’avais parlé s’intitule L’aube de la France, Perrin en deux gros volumes. Doit s’arrêter à la fin des Valois.
Chaloux dit:
J’avais complétement oublié ce livre, qui n’est plus disponible, et que je n’ai jamais vu d’occasion, contrairement à son Histoire de la littérature, que je vois de temps en temps.
J’ouvre au hasard le vol. 2 et je tombe sur ces lignes soulignées, à propos de Chateaubriand: « Dans les Mémoires, n’affrontant plus les oiseaux et les vents, mais des traitres, des soldats, des courtisans, un empereur, des rois, il devient un nouveau Tacite. Bref, nerveux, serré, chargé d’acide et d’éclairs, il grave, corrode, mord. Il retrouve le sarcasme princier du Grand Siècle, la fougue d’un cardinal de Retz, la férocité carnassière de Saint-Simon. »
Ailleurs: « À coups de génie, parmi les raucités de potache, Lautréamont, Éliacin du temps de l’horreur, jette un pont entre le « Génie du christianisme », les messes pontificales de Claudel et les liturgies de Saint-John Perse pour le concile des vents et des mers. »
Sur Mallarmé: « Ce prêtre des espaces vides, se mue en un Don Quichotte du jargon ».
« Rimbaud débarque chez les beaux-parents de Verlaine, rue Nicolet. Au risque de provoquer une fausse couche, il épouvante la jeune Mme Verlaine, enceinte, par sa figure rougeaude de paysan, par ses yeux d’un bleu de baïonnette, par ses mains d’étrangleur, par ses « rires à la muette ». C’est un sauvage total, hors de toutes règles de pensée et de bienséance, qui grogne, se vautre sur le canapé, se couche par terre dans la cour, commence à démolir méthodiquement les objets d’art de l’appartement, avant de démolir le ménage.
« Fils du soleil, époux infernal, homme aux semelles de vent », Verlaine ne sait comment traduire sa stupeur. »
Veuillez m’excuser, »le polonais et la polonaise. »
Manque de sucre dans la matinée,colossale ignorance
La facon de parler de chacun,variante individuelle, est
nommée « idioletto », d’après mes souvenirs de linguistique,votre ami avait donc raison. Celà n’excuse nullement les fautes d’ortographes.
@Soleil Vert et Chaloux
Contrairement à ces ploucs de Jankélévitch et Golea, qui avaient besoin que les compositeurs soient reconnus pour les aimer, Rebatet a compris et aimé Bruckner: « Pour leur beauté sonore qui ne se dément jamais, pour la robustesse de leurs assises classiques, les plus éloquentes de ses symphonies chasseraient avantageusement de nos programmes Tchaïkovski, que les chefs d’orchestre choisissent par paresse, ou pour flatter les goûts les plus faciles de leur public. »
Sur Tchaïkovski, Rebatet exagère vraiment: « sa sentimentalité dodue »… »Le Concerto pour violon en ré majeur introduit dans la coupe la plus académique des tziganeries de restaurant »… « le Concerto Fantaisie pour piano et orchestre, bavardage et cavalcade dans le vide, d’une malfaçon presque indécente… »
On sent qu’il n’a pas entendu sa musique dirigée par un Mravinski:
Mravinsky: Tchaikovsky Symphony no. 5 – Andante
https://www.youtube.com/watch?v=mD0rtJ-gTPY
Mravinski est trop sec et un peu trop rapide à mon goût dans Tchaikovsky. Avec Bernstein (l’un des chefs qui a le moins peur de la Beauté), c’est bien plus beau (et une minute plus lent):
Leonard Bernstein – Tchaikovsky Symphony N° 5 – II Movement
https://www.youtube.com/watch?v=8ISikkZP5F8
@ txfl, ce lourdaud @ cette légère.
J’aime… putôt pas mal vu (mes 96 kg)…
Ne me mettez avec l’autre dans le même panier d’osier, lui, est encore plus léger que vous en matières ès-musicales. Adore Manu de Falla et Lulu Rebatet. Pas moi. Siestons.
Bàv, commencez à trouver la bonne mesure, MS aussi. Toutes les filles de l’Herdélie sont devenues sympas, même si aucune n’a cherché à l’être. S’en foutent de leur image. En règle générale. Mettent un frein à Irène. Le con d’Irène ? Désolé, un homme ça s’empêche pas toujours, hein… Faut toujours les décevoir un brin. Elles se rendent pas compte.
Ne jamais cesser d’interroger le féminin en nous, Pierre.
Blanche Gardin a raison, tous les hommes rêvent qu’elles nous mettent le doigt dans l’Q pour réactiver et perdurer la bandaison. Mais ont peur que la partenaire les prenne pour des pédales. Y’a encore pas mal de travail à faire de ces deux côtés. Enfin moi je dis ça, c à cause d’un genre de sensibilité dodue, pas vrai Lulu, le désencombré ? Ils n’ont rien compris ni ne comprennent rien à rien de l’amour comme à la guerre. Normal, le dimanche, chez ces gens-là, ça ne pense pas.
@ Celà n’excuse nullement les fautes d’ortographes.
Nullement, anéfé…, JMB. Tout n’est que vanité.
@ Allez, je vous laisse à votre sieste.
Merci, l’est bin partie. Mais non crapuleuse, today. Et la vôt sur la playa du 8 et 3, ma soeur ?
Haitink, lui, il est presque 2 min plus lent que Mravinski dans cette première partie du 2ème mouvement. Et c’est vraiment trop lent dans le moment le plus beau, à 4min44:
Tchaikovsky – Symphony No. 5 in E minor, Op. 64, II. Andante cantabile, con alcuna licenza…
Par contre, quel son magnifique dans l’enregistrement de Haitink, avec son fabuleux Concertgebouw d’Amsterdam…(l’orchestre dont le son m’a le plus impressionné entendu en direct, plus que celui de la Philharmonie de Berlin, la Philharmonie de Vienne ou le Gewandhaus de Leipzig, surtout les cordes lors d’un concert dirigé par Mariss Jansons, dont je me rappellerai toujours).
@ etalii, je vous soumets ce lien sur un épisode historique douloureux que vous m’avez semblé négliger jusqu’à présent.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Dardanelles
J’ai rencontré ma voisine qui m’en a beaucoup parlé. Elle a demandé des nouvelles de ma fille et de mon fils. Je lui ai dit que mon arrière grand-oncle était mort là-bas en juin 1915 dans un contingent français, à l’âge de 28 ans. Elle n’a pas voulu y croire. Et pourtant, c’est vrai.
Bàv,
Il faut occuper le terrain.
Sinon, c à devenir ouf…
Pablito, c’est moi qui vous ai appris à regarder le temps des vidéos pour voir le tempo.
Je me souviens j’avais pour exemple l’Allemande de la Partita 2 par Hilary Hahn qui est le le plus lent qu’on puisse trouver, et qui à l’époque avait surpris tous les amateurs de JS Bach, ils s’étaient dit « oui ! c’est ça le bon tempo ! »
vous vous en souvenez ? je vois que vosu avez retenu la leçon : c’est bien !
qui va croire que Jankelevitch était un plouc d’Askénazie ?
tssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss LE TERRAIN, LE TERRAIN, tssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss T’EN PENSES QUOI TOI DU TERRAIN HETAL ? tsss ssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss C’est fastoche, hein, tsss………………………………..tssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssss, tsittsittttttttttttttttttttttttttttttttttttttt.
« Ceci sera plutôt un peu plus biographique qu’autrement, et pour entrer vite dans le sujet et dans son vif, sachez que, à la fin des vacances 1871, vacances que j’avais passées à la campagne dans le Pas-de-Calais, chez de proches parents, je trouvai, en rentrant à Paris, une lettre signée Arthur Rimbaud et contenant les Effarés, les Premières Communions, d’autres poèmes encore, qui me frappèrent par, comment dirais-je, sinon bourgeoisement parlant, par leur extrême originalité ? À cette lettre qui, en outre de l’envoi des pièces de vers en question, fourmillait sur son auteur, qui était celui des vers, de renseignements bizarres, tels que « petite crasse », « moins gênant qu’un Zanetto », et qui se recommandait, de l’amitié d’un d’ailleurs très bon garçon, commis aux contributions indirectes, grand buveur de bière, poète (bachique) à ses heures, musicien, dessinateur et entomologiste, mort depuis, qui m’avait connu autrefois. Mais tout cela était bien vague. Les vers étaient d’une beauté effrayante, vraiment. J’en conférai avec des camarades, Léon Valade, Charles Cros, Philippe Burty, chères ombres ! et, d’accord avec ma belle-famille dans laquelle je demeurais alors, où, pour mon malheur plus tard, il fut convenu aussi que le « jeune prodige » descendrait pour commencer, nous le fîmes venir. Le jour de son arrivée, Cros et moi, nous étions si pressés de le recevoir en gare de Strasbourg… ou du Nord, que nous le manquâmes et que ce ne fut qu’après avoir pesté, Dieu sait comme ! contre notre mauvaise chance, durant tout le trajet du boulevard Magenta au bas de la rue Ramey. Nous le trouvâmes, causant tranquillement avec ma belle-mère et ma femme dans le salon de la petite maison de mon beau-père, rue Nicolet, sous la Butte. Je m’étais, je ne sais pourquoi, figuré le poète tout autre. C’était, pour le moment, une vraie tête d’enfant, dodue et fraîche sur un grand corps osseux et comme maladroit d’adolescent qui grandissait encore et de qui la voix, très accentuée en ardennais, presque patoisante, avait ces hauts et ces bas de la mue.
On dîna. Notre hôte fit honneur surtout à la soupe et, pendant le repas resté plutôt taciturne, ne répondant que peu à Cros, qui peut-être ce premier soir-là se montrait un peu bien interrogeant, aussi ! allant, en analyste sans pitié, jusqu’à s’enquérir comment telle idée lui était venue, pourquoi il avait employé plutôt ce mot que tel autre, lui demandant en quelque sorte compte de la « genèse » de ses poèmes. L’autre, que je n’ai jamais connu beau causeur, ni même très communicatif en général, ne répondait guère que par monosyllabes plutôt ennuyés. Je ne me souviens que d’un mot qu’il « eut » à propos des chiens (celui de la maison nommé Gastineau, pourquoi ? un échappé à la Saint-Barthélémy du Siège, gambadait autour de la table) : « Les chiens, dit Rimbaud, ce sont des libéraux. » Je ne donne pas le mot comme prodigieux, mais je puis attester qu’il a été prononcé. La soirée ne se prolongea pas tard, le nouveau venu témoignant que le voyage l’avait quelque peu fatigué… Pendant une quinzaine de jours il vécut chez nous. Il logeait dans une chambre où il y avait, entre autres vieilleries, un portrait d’ « ancêtre », pastel un peu défraîchi et que la moisissure avait marqué au front, parmi divers endommagements, d’une tache assez maussade, en effet, mais qui frappa Rimbaud de façon tellement fantastique et même sinistre que je dus, sur sa demande réitérée, reléguer ailleurs le lépreux marquis. J’ai cru d’abord à de la farce macabre, à une fumisterie froide… Je pensai tôt et très tôt après, et je m’y tiens après vingt-quatre ans, plutôt à un détraquement partiel et passager, comme il arrive le plus souvent à ces exceptionnelles natures.
Une autre fois, je le trouvai couché au soleil (d’octobre) le long du trottoir en bitume d’où s’élevait le perron de quelques marches qui conduisait à la maison.
Ce perron et ce trottoir étaient bien dans la cour, et non dans la rue, et séparés de celle-ci par un mur et une grille, mais on pouvait voir par celle-ci et l’œil des voisins d’en face directement plongeait sur le spectacle pour le moins extraordinaire.
D’autres excentricités de ce genre, d’autres encore, ces dernières entachées, je le crains, de quelque malice sournoise et pince-sans-rire, donnèrent à réfléchir à ma belle-mère, la meilleure et la plus intelligemment tolérante des femmes pourtant, et il fut convenu qu’au moment de la rentrée de mon beau-père, en ce moment à la chasse, homme, lui, bourgeoisissime et qui ne supporterait pas un instant un tel intrus dans sa maison, « mossieu ! » on prierait quelques-uns de mes amis, qui avaient adhéré et aidé à la venue de Rimbaud à Paris, de le loger à leur tour et de l’héberger, sans pour cela, moi, me désintéresser de « l’œuvre », le moins du monde, bien entendu. »
Verlaine, Oeuvres posthumes, Messein, 1913.
moi je préfère cette version, dexter, voyez
https://www.youtube.com/watch?v=7IuPcQqhNpU
LE CHOIX DU DIMANCHE MIDI
Vers midi, le dimanche, à la télé, on a le choix entre quatre invités politiques sur quatre chaînes d’information continue : LCI, Cnews, BFM, France info.
Ce dimanche on pouvait éteindre sa télé ou choisir entre Jadot,
Bachelot, Le Maire et Le Drian. J’ai zappé Bachelot, que je connais par cœur, j’ai mis l’écolo deux minutes : il m’a endormi, puis Le Maire , cinq minutes : langue de bois perpétuelle, j’ai zappé. Restait Le Drian, qui, convenons-en, n’envahit pas les médias.
Je redis d’abord que je ne suis absolument pas macroniste, et absolument pas socialiste.
Le Drian donc. Il a dit qu’il était né dans une famille ouvrière, qu’il a été socialiste, qu’il a gagné treize batailles électorales, sur quatorze. On le taquine sur son parcours de ministre. On se souvient qu’il a été ministre de la Défense de Hollande. Il observe que le quinquennat Hollande a été « plombé » , je le cite , par la gauche protestataire (« les frondeurs », qui n’ a jamais été la sienne. On lui fait observer qu’il devrait être mal à l’aise dans le gouvernement actuel. Réponse : Nullement. Il donne ses raisons.
On le taquine aussi sur Darmanin. Réponse : « Je suis pour la sécurité » et « La sécurité n’est ni de droite ni de gauche ». Certes.
Ce qu’il dit de la Turquie me convient. Et ce qu’il dit de l’empoisonnement d’un opposant notoire de Poutine me convient aussi.
Tous les députés macronistes et MoDem sans exception me déplaisent. Beaucoup de ministres actuels me déplaisent énormément. Celui-ci me déplaît un peu moins, en tout cas après l’avoir entendu une heure.
Reste qu’il a eu tort d’être socialiste et d’être au service d’un Président ancien ministre de Hollande et, je le redis, élu grâce à un ahurissant concours de circonstances (Fillon, les costumes, etc.).
Avoir besoin que les compositeurs soient reconnus pour les aimer ?
(Venant de qui nous serine que la postérité ne se trompe jamais, c’est croquignolet.)
Il est vrai que la réputation de Gabriel Dupont n’est plus à faire, que les enregistrements de ses œuvres reviennent sans arrêt sur les ondes, qu’ici même comme dans les dîners en ville on l’évoque sans arrêt, anecdotes à l’appui, tant cela vous pose son homme…
(J’avais mis ce lien après visionnage de la vidéo sur Nadia Boulanger, où apparaissait l’alors petit Émile Naoumoff)
La maison dans les dunes (à peine moins connue que le Boléro de Ravel ou la Marche turque)
3j oui, mais ça c’est la Chaconne arrangée pour piano, cela donne quelque chose plus « romantique ».
Saviez-vous mon cher 3j que Bach avait composé cette Chaconne parce qu’il était arrivé trop tard pour assister à l’enterrement de son épouse Barbara, du coup c’est une marche funèbre, avec cette basse continue (ou contrainte) ré do# sib la, ou si à la place du sib dans le second mouvement en ré majeur.
Saviez-vous mon ami que Busoni n’est pas le seul à l’avoir arrangée, Brahms aussi la fait figurez-vous !
e problème voyez-vous mon cher ami est que le piano ne rend pas vraiment le côté plaintif de cette pièce funèbre.
Si on prend la même Hilary qui décidément insiste sur le tempo très bas de cette pièce à 3 temps (hé oui mon chez comme une valse) où, comme dans toutes chaconne il faut marque toujours le même temps fort, hé bien mon cher ami vous percevez alors toute la puissance funèbre, pour le dire autre vous entendez la mort des ces premiers accords de Rém Solm Lab mi7 la7 etc etc etc !!!! là vous entendez la mort et la voix de l’ami Jean Sébastien qui semble nous dire pourquoi n’étais-je pas là pour l’accompagnée durant ses dernières de vie sur cette terre, et ces trilles, des triples croches, quadruples croches, octotuples croches ! quel déchirement.
et là le second mouvement vient comme une lueur et on entend cette voix cette fois-ci espérer de retrouver son amour perdu quand lui aussi ne sera plus de ce monde, ils seront enfin unis pour l’éternité….
3j, mon ami, l’avez-vous entendue par Vengerov qui la joue à Auschwitz, longtemps je n’ai su qu’en penser, peut-on faire de la musique en ce lieu ? est-ce le profaner ?
La réponse est simple, s’il n’existe dans tout le répertoire de la musique classique qu’une seule et unique pièce qui ne puisse profaner ce lieu c’est bien c’est bien cette oeuvre.
Tout un symbole n’est-ce pas mon cher ami mélomane 3j ! voilà un compositeur allemand, à 2 siècle d’intervalle, que faut-il comprendre ?
Bach-Busoni-Rubinstein :
***
Ferruccio Busoni, La carriera del virtuoso
Per cominciare, l’orario ferroviario. Ritrovarcisi.
Infine ci si arriva: pagina centotré.
Niente coincidenza. Dunque il collegamento è impossibile?
E niente wagon-lit? Amen, fa lo stesso.
Assonnato, infreddolito, arrivo alle undici.
C’è un tale: «La prova sta aspettando».
«Non ho ancora fatto colazione». Dice colui:
«Mi dispiace, la prova è pubblica.»
Avanti dunque. Salto fuori dall’albergo,
l’assessore mi riceve agrodolce:
«Lei è un po’ in ritardo! Già da un pezzo
la signorina ha cantato i numeri di sua spettanza.»
Mi precipito al pianoforte. Gli abiti da viaggio
li ho ancora addosso. E le mani son fredde. –
E adesso è fatta. Disgraziatamente c’era,
il critico: troppo vecchio per uscire di sera.
Che importa poi se la sera va ch’è una meraviglia?
La recensione si fa sulla prova.
Soltanto niente bis, ché è tardi,
e la stazione è lontanuccia.
Ancora fradicio raggiungo il mio coupé –
«Signori in carrozza!», e il treno è già in moto.
E ancora si parte senza cena,
e domattina la prova è alle dieci.
la transcription de Brahms (je la préfère de loin à celle de Busoni) :
Bach-Busoni-Rubinstein :
Sublime version. Un internaute écrit : « il joue comme un philosophe ». Exactement cela.
à noter que Brahms n’a ajouter absolument aucune note à la partition de JSB !!!!!!
absolument aucune !!!!!!!!
pourquoi ?
parce que c’est un acte de profanation d’ajouter une note, même la moitié d’une note à une partition écrite par Bach !
comprenez-vous mon très cher ami mélomane 3j ?
et comme tout le sait Rudolg Lutz la aussi transcrite, cette fois pour orgue.
et là ! franchement ! chacun en pensera ce qu’il veut bien en penser !!!!!!!!!
pour ma part mon opinion est faite !
Sans oublier Michelangeli.
Liszt de son côté a retranscrit pour piano les célèbres sarabande et chaconne de Haendel dans son célèbre opéra Almira.
Pour le coup ce n’est plus du Haendel ça devient du Liszt, j’imagine qu’il s’est plaisir, et là que dire ? mon dieu tant mieux pour lui :
ahh ces romantiques quelle catastrophe !!!
dommage qu’on ne puisse gommer ce 19è siècle de l’histoire de l’humanité.
« Le tribunal de #Paris a été visé par une attaque informatique massive. Ce piratage a touché plusieurs magistrats chargés d’affaires sensibles comme par exemple la juge chargée notamment du dossier libyen de Nicolas Sarkozy. »
Un jour, on apprendra que c’était sur ordre de l’Elysée.
Rimsky-Korsakov n’est pas un inconnu, mais ce n’est pas Le vol du bourdon, Schéhérazade ou le Capriccio espagnol qu’évoque sans cesse Jankélévitch. L’œuvre qui revient le plus souvent dans ses livres : La légende de la ville invisible de Kitège.
Je vous laisse chercher l’interprétation qui vous agrée.
Plus largement : pourquoi le répertoire musical fréquenté devrait-il viser à l’exhaustivité ? Pourquoi faudrait-il viser le livre des records ? Pourquoi n’y aurait-il qu’une seule ambition acceptable : une approche dans l’esprit des jeux télévisés, la volonté d’être « incollable » ?
Je ne dis pas que la curiosité et l’ouverture (d’esprit et d’oreilles) ne sont pas souhaitables, ni qu’il ne faudrait pas aller voir et écouter ailleurs que dans le répertoire transmis par l’histoire familiale (en cas d’exil), le bain musical de la jeunesse (la sœur au Conservatoire), le ou les instruments pratiqués, etc.
Mais je ne vois pas ce qu’il y aurait d’illégitime à avoir des genres, des compositeurs et des œuvres de prédilection, ni d’indigne à préférer bien étreindre que trop vouloir embrasser.
renato, depuis Paganini assez peu de changement ?
Elias Canetti fait un beau portrait de F. Busoni en exil à Zurich pendant la guerre dans le premier volume de son autobiographie. (Mais je crois l’avoir déjà dit.)
Quai des Indes est un roman paru avant Guerre d’Alice Coléno,par ailleurs fille de Colonel, (Le Colonel Coléno, oulipisme pas mort!) et Sévrienne. Irene Frain n’y est pour rien.
donc vous avez du lire le très mauvais Nabab, contré en son temps par les descendants de René Madec dans un livre beaucoup plus historique publié à Pondichéry avec l’appui de la diplomatie Française, si ma mémoire est bonne.
MC
oupsss la Chaconne par la grande H. Hahn :
« Contrairement à ces ploucs d’Antoine Golea, et de Jankélévitch… Rebatet a aimé Bruckner »
Il serait plus juste de dire qu’il aimait tout ce qui venait d’Allemagne, comme beaucoup de ses bons amis. A l’exception bien sur des musiciens juifs dont le plus notable est Meyerbeer, si aimablement qualifié d' »énorme sagouin ».
Il n’y a pas grand mérite à jouer les découvreurs dans cette « musicologie » là. Elle ne trouve que ce qu’elle veut trouver, et n’admire que ce qu’elle doit admirer. Mais on comprend qu’elle fascine les petits chefs du blog.
MC
Les Dardanelles :
Enfant, J’ai souvent entendu parler de cet enfer, qui avait preferentiellemnt été reservé aux troupes coloniales.
De sorte que dans les générations de mes parents et grands parents , ils étaient nombreux, autour de moi,ces anciens zouaves à raconter cet enfer dans leurs propos d’ anciens combattants.
Un cousin de l’oncle ma mère disparu au Chemin des dames était mort sur le bateau höpital qui le ramenait chez lui, suite à la dysenterie contractée sur ce théâtre d’opérations.
Ces deux morts dans une guerre idiote portaient tous les deux le même nom ,et aussi le même prénom, celui de leur grand-pere commun .Le plus âgé des deux laissait une veuve et trois enfants dont un posthume
Hamlet: Alcina, pas Almira, je pense?
X vous avez raison, mais enregistre-t-on si souvent les Chants du Rhin d’un autre compositeur, réduit au mieux à sa Carmen? Ou se bouscule-t-on pour la musique de Maurice Emmanuel? La méconnaissance des richesses du répertoire français et le manque d’imagination des programmateurs de concerts font frémir.
libé d’hier
Bel article de Philippe Lançon sur le Camille de Toledo dont Christiane nous a entretenu . Ceux qui ont daubé sur le livre et son avocate comprendront peut-être que sur ce point elle n’avait pas si mauvais gout.
Bien aimé la manière dont Lançon expose le milieu de l’écrivain tout en montrant que ce n’est pas l’essentiel : « Tout ça, c’est sur Wikipedia », réservant son attention au livre. Une leçon de méthode et d’honnêteté.
MC
Quai des Indes est un récit autobiographique d’Irène Frain paru en 1993
Voilà comment elle le présente :
« Récit autobiographique dans lequel Irène Frain s’explique sur son rapport à l’Inde et à la portée historique et sociologique de la trajectoire de Phoolan Devi. » J’ai passé quatre ans en quête d’une étrangère, Phoolan Devi, une prisonnière. D’elle, j’avais pu me faire une idée moins floue à partir de quelques entretiens accordés juste après son arrestation : des propos où éclatait, à chaque phrase, une force inouïe. Chaque fois que je pense à l’Inde à présent, c’est elle que je revois, ses yeux de fauve, son dos dans le soleil, tout raidi par la superbe. Même dans la détresse – la souveraineté. » »
ce n’est pas le livre que j’ai lu d’elle.
C’est plutôt celui- ci, a vérifier ( ce qui ne plaide pas pour un livre inoubliable) paru en poche en 1983, mais je ne pense pas non plus.
Le nabab:
« Premier roman d’Irène Frain inspiré par le parcours authentique de Madec le breton au XVIIIe siècle. René Madec, petit mousse de Quimper devenu nabab des Indes et gouverneur du Moghol est entré dans l’Histoire lorsqu’il fut anobli par lettres de patente en 1780 pour services rendus à la France. Il voulait la richesse parce qu’il était pauvre, l’ambition le poussait car il était gueux. Madec le breton eut un destin inouï, tel qu’aucun flibustier, aucun condottiere n’osa en rêver de semblable. Adolescent, il débarque en haillons sur les quais de Pondichéry et devient en moins de vingt ans, un seigneur du pays. Un Nabab. Voici l’histoire de la passion qui l’unit à la princesse de Godh dans les palais et les caravansérails. Voici des armées levées, des campagnes razziées, des éléphants royaux, des cipayes et des canons. Pourtant, Le Nabab ne raconte pas seulement l’aventure d’un moussaillon devenu chef de guerre, mais aussi et surtout la réalité concrète et complexe de l’Inde au XVIIIe siècle. Voici l’Inde tant convoitée, les épices, les perles et les bazars, les rajahs raffinés, les harems et les rites amoureux, le narguilé, le bétel et les dieux par milliers. Chaque page, chaque scène de cet extraordinaire roman éclaire brillamment ce morceau de notre histoire, l’épopée de l’Inde française menée à un train d’enfer par celui que les chansons bretonnes appellent » l’homme de loin « . Cet ouvrage, qui a connu dès sa publication un immense succès, a été vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Prix des maisons de la presse 1982. »
C’est drôle, Court, que vous ne connaissiez pas la sœur de Denise.
Elle est bretonne. Les binious, tout ça, quoi.
F. Busoni vu par l’enfant (c’est au chapitre IV de La langue sauvée) :
« À partir du printemps 1917, je fréquentai l’école cantonale de la Rämistrasse. Le chemin quotidien de la maison à l’école et retour devint alors une chose très importante. Non loin de la maison, au croisement de la Ottikerstrasse, je faisais ma première rencontre, toujours avec la même personne. Il s’agissait d’un vieux monsieur avec une belle tête blanche qui se promenait là, très droit, l’air absent ; il faisait un petit bout de chemin, s’arrêtait, regardait autour de lui et changeait de direction. Il avait un saint-Bernard qu’il rappelait souvent: « Dchoddo, viens chez papa ! » lui lançait-il. Tantôt le saint-bernard revenait, tantôt il s’éloignait davantage et papa devait alors lui courir après. Mais à peine l’avait-il rejoint qu’il l’oubliait de nouveau, rerpenant aussitôt son air absent. La présence du monsieur dans cette rue banale avait quelque chose d’étrange; son appel souvent répété faisait rire les enfants. Cependant, ils ne riaient pas en sa présence — le monsieur forçait le respect quand on le voyait déambuler, fier et tout droit et ne voyant personne — non, ils riaient à la maison, en parlant de lui, ou alors en jouant dans la rue, mais uniquement quand il n’était pas là. Le monsieur s’appelait BUsoni et habitait au coin de la rue ; son chien — mais je ne devais l’apprendre que plus tard — s’appelait GIotto. Les enfants du quartier ne savaient pas qui était Busoni et ignoraient jusqu’à son nom; pour eux, le vieux monsieur s’appelait: « Dchoddo viens chez papa! » Ils étaient séduits par le saint-bernard et trouvaient plaisant que le beau vieux monsieur se prît pour le papa du chien. »
« [Sa mère] allait souvent au concert; la musique restait chère à son cœur bien qu’elle ne touchât plus que rarement au piano depuis la mort de mon père. Peut-être aussi était-elle devenue plus exigeante depuis qu’elle avait plus fréquemment l’occasion d’écouter des maîtres de cet instrument dont plusieurs vivaient alors à Zurich. Elle ne ratait jamais un concert de Busoni et le fait qu’il demeurât si près de nous la troublait un peu. Elle ne me crut pas tout de suite quand je lui parlai de mes rencontres avec Busoni ; quand elle apprit par des tiers que c’était vraiment lui, alors seulement elle comprit que je disais vrai et me défendit strictement de faire comme les autres enfants et de l’appeler « Dchoddo-viens-chez-papa » au lieu de Busoni. […] C’était, dit-elle, le plus grand maître du piano qu’elle eût jamais entendu: comparé à lui, les autres n’auraient même pas dû s’appeler “pianistes”. »
Suite du portrait de la mère en mélomane :
« Elle eut l’occasion d’entendre la Passion selon saint Matthieu et rentra dans une disposition d’esprit dont je me souviens d’autant mieux qu’elle se montra incapable, pendant plusieurs jours, de toute conversation suivie avec moi. Une semaine durant, elle fut incapable aussi de lire. Elle ouvrait son livre mais ne voyait même pas les phrases ; à leur place, elle entendait la voix d’alto d’Ilona Durigo. Une nuit, elle entra en larmes dans ma chambre et dit « Fini les livres, je ne pourrai plus jamais lire. » […] je lui proposai de rester assis à côté d’elle pendant qu’elle lirait ; la voix s’évanouirait, pensais-je, du fait de ma seule présence […] “Mais je VEUX l’entendre, tu ne comprends donc pas, je ne veux plus jamais rien entendre d’autre !” […] Les jours suivants, je lui lançai parfois un regard interrogateur ; elle comprenait ce que cela signifiait et disait, à la fois ravie et désespérée [c’était une très grande lectrice] : “Je l’entends toujours.” »
Bien aimé la manière dont Lançon expose le milieu de l’écrivain tout en montrant que ce n’est pas l’essentiel : « Tout ça, c’est sur Wikipedia »,
Et le reste sur le matricule des anges.
Et le reste sur le matricule des anges:
Sa vie en 2 pages.
Court vient nous chanter la messe, une fois qu’elle est dite. Ke dernier qui a causé est celui qui a raison. Pauvre tarte.
Au moins il ne pourra pas dire qu’on cause d’un livre qu’on a pas lu.
Simplement moi je sais pourquoi je ne le lirai PAS, le bouquin de Toledo.
Alors que dr courtaud ne sait pas de qui il cause. Comme d’hab .
Si ça peut intéresser quelqu’un, de Busoni Sulla trascrizione per pianoforte delle opere per organo di Bach. J’ai eu accès à une copie héliographique et pas pris la peine de la photocopier.
MC dit: Hamlet: Alcina, pas Almira, je pense?
oui !!!!! bien sûr !!!! merci !
Courtaud puisque comme le jibe vous allez lire Toledo, commencez par vous mettre au diapason de la » litterarure » post- traumatique du milieu germanopratin, élevée au rang de grand art.
C’est sur wikipedia, aussi !
« La thérapie EMDR repose sur le constat que le simple fait de parler d’un traumatisme n’est pas suffisant. Une personne traumatisée ne souhaite d’ailleurs pas évoquer le cœur de la scène traumatique dans la crainte d’être sur-traumatisée. L’EMDR se fonde donc sur un protocole sécurisant accompagnant le patient dans son rappel du traumatisme. Ce rappel du trauma, ne sollicite pas seulement le registre verbal mais tous les registres représentatifs : perceptions, cognitions, émotions, sensations corporelles. »
En complément
— E. Canetti évoque des camarades d’école : le brillant élève Ganzhorn, excellent latiniste qui voulait devenir poète.
« Ganshorn était incapable de dire quelque chose de malveillant ou de vulgaire. »
« S’il était question d’une chose qui lui paraissait indigne d’un poète, il se détournait et ne disait mot. »
« J’étais impressionné d’une tout autre manière par Ludwig Ellenbogen. Il venait de Vienne avec sa mère ; lui aussi avait perdu son père. Wilhelm Ellenbogen était un orateur connu, membre du Parlement autrichien dont j’avais souvent entendu le nom à VIenne. Interrogeant mon damarade à son sujet, je fus frappé par le ton neutre de sa réponse : C’est mon oncle”, dit-il simplement. […] Je m’aperçus assez vite qu’il se conduisait ainsi en toute chose ; […] Il s’intéressait à des choses dont j’ignorais tout ; et c’était tout à fait par hasard, au gré des circonstances, que l’on apprenait qu’il connaissait ceci ou cela. C’est qu’il ne se mettait jamais en avant. »
Autre temps, autres mœurs. Ils n’auraient pas beaucoup de « followers ».
—
Perché un artista osannato dai pubblici di tutto il mondo e con passaporto italiano faceva parte del folto gruppo di artisti a cui la Svizzera aveva concesso asilo politico durante il periodo della Grande Guerra? Perché si rifiutò di vivere nella sua patria, in Italia? […]
Scelse Zurigo come città del rifugio poiché a quel tempo era la più importante città europea, centro di tutte le correnti intellettuali. Busoni vi restò un lustro, dal 1915 al 1920: furono anni laboriosi e fecondi, ma durissimi da reggere sul piano psicologico. L’amico scrittore Jakob Wassermann riferì che molti allievi e amici furono “a più riprese agghiacciati testimoni del suo dolore e della sua titanica ribellione contro un evento mondiale che gli appariva del tutto insensato.” Uno dei mezzi di cui Busoni si servì per mitigare gli effetti più devastanti dell’esilio (l’emarginazione, l’isolamento e la solitudine) consistette nel creare attorno a sé una ristretta cerchia di amici (svizzeri ed esuli). La sua abitazione in Scheuchzerstrasse 36 divenne sin dai primi mesi del soggiorno zurighese il punto di riferimento di insigni musicisti e intellettuali, tra cui anche Rilke, Zweig, Wolf-Ferrari, Ernst Bloch, Hans Richter…
Busoni lasciò un’impronta indelebile nella storia culturale della città sulla Limmat. Quando prese la decisione di tornare a Berlino, l’Università di Zurigo volle significargli tutta la sua gratitudine conferendogli il dottorato honoris causa in Filosofia. Egli non amava le onoreficenze, ma quando una delegazione di professori nell’agosto del 1919 si recò a casa sua, senza preavviso, per comunicargli la notizia, la sorpresa e la gioia furono tali che il grande artista aveva le lacrime agli occhi. Esibì sempre con fierezza questo titolo e nei quattro anni che ancora visse a Berlino, manifestò in molte occasione la sua gratitudine nei confronti della Svizzera e di Zurigo in particolare. »
Et le chien ?
« Il sanbernardo Giotto fu certo una componente marginale degli ‘Zürcherjahre Busonis’, ma sul piano umano esso contribuì non poco ad alleviare la solitudine dell’esilio. Giotto e Busoni erano inseparabili e nei quattro anni del loro ‘sodalizio’ divennero una coppia ben conosciuta e rispettata dagli zurighesi, divertiti dall’esuberanza del cane che il padrone non riusciva quasi mai a contenere. Li si poteva incontrare nella Bahnhofstrasse, nelle strade che confluiscono in Rämistrasse, nei pressi della fontana dinanzi alla Stazione Centrale, dove il musicista discuteva animatamente con i dadaisti e con lo scrittore espressionista Ludwig Rubiner. Giotto, intanto, si immergeva nella fontana suscitando la stizza e lo sdegno dei poliziotti zurighesi. Il grosso cane era quasi sempre ai piedi del suo padrone quando questi si recava nei ritrovi pubblici della città (all’Odeon, sulla Terrasse, alla Kronenhalle, al Bahnhofbuffet) per bere un bicchiere di rosso, sognando tristemente il buon Chianti della sua Toscana. Si racconta che un giorno, proprio al Buffet della stazione, Giotto fece cadere la spada, appoggiata al muro, di un ufficiale dell’esercito. Busoni, uscendo, passò vicino al tavolo del malcapitato sussurrandogli ironicamente: “La prego di volerlo scusare: è antimilitarista come il suo padrone.”
Alla fine della guerra, quando potè di nuovo uscire dai confini per le sue trionfali tournée europee, scriveva spesso alla moglie implorandola di spedirgli delle foto di Giotto. Quando prese la decisione di tornare a Berlino, fu costretto a lasciarlo a Zurigo. Nella metropoli prussiana lo colse una profonda depressione. Chi conosce il rapporto che si instaura tra un sanbernardo e il suo padrone, può ben capire che tra le cause di questo disagio interiore (il caos che regnava a Berlino nel 1920, il ‘lutto’ del trasloco, il distacco dal Freundeskreis zurighese…) c’era anche la forzata rinuncia alla compagnia del suo Giotto Bernardoni (cosî lo chiamava scherzosamente nelle lettere di quel periodo), che forse più della famiglia e degli amici riusciva ad alleviargli lo strazio dell’esilio. Inebetito dinanzi a una bottiglia di vino al Bahnhofbuffet, lo sorprese, una tarda notte del 1917, Stefan Zweig, suo grande amico. Allo scrittore Busoni confidò, con amarezza: “[…] Ma qualche volta bisogna stordirsi, altrimenti non ci si resiste. La musica non basta sempre, ed il lavoro non è un ospite di tutte le ore”.
https://slickwhippet.tumblr.com/post/28175156379/ferruccio-busoni-with-his-st-bernard-giotto
(Pardon à ceux qui ne lisent pas l’italien ; s’ils veulent en savoir plus sur le saint-bernard anti-militariste comme son maître ou dans quelles circonstances F. Busoni a déclaré à St. Zweig que la musique ne suffit pas toujours, il y a des outils de traduction sur internet, notamment DeepL imparfait mais qui peut rendre service.)
Courtaud, Ph Lançon dit rien de ce roman incontournable en cette rentrée : » ce qu’il faut de nuit » de Laurent Petitmangin ?
@Pardon à ceux qui ne lisent pas l’italien.
Même ceux qui le lisent ne sont pas obligés, si ?
les lecteurs ici présents voient-ils la différence entre les commentaires de x, ou de Mr Court et un autre que je nommerai pas, je l’appellerai P.
le voient-ils ? bien sûr qu’ils le voient parce que ce sont des lecteurs de grands livres et qu’ils savent lire.
et donc que voient-ils ?
ils voient que dans un cas, des personnes comme x ou Mr Court qui en savent un million de fois plus que moi sur la musique et les livres, vont corriger les gens qui se trompent sans se moquer d’eux.
comme le disait de Chesterton son frère : il s’adresse de la même façon à une petite vieille à côté de qui ils sont assis dans le bus qu’un auditoire de savant lors d’une conférence.
alors que l’autre, ce Mr P. que je nommerai point a la particularité d’avoir un caractère qui dans ses rapports avec autrui le fait osciller entre l’admiration et le mépris en fonction de l’avis qu’il se fait d’eux.
mépris ou admiration : un ou l’autre.
question : de quelle catégorie de ces individus peut-on dire qu’ils sont des esprits forts ou des esprits faibles ?
et en cas d’envahissement de notre pays par l’Allemagne nazie lesquels vont faire partie de la milice ?
ceux qui triatent tout le monde de la même manière ?
ou bien ce qui ne jugent les autres qu’en terme d’admiration ou de mépris ?
voilà ! je vous laisse cogiter tranquillement là-dessus !
Heure enchantée sur Arte avec un documentaire de Henrike Sandner (Allemagne 2020).
Raphaël et entre autres chefs-d’œuvre la Madone Sixtine et son regard grave. Tout en bas de la toile les deux angelots rêveurs.
L’histoire de ce tableau : curieux itinéraire… partie d’Italie pour l’Allemagne quand les moines bénédictins du monastère Saint-Sixte l’ont… donnée au roi Auguste III de Saxe. Il faut imaginer le convoi la transportant à travers les Alpes enneigées…
Puis, elle est revenue à Dresde dix ans après la fin de la guerre, en 1955, après être longtemps demeurée dans les caves du musée des Beaux-Arts Pouchkine de Moscou. Les Soviétiques l’avaient emportée en 1945…
On découvre la vie de Raffaello Sanzio (aussi nommé Raffaello Santi, Raffaello da Urbin, entre sa mère qui l’éleva avec tendresse et un père attentionné et cultivé qui l’initie au dessin et à la peinture dans son atelier. Mais à 11 ans, le voici orphelin…
Sa vie à Florence, sous l’influence de Michel-Ange et Léonard de Vinci puis à Rome. Au Vatican, où il est chargé de la décoration des salles du palais de Jules II.
Arrêts sur le beau portrait de la Fornarina et sur ses plus belles toiles et fresques. Quelle douceur ! Quel dessin sûr !
La Madone au Chardonneret… je pense à Chantal et à la gorge soyeuse des oiseaux.
Puis retour à la Madone Sixtine, la dernière réalisée par Raphaël.
Voici ce très beau documentaire :
https://www.arte.tv/fr/videos/089995-000-A/raphael-un-dieu-mortel/
« La thérapie EMDR » : je connais !!!!!!!!!
j’en ai un fait pendant 2 ans ! comme les soldats américains de retour du Vietnam ou les rescapés d’un crash aérien !
en fait le protocole est assez simple : au départ il faut fixer les règles sinon ça peut vite partir en vrille.
Oui mais tout ça ça ne nourrit pas, Christiane.
Qu’est-ce que vous avez mangé ce midi ?
christiane vous m’avez fait peur j’ai cru que c’était Raphael Enthoven…
moi D. j’ai mangé un truc super bon !!!
tu veux bien en parler avec moi ?
depuis que j’ai dit que je méprisais tout le monde sur ce blog plus personne ne parle avec moi…
dis-moi que tu veux savoir ce que j’ai mangé…
non ? bon, tant pis je vais essayer avec quelqu’un d’autre…
Sasseur !!!!!!!!! tu veux que je dises l’EMDR c’est quoi ?
non plus ? ah bon…
christiaaaane !!!!!!!!
Raphael a parlé de son dernier livre sur Arte ?
ou bien ils ont fait une émission sur l’évolution philosophique en France au regard du passage du couple Sartre / Beauvoir au couple Enthoven / van Reeth ?
Mais si hamlet, dis-moi. Tu sais bien que nous avons besoin l’un l’autre, que tout est non-dit entre nous, alors disons des choses pou changer.
« Le cinéma, comme la culture, est vital au monde entier » : Vanessa Paradis, présidente du jury du festival de Deauville
–
…euh… la culture de cannabis ?
Deauville est vraiment une ville détestable par ailleurs. Alors que Trouville à côté est assez sympathique. Le seul problème est qu’il y pleut en permanence.
Irene Frain , je le découvre a écrit un bouquin sur le scandale médiatique et parisien qui avait beaucoup affecté Marie Curie.
L’affaire:
« La situation a choqué Albert Einstein, qui avait fait la connaissance de la scientifique française à Bruxelles, révèle une lettre publiée par l’université américaine Princeton (en anglais). « La vile manière dont l’opinion publique se permet de s’intéresser à vous me rend tellement furieux que je me dois de vous faire part de ce sentiment », écrit le physicien dans sa missive, datée du 23 novembre 1911.
« Si la populace continue de s’intéresser à vous, alors ne lisez tout simplement pas ce ramassis de bêtises, et laissez-les plutôt aux reptiles pour qui elles sont inventées », conclut Albert Einstein. Avant d’évoquer ses dernières recherches scientifiques, sur la « loi statistique de déplacement des molécules diatomiques », dans un post-scriptum absolument incompréhensible pour le commun des mortels. »
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