Du sexe de Moby Dick
Et puisque dans le commentarium tout le monde s’en mêle, raison de plus pour y mettre mon grain de sel… Imagine-t-on le désarroi d’un grand lecteur de Cervantès à qui l’on révélerait que Don Quichotte, chevalier à la triste figure, était en réalité une sorte de chevalier d’Eon ? Ou celui d’un fou de Don Juan apprenant qu’il s’agissait en vérité d’un castrat ? Celui encore d’un hugolâtre convaincu sur le tard que Jean Valjean n’était qu’un travelo brésilien ? Et celui d’un proustien compulsif à l’instant de découvrir qu’Albertine disparue n’était autre qu’Albert, le chauffeur de l’écrivain ? (ce qui, en l’espèce, correspondait à la réalité de son inspiration).
Si on l’imagine, on peut comprendre l’angoisse dans laquelle sont plongés depuis peu les sectateurs francophones du grand Herman Melville. Cela fait soixante cinq ans qu’ils vivent sur la traduction fautive et partielle de Moby-Dick par Jean Giono, s’en nourrissent, s’en délectent et lui rendent hommage car elle a popularisé le mythe, quand ils ne s’enchantent de la traduction, très personnelle elle aussi, d’Armel Guerne en 1954. Jusqu’à ce que paraisse, à l’issue d’une dizaine d’années de travail, le troisième volume de ses Œuvres dans la collection de la Pléiade reprise par la suite en Quarto avec des illustrations de Rockwell Kent (celles de 1930 pour l’édition de Lakeside Press). Il regroupe Moby-Dick (1851), œuvre-culte s’il en est, et Pierre ou les ambiguités (1852). Or on y découvre d’emblée en écarquillant les yeux que l’animal poursuivi sans relâche par le capitaine Achab, l’unijambiste monomaniaque que son inhumaine détermination pousse à toutes les extrémités afin d’exécuter l’immuable décret, cet animal n’était pas une baleine (a whale) mais un cachalot (a sperm whale). Ce qui change tout (ici un guide pour lecteurs débutants de Moby Dick, mais oui, ça existe…)
Les deux sont des mammifères marins, mais encore ? Dans le premier cas, il s’agit d’un cétacé de très grande taille dont la bouche est garnie de lames cornées, dans le second d’un cétacé à tête cylindrique pourvu de dents. Soit dira-t-on… Et pourtant, ce passage du féminin au masculin est en train d’en bouleverser plus d’un par tout ce qu’il charrie, ce que Philippe Jaworski, le maître d’œuvre de cette nouvelle édition, ne soupçonnait pas :
« Je conçois que cela puisse troubler lorsqu’on pénètre dans le texte français, mais jusqu’à présent, je n’en mesurais pas l’effet. Il est vrai que je le lis en anglais depuis longtemps. Pour Melville, sa bête relève de trois genres tout au long du texte : elle est successivement masculin, féminin et neutre –même si les « he » sont les plus nombreux. Alors non, je ne vois pas de changement de sexe ».
Il est vrai que le titre originel Moby-Dick et le cachalot, pourtant très clair, appelait une transposition techniquement plus précise, et que l’histoire d’Achab, au-delà de ses dimensions tragique, mythologique et métaphysique, est aussi celle d’une mutilation au cours d’une pêche au cachalot. Jusqu’à présent, les traducteurs français de Moby-Dick utilisaient alternativement le « il » ou le « elle » pour évoquer l’animal. Cette nouvelle traduction a pris le parti de souligner sa masculinité, Philippe Jaworski l’ayant toujours ressenti comme masculin. N’empêche que Moby Dick est ambivalent. Le corps à corps entre le capitaine et le cachalot est un affrontement de mâles.
« Et dans l’ensemble du texte, les métaphores masculines l’emportent. L’homosexualité est un thème récurrent chez Melville, par des voies détournées bien entendu » observe le traducteur.
Il est vrai que dès le titre… En argot, « Dick » désigne le membre viril. « Trique » est son meilleur équivalent. L’écrivain ne l’a pas choisi au hasard. D’autant qu’en anglais, le lexique marin est généralement féminin. Reste à comprendre pourquoi Melville a écrit Moby Dick sans trait d’union dans son texte (à une exception près) alors qu’il a tenu à en mettre un dans le titre, mais c’est là une autre histoire, quoique…
2 066 Réponses pour Du sexe de Moby Dick
Jazzi, « savoir » est dans le texte italien : non sa
et je suppose que vous vouliez dire : raggiungere (qui en effet a ici le sens d’atteindre)
renato : pour la fin seules certitudes :
—le subjonctif nécessaire en grammaire italienne est en revanche impossible en français (« a » pas « ait »)
— l’orthographe de atteinT
(mais c’est toute la phrase qui doit être reformulée)
— et avant, le verbe français a besoin de son pronom personnel : il faut ajouter « il » devant « s’échappe »
Pour le reste, plusieurs choix sont possibles et c’est VOTRE lecture, votre interprétation — ce qui fixe des limites à toute tentative de traduction « collaborative ».
(Par ailleurs je ne connais que la prose de Bassani, je manque donc de références stylistiques pour traduire son poème.)
Sans intention d’ergoter
— Mon calque « à l’improviste » soulignait la surprise, le désarroi (de celui qui a rejoint sa destination avant d’avoir eu le temps de s’y préparer) plutôt que la soudaineté (qui a déjà été beaucoup sollicitée auparavant: d’un tratto, d’un tratto). Les deux sens (soudain + de manière imprévue), liés, y sont présents.
Proposition :
comme ne sait celui parvenu à l’improviste
au terme d’un très long voyage
quel chemin prendre que
faire
— « surplombant ciel » paraît vraiment bizarre en français, inversion de l’ordre habituel d’autant plus difficile à accepter que l’adjectif est long et le nom monosyllabique.
Sans ponctuation pas de possibilité d’incise (qui rendrait service à cet endroit)
Si le sentiment de menace ne vous paraissait pas essentiel on aurait peut-être pu tenter :
pointant avec détermination vers là-haut le
ciel
— j’ai toujours un problème avec « faible » parce qu’il ne me paraît guère convenir au « véhicule » concret sur lequel repose tout le poème, à cet arbre débouchant dans la pleine lumière après avoir grandit vite, à la verticale (pas d’autre choix possible) dans l’espace étroit et ombragé, précisément pour rejoindre la clarté promise là-haut.
Je ne crois pas que la cime soit « faible » sur le plan végétal (frêle ou fragile) mais une fois là-haut, l’arbre ne sait plus à quelle direction se vouer puisque la lumière est partout (comme le voyageur évoqué, surpris, un peu étourdi, hésitant — mais pour lui non plus on ne dirait pas « faible »).
The painter constructs…
— the photographer discloses.
Susan Sontag
Pourquoi n’essaies-tu pas tes suppositions graveleuses sur DHH, ou x, ou clopine, ou closer, ou Passou, ou M.Court ou Renato, ou Rose.
Tu verrais leurs réactions ! Tu finis par ressembler à certain sal… qui hantait ce blog. Il est vrai que tu lui faisait une cour peu discrète…
Quant à trier les sujets de discussion, dont l’art, selon l’ambiance du jour, non seulement cette remarque est bête mais en plus tu deviens censeur et moralisateur.
Le compte y est ?
Ce commentaire est adressé à Jazzi.
Voilà un commentaire plein de sagesse et d’ouverture :
« Petit Rappel dit: à
Heureusement qu’il y a un chœur de voix pour interpréter un tableau! Sinon, ce n’ est plus qu’une image pour tablette de chocolat. Un sens univoque qui ne prête pas au rêve ni à la poésie. La vérité est sans doute entre les deux, la dilution de la peinture cesse quand elle est sur votre mur. Ça n’ empêche pas de l’interpréter comme telle lorsque elle forme un ensemble dans une exposition .On pourrait peut-être avancer que c’est une manière qu’a l’ esprit de réagir devant ce qu’il perçoit comme une nouveauté, Mais une manière ouverte et non hostile. Pour le reste, nous avons tous nos jours . Je ne suis pas sûr qu’une critique de l’ artiste par lui-même soit nécessairement pertinente : il arrive qu’on dise peindre ce qu’on croit peindre avec la meilleure intention du monde. De même qu’on dit voir ce que l’on croit voir.., Et si c’est un moyen d’entrer dans ce monde et de l’aimer, pourquoi non.? »
Oui, Jibé,
Jazzi devient bien ce que vous dénoncez par ce commentaire (et c’est insupportable !). Le voilà maintenant qui essaie de faire oublier ses propos d’obsédé sexuel par des « mines de rien » dans la traduction d’un poème de Bassani. Quel couard !
« Jibé dit: à
On ne peut plus traduire autre que soi; nouvelle censure qui s’aggrave de jour en jour. Je suis pédé, je peux causer des pédés, sinon je suis un imposteur et ma tradale, une imposture.
Il nous faut donc de nouvelles trad de Proust… et de tant d’autres.
Et toutes les femmes. Pareil. Ne traduisez que du pareil au même. Fermez-vous dans votre bulle, black, blanc, lgbt, trans, lesb, pédé, sud américains, natives, etc etc
Il y aura peut-être un moment béni où, ayant touché le fond, on ne pourra que donner un coup de pied pour revenir à la surface, respirer ailleurs que dans l’entre soi.
A ne fréquenter que soi, on va s’emmerder ferme, en attendant. Du taf pour les avocats au service des grands ciseaux de la moraline identitaire! »
Merci x, copié votre post pour le lire plus attentivement plus tard.
J’oublie toujours cette question de l’article !
Excellente citation, « un choeur de voix », rien n’est plus triste et plus erronée qu’une parole univoque.
De plus, très juste la remarque de Petit Rappel quant à l’inquiétude que produit toute nouveauté.
Des choeurs de voix, on va en avoir de moins en moins avec la nouvelle censure, rien que des voies parallèles, sans rencontres possibles. Chacun son bistrot (si on retrouve des bistrots) et pire, sa chapelle.
(je viens de me heurter, au matin, à un étudiant me reprochant de parler de la traite négrière. Sans dec?
me souvenant vaguement d’un bref article dans le monde sur les « journées symboliques », j’ai tenté de le retrouver ; en vain; mais j’ai trouvé pour vous 365 journées ; il y avait eu aussi un dessin humoristique sur l’obs je crois ;
http://365data.fr/janvier
geluck:
https://livre.fnac.com/a4253653/Le-Chat-Tome-17-Le-Chat-Erectus-Philippe-Geluck
C’est une belle idée, Et Alii, joignant lhumour à la gravité.
Au delà de cette initiative il y a dans la multiplication de ces journées dédiées à… une belle hypocrisie incitant les gens, durant quelques heures, à penser à un problème puis à l’oublier… comme dans un journal télévisé un reportage chasse l’autre et finit par banaliser les injustices, les discriminations, les oublis.
@Heureusement qu’il y a un chœur de voix pour interpréter un tableau!
M’en parlez pas, quand on se rappelle d’un tableau de Goya , qu’était pas un tableau de Goya, qui a été ici prétexte à des déclarations torrides…au point d’en être gêné pour les deux vieux qui se draguaient ici, par tableau interposés, limite à se dévorer.
VARIA
« Tous les étrangers ne sont pas barbares et tous nos compatriotes ne sont pas civilisés. » (La Bruyère)
« Ne nous suffirait-il pas même de n’être savant que comme Platon ou comme Socrate. » (id.)
« Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes? » (X)
« Il ne semble né que pour la digestion. » (La Bruyère)
« Les avares souffrent du présent, du passé et de l’avenir. » (id.)
« La libéralité consiste moins à donner beaucoup que donner à propos. »
(id.)
« La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. » (Paul Valéry)
« Elle parle toujours, et n’a point d’esprit. » (La Bruyère)
« Pour calmer l’impatient, offrez-lui un fauteuil. » (Alain)
« Nul n’obéit plus qu’un roi. » (Alain)
« Penser n’est pas croire. « id. , 1908)
« On aime mieux dire du mal de soi-même que de n’en point parler. »
(La Rochefoucauld)
« On se plaint de son peu de mémoire, content d’ailleurs de son bon jugement. » (La Bruyère)
« On improuve les médecins et l’on s’en sert. » (La Bruyère)
« Médiocre et rampant et l’on arrive à tout. » (Beaumarchais)
« Les grands sont odieux aux petits. » (La Bruyère)
Tiens justement, le 23 mars journée mondiale de la météo. On n’a plus de nouvelle du presentateur météo de St Malo . Ils ont été envahis par les parisiens.
Peuvent plus se voir.
La Roselyne continue de contaminer.
Elle a annulé le concert de l’année, c’est à dire le mien où je devais aller.
Celui de Bansky (on aimerait bien que ce fût lui)
https://massiveattack.ie/info/home-of-the-whale
@jibe
qu’est-ce qui choquait l’étudiant ?le mot négriere dans lequel on entent « négre » au lieu de l’aseptisée « afro-américain » ou plus géographique « transtlantique ?ou l’idee que faisant un sort particulier à cet esclavagisme vous fassiez l’impasse sur les non-européens qui avaient réduit des peuples en esclavage?
Fusillade dans un supermarché du Colorado : dix morts.
@qu’est-ce qui choquait l’étudiant ?
Devait certainement cotiser à l’UNEF.
On y retrouve tous les vieux barbouzes de la gôche à Mitt’rand.
Cela dit avoir un » attache de cours » comme la jibe, c’est la mission. Un toquard pareil, on souhaite aux jeunes de couper le hp, pendant la call.
@ DHH, je me posais la même question à propos de JB… Et ma réponse était que l’étudiant avait entendu le prof non pas causer de traite négrière, mais plutôt : « tu me traites de nègre ? ». Faut faire attention quoi, les étudiants sont de plus en plus suceptib’ et à (é)cran depuis leur claustration forcée…
Hep, pendnat que je vous tiens, DHH, j’ai un peu tiqué dans le même papier de Jibé sur le segment suivant : « rien n’est plus triste et plus erronée qu’une parole univoque ». Chai pas pourquoi, mais je crois qu’il a eu tort d’accorder erronnée à parole… Quid ? Merci pour la règle, si vous repassez par là…
Bàv2
Actuellement 18h 40 sur l’appli gouvernementale : nouveaux cas = 0.
Tant mIeux.
Attention: l’ennui provoqué par le varia dieppois est mortel.
(la liste de courses de ce matin était 10 fois plus rigolote)
Edwy Plenel ne soutient pas l’unef mais explique que dans toutes les orga, il y a besoin liminaire, par moment, de réfléchir préalablemnt entre pairs à l’identité unique avant de se mélanger en AG… Calmez-vous SMS avec la g^che à Mitt’rand, l’est pas plus pire que votre droite à Sarkomzie… au ieu de faire vot’justicière du soir après vous être rincée au soleil…. En avez pas marre de ne pas être épanouie sur le plan sexuel et par csqt d’insulter gratuitement toutes les composantes de la communauté LGBTX de l’erdélie ? Bàv,
LGBTX
—
c’est la YZ qui est visée, Baroz. Tu connais mal ta LTI.
@au ieu de faire vot’justicière du soir après vous être rincée au soleil…
De Manosque, je précise. Un sale quart d’heure que j’ai passé. Mon équipe de winners en difficulté.
Sinon, les bad ( et confidentielles) news du jour, infinis regrets.
C’est vrai, ça m’a quand même fait plaisir d’avoir passé l’après midi , dans le pays Jean le Bleu, qui s’est investi comme personne dans cette tradale.
@ t », à propos de la LTI bloom, vous vous êtes un brin emmêlé ce matin quand j’y repense… Il fallait lire « évidement » (dérivatif de évider) et pas évidemment, ce qui n’avait pas de sens commun…
Mais oui je trouve que oui, sous le macronisme, la langue française de la covide ne s’est jamais autant évidée que sous le grand Reich. Allo, allo.
TVB en Irlande du Sud ? – Mes hommages à Mme Edna.
sens commun: peut-on tomber sous le nonsense?
La lti sous Manu 1er, c’est « freinage », a toute blinde dans le mur.
@ txfl, allez vous recoucher… vous avez encore pas mal de fièvre, car votre humour est très laborieux, à s’theure. Demandez à votre domestique qu’elle vous apporte une tisane gingembre-citron, si la cendre de votre clope tombe dedans, c pas grave. Au contaire, vous dormirez ancore mieux toute la nuit. Et demain, fraiche comme une gardonne….
(Nous serions moins inquiets à l’Herdélie), Bàv,
philomag : »
Interrogé récemment pour Philosophie magazine, Tristan Garcia admettait « organiser une sorte de schizophrénie personnelle ! Je tiens à la distinction des ordres, et des activités. Ma hantise, c’est de faire de la philosophie littéraire ou, inversement, de la littérature philosophante, où les histoires ne seraient que des illustrations de thèses déjà constituées. J’ai une confiance totale dans les puissances propres du récit. Je ressens moi-même cette joie absolue d’écouter ou de raconter des histoires – une joie qu’ont dû éprouver les premiers hommes devisant autour du feu. Comme romancier, je m’attache à des contraintes absentes, ou abandonnées en cours de route par la philosophie. J’essaie de plonger des idées dans des corps qui font des efforts, se fatiguent, désirent, affrontent le temps qui passe. La littérature, de manière générale, est le lieu où je me confronte à la finitude, à l’échec des vocations, à l’épuisement des idéaux. Elle a une fonction consolatoire. Mes romans ont une tonalité profondément mélancolique, un affect qui m’est totalement étranger en tant que philosophe. Là, le but, c’est d’ouvrir du possible. »
pour soleil vert:
mais aussi de romans de science fiction dont Les Cordelettes de Browser (Denoël, 2012), Tristan Garcia a été lauréat du Prix de Flore en 2008 pour La Meilleure part des hommes. De sa croyance dans le récit, dans la capacité de raconter des histoires, il s’expliquait aux Assises internationales du roman, lors d’une rencontre consacrée aux jeunes romanciers philosophes, organisée par la Villa Gillet le 25 mai 2016.
entretien de T.Garcia:
https://www.philomag.com/articles/tristan-garcia-je-veux-tout-penser-mais-sans-jamais-rien-detruire
décidément, ce J3n’a aucune intuition; mais il serait inutile de s’inquiéter pour lui;
j’ai vu un vrai médecin aujourd’hui:très bonnes « constantes »(la sat et la tension) bonsoir
« organiser une sorte de schizophrénie personnelle ! »
Tout revient, il suffit d’attendre, car nous vivons près des rivages d’un fleuve où ne coulent que des flots d’eau sale.
« évidement » (dérivatif de évider) et pas évidemment,
—
Évidemment, 3J!
Pour changer d’air, je vous conseille la radio d’Eire, RTE, et notamment l’émission culturelle ARENA, qui arrive à me passionner tous les soirs…. Quel que soit le sujet, la complicité entre son animateur Sean Rocks et tous les artistes et écrivains etc qu’il interviewe, l’humour qu’ils partagent, est un baume pour l’esprit, « du miel » aurait dit l’Arlequin de La Double inconstance…
Sean rockE un max, que ce soit sur la poésie de feu Derek Mahon (le Heaney urbain) ou la dernière série à la mode…
Cela donne envie de tout lire, de tout voir, de tout écouter…Infiniment moins prise de tête de France Q, by a very long chalk, to be sure!
@JJJ
vous avez eu raison de tiquer , »erroné » est attribut de « rien » un mot de sens neutre qui jusqu’à plis ample informé en français est du genre grammatical masculin
Oui, Bloom, celle-là est importante. En ce moment sur Arte, l’émission 28 minutes évoquent cette injustice de la répartition de l’eau potable dans le monde et de la pénurie à venir :
« La « Journée mondiale de l’eau », qui a lieu le 22 mars de chaque année depuis 1993, est une célébration des Nations Unies qui met l’accent sur l’importance de l’eau douce et sensibilise à la situation des 2,2 milliards de personnes qui vivent sans accès à de l’eau salubre. Il s’agit de prendre des mesures pour lutter contre la crise mondiale de l’eau : l’un des principaux objectifs de cette journée. »
evoque
renato, maudits écrans (ou maudit copier-coller) !
Dans mon commentaire à propos de « faible », j’ai laissé une horrible faute d’orthographe. Il faut rectifier en :
« à cet arbre débouchant dans la pleine lumière après avoir GRANDI vite » (et non « grandit » !)
En musique, ce concert de l’eau, pour cette journée mondiale d’ hier.
De JM Jarre ( d’eau)
Morocco.
Water for life,
Ce dernier post 21.03.21, 21h, sera mon dernier sur ce blog, où je n’ai plus rien à faire.
La cause de l’intelligence est perdue.
C’est entendu !
21.03.23, 21h02
@jibe
qu’est-ce qui choquait l’étudiant ?le mot négriere dans lequel on entent « négre » au lieu de l’aseptisée « afro-américain »
DHH et JJJ
le mot « nègre », j’osais le mot « nègre »…
Quant à l’accord d’erroné avec parole…ma langue à mon chat (noir, … et même que c’est vrai qu’il est noir, le bougre! euh…le bougre, on peut? -étymologiquement, de « bogomiles » accusés d’être sodomites)
shirin neshat
https://images.artnet.com/aoa_lot_images/133383/shirin-neshat-women-without-men-untitled-1-photographs.jpg
The present image is a still from her film Women Without Men,…
Shirin Neshat a grandi dans un Iran qui n’a pas connu la révolution et qui renversa le Shah. Elle s’est affirmée au fur et à mesure comme une figure importante de l’art vidéo des années 90. Son œuvre Turbulent (1998) est considérée comme magistrale. Leurs voix résonnent encore aujourd’hui.
http://www.formatcourt.com/2018/04/turbulent-de-shirin-neshat/
-Pierre Barouh (76 ) reprise: « » ce n’est que de l’eau camarade …
https://www.google.com/search?gs_ssp=eJzj4tFP1zcsNjAtzynIMTVg9JJLTlXIU08tLlEoLE1VSElVyFFPTSxVSE7MTSxKTEkFAEneDss&q=ce+n%27est+que+de+l%27eau+camarade&oq=ce+n%27est+que+de+l%27eau+&aqs=chrome.2.69i57j0j46j0j0i22i30l6.19084j1j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
Merci, Marie Sasseur pour ce « concert de l’eau », pour cette journée mondiale d’ hier.
De JM Jarre ( d’eau)
Morocco.
Water for life,
aqua di beber
https://www.google.com/search?q=aqua+di+beber&oq=aqua+di+beber&aqs=chrome..69i57j0i10i22i30l2j0i22i30l2.17510j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
Et vous aussi, Et alii pour cette reprise de Pierre Barouh: «ce n’est que de l’eau camarade … »
https://www.google.com/search?gs_ssp=eJzj4tFP1zcsNjAtzynIMTVg9JJLTlXIU08tLlEoLE1VSElVyFFPTSxVSE7MTSxKTEkFAEneDss&q=ce+n%27est+que+de+l%27eau+camarade&oq=ce+n%27est+que+de+l%27eau+&aqs=chrome.2.69i57j0j46j0j0i22i30l6.19084j1j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8
oui christiane, j’aime aussi beaucoup cette chanson !
il n’y a pas le Francisque MICHEL :
https://www.youtube.com/watch?v=G1VkMha5VW0
c’est thérapeutique:
Emma Kunz, guérisseuse et artiste cosmique
https://www.beauxarts.com/grand-format/emma-kunz-guerisseuse-et-artiste-cosmique/
Mobosexdyck!
Jibé,
« le mot «nègre», j’osais le mot «nègre» ».
Et pourtant Aimé Césaire le revendique.
« (…) le mot nègre
comme le soleil qui saigne de la griffe
sur le trottoir des nuages
le mot nègre
comme le dernier rire vêlé de l’innocence
entre les crocs du tigre
et comme le mot soleil est un claquement de balles
et comme le mot nuit un taffetas qu’on déchire
le mot nègre
dru savez-vous
du tonnerre d’un été
que s’arrogent
des libertés incrédules »
(Corps perdus) – Aimé Césaire
@Jibé
Aimé Césaire dira «j’ai plié la langue française à mon vouloir dire». Les grands genres littéraires, poèmes, pièces de théâtres et essais, auxquels il voue son talent d’écrivain, sont profondément ancrés dans la négritude, un concept forgé dans l’identité noire et en réaction au projet colonial français d’assimilation culturelle.
«ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour
ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’œil mort de la terre
ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale»
(Aimé Césaire dans « Cahier d’un retour au pays natal », 1939)
Quand il arrive à Paris, Césaire entre dans le cercle d’étudiants noirs venus des colonies françaises. Parmi eux, figure son ami Léopold Sédar Senghor. Ils créent la revue « L’Etudiant noir », cassant leur rattachement aux colonies et puisant dans leurs racines africaines communes. Césaire est le premier à définir, en 1939, dans « Cahier d’un retour au pays natal », la négritude comme «la simple reconnaissance du fait d’être noir, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture.» (Aimé Césaire d’après Léopold Sédar Senghor)
La négritude est d’abord un mouvement culturel, inspiré en partie de leurs rencontres avec les membres de la Harlem Renaissance qui vivent en France, fuyant le racisme et la ségrégation aux Etats-Unis : les écrivains Langston Hughes et Richard Wright, les musiciens de jazz Duke Ellington et Sidney Bechet.
L’amitié Césaire – Senghor
A son entrée au lycée Louis-le-Grand, Césaire est adoubé par Senghor, de quelques années plus âgé que lui. Une amitié se noue, suivie d’un destin parallèle d’écrivain et homme politique (Senghor devient le premier président du Sénégal, nouvellement indépendant, en 1960). Senghor ancre, comme Césaire, sa poésie dans la négritude.
« Nuit qui me délivre des raisons des salons des sophismes,
des pirouettes des prétextes, des haines calculées des carnages humanisés
Nuit qui fond toutes mes contradictions, toutes contradictions
dans l’unité première de ta négritude»
(Senghor, dans « Chants d’ombre », 1945)
Ils sont tous deux des figures emblématiques de la Francophonie, mouvement qui se développe à partir des années 60 dans le ralliement à l’identité autour de la langue française. »
(revue virtuelle Lumni pour les enseignants)
Leopold Senghor, Aimé Césaire, nos frères d’armes, nos enfants, nos compagnons. Ces poètes.
renato dit: à
« organiser une sorte de schizophrénie personnelle ! »
Tout revient, il suffit d’attendre, car nous vivons près des rivages d’un fleuve où ne coulent que des flots d’eau sale.
Vous vivez.
Le mien est d’eaux limpides comme celui des gorilles hier soir.
« Le mien est d’eaux limpides comme celui des gorilles hier soir. »
Lee votre peut-être mais pas celui qui est commun à tous n’est pas du tout limpide car tout revient, parfois sous une autre apparence mais la nature est la même. Évidemment, les gorilles vivent un temps diffèrent du notre, non dépourvu de souffrance mais diffèrent.
commun à tous n’est pas du tout > commun à tous QUI n’est pas du tout
Christiane, Césaire…
C’est bien de nous le rappeler, Christiane, mais sa mémoire a été largement occultée par la nouvelle bien-pensance, je le crains.
J’ai, hier, devant cet étudiant (et quelques autres qui épousaient « sa » cause contre ma manière de causer), parler de la « négritude » de Césaire, rappelé aussi l’étymologie du mot « nègre », j’ai fait de l’humour-pas-méchant sur le fait de débaptiser le fleuve « Niger ». Rien n’y a fait, parce que « on ne peut pas faire ça aujourd’hui » (sic), « le temps n’est pas le même que pendant vos études » (sic) et on ne « veut plus être désignés par notre couleur de peau » (sic); par contre, moi le prof j’étais un « blanc », c’est tout dire, un blanc blacklisté? (non, on peut plus le dire non plus).
J’ai calé
Mis fin à ce pseudo-échange
Aimé Césaire, de profundis… »du fond du gouffre obscur où mon âme est tombée » (Baudelaire)
Peut-on encore faire lire Césaire?
Quant à Senghor? Un ami perso de Pompidou, horresco referens!
parlé, pas parler
scusi
Claire Fourier
·
On n’en peut plus du confinement ! Histoire de respirer un peu :
« Rosée au jardin
mon bas de soie virevolte
printemps est en herbe
L’aine me chatouille
tous les nids sont bons
pour l’aile au printemps
Bruine printanière
elle me plaît l’odeur d’humus
de son entrejambe
Je me sens renaître
respirant l’odeur humide
de la terre en mars
Aimance et semence
se confondent en douceur
dans l’huis printanier
Sa poussée folâtre
me ramone et puis m’astique
printemps m’est une verge
N’est-ce pas naturel
qu’au printemps femme réclame
des fleurs au fond d’elle ? »
(CF. « La valse libertine. Roman-haïku de printemps ».)
Jibé,
Je comprends votre désarroi. C’est la grande lessive des mots pour accentuer la haine et l’incompréhension.
La novlangue, Christiane, qui met chacun dans sa bulle et appauvrit les cultures dont ne sait qu’elles ne vivent que grâce aux échanges et croisements (oserais-je métissage?)
dont on sait
scusi
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