Du souci de soi
Comment s’en sortir avec un comité de rédaction constitué de quelque 192 collaborateurs ? On peut. Même dans un pays jugé ingouvernable eu égard à son innombrable variété de fromages. Il suffit de s’oublier un peu sans jamais cesser d’être soi. Une telle gageure s’imposait aux concepteurs du Dictionnaire de l’autobiographie sous-titré « Ecritures de soi de langue française » publié sous la direction de Françoise Simonet-Tenant, avec la collaboration de Michel Braud, Jean-Louis Jeannelle, Philippe Lejeune et Véronique Montémont (848 pages, 65 euros, Honoré Champion)
Ce n’est pas que mon cher moi personnel m’obsède à ce point mais cette lecture m’a passionné. Je dis bien « lecture », ainsi qu’il ne sied pas d’ordinaire à un ouvrage de cette nature, voué à être consulté, feuilleté, pillé mais pas à être lu, ce qui s’appelle : lu. Le fait est que m’en étant emparé comme de n’importe quel dictionnaire thématique, de ceux qui font florès depuis que la librairie est atteinte sans en souffrir de la fièvre des dicos, je m’apprêtais à m’y promener par sauts et gambades et que je l’ai lu passionnément dans sa continuité.
Ordre alphabétique oblige, il se clôt par là où il devrait commencer : la sincérité. Entendue comme l’intention de dire la vérité, elle est au coeur du projet autobiographique. « C’est ici un livre de bonne foi, lecteur » prévient l’incipit des Essais de Montaigne. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’incertitude générique qui hante toute recherche dans ce domaine : Mémoires ? Journal intime ? Correspondance ? Témoignage ? Ce qui frappe ensuite, c’est la référence permanente, récurrente dans nombre de notules, à quelques noms : le Rousseau des Confessions (ce qui n’empêche pas d’explorer des œuvres du Moyen-Âge et de la Renaissance, ne fût-ce que pour rappeler que si « ça » commence bien avec lui, il ne fut pas le premier) ; le Michel Leiris de l’inoubliable L’Âge d’homme (1939), désir de vérité sur soi sous forme de catharsis lucide dans l’indifférence au risque d’affronter que son œuvre soit métaphoriquement déchirée par un coup de corne de toro ; enfin le nom du chercheur Philippe Lejeune, pionnier des études sur les écritures de soi, mais c’est d’autant plus normal que ce dictionnaire entend dresser un bilan plus de quarante ans après la parution de son essai fondateur Le Pacte autobiographique, pacte considéré comme un contrat proposé par l’auteur au lecteur, engagement que prend un auteur de raconter sa propre vie en s’interdisant toute fiction ou dissimulation, publié en 1975 (une borne pour les historiens du genre), année faste qui a également vu la publication du Roland Barthes par Roland Barthes et du W ou la Disparition de Perec, l’un des rares qui ait réussi à renouveler le genre autobiographique en saturant ses livres de listes et de mots afin de combler le vide créé par la perte et l’absence des siens. Claude Roy, dans une formidable trilogie (Moi je, Nous, Somme toute) qui absorbait tous les genres en un « éloge de la contradiction, c’est-à-dire de la vie”, a réussi lui aussi à donner de nouvelles couleurs à ce qui aurait pu paraître figé. Le philosophe et épistémologue Georges Gusdorf, théoricien de l’autobiographie, est également souvent cité mais on comprend vite qu’il est jugé passéiste, car limité par une pensée rigide, par la jeune garde des experts du moi littéraire.
Pas facile de circonscrire le spectre de l’autobiographique. Va pour la fiction confessionnelle s’agissant d’une bonne partie de l’œuvre de Drieu la Rochelle. Mais j’ai du mal, pour ma part, à tenir ces grands romans que sont Kaputt (1943) et La Peau (1949) comme « les deux volets d’une autobiographie où l’auteur apparaît sous son nom » ; on sait bien que Curzio Malaparte avait évidemment puisé dans son vécu de correspondant de guerre sur le front, mais on sait également qu’il avait pris des libertés pour le transcender en littérature, sans quoi ces livres n’auraient pas conservé leur puissance d’évocation, et ils ne refléteraient pas, comme ils le font encore et de manière unique, la barbarie de ce temps.
Difficile de négliger la matrice chrétienne de cette manière de confessio qui ne dit pas son nom. Elle est le terreau y compris chez les plus détachés de la foi. De là à reconnaître saint Augustin comme le saint patron des autobiographes, il y a un pas que la critique littéraire contemporaine s’est longtemps refusé à franchir, alors que ses Confessions (397- 400) devrait être leur bréviaire laïc. Pas très moderne et pas assez chic, l’évêque d’Hippone en tout cas moins que les mémoires-confessions de Rousseau, modèle de la confidence pathétique jusqu’à l’impudique puisqu’il s’ouvre sur le deuil de la mère, dont l’autoportrait en majesté des Mémoires d’outre-tombe fit un contre-modèle. Récuser l’influence de saint Augustin au nom de Rousseau est d’autant plus absurde que celui-ci était un grand lecteur des textes sortis de Port-Royal. Etrange car les Mémoires du cardinal de Retz constituait une bonne passerelle entre les deux univers. Et la borne saint Augustin ne coïncide pas avec l’idée selon laquelle le XVIIIème fut le grand siècle autobiographique car il correspond à l’émancipation de l’individu avec ce qu’elle a entrainé dans l’ordre de la littérature de témoignage et de Mémoires historiques.
Autant d’auteurs, autant de formes, chacun adaptant à son tempérament et ses tropismes le canon établi malgré lui par Rousseau dans son incipit :
« Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi »
Elle peut se nourrir de l’examen de conscience et de l’aveu intime (Amiel) ; de l’autobiographie en archipel cherchant la vérité en imaginatif raconteur d’histoires (Jean le bleu et Noé de Giono) ; de l’invention d’un journal factice (Alias Caracalla de Daniel Cordier) ; autoportrait dans lequel l’essai se substitue au récit (Montaigne, greffier des sensations et sentiments intimes) ; de l’introspection de grand lecteur qui cherche à comprendre son imaginaire adolescent s’est constitué à partir des verbes « lire » et « écrire » (Les Mots de Sartre) ; du grand désordre thématique et chronologique organisé (Le Miroir des limbes de Malraux) ; de l’essai en contrebande destiné à se raconter dans l’espoir de couper l’herbe sous le pied aux historiens ces « vautours de mémoires » (Régis Debray avec Les Masques et Loués soient nos seigneurs) ; du refus de la progression narrative dans l’exposition de soi (Journal de Delacroix) ; de la déconstruction (Jacques Derrida, bien sûr) ; de la parodie d’autobiographie truquée (Louis-René des Forêts dans Le Bavard, 1946) et des éclats d’une existence (idem dans Ostinato, 1997) ; de la mise à distance de la narration par l’introduction d’un dialogue entre la narratrice et son double (Enfance, 1983, de Nathalie Sarraute)
Nulle main-à-plume n’est tenue de passer sa vie à se demander « Pourquoi suis-je moi ? » dans des dizaines de volumes tel Julien Green afin de se mettre à jour de soi-même. Ni de s’efforcer de repousser douloureusement les limites de l’écriture du moi à l’épreuve de la maladie tel Hervé Guibert. Tant d’écrivains ont leur part dans le récit de soi qu’un Flaubert paraît bien isolé si l’on se réfère à son injonction (« Ne pas s’écrire ») et à sa détestation de la mise en scène de soi. Et il s’y est tenu, sauf à lire son exceptionnelle correspondance comme son grande œuvre autobiographique. Aux antipodes de l’attitude d’un Gide écrivant son Journal à destination de la Pléiade et recopiant ses lettres dans la perspective de l’édition d’une Correspondance ; il n’en faut pas moins lui reconnaître un courage et un cran remarquables pour oser publier Corydon en 1924 et deux ans plus tard Si le grain ne meurt, y avouant sans détour et en y revendiquant sans la moindre hypocrisie ses mœurs pédérastes (non pas homosexuel, uraniste, salaïste, inverti et encore moins gay, mais bien pédéraste, selon son souhait) ; Gide a incontestablement ouvert un chemin dans cette voie-là même si il a été dépassé en audace en 1939 par le De l’abjection de Marcel Jouhandeau, remarquable écrivain de soi qui ne rencontra pourtant pas les faveurs du public malgré les quelque cent trente volumes à son actif.
On s’en doute, un recueil d’une telle richesse et d’une telle densité est plein de pépites et de surprises. Je n’aurais pas crû que le néologisme « diariste », dans ses rapports euphoniques avec le dérangement intestinal, eut remonté à 1952 à peine (je lui donnais volontiers donné un bon siècle de plus) ; par la même occasion que « cyberdiariste », qui date de la fin des années 1990, est concurrencé depuis 2003 par…. blogueur ! De même, j’ai longtemps crédité Michel Tournier de l’invention de « extime », et il ne démentait pas (son Journal extime, 2002) alors qu’elle est d’Albert Thibaudet en 1923.
Autre découverte, le titre originel de L’Ecriture ou la vie (1994) de Jorge Semprun : « l’Ecriture ou la mort », ce qui change beaucoup de choses. On y apprend à ne pas juger sur la réputation, ne serait-ce que parce que Victor Hugo réputé mégalomane n’a jamais versé dans l’autobiographie malgré ses carnets, ses notes et ce qui a pu transparaitre de lui dans sa défense des grandes causes. Autre détail, moins anodin : l’importance de la notation météorologique, qui fait office de datation climatique pour le mémorialiste : le temps qu’il fait n’est pas sans intérêt dès lors que ce qui est écrit s’articule sur le temps qui passe. Au passage, en rappelant les précédents de Guizot, Ariès, Le Roy Ladurie, son clou est rivé à Pierre Nora qui avait crû inventer quelque chose en lançant les Essais d’ego-histoire (1987) poussant les historiens à l’introspection comme pour justifier leur implication personnelle dans une recherche.
Tout au long de ses 457 entrées qui tournent autour de « l’écriture à la première personne du singulier non fictionnelle », ce dictionnaire a le bon goût de s’ouvrir à ce qui s’écrit dans le monde francophone. On relève ainsi une intéressante notule sur « Islam ». L’occasion de rappeler que l’exposition de la vie privée et la mise en lumière de soi y étant traditionnellement mal vues sinon prohibées, les écrivains qui y sacrifient opèrent ainsi une rupture parfois fracassante avec ce monde. En témoignent les éclats de Driss Chraïbi (Le Passé simple, 1954), de Kateb Yacine (Nedjma, 1956), de Malika Mokeddem (Mes hommes, 2005).
Que d’histoires, que de vies, que de traces que d’échos dans ce recueil de tant d’intimités ! Ce recueil est d’une richesse sans pareille ; il se lit en continu mais comme un récit éclaté, sacré paradoxe quand on sait que tout dictionnaire relève d’un genre qui suggère par définition la consultation plutôt que la lecture. Le Dictionnaire nous invite, avec bonheur et non sans malice, à revisiter l’œuvre de nombre d’écrivains au prisme de l’autobiographie, du « je » narré et du « je » narrant pour parler comme les théoriciens de la chose ; il n’en est dénué de jargon malgré le caractère universitaire de l’ensemble (ah, ces « positionnement énonciatif », « instance narratoriale », « processus de légitimation, « stratégie d’énonciation » sans oublier ce cher « dispositif » qui semblent toutefois en démanger quelques uns !). Pas sûr non plus qu’il soit indispensable de passer par l’analyse que Barthes en fit pour saisir l’originalité de la forme des Mémoires de guerre du général de Gaulle. Cela dit, n’allez pas croire que la postérité paie toujours sa dette à l’écriture de soi. A lire certains romans et même certains essais historiques, on se demande parfois si la vocation des mémorialistes n’est pas d’être pillé ou démarqué, ce qui revient au même.
Chaque autobiographe est un cas. Nul mieux que le parti pris de Roger Martin du Gard (son Journal et sa correspondance ne furent publiés que longtemps après sa mort et son œuvre est fermée à toute clef autobiographique, notamment le cycle des Thibault) n’illustre l’impératif de discrétion, de décence, de pudeur et la détestation de tout exhibitionnisme, de l’indiscrétion. En 1995, devenu presque aveugle, un autre grand discret, Claude Mauriac, qui s’était lancé dans l’écriture de soi dès l’adolescence, cesse d’écrire son Journal, redevenu manuscrit et qui s’achève sur ce mot pathétique : « Illisible ». Il y aussi le cas Chateaubriand réduit à la pauvreté à partir de 1836, acculé à vendre vendre à l’avance les droits post-mortem de ses Mémoires d’outre-tombe, « formidable marqueterie littéraire, où les oeuvres antérieures trouvent à se réécrire” à une société commanditaire, ce qui revenait à « hypothéquer sa tombe ».
L’égotisme stendhalien, non comme accumulation excessive de moi et de je (syndrome de BHL) mais comme analyse de soi dénué d’affectation, de vanité, de lyrisme, de forfanterie (Chateaubriand n’en était pas dépourvu). Avec la Vie de Henry Brulard, écrite en 1835 quand M. le consul s’ennuyait à Civita-Vecchia mais publiée en 1890, Stendhal peut apparaître plus prudent :
« J’écris ceci, sans mentir j’espère, sans me faire illusion, avec plaisir comme une lettre à un ami ».
Un cas intéressant en ce que le narrateur-personnage ne s’appelle ni Beyle ni Stendhal. Ni confession intime, ni construction de soi en grand homme, c’est un livre plus proche du Tristram Shandy de Laurence Sterne, tout en errance, mouvement, digressions que le lecteur est invité à reconstituer en découvrant chaque fragment comme ceux d’un fresque éclatée. Le narrateur y fait le pari de gagner un jour le gros lot à la loterie de la vie en étant lu en 1935…
On croise aussi des autobiographes hantés par les ravages de la maladie d’Alzheimer, le spectre de la dissipation progressive de la mémoire, la méfiance que ses lacunes entraine chez celui qui se souvient, les accès qu’elle donne ou non, à une prise de l’identité personnelle. Une place originale est faite à la place occupée par l’éthique protestante non dans le capitalisme mais dans le Journal et l’autobiographie. Sartre, qui en était, avait relevé la dimension de l’examen de conscience et du livre de d’oraisons chez Gide, traits qui n’apparaissaient pas dans le Journal des Goncourt ou celui de Jules Renard :
« Le fond, c’est la lutte contre le péché. […] Il n’est pas question que le carnet soit le reflet d’une vie. C’est une sorte d’offertoire religieux et classique, un livre de comptes moraux, avec une page pour le crédit, une page pour le débit. »
On sort d’un livre avec l’ardent désir de (re)lire Enfance de Sarraute, ses délicats et minuscules mouvements intérieurs, avec d’autres yeux, et tant d’autres auteurs ici révélés à travers le prisme particulier du « souci de soi » (l’expression est de Michel Foucault) alors qu’ils ont été si souvent ailleurs commentés. Evidemment, l’autofiction à la génération prétendument spontanée, que son père putatif Serge Doubrovsky définissait comme « fiction d’événements et de faits strictement réels », est bien présente, on s’en doute –et on remarquera en passant que la plus belle autofiction parue à la fin de l’autre siècle ne s’annonçait pas comme telle, A défaut de génie de François Nourissier.
Mais sans en rajouter, en ramenant ce phénomène de mode à ce qu’il fut en réalité, cette bible des écritures de soi la met à la place assez mineure qu’elle n’aurait jamais dû quitter dans l’histoire de l’autobiographie. La faute à qui tout ça ? L’APA (Association pour le Patrimoine Autobiographique) le proclame dans le titre de sa revue quel les abonnés entre eux appellent « la FAR ». La quoi ? la Faute à Rousseau bien sûr ! Mais que l’on se rassurer surtout si l’on n’est pas écrivain ou auteur et que l’on a nulle intention de se raconter ou de s’introspecter : on gagne toujours à s’autoriser un peu d’amitié pour soi.
(« Roland Barthes » photo D.R. ; « Nathalie Sarraute, 1987 » photo de Marc Trivier ; « Michel Leiris, 1971 », photo de Henri Cartier-Bresson ; « André Gide, 1948 », photo D.R. )
1 809 Réponses pour Du souci de soi
On comprend que ce livre était difficile à refermer – d’ailleurs l’est-il ? – retardant l’écriture de cet excellent billet qui nous le présente. Ce dictionnaire semble passionnant et… d’actualité.
Peut-être convient-il de préciser qu’une branche de l’APA est spécialisée dans la conservation des journaux intimes.
J’ai un ami, Jim, frappé d’Alzheimer, qui a exprimé, avant de sombrer dans l’incommunicabilité, le souhait que ses journaux, qu’il tenait depuis 1966 et avait repris depuis une dizaine d’années, (en « commentant », le mercredi, chaque mercredi vécu 30 ans auparavant), soient conservés dans un endroit public et non privé.
Ce fut chose faite. Les journaux de Jim ont trouvé là un refuge, mais il faut préciser qu’en contrepartie, l’APA se réserve le droit de communiquer à des chercheurs les journaux en question.
Et c’est ce qui arrive : des chercheurs universitaires se sont emparés de journaux de Jim, pour des thèses sur, disons pour faire vite, les « années-baba ».
Tout cela est donc magnifique, mais pose cependant, à mon sens, un tout petit problème. Prenons l’exemple du journal de Jim : il y fait mention de personnes réelles, d’évènements ayant réellement existé, bref, il « met en cause » (et surtout en lumière) d’autres que lui. Quelles garanties ont ces « autres » de l’utilisation des portraits d’eux-mêmes, certes vus par les yeux de Jim, mais confiés à des personnes « publiques » qui en font le terreau de thèses et donc de publications ?
La première amie de Jim, par exemple (je fus la seconde, ouf !), apparaît non seulement à tout bout de champ, mais est passablement « décortiquée »… Et la rupture d’avec Jim est décrite d’une manière terrible, dans ces journaux…
(Bon, j’apparais aussi, et tout aussi décortiquée d’accord, mais disons que j’ai plutôt « le beau rôle »,alors je m’en tire, ahaha).
Je me dis que c’est le prix à payer pour avoir eu le privilège de partager la vie de Jim. Mais cela ne pose-t-il pas cependant problème ?
N’empêche que malgré cette incertitude, je tire mon chapeau aux membres de l’APA…
« 848 pages, 457 entrées, que je l’ai lu passionnément dans sa continuité »
Vous ne dormez jamais Passou ou est-ce le pavé que vous aviez emmené avec vous durant vos longues démarches administratives ?!
« Dictionnaire de l’autobiographie »
C’est pas le bon titre, Passou !
Je rectifie : « Retour à soi », roman.
Merci pour la photo.
Je n’avais jamais vu Roland Barthes se fendre la gueule. Il ressemble à Pompidou !
Bon alors c’est pas 4321.
Remarque: c’est moins gros et beaucoup plus cher !
Ce midi j’ai mangé un hachis parmentier.
jazzi 13h33 . Ce qui est tout aussi amusant c’est que R.Barthes est manifestement en train de faire un cours, cigarette au bec. Imaginons qu’on l’ait remplacée par une tulipe, par souci de santé publique, devant un tableau blanc où il explique la différence entre homo et hétérodiégétique, les 2 mamelles de la narratologie.
Les mémoires comptent-elle pour autobiographie? Pour se limiter au très contemporain celles de McGahern (Memoir) et Lanzmann (Le lièvre de Patagonie) sont simplement des chefs-d’oeuvres d’écriture et de contenu, qui vont du soi à l’autre pour le plus grand profit de tous.
Très intéressant billet de Richard Millet :
http://richardmillet.wixsite.com/siteofficiel/single-post/2018/01/13/Polémique-pour-une-autre-fois
A Christiane, et à Clopine. Sachez que je ne m’associe en aucune manière au post de Christiane le 15/01 à 20h24 . Je n’ai jamais suggéré cela, et Christiane va régler ses comptes personnels sans y mêler les autres. C’est tout.Cut.
« De là à reconnaître saint Augustin comme le saint patron des autobiographes, il y a un pas que la critique littéraire contemporaine s’est longtemps refusé à franchir, alors que ses Confessions (397- 400) devrait être leur bréviaire laïc. »
Il faut objectivement reconnaître une sorte de fascination qu’a exercée ce texte majeur, y compris chez les modernes laïcs. Par exemple Hannah Arendt. On était à vrai dire plutôt du côté des philosophes, mais cela comptait beaucoup, tout de même dans le paysage intellectuel. Et ceci, sans ajouter que pour un chrétien Les Confessions sont un livre fondamental à relire régulièrement comme la grande prière humaine qu’il est, immense invocation à Dieu.
@D 14h08
Cette affaire ne lui donne qu’un prétexte de plus pour asséner ses obsessions
sOUVENT accusé de ne pas être très matinal…
Pourtant me voici au bureau ! (je me réveille…)
Rien n’est plus important ce jour que la déclaration du « syndrome BHL » dans la « règle d jeu ». Car son silence devenait insoutenable, il restait sourd à mes twittettts…
Enfin, oui… cELUI qui en 1981 dans le Nvl oBS ne craignait pas de dire qu’il faudrait un jour élever peut-être une statue au grand Céline, enseigner peut-être aussi les Pamphlets dans les écoles… en ce qu’ils démontraient dans leur évolution vers le « communisme Labiche » de « Beaux Draps », la racine « de gauche » de l’antisémitisme,
Oui le BHL national vient de réaffirmer (un peu tard) la nécessité de republier les Pamphlets de LF. Céline sans aucun appareil (!) critique (celui que bidonneraient les « spécialistes » patentés de la « nouvelle histoire », de l’EPSSooossoialll… et Cie). Bref il ne le dit pas vraiment, mais on comprend son désir à Levy de se voir offrir bientôt par Ariellllle un beau Pléiade avec « Pamphlets » écrit au dos (et non pas l’intitulé ridicule « écrits plolélllémmiquesss »).
C’est dit, c’est toujours ça de pris… Merci Bernard.
cECI dit Henri le même (French pastry cook) développe une argumentation -non quant à la publication, mais sur la nature de l’oeuvre de Céline- qui est foireuse… Raphaël son pote avait fait ce qu’il avait pu du côté d’un Ferdinand bouffon, etc… cE que Kakaglerfds avait pris au bond, pour dire -sans rire- que c’était justement cela le plus terrible ; n’hésitant pas à comprendre la réédition de Mein Kampf puisque là c’était du sérieux, d’un vrai chefff d’état, maître d’ Europe (dixit) et donc susceptible d’être raisonné (par le peuple/Volksss).
bhL LUI, dans le droit fil de ses années de jeuness insouciantes défend l’idée d’un Céline bouleversant avec le Voyage (y-a-t-il quelqu’un dans la salle ce soir qui n’aimmmeeu pas le Vooyyageuuuu !? chante Johnny), oui bouleversant et puis pas mal non plus avec Sigma-le château etc.. Mais qui aurait failli entre temps. Il ne voit pas du tout la nécessité littéraire de cet instant tragique et donc de Féerie ! (mais c’est son droit). On doit dire aussi que c’est là le pont aux ânes de la critique qu’on trouve chez Muray, chez Godard, chez… Bref presque partout, y compris chez la Pipe : « je lui ai dit, tu n’aurais pas dû écrire ces machins-là.. », et chez l’écrivain lui-même parfois (ruse ou pas ?).
Or voici posée la question « Autobiographique »…
Nietsche a pu écrire en ce sens et dans Ecce Homo, « je raconte ma vie à moi-même »… (ce dont BHL se voudrait se faire une philosophie – dixit). Et qu’il le veuille ou non, c’est le propre de tout écrivain, de tout artiste… Ceci dit il n’est au pouvoir d’aucun de pouvoir le faire vraiment (pas plus Nietzsche, que d’autres armés de toute sorte de pschykanaliseee…). Bourdieu par exemple a pu dénoncer dans un article célèbre « l’illusion autobiographique » au sens que celle-ci instaurerait une homogénéité trompeuse sur l’existence, et ferait l’impasse des conflits, ruptures… Ainsi cherchera-t-il a retourner sur sa vie avec ces bons sentiments… Ce qui donnera « Esquisse pour une autoanalyse » ; une souris dans l’accouchement de cette montagne. Car la « rupture » y fut désignée, dans l’espèce de révolte qui l’avait conduit à renoncer à la filière ENS, Philo-Leibniz etc.. pour aller au cambouiboui avec les sciences »Sociales » (et l’EPratiqueHESSSSS…). Cette affaire -qui est la trame des « Héritiers » sera le fin fond de l’oeuvre de Bourdieu; il n’en sortira jamais. Par exemple pour parler de Manet (collège de france) il n’aura d’autre ressource que de rabâcher cette histoire de la rupture « anticonformiste » avec le milieu où le peintre était né, avait grandi, etc… Or, il faut bien voir que cette histoire qui est aussi le leitmotiv de la quasi totalité des Biographies sur ceci ou cela est une très vieille lune rationaliste, et très bien formulée par Descartes déjà (duquel, Bourdieu prétendait rompre!). C’est l’histoire de « l’autodidactisme », se dressant contre l’enseignement sclérosé des « écoles », pour que le génie (inné) advienne, dans la liberté du hasard…
Pour ne pas oublier Céline, c’est bien là l’éternelle rengaine célinienne aussi…
Louis Destouches ne serait pas allé à l’école, du moins au lycée, il aurait tout acquis… de la rue, du bruit des paroles, de l’argot. Dans sEMMELWEIS il écrit d’ailleurs ces lignes -en parlant du médecin en question, tout en se « racontant sa vie à soi-même »- pour mieux préfigurer son destin :
« Philippe eut un jour quatre ans, puis dix… Il n’aimait point l’école et cette aversion désespérait son père. Philippe aimait la rue. Les enfants plus encore que nous ont une vie profonde… Que peuvent les maîtres et leur savoir pour cette gestation spirituelle, cette seconde naissance (sic), dont tout est mystère ? Presque rien » (p 34).
4 ans… quelque part dans sa correspondance (mais aussi implicitement dans Beaux Draps) Céline dira que c’est jusqu’à 4/5 ans que tout se joue, qu’après c’est foutu, trop tard… Or de tout cela, on doit bien constater que « Mort à crédit » (la pseudo autobio célinienne) ne dit rien du tout… Et c’est très symptomatictic qu’un autre auteur d’une non moins fameuse autobio, Althusser (le seul grand des années 60 -le « maitre » de BHL-qui fit référence à Céline), ait pu dans une version préliminaire de son livre (c’est souvent là que le + intéressant est dit) écrire « Je suis né à 4ans… » (!). Car cette période de la vie est hors de portée de la conscience. Seul Rousseau aura pu de par sa philosophie sans égal sur « l’état de nature », relever cela dans ses Confessions bien sûr, lorsqu’il disait que sa mère morte lui avait laissé des romans, que depuis ce temps datait sa conscience (son « souci de soi »), mais que pour autant il ne pouvait dire comment il avait appris à lire ! Et ajoutons « à écrire » (en pensant à la dénégation aragonnesque « Je n’ai jamais appris à écrire » sic!)
Si bien que pour en revenir à la compréhension de LF. Céline, il n’y aurait aucune illusion biographique, à comprendre toute son oeuvre sans aucune exception comme « se raconter sa vie à soi-même », et donc en elle voir l’absolue nécessité (littéraire !) des Pamphlets, pour que Féerie et la Trilogie allemande adviennent, et puis que tout recommence… (car ce que l’on nomme « l’abjection » des Pamphlets, est bien dans le final de « Rigodon »; n’écrivait-il pas « Féerie… et encore… pour une autre fois !).
Encore faudrait-il comprendre ce moment singulier qui absent, ne peut que figurer en creux dans « MOrt à crédit »… (c’est la « lecture symptomale althussérienne !!!), avec pour seul indice, ce qu’il avait pu dire de façon assez énigmatique à Elie Faure en 1935 , à la cantonade, comme s’il ne pouvait lui même expliciter sa pensée :
« Vous n’avez pas gagné votre pain avant d’aller à l’école (?). Vous n’avez pas le droit de me juger, vous ne savez pas. Vous ne savez pas tout ce que je sais. Vous ne savez pas ce que je veux, vous ne savez pas ce que je fais… Je parle le langage de l’intimité des chose. Il a fallu que je l’apprenne, que j’épelle (sic !) d’abord. J’ai tout jaugé. Rien de ce que je dis est gratuit… »
Oui Mélania j’arrive…
Ce sont toujours des profs ou d’anciens profs qui se plaignent le plus de la jeunesse qui n’apprend rien, alors que ce devrait être à eux qu’incombe le devoir d’enseigner de manière vivante et humaniste. Mais ils renoncent, comme de pauvres larves, laissant ces jeunes démunis et errant dans un monde sans repères :
« La jeunesse contemporaine n’a plus rien à faire de Wagner, de Céline, d’Aragon, de Ravel, de Giono, de Boulez, ou de Soljenitsyne : elle ne sait rien, et ne veut qu’être connectée à elle-même, c’est-à-dire au néant. » Richard Millet
@clopine
une réponse pour vous sous le fil précèdent
D 14h08, merci, j’aime beaucoup son humour.
gisèle/olga/lola… dit: 16 janvier 2018 à 14 h 09 min
Eh bien, gisèle, calmez-vous ! je n’ai nul besoin de vous pour dire ce que j’ai à dire à cette sournoise. J’ai simplement rebondi sur votre commentaire qui réveillait un échange tenace entre vous deux que je n’ai pas oublié.
L’anecdote est très révélatrice de sa façon d’opérer.
La suite de mon commentaire ne vous concerne pas.
On dit que je lui cherche noise, que je l’envie ! Dieu du ciel, m’enterrer dans cette ferme, non merci. Écrire ce genre de prose insipide, non merci. Mais subir les assauts d’agressivité de cette … ça commence à être plus que lassant. A peine revenue d’un soi-disant long état de torpeur, elle lance un post incendiaire me traitant de folle. J’évoque un essai de Deleuze sur Proust, et encore un commentaire agressif de sa part, tellement méprisant que même Rose la rappelle à l’ordre !
Et c’est comme ça depuis 2008, toujours à chercher chicane alors qu’elle m’indiffère.
Entre temps, j’apprends le rôle de PMB – pas glorieux- dans l’ordre de m’évacuer de tous les blogs où j’inscris des commentaires (sauf MàC qui a refusé), DB qui s’est excusé, S. qui a confirmé.
Il se trouve que j’ai pu échanger avec PMB qui avait réagi, abasourdi par une pluie de e-mails calomniateurs… Quand j’en ai écouté certains, malgré le pseudo, j’ai reconnu la plume.
Alors Remarquable ? Bonne ? Victime ?
Cette … est une araignée et ne jouit qu’à tisser des toiles malveillantes pour piéger et détruire des femmes qui la gênent ou se pavaner au milieu d’une cour de fans absolus, prêts à partir en croisade pour la défendre !
Comme le dit (?) sur le fil d’avant, citant Céline : la foule est lâche… car c’est très amusant, n’est-ce pas, le grand jeu et elle n’était pas seule (d’ailleurs elle en met certains en garde dans ce post ci-dessus….
Quant à vous G-O-L… passez-vous dorénavant l’envie de m’interpeler. Je n’ai nul besoin de vous, pédante.
Qu’est-ce qui vous a fait le plus rire, Bérénice? Sachez je j’aime que les gens s’amusent.
« Oui, comment retrouver le réel ? » demande Richard Millet dans son billet mis en lien par D.
Le réel, c’est comme Dieu, personne ne l’a jamais rencontré. Il ressemble à quoi ?
Widergangager, vous écrivez à propos de « Retour à Séférad » : « On ne peut pas prétendre écrire un roman sur l’identité en écrivant un livre qui refuse d’emblée de parler de soi ! »
Il se trouve que le livre en question, je le connais assez bien. Et je puis vous assurer que j’y parle de moi du début à la fin, implicitement ou explicitement, clairement ou subliminale ment. Il y a ce qu’on dit qu’on va faire et il y a ce qu’on fait, eh oui, encore faut-il dépasser l’incipit et la déclaration d’intention.
Dans un autre commentaire, vous écrivez: »… de la nourriture dans le Quijote, thème qui occupe une place importante dans son roman… ». Importante ? Plusieurs pages dans le premier chapitre, une ou deux évocations ensuite sur plus de 400 pages… De ce livre, vous ne connaissez que le début, lu debout dans une librairie.
Pas grave.
Qui est réellement D. ? Richard Millet !
Passou : » De ce livre, vous ne connaissez que le début, lu debout dans une librairie. »
Flagrant délit par l’auteur même du livre! Une première…
Hurkhurkhurk!
Montaigne, Proust etc. sont vengés!
Merci!
Qu’un type vous dise qu’il est à Prague et qu’il n’y soit pas, passons. Qu’un type vous dise qu’il est à Kiev et qu’il n’y soit pas, passons encore. Mais qu’un type vous dise qu’il va à Saint-Lazare et qu’il n’y aille pas, ça donne matière à songerie.
Jazzi, sachez que je n’ai jamais vu en vous que vous-même, ce qui me semble être un gage de santé psychique.
J’aimerais être Richard Millet, écrivain talentueux et lucide.
Mais je suis moi, seulement moi.
Merci P. A. pour la qualité de rédaction de votre billet. Vous avez le « souci de nous », de vos lecteurs, de lisibilité de votre analyse. Ce n’est pas le cas ailleurs, dans certaine filiale de votre république. Le jargon universitaire qu’en passant vous égratignez ci-dessus est mille fois plus intelligible que le salmigondis qui y est la règle.
Dans le Livre second de Don Quichotte, les noces de Camache le riche se déroule sur pas moins de deux chapitres (XX et suivant), Passou. Et quelle mangeaille !
« Le valet dort, et le maître veille, pensant de quelle manière il pourra le nourrir, améliorer son sort et lui faire merci. Le chagrin de voir un ciel de bronze refuser à la terre la vivifiante rosée n’afflige point le serviteur, mais le maître qui doit alimenter, dans la stérilité et la famine, celui qui l’a servi dans l’abondance et la fertilité. »
À tout cela, Sancho ne répondait mot, car il dormait, et certes il ne se serait pas éveillé de sitôt, si Don Quichotte, avec le bout de sa lance, ne l’eût fait revenir à lui. Il s’éveilla enfin, en se frottant les yeux, en étendant les bras ; puis, tournant le visage à droite et à gauche : « Du côté de cette ramée, dit-il, vient, si je ne me trompe, un fumet et une odeur bien plutôt de tranches de jambon frites que de thym et de serpolet. Sur mon âme, noces qui s’annoncent par de telles odeurs promettent d’être abondantes et généreuses. — Tais-toi, glouton, dit Don Quichotte ; et lève-toi vite ; nous irons assister à ce mariage, pour voir ce que fera le dédaigné Basile. (…)
Sancho obéit à son maître, et quand il eut mis la selle à Rossinante et le bât au grison, ils enfourchèrent tous deux leurs bêtes, et entrèrent pas à pas sous la ramée. La première chose qui s’offrit aux regards de Sancho, ce fut un bœuf tout entier embroché dans un tronc d’ormeau, et, dans le foyer où l’on allait le faire rôtir, brûlait une petite montagne de bois. Six marmites étaient rangées autour de ce bûcher, et certes, elles n’avaient point été faites dans le monde ordinaire des marmites, car c’étaient six cruches à vin, qui contenaient chacune un abattoir de viande. Elles cachaient dans leurs flancs des moutons entiers qui n’y paraissaient pas plus que si c’eût été des pigeonneaux. Les lièvres dépouillés de leurs peaux, et les poules toutes plumées qui pendaient aux arbres, pour être bientôt ensevelis dans les marmites, étaient innombrables, ainsi que les oiseaux et le gibier de diverses espèces pendus également aux branches pour que l’air les entretînt frais. Sancho compta plus de soixante grandes outres d’au moins cinquante pintes chacune, toutes remplies, ainsi qu’on le vit ensuite, de vins généreux. Il y avait des monceaux de pains blancs, comme on voit des tas de blé dans les granges. Les fromages, amoncelés comme des briques sur champ, formaient des murailles, et deux chaudrons d’huile, plus grands que ceux d’un teinturier, servaient à frire les objets de pâtisserie, qu’on en retirait avec deux fortes pelles, et qu’on plongeait dans un autre chaudron de miel qui se trouvait à côté. Les cuisiniers et les cuisinières étaient au nombre de plus de cinquante, tous propres, tous diligents et satisfaits. Dans le large ventre du bœuf étaient cousus douze petits cochons de lait, qui devaient l’attendrir et lui donner du goût. Quant aux épices de toutes sortes, on ne semblait pas les avoir achetées par livres, mais par quintaux, et elles étaient étalées dans un grand coffre ouvert. Finalement, les apprêts de la noce étaient rustiques, mais assez abondants pour nourrir une armée.
Sancho Panza regardait avec de grands yeux toutes ces merveilles, et les contemplait, et s’en trouvait ravi. La première chose qui le captiva, ce furent les marmites, dont il aurait bien volontiers pris un petit pot-au-feu ; ensuite, les outres lui touchèrent le cœur, puis enfin les gâteaux de fruits cuits à la poêle, si toutefois on peut appeler poêles d’aussi vastes chaudrons. Enfin, n’y pouvant plus tenir, il s’approcha de l’un des diligents cuisiniers, et, avec toute la politesse d’un estomac affamé, il le pria de lui laisser tremper une croûte de pain dans une de ces marmites.
— Frère, répondit le cuisinier, ce jour-ci n’est pas de ceux sur qui la faim ait prise, grâce au riche Camache. Mettez pied à terre, et regardez s’il n’y a point par là quelque cuiller à pot ; vous écumerez une poule ou deux, et grand bien vous fasse. — Je ne vois aucune cuiller, répliqua Sancho. — Attendez un peu, reprit le cuisinier. Sainte Vierge ! que vous faites l’innocent, et que vous êtes embarrassé pour peu de chose ! » En disant cela, il prit une casserole, la plongea dans une des cruches qui servaient de marmites, et en tira d’un seul coup trois poules et deux oies. « Tenez, ami, dit-il à Sancho, déjeunez avec cette écume, en attendant que vienne l’heure du dîner. — Mais je n’ai rien pour la mettre, répondit Sancho. — Eh bien ! reprit le cuisinier, emportez la casserole et tout ; rien ne coûte à la richesse et à la joie de Camache. »
(…)
On voit bien, Sancho, reprit Don Quichotte, que tu es un manant, et de ceux qui disent : Vive qui a vaincu. — Je ne sais trop desquels je suis, répondit Sancho, mais je sais bien que jamais je ne tirerai des marmites de Basile une aussi élégante écume que celle-ci, tirée des marmites de Camache ; » et en même temps il fit voir à son maître la casserole pleine de poules et d’oisons. Puis il prit une des volailles, et se mit à manger avec autant de grâce que d’appétit.(…) il revint à l’assaut contre sa casserole, et de si bon appétit, qu’il éveilla celui de Don Quichotte, lequel l’aurait aidé sans aucun doute, s’il n’en eût été empêché par ce qu’il faut remettre au chapitre suivant. »
@ »On gagne toujours à s’autoriser un peu d’amitié pour soi » ; c’est bioen le pb de ce blogue. Qui s’aime se suive…
En voilà une illustration magistralement déchiquetée, tenez-vous le pour dit !
[« La première amie de Jim, par exemple (je fus la seconde, ouf !), apparaît non seulement à tout bout de champ, mais est passablement « décortiquée ». Et la rupture d’avec Jim est décrite d’une manière terrible, dans ces journaux. (Bon, j’apparais aussi, et tout aussi décortiquée d’accord, mais disons que j’ai plutôt « le beau rôle », alors je m’en tire, ahaha). Je me dis que c’est le prix à payer pour avoir eu le privilège de partager la vie de Jim ». Fl. Trouillefou]
Depuis Fred Boyer et sa nouvelle traduction des Confessions d’Augustin, dite « les Aveux », plus d’oiseuse confusion possible avec celles de Jean-Jacques.
Il y a un petit « r » de trop à l’antépénultième ligne, là : « que l’on se rassure ». Sinon, quand j’étais loupiote, j’avais lu un livre de ma mère qui s’appelait « le cahier interdit ». Une femme mariée (en Italie, années 60) commence un journal intime, et elle commence par conséquent à braver l’interdit – c’était un livre féministe, en fait, sans doute mon premier (parce que le club des 5, en fait de féminisme, on faisait mieux, et Tintin itou). Je n’avais pas tout compris, mais du coup, écrire un journal intime m’avait tout l’air d’être mystérieux, attrayant et… un peu dangereux…
La « bible » de l’autobiographie décrite par notre hôte ne doit pas mentionner ces « fausses autobiographies », et pourtant c’est souvent en lisant ces fausses-là que naît le désir d’en écrire une vraie…
Et quand on y mange pas on y boit de sacrés coup !
« De temps à autre, Sancho crachait, semblait-il, une espèce de salive, collante et un peu sèche ; et le charitable écuyer sylvestre, qui l’avait vu et remarqué, lui dit :
« Il me semble que nous avons tant parlé que la langue nous colle au palais, mais j’ai amené avec moi un décolleur, qui pend de l’arçon de la selle de mon cheval, et qui n’est pas mauvais du tout. »
Là-dessus, il se leva, et revint quelques instants après avec une grande outre de vin (…). Il la remit entre les mains de Sancho qui, après l’avoir levée et placée au-dessus de sa bouche, demeura un bon quart d’heure à regarder les étoiles ; et quand enfin il acheva de boire, il laissa tomber la tête de côté, et dit avec un grand soupir :
« Fidep.ute, le coquin, ça c’est un vin catholique ! (…) Mais dites-moi, monsieur, sur l’âme de vos ancêtres, ce vin ne serait-il pas de Ciudad Real, par hasard ?
– Alors là, bravo au taste-vin ! s’exclama celui du Bois. La vérité, c’est qu’il est bel et bien de là et de nulle part ailleurs. Et même qu’il est vieux de quelques années.
– Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire ! répondit Sancho. Moi, ne pas le rec.onnaître ? Il n’aurait plus manqué que ça. Le croirez-vous monsieur l’écuyer : j’ai un instinct si développé et si naturel, pour ce qui est de rec.onnaître un vin, qu’en me le donnant simplement à humer je devine la patrie, le lignage, la saveur, et l’âge, ou encore s’il doit fermenter ou pas, avec toutes les particularités se rapportant à ce vin. Mais il n’y a là rien d’étonnant : il y a dans mon lignage, du côté de mon père, les deux meilleurs taste-vins que la Manche ait c.onnus depuis bien des années. A preuve ce qui leur est arrivé, et que je vais vous rac.onter. On leur donna à goûter à tous deux le vin d’une cuve, en leur demandant leur avis sur l’état et la qualité du vin. L’un le goûta du bout de la langue, l’autre ne fit que le porter à son nez. Le premier dit que le vin avait un goût de fer ; le sec.ond, qu’il avait plutôt un goût de cuir. Le propriétaire dit que la cuve était propre et que ce vin-là n’avait reçu aucun apprêt qui eût pu lui donner un goût de fer ou de cuir. Mais cela n’empêcha pas les deux fameux experts de maintenir ce qu’ils avaient dit. Le temps passa, le vin fut vendu, et lorsqu’on nettoya la cuve, on y trouva une petite clef, pendue à une lanière de cuir. A vous de voir, monsieur, si quelqu’un qui est issu de pareil lignage est bien placé pour donner son avis dans ce genre de procès. »
(« Don Quichotte de la Manche », traduction de Jean Canavaggio, avec la collaboration de Claude Allaigre et Michel Moner, œuvres romanesques complètes, I, Livre II, chapitre XIII, bibliothèque de la pléiade, éditions Gallimard, 2001)
Passou : « De ce livre, vous ne connaissez que le début, lu debout dans une librairie ».
L’aurait confondu gwg avec jazzman ?
JJhh, au moins, tenez-vous en au texte ! « Décortiqué », pas « déchiqueté », voyons !
« L’aurait confondu gwg avec jazzman ? »
Moi je l’ai lu en diagonale assis dans un fauteuil club du BHV, JJJ.
Quant au Don Quichotte, je l’ai lu entièrement, de la première à la dernière, cet été et j’en avais parlé ici…
Essais d’ego-histoire (1987) poussant les historiens à l’introspection comme pour justifier leur implication personnelle dans une recherche.
—
Passionnant livre, dont je retiens un texte hanté, au sens propre, Le Fils de la morte, du à un historien dont les vues n’étaient à l’époque pas en odeur de sainteté dans nos cercles, Pierre Chaunu. Hanté par le passage du temps, comme le Faulkner de « Abaslom, Absalom ».
Au moins avec Clopine on rigole tandis qu’avec christiane on se fait skier, alors hein !
@15.38 Widergangager,
Quand on commence à écueurcher les pseudos de M. A., on montre vraiment qu’on n’est pas content. C humain, non ?
de la première à la dernière… lignes !
@16.21 Ouigre. JJhh m’a dit : j’ai ri, mais j’ai ri…, j’ai pas skié, j’étais vraiment trop « déchiré » !
« on gagne toujours à s’autoriser un peu d’amitié pour soi. » (Passou)
Je me demande s’il ne faut pas d’abord beaucoup d’amour de soi-même pour nourrir de miettes un peu d’amitié ailleurs ….
C’est sûr que ceux qui ici se vantent à longueur de journée de l’illustre chatoiement de leurs patronymes ont du être décontenancés par la désinvolte sincérité du narrateur et les paradoxes de sa démarche.
Je rentre du tribunal, j’ai gagné ma cause toute seule, yeepee !
Quittons nous, définitivement, sur un serment de vigne : demain, à 5h30, j’attaque le « Retour » de Passou ! ….
Bonne soirée, les nains de jardin !
@16.22 « Je suis historien parce que je suis le fils de la morte et que le mystère du temps me hante depuis l’enfance… » Beau texte de Chaunu en effet, qui m’avait marqué naguère, Bloume, et dieu sait pourtant qu’il m’énervait un brin, ce Pierre Saunu. L’était moins royalisss que Philippe Ariès, l’hanté par les cimetières, j’veux bien le reconnaître, mais bin plus à ma droite que l’H. Mendras. Aujourd’hui, je leur pardonne à tous les trois, j’ai toujours tout pardonné aux morts, à vrai dire. Le plus intéressant de nos jours parmi les vivantes, c’est ce qui retrace le poids du genre dans les « ego histoires ». Par ex… http://journals.openedition.org/genrehistoire/697
Pierre Chaunu, grand historien, avait malheureusement une marotte pas rigolote : la dénatalité. Il voulait que les femmes pondent, et se désolait d leur taux de fertilité très bas, à l’époque. Depuis, ce taux est d’ailleurs remonté en France, sans qu’on sache très bien pourquoi.
Salade de carottes avec croûtons, gruyère et une délicieuse Sour Cream. De l’ail pour relever le tout bien évidemment
Chaunu allait tous les ans à la messe de commémoration de la mort de Louis 16 et tous les ans le 21 janvier je connais quelqu’un qui l’appelait au téléphone et lui disait : « couic » !
« C’est ici un livre de bonne foi, lecteur »
Dommage que l’autobiographie de mauvaise foi ne soit pas davantage cultivée. Il y a là un filon à creuser. Certes, toute autobiographie est, pour diverses raisons, quelque peu de mauvaise foi. Mais là, il s’agirait de se vautrer systématiquement dans la mauvaise foi, dans le mensonge ad libitum. On me dira que l’autofiction est là pour ça, mais quel bonheur de contaminer un genre par l’autre. Après tout, la vérité sur soi, franchement, on s’en fiche, à commencer par l’auteur, suivi par son lecteur. Peu importe ce que j’ai été, de toute façon je renie tout, je prétends être en toute bonne ???) foi ce que je ne fus jamais. L’essentiel, pour l’autobiographe, c’est le divertissement de soi par soi. En espérant divertir le lecteur. C’est la seule chose qui compte et qui comptera dans ce monde dépourvu de sens.
Chaunu allait tous les ans à la messe de commémoration de la mort de Louis 16 et tous les ans le 21 janvier je connais quelqu’un qui l’appelait au téléphone et lui disait : « couic » !
Et oui ! Ma date d’anniversaire. Je dois avouer que j’en ai toujours été fière, même si je n’y suis pour rien.
C’est toi la belle blonde à l’air espiègle sur la photo en tête de ton billet, Ed ?
Nous sommes tout les deux du premier décan du signe du verseau…
L’essentiel, pour l’autobiographe, c’est le divertissement de soi par soi.
Exact, c’est un peu ce à quoi aboutit la chute de Passoul
En espérant divertir le lecteur.
Là… évidemment, on n’est pas tiré d’affaire, c une aut’paire de manches !
Dans le récent bouquin des souvenirs de john le carré, il demande à ce que l’on ne croit à rien des mensonges qu’il raconte, car il n’est pas du tout sûr de sa mémoire ni de ses propres souvenirs d’espion ou de contre espion, vu que ce boulot a toujours provoqué chez les intéressés des formes de « double bind » mémoriels ingérables avec le temps. Evidemment, il fait sa coquette, mais parfois il paraît sûr de son fait. Et sa métaphore des pigeons qui regagnent toujours le bercail alors qu’on leur tire dessus au bout du tunnel est troublante. Ils ne s’aiment pas nécessairement, ignorent les fleurs de narcisse, mais ils sont fidèles. On sait exploiter leur fidélité indéfectible au bercail. Ils ne songent pas à en vouloir à leurs viandards ou à leurs colombophiles durant les guerres de tranchées.
Je crois bin qu’on en est tous là, et ces gens qui passent leur temps à révéler une anecdote historique, croustillante si possible, sur un écrivain, anecdote inconnue des autres balourds, donnent le sentiment que c’est leur seule raison de vivre…
Comme dirait Jean, tout cela est un brin dépourvu de sens. La seule question qui vaille est donc la suivante : cela vaut-il vraiment la chandelle de s’étriper sur le détail de biog d’un-e autre ?
J’avais pas vu que le premier commentaire de ce billet avait disparu !
Le revoilà !
« JAZZI dit: 16 janvier 2018 à 12 h 50 min
Comme quoi, on peut aimer passionnément un livre dans lequel on ne voudrait pas figurer !
« Hors de question pour autant de déballer mon moi ». (p. 20 de « Retour à Séfarad », source WGG) »
jazzi,
Non. C’est mon grand-père 🙂
Alors, es-tu indépendante et rêveuse ?
Farouchement indépendant et continuellement rêveur, Ed.
Mais tu sais que tu ressembles à… Catherine Deneuve, en jeune peau !
mimi comme tout la ED, Jazzi vire de bord !
17:43
Je vais finir par croire que l’astrologie a un sens, alors.
Non je ne ressemble pas à Catherine Deneuve, ni physiquement, ni rien du tout !
17:44
Non. C’est juste une femme à l’opposé de celles dont je parle dans mon article. Et vous aussi d’ailleurs.
D, la fin du billet , je le sais sérieux mais il grince si fort et avec ce beau style que c’en est amusant . N’allez pas croire à quelque cynisme qui m’habiterait mais bien qu’absolument loin de ces sommets où nichent les écrivains et autres érudits qui quand on les lit peuvent faire penser que l’altitude désolerait plus qu’à vivre au niveau de la mer ( soit zéro) j’exècre ce monde et celui prévisible auquel nous ne participerons pas.
16h48 delaporte/ dans Le Monde du jour, un graphique vient sonner le glas de l’exception française en matière de natalité.
McGahern (Memoir) , Bloom, très cher Bloom, cet ouvrage manque de traducteur, sur le site Persée quelques lignes élogieuses mais c’est tout!
Thèse de doctorat : Études anglaises : Caen : 1995
Notes :
Publication autorisée par le jury
Résumé(s) :
JOHN MC GAHERN, UN DES ROMANCIERS IRLANDAIS CONTEMPORAINS LES PLUS ACCLAMES EN IRLANDE ET DANS LE MONDE, A DONNE DANS SES CINQ PREMIERS ROMANS UNE IMAGE DE SON PAYS QUI DOIT AUTANT A SES OBSESSIONS PERSONNELLES QU’A UNE VOLONTE DE REPRESENTATION REALISTE. ON EST D’ABORD FRAPPE PAR L’HABILETE DU ROMANCIER A RECONSTITUER UNE EXPERIENCE FICTIVE DU TEMPS, SURTOUT DANS THE BARRACKS OU SE MELENT RECIT PREMIER ET ANALEPSES, MAIS AUSSI DANS LES AUTRES ROMANS, QUI MONTRENT DES PERSONNAGES PARALYSES PAR LE PASSE ET INCAPABLES D’ENVISAGER L’AVENIR. L’ESPACE EST LE DEUXIEME TERME QUI COMPOSE LA DIMENSION REALISTE DE L’OEUVRE; ELLE EST EN EFFET SITUEE A UN MOMENT DONNE DE L’HISTOIRE ET DANS DES LIEUX AUTHENTIQUES. MAIS L’ESPACE SERT SURTOUT A CREER LE CLIMAT D’OPPRESSION ET D’ENFERMEMENT DANS LEQUEL EVOLUENT LES PERSONNAGES ET QUI SUSCITE UN FORT SENTIMENT D’ANGOISSE DEVANT L’ABSURDITE DE LEUR VIE QUOTIDIENNE. LES PERSONNAGES CENTRAUX SE DISTINGUENT DES AUTRES PAR L’INTENSITE DU QUESTIONNEMENT QUI LES HABITE, AUQUEL ILS CHERCHENT A REPONDRE EN EVOQUANT LE PASSE, COMME PEUT LE FAIRE UN ECRIVAIN. C’EST EN CELA QU’ON PEUT DIRE QU’ILS SONT DES REPRESENTATIONS DE L’ARTISTE DANS SON OEUVRE ; SENSIBLES ET IMAGINATIFS, CES PERSONNAGES SONT AUSSI DES LECTEURS QUI INTRODUISENT DANS LES ROMANS UNE DIMENSION INTERTEXTUELLE. L’INTERTEXTUALITE FONCTIONNE AUSSI D’UN ROMAN A L’AUTRE; DANS LA MESURE OU ON Y RETROUVE LES MEMES TYPES DE PERSONNAGES, LES MEMES LIEUX, LES MEMES SITUATION OU ENCORE MES MEMES IMAGES. L’IMPORTANCE DU « RETOUR DU MEME » DANS L’OEUVRE DE MC GAHERN NOUS A POUSSE A NOUS INTORROGER SUR LE THEME DE LA REPETITION. ON DECOUVRE QU’IL PRESENTE DEUX ASPECTS : CERTE, LA REPETITION EST NEVROTIQUE
Ed le blond vous va aussi bien que le roux, quel âge? entre 35 et 40 ?
Ed, arrête de jouer à la poupée qui dit non non non non non non ! ,https://medias.unifrance.org/medias/38/204/52262/format_web/catherine-deneuve.jpg
Le fond, c’est la lutte contre le péché. […] Il n’est pas question que le carnet soit le reflet d’une vie. C’est une sorte d’offertoire religieux et classique, un livre de comptes moraux, avec une page pour le crédit, une page pour le débit. »
Dans cet esprit faudrait-il prévoir un dictionnaire amoureux consacré à LF Céline , débit crédit permettraient d’introduire les pamphlets, je vois que Flaubert a le sien avec 650 notices explicitant son rapport à l’histoire, après tout on trouve tout dans un dico .
Quelqu’un a compris la conclusion de ce papier?
MOI JE me fait offrir la correspondance de Flaubert à chaque Noël, autant dire qu’on m’offre les mutliples volumes bien plus vite que MOI JE ne la lis, MOI JE ai tout mon temps. Pour le moment MOI JE virevolte MOI JE feuillette MOI JE m’impregne et c’est mieux que ce que MOI JE aurai vaguement eu l’idée d’en penser. Brefle c’est pas chiant.
À part ça Derrida est merveilleux « Même si je considère qu’il est essentiel de réfléchir à cette synthèse copulative de culture grecque et juive, je considère que ma propre pensée n’est, paradoxalement, ni grecque ni juive. J’ai souvent l’impression que les questions que je tente de formuler sur les marges de la tradition philosophique grecque ont, en tant que leur autre, le modèle du Juif, à savoir le Juif en tant qu’autre. Et pourtant, le paradoxe est que je n’ai jamais invoquer la tradition juive, d’aucune manière, ni par attachement à mes racines, ni de manière directe. Bien que je sois né juif, je ne travail ni ne pense en me référant à une tradition vivante du judaïsme. Ainsi, s’il existe une dimension judaïque de ma pensée, qui a pu s’exprimer de temps à autre ou à travers moi, elle n’a jamais pris la forme d’une fidélité explicite ou d’une dette envers cette culture. En bref, le lieu ultime de mon questionnement ne devrait être ni hellénique ni hébraïque, si cela était possible. Ce devrait être un non-lieu, au-delà, tout à la fois, de l’influence juive de ma jeunesse et de l’héritage grec que j’ai reçu au cours de ma formation universitaire en France. »
49
Nicolas, est-ce qu’il exprime le fait que l’origine ne suffit pas à nous définir, qu’elle peut n’être qu’une trace qui ne devient pas déterminante de la pensée d’un individu, encore faut-il que le parcours emprunté lui offre d’autres voix .
49 Nicolas? vous avez un ticket pour 10 ans si vous faites du sport, le temps de voir venir et de vous en offrir trois tranches.
L’APA (Association pour le Patrimoine Autobiographique)
C’est rigolo, l’A.P.A., c’est aussi l’aide personnalisée d’autonomie, pour les personnes âgées dépendantes. Jusqu’à quel âge peut-on raisonnablement se lancer dans une entreprise autobiographique, nécessairement de longue haleine ? Pour les hommes, en France, l’espérance de vie en bonne santé ne dépasse pas 62 ans. Au-delà, les maladies chroniques, diabète, cancers, maladies cardio-vasculaires, sont par trop fréquentes. Je vois d’ici le sexagénaire cancéreux foudroyé par une embolie pulmonaire (rançon d’une chimio) juste au moment où il polissait la phrase qui allait fixer enfin la vérité de sa vie. Zut de zut ! Imagine-t-on un malade Alzheimer entreprenant de raconter sa vie, même au début de l’évolution de la maladie ? Sait-on que le recours répété aux anesthésies générales lors d’opérations peut altérer gravement la mémoire, au point d’avoir des effets semblables à ceux de la maladie d’Alzheimer ? Même doté apparemment de toutes ses facultés mentales, un octogénaire en EPHAD y regardera à deux fois avant de se mettre à consigner ses souvenirs. Ainsi, au-delà de soixante ans, l’entreprise autobiographie est irréaliste ; la forme littéraire envisageable pour le croulant abordant sa fin miteuse (comme disait Sartre), c’est le journal (de bord), de forme aphoristique de préférence ; par exemple : » Il est cinq heures, je vais pisser, en espérant arriver au petit coin ; la suite à la prochaine miction (difficile, forcément, vu l’état de ma prostate). « .
A propos des Confessions de St Augustin, remarquable le rythme soutenu des traductions. Cela me paraît en effet une des oeuvres les plus enrichissantes pour traductions. Si je puis me permettre, il y a plusieurs années, me suis remis au latin dans le seul but de lire ce livre. Très dur, et pas fini, tabula rasa malgré 6 ans de latin au lycée. (Curieusement, le grec-4 ans seulement- reviendrait très vite). Dans le texte, ce qui me frappe, et semble ignoré dans les commentaires que j’ai pu lire, c’est la différence d’écriture quand il parle de lui et quand il s’adresse à Dieu. Le deuxième mode, très simple, est identique au latin d’église (quand il en reste). The premier mode, avec toute sa complexité est très différent. Souvent pensé qu’une traduction possible serait une choréographie.
je sors ma blague juive même avant d’entrer, mais g pas pu mempéché, sorry…
@ une page pour le crédit, une page pour le débit.
(=> une page pour la mort à crédit, une autre pour la bagatelle ?)…
Ouarfl. Dédramatisons l’histoire du four et du moulin, Serge, merdr’ alors ! c l’heur de l’apéro au café des sports, on se détend un brin, non ?
Ché pas, fait peut être jouer son libre arbitre, c’est ce « lieu ultime » qui sans doute me fascine, l’obsession d’une vie, toute sa construction intellectuel, un non lieu qui n’existe nul part qu’en un lieu à déconstruire.
26 Bérénice
@18.53 eh bien, je l’aime bien votre histoire d’APA, vous m’avez appâté… Derrière la douleur, ya comme un grand éclat de rire que je partage avec vous. Vous me faites surtout penser au formidable roman de yannick grannec
https://www.babelio.com/livres/Grannec-La-deesse-des-petites-victoires/393265 qui raconte comment une vieille harpie en EHPAD, encore avec toute sa tête, la femme de Kurt Godel, raconte sa vie et celle de son homme, -un génie des maths à moitié fou-, à une jeune documentaliste pas si bécassine qu’assouplie, avant que tout soit naufragé…
L’a un caractère de chio.ttes, comme d’aucunes icite, c’te bonne femme, mais ça donne quand même un produit succulent, et pour une fois, un bon moyen de se procurer un brin de divertissement de soi par soi, hein, Scriptalia ! Je vous le recommande ce bouquin, mais rien vous oblige à vous distraire un peu, bin sûr… J’enrage surtout de plus retrouver votre blog sur la toile. Pourriez-vous nous remettre le link SVP, okazou ? Au fait, j’ai jamais compris pourquoi l’boug’ vous appelait jean marron ????
Le problème, dans « Les confessions », vedo, c’est qu’il parle de lui tout en s’adressant à Dieu !
« Et c’est ainsi que je tombais au milieu d’hommes à l’orgueil délirant (les membres de l’Eglise manichéenne), charnels et bavards à l’excès ; dans leur bouche, les lacets du diable et une glu composée d’une mixture de syllabes : ton nom à toi et celui du Seigneur Jésus-Christ, et celui du Paraclet notre Consolateur, l’Esprit-Saint. Ces noms ne quittaient pas leur bouche, mais ce n’était que bruit et claquement de langue ; hormis cela, un cœur vide de vérité.
Et ils disaient : « Vérité, Vérité ! » Et ils m’en parlaient beaucoup, et elle n’était nulle part en eux ; mais ils énonçaient des faussetés, non seulement sur toi qui es vraiment Vérité, mais aussi sur les éléments de ce monde, ta création. Et pourtant sur ces sujets, même quand les philosophes disaient des vérités, j’ai dû les surpasser, eu égard à ton amour, ô mon Père, souverainement bon, Beauté de toutes les beautés.
Ô Vérité, Vérité, comme dans l’intime de mon être, même à ce moment-là, les fibres de mon âme soupiraient vers toi, quand ils faisaient résonner ton nom à mes oreilles – thème fréquent, à variations multiples –, par leur parole seule et la multitude de leurs livres énormes !
Et voici les plats dans lesquels, au lieu de toi, on te présentait à ma faim de toi : le soleil et la lune, belles œuvres de toi, mais tout de même œuvres de toi, et non pas toi, ni même tes premières œuvres, car il y a supériorité de tes œuvres spirituelles sur les corporelles d’ici-bas, quelque lumineuses et brillantes qu’elles soient. D’ailleurs, pour moi, ce n’était même pas de ces œuvres supérieures, mais de toi-même, Vérité en qui ne se trouve ni changement ni ombre de variation, de toi que j’avais faim et soif. Et l’on m ‘apportait encore sur ces plats de fantomatiques splendeurs. Il aurait alors mieux valu aimer notre soleil – vrai, au moins pour nos yeux – plutôt que ces mirages trompeurs pour l’esprit dupé par ses yeux. Cependant, dans l’idée que c’était toi, je m’en nourrissais, à vrai dire, sans avidité, car tu n’avais pas à ma bouche la saveur de ce que tu es : non, ce n’était pas toi, ces fictions vaines, elles ne m’alimentaient pas, elles m’épuisaient encore plus. Un repas en songe ressemble tout à fait aux repas pris en état de veille, mais il ne nourrit pas les dormeurs, précisément parce qu’ils dorment. Là, en outre, absolument aucune ressemblance avec toi, tel que tu m’as parlé maintenant. C’étaient des corps fantomatiques, de faux corps ; plus réels sont ces vrais corps que nous voyons avec nos yeux de chair, soit dans le ciel, soit sur la terre, et dont la vision nous est commune avec les bestiaux et les oiseaux ; et ils sont plus réels que lorsque nous nous contentons de les imaginer. Et encore, il y a plus de réalité à les imaginer, eux, qu’à faire, à partir d’eux, des conjectures sur d’autres corps, plus grands, indéfinis, qui sont pur néant. C’est de telles réalités que je me nourrissais alors, sans me nourrir.
Mais toi, ô mon amour, en qui je défaille pour être fort, tu n’es ni ces corps que nous voyons, fût-ce dans le ciel, ni ceux que nous n’y voyons pas, parce que c’est toi qui les as créés, sans même les compter parmi tes plus hautes créations. Combien donc tu es plus loin de mes fantômes d’alors, fantômes de corps qui sont pur néant ! Plus réels sont les fantômes de corps qui existent et, plus réels que ceux-ci, les corps eux-mêmes, qui pourtant ne sont pas toi. Mais tu n’es pas non plus l’âme qui est la vie des corps – et qui est donc meilleure, étant la vie des corps, et plus réelle que les corps –, non, toi, tu es la vie des âmes, la vie des vies, vivant par toi-même, sans changer, ô Vie de mon âme. »
(Livre III, VI, 10.)
« Bien tard, je t’ai aimée,
Ô beauté si ancienne et si neuve !
Bien tard je t’ai aimée !
Tu étais au-dedans, moi j’étais au-dehors
Et là, je te cherchais :
Sur tes gracieuses créatures,
Tout disgracieux, je me ruais !
Tu étais avec moi ; je n’étais pas avec toi,
Loin de toi, elles me retenaient,
Elles qui ne seraient, si elles n’étaient en toi.
Tu appelas, crias, rompis ma surdité ;
Tu brillas, éclatante, chassant ma cécité ;
Tu embaumas, je respirai, je soupirai ;
Je t’ai goûtée, j’eus faim et soif ;
Tu m’as touché, et je pris feu pour la paix que tu donnes.
(Livre X, XXVII, 38, traduction de Patrice Cambronne,
Bibliothèque de la pléiade, éditions Gallimard, 1998)
Renaud Camus est-il cité dans ce pavé ?
(test « frottis bhl »)
Et personne pour parler de mon dernier livre, d’où sont extraits ces extraits !
http://www.gallimard.fr/Catalogue/MERCURE-DE-FRANCE/Le-Petit-Mercure/Le-gout-de-la-beaute
Ah oui, jean, au fait, j’ai oublié de vous dire avoir lu récemment dans une revue d’hygiène masculine ce conseil que pour prévenir le cancer de la prostate, il fallait éjaculer au moins 21 fois par mois. Or, quand on s’en va vers 62 balais, -où ttes les misères sont censés vous tomber sur le poil comme vous le dites-, on sait pas trop à qui s’adresse ce conseil. On espère que c’est aux trentenaires ou quadras, pas aux weinstein et autres fufum d’baleine… Pour les sexa-génèrent, je prétends que la branlette hygiénique sous la douche soit bin suffisante (à raison de 5 fois / mois, grand maxi, d’après mon toubib référent). Comme ça, tout le monde est content, pas besoin de chercher un métro pour en faire plus.
Bonne question, Phil !
Bien sûr que Saint Augustin parle de lui tout le temps, mais les ruptures de style me semblent très difficiles à rendre dans traductions. J’ai jeté un coup d’oeil (très peu de temps en dehors du travail) sur la dernière version (http://www.nybooks.com/articles/2017/10/26/sarah-ruden-augustine-dialogue-god/), et je suis allé la rendre pour un « refund » à la Harvard Coop. (On a 7 jours).
Gide n’a jamais souffert de la prostate, dear JJJ. Consultez ses mémoires plutôt que votre revue hygiéniste, tout bénéfice.
@19.20 mais vous aviez pas dit que le goût de la beauté été déjà sorti en novembre. C’était bien la peine de nous faire galoper les Séfarad au BHV ou à la FNAC, quand un autre chef d’œuvre nous attendait ttes affaires cessantes, jazzman ! Non mais franchement ! La grande Odalisque avait une scoliose paraît-il, on le voit pas sur vot’prem de couv…
es-tu indépendante et rêveuse ?
…qu’elle lui demande, à zizi…
Phil, mais vous savez bien que gide était un gros menteur et un petit cachotier, quel crédit autobiog. voulez-vous lui faire ? Meuh. Et pi, on parlait jamais de ces choses, là comme du temps de Mitran. Et pi, vous croyez tout de même pas que je vais aller chercher des conseils d’hygiène chez gide ou léautaud, ça va pas la tête ! J’ai bien d’autres revues à lire que la symphonie pasteurisée ou l’ombre des jeunes filles fleurdelisées, hein !
D’abord, le grand meaulnes, dont on nous a dit pis de pendre, alors que j’ai tjs été amoureux d’yvonne de galey jouée par brigitte fossey, ne me gâchez pas mes bons souvenirs, hein, ne me détournez pas de mon chemin sur tout ce que j’ai pas encore lu, vous y arriverez pas !
Janssen J-J dit: 16 janvier 2018 à 19 h 22 min
Gigi, merci pour l’autobiographie! Mais était-ce indispensable? De plus en plus visqueuse…
j’avais oublié Léautaud, JJJ, qui parle en effet longuement des affres de sa prostate avec son médecin, le Docteur Saltas, piqué de littérature.
26 Nicolas, c’est votre âge ou votre tableau de chasse?
Cher ami, l’faudra faire avec ma viscosité, j’en ai bien peur. Suffit de pas lire les sottises pas littéraires de jjj comme les messages de wgw, si ça dérange trop votr’sensibilité esthétirk. Quand même pas difficile, hein !
Mais enfin jazzi ! Je ne lui ressemble pas. Ce n’est pas de la mauvaise foi (vous savez à point je combats cet état d’esprit). La preuve est que si ça avait été le cas, on me l’aurait dit au moins une fois dans ma triste vie. Or vous êtes la première.
Euh, Ed, on ne vous a pas dit que j’étais du sexe masculin ?
ahah non. Désolée ! C’est noté.
Mon « tableau de chasse », j’avais pas pensé à penser ça comme ça. Des sacrées baiseuses Béré, sauf une.
@on ne vous a pas dit que j’étais du sexe masculin ?
D’après votre éditeur, vous seriez du genre « anthologique »
Si maintenant on a droit aux histoires de douche… souci de soi, souci de l’autre.
Je ne pense pas être interessée, par ce dico.
Déjà que le dernier dico de la littérature que j’ai acheté était une épreuve bien pénible à de nombreuses entrées…
En plus le plus grand auteur vivant français n’est pas dans la liste, il se situe entre les entrées « homosexualité » et « Hugo, Victor ».
Un comble.
Comme l’a écrit » Passou », mais autrement, à propos de listes de noms: à croire qu’ils sont tous écrivains d’eux-mêmes sauf lui, Houellebecq, Michel.
Sauf que « Passou », lui le croit !
Pourquoi rousse ? Je n’ai jamais été rousse (mais j’y ai pensé l’année dernière). Oui je sais, cette conversation est passionnante.
la table des matières:
http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/main/IMG/pdf/x_table_des_articles.pdf
J’avoue être davantage tenté par le dictionnaire Flaubert, présenté sur la même page. J’aime bien aller chez Champion,- il y a quelques mois pour le dictionnaire Yourcenar.
Mais qu’un type vous dise qu’il va à Saint-Lazare et qu’il n’y aille pas, ça donne matière à songerie.
Notations
« Dans l’S, à une heure d’affluence. Un type dans les vingt-six ans, chapeau mou avec cordon remplaçant le ruban, cou trop long comme si on lui avait tiré dessus. Les gens descendent. Le type en question s’irrite contre un voisin. Il lui reproche de le bousculer chaque fois qu’il passe quelqu’un. Ton pleurnichard qui se veut méchant. Comme il voit une place libre, se précipite dessus.
Deux heures plus tard, je le rencontre cour de Rome, devant la gare Saint- Lazare. Il est avec un camarade qui lui dit : « tu devrais faire mettre un bouton supplémentaire à ton pardessus. »; il lui montre où (à l’échancrure) et pourquoi ».
En partie double
« Vers le milieu de la journée et à midi, je me trouvai et montai sur la plate-forme et la terrasse arrière d’un autobus et d’un véhicule des transports en commun bondé et quasiment complet de la ligne S et qui va de la Contrescarpe à Champerret. Je vis et remarquai un jeune homme et un vieil adolescent assez ridicule et pas mal grotesque : cou maigre et tuyau décharné , ficelle et cordelière autour du chapeau et couvre-chef. Après une bousculade et confusion, il dit et profère d’une voix et d’un ton larmoyants et pleurnichards que son voisin et covoyageur fait exprès et s’efforce de le pousser et de l’importuner chaque fois qu’on descend et sort. Ceci déclaré et après avoir ouvert la bouche, il se précipite et se dirige vers une place et un siège vides et libres.
Deux heures après et cent vingt minutes plus tard, je le rencontre et le revois cour de Rome et devant la gare Saint-Lazare. Il est et se trouve avec un ami et copain qui lui conseille de et l’incite à faire ajouter et coudre un bouton et un rond de corozo à son pardessus et manteau ».
Litotes
« Nous étions quelques-uns à nous déplacer de conserve. Un jeune homme, qui n’avait pas l’air très intelligent, parla quelques instants avec un monsieur qui se trouvait à côté de lui, puis il alla s’asseoir. Deux heures plus tard, je le rencontrai de nouveau ; il était en compagnie d’un camarade et parlait chiffons.»
Rétrograde
« Tu devrais ajouter un bouton à ton pardessus, lui dit son ami. Je le rencontrai au milieu de la cour de Rome, après l’avoir quitté se précipitant avec avidité vers une place assise. Il venait de protester contre la poussée d’un autre voyageur, qui, disait-il, le bousculait chaque fois qu’il descendait quelqu’un. Ce jeune homme décharné était porteur d’un chapeau ridicule. Cela se passa sur la plate-forme d’un S complet ce midi-là ».
Execices de style
Queneau
ed sur votre blog on voit ce qui ressemble à une même jeune femme dont une sur bicyclette et blonde, une autre qui consulte son portable sauf effet d’éclairage est rousse, c’est verlainien mais surement souffre je de problème d’acuité, à mon âge j’en serais pardonnable.
Chaloux et vous avez TOUT lu de cette Marguerite , je n’en reviens pas, il va falloir que j’y replonge mais l’oeuvre au noir et archives du nord sont je le crains au dessus de mes moyens.
Passou, vous vous égarez…
Une place importante, oui, dans le Quijote, cela ne signifie pas en quantité de pages…!
Non, vous ne parlez jamais de vous dans votre bouquin. Ce sont des notules sur Cervantès, complètement dépersonnalisées, des considérations sur l’histoire des séfarades complètement historiques qui ne vous engagent nullement, etc.
Le seul endroit qui m’a intéressé, c’est quand vous parlez des chansons de votre enfance.
On s’ennuie en vous lisant. Votre bouquin finit par me tomber des mains.
Vous êtes un grand naïf. Vous croyez que vous êtes un écrivain.
Pour le reste, je vous laisse à votre gloire gallimardesque…
Ce n’est pas une bicyclette, mais un bateau en bois dans notre Spielpark préféré à Berlin, où nous allions boire du pinard cachés dans les différentes constructions pour enfants. Quant à l’autre photo, c’est un effet d’éclairage. Je ne me suis jamais teint les cheveux.
pour un blond naturel, c’est pas gagné, faut vérifier!
Et la nourriture dans le Quijote est un thème suffisamment important pour qu’un spécialiste du Quijote ait pris soin de rédiger un article savant sur la question !
Je peux vous retrouver la référence si vous voulez, mais faut que je fouille tout mon foutoir.
Ça ne vous va pas d’imiter chaloux… Vous descendez bien bas.
On s’ennuie en vous lisant. Votre bouquin finit par me tomber des mains.
Vous êtes un grand naïf. Vous croyez que vous êtes un écrivain.
Pour le reste, je vous laisse à votre gloire gallimardesque…
Même cette horreur de Yann Moix est moins violent…
début debout > du tout
ed, n’allez pas en concevoir une sexualité, je suis du genre indeterminée.
@ WGG
les chansons se son enfance dont il esr question dans le livre de Pierre Assouline sont probablement celles recueillies par Paul Benichou?
je ne sais pas où on peut trouver ce recueil. Avez-vous une idée?
@le petit rapporteur de montcuq
Céline et « cette horreur de Yann Moix » :
Yann Moix : »Louis-Ferdinand Céline : le génie absolu »
Yann Moix, Le Figaro Littéraire, Mai 2009 :
« Louis-Ferdinand qui ? Louis-Ferdinand Céline : le génie absolu. On pourra, jusqu’à la fin des fins, retourner la question dans tous les sens, sur sa saloperie, son ignominie, son ceci, son cela («Je suis un vivant reproche ») : le lire est toujours une déflagration. Dans la moindre de ses lettres, il explose. La moindre de ses remarques, de ses réflexions, le plus inconséquent de ses agacements embrasent tout. Avant lui, on n’imaginait tout simplement pas la puissance de feu que recelait la langue française : jusque-là, on frottait les mots entre eux toujours plus ou moins de la même façon, c’était des silex, c’était l’âge de pierre (ce qui n’a évidemment pas empêché les chefs-d’œuvre).
Ici, nous avons un Céline déchu, (en)terré à Copenhague, attendant de pouvoir rentrer chez lui, mais il n’a plus de chez lui : on lui a tout pris, confisqué, ses livres, son appartement, tout. Il s’en plaint abondamment à Albert, écrivain de quatrième zone totalement oublié aujourd’hui, auteur d’un obscur Gala des vaches et d’un Valsez saucisse ! sans grand intérêt, à ceci près que dans ses livres Paraz aimait à intégrer les lettres reçues de Céline. J’aurais pu m’appesantir sur l’incroyable, inouïe, faramineuse missive datée du 17 mars 1948 dans laquelle l’auteur de Bagatelles pour un massacre se considère, messianisme oblige, comme un… juif : « Vive les Youtres!». Mais je voudrais me concentrer sur ce qui m’a toujours rendu amoureux fou de Céline : son humour. Je veux dire : sa subversion. Ce laser qui, chez lui, comme chez Proust, dont il est évidemment si proche, perçoit l’humain comme personne.
Céline, quand il ne fait pas de politique, a raison sur tout, est génial sur tout, est puissant sur tout. Allons-y. En vrac (c’est tellement mieux). Le sexe : « Comme ils mouillent bichent y croyent les sapajous! En font-ils des pataquès avec leurs 3 misérables secondes de reproduction !» Franco : «Le dernier petit Hitler vivant… » Le succès : «J’aime mieux le succès des autres que les miens. Je suis l’anti-envieux » L’avenir : « L’espoir même, ça me fait dégueuler… » Les céliniens orthodoxes : «Je ne veux pas faire d’adeptes, de secte, de parti. Rien -Pas de martyrs pour moi -pas même d’inquiétés. » L’écriture (j’adore ce passage, monumental, fabuleux, tellement vrai, tout y est, tout est là, il a tout compris, tout!) : «Je n’aime pas et je n’ai jamais aimé écrire. Je trouve d’abord la posture grotesque – Ce type accroupi comme sur un chiotte en train de se presser le ciboulot d’en faire sortir ses « chères pensées » -! Quelle vanité! Quelle stupidité! Ignoble! Rien que le mot écrire me fait vomir, ce prétentieux vocable. « Il écrit » – à fesser! immonde! ».
Continuons : Cendrars : « Il n’arrivera jamais à faire tenir un livre debout. » Fofana (avec cinquante ans d’avance) : « J’ai fréquenté bien des assassins. D’une manière absolue ils ne regrettent rien s’ils ont leur photo dans le journal. » L’exil (attention, ce qui suit est éblouissant) : « La monstruosité impardonnable précisément est qu’on me tienne hors de la langue française. » Le délit d’opinion : « je voudrais avoir un « passeport animal » pour être bien certain qu’on ne s’inquiétera plus jamais de ce que je peux ou ne peux pas penser!» L’inspiration : « Si je vais « m’inspirer » comme on dit ce n’est certainement pas dans les lectures ! choses mortes ! mais dans des éléments vivants.» Ses livres : «ils ressemblent plutôt aux chansons de geste. Ils sont chansons nullement prose. Je me sers du langage parlé, je le recompose pour mon besoin – mais je le force en un rythme de chanson – je demeure toujours en danse. Je ne marche pas. » Péguy est le génie de la marche, Céline celui de la danse. Céline adore les ballets et sa femme, Lucette, est une danseuse.
Je continue mes citations : Edmond Rostand : « Il aurait moins fumé, moins coïté il aurait vécu son siècle. » Son testament (à mourir clé rire) : «À Aragon mes silences… À Triolet un poil de nez… » Les banlieues (pensons aux bandes, aux gangs, au rap) : «Les Banlieusards veulent de l’américain ni, bandent qu’à l’américain. » Je finirai en vous laissant méditer ceci, que je crois fondamental : « Le Diable sait ce qu’il fait, il est subtil, il s’attaque à la musique des peuples qu’il veut supprimer. « Ils n’auront plus de chanson ils périront ». Voilà ce qu’il pense le Diable, il est pas bête. » Sollers et moi savons bien de quoi il retourne. Il ne s’agit pas de lire entre les lignes. Mais de lire. Qui saura lire?
20:59
Je savais déjà ce qu’il pense de Céline car il l’avait évoqué à plusieurs reprises. Je trouve ce papier (et les citations) d’un ennui mortel, sans doute parce que Céline, je n’ai jamais accroché.
allons bon, de la formule 1 maintenant
Blabla : « Ça ne vous va pas d’imiter chaloux… Vous descendez bien bas. »
Plagiaire!
Oui, Bérénice, tout et des dizaines de fois. Quand un écrivain m’intéresse vraiment, je lis tout ce que je peux trouver de lui. Suis surtout grand relecteur.
@je n’ai jamais accroché.
Moi non plus, mais je trouve que les « événements » qui ont conduit à la décision regrettable de Gallimard de ne pas le publier, a quelque chose de révoltant
Non, DHH, je n’en sait fichtre rien. J’ai un gros bouquin sur les séfarades, publié chez Liana Levi. Mais aucun des articles n’en parle.
Ed., il ne s’agit pas d’être violent, il s’agit de parler selon la vérité. La vérité est violente, c’est certain. Et encore je ne dis pas ici tout ce que je pense, loin de là. Parce que là, ce serait très violent. Je suis très modéré… Mais je n’en pense pas moins ! Seul la courtoisie me retient et l’affection que m’inspire Passou.
Mais il s’agit de défendre la littérature ici. Pas de quartier. Le livre de Passou st tout ce qu’on voudra sauf de la littérature.
les « événements » > ont
@il s’agit de défendre la littérature ici
Michel, la littérature est-elle blonde ?
La vérité, mais qu’est-ce qu’il raconte…
Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà.
La vérité…
21:12
J’ai beau avoir retourné la question plusieurs fois dans ma tête, je n’ai aucun avis. Et Dieu sait si c’est rare !
La littérature elle a du poil au cul, Jean Langoncet !
« je n’ai aucun avis. Et Dieu sait si c’est rare ! »
Je n’en doute pas !
@je n’ai aucun avis.
Epoché, suspension du jugement ; Widegrenier / Le petit rapporteur de Montcuq, envoyé spécial autoproclamé d’une grande cause occulte et néanmoins lumineuse, a un chargeur de pistolet alimenté de longue date mais pas de moyen de projection, hors cette république … Restons confiants
la vie dans les bois dit: 16 janvier 2018 à 20 h 11 min
la table des matières:
http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/main/IMG/pdf/x_table_des_articles.pdf
Merci pour le lien..Mais je n’ y vois pas un absent de marque, l’ écrivain Georges Borgeaud, dont les romans ont pratiquement tous pour origine le moi de l’ auteur. Ce que n’ ont pas manqué de signaler certains critiques et analystes de son œuvre. Un auteur Gallimard, voyons!
Écriture, n° 44, 1994, avec un dossier consacré à Georges Borgeaud. Francillon Roger, « Georges Borgeaud et le style autobiographique »
Et puis l’idée que les Juifs espagnols n’ont jamais sollicité leur retour est un idée fausse. C’est en 1854 qu’un Juif sollicita une autorisation d’entrer en Espagne à l’occasion de la promulgation de l’Assemblée constituante cette année-là, requête déposée par le rabbin Philipson de Magdebourg, exprimant le désir d’honorer la tombe de ses ancêtres.
Il avait bien de la chance de retrouver la tombe de ses ancêtres, parce qu’en Pologne il ne reste absolument rien des cimetières à Raciaz où furent enterrés les miens d’ancêtres. Ni ailleurs, où les cimetières juifs ont été labourés. Mis à part à Varsovie. Plus de synangogue, plus de cimetière, table rase, judenfrei dans tous les sens du terme.
Il suffit d’aller à l’Est pour se rendre compte que sur le point de la politique antisémite, c’est Hitler qui a gagné la guerre incontestablement. Et avec l’aide de la population locale en plus !
@Widergänger dit: 16 janvier 2018 à 21 h 36 min
Régurgitations
Oui, merci pour le lien, LVDLB. Il y a bien Renaud Camus mais pas Marc-Edouard Nabe. Le cas Houellebecq peut se discuter. N’est-il pas plus dans la fiction que dans l’écriture de soi ?
Et pas de Christine Angot !
21h19 puisque vous faites dans le Guy Lux, vous aurez le choix entre un péplum en technicolor restauré ou l’historique de V Poutine, TV ce soir. La nana est nue sous un voile turquoise et s’empare de l’homme au torse nu, bronzé et musclé pour l’embrasser. Le désir irradiant pire qu’une matière fissible.
Widegrenier / Le petit rapporteur de Montcuq, envoyé spécial autoproclamé d’une grande cause occulte et néanmoins lumineuse, a un chargeur de pistolet alimenté de longue date mais pas de moyen de projection, hors cette république … Restons confiants
Outch « Wiedegrenier ». Hier, j’ai vu « bababoudin » ou quelque chose dans le genre. Décidément, c’est la cour de récré ici…ou le hall du HLM avec lvdlb la kaira.
Jazzi, ça se voit tant que ça ?
Nombre de séfarades rentrèrent après la guerre qui mit en contact les Espagnols et les habitants de Tétouans après la guerre en Afrique du Nord. Après 1869. C’est le premier retour officiel des Juifs séfarades en espagne. Les historiens estiment qu’entre 1869 et 1879 quelque 44 Juifs séfarades sont rentrés en Espagne.
C’est pas de la régurgitation, je vous informe. C’est un document d’information. Vos critère pour juger mon commentaire sont profondément idiots. Je joue le documentaliste pour votre bonne gueule et vous chieer dans la soupe ! Vous êtes vraiment très mal élevé.
@le hall du HLM avec lvdlb la kaira.
tant que vous tenez ferme la barre en bois, l’avenir s’annonce radieux ; si Deneuve pouvait s’improviser entarteuse d’un soir, rien que pour vous blanchir
21:49
Sympa…
Bien que mal élevé, votre sollicitude me tient chaud aux pieds, Le petit rapporteur de Montcuq
Et quand éclatèrent les pogromes de Russie et d’Odessa en 1880, nombre de Juifs séfarades qui y vivaient demandèrent asile à l’Espagne en évoquant leur origine séfarade. Le gouvernement espagnol d’alors, libéral, leur ouvrit les portes de l’Espagne.
@ Janssen J-J
J’ai un peu abandonné « Scriptilia », revenant à mes anciennes amours des « Orogenèses érogènes d’Eugène », même si, ayant largement dépassé les 62 piges, je suis devenu très incapable des performances éjaculatoires que vous évoquez ; à 77 ans, j’ai beau faire encore partie des jeunes selon le journal de Tintin, j’ai depuis longtemps renoncé à faire figurer dans mon autobiographie mes performances érogènes. Quant à « jean marron », cela doit venir du temps où mon pseudo sur ce blog était « Jean Brun » ou « Jambrun », je ne sais plus trop : encore un détail qui ne pourra figurer dans mes mémoires. Quant à mes frasques de violeur de petites filles et d’amateur de harcèlements sessuels en tous genres, à remplir les colonnes de #balancetonporc d’un flot de dénonciations haineuses, elles n’y figureront pas non plus car mon début d’alzimémère combiné aux effets des anesthésies générales m’en a fait oublier à peu près tous les détails ; du coup, je suis hors de portée des griffes de la justice, ne me souvenant à peu près de rien, hi hi hi ! Du bonheur d’être gâteux ! Ne pas se souvenir même de la minute précédente, vivre seulement l’instant présent, comme cela se produit dans certaines neuropathies dégénératives, il y en a qui ne mesurent pas leur chance (et pour cause). Décidément, au diable l’autobiographie. L’entreprise autobiographique est le contraire même de la sagesse. On devrait traiter le passé comme Epicure traitait la mort : quand je suis là, il n’y est plus !
@Sympa…
très ; j’aime beaucoup ce fameux entarteur belge, comment s’appelle-t-il déjà … Godin ?
44 c’est très peu et à cette distance, 150 ans, c’est encore moins. L’Espagne à cette époque n’était pas une destination folichonne. Yann Moix joue son Milton Hindus, pourquoi, pour qui ? Nabe écrit mieux que Camus, selon Camus, mais homophobe et antisémite (sur les bords), l’entrée dans ce dictionnaire lui a été verrouillée à deux tours sans vote.
Yep … Godin de l’Internationale Pâtissière
quelque chose de révoltant
pensez-vous aux tags de croix gammées et à l’incendie des commerces en banlieue? C’est inquiétant, le problème se situerait dans un nouveau lectorat potentiellement inapte à lire ces documents comme une trace dans la trajectoire historique d’un écrivain et qui n’attend que de mal digérer ce genre de littérature pour renforcer son sentiment haineux .
Quant à mes frasques de violeur de petites filles et d’amateur de harcèlements sessuels en tous genres, (mouè)
Bien entendu, je n’ai jamais violé aucune petite fille ni me suis rendu coupable d’aucun harcèlement envers aucune dame, demoiselle, bourgeoise ni paysanne. Enfin, c’est ce que je raconte, entre autres vacations farcesques, à qui s’en moque d’ailleurs totalement. Soyons clair : mon passé est une fiction et l’autobiographie, nécessairement, une vaste blague.
« On devrait traiter le passé comme Epicure traitait la mort : quand je suis là, il n’y est plus ! »
Oui mais quand tu ne seras plus, il demeurera…
Oui mais quand tu ne seras plus, il demeurera…
Quand je ne sera plus, rien ne sera plus. Tu le connais comme moi, cet extraordinaire privilège qui est le nôtre : le monde n’existe que parce que nous en avons conscience ; quand elle s’éteindra, il s’éteindra avec elle.
Mais mes ancêtres séfarades immigrés sans doute de Navare arrivèrent dans le Périgord par loin de Montcuq justement. Ils s’installèrent dans une friche avec des épines manifestement, au sud de Bergerac, et y fondèrent le château de Lespinassat. Et ils furent anoblis sous Louis XIII. Le blason de ma famille est :
« De gueule à trois têtes de chiens courants d’argent; un chef d’azur chargé de trois molettes d’éperon d’or ». Plusieurs branches ont brisé leurs armes d’un lambel de trois pendants. Le Grand Armorial aux Archives nationales contient également les armes de Timothée d’Alba, seigneur de la Gironnie et de Daniel d’Al.ba, vicomte de Monbazillac: « De Gueule au sautoir d’argent ». Mes ancêtres sont aussi répétoriés dans l’ouvrage d’Alfred de Froidefond de Boulazac, Armorial de la noblesse du Périgord, publié en 1891 à Périgueux, réédité en 2002 chez Laffitte Reprints. Ma famille possédait alors au moins six châteaux dans le Périgord: Al.ba de Lespinassat, de Monbazillac, de Pousset, de la Gironnie, de la Béraudie, de Panisseau, etc. Ce même ouvrage indique que c’est Hélie d’Al.ba qui fut anobli comme avocat, par lettres patentes de décembre 1638, enregistrées le 12 mai 1640 à la cour des Aides de Bordeaux.
Mes ancêtres étaient levi qui en hébreux s’écrit avec les mêmes lettres que Al.ba, ceci expliquant sans doute cela. Ils ont pris un nom où se cachait leur ancien nom, leur nom d’avant : beth lamed.
@C’est pas de la régurgitation, je vous informe. C’est un document d’information.
Mieux donc ! De la régurgitation en commandite, sinon rémunérée (vous devriez oser demander, troll engagé sur web, ça paie et c’est relativement sans risque physique)
le monde n’existe que parce que nous en avons conscience ; quand elle s’éteindra, il s’éteindra avec elle. (mmmouii)
D’où l’inutilité de toute autobiographie : à quoi bon laisser une trace ? Elle se perdra, comme tout le reste, dans le silence et le néant.
Une tarte à la crème ? Damned!
Commentaire opportun, donc. En doutiez vous, Le petit rapporteur de Montcuq ?
soupe au potiron.
Et les trois molettes d’éperon d’or sont dessinées sur le parchemin officiel qui appartient maintenant aux Archives du Mémorial de la Shoah, en forme d’étoiles de David.
quand minuit sonnera, chouffe tes escarpins
Le blason de ma famille a été adopté par la ville de Thénac, non loin de Bergerac, où se trouve le château de Panisseau, abritant encore un vignoble réputé. Il partage le blason de Thénac avec celui de de la famille de Caumont de Lauzun, de Puyguihlem, son fief.
Le voila qui recommence avec sa fausse noblesse; ça ne finira donc jamais… Tout à fait comme quand on regarde tourner un manège, les mêmes mensonges, toujours…
22:23 Mais je n’ai jamais cru au prince charmant
Sous-entendez-vous que c’est un mythomane ?
un média commun, de la famille des courges
Vous êtes jaloux, c’est tout. Des petits, des mesquins, des énamourés frustrés.
Bullet with Butterfly Wings
https://www.youtube.com/watch?v=8-r-V0uK4u0
Jaloux de son délire?
Non, c’est certain, ce n’est pas une destination folichonne. Mais ça valait sans doute mieux que d’être mort…
Et ton mariage, que tu nous annonçais en grande pompe il y a six mois, Blabla, et ton chef-d’œuvre?
@Mais ça valait sans doute mieux que d’être mort…
– il en a pour vingt ans
– quand on aime on a toujours vingt ans
Ed, ce n’est même plus de la mythomanie, c’est du délire. Il est devenu incapable de s’apercevoir que tout ce qu’il raconte est faux. Du moment qu’il le dit, c’est la réalité, d’abord pour lui. Un cas.
Et le parchemin de mon ancêtres Josué de A., c’est mon arrière grand-père qui l’a rapporté de Pskov en faisant le voyage de Paris pour le léguer à mon grand-père, qui s’en est servi comm document officiel pour prouver ses lointaines origines française auprès de la Préfecture de la Seine en 1913 pour le renouvellement de ses papiers de résident étranger (Russe). Document officiel émanant de l’administration de Louis XIV aujourd’hui dans les Archives du Mémorial de la Shoah.
Zêtes des ploucs et pis c’est tout. Des bœufs traîne patins.
Mellon Collie and the Infinite Sadness
https://www.youtube.com/watch?v=iHK5WQrcCl4
Un écuyer, anobli si tardivement, car sa noblesse est si récente qu’elle prêt surtout à rire, qui possède six châteaux, tu délires… Ton ancêtre, s’il existe, avait une toute petite charge de rien du tout. Rien à voir avec les familles que tu cites.
Chaloux,
C’est la définition de la mythomanie. Le menteur, au contraire, sait qu’il ment.
Oui, Ed, peut-être, j’ai travaillé avec un mythomane pendant plusieurs années, mais là c’est pire. Vous verrez, à l’usage.
« Sous-entendez-vous que c’est un mythomane ? »
Qu’importe, si la roman est beau !
Où est le roman?
Ah oui L’histoire du parchemin…ca me revient. Ce que raconte le mauvais prof, c’est du bidonné de A à Z, du falshe grossier comme un gros menteur boursouflé qu’il est!
Jean dit: 16 janvier 2018 à 18 h 53 min
Comme quoi, il vaut mieux la commencer jeune.
Ben, comme tout, quoi.
je me demande qui a bien pu farfouiller dans la corbeille à papier de Pavese, le fraîchement suicidé, pour en tirer des brouillons de lettre à Hemingway, rédigés en anglais, et quelle a pu être leur destinée pour échouer aujourd’hui en édition Quarto
Vous verrez, à l’usage.
Je ne pense pas, car je ne lis pas quand c’est trop long et nombriliste.
« quelle a pu être leur destinée pour échouer aujourd’hui en édition Quarto »
Les traces, ça laisse toujours des traces, jean !
Ed, est-ce que vous avez connu cette émission qui s’appelait Réponse à tout?
Comme quoi, il vaut mieux la commencer jeune.
Ben, comme tout, quoi.
Oui…Et cette boule dans le ventre quand on fait le point et s’aperçoit qu’on a loupé le coche.
« je ne lis pas quand c’est trop long et nombriliste. »
Tu n’as pas lu Le Recherche…, Ed ?
La R…
Chaloux,
Non, juste le magazine. Message reçu : je vous soûle. J’arrête ! Déjà qu’on veut m’entarter, alors bon.
Non, ça m’amuse…
Tu n’as pas lu Le Recherche…, Ed ?
Bien sûr que si, en fin seulement Du côté de chez Swann. Mais il y a de l’universalité dans ce nombrilisme. Sans parler de la jalousie de Swann.
« Et cette boule dans le ventre quand on fait le point et s’aperçoit qu’on a loupé le coche. »
Jamais eu cette impression. Toujours considéré que ce que j’avais fait était ce que je devais donc faire…
22:58
Votre bonté vous perdra. Même moi, je me soûle parfois…Pas tellement au sens propre du terme d’ailleurs.
@Les traces, ça laisse toujours des traces, jean !
Que seraient les traces sans détectives, Jacques ?
https://www.youtube.com/watch?v=k1Qnt5bx1OI
jazzi,
Vous avez une chance inouïe !
Comme quoi, il vaut mieux la commencer jeune.
Est-ce que ça veut dire qu’il faut commencer à partou-zer à quatre ans et demie? Dans ce cas, j’ai raté le coche…
On se saoule tous plus ou moins soi-même…
quant à cette histoire de châteaux, ce n’est même pas la peine que le boursouflé tente le « retour ».
Devant Julio Iglesias il pourrait p’têtre faire illusion , mais il sera enfermé à Ste Anne avant d’arriver devant le » notaire » 😉
A chaque fois que Blabla trouve son nom quelque part, il est disposé à croire qu’il s’agit de sa famille, il adopte à rebours, en quelque sorte. Il y a des milliers de gens comme ça, et à peu près autant qui croient qu’ils possèdent un Stradivarius parce que c’est écrit sur l’étiquette de leur crincrin.
ça y est, la chasse à courre est commencée !
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19490064&cfilm=81530.html
Blabla a écrasé quelqu’un?
@je me soûle parfois…Pas tellement au sens propre
Qu’importe le flacon, de l’air
Quand WGG et Chaloux sont en ligne au même moment, je sors le pop-corn !
Ed, je ne sais pas où vous êtes allée chercher que le piano est plus facile que la guitare. C’est louchon.
@il se clôt par là où il devrait commencer : la sincérité. Entendue comme l’intention de dire la vérité, elle est au coeur du projet autobiographique. « C’est ici un livre de bonne foi, lecteur » prévient l’incipit des Essais de Montaigne.
Tout est réputé passé de bonne foi et la fraude corrompt tout ; c’est bien ancré, en principe
Jazzi il faudrait qu’il couche sur papier cette généalogie, je m’y perds!
Siamese Dream
https://www.youtube.com/watch?v=CFx7oB6c3dI
Chaloux,
C’est évident. D’une part parce que si vous appuyez sur une touche, vous avez une note. Avec la guitare, ce n’est pas si simple.
Sans parler des callosités. Si j’avais de la place, je reprendrais le piano ! C’est tout de même moins ingrat, même si j’adore la guitare.
bérénice, ici c’est un laboratoire littéraire. A commencer pour Passou !
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