Ecrire ou aimer, il faut choisir
Etrange comme la quête de cette Nadejda évoque celle de la Nadja d’André Breton par la commune euphonie de leurs prénoms comme par l’atmosphère, du moins au début de La Passion Dolores (210 pages, 18 euros, Léo Scheer/ en librairie le 6 septembre) de Richard Millet. Lui, Pascal, écrivain, la soixantaine, pianiste amateur passionné au point de tourner les pages des partitions pour les concertistes, écrivain viré par l’éditeur qui l’employait « pour avoir dit la vérité sur l’état la littérature en France » ; c’est d’ailleurs la seule allusion, véritablement autobiographique, à son éviction sur fond de scandale (l’affaire Brejvik) du comité de lecture de Gallimard, les autres allusions, sur sa vie amoureuse, pouvant correspondre à la biographie de nombre de lecteurs. Elle, Nadejda, pas encore 40 ans, grande soprano russe qui fait penser à Anna Netrebko (mais c’est dédié à une certaine « Natalia » ce qui brouille un peu plus les pistes) à la voix si envoûtante, dotée d’un tel pouvoir d’ensorcellement, qu’il rêve de la posséder, la voix, charnellement.
Le voilà parvenu à ce point d’incertitude, donc de souffrance, où il ne supporte plus les rôles dans lesquels elle meurt sur scène. Car c’est un être souffrant du début à la fin, à croire que c’est sa seule nature, ce qu’annonce l’une des citations placées en épigraphe, celle-ci du Jean Eustache de La maman et la putain, film générationnel s’il en est :
« Je ne me suis pas accroché à toi mais à ma souffrance.”
Il souffre surtout de ce que leur relation n’arrive pas à trouver son rythme, sa mesure. Le roman même devient le lieu de son amour. Il est vrai qu’il tient l’amour et l’écriture pour les deux seules épreuves de vérité auxquelles il ne peut se soustraire quitte à présumer de lui-même, négligeant ainsi le conseil de sagesse de Bossuet, autre citation en épigraphe tirée, elle, du Traité de la concupiscence :
… car c’est la le commencement de tout peché : c’est par la que vostre mere a esté seduite et que vostre pere vous a perdus.”
Tout cela, admirablement écrit et décrit, notamment les scènes de la rencontre dans un château d’Orliac à l’allure fantastique au creux du Limousin ; elles ont le parfum non du Grand siècle mais d’un certain romantisme, moins Villiers de l’isle-Adam (même si l’on voit passer sa nouvelle “Le convive des dernières fêtes” issue du recueil des Contes cruels) que Novalis. Et à partir de la page 69, on bascule dans autre chose avec l’entrée en scène inopinée de la Dolorès du titre, une Américaine, 16 ans, fille de l’autre et contre-Lolita dans son genre. Le narrateur, que sa passion pousse à transférer la voix de l’une dans le corps de l’autre, puis à échanger les corps, devient l’homme qu’elles n’hésiteraient pas à tuer pour trouver un compromis leur permettant de vivre ensemble.
Paumé dans ses injonctions amoureuses contradictoires, il hésite à faire le grand saut au pont Mirabeau où le poète Paul Celan l’avait précédé. Au lieu de quoi, le narrateur replonge dans les affres du double, et Millet dans ses obsessions de grand-écrivain-solitaire, être désenchanté que la vulgarité de l’époque a poussé à se résigner au pari d’une gloire posthume, sa certaine idée de lui-même, son goût de l’ombre sulfureuse, sa vision tragique de la littérature et de la société, lonesome cow-boy d’un monde dont il se veut l’ultime spécimen dostoïevskien. Dolores finira par se suicider, crime dont le narrateur s’attribue la responsabilité non seulement pour n’avoir pas su l’aimer mais pour n’avoir su se laisser aimer par elle.
« La douleur amoureuse est ce qu’il y a de pire, avec l’injustice et la dépression nerveuse »
C’est un roman d’analyse, classique pour le meilleur et non pour le pire, tel qu’on en a lus un grand nombre depuis La Princesse de Clèves, mais très incarné et sexué, aussi charnel que sensuel, sur l’amour des femmes, la difficulté à se parler sans se dire l’indicible, l’amour de la musique et de la littérature ; mais malgré la lignée très fréquentée dans laquelle il s’inscrit, il est prenant, vibrant, sensible, formellement classique mais envoûtant lorsque l’on sent l’auteur pétrifié par les puissances obscures qui le travaillent dans sa nuit sacrée, un peu surérudit question musique et peu trop référencé question littérature, mais enrichissant aussi par ces aspects-là, écrit dans une langue splendide, même si elle ne hisse pas ce livre à la hauteur de ses grands romans La gloire des Pythre, Ma vie parmi les ombres, Les trois soeurs Piale…
Si l’amoureux passionné en lui est impitoyable avec lui-même, l’auteur est complaisant avec le lecteur et le mélomane qui l’habitent laissant le polémiste reprendre la main lorsqu’il dénonce « les singes savants asiatiques… et l’obscène Lang Lang dont les simagrées sont au corps extatique de Glenn Gould ce qu’un logo est à un tableau de Zurbaran ». Un brin de mépris pour ceux qui ne sont pas du niveau où il croit se placer. Il ne manque pas une occasion de nous rappeler que nous avançons dans un monde barbare où il y aura de moins en moins de gens à qui parler, où la culture restera de plus en plus confinée dans un bunker où une élite issue d’un autre âge de la civilisation sera seule à même de l’apprécier. A lire comme il convient sans écouter d’autre musique que celle du texte, mais sans oublier qu’il a une bande originale qui est tout sauf hasardeuse : Im Abendrot de Richard Strauss, Requiem de Fauré, Offertorium pour violon et orchestre et Hommage à T.S. Eliot de Sofia Goubaïdoulina…
Par ailleurs, Richard Millet écrit des essais pamphlétaires et tient un blog qui l’est tout autant. Il y exprime à flux tendu sa vision politique et littéraire, parfois phobique et souvent violente, radicale sinon haineuse, de la décadence de l’Occident, de la lâcheté criminelle du pape, de la société du spectacle, de la médiocrité du milieu littéraire, de la veulerie touristique et en permanence de l’immigration, des droits de l’homme, de l’islam, du terrorisme etc On saura bientôt si son roman crépusculaire, l’un des plus beaux de cette rentrée, pâtira de la détestable réputation de Richard Millet. Le paradoxe voudrait que, le cas échéant, il s’en réjouisse tant cela le conforterait dans sa paranoïa de dernier des Mohicans.
(« Anna Netbreko » et « Viva la mamma ! » photos D.R.)
781 Réponses pour Ecrire ou aimer, il faut choisir
Sur son blog, Clopine, au sujet du documentaire sur les haies, se compare aux frères Dardenne tout en disant qu’il fausse se garder de l’exaltation.
Hurk hurk hurk !
Bref, celui-ci je vais le lire.
Millet est un grand à tous points de vue. Une valeur sûre en littérature comme en idées.
« Le paradoxe voudrait que, le cas échéant, il s’en réjouisse tant cela le conforterait dans sa paranoïa de dernier des Mohicans. » (Passou)
L’étranger à la pensée de Millet peut penser cela, qui est faux, qu’il s’agit de la paranoïa du dernier des Mohicans !
Cet homme, Millet, de grande qualité n’est en rien paranoïaque…il est plus tôt en avance sur les c.ons qui le jugent humanistophobe : le premier des Mohicans, Millet.
Un petit roman apparemment insignifiant dont le compte rendu appliqué mais tortueux vous tombe des mains…, puis une coda sur le blog de R. Millet sous prétexte d’annoncer l’un des plus beaux romans crépusculaires de la rentrée » (sic)… Apparemment, personne l’hallu, mais les jeux sont faits.
Une pensée pour gwg pour qui « la douleur amoureuse est ce qu’il y a de pire, avec l’injustice et la dépression nerveuse ». Ca promet un max !
Passou,
Votre illustration « Anna Netbreko » est, à elle seule, une déclaration d’amour ! Take care….
la douleur amoureuse est ce qu’il y a de pire, il y a la rage de dent et un ensemble de souffrances physiques personnellement pas expérimenté mais qu permettent de relativiser .
L’âme souffrirait plus fort que le corps ou un corps en bonne santé est-il la condition préalable pour s’autoriser de souffrir avec le coeur, l’esprit? Demandons à tous ces errants torturés dans les déserts si’ils ont encore de la place pour ce luxe.
Richard Millet se boboïse , voilà la triste vérité.
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Encore une arnaque!
A coté des souffrances du corps, la souffrance de « l’âme », ou de l’esprit » est de la branlette de bien-portant ! Amusette/fadaise du romantique boboïde genre Blaise Pascal, honorable pour ses travaux sur les probabilités. Bon à jeter aux chiens pour le reste.
Tu te plantes JC sur Pascal: il a été malade et a souffert affreusement toute sa vie. Mort à 39 ans.
Très beau papier.
Curieux cette manière chez certains blogueurs (ou blogueuses) de mépriser à-priori un texte qu’ils ne peuvent encore lire.. Richard Millet est un écrivain à l’œuvre romanesque déjà considérable et passionnante.Un grand éditeur. en ce qui concerne son opinion Millet sur Lang Lang, ceux qui aiment le piano,les grands pianistes peuvent être assez réservés sur ses interprétations.Ce n’est évidement ni au niveau d’un Arturo Benedetti Michelangeli ni d’un Richter, ni d’un Samson Francois, d’un Serkin, ou d’un Pollini…
On peut aimer sans écrire mais l’on ne peut pas écrire sans aimer, Passou, titre à revoir !
JJJ
Ma réponse sur « Tigre de papier » ( 23 août 2017 à 18 h 37 min/fil précédent) n’est plus en attente de modération. Merci, Passou.
Passons à autre chose. Un roman de R.Millet. Je lis le billet et ouvre les liens.
12h58 je n’étais pas sérieuse mais je pense pourtant qu’aimer d’amour est un luxe , rien de vital.
Millet a tellement vitupérer la fausse littérature actuelle, notamment celle qui est couronnée par le Goncourt, qu’on se demande si son propre roman arrive à relever le niveau. Enorme ambition. Seule la lecture attentive de son livre apportera la réponse. Il est dommage que Passou ne l’ait pas lui-même lu dans cette perspective, légitime interrogation sur un écrivain qui manie l’invective comme Léon Bloy.
A lire ce billet, on a tout de même l’impression qu’en fait de roman Millet a écrit une sorte de parodie d’Ancien Régime romantico-décadente. Millet ne serait-il qu’un vieil esthète pervers, qui perdrait pied dans un monde nouveau qui le submerge, et dont il voit le triomphe avec un pincement au coeur, lui le nostalgique de la littérature d’avant ? Bref, je n’ai pas très envie de me mettre à cette lecture.
« Pascal: il a été malade et a souffert affreusement toute sa vie. Mort à 39 ans. »
Ben ! Je sais bien…. je ne parlais pas de ça !
Millet me fait penser à ces vieux critiques musicaux qui animaient jadis l’émission « La tribune des critiques de disques » sur France-Musique. L’esthétisme suranné était revendiqué, ainsi qu’une admiration confite et vieillotte pour la moindre ancienne cantatrice qui faisaient vraiment marrer les auditeurs…
On a eu le capitaine de pédalo. Maintenant, après avoir visité la Slovénie, la Pologne, l’Hongrie et l’Autriche, nous avons notre Macron national qui aspire au titre de Jupiter européen. Gare à toi, Angela M.
Millet ne fait-il pas ce qu’on appelle une littérature « antédiluvienne » ? Hélas…
@12.58 « mépriser à-priori un texte qu’ils ne peuvent encore lire »
Je ne me sens pas concerné par ce nouveau roman de Millet, je dis que son compte rendu rdl ne donne pas vraiment envie. Cet écrivaillon ne m’a personnellement jamais convaincu (n’est pas Houellebecq qui veut), pas plus que ses « pamphlets » on ne peut plus convenus (n’est pas Léon Bloy-Daudet qui vaille). Voilà tout. Je me permets juste ce conseil, cher monsieur Edel : si vous l’avez lue… cette « Passion (ginette) Dolores », dites en quelque chose d’autre plutôt que de surligner passoul ! Les renvois d’ascenseurs, genre « Très beau papier », ne sont pas dignes de votre dignité habituelle, voyons donc !
Donc, on passe à autre chose…
Je me souviens de cette affaire évoquée dans le billet à propos de Éloge littéraire d’Anders Breivik. De la polémique soulevée (même sur la RDL). sa fascination pour la « perfection formelle » de l’acte du tueur. Du lien qu’il faisait entre cet acte et et « l’échec de la littérature ». De la tribune d’A.Ernaux dans Le Monde. De sa «démission contrainte» du comité de lecture des éditions Gallimard…
Cinq années ont passé et le voici romancier, à nouveau, et semble-t-il d’une histoire en lien avec sa passion de la musique. La nouvelle Dolorès (Léo Scheer).
Dolorès, c’est la fille de la femme aimée, Nadejda, quarante ans. Elle n’a que seize ans et apparait à la page 68 (billet)… L’écrivain a soixante ans… Triangle amoureux ? piège infernal ? Autobiographie fantasmée ?
« Tout cela, admirablement écrit et décrit, notamment les scènes de la rencontre dans un château d’Orliac à l’allure fantastique au creux du Limousin… »
Très éloigné, je suppose, de Ma vie parmi les ombres (Gallimard – 2008) où il racontait comment il avait été déchiré entre le français et le patois hérité de son enfance limousine. Ses vies parallèles…
Je reviens au billet. Dit sans déflorer le roman : » Le narrateur, que sa passion pousse à transférer la voix de l’une dans le corps de l’autre, puis à échanger les corps, devient l’homme qu’elles n’hésiteraient pas à tuer pour trouver un compromis leur permettant de vivre ensemble. ». Imprévisible et certainement passionnant…
L' »écrivaillon » a écrit, entre autres choses, un très beau Voyage en Orient. (pas le itre exact, mais pas lme temps de chercher.) On peut juger certains pamphlets médiocres, mais Bloy aussi avait ses jours. Et le cher Léon faisait plutot dans la longueur.
Préjugé favorable pour ce roman, qui vaudra bien, c’est facile, tous les Enard du monde.
MC
En grec, il y a plusieurs mots pour dire aimer. Celui idéal Agapè. Eros, philia.
Ludus pour le jeune âge, et manic pour les tordus.
Millet amoureux, ça tourne manic.brrr.
Ecrire ou aimer il faut choisir ? Okay ! je prends les deux !!!
« je pense pourtant qu’aimer d’amour est un luxe , rien de vital. »
Mais c’est l’essentiel, ma pauvre bérénice : notre seule raison d’exister !
M.Court – 14h27
Un balcon à Beyrouth ?
page du lien s’y rapportant :
http://richardmillet.wixsite.com/siteofficiel/un-balcon–beyrouth
Mon pauvre JiBé, ce que dit Sœur Bérénice à propos d’aimer d’amour est exact : rien de « vital » !
Janssen:merci,j’avais compris! la haine,le mépris, l’amertume, la jalousie, forment le carburant de certains…. quelle étrange leçon de morale vous proposez sous couvert de pseudos evidemment….mais dire du bien d’un billet de Passou est interdit.
C’est noté.
Jette ta carte de la sécu, JC !
Sœur Bérénice n’aimerait donc plus son Beau Jésus ?
JJJ serait-il donc contre les affinités particulières ?
Passou et Popaul peuvent bien copuler ensemble ! ça dérange qui ?
J’avais trouvé R. Millet un peu pathétique dans son echec de la relation amoureuse, c’était à l’occasion d’un autre billet sur la rdl. Une tristesse morbide.
Le concierge de l’institut me glisse un billet trouvé dans une des cages où nous enfermons les bonobobos que nous étudions.
Une horreur ! Le voici…
« Popaul écrit
Passou copule
Popaul joui
Passou l’encule »
Paul Edel fait son outragé. Mais à par le fait que Millet est un vieux de la vieille garde litteraire parisienne, il cause piano ? Du pipeau, oui.
À part ça, c’est crépusculaire, comme du gothique new age.
jc votre poème est digne de l Album Zutique?
Paul, la main sur le cœur, je vous jure que je ne suis que le messager : métier difficile, s’il en est …
Pour Lang Lang, Millet a raison. Jamais entendu un remueur de commode pareil. De plus, il lit mal les partitions, accentuations à côté etc… c’est une abomination. Quant aux nombreuses machines à coudre chinoises et coréennes, passons.
Pour le reste, ce qui me surprend, c’est que Millet à son âge s’attarde encore dans le sempiternel registre du sentiment et de l’érotique, ce qui le rattache pour moi désagréablement aux Veillées des chaumières (avec roman-photo complet)ainsi qu’à Nous-Deux. (Je préfèrerais nettement nous deux mon chien, ça m’intéresserait davantage). La condition humaine n’est-elle pas assez énigmatique, diverse, inconclusive, ouverte, pour qu’on en revienne toujours à ces histoires de lit plus ou moins bien défait? Pour ma part, j’y verrais volontiers une sorte d’offense à Dieu et à la Création toute entière. Quant à Millet lui-même, si intransigeant avec autrui, mes dernières lectures m’ont un peu refroidi, que ce soit son Sibélius, petit monument de bavardage, ou son précédent roman, rédigé dans un style si inutilement chantourné qu’en le lisant la tête m’en tournait, avec l’impression désagréable et persistante de me trouver dans un atelier de fabrication de quilles ou de ronds de serviette dont il m’aurait été interdit de sortir. Plus j’avance, plus je me dis que la première courtoisie d’un écrivain serait de ne pas trop accrocher son haleine au papier, surtout si elle est un peu chargée. Millet est bien plus d’époque qu’il ne le croit.
« Préjugé favorable pour ce roman », dit Monsieur Court…, Si vous l’aviez formulé ainsi, Monsieur Edel, cela m’aurait parfaitement convenu. Laissez-moi retirer la petite vacherie de votre copinage avec le maître de céans, je vois que cela provoque le délire des uns qui nous causent « d’affinités particulières » et des autres qui surenchérissent dans la gaudriole salace après nous l’avoir fait dans l’éloge de l’amour. Quel sentimental du cul, celui-là !
NB/ Je n’avais pas trouvé, naguère, que « l’âme de Napoléon » fût une pépite un peu longuette, monsieur Court. Mais OK, tout le monde a ses passages à vide et ses langueurs, Léon Daudet surtout. Et si vous nous dites maintenant que R. Millet saute 5 fois plus haut à la perche que M. Enard, je veux bien vous croire sur le champ, vu que je ne saurais en juger. La seule chose dont je sois sûr, c’est qu’ils ne volent pas très haut, ni l’un ni l’autre. Et c’est un ignoble préjugé de ma part, j’en ai parfaitement conscience !
Ah monsieur Chaloux, dans mes bras : laissez moi jubiler à cette saillie drolatique de l’instant à propos de la tête qui vous tourne face à un texte au style chantourné ! Excellent.
« Léon Daudet ».
Janssen, votre plume a fourché. Pour Léon Daudet sans lapsus, je suis plongé dans Écrivains et artistes (réédition intégrale, Séguier). J’y vois un jugement d’époque, mais pas la moindre longueur.
Le Napoléon de Bloy est à mettre aux cabinets, ça ne vaut pas un pet de nonne. Napoléon était mort. Il fallait à Bloy du vivant, fait de préférence du bois qu’on peut faire chanter,- il était là tout à son affaire.
« Monsieur » Janssen, que vous accordiez tant d’importance à mes opinions que vous ayez tant souçi de ma dignité, comme ça, devant tout le monde, ça me gêne énormément.
a propos de Lang Lang, Chaloux a tout dit et bien dit. un pitre devant le clavier.
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais certains livres sont tellement mauvais qu’ils nous évident littéralement. Exactement la technique de fabrication du rond de serviette.
(Blabla doit être en train de courir à moitié nu dans la taïga, poursuivi par une grosse dame édentée, démesurément soucieuse de rugir de plaisir.)
JC, sois mon Verlaine, je serai ton Rimbaud !
Vaut mieux ça qu’un élan en rut, Chal oux.
Pas sûr, D. !
Pour Yang certes, c’est un clown. En revanche, j’aime beaucoup cette ravissante petite Chinoise :
Les mimiques de Lang-Lang m’énervent un peu mais je ne déteste pas son jeu qui s’il est certes peu expressif n’est pas manniéré.
Il y a quand même de très bons pianistes chinois. J’ai vu il y a déjà longtemps les épreuves de je ne sais quel concours international. Une jeune chinoise jouait le troisième concerto de Prokofiev comme une déesse, c’est à dire quasi comme Prokofiev lui-même qui contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là est un très grand pianiste, avec une précision absolue et une poésie digne d’une nuit étoilée. Extraordinaire. Mais Argerich était dans le jury et c’est son élève, très au-dessous du médiocre, embourbé dans le 1er concerto de Tchaikovsky -il me semble- qui a obtenu le premier prix. Argerich était toute contente mais la musique n’y a pas trouvé son compte. Comme on ne pouvait tout de même pas évincer une pianiste de génie, on a donné à la petite chinoise l’aumône du troisième prix.
Ofthedoor, votre petite chinoise est coréenne.
Celle que je n’aime pas c’est la mère Grimaud. Je place Lang-Lang loin devant.
On finit tout de même toujours plus ou moins par se demander si la plupart de ces pianistes asiatiques n’ont pas été élevés dans des halls d’attente d’aéroports ou des lavabos de magasins de luxe ou de paquebots, tant leur style semble parfaitement étudié pour. Du pur free tax.
Le Napoléon de Bloy n’est pas ce qu’il a écrit de pire. L’ensemble sur Colomb, dont Christophe Colomb devant les Taureaux accuse des baisses de forme. De cette trentaine de volumes, il reste peut etre Celle qui Pleurait, La Chevalière de la Mort, et quelques pages du Fils de Louis XVI. Pas un hasard. Elles touchent au plus près sa personnalité d’écorché vif anti-IIIème!
MC.
PS
J’aimerais bien qu’on ne se serve pas de ce que j’écris pour justifier un tir de barrage disons Janseniste sur Paul Edel!
Claire Désert, qui étudiait en même temps que Grimaud au Conservatoire de Paris lui est supérieure dans son jeu. Seulement voilà : elle est moins poseuse, moins ambitieuse. Donc injustement moins connue du public et des médias.
@D. Je me souviens qu’un soir, en rentrant, il y a plus dix ans, j’allume la radio, ce qui ne m’arrive jamais. Un concerto pour piano. Je m’assois et j’écoute. Tout en écoutant, je me disais, c’est bizarre, c’est écrit comme du Beethoven mais c’est bien trop mauvais pour en être. Sans doute un de ces petits maîtres du XIXe, un suiveur de Beethoven. Fin de l’épreuve, c’était le troisième ou le quatrième de Beethoven lui-même (ou plutôt suivi par lui-même, mais pas de trop près) joué tellement bizarrement,avec tant de manières, que je ne l’avais tout bonnement pas reconnu. Au piano, Hélène Grimaud, dans un concert au Japon, pays toujours bon public pour ce qui concerne les bizarreries occidentales. Je me dis bon, le décalage horaire, elle était fatiguée. Ensuite je me suis aperçu qu’elle est toujours fatiguée.
Aujourd’hui aucun pianiste ne veut être comparé à Horowitz, c’en est presque amusant. Mais écoutez cette basse d’Alberti, et trouvez un équivalent. Il n’y en a pas.
Delaporte supporte Grimaud, moi je dis que c’est pas bon signe.
Quittons-nous sur un aphorisme.
Mireille Mathieu, Hélène Grimaud et Pascal Quignard sont très appréciés au Japon.
Hurkhurkhurk!
Ta coréenne joue divinement bien Delaporte.
Enfin une chose sur laquelle tu ne te plantes pas.
Quant à Grimaud, qu’elle s’occupe de ses loups…
Non, elle ne joue pas divinement bien, elle joue parfaitement bien. Divinement bien ce n’est pas cela.
J’aimerais bien être un loup et qu’Hélène Grimaud s’occupe de moi. Elle me donnerait des leçons de piano, et moi, eh bien, je lui donnerai des leçons de physique expérimentale.
J’aimerais bien être un loup et qu’Hélène Grimaud s’occupe de moi. Elle me donnerait des leçons de piano, et moi, eh bien, je lui donnerais des leçons de physique expérimentale.
Yeol Eum Son, la petite coréenne de Ofthedoor, est, pour son malheur, parfaitement exceptionnelle, et vraiment divine, dans le répertoire de troisième ordre. Comme ici dans Le festin d’Ésope », de Charles-Valentin Alkan, jadis considéré comme le rival de Liszt, ce qui est aujourd’hui tout aussi divinement inexplicable que d’avoir tenu Feuillet (le romancier préféré de l’impératrice) pour celui de Flaubert. On a déjà évoqué Alkan il y a des années ici, mort, dit-on (ou plutôt : a-t-on dit), écrasé par sa bibliothèque alors qu’il en tirait Le Talmud. Elle y est sans rival.
Im abendrot de Richard Strauss chanté par Jessy Normann, spécialement pour les petits plaisirs de Petit Rappel.
= Il y a longtemps déjà que H.Grimaud ne s’occupe plus de « ses » loups.
de la part du jardinier-animalier d’Olga
https://www.youtube.com/watch?v=envQ-ZqGQu8
« Ofthedoor, votre petite chinoise est coréenne. »
Merci pour cette précision, Cat-Woolf (Chat-Loup), qui me rend cette pianiste encore plus chère.
Mireille Mathieu à ses débuts, c’est plus que bien !
« …si son roman crépusculaire, l’un des plus beaux de cette rentrée… »
sur les 600 ?
vous les avez déjà tous lus ?
chapeau ! ça c’est ce qu’on appelle « avoir du métier » !
je viens à peine de finir ceux de la rentrée de 2006…
Je ne sous-estime pas Hélène Grimaud, très inégale, très bonne dans Brahms. J’avais bien apprécié également son enregistrement avec Boulez (le concerto de Bartok). Sa manie de faire des albums thématiques me convainc beaucoup moins. Elle se prend trop pour une pop star.
n’empêche, je sais pas si c’est vraiment une bonne chose de lire trop de livres aussi rapidement.
vous en pensez quoi D.?
Ofthedoor, vous aimez son jeu parce qu’elle est rondelette, comme dirait Labiche. Pas étonnant, vous êtes dans votre genre un personnage de Labiche.
d’accord pour Hélène Grimaud ? j’avais aimé son premier roman mais après j’ai aussi trouvé que c’était assez inégal.
c’était comment déjà le titre ? un truc du genre « danse avec les loups », ou « danse avec la chatte conne de Bach » ?
Trois minutes de Brahms pas Grumaud et j’ai déjà des boutons.
Delaporte, est-ce que vous lisez la clef de sol?
« Pas étonnant, vous êtes dans votre genre un personnage de Labiche. »
Vous vous trompez complètement, je peux le dire, Chaloux. Vous prenez votre cas pour une généralité.
« Delaporte, est-ce que vous lisez la clef de sol? »
J’ai étudié la musique et la théorie musicale pendant de longues années. Je suis certainement bien plus savant que vous en la matière !
Et que pensez-vous de Khatia Buniatishvili, Chaloux ? J’ai assisté à un petit récital d’elle cet été, c’était charmant, mais je me garderai bien du moindre jugement sur son jeu, je n’ai pas votre autorité ni celle de closer.
@Diogène. Très belle chute de reins qu’elle n’est pas avare de montrer. Bonne musicienne. Le problème des concours internationaux c’est qu’ils écrèment en ne conservant que les élèves de.
L’Occident mourra de son mépris du talent des chiens perdus sans collier. Jusqu’à preuve du contraire, c’est en eux que résidait son génie.
Delaporte, vous mentez. Grumaud en est la preuve. Un musicien véritable n’y penserait même pas.
Claire Marie Le Guay, c’est déjà très bien. Notamment dans Liszt. Ou Hélène Bosch.
Mauvaise pensée:
Il est toujours instructif de voir les pianistes français qui sont réellement appréciés Outre-Rhin. Le moins qu’on puisse dire est que la liste est plus courte, et les valeurs,différentes.
Hélène Boschi, bien sur!
(Probable contamination par Outre-Rhin!
Merci à Delaporte pour la découverte de la sublime Yeol Eum Son dans le concerto 21 de Mozart; la pianiste si sensible qu’on ne peut la voir jusqu’au bout tant le regard se brouille obstinément d’une vapeur incompréhensible.
Je vous laisse à vos émotions épicières.
Que pensez-vous d’Arcadi Volodos Chaloux?
J’ai été transporté par son interprétation de la 20ième sonate de Schubert à la Grange de Meslay cette année.
Et Dieu sait si c’est difficile…Impossible de tromper l’auditoire avec de grands effets de virtuosité.
Volodos c’est un grand pianiste, aucun doute sur cette question,surtout depuis qu’il a entrepris de prouver qu’il n’est pas qu’une bête à notes. Et quelqu’un de passionnant. L’un va rarement sans l’autre.
En lisant l’article de Passou je me disais: comment peut-on rentrer dans ces salades racontées par Millet?
« Le voilà parvenu à ce point d’incertitude, donc de souffrance, où il ne supporte plus les rôles dans lesquels elle meurt sur scène. Car c’est un être souffrant du début à la fin…. Il souffre surtout de ce que leur relation n’arrive pas à trouver son rythme, sa mesure…. Dolores finira par se suicider, crime dont le narrateur s’attribue la responsabilité non seulement pour n’avoir pas su l’aimer mais pour n’avoir su se laisser aimer par elle….. »
Tout cela pour que l’auteur arrive à une conclusion d’ado retardé: « La douleur amoureuse est ce qu’il y a de pire, avec l’injustice et la dépression nerveuse ».
Comment peut-on lire des romans actuels, voir autant de séries TV, se taper autant de mauvais films? C’est quoi ce besoin d’histoires, de fiction, même nulles, chez des gens même cultivés? J’ai du mal à comprendre. Par contre, je comprends de mieux en mieux P.Valéry (« La marquise sortit à cinq heures… ») et surtout le grand Josep Pla, l’écrivain en catalan le plus important du XXe siècle, qui se définissait comme « un homme de Pascal, de La Bruyère, de La Rochefoucauld et de Montaigne, et qui a écrit: « Un hombre que después de los cuarenta años todavía lee novelas, es un puro cretino. » (« Un homme qu’après 40 ans lit encore de romans est un pur crétin »).
(Il y a quelques mois j’étais en train de voir les livres qu’il met dehors le propriétaire de l’excellente librairie d’occasion de la rue Jourdain, quand il est sorti me parler. En papotant sur les auteurs que je cherchais il m’a demandé si j’avais lu « Le Trésor de la Sierra Madre » de B. Traven, qu’il était en train de relire et qu’il trouvait être un chef-d’oeuvre. Je lui ai sorti la phrase de Pla en lui disant que je n’étais pas très loin de penser comme lui et il m’a regardé comme si j’étais un extraterrestre. Ça l’a tellement « traumatisé » que chaque fois qu’il me revoit il m’en reparle. L’autre jour, je rentre payer un livre et en me voyant il dit à un autre client qui était avec lui: « Vous savez ce qu’il pense ce monsieur? Qu’on est de crétins !! »).
PS
« La maman et la putain » de Jean Eustache, est l’un de plus mauvais films que j’ai jamais vus. Sa réputation est pour moi l’un de plus grands mystères du cinéma français.
Toute cette culture ne sert à rien si on ne sait pas parler à sa/son partenaire. Sans doute que l’intelligence est ailleurs.CQFD
Dvorak – Song to the Moon (Rusalka) – Anna Netrebko
Pablo, la phrase juste serait : un homme de plus quarante ans qui lit le tout-venant des romans…
La maman et la putain, c’est un peu comme ta phrase sur le roman. Quand on le voit à dix-sept-ans, c’est un chef d’œuvre. A quarante ans, on demande s’il n’y a rien d’autre. Et à cinquante, on quitte la pièce sans un mot. Par-delà, je ne sais pas.
Mais on pourrait en dire autant de tas de films très réputés. Théorème, la première fois, c’est un évènement, la seconde fois c’est un canular.
Delibes – Lakmé – Anna Netrebko & Elina Garanca
Le plus grand pianiste vivant sans aucune discussion possible:
Lui, la soixantaine, elle pas encore 40 ans. La sèrmi. Devrait consulter un psy.
@Pablo75 : pas d’accord ! même les racistes peuvent aimer et être aimés !
je veux dire que l’amour c’est pas un truc réservé juste aux humanistes de gauche, je dirais même plus que parfois l’amour de l’humanité en général peut représenter un frein à l’amour de quelqu’un en particulier.
j’ai croisé un tas d’humanistes qui n’aimaient personne en dehors d’eux-mêmes, même que c’était pour ça qu’ils étaient humanistes, c’était juste un moyen supplémentaire de s’aimer un peu plus…
Nous sommes donc passés subrepticement au jeu des chaises musicales estivales. Pour ma part, j’ai toujours préféré les Nocturnes joués par la regrettée Brigitte Engerer qui, d’après la rumeur, aimait beaucoup les félidés. Ils ne surent pourtant pas détecter à temps sa maladie ; elle les interprétait, les Nocturnes, presque aussi bien, voire beaucoup mieux, que la pauvre Hélène Grimaud, comme on peut s’en rendre compte via ce lien.
https://www.bing.com/videos/search?q=brigitte+engerer+obs%c3%a8ques&&view=detail&mid=60E5225C2557E3F37FBB60E5225C2557E3F37FBB&FORM=VRDGAR
Quant à ces « messieurs » MC et PE, les plus cultivés du blog (que serions-nous sans le secours de leur science face aux légères défaillances ou approximations légitimes de PA ?), j’ai tendance à les mélanger dans un commun et mutuel respect. Je les prie de m’en excuser, mais je ne me vois pas aller leur taper dans le dos : « alors popaul et marc, ça boume ? ». Cela dit, être « rattrapé » par MC sur Léon Bloy, là, je bitche ! « J’aimerais bien qu’on ne se serve pas de ce que j’écris pour justifier un tir de barrage disons Janseniste sur Paul Edel ! ». Pas question, JJJJJJ va faire très attention à l’avenir.
Sinon, PE, pourquoi s’abriter de si loin de si près derrière le pseudo PE en tant que célèbre lauréat du prix Goncourt ? Une défausse de modestie, peut-être, voyons donc !?
même Drieu la Rochelle a écrit de beaux livres d’amour.
en général les types de droite sont un peu plus torturés, c’est même pour ça qu’ils sont fachos.
avec ce résumé de passou on comprend que ce type n’aime pas les étrangers et tout ce qui pourrait être un peu étranger de près ou de loin.
par contre je viens de lire son blog, j’ai rarement lu des trucs aussi nuls, même les types du fn dans les bistrots ont plus de d’inspiration que ça, même bourrés.
@ Hamlet
« pas d’accord ! même les racistes peuvent aimer et être aimés ! »
Mon post parlait du roman, pas de l’amour.
@ »Théorème, la première fois, c’est un évènement, la seconde fois c’est un canular ».
C’est un peu comme pour Thérèse Desqueyroux.
« L’amour est un sentiment ridicule accompagné de mouvements malpropres ».
Théophile Gautier.
ses articles de blog sont d’une platitude d’une incroyable, comment dire dire, d’une incroyable platitude.
fut un temps ou les écrivains français d’extrême droite avaient plus de verve, à force de les traquer pour les dégommer il ne reste plus que les plus nuls.
parce que son roman ne parle pas d’amour ? désolé, j’ai pas dû lire le bon article.
« L’amour, tel qu’il existe dans la société, n’est que l’échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes. »
Chamfort
« Vitalité de l’amour: on ne saurait médire sans injustice d’un sentiment qui a survécu au romantisme et au bidet. »
Cioran
Ca y est je m’aperçois que je suis en accord avec toutes les interventions de Hamlet, _Dexter G. paraît-il_, et ça ça m’énerve, car la bonne distance avait été acquise depuis ses célèbres vitupérations anti-nietszchieuses, mais il en parle plus. C drôle, ces continuels va et vient des gens sur ce blog, des je t’m moi non + comme des répulsifs attracteurs.
j’aime bien le titre : « aimer ou écrire il faut choisir », c’est le titre du roman ou de l’article ?
encore que « aimer ou choisir il faut écrire » n’aurait pas été mal non plus, dans le cas de cet auteur.
ou même « choisir ou écrire il faut aimer » c’est bien aussi, dans son cas.
il est évident qu’il n’a pas toujours fait les bons choix.
Sans compter que:
« Une femme amoureuse est un femme bête ».
Montesquieu.
(On s’en aperçoit surtout lorsqu’elle est amoureuse de quelqu’un d’autre. S’il s’agit de nous, ça passe assez bien.)
@ hamlet
« parce que son roman ne parle pas d’amour ? »
S’il avait parlé de bricolage j’aurais écrit la même chose.
y’en a une qui l’aime bien Millet c’est Ernaux.
on sait pourquoi elle n’a pas lancé une pétition pour interdire la parution de son livre ?
Tant que la police intervient prestement quand on se plaint de tapage …
Pablo75, n’essayez pas de m’embrouiller ! j’ai l’habitude de lire vos commentaires et je sais que vous aimez bien embrouiller ! mais avec moi ça ne marchera pas ! en tout cas je ne pense pas que ce livre parle de bricolage ! sinon je l’aurais déjà acheté : je ne loupe jamais les romans qui aborde cette question importante pour l’homme qu’est la question du bricolage.
je veux dire que si y’a un truc qui différencie l’homme des autres espèces animales c’est bien son esprit bricoleur, cette faculté quasi monstrueuse qui a fait sortir l’homme de son état pré sapien pour passer à celui de sapiens sapiens.
même si l’aspect anthropo technique de l’homme a pu susciter des controverses, notamment chez Heiddeger et Simondon.
tout ça pour dire que si cet auteur abordait cette question du bricolage il mériterait le goncourt et même le nobel !
hélas le bricolage est un sujet pratiquement plus abordé dans les bouquins, d’autant que les écrivains appartiennent à peu près tous à la même catégorie sociale, une catégorie qui bricole très peu, pour ne pas dire jamais, du coup on se tape à la place des bouquins où ils nous tartinent de leur états d’âme d’amour blessé, de trucs totalement sans intérêt.
@20.04, D’ailleurs, en matière de police du tapage matinal, l’île d’Oléron est en parfait émoi, à cause d’une pétition de 30 000 signatures pour empêcher un « parigot tête de veau » mal embouché d’intenter un procès contre la propriétaire du coq Maurice.
Je pense que les internautes habituels de la rdl s’honoreraient à joindre leur signature à cette pétition exemplaire en défense locale du chant du coq Maurice. D’ailleurs notre collègue BdeB le héron cendré, l’a signée depuis fort longtemps pour montrer le bon exemple. https://www.mesopinions.com/petition/animaux/faut-sauver-maurice-ile-oleron/31553
Et s’il faut ajouter à cette affaire pour vous y décider, une couche de vernis musical baroque, joignons y ceci (HG n’est pas au clav.)
https://www.bing.com/videos/search?q=la+poule+rameau+youtube&view=detail&mid=FF58E9E86BC188F9FEF4FF58E9E86BC188F9FEF4&FORM=VIRE
@ hamlet
« …du coup on se tape à la place des bouquins où ils nous tartinent de leur états d’âme d’amour blessé, de trucs totalement sans intérêt. »
Voilà.
On est, donc, totalement d’accord.
L’absence prolongée du logorrhéique mer_doïde est en passe de devenir une des preuves de l’existence de Dieu.
«Il ne manque pas une occasion de nous rappeler que nous avançons dans un monde barbare où il y aura de moins en moins de gens à qui parler, où la culture restera de plus en plus confinée dans un bunker où une élite issue d’un autre âge de la civilisation sera seule à même de l’apprécier.»
Mais monsieur Assouline, le monde a toujours été cela, sauf peut-être aux époques préhistoriques où il n’y avait même pas d’élite appréciant la culture. Les marquis poudrés, c’était une minuscule population, et je doute qu’elle ait vraiment apprécié la culture. La prise de parole généralisée en Occident a permis au plus bas dénominateur commun de s’exprimer. L’élite n’a tout simplement plus le monopole.
Chaloux à 20 h 00 min
« S’il s’agit de nous, ça passe assez bien » — pas pour tous, voyez Georges Perros, Papiers collés I :
La femme séduite est « énamourée ». Difficile à regarder. C’est comme un animal. J’essaie de séduire. Puis quand c’est fait, je trouve ridicule la personne séduite. Incapable d’en jouir. Je l’ai rendue idiote, la belle affaire. »
X, jamais lu Perros. Cet incapable d’en jouir est des plus curieux. Il préférait les femmes qui le méprisaient? Les non-consentantes? Il semblent exister des hétérosexualités aussi chantournées que le style de Millet.
Il semble que je fais mon Blabla.
Hurkhurhurk!
On s’aperçoit qu’on vieillit quand on trouve tout vieux autour de soi.
Il connaît Ian Dury Millet? Nan parce que peut on dire de quelqu’un qu’il est cultivé si il ne connaît pas Ian Dury? Hein? https://youtu.be/zEQLR1iV5qI
hamlet dit: 24 août 2017 à 19 h 56 min
ses articles de blog sont d’une platitude d’une incroyable, comment dire dire, d’une incroyable platitude.
–
Je trouve pas, mais pas du tout. Il se dégage au contraire bon nombre d’observations et d’idées inédites. Faites attention.
Par contre il bâcle souvent le style.
Chaloux : vous donnez envie qu’on vous taquine, car blabla semble vous manquer et vous avez tendance à vous y substituer, en attendant son retour. Enfin moi, ça me plairait bien que vous preniez sa place, la rdl gagnerait avantageusement au change. Hélas, il va revenir fissa la queue basse (célèbre épisode dit de « la bérézina de kiev »), ne l’accablons pas trop par avance, il avait été prévenu par ses collègues Brod, Miller/Millet, Attali, Heidegger et Rosset, voyons donc, et n’avait pas assez médité Shakespeare : l’échec était programmé quand on n’a pas commencé par le rêve.
Janssen, n’exagérons rien, je ne fais que passer une demi-journée. Quant au reste, dois-je comprendre qu’il me faut commander une panoplie de Blabla pour Noël? Hurkhurkhurk!
New on Reprise
https://m.youtube.com/watch?v=LRlmTzDyw7s
J’ai eu la chance d’écouter Brigitte Engerer, l’année précédant sa mort à 59 ans, dans Les Harmonies poétiques et religieuses de Liszt.
Emotion, profondeur, intensité singulière de chaque note. Un grand souvenir de piano et un choc quelques mois plus tard. Je n’avais aucune idée de son état de santé.
Une « source » pour Waits, à tout le moins
https://m.youtube.com/watch?v=lZvAkh4hsSY
J’appréciais aussi le jeu Brigitte Engerer.
Je crois que ma version préférée des Harmonies est celle d’Aldo Ciccolini. Il y est à son zénith.
Mais plus je vieillis, plus j’aime Brendel.
Pensée des morts.
https://www.youtube.com/watch?v=gt7dcUdVMMU
A partir de 6.20, une des plus belles pages de la littérature pianistique. Avec une allusion manifeste à Beethoven.
(On se demande comment leurs contemporains ont pu poser Liszt et Alkan en rivaux. Contemporain doit être un synonyme de ta_ré.)
Chaloux, pas plus chantourné que les amours du genre « Pastorale » y compris A Midsummer Night’s Dream :
Quand je me trouve avec une femme qui s’offre — en général j’ai fait quelque chose pour ça — je fuis.
Il serait dommage de généraliser à partir d’un seul exemple ou même de deux. Ce serait dommage de passer à côté de Perros pour une citation prise en mauvaise part (je m’en voudrais).
En tant que poète comme en tant que lecteur ou diariste-essayiste il se refusait simplement à dorer la pilule ; on peut être lucide sans tomber dans le cynisme, et sans cesser d’être un écorché vif.
Grand lecteur de Kierkegaard, dont il parle fort bien, comme de tous les auteurs qu’il aime (belle histoire que son admiration puis sa rencontre et son amitié avec Jean Grenier, mais il est tout aussi excellent à propos de Benjamin Constant par ex.
Et puisque l’on parle de voix, la fin du 3ème volume des Papiers collés raconte comment la maladie et l’opération l’ont privé de la sienne ; sans auto-apitoiement, sans épargner ni lui-même ni les faux-c.ls ni les gaffeurs par indifférence, insensibilité (« Je rencontre ma mère dans la rue. On ne s’est jamais beaucoup parlé. ‘Alors — me dit-elle — rien à me dire? »)
Mais 3 paragraphes plus haut, celui qui ne peut plus répondre de vive voix avait noté :
« Je ne peux plus rien pour la solitude des autres. C’est moins une épreuve qu’une confirmation. »
Cela pour vous donner une idée de la diversité de ses registres.
Perros est une de mes grandes lacunes.
Vallée d’Obermann, Aldo Ciccolini.
https://www.youtube.com/watch?v=-Qp4eYdYN5U
A ne jouer que sur les pianos des autre.
des autres… mon clavier est mort.
on peut voir ça autrement : vous avez la chance qu’il vous reste Perros à découvrir.
Merci à Paul Edel, sans qui je ne l’aurais peut-être pas lu.
https://youtu.be/hp_LiPnWFQo Mouarf mouarf mouarf
À demain
X.
Merci d’inviter ici l’homme de Douarnenez et d’évoquer les « Papiers collés ». Gil Pressnitzer écrit dans cette page un si beau témoignage :
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/perros/perros.html
P.Edel,
moi aussi, je le trouve très beau ce billet de Passou.
Avant la fin de nos émissions, un concentré de glose à la Leiris (Papiers collés III) :
Gustav Mâlheur
X, bien d’accord, il faut garder des chefs-d’œuvre pour toute la vie.
@ Chaloux
« plus je vieillis, plus j’aime Brendel. »
Moi c’est le contraire (même si je n’ai jamais aimé l’ami Alfred). Au point d’être très content quand dans les tests à l’aveugle de la Tribune des critiques de disques sur France-Musique il est éliminé au premier tour, ce qui lui arrive presque aussi souvent qu’à Lang Lang.
Dans « Pensée des morts », à 8 min 35sec les mêmes si belles pages, mais par S.Richter
Pablo, ils l’ont élu pour le Concerto italien.
Tu connais l’histoire de la rencontre de Richter avec Heinrich Neuhaus qui devint son professeur.
– Avec qui avez-vous étudié?
– Avec personne. (Son père était pianiste à l’opéra d’Odessa).
– Jouez
A la cinquième note, Neuhaus se penche vers l’élève qui était assise près de lui :
« Je crois que nous avons affaire à un génie ».
…
… courir, après, un passé émotif,!…mais qui,…me le fera-faire,!…
…
…trop heureux, d’être plus libre,…
…
…dans, la botanique, il y a, aussi, les sciences de reproductions,…
…sans châteaux,..les béguines,…élever, comme des vaChes à lait,…avec œillères du chiffre, endoctrinements aux paysages urbains,!…
…rien à souffrir, quand les carottes, sont cuites,…rien à y fleur-ter,…passons notre chemin,…trop heureux, et sans charges,…
…un minimum d’amour – propre,…conscient,des d&baucheries, en son sein, amalgamées,!…elles ne voient, que leurs feux,…en quels états,!…des Ouroboros plaisant,…du chiffre,…
…etc,…
@ Chaloux
« Perros est une de mes grandes lacunes. »
Pas grande, il ne faut pas exagérer. Perros est un excellent aphoriste. Mais le reste… Si tu lis les 3 vols. de ses très intéressants « Papiers collés », ça suffit. C’était un personnage attachant, trop lucide pour réussir. Il avait été à la Comédie-Française et très ami de Gérard Philippe, mais avait tout abandonné pour s’exiler en Bretagne et écrire. Et faire de gosses: il était marié et en avait cinq. Toujours fauché et souvent déprimé… (sa correspondance est pathétique parfois).
M.Court
Chic, j’ai retrouvé ce commentaire (2014) de vous que j’avais mis en mémoire. Il lie subtilement Histoire et roman (échange amorcé sous un précédent billet, je ne sais plus lequel…) :
« L’Histoire est une fabrication assez récente.Le Dix-neuvième siècle de la Restauration la voit justement comme une Collection des Mémoires ayant servi à l’Histoire de la France. Elle reste, c’est vrai dans l’orbite et sous le commandement du Pouvoir. Les Grandes Chroniques de France, de Saint Denis. L’Histoire de Bretagne de Le Baud est une commande d’Anne de Bretagne Reine de France. La publication sur le meme sujet de D’Argentré sous Louis XIII est jugée une faute de gout, et comme telle censurée de certains passages. Pour autant, le Roman participe aussi de ces noces impures. Pour autant, il n’y a pas beaucoup de grandes synthèses avant Michelet. Après, l’approche des Mémoires se perd au profit d’une guerre mémorielle dont la « Bourgeoisie Absolue », le mot est du regretté Lanoux, propose diverses variantes de 1840 à 1940. Sans remonter à l’Alexandre du pseudo-Callisthène ni à celui d’Hugues Capet (en vers) force est de remarquer que le Roman, c’est au départ une Histoire, à l’époque ou l’Histoire se distingue mal du roman. Qu’on songe à Madame de Lafayette, ou à Melle de Scudéry… Nous reconstruisons a posteriori en faisant du picaresque ou de Don Quichotte des romans de la crise annonçant notre modernité là ou les contemporains voyaient l’équivalent romanesque de la farce et de la comédia. (Ne jamais penser que la littérature est essentiellement composée d’œuvres sérieuses. C’est le plus sur moyen de dégouter de lire!) Sur les enjeux politiques, il existe de Froissart à Michelet des historiens_girouettes comme des écrivains-girouettes. Bon, reconnaissons qu’il y a Céline et Alphonse de Chateaubriant, mais leurs cas relève de la pathologie. L’auteur de René a tourné à tous les vents, le père Hugo a beaucoup évolué. Cela se sent parfois sur leurs œuvres… Témoin, la médiocre Pierrette de Balzac, lestée juqu’à en couler de Swedenborg à fond la caisse… «
La déprime c’est aussi le problème de Vialatte. Les chroniques sont géniales -il fut un temps, avant les rééditions, où je traversais fiévreusement Paris en tout sens pour trouver les volumes qui me manquaient) mais les romans, même les fruits du Congo sont à se pendre. (Le fidèle Berger, la maison du joueur de Flûte etc.).
J’avais déjà écouté ce Richter, je le réécoute, c’est vrai que c’est génialissime.
@ Chaloux
Oui, je connaissais. Tu as lu son livre « Ecrits, conversations » (Actes Sud)? Je crois que c’est là que Bruno Monsaingeon raconte que Richter avait plus de 1 000 oeuvres dans son répertoire.
J’ai aussi entendu jouer magnifiquement Chopin à une très belle Brigitte Engerer il y a plus de 30 ans dans un concert dans le Studio 106 de Radio-France et parler de son prof le fils de Heinrich Neuhaus et de toute l’école de piano russe.
Perros ? Ce comdien s’ennuya beaucoup , à la comédie française,il lut Tchekhov et n’en revint pas, aima Jean Vilar et G Philippe(pour qui il lisait, travaillait, ) quitta Paris pour Douarnenez en 1959, à 36 ans, but beaucoup de vin blanc avec les marins du port, écrivit des poèmes mais surtout rédigea un journal spontané,(« papiers collés ») rugueux, marrant, pointu, plein de portraits . Il écrit sur Proust, beaucoup sur Stendhal , MAx jacob, Kleist,le grand Audiberti (« Ogre fragile ,délicat, timide ») , sur André breton -et toujours avec un angle inattendu – il possède une familiarité souveraine avec les textes ;il écrit aussi bien sur un train qui va à Quimper,sur les journaux du matin lus au bord de l’eau.il parle d’ une vache qui lui démolit sa moto, ou de la mort du comédien Bernard Noel, son ami, qu’on voit dans le film « le feu follet » de Louis Malle.
@ Chaloux
Vialatte est l’une de mes lacunes. J’ai les deux vols. de ses « Chroniques de La Montagne » dans la coll. Bouquins, mais pas eu encore le temps de les lire. C’est ce qu’il a fait de mieux, non?
Les Chroniques de la Montagne, je les ai lues jeune, Pablo, je n’avais pas plus de trente ans, je ne sais pas ce que j’en penserais aujourd’hui. Mais c’était une vraie drogue. A chaque fois que j’avais terminé un volume, il fallait que j’en trouve un autre et la plupart étaient épuisés. Ensuite, en effleurant les livres de Pourrat (L’Almanach des quatre saisons et autres), j’ai mesuré ce que lui devait Vialatte et j’ai vraiment été surpris. Je ne pensais pas que c’était à ce point-là.
Bon, mais avec tous ces salamalecs dans les comments, on n’a pas toujours pas entendu la voix « si envoutante » d’Anna Netrebko.
Ah, si, à 19h36.
… épitaphe de Paul Edel: « but beaucoup de vin blanc avec les marins du port, écrivit des poèmes »
mais bien sûr.
» Moi je suis tout prêt à vous dire
que Jacques Dupin, Jaccottet
Henri Thomas et Du Bouchet
Guillevic Follain Boissonnas
Pierre Jean Jouve Jean Grosjean
Bonnefoy Oster Francis Ponge
Giroux Limbour et Des Forêts
Michel Deguy et Mandiargues
Sûr que je dois en oublier
et le très cher Armand Robin
(que je retrouvais tous les soirs
à Meudon nous mangions ensemble
et je m’effarais de ces yeux
n’en finissant pas d’être bleus
où tremblait souvent une larme
de ses mains faites pour tuer
tous les taureaux de la bêtise
D’autres s’étonnaient de sa mise
Après quoi on me demandait
qui est ce type mal rasé
vous avez de drôles d’amis
Je m’en allais sans rien répondre
(…)
In « une vie ordinaire » G. Perros
Belle mémoire, Paul Edel, de cet homme, de ses amitiés et de l’écriture de ce journal en morceaux. L’écrivain des fragments… Autant de croquis pris sur le vif, là-bas, au bord de la mer, troués de ces pensées grinçantes et profondes.
Je me souviens, sur votre blog, des échanges passionnés à son propos.
De Millet,plutôt « L ‘ORIENT DESERT », Christiane.
Sur l’Histoire, j’avais un peu oublié ce texte. (les Petits Rappels ont leurs moments d’amnésie!)
Bonne soirée.
MC
Le stalker avait fait sur son blog une bonne critique de la liturgie de R. Millet, bien plus pro que ce brouet insipide de Paul Edel
Ah oui, Brigitte Engerer. Très très bien.
Et puis un, assez original qu’on cite peu, sans doute à tort : Friedrich Gulda, capable de faire des choses étonnantes :
http://youtu.be/mJ5IkHlKQrw
…mon Dieu qu’on est loin de Grimaud et ses loups quand on entend ça !
Ingrid Haebler, une des rares capables de donner une profondeur, une noblesse, à une simple de valse de Chopin, valses si souvent dédaignées.
…et puis il y avait lui, en des temps presque immémoriaux. http://www.youtube.com/watch?v=tJf5OWXFx_0
Parmi les anciens, il y avait Alexis Weissenberg que j’aimais bien. Surtout dans Schumann. Il avait interrompu sa carrière pendant dix ans, à partir de 1956, afin de se ressourcer complètement et d’échapper au star system des solistes. Il y avait une grande rigueur chez lui, une probité. Karajan l’aimait beaucoup, pour lui Weissenberg était le meilleur. Ils ont beaucoup joué ensemble. Weissenberg a mieux vieilli que Karajan…
J’adore Lang Lang pour son côté Louis de Funès asiate ! Quel grimacier magnifique !
Et puis, il se trompe rarement de touche et ne prend pas des noires pour des blanches. Quant au résultat il peut plaire… Il suffit de ne pas aimer la musique.
J’aime beaucoup Yuja Wang, car il n’y a pas que le piano qui compte chez cette pianiste. Il y a aussi la chute des reins, la cambrure du dos, et ses robes affriolantes ….
On est mélomane, ou pas !
L’élite n’a tout simplement plus le monopole.
quel dommage, vous voilà envahis par des grumeaux, fort heureusement vous êtes là pour nous inviter à un autre inventaire, celui des êtres d’extrême qualité. Pour Franz Liszt, qui donneriez-vous à entendre?
« Pour Franz Liszt, qui donneriez-vous à entendre? »
Aldo Ciccolini sans hésitation !
Camarades de la rdl! Vous pouvez regarder un documentaire sur YouTube: Georges Perros, une vie ordinaire, c est 40 minutes d intelligence et d émotions en noir et blanc…
@ D.
Un grand, Friedrich Gulda (malgré son côté farceur – il a écrit un « Concerto for myself »).
Il a enregistré un magnifique « Clavier bien temperé ».
Friedrich Gulda: « Concerto for myself, Sonata concertante for Piano and Orchestra » (1988)
Clara Haskil :
Moineau :
Ce qui m’fait un peu rigoler c’est toute cette musique classique balancée ici à coup de compression youtubesque. Le summum de l’interprétation hachée par l’internet, décidément c’est le Mal incarné!
Bonne journée
Ce type ne m’intéresse pas, je n’ai pas de temps pour les anciens phalangistes aux mains tachées de sang. A dans 15 jours.
http://www.youtube.com/watch?v=ZB8HEG063AI&list=PLuP9QbAhyhUCx_jtLoz-asVZmlZHf44Bv
@Petit Rappel dit: 25 août 2017 à 0 h 56 min
Mes petits carnets bien agréables à feuilleter. Notant ces lignes, je ne savais pas que trois ans plus tard, je les chercherais pour compléter un puzzle ! Je crois que c’était dans une vague de commentaires chez notre ami Paul Edel mais à propos de quel billet, je ne sais plus…
Pour le livre de Millet, merci. Je ne connaissais pas (je n’ai guère lu ses romans le connaissant plutôt comme polémiste. Je n’ai pas compris non plus la réaction de JJJ au commentaire de P.E qui n’évoquait pas le livre mais le billet. Il y a des fureurs sur ce blog complètement ahurissantes…
Bonne journée
Nicolas dit: 25 août 2017 à 8 h 25 min
+1
Mais que fait la police ?
Clara Haskil :
« Ce type ne m’intéresse pas, je n’ai pas de temps pour les anciens phalangistes aux mains tachées de sang. » (Bloom)
Tendre, doux, affable, gentil, désuet, notre Bloomie le Froggie ne s’intéresse qu’aux rêveurs aux mains chargées de roses ….
Tout dépend du côté duquel elle se place https://t4.ftcdn.net/jpg/00/57/99/99/500_F_57999975_89Z2GzgAJEUU4VBtATcrgzTvQRzQj0Qi.jpg
Le Petit Nicolas, ayant l’oreille absolue, nous dit d’abord qu’il préfère rien du tout à la musique de youtube, et après, pour prêcher avec l’exemple, nous met du jazz (peut-être croyant qu’il est moins tripoté que la musique classique).
Étonnant, non?
… Baby Bear…
https://www.brainpickings.org/2016/03/02/finding-winnie-mattick-blackall/
Pablo n’a pas compris, du genre à regarder le verre à moitié vide? lol
G. Perros sur Stendhal dans « papiers collés »:
« ce qu’il est allé chercher ,et trouver, en Italie, une espèce d érotisme saccadé, musicien, sans prolongement onirique, mais le seul qui lui convenait, un lait d’érotisme, un mélange de sublimité et de hardiesse très crue –son « journal » nous en conte de vertes et mûres !- propres a l’émouvoir, à lui donner l’espace adéquat à sa respiration absolue. Il est rare qu’un homme trouve à ce point, aussi radicalement le « pays » de son projet essentiel, puisque sa vie en dépend. La société parisienne l’a meurtri (..) L’Italie et ses femmes vont le rendre plus sensible à sa part d’imaginaire qu’à son double d’ordre sèchement éthique. Le ciel italien, c’est pour lui un agrandissement du cadre dans lequel il se débattait très intelligemment, mais d’un point de vue morose. »
Perros, Vialatte en voilà de bonnes et belles lectures!
Cela va nous changer des appréciations musicales digne du dernier salon où l’ on cause!
» Peinture. Tableau diagnostic. Comme une maladie. C’ est quand on souffre, qu’ on a mal, qu’ il y a radiographie, donc entrée plus avant dans la matière. Le tableau, c’ est un point de côté. »
Papiers collés 3
Krazy Kat and Ignatz Mouse :
@Cela va nous changer des appréciations musicales digne du dernier salon où l’ on cause!
de philo ?
« Contrairement à la maquilleuse de François Hollande, qui était salariée 6000 euros net par mois (30.000 euros par trimestre, charges incluses), la professionnelle qui s’occupe d’Emmanuel Macron est à son compte. Le président de la République a tenu à conserver les services de Natacha M., qui s’occupait déjà de maquiller le candidat pendant la campagne. »
« La présidence dit réfléchir à un moyen de faire baisser les prochaines factures. »
le Figaro
Les français sont des crétins. C’est en substance ce que leur président a déclaré à l’étranger
« En s’exprimant de la sorte, le président a rompu un engagement pris au début de son mandat. «Nous prendrons dorénavant la discipline à l’étranger de ne pas parler de politique française», avait-il en effet affirmé le 15 mai dernier, à Berlin, lors du premier déplacement qui avait suivi sa prise de fonction. »
le Figaro
Stendhal trouva surtout ça : Rinunzia avanti notaio al Vocabolario della Crusca, et un contexte :
http://www.treccani.it/magazine/lingua_italiana/articoli/percorsi/percorsi_97.html
Macron, parti comme il est parti, sera le David Bowie de la politique….
Le seul pianiste que j’aie entendu en récital et qui m’ait profondément changé, au sens ou un élément de civilisation peut changer un homme, le déterminer, c’est Horowitz. Et je n’y allais pas dans cet état d’esprit mais plutôt à reculons. Tous les autres, et il y a de grands noms, étaient de bons instrumentistes, mais rien de comparable. (Pas entendu Richter).
Macron n’a pas l’air bien.
« En trois mois, la maquilleuse de Macron a coûté 26.000 euros à l’Élysée. »
(Le Figaro)
Mais Macron se maquille tous les jours?
« Macron : «Les Français détestent les réformes, il faut leur expliquer». »
(Le Figaro)
Voilà une belle façon d’appeler les Français des c.ons.
Les Français ne détestent pas les reformes parce qu’elles vont leur coûter de l’argent, mais parce qu’ils sont trop c.ons pour les comprendre.
À mon avis, Macron va être pire que Hollande, ce qui paraît difficile (mais Hollande a été pire que Sarko et ça paraissait aussi difficile, et Sarko que Chirac, et Chirac que…).
« Mais Macron se maquille tous les jours? ».
Terrible, cette révélation. Une fille publique n’en aurait pas pour cinquante euros…
Pendant ce temps d’Ormesson persifle.
« Va donc pour Bercy. Emmanuel Macron se montre un hôte charmant, cultivé, brillant même. Jean d’O en serait presque sous le charme s’il n’avait pas du métier. Brigitte Macron est également présente, « amusante, sympathique en diable ». « Je ne la connaissais pas. Au bout de deux minutes, elle m’a dit : “Vous savez mon mari n’est pas homosexuel ! [Son oeil bleu malicieux s’allume.] Elle m’a dit ça. C’est drôle, non ? » Sa voix monte. Comme perchée au plafond. On aurait presque envie de lui dire : “Eh oh, Jean d’O, tu descends.” Un aigu qui déraille. Comme une voix qui n’aurait pas fini de muer. Avant de redescendre brutalement. « C’est drôle, non ? » Tout Jean d’Ormesson. Éternel adolescent qui se dissimule parfois sous le masque des rides qui lui façonnent un si beau visage. »
http://www.valeursactuelles.com/societe/quelques-minutes-dimmortalite-87425
@ Chaloux
Tu as entendu où, Horowitz? Dans son dernier concert au Th. des Champs Elysées?
Tu as entendu Michelangeli?
Je suis bien content de ne pas avoir voté pour cet ultra-libéral dénué de conscience, et je ne voudrais pas être à la place des corniauds qui ont voté pour lui.
@ Chaloux
Je trouve aussi que cette nouvelle du maquillage de Macron et de son prix est terrible. Et incompréhensible: je croyais que les politiques ne se maquillaient que pour aller à la TV ou faire des photos officielles. Mais vu le prix, il doit être en permanence maquillé, ce qui est très étonnant chez un type de 39 ans. Quand il demandera des sacrifices aux Français, on va lui jeter ces 26 000 euros à la figure (c’est le cas de le dire).
Pour moi, ce seul fait montre que Macron est un grand bluff.
Ou alors c’est Brigitte qui est maquillée (pendant des heures), chose plus logique, et ne veulent pas dire qu’elle profite de l’argent du contribuable.
En tout cas, du point de vue symbolique, la nouvelle est accablante.
« Les Français ne détestent pas les reformes parce qu’elles vont leur coûter de l’argent, mais parce qu’ils sont trop c.ons pour les comprendre. »
il souffre de constater qu’ils ne sont pas à sa hauteur à lui à et à brbr
Ces bonnes vieilles remarques sexistes, quelle belle culture qui se déploie là.
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