de Pierre Assouline

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La République des livres
Entre ici, Maurice Genevoix !

Entre ici, Maurice Genevoix !

Ce 11 novembre, à l’occasion des célébrations de l’armistice, la République n’a pas seulement panthéonisé l’écrivain Maurice Genevoix (1890-1980) auteur notamment de Ceux de 14, dédié « À mes camarades du 106. En fidélité. À la mémoire des morts et au passé des survivants » au moment où sa famille fait don à la Bibliothèque nationale de France du manuscrit de ce livre considéré à raison comme un grand classique de la première guerre mondiale. Par la volonté du chef de l’Etat, elle a fait de la cérémonie un événement hors-normes malgré les conditions sanitaires en lui accordant une triple dimension artistique. Car outre la littérature, les arts plastiques et la musique sont également de la partie. Une consécration que cette longue route semée d’embûches vers la panthéonisation (lire ici l’enquête de Sébastien Lapaque)  de celui qui fut mobilisé le 2 août 1914, avant de rejoindre le 106ème Régiment d’infanterie comme sous-lieutenant à Châlon-sur-Marne avant de participer à la bataille de la Marne, de marcher sur Verdun, d’être envoyé à la tranchée de Calonne, d’y être grièvemenet blessé, soigné puis réformé à 70% d’invalidité.

Il y a près d’un an, Emmanuel Macron s’est rendu dans les immenses ateliers où Anselm Kiefer travaille à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) dans les anciens entrepôts de la Samaritaine quand il n’est pas dans ceux qu’il a édifiés à Barjac (Gard) où dans les sous-sols du quartier du Marais à Paris. Il a regardé, il a posé beaucoup de questions, il a écouté. Pour honorer Genevoix, ce ne pouvait être que Kiefer, non seulement parce que cet européen absolu né en mars 1945 à Donaueschingen (Bade-Wurtemberg) vit en France depuis 1992 (il y est lié depuis l’âge de 17 ans, lorsqu’il obtint une bourse pour travailler sur le moment français de Van Gogh), mais encore parce que, son œuvre en témoigne, son univers et son imaginaire sont hantés par la guerre.

« Combette est blessé, le capitaine Béreau est blessé, mortellement ; le sous-lieutenant Rumeur, tué… Chaque nouvelle est soudain parmi nous, on ne sait apportée par qui ; c’est une clarté sur ce que nous sommes, un coup de lumière sur nous et autour de nous… » (Ceux de 14)

C’est lors de cette première rencontre que le président propose le Panthéon à l’artiste, façon « d’ancrer l’Histoire dans le mouvement de l’art ». Pas la moindre exigence, totale liberté d’action. Le président est retourné à plusieurs reprises dans les ateliers de Croissy-Beaubourg. L’installation de ces œuvres monumentales sur des socles était fixée au 2 novembre. Ce sera la première commande publique pour le Panthéon depuis… 1923 ! 

Dès le début, le président l’a conçu dans l’esprit d’une double commande à deux grands artistes qui ont travaillé ensemble chacun dans son domaine. Car l’installation visuelle et picturale d’Anselm Kiefer ne se conçoit pas sans son pendant sonore. A cet effet, Pascal Dusapin (1955), tout aussi marqué par la mémoire de la guerre en tant que lorrain, a enregistré avec le chœur Accentus à la Philharmonie de Paris dirigée par Richard Wilberforce, une composition entièrement vocale et inédite qui sera spatialisée au sein du monument. Prévue pour être pérenne, ce nuage sonore nommé In Nome Lucis est destiné à se déclencher régulièrement pendant quelques minutes à différents moments de la journée.

De plus, le compositeur, dont les œuvres sont parmi les plus jouées au monde, a collaboré avec le ministère de la Défense pour faire lire par deux comédiens les noms de quinze mille soldats tués. C’est peu dire qu’une telle approche sonore résonne bien avec celle de Kiefer. On ne pouvait rêver une plus parfaire osmose entre les univers respectifs de ces deux créateurs tant leurs œuvres en hommage à « ceux de 14 » dialoguent naturellement. Ce n’est pas un hasard si les deux hommes se sont succédés à la chaire annuelle de création artistique du Collège de France. Et pour se parler au-delà des mots, ils peuvent toujours user d’un troisième media qui n’est ni la peinture ni la musique mais la photographie : elle est partout chez l’un comme chez l’autre….

Dans les années 80, Kiefer avait été marqué par une visite à l’ossuaire de Douaumont, monument érigé à la mémoire des soldats de la bataille de Verdun de 1916 ; mais, outre la forte impression laissée par la tranchée des baïonnettes, le souvenir s’en était estompé. Il met à profit le confinement pour se rattraper. L’artiste, l’un des plus littéraires qui soient comme en témoigne la présence sur nombre de ses tableaux de vers de certains poètes notamment Paul Celan, commence par lire. Ceux de 14 de Genevoix, Le Feu d’Henri Barbusse avant de relire Orages d’acier d’Ernst Jünger. Il lit également des études historiques mettant en avant le rôle des femmes dans la guerre. Non pour se documenter ou s’inspirer mais pour s’imprégner (à signaler également le très beau récit de Michel Bernard Pour Genevoix).  Ce n’est pas seulement un écrivain mais un témoin, un porte-parole qui s’est toujours voulu porteur de la parole de ses camarades disparus,  qui entre au Panthéon.

« Les circonstances, autour de ma vingt-cinquième années, ont voulu que j’eusse de la mort, par trois fois, une expérience réellement vécue. C’est très exactement dire : vivre sa propre mort, et survivre. Ce souvenir m’a suivi constamment, comme une trame enlacée à la chaîne de mes jours. J’ajoute tout de suite qu’il m’a aidé, qu’il m’aide encore, que je le sais, que j’en suis sûr et que cette certitude détermine ma tentative actuelle : relater pour transmettre, comme le dépositaire d’un message qui devrait être bienfaisant ». (in La mort de près, 1972)

Six œuvres pérennes enchâssées au sein de hautes vitrines seront placées au Panthéon dans le transept à gauche et à droite du chœur (ce fut à l’origine une église avant de devenir un lieu de mémoire). De la boue, du fil de fer barbelé, des mitraillettes, des vélos, dont l’ensemble articulé forme des sculptures couleur de boue. Ailleurs un champ de blé, du foin, de la paille, encore des vélos « comme un persiflage face aux tueries machinistes ». Plus loin encore des uniformes maculés, recouverts de terre, étendus sur la terre retournée ou suspendus. Dans une autre vitrine des coquelicots poussent sur les ruines et sur les tombes de soldats.

Deux tableaux saturés de matières « à la Kiefer » (matériaux de rebut et de ruines, suie brûlée, plomb, terre, cendres etc) seront exposés à l’entrée entre les colonnes ; ils seront, eux, retirés à la fin de l’année. Tout en haut y sont suspendus des uniformes de soldats souillés de mitraille et de boue et des vêtements de femmes qui semblent déjà être retournés à la terre.

Il revient toujours sur ses obsessions, les vivants et les morts, la passion des ruines, le goût des paysages. Les différents tableaux qu’il a conçus pour n’en garder que deux destinés au Panthéon semblent tous gravés en filigrane de ce mot terrible de l’écrivain Guy de Pourtalès : « La guerre, c’est le paysage qui vous tire dessus ».

Toujours tout : la pluie sur le dos blême d’un mort, les obus qui enterrent et déterrent, et qui tonnent, et glapissent avec ces étranges stridences, ignoblement ricanantes et gaies. De plus en plus souvent, à mesure que croît notre fatigue, des images fiévreuses jaillissent avec les éclatements : sauter, tout le corps en lambeaux ; retomber sur le parapet, le dos crevé, comme Legallais ; n’avoir plus de tête, la tête arrachée d’un seul coup, comme celle de Grandin, comme celle de Ménasse, comme celle de Libron qui à roulé chez nous, lancée chez nous par l’entonnoir voisin dans son passe-montagne de laine brune ; éparpiller de motte en motte ces petites choses poisseuses qu’on pourrait ramasser en étendant la main et qui viennent d’où, et s’appelaient de quel nom ?Desoigne ? Duféal ? Ou Moline ? 

Cela ne nous quitte plus guère ; on se sent le diaphragme serré, comme par une main presque immobile. Contre mon épaule, l’épaule de Bouaré se met à trembler, doucement, interminablement , et quelque part une plainte monte des entrailles de la terre, un gémissement régulier, une sorte de chantonnement très lent. Où est-ce ? Sui est-ce ? Il y a des ensevelis par là. On cherche ; cela distrait. (Ceux de 14)

Les titres des œuvres sont tous issus de l’œuvre de Genevoix (« cet ancien combattant qui, malgré les horreurs qu’il a traversées, n’a jamais cédé au cynisme une fois qu’il est devenu écrivain »), car de toute évidence c’est avant tout l’ancien combattant en l’écrivain qui entre au Panthéon, sauf une vitrine intitulée par les mots de Celan. Mais toutes, éclairées par des réflexions nées de la lecture de Kant, Leibniz, Platon, Heidegger, Sade, Baudelaire, Bataille, sont traversées par la question du Mal en soi, du Mal absolu, du Mal dans ses rapports avec l’art.

Anselm Kiefer, qui dit souvent être dénué de talent mais doté de volonté, ne déteste pas surprendre. Allez savoir s’il n’y a pas un zeste de provocation lorsque, sollicité de dire son admiration pour l’œuvre d’un glorieux aîné que l’on imagine aussi épris de démesure que lui, il cite Manet pour ses asperges…

  Et ma guerre est finie. Je les ai tous quittés, ceux qui sont morts près de moi , ceux que j’ai laissés dans le layon de la forêt, aventurés au péril de la mort. […] Que serais-je sans vous ? Mon bonheur même, sans vous, que serait-il ? (Les Eparges)

(« Oeuvres récentes d’Anselm Kiefer » photos Passou ; « Maurice Genevoix » photo D.R.)

Cette entrée a été publiée dans arts, Histoire, Histoire Littéraire.

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1 263 Réponses pour Entre ici, Maurice Genevoix !

Raymond Prunier dit: 11 novembre 2020 à 8h39

Extrait de mon livre LE CHEMIN Paru aux éditions Lumpen (Colligis et Crandelain)

Un Père
Il avait fait cent mille pas
Il avait même tenté de dormir deux cents nuits
Depuis la seconde où il l’avait appris
Mais il était resté sur la place à jamais
Debout
Stupéfait
Granitique
Sourd à l’instant
Aux chants des oiseaux et surtout aux pas des enfants
Aux ris du soleil contre la grille aux gonds secs
L’horloge aurait dû arrêter de carillonner
Quand le maire avait osé dire – neutre féroce grave –
Il est mort ton gars ton soldat
D’autres mots s’étaient bousculés
Héros médaille champ d’honneur
Il avait repoussé le maire des deux mains
Il avait senti qu’’il n’oserait plus dire
Mon fils
Il le revit éclatant de rire dansant sur les labours
S’essayant contre les flaques aux folies bicyclette
C’était fou
Il avait fallu ensuite
Rouler une cigarette acheter le journal boire avec femme et amis
Toutes choses à jamais impossibles impossibles impossibles

Errata dit: 11 novembre 2020 à 18h17

Euh, la chanson sur la Ligne Siegfried pour « Ceux de 1914″parait pas mal anticipée. C’est pour la Guerre d’après…

Jean Langoncet dit: 11 novembre 2020 à 18h41

Les asperges et les tranchées ; bien sûr.
N’ai-je pas lu ce billet au petit matin ? J’aurais peut-être du aller au lit plus tôt.

DHH dit: 11 novembre 2020 à 19h05

@raymond prunier
C’etait bien votre place d’etre ici le premier à vous exprimer sur ce billet
merci pour ce douloureux poeme ,ou vous exprimez toute votre empathie si sincere pour ceux dont cette ignoble guerre a saccagé les vies

Chaloux dit: 11 novembre 2020 à 19h06

Ah, Pierre Assouline, je vous reconnais bien dans cet article sursaturé de flagornerie. La résistance, c’est toujours pour les autres!

Janssen J-J dit: 11 novembre 2020 à 19h08

Qui est Sui ? Qui essuie ?
Papier convenab’, préparé de longtime très opportunément pour un postage just’after la cérémomo. C’est sûr que, du coup, on comprend tout pour une fois, y compris les photos, vu que passoul y était pour faire sa job. Au ceour de l’actu !
Devrait faire un tabac sur le réseau social, ce papier. J’y souhaite vraiment, hein. Cela dit,
1- Anselm K., bon, ça m’a l’air d’être un artiste allemand !…
2 – Et je vois que Dusapin a mon âge… « le compositeur, dont les œuvres sont parmi les plus jouées au monde »… Ah bon ?… et les mélomaniaques du blog ne nous en avaient rin dit ? Frinchemin, jmb !…

Sors de là, Malraux !… t’as aucune émotion, alors que tu devrais t’émouvoir. Son discours, au Président, il avait l’air émouvant, avec se pauses silencieuses. On a un beau président, jeune, bronzé, les yeux bleus. Il sait se mettre en scène. Quand on ne l’aime pas trop, ceux de 14, tu crois qu’il se forçait pas un brin à être digne, dans son hommage ?
Cette mise ens cène grandiloquente, je sais qu’il faut pas blasphémer, mais quand même, quand même !…

Bloom dit: 11 novembre 2020 à 19h08

Raboliot, La harde, purs chefs-d’œuvre au champ lexical infini et ‘exotique’.
Sous Verdun, écriture limpide et biseautée qui rend compte sans fard de La condition inhumaine.
Respect.

Janssen J-J dit: 11 novembre 2020 à 19h11

Cher Passoul, je regrette d’avoir un peu le même sentiment que le blagueur précédent… Pourtant, on s’est point concertés, ça non, hein !

Chaloux dit: 11 novembre 2020 à 19h15

Genevoix est peut-être un bon écrivain, encore qu’assez fastidieux, mais ça ne va pas au-delà. Le prochain psychopathe élu au suffrage universel, probablement dans des circonstances encore plus ténébreuses, fera entrer Mistinguett au Panthéon parce que son pépé l’aimait bien.

et alii dit: 11 novembre 2020 à 19h31

il me semble normal que P.Assouline ait écrit un billet pour la circonstance pour que les lecteurs jeunes et moins jeunes prennent conscience de « l’Histoire » . Il a invité à écrire sur ce blog R.P qui y est attaché;et c’est tant mieux;
je regrette présentement de ne pouvoir aller à Paris, rien que de lire le billet; (j’en tremble même , mes souvenirs se mêlant à cette évocation qui doit l’emporter sur les petites histoires erdéliennes;
bonne soirée (je signale au passage le livre de JC MARTIN ossuaire https://next.liberation.fr/livres/1995/04/27/l-infini-roman-ossuaires-anatomie-du-moyen-age-romain_129031

Paul Edel dit: 11 novembre 2020 à 19h44

Pour moi le meilleur roman sur la première guerre mondiale c’est « à L’ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque »
Le roman parait en 1929 Son récit est jeté au feu pendant les autodafés le 10 mai 1933.. Remarque est la cible des nazis en raison de son pacifisme. L’auteur émigre en Suisse, puis aux États-Unis.

Bloom dit: 11 novembre 2020 à 19h56

Chacun le sien, Paul Edel, pour moi, c’est La Peur, de Gabriel Chevallier, lu à 16 ans, inoubliable. Avec les poèmes de Wilfried Owen, tué juste avant l’armistice.
Dulce et decorum est pro patria mori…the old lie…

Jazzi dit: 11 novembre 2020 à 20h01

Avec ces dernières commandes publiques et son ultime entrant, le Panthéon prend des allures de Maison Fantôme !
Vivement l’arrivée de Verlaine et Rimbaud et les chars de la gaypride…

(il est mimi le sous-lieutenant Genevois avec ses moustaches en guidon à vélo)

Janssen J-J dit: 11 novembre 2020 à 20h02

Pour moi, c’est « Orages d’acier » d’EJ (de l’autre côté de la ligne, à Eparges), … y’a pas d’foto ! Bàv,

Marie Sasseur dit: 11 novembre 2020 à 20h03

« Anselm Kiefer, qui dit souvent être dénué de talent  »

Il faut lui reconnaître cette honnêteté.

Enfin 1 million d’euros, c’est cher payé.

 » Qu’ont-ils pensé en découvrant Maurice Genevoix, qui entre au Panthéon ce mercredi ? « Je ne le connaissais pas, puis j’ai lu ses livres, et j’ai découvert un paradoxe », reconnait Anselm Kiefer. « Il parle des tranchées, la boue, le sang, c’était affreux. Et puis il décrit ça, et ça devient beau : la merde devient belle. L’artiste fait ça : il prend son matériel, la boue, la pierre, et quand il le transforme, ça devient beau. C’est ça le paradoxe ! » »

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-11-novembre-2020

Petit Rappel dit: 11 novembre 2020 à 20h07

Owen, oui, et le Feu de Barbusse, grand livre s’il en fut?
Le « Dulce est Decorum pro Patria Mori » d’Horace m’évoque toujours la transcription qu’en fait Hugo:
« Ceux qui pieusement sont morts pou la Patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie. »
JJJ, ne pas être naïf !Ni Pascal Dusapin, ni Kieffer, ne sont précisément des inconnus ou des petits nouveaux dans le réseau des commandes de l’Etat.
MC

Marie Sasseur dit: 11 novembre 2020 à 20h16

Quand même, dans cet hommage à M. Genevoix, académicien, qu’est ce qui autorise à lettre une majuscule à « mal ».
Ce n’était pas une cérémonie religieuse.

Bloom dit: 11 novembre 2020 à 20h16

Oui, MC, sinon qu’en plus de l’absurdité mise en lumière par Hugo, Owen dénonce la façon dont la jeunesse a été abreuvée de mensonges par des ainés qui lui ont vanté doctement les vertus d’un patriotisme qui en fait de la chair à canon.
BàV

bouguereau dit: 11 novembre 2020 à 20h24

adieu la vie, adieu l’amuuur
adjeu toutes les fameu-heu
ah que c’est fini et que pour tujurs
de cette guerre infââmeu
ha que oui c’est à craonneu sur le plateu
qu’on doit laisser sa po-eu
car -ouais- nous sommes tous condamnés
ha que nous sommes les sacrifié-hé

voilà comment qu’il l’aurait chanté serdgio
tout le reste c’est dla roupie dsansonnet

Bloom dit: 11 novembre 2020 à 20h27

Donald Trumbo

C’est DALTON Trumbo (et Donald Trumpo).

Il appartient à une autre génération que celle des témoins, qui a produits de bons romans, mais qui n’ont pas la même immédiateté que les grands classiques.
Je songe à Three Day Road, de Joseph Boyden, The Ghost Road, de Pat Barker (sur Wilfried Owen), et Les champs d’honneur, de Jean Rouaud et la scène mémorable de l’attaque au gaz, prenant le flambeau du poème d’Owen….

Jibé dit: 11 novembre 2020 à 20h27

Pour moi aussi, « orages d’acier » de Jünger.
Et Bardamu, dans le « Voyage au bout de la nuit », les chevaux et les hommes

bouguereau dit: 11 novembre 2020 à 20h28

Et dire qu’aujourd’hui on célébrait le courage!

mon courageux dlarbin haprés s’être tiré dans lpieds..il l’a pris cette ambulance..ptifoireux

bouguereau dit: 11 novembre 2020 à 20h44

s’est rendu dans les immenses ateliers où Anselm Kiefer travaille à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne)

..pour faire le médisant lassouline..la dernière fois que j’en avais hentendu parlé c’est quand il s’était nachive chez les portos..haprés s’être fait estourbir tout son fourbi de zinc par des voleur de caténer..conchiant les français et ses zingueur pour leur manque total d’interet pour l’art et le manque d’hempresment dla rnouche à pister le ferailleur..en tout cas personne ne peut croire en sa modestie..elle sonne plus encore toc que celle de baroz..toutenferblan

et alii dit: 11 novembre 2020 à 20h45

il m’a semblé, quand j’y pensais, que pour mon père, la nationalité française, c’était pour lui d’avoir fait les deux guerres et que c’était cela qui devait compter pour moi , que j’héritais de cette histoire française que je devais apprendre sur les lieux à commencer par la place de la Concorde »avec « La Chambre » et le ministère de la Marine puis Rethondes,il ne ressassait pas du tout, mais il n’oubliait pas;je crois que ça le soutenait et que
j’héritais de cette « identité »patriotique » de soutien;

puck dit: 11 novembre 2020 à 20h46

« Avec les poèmes de Wilfried Owen, tué juste avant l’armistice. »

dont ceux repris dans le War Requiem de Britten :

Out there, we’ve walked quite friendly up to Death:
Sat down and eaten with him, cool and bland,-
Pardoned his spilling mess-tins in our hand.
We’ve sniffed the green thick odour of his breath,-
Our eyes wept, but our courage didn’t writhe.
He’s spat at us with bullets and he’s coughed
Shrapnel. We chorused when he sang aloft;
We whistled while he shaved us with his scythe.
Oh, Death was never enemy of ours!
We laughed at him, we leagued with him, old chum.
No soldier’s paid to kick against his powers.
We laughed, knowing that better men would come,
And greater wars; when each proud fighter brags
He wars on Death – for Life; not men – for flags.
(…)

Be slowly lifted up, thou long black arm,
Great gun towering toward Heaven, about to curse;
Reach at that arrogance which needs thy harm,
And beat it down before its sins grow worse;
But when thy spell be cast complete and whole,
May God curse thee, and cut thee from our soul!
(…)

« None », said the other, « save the undone years,
The hopelessness. Whatever hope is yours,
Was my life also; I went hunting wild
After the wildest beauty in the world,
For by my glee might many men have laughed,
And of my weeping something had been left,
Which must die now. I mean the truth untold,
The pity of war, the pity war distilled.
Now men will go content with what we spoiled.
Or, discontent, boil boldly, and be spilled.
They will be swift with swiftness of the tigress,
None will break ranks, though nations trek from progress.
Miss we the march of this retreating world
Into vain citadels that are not walled.
Then, when much blood had clogged their chariot-wheels
I would go up and wash them from sweet wells,
Even from wells we sunk too deep for war,
Even from the sweetest wells that ever were.
I am the enemy you killed, my friend.
I knew you in this dark; for so you frowned
Yesterday through me as you jabbed and killed.
I parried; but my hands were loath and cold.
Let us sleep now… »

et alii dit: 11 novembre 2020 à 21h01

quand on écoute FRANCE MUSIQUE !!!
Les compositeurs, très nombreux, qui se sont attachés à la poésie de Celan ont eu à choisir entre texte original et traduction. L’Anglais Michael Nyman (né en 1944) donne un Songbook (ou Six Celan Songs) en allemand, avec la chanteuse allemande soprano Ute Lemper18. Mais Harrison Birtwistle choisit, lui, la traduction anglaise de Michael Hamburger pour son cycle de neuf mises en musique pour soprano et ensemble instrumental, Pulse Shadows (1989-1996). La quasi-isométrie syllabique du texte allemand et de la traduction d’Hamburger permet en fait à Birtwistle d’envisager – comme le propose la partition – que le texte soit chanté en allemand19.
http://revel.unice.fr/loxias/index.html?id=9154

et alii dit: 11 novembre 2020 à 21h05

Antoine Bonnet et Frédéric Marteau, dans leur collectif Paul Celan, la poésie, la musique, avec une clé changeante (2015), soulignent le contraste entre la place modérée que la musique contemporaine tenait dans la vie et l’œuvre de Celan, et l’immense production musicale que sa poésie a engendrée. La discographie qu’ils ont constituée en fin de volume parle d’elle-même.

Marie Sasseur dit: 11 novembre 2020 à 21h09

M. Genevoix a beaucoup été édité chez Flammarion. Il faut aussi rendre hommage à cette Maison, dont le dernier héritier, vient disparaître.

Passou dit: 11 novembre 2020 à 21h33

Bloom, Côté anglais, parmi les « War Poets » inégalés (notamment Sassoon, Owen, Blunden, Brooke, Rosenberg), il en est un qui se détache et pas seulement parce qu’il a survécu. C’est Robert Graves. Il a vraiment écrit le grand livre sur la guerre des combattants, ce qu’il fut naturellement: son autobiographie « Goodbye to all that » (1929, aujourd’hui en Penguin) paru en français sous le titre « Adieu à tout cela » (Libretto). C’est d’une force, d’une puissance subversive contre la hiérarchie militaire, le gouvernement, le pouvoir, qui demeurent implacables un siècle après.

Jazzi dit: 11 novembre 2020 à 21h45

« sa modestie..elle sonne plus encore toc que celle de baroz..toutenferblan »

Tu perds rien pour attendre, le boug !

et alii dit: 11 novembre 2020 à 21h49

parce que je remarque que sur la photo « passou » (Anselm Kiefer face à l’histoire avec une grande hache)il y a des lettres carrées dont j’ignore ce qu’en a pensé christiane :il s’agit d’une image des sephihot selon la kabbale,avec les lettres carrées qui choque la RDL comme une atteinte à son identité
« informulable » lorsque je les ai respectées

Jean Langoncet dit: 11 novembre 2020 à 21h51

Et c’est la grippe espagnole qui emporta l’Apollinaire, mort pour la France en 18

Jean Langoncet dit: 11 novembre 2020 à 21h58

14-18. Mettre au défi quiconque respecte les règles de promenade quotidienne, réduite à une heure et à un kilomètre à la ronde, de ne pas tomber sur le monument aux morts le plus garni de son quartier

Marie Sasseur dit: 11 novembre 2020 à 21h58

Oui enfin Et Al, c’est pas kiefer qui entre au Pantheon des grands Hommes, avec un grand h.

Janssen J-J dit: 11 novembre 2020 à 21h59

@ MC / Ni Pascal Dusapin, ni Kieffer, ne sont précisément des inconnus ou des petits nouveaux dans le réseau des commandes de l’Etat.

Je l’imagine bien, mais ma culture ayant de tels trous dans la raquette, je n’avais jamais entendu parler ni de l’un ni de l’autre. Bien sûr, j’aurais dû faire semblant de…, ou me taire, après avoir consulté la wikipépé.
Pas grave, la naïveté… J’y suis m’habitué. Merci de m’avoir alerté à son sujet. Donc, auraient eu des commandes d’Etat depuis des plombes, et fort bin payées ? Bon, mais l’Etat est toujours bonne fille, icite, hein !… Allons point faire les mesquins avec Manu !.
Bàv

et alii dit: 11 novembre 2020 à 22h21

Oui enfin Et Al, c’est pas kiefer qui entre au Pantheon des grands Hommes
c’est bien pour ça ma p’tit dame (avec ma bonne dame, il y en a ici qui me prêteraient leurs intentions , je refuse)
c’est bien pour ça que j’ai dit que je « commentais le billet ,liens compris, et donc le lien Kiefer avec majuscule à K Soit AK**

Jean Langoncet dit: 11 novembre 2020 à 22h36

« Ici la boue est faite de nos pleurs »
Après Baudelaire, Vaché :
« – Le Règne de la BOUE est absolu, une sorte de mayonnaise tournée, très liquide et pas chaude, qui chante des bruits creux sous vous – Quelle horrible chose – ! – Et, plus que jamais, quel gâchis ! – maisons broyées – hommes tués, recul, avance, incendie, Révolution – C’est vraiment ce qui se fait de mieux dans le genre Guerre – la GUERRE – FLÉAU-DE-DIEU – ça vous vient à la tête, cette vieille alliance de mots.
– Quand cela finira-t-il ? – (…) ? »

Un autre jour Passou nous entretiendra du mauvais goût de Clovis Trouille

Marie Sasseur dit: 11 novembre 2020 à 23h01

Ah, ok, et al. On a pu croire un moment que le ferronnier, avec ses tôles et sa ferraille, allait éclipser Maurice Genevoix au Pantheon des grands Hommes; qui compte d’ailleurs cinq grandes Dames.

Sant'Angelo Giovanni dit: 12 novembre 2020 à 0h36

…jeudi 12 novembre 2020 à 1 h 36 min.

…trop,! c’est trop,!…

…vivre avec tout ces non-évènements,!…

…la rééducation des peuples par les souvenirs  » choisis « , le collectivisme national justifié par la tutelle du fascisme « ,…

…les non-évènements, pour en mettre plein les yeux de prestiges arborés des  » pouvoirs  » justifiés,…
…les gilets jaunes, c’est loin,!…
…moins d’un an,!…
…pourvu que la pandémie dure encore,!…
…les revendications enterrés,!…
…un mal, qui en chasse, un autre, écrasez les peuples,!…
…le fascisme, ou çà,!…tout baigne, en stratégie économique,!…
…mon château en management,!…la fortune par la régression sociale,!…
…vade-mecum & nos épargnes à nos corporations,!…
…etc,!…

Bloom dit: 12 novembre 2020 à 7h04

Oui, Passou, vous avez raison de citer Robert von Ranke Graves, dont je connais moins bien la poésie mais dont j’ai beaucoup apprécié le roman ‘I, Claudius’, ainsi que ses nouvelles et son étude de l’imagination poétique, The White Goddess. Il a également commis ce qui est probablement à ce jour la meilleure biographie de TE Lawrence, Lawrence and the Arabs. Génial graphomane, son oeuvre entière mériterait traduction en français.

Soleil vert dit: 12 novembre 2020 à 7h46

Marie Sasseur dit: à
Oui enfin Et Al, c’est pas kiefer qui entre au Pantheon des grands Hommes, avec un grand h.

quoique sur une opération commando … 🙂

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 8h11

Voici comment la chanteuse de rock Patti SMITH s’apprête à entrer dans la septantaine et décrit son vieillissement avec simplicité et profonde sérénité. J’aimerais ce matin rendre hommage à cette dame dont les ballades rimbaldiennes entre sommeil, rêve et réalité nous accompagnent depuis si longtemps :
« Marc Aurèle nous demande de prendre acte du passage du temps les yeux ouverts. Dix mille ans ou dix mille jours, rien ne peut arrêter le temps, ni changer le fait que j’aurais soixante-dix ans au cours de l’année du Singe. Soixante-dix ans. Un simple nombre, mais qui indique le passage d’un pourcentage significatif du temps alloué dans le sablier, sachant qu’on est soi-même l’œuf dont on mesure le temps de cuisson. Les grains se déversent et je remarque que les morts me manquent plus que d’habitude. Je remarque que je pleure davantage quand je regarde la télévision, émue par une histoire sentimentale, un inspecteur à la retraite qui se prend une balle dans le dos alors qu’il contemple la mer, un père las sortant son nourrisson d’un berceau. Je remarque que mes propres larmes me brûlent les yeux, que je cours moins vite et que ma notion du temps qui passe s’accélère » (L’année du Singe, Gallimard, pp. 82-83).

Encore une journée de sursis pour nous autres qui avons le privilège d’éprouver le temps et la joie de lire. Je souhaite à tous.te l’Herdélie matinale et aux vieilles mamans inconnues de connaître cet état de joie.
Bàv (12.11.20_8.58)

Alexia Neuhoff dit: 12 novembre 2020 à 8h13

Tout choix est discutable. Anselm Kiefer, artiste par ailleurs remarquable, n’est peut-être pas le plus indiqué pour célébrer, à travers Maurice Genevoix, les soldats de 14. L’œuvre de Kiefer s’inscrit obsessionnellement autour de la seconde guerre mondiale et des ravages du nazisme, de la ruine, de la mort, de la culpabilité de l’Allemagne, globalement des Allemands, du fils d’officier de la Wermarcht en particulier. D’où l’aspect apocalyptique de ses productions qui assemblent des matériaux incendiés, ferrailles, boue, suie, plomb fondu, lambeaux de béton, etc. dans un geste expressionniste monumental et lourd, à la mesure du message, de l’horreur qu’il dénonce. Chez Maurice Genevoix, qui a côtoyé l’horreur au plus près et en a témoigné, des fleurs ont fini par pousser sur le champ de ruine, le soleil s’y est levé, la vie y est retournée tout simplement.

christiane dit: 12 novembre 2020 à 8h22

Bonjour Et Alii,
vous posez toujours les bonnes questions. De la crête des Eparges en de cette guerre de boue de sang de mort au Chemin des Dames dans la Somme que Raymond Prunier a approchée dans ses « poèmes de 14-18 », il y a ces pages de Maurice Genevoix dans le chaos et les cris, les obus qui explosent. L’amitié aussi et la mort qui sépare de l’ami, des amis.
Des écrivains de la guerre qui donnent voix à des inconnus, à cette absurdité qui sépare aussi les femmes des hommes morts là-bas dans les tranchées. Ecrire sur des petits carnets qui parfois deviendront livres.
Je ne m’attendais pas en ce 11 novembre à la présence d’Anselm Kiefer ni à celle de Pascal Dusapin et à leurs œuvres pour accompagner Maurice Genevois au Panthéon. Une échappée du sens… trame singulière de l’espace et du temps.
Kiefer ? je l’avais découvert dans l’exposition Monimenta au Grand Palais.
Des mythes kabbalistiques de la Création, de l’émanation divine et des séphiroth ou des récits empruntés à l’Ancien Testament, oui. Son expérience de l’Histoire de la séparation, de la perte, de l’exil aussi.
Je me souviens de ces toiles gigantesques que je découvrais alors. Quelque chose de brutal, de primitif : paysages d’hiver à l’horizon rabaissé, terres sillonnées et désolées, collages de matériaux divers (boue -tissus – graines – paille – sable – fil de fer barbelé…) orages de plomb qui écrasent tout, tournesols calcinés, neige entachée de sang. Multiples surfaces et matières superposées, architectures fantomatiques. Une sorte de muraille massive, impénétrable. Des ruines oniriques, des charniers ensevelis dans l’oubli d’un monde déchiré par la mort. Opacité tragique. La guerre comme un mal absolu. Une œuvre désolée et angoissante. L’idée du « Land », de la Terre allemande devant laquelle il convoque l’Histoire mais n’agit pas en historien mais en plasticien maniant l’allégorie, cheminant dans un travail de mémoire qui a l’allure d’un travail de deuil, un deuil qui ne finit pas.
Exposition traversée par l’écriture de Paul Celan et de Walter Benjamin (« Pavot et mémoire » – « L’Ange de l’Histoire » et la série « Cheveux d’or – Margarete et Sulamite » inspirée par le poème « Fugue de mort ». Les livres occupent une place centrale dans la création de Kiefer. Des livres de plomb, immenses.
Pour Kiefer, la pensée juive est inscrite au cœur de la mémoire allemande, celle des juifs exterminés par l’Holocauste. La violence historique. Une beauté tragique, énigmatique qui saisit les visiteurs. E.Macron a dû être de ceux-là, le choisissant pour installer dans la nef du Panthéon ces panneaux que j’ai hâte de découvrir. Un chevauchement temporel… ainsi que, pour rompre le silence des tombeaux, cette musique évanescente de Pascal Dusapin.
« Cette obscure clarté qui tombe des étoiles… » (« Le Cid » de Corneille), la première expo de Kiefer à Paris chez Yvon Lambert.

christiane dit: 12 novembre 2020 à 8h36

Cet autre poème de Raymond Prunier extrait de « Poèmes 14-18 »

Retour de Fantômes
« Haillons boueux
Vareuses où courent les poux
Vous revenez mains mortes orties aux canons des fusils
Plaintes à vos lèvres déchirées
Qu’avez-vous à me reprocher fantômes de novembre
Oui moi j’ai vieilli gras et libre en paix
Je sais bien
Et la peine et la joie et écrire et chanter
Alors que vous cueillis et noyés sous le nombre
N’avez pas eu le loisir d’affirmer vos pas d’étreindre et d’enfiévrer vos bras
A peine nommés par vos mères vous fûtes expédiés chez les ancêtres
N’ayez crainte nous allons vous rendre hommage et déposer des gerbes
Mais non disent-ils tour à tour
Et la rumeur de mille voix enchevêtrées
fait fuir d’un coup tous les corbeaux
Comprends enfin notre retour qui te dit de rire
-les mâchoires encore encombrées de glaise et de craie
Soudain me reprochent mes chagrins et ma peur de l’hiver –
Danse clament-ils danse sur les ombres très obliques de nos croix qui prennent la terre entière
Rougis les radis jaunis les blés
Croque les pommes du temps
Explose de joie simple
Vis
Et ton hommage de novembre vaudra toutes les fleurs »

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 8h48

@ Et je vois que Dusapin a mon âge… « le compositeur, dont les œuvres sont parmi les plus jouées au monde »… Ah bon ?… et les mélomaniaques du blog ne nous en avaient rin dit ? 

Je n’ai pas osé, n’étant pas musicienne, ni parisienne. Et sur ce blog, ça fait désordre.
Je n’avais jamais entendu ce nom. Avant de le trouver avant-hier, dans un roman.
En effet, dans les histoires de la nuit, de L. Mauvignier, ( qui a une culture artistique bien établie) Christine, l’artiste-peintre, l’écoute, pour se délasser.
Et je m’étais promis, d’aller voir.

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 8h50

@ Ch. / « Chemin des Dames dans la Somme »
?… Je l’aurais plutôt situé dans l’Aisne, non ? C pas très grave pour les morts, de toute façon, toutes les boucheries ont eu lieu sur la même terre. Et oui, la chair à canon est toujours bien vivante en nous autres.
Bàv,

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 8h50

« Bon jeu de mots, Soleil Vert. Kiffant.
Vous savez qu’y faire! »

Je plussoie, d’autant que ce nom a servi de pseudo à Passou; remember when ?

Bloom dit: 12 novembre 2020 à 8h59

Graves et Bachelard ont ceci de commun qu’ils abordent la question de l’imagination poétique de façon très peu conventionnelle, du point de vue du rapport aux éléments pour le second, et de celui du genre et du principe féminin ‘originel’ pour le premier.
Pour qui s’intéresse à la problématique en question, le maitre-livre de Gilbert Durand, Les structures anthropologiques de l’imaginaire (Dunod, 1993)

Jibé dit: 12 novembre 2020 à 8h59

@JJJ
content de savoir Patti Smith votre compagne de lecture, je vais moi aussi lire son texte, ses textes, ce sont des chroniques, non? Je l’ai entendue chez Laure Adler, son inquiétude mêlée de nouvelle capacité de recul faisait plaisir à entendre. Elle parlait remarquablement de sa solitude forcée (covid à New York et pas d’amis à proximité) et de comment passer ses journées sans les sentir peser.

Jibé dit: 12 novembre 2020 à 9h02

Assez d’accord avec Alexia N. pour dire que l’oeuvre de Genevoix est plus réconciliée avec la vie et l’humanité que ces oeuvres plastiques ne l’expriment. Certes il n’y avait pas lieu d’illustrer Genevoix dans cette commande publique, mais j’associe ces oeuvres à une angoisse de mort que je ne ressens pas chez Genevois, pas de cette façon irréparable.

Jibé dit: 12 novembre 2020 à 9h04

@christiane, merci de ce retour. Conversation très intéressante avec etalii qui, en effet, met le doigt sur le vrai sujet. Malheureusement pas le temps de me mêler à cette conversation…

Pat V dit: 12 novembre 2020 à 9h17

Alexia Neuhoff dit: à

Tout choix est discutable. Anselm Kiefer, artiste par ailleurs remarquable, n’est peut-être pas le plus indiqué pour célébrer, à travers Maurice Genevoix, les soldats de 14. L’œuvre de Kiefer s’inscrit obsessionnellement autour de la seconde guerre mondiale et des ravages du nazisme, de la ruine, de la mort, de la culpabilité de l’Allemagne, globalement des Allemands, du fils d’officier de la Wermarcht en particulier. D’où l’aspect apocalyptique de ses productions qui assemblent des matériaux incendiés, ferrailles, boue, suie, plomb fondu, lambeaux de béton, etc. dans un geste expressionniste monumental et lourd, à la mesure du message, de l’horreur qu’il dénonce. Chez Maurice Genevoix, qui a côtoyé l’horreur au plus près et en a témoigné, des fleurs ont fini par pousser sur le champ de ruine, le soleil s’y est levé, la vie y est retournée tout simplement. »

On ne peut qu’être d’accord avec cet avis.

Pat V dit: 12 novembre 2020 à 9h21

On pourrait signaler l’ expérience d’ André Breton, affecté comme infirmier, à un service de santé qui observa les désordres psychiques des soldats de 14.
Ce que cette période permit le développement des  » prothèses » et pas seulement de celles mécaniques.

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 9h25

Je n’aime pas le Panthéon. Pas tant le bâtiment, qui s’inscrit naturellement dans le paysage parisien, mais pour l’usage que l’on en a fait. Monument bâtard d’une église primitive transformée en temple de la laïcité, par simple mimétisme de révolutionnaires sans imagination.
Les temples vivants de la laïcité ne sont-ils pas les bâtiments publics et administratifs ?
Et non pas ce mausolée glacial, désincarné et pour tout dire sinistre, où je ne suis plus jamais retourné depuis ma première visite en arrivant à Paris dans les années 1970.

Pat V dit: 12 novembre 2020 à 9h25

Souvenir de lecture et d’analyse de la  » dernière harde  » en classe de troisième, une prose magnifique! ( Plus de poils et d’os que de ciment et de fer!)
( Choisir l’artiste qui y correspond un peu mieux.)

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 9h32

( Choisir l’artiste qui y correspond un peu mieux.)

c’est ça..un hillustrateur littéral qu’aurait plus le sens du zeitgeist en dollar..tu tprends les pieds dans ta bure de charlattan

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 9h36

Je n’aime pas le Panthéon

t’as raison mille fois baroz..mais en france la mort est haussi ‘officiel’..en vielle nipe..souvent une calçonade avec etuit pénien qu’il aurait dit zouzou..ce mauvais gout lui sied bien au finiche..à regarder de trés loin..en skyline et duplex..sans haucun intéret..c’est dlart conceptuel pour nous le populo au bistrot

Pat V dit: 12 novembre 2020 à 9h37

Une autre écriture de la première guerre mondiale, celle d’ André Masson.
La mémoire du monde chez Skira, dessins, peintures et récit.

Sant'Angelo Giovanni dit: 12 novembre 2020 à 9h39

…jeudi 12 novembre 2020 à 10 h 39 min.

…y voir plus clair, avec deux fois rien,!…

…tient donc, se situer dans les émotions, comme dans  » la rose des couleurs « , à même de plusieurs variantes, et s’y déplacer, à sa guise, de con-prendre a-tout prendre, se déjouer des émotions et des savoir-actuels,!…

…je vois bien, les émotions et ses mélanges de couleurs, qui sont absents ou arbitraires,!…

…etc,!…la 3D, primitive, avec juste rien,!…& tout à gober,!…
…Go,!…

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 9h40

Et alii, vous qui aimez tant surligner mes coquilles et fautes d’orthographe, pourquoi ne pas le faire plutôt avec Passou dont les textes sont bien plus importants que les miens, qui ne présentent aucun intérêt à vos yeux ?
Il vous en sera reconnaissant et vous dira merci.
Son article n’en manque pas et ici ça commence dès la première phrase : « la République n’a pas seulement panthéoniser l’écrivain Maurice Genevoix… »

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 9h41

On ne peut qu’être d’accord avec cet avis

naon..on ne peut qu’en douter..l’espressionnism hallemand en zigheil ça va bien..et contrition en guano..ça va bien pour les monument aux morts que j’aime beaucoup rapport à la france culn et ‘officiel’..mais à moi hon la fait pas..j’ajoute que j’ai salué comme beacoup les premiers kiefer et les chleux barbouilleux de ce temps là..la brasserie était back..mais là français..hon vous souffle dans les bronches..bal des pom-piers sans turlutes

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 9h44

Une autre écriture de la première guerre mondiale, celle d’ André Masson

..c’est le premier qui ait osé..havec des propos qui sont encore haujourdhui ganz hincorrects..14 c’est le hautfourneau qui a forgé nostre temps

Petit Rappel dit: 12 novembre 2020 à 9h48

Le Panthéon
La statuaire intérieure, très visible dans la retransmission de la cérémonie d’hier a en effet un coté baroque façon Marianne III particulièrement effroyable…

puck dit: 12 novembre 2020 à 9h49

parait qu’ils ont hésité entre Genevoix et Henri Barbusse, mais ils n’ont pas pris ce dernier à cause qu’il était communiste.

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 9h50

Henri Barbusse, mais ils n’ont pas pris ce dernier à cause qu’il était communiste

amour sacré de mes bretelles
vous qui tenez mon pantalon
c’est mieux que des bout dficelles
ça fait pas sauter les boutons (bis)

cherche pas plus loin

Bloom dit: 12 novembre 2020 à 9h53

Breton, bien sûr et Aragon qui, lui, fut médecin au front.
(En ajoutant Vaché qui n’en revint pas et l’on obtient le surréalisme…)

« Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j’ai vu battre le cœur à nu
Quand j’ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille

Qu’un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l’ancien Légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux

Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que ta dansé secoue
Laissant pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur

Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
(…)
(La guerre et ce qui s’ensuivit, in Le roman inachevé, 1956)

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 9h56

Marianne III particulièrement effroyable…

genevoix en dehanché de braco sur fond torché zarbo des grands boulvard est plein de drolrie..ha ça nous change un peu des boltanskisme de merdouille

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 9h58

Et en plus il faut payer pour avoir accès au Panthéon, alors que la visite des églises et des cimetières est gratuite, le boug !
Depuis quand la laïcité est-elle devenue un business ?
Pendant ce temps, en pleine vague islamiste, Roselyne Bachelot vient de donner son feu vert pour permettre la destruction d’une chapelle à Lille…
https://www.20minutes.fr/lille/2904575-20201109-lille-amateurs-patrimoine-mobilisent-eviter-destruction-annoncee-chapelle-xixe-siecle

DHH dit: 12 novembre 2020 à 9h59

Un événement personnel dont j’ai un jour parlé ici m’ayant amenée me passionner pour le destin de ces pauvres gamins envoyés au casse-pipe , j’ai voulu tout lire avec des yeux neufs , une motivation différente plus prégnante ,que celle qui avait motivé mes deux lectures anciennes des classiques FEU et à l’Ouest rien de Nouveau
Mes nouvelles plongées dans cette univers je les dois à deux ouvrages qui m’ont plus que passionnée, que j’ai distilles ,qui ont installé des faits et des images dans ma mémoire, :la Peur de Chevalier dont on est surpris que l’homme qui a écrit ce livre douloureux et sensible ait piu être l’auteur du cruel et sarcastique Clochemerle, et aussi Les Croix de bois de Dorgeles . J’ai voulu lire aussi lire aussi le livre de Genevoix , mais il m’a moins marquée que les précédents
Et aussi compte tenu de mon intérêt particulier pour la grande offensive du Chemin des dames ,massacreuse des troupes coloniales cette force noire instrument cher a Mangin et exploitable à merci , j’ai lu et relu Les fantassins du Chemin des dames de Georges Nobecourt:, témoignage minutieux et splendide, élaboré à partir de textes et de paroles recueillis auprès de survivants ,.Il nous plonge dans le quotidien de ces braves gosses pataugeant dans les tranchées en attendant terrorisés le moment terrible ou on va les envoyer en premiere ligne pour une attaque dont ils savent qu’ils ne reviendront peu –etre pas, ou probablement entiers
Et qui a envie d’observer pour ainsi dire au microscope la vie de la pietaille doit s’mmerger dans un ou plusuieurs de ces journaux de marche et d’operations ecrits au jour le jour dans chaque regiment bataillon et brigade ,ces compte rendus manuscrits qui se concluent après chaque journée d’operations par un relevé tranquille du nombre des morts des blesses,et des disparus du jour , seuls les officiers ayant droit a être nommément désignés :

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 9h59

entre les décor de photographe de 1900 et les atrocité savamment goudronné du 21eme.. y’a un parallèle à faire

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 10h04

Il nous plonge dans le quotidien de ces braves gosses pataugeant dans les tranchées

toutafé drh..comme à ochvitz je sens d’ici le zyclon

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 10h06

C’est d’une force, d’une puissance subversive contre la hiérarchie militaire, le gouvernement, le pouvoir, qui demeurent implacables un siècle après.

Encore un! Ça devient risible.

Personnellement, la musique de Dusapin (un pote d’Onfray, il me semble) me fait le même effet qu’une longue, lancinante et torturante sciatique, mal que je connais bien. Sa coiffure, en revanche, n’a aucune répercussion physiologique sur moi. Il doit avoir le même coiffeur que la Trogneux, mais contrairement à elle, selon toute vraisemblance, doit le payer de sa poche.

Et n’y avait-il personne d’autre à solliciter que Kiefer, ce nain artistique, dont les œuvres seront balayées (c’est le cas de le dire) si vite, après la fin de cette époque ridicule ?

Ce cher Léon Daudet et son stupide XIXe siècle. S’il nous voyait…

puck dit: 12 novembre 2020 à 10h06

faut surtout oublier le rôle joué par le capitalisme et son versant colonialiste dans cette guerre.

par exemple les portugais n’en avaient rien à cirer de cette guerre se sont engagés parce les anglais avaient promis aux allemands de leur donner les colonies portugaises.

ça a été aussi un moyen radical de diminuer les taux de chômage qui explosaient en Europe, avec le risque d’une contamination de la révolution bolchévique.

c’est la première guerre « capitaliste », et elles durent jusqu’aux dernières menées par les américains.

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 10h11

« à regarder de trés loin..en skyline et duplex..sans haucun intéret..c’est dlart conceptuel pour nous le populo au bistrot »

Jadis, les rois de France se faisaient couronner à Reims, Mitterrand, lui, une rose à la main, avait choisi les sinistres caves du Panthéon !

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 10h12

Depuis quand la laïcité est-elle devenue un business ?

entre nationalisme et lacicité y’a une différence sacrénom..queu chte raconte une anecdocte..j’ai promené une norvégienne qu’a dbeau reste dans la campagne française lately..on s’arrête dans un patelin..on entre dans une église..je devise dans mon angliche mirifique..hon sort..on tourne hautour du chevet..on tombe sur larrière d’un jardin d’un lourdeau havec drapeau français..un maous..je vois la norvégienne outrée..je bafouille emmerdé..c’est hassez rare que je dis..et là elle me répond que c’est un scandale un tel drapeau dégueulasse torchonné qu’en norvège il aurait un procés dans la dmi journée..j’avais pas remarqué qu’en effet le drapeau était sale..pris dans les rosiers..à chier..je me suis dit..grace à dieu je suis français

Pablo75 dit: 12 novembre 2020 à 10h16

Pascal Dusapin, plus de 100 oeuvres à son actif, mélangeant musique tonale et atonale, et aucun style reconnaissable. On entend dans sa musique beaucoup de compositeurs, sauf lui.

J’écoute son « Morning in Long Island (2010) » et j’entends Charles Yves (au début), Stravinski (ici et là) et Bernstein (à la fin) – et encore je connais très mal la musique « contemporaine ».

PASCAL DUSAPIN
MORNING IN LONG ISLAND
ORCHESTRE PHILHARMONIC DE RADIO FRANCE
MYUNG WHUN CHUNG
https://www.youtube.com/watch?v=UPthOiZZV8o

Idem dans son opéra ªFaustus, the Last Night » (2006), qu’on a l’impression de l’avoir entendu des douzaines de fois alors qu’on le découvre.

youtube.com/watch?v=5Uv0yWqrQR0

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 10h23

Parmi les habitants de la place du Panthéon on observe une parité gauche/droite : le défunt Max Gallo, Laurent Fabius, Jean et Xavière Tiberi…

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 10h25

lancinante et torturante sciatique, mal que je connais bien

tu tfais beaucoup trop enculer mon larbin..

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 10h26

Pablo, il y a peu de temps, j’avais entendu un truc de Dusapin qui ressemblait à la Lettre à Elise à l’envers que tu m’as fait écouter l’autre jour. A ses heures, il doit être post-beethovenien à reculons. Et un autre qui commençait comme du Ravel, et finissait, s’éternisait plutôt, comme le chant des baleines. (J’adore le chant des baleines, mais interprété par elles exclusivement).

J’attends avec une certaine impatience le commentaire de Jacques Drillon!

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 10h29

Mitterrand, lui, une rose à la main, avait choisi les sinistres caves du Panthéon !

c’était en effet ridicule..chirac sortant du cul d’une vache havait plus d’apropos baroz..le rire doit appartnir au bon coté

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 10h30

bouguereau dit: à
tu tfais beaucoup trop enculer..

bouguereau, la jouissance de ta collection, ta présence à plein-temps dans les toilettes de la gare du Nord, ont depuis longtemps altéré ton jugement. Lève le pied sur le vit des copains.

Hurkhurkhurk!

Pat V dit: 12 novembre 2020 à 10h33

2) André Masson face à l’épreuve de la guerre

 » La nécessité tragique de devoir vivre ses idées dans sa chair fait partie de la lucidité d’André Masson face à d’autres épreuves, comme celle de la guerre. Il l’a exprimé face à la première guerre mondiale où il fut blessé :

( In André Masson, Vagabond du surréalisme, éd Browstone, Paris, 1975, p15.)

« C’est la guerre, en fait, qui m’a rapproché des autres. Avant, je vivais complètement à part. La guerre m’a précipité dans l’humus humain, m’a fait homme. C’est affreux à dire, mais c’est par elle que j’ai l’impression d’être entré dans la communauté de mes semblables. »

Mais la guerre est surtout un atroce paradoxe car cette aventure collective est là pour tuer et pour meurtrir à jamais les survivants. André Masson clôt ses souvenirs de la Guerre de 1914 par ces mots terribles :

( In Souvenir de la Guerre de 1914, extrait du livre d’André Masson, La mémoire du monde, Genève, éd (…)

« Ma mélancolie était insondable. Une « poussière » a du mal à redevenir un homme… Il fallut de longs mois avant que « je revienne à moi » en prenant cette expression dans sa plénitude… Ce moi avait été saccagé pour toujours. »

Ainsi la compassion et le sentiment paternel s’accompagnent et s’emplissent d’une réflexion profonde, qui n’est pas une mise à distance de l’événement, une façon de s’élever au-dessus d’un fait contingent mais bien une appréhension des faits actuels et personnels par toutes les dimensions de l’être au monde : la sensibilité, la pensée, l’action. La référence à Nietzsche n’est pas seulement de circonstance. On sait par ailleurs qu’André Masson, depuis toujours, s’est profondément imprégné de la pensée du philosophe allemand. Il fait partie d’une génération pour qui Nietzsche est un père spirituel. Ici, la quête de la liberté, dans les formes nouvelles qu’elle prend, relève aussi d’une adhésion forte aux idéaux nietzschéens. Il ne s’agit pas que de la liberté artistique, mais aussi de la liberté politique, et c’est cela qui est en discussion ici, dans cette relation épistolaire. En effet, par son action politique radicale, Diego Masson s’est affranchi du système de valeurs patriotiques en cours, pensant qu’il a fait faillite dans la guerre coloniale, pour une pensée ouverte sur le sort des peuples que la France garde encore sous son joug. Ce combat pour la liberté en d’autre temps fut aussi celui d’André Masson. Le père comprend d’autant mieux son fils qu’il a lui-même cherché à aider, au moment de la Guerre civile espagnole, le camp des républicains contre les franquistes. Comprenant dès juillet 1936 l’ampleur du drame8, il resta à Tossa del Mar, où il vivait alors, près de Barcelone et produit affiches et emblèmes pour les Brigades Internationales. Mais aussi il dessina – dit-il – pour : « clouer ouvertement au pilori des dictateurs que je considérais comme malfaisants ». Une vaste série de dessins hallucinants témoignent de ce combat entre la liberté et les forces de l’oppression, de façon cruelle, en des scènes de massacres barbares et par ce que André Masson va appeler « des portraits-charges » des tyrans, violemment accusateurs.

Quelques années plus tard, ses témoignages sur Oradour, village martyr au moment de la retraite de l’armée hitlérienne, restent aussi parmi les plus forts réalisés alors sur l’immense catastrophe humaine que fut la seconde guerre mondiale. Mais là encore, le désespoir devant les victimes se double d’une esthétisation de la lutte contre la barbarie. Ainsi, la série de fusains sur « Les partisans », réalisée en 1944, comme la grande toile « Résistance », aujourd’hui au centre Pompidou, rendent hommage à ceux qui ont combattu pour la liberté. Il y a donc une sorte de filiation symbolique entre la lutte du père, puis celle du fils, toujours au nom de la liberté, à vingt ans de distance. Cela concerne l’engagement politique de l’homme, forcément réactif aux événements, dont le fil conducteur, tout au long de son existence, est la lutte contre la tyrannie. Mais il y a plus chez André Masson qui revint dans toute son œuvre d’artiste sur le rôle de la violence dans l’histoire humaine, donc sur la guerre, les massacres. Violence, manifestation de la pulsion de mort, traversent et inspirent toute sa création au même titre que l’érotisme. »

https://books.openedition.org/pupvd/3473?lang=fr

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 10h33

J’attends avec une certaine impatience le commentaire de Jacques Drillon!

entr’içi méhdor et mon pti veau d’esteban qu’il va commencer par écrire dans son pti mausolé sans commentaires..

Pablo75 dit: 12 novembre 2020 à 10h41

« Personnellement, la musique de Dusapin (un pote d’Onfray, il me semble) me fait le même effet qu’une longue, lancinante et torturante sciatique, mal que je connais bien.
[…]
Et n’y avait-il personne d’autre à solliciter que Kiefer, ce nain artistique, dont les œuvres seront balayées (c’est le cas de le dire) si vite, après la fin de cette époque ridicule ?
Ce cher Léon Daudet et son stupide XIXe siècle. S’il nous voyait…
Chaloux dit:

J’allais écrire que dans 200 ans on allait bien rigoler de notre époque, comme nous on rigole de l’Art Officiel du XIXème siècle.

Malheur aux artistes auxquels l’Etat s’intéresse ! Les fonctionnaires de l’art chargés de les choisir ont un goût infaillible pour trouver les meilleurs producteurs d’Art Pompier.

Et où sont les Bloy, les L.Daudet, les Suarès de notre époque? Le dernier dans cette lignée était Philippe Muray et il a disparu trop tôt…

Pour les masos de l’ouïe:

Pascal Dusapin – Watt, concerto pour trombone et orchestre
https://www.youtube.com/watch?v=cqheSUY5TNQ

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 10h43

Entre ici*, bouguereau, avec ton cortège de G-C!

(* C’est la camionette des encombrants).

Clopine dit: 12 novembre 2020 à 10h52

Il y a quelque temps, j’ai relu Raboliot… En toute innocence, hein. Genevoix était pour moi un de ces écrivains qui donnent toute sa place à la nature, et certains de ces textes (dont une sorte d’illustration prosaïque du Bateau Ivre) ont éveillé, quand j’étais gamine, de très fortes aspirations à l’exploration du monde sensoriel. Plus que le témoin de la grande guerre, qui lui vaut aujourd’hui son entrée au Panthéon, c’est l’écrivain parcourant la Sologne qui me vient toujours à l’esprit, quand je pense à lui…

Et donc, Raboliot. Le braconnage, le lien avec le chien, la chienne plus précisément ici, les passions mauvaises et le jeu du chat, et de la souris. Tout ceci y était bien, l’écriture -très légèrement surannée mais si puissante au fond, était là, mais pourtant, pourtant, j’ai à peine pu finir le livre, tant la misogynie qui règne à chaque page est étouffante. Le portrait (à charge) de la femme de Raboliot n’est qu’un ramassis de préjugés – et la chienne y est bien mieux traitée.

Alors, ma position en fait est la suivante : oui pour la Panthéonisation de l’écrivain de guerre, oui pour la célébration de la puissance de l’écriture et le lien au monde sensible, oui à la justesse des descriptions et à la force des intrigues, mais cependant, une « remise en perspective » des portraits de femmes – voire une étude complète de ce pan de l’oeuvre de Genevoix, avec, ce qui serait chouette, des explications biographiques sur cette misogynie galopante- quelques phrases tout au moins, auraient été les bienvenues. A mes yeux, hein, à mes yeux.

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 10h56

Doncques, dans l’ensemb’ et pour nous résumer, à l’exception de Passoul, aucun erdélien n’a trop apprécié cette cérémomo nationale grandiloquente, ni l’hommagé, ni le cadre, ni la mise en scène, ni l’artiste allemand, ni le compositeur français, ni le président, surtout le président… Bref, un non-événement répubicain ?… Toussent des râleurs, comme DAB. Reus’ment qu’il y a encore un commentarium pour sauver l’honneur de Genevoix. C’était point mon préféré non pu, moi j’ai toujours dit : @ la soldate inconnue… Sinon, je suggère, (en dehors de Chevalier, oui, oui, bien sur) … du tommie William March ceci, https://www.babelio.com/livres/March-Compagnie-K/502264, dont on ne parle pas assez… L’est magnifique ! Et, comme par hasard, c chez Gallmeister… ! Une lecture latérale que toute l’Herdélie devrait connaître, je trouve. J’espère que c’est la cas pour elle, Hein… Sinon, c’est un sacré trou… d’obus.

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 11h01

« Tu as mille fois raison » « c’était en effet ridicule.. »

Toi t’as quelque chose à te faire pardonner, le boug ?
Mais j’ai déjà oublié quoi !

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 11h05

« la musique de Dusapin »

Dont on fait les cercueils !
Je ne sais pas comment JJJ et Sasseur ont fait pour jamais n’en avoir entendu parler. Même moi qui ne suis pas musicologue, je le connaissais depuis longtemps !

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 11h07

Dont on fait les cercueils !

dont hon fume les jambons..jaime momo..celui qui ne l’aime pas n’est pas hun bon français..momo au saloir! hen attendant saintnic

bouguereau dit: 12 novembre 2020 à 11h09

Le portrait (à charge) de la femme de Raboliot n’est qu’un ramassis de préjugés – et la chienne y est bien mieux traitée

sacrénom c’est la bonne mécanique du sesque bonne clopine..cache ton gros moteur

renato dit: 12 novembre 2020 à 11h12

Si quelqu’un se pose la question de savoir pourquoi j’ai mis en ligne John Cage rencontre D.T. Suzuki au Japon, 1962, il naurz qu’a se dire « Nonobstant Pearl Harbor ».

Pablo75 dit: 12 novembre 2020 à 11h14

Je ne sais pas comment JJJ et Sasseur ont fait pour jamais n’en avoir entendu parler [de Dusapin]. Même moi qui ne suis pas musicologue, je le connaissais depuis longtemps !
Jazzi dit: à

Oui, c’est un exploit de ne pas connaître un type aussi « reconnu »:

Décorations

Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres (2009)
Chevalier de la Légion d’honneur (2014)

Distinctions

1977 : Lauréat de la Fondation de la vocation
1979 : Prix Hervé-Dugardin (SACEM)
1993 : Prix de l’Académie des beaux-arts et prix du Syndicat de la critique
1994 : Prix symphonique de la SACEM
1995 : Grand prix national de musique du Ministère de la Culture
1998 : Victoire de la musique attribuée pour le disque gravé avec l’Orchestre national de Lyon
1998 : Grand prix de la Ville de Paris
2002 : Victoire de la musique comme « Compositeur de l’année »
2005 : Prix de composition musicale Cino Del Duca de l’Académie des beaux-arts
2007 : Prix international Dan David

Etc, etc.

Quand même: n’avoir jamais entendu parler d’un type qui a eu deux Victoire de la musique !!!

Encore une preuve que tout fout le camp dans ce pays…

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 11h15

@ jzmn, « ont fait pour jamais n’en avoir entendu parler »…
Est-ce grav à vos yeux, dokteur, d’avoir ce genre de lacugnes ? En fait j’ai souvent entendu du Sapin… mais comme c’était toujours au mois de décembre et que j’étions point à Paris ou à Nancy à l’ircam, j’ai dû faire une confusion perpétuelle : j’entendais « du sapin de noël »… donc, passais mon chemin. Hein. Pour ma soeur, elle l’a vu passer dans Mauvignier, et moi itou d’ailleurs, je voulais z’y dire.
Bàv, jzmn, admire votre immense culture. Quelle chance vous avez, vraiment, hein, d’ê toujours à la pointe sur tous les dossiers de télérama ! Bàv,

Patrice Charoulet dit: 12 novembre 2020 à 11h19

Des mots qui tuent
La responsabilité de l’intellectuel en temps de crise (1944-1945)
Gisèle Sapiro

« Il y a des mots aussi meurtriers qu’une chambre à gaz », écrit Simone de Beauvoir pour expliquer son refus de soutenir le recours en grâce de Brasillach, condamné à mort et exécuté en 1945. Peut-on tout dire ? Et à quel prix ?

Les écrits des intellectuels ayant collaboré avec l’occupant (Maurras, Rebatet, Céline, etc.) sont ici examinés à la loupe. Comment la justice de la Libération a-t-elle défini la responsabilité de ces intellectuels ? Quels textes, quels mots ont donné prise à l’accusation d’« intelligence avec l’ennemi » et de trahison nationale ? Quels arguments les accusés et leurs défenseurs lui ont-ils opposé ?

La théorie sartrienne de la responsabilité de l’intellectuel exprime la croyance dans le pouvoir des mots qui fut au cœur de ces procès de l’Épuration – car, pour Sartre, les paroles sont des actes.

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 11h22

@ ne pas connaître un type aussi « reconnu » :

De quoi, on aurait commis un exploit, ma soeur et moi ?… et on nous l’aurait caché ? Encore un complot contre nous… Décidément, il s’en fomente pas mal, ça pète de partout icite.
Mais nous, on a des « biais » qui nous empoignent au dépourvu, d’autres points aveug’ que ceux de télérama… Et surtout pas de fiches bin à jour…

Phil dit: 12 novembre 2020 à 11h22

Hommage bien pesé, dame Clopine. Genevoix donne envie de Sologne en vélo électrique, dictionnaires dans les sacoches sauf pour les triples agrégés façon dhh. Vivement le vaccin pour remettre au travail les commémorateurs compulsifs. la Chine patiente embusquée comme les Allemands de quatorze ont bousillé la façade de Reims tout juste rénovée à grandes pompes.

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 11h30

@ Mais on ne se souvient plus de l’emplacement…

Dans un cercueil en bois du sapin, à droite en entrant à gauche, Jacques ! Faut sortir du panthéon, aller à côté des sentiers balisés du supplément de télérama. Hein.

Moi, par ex., j’ai jamais su quoi penser de la femme de Rabeliot, parce télérama ne m’en ont jamais rin dit… Et omment on fait pour boucher les manques à gagner ? On attend Clopine ?… Merci, CT !

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 11h37

@ envie de Sologne en vélo électrique,

Je sais plus lequel des deux, de WGW ou du 57, nous baladaient tous les WE vers la-bas en tandem y’a quelques années, vers la mothe-beuvron s’. I’ s’empoignaient allegretto sur Alain-Fourniret @ Yvonne de G. C’était le bon temps, mais tout s’enfuit et se dégrade, les couples se reforment autrement. Hein. Je sais que la sciatique provoque souvent de la fureur sur les réseaux sociaux, et qu’on en a bin souvent trop sous-estimé l’impaque…, jmb !

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 11h38

Je vais aller écouter un truc de Dusapin.
Si L. Mauvignier, à la formation artistique indéniable, mentionne sa musique, dans son roman, Histoires de la nuit, en en faisant une référence pour un personnage haut en couleurs, forcément, ça force la curiosité .

C’est pas la première fois que ça arrive, ces découvertes, à l’occasion de lectures, et speriamo, pas la dernière.

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 11h39

Clopine : Le portrait (à charge) de la femme de Raboliot n’est qu’un ramassis de préjugés – et la chienne y est bien mieux traitée.

Pour faire écho à Clopine, je me souviens avoir entendu, sur un marché de province, un type poursuivi par les cris et grognements de son épouse, s’exclamer:

-J’aurais mieux fait d’épouser le chien!

Bientôt, les écrivains n’auront plus le droit de décrire une emmerdeuse.

puck dit: 12 novembre 2020 à 11h41

« pour Sartre, les paroles sont des actes »

encore une Grosse Perle de Gros Naze d’Ordure Morale de Stalinien Nzie !

Madre de Dios, quand on pense que le Venezuela aurait pu rester une colonie espagnole, quel gâchis…

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 11h43

C’est vrai quoi, si on peut pas se détendre, après s’être fadé deux ou trois connards qui pensent tout savoir sur tout, et l’écrivent, en plus, et si on n’a pas séance de yoga , je me demande bien qui ça gêne.

Janssen J-J dit: 12 novembre 2020 à 11h43

à Brive la Gaillarde, il en restera toujours un brin, mais faut se lever de bonne heure… sinon elles te raflent tous les beaux maquereaux sur le banc, qu’elle aurait dit Gorge Sandre !…

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 11h45

Oui, c’était certainement un acte pour la Beauvoir et le Sartre d’aller radioter-glavioter -lequel des deux ou les eux, je ne sais plus?- sur une radio d’occupation, et de trouver, de surcroit, l’occupant charmant. Certainement, oui. Deux ordures dans leur genre,- chacun le sien.

Pablo75 dit: 12 novembre 2020 à 11h46

Dusapin est un type intelligent, cultivé, lucide, sympathique (en bon Gémeaux qu’il est). Dommage qu’il ne soit pas plus inspiré…

« Une journée avec Pascal Dusapin »

https://www.youtube.com/watch?v=xFYx3eV1Dy0

À propos de son opéra « Penthesilea » (2015): « …je suis rentré dans la traduction française de Julien Gracq, qui est très, très belle… »

Pablo75 dit: 12 novembre 2020 à 11h57

« Il y a des mots aussi meurtriers qu’une chambre à gaz » (Simone de Beauvoir).

Par exemple celui-ci: « Tout anticommuniste est un chien » (Sartre, 1952).

renato dit: 12 novembre 2020 à 12h05

Je me souviens d’avoir rencontré Dusapin, sans enthousiasme, lors du’un seminaire de Donatoni dans les années 90 — 94 ou 96 ? —. Donatoni m’avait appelé car il desirait passer une bonne soirée en compagnie d’un flaneur et d’une bouteille de Barbaresco — un vin que je conseille avec un risotto aus truffes d’Alba —. Nous avions déjà eu une experience similaire avec Ferneyhough, mais là je crois que le vin c’était un Primitivo avec sanglier braisé — sanglier ou changlier ! —.

puck dit: 12 novembre 2020 à 12h06

sur les écrits de guerre de Barbusse et Genevoix « retravaillés » par la propagande de l’époque (notamment sur ce qu’ils pensent de Pétain et autres dignitaires) je ne saurais trop conseiller la lecture de « Vrai et faux dans la Grande Guerre », de Christophe Prochasson et Anne Rasmussen Ed. La Découverte 2004

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 12h12

Mes grands-parents avaient des livres de Genevoix dans leur bibliothèque, sans doute Raboliot, mais je n’ai jamais pu en venir à bout. L’écrivain que m’ont donné envie de lire les anthologies scolaires, c’est Georges Duhamel (que Léautaud considère comme un arriviste fini dans son Journal) et singulièrement La chronique des Pasquier. Il y avait un piano dans l’héritage. Le premier volume, Le notaire du Havre, contient, dans mon souvenir, le plus amer, le plus critique et, en un sens, le plus violent portrait de père que je connaisse.
Lorsque j’étais plus jeune, j’aimais aller me promener du côté de chez lui, à Valmondois, en remontant la vallée de l’Oise. C’était encore un coin de province, tout comme Auvers. Duhamel, quoiqu’on en dise, peut toujours se lire avec profit.

renato dit: 12 novembre 2020 à 12h16

À l’époque du Vignola, Jacques, les gens etaient moins con, et les hommages ne relevaient pas de la masturbatio — ou si vous préférez de la glorification de morts pour justifier le narcisisme des vivants.

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 12h27

Sartre, exactement sur la même ligne qu’Aragon, section appel au meurtre :

« Un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent, et je ne vois pas d’autre moyen que la mort ».

Entretien, journal « Actuel », 28/02/73.

Paul Edel dit: 12 novembre 2020 à 12h30

Clopine, Raboliot vous a intéressé avec son écriture légèrement « surannée » (quel bel adjectif vous avez raison de l’utiliser) mais vous affirmez « la chienne y est bien mieux traitée », et c’est vrai. Or un romancier se doit d’observer son temps, ses mœurs ( même douteuses ou crapuleuses ) ses salauds et ses braves gens.. et non pas être un prof de morale ou un prédicateur en chaire » devant ses ouailles… Genevoix décrit un personnage qui maltraite sa femme . N’est-ce pas ce qui vous est arrivé dans la vie réelle? et Balzac est-il misogyne en écrivant « La cousine Bette » ? Les femmes sont désormais intouchables? Toutes des saintes? Faut-il condamner « la Cousine Bette » de Balzac? ou la Folcoche de « Vipère au poing? « de Hervé Bazin?

closer dit: 12 novembre 2020 à 12h30

Clopine, il est un peu léger d’accuser un auteur de misogynie sur la base d’un seul livre…ou alors il faut nous dire franchement que l’on a pas le droit de représenter une femme de façon négative, jamais et dans aucun contexte.

DHH dit: 12 novembre 2020 à 12h39

Raboliot , ce fut il y a tres longtemps, ma première rencontre avec Genevoix.
J’enseignais à Blois et j’avais donné à mes élèves de troisième le sujet classique Parmi le livres que vous avez lus citez en un qui vous a marquée et dites pourquoi
Une eleve qui m’était toujours apparue comme assez terne m’a surprise en rendant sur Raboliot un devoir magnifique, dans lequel elle montrait, par des références precises au texte et par des réminiscences personnelles, combien cette lecture avait remué et exalté sa sensibilité de solognote et elle et m’a fait entrevoir la richesse et l’identité du monde solognot, de ses paysages , avec ses forets et ses etangs, et mesurer a quel point ceux du terroir vivent en symbiose avec cette nature
Et evidemment elle m’a fait aimer par avance ce roman que je me suis empressée de lire
.

Bloom dit: 12 novembre 2020 à 12h42

Comme si les éructations de Céline, Morand,Chardonne, Rebatet, Drieu, en plus de leur collaboration effective, n’avaient pas tué.
Ils incarnent le déshonneur de ce pays.
On en dira pas de même des petits fafs de ce blog, tellement ils sont insignifiants.

puck dit: 12 novembre 2020 à 13h07

« la glorification de morts pour justifier le narcissisme des vivants. »

belle formule.

le narcissisme et aussi se donner une certaine légitimité.

Honorer ces gens qui se sont battus, qui ont souffert permet de donner une posture et une position « honorable » à ceux qui le font.

Honorables en ce qu’ils sont et aussi en ce qu’ils font : il faut être nous-mêmes des gens « biens » pour leur rendre ces honneurs.

Sinon ça voudrait dire qu’ils sont morts pour rien, et que s’ils avaient eu une idée de ce que leurs pays deviendraient cent ans plus tard ils seraient restés chez eux, au chaud, plutôt que de laisser leur peau dans ces tranchées.

Comme ces tableaux : on se dit heureusement qu’ils ne sont plus là pour donner leur avis.

C’est tout de même très complique ces histoires.

Jibé dit: 12 novembre 2020 à 13h10

« Les temples vivants de la laïcité ne sont-ils pas les bâtiments publics et administratifs ? »

oui, en même temps « entre ici Jean Moulin… » avec une volée de marches de préfecture ou une entrée d’école façon Jules Ferry… mais c’est une question d’habitude je suppose

Pat V dit: 12 novembre 2020 à 13h13

Yoyo Maeght
facebook il y a 11 heures. ·
Journée spéciale 1918.
Entre 1914 et 1918, Léger est sur le front. Gazé en 1917, il reprend les pinceaux pendant sa convalescence et livre une œuvre majeure, « La Partie de cartes ». Son art reste placé sous l’influence des avant-gardes cubistes.
Léger traite ici un thème conventionnel de la Grande Guerre (un jeu de cartes pour oublier l’horreur), mais l’interprète à la manière cubiste, en géométrisant fortement l’espace et en présentant les soldats comme des machines. On peut également voir dans cette œuvre un clin d’œil de Léger à l’œuvre de Cézanne qu’il admirait.

https://scontent.fcdg1-1.fna.fbcdn.net/v/t1.0-9/124604317_2653479558237123_7174951408505999522_n.jpg?_nc_cat=109&ccb=2&_nc_sid=2c4854&_nc_ohc=ygyS_Q-S46YAX977Rnl&_nc_ht=scontent.fcdg1-1.fna&oh=23e6426ba7927ae1107b2a10e2cba7f7&oe=5FD28999

puck dit: 12 novembre 2020 à 13h13

« Comme si les éructations de Céline, Morand,Chardonne, Rebatet, Drieu, en plus de leur collaboration effective, n’avaient pas tué.
Ils incarnent le déshonneur de ce pays. »

au moins leurs vœux concernant les juifs auront été exaucés par les nazis, comme dans un conte de fées : on fait un vœu et hop ! il se réalise, c’est plutôt sympa d’avoir une bonne fée qui se pense sur son épaule.

JiCé..... dit: 12 novembre 2020 à 13h14

De même que mon grand-père et des milliers d’autres jeunes ont fait leur devoir en combattant, en crevant d’un coup de baïonnette mal placé, et par conséquent force veuves, et sont ainsi l’honneur de cette nation défaite….

De même BLOOM est le déshonneur de ce pays : un con en majesté, infirme à vie ! pauvre gland puant depuis 70 ans !

Jibé dit: 12 novembre 2020 à 13h17

 » Le portrait (à charge) de la femme de Raboliot n’est qu’un ramassis de préjugés – et la chienne y est bien mieux traitée. »
je suis d’accord avec vous, Clopine, je me souviens d’une vision des femmes très typique d’un temps où elles étaient forcément des emmerdeuses et forcément des c.nnes, ou alors de « fortes femmes » qui avaient tous les défauts de la virilité plus celui d’être des femmes. Mon grand-père pensait comme ça, né en 1900. Il a élevé ses filles pour les marier et n’a supporté la rébellion d’aucunes (nées entre 1936 et 1946, elles ont mené leur vie comme il disait)
Alors oui, Genevois est franchement de son temps.
Quant à nous, ça nous renvoie à d’où nous venons…et à ce qui reste de ce patriarcat de fou.

Jibé dit: 12 novembre 2020 à 13h18

…car il reste beaucoup, de ce patriarcat. Sans oublier celui qui est importé et se porte aussi très bien, il faut le dire.

JiCé..... dit: 12 novembre 2020 à 13h21

Vous devenez chiantes, les vieilles, après avoir été connes commes filles ….
Bien à vous !

puck dit: 12 novembre 2020 à 13h26

JiBé : vous me disiez avoir écouté cette émission avec de Fontenay, avez-vous remarqué ce moment dans l’émission où évoque la lutte des classes, disant qu’elle y est restée fidèle, la réaction de Finkielkrault est assez marrante, on a l’impression qu’elle lui parle en chinois.

JiCé..... dit: 12 novembre 2020 à 13h26

Quant à l’artiste de merde qui a craché ces saloperies panthéoniques débiles, propres saloperies germanophiles …. qu’on l’enterre avec les vieux débris dont la France s’honore en dépit ders rires publics !

Protection ? quelles protections ? ah ! je ne savais pas.

puck dit: 12 novembre 2020 à 13h32

c’est marrant de voir l’évolution des idéologies en fonction des époques : l’expression même « lutte des classes » est un truc qui ne veut plus rien dire aujourd’hui, je ne suis même pas sûr qu’un gamin de 20 ans sache que ça pu exister.

d’ailleurs il me semble que Finkielkrault lui répond avec ses marottes : Kundera et les dangers de l’islamisme. Très drôle.

C’est une histoire de logiciel : je ne crois pas qu’il sera bien difficile de remplacer les hommes par des machines.

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 13h32

Tomber la’dssus
« Alors oui, Genevois est franchement de son temps. »

Et avoir une subite envie de molle du lac.

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 13h36

Le jibe, il doit faire transgenre, le soir, quand il a fini son taf’ de chargé de cours.
Bonjour mademoiselle.

Chaloux dit: 12 novembre 2020 à 13h40

j(…)je me souviens d’une vision des femmes très typique d’un temps où elles étaient forcément des emmerdeuses et forcément des c.nnes, ou alors de « fortes femmes » qui avaient tous les défauts de la virilité plus celui d’être des femmes. Mon grand-père pensait comme ça, né en 1900.

Pur lieu commun. Le temps ne fait rien à l’affaire. Mon bisaïeul E., né en 1883, avait fait sceller sur la façade de sa maison, le profil en céramique de son épouse, qui était pour lui une déesse. Il a toujours existé des hommes respectueux des femmes. Mais pourquoi ne pas en considérer toute la variété avec les yeux de la vérité -comme de la variété masculine, d’ailleurs-?

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 13h40

Les 11 novembre se suivent sur la rdl, et les mêmes , reviennent avec leur pépé qu’est mort au combat, gnagnagna.

DHH dit: 12 novembre 2020 à 13h43

Doit -on considérer comme une realité de nature historique et culturelle , donc tout a fait compatible avec le principe de laïcité ,le fait que soit surmonté d’une croix chrétienne ce temple érigé à la gloire des principes républicains qu’est le Panthéon ?

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 13h49

Deachach voudrait enlever la croix de ce qui n’a jamais été une église…
Geneviève, revient !

puck dit: 12 novembre 2020 à 13h50

c’est vrai ça la fout mal c’est croix.
on devrait la remplacer par une faucille et un marteau.

Marie Sasseur dit: 12 novembre 2020 à 13h51

Avec cet impératif mal foutu, risque pas de m’entendre la patronne des keufs, lol.
Geneviève, reviens!

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 13h54

« Georges Duhamel (que Léautaud considère comme un arriviste fini dans son Journal) »

Rivalités mercuriennes (de France), Chaloux, le premier a fini par prendre la place du second !

Bloom dit: 12 novembre 2020 à 13h57

Le Jissé, toujours à répéter. Comme quand il était petit. Gâteux, le gonze.
Invente, cancrelat, innove, cloporte.
Et 70 ans..! Elle est bien bonne, celle-là! Il va falloir aussi réapprendre à compter après la leçon de vocabulaire, hein, l’anal-fat-bête unilingue!
Ze fun!

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 13h57

Non, moi mon pépé il est revenu de la Grande Guerre en entier et avec des médailles. Et jamais, au grand jamais, il ne nous en avait parlé !

Jazzi dit: 12 novembre 2020 à 14h00

« unilingue »

L’insulte suprême des multilingues infatués et obtus : et alii, Bloom…

JiCé..... dit: 12 novembre 2020 à 14h12

Cet abruti de BLOOM, la racaille expatriée, pense que muni de porte-lingues multiples il sera mieux compris.

Non, mais qu’elle tarte ! Quel singe ! Quelle vermine…

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