de Pierre Assouline

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Flaubert sous le regard de l’historien

Flaubert sous le regard de l’historien

Dans le civil, un biographe peut être journaliste, écrivain, critique, universitaire, poète, c’est selon. Son récit épousera les modulations de son regard, reflet d’une formation particulière, sinon d’un tropisme. Qu’advient-il si le biographe est historien ? Un regard d’historien ? Gustave Flaubert, vie et œuvre mêlées, a rarement reçu l’éclairage que lui apporte Michel Winock, spécialiste notamment l’histoire des intellectuels, dans son Flaubert (534 pages, 25 euros, Gallimard) ; il s’inscrit dans une lignée où l’ont précédé René Descharmes, René Dumesnil, Albert Thibaudet, Maurice Nadeau, Nathalie Sarraute, Jean-Paul Sartre, Herbert Lottmann. Il leur doit nécessairement quelque chose puisqu’il met ses pas dans les leurs ; mais il doit davantage aux indispensables défricheurs et éclaireurs de l’immensité du corpus, qu’il s’agisse de Pierre-Marc de Biasi ou d’Yvan Leclerc et Jean Bruneau.

Difficile de venir après eux ; pratique, aussi car il y a peu à chercher : on ramasse tout, à commencer par l’érudition des éditions savantes. Mais même avec la mise en ligne de tout ce qui le concerne par le Centre Flaubert de l’université de Rouen, un tel livre ne peut s’écrire en pantoufles. Il ne faut pas seulement aller caresser, autant que faire se peut, les manuscrits originaux de L’Education sentimentale à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, ou guetter les remords dans la graphie de ses lettres ; il faut humer ses lieux, s’y perdre et s’en imprégner, s’envelopper des ciels de Croisset et de l’atmosphère du vieux Rouen. Toutes choses qui imposent de lâcher les livres, les manuscrits et l’ordinateur pour marcher dans le motif.

C’est à ce prix qu’un flaubertien saura s’il ne s’agit que d’un livre de plus. La « touche Winock », que l’on a déjà pu apprécier dans un étincelant Madame de Staël (2010), s’affirme et se confirme. Elle est non d’un spécialiste, même s’il consacra dans ses jeunes années son mémoire de maîtrise à « Flaubert historien de son temps », mais d’un historien inspiré. Entendez : l’un de ceux qui savent écrire, s’est manifestement plu à s’enflaubertiser pour les besoins de ce livre et qui a eu le souci de faire passer ses enthousiasmes, certitudes, partis pris, critiques, souvenirs, intuitions, ferveurs, doutes et admirations.

On connaît les sources : ses romans, contes, nouvelles (des sources, parfaitement, même s’il ne fut pas plus la Bovary que Frédéric Moreau) et surtout leur examen génétique (à noter que l’auteur fait grand cas des Mémoires d’un fou) sans oublier les cinq volumes de sa Correspondance dans l’édition de la Pléiade, dont on dirait volontiers que c’est son chef d’œuvre si un tel jugement ne dévaluait pas son œuvre de fiction par contre coup. Il abhorrait le réalisme et le romantisme, plaçait le style au-dessus de tout. La réception critique de chaque livre est bien exposée, admirative pour Madame Bovary, implacable pour le peplum anthropophagique de Salammbô, impitoyable pour l’ennui né de la grisaille descriptive et des perdants amers de L’Education sentimentale… Parmi les à-côtés, on retiendra l’influence durable de Rabelais et Byron qui furent les maîtres de sa jeunesse, sa négligence dans la peintures des personnages secondaires, l’incroyable rapidité de la Poste grâce à la ligne de chemin de fer Paris-Caen. Ses amours sont difficiles, impossibles. Il y a bien des coups de foudre et des liaisons, mais la femme incarne à ses yeux un abîme aussi attirant qu’effrayant. Quant à s’interroger, une fois de plus, sur la nature homosexuelle cryptée de ses amitiés masculines (Alfred Le Poittevin, Maxime du Camp, Louis Bouilhet), j’avoue que toute enquête sur leur degré d’intimité, ou sur l’expérience sodomite aux bains en Egypte, me laisse indifférent.

Parmi les morceaux de ce livre, on retiendra la convaincante mise en relief de l’amitié entre Flaubert et George Sand et, in fine, le portrait psychologique de Gustave. Mais c’est ailleurs que l’historien est guetté au tournant, et c’est là que Michel Winock enrichit le mieux notre intelligence du sujet, et tout autrement qu’un Sartre, pour ne citer que lui : dans le frottement de Flaubert, né sous Louis XVIII et mort sous Jules Grévy, à l’Histoire. Non pas tant celle des personnages de Salammbô, mais l’Histoire en marche, celle de son temps dans ses furies et ses débordements, la seule qui puisse le révéler en profondeur : la révolution de 1848, la guerre de 1870 et la Commune.

Patriote en armes durant la première prêt à en découdre au corps à corps avec les Prussiens, il est dégoûté par « la sauvagerie moyenâgeuse » des communards. Sa réaction est celle d’un gardien du libéralisme. Son plus grand reproche aux partisans de la Commune est d’avoir réussi ce tour de force de « déplacer la Haine » : les bourgeois parisiens en veulent désormais davantage aux insurgés qu’aux envahisseurs ! L’auteur ne lui en concède pas moins que lui, au moins, ne se joint pas à la curée des grandes plumes : il n’est pas « un lyncheur de communeux ». On le retrouve pourtant dans l’immense cortège aux funérailles de Thiers, bourreau de la Commune, « un géant qui avait une rare vertu : le Patriotisme. Personne n’a résumé comme lui la France ». Ainsi parlait aussi l’ami de l’Ordre.

Flaubert selon Winock est certes un réactionnaire mais à sa manière, on s’en doute, qui n’est pas celle d’un Joseph de Maistre ou des monarchistes. Pour la saisir dans sa complexité, l’auteur nous invite à relire Tocqueville. Les pages de De la démocratie en Amérique, dont on ignore d’ailleurs si Flaubert les a jamais eues sous les yeux, reflètent bien son état d’esprit : phobie du nombre, de la foule, des masses ; haine de la démocratie et du suffrage universel ; plébiscite de la supériorité des élites, des aristocraties, des mandarins et des savants. Et alors ? Cela n’a pas empêché le XXème siècle d’en faire le patron des écrivains, et pas seulement en France.

Travail, exigence, orgueil et solitude : voilà le bonhomme. Rajoutez-y le gueuloir pour la musique, au mépris parfois de la syntaxe et de la grammaire, dans le seul culte des lois de l’harmonie. Il n’en fréquentait pas moins les dîners Magny et le salon de la princesse Mathilde, et n’en était pas moins un bourgeois qui toujours vécut de ses rentes, même si ce fut de plus en plus périlleux les derniers temps, l’épargne lui étant étrangère et les ennuis financiers de sa nièce, insurmontables ; ce qui ne l’empêchait pas d’éprouver un mépris inépuisable pour la bourgeoisie, classe à laquelle il reprochait sa mesquinerie, sa petitesse, sa bassesse, son indifférence à la beauté, aux choses de l’art et de l’esprit, et, pour tout dire, sa bêtise crasse. Lui ne voulut vivre que pour son art dans ce qu’il a de fondamentalement intemporel. Le journal quotidien condensait toute sa détestation du monde par son culte de l’éphémère, de la nouveauté, de l’inessentiel. C’est peu dire que son époque l’ennuyait. Ah, si seulement il avait pu changer de contemporains… Michel Winock veut voir un paradoxe en ce que Flaubert soit devenu le romancier le plus moderne de son temps tout en rejetant la modernité. Il suffit pourtant de faire un pas de côté pour s’apercevoir qu’en art, les esprits qui passent parfois pour les plus rétrogrades et réactionnaires sont à l’avant-garde du goût. Un exemple parmi d’autres : Paul Durand-Ruel à la fin du XIXème siècle. Qui d’autre que ce grand bourgeois, partisan intraitable de l’alliance du Trône et de l’Autel, a tout sacrifié jusqu’à risquer de tout perdre pour qu’un ultra-républicain (Monet), un anarchiste juif (Pissarro) et d’autres encore s’imposent et imposent cet impressionnisme voué aux gémonies par les journaux que leur marchand lisait tous les matins ?

Flaubert disait qu’écrire, c’est s’emparer du monde. Loué soit celui qui nous incite à nous emparer de Flaubert.

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

950 Réponses pour Flaubert sous le regard de l’historien

versubtil dit: à

« Flaubert disait qu’écrire, c’est s’emparer du monde. »
C’ est bien ce que font Bouvard et Pécuchet, nos Prométhée de la Capitale..
Relire à ce propos François Flahault, Le crépuscule de Prométhée, Contribution à une histoire de la démesure humaine chez mille et une nuits.
Ce qui expliquerait aussi le chemin politique de Flaubert.
Passionnant article dont les commentaires complèteront ceux déjà déposés chez Paul Edel.

Investissons 25 euros dit: à

Flaubert a raison de se méfier du peuple et de prendre parti pour l’élite et son ordre. Ce n’est ni le premier ni le dernier. Rien de réactionnaire à préférer « la supériorité des élites, des aristocraties, des mandarins et des savants » aux grouillantes masses immondes de la plèbe sauvage. Les Versaillais ont bien fait d’écraser l’épouvantable Commune.
En outre, comme Pierre Assouline le dit si bien : « Travail, exigence, orgueil et solitude », quelle belle devise pour un rentier, fier de l’être !
Bien à vous.

John Brown dit: à

« phobie du nombre, de la foule, des masses ; haine de la démocratie et du suffrage universel ; plébiscite de la supériorité des élites, des aristocraties, des mandarins et des savants. Et alors ?  »

Et alors ? Un demi-siècle plus tard, cela aurait suffi largement à faire de Gustave un fasciste pur et dur. Flaubert ou le fascisme par anticipation ? Devant le Palais Bourbon le 6 février 1934 ? Crachant sur le Front Popu en 36 ? Adepte enthousiaste de la Révolution nationale en 44 ? Fusillé en 45 ? Encore une réjouissante hypothèse à la Pierre Bayard .

John Brown dit: à

Flaubert devant la Commune, c’est Sganarelle à la fin du « Dom Juan » : « Mes rentes ! Mes rentes ! »

John Brown dit: à

« phobie du nombre, de la foule, des masses ; haine de la démocratie et du suffrage universel ; plébiscite de la supériorité des élites, des aristocraties, des mandarins et des savants. Et alors ? »

J’aurais aimé faire partie du peloton de Communards qui aurait exécuté cette vieille bourrique proto-fasciste de Gustave. Ensuite, je serais allé me coucher pour me plonger avec délices dans la lecture de « L’Education sentimentale ». De toute façon, en 1871, le Gugusse avait fait son oeuvre, on pouvait le liquider sans dommage pour la littérature frantsouèze.

Polémikoeur. dit: à

Une question très idiote : s’il avait pu changer
de contemporains et s’il était devenu le nôtre,
Flaubert aurait-il gratifié la bonne vielle Rdl
d’un commentaire, et de quelle sève ?
Une question retournée : qu’advient-il si le biographe
n’est pas historien ?
L’ennui de son époque… après tout,
quand il engendre un Flaubert, pourquoi pas ?
Quelle époque pourtant, qui rappelle, entre autres,
et sans parallèle strict, que Paris a pu ressembler
à la Syrie d’aujourd’hui !
Historsadement.

duregard dit: à

suivez son regard !

gontran charles hubert de la génuflexion dit: à

Le peuple n’a pas d’éducation, que des mauvaises manières, on se demande bien pourquoi (après tout ce qu’on fait pour ces pauvres)! tout ça est dégoûtant

Halte au feu ! dit: à

Distingué, monsieur John Brown fusille Tatave pour ses idées. Au bagne, le tueur communard ! Comparons. La cage guyanaise démontre la douceur des moeurs versaillaises, le peloton la certitude idiote de la populace.

de nota dit: à

« Dans les aristocraties,les lecteurs sont difficiles et peu nombreux;dans les démocraties,il est moins malaisé de leur plaire,et leur nombre est prodigieux.Il en résulte de là que,chez les peuples aristocratiques,on ne doit espérer de réussir qu’avec d’immenses efforts,et que ces efforts,qui peuvent donner beaucoup de gloire,ne sauraient jamais procurer beaucoup d’argent;tandis que,chez les nations démocratiques,un écrivain peut se flatter d’obtenir à bon marché une médiocre renommée et une grande fortune.Il n’est pas nécessaire pour cela qu’on l’admire,il suffit qu’on le goûte. »

Tocqueville, »De la démocratie en Amérique. »

Bloom dit: à

il faut humer ses lieux, s’y perdre et s’en imprégner, s’envelopper des ciels de Croisset.

Parmi les lieux & les cieux figurent l’Egypte, l’Orient, sources majeures d’inspiration flaubertienne (« remonter le Nil et … revoir Ruchiouk-Hânem [petite madame] » , & fondations de la littérature française contemporaine:

« À Louis Bouilhet.
13 mars 1850, à bord de notre cange, à 12 lieues au delà de Syène (Assouan)

(…) Maxime est resté tout seul sur un divan, et moi je suis descendu au rez-de-chaussée dans la chambre de Ruchiouk. Une mèche brûlait dans une lampe de forme antique suspendue à la muraille. Dans une pièce voisine, les gardes causaient à voix basse avec la servante, négresse d’Abyssinie qui portait sur les deux bras des traces de peste. Son petit chien dormait sur une veste de soie. Son corps était en sueur : elle était fatiguée d’avoir dansé, elle avait froid. Je l’ai couverte de ma pelisse de fourrure et elle s’est endormie. Pour moi, je n’ai guère fermé l’oeil. J’ai passé la nuit dans des intensités rêveuses infinies. C’est pour cela que j’étais resté. En contemplant dormir cette belle créature, qui ronflait la tête appuyée sur son bras, je pensais à des nuits de plaisir à Paris, à un tas de vieux souvenirs… et à celle-là, à sa danse, à sa voix qui chantait des chansons sans signification ni mots distinguables pour moi. Cela a duré ainsi toute la nuit. À 3 heures je me suis levé pour aller dans la rue ; les étoiles brillaient. Le ciel était clair et très haut (…) ».

Correspondance du provincial normand, arpenteur de mondes et « d’intensités rêveuses infinies ».

josy dit: à

extraits de http://www.herodote.net/28_mai_1871-evenement-18710528.php
…le 18 mars, des Parisiens humiliés par la défaite de leur pays face aux Prussiens, s’en étaient pris aux troupes gouvernementales. Le chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, avait déserté sur le champ Paris pour Versailles. Un mouvement insurrectionnel improvisé avait alors assumé le pouvoir dans la capitale sous le nom de «Commune de Paris».
Mais dès la signature du traité de paix avec l’Allemagne, le 10 mai, Adolphe Thiers obtient de l’occupant prussien la libération anticipée de 60.000 soldats. Il lance aussitôt contre la capitale 130.000 hommes, dont les anciens prisonniers et beaucoup des campagnards recrutés et formés à la hâte.
Les Versaillais ont en face d’eux une dizaine de milliers de fédérés déterminés.
Ils doivent conquérir les barricades l’une après l’autre
L’assaut commence le 21 mai, dans le quartier du Point du Jour, à Boulogne

Les combats de rue feront au total 4.000 tués (877 du côté des troupes versaillaises).
S’ajoutent à ce bilan les victimes de la répression car, à l’arrière, des liquidateurs tuent méthodiquement les suspects. Une vingtaine de «cours prévôtales» jugent hâtivement les hommes et les femmes pris les armes à la main et les font fusiller sur place.
Les Communards ripostent en faisant fusiller environ 80 otages. Ils allument aussi des foyers d’incendie. Du fait de ceux-ci et des bombardements, plusieux monuments illustres partent en fumée. Parmi eux le palais des Tuileries, le palais de Justice gothique, l’Hôtel de Ville hérité de la Renaissance, le Palais-Royal et le palais d’Orsay…
Le bilan total de la Semaine sanglante est d’environ 20.000 victimes, sans compter 38.000 arrestations. C’est à peu près autant que la guillotine sous la Révolution.
À cela s’ajoutent les sanctions judiciaires. Les tribunaux prononceront jusqu’en 1877 un total d’environ 50.000 jugements. Il y aura quelques condamnations à mort et près de 10.000 déportations (parmi les déportées qui rejoindront les bagnes de Nouvelle-Calédonie figure une célèbre institutrice révolutionnaire, Louise Michel). L’amnistie (pardon et oubli) ne viendra qu’en 1879 et 1880.

josy dit: à

oh la la ça fait long l’extrait
mille excuses

Phil dit: à

à l’avant-garde, toujours vouloir bondir à l’avant garde..comme un cabri. pour quoi faire
l’arrière-garde voit se dissiper le paysage des ruines. admirables visions.

John Brown dit: à

« Distingué, monsieur John Brown fusille Tatave pour ses idées.  » (rédigé par Halte au feu)

Exécution toute symbolique et ludique. Fusiller Gustave en 1871, l’idée m’a paru plutôt farce et mon voeu rétrospectif plutôt inoffensif. Quant aux « idées » de Flaubert sur la Commune et sur la démocratie, le familier du salon de la princesse Mathilde a les idées de ses rentes et de sa classe, ni plus ni moins. Cela n’enlève rien au génie de l’écrivain, cela n’ajoute rien à la qualité de l’homme.

Halte au feu ! dit: à

Mon cher John, l’écrivain serait-il autre chose que l’homme ?

Bloom dit: à

« l’élite et son ordre »

L’ordre.
Parlons-en.
L’ordre de la Première guerre mondiale?
De la deuxième?
Des guerres coloniales?
De la voie de la Collaboration?
De la Police et de la Milice?

Beau miroir, dis-moi que mon ordre est
le
plus beau.

Et le Trou du PQ qui
a commis
ces quelques trainées
de fiente antidémocratique,
de quelle élite est-il
je vous le demande?
De celle qui lève le bras
ou
de celle qui marche en oie?

Cette élite-là se délite,
Il est là, l’ordre des choses.

Polémikoeur. dit: à

Comment mériter le titre de biographe
sans être un tant soit peu historien ?
Au fait, en quoi consiste biographer,
raconter seulement une vie ? Est-ce
une forme de traduction où la part
du passeur peut prendre le pas
sur celle du sujet ?
Biotrafiquement.

bouguereau dit: à

le familier du salon de la princesse Mathilde a les idées de ses rentes et de sa classe, ni plus ni moins

si un peu plus quand même..un bobo qui conchie le bourgeois de surcroit, à qui qui va faire croire qu’il le fait au bénéfice des aristotos..hach la sécurité..tout pour une vie de tranquilité, qu’il a employé c’est certain

John Brown dit: à

« Mon cher John, l’écrivain serait-il autre chose que l’homme ? » (rédigé par Halte au feu)

L’écrivain qui, en 1869, dans « l’Education sentimentale », publie ces page bouleversantes que nous avons tous en mémoire, à propos de la terrasse du bord de l’eau des Tuileries en juin 1848, et de ces pages qui ne le sont pas moins, sur les rues de Paris au lendemain du 2 décembre 1851, ne ressemble pas du tout à l’homme qui, deux ans après exhale sa fureur anti-communarde, et pas non plus au familier de la princesse Mathilde. Il y a dans ce contraste si fort quelque chose de très troublant, comme si, en Flaubert, avaient coexisté deux hommes, le rentier et l’homme révolté.

bouguereau dit: à

Il n’est pas nécessaire pour cela qu’on l’admire,il suffit qu’on le goûte

..c’est trés faux bien sûr, tocville sait bien que les flagorneries des élites rapportent gros aussi..cte blague..mais « c’est pas pareil » ça se fait dans l’intimité des salons..ce peu de publicité c’est au bénéfice de « l’art »..sacré.. sacré tocville

pascal dit: à

La plupart des écrivains de l’époque étaient contre la Commune.

bouguereau dit: à

La plupart des écrivains de l’époque étaient contre la Commune

comme toute la france (les élites)..et la plupart de ceux qui étaient contre l’étaient avec une haine non dissimulée, c’est ça qu’est a « méditer » comme dirait jicé

renato dit: à

Il est certainement plus facile d’être favorable à la Commune aujourd’hui qu’à l’époque des événements : L’horloge qui s’arrête reste un beau symbole pour la fin du temps des marchands, dommage que les horloges se soient désormais émancipés de la mécanique.

high spirit dit: à

Même le pape était contre ! c’est dire si c’était vilain! et entre temps, deux ou trois bonnes guerres pour se rapprocher du très-haut, ça mange pas de pain!

JC de péquu dit: à

les gueux c’est pas beau à voir

Contre-sens ! vous êtes prié de suivre... dit: à

« Cette élite-là se délite,
Il est là, l’ordre des choses. »

Elle se renforce ! Marre du régne ignoble des cons.

bouguereau dit: à

émancipés de la mécanique

..dvrais aller voir sur wiki cque veut dire mécanique renato..histoire d’pas avoir dreteard sur le processeur de ton portabes et d’ou que tu regardes l’heure

xlew.m dit: à

S’enflaubertiser, s’enflaubertiser, oui d’accord, trois fois oui même, mais attention à ce genre d’enivrante entropie, l’enflaubertisation n’est pas un jeu à somme nulle, elle exige de constant ramonages de style pour éviter les dépôts de suie au printemps. ne dit-on pas, selon l’adage en vigueur, « Stendhal au balcon, Flaubert au tison » ? N’oublions pas que Zola est mort d’un accès d’enflaubertisation dans son sommeil. Sa cheminée n’avait plus assez de tirage, l’air ne passait plus, Flaubert non plus. De plus j’émets les plus expresses réserves quant au bénéfice d’aller s’enflaubertiser « sur le motif » ; combien sont partis vers Croisset, et le massif des bauges de ses sommets de plus de 8000 m, la fleur au bout de la pointe fine, pour finir dans un hospice pour vieux explorateurs de style, noyé dans la brume des Mauges, vers Saint-Florent-Le-Vieil, le stylo complètement sec ? Attention aux fausses illusions que ne manquent jamais d’entretenir ces vaines tentatives d’incorporation de mythes vivants et ces volontés impérieuses d’aller respirer (ou encore pire, « humer ») l’air ambiant qui fut celui des grands disparus. Mieux vaut hanter les Flaubertothèques assis tranquillement en compagnie de quelques rats familiers des lieux, selon un autre non moins puissant adage. Et s’enflauberhypothéquer, sans danger, la muse biographique, pour le dire d’une autre manière. Maurice Nadeau en a rêvé, Michel Winock l’a fait. mais au fait, l’a-t-il vraiment fait ? beaucoup n’ont plus revu l’historien à Paris depuis l’achèvement de cette flaubertographie. Michel, where art thou ? Si vous êtes dans les parages ; c’est comment Florent ?

C.P. dit: à

John, j’ai le même sentiment trouble. Sur la répression de juin 1848 dans L’EDUCATION SENTIMENTALE, III, 1, soyons précis :

 » Ils furent, généralement, impitoyables. Ceux qui ne s’étaient pas battus voulaient se signaler. C’était un débordement de peur. On se vengeait à la fois des journaux, des clubs, des attroupements, des doctrines, de tout ce qui exaspérait depuis trois mois ; et, en dépit de la victoire, l’égalité (comme pour le châtiment de ses défenseurs et la dérision de ses ennemis) se manifestait triomphalement, une égalité de bêtes brutes, un même niveau de turpitudes sanglantes ; car le fanatisme des intérêts équilibra les délires du besoin, l’aristocratie eut les fureurs de la crapule, et le bonnet de coton ne se montra pas moins hideux que le bonnet rouge. La raison publique était troublée comme après les grands bouleversements de la nature. Des gens d’esprit en restèrent idiots pour toute leur vie. »

Le père Roque craint pour sa maison de la rue Saint-Martin… Le voici garde national en sentinelle sur la terrasse desTuileries : « Au moins, là, il les avait sous lui, ces brigands ! Il jouissait de leur défaite, de leur abjection, et ne pouvait se retenir de les invectiver. »
Puis il lâche son coup de fusil sur le jeune homme qui demande du pain, et s’en retourne chez lui.
Fin du chapitre :
« – Merci, ma bonne Catherine ! -Baise ton pauvre père, ma poulette ! Ah ! ces révolutions !
Et, comme sa fille le grondait de s’être rendu malade en se tourmentant pour elle, il répliqua :
– Oui ! tu as raison ! Mais c’est plus fort que moi ! Je suis trop sensible ! »

jazz hot dit: à

« Cela n’a pas empêché le XXème siècle d’en faire le patron des écrivains, et pas seulement en France. » (Passou)

Pourrait-on avoir des exemples ? Parce que, en dehors de la France, ou de la francophonie en général, je ne vois pas tellement quel pays en fait le « patron ». Il est connu, et honoré, un peu partout en Occident, mais « patron », ça m’étonne.

jazz hot dit: à

John Brown dit: 21 mars 2013 à 11 h 57 min
Quant aux « idées » de Flaubert sur la Commune et sur la démocratie, le familier du salon de la princesse Mathilde a les idées de ses rentes et de sa classe, ni plus ni moins.

Bien que grand fan de l’écrivain, j’approuve entièrement cette motion de John Brown.

John Brown dit: à

 » et le bonnet de coton ne se montra pas moins hideux que le bonnet rouge.  » (cité par C.P.)

Et voilà, en 1871, Flaubert qui se range décidément du côté des bonnets de coton. Seulement deux ans, notons-le, après avoir publié ces lignes d’une terrible lucidité.

renato dit: à

Le saint patron des écrivains est saint François de Sales ; saint Jean Bosco celui des Éditeurs ; les peintres et les sculpteurs, saint Luc ; les photographes, sainte Véronique ; les poètes, sainte Estelle et ils partagent sainte Cécile avec les musiciens ; les acteurs Genest… etc.

jazz hot dit: à

les photographes, sainte Véronique

Marrant. A cause du visage du Christ imprimé sur le linge, je suppose ?

duregard dit: à

patron ? et non saint patron
mais inutile de pinailler : le patron n’est il pas celui qui est donné à voir, déouvrir, sur les murs en pochoirs street art etc ,ne serait-ce pas une manière d’apprécier la proposition de P.Assouline- de reconnaître en Flaubert un patron- de chercher quelle influence l’oeuvre de Flaubert a eue sur les artistes d’art dit visuel ?
Bonne journée

Philippe Régniez dit: à

Encore un tropisme ! Que ferions-nous, que serions-nous sans les tropismes…

jazz hot dit: à

Le patron des traducteurs est Saint Jérôme. On comprend facilement.
Pourquoi Saint Honoré patron des pâtissiers ?
L’appellation la plus cynique est sûrement celle du patron des rôtisseurs. J’ai oublié son nom, mais c’est le gars qui a subi le supplice du gril.

renato dit: à

« patron ? et non saint patron »

Tiens ! personne ne l’avait compris avant que ce lecteur d’exception vienne le souligner !

jazz hot dit: à

patron des rôtisseurs : Saint Laurent, ça m’est revenu.

renato dit: à

Le saint patron des rôtisseurs c’est une sainte : Marthe. Cuisinière de la bande à Jesus ?

jazz hot dit: à

des rôtisseurs c’est une sainte : Marthe.

Ah bon, j’ai d’autres sources. Ça change peut-être selon les pays.

duregard dit: à

attendons un peu le patron des lecteurs mieux lisants mieux voyants et mieux écrivants avant de dérouler une liste

renato dit: à

C’est vrai, ils sont deux : Laurent et Marthe. Mais le premier est plus des cuisiniers et la seconde des rôtisseurs.

xlew.m dit: à

Un bon patron, ça ne se célèbre pas lors de kermesses ou de grandes troménies (je ne parle pas des « saints »). C’est justement parce que l’emprise (et l’empire) de Flaubert est forte et assurée chez pas mal d’américains par exemple (pour le meilleur et pour le pire, pour leur bonheur ou leur malheur) qu’ils ne le chantent pas sur tous les toits. Cela peut bien rester sourd (les traits d’un style et d’une structure romanesques apparaissent plus ou moins décelables) mais pas inavoué encore moins inavouable, il suffit de lire leurs entretiens, leurs confessions, leurs mémoires. Même si la critique littéraire officielle est souvent prompte à débusquer des ascendances, possibles, probables ou imaginaires, l’influence de Flaubert est rarement jetée au feu par les écrivains auxquels elle est soumise. On peut s’amuser à chercher/trouver du Flaubert partout, il n’est guère niable que sa manière fut largement imitée. On s’en inspire peut-être encore plus aujourd’hui, étant donné qu’il aimait Rabelais, on pourrait avancer que le Nobel chinois de littérature de 2012 l’a immédiatement repéré pour s’en repaître et en faire le gisement principal de sa matière littéraire. Flaubert aura finalement pavé de ses bonnes attentions (involontaires) le paradigme des écrivains d’aujourd’hui. L’ennui, peut-être, c’est que cette enflaubertisation généralisée est devenue une espèce « d’enfer du décor. » Tous à vos pavés ! (tonton Gustave, pourquoi tu tousses sur ta barricade ?

Philippe Régniez dit: à

« phobie du nombre, de la foule, des masses ; haine de la démocratie et du suffrage universel ; plébiscite de la supériorité des élites, des aristocraties, des mandarins et des savants. Et alors ? »

« Travail, exigence, orgueil et solitude »

« ce qui ne l’empêchait pas d’éprouver un mépris inépuisable pour la bourgeoisie, classe à laquelle il reprochait sa mesquinerie, sa petitesse, sa bassesse, son indifférence à la beauté, aux choses de l’art et de l’esprit, et, pour tout dire, sa bêtise crasse. »

« Lui ne voulut vivre que pour son art dans ce qu’il a de fondamentalement intemporel. Le journal quotidien condensait toute sa détestation du monde par son culte de l’éphémère, de la nouveauté, de l’inessentiel. C’est peu dire que son époque l’ennuyait. Ah, si seulement il avait pu changer de contemporains…  »

Rien que de très normal.

Philippe Régniez dit: à

« Michel Winock veut voir un paradoxe en ce que Flaubert soit devenu le romancier le plus moderne de son temps tout en rejetant la modernité. »

C’est pourtant une évidence.

renato dit: à

En Italie, saint Thomas d’Aquin pour les libraires.

John Brown dit: à

Les éructations anti-communardes du bourgeois Flaubert ne nous apprennent absolument rien sur l’écrivain. Pas plus que les excursions à Paris pour rejoindre une maîtresse ou dîner chez la princesse Mathilde. En revanche, les heures de travail acharné dans la solitude du cabinet de travail de Croisset nous disent tout. Ce que vit Flaubert aux heures de création, l’homme qu’il devient alors,n’importe quel lecteur peut le ressentir, le vivre, et devenir un peu cet homme, en le lisant. L’expérience de la littérature, qu’elle soit celle du créateur ou celle du simple lecteur, est celle d’un retrait radical, dans une profonde solitude et dans un profond silence. Alors s’expriment et s’entendent dans le silence des pensées et des paroles qui ne sont pas celles de la vie quotidienne, et qui, le plus souvent, les contredisent. Les grands écrivains (et donc les seuls supportables) sont ceux qui poussent le plus loin cette expérience de la mise à distance et du retrait. Le cas Flaubert illustre, une fois de plus, la vérité du point de vue proustien sur la création littéraire.

xlew.m dit: à

Le lien Twitter sur les écrivains roumains est rompu, dommage…
Il y avait un blogueur roumain (blog dans sa langue natale exclusivement mais possédant une belle langue française dans ses posts) qui venait de temps à autre sur la RdL, à une époque pas si lointaine… Je regrette qu’il se fasse si rare, il était grand connaisseur et amoureux de la littérature (pas eu le réflexe de mettre son blog en favori.)
Je en sais pas si ça dira quelque chose à d’autres personnes ici ..? Bref, peut-être repassera-t-il bientôt à l’occasion du salon.

passou dit: à

xlew, Lien rétabli, il réapparaîtra bientôt

Philippe Régniez, « Marcher dans le motif » par allusion à Cézanne et tant d’autres qui désignaient ainsi la scène qu’ils peignaient, dans un paysage.

Les grands écrivains (et donc les seuls supportables) sont ceux qui ..../..... dit: à

Votre point de vue, john brown, en vaut un autre…. Ni plus, ni moins.

arial dit: à

C.P., si vous repassez par là, pouvez-vous nous dire comment Flaubert est perçu dans les milieux universitaires américains que vous fréquentez ? J’ai un pote (écrivain américain peu connu ici, davantage là-bas) qui vient de se lancer dans la lecture de ses œuvres complètes avec passion, mais pour lui c’est une découverte.

C.P. dit: à

John Brown, je crois pourtant à un lien entre l’expérience du « vrai écrivain » Flaubert selon vous, l’artiste en retrait si vous voulez, et son regard différenciant sur la société qui l’entoure. Hors de France justement, un autre écrivain fort occupé de l’art du romancier, Nabokov, donne pour une des conclusions de ses cours, à Cornell notamment, l’article « Des Philistins et du Philistinisme », où bon an, mal an, la société et ses goûts sont sollicités. Flaubert est très présent dans ce texte (on sait bien que Nabokov avait consacré un de ses cours à MADAME BOVARY). Je cite trop rapidement :

« Un philistin est un adulte dont les ambitions sont de nature matérialiste et ordinaire, et dont la mentalité épouse les idées toutes faites et les idéaux conformistes de son milieu et de son temps …/… Je peux également utiliser, à côté de « vulgaire », les termes de « comme il faut » et « bourgeois » …/…Je me sers du terme « bourgeois » au sens où l’entend Flaubert, et non Marx. Pour Flaubert, « bourgeois qualifie un état d’esprit et non l’état du portefeuille. Un bourgeois est un philistin suffisant, un vulgaire sentencieux… »
Suivent l’idée que le philistinisme suppose un état de civilisation avancée, puis l’exemple entre autres de Homais, -snob à sa façon-, et évidemment une réflexion sur l’équivalent russe de ce philitinisme sentencieux : le « pochlost », le faux, et le vulgaire, à la fois dans le domaine esthétique et celui de la morale…

renato dit: à

Par exemple, lorsqu’ici on lit des tirades d’un misonéisme borné contre l’art contemporain, on pourrait parler de philistinisme même si l’auteur de la tirade est souvent un anti-bourgeois…

bouguereau dit: à

ouais cépé « bourgeois » un mot folklo de la globalisation dans la bouche d’une petite taspé sainte patronne des petites lunettes en coeur rouge..des trucs mise en ligne par renato maestri.

C.P. dit: à

arial, je n’ai pas répondu par avance en citant Nabokov, mais j’aurais pu ajouter… qu’il ajoutait que de ce philitinisme les Américains n’étaient pas épargnés ! L’article-conférence que j’évoquais et citais est bref et très suggestif.

Sur votre question plus précise : le nombre de travaux et de cours sur Flaubert est considérable dans le répertoire général (centralisé à Chicago). Les étudiants américains de master en littérature française se tournent, par force, un peu plus vers la Correspondance. A Cornell et à Stanforf U, traditionnellement et un peu en souvenir de Nabokov (mais non à Wellesley, où la même tradition est russe), il y a tous les deux ans un cours magistral sur Flaubert. A Columbia, mais il y a vingt ans maintenant, Robbe-Grillet en a assuré un, par exemple. Cette année, à NYU Center, j’ai repéré deux oeuvres de Flaubert au programme de français de Staten Island (MADAME BOVARY et TROIS CONTES, mais une de Sand aussi (CONSUELO).
Je ne mesure pas parfaitement du tout l’importance de la lecture de Flaubert chez les étudiants américains en général. Mais pour ceux que je connais mieux, en littérature française à New York U, lire un roman de Flaubert, comme un roman de Hugo, ou, -curieusement ou non encore-, de Sand, est une obligation dans le cursus avancé (avant un éventuel diplôme de master) pour ce qui concerne le XIXe siècle.

bouguereau dit: à

orgueil superbe..solitude..dégout du populo..mon cul philippe, rien que ce ce désir de sécurité absolu de tout artiss..étché homo comme dirait baroz

renato dit: à

Hé ! la mauvaise copie de Céline, je parle de misonéisme borné et tu te sens tout de suite visé ?

bouguereau dit: à

je tiendre avec maupassant..bouvard et pécuchet son moins ridicule que flaubert au finiche et sa position à été bien plus galvaudée et est devenu tellement plus mainstream et cliché des bourgeois qu’il voulait qualifier que la leur qu’il voyait poindre..c’est con mais c’est comme ça, le vulgaire s’en sort mieux

bouguereau dit: à

la mauvaise copie de Céline

..sacré saint patron renato..

renato dit: à

Céline certainement, on ne peut pas en dire autant de la copie… A propos, « le vulgaire s’en sort mieux », dis-tu. Peut-on en déduire que ne pouvant pas faire autrement tu te rassures aux moindre frais ?

Pourquoi faire compliqué quand on pourrait faire simple ? dit: à

Misonéisme ? Cela fait fifilistin ! Néophobie c’est plus clair…

d'un regard dit: à

Le patron, c’ est l’ ossature, la construction dynamique, l’ engendreur de formes/couleurs..comme chez Cézanne.
Faire un patron..

bouguereau dit: à

me sortir de et d’où renato..

arial dit: à

bouvard et pécuchet son moins ridicule que flaubert au finiche

Pas faux. Bouvard et Pécuchet ne sont pas vraiment ridicules, mais le regard parfois méprisant de Flaubert à leur égard est typiquement bourgeois. Il se moque de l’autodidacte, c’est-à-dire en fait dans ce cas précis, de celui qui n’a pas eu de maîtres.

@C.P. Merci, mais ma question ne portait pas sur les étudiants en français. Je me doute que c’est un auteur important pour eux. Non, c’est par rapport à la phrase d’Assouline : « le patron des écrivains, et pas seulement en France. » Je me demandais s’il était un auteur vraiment essentiel outre-Atlantique, par exemple.

Honora de blason dit: à

Homais, Pécuchet : homoncules.

arial dit: à

d’un regard dit: 21 mars 2013 à 17 h 17 min

Salut, versubtil !

Ridicule ? ............. dit: à

Bouvard et Pécuchet sont vraiment ridicules. Que Flaubert soit méprisant me semble justifié par la bêtise des compères, c’est à dire tout autre chose que l’esprit « bourgeois » de l’auteur.

d'un regard dit: à

misonéisme, c’est la haine du néo (nouveau)?

Cette définition porte en elle-même sa contradiction, le néo étant la resucée du nouveau proprement dit.
Comme néoclassique ou néoimpressionnisme?

renato dit: à

« Misonéisme ? Cela fait fifilistin ! Néophobie c’est plus clair… »

Misonéisme et Néophobie peuvent s’employer comme synonymes, mais faites une petite recherche et cela ne vous semblera plus si évident. D’ailleurs, on peut être misonéiste sans être borné, dans lequel cas on ne sera pas philistin. D’un autre côté je vois mal comment traiter de philistin quelqu’un qui refuse de manger un aliment qu’il ne connaît pas…

Beau varié dit: à

Flaubert c’est moi !

Patronat déchu dit: à

Rappelons que patron des coiffeurs est Saint Algue.

renato dit: à

P.S. à 17 h 26 min

« quelqu’un qui refuse de manger un aliment qu’il ne connaît pas… », voir néophobie alimentaire

Beau varié dit: à

Non, Flaubert c’est moi !

d'un regard dit: à

Eh bien oui, si Flaubert est misonéiste pour employer votre néologisme, renato, c ‘est justement qu’il ne supporte pas la singerie moderne du moderne, le néo contemporain du contemporain.

bouguereau dit: à

retenez-vous.

non non..flaubert ridiculise la technique, les sans maitre peut être bien, le d.i y. comme dirait kabloom, mais voilà : quelle tête de con aurait eu léon bloye a téléphoner au médecin pour une urgence et en raccrochant en se disant que c’est grace a cet air là que sa fille sourde pourrait peut être entendre

Jacques 'yes' Lacan-Tonnade dit: à

Je n’apprécie pas beaucoup ces gens, ils se reconnaîtront, qui n’adressent leurs observations ou revendications à personne en particulier.

Guerre des chefs dit: à

> Rappelons que patron des coiffeurs est Saint Algue.

Faux. C’est Saint Maclou.

lambda cordo dit: à

J’acquiesce.

renato dit: à

Un mot apparut en 1886 peut encore passer par un néologisme ?

renato dit: à

Quant à Flaubert, il s’agit de l’un des meilleurs exemples de l’une des causes du succès de la chose appelée bourgeoisie — une critique sans concessions de la bêtise comme elle se manifeste dans le segment de population auquel il appartient.

Patronat péchu dit: à

Où êtes-vous allé pécher ça ?

renato dit: à

Pardon, mes 17 h 46 et 17 h 49 sont pour 17 h 34

Judith dit: à

Le mépris rageur que Flaubert nourrit pour Homais comme pour Pécuchet exprime sa dérision haineuse à l’égard de gens qui ont des connaissances mais pas de vraie culture ,qui ne puisent pas dans le savoir qu’ils ont accumulé la matière d’un progrès intellectuel personnel et des références pour conduire leur action et donner un sens à leur rapport au monde
Ces gens dont Italo Calvino dit que ce sont des imbeciles frottés de savoir, ce sont les éponges telles que définies dans le Talmud comme une des catégories imagées de la réception et de l’utilisation du savoir, ceux qui emmagasinent tout et qui retiennent dans leur mémoire sans rien en faire
Quant au piédestal sur lequel les français en général placeraient Flaubert, aucune illusion à se faire ; l’admiration pour Flaubert ne concerne qu’une une toute petite minorité parmi les gens sensés appartenir à l’élite, même chez ceux qui lisent beaucoup .
Beaucoup professent l’idée reçue du caractère » poussiéreux « (sic) de son œuvre ,le pire des souvenirs que j’aie à cet égard est la réflexion condescendante d’un collègue, énarque, qui ,alors que je lui disais le culte que je voue à Madame Bovary, m’a répondu qu’il ne voyait pas l’intérêt de s’intéresser aux galipettes(sic) d’une bourgeoise du 19 éme siècle

Restons sérieux dit: à

Mes amis,

j’apprends dans wikipedia, s’il ne s’agit pas d’un nouveau canular, que le patron des coiffeurs serait Saint Louis, celui qui, j’imagine, rendait la justice au pied d’un chêne.

duregard dit: à

comment peut-on lancer sur ce blog le mot misonéisme après avoir condamné quelqu’un qui appelait tels érudits « hellénistes »: c’est peut être le genre de question qu’une certaine »Thanh Peht Danhzun-Verdoh, de l’hebdomadaire Mariole » dans une histoire de béotiens , mais comme elle ne viendra pas déranger l’ordre entre Trempette et Trompette
bonsoir .

Swann dit: à

Le mépris rageur que Flaubert nourrit pour Homais comme pour Pécuchet exprime sa dérision haineuse à l’égard de gens qui ont des connaissances mais pas de vraie culture ,qui ne puisent pas dans le savoir qu’ils ont accumulé la matière d’un progrès intellectuel personnel et des références pour conduire leur action et donner un sens à leur rapport au monde
Ces gens dont Italo Calvino dit que ce sont des imbeciles frottés de savoir, ce sont les éponges telles que définies dans le Talmud comme une des catégories imagées de la réception et de l’utilisation du savoir, ceux qui emmagasinent tout et qui retiennent dans leur mémoire sans rien en faire (Judith dit: 21 mars 2013 à 17 h 54 min)

Laissez LML tranquille, ce n’est pas de sa faute.

duregard dit: à

le genre de questions qu’aurait soulevées

C.P. dit: à

arial, très rapidement : j’ai donc mal répondu, mais oui, je crois qu’avec Hugo, surtout des « Misérables », Flaubert est un « patron » outre-atlantique. On peut d’ailleurs retrouver des potées d’hommages d’écrivains américains à Flaubert. Et on peut y inclure l’Amérique latine, car ce dont je suis au moins certain, c’est que parmi les ouvrages les plus lus dans les deux Amériques il y en a deux de Mario Vargas Llosa : sur Flaubert, « L’Orgie perpétuelle », sur Hugo « La Tentation de l’impossible ». Un autre patron est certainement Dostoïevski, et certes ce n’est pas à cause de Nabokov, qui ne l’aimait pas du tout (détestation presque provocante). Mais c’est une autre discussion.

Observatoire des pseudos multiples dit: à

H. R. crache son fiel

Nacfer Drapororo dit: à

duregard dit: 21 mars 2013 à 17 h 57 min

Que me chantez-vous là

bouguereau dit: à

bouguereau, j’ai du mal à vous saisir…

je ne sais plus quel grand chef de tribut a qui l’on montrait une arme a feu pour la première fois dit alors effaré « le brave sera tué par le lache »..et ma foi son scribe matois aurait pus écrire ce genre d’histoire, une façon de 6 eme compagnie..mais là j’ethnicise philippe

Spectateur intrigué dit: à

C’est de la poursuite cycliste ou ils attendent le keirin, en fin si je puis me permetttre.

duregard dit: à

pour judith
une réponse possible aux goujats
Une rencontre inattendue : Flaubert et Dorvault
Jean Hossard Revue d’histoire de la pharmacie Année 1980 Volume 68 Numéro 245 pp. 119-122

C.P. dit: à

Je ne crois pas du tout que Bouvard et Pécuchet soient « ridicules ». En tout cas, Pierre-Marc de Biasi, puisqu’il est souvent cité, dit tout autre chose d’eux dans sa préface à l’édition du Livre de Poche.

bouguereau dit: à

m’a répondu qu’il ne voyait pas l’intérêt de s’intéresser aux galipettes(sic) d’une bourgeoise du 19 éme siècle

..mais il adorait la princesse de clève..il émargeait chez françois (« le dernier » comme dirait jicé)

la loi du genre dit: à

bouguereau, j’ai du mal à vous saisir…

bouguereau ne se laisse saisir que par les dames.

bouguereau dit: à

Je ne crois pas du tout que Bouvard et Pécuchet soient « ridicules »

au sens aristocratique tout a fait, ils sont seuls et hors de vu mais grace au pouvoir du roman il les débusque et les lecteur sont sa cour..c’est moderne

Emma Galipette dit: à

bouguereau ne se laisse saisir que par les dames.

par les oreilles ou par la queue?

la loi du genre dit: à

par les oreilles ou par la queue?

d’abord les oreilles, ensuite la queue.

Philippe Régniez dit: à

Jolie formule. Il est vrai que le progrès ressemble souvent à la vengeance des lâches.

bouguereau dit: à

le progrès ressemble souvent à la vengeance des lâches

..allons..on est pas si brave philippe, on doit regarder le progrés avec un oeil modeste, aprés tout c’est un genre de révélation aussi

Niki Palace dit: à

Emma Galipette. . . C’est sympa votre nom. On parlait de chefs indiens ?

bouguereau dit: à

d’abord les oreilles, ensuite la queue

..ça me rappelle délivrance.. j’ai rien fait, chus pas hippie

Giovanni Sant'Angelo dit: à


…Monet et Pissaro,…pris pour cible,…par Flaubert,…çà nous situe mieux les paradoxes de l’énergumène à la plume faute de maîtriser le pinceau,…
…les bourgeois,…la plèbe intellectuelle,…comme les boyards du Tsar,…
…rien de nouveau sous les tropiques des « Crassus à Pompée César »,…un Tacite un Ö-vide,…non un Rentier,…la Gloire de la plume de Céline à crédit,…
…etc,…du printemps,…encore très frais,…

duregard dit: à

pas bien compris le tweet de la pub clandestine qui renvoie à
« Do more with your links »
je ne m’en lave pas les mains!

C.P. dit: à

bouguereau, même en laissant de Biasi, pour qui les esclaves prennent le pouvoir comique, disent des bêtises mais finissent par en rire, Thibaudet observe que le roman évolue : « De leur nature d’imbéciles, Flaubert fait sortir une nature critique, comme la sienne. Après s’être fait eux, il les fait lui : « Alors une faculté pitoyable se développa dans leur esprit, celle de voir la bêtise et de ne plus la tolérer… » Ils deviennent Flaubert à Croisset. »
J’ai tiré la citation de Thibaudet d’une autre préface, celle de Jacques Suffel pour GF.

' casse ton divan ' dit: à

dure garde dit: 21 mars 2013 à 18 h 38 min
> à monter soi-même

Evidemment, c’est rigolo sur un blog, mais ça doit pas être facile à porter dans la vie. Vous ne vous en sortez pas trop mal ?

duregard dit: à

qui a trouvé le patron des internautes ?

e-peau cratiquement votre dit: à

Le XIX siècle a été qualifié , dans « la droge dans le monde » le siècle des médecins .
il serait intéressant de fiare une enquête chez les médecins et enfants de médecins pour savoir s’ils ont fait de Flaubert leur patron

e-peau cratiquement votre dit: à

La drogue!
faire

Observatoire des pseudos multiples dit: à

La droge ça va, la drogue aussi, mais la drague, dites nous quelque chose à propos de cette activité mystérieuse.

Sabine dit: à

Bonjour. Il y a un nouveau concours ?

Saint Preux dit: à

Désolé, aucune idée.

Inspiration Mariale dit: à

Alors tout s’explique, Saint Preux.

' casse ton divan ' dit: à

chaland
cure-môle
draguette
dragueur
drainette
excavateur
refouleur.

Brigitte dit: à

Ecoutez, c’est une question un peu personnelle.

Bougrin Durbouge dit: à

Quoit ?

C.P. dit: à

Sabine, ce n’est pas le sujet du jour, mais, comme ça : si vous ne la connaissez pas, lisez la nouvelle de Marcel Aymé, « Les Sabines », dans le recueil « LE PASSE-MURAILLE ». C’est un texte étourdissant … et proliférant.

Dragueur pédagogue dit: à

S’il y a des questions, j’y répondrai !

Sabine dit: à

Merci pour le conseil, Monsieur. Je vais essayer de trouver un créneau.

Assez pour le souper dit: à

Pour en revenir ( et en finir) à misonéisme, c ‘est comme de brandir du miso en guise de mât de misaine culinaire!

Saint Algue dit: à

La drague ? une affaire pas nette.

Simon dit: à

Bouvard et Pécuchet, que font-ils d’autre que du bovarysme pour faire court? Après tout, rien de plus commun.

Ce qui m’a fait un peu tiquer dans le billet reste « impitoyable pour l’ennui né de la grisaille descriptive et des perdants amers de L’Education sentimentale… », l’oeuvre de Flaubert qui m’a laissé la meilleure impression après Un Coeur Simple, mais cette lecture fut faite il y a longtemps. Demeure pour moi le vague soupçon d’un impitoyable effet de mode dans ce rejet de la grisaille, alors que…

Simon dit: à

La fin des blagues Carambar dans le top 4 des news du jour! Faudra devenir plus inventif lors des silly break entre deux sauvetages de la Syrie depuis le canapé du salon…

La mauvaise langue dit: à

« Alors une faculté pitoyable se développa dans leur esprit, celle de voir la bêtise et de ne plus la tolérer… » Ils deviennent Flaubert à Croisset. » (Thibaudet)

Il est manifeste que Thibaudet exagère. Il est évident que B et P ne deviennent pas et ne deviendront jamais Flaubert. Il ne faut pas prendre Flaubert au sérieux quand son narrateur prétend qu’ils ne supportent pas la bêtise.

Comme si B et P étaient des génies, et une référence…! C’est un simple jeu de miroir, C.P. Flaubert s’amuse, c’est un jeu avec le lecteur, avec lui-même, avec la littérature, avec la bêtise qui est absolument indéfinissable. On ne sait pas plus ce qu’est la bêtise que l’intelligence. C’est au fond la question vers quoi tout le roman de B et P : Qu’est-ce que la bêtise ? Question finalement angoissante parce que métaphysique ; elle est une interrogation angoissée sur l’homme et sa finitude.

La mauvaise langue dit: à

… vers quoi tend…

La mauvaise langue dit: à

Judith, la citation que vous rapportez de votre collègue énarque en dit plus sur les énarques… que sur Flaubert. Pour ma part, ce que dit cet énarque de Madame Bovary ne m’étonne nullement. C’est exactement le genre de connerie que j’imagine facilement sortir assez couramment de la bouche d’un énarque. C’est l’Ena qui leur apprend à penser de cette manière. Et pour réussir le concours, il est nécessaire d’être aussi con. Sinon, on échoue…

Homer dit: à

Il ne faut pas prendre Flaubert au sérieux, qu’il dit

le génie incompris est arrivé
génie incompris ou personnage pompeux?
quoi qu’il en soit, ignoré du reste du monde
il faut absolument qu’il nous écrive un article très sérieux portant sur le dernier épisode du dr house

D. dit: à

Judith, j’ai connu pas mal d’Enarques, et je peux vous dire qu’ils sont bien moins cons que vous ne l’êtes. Par ailleurs vos propos sont faschisants.

La mauvaise langue dit: à

Je dois dire que j’ai une grande tendresse pour B et P. Ils me font souvent penser à mon père qui était habité par la tentation de n’être personne, la tentation du vide.

ueda dit: à

« On le retrouve pourtant dans l’immense cortège aux funérailles de Thiers, bourreau de la Commune, « un géant qui avait une rare vertu : le Patriotisme. Personne n’a résumé comme lui la France ». »

Résumé?
Ce géant de 1m 50, résumait la France, comme aurait pu le faire la copie d’un cancre qui aurait laissé les bons morceaux.
A s’en tenir à la rhétorique, Bismarck aurait plutôt été l’amplificatio de l’Allemagne (il aurait pu caler Adolphe sur son épaule droite, comme un chat).

Patriotisme?
Balzac disait à peu près que M. Thiers était un monsieur qui n’avait jamais pensé qu’à une seule chose: M. Thiers.

Soyons justes.
Ces funérailles de 1877 sont devenus presque inintelligibles en 2013.
Le traumatisme de la défaite, la menace monarchiste, les Prussiens quittant progressivement les lieux grâce à l’argent levé par Thiers…

Les funérailles de cet odieux nabot ont été aussi une grande manifestation de la gauche de l’époque: les Ferry; Hugo…
Il suffit de lire ce que Zola a pu écrire de louanges sur ce personnage.

Pour parler comme un footballeur milliardaire, ça rend « humble » devant l’histoire.

Enfin, le 20ème siècle vint!
Ce n’est pas de notre temps qu’un géant aurait suscité l’espérance et un nabot le mépris!
(Les mémoires du géant restent passionnantes, et le nabot est aujourd’hui devant les juges.
Mais attention, attention, la roue tourne comme disait le grand Russe).

C.P. dit: à

Mauvaise Langue, bien, ôtez « Ils deviennent Flaubert… ». La citation demeure (avec la variante selon les éditions : « faculté gênante »).
Pierre-Marc de Biasi diffère de Thibaudet, mais hausse tout de même Bouvard et Pécuchet au rang de comiques peu à peu volontaires. Au reste, vous connaissez ce qui reste de plans et de brouillons pour le roman inachevé. Un sourire, un clin d’oeil entre eux, et ils se mettent…à copier.
Je les trouve aussi très différents de Homais : ils vont d’échec en échec, et lui en un sens « réussit ».
N’est-ce pas vous qui parliez de Laurel et Hardy, une autre fois, à propos de la rencontre initiale ?
Simon, lui, a parlé de bovarysme. Je songeais au fait que Jean-Yves Jouannais se servait assez bien du roman de Flaubert dans « L’Idiotie », soulignant lui aussi cette faculté gênante qu’Emma Bovary n’a sans doute pas, tout en disant que B&P, c’était « Madame Bovary » vue par Homais et Charles.
Bon, je vais m’arrêter, mais je continue à trouver ce roman passionnant et assez moderne. Les idiots ne sont pas inutiles.

la bêtise c'est. par exemple... dit: à

La bêtise c’est par exemple de parler de « l’Hindi Kouch et ses 80 millons de morts » quand on sait absolument pas de quoi on parle…

ueda dit: à

la bêtise c’est. par exemple… dit: 21 mars 2013 à 21 h 07 min
La bêtise c’est par exemple de parler de « l’Hindi Kouch et ses 80 millons de morts » quand on sait absolument pas de quoi on parle…

Plutôt la passion?
Le coup de phare de l’Anschauung intense mais étroite, qui ne voit plus dans la nuit, à côté, la beauté des lucioles?

(Tiens, ça me fait penser au Tombeau des Lucioles, roman extraordinaire de Nosaka Akiyuki, sur fond du désastre absolu de 1945…
Entendu encore aujourd’hui ce cri de « Nihon wa dame da yo », notre Japon c’est foutu…
Et l’inepte M. Abe qui utilise la peur créée par ce canard sans tête qu’est le pouvoir chinois pour distraire les concitoyens d’une angoisse plus profonde et nationale dont Fukushima n’est qu’un symbole…

Eh oh?
Quel rapport avec le billet?
Aucun, je suis comme la résultante entre le pécuchet du coin et un coeur simple (ce pourquoi Daaphnée m’a mis à la porte).
Et chacun a ses « tropismes », comme dit M. Régniez).

Buona serata.

La mauvaise langue dit: à

La citation demeure, C.P., mais elle n’est alors pas de Thibaudet mais de Flaubert lui-même… C’est ce que dit le texte… Je ne vois pas là une pensée critique originale. C’est un simple copié/collé… Je ne vois pas l’intérêt.

Ce que dit Marc de Biasi de B et P est contestable aussi. Il est excessif de prétendre que nos deux héros seraient exempts de bêtise, que ce sont les esclaves qui prennent le pouvoir comique car leur comique a quelque chose de toujours ridicule qui casse tout pouvoir. C’est comme si on disait que Bartelby prend le pouvoir par son attitude négative dans le roman de Melville, il est lui copiste. C’est réduire leur portée que de leur donner cette portée-là. Non, ils ne prennent pas le pouvoir comique et néanmoins il est bien évident que la bêtise a un certain pouvoir, et il y a beaucoup de sérieux dans la bêtise. La bêtise, c’est aussi et surtout à mes yeux, la passion qui les fait passer d’un enthousiasme à un autre comme une baignoire qui se remplirait à mesure qu’elle se vide. La bêtise c’est, de ce point de vue, l’incapacité à désirer quoi que ce soit, et on rejoint ce que dit quelque part Clément Rosset de la bêtise qu’il définit ainsi. C’est la passion du vide, le grand vide métaphysique. Il y a là non un quelconque pouvoir mais une absence totale de pouvoir.

Ce sont deux personnages très ambigus. Ils sont bêtes (c’est évident) mais ils montrent aussi des formes d’intelligence également. Ils sont drôles bien souvent mais c’est un comique qui relève d’une question sérieuse au sujet de l’homme. Ce roman est pour moi une espèce de métaphore de la littérature, à la fois drôle et angoissante, bête et infinie comme la bêtise…

D. dit: à

Ce sont deux personnages très ambigus. Ils sont bêtes (c’est évident) mais ils montrent aussi des formes d’intelligence également.
____________________
Un peu comme moi, en quelque sorte.

de passage dit: à

pas lu l’article d’un journal aujourd’hui sur les 8 sortes d’intelligence et comment en réussir sa vie .
je me demande si elles nes sont pas sous représentés , dans les commentaires qui passent annoncent pour retrouver l’idiot en eux: qu’ils ne savent lire ou qui ne sait plus lire ??

renato dit: à

« Par deux excès contraires ou, si l’on préfère, deux ironies qui mettent l’Analogie en dérision, soit en feignant un respect spectaculairement plat (c’est la Copie), soit en déformant régulièrement — selon les règles — l’objet même (c’est l’Anamorphose) », Barthes. Et Baltrušaitis : « L’anamorphose est bien une évasion mais qui comporte un retour. La destruction de la figure précède sa représentation ».

de passage dit: à

si elles ne sont pas sous représentées
qui passent annonces
j’ai tant aimé un aticle sur le travail de Deligny dans la revue des livres ,un travail où il s’agit de « laisser apparaîre ce que le discours interprétatif manque »
entretien avec B.Ogilvie et S alvarez de Toledo

Observatoire des pseudos multiples dit: à

Un guignol de passage ou une habituée ?

versubtil dit: à

@CP
A propos d’ Yves Jouannais, avez-vous lu son Des nains, des jardins et plus spécialement le chapitre intitulé Bovarysme?

de nota dit: à

Je n’ai pas le temps de recopier ici la préface que Raymond QUENEAU rédigea pour le bouvard et pécuchet,on peut la lire dans le recueil « bâtons,chiffres et lettres »,on y apprend,entre autres choses,que les plans du livre de flaubert révèlent que le dictionnaire de la bêtise était rédigé par bouvard et pécuchet! et aurait du faire partie de l’oeuvre… Queneau,lui aussi, pensait que nos deux héros étaient les interprètes de Flaubert;enfin,Queneau voit une similitude entre le Quichotte et le livre de Flaubert:quand Quichotte ne déraisonne pas,il est l’interprète de Cervantes.

macbête dit: à

je ne m’en lave pas les mains!

alors faut vraiment pas aimer, lady!

hamlet dit: à

Mauvaise Langue : c’est hyper gonflé de répéter mot pour mot ce que j’ai écrit sur le blog d’Amette !
alors que sur ce blog vous disiez l’exact contraire.

reconnaissez que vous êtes un sacré filou.

hamlet dit: à

j’en profite pour reposer la question : pourquoi chez ces ‘grands’ auteurs français on ne retrouve pas la puissance et le souffle des auteurs russes et américains de (à peu près) la même époque ?

quiconque lit à la suite : le rouge le noir, bovary, karenine, moby dick et l’idiot peut voir la différence, le pire étant de relire bovary juste après l’idiot.

qu’est-ce qui manque aux uns pour se hisser au niveau des autres ?
pourquoi ?

je me suis juste permis une petite réponse : le sommeil, les personnages des romans français dorment beaucoup plus que les autres, ils dorment beaucoup trop.

sérieusement est-il possible d’écrire un grand livre, monumental avec des personnages qui pioncent autant ?

je veux bien que la France soit le pays de Descartes où il se consomme le plus de tranxène et de laroxyl mais quand on dort autant et aussi bien peut-on encore se poser des questions métaphysiques ?

hamlet dit: à

je suis désolé mais Descartes aura fait un tort énorme à la littérature française.

la bêtise chez Flaubert on l’a voit de suite, en trois mots on sait qu’un type est bête.
alors que quand on finit l’idiot on ne sait pas qui est idiot.

peut-on écrire un grand roman en posant des panneaux lumineux au dessus des personnages où il est écrit : « attention ce type est bête » ?
tout ça c’est la faute à Descartes.

ce qui fait la grandeur de la littérature russe c’est qu’ils n’ont pas eu de grands philosophes, ou même des petits.

Descartes a totalement plombé notre pays.

Lysias dit: à

Contre Simon.
Et contre presque tous les autres aussi.

Enfin bon, pour l’amour quand même.
Enfin faut voir.

e-pau-cratiquement vôtre dit: à

hamlet , il étai temps de vous ressourcer :
Léon Issaakovitch Chestov (en russe : Лев Исаакович Шестов), né Jehuda Leib Schwarzmann le 13 février 1866 (31 janvier 1866 du calendrier julien) à Kiev et mort le 20 novembre 1938 à Paris,

e-pau-cratiquement vôtre dit: à

il est temps !

H. Amlet dit: à

To die, to sleep;. To sleep: perchance to dream: ay, there’s the rub;. For in that sleep of death what dreams may come

hamlet dit: à

on peut toujours se moquer des Bouvard et Pecuchet.
aujourd’hui la France ne dépose que 3% des brevets mondiaux.

la France est le dernier des grands pays européens à être entré dans l’ère industrielle et le premier à en être sorti.

des Bouvard et Pecuchet aujourd’hui, en France il n’y en a plus la moitié du quart d’un.
on peut toujours en rire sauf qu’avec 5 millions de chômeurs cela devient bien moins marrant.

si Flaubert voulait écrire aujourd’hui un B&P il faudrait qu’il prenne l’avion partir très loin d’ici.

si ça vous marrer c’est tant mieux.

et l’autre de biasi qui oppose l’humour des esclaves au sérieux des maitres.
limite on aurait envie de lui faire bouffer sa particule.

deux notes dit: à

Quand on n’a pas le temps, c’est qu’on est occupé … Et cinq volumes ne suffisent pas à expliquer cette correspondance

C.P. dit: à

J’ai tardé, parce que (sans avoir par ailleurs d’opinion globale sur les énarques), je croyais que D. allait retirer son adresse à DHH de 21h. Cela lui arrive. Mais tant pis…

versubtil, oui, mais me suis contenté ce soir de retrouver les quelques remarques de Jouannais sur BOUVARD ET PECUCHET dans L’IDIOTIE, que vous connaissez aussi. Cela dit, l’idiot est peut-être une autre figure que celle des deux « héros » de Flaubert.

de nota, merci.

hamlet dit: à

c’est marrant de toujours revenir sur Rabelais quand on parle de Flaubert : Flaubert est l’exact contraire de Rabelais, autant un est un poseur aristocrate anti moderne qui fait tout pour énerver le bourgeois, autant Rabelais était branché sur l’avenir, Rabelais est un anti ancien.

comment des types qui sont payés pour réfléchir à ce genre de trucs peuvent rapprocher un anti moderne et un ancien ancien ?
mystère.

hamlet dit: à

en plus Rabelais ne s’en prend jamais aux petits, il ne s’attaque qu’aux grands.

e-pau-cratiquement vôtre dit: à

L’Idiot international est un journal pamphlétaire français fondé en octobre 1969
ce n’est donc pac Hamlet !raté, hamlet!

e-pau-cratiquement vôtre dit: à

ce n’est donc pas !

hamlet dit: à

Quichotte a été écrit les mêmes années où Descartes (monsieur le sujet pensant) le Discours de la méthode.

Cervantès a une empathie pour ses personnages que Flaubert n’a jamais, il se place en haut, au dessus, pour les juger avec sa raison qui le faisait échapper à la bêtise, Cervantès était à côté.

désolé, je sais bien que c’est toujours syma de se placer du côté de Cervantès mais il suffit de lire Flaubert pour voir qu’il est plus proche de Descartes que de Cervantes.

hamlet dit: à

« travail, exigence, orgueil et solitude »

pas de bol on ne retrouve pas dans la liste de ses qualités celle qui ont fait les grands écrivains : le doute !

DHH(judith) dit: à

@CP,ML,D(21H)
il n’y a pas de profil type des enarques et mon jugement ne portait pas sur leur intelligence ,qui se repartit sans doute statistiquement comme dans le reste de la population .
ce que je voulais seulement indiquer ,c’est que pour des gens d’un haut niveau d’etudes, habiles a penser et à rediger dans differents domaines ,on rencontre couramment une grande ignorance de l’oeuvre d’un grand auteur classique et de sa valeur

D. dit: à

Retire mon adresse ? Je comprends rien.

D. dit: à

Pourquoi vous signez DHH, Judith ? SAchez en outre que j’ai, un très grand respect pour le énarques.

C.P. dit: à

Judith, je l’avais bien compris ainsi. C’est le ton de D., et le « fascisant », qui m’ont fait penser qu’il avait bu un coup de trop. Bah !

D. dit: à

Eh puis si, justement, il y a un profil type de l’Énarque, contrairement à ce que vous racontez à tort.

D. dit: à

Je n’ai jamais écrit « fascisant ». Pure invention de votre part.

renato dit: à

Donc, hamlet, on peut donc ajouter à votre liste de lecture Chestov, Flaubert, Rabelais, Cervantès (sans oublier Descartes bien sûr), et voilà que L’Homme sans qualités commence à se retrouver mêlé à la foule…

D. dit: à

J’ai connu en tout cinq énarques, trois femmes et deux hommes. Eh bien contre toute attente, les femmes étaient mieux.

Observatoire des pseudos multiples dit: à

D. dit: 21 mars 2013 à 21 h 00 min
Judith, j’ai connu pas mal d’Enarques, et je peux vous dire qu’ils sont bien moins cons que vous ne l’êtes. Par ailleurs vos propos sont faschisants.

D. dit: à

Oui, faschisant, pas fascisant. Il y a une différence.

D. dit: à

Qui fasche, si vous préférez.

D. dit: à

C’est vrai que je suis fin. Ueda avait raison.

D. dit: à

Tout en subtilité.

D. dit: à

Je viens de me souvenir que j’ai connu un sixième énarque, un homme cette fois-ci. Il n’avait aucun sens de l’orientation, mais un sens de l’humour très affirmé.

hamlet dit: à

comment Flaubert est perçu dans les milieux universitaires américains ?

j’imagine très bien ! comme dans tous les autres pays.
Flaubert incarne la France et l’esprit français ! et Madame Bovary aussi, elle incarne aussi la France et l’esprit des française qui plait tant aux étrangers ,un peu comme amélie poulain, montmartre, le champagne, les sacs vuitton ou les misérables, le public américain, parait-il ne fait pas trop la différence entre la commune et 1789, quand ils vont voir le film les misérables ils attendent de voir guillotiner louis 16.

du coup la France continue de garder son rayonnement culturel à travers le monde.
la culture française, le vin et les parfums continuent de bien s’exporter.
par contre pour nos voitures ils n’en veulent pas, ils préfèrent la deutsch quality.
Flaubert et Descartes incarnent bien la french quality.
cela répond-il à votre question ?

Observatoire des pseudos multiples dit: à

D. dit: 21 mars 2013 à 23 h 39 min
Qui fasche, si vous préférez.

Il aurait fallu écrire « fâchant », donc.

D. dit: à

Si vous voulez. « fachant ».

D. dit: à

Vous allez pinailler encore longtemps sur des broutilles ?

Observatoire des pseudos multiples dit: à

Dites, et vous allez nous bassiner encore longtemps avec votre « je suis fin » pour justifier vos erreurs et votre connerie?

D. dit: à

Pas du tout, ce n’est pas mon intention. Mais je ne me trompe pas si souvent que vous le laissez entendre assez in délicatement, et je ne pense pas être plus con que la moyenne ici. Enfin, je n’ai pas l’habitude d’utiliser de multiples pseudonymes, comme votre propre pseudonyme pourrait le laisser penser, assez désagréablement soit-dit en passant.

C.P. dit: à

Judith, juste cet ajout : je ne suis tout de même pas en accord avec vous.
Pécuchet est très différent de Homais. J’ai déjà parlé de la « réussite » du premier, que le doute n’effleure pas. Pécuchet est un comique sombre, que dit d’ailleurs dès l’abord son physique. Je persiste à penser, aidé par d’autres, que Flaubert commence son roman avec de la hargne et une volonté de comique qu’il déclare ouvertement dans sa correspondance, mais que le livre inachevé change dans ses objets de hargne comme dans le sens de son comique, … jusqu’au fameux dictionnaire. Il est vrai qu’on ne sait pas ce que Bouvard et Pécuchet « copient », en se faisant des signes complices, dans les plans et brouillons qui restent.

hamlet dit: à

renato, je sens chez vous comme une pointe d’ironie musilienne.
à vous je peux l’avouer : non je ne les ai jamais lus, j’ai horreur de lire, c’est trop fatigant, je sais juste que Madame Boravy meurt à la fin du livre, je crois qu’elle se fait écraser par un bus et que ça se passe en Normandie (ou en Bretagne?) mais vu qu’ici c’est un blog de « lecteurs » je suis bien obligé de faire comme si, surtout ne le répétez pas sinon Monsieur Assouline va tout me sucrer.
par contre j’ai lu S. Cavell.

D. dit: à

Ce n’est tout de même pas de ma faute si de multiples personnes utilisent mon unique pseudonyme. Si vous voulez jouer au justicier, commencez par régler ce problème que je considère comme sérieux.

D. dit: à

Eh puis flûte, alors. J’en ai marre d’être persécuté à tout bout de champ ici parce que je ne vais pas immédiatement dans le sens de la pensée des autres. Ça porte un nom : l’intolérance.

John Brown dit: à

 » impitoyable pour l’ennui né de la grisaille descriptive et des perdants amers de L’Education sentimentale…  »

Décidément le contresens a la vie dure. Quand cessera-t-on de prétendre que « l’Education sentimentale » est un roman ennuyeux, alors que la narration y est menée de façon cent fois plus allègre que dans « Madame Bovary » ? Si c’est ça , la « touche Winock  » , il y a de quoi s’inquiéter. J’espère que Winock ne compte pas Frédéric Moreau parmi les « perdants amers ». Si c’est le cas, c’est qu’il commet un contresens massif sur le sens du roman.

D. dit: à

Je ne vois pas du tout pourquoi je devrais laisser penser les autres à ma place.

hamlet dit: à

Pécuchet est différent d’Homais ?
ah ben oui vu que chez Flaubert il n’y a pas qu’une seule bêtise mais une infinité.
la bêtise d’Homais est différente de celle de Pecuchet, qui est différente de celle de Bouvard, elle même différente de celle de Léon, elle même différente de celle de Rodolphe, elle même différente de celle de Binet, de celle du curé, elle même différente de celles de tous les autres.

c’est ça qui est le plus intéressant chez Flaubert : chacun a sa propre bêtise.
le seul qui ne l’est pas c’est lui.

vu que quand on capable de dresser une telle typologie aussi exhaustive de la bêtise on ne peut pas être bête soi-même.

qui a lu le petit de Musil sur la bêtise ?
on se demande s’il l’a écrit en pensant à Kant ou à Flaubert ?

D. dit: à

J’ai lu l’Éducation sentimantale et je dois dire, non pas que je me suis ennuyé, mais que je n’ai pas accroché aux concepts sous-jacents qui se dégageaient de l’œuvre.

D. dit: à

Bon. Je suis redevenu d’un calme olympien. Inutile de se brouiller sans cesse avec X ou Y. C’est vain.

D. dit: à

Sur le prénom Gustave, j’aurais tout de même à redire. Il est tout simplement laid.

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