Histoire d’O
Ce que c’est que d’être devenu un monument national quand on est écrivain : inutile de préciser l’identité de celui que l’on évoque sous l’érotique étiquette d’O, vain d’ajouter que Pauline Réage n’y est pour rien. Quasi centenaire, sanctifié dans la frivolité médiatique et la mondanité littéraire qui lui font cortège depuis longtemps, Jean d’Ormesson est désormais intouchable. On n’a même plus envie de le critiquer. De toute façon, il est inaccessible pour une raison qui relève de son talent particulier : par le jeu d’un habile et étincelant dialogue entre son Moi et son Sur-Moi, il désamorce tous les reproches qu’on pourrait lui adresser en les incluant lui-même à son nouveau livre Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (485 pages, 22,50 euros, Gallimard). D’autant qu’il ne s’épargne pas.
Désarmant, anecdotique et charmant, même si son détournement d’un vers d’Aragon pour les besoins de son titre est abusif : « malgré tout » ? on se demande bien malgré quoi tant tout semble lui avoir été épargné. Il est vrai que cela a du lui être une vraie torture que de passer pour l’écrivain du bonheur. C’est mal porté en librairie, alors que la souffrance tous les deux ou trois ans sur trois cents pages, quel boulevard ! Ses souvenirs, qu’il écrit pour la énième fois en ne reculant devant aucun « j’ai souvent raconté » ou « comme je l’ai déjà écrit » (durs sont les adieux à la scène), se lisent avec un réel plaisir. Epatant de bout de en bout ! On en viendrait presque à oublier qu’il fut aussi directeur du Figaro et qu’il ne cessa jamais d’éditorialiser en parfait conservateur de l’ordre établi.
Cabotin comme ce n’est plus permis, courtois et bien élevé comme on n’en fait presque plus, il pratique l’autodérision et l’ironie sur soi avec doigté. Son livre autorise le lecteur non à échanger, quelle horreur, mais à entrer en conversation avec un lettré chu du XIXème siècle, qui se rêve contemporain de Chateaubriand, et que rien ni personne ne fera renoncer à son goût des humanités, du grec (dès l’épigraphe de Platon) et du latin. Un tel homme ne peut être entièrement mauvais. Sa mémoire va par sauts et gambades, s’autorisant toutes les digressions. Ce qui lui fait parfois accomplir des raccourcis historiques et des ellipses que son âge peut excuser mais pas celui de ses correcteurs (Yves Montant… la revue Débats au lieu de Le Débat etc)
S’il se contentait de mémoires au-plaisir-de-Dieu, dans le prolongement d’une inspiration des Buddenbrook de Thomas Mann et de la Dynastie des Forsyte de John Galsworthy, privilégié né avec une cuillère d’or dans la bouche, en racontant son microcosme décati du faubourg Saint-Germain avec la nonchalance et la désinvolture d’un vagabond passant sous une ombrelle trouée, on laisserait tomber. Mais le fait est qu’il nous attrape en faisant la part belle aux apprentissages, aux rencontres, aux découvertes, aux lectures du pensionnaire de l’Ecole Normale supérieure et du haut-fonctionnaire de l’Unesco. Un peu de name-dropping, mais pas trop. La rituelle visite au grand écrivain, en l’espèce Paul Valéry, vaut le détour.
A 20 ans, comme il hésitait entre plusieurs agrégations, il demanda conseil à ses maîtres révérés parmi lesquels Vladimir Jankélévitch, Georges Canguilhem, ou le robespierriste professeur d’histoire André Alba. Le heideggerien Jean Beaufret lui suggéra la philosophie tout en lui proposant « de m’enculer trois ou quatre fois », ce qui lui parut beaucoup mais ne l’empêcha pas de suivre la première partie de sa recommandation. De ses années normaliennes, le ludion métaphysique conservera un livre à jamais L’étonnement philosophique de Jeanne Hersch, qu’il ne cessera d’offrir et de conseiller avec un autre, le plus beau des livres d’histoire à ses yeux, la biographie de Frederic II Hohenstaufen par Ernst Kantorowicz.
Rien n’est savoureux comme la présentation de ses proches amis de jeunesse, Jean-Paul Aron, Claude Lefort, Jean Laplanche, J.B. Pontalis ou Louis Althusser qui fut son caïman rue d’Ulm, ce qui ne l’a pas rendu marxiste pour autant. Plus tard, il se liera avec Kazantzakis, Fuentes, Cortazar, Styron, Carpentier, Caillois, Kemal, Vargas Llosa, Hampate Ba, Borges… Le bureau a du bon parfois. Ingrat Jean d’O qui surnomme l’Unesco « un fromage sur un nuage ». Mais il sera beaucoup pardonné à celui qui s’est tant démené pour faire élire Marguerite Yourcenar, Dany Laferrière, Alain Finkielkraut à l’Académie française.
Son récit est le plus souvent amusant, pour reprendre un adjectif affectionné par son milieu (à condition d’oublier la dernière partie dans laquelle il renoue avec ses marottes cosmogoniques). Et si décalé ! Le philosophe Jean Hyppolite a eu raison d’observer que son étudiant-là donnait à jamais l’impression de survoler les horreurs du monde en première classe et d’exprimer des vérités devant une invisible tasse de thé, fussent-elles tragiques. Jean d’O n’a pas seulement eu de la chance : il a toujours bénéficié d’une incroyable indulgence. Peut-être parce qu’il en témoigna lui-même aux autres. Il en fallait pour se commensaliser avec tant d’ardeur et une telle fréquence avec Paul Morand et Aragon.
Au-dessus des partis, chapelles et tendances, Jean d’Ormesson appartient au patrimoine. Il faudrait le classer dans l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ainsi sera-t-on sûr que, dernier des Mohicans, il sera protégé pour l’éternité, au moins. Son nom est devenu une marque et un label. Il est l’incarnation d’une certaine idée de la France, à laquelle on ne songe pas sans nostalgie tant la vision en est ouatée. De ce monde révolu il est le totem identifiable entre tous : un accent dental, une élocution théâtrale, le nez de Raymond Aron, les yeux de Michèle Morgan et des formules made in Grand Siècle plein ses poches.
Il nous contamine dans cette vision romantique du monde selon laquelle on rompt plus facilement avec le réel des choses d’ici-bas qu’avec les rêves éveillés qui enveloppent les souvenirs. Surtout quand on sait que l’amour aura été la grande affaire de sa vie. Saint-Fargeau n’appartient pas seulement à sa mythologie personnelle mais à la nôtre, question de génération. Que sera la France de demain sans lui ? Autrement dit : y–aura-t-il une vie dans ce pays après Jean d’Ormesson ?
(Photos Eric Garault et D.R.)
557 Réponses pour Histoire d’O
Enterré vivant. Continue de charmer le passant rentier. Le monument se visite encore pour la modique somme de 22,50 euros …
Cortazar n’a jamais officialisé sa liaison avec Jeando
Ormesson c’est après les ouvrages fortifiés de Pontault-Combault ? C’est en Asie alors…
à 17 h 42 min
Quel ingrat, alors qu’il devait tant à JDO!
Ce soir je mange des chipolatas avec un reste de topinambours sautées à l’ail au beurre et au persil.
Le type sur la photo ressemble furieusement à Jean d’Ormesson.
Billet très drôle et ne manquant pas d’acidité. Juste ce qu’il faut pour empêcher l’ensemble d’être complaisant.
D’Ormesson avec tous ces jeux de séduction, son sang bleu, son emphase, son amour des plateaux télé est un homme cultivé et très sympathique.
Le croiser sans l’aborder sur le quai Conty, le nez au vent et le regard rêveur est une joie gratuite. Il fait partie de notre « patrimoine » culturel, oui…
Qu’importe les fâcheux… C’est un homme agréable que j’aime écouter longuement. C’est léger et pétillant. On oublie, un temps, les questions sans réponse, l’horreur proche ou lointaine pour aller faire un tour dans la Grèce ancienne, au temps des mythes.
Et le meuble pourrait être du célèbre ébéniste Nogaret.
Vous n’allez pas commencer, Christiane ?
Conti ça ne s’écrie pas comme ça avec un y, nom de nom. Flûte alors.
D’Ormesson est extraordinairement plaisant. En cela il me ressemble, mais je pense le dépasser d’au moins une tête.
Ah ben m.rde! Je me découvre deux points communs avec d’O, quand en librairie les parents débarquaient avec une biblio pour leurs rejetons qui allaient entrés en terminale et donc faire de la philo, j’ai toujours recommandé le livre de Jeanne Hersch, même et surtout quand il ne figurait pas dans la biblio, l’étonnement philosophique est la plus stimulante introduction à la philo que l’on puisse proposer à tous les néophytes, quant à la biographie de Frédéric II, c’est la plus épatante des biographies historiques!
Enfin, je proteste avec la dernière énergie, le nez de Jean d’O n’est pas du tout semblable à celui de Aron! Même s’ils sont tous deux bien nez…
La jalousie de JC devant d’Ormesson, c’est navrant. Il se sent en telle infériorité…
Bonsoir, de nota. On ne vous avait pas beaucoup entendu, ces derniers temps.
@D. dit: 1 mars 2016 à 18 h 20 min
Oups ! impardonnable.
Mais… les deux orthographes existent pour :
« La Maison de Conti(ou Conty)est une branche cadette de la Maison de Condé,elle-même issue de la Maison de Bourbon ;les Conti avaient donc la qualité de «princes du Sang»… »
Oedipe il a pas les cheveux plantés un peu bas ?
Ca doit être terrible de voir un gus heureux…
Et je découvre sur le Dictionnaire historique de la ville de Paris (tome IV), dédié à M. le Maréchal Duc de Brissac
Imprimé en M.DCC.LXXIX à Paris chez Moutard (Libraire imprimeur de la Reine, rue des Mathurins, à l’Hôtel de Cluni, avec Approbation, & Privilège du Roi, que…
Quai de Conty s’écrit avec un y et que l’Hôtel de Cluni prend un i…
La réforme de l’orthographe est une longue histoire !
voilà une notule qui sent bon l’encaustique, la reliure et le cigare fin. remballez le kébab et sortez l’argenterie pour commenter.
« D’Ormesson est extraordinairement plaisant. En cela il me ressemble, mais je pense le dépasser d’au moins une tête. » (D.)
Dépasser d’une tête, c’est enviable pour un orgueilleux court sur pattes … mais dépasser d’une tête creuse, mon Dédé aux asperges, ce n’est guère bandant !
Quand à la jalousie, je ne sais pas ce que cela signifie …. tant je me situe, modestement, au delà des tiroirs de la commode.
Bonne soirée, bande de loupiots lubriques !
Andy Kapp, Andy Kapp… Ca c’est du héros ! Puis facile à dessiner i change pas trop de position…
Phil dit: 1 mars 2016 à 19 h 03 min
remballez le kébab et sortez l’argenterie pour commenter.
Si on prend du Barnery on va se retrouver chez Mordonne-Charand ça fera pas un pli…
« Ca doit être terrible de voir un gus heureux… » (Sergio)
Exact ! Au débarcadère du continent en venant de Porquerolles, certains me jettent des cailloux intifada : des fadas tout court, ces mecs !
Il est vrai que le bonheur des autres est insupportable pour les républicains qui croient à la république.
Que leurs filles me jettent un regard, leurs épouses une fleur … et je leur pardonne.
JC….. dit: 1 mars 2016 à 19 h 12 min
Au débarcadère du continent en venant de Porquerolles
Faut vende des batteries à l’entrée des parkings ça doit s’enlever…
Bien sûr que « le parfait conservateur
de l’ordre établi » est inoubliable,
au moins aussi longtemps qu’il a
le loisir éditorial et cathodique
de se rappeler à l’assistance publique !
Après… eh bien après, il est non moins
certain de pouvoir compter sur le même oubli
que celui qui emporte notre « bonhomme »
entre deux de ses prestations imposées.
Galacadémiquement.
Phil, à 19h03, certes. Mais il conviendra de se souvenir d’autres commensaux, auxquels Monsieur le Comte est très attaché. Comme par exemple celui-là :
http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/louis-de-broglie
Pour commenter Phil, il faudrait déjà que les bâtards qui gèrent les routines informatiques y mettent un peu du leur.
c’est à ce moment précis qu’une vision se déclenche en moi, percutant mes neurones en déroute : Clopine à cheval sur un charolais, brandissant une pancarte « gluten free »à l’arrière de cette vision salonflagig des lettresfrançaisesaulifting#
Son Au plaisir de Dieu me rappela ma famille, mais en beaucoup plus … tout. Quelques tics, parfois une attitude, souvent une crasse indifférence.
Je me suis toujours demandé pourquoi il ne s’était pas faire refaire le nez, qu’il a fort vilain. Faut pas attendre pour ce genre de choses…
Ce que je voulais préciser aussi Phil, que pour avoir feuilleté distraitement cet ouvrage de M. d’O, finir par s’en remettre à Dieu, reconnaitre qu’une vie est un temps qui passe, s’interrogeant sur le temps et la lumière, ma foi, comment dire, c’est léger, léger, comme une lévitation de fakir.
A vieille mule, frein doré…
« il pratique l’autodérision et l’ironie sur soi avec doigté. »
-moi: tu exagères, ne viens pas ennuyer les lecteurs avec ta cosmogonie, ton jugement derniers et toutes ces préciosités pour lecteurs du Figarôôô.
-La lumière est à la fois onde et particules, des particules qui ondulent
-moi: tu n’as pas honte de faire le cabotin, alors que la vieille dame du Quai Conti a accueilli en ses murs d’augustes savants? Qui ont laissé à l’humanité beaucoup plus que des bons mots en poche ?
Le Canard* avait surnommé son père Vadormir d’Ormesson.
(Demain, sur misentrop2, un article de Treno* (1939)
Sa charité m’oblige à dire qu’elle restera comme un gracieux optimisme de canapé s’y installant avec moulte délectation, avant que de pouvoir s’étaler dans le cercueil en soie du Père Lafauteuille.
D’Ormesson est léger, lavie, comme l’Alexis qu’il n’a pu être. Ils sont rares ces fils d’ambassadeur qui savent lire et rester à droite. La plupart aujourd’hui finissent à franceculture où le plaisir de Dieu a disparu.
Je dirai malgré tout que sans lui, cette vie sera plus belle.
Il est bavard comme une pie, pourri d’orgueil, mais on l’aime, et on le baise au front.
Phil, je ne sais si M. d’O. est léger comme Alexis du même nom.
Il ne m’a pas semblé lire qu’il avait l’intention de se présenter à Saint Pierre comme « fils de « .
Il va carrément dire à Saint Pierre qu’il n’a rien fait de sa vie. Et ‘ayant ni fait du mal, ni fait du bien, son immortalité déjà acquise, il va manquer aux vieilles dames à l’heure du thé. C’est déjà beaucoup.
Pendant ces petites vacances, j’espère que vous avez remarqué avec quel talent la mère Merkel a perdu en route 130000 migrants. L’équivalent de la population de l’agglomération de Charleville-Mézières disparaît : cinq minutes d’information. Il nous manque un Voltaire.
Al Ceste dit: 1 mars 2016 à 20 h 55 min
Wladimir, c’est l’oncle, pas le père. Encore un qui ne sait pas de quoi il parle.
« Que sera la France de demain sans lui ? Autrement dit : y–aura-t-il une vie dans ce pays après Jean d’Ormesson ? »
Non, il n’y aura plus de vie digne de ce nom après lui. Par « lui », j’entends non seulement Jean d’O mais tout ce qu’il représente de culture, d’humour, de mémoire, de finesse, de refus de la lourdeur et du sérieux là où ils n’ont pas lieu d’être…
….courtois et bien élevé comme on n’en fait presque plus…
….Son récit est le plus souvent amusant….
….un accent dental, une élocution théâtrale, le nez de Raymond Aron, les yeux de Michèle Morgan et des formules made in Grand Siècle plein ses poches…
Quel dommage que ceux qui fréquentent ce blog ne lui ressemblent pas plus !
Bel article Passou, on dirait du Jean d’O !
« Ingrat Jean d’O qui surnomme l’Unesco « un fromage sur un nuage ». »
C’est à dire qu’il en a bien profité de ce fromage si j’ai bien compris, cette effervescence au sein d’une ONG toute aussi fumeuse.
« De même, par le crédit dont il jouissait à la place Fontenoy, il a réussi à conforter la revue Diogène dans son rôle de voix proche de l’unesco et de témoin de la manière dont l’humanisme, s’il est développé dans la rigueur et l’indépendance, contribue aux buts mêmes de l’unesco – et même, au-delà, à ceux de l’Organisation des Nations Unies. Cette même volonté du double service à l’unesco et aux associations membres a animé les colloques liés à nos assemblées ou à nos réunions du comité international. Je me rappelle cet étonnant rendez-vous consacré à la liberté lors de notre réunion de Caracas, où nous découvrions que les intervenants européens et sud-américains parlaient de deux choses différentes, les uns de Kant, Heidegger ou autres Sartre, les autres de Bolívar. Je ne sais plus qui s’est chargé de faire la synthèse pour le rapport à l’unesco. »
le lien:
http://www.cairn.info/revue-diogene-2005-3-page-5.htm
« Mais il sera beaucoup pardonné à celui qui s’est tant démené pour faire élire Marguerite Yourcenar, Dany Laferrière, Alain Finkielkraut à l’Académie française. »
Pourvu qu’il n’oublie pas ses promesses, de mettre le boxon quai Conti, avant d’aller au paradis.
http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/jean-dormesson-il-serait-normal-l-islam-soit-represente-l-academie-francaise-1215656
Zerbinette…des origines du prestigieux blog à passou ? Comme le temps passe…un titre que d’Ormesson a lu sans pouvoir le reprendre.
Quel dommage que ceux qui fréquentent ce blog ne lui ressemblent pas plus !
C’est un peu notre Arsène Houssaye: un écrivain voué sur le tard aux Confessions et au Bonheur.
Malgré La Gloire de l’Empire….
MC
De toutes les institutions prestigieuses destinées à prouver l’humanisme hautain des Zélites mondiales, entièrement tournées vers le Bien public et le Service de l’Autre, c’est à l’UNESCO où les délégués nonchalants sont le mieux sapés ! Ah ! Paris ….
L’UNESCO, c’est la planque idéale, la sape de luxe, le boubou en soie, l’embagouserie générale, la chevalière imméritée, le collier lourd, la joaillerie effrénée, la bouffe midi et soir à l’empiffre pour tous.
Bref, l’UNESCO ce n’est pas un fromage : c’est une Laiterie …
En écho au commentaire spirituel de M.Court :
dédicace des « Petits poëmes en prose ».
Charles Baudelaire à Arsène Houssaye
« Mon cher ami, je vous envoie un petit ouvrage dont on ne pourrait pas dire, sans injustice, qu’il n’a ni queue ni tête, puisque tout, au contraire, y est à la fois tête et queue, alternativement et réciproquement. Considérez, je vous prie, quelles admirables commodités cette combinaison nous offre à tous, à vous, à moi et au lecteur. Nous pouvons couper où nous voulons, moi ma rêverie, vous le manuscrit, le lecteur sa lecture ; car je ne suspends pas la volonté rétive de celui-ci au fil interminable d’une intrigue superfine. Enlevez une vertèbre, et les deux morceaux de cette tortueuse fantaisie se rejoindront sans peine. Hachez-la en nombreux fragments, et vous verrez que chacun peut exister à part. Dans l’espérance que quelques-uns de ces tronçons seront assez vivants pour vous plaire et vous amuser, j’ose vous dédier le serpent tout entier.
J’ai une petite confession à vous faire. C’est en feuilletant, pour la vingtième fois au moins, le fameux Gaspard de la Nuit, d’Aloysius Bertrand (un livre connu de vous, de moi et de quelques-uns de nos amis, n’a-t-il pas tous les droits à être appelé fameux ?) que l’idée m’est venue de tenter quelque chose d’analogue, et d’appliquer à la description de la vie moderne, ou plutôt d’une vie moderne et plus abstraite, le procédé qu’il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque.
Quel est celui de nous qui n’a pas, dans ses jours d’ambition, rêvé le miracle d’une prose poétique, musicale sans rhythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ?
C’est surtout de la fréquentation des villes énormes, c’est du croisement de leurs innombrables rapports que naît cet idéal obsédant. Vous-même, mon cher ami, n’avez-vous pas tenté de traduire en une chanson le cri strident du Vitrier, et d’exprimer dans une prose lyrique toutes les désolantes suggestions que ce cri envoie jusqu’aux mansardes, à travers les plus hautes brumes de la rue ?
Mais, pour dire le vrai, je crains que ma jalousie ne m’ait pas porté bonheur. Sitôt que j’eus commencé le travail, je m’aperçus que non-seulement je restais bien loin de mon mystérieux et brillant modèle, mais encore que je faisais quelque chose (si cela peut s’appeler quelque chose) de singulièrement différent, accident dont tout autre que moi s’enorgueillirait sans doute, mais qui ne peut qu’humilier profondément un esprit qui regarde comme le plus grand honneur du poëte d’accomplir juste ce qu’il a projeté de faire.
Votre bien affectionné,
C. B. »
Phil, le temps passe et tout trépasse… sauf d’Ormesson !
A propos de la saga d’Elena Ferrante (« L’amie prodigieuse » / « Le Nouveau Nom » – Gallimard – trad. Elsa Damien), livres clos, lire la critique fine de P.Edel sur son blog.
Je partage sa conclusion :
« je préfère relire, la mélancolie pastorale, la concision, la verdeur, la détresse , le tranchant fantasque d’un Pavese à Turin ,ou bien la cruauté analytique d’un Moravia à Rome. »
et Elsa Morante…
Oui, ça s’étire d’une façon un peu monotone dans le deuxième. Bien aimé les cinglants commencements des deux volumes de la saga et le portrait sans concession des mâles napolitains.
Chaloux dit: 1 mars 2016 à 21 h 34 min
Me pardonnerez-vous mon crime d’ignorance, ô Vénéré Maître ?
(Pour ce obtenir, je dépose à vos augustes pieds un article sur les migrants)
» je dirai que »
on dirait que
il y a du marchandage d’Indulgences et de Grâces.
« Dès qu’il y eut des religions établies, il y eut des expiations ; les cérémonies en furent ridicules ; car quel rapport entre l’eau du Gange et un meurtre ? comment un homme réparait-il un homicide en se baignant ? Nous avons déjà remarqué cet excès de démence et d’absurdité, d’avoir imaginé que ce qui lave le corps lave l’âme, et enlève les taches des mauvaises actions. »
Dictionnaire Philosophique du fauteuil 33
D’Ormesson ? Jamais lu une ligne de lui ni n’en lirai probablement jamais une. Aucune curiosité ni appétence d’aucune sorte pour les productions de cet aimable plumitif si tant bien franco-français. Agréable polichinelle médiatique au demeurant, mais c’est bien toute la distraction que m’auront offerte ses occasionnelles apparitions sur mon étrange lucarne.
« comment un homme réparait-il un homicide en se baignant ? »
il cherche à faire de l’esprit??
Jambrun, t’es qu’un dormessonphobe !
Sa production, au noble vieillard, j’en ai tâté par curiosité : ça se laisse lire, c’est agréable, ça défrise pas, ça distrait le bourgeois, c’est moins ckon que bien des Goncourt…. Crache pas dessus ! Naturellement, sérieux s’abstenir.
Ah, ce n’est pas le tout d’être bien élevé. Encore faut-il savoir par qui. Jean d’Ormesson a bien raison de se plaindre : que n’aurait-il donné dans l’adversité, lui qui s’est contenté d’être aimable dans l’abondance ?
Et puis, je trouve que tout l’aimable (encore cet adjectif, il faut croire qu’il sous-tend chaque propos ici) portrait que dresse notre hôte « tourne autour » d’une sorte d’évidence : à savoir que ce parangon français, ce représentant national, ce porte-drapeau, a beaucoup… d' »anglais » chez lui. Relisez les lignes assouliniennes… Qu’en pense Bloom ?
J’aime les jeunes !
Lorsque je lis : « Ces jeunes qui veulent tuer la réforme du Code du Travail », j’admire leur abnégation, leur renoncement à toute fierté, lorsqu’après la manif CPE release2, ils rentreront becqueter et se pieuter au nid douillet de papa/maman …
« il n’a rien fait de sa vie. »
roucouler, c’est pas rien !
« Dès qu’il y eut des religions établies, il y eut des expiations »
mon dieu…
« cet aimable plumitif » »Agréable polichinelle médiatique »
un clown sans intérêt
ils rentreront becqueter et se pieuter au nid douillet de papa/maman …
jc est partout sait tout voit tout
Christiane de 7.42, Curieusement, quant à moi, je partage toute l’analyse du roman d’Elena Ferrante par Paul Edel sauf sa chute, justement. Car si on lit Ferrante, c’est aussi parce qu’elle raconte Naples, et non Turin ou Rome. Il est donc vain de la comparer à Pavese et Moravia.
2 mars 2016 à 5 h 49 min
« la sape de luxe, le boubou en soie, l’embagouserie générale, la chevalière imméritée, le collier lourd, la joaillerie effrénée, la bouffe midi et soir à l’empiffre pour tous. »
Non pas du tout. De plus, le piston n’y est pas généralisé. Vous êtes aigri d’avoir raté votre vie, on l’avait déjà remarqué figurez-vous
Emile, vous avez raison : le témoignage d’un aigri ne compte pas, l’UNESCO ce n’est pas ça….
Je retire cette vision partiale, agressive, injuste, de l’UNESCO, une magnifique organisation angélique, et m’en vais tenter de réussir ma vie que j’ai gaspillée jusqu’à présent…
Merci pour vos conseils, j’en avais besoin car pour l’instant j’ai tout échoué et j’en souffre horriblement !
A ceux qui prennent Jean d’O de haut, john Brown par exemple, je conseillerais de lire « L’histoire du juif errant », œuvre d’une ampleur vertigineuse, qui ne s’oublie pas de sitôt.
Bien d’accord avec Paul Edel sur Elena Ferrante (dont je viens de finir le Folio), sauf sur un point, le contrôle des filles par les hommes de la famille.
Quand on songe qu’il s’agit de Naples et des années cinquante, on est au contraire surpris de la relative liberté d’avoir un petit ami par exemple, de sortir en bandes mixtes, de se promener seules en ville, de choisir son partenaire et son mari. Lila fait exactement ce qu’elle veut dans le cadre de contraintes qui ne me paraissent pas tellement différentes de ce qui existait à la même époque dans la province française. Les grands frères ne rigolent pas, c’est vrai, mais c’est plus souvent pour défendre leurs soeurs contre les humiliations que pour les contrôler. Elena va seule en bikini sur la plage, elle est dans une classe mixte au collège, elle choisit son petit ami (relations très sages bien sur, mais souvenez-vous et comparez)…
…où Popaul voit-il cela dans d’autres sociétés méditerranéennes, disons plus au sud…?
« une magnifique organisation angélique »,
Faudrait pas non plus confondre avec le saint siège!
JC
Non mais vous êtes lourd ( tout le monde est c.n sauf vous) même pas drôle
Respect pour ceux qui y font du bon vrai travail sur place et ailleurs
« l’UNESCO ce n’est pas ça… »
rien à voir
@Passou dit: 2 mars 2016 à 9 h 31 min
Loin des villes (ici, Naples , magnifiquement scrutée) je pensais aux nouvelles de Pavese (« Vacance d’août » – « Le bel été » – « La plage »…). L’ennui, l’attente qui fait frémir la peau, le désarroi, l’émotion, l’inavouable du désir, la jalousie, l’intimité, la honte, la mort, les paysages chargés de fruits immobiles, le désert étouffant de l’été, les lampes la nuit où le temps disparaît, la présence du temps…
De ces lectures qui m’ont ravie il me reste une obscure énigme, l’impression d’avoir frôlé un passé secret qui affleure à nouveau par des sensations nues, brutes. Des tressaillements… Plus loin et plus profond que l’histoire capturée.
Il écrivait dans Le métier de vivre : « L’avenir viendra d’une longue douleur et d’un long silence »…
et pour l’écriture :
« Dans l’inquiétude et dans l’effort d’écrire, ce qui soutient, c’est la certitude qu’il reste quelque chose de non dit dans la page. »
Je l’ai suivi pas à pas dans le beau Quarto Gallimard, des mois de lecture…
Obs,
Popaul est parfois lourd : question de grappa … la situation des femmes en Italie, même du Sud, n’a jamais rien eu à voir dans les décennies récentes avec la folie relationnelle homme/femme au nord de l’Afrique, au Moyen-Orient ou dans la péninsule arabique !
Elena Ferrante, c’est le cinéma italien des années cinquante… »L’amie prodigieuse » se lit partout avec un très grand plaisir (idéal dans les transports) mais ne laisse pas de traces très profondes. Sauvé néanmoins par le personnage de Lila qui, lui, restera.
Encore une fois, j’insiste, cette Italie du Sud de l’après guerre n’est pas si « différente » sur le plan des mœurs, si ce n’est sans doute par le recours instantanée à la violence physique à la moindre vexation, réelle ou supposée.
JC
unesco..des pistonnés comme partout ,ni plus ni moins, ça n’en fait pas de s nouveaux riches déconnectés des réalités même si c’est le cas de certains ce n’est pas une généralité loin de là
Ceci étant posé, Christiane, Pavese il nous la joue désespéré et je n’aime pas le gâchis que cela représente… pour lui.
« cette Italie du Sud de l’après guerre n’est pas si « différente » sur le plan des mœurs, si ce n’est sans doute par le recours instantanée à la violence physique à la moindre vexation, réelle ou supposée. »
Vous ellez vexer JC (il connaît tout )
Rectificatif
Emile connaît bien l’UNESCO des petits, il y croit, et il a raison : il faut estimer les travailleurs et les travailleuses de l’humanisme mondial !
Nous confirmons donc son point de vue !
L’UNESCO , ce n’est pas un fromage, ce n’est pas une Laiterie, ce n’est pas une Planque géniale où le népotisme est roi, ce n’est pas un lieu où une maitresse femme pourrait être le vrai DG qui passe les marchés et tire les ficelles… Non !
L’UNESCO est un merveilleux projet.
JC….. dit: 2 mars 2016 à 5 h 49 min
De toutes les institutions prestigieuses destinées à prouver l’humanisme hautain des Zélites mondiales, entièrement tournées vers le Bien public et le Service de l’Autre, c’est à l’UNESCO où les délégués nonchalants sont le mieux sapés ! Ah ! Paris ….
L’UNESCO, c’est la planque idéale, la sape de luxe, le boubou en soie, l’embagouserie générale, la chevalière imméritée, le collier lourd, la joaillerie effrénée, la bouffe midi et soir à l’empiffre pour tous.
Bref, l’UNESCO ce n’est pas un fromage : c’est une Laiterie …
Pas plus qu’ailleurs ça n’en fait pas de s nouveaux riches déconnectés des réalités même si c’est le cas de certains ce n’est pas une généralité loin de là
Madame Verniglia assure que JC perd la boule : la preuve il confond toujours Pavese avec Pessoa et réciproquement, les gens rigolent quand on voit les étagères vidées de sa bibliothèque
JC….. dit: 2 mars 2016 à 10 h 21 min
Que n’y ayez pas été accepté ne vous rend pas nécessairement objectif
oui certains y font du bon travail aussi bien au siège que sur le terrain
JC….. dit: 2 mars 2016 à 10 h 21 min
on connaît votre prédilection pour le fhaine
Conspué par les agriculteurs, insulté par les entrepreneurs, contesté par la gauche du PS, critiqué par l’opposition (« il n’y a plus de cap ni de capitaine »), sa ministre de l’emploi à l’hôpital, le cadeau fait au Medef retiré du présentoir… François de Hollande et sa Madame Royal écologiste semblent nous jouer un mauvais remake de Louis XVI et sa bergère Marie Antoinette 1789 ?
Heureusement que les bulletins de vote ont remplacé la guillotine !
D’Ormesson, Au plaisir de Dieu, superbe fresque du devenir d’une grande famille aristocratique au XXe siècle.
Avec comme dans toute famille, ceux qui maintiennent, voire élèvent sa gloire (merci Jean) et ceux qui la trahissent, la désertent et contribuent à sa chute en servant des intérêts ennemis.
Vive le Roy, et béni était l’Ancien régime et ses monarques légitimes de droit divin !
JB en pince pour le fnsea entre autres, on est sauvé
« Jean Beaufret lui suggéra la philosophie tout en lui proposant « de m’enculer trois ou quatre fois », ce qui lui parut beaucoup mais ne l’empêcha pas de suivre la première partie de sa recommandation. »
Eut-il suivi la seconde partie de sa recommandation et quel grand écrivain il serait devenu : plus ouvert, plus profond !
Bénies soient les grandes familles aristocratiques vénitiennes !
Je vous salue Marie, que Jésus (de Lyon), le vit de vos entrailles soit béni !
Vive le Frexit prévu pour septembre, vive les droits des réfugiés, vive leurs devoirs !! Vive la souveraineté de la France, vive le denier, la livre, le liard et le sol. Et même l’écu.
« Le divorce de Mario Vargas Llosa après 50 ans de mariage »
Pour entrer seul dans la Pléiade ?
L’analyse politique de notre royaume boiteux, la mise en lumière des rats se mordant les uns les autres au milieu des miettes de fromage, la petite musique dodécacaphonique du gouvernement du chancelier Manuel Benito Valls, le bal des fourbes, la gigue des ardents, pauvres « défenseurs des valeurs de gauche », tout cela est fort bien saisi par JB !
Ce pays pue le moisi.
Un terreau sublime pour une Trumperie Front National ? Des ckons, une ckonne, pour un peuple de ckons qui fut grand, par d’Ormesson ! avant que les révolutionnaires guillotinent notre bon roi Louis, cette belle âme…
On est foutus ! Vidons nos caves….
Madame Verniglia : les lectures de JC : « Le livre de vivre » de Fernando Pavese et « Le métier de l’intranquillité » de Cesare Passoa… c’est évident !
Comment Passou va t il traiter, en billet hyper-pesé, le licenciement résultant du désaccord GALLIMARD-MILLET ?….
Je vais attendre un peu pour suivre ça, avant de partir en New Zealand, chasser le cannibale à la kalachnikov.
@Obs
vous avez raison mais pas depuis longtemps .
cette relation malade à la femme denoncée par le billet précedent si elle est est aujourd’hui limitée à une certaine frange du monde musulman a eté longtemps,peut-etre juqsqu’aux annéees 60 une realité méditerranéenne concernant les rivages européens comme africains
Souvenons nous de cette scène de l’Avventura où dans un petit village sicilien l’heroïne quitte un instant son hotel pour faire un tour à l’heure de la sieste et s’aventure sur la petite place ou somnolent les disoccupati . En l’espace de quelques instants elle se retrouve cernée par ces mâles aux regards lubriques qui s’agglutinent autour d’elle , dévorés de désir inassouvi que sa presence inattendue et incongrue-une femme seule sur cette place! -a mis en rut.
Sur Naples et son petit peuple plus que l’aimable saga d’Elena ferrante ,j’ai apprécié plus criante de verité dans leur forme ramassée les nouvelles subtilement ciseléees ,d’ANA MARIA ORTESE dans son recueil: et la mer ne baigne pas Naples
Passou, oui je compare Elena Ferrante à Pavese et à Moravia, mais c’est uniquement sur le plan littéraire et des moyens stylistiques. Ce n’est pas une comparaison sociologique ou ethnographique entre des régions si éloignées…
J’aurais dû le préciser.. Turin, Rome et Naples sont des villes aux mœurs, aux sensibilités, délicieusement différentes. Bien sûr.
Enfin ces trois écrivains parlent d’une Italie des années 5O-6O avec un point commun étonnant : ces trois grands auteurs ont un talent particulier pour parler de l’adolescence et l’analyser. Ferrante montre le passage de l’enfance et de l’adolescence chez ses deux personnages principaux..…Pour Moravia, c’est le superbe « Agostino ». Pour Pavese c’est dans de nombreuses nouvelles « blouson de cuir » « nuit de fête », ou plusieurs textes dans « vacances d’aout » . Personnellement, je préfère les écritures de Pavese ou Moravia qui ont un mordant, une acuité, et une sensualité plus puissante, à mon gout. J’ajoute aussi chez ces deux là une ironie très personnelle.
A l’attention de JC, sa remarque prouve qu’il a bien mal lu Pavese , réduisant tout à son suicide.. car il ne faut pas le réduire à un désespéré qui écrit. Il y a plusieurs Pavese.. . Il ne faut vraiment pas avoir lu « vacance d’août » (de 1945, chef- d’œuvre »..) par exemple ou les « dialogues avec Leuco » ou « la plage » car dans ces textes- et beaucoup de ses nouvelles ou poèmes- il se révèle un auteur hymnique, sensuel, chantant une pure joie d’exister..Il a une « pensée de midi »,comme Camus, sur la campagne caniculaire, les odeurs d’été dans les collines, une écriture des joies immédiates , vcelles du corps avec les baignades et les flirts du soir ,les randonnées en voiture dans les vignes avec un accordéoniste, dragues et bals de campagne.. et en bon ethnographe il voit ce monde’ rural en train de disparaitre….Chez lui un gout de vivre quasi frénétique, et avec des touffeurs érotiques qui n’appartiennent qu’à lui. Œuvre toute craquante de luminosité , et de passion pour sa région de collines, les « Langhe » du Piémont .
En comparaison, la sensualité dans le roman d’une Elena Ferrante est pâlichonne.
Jibé dit: 2 mars 2016 à 11 h 02 min
..avec (et mis au régime par )un ex de Julio Iglesias, après avoir ramé et louvoyé pour faire bon genre en vue du prix suprême que sa fierté de génie convoitait depuis des décennies, va-t-il se lancer dans la chanson ou autre étape de poids
Jibé dit: 2 mars 2016 à 11 h 02 min
unE ex de
« partir en New Zealand, chasser le cannibale à la kalachnikov. »
Né trop tard, vous vous faites des films en tentant d’imiter vos pères
« longtemps,peut-etre juqsqu’aux annéees 60 une realité méditerranéenne concernant les rivages européens comme africains »
ah c’était le bon temps
après 50 ans de mariage »
ça faisait un moment qu’il ne faisait plus assez causer de sa personne ni ne se montrait suffisamment
DHH dit: 2 mars 2016 à 11 h 14 min
Vision caricaturale…
Paul Edel dit: 2 mars 2016 à 11 h 18 min
Caricature, là aussi ! vous lisez ce que vous voulez dans Pavese, mais par pitié votre : « Vous lisez mal Pavese » est ridiculement arrogant. Tout lecteur est libre de ressentir comme il l’entend, et de retenir ce qu’il lui plait ou non ! Mierde, alors …
faut lire comme il dit JC, sinon c’est « ridiculement arrogant » il le dit lui-même.
Où nous apprenons pourquoi Jean D’Ormesson entra dans la « Pléiade »…
http://www.vanityfair.fr/culture/livre/articles/jean-dormesson-la-pleiade-bouchara-roques/26505
Du livre du prophete Zaccharie :
Revenez à moi et je reviendrai à vous, dit le Seigneur, le Tout-Puissant. N’imitez pas vos pères, eux que les prophètes de jadis ont interpellés en ces termes : « Revenez donc, renoncez à vos chemins mauvais et à votre conduite mauvaise ».
DHH, ne parlons pas de « relation malade à la femme », ce qui va aussitôt entraîner des polémiques, mais simplement de cultures et de traditions profondément différentes. L’anecdote de l’Avventura est intéressante mais il me semble qu’elle révèle surtout l’étouffement de la vie dans un petit village perdu, opposé à la relative tolérance (on peut aussi parler d’indifférence) qui règne dans une grande ville portuaire et cosmopolite comme Naples.
Même en Afrique du Nord, je suppose qu’une fille débrouillarde peut encore trouver quelques espaces de liberté dans une grande ville comme Tunis ou Alger, qu’elle ne trouvera jamais dans un petit village du bled…
JC ou Popaul : pour notre cri-cri, quel dilemme !
Miroir, mon beau miroir dit: 1 mars 2016 à 23 h 24 min
Tiens, un usurpateur.
M’enfin on circule aussi bien à Naples qu’à Molenbeek, il suffit d’être rôdé aux villes insécures, ne cherchant que l’observation de l’humain plongé dans ses quotidiens divers. Ce qui change c’est la lumière. Bon je m’en vais marre de contempler des momies sanctifiées par la laïcité en mal de Dieu&sonRoi.
obs dit: 2 mars 2016 à 10 h 03 min
…où Popaul voit-il cela dans d’autres sociétés méditerranéennes, disons plus au sud…?
Vous voulez parler des vieux rêves siciliens de JC ?
« quel dilemme ! »
l’un a déjà le scooter
Perclusion de l’actualité et de la couv’ du Magazine littéraire : l’affaire OEDIPPe et Vargas Llosa entre Nobel / Pléïade et divorce. Il fait un parcours sans faute en destinée …
Comme dirait je ne sais qui: voilà ce que c’est que d’épouser sa Tante.
JC….. dit: 2 mars 2016 à 11 h 05 min
Ce pays pue le moisi.
C’est fait, JC est contaminé par WG et Finkie.
Une pleureuse supplémentaire.
Plongée dans les mondes névrosés de Philip K. Dick ce soir à 22h40 sur Arte … aux jeux de cartes on appelle çà une petite suite au Golem augmenté.
Bises d’Aix en Provence.
où Popaul voit-il cela dans d’autres sociétés méditerranéennes, disons plus au sud…?
ça dépend des milieux, des quartiers- la jeunesse dorée, des beaux quartiers, s’éclate – filles en bikini sur les plages privées, le soir dans les boites , études souvent ou en partie à l’étranger
Mouchoir dit: 2 mars 2016 à 12 h 43 min
eh oui le toutou suit ses maîtres
il a toujours bénéficié d’une incroyable indulgence. Peut-être parce qu’il en témoigna lui-même aux autres
faut il vraiment qu’utu ts’sentes des siens lassouline…gaffe..les exercices de style guimauve et plume dans l’cul ça compromet
il pratique l’autodérision et l’ironie sur soi avec doigté
..gaffe!
On en viendrait presque à oublier
à qui veux tu faire croire ça..sincérment..hach doigté de l’ironie..
tiens je préfère dutour à ton parachuté sur une baionnette à dubrovnique ta mère..largement..il y a chez lui au moins un peu de canaillerie bien placé..
courtois et bien élevé
..qu’est ce donc que la courtoisie pour toi lassouline..il en arrive presque a te faire oublier que ce n’est qu’un jeux de minable simagrées..mais pas tout à fait
justification du titre histoires d’O ? Un peu faible …
Le heideggerien Jean Beaufret lui suggéra la philosophie tout en lui proposant « de m’enculer trois ou quatre fois », ce qui lui parut beaucoup mais ne l’empêcha pas de suivre la première partie de sa recommandation.
Je ne sais pas ce qui est préférable pour soigner les névroses, le rapport malade à la femme ect …
toi t’as essayé les deux et tu veux notre indulgence
..phil te la donnera ptêt moi chus trop courtois et bien élevé pour me prononcer..chut
« – Et pourquoi pas « HistoireS d’O » ?
– Parce que c’est toujours la même ! ».
Particulièrement.
Il nous contamine dans cette vision romantique du monde
halors là..jme souviens dlui à quelques soirs d’élection..quelques un dses éditorios.. »visions romantiques »..mais tut moques de qui au juste là lassouline
merci Paul Edel pour cette évocation des Contadins.
Per una ballerina.
« Ho sceso, dandoti il braccio, almeno un milione di scale
E ora che non ci sei è il vuoto ad ogni gradino.
Anche così è stato breve il nostro lungo viaggio.
Il mio dura tuttora, né più mi occorrono
Le coincidenze, le prenotazioni,
le trappole, gli scorni di chi crede
che la realtà sia quella che si vede.
Ho sceso milioni di scale dandoti il braccio
Non già perché con quattr’occhi forse si vede di più.
Con te le ho scese perché sapevo che di noi due
Le sole vere pupille, sebbene tanto offuscate,
erano le tue. »
E.M.
toujours des histoires d’os à ronger pour mon bon micouille
@ bouguereau pt’^^et ben qwoui ptê’^^ que pas. je suis trop refoulé pour çà.
je suis trop refoulé pour çà
t’as raison vaut mieux havoir l’profit qu’l’honneur des conneries..ya pas d’ptits profits..on en trouve quekfois sans en être fier..het halors!
« Histoire d’O »,
doré, demi, de fat…
sol, la, si, do.
Gargammellicieusement.
chuut le bougre c’est la méthode assouline, savonner la planche quelques brossesàreluire qui piquent un peu pour faire sauvage, il nous met montre le divan, il vise son fauteuil…son but ultime.
simagrées payantes.
bouguereau dit: Votre commentaire est en attente de modération.
2 mars 2016 à 13 h 48 min
je suis trop refoulé pour çà
t’as raison vaut mieux havoir l’profit qu’l’honneur des cohnneries..ya pas d’ptits profits..on en trouve quekfois sans en être fier..het halors!
simagrées payantes
..bon si tu crois qu’c’est c’qu’il faut pour y couper à l’enculer 3 ou 4 fois..nobodiz perfect
j’avons pas dit çà: je crois que la suite de l’infant défunt d’Ormesson douce France ce sera l’Assouline berbère dans son fauteuil je suppute … qui vivra verra.
Ce que j’aime bien en Bouguereau, c’est cette capacité a
à nous faire voir sans cesse de nouveaux horizons.
twit « Le divorce de Mario Vargas »
après la tante, et cinquante années durant sa cousine germaine, enfin libéré du cocon familial grâce à une ex du grand mélomane julio iglesias
« nous faire voir sans cesse de nouveaux horizons. »
c’est vrai qu’il est doué
twit « Le divorce de Mario Vargas »
et Isa est plus riche que lui cqfd
JC….. dit: 2 mars 2016 à 9 h 11 min
Jambrun, t’es qu’un dormessonphobe !
Sa production, au noble vieillard, j’en ai tâté par curiosité : ça se laisse lire, c’est agréable, ça défrise pas, ça distrait le bourgeois, c’est moins ckon que bien des Goncourt…. Crache pas dessus ! Naturellement, sérieux s’abstenir.
Que veux-tu, j’ai été nourri aux meilleures tables : Proust, Céline, Breton, Michaux, Beckett, Duras, Queneau, Sarraute,Simon, Chevillard, Michon, Houellebecq, Echenoz, le meilleur Modiano et même le meilleur Aragon. Quand on a trop fréquenté les cinq étoiles, on a du mal à se rabattre sur un resto de quartier, même si c’est dans le XVIe. Cela dit, je ne suis nullement dormessonphobe. Je néglige, voilà tout. Entre le D’Ormesson de la Pléiade et les trois volumes de Michaux que je suis en train de (re)lire, mon choix est fait. A propos de Michaux, il a tout de même dit beaucoup d’âneries sur le Japon (dans »Un barbare en Asie »). Il avait l’excuse de l’époque, certes (le début des années 30), où les Japonais se préparaient ardemment à devenir les Japs. Mais quand on se replonge dans « L’empire des signes » de Roland Barthes, c’est autre chose : une approche pénétrante, exquise, de la culture japonaise. Au fait, je trouve à d’Ormesson vieilli un côté assez japonais de la grande époque (XVIIIe). Je vais peut-être me raviser et aller y voir, sans trop de cérémonies (du thé).
« la sensualité dans le roman d’une Elena Ferrante est pâlichonne. »
Preuve qu’il s’agit bien d’une femme !
nous attendons votre « ta gueule keupu », bouguereau, ou vous vous dégonflez ?
Jibé dit: 2 mars 2016 à 14 h 30 min
« la sensualité dans le roman d’une Elena Ferrante est pâlichonne. »
Preuve qu’il s’agit bien d’une femme
Sa copine Clopine en a recraché son Pont-l’Evêque de colère.
La queue est bien plus exigente et violente que le vagin, Gaffe à lui.
L’équivalent littéraire féminin du marquis de Sade ou du chevalier de Seingalt ?
« la sensualité dans le roman d’une Elena Ferrante est pâlichonne. »
Preuve qu’il s’agit bien d’une femme ! »
On voit bien que Jibé ne sait pas de quoi il parle!
Je ne comprends d’ailleurs pas cette remarque de Popaul. La narratrice est une gamine de 13 ans au début du livre, qui ne sait rien de la sexualité et la découvre peu à peu. Chacun, chacune, a son rythme dans cette phase de la vie et c’est au contraire bien évoqué, sans complaisance.
OK pour Pavese, Paul, mais pour Rome j’aurais choisi Pasolini plutôt que l’auteur de romans de gare Alberto Moravia !
D. dit: 2 mars 2016 à 10 h 42 min
ses monarques légitimes de droit divin !
Oui, oui enfin Hugues Capet, le duc des Francs, c’est un peu limite limite faut pas i regarder de trop près à la loupe… Bon enfin c’est toujours mieux que l’amendement Wallon ! Ou alors Nabulione le migrant…
Le heideggerien Jean Beaufret lui suggéra la philosophie tout en lui proposant « de m’enculer trois ou quatre fois », ce qui lui parut beaucoup
C’est vrai qu’une seule fois suffisait pour se faire sa religion. Question: Jean Beaufret en était-il parce que heideggerien ou quoique heideggerien. Je pose la question parce que, ces temps-ci, on reproche tant de choses à Heidegger que ce point (d’histoire) mériterait d’être éclairci.
Morand trouvait que d’Ormesson s’agitait beaucoup mais avait fait un beau mariage, ce qui donne les coudées franches. Les deux aimaient partager une choucroute au Champagne.
Emmanuelle dit: 2 mars 2016 à 14 h 38 min
nous attendons votre « ta gueule keupu »
Y a encore eu un changement d’heure ? On est passé à l’heure islamique ! C’est plus le charbon c’est le pétrole…
je fais peut – être un faux procès au taulier il écrit ce qu’il veut après tout.
pour dire franchement se laisser enculer 3 ou 4 fois c’est une proposition pour pas mourir idiot, après tu savoure ou tu peux dire que t’aime pas.
les yeux de Michèle Morgan
Voilà éclairée l’ardente proposition de Jean Beaufret.
Elsa pour Elsa, je préfère Morante à Ferrante
Son nom est devenu une marque et un label. Il est l’incarnation d’une certaine idée de la France
…et de la littérature française. au fond, d’Ormesson incarne ce qu’aujourd’hui la littérature française a de meilleur. Exceptons-en, bien sûr, un Modiano, un Chevillard, un Echenoz, un Michon, un Houellebecq qui jouent dans la division supérieure. Mais Modiano refait sans se lasser du Modiano, Michon est aux abonnés absents, et puis, tout de même, les trente glorieuses, elles n’étaient pas cantonnées seulement dans le domaine de l’économie : nous avions Queneau, Beckett, Michaux, le dernier Aragon, l’ultime Céline, et la jeune garde des Sarraute, Claude Simon, Pinget, Modiano (celui de « Villa triste »)… et j’en dirais et j’en dirais (comme disait Aragon). Enfin… ne faisons pas trop le laudator temporis acti, mais tout de même, tout de même… En ce temps-là, un Jean d’Ormesson devait se contenter des seconds rôles.
Son nom est devenu une marque et un label. Il est l’incarnation d’une certaine idée de la France
Tiens, tu prends un Duras de la bonne époque, « L’Après-midi de monsieur Andesmas », par exemple (200 pages environ) : eh bien, à lui seul il vaut plus que tous les d’Ormesson réunis dans la Pléiade.
Voilà éclairée l’ardente proposition de Jean Beaufret
..si michele morgan fait l’homme on la voit ta religion jean marron
c’est fin jean – gérard, tant que t’est pas premier tu te contentes des seconds rôles en littérature t’es intouchable à 100 ans faut bien trouver un avantage à être scribouillard.
En ce temps-là, un Jean d’Ormesson devait se contenter des seconds rôles
celui qui sfait descendre dans les chiottes haprés qu’on lui ait cassé les dents sur le comptoir..le fime me dit quekchose
Que sera la France de demain sans lui ? Autrement dit : y–aura-t-il une vie dans ce pays après Jean d’Ormesson ?
Mais oui, mais oui. Edouard Louis, par exemple, eh bien, c’est pas si mal (si j’en crois Clopine).
bouguereau se planque… et s’il n’était qu’un paltoquet ou un pâle toqué ?
se laisser enculer 3 ou 4 fois
1 fois c’est pour la science..2 c’est pasque t’étais bourré..3 pour être immortel..mais 4 c’est la pente savonneuse
gérard-Jean dit: 2 mars 2016 à 15 h 10 min
un Chevillard
On ne dira jamais assez à quel point Jean Marron peut parfois être stupide (pourquoi parfois au fait ?)
Morand trouvait que d’Ormesson s’agitait beaucoup
..il essayait de bien faire
Je ne comprends d’ailleurs pas cette remarque de Popaul
polo veut signifier qu’on dit « blanc comme un cul »..c’est un fin lettré qu’elle dit bonne clopine
La queue est bien plus exigente et violente que le vagin, Gaffe à lui
..hon dirait de l’hapolinaire
Sa copine Clopine en a recraché son Pont-l’Evêque de colère
..c’est trop porno
« d’Ormesson s’agitait beaucoup », on voit tout de suite qu’il est pas fait pour un rapport profond et durable,si çà se trouve le philosophe lui a dit çà pour jouir de le voir frémir comme une feuille au vent sous un porche la nuit…
Je pose la question parce que, ces temps-ci, on reproche tant de choses à Heidegger que ce point (d’histoire) mériterait d’être éclairci
je sais pas si hanna arendt avait les yeux de michel morgan
@Emmanuelle dit: 2 mars 2016 à 12 h 22 min
Pas de dilemme ! sur cette lecture-là -Pavese- je ressens (et crois l’avoir exprimé de nombreuses fois) une plénitude à lire Pavese ; toutefois, je suis heureuse quand JC dévoile ses avis de lecteur, sa passion de la mer (chez Sergio). Mais comme critique littéraire féru de littérature italienne, Paul Edel c’est du solide !
@Jibé dit: 2 mars 2016 à 14 h 54 min
bien vu !
proverbe neuillyien : un grand homme n’a pas besoin de bosser pour vivre
Emmanuelle dit: 2 mars 2016 à 12 h 22 min
15h37 cricri ne saurait choisir entre eux la pauvre
Que sera la France de demain sans lui ? Autrement dit : y–aura-t-il une vie dans ce pays après Jean d’Ormesson ?
Baste. On n’a pas besoin d’un Jean d’Ormesson. Enfin, on n’en a pas un besoin vital. En littérature, comme en art, un Jean d’Ormesson, c’est le tout venant (de bonne qualité, c’est une affaire entendue). Mais en littérature, comme en art, seuls comptent ces « horribles inventeurs » que Rimbaud appelait de ses voeux. Tiens, par exemple, celui qui a écrit ceci :
» Si, le jour de vos noces, en rentrant, vous mettez votre femme à tremper la nuit dans un puits, elle est abasourdie. Elle a beau avoir toujours eu une vague inquiétude…
» Tiens, tiens, se dit-elle, c’est donc ça le mariage. C’est pourquoi on en tenait la pratique si secrète. Je me suis laissé prendre en cette affaire. »
Mais, étant vexée, elle ne dit rien. C’est pourquoi vous pourrez l’y plonger longuement et maintes fois, sans causer aucun scandale dans le voisinage.
Si elle n’a pas compris la première fois, elle a peu de chances de comprendre ultérieurement, et vous avez beaucoup de chances de pouvoir continuer sans incident (la bronchite exceptée) si toutefois ça vous intéresse.
Quant à moi, ayant encore plus mal dans le corps des autres que dans le mien, j’ai dû y renoncer rapidement. »
Assouline nous dit que l’amour a été la grande affaire de Jean d’Ormesson. Mais Jean d’Ormesson a-t-il jamais été capable d’écrire, sur l’amour et le déni d’amour, dix lignes aussi profondes que celles-là ?
» Quant à moi, ayant encore plus mal dans le corps des autres que dans le mien « … L’enfer, et le remède à l’enfer. le seul. Encore faut-il être doué pour ça.
Jean d’ormesson a toujours eu le Béghin des femmes. urkurk
passion de la mer pour JC : trinquer avec Bombard !
gérard-Jean dit: 2 mars 2016 à 15 h 52 min
Stupide on vous dit.
gérard-Jean dit: 2 mars 2016 à 15 h 52 min
(de bonne qualité, c’est une affaire entendue).
Dès qu’on parle de qualité en art, c’est… Ben c’est rouléàpâtisserie, tiens !
La qualité c’est comme les loden c’est quand on le dit pas qu’elle i est…
jc, cricri veut ( ça la ferait vibrer (avant-dernières volontés)) que vous l’emmeniez en croisière sur votre rafiot rafistolé tout troué que vous avez accroché au mur de votre cellule de hp
Gianfranco Sanguinetti s’insurge contre la biographie d’Apostolidès sur Debord :
@gérard-Jean dit: 2 mars 2016 à 15 h 52 min
Et voilà qu’il pleut dru. Vous me faites rater ma fenêtre et cette lumière sur les toits gris particulière à Paris.
Je vous lis et je vous trouve trop exigeant. Bien sûr qu’il me manquera Jean d’Ormesson. Souvent je n’y pense pas mais quand je vois son visage malicieux crever le petit écran de la télé, je m’attarde en souriant et quand je l’entends cabotiner avec cette voix inimitable (enfin , elle fait le régal de certains humoristes), je l’écoute. Je sais qu’entre deux paroles légères et brillantes va se glisser un silence, une hésitation, une ombre dans le regard bleu.
Non, l’homme n’est pas superficiel mais il est poli et ne veut jamais alourdir une conversation avec ses chagrins… l’élégance du bonheur… (je pense à son combat contre le cancer et cette discrétion quand il l’a évoqué). Il faut le lire pour le rencontrer vraiment. Il aime lire, lire, lire… Ses livres nous parlent souvent de ses lectures. Je me souviens Aurevoir et merci dans les années 60, d’un autre au plaisir de Dieu (son meilleur peut-être…) de celui paru en 2003 Et toi mon cœur, pourquoi bats-tu ? où il cite ce long poème de Hugo « Tristesse d’Olympio » :
« Que peu de temps suffit pour changer toutes choses!
Nature au front serein comme vous oubliez !
Et comme vous brisez dans vos métamorphoses
Les fils mystérieux où nos cœurs sont liés !… »
Je pense aussi à son épouse et à leur fille unique, Héloïse, éditrice, sources de sa force sereine.
Mais encore, comme il a bataillé ferme auprès de ses pairs pour que Marguerite Yourcenar devienne en 1980 la première femme élue sous la Coupole.
De son livre C’était bien me reste une petite musique comme celle de Mozart… son amour de la littérature de Homère à Sartre dans cet essai qui est une forme d’autobiographie, des réflexions sur sa vie, le temps… Hugo, dont il se plaît à imaginer comment il se serait comporté face au petit écran : « Il aurait tonné, Voltaire aurait régné… »
Il m’amuse par ses facultés d’adaptation, trouvant toujours l’aisance de s’entretenir avec des inconnus sur un plateau, acceptant les invitations les plus singulières. Frivolité toute apparente, courtoisie, désir d’être aimé, admiré…
C’est un homme qui pourtant, nous accompagne, discrètement, écrivant, conversant, regardant le monde et les gens avec une sorte de patience mais jamais de morgue ou de méchanceté.
Zut, vous m’avez fait raté l’orage !
Christiane a rater l’orage…mais pas que ça.
@2 mars 2016 à 17 h 31 min
Oui, un infinitif embarqué dans un participe passé… Désolée… et merci.
Mais de rien, criait.
Voulais dire mais de rien, cricriii.
Christiane répondant à gérard-jean, on dirait du madame de Sévigné écrivant à sa fille bien aimée ! C’est l’effet Jean d’O ?
Très belle évocation à 17h 19.
Christiane est très intéressante. Elle écrit avec un lyrisme qui ne plait peut-être pas à tous mais qui est toujours agréable à lire. Son écriture est stylistiquement, syntaxiquement, orthographiquement et typographiquement (!) excellente. Il y a peu de commentateurs dont on puisse en dire autant: Clopine, JC? (d’accord ce rapprochement est osé!).
Alors lui reprocher une faute d’orthographe qu’elle fait en fin de parcours parce qu’elle est déçue qu’on lui ait fait rateR l’orage, c’est mesquin, Monsieur Petitbout (de la lorgnette).
savoir rester impeccable après avoir traversé vents et marées, et marais : une leçon pour la populace des assistés et fainéants
@Jibé dit: 2 mars 2016 à 17 h 51 min
Hum… c’est une correspondance inédite !
George Sand à sa fille… Marie de Rabutin-Chantal à la sienne… Colette à Bel-Gazou… Ces épistolières au style drôle et enlevé parlaient au fil de la plume. Ce que nous faisons ici… sans leur talent !
christiane dit: 2 mars 2016 à 17 h 19 min
@gérard-Jean dit: 2 mars 2016 à 15 h 52 min
Et voilà qu’il pleut dru. Vous me faites rater ma fenêtre et cette lumière sur les toits gris particulière à Paris.
Je vous lis et je vous trouve trop exigeant.
@christiane
Oui, vous avez raison, je suis bêtement exigeant, et ignorant de surcroît. Vous me donnez envie de le lire. Vous évoquez des choses que je ne savais pas et qui me touchent, qui me rapprochent de lui sans le connaître, et je pense à cet ami à qui j’ai dit « bienvenue au club », quand j’ai su.
Y aura-t-il une vie dans ce pays après Jean d’Ormesson ? , se demande Assouline. Difficile de savoir de quoi sera fait l’avenir. Quelqu’un, naguère, s’y risqua, entre terreur frénétique et extase. Pour votre plaisir, je le cite :
» Quand les mah,
Quand les mah,
Les marécages,
Les malédictions,
Quand les mahahahaha,
Les mahahaborras,
Les mahahamaladihahas,
Les matratrimatratrihahas,
Les hondregordegarderies,
Les honcucarachoncus,
Les hordanoploplais de puru para puru,
Les immoncéphales glossés,
Les poids, les pestes, les putréfactions,
Les nécroses, les carnages, les engloutissements,
Les visqueux, les éteints, les infects,
Quand le miel devenu pierreux,
Les banquises perdant du sang
Les Juifs affolés rachetant le Christ précipitamment,
L’Acropole, les casernes changées en choux,
Les regards en chauve-souris, ou bien en barbelés, en boîte à clous,
De nouvelles mains en raz de marée,
D’autres vertèbres faites de moulins à vent,
Le jus de la joie se changeant en brûlure,
Les caresses en ravages lancinants, les organes du corps les mieux unis en duels au sabre,
Le sable à la caresse rousse se retournant en plomb sur tous les amateurs de plage,
Les langues tièdes, promeneuses passionnées, se changeant soit en couteaux, soit en durs cailloux,
Le bruit exquis des rivières qui coulent se changeant en forêts de perroquets et de marteaux-pilons,
Quand l’Epouvantable-Implacable se débondant enfin,
Assoira ses mille fesses infectes sur ce Monde fermé, centré, et comme pendu au clou,
Tournant, tournant sur lui-même sans jamais arriver à s’échapper,
Quand, dernier rameau de l’Être, la souffrance, pointe atroce, survivra seule, croissant en délicatesse,
De plus en plus aiguë et intolérable … et le Néant têtu tout autour qui recule comme la panique …
Oh ! Malheur ! Malheur !
Oh ! Dernier souvenir, petite vie de chaque homme, petite vie de chaque animal, petites vies punctiformes !
Plus jamais.
Oh ! Vide !
Oh ! Espace ! Espace non stratifié … Oh ! Espace ! Espace! »
Alors, dans ce Vide sidéral, s’élèveront peut-être des voix sereines, pour dire des chants inouïs, ou peut-être seulement pour redire les plus beaux chants du passé, comme celui-là, dont, je pense, vous avez reconnu l’auteur.
Non mais l’astuce l’orthographe c’est de faire des fausses fautes pour qu’on voie pas les vraies !
Mais il paraît qu’il y a des blogs avec la fonction « edit » ; alorsse alors alors ? Ou c’est peut-être passeque on est trop bon qu’on l’a pas…
« La sagesse suprême est d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre du regard tandis qu’on les poursuit » (William Faulkner)
Cabotin, cabotin ..
Oui, bon ..
Jean d’O reste gamin envers et contre tous.
Il a bien raison.
Que resterait-il sinon, à son âge ?
Les questions existentielles ?
Poubelle .
La roue mexicaine ?
Plus qu’incertaine .
Alors, le cabotinage .. une option raisonnée me semble-t-il .
Bonsoir, Sergio ..
Surtout quand on sait que l’amour aura été la grande affaire de sa vie. PA
Bon, Pierre Assouline, il faudrait arrêter de faire votre Candide .
Si .
Il n’y a que deux questions:
L’amour et le pouvoir.
Déjà, l’ordre dans lequel on se les pose n’est pas insignifiant .. et quoi qu’il en soit, ce ne sont que ces deux-là qui font tourner ou empêchent de tourner le monde.
c’est fatiguant de faire le clown dans les salons, on apprend mais on peut aussi désapprendre et être plus authentique, ce qui n’exclu pas d’avoir du chien.
j’écrirais bien une lettre à mes soeurs les femmes ce soir … avec un ton espiègle, mais l’humour étant la chose la plus difficilement partagée je n’ose pas c’est bêtasson.
@Gérard Jean – 18h47
Henri Michaux, de passage… Merci.
« J’écris pour me parcourir… »(Michaux)
Jean d’Ormesson aussi, dans une vie… mouvementée, s’est cherché dans l’écriture.
Chacun le fait à sa façon…
Michaux écrivait dans « Passages » :
« … j’eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui infiniment se déroule sinueuse, et, dans l’intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans… »
Une corde qui se déroule aussi de livre en livre et sur laquelle souvent, nous, lecteurs attentifs, posons la main, pour aller plus loin.
Ils nous font le cœur murmurant faisant lever les mots en nous…
@Lavande dit: 2 mars 2016 à 17 h 59 min
Merci, Lavande. Je ne sais plus qui écrivait hier, ici, que dans ces commentaires tapotés sur le clavier nous laissions passer certaines fautes (dont celle-ci) que nous ne voyons pas alors que dans une lettre manuscrite, elles auraient retenu notre attention. C’est étrange, comme si notre attention divisée entre les touches, l’écran, la pensée s’émoussait et laissait en fin de parcours une sorte d’automatisme prendre le dessus.
Al Ceste dit: 2 mars 2016 à 8 h 25 min
Me pardonnerez-vous mon crime d’ignorance, ô Vénéré Maître ?
C’est fait.
JC, je me suis fendu de 10 euros pour acheter La Revue Littéraire et lire intégralement l’article qui vaut à Richard Millet de nouveaux embarras. Curieusement, la presse ne semble pas relayer l’article du Point.
Amalfi, sa côte, classée au patrimoine de l’UNESCO. Et Monsieur le doyen n’y est pour rien.
« Un prodigio allora avviene:
aulenti selve e fonti
fresche nell’ombra adornan tutti i lidi
e i frutti d’or penduli dai rami.
In un nimbo beato di fragranze
il talamo rifulse tra ghirlande
di quei fiori, di quei frutti. Ivi s’assise
più che mai bella Amalfi, e fu regina,
mentre intorno cantavano le Grazie
i felici imenei. Fiori sull’are,
una pioggia di fiori sull’onde liete,
fiori e grappoli d’or per i sacri clivi,
e nella brezza è l’alito del mare. »
Giovanni Pontano
@christiane 19 h 56
Le problème pour la plupart des intervenants c’est que, s’ils maîtrisent en général parfaitement l’orthographe et la syntaxe, ils ne maîtrisent pas la dactylographie, pour laquelle ils n’ont pas reçu de formation véritable comme ceux et celles qui étaient destinés à en faire profession .Eux ont eté amenés à apprendre à taper tardivement et sur le tas avec l’intrusion de l’ordinateur dans leurs habitudes.
D’où, des performances médiocres ;et on finit par laisser passer en ne les repérant pas des fautes de frappe qui défigurent les mots ou ont un air de fautes de syntaxe ,des lettres mises les unes pour les autres ,des majuscules escamotées, ,le tout donnant une impression d’à peu près orthographique qui ne correspond pas à la compétence réelle des auteurs d’un post
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