Le moment Apostrophes
Etrange cette impression d’être considérés comme des dinosaures par des plus jeunes lorsque nous leur parlons d’Apostrophes, exactement comme nous tenions pour des diplodocus ceux qui nous vantaient le charme de Lectures pour tous quand nous étions plus jeunes. Il est vrai que l’émission de Bernard Pivot est née il y a quarante ans, déjà. Une émission purement littéraire, entendez par là qu’elle était exclusivement consacrée aux livres, fussent-ils parfois bien peu littéraires.
Durant les quinze années de son existence sur la deuxième chaine, de 1975 à 1990, elle joua un rôle essentiel dans la vie culturelle en France ; elle participa de plein droit au débat d’idées quand elle ne l’initia pas ; des querelles y ont été vidées publiquement ; des réputations s’y sont faites et d’autres s’y sont défaites ; des penseurs exigeants y ont gagné un public qu’ils n’auraient jamais espéré atteindre ; des romanciers populaires y ont perdu tout crédit ; des poètes s’y sont fait entendre. Souvent le destin d’un livre s’y est joué en quinze minutes, pour le meilleur et pour le pire. Durant toutes ces années, Bernard Pivot y fut l’ « interprète de la curiosité publique » selon le mot de Pierre Nora, lequel n’ira pas, pour autant, jusqu’à faire du studio d’Apostrophes un lieu de mémoire.
La liste des apostrophés est impressionnante, non par leur nombre mais par leur trempe. Lorsqu’on visionne ces émissions sur le site de l’INA, on est frappé par deux phénomènes : d’abord la qualité et la variété des auteurs, surtout chez les historiens, les philosophes, les sociologues, les essayistes, auxquels on aurait du mal aujourd’hui à trouver des héritiers de la même envergure et pas seulement chez les Français (où sont les Dumézil, les Braudel, les Lévi-Strauss ?) ; ensuite l’exceptionnelle liberté de ton qui régnait sur ce plateau, la vivacité de la dispute, parfois la violence des échanges, dans un grand mélange des genres, toutes choses qui doivent aussi aux aléas du direct, et qui contrastent si fort avec l’autocensure et la frilosité de notre époque rongée par le principe de précaution. Apostrophes faisait l’événement, chaque vendredi soir dans la lucarne et le lendemain dans les librairies, en un temps de démocratisation de la culture au lendemain des Trente Glorieuses où la télévision ne comptait que trois chaines. Depuis, il y en a des centaines à la disposition du téléspectateur, la télécommande a encouragé l’impatience, la notion de direct a été abolie, le podcast a bouleversé les notions de temps et de programme.
Bureau d’esprit ou salon de conversation, dans la manière de faire société sous l’Ancien régime, Apostrophes renouait parfois avec le rituel de la visite au grand écrivain mais sans rechercher d’adoubement comme c’était le cas sous la IIIème République. On y conversait ; désormais, à la télévision, on échange ; le plus souvent, les invités s’empressent d’aligner quelques phrases avant que leur voix ne soit zappée par la frénésie de l’animateur ou étouffée par la vulgarité des applaudissements.
Qui se penche sur ce moment de l’histoire la télévision sera tenté de faire le procès de ce qu’elle est devenue. Foin de la nostalgie, tout a changé à commencer par le monde, excusez du peu. N’empêche : qui voudra écrire notre histoire culturelle vers la fin de l’autre siècle ne pourra faire l’économie d’un examen attentif des archives d’Apostrophes. Au-delà d’un reflet de la production éditoriale, et donc de la sensibilité, de l’intelligence, de l’esprit français dans ces années-là, il y trouvera un miroir sans pareil de la France des « années Apostrophes » tant nombre de Français s’y sont retrouvés. De toute la France et non d’une certaine France.
P.S. : Ce vendredi 6 novembre à 22h35, France 2 diffusera « Le vendredis d’Apostrophes », florilège des meilleurs moments de l’émission commentés par son animateur même, et réalisé par mézigue.
(« Image extraite des Vendredis d’Apostrophes » photo D.R. ; « Burgess, Moravia, Grass à Apostrophes » photo D.R.)
1 010 Réponses pour Le moment Apostrophes
Ouais, on pourrait dire aussi à propos d’Apostrophe ce qu’en dit Gille Deleuze dans son Abécédaire, à savoir que cette émission n’a jamais parlé de littérature… Mais j’aimais pourtant bien la regarder pour le cirque et les auteurs.
#je fais un voeu; qu’on arrête d’employer les 3 mots suivants : récompensé couronné lauréat
# j’ai lu avec plaisir le mot mirliflore dans un commentaire
# j’ai aimé ce com. de Chaloux ( peu lu jusque là)
» les vrais grands chefs-d’oeuvre sont les livres qui gardent une absolue ambiguïté à travers les siècles,tels le Satyricon, Don quichotte …. »
# j’espère qu’il n’y a plus aucune médaille à distribuer
# j’ai relu l’incroyable palmarès de Marc Pajot; aucune ambiguïté ; c’est un très grand; on le savait déjà.
…
…le château » Apostrophe « ,…de la culture,!…pour en oublier des » Thierry la Fronde « ,…en diversion des » affaires « ,…
…
…les heures supplémentaires,…les familles cocues,!…
…etc,!…travaillez-plus,!…pour rien,!…
…
Apostrophes récréait à sa façon, le salon littéraire, le produit livre en plus (calé sur les sorties). Il permettait au pékin moyen de voir évoluer l’animal auteur/philosophe dans un cirque bien orchestré par monsieur Loyal Pivot, communicateur de grand talent & amoureux de la gent humaine & des mots. Les 12 émissions qui existent en dvd sont davantage un témoignage sur une époque que sur la littérature, dont il ne reste pas grand chose, malgré ses stars.
Pas de Levi-Strauss aujourd’hui parce que Levis-Strauss avant: tous ces précurseurs sont suivis par des petites personnes dont la carrière personnelle importe plus que l’avancement de l’esprit. Le héros de Soumission est l’archétype de l’universitaire fin/début de siècle.
L’émission avec le neveu de Gary est ma préférée: du théâtre ans le théâtre….Et on fumait allègrement sur le plateau, comme Bhl, qui ne fume plus, ne boit plu, ne mange ni oignons ni fruits de mer mais y va avec allant…
Pour saluer René Girard …
« Shakespeare : Les feux de l’envie », lecture audacieuse de René Girard. Réflexion profonde sur le « pharmakos », mécanisme structurel du fonctionnement en société.
« pour le cirque et les auteurs. »
et le .. qui n’avait lu (faisait lire par d’autres ) les livres des invités et ramenait au-dessous de la ceinture la plupart du temps son intérêt pour les ouvrages !!!
« désormais, à la télévision, on échange ; le plus souvent, les invités s’empressent d’aligner quelques phrases avant que leur voix ne soit zappée par la frénésie de l’animateur ou étouffée par la vulgarité des applaudissements. »
On dirait qu’ils sont dans un drôle d’état de surexcitation, bizarre et crispante, payés au mot, c’est à celui ou celle qui dira le plus de débilités à la seconde, c’est la foire, vulgaire en plus
La gueule de Blaise me met mal à l’aise : quelle tête de nœud ! Ce magazine a un goût de chiottes !
« Apostrophes », le prix littéraire hebdomadaire ?
Vitrinalement.
Pivot, tourniquet, moulin à vent…
Rotativement.
Le défunt René Girard est-il « passé » à Apostrophes ?
Sur Apostrophes, je ne suivrai pas les puristes à la WGG et dirai que cette émission fut plaisante et utile, même quand elle ne parlait pas de littérature stricto sensu. Utile : il suffit de voir ce qui, sur le service public, a pris son créneau hebdomadaire et horaire (vendredi soir, début du WE et donc d’une période de loisirs notamment culturels), qui a autant de rapport avec la culture que Chaloux avec la modestie.
Si elle existait, parlerait-elle du dernier livre de Denis Robert, Mohicans, un hommage à Cavanna (vrai écrivain, n’en déplaise aux roués) et Choron accompagné logiquement d’une charge contre le duo Val-Malka ? Je pose la question car l’auteur et son éditeur ont subi des pressions des deux sinistres.
Pivot et sa France des terroirs, son éternel beaujolais et l’ agaçant conteur toujours content à l’ accent bourguignon servi à toutes les sauces…!
Résumons….. dit: 5 novembre 2015 à 8 h 28 min
Déjà bourré ?
(Où voit-il un Blaise dans cet article, lui)
quand elle ne parlait pas de littérature stricto sensu
Ouais, mais question vin, il n’ y en avait que pour le beaujolpif!
Il serait plus intéressant de savoir comment Pivot s’y prenait pour réaliser sa performance, quelles étaient les coulisses de son émission, qui lisait quoi, comment se faisait les fiches, les réunions, le discours qui allait être tenu.
On peut toujours se bercer d’illuions mais il faudrait vraiment réfléchir sur ce que disait Deleuze d’une telle émission qui était, au fond, de sa part, une réflexion à la fois sur la littérature et sur la démocratie.
L’émission de Pivot était une émission de battage mondain, de conversation mondaine. Elle n’avait rien à voir avec une quelconque démocratisation de l’accès à ce que c’est que l’art de la littérature. On n’y parlait jamais de l’art littéraire. L’art littéraire était le paria chétif, le cadavre de cette émission prétendument littéraire. Or, une démocratie comme la nôtre, la République française, la République des Lettres se doit d’élever le peuple à ce qu’est la littérature, et lui faire comprendre par des moyens appropriés les grands problèmes esthétiques auxquels s’affrontent les écrivains pour fondre leurs bouquins. Sinon, on parle dans le vide, on fait des phrases de salon mondain, on plaisante, mais on n’a pas encore commencé à faire son devoir de journaliste !
L’art, par nature, est difficile. Comprendre l’art d’un Flaubert c’est difficile. Je me souviens de la réflexion de l’un de mes élèves de Seconde dans un bon lycée d’Aubervilliers alors que nous étions en train d’expliquer un passage d’Un cœur simple : Mais alors, Monsieur, quand on lit comme ça sans chercher plus loin un roman, on ne comprend qu’à peine dix pour cent du sens du roman. Celui-là, ce jour-là, avait tout compris du travail que nous faisions en classe pour apprendre à lire Flaubert en profondeur, pour comprendre l’infini bonté de Flaubert qui se penche sur la vie d’une simple domestique, perpétuellement humiliée par sa maîtresse et par la vie, et qui, ce faisant, nous donne à voir et à comprendre notre condition humaine avec une profondeur et une ampleur sans pareille. Une République qui se contente de se satisfaire d’une émission comme Apostrophe n’est pas à la hauteur des exigences et des devoirs d’une démocratie digne de ce nom, qui se doit non seulement d’informer les masses des nouveautés littéraires mais de leur fournir aussi des outils pour les comprendre en profondeur, c’est-à-dire de parler de l’art de se raconter des histoires. Et Dieu sait s’il faut du talent pour y parvenir.
Mais ce qui domine dans ce monde pourri, c’est l’idée que la littérature est une galerie qui accroche comme des trophées de chasse les écrivains sur les murs pour faire joli ! Monde absurde, décadent, qui a perdu le sens du tragique, et le sens de la vie !
à Pécul : JC l’helléniste a des visons suspectes, il voit des fiottes partout
JC dit : « pour saluer René Girard »… il croit que c’est un footballeur !
Réné Girard avait écrit son livre sur Shakespeare en anglais, avant traduction en français par Bernard Vincent, également spécialiste de civilisation américaine.
Je parlais de réflexion audacieuse plus bas:
« (L)e désir mimétique au sommet signifie que toute autorité humaine est incertaine, précaire, provisoire. La plupart des auteurs modernes tiennent pour acquis que le pouvoir dispose, pour se perpétuer, de ressources infinies et d’une volonté pas seulement intelligente, mais sans faille et démoniaque; Shakespeare pense exactement le contraire. Le pouvoir, où il existe, est perpétuellement menacé, car il est fasciné par sa propre destruction (…) »
– R. Girard, « Shakespeare, Les feux de l’envie », Grasset 1990, p.229.
« King Henry IV: ‘Uneasy lies the head that wears a crown' », Henry IV, part 2.
Pivot, c’était pas mal, mais Busnel, c’est bien aussi. Honnêtes praticiens de diffusion de l’actualité culturelle à l’usage du grand public. Distrayants bavardages.
la République des Lettres se doit d’élever le peuple à ce qu’est la littérature,
La République à bon dos, WGG!
Ses ailes de géant l’empêche déjà de marcher…
Mais arrêtez de vous en prendre à ce JC, il est assez malheureux comme cela, tout seul au fond de la classe avec son bonnet d’âne
Pour quelle raison la République Française, ou tout autre, devrait avoir l’impudence de « devoir élever le peuple à ce qu’est la littérature » ?!
Quelle s’occupe de ce qui la regarde….
la littérature est une galerie qui accroche comme des trophées de chasse les écrivains sur les murs pour faire joli
Pour faire du fric, surtout, WGG!
En général, c’ est chez le particulier, accroché au-dessus du canapé, que le tableau fait joli..( Comme le bouquin, d’ ailleurs dans la bibliothèque particulière).
En galerie, l’ alignement est sobre, l’ encadrement identique pour mettre en valeur la particularité de chaque tableau.
Laurence, vous n’avez pas besoin de bonnet d’âne, vous êtes déjà tout équipé …
» élever le peuple à ce qu’est la littérature » (Widergänger)
J’adore le côté rétro de la formule. On n’aurait pas mieux dit vers 1850. Ce doit être la variante culturelle de l’ascenseur social.
…
…le Moyen – Age,…collabos,!…
…
…qui,!…de la bande ses » quatre + un « ,!…vas se rapprocher le plus, du cochonnet,!…
…encore une boule,!…pour viser dans le tas,!…
…santé,!…à notre république des incroyables et merveilleuses,!…
…la concurrence,!…etc,!…
…
« diffusion de l’actualité culturelle à l’usage du grand public. Distrayants bavardages. »
oui voilà c’était vivant dans les émissions de Pivot, sans doute à cause des invités d’alors et de l’époque elle-même, plus propice à l’originalité et la créativité -maintenant c’est calibré et peu passionnant , en réalité on s’y e….de et endort, c’est remplacé par de l’aseptisé, mortellement ennuyeux
super, la photo du haut!
Pivot, c’ est aussi l’ émergence des grands groupes de presse dans le monde de la littérature, de l’ écrit spécialisé dans les sciences humaines.
LIRE, en est bien l’exemple à l’époque.
maintenant c’est calibré et peu passionnant ,
Exact. On développe un plan marketing bien rôdé.
Cela avance par couple aussi, voyez de Vigan et Busnel.
A moi l’écriture à toi les médias!
Montaillou, village occitan, ce célèbre et aussi inattendu succès de science humaine marqua probablement l’ éveil et l’ intérêt des investisseurs financiers dans le « littéraire même spécialisé » en général.
De temps en temps, il y a quelques années, j’en ai acheté un numéro sur le site de l’INA, et il y a des choses qui vieillissent plutôt très bien. Tournier et les rois mages, entouré de curés et de moines de très haute tenue, l’excellente émission qui réunissait Hergé et Cabanis (son numéro sur Michelet), celle avec Yourcenar -et sa longue conférence-et d’Ormesson. Toujours intéressant d’entendre parler ces gens qui pour la plupart ne parleront plus. Sans oublier le 1er concerto de Rachmaninov, (peut-être dans la version de Byron Janis), les entretiens uniques, Jouhandeau chez lui quelques mois avant sa mort, déjà lointain mais si amusant, Simenon, etc.
Evidemment Pivot n’est pas le grand lecteur qu’est Dumayet mais ce qu’il laissera derrière lui ne manque pas d’intérêt. Que ne donnerait-on pour voir Montaigne, Cervantès, Saint-Simon, Flaubert, les Goncourt, Proust etc. causer de choses et d’autres pendant une heure?
(Vous noterez qu’on peut maintenant s’abonner à l’INA pour 2,99 par mois. Excellente nouvelle).
ouh lala tous ces pisse-froid qui parlent de la LITTERATURE grandiose, noble et tout le tralala à vous décourager de lire.
Mais on peut lire Flaubert et l’aimer et s’intéresser aussi à des oeuvres plus … légères ? et passer un bon moment à lire un polar ou …la Madone des sleepings.
L’émission était beaucoup suivie à cause de Pivot. Je ne l’aurais manquée pour rien au monde quels que soient les auteurs. Pivot savait faire parler quoique Modiano…. il était obligé de finir les phrases à sa place, mais ça aussi ça montrait sa générosité, il n’y avait jamais aucune agressivité dans ses propos, il essayait toujours de mettre les auteurs en valeur, mais avec une bonne humeur communicative. Cette émission c’était le dessert de la fin de semaine.
On peut toujours faire un procès Deleuze, un procès Debray à Pivot. En attendant, les livres français qui demeurent intéressants sur la période (et il y a vraiment de bons et grands livres, un vrai trésor) sont presque tous passés par Apostrophes, sauf ceux des auteurs qui ne voulaient pas de la télévision comme Gracq. Monopole ou pas, ce qui dure est bien ce qui était là. Et on n’a pas encore vu émerger les génies méconnus, alors qu’Internet permettrait de mettre en ligne des manuscrits négligés.
Quant à l’idée d’Alba de faire entrer le public dans le cabinet de travail, encore une illusion. Le public s’en fout. Aller fourrager dans les corrections, les repentirs, les addenda la méthode de travail, c’est une jouissance de grand lecteur, les autres ne voient même pas de quoi il s’agit : »Tu vas bien nous en chanter une autre, encore une! » dit Céline dans un entretien.
il nous gonfle le Chaloux avec sa Yourcenar aussi moche qu’Enard…..
Je me souviens surtout de la mâchoire carrée et de l’œil de braise de Claude Hagège, « l’homme de paroles », qui m’avaient littéralement hypnotisé, envoûté, médusé… le temps du déploiement de sa superbe logorrhée. Assurément, pour moi, le plus haut moment de cette émission impossible à oublier. Je ne voudrais pourtant pas en revoir le film, de crainte de devoir mutiler et avilir la magie de ce moment de grâce.
regarder Apostrophes?
J’avais 17 ans, fils de prolos, pas de livres à la maison, vivant dans une petite ville du Gard privée de librairies, Apostrophes fut une ébouissante échappée hors du « tout petit monde » qui était le mien.C’est peu dire que je regardais cette émission avec une totale candeur, la candeur d’un illétré, et j’ai bien du prendre des vessies pour des lanternes mais comme je n’avais pas alors les moyens d’acheter de livres et que je ne fréquentais pas les bilbiothèques, je restais, de toute manière,dans l’obscurité jusqu’au jour ou je me suis décidé à braconner sur les terres littéraires les plus aristocratiques tout en continuant à regarder apostrophes, avec un peu moins de candeur et c’était encore mieux!
apostrophes fut une émission littéraire populaire, c’est-à-dire assez hospitalière pour accueillir celles et ceux que les livres, la littérature et la culture intimidaient terriblement, parce qu’appartenant à un monde étranger et vaguement hostile.
Le lundi, à l’usine où je bossais, nous étions quelques uns à évoquer l’apostrophes du vendredi et nos envies de lecture, à parler des écrivains et des livres on se sentait un peu membre d’une communauté, celle des lecteurs, c’était ajouter une fierté à une autre, celle d’être ouvrier. Je sais que cette émission a permis à beaucoup de gens « d’entrer en littérature » et si j’entends bien la critique de Deleuze,ça reste une critique de bien nourri( je le dis sans aigreur, j’aime beaucoup Deleuze)
Finalement, je dois trop de choses à Apostrophes pour faire l’ingrât aujourd’hui.
Sur le « florilège des meilleurs moments de l’émission commentés par son animateur même, et réalisé par mézigue ».
Et donc, Passoul, pouvez-vous nous donner un avant goût ce ceusses et celles qu’on va y retrouver dans votre plan promo, vendredi ?
Répétons….. dit: 5 novembre 2015 à 10 h 20 min
il nous gonfle le Chaloux avec sa Yourcenar aussi moche qu’Enard…
Il TE gonfle. Ne TE prends pas pour le directeur de conscience des lecteurs, ici.
Et si tu es assez c.n pour juger d’un œuvre sur le physique de son auteur, et juger d’un auteur sur son physique, tu n’es pas obligé de nous le faire savoir.
Sur l’Ina, on peut également voir l’ancêtre, « Ouvrez les Guillemets », dont ce numéro est par exemple demeuré très intéressant:
http://www.ina.fr/video/CPF86628634/ouvrez-les-guillemets-emission-du-4-fevrier-1974-video.html
quand j’entends parler de Pivot je ne peux m’empêcher de penser à Reich Ranicki, le premier est un journaliste spécialisé dans la littérature, le second un littéraire qui faisait du journalisme.
Les écrivains allemands avaient peur de Reich-Ranicki, Pivot n’a jamais fait peur à personne parce que tout le monde savait qu’il ne connaissait pas Melville et Dostoïevski, où s’il les avait lus il n’y avait compris grand chose, il était l’ami des écrivains, il incarne ce tournant où l’on a transformé le livre un produit culturel médiatique lisse qui arrive à sa quintessence de lissitude avec le blond au sourire niais qui présente la grande libraire, dur d’admettre que la littérature aura laissé transférer les pouvoirs à la grande niaiserie.
Répétons….. dit: 5 novembre 2015 à 10 h 20 min
il nous gonfle
Probablement comme Barozzi un adepte de la flûte sans trou. Arrête de souffler, tu vas dégonfler.
quelques rappels importants :
– les écrivains ne doivent pas être les amis des lecteurs,
– la littérature ne peut pas être un lieu d’amitié,
– le livre n’a pas pour fonction de réconcilier le lecteur avec le monde,
– les écrivains ne peuvent pas être des gens aimables,
– la littérature n’aurait jamais dû se laisser apprivoiser et devenir une chose aimable.
La grande niaiserie est la chose au monde la mieux partagée, il est facile de s’en apercevoir ici-même.
La première des choses à faire pour un curieux, pour un lecteur, pour un honnête homme, le bolo standard, c’est lire sans réfléchir …
Càd rouler sans se fatiguer, en regardant le paysage : pour en jouir. Même avec Heidegger !
Après, c’est comme en physique quantique, ou au milieu des espaces courbes de géométries bizarres, ou en topologie sévère, il y a des garagistes, des mécanos, des pointilleux qui s’intéressent aux moteurs, aux ratés, aux ratures, aux carnets proustichiants ! …
Question de point de vue. Moi, ça m’emm.rde ! Le support technique, je le sous-traite volontiers : il y a tant d’obsédés…!
Certes les deux approches sont honorables, mais c’est la personnalité qui règle le curseur : impossible d’avoir 100% aux deux approches.
La culture du critique ne fait rien à l’affaire. Sainte Beuve a écrit des quantités de choses qui peuvent rester intéressantes si on passe sur certaines restrictions, mais beaucoup de ses jugements sont ceux d’un imbécile : grille trop étroite. Pas nécessairement d’ailleurs à propos de ses contemporains. Il y a quelques années, Grasset avait publié un volume des Cahiers Rouges intitulé « Mes Chers Amis » sur ses articles consacrés aux écrivains du XIXe, et en dépit d’incompréhensions absolues comme son jugement sur Salammbô (mais qui comprend salammbô aujourd’hui?), j’avais trouvé qu’il s’en sortait plutôt bien, notamment sur Chateaubriand : les deux articles, celui qui précède et celui qui suit la mort de François-René sont passionnants à comparer. Ce qui pêche chez Sainte Beuve, ce n’est pas tant l’opposition moi profond-moi social pointée par Proust qui avait ses raisons pour le faire, que sa vision de l’homme, de ce que doit être l’homme, de ce à quoi il doit se borner, tout cela totalement illusoire. Sainte Beuve n’a pas su ou pas voulu voir, et le premier volume de ses cahiers secrets ne brise pas ce jugement, pas plus que ses poisons. Il n’y a pas chez lui de grand esprit -même si il est hors de question de le voir en petit esprit- tapi derrière le critique officiel. Il semble tout d’une pièce.
Quant au critique littéraire qui a du pouvoir, « qui fait peur à l’écrivain parce qu’il sait », c est une invention pour contes de sorcières qui ne mène pas très loin. C’est en lisant les correspondances et les Journaux d’écrivains qu’on trouve généralement les jugements les plus profonds et les plus vivants. Me suis fait cette réflexion en lisant et en relisant il y a quelques années le Journal Inutile de Morand, terrible chef-d’oeuvre. Morand est un critique de premier plan.
Ah Apostrophes, quelle belle époque. Il y avait du bavardage, c’est sûr, mais au moins, ceux qui causaient avaient été sollicités. C’est tout ce qui fait la différence avec le présent blog, où chacun peut y déverser sa bile, et où jamais le tôlier ne se risquera à dire : « A la niche, les papoteurs ! »
Chaloux, question pour vous sous l’article Enard.
épétons….. dit: 5 novembre 2015 à 10 h 20 min
il nous gonfle le Chaloux avec sa Yourcenar aussi moche qu’Enard…..
Deux laideurs ne se comparent pas. Pas davantage que deux beautés.
thyssens dit: 5 novembre 2015 à 10 h 57 min
Monsieur Thyssens, vous devriez venir plus souvent. Nous manquons cruellement de grands cyniques.
Battez votre Krupp, monsieur Thyssens : taulier, pas tôlier, on est pas chez Mittal, ici.
Samuel dit: 5 novembre 2015 à 10 h 29 minl « incarne ce tournant où l’on a transformé le livre un produit culturel médiatique lisse »
C’est/c’était tout sauf un pro- il est/ était commercial mais avec un côté volubile ‘bon enfant’ et on regardait à cause du joyeux b ordel une sorte d’esprit de liberté (on osait) qui régnaient dans ces émissions, et pour les gens souvent brillants (il en existait encore pas mal …)qui y venaient
« sourire niais qui présente la grande libraire, »
…ennuyeux à crever
Samuel dit: 5 novembre 2015 à 10 h 29 minl « incarne ce tournant où l’on a transformé le livre un produit culturel médiatique lisse »
C’est/c’était tout sauf un pro- il est/ était commercial mais avec un côté volubile ‘bon enfant’ et on regardait à cause du joyeux b ordel une sorte d’esprit de liberté (on osait) qui régnaient dans ces émissions, et pour les gens souvent brillants (il en existait encore pas mal …)qui y venaient
« sourire niais qui présente la grande libraire, »
…ennuyeux à c re ver
A propos de monopole, j’ai entendu un jour Raymond Devos parler très sérieusement, pour finir sur cette phrase : »Je ne crois pas au génie méconnu ». Finalement, je crois bien que je n’y crois pas non plus. (De grands talents dans la pénombre, certes, mais c’est parfois leur élément).
« sa Yourcenar aussi moche qu’Enard…. »
le pauvre JC voudrait qu’on lui dise qu’il est beau
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 11 h 08 min
Nous manquons cruellement de grands cyniques.
Alors que les grands cons, y a pléthore. Tu préférerais être le seul, je sais, mais faut t’y faire.
l’équipe médicale dit: 5 novembre 2015 à 11 h 16 min
« le pauvre JC voudrait qu’on lui dise qu’il est beau »
Dieu du ciel… qu’il était beau !
Nous ne pouvons l’oublier : il avait un côté Busnel concon irrésistible, mais avec la force, le charme de Passou, et la folie grappaphile fantasmatique de Popaul …
Produit culturel lisse. ce genre d’expression me semble réservé à l’usage de ceux qui lisent peu. Reste que malgré bien des errances éditoriales, il se publie encore aujourd’hui quantité d’ouvrages passionnants que nous n’aurons pas le temps de lire tous. Nous avons encore le choix. Et le choix est immense. Hormis l’étroniforme roman français, évidemment. (C’est d’ailleurs pour cette raison que je crois que les théories à la Onfray sur la fin de l’Occident sont fausses).
L’autre jour dans le métro, je regardais une très jolie jeune femme lire un ouvrage dont le titre était à peu près : »Pourquoi le foot français va dans le mur? ». Elle aussi avait fait son choix. Il en faut pour tout le monde.
Noumènesland dit: 5 novembre 2015 à 11 h 19 min
les grands cons, y a pléthore
C’est quoi, un grand con ? Disons, par exemple, un mec qui sort un topo sans la moindre originalité sur Sainte-Beuve en croyant se faire mousser. Ou un mec qui ne lit les auteurs français que dans une traduction en anglais.
Noumènesland dit: 5 novembre 2015 à 11 h 19 min
je ne sais pas quoi te répondre. Dois-je t’appeler « mon petit », « mon gros »? J’hésite. Je n’ai pas l’impression qu’on puisse beaucoup t’encourager à te servir de ton intelligence. Mais ce n’est pas bien grave, des comme toi il s’en trouve partout. Fais comme tu peux.
Je n’aurai pu résister au plaisir de questionner cette jeune femme footballophile et métropolitainophile sur ses lectures …!?
Comment résistez vous à la tentation ?
Si jeune ? si pervers par certains côtés, si curieux par d’autres ? …
Voici un modèle de commentaire parfaitement creux de grand con prétentieux :
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 11 h 26 min
Et voici une illustration parfaite de ce que dit un grand con en manque d’inspiration :
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 11 h 29 min
« sans la moindre originalité »
tu vois, « mon gros »,-j’ai choisi-, quand tu seras grand, tu comprendras peut-être un jour, si tu as de la chance, que l’originalité ne compte pas pour grand-chose, que ce n’est presque rien. Ce qui dure, ce qui donne à réfléchir, la vraie rareté, c’est la singularité.
Au lieu de laisser ces traînées inutiles et salissantes, donne ton point de vue sur le bonhomme Beuve. Nous jugerons.
On ne jette de pierres qu’aux arbres qui portent des fruits.
Chaloux, j’ai l’impression que vous vous essoufflez.
Ressaisissez-vous, mon ami !
Ah, POURVU QUE, vendredi soir, on ne voit PAS Bukowski tituber, NI Béard tenter de se la péter devant un Gainsbarre parti trop loin, dans ses bouffées alcoolisées, pour être crédible – pourvu qu’on échappe à ces lamentables émissions qu’on nous repasse en boucle, dès qu’il s’agit d’Apostrophes, comme en étant « les grands moments », alors que c’était justement l’inverse : des bourbiers heureusement fort rares…
Hagège, par contre, oui… Entre autres… Et puis, perso, j’aimerais bien réentendre cet abruti de Yann Andréa affirmer péremptoirement (un peu à la manière d’un WGG ici même, affirmant n’importe quoi avec la force, hélas, de la conviction !) qu’ « une recette de cuisine, ce n’est pas de la littérature »
…
Bon, ce qui me ravirait aussi, ce serait un passage sur Pivot et ses lunettes. La manière dont ces dernières se retrouvaient sur le front, glissaient sur le bout du nez, étaient parfois manipulées pour se donner une contenance : toute cette petite gestuelle qui le rendait sympathique à tous les myopes lecteurs assujettis, eux aussi, à leur paire de lunettes, pour accéder aux livres (j’en suis !) …
Je n’ai guère connu que Claude-Jean Philippe, pour le ciné-club, pour « vivre » ainsi sa paire de lunettes…
Bon, je fais donc confiance (d’avance !) à notre hôte pour nous avoir évité le pire et l’éculé, et pour avoir su souligner la complicité ophtalmique qui régnait entre l’animateur et ses myopes spectateurs…
Chaloux !
Etes vous sûr qu’elle lisait, votre égérie métropolitaine, un livre sur le foot ?
Jeune, adolescent déjà lubrique, adepte du pire, je me délectais de « Justine » enchâssée dans une grosse Bible suisse creusée à cet effet, tout à fait rassurante …
Ueda (just passing) dit: 5 novembre 2015 à 11 h 37 min
Ueda, j’espère que « just passing » ne signifie pas que vous êtes en train de passer l’arme à gauche. Vous m’avez vous-même beaucoup inquiété ces derniers. J’espère aussi que vous allez mieux.
ces derniers temps.
@Ueda.
Si vous avez de ses nouvelles, dites bien des choses de ma part à ce vieux porc de bouguereau.
Je préfère mourir que de passer l’arme à gauche et me retrouver avec tous ces c.ons !
Ahahaha…. j’imaginai un instant que l’Armoire Normande traitait Passou, notre Zhôte satyriconesque, d’éculé …
« Ta gorge triomphante est une belle armoire… ».
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 11 h 36 min
« On ne jette de pierres qu’aux arbres qui portent des fruits. »
A faire circuler jusqu’à la Palestine des palestiniens …uhuhuhu, excellent !
l’increvable JC écrit à 5:12 : « pour saluer René Girard »… il le prend pour un footballeur !
Résumons….. dit: 5 novembre 2015 à 11 h 14 min : « Battez votre Krupp, monsieur Thyssens : taulier, pas tôlier ». Pouèt pouèt, petit homme : les deux sont valables, voyez les dictionnaires. Ou même « Mort à crédit », un petit roman paru en 1936 dont l’auteur n’a pas eu la chance de passer chez Pivot, mais qui vint tout de même papoter au micro de Dumayet et Pauwels, en 1957 et 1959. Vous étiez encore dans les mollets de votre grand-père.
Et la dictée
élevée au statut
de sport de compétition ?
Jeducirquieusement.
Il faut se rendre à l’évidence, souvent aveuglante, René Girard et son book-émissaire était prémonitoirement dans l’égout littéraire des jours présents et à venir !
…malheureusement une compétition amicale, bien qu’internationale, de baby-foot va m’éloigner de ces lieux enchanteurs durant plusieurs mois ! Bon vent ! Belle mer !…
Clopine vous déraillez, les lunettes sur le bout du nez ce n’est pas la myopie, c’est la presbytie. Pivot myope aurait très bien pu lire de près.
On peut voir en intégralité l’entretien de Meudon ici.
(C’est curieux, j’ai toujours cru qu’il avait eu lieu en 61 et que Céline était mort quelques jours plus tard.)
« Vous étiez encore dans les mollets de votre grand-père. » (ThyssenKrupp)
Vous dites comme vous voulez, mon brave nécrophile !
Soulignons, cependant, qu’il vaut mieux être dans les mollets de son grand père que dans la vulve fatiguée de sa grand mère morte…
Bien à vous !
Les commentaires signés Ueda ne sont plus de moi.
Je m’en doutais.
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 12 h 09 min
(C’est curieux, j’ai toujours cru qu’il avait eu lieu en 61 et que Céline était mort quelques jours plus tard.)
C’est très curieux, en effet. Ça nous interpelle.
Non, je déconne, Chaloux.
Je rigole, Chaloux.
Quant à l’idée d’Alba de faire entrer le public dans le cabinet de travail, encore une illusion. Le public s’en fout (Chaloux)
Illusion, en effet. Baudelaire affirmait déjà que ces affaires de cuisine interne n’étaient pas l’affaire des lecteurs.
Aïe, je crois bien que vous avez raison, Serge : presbyte, donc, notre cher Pivot… (ce qui n’a rien, il faut s’empresser de l’ajouter, de sexuel…)
Bon, sinon, un regret : le titre du billet du jour. Parce que bibi, j’aurais profité de l’occasion pour (enfin) mettre des guillemets à « Apostrophes »…
je dis ça, je dis rien.
Oui, boulesansgrain, le petit célinien donne également 61 pour la date de cet entretien. Il me semblait qu’il avait été tourné fin main ou début juin 61. Céline est mort le 1er juillet.
Une devinette pour vous, Chaloux.
Devinez comment je signe désormais.
ueda dit: 5 novembre 2015 à 12 h 19 min
Moi aussi.
Lâche-moi la grappe, Chaloux !
Tes commentaires hystériques témoigne que tu ferais mieux d’aller te faire biaiser…
Cette interview [attention Résumons… dit : le mot est féminin ou masculin) eut lieu le 1er janvier 1959 : c’est marqué dessus.
… (ce qui n’a rien, il faut s’empresser de l’ajouter, de sexuel…)
Clopine, rien ne presse si on a deux sous d’orthographe.
ueda dit: 5 novembre 2015 à 12 h 20 min
Devinez comment je signe désormais.
Noumènesland ? La définition par l’exemple ?
témoignent, of course !
Ueda, Chaloux, etc… = D.
thyssens dit: 5 novembre 2015 à 12 h 22 min
Cette interview eut lieu le 1er janvier 1959
Chaloux le sait, thyssens, Chaloux le sait. Il a juste tenu à nous informer que, avant de le savoir, il avait CRU que la date est différente. C’est très aimable de sa part de nous tenir au courant, non ?
thyssens dit: 5 novembre 2015 à 12 h 22 min
Cette interview [attention Résumons… dit : le mot est féminin ou masculin) eut lieu le 1er janvier 1959 : c’est marqué dessus.
Oui mon gros, c’est évident, il n’y a qu’à visionner les images du jardin: tout le monde est dehors, y compris le perroquet, les arbres sont plein de feuilles : il n’y a pas à tortiller, c’est le mois de janvier.
Ce qui est tout de même rassurant, c’est que vous racontez autant de c.onneries que les autres.
Pivot, ne symbolise-t-il pas la prise du pouvoir éditorial par les attaché(e)s de presse et le service commercial ?
Mission qu’il poursuit désormais au JDD et au jury Goncourt : Passou n’est-il pas son plus brillant élève ?
Non, faux Attila, ni Passou ni moi ne sommes toi, en dehors de tes rêves de conquêtes et de destruction de ce blog, D.
Maître Gibault dit « printemps 1959 ». Celine III, cavalier de l’Apocalypse, p. 322. En note.
Bien que le pari de Pascal voudrait que nous faisions comme si D. existe !
Hum, je ne m’étais pas relu, pardon :
Bien que le pari de Pascal VEUILLE que nous FASSIONS comme si D. existAIT.
Attila dit: 5 novembre 2015 à 12 h 35 min
C’est comme moi, Barozzi, il faudrait que je vais chercher du pain. J’y aille chaque fois qui y en a pus!
Les commentaires signés Attila ne sont plus de moi.
Les commentaires signés Choulax ne sont pas de moi.
les arbres sont pleinS de feuilles
Les commentaires signés Chaloux sont d’un petit con.
Les articles signés Line Oussa ne sont évidemment pas de Pierre Assouline.
Baroz, j’ai comme l’impression que Chaloux se fout de toi :
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 12 h 40 min
Choulax dit: 5 novembre 2015 à 12 h 45 min
Les commentaires signés Chaloux sont d’un petit con.
Le commentaire signé Choulax est d’un gros con.
Attention, Baroz, Chaloux va te mettre à quatre pattes, tu sais comment il est.
Non, il serait trop content…
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 12 h 48 min
Bravo, Chaloux ! Ça, c’est de la repartie !
D. Miriflore, tu devrais (re)lire René Girard ou la Bible :
« Il est connu pour son concept de « désir mimétique », qu’il définit ainsi: « C’est toujours en imitant le désir de mes semblables que j’introduis la rivalité dans les relations humaines et donc la violence. » Pour lui, la Bible est une immense entreprise pour sortir l’homme de la violence. »
Parle-nous plutôt de Sainte-Beuve, Jacques.
Quant à moi, je vais aller voir la nouvelle version de madame Bovary au cinéma, ciao !
A moins que je ne décide finalement d’opter pour le fils de Saul ?
Attila est persuadé qu’il n’y a que trois commentateurs au total dans ce blog : lui, Bloom et D., qui incarne tous les autres.
A moins que je ne décide finalement d’opter pour le fils de Saul ?
« Ne laissez jamais sans lumière,
Votre fils avec Robert d’Humières ».
Rien de nouveau sous le soleil.
Pas trois, mais au grand maximum une trentaine, dont D. pour plus de la moitié…
Qui lit encore, et, comprend Salammbô ,de Flaubert?
Philippe Druillet, bien sûr.
Je vous laisse. Déblayage bibliothèque. Faudrait voir à retrouver les livres d’Allan Kardec dont j’ai grand besoin.
Avant de partir, rendons cependant hommage à Bernard Pivot, qui fut un excellent animateur de la chose littéraire.
Comme WGG et Clopine, j’aimais bien regarder Apostrophes, qui me permettait, comme le blog de Passou aujourd’hui, de me tenir au courant de l’actualité éditoriale, sinon littéraire, à une heure de grande écoute.
Certes, on y voyait des premiers rôles, mais le plus souvent on avait droit aux seconds couteaux. En ce temps-là, on avait l’impression que la littérature se résumait à Max Gallo ou à Jean d’Ormesson, qui y tenaient pratiquement table ouverte. Qui se souviens, sinon des livres, du moins de la voix ou du visage d’une Catherine Paysan ?
Depuis le départ de Pivot, plus aucune émission littéraire digne d’être regardée sans ennui, de mon point de vue, à la télévision.
Elkabbach, nous endort avec sa bibliothèque Mazarine, et François Busnel nous empêtre avec sa façon de passer continuellement la pommade à ses invités, tous plus beaux, gentils et intelligents les uns que les autres !
Au moins, Pivot, plus malin, plus roublard, savait créer l’évènement sur le plateau ! On ne s’ennuyait jamais.
Clopine est presbyte :
Les amateurs, vous vous mettez en file d’attente, svp ! merci…
Prise entre deux feux; d’un côté « Apostrophes » n’était que de » distrayants bavardages »,animé par un Pivot « au fort accent bourguignon » , toujours content, qui n’avait jamais lu ni Melville, ni Dostoievski, et qui ne parlait que pinard….
De l’autre, WGG qui descend en flèche » Apostrophes » car Pivot manquait à tous ses devoirs, non seulement « informer les masses » mais aussi » leur fournir des outils pour comprendre les oeuvres en profondeur »
Il me semble que cette dernière tâche revient au professeur; d’ailleurs WGG,une fois de plus rappelle que ses élèves , sous sa houlette, comprenaient parfaitement « un coeur simple ». J’aimerais bien assister à un cours de WGG ,qui je n’en doute pas est un excellent professeur; j’ai besoin d’une remise à niveau. Sérieusement. Mais il ne faut pas tout confondre; Pivot n’était pas là pour guider le peuple,ni pour lui faire la classe.
J’espère que l’émission de vendredi,que je ne pourrai pas voir (en replay ?) nous montrera » l’exceptionnelle liberté de ton qui régnait sur le plateau, la vivacité de la dispute, la violence des échanges », du vivant, en somme. »élever le peuple à ce qu’est la littérature » (sic) j’avoue que cela me fait frémir.
« Burgess, Moravia, Grass à Apostrophes »
Requiescant in pace.
Pivot, seul rescapé. Barthes & le rapport de la photo à la mort.
Pour lui, la Bible est une immense entreprise pour sortir l’homme de la violence. » (Attila)
C’est bien ce qui gêne, à partir d’un certain moment, dans les écrits de René Girard : il devient une sorte de commis-voyageur de la parole biblique. La rigueur scientifique recule au profit de l’apologétique.
La meilleure attaque des láches très très petits ne l’évoquons même pas.
Merci pour ce moment INA du temps d’avant le bouillon. Bonne cheminée.
Mais non, mon Zon Zon, tu comprends tout de travers comme d’hab ; préjugés obligent. C’est ta prison. Et personne ne peut t’en délivrer parce que c’est celle où tu t’es enfermé toi-même pour toujours. Triste sort !
Avant de partir moi aussi. Il y a eu un numéro de B. Mazarine très amusant, celui ou ce pauvre Deutsch était venu faire la promo de son bouquin d’histoire pour décérébrés. Au moment de situer Charlemagne en son temps, grosse hésitation : au pif, « l’an mil ». Or il se trouve que participait également à ce doux déballage d’ignorance audiovisuelle, le cruel et juste Pierre-Marc de Biasi : l’impitoyable douceur du grand chercheur enveloppant soudain le petit scribouillard de fadaises à la sauce 1900 au moment où celui-ci déménage Charlemagne et ses preux en « l’an mil » est un grand moment de télévision parfaitement capté par le cameraman et le réalisateur. Chapeau!
Impossible de ne pas penser -doublement- à Flaubert décrivant la casquette de « Charbovary » : »C’était une de ces coiffure d’ordre composite, où l’on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d’expression comme le visage d’un imbécile. »
Nous savons d’évidence que ni Zoon ni Attila n’ont lu René Girard, ce qui rend leur échange d’autant plus cocasse.
Et puis pour l’imbécile heureux de ce matin. En effet, je n’ai rien à foutre de la « modestie », le meilleur moyen de se laisser bouffer. L' »humilité » est bien préférable, mais c’est une affaire privée.
Attila dit: 5 novembre 2015 à 13 h 28 min
il était (est) un peu q-q quand même, mais sympa et sans prétention et à part max et jean les invités étaient plutôt stimulants, c’était joyeux et vivant
l’impitoyable douceur du grand chercheur enveloppant soudain le petit scribouillard de fadaises à la sauce 1900 (Chaloux)
Oui ! Je m’en souviens. Ah ! ah ! ah ! impayable. Ah ! ce qu’on a pu rire !
Ian McEwan, grand inspirateur de Florence Noiville. Il est de pires gourous.
« C’était le cas dans Délire d’amour (Gallimard, 1999), où McEwan s’intéressait à l’érotomanie, ou syndrome de Clérambault. Ou dans Samedi (Gallimard, 2006) où, à travers l’histoire d’un neurochirurgien réputé, il se penchait sur les ravages de la chorée de Huntington et ceux des maladies dégénératives du système nerveux.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2015/11/04/le-necessaire-de-ian-mcewan_4803072_3260.html#Yi6QWwgD4PplYH1C.99
Pour lui, la Bible est une immense entreprise pour sortir l’homme de la violence. » (Attila)
Non seulement cette immense entreprise a complètement échoué mais elle a maintes fois servi à légitimer les pires formes de violence. En matière de contre-performance, la Bible devrait figurer au livre des records.
Noiville elle écrit vraiment comme un jambon. Sans intérêt. Coucouche-panier Bloomy, canichou.
loom dit: 5 novembre 2015 à 13 h 37 min
« Burgess, Moravia, Grass à Apostrophes »
Requiescant in pace.
Il ne reste plus personne de fabuleux.
(Et les émission de Bubu et ElK, quel ennui mortel, on se croirait à la messe )
Bloomy, c’est tout toi : insulter Giono et venir faire ensuite l’éloge de Noiville et son style de chaisière.
un grand moment de television
Ah ben s’il fallait un Grand Chercheur pour le faire… Les journalistes ne connaissent que Hitchcock et Truffaut alors les têtes couronnées de l’an 800, vous pensez ma bonne dame…
Pour les leçons modernes de coup de pied au cul ils ne se sont pas améliorés non plus !
« Pourquoi la traduction, et de manière générale toute conception de la langue, sont politiques. » (tweet sur Claire Placial)
Je suis surpris par cette remarque:
« Je préfère travailler non dans l’imposition verticale d’une norme présentée comme transcendante, mais dans la prise de conscience de stratégies langagières à adopter. Ne pas être le censeur qui impose une norme extérieure à l’enfant, mais lui apprendre à se jouer du code majoritaire, pour lui niquer la gueule, passez-moi l’expression. Idem de la dissertation, du reste) ».
Comme la pratique du niquage discursif existe déjà dans la cour de récréation, pourquoi en confier la tâche à la salle de classe?
« Toute conception de la langue implique la place donnée aux minorités. Implique une pensée de l’accueil de l’étranger. »
C’est en apparence une position ouverte et généreuse, mais qui pêche un peu par manque de réflexion sur la minorité, prospère et protégée, à laquelle cette traductrice appartient elle-même.
suite:
Dans nombre de ses livres, Ian McEwan jette des ponts entre déterminisme biologique et émotions. « Le libre arbitre est une illusion », suggère-t-il dans Samedi. « Qui mesurera jamais les dégâts causés à l’amour, à l’amitié et à tous les rêves de bonheur par un excès ou un déficit de tel ou tel neurotransmetteur. » Dans L’Intérêt de l’enfant, on retrouve cette idée. Ou du moins une idée voisine selon laquelle une « simple défaillance dans la chaîne des événements biochimiques » ou « une minuscule perturbation dans une cascade de réactions protéiniques » influent bien plus que nos consciences sur nos destins individuels. Nulle volonté supérieure, un simple incident moléculaire suffit. C’est le hasard – biologique, géographique, social ou religieux – qui conduit à « venir au monde avec des organes intacts au bon endroit », à « échapper à la guerre ou à la pauvreté » et à « trouver par conséquent facile d’être vertueux ». Tout au long de L’Intérêt de l’enfant, McEwan flirte subtilement et indirectement avec l’idée que la lecture du monde et les croyances du jeune Adam Henry – né dans une famille de Témoins de Jéhovah – sont, elles aussi, le fruit du hasard. Autant peut-être, dans une certaine mesure, que celles de la brillante magistrate anglaise Fiona Maye. Ou que les constructions savantes du droit sur lequel elle s’appuie. Cette fois, c’est lorsque les certitudes se dérobent, lorsque le trouble s’installe, que la littérature commence.
« Quelque chose de C. rodait. Insaisissable comme un voile dans le vent.
« Quelque chose de C. rodait. Insaisissable comme un voile dans le vent.
A partir de ce moment, le soupçon a commencé de s’épanouir telle une plante carnivore ».
Noiville, quel verbiage…
( « Le soupçon telle »? petit doute…)
Noiville, elle est pénible à lire, mais à copier, c’est une vraie purge.
Bloom apprécie les purgatifs, c’est bien son droit.
Ian McEwan
J’ai trouvé excellent « The children act », très drôle « Solar » quoique tirant un peu à la ligne sur la fin.
(Un salut en passant aux Relay de nos gares et aéroports qui permettent au dernier moment de mettre un English Book dans sa poche)
fin (temporaire)
Quand on demande à Ian McEwan comment il envisage l’avenir du roman, il répond invariablement que ce dernier n’a pas (ou plus) besoin de rechercher des avancées formelles. Tout n’a-t-il pas été tenté déjà, du roman sans personnages ni intrigue au livre entier sans le moindre « e » ni « a » ? Non, le romancier doit vivre avec son temps, c’est-à-dire en refléter non pas les débats théoriques, mais les bouleversements concrets. Société de surveillance, réchauffement global, connaissance du cerveau… les gigantesques mutations que nous vivons lui ont toujours semblé plus importantes que le désir esthétique de simplement « faire beau ». Il est possible qu’on n’ait pas les réponses, mais ce n’est pas une raison pour ne pas se poser les questions, semble dire McEwan en substance. Et l’écrivain, plus que jamais, se doit d’être dans la course. C’est en cela qu’il est moderne. Lorsqu’il reflète la complexité du monde, ses hasards (toujours) et son indécidabilité.
Grâce aux travaux en épigénétique, on sait aujourd’hui que le déterminisme génétique est beaucoup plus ouvert qu’on ne le pensait. Il y avait l’autre jour une excellence émision sur le sujet sur ARTE.
Vous avez vu la pub qui passe encore où un vieux fait visiter son usine à duvets ? Vous lui ressemblez énhaurmément…
Une pub en Hochdeutsch…
Ne pas être le censeur qui impose une norme extérieure à l’enfant, mais lui apprendre à se jouer du code majoritaire, pour lui niquer la gueule
_________
Faut qu’il s’inquiète, c’est ce qui en train d’arriver dans nos écoles. Belkassine vient mettre la dernière touche…
Quand on demande à Ian McEwan
Quel intérêt, Bloomy, tous ces discours… Donc il faut faire comme à la télé, entretenir le lecteur des même sujets que le journal télévisé ou les magazines d’investigation. M’est avis qu’il vaudrait mieux que l’écrivain se place radicalement ailleurs, là où il ne risque pas de rencontrer le moindre sujet journalistique.
L’impératif qui consiste à obliger l’humanité à se presser dans ce qui est défini à l’avance comme » le présent historique » est une imposture pure et simple, un enrôlement totalitaire.
Il y a autre chose à faire du bref temps de la vie.
Faut pas…
Bon, je vous abandonne au dialecte varois.
Pivot revisited : le monde devient un musée, un cimetière de luxe. C’est ce qui plaît à l’époque. Un goût de la mort.
Widergänger dit: 5 novembre 2015 à 14 h 53 min
Alba, moins on en fait, plus on demeure immobile, plus on est victime du discours ambiant. Tu devrais te remuer.
Chaloux dit: 5 novembre 2015 à 14 h 14 min
« A partir de ce moment, le soupçon a commencé de s’épanouir telle une plante carnivore ».
( « Le soupçon telle »? petit doute…)
Allons, Chaloux, un styliste comme vous ! Ignorer les règles grammaticales de base ! A qui se fier ?
Telle s’accorde avec plante, évidemment.
Sinon, elle aurait écrit : tel qu’une plante.
Tu m’as reconnu, mon Chaloux ?
Premier cognac post-prandial.
Ugh.
Il y a autre chose à faire du bref temps de la vie. Chaloux 14h30
Bloguer par exemple -pour prendre exemple sur Chaloux- et se suicider après avoir lu les commentaires de wg et ueda
Mêmes les grands auteurs ont des failles dit: 5 novembre 2015 à 15 h 13 min
Correcte ou incorrecte, cette tournure épicière me semble de toute façon à éviter. Il existe un article fameux d’Anatole France sur le romancier Georges Ohnet, lu autrefois par Guitry, qui résume parfaitement mon point de vue sur le style de Mme Noiville si tendrement loué p.
…si affectueusement loué par Bloomy.
« Bloom dit: 5 novembre 2015 à 14 h 06 min
suite:
Dans nombre de ses livres, Ian McEwan jette des ponts entre déterminisme biologique et émotions. « Le libre arbitre est une illusion », suggère-t-il dans Samedi….. »
ce qui fait de McEwan un écrivain totalement inintéressant, à redire ce qu’autres avant lui ont déjà dit bien mieux que lui, autant regarder en boucle les derniers films de Woody Allen.
Mais moi je me remue, mon grand, rangement de bibliothèque, et je n’ai pas comme toi deux magazines PIF qui se battent en duel.
Quant à te « reconnaître », toi ou un autre, si tu savais à quel point je m’en fous. Sois qui tu peux, ça ne risque pas de t’emmener bien loin.
Je pense qu’Attila souffre de kronite chronique, ce qui n’est pas grave en soi, mais c’est incurable.
Ian McEwan veille à ce que son public se place là où il vend. Encore un grotesque avec qui la postérité fera sa rigolarde. Bloom le microcéphale applaudit des deux mains. On s’y attendait. 15 au CAPES, le destin se venge.
masud al-bukhari dit: 5 novembre 2015 à 15 h 15 min
Attention quand même à l’épreuve du style, D., ça ne pardonne pas!
Le libre arbitre n’existe pas.
Citoyen, constitue-toi prisonnier de toutes les façons possible. Nous nous chargeons du reste.
Que Bloomy soit un type qui réfléchisse aussi peu est pour moi un constant sujet d’ébahissement. Ce pauvre Alba qui n’est pourtant pas abondamment pourvu question matière grise, à côté du caniche, c’est Socrate.
Le prix Médicis à été attribué à Nathalie Azoulay pour Titus et Bérénice. Personnellement je trouve que ce livre ne vaut pas un clou, mais bon, parité oblige sans doute.
Finkielkraut a réglé très gentiment en 5 minutes le cas du pavé Azoulay sur France Culture. Vraiment très gentiment. Vraiment en 5 minutes. Fermez le ban.
@Chaloux sur le lissage, c’était pour les français, le poids du jugement moral a fini par caricaturer les écrivains, les gentils (comme Enard et les autres) d’un côté, les gros méchants (Millet, Droopy) de l’autre, on a l’impression de voir un vieux western où le bon était habillé en blanc et le méchant en noir, pour éviter de passer à côté.
dans « apostrophes » il revenait aux écrivains de faire le spectacle, Pivot arbitrait le match.
grâce à cette émission qu’on s’est rendu compte qu’en plus d’écrire, l’écrivain était aussi capable d’assurer de bons numéros de cirque.
c’était dans l’air du temps, en plus un type comme Pivot donne envie de faire le clown, maintenant, dans les shows télés littéraires, les types font moins les clowns.
sans doute faut-il regretter cette belle époque où les écrivains faisaient les clowns chez Pivot.
Voir Azoulai récompensée et Angot sans rien, elle qui la dépasse incontestablement en terme de génie, ça a de quoi fourré les boules pour parler de façon familière.
Foutre, pardon.
sûr que les français à l’époque aimaient Pivot.
il incarnait une forme d’insouciance, l’ambiance bon enfant, le type qu’on a envie d’inviter à une fête de famille, ou de village.
après il y a eu Dechavanne, ou l’autre petit à lunettes qui est mort y’a pas longtemps.
maintenant il y a des types comme Nagui ou Stephane Bern qui sont bien appréciés.
sûr qu’à l’époque Pivot devait arriver en tête avec Guy Lux et Léon Zitrone.
Samuel, la littérature moderne est née dans les salons. L’art de la conversation fait donc partie intégrante de la littérature. Voyez l’admirable livre de Benedetta Craveri, L’Âge la Conversation.
Je crois qu’on est tout de même en train de sortir de ce temps de lissage moral, lui aussi totalitaire. Cette fin d’âge fait le drame de la « gauche », dont les discours ne prennent plus, pas plus que ses interdits de penser et ses procès en sorcellerie du genre de celui, ridicule, qu’elle a essayé d’intenter à Onfray et qui est train d’échouer lamentablement . L’après 45 est terminé.
à Samuel 16:03 , pas tous les mettre dans le même panier, Pivot avait une certaine classe à côté de la vulgarité des autres… JC est parti faire sa partie de baby-foot, l’air est dégagé maintenant
« des querelles y ont été vidées publiquement ; »
Tiens c’est vrai, ça, que y a tout qui fout le camp : le duel qui tombe en désuétude ! On va le rhabiliter nom de nom… Et à l’épée à deux mains évidemment, pas avec un brin de paille !
Les amuseurs comme Laurent Ruquier ont depuis longtemps pris le relais.
Mais son émission est un modèle fatigué, aujourd’hui aussi sexy qu’un bateau-mouche qui prend l’eau.
C’est déjà le siècle dernier.
Devant un Geoffroy Lejeune (un garçon surprenant, je ne connaissais pas son nom avant ce matin), Moix et Salame sont deux vieux cachalots échoués sur la grève.
masud al-bukhari dit: 5 novembre 2015 à 16 h 16 min
D., lâche-moi les baskets.
L’émission que je regrette le plus est Droit de réponse. Je détestais Polac, mais on n’y apprenait des choses.
Benedetta Craveri, L’Âge de la Conversation.
Excellent livre, c’était un art aussi français que la cuisine ou la couture, mort à la fin du 20ème siècle me semble-t-il.
Est-ce que Barozzi ne devrait pas être au ciména? (Comme dans La-Haut).
A propos d’interview littéraire, il ne faut pas confondre date d’enregistrement et date de diffision. L’entretien de Louis Pauwels avec Céline est mal référencé à l’INA : cette émission devait être diffusée sur la R.T.F. le 19 juin 1959. Suite à diverses pressions, elle fut déprogrammée à l’époque.
Cf. « Quand Céline était censuré par la télévision française », Le Bulletin célinien, n° 356, octobre 2013, pp. 12-13 ; « MRAP : haro sur les médias », Le Bulletin célinien, n° 374, mai 2015, pp. 13-17.
Et bon après-midi à vous aussi, mon cher mussad.
Avez-vous remarqué que notre ami Jacques continuait à nous confondre ? C’est un monde.
mon cher massud, pardon.
masud
Samuel sait tout, Samuel a lu tous les livres , Samuel est grand, c’est tous des c. sauf Samuel
Ueda la tremblote, toujours aussi c.n il prend un pseudo qu’il croit arabe
Comme d’habitude, tout le monde a l’air de foncer tête baissée sur la violence et le sacré parce que… Girard serait entièrement contenu dans la vulgate qui s’en suivit. Alors qu’il aurait fallu en rester à la rdl, je pense, aux débats qui animèrent jadis « Mensonge romantique et vérité romanesque » et ne pas en sortir… Or, black out absolu là dessus. Dommage… Tout ce qui a suivi, et notamment les extravagances des Choses cachées depuis la fondation du monde, etc… n’ont fait qu’appauvrir cet homme. Un intellectuel ne devrait en général garder sa réputation que pour le premier bouquin qui l’a fait sortir de son ombre. Une fois la célébrité médiatique advenue, etc…
C’est là une opinion discutable, j’en conviens bien. Mais je me l’autorise.
R. Girard passa-t-il par hasard sur l’Apostrophe, si oui, je ne m’en souviens pas.
La notion d’arbitre, de libre arbitre, nous a toujours amusée car, qu’est ce qu’un arbitre au juste sinon un pion que l’on achète, comme un homme politique ?
Notez que nous n’avons jamais parlé de juré ou de juge, cela eut été indécent à cette époque de l’année terrestre.
Résumons…. s’en va, Zeus….. revient, le PQ de JC est toujours là, comme tiques
Embarqué pour la gloire des armées de la République sur le porte-avions « Charles le Glauque », je vous tiendrai au courant de l’évolution médiatique du récit guerrier à venir, et de notre victoire sur les Sarrazins.
« Zéro mort = zéro victoire » est un slogan digne de la cinquième colonne gauchiste occidentale.
La bataille contre EI ne se gagnera pas au sol, mais dans les nuages, càd là où nous sommes les meilleurs ! En avant, les marins ailés !
Pour Diagonal, http://www.ina.fr/video/CPB89007713
Widenganger, A quoi bon hystériser la conversation et manier l’arbalète à insultes ? Le plus rigolo, c’est que vous reprochez à Bertrand Py, qui révèle et publie depuis 30 ans des auteurs vivants qui font la littérature d’aujourd’hui et de demain, de musuéfier, alors que vous, vous ne vous exprimez sur la littérature qu’en vous cachant derrière le grand Flaubert et sa bovary.
Le problème que vous avez ici avec W., Passou, sur le porte-culture « République des Livres », nous l’avons sur le « Charles le Glauque » en route vers son destin :
Tant de défauts seront ils équilibrés par l’ensemble des qualités supposées existantes ?…
Diagonal dit: 5 novembre 2015 à 16 h 53 min
plutôt que Girard il faudrait voir du côté d’Arendt, quand l’amour du monde répudie l’amour de Dieu, comment trouver dans l’amour du monde le pouvoir de promesse quant au futur, le pouvoir de pardon sur le passé et le pouvoir d’agir quant au présent, comme le dit Bellow dans Herzog la romantisme ne serait qu’une étape historique d’une impasse sur ce qui fait l’homme et son monde, même chez Nietzsche la mort de Dieu n’a jamais représenté le signe d’une victoire.
Thyssens : Envoyé le 05/11/2015 à 10 h 57 min Ah Apostrophes, quelle belle époque. Il y avait du bavardage, c’est sûr, mais au moins, ceux qui causaient avaient été sollicités. C’est tout ce qui fait la différence avec le présent blog, où chacun peut y déverser sa bile, et où jamais le tôlier ne se risquera à dire : « A la niche, les papoteurs ! »
Le cas échéant, je ne les envoie pas à la niche: je les efface et je bannis leur adresse mais ça, par définition, vous ne pouvez pas le savoir
Clopine, Eh oui, Gainsbarre et Buko y seront, et beaucoup d’autres aussi
Diago, Il y aura un monde fou et certains vous surprendront, j’en suis sûr.
Taulier, monsieur Passou, pas tôlier ….
pas très sympa de reprocher à WGG d’hystériser le débat, la littérature aujourd’hui manque d’hystérie, ce manque d’hystérie la déconnecte totalement du reste du monde, des réalités hystériques du monde, la seule forme de relation possible au monde c’est l’hystérie, pas forcément une hystérie coléreuse, non, une hystérie pensée et calme, l’hystérie est la seule marque possible d’inquiétude, refuser l’hystérie c’est refuser l’inquiétude, il faudrait au contraire inciter à l’hystérie, ne pas reprocher aux gens d’être hystériques, mais au contraire demander à tous d’être plus hystériques, essayer de trouver les livres qui font l’éloge de l’hystérie comme à l’époque l’éloge de la folie, comme quand les gens criaient dans la rue « je suis Charlie », ils devraient défiler en criant « je suis hystérique », c’est le seul mot d’ordre acceptable : soyez hystériques ! tout le reste est inacceptable.
« Le cas échéant, je ne les envoie pas à la niche: je les efface et je bannis leur adresse mais ça, par définition, vous ne pouvez pas le savoir »
Je ne m’en serais jamais douté en effet, car ça ne risque pas de m’arriver.
pas sympa de reprocher à WGG son hystérie, au contraire il faudrait encourager les gens à être plus hystériques.
Je me souviens du numéro d’Apostrophes durant lequel Pivot a présenté Pierre Assouline qui était dans le public.
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