de Pierre Assouline

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La République des livres
Le voilà, Perret !

Le voilà, Perret !

Qui lit encore Jacques Perret (1901-1992) ? Une poignée de nostalgiques, et quand bien même, cela suffirait à maintenir vivant cet écrivain si français disparu en 1992. Mais ne vous méprenez pas : ces lecteurs-là ne regrettent pas tant une époque qu’une certaine manière de s’en sortir avec les mots, de nouer la langue commune à la langue classique pour la faire sourire. Cela a donné des récits (Le Caporal épinglé porté à l’écran par Jean Renoir), des romans (Le Vent dans les voiles, Les Biffins de Gonesse, Mutinerie à bord), des chroniques (Objets perdus), des souvenirs (Raisons de famille) réédités en format de poche chez Folio, et un Bande à part qui fut couronné du prix  Interallié  1951, cérémonie à laquelle l’auteur arriva en retard, ce qui lui valut d’être accueilli par son complice Antoine Blondin sur un tonitruant : « Le voilà, Perret ! ». Parmi les plus attachants et les plus méconnus, Dans la musette du caporal (126 pages, 15 euros, Le Dilettante, 2011), qui rassemble sept textes jusqu’alors dispersés dans différentes revues qui les publièrent entre 1945 et 1964. L’armée, la guerre, le camp. Et au-delà de cette ligne d’horizon, ce qui dépasse l’homme et le pousse plus loin que lui-même : la fraternité des clandestins, le champ d’honneur, l’amour de la patrie et, comme il dirait, autres valeurs qui ne plus parlent qu’aux dinosaures tricolores.

Car Jacques Perret était de ces rares écrivains qui s’était fait une idée de son pays et s’y était tenu contre tous les vents et nombre de marées ; ses nombreux articles des années 50 et 60 dans Aspects de la France, Arts, Combat et Itinéraires en témoignent. Il ne cessait pas d’aimer sa patrie quand elle cessait d’être aimable. Perret était pour le trône et l’autel, tranquillement, sans agressivité, mais fermement, ainsi qu’il le rappela devant l’assistance médusée dans les tous premiers temps d’Apostrophes. Catholique et monarchiste de toujours et pour toujours. Ce qui ne l’empêcha pas, juste après sa quatrième tentative d’évasion réussie du stalag, de prendre le maquis et de rejoindre aussitôt l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée) tenue par des officiers de carrière pas très communistes. La moindre des choses pour celui qui se présente comme « Français, c’est à dire contribuable et mobilisable ». Il choisit la mitraillette car il ne croit qu’à la guerre à portée d’injures, et que les porte-parole sont rarement les porte-fusils. Maquisard non par idéologie mais par pure et instinctive réaction d’honneur : comme il est des circonstances où il serait déshonorant de ne pas s’engager, il n’a même pas réfléchi tant cela lui paraissait naturel.

Porté par un même élan, en pleine guerre d’Algérie, il prit fait et cause pour son fils, un parachutiste OAS de 24 ans qui risquait gros pour avoir voulu supprimer un ennemi de l’intérieur. Cela lui valut quatre condamnations pour offense au chef de l’Etat (le général, par lui surnommé « célèbre diplodocque aléatoire ») et le retrait de sa médaille militaire. La mosaïque de ces articles aux allures de nouvelles reflète bien son image de réfractaire, franc-tieur et marginal. En prime, on trouve quelques curiosités, comme les pages de « Scarlett derrière les barbelés », où l’ancien prisonnier de guerre rend hommage à Margaret Mitchell pour son Autant en emporte le vent : grâce à ce roman, tout le camp fut pris de scarlettine :

 « L’ombre de cette fille émouvante nous suivait partout, elle nous parlait, nous encourageait, nous versait l’espoir et nous rendait la fierté. Les sentinelles devenaient les carpetbaggers, la faim, la misère et l’amour de Scarlett étaient les nôtres, la France était le Sud, et nous faisions le coup de feu avec le général Lee pour sauver l’honneur d’une société qui fut la nôtre, son idéal, ses fanfreluches et sa foi. Bénie soit Scarlett qui nous a susurré sous l’œil des barbares la merveilleuse histoire d’une civilisation dont nous voici les fragiles et derniers champions (…) Scarlett, agent secret de la civilisation dans les barbelés, nous a dit : « Soyez sudistes ! »

Rarement un roman populaire aura eu droit à une telle reconnaissance, en prise directe non avec ses qualités littéraires ou artistiques mais avec son cœur battant et son âme. Deux autres textes rapportent avec finesse et émotion le pèlerinage de Perret sur ses lieux de captivité en Allemagne, huit ans après la guerre. « Pour Ramos », éloge du maquisard inconnu et petit traité de fraternité, est tout aussi vibrant, dans sa manière, toute de pudeur et de discrétion. Mais le plus personnel de ces récits, et le plus inoubliable, celui qui ouvre le recueil, n’est pas consacré à la seconde guerre mondiale mais à la précédente : « La mort de mon grand frère » nous transporte dans la France d’avant où l’on comprenait « quelle institution miraculeuse était la famille où sans être d’accord sur rien on peut s’embrasser à propos de tout (…) Sur Dreyfus, déchirons-nous, mais sur Fachoda, holà ! ».

Si une nostalgie perce dans ces pages bouleversantes, c’est bien celle d’une harmonie perdue. De son propre aveu, dans la sienne, on cultivait depuis 1870 l’amour de la patrie comme « un sentiment dramatique, obligatoire et satisfaisant ». Avec le culte primitif de l’honneur, il convient (lorsqu’il publie ce texte dans la Revue des deux mondes, en 1964) que ce sont là des traits de mœurs tombés en suspicion et désuétude. Qu’en dirait-on aujourd’hui… En août 1914, Jacques Perret a 13 ans. Il voit son père et son frère partir à la guerre. Le premier est fait prisonnier ; quant au second, tireur, il savait que tout boutefeu doit s’attendre à des retours de flamme. Les casquapointes le lui ont rappelé cruellement. Leur mère se replia dignement « dans les larmes et sous les armes » ; écrasée de chagrin, elle n’en continua pas moins jusqu’au bout à « surveiller la France en veillant son enfant », s’abîmant dans la désolation jusqu’à ce qu’elle fut recrue de jours. Les lignes rapportant le voyage du père et du frère avec des déterreurs de cadavres, sur le champ de bataille, dans une Picardie transformée en « plaine figée dans son apocalypse », forment une page d’anthologie. Dans ce In memoriam comme dans ses récits de mer, il écrit si bien le français qu’on se demande parfois dans quelle langue il écrit.

Jacques Perret était un homme contre, un homme du refus. Rien de ce qui était français ne lui était étranger. Folliculaire de la réaction, écrivain du transcourant « plume Sergent-Major », styliste hors-pair qui buvait avec soin afin d’éviter tout faux-pli dans le jugement, il eut la faiblesse de ne jamais dire non à l’aventure et au voyage. Il tenait la littérature pour un art d’agrément qui aurait pris tournure de gagne-pain. Il aimait Aymé et aussi Bloy, Blondin, Conrad, Dos Passos; il en tenait pour le duc d’Anjou et la dimension sacrificielle de la messe selon saint Pie V. J’avais été à sa rencontre à la fin de ses jours, dans son appartement près du Jardin des Plantes où il cachait son bonheur d’être Français. Il avait quelque chose du Jacques Dufilho de Milady et du Crabe-tambour, les traits comme les idées, mais en moins âpre, plus doux. Dans sa chambre, il y avait deux cadres : dans l’un, le grand Turenne ; dans l’autre, son frère ainé Louis, tué à 21 ans dans la Somme en 1916.

Je me suis hâté de vous glisser deux mots sur Jacques Perret car nous avançons dans un monde où il n’y aura bientôt plus personne à qui parler de Jacques Perret. Une prochaine fois, je vous parlerais d’un autre Monsieur Jadis, un certain Antoine Blondin. C’est l’été, non ?

(« Jacques Perret » photo Sophie Bassouls)

Cette entrée a été publiée dans Histoire Littéraire, Littérature de langue française.

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commentaires

1 404 Réponses pour Le voilà, Perret !

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 11h01

Perso, je ne trouve pas ce que je découvre de Jacques Perret ennuyeux. Un patriote armé d’une fière plume, un résistant, il vaut la peine d’être exploré, aussi du côté de la critique littéraire (extraits donnés par Pablo).

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 11h05

moi m’en foutre (10.32 + le caniche, 10.57).
___
Et que je le sais bin…, mais j’en suis pas sûr du tout, bin au contraire. Perso, j’M bin classer les gens, comme le font souvent les goys de Chaville.

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 11h10

Sauf erreur, l’extrait donné des Amants de Venise n’était pas imputable à son neurone miroir, mais plutôt de -> J J-J dit: 28 juillet 2025 à 22h27 adressé à @etalii, VOILA CE QU’ON TROUVE A CE SUJET, quand on farfouile un brin : III – La tasse de thé du docteur Cabanès « Ce n’est là qu’une conjecture… » Page 60.
etc. (Scaramouche toi là matelas), glurps.

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 11h12

Explorer Jacques Perret (sic),… anéfé, ce n’est pas ennuyeux du tout. @ « chacun sa merde », comme disait Jzmn à HC. Bàl,

Pablo75 dit: 29 juillet 2025 à 11h13

Richissime, tu vas chez Mariage Frères à la grande épicerie du Bon Marché, ou aux Galeries Lafayette
rose dit: 29 juillet 2025 à 1h31

Mariage c’est de l’arnaque pour touristes ou pour parisiens milliardaires. Les deux autres, des arnaques pour snobs et touristes asiatiques. Les boutiques du « Palais des thés » sont bien meilleures. Et plein d’autres petites boutiques discrètes comme celle que je fréquente depuis très longtemps (parce qu’elle est à 10 min à pied de chez moi), près de la place Gambetta, 33, rue de la Cour des noues
https://www.letempleduthe.fr/

Mais il y a aussi les boutiques chinoises du XIIIe, comme L’Empire des thés (empiredesthes . fr).

Après on peut avoir plein de bonnes surprises dans les magasins d’alimentation hindous du Xe (longtemps je me suis approvisionné en Darjeeling dans l’une d’elles, passage Passage Brady dans le Faubourg Saint-Denis) ou chinois de Belleville ou du XIIIe (je me rappelle encore du très bon Pai Mu Tan, un thé blanc chinois, acheté à un prix de grossiste en poches d’un kg dans une boutique de l’ Av. de Choisy).

Pour quelqu’un qui aime (ou aimait, puisque on se fatigue de tout) explorer le monde du thé, Paris est une ville fabuleuse, même s’il manque un magasin comme celui que mon fils a découvert à Pekin, quand il habitait là-bas, qui avait 6 ou 7 étages dédiés uniquement aux thés.

Pablo75 dit: 29 juillet 2025 à 11h17

ultra fort en couleur et en amertume Pablo.
closer dit: 29 juillet 2025 à 7h36

La théine et la caféine sont essentielles à la défense des facultés cognitives avec l’âge. Il faut en ingurgiter des tonnes tous les jours.
closer dit: 29 juillet 2025 à 7h43

Si tu prends des thés ultra forts en couleur et amertume, tu n’ingurgites presque pas de théine. Je l’ai déjà expliqué plus haut: la théine sort des feuilles dans la première minute d’infusion. Après elle est neutralisé par les tanins, qui donnent la couleur et l’amertume. Moi dans mon premier thé de la journée et pour bien me réveiller je ne laisse infuser qu’une minute.

Pablo75 dit: 29 juillet 2025 à 11h18

« Le thé contient également du tannin, mais le sien a des vertus narcotiques ; il ne s’adresse pas au cerveau ; il agit sur les plexus seulement et sur les intestins qui absorbent plus spécialement et plus rapidement les substances narcotiques. La manière de le préparer est absolue. Je ne sais pas jusqu’à quel point la quantité d’eau que les buveurs de thé précipitent dans leur estomac doit être comptée dans l’effet obtenu. Si l’expérience anglaise est vraie, il donnerait la morale anglaise, les miss au teint blafard, les hypocrisies et les médisances anglaises ; ce qui est certain, c’est qu’il ne gâte pas moins la femme au moral qu’au physique. Là où les femmes boivent du thé, l’amour est vicié dans son principe ; elles sont pâles, maladives, parleuses, ennuyeuses, prêcheuses. »
(Balzac. Traité des excitants modernes)

Jazzi dit: 29 juillet 2025 à 8h18

Très drôle ce texte sur les excitants, mélange de sottises et de lucidité (« La manière de le préparer [le thé] est absolue ». « J’appelle la Russie une autocratie soutenue par l’alcool »).

Sa théorie sur la décadence de l’Espagne est hilarante: « Qui sait si l’abus du chocolat n’est pas entré pour quelque chose dans l’avilissement de la nation espagnole, qui, au moment de la découverte du chocolat, allait recommencer l’empire romain ? »

puck dit: 29 juillet 2025 à 11h19

3j tu peux arrêter de faire la police ?
même pas la police tu fais le service d’immigration genre : toi tiu peux entrer et toi t’as pas le droit d’entrer.

je sais Carl qiue c’est plus fort que toi parce que t’as passé ta vie à apprendre aux gendarmes à taper sur les étudiants sans laisser de traces mais là sérieux tu devrais un peu souffler, limite tu l’as bien mérité.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 11h22

Les extraits donnés par Pablo sont ceux des articles de Jacques Perret. La pauvre Gigi ne comprend même plus ce qu’elle lit. L’anéantissement est proche.

puck dit: 29 juillet 2025 à 11h26

les femmes elles s’ne sont pas trop rendues compte, mais un des intérêts de leur combat a été de freiner le romantisme.

avant les femmes elles se tapaient le ménage et la lrssive et pendant ce temps leur mec il allait s’assoir au bord de la rivière pour écrire des poèmes ?

maintenant avec le partage des taches c’est fini : d’abord tu t’occupes des gamins et de la lessive et après t’iras au bord ta putain de rivière écvrire tes putains de poèmes.

sauf qu’après s’être occupé des gamins et de la lessive les mecs ils ont qu’une envie c’est se reposer parce que la rivière elle est jolie mais elle est peut trop loin alors que le fauteuil il est à 2 mètres et les bières elles sont le frigo et le match il va commencer dans 10mn !

et là respect ! merci les femmes ! et bravo pour le partage des taches ! sérieux respect les meufs vous êtes les plus fortes !

D. dit: 29 juillet 2025 à 11h27

Article sur FranceInfo.fr concernant la vigilance sécheresse déclenchée à Paris et dans d’autres départements d’IdF.

On peut y lire: « Il convient par exemple d’éviter de laisser tourner le robinet (…) »

puck dit: 29 juillet 2025 à 11h29

« la vigilance sécheresse déclenchée à Paris »

D. désolé mais l’intimité d’Anne Hidalgo on en a rien à taper.

D. dit: 29 juillet 2025 à 11h31

Je crains que la carrière politique de Rachida Dati s’arrête net dans les prochains mois.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 11h34

C’est Wiki qui classe à tort Les amants de Venise comme un roman…

Hurkhurkhurk !

Rien ne vaut d’avoir lu les livres.

Christiane dit: 29 juillet 2025 à 11h43

7h36
Lire dans les appartements de la reine mère Marie de Médicis où elle était choyée par les courtisans. C’est surtout Madame de Ventadour qui la protégeait. Louis XV était distant et froid. Seul le régent se réjouissait de cette situation qui lui permettait de rester en place plus longtemps étant donné l’âge des enfants à marier …

MC dit: 29 juillet 2025 à 11h45

Et vous Chaloux? Tant de suffisance étalée, d’ordres péremptoires et idiots ( « Court, corrigez-vous! « Par quelqu’un qui reprend toute la première partie de ma phrase sur le règlement de compte personnel et difficilement niable -cf l Ecole Romane !- entre Maurras et le Romantisme!, bref de conception petite bourgeoise de la Littérature que vous êtes seul à comprendre, tout cela finit par lasser même le plus patient des etres, ce que vous n’êtes pas! Je vous passe par contre les calembours du Vermot, qui eux sont à votre niveau . La vérité est que vous n’avez jamais pu fonctionner sans avoir quelqu’un à haïr, de préférence bêtement , et que c’est mon tour…. MC MC

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 11h57

De la part de Maurras, oui, mais pas principalement dans ce livre. Voir plutôt ce qu’il a écrit sur Chateaubriand.

Monsieur jupe-courte, je ne commente pas le reste. Vous parlez avec l’autorité du chercheur de choses que vous ne connaissez pas. Vous pataugez dans l’à-peu-près comme le canard dans sa mare boueuse, et vous n’avez pas beaucoup plus d’esprit que lui. Vous n’êtes qu’un esprit extrêmement médiocre, tout gonflé de son imaginaire importance.

rose dit: 29 juillet 2025 à 11h59

Pablo 75 à 11h13

Ai copié/collé vos adresses parisiennes.
Reviens à Paris début novembre. Si je peux, je prendrai le temps d’aller voir. Merci à vous,

FL dit: 29 juillet 2025 à 12h02

Merci Renato pour vos souvenirs.

Voilà la citation sur les géraniums. J’ai du mal à lui donner du sens. Est-ce qu’il y avait un chiffon rouge sur la tombe, à côté de la tombe ? Est-ce que les géraniums étaient comme un chiffon rouge ? Cette dernière interprétation me semble difficile eu égard aux mots employés.

Le poème demanderait des notes.

En tout cas que Pasolini identifie Gramsci à l’un des partisans qui ont lutté contre les fascistes pendant la seconde guerre mondiale est on ne peut plus clair.

Il ne peut penser qu’à son frère bien sûr. Assassiné en 1945.

C’est à lui-même et à son frère qu’il songe sur la tombe de Gramsci.

« Un chiffon rouge, comme celui
noué au cou des partisans
et, près de l’urne, sur le sol cendré

deux géraniums d’un rouge différent
Te voici donc, banni, en ta grâce sévère,
non catholique, enregistré parmi ces morts

étrangers : les cendres de Gramsci… »

https://www.novecento.org/uso-pubblico-della-storia/pam-il-partigiano-e-i-fumetti-resistenziali-nella-collezione-luciano-niccolai-1699/

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 12h21

@ tu peux arrêter de faire la police ?
Pourquoi arrêter en si bon chemin ? Persévérer en son habitus et sa vocation, voilà la vérité de chaque erdélien goy, en ses savoir-faire et savoir-être.
Vous reproche-t-on les vôtres, en tant que complotiste en reconversion professionnelle, punckt ?

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 12h23

Vue petite-bourgeoise…

Tout ce que vous écrivez sent l’enclos à cochons, Monsieur Court sur papattes.

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 12h24

@ vous n’avez jamais pu fonctionner sans avoir quelqu’un à haïr, de préférence bêtement , et que c’est mon tour…. MC

Laissez en un brin pour les autres, Marc ! 🙂 Merci.

puck dit: 29 juillet 2025 à 12h30

Gramsci est probablement avec Lukács et les philosophes de l’école de Francfort, le philosophe marxiste qui a le mieux combiné la pensée marxiste et le communisme comme défense du prolétariat.

notamment après 1918 dans la volonté d’instruire la classe ouvrière pour en faire des espèces d’intellectuels.

parce que Gramsci avait bien compris la difficulté de faire en sorte que les prolétaires puissent s’approprier la pensée et le culture marxiste.

l’autre truc intéressant chez Gramsci c’est son approche de l’immaturité chez l’homme. Comme quoi l’homme naît avant d’être fini (pour des questions mécaniques liées à l’évolution de la taille du cerveau) et il conserve toute sa vie ce côté « pas fini » on peut comme le trouve chez Gombrowicz.

l’autre truc hyper intéressant chez Gramsci c’est sa critique des médias : pour lui les médias sont par essence « bourgeois », des propriétaires aux journalistes les médias sont propriété de la classe bourgeoise, ce qui entraine forcément une information biaisée, cette critique (reprise un peu par Bourdieu à la fin de sa vie) est toujours pertinente.

aujourd’hui il y a en Italien un fin connaisseur de Gramsci c’est Losurdo !

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 12h39

11.31 – Pourquoi « craindre » pour elle ?
quand on a tant de casseroles au cul, faut bin qu’elles finissent par faire quelque bruit, on the road.
—-
« Té, tu vois pas la justice politique qu’on a aujourd’hui ?… Mais moi, rac.hida, je vais’t’dire… je t’étale tous mes dossiers que le juge a même pas regardés. Hein !… Les preuves sont là, hein…, Co.hen !… tu crois peut-être pas que la justice française enjuivée s’acharnerait pas sur moij, à cause que je suis d’origine maghrébine, hein ? »
(*** propos entendus sur un blog de la fachosphère socialiste isla.mo-gauchiste, tiré d’un célèbre roman posthume de Charles Maurras : « les amants du sept quatre & du sept-cinq »).

puck dit: 29 juillet 2025 à 12h39

3j d’accord, mais ça :

« Restez avec nous, etalii & christiane, malgré vos doigts et vos yeux. Indispensables à la république des lettré.es, êtes. Jzmn, CT, RM, MT, B., JL, MC, cl., renelle, CB, DHH et chantal, restez-là aussi. Vous incarnez la diversité. Jissé & punckt, 75 & 74, ozamiandis, pouvez dégager, vous incarnez la laideur et la puanteur… Ouste, à la nichte ! »

c’est effrayant !

je veux dire ce choix de qui il faut épurer ne peut reposer que les épaules d’une personne !

d’accord vu ton passé t’imagines que tu détiens toutes les qualités permettant de définir cette épuration.

mais essaie au moins de créer un comité d’épuration, un truc genre conférence de Wansee pour savoir qui tu vas envoyer dans les camps et qui tu vas garder vivants.

tu vois le genre ? ne prends tout ça tout seul sur tes épaules sinon au moment quand tu vas mourir tu peux avoir des remords, encore qu’il parait que tous les types qu’étaient à Wansee ils sont tous morts centenaires peinards dans leur lit.

en fait je dis ça pour toi, mais si tu veux faire dans l’épuration fais comme tu les sens c’est ton problème.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 12h49

Oui, je suis d’accord. Avec la vieillesse qui vient, des ennuis cérébraux dont elle nous a elle-même entretenus, lobes dégonflés etc., le surmoi de la Gigi se présente désormais comme une vieille passoire rouillée qui laisse passer toutes ses obsessions, antisémitisme, nostalgie de l’horreur du Vel’d’hiv’. Ah quel collaborateur de Papin, de Bousquet elle aurait pu faire si elle n’était pas venue si tard au monde. Quelle malchance. On ne connaîtra jamais l’étendue de ses dons. Elle est condamnée (en attendant mieux) à finir en électrice rampante de Glucksmann.

Janssen J-J dit: 29 juillet 2025 à 12h51

J’apprécie l’étendue de votre culture encyclopédiste et la diversité des références hors wiki, genre Arendt, Gramsci, Luckacs, Gombrowicz, Marxt, Pasolini, Losurdo, les géraniums, Carl Schmitt, Frankfurt School… ‘juste dans les 3 derniers… Peut-être « conviendrait-il » de laisser respirer tous vos Kollaborateurs et vous reposer un brin. Je dis ça pour votre santé, uniquement mon beau souci… see Foulek Ringelheim,
https://www.persee.fr/doc/dreso_0769-3362_1986_num_3_1_1563_t1_0310_0000_1

puck dit: 29 juillet 2025 à 12h55

« Jissé & punckt, 75 & 74, ozamiandis, pouvez dégager, vous incarnez la laideur et la puanteur… »

moi je sais pas, t’as probablement raison, mais j’aimerais prendre la défense de mon ami JC !

JC a grandi dans une famille de résistants qui a su dans les moments les plus difficiles de l’histoire de notre patrie se battre pour leur patrie et pour la liberté.
Bien que d’un milieu modeste ses parents ont fait de gros sacrifices pour que leur fils JC aille à l’école, d’ailleurs élève brillant mon ami JC a réussi à aller jusqu’à Polytechnique et finir 3ème de sa promotion !
son diplôme de polytechnicien en poche, JC s’est alors fait le devoir de servir au mieux son pays, suivant ainsi le glorieux héritage familiale.
JC n’a pas failli dans cette mission qu’il s’était assignée : durant toute sa carrière professionnelle il a su servir les intérêts de notre pays avec rigueur et bienveillance !
Aujourd’hui mon ami JC profite d’une retraite bien mérité dans un des plus beaux lieux de Dieu a offert à notre belle nation ! Profitant du soleil, de longues traversées qui le mène de la Corse à la Sardaigne en passant par les Baléares, sur son beau yacht qui ferait pâlir d’envie nos oligarques, mon ami JC profite ainsi du peu d’années qu’il lui reste à vivre, mais en bel hédoniste qu’il est, la vie il a su en profiter ! Va ami JC que les vagues de notre belle Méditerranée continuent encore de pousser de longues années sous le soleil de Provence ! Ton ami pour toujours… puck…
PS : si tu lis ce message n’oublie pas que tu peux m’inviter quand tu veux de préférence quand il fait beau et que la mer est calme…

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 12h59

Cher puck, qui connaissez si bien ma biographie, laissez-moi vous remettre dans la classe n° 1, grâce à vos efforts compassionnels à mon égard. Et ne me remerciez pas pour vous servir d’illustration empirique à votre admirable travail anthropologique d’enquête à paraître sur « Le complotisme de l’Antiquité à nos jours » (Paris, éd. Les bons tuyaux, 2025). Encore un dernier effort… Bon courage…, la mort nous attend tous au bout du chemin… sauf moij, pas vrai, D.D ?

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h01

@ »J’apprécie l’étendue de votre culture encyclopédiste »

je t’ai dit : je suis un marxiste incollable ! je veux dire je suis incollable sur Marx !

incollable sur Marx, Musil, Dostoïevski, Nietzsche et qui d’autres ? pas Flaubert, ni Chateaubriand… ah oui Franquin ! je suis aussi incollable sur Gaston Lagaffe !

Marx, Musil, Dostoïevski, Nietzsche et Gaston Lagaffe c’est déjà pas mal non ben quoi hein ?

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 13h04

Banco ! J’avions toujours pensé que Jissé se prenait pour la Boétie et Punckt, pour Màc. J’ai de ces intuitions parfoij, sur l’indéfectible amitié du bouc et du renard descendus en un puits… J’en reviens pas, Chrichtiane ! 😉

MC dit: 29 juillet 2025 à 13h04

Après Maurras , la Résistance. C’est dans l’ordre des choses… si c’est vrai. Se non e vero….

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h06

@ »qui connaissez si bien ma biographie »

ah c’est vrai ça ! mazette ! j’avais oublié !!!
effectivement, je connaissais ta biographie.
hélas tout le contenu du blog à Dexter est parti en fumée… piouf ! il n’en reste plus rien !
et c’est tant mieux !

MC dit: 29 juillet 2025 à 13h09

Chaloux, qui ne reconnaît au monde que ce Pablo, ne comprend pas qu’on veuille le contester. Il y a du sacrilège là dedans. En fait, Chaloux est Dieu, mais seulement pour lui-même…. MC

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 13h10

Que penses-TU de l’analyse socio historique pour le moment inégalée de H. Zander et P. Lascoumes sur « le vol de bois » dans la Gazette Rhénane ? Penses-TU qu’ils aient eu des biais d’analyse dans leur lecture scrupuleuse des propos de Karl à partir des archives de ses commentaires des débats ? Anéfé, j’ai toujours eu des doutes sur l’influence de Marx sur Maurras, mais comme T’es incollab’, TU vas sans doute pouvoir me les lever.
Merci pour TON aide si précieuse et amicale. BàT (= bon à tirer).

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h13

« Le complotisme de l’Antiquité à nos jours »

ce titre est nul vu que dans mon ouvrage je ne consacre aucun chapitre aux antiquaires.

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h15

« Domenico Losurdo n’est plus de ce monde depuis 2018 »

non ! c’est pas vrai ! il est mort ? c’est sûr ?
j’ai échangé des messages avec lui j’ai l’impression que c’était hier…
misère de misère que le temps passe vite, en plus, à force de passer, il va tous nous enterrer.

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 13h18

et pourtant, ce serait plus vendeur pour un public prolétaire déjà captivé et captif, enfin désireux de se cultiver toujours plus avec de bons auteurs qui savent écrire en se mettant à leur portée… Croyez moij, vous allez faire un carton en tête de gond’ genre à la foir’fouille.
Risqueriont point d’y voir des antiquités, crénom !

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h18

« Que penses-TU de.. »

t’es pas obligé de mettre le U majuscule, juste le T c’est bien, je veux dire pour Dieu on met que le D majuscule, du coup pour Moi tu peux faire pareil…

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 13h22

avant 13.06, il y eut Shakespeare & Cervantès, si j’en crois aussi Ton illustre biog. Merci pour votre immodeste modesti(n)e !

MC dit: 29 juillet 2025 à 13h22

Attention Christiane a l érudition romantique dont Balzac ne me parait pas exempt pour cette histoire de portes . Dans le genre, on a le pastiche de Hugo, Paris a vol d’oiseau, par Muller et. Reboux. Je vous le recommande. Ce que je puis dire, c’est que je ne crois pas avoir vu ces portes chez Hoffbauer, in « Paris dans sa Splendeur « tardif mais documenté , ou ailleurs. On peut d’ailleurs se demander si cette volonté d’introduire un thème venitien n’est pas en rapport avec la dimension « italienne «  du roman. C’est plus discret que les ponts façon Ponté Vecchio qui existaient et flambaient régulièrement à Paris, et Venise est aussi perfide que Florence. Attendant de pied ferme un démenti qui ne manquera pas d’arriver de la part de  la plus tintamarresque plume de ce blog,  je demeure, bien à vous. MC

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 13h24

C’est un TU de majesté, à la différence du vil « vous » habituel. Etonnant hommage aux seuls marxologues revendiqués sur cette chaine, hein ?

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h30

c’est quoi ta question ? l’influence de Marx sur Maurras ?
je connais pas Maurras, mais je peux te dire, sans trop m’avancer, que Marx a eu une influence sur tous les intellectuels du 20è siècles, au moins ceux qui méritent ce nom, parce que Marx a pondu un bouquin peut-être un peu difficile à lire, mais avec une démarche scientifique tout le long d’une rigueur qui touche la perfection.

après on peut ne pas être d’accord.
par exemple les types de droite comme Aron et d’autres pensaient que l’exploitation du prolétariat était une vue de l’esprit : ça c’est de la subjectivité pure.
Camus lui était dérangé par le côté hégélien de Marx, ce côté téléologique, un sens de l’Histoire avec une finalité, Camus ce côté révolutionnaire ça l’effrayait, mais c’est juste parce qu’il n’a pas compris Marx, la révolution n’est pas en soi un élément constitutif de sa pensée, d’ailleurs toutes les révolutions qui se voulaient marxistes ont trahi les idées de Marx.
qui d’autres à droite ?
t’en as d’autres Carl Schmitt ?

closer dit: 29 juillet 2025 à 13h32

Quand j’y pense je mets en marche une minuterie pour contrôler l’infusion de mon thé à 3 minutes et demi. Sinon je l’oublie en faisant autre chose et il est très noir et très amer.
je vais faire des tests à 2/3 minutes; je ne sais pas si je descendrai à une minute comme Pablo; ça me paraît très court…

MC dit: 29 juillet 2025 à 13h33

JJJ . Pour les Amants de Venise, il faudrait d’abord savoir s’il était nécessaire à Proust de s’imprégner de l’ouvrage de Maurras pour la Recherche. Même en l’ayant lu en passant, il paraît difficile que Proust ait pu orchestrer cette prose froide pour en faire un Amour de Swann. ( je suppose que c’est de ça qu’on veut parler) C’est un peu comme si je prétendais que Colette Yver, romancière des années 1900, est à la source d’une partie de Sodome et Gomorrhe parce qu’elle a mis en scène Lesbos dans le grand monde. Quant à voir dans ce couple inverse Sand dans Odette , et Musset dans Swann , il y faut une sacrée bonne volonté. Je ne doute pas cependant qu une réplique furibonde assortie d’un jeu de mot consternant sur mon nom, me dise que je n’ai rien compris, encore une fois. À quoi je réponds par avance que la personne en question s’ est bien gardée d’entrer dans les détails! Bien à vous. MC

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h35

« hommage aux seuls marxologues revendiqués »

ça c’est super bien Carl de faire la différence : je suis plus « marxien » que « marxiste ».
pour Spinoza j’ai jamais compris ce mot « spinoziste » alors qu’on devrait dire « spinozien ».
spinoziste ça veut rien dire, c’est comme dire proustiste.

puck dit: 29 juillet 2025 à 13h39

ça se dit « maurrassien » ? genre cet auteur est très maurrassien dans sa démarche n’est-il pas ?
Drieu était-il maurrassien ?
Renaud Camus est-il maurrassien ?
après on a tout plein de bataillons de nietzschéens qu’ils sont tellement nombreux que ça fait peur.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 13h42

Mon pauvre Court , je n’ai jamais parlé d’un Amour de Swann. Dès qu’on s’élève au-dessus de votre esprit de basse-cour, vous êtes dépassé. Rarement vu un pareil imbécile. Vous êtes un prototype.

renato dit: 29 juillet 2025 à 13h46

FL, je vais au cimetière non catholique au moins une fois par an car j’ai promis à un ami que j’apporterais une fleur sur la tombe de Gregory Corso chaque année. Alors je fais un tour parmi les monuments funéraires. Mais déjà quelques années avant la mort de Corso, lors de la visite au tombeau de Gadda, j’ai vu que sur la tombe de Gramsci beaucoup laissaient un caillou, un fait qui me laisse perplexe car il n’était pas Juif mais d’origine « arbëreshë » (Albanais d’Italie) et qu’il n’était pas, me semble-t-il, sioniste. J’ai donc demandé et selon mon informateur (Bruno Zevi) « Gramsci ne croyait pas que les Juifs étaient un peuple, ni une religion, mais les porteurs d’une culture », mais rien sur la raison des cailloux. Bref, une petite énigme qui reste non résolue : pourquoi certains laissent une pierre sur sa tombe ?

Concernant les géraniums, il faut garder à l’esprit que Pasolini (élève de Longhi à Bologne) était très précis dans la construction des images, mais pas toujours fidèle à ce qui réellement s’était passé. Les géraniums n’étaient donc peut-être dans le poème que pour le rouge.

closer dit: 29 juillet 2025 à 13h52

Pourquoi Monsieur Court s’excite-t-il à ce point sur Maurras? Est ce pour se dédouaner d’être catalogué à droite? Il n’y a pas de honte à cela MC…
La petite collection de L’Herne à couverture noire brillante a publié 4 livres de Maurras (dont l’un dans lequel il parle de sa surdité!). Celui que j’ai lu m’a souvent impressionné par la pertinence de ses analyses politiques et la qualité de son style. Mais ne nous affolons pas, le risque qu’un parti maurrassien grandisse et prenne le pouvoir est strictement égal à zéro! J’ai lu « L’Ordre et le Désordre » comme une lecture historique à mettre à sa place dans une histoire des idées politiques. J’en lirai peut-être un ou deux autres si je tombe dessus en librairie…mais pas d’inquiétude Monsieur Court, le facho-maurrassisme n’est pas à nos portes!

closer dit: 29 juillet 2025 à 14h09

Je rappelle tout de même à Monsieur Puck que Marx a co-signé avec Engels Le Manifeste du Parti Communiste. Quand cela vous arrange, on ne peut pas faire comme s’il s’était cantonné dans les analyses philosophiques, sociologiques et économiques.
Je feuillette le Manifeste que j’ai lu attentivement il y a plusieurs années; c’est croquignolet: « Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social passé ».
ET vive la guillotine, la table rase, les pelotons d’exécution, le goulag, Pol Pot et la Révolution Culturelle!

puck dit: 29 juillet 2025 à 14h52

closer je crois que vous n’avez pas trop bien lu parce que dans ce texte je ne crois pas qu’on trouve de liens avec la guillotine, Pol Pot et Mao.

ce Manifeste constate une chose essentielle qui est encore plus vraie aujourd’hui : le capitalisme est mondialisé, il existe une « internationale » du capitalisme, face à cette « internationale » de la classe bourgeoise dirigeante il faut opposer une « internationale » de la classe ouvrière.

en fait c’est hyper simple et hyper logique, mais c’est complètement différent de ce que Marx écrit dans le Capital.

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 14h57

@ Je ne doute pas cependant qu’une réplique furibonde assortie d’un jeu de mot consternant sur mon nom, me dise que je n’ai rien compris, encore une fois (MC).

Je me demande bien pourquoi vous prévenez les remarques acerbes d’HC74 quand vous essayez de discuter d’un autre point de vue, avec elle, et son esprit retors et pervers. Cet internaute cherchera toujours à démentir par le mépris ce que d’autres ont pu comprendre de ses lumineuses obscurités, et tiré de ses célèbres insinuations. Après avoir mis en scène l’essai de Maurras et établi un possible lien avec Proust et Musset, je ne vois pas pourquoi, pmp, il serait stupide d’avoir pu en établir une possible association entre Sand/Musset et Odette/Swann.
Bin, oui, car tout cela se tient…
Mais le gros goret malpoli préférera toujours injurier, plutôt que de reconnaître les limites de ses facultés pédagogiques, vu qu’il croit détenir le monopole du savoir légitime, à partir de bouquins qu’il serait le seul à avoir lus. Mis à jour, la perversité de son système consiste toujours en ceci : »mais maitresse, c’est ui qu’a commencé, je n’ai fait que me défendre ». Sa perversité innée fonctionnera toujours ainsi, jusqu’à aller nous dire qu’il aurait eu suffisamment de lettres de noblesse liées à la Shoah, que tous ceux qui en douteraient encore ne seraient que de sales antisémites à dénoncer inlassablement aux autorités. Cet internaute préférera toujours crever le moindre contradicteur, voire de crever sur place dans un CDBF (appel à la clémence de Passoul !… du grand art), plutôt que de reconnaître s’y enfoncer tout seul, avec deux-trois trolls qui le badent, arrivant toujours à sa rescousse pour finir le boulot d’enfoncer les clous dans l’injure ordurière et lui permettre, ce faisan(t) de rebondir sur autre chose, comme si les polémiques enclenchées par ses soins, ne le concernaient plus.
« ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats ».
Pour ma part, j’en tire la conclusion suivante : voilà hélas comment fonctionnaient tous les sbires moyens proches de Philippe Henriot à cette époque « bénie » de la grande littérature (!). Et voilà comment, sous la foi jurée de leur philosémitisme de récente conversion lepénistes droits dans leurs bottes, ce genre d’énergumènes tordus fonctionnent et fonctionneront toujours de la sorte à toutes les époques… et à celles qui restent encore à venir.
Craignos.

puck dit: 29 juillet 2025 à 14h57

« C’est un TU de majesté, à la différence du vil « vous » habituel. Etonnant hommage aux seuls marxologues revendiqués sur cette chaine, hein ? »

3j j’ai l’impression que tu m’en veux parce que j’ai dit que tu avais une nature prédisposée à l’épuration.
je vous pas pourquoi tu t’en prends à moi et t’essaies comme ça de m’humilier en public, sérieux ça me met mal à l’aise.
en plus moi j’y suis pour rien dans ta nature prédisposée à l’épuration.
perso l’épuration c’est pas mon truc.
du coup il faut juste en parler avec toi en tête à tête, tu te donnes rendez-vous et tu essaies de voir d’où vient ce mal ? moi je suis pas psy.

puck dit: 29 juillet 2025 à 15h00

3j tiens je te remets ce que tu as écrit sur l’épuration si des fois tu veux le montrer à un psy (tu vois moi j’essaie de t’aider) :

« Restez avec nous, etalii & christiane, malgré vos doigts et vos yeux. Indispensables à la république des lettré.es, êtes. Jzmn, CT, RM, MT, B., JL, MC, cl., renelle, CB, DHH et chantal, restez-là aussi. Vous incarnez la diversité. Jissé & punckt, 75 & 74, ozamiandis, pouvez dégager, vous incarnez la laideur et la puanteur… Ouste, à la nichte ! »

puck dit: 29 juillet 2025 à 15h01

le truc violent c’est :

 » (vous) pouvez dégager, vous incarnez la laideur et la puanteur…  »

limite on croirait lire un passage de mein Kampf.

puck dit: 29 juillet 2025 à 15h07

le truc sympa c’est que cela montre la violence de l’élite.

on parle toujours de la violence des classes opprimées qui pour se libérer de leur oppression commettent des crimes.

sauf que s’ils le font c’est parce qu’il existe une autre violence en face !

cette élite tire sur l’élastique autant qu’elle le peut et quand l’élastique casse et qu’elle se le prend dans la figure elle dit : ah vous voyez comme ces pauvres ils sont méchants avec leurs guillotines !

ben oui mon con si t’avais pas autant tiré sur l’élastique personne t’aurait coupé la tête !

je veux dire naturellement personne, hormis qq tueurs en série, n’a envie de couper la tête des gens.

Janssen J-J dit: 29 juillet 2025 à 15h08

ET vive la guillotine, la table rase, les pelotons d’exécution, le goulag, Pol Pot et la Révolution Culturelle!
___________
La thèse éculée desdits « nouveaux philosophes » de l’époque, découvrant avec stupeur d’ADG de Soljé, ce que tout le monde savait déjà du goulag avant eux et Jean Daniel. « Une journée d’I. D ». remontait à 1963…. et closer en avait déjà alerté la RDL, mais quel marxolâtre pouvait l’entendre à l’époque ?… Hein ? – Dieu merci il ne prêche plus dans le désert aujourd’hui. Il prêche aux néoconvertis des lepénismes rampants, qu’ils soient nécessairement marranes ou pro-israéliens. C’est son choix, son combat. Et « pourquoi pas » un bateau échoué ? un marronnier trop précoce ?

puck dit: 29 juillet 2025 à 15h11

et là en ce moment les dirigeants européens ils essaient tous de bourrer le mou des gens avec les menaces existentielles russes pour les pousser à la guerre parce qu’ils sentent que sinon ça va leur péter à la tronche.

exactement ce qu’il s’est passé en 1914 : les mecs ils ont tous vu le bolchévisme arriver vlan ! ils nous pondu une guerre pour calmer tout le monde.

et toutes ces guerres ça se fait toujours avec la complicité des médias ! en 1914 les médias étaient avec les allemands exactement comme ils sont avec les russes aujourd’hui !

et le plus dingue c’est qu’à chaque fois ça marche !

puck dit: 29 juillet 2025 à 15h14

« La thèse éculée desdits « nouveaux philosophes » de l’époque »

BHL, Finky et Glucksmann qui a passé le flmanbeau à son rejeton ?
éculés ?
vraiment ?
t’en es bien sûr ?

parce que moi je les trouve en pleine forme.

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 15h14

Je pense que TU confonds « épuration » et « exclusion », une confusion fréquente qui ne tient à aucune pathologie mentale, ni à un slogan ami/ennemi Carl S de bas étage, mais à vos déformations liés aux habitus habituels des « marxiens » désemparés. Non, non… Althusser n’a jamais étranglé sa femme. Ras le bol de toutes ces légendes urbaines…

Christiane dit: 29 juillet 2025 à 15h15

Oui, MC,l’imaginaire peut saisir le romancier pour réinventer l’habitat parisien. Je pensais à la ville de Joinville e
bien connue pour ses guinguettes, installées le long de la Marne. Le dimanche, parfois, nous nous promenions au bord de l’eau. Je regardais les maisons construites au bord de l’eau, des barques attachées sur la rive. Une porte donnant sur l’eau, une autre sur une route.
Cette ville si proche du centre de Paris.
Les romans de Balzac, de Zola sont-ils si loin de la réalité ?
Comment imaginez-vous les maisons construites sur les rives de la Seine à Paris ?
Sur celles construites sur les ponts nous avons des documents mais il est vrai, pas sur les rives.

J J-J dit: 29 juillet 2025 à 15h18

Vous ne savez pas lire… La thèse des « maitres penseurs » d’AG… L’avez vous toujours en tête ? (genre, pas de doute, Marx annonce le Goulag à venir, sans passer par la Cuisinière et la ùmangeur d’hommes, etc)
Que le fiston ait le vent en proue (ou poupre), n’invalide point le constat. Vous poléniquez pour rien, comme d’hab, mon bon…
Mais je dois partir. A plusss.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 15h27

« Mais je dois partir. A plusss »

Rendez-vous chez le psychiatre. L’internement est proche.

Pablo75 dit: 29 juillet 2025 à 15h33

Quand j’y pense je mets en marche une minuterie pour contrôler l’infusion de mon thé à 3 minutes et demi. Sinon je l’oublie en faisant autre chose et il est très noir et très amer. je vais faire des tests à 2/3 minutes; je ne sais pas si je descendrai à une minute comme Pablo; ça me paraît très court…
closer dit: 29 juillet 2025 à 13h32

Cela dépend de ce que tu veux. Si tu veux un thé qui réveille et stimule, c’est-à-dire de la théine, c’est 1 min. Si tu veux du goût, plus. Et si tu l’oublies, surtout ne le bois pas, jette-le, c’est mauvais pour l’estomac.

(La force en goût du thé dépend aussi de la passoire que tu utilises pour le filtrer une fois fait. Si elle laisse passer trop de particules, le thé continue d’infuser une fois dans la tasse. Mais pour le goût l’essentiel c’est de bien calculer la quantité de thé par rapport à la quantité d’eau et sa température (jamais laisser qu’elle boue). Si le thé est vert il ne faut pas dépasser 75º, et s’il est blanc, 60º. Ce qui veut dire que pour bien faire le thé il faut un thermomètre et une balance de précision qui mesure les grammes – sans parler des théières ad hoc…).

Bref, il y a deux façons de consommer le thé: une utilitaire, comme « médicament » pour se réveiller, comme « amphétamine » pour se concentrer, comme stimulation de l’inspiration – et dans ce cas-là on peut le faire sans suivre toutes les règles à la lettre; et une autre gourmande, épicurienne, sybarite, ou alors carrément spirituelle, et là il faut suivre un rite, une cérémonie pour bien le faire (dans ce cas-là on utilise un très bon thé et on en fait plusieurs infusions, de plus en plus courtes, des mêmes feuilles – puisque leur saveur ne s’épuise pas avec une seule utilisation, comme c’est le cas des thés moyens).

Ce qu’il ne faut pas faire c’est d’utiliser un bon thé en l’infusant à la va vite et en ajoutant à la fin du sucre ou du citron pour pouvoir le voir. Et c’est ce qu’ils font, malheureusement, la plupart des gens – qui rigolent quand on leur parle de thermomètre et de balance de précision (après avoir payé 30 ou 40 euros pour un paquet de 100 gr de thé).

puck dit: 29 juillet 2025 à 15h40

« Vous ne savez pas lire… La thèse des « maitres penseurs » d’AG… »

yep vous avez sans doute raison sur ce coup.

c’est un peu comme l’information donnée par tous les médias sur le conflit en Ukraine.

on ne pourrait pas dire : il manque ça, ou ils ont oublié tel ou tel point, ou bien ce point n’est pas expliqué correctement.

parce qu’en réalité c’est la totalité du narratif propagé par les médias qui pose problème.

comme la totalité de ce narratif est fake, à partir de là c’est compliqué de reprocher à tel prof de sciences po de raconter des conneries quand il intervient sur LCI parce qu’il faut considérer ce qu’il raconte comme un élément de cet ensemble.

you follow me 2,5j ?

D. dit: 29 juillet 2025 à 15h47

Ce qui change tout.
Votre thé n’est que de la pissenlits de chameau à côté d’un mien.

D. dit: 29 juillet 2025 à 15h51

Le thé que chacun boit ici est une honte. Une insulte au thé. Sauf celui de Chaloux, un des rares à faire comme il faut.

D. dit: 29 juillet 2025 à 15h57

C’est du thé pour trempage de Madeleine. On appelle cela la commixtion théique de la Madeleine. C’est un mot très savant que personne ne connaît en dehors de moi, Monsieur Charoulet, Puck et Chaloux qui la pratique rituellement deux fois par an.

D. dit: 29 juillet 2025 à 16h01

Christiane, une de mes amies, m’a un jour confié avoir acheté cher un buis aux enchères pour en faire de la tisane en sachets. Je lui ai dit que c’était une sacré drôle d’idée et elle s’est presque fâchée.

D. dit: 29 juillet 2025 à 16h11

Alors qu’en ce matin indistinct, où la lumière, encore hésitante, perçait à peine les rideaux lourds de la chambre imprégnée des parfums feutrés du linge ancien et des cires oubliées, je portai distraitement à mes lèvres, dans un geste tout instinctif, presque machinal, le fragment friable d’une madeleine que j’avais, sans même y penser, plongée dans la tasse de thé blond que l’on m’avait servie — et qui, mêlé à un peu de lait, formait à la surface un voile fragile, irisé comme les souvenirs que l’on croyait éteints et qui reviennent, avec la vivacité impérieuse des émotions enfouies —, je ressentis, d’abord sans pouvoir le comprendre, puis avec une intensité croissante, une sorte de bouleversement doux et total, comme si toutes les fibres de mon être, éparpillées dans les recoins épars de ma mémoire, se rassemblaient soudain pour former un tout vibrant, cohérent, et que ce tout, jusqu’alors muet, frappé d’aphasie par les années, retrouvait d’un coup le don de parole, le pouvoir de se souvenir, non pas de manière volontaire, laborieuse ou intellectuelle, comme lorsqu’on cherche à se rappeler une date ou un fait précis — exercice où l’on force l’esprit, où l’on scrute le passé avec une lampe crue qui ne révèle que des ombres figées —, mais bien plutôt de cette façon mystérieuse, involontaire, quasi magique, par laquelle une sensation — ici, le goût exact de cette commixtion entre le moelleux beurré de la madeleine et le liquide tiède où il s’est dissous partiellement — réveille, avec une fidélité troublante, tout un monde oublié, tout un pan d’existence enseveli sous le limon des jours passés, de sorte que, en ce seul instant, à la faveur de ce que j’aurais pu croire une simple collation, se rejoua en moi, dans un élan fulgurant, la scène entière, jadis vécue, d’un après-midi d’enfance à Combray, où, assis dans le petit salon tapissé de bleu délavé, tandis que ma tante Léonie, étendue sur sa chaise longue, les yeux mi-clos, soupirait doucement à chaque toux feutrée, on me tendait — avec la lenteur cérémonieuse que prennent les gestes lorsqu’ils s’inscrivent dans un rituel affectif — une madeleine encore tiède dans une serviette de lin, que j’avais alors trempée dans un thé que je trouvais un peu amer, mais que je buvais malgré tout, presque religieusement, sans savoir que ce geste, modeste en apparence, portait déjà en lui la matrice de tous mes futurs émerveillements, car c’est bien cela — cette union imprévue, cette commixtion sacrée entre la texture de la pâtisserie et le fluide du breuvage — qui, en se reproduisant des années plus tard, en un matin d’apparente insignifiance, raviva non seulement l’image précise de la scène, mais tout un univers de sensations secondaires, annexes et pourtant fondamentales : l’odeur un peu piquante du bois ciré, le tic-tac obstiné de la pendule encastrée dans la cheminée, le bruissement discret des arbres du jardin dont les feuilles, que j’apercevais à peine par l’entrebâillement des volets, semblaient, dans leur frémissement timide, dialoguer avec le vent dans une langue végétale que seuls les enfants, peut-être, savent entendre, et aussi la voix de Françoise dans la cuisine, criant qu’il ne fallait pas trop faire chauffer le lait, de peur qu’il tourne, et l’infime picotement sur mes lèvres, causé par la chaleur du thé, tout cela — et je m’en émerveillais au moment même où je le vivais à nouveau — refluait en moi comme une marée lente mais irrésistible, me donnant à penser que le passé n’est pas derrière nous comme un paysage que l’on aurait quitté, mais bien en nous, tapi, silencieux, prêt à resurgir à la faveur de quelque catalyseur inattendu, et que, dès lors, la mémoire ne fonctionne pas comme une archive où l’on classerait méthodiquement les documents de notre vie, mais comme un organisme vivant, capricieux, pulsatif, qui répond à des lois mystérieuses où la logique cède le pas à la sensation, au hasard, à l’instant pur, de sorte que cette simple madeleine, en s’abandonnant au thé, en se dissolvant dans sa tiédeur parfumée, ne faisait pas que nourrir mon corps — bien que son goût fût délicieux, et que je n’en niât pas le plaisir concret — mais ravivait en moi une époque entière, en restaurait les contours, les couleurs, les voix, les silences mêmes, et me faisait sentir, dans une sorte d’ivresse douce, que je n’étais pas un être séparé de ce que j’avais été, mais que je demeurais l’enfant de Combray, tout autant que l’homme assis à cette table, et que le temps, loin d’être une ligne droite, était peut-être une spirale, ou une série de cercles concentriques, dont chaque centre était une sensation pure, capable, dans certaines conditions exceptionnelles — telles cette commixtion parfaite entre la mie parfumée d’un petit gâteau de forme coquille et l’infusion chaude que je tenais dans ma main — de rompre l’illusion du présent linéaire pour me faire toucher du doigt, ou plutôt du palais, l’éternité de l’instant.

D. dit: 29 juillet 2025 à 16h26

Et cette madeleine, à peine tenue entre mes doigts fébriles, comme si elle avait acquis une vie propre, une volonté intime de se faire et se défaire, ne cessait de plonger et replonger dans la tasse de thé comme un cœur haletant, un muscle frémissant battant au rythme d’un souvenir plus fort que moi, et chaque immersion, chaque retour à la surface — souple, suintante, gorgée de liquide, presque sensuellement gonflée comme un fruit interdit — provoquait une sorte d’éclaboussement infime mais répété, dont les gouttelettes, malgré leur modestie initiale, se mirent à atteindre peu à peu les tentures couleur mousse fanée, les nappes brodées, les accoudoirs en velours d’un vert jadis profond, comme si la commixtion ne se contentait plus d’agir à l’intérieur de ma bouche ou de mon âme, mais qu’elle débordait, débordait de moi, devenait contagieuse, envahissante, perverse dans sa répétition, et que ce petit gâteau — innocent en apparence, docile comme un objet de consolation enfantine — s’était transformé, dans l’acte même de s’enfoncer rituellement dans l’infusion tiède, en entité mystérieuse, presque vivante, presque tropicale tant elle semblait vibrer d’un pulsatif exotisme, d’une humidité chaude et insistante, d’un gonflement végétal ou charnel, comme une fleur de serre qui s’ouvre dans une atmosphère saturée, et que je n’étais plus moi-même qu’un instrument entre les mains de cette pulsation sacrée, ou profane, je ne savais plus, car le geste — cette répétition sans fin, cette trempette obsessionnelle — avait cessé d’être un geste de collation pour devenir une liturgie perverse, une transe, une litanie mécanique où la madeleine, saturée de thé comme un corps de désir ou de fièvre, dégorgeait à chaque compression de mes doigts un trop-plein d’infusion brûlante, éclaboussant tout ce qui l’entourait, comme si l’objet même de la mémoire refoulée ne supportait plus d’être contenu, et qu’il fallait, par le débordement, par la profanation de la nappe, des coussins, des rideaux même, souillés de traces de tanin comme d’indices d’un crime doux et délicieux, laisser jaillir la mémoire par toutes les pores du réel, jusqu’à ce que le salon lui-même devienne liquide, les murs suintants d’un thé symbolique, la pièce entière transfigurée en un immense calice où la madeleine, tel un cœur sacrificiel, plongeait encore et encore, chaque fois un peu plus molle, un peu plus gonflée, un peu plus proche de la dissolution totale — dissolution que je craignais autant que je la désirais, car je sentais, au plus profond de cette commixtion sans fin, que l’identité même de la madeleine, son essence, ne résidait pas dans sa forme d’origine, sèche et parfaite, mais bien dans sa transformation, dans cette lente érosion sensorielle qui l’emmenait de la pâtisserie vers le mythe, de l’objet de consommation vers l’icône sacrée, ce qui faisait que chaque goutte tombée sur la moquette devenait une relique, chaque éclaboussure sur les rideaux, une stigmatisation du présent par le passé, comme si mon geste — absurde, itératif, compulsif — avait invoqué quelque divinité enfouie, un dieu oublié de la mémoire gustative, qui désormais exigeait que tout dans la pièce participe à cette fusion, à cette transe, à cette dévotion qui n’était plus domestique mais cosmique, et que moi-même, pauvre officiant tremblant, j’en étais réduit à répéter, sans pouvoir m’arrêter, le rituel de la madeleine plongeante, trempée, ressurgie, dégoulinante, éclatée, comme une prière sans fin, où l’obsession du goût n’était plus un plaisir mais un destin, une damnation suave dont je ne pouvais — et ne voulais — me rhaaah défaire.

Jean Langoncet dit: 29 juillet 2025 à 16h43

@Les terroristes « de toujours », les « chacals » selon Kafka

Après un meurtre en Cisjordanie, la France décrit les violences de colons israéliens comme du terrorisme

INTERNATIONAL – Paris hausse clairement le ton. Le ministère des Affaires étrangères a qualifié ce mardi 29 juillet d’« actes de terrorisme » les « violences » commises par des colons israéliens en Cisjordanie occupée. Cette déclaration forte intervient après que le militant palestinien anti-occupation Awdah Muhammad Hathaleen, impliqué dans le documentaire oscarisé No Other Land (2024), a été abattu lundi par des Israéliens.

« La France condamne ce meurtre avec la plus grande fermeté ainsi que toutes les violences délibérées perpétrées par des colons extrémistes à l’encontre de la population palestinienne, qui se multiplient à travers la Cisjordanie », a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay. C’est la première fois, selon l’AFP, que la diplomatie française qualifie de « terroristes » les agissements de colons israéliens.

Leur collègue tué en Cisjordanie, l’équipe du documentaire « No Other Land » en deuil
Cette région, à l’ouest du Jourdain et occupée par Israël, est le théâtre de tensions et de violences de plus en plus fortes depuis le 7-Octobre et le début de la guerre à Gaza, avec au moins 962 Palestiniens tués. Sur place, ils sont encore trois millions à cohabiter avec près d’un demi-million d’Israéliens résidant dans des colonies considérées comme illégales par le droit international.

La France dénonce le projet expansionniste d’Israël en Cisjordanie

Une situation dénoncée lundi par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, lors d’un discours offensif aux Nations unies. Il a fustigé, comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo ci-dessous à 1’41, « l’accélération de la colonisation en Cisjordanie » et « la marche funeste des colons extrémistes ». « De colline en colline, [ils] arrachent les oliviers, brûlent les récoltes et chassent l’arme au poing les Palestiniens de chez eux avec la complicité coupable des autorités israéliennes », a poursuivi le patron du Quai d’Orsay.

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé le 24 juillet la reconnaissance prochaine de la Palestine par la France, Jean-Noël Barrot a dit son inquiétude quant à la possibilité pour les Palestiniens de se gouverner eux-mêmes. « Le mitage croissant du territoire palestinien […] compromet la possibilité même qu’un État puisse le gouverner », a estimé le ministre.

« Face au fait accompli, comment continuer d’espérer ? », a-t-il demandé, rappelant que la Knesset, le Parlement israélien, « a voté la semaine dernière en faveur de l’annexion totale de la Cisjordanie », qui constituerait pourtant une entrave au droit international.

Christiane dit: 29 juillet 2025 à 16h46

D. 16h
Peut-être est-ce une coquette ?
« Buis , en début de lune montante, on le fera brûler en gardant ses cendres. Additionné d’une lessive douce, on pourra s’en faire un shampoing. La chevelure deviendra progressivement d’un beau roux vénitien. »

renato dit: 29 juillet 2025 à 17h20

Le Doigt est une montagne de 1106 m de haut qui fait partie du groupe des Grigne ; elle est située sur le territoire de Ballabio au-dessus du lac de Côme. Il a été décrit pour la première fois par Léonard dans le Codex de Atlantique, (folio 12406) en 1506, lors de ses séjours sur les rives du lac.

https://institut-iliade.com/leonard-de-vinci-la-fin-de-lancien-monde/

Au cours de son séjour en Lombardie, Léonard se familiarise avec les qualités les plus originales du traitement de la lumière pratiqué par les Maîtres de la peinture lombarde : une lumière calme et douce, qui glisse sur les personnages et les objets sans implications symboliques ni préjugés hiérarchiques.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 17h32

N’importe quel vrai lecteur de Proust (mais il n’y en pas ici), ayant en tête Les amants de Venise de Maurras, comprendrait ce que je dis.
Proust avait beaucoup d’estime pour Maurras et le traitait en ami.

MC dit: 29 juillet 2025 à 17h47

Closer , je trouve Maurras sec , académique, et sans lyrisme, c’est tout. Et des œuvres médiocres comme les Amants de Venise, Kiel et Tanger, ou l’inachevé Pascal puni ne m’ont pas touché de leur grâce….Je partage sur ce point l’avis du Général. «  il a eu toujours raison , c’est ce qui l’a rendu fou. En revanche , on peut parler de Bainville, si vous voulez. Et non , je n’ai pas de complexe pour mes idées. Bien à vous. MC

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 17h56

« Proust lisait régulièrement l’Action française, estimait Charles Maurras et Jacques Bainville, et défendait Léon Daudet. »

La suite du texte indique avec raison que Proust n’avait rien d’un camelot du roi.

Luc Fraisse, Proust au miroir de sa correspondance, p. 316, SEDES 1996.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 18h07

« France, Proust, Thibaudet, Gide, Valéry, Malraux et d’autres encore: que Maurras ait fasciné tant d’esprits éloignés de sa politique en dit long sur le rayonnement de son esthétique ».

In « Bouquins » des œuvres de Maurras, Martin Motte, page 115.

Mais voilà, l’immense Monsieur Courte-vue le trouve « sec »: un jugement pour le moins historique qui nous bouleverse.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 18h24

Esthétique sèche, donc.

Pour être c… à ce point-là, il faut quand même le faire.

Hurkhurkhurk!

B dit: 29 juillet 2025 à 18h57

Hurkhurkhurk!

Vous pourriez nous en faire grace, c’est désagreable!!!Je vis tres mal votre grincement, grincez silencieusement, il n’est pas indispensable pour soumettre vos arguments d’enrober tout ça d’un sinistre ricanement. Il vous dessert, je trouve cela dommage car votre culture devrait vous rendre aimable et vous faites tout pour aparaitre détestable .

Jazzi dit: 29 juillet 2025 à 19h16

« votre culture devrait vous rendre aimable et vous faites tout pour aparaitre détestable. »

Bien vu, B.
Mais qu’est-ce que cela signifie, selon vous ?
Comme si Chaloux avait peur d’être aimé…

B dit: 29 juillet 2025 à 19h25

Non, il s’en fout. Sûrement ne cherche t il pas ici l’amitié, une reconnaissance pour sa présence instructive. Il n’en a pas besoin mais alors aurait-il juste besoin de relever ce qu’il considère comme des erreurs, des inepties et de cette façon particulière.

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 19h27

B., Chaloux ne fait pas « tout pour être désagréable ». Il n’a tout simplement pas besoin d’autrui. Les personnalités qui trouvent en elles-mêmes l’alpha et l’oméga sont dangereuses, parce qu’elles sécrètent le mépris universel d’autrui. Ah ça, elles ne parcourent pas le temps de leur vie « moitié dans leurs godasses, et moitié à côté », elles ne clopinent pas. C’est sans réel danger, tant qu’on ne met pas un fouet, un fouet concret hein, un quelconque pouvoir temporel, à leur disposition. Tant que Chaloux se contentera de poster des commentaires sur la RDL, il sera inoffensif… Et cantonné dans des jugements « littéraires » qu’il ne supporte pas de voir discutés. Mais peut-on savoir jusqu’où va le mépris ? (et je ne dis pas ça parce qu’on a droit à Godard à la télé ce soir, ce qui vous partage entre exaspération et attendrissement, comme devant une connerie d’adolescent. Par contre, les trois lignes de programme qui annoncent ce film avec un seul slogan : « ce soir, Bardot (chez Godard) », m’agacent prodigieusement.

Jean Langoncet dit: 29 juillet 2025 à 19h28

Les parasites et le parasité, c’est un ménage à plusieurs qui semble perdurer

B dit: 29 juillet 2025 à 19h28

La civilisation reposant sur la culture devrait pourtant ouvrir à des échanges pacifiés, lui fait la guerre à tout ceux qui ne sont pas dignes selon lui d’émettre le fruit de leurs moissons car ces fruits sont douteux. Closer et Chaloux, DC Jekyll et Mr Hyde.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 19h36

Dans le cahier de L’Herne de Maurras, deux textes très intéressants, l’un de Raymond Aron, p. 379, Maurrassisme et Gaullisme, l’autre d’un Monsieur Jean-Marc Joubert, professeur de philosophie, page 132 « Charles Maurras : « un itinéraire spirituel »? », d’une haute finesse qui repose des simplifications d’un Monsieur Court-Chemin, lequel me semble tout à fait qualifié pour compiler sur des crêpes les envolées mystiques du clergé bas-breton, mais pas davantage.

Hurkhurkhurk !

(Si je fais entendre le rire du Garçon (sic) en fin de message, c’est que je ris en écrivant.)

Jazzi, prends ta plus belle plume pour nous écrire un joli conte, Chaloux acceptant l’amour, et applique-toi.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 19h38

J’oubliais, un texte de Proust déclarant qu’il ne lit plus que L’Action française!

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 19h49

La civilisation est une lutte, un combat, comme la vie et l’Univers dans le fragment d’Héraclite que je vous laisse chercher.

On a réveillé le vieux bouguereau tout ratatiné de son lit de mort.

Maurice revient... dit: 29 juillet 2025 à 19h51

La mocheté et la lâcheté sont innées chez ce pauvre JJJ.
À tout jamais.

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 19h54

Sasseur, elle, faisait tout « pour être désagréable ». C’était un programme. Un système de provocation. Chaloux est bien incapable d’élaborer un « programme », vu qu’il n’a jamais aucune distance entre sa parole et le réel. Il émet une parole comme un sculpteur s’empare d’un bloc de marbre. Sauf que n’est pas Michel-Ange qui veut. Et que les paroles de Chaloux sont à la fois aussi inutiles et irritantes que de simples et minuscules piqûres d’insectes. Dur, pour quelqu’un qui se croit possesseur de la foudre de Jupiter, et qui, simplement, produit un léger agacement…

B dit: 29 juillet 2025 à 19h54

Un combat contre quoi ou qui? L’obscurantisme, le révisionnisme, le compirationnisme, l’ignorance, les forces du mal?

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 19h57

Clopine croit toujours que la mouche c’est l’autre. Il ne lui viendrait pas à l’esprit qu’il se pourrait qu’elle se trompe!

Hurkhurkhurk!

B dit: 29 juillet 2025 à 19h58

Walter, vous donnez aussi quelquefois d’être totalement deshinnibee, je ne sais pas quel substance en est à l’origine ou si c’est votre nature qui s’exprime.

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 20h04

D’ailleurs, je préconise le spray anti-piqûres erdeliennes : « Atrapinboukin ». Recommandé par notre hôte, et gratuit. Le moustique Chaloux n’y survit généralement pas. Bon d’accord, je sors…

Jazzi dit: 29 juillet 2025 à 20h07

Pourquoi émane t-il tant de tristesse du film « Le Mépris » ?
Bardot y est sublime et Godard a réalisé là son meilleur film…

Jean Langoncet dit: 29 juillet 2025 à 20h14

Capté en passant

« 29 juillet 1881 : Loi sur la liberté de la presse. Toujours en vigueur bien qu’ayant subi de nombreux amendements, cette loi expose dans son article premier que « l’imprimerie et la librairie sont libres, » supprimant d’un trait de plume 42 lois et 325 articles répressifs qui avaient cours au XIXe siècle. Accompagnant la fondation de la IIIe République, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse abroge toutes les lois et règlements antérieurs relatifs à l’affichage, au colportage, à l’imprimerie, à la librairie, à la presse périodique, aux crimes et délits commis par voie de presse ou par tout autre moyen de publication.(…) »

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 20h27

Quand je lis Clopine, j’ai tout à fait l’impression d’être affligé d’une concierge qui m’aurait dans le nez. L’est-ce assez, drôle, cette pauvre femme qui s’en vient répéter ici tout ce qu’elle entend sur France Inter.

MC dit: 29 juillet 2025 à 20h35

La réponse s’adressait à Closer, pas à vous, et parlait de ma perception dé Maurras. Quant à redécouvrir comme vous le faites, qu’l a été le maître d’une génération , autorité académique à l’appui, sérieusement, ce n’était pas la peine, on le savait! Votre démonstration ne s’attarde pas , et on le comprend, sur le fait que Proust lui fasse savoir qu’il ne lit plus son journal. Je partage le jugement de Clopine sur qui se veut un Michel Ange de la vacherie, mais en effet ne l’est pas qui veut, et celui de B sur vos Hurks expectores. MC

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 20h38

Erreur ! je ne suis pas une auditrice de France Inter (je ne supporte pas l’implicite émotionnel généré par cette station, je m’en réfère à France Cul et encore, en lui ajoutant désormais des médias comme Blast), et si Chaloux s’agite comme pris dans son bocal, il ne peut pas atteindre mes si bien nommées « ouïes ». Vu que les bruits de bottes sont parfaitement perceptibles, et que ce blog ne devient qu’un écho acceptant, par un « oui, oui » répété, les voix mortifères qui nous entourent.

Walter dit: 29 juillet 2025 à 20h40

Clopine souffre. Elle n’a personne à emmerder chez elle, alors elle vient sur ce blog pour nous chercher noise.
Moi j’aime bien les belles noiseuses, façon Emmanuelle Béart.
Mais Clopine comme noiseuse ?!
Quel calvaire !

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 20h41

Quand je pense qu’ici, sur ce blog, on se réfugie depuis deux jours dans l’évocation élogieuse de piteux écrivains d’extrême droite, façon Maurras ! Serais-je votre unique sursaut ?

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 20h45

Avant que vous n’alliez tous voter « rassemblement national »? Par peur ? Bon, rendez-vous en septembre.

Walter dit: 29 juillet 2025 à 20h46

Y a trop de mouches moches du coche sur ce blog.
Faudrait les flytoxer, les flytoxiser et les flytoxiquer !

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 20h49

« Je suis d’autant plus à l’aise pour vous dire mon admiration profonde que je peux plus rien attendre de L’Action française qui m’a comblé ».

Marcel Proust à Charles Maurras, 1919, après le Goncourt..

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 20h56

Parce qu’imaginez une seconde que les deux millions de signataires de la pétition anti-Duplomb soient plus qu’un soubresaut ? Ici, chez notre hôte veux-je dire, je ne suis qu’une aimable plaisanterie, tendant la mai main à l’élite intellectuelle qui semble ne pas vouloir comprendre. Mais « si je suis la seule à l’écrire, je ne suis pas là seule à le penser » ».

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 20h59

Monsieur Raccourci, pour notre édification, merci de donner la date de la lettre que vous évoquez, dans laquelle Proust annonce à Maurras qu’il ne lit plus L’Action française.

(J’ai répondu avec Gide, Valéry, Thibaudet etc., pour bien vous signifier que de votre avis personne n’a rien à f….).

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 21h01

Madame Clopine, voyante extra-lucide dont la caravane est désormais installée dans les quartiers défavorisés de Rouen, annonce la révolution pour septembre. Qu’on se le dise!

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 21h05

Oh notre hôte ! Ne soyez pas « oh notre honte »! Votre billet sur l’obscur Perret, ne voyez-vous pas quel robinet il ouvre ?

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 21h17

Vous êtes juif, certes, mon hôte, et c’est vrai que j’ai du mal à admettre qu’on puisse faire passer une identité communautariste avant la communautariste universelle d’être humain, m’enfin je peux encore le concevoir. M’enfin, là, votre billet sur Perret ? Vous saviez aussi bien que moi que c’était la porte ouverte à ceux qui se pourlèchent de leurs admirations réactionnaires. A quoi jouez-vous, notre hôte ? A permettre qu’ici, si des enfants meurent de faim à Gaza, on l’attribue, comme Chaloux, non à la volonté de l’extrême droite aux manettes dans le gouvernement de l’Etat d’Israël, mais à une « opération de communication » du Hamas, enfin bref faudrait peut être arrêter le délire ?

Clopine dit: 29 juillet 2025 à 21h26

Franchement, Pierre Assouline, dépassez, s’il vous plaît, vos préjugés de classe. Car si vous le faisiez, je pourrais peut être répondre moi-même à certains de mes proches, qui m’enjoignent de me barrer de ce blog, au motif que « je crèche chez l’ennemi ». Merde à eux, et merde à vous : ma main est propre, si je vous la rends.

renato dit: 29 juillet 2025 à 21h38

Si la gauche prétendument intellectuelle cessait de se proclamer comme étant le mieux du mieux, et si elle arrêtait de braire, elle pourrait peut-être accomplir quelque chose de correct.

Chaloux dit: 29 juillet 2025 à 21h44

Marc Court: « Votre démonstration ne s’attarde pas , et on le comprend, sur le fait que Proust lui fasse savoir qu’il ne lit plus son journal. »

Monsieur Court, il est tard, je ne lis plus qu’en diagonale à cette heure tardive, mais je ne vois pas, dans cet article de M. Luc Fraisse, pourtant grand spécialiste de la correspondance de Proust, mention de la lettre à Maurras à laquelle vous faites allusion. Je le répète, il se fait tard, je peux me tromper. Mais enfin si je ne trompais pas, auriez-vous, tout en nous communiquant ses références, l’amabilité de la signaler également à M. Fraisse qui semble l’ignorer.

https://quaderniproustiani.padovauniversitypress.it/system/files/papers/QP2020-4.pdf

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 6h20

C’est bizarre, on n’entend pas la Clopine sur les massacres en RDC, sur les tueries de Druzes en Syrie, sur l’Arménie. On ne l’entend pas non plus sur le fait que le Hamas confisque l’aide alimentaire à Gaza.

Christiane dit: 30 juillet 2025 à 6h45

Merci, Chantal, pour les écrits de Patrick Mimouni dans la revue La règle du jeu.
https://laregledujeu.org/contributeur/patrick-mimouni/
C’est une façon nouvelle de situer Proust dans ce début de vingtième siècle.
Ce qu’on apprend sur la maison de l’lliers reconstitueet, voire inventée pour « effacer » la famille Weil et l’enfance parisienne est étonnant. J’ai encore quelques articles à lire.

Christiane dit: 30 juillet 2025 à 6h50

Dont cet extrait :
« C’est à Illiers que Marcel Proust, enfant, passa ses vacances », racontait Roger Stéphane.

Ce n’était pas tout à fait faux. Ce n’était pas vrai non plus.

Stéphane se fiait à la notice biographique publiée par Robert Proust.

Plutôt que de rappeler les vacances à Auteuil chez les Weil, du côté juif, où la famille se rendait réellement chaque année durant l’enfance et l’adolescence de Marcel, son frère préférait transposer ces vacances chez ses cousins Amiot, à Illiers, du côté catholique, où la famille s’était rarement rendue.

Et, précisément, les représentants du ministère de la Culture négociaient avec Mme Amiot, la propriétaire de la maison d’Illiers, afin d’y reconstituer la maison familiale du narrateur à Combray, en la faisant passer pour la véritable maison familiale de Proust. »

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 6h53

J’ai oublié de dire que M. Mimouni est très schématique dans ses articles sur Proust.

Visiblement dans La règle du jeu, il faut citer le maître des lieux. Cela rappelle le temps où au Monde des livres il fallait placer le nom de Sollers à tout bout de champ.

Christiane dit: 30 juillet 2025 à 6h54

Et la conclusion de l’article sur l’intellectualisme de Proust donne envie de lire les six autres articles . Patrick Mimouni est passionnant.
« Un écrivain aussi inclassable et, par bien des aspects, aussi scandaleux que Proust, ne pouvait pas accéder aux plus grands honneurs posthumes en France sans que s’opère une mystification. »

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 6h57

La famille chrétienne d’Illiers a été choisie par Proust contre les Weil, parce qu’il fallait que le narrateur du roman soit le plus neutre possible pour atteindre le point de vue le plus universel. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures.

Christiane dit: 30 juillet 2025 à 6h57

Toujours dans le même article, Patrick Mimouni est explicite !
« La gloire
Le secrétariat d’État à l’Information, placé sous la tutelle du ministère de la Culture et du cabinet du Premier ministre, commandait un documentaire sur Proust en 1961.

Diffusé l’année suivante, il fut présenté en personne par le directeur général de la Télévision française.

« Aujourd’hui, annonçait-il, Proust est lu et commenté dans le monde entier, aux États-Unis, en Allemagne, au Japon, etc. »

Ce documentaire – réalisé par Roger Stéphane – marquait un changement de cap. Les autorités admettaient, désormais, que le public en France ne pouvait plus ignorer l’existence de Proust.

À la recherche du temps perdu devenait un roman universel. Il ne devenait pas moins le roman le plus français au monde.

Proust prenait la même place dans la littérature française que Dostoïevski dans la littérature russe, ou Cervantès dans la littérature espagnole, ou Shakespeare dans la littérature anglaise. Proust incarnait, désormais, la France. Mais paradoxalement, alors, les Français en majorité n’avaient guère entendu parler de lui.

Toutefois il n’était pas question de prononcer le mot « homosexuel » dans ce film. Quant au mot « juif », on ne le prononçait qu’une fois, pour ne plus revenir sur le sujet, pas même indirectement.

« C’est à Illiers que Marcel Proust, enfant, passa ses vacances », racontait Roger Stéphane.

Ce n’était pas tout à fait faux. Ce n’était pas vrai non plus.

Stéphane se fiait à la notice biographique publiée par Robert Proust.

Plutôt que de rappeler les vacances à Auteuil chez les Weil, du côté juif, où la famille se rendait réellement chaque année durant l’enfance et l’adolescence de Marcel, son frère préférait transposer ces vacances chez ses cousins Amiot, à Illiers, du côté catholique, où la famille s’était rarement rendue.

Et, précisément, les représentants du ministère de la Culture négociaient avec Mme Amiot, la propriétaire de la maison d’Illiers, afin d’y reconstituer la maison familiale du narrateur à Combray, en la faisant passer pour la véritable maison familiale de Proust.

Une opération qui impliquait d’accoler à Illiers le nom de Combray, et d’entreprendre dans la maison le même genre de travaux que pour un film, en sollicitant une équipe d’architectes, de décorateurs, d’accessoiristes, pour lui donner autant que possible le même aspect que dans le roman,(…) »

puck dit: 30 juillet 2025 à 7h17

« Proust prenait la même place dans la littérature française que Dostoïevski dans la littérature russe, ou Cervantès dans la littérature espagnole, ou Shakespeare dans la littérature anglaise. Proust incarnait, désormais, la France. Mais paradoxalement, alors, les Français en majorité n’avaient guère entendu parler de lui. »

intéressant, j’aurais plutôt vu un écrivain comme Hugo incarner la France, si les américains ont donné autant de pognon pour restaurer Notre Dame Hugo n’y est pas pour rien.
Dostoïevski aussi incarne la Russie, à mon sens plus que Pouchkine ou même que Tolstoï.

Mais Proust je me demande quelle France il peut bien incarner ?

De façon plus générale je ne pense pas qu’un auteur qui ne parle que de son entourage puisse incarner tout un pays ?

MC dit: 30 juillet 2025 à 7h44

En effet, Christiane, je ne le savais pas pour Combray. L’article de Mimpini vaut le détour. On peut se demande si les cajoleries envers Maurras «  l’Anne du Goncourt «  ne reflètent pas la campagne de séduction tous milieux pour obtenir le prix, et le suffrage de Léon Daudet. Bien à vous. MC

Christiane dit: 30 juillet 2025 à 7h54

Toujours heureuse de vous lire, MC, même si vous avez fort à faire , ici.
Chantal a toujours des liens intéressants.
Phil, au plaisir aussi de vous lire. Vous êtes à part, un étrange visiteur de ce blog
Et Renato, un plaisir esthétique.
Clopine et B. Vaillantes, imprudentes, jeunes.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 7h56

Monsieur Courte-vue, la lettre de Proust à Maurras?

(Je ne signe pas Philatète Chasles.)

puck dit: 30 juillet 2025 à 7h57

l’anticléricalisme de gauche était surtout à leur impuissance : comme il leur était impossible de s’en prendre à la classe dirigeante ils s’en sont pris aux curés et au catholicisme défendus par la bourgeoisie et aussi la paysannerie qui a toujours été conservatrice voire réactionnaire..

Sybil Pythie dit: 30 juillet 2025 à 7h57

Maurras, figure de la trahison, incarnation de l’anti-France

Mardi 2 décembre 1941
Lettre à Charles Maurras

(…)je décide de rompre avec Maurras. Dans mon cahier, je lui écris une lettre imaginaire :

Vous avez créé le culte de la déesse France, mais la seule action politique de votre vie a été un reniement de votre doctrine en écrivant « l’armistice nous a apporté un bienfait ». Comment pouvez-vous continuer à vivre après cette trahison ? (…)

Il n’y avait plus d’autre solution, dites-vous (…) Si tous les Français avaient pensé comme vous, il y a longtemps que la France, n’existerait plus. (…)

Et vous osez dire que nous avons été battus. Dites plutôt que nous avons été trahis. (…)

Dans un moment de lucidité, pensez à vos militants, aux morts pour la liberté ! Découvrez-vous Charles Maurras, l’honneur français n’est pas mort parce que vous avez trahi.

Daniel Cordier, Alias Caracalla, pp. 323-324

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 7h59

Les origines des relations Proust-Maurras remontent à l’article très favorable de Maurras sur Les plaisirs et les jours en 96, pas au Goncourt de 1919.

Court ou l’incompétence malveillante.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 8h03

C’est mon IPhone qui corrige. Oui pauvre crétin de Court, c’est Philarète. Et la lettre?

puck dit: 30 juillet 2025 à 8h04

le truc qui a le plus changé en 1 siècle c’est la relation des camps politiques à la guerre.

avant 1914 Maurras et tous ses amis étaient tous des bellicistes revanchards alors que la gauche était pacifiste.

aujourd’hui c’est l’exact contraire : tous les partis d’extrême droite en Europe (cf l’AFD en Allemagne) sont anti militaristes alors que les partis de gauche sont bellicistes.

si nous avions aujourd’hui un Maurras et un Jaurès le premier serait pacifiste et le second belliciste.

ce qui annule toute tentatives de les replacer dans un contexte actuel où le soucis principal est redevenu la guerre.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 8h06

Monsieur Court, si vous inventez des lettres de Proust, je fais un courrier à ceux qui vous emploient.

Chantal dit: 30 juillet 2025 à 8h09

De rien Christiane je lis par moi-même ces articles fort intéressants surtout sur les deux arbres tressés qui produisent l’effet électrique de la littérature nouvelle contre Sainte Beuve. Je suis encore loin d’avoir tout compris. La destruction de l’école catholique traditionnelle qui a conduit à l’émergence de la laïque, ce n’est pas la même chose de ce côté çi de la frontière ou il subsiste tjrs 2 réseaux subventionnés par l’état. Ce que beaucoup de français tradis nous ont longtemps envié tout comme nos cercles gaulois et autres clubs Falligan. J’ai encore les oreilles pleines de remarques dérangeantes que je vide au fur et à mesure comme un seau rempli de serpents et de cloportes sur une page qui s’organise un peu à la diable, mais je vais finir par y trouver un sens. Bonne journée, je me suis offert un jus d’ananas frais et des céréales Favrichon. La maison de Maurice Maeterlinck sur le canal de Terneuzen avait aussi un étage à hauteur d’eau par lequel la grand-mère faisait livrer en barquette des fûts et des victuailles pour sa table, il le raconte dans ses bulles bleues je crois. C’était courant à cette époque dans les villes bordées d’eau.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 8h11

Monsieur Court, votre incapacité à lire l’antisémitisme de la Gigi, vos éventuelles inventions de documents, engagent les organismes qui vous emploient.

Le texte de cette lettre dans laquelle Proust annonce à Maurras qu’il ne lit plus L’Action française.

Dépêchez-vous s’il vous plaît.

puck dit: 30 juillet 2025 à 8h13

une interview (en français) fort intéressante du type qui a écrit le bouquin sur le rôle joué par l’occident dans la guerre en Ukraine.

l’originalité est l’auteur de ce livre n’est pas politologue, il est médecin.

du coup il applique sa méthodologie médicale à ce conflit en disant si le diagnostic est mauvais alors le traitement que nous allons administrer ne fera qu’empirer le problème, à l’extrême un mauvais traitement peut devenir un poison :

https://www.youtube.com/watch?v=K8wCJP9Ayw0

Patrice Charoulet dit: 30 juillet 2025 à 8h14

La sagesse de l’oiseau

Quand j’étais étudiant en lettres, j’avais eu un notamment un professeur de littérature comparée, très séduisant.
J’avais noté l’une de ses expressions qui m’avait étonné : « la sagesse de l’oiseau » , sans bien la comprendre. J’en ai compris le sens que bien des années plus tard grâce à sa femme, qui est maintenant une de mes amies sur Facebook. Comme je lui parlais de son premier mari, elle me révéla ceci : Reçue première l’agrégation de philosophie ( ce qui n’est pas mal!), elle eut deux enfants avec mon professeur de littérature comparée, qui avait dit « le sagesse de l’oiseau ». Il l’abandonna, lui préférant une étudiante dont je connaissais le nom et qui était dans la même année de licence que moi.
J’ai enfin compris le sens de l’expression « la sagesse de l’oiseau ».

Christiane dit: 30 juillet 2025 à 8h33

Chantal, de votre jus d’ananas frais je passe à une pastèque mûre à point, tranchée en deux et dans laquelle je creuse avec gourmandise, ayant dans l’oreille un pas dans la neige.
Oui, votre seau à vider… Rendons aux cloaques leur nourriture fétide.

Paul Edel dit: 30 juillet 2025 à 8h35

Christiane, les articles de Patrick Mimouni sont passionnants. Merci. Mais pour en savoir davantage sur les cahiers Proust, leurs contenus, il faut garder en tête que la si complexe dactylographie proustienne fut toujours en expansion, provisoire, et sans cesse remaniée . Je vous recommande de lire l’ introduction » de Bernard Brun dans l’édition GF Flammarion du volume « le Temps retrouvé ». Cette édition qui fut commencée par le grand proustien Jean Milly permet de comprendre la vertigineuse complexité de ce chantier qui fut toujours en expansion, en mobilité, en révisions et corrections perpétuelles. Certains cahiers sont tellement surchargés qu’ils sont presque illisibles.(notamment dans « La prisonnière). Il faut savoir que, dans les tout derniers jours avant sa mort, Proust dictait encore des notes supplémentaires sur la mort de Bergotte.
Les jeux de dactylographie, dés 1909 , dans le « Contre sainte Beuve », véritable début de « La Recherche  » posent des redoutables problèmes.  D’emblée l’angoisse de la mort, la stérilité de la vocation artistique, et la révélation esthétique sont là, comme pivots. Ces thèmes font écho à des rédactions beaucoup plus anciennes. « Le temps retrouvé » n’est qu’un état du « Contre Sainte-Beuve » .La jointure voulue absolument par Proust entre un essai et le projet romanesque reste un casse- tête pour Proust qui déplace sans cesse et refond ce « temps retrouvé ». De 1909 jusqu’en 1922 Proust chercher une solution de continuité vraisemblable et cohérente entre essai et matière romanesque , tout ceci pour éviter le « roman à thèse ». Il faut savoir que Proust a souvent changé la disposition des volumes,modifié sans cesse les proportions et l’ordre de chaque partie (en fait il rêvait de tout publier en un seul volume) . On peut se poser la question, sur quels critères et sur quels cahiers faut -il s’appuyer pour délimiter,par exemple, et pour publier « Le temps retrouvé «  ? Sans cesse, alors qu’il avançait dans ses brouillons, Proust était obligé de modifier les fins déjà rédigées. Travail épuisant. Il faut donc bien avoir en tête que Proust, jusqu’à sa mort a hésité sur la place à réserver à ses développements esthétiques . Et par exemple la place de la musique. La prolifération des dactylographies laisse donc un problème « ouvert » qui n’aura sans doute jamais de solution définitive.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 8h41

Le cloaque, c’est une France incapable de se défendre en 1940. Cherchons, nommons, les vrais coupables.

Jazzi dit: 30 juillet 2025 à 8h42

« je fais un courrier à ceux qui vous emploient. »

Peine perdue, il est probablement à la retraite !

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 8h46

Je m’en fous, Jazzi, quand quelqu’un cherche obstinément à se déshonorer, il faut savoir lui donner un coup de main. Aidons notre prochain!

Clopine dit: 30 juillet 2025 à 8h50

Ouf, un bol d’air ! Faut bien reconnaître que ce n’est pas si mal, France Cul en été ! Ce matin, une jolie surprise : moi qui ai tant aimé d’une part, la chanson « English man in New York » de Sting, et de l’autre, les chansons « ouvrez les frontières » et surtout « plus rien ne m’étonne » (il ne se passe pas une semaine sans qu’à un moment ou un autre, je chantonne cette phrase), de l’impeccable Tiken Jah Fakoly, songez mon plaisir en découvrant ceci, grâce à ma radio préférée :
https://www.youtube.com/watch?v=1UZs5kD5-Mg&list=RD1UZs5kD5-Mg&start_radio=1

!!!

Donc, courage, et : danser d’un pied sur l’autre, le matin, dans la cuisine, en attendant que la bouilloire siffle, sur du Tiken Jah Fakoly !!!

Jazzi dit: 30 juillet 2025 à 9h01

Les cahiers Proust ça donne le vertige, Paul !
Peut-on dire que sa mort a mis un point final à son oeuvre ?

Dans le labyrinthe aux paperolles sauvés du feu

« Le cahier est le véritable laboratoire où se déploie la créativité de Proust en strates successives, par ajout de nouveaux épisodes, collage de papiers, indications de montage, note d’une idée nouvelle, « capitalissime ». On peut ainsi trouver dans un même cahier des textes de dates et de sujets très différents, des notes pour d’autres parties du roman. On possède quatre-vingt-quinze cahiers mais il est probable qu’une grande partie ait disparu. Céleste Albaret, au service de Proust à partir de 1914, a ainsi confié avoir brûlé trente-deux cahiers à la demande de Proust. »
https://essentiels.bnf.fr/fr/article/0ccfc9cd-867e-4ae5-a589-b62e70a49736-proust-dans-atelier-roman

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 9h09

D, je connais. Et je vous dirai, moi les rombières qui dansent dans leur cuisine en attendant la bouilloire… Ah Pfut! Comme dirait Feydeau…

Hurkhurkhurk !

Christiane dit: 30 juillet 2025 à 9h20

Passionnant, Paul Edel, votre cheminement. Lire, relire, relier… Toute votre vie avec l’écriture. Enfin pas toute, à lire ces textes
imprévisibles que vous nous offrez sur votre blog.
Je vais lire cette préface que vous signalez.
Proust écrivant, c’est plus fort que toute sa vie. Quand je pense à lui, surgit un livre, La Recherche. J’ai du mal à m’éloigner de cette lecture moirée pour revenir au réel de sa vie qui n’a pas dû être simple.
J’aime que Chantal ait donné accès à ces articles de Patrick Mimouni.
Varlam Chalamov lisant La Recherche, égaré dans l’hiver implacable et sanglant du monde concentrationnaire de la Kolyma, heureux, puis écrivant jour et nuit sur des feuilles de papier d’emballage, sur des sachets, c’était s’extraire de la nuit.
Proust se lit dans cette cassure du siècle.
Patrick Mimouni rappelle ce souvenir à la fin du cinquième article et cela m’a émue.
Dans Les récits de la Kolyma je me souviens de ce récit : « Marcel Proust ». Il avait trouvé un volume de la Recherche sur un banc. Il y plongea, ravi. On lui vola… Imaginer la prose de Proust flottant dans ce camp… « Impalpable, prête à s’envoler dans le cosmos (…) Moi, un homme de Kolyma, un zek, j’avais été transporté dans un monde perdu depuis longtemps, dans d’autres habitudes oubliées et inutiles. (…) Proust avait plus de valeur que le sommeil. »
Merci, Paul Edel, pour ces mots chaleureux.
Les lecteurs de Proust sont liés mystérieusement .

Jazzi dit: 30 juillet 2025 à 9h20

Faut-il tuer (symboliquement, du moins) les mères qui font de l’ombre à leur fils ?

« Quand on lit l’écriture de Jeanne Proust dans le manuscrit des Plaisirs et les jours et sur les cahiers des traductions de Ruskin, on comprend que l’écrivain ait été fortement marqué par la disparition de sa mère, en 1905, moins de deux ans après la mort soudaine de son père, Adrien Proust. Après une année de solitude à Versailles qui n’a laissé aucune trace dans ses manuscrits, Proust revient à l’écriture par le journalisme. En janvier 1907, il écrit « Sentiments filiaux d’un parricide », une réflexion sur un ami qui, inconsolable de la mort de son père, tue sa mère, dans une crise de folie. Le texte est publié par le Figaro, mais la fin, jugée trop inconvenante, est supprimée, et c’est le manuscrit qui conserve la version voulue par Proust. »
https://essentiels.bnf.fr/fr/article/28f85416-08e4-472f-bde2-fb3fdbc6c787-proust-une-ecriture-ombre-la-mere

Clopine dit: 30 juillet 2025 à 9h22

Ah, certes, D., on peut espérer « que les russes eux aussi aiment leurs enfants ». Mais moi, j’espère juste que Chaloux n’en a pas eu, d’enfant. Car dans le cas contraire, il faut plaindre d’avance ce pauvre petit.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 9h32

« Proust écrivant, c’est plus fort que toute sa vie. Quand je pense à lui, surgit un livre, La Recherche »

C’est vrai, on pense plus rarement à Rintintin.

Clopine dit: 30 juillet 2025 à 9h34

Sting a fait pas mal de choses assez jolies. Dont un album de ces chants de Noël anglais, quintessence de l’esprit britannique qui entoure les fêtes de fin d’année et dont nous ne disposons pas d’équivalent, enregistré dans la cathédrale de Durham.

Une de ces chansons est terriblement douce-amère pour moi. C’est « Soul Cake ». Je l’ai entendue il y a des années, en revenant de l’Ephad où le pauvre Jim (un de mes amis) agonisait en compagnie d’Alzeihmer. Il faisait froid, j’ai mis l’album de Sting « a winter’s night ». J’avais le coeur noué et la gorge oppressée. Les larmes ont enfin commencé à couler, libérant ma gorge et dénouant mon coeur, au commencement de ce morceau, le quatrième de l’album je crois. Jim est pour toujours mon gâteau d’âme.

et alii dit: 30 juillet 2025 à 9h37

(je sais la définition exacte de ce mot mas je trouve que ça fait classe
il ne dirait jamais béotien:pourquoI?

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 9h38

Je ne crois pas à Proust écrivant à l’ombre de sa mère. Il n’a pu aboutir qu’une fois qu’elle était morte. Sa mort a libéré Proust.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 9h41

Christian Péchenard a pensé que Proust était en définitive beaucoup plus proche de son père.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 9h43

Pauvre gamin ayant eu une telle mère…

« Heureux ce dont les parents meurent jeunes ».

Henry de Montherlant.

Clopine dit: 30 juillet 2025 à 9h43

Et même du temps très lointain de The Police, « walking on the moon » et « message on the bottle », c’était chouette.

puck dit: 30 juillet 2025 à 9h49

« La jointure voulue absolument par Proust entre un essai et le projet romanesque reste un casse- tête pour Proust »

même pour le lecteur qui peut considérer la Recherche plus comme un « essai » que comme un « roman » ou autre chose.

perso je considère la Recherche comme un essai.

le seul point qui peut le séparer de l’essai c’est l’aspect éthique : dans un essai l’auteur n’a pas le dernier mot, il n’a pas la volonté de tout résoudre, c’est plus une interaction entre une subjectivité et la diversité des possibles qu’offre la vie, à ce niveau la Recherche peut représenter un casse-tête selon la façon le lecteur lit ce livre.

d’ailleurs le mot « essai » est en soi un casse-tête, il se traduit de différentes manières suivant les pays : versuch en allemand (qui signifie tentative tout en conservant le côté littéraire – saggio (comme une balance) en italien etc…

closer dit: 30 juillet 2025 à 9h49

Faire d’un écrivain dont l’univers romanesque se situe entre le Ritz, le Grand Hotel de Cabourg, la maison de campagne familiale et Venise, dans les milieux sociaux de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie (qui aspire à rejoindre la première), l’écrivain représentatif de la France au même titre que Shakespeare ou Cervantes représentatifs de leurs pays respectifs, c’est se moquer du monde.

L’écrivain qui incarne la France, c’est Victor Hugo, point. Que cela plaise ou non. Cela m’a longtemps énervé à cause de son côté « regardez comme je suis bon, juste, bienveillant, génial… et grand père gâteau en plus », mais il faut s’y faire, tellement c’est incontestable.
Si j’ai droit à plusieurs réponses, j’ajouterai Rabelais et Molière.

Jazzi dit: 30 juillet 2025 à 9h49

Comment peut-on être poète après Rimbaud ?
Comment peut-on être romancier après Proust ?

Comment ne suis-je jamais devenu écrivain ?

Je n’ai pas le goût du malheur ni de la souffrance, plutôt le dégoût.

Mais du plus lointain que je m’en souvienne, j’ai toujours écrit et j’écris toujours…

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 9h51

De l’africain à Paris, j’attends d’abord qu’il soit en règle.

Je trouve cet « artiste »très médiocre. Il ne me fera pas danser dans ma cuisine.

Hurkhurkhurk !

puck dit: 30 juillet 2025 à 10h01

« On se croit singulier et l’on n’est que typique »

ça c’est par exemple un élément qui différencie le roman autobiographique de l’essai.

exemple au hasard : Montaigne ne se veut pas singulier il se veut typique, ses opinions ne sont pas définitives, elles ne sont que des opinions parmi des opinions possibles, le « typique » c’est une subjectivité qui s’assume comme telle sans se prétendre incarner une loi universelle, ce que fait Montaigne.

Pablo75 dit: 30 juillet 2025 à 10h04

L’écrivain qui incarne la France, c’est Victor Hugo, point. […] Si j’ai droit à plusieurs réponses, j’ajouterai Rabelais et Molière.
closer dit: 30 juillet 2025 à 9h49

Tu oublies Voltaire…

puck dit: 30 juillet 2025 à 10h05

c’est quoi un roman pour toi Jazzman ?

le côté « romanesque » de la Recherche a dû m’échapper.

puck dit: 30 juillet 2025 à 10h13

Voltaire, Montaigne, Proust etc… peuvent à la limite incarner un certain esprit français, mais pas trop la France.

Pour incarner un pays comme la France il faut ratisser très large, avoir toutes une série de personnages avec un tas d’aspects intemporels différents, peut-être que Hugo n’est pas la France, mais tous les français peuvent se reconnaitre en lui, un peu comme Dostoïevski pour les russes.

à mon humble avis, mais je me trompe sans doute.

Chaloux dit: 30 juillet 2025 à 10h17

Le problème de Proust c’est qu’il est difficilement abordable. Il faut être reçu. Tant de ses lecteurs n’ont pas dépassé l’antichambre.

Voyez Clopine et son inepte brochure!

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